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CNDA Résumé référentiel technico-économique 1/17 Une photographie technico-économique de l’apiculture française Dans le cadre d’un mémoire de deuxième année, Stéphanie Passot, élève ingénieur de l’INA Paris-Grignon, a réalisé, pour le CNDA, une enquête auprès de 47 exploitations apicoles. Ce stage a abouti à la rédaction d’un rapport complet qui a servi de base à la synthèse que nous vous proposons ici. Nous tenons à remercier les apiculteurs volontaires qui ont accepté en pleine saison apicole de recevoir Stéphanie Passot et de livrer leurs références économiques pour l’établissement de ce référentiel. Ils ont largement contribué au sérieux du travail réalisé pour le CNDA, à la demande des apiculteurs professionnels et des jeunes en quête d’installation. Nous tenons également à préciser que nous n’avons pas cherché à constituer un échantillon représentatif de la situation de l’ensemble de l’apiculture française. Nous connaissons malheureusement dans nos régions respectives beaucoup d’exploitations qui sont bien loin d’atteindre la moyenne et même le seuil des résultats exprimés ici. Nous ne pouvons continuer à ne compter que sur nous-mêmes, sur nos expériences individuelles. Les apiculteurs souffrent de cet isolement. Le CNDA a été créé pour apporter des outils et des solutions techniques. Nous faisons le pari que l’apiculture deviendra un domaine de spécialistes qui méritent, au regard de leur compétence technique, la reconnaissance sociale et la réussite économique. Gérard SCHIRO Secrétaire du CNDA

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 1/17

Une photographie technico-économiquede l’apiculture française

Dans le cadre d’un mémoire de deuxième année, Stéphanie Passot, élèveingénieur de l’INA Paris-Grignon, a réalisé, pour le CNDA, une enquête auprès de47 exploitations apicoles. Ce stage a abouti à la rédaction d’un rapport completqui a servi de base à la synthèse que nous vous proposons ici.

Nous tenons à remercier les apiculteurs volontaires qui ont accepté en pleine saison apicole derecevoir Stéphanie Passot et de livrer leurs références économiques pour l’établissement de ceréférentiel. Ils ont largement contribué au sérieux du travail réalisé pour le CNDA, à la demandedes apiculteurs professionnels et des jeunes en quête d’installation.

Nous tenons également à préciser que nous n’avons pas cherché à constituer un échantillonreprésentatif de la situation de l’ensemble de l’apiculture française. Nous connaissonsmalheureusement dans nos régions respectives beaucoup d’exploitations qui sont bien loind’atteindre la moyenne et même le seuil des résultats exprimés ici.

Nous ne pouvons continuer à ne compter que sur nous-mêmes, sur nos expériences individuelles.Les apiculteurs souffrent de cet isolement. Le CNDA a été créé pour apporter des outils et dessolutions techniques. Nous faisons le pari que l’apiculture deviendra un domaine de spécialistes quiméritent, au regard de leur compétence technique, la reconnaissance sociale et la réussiteéconomique.

Gérard SCHIROSecrétaire du CNDA

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 2/17

L’objectif de ce stage était d’établir, à l’échelon national, les premières basesd’un référentiel technico-économique. En effet, dans le cadre d'un programme dedéveloppement de la filière, il est important de disposer d'un diagnosticpermettant de déterminer les facteurs clés intervenant sur les comptes derésultats des exploitations, et donc sur le revenu disponible des producteurs.

Un des principaux critères de différenciation des exploitations apicoles repose surle mode de commercialisation : vrac, demi-gros, détail, qui va orienter lesinvestissements en travail et en équipement. Pour cette première étude, le choixa porté sur 47 exploitations réparties dans 10 régions et commercialisantmajoritairement leur production en vrac. Les données ont été recueillies lorsd’entretiens individuels avec les apiculteurs réalisés de mai à septembre 2000 etconcernent l’année 1999, considérée comme une année difficile par lesapiculteurs.

Cet article est une synthèse du document réalisé par Stéphanie Passot. Il permetd’avoir une vision précise des données technico-économiques de la productionapicole et chaque producteur peut faire une comparaison avec son propresystème d'exploitation.

Cette étude sera complétée ultérieurement par les autres types d’exploitationsapicoles et dans la mesure du possible, en poursuivant le suivi des exploitationsenquêtées en 2000.

I. LA MÉTHODOLOGIE UTILISÉE

• Le profil des apiculteurs rencontrésDans le cadre de cette étude, toutes les exploitations enquêtées vendentleur production majoritairement en vrac (plus de 70 %) et sont donchomogènes de ce point de vue.

Les exploitations ont été enquêtées sur la base du volontariat : à ce titre,on ne peut pas affirmer que les résultats sont représentatifs de l’ensemble desexploitations commercialisant leur production en vrac. On peut supposer queparmi les exploitations enquêtées ne figurent pas beaucoup d’exploitations endifficulté.

Les résultats présentés ici concernent 47 exploitations, possédant plus de 200ruches (seuil nécessaire à l’obtention de la demi-SMI, permettant l’installation entant qu’apiculteur à titre principal).

• La répartition géographique des exploitationsLes exploitations enquêtées se répartissent comme suit :– Rhône-Alpes : 6– Languedoc Roussillon : 12

– Midi-Pyrénées : 4– Provence Alpes Côte d’Azur : 4

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 3/17

– Limousin : 4– Pays-de-Loire-Poitou-Charente : 7– Centre : 3– Champagne : 3

– Ile-de-France : 2– Franche-Comté : 1– Aquitaine : 1

• Les enquêtes ont été réalisées à partir :– d’un fichier Excel mis au point par l’ADAPI (Association de développement del’apiculture provençale) et finalisé par l’ADARA (Association de développementde l’apiculture rhonalpine). Ce fichier se présente comme un plan comptableagricole adapté à l’activité apicole et se compose de :

• l’inventaire (cheptel, produits stocks),• les produits (vente de miel, d’animaux, autres ventes et produitsexceptionnels),• les charges (approvisionnements, carburant, entretien, assurances,services extérieurs, impôts et taxes, personnel, dotation auxamortissements, charges financières…),• le solde intermédiaire de gestion,• le bilan,• le tableau des amortissements (le calcul a été réalisé sur la même basepour toutes les exploitations),et de tableaux analytiques, élaborés à partir des saisies :• analyses technico-économique financière,• coût de revient d’un kilo de miel.

– d’un questionnaire complémentaire concernant l’exploitation et son milieu,les critères techniques de production, les projets de l’apiculteur.

II. DES RÉSULTATS TRÈS VARIABLES

II.1 La structure des exploitations et les résultats techniques

• Origines socio-économiques des apiculteursElles sont variées. La moitié des apiculteurs interrogés sont issus du milieuagricole. Ils ont repris une exploitation apicole ou ont créé un atelier apicole surl’exploitation agricole.Parmi les apiculteurs issus d’un autre milieu, les origines sont très diverses. Leplus souvent ils ont opté pour l’apiculture, car cette activité leur permet deconjuguer indépendance et travail à l’extérieur.

• Ancienneté des exploitations enquêtéesLes exploitations ont été créées en moyenne depuis 14 ans. Parmi elles, 15exploitations ont moins de 10 ans et 32 ont plus de 10 ans. En apiculture, 10 ansest la période, généralement considérée comme un palier, à partir de laquellel’exploitation atteint son « rythme de croisière ».

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 4/17

• Structure des exploitations6 % des exploitations sont en GAEC.

• Types de miels produitsSur l’ensemble des exploitations enquêtées, les miels de grandes culturesreprésentent 48 % de la production totale, les miels de crû 37 % et les mielstoutes fleurs 15 %.Dans cette étude, les miels de grandes cultures comprennent les mielsproduits sur tournesol, colza et luzerne. Les miels de crû sont les miels delavande, les miellats (forêt, metcalfa), les miels monofloraux non récoltés sur lesgrandes cultures (acacia, châtaignier, tilleul, romarin) ainsi que certains mielspolyfloraux de montagne et haute montagne. Les miels toutes fleursregroupent les miels polyfloraux qui ne rentrent pas dans les miels de crû.

• Typologie des exploitationsPour l’exploitation des résultats, quatre groupes ont été définis en fonction destypes de miels produits sur l’exploitation :

– Groupe 1 : exploitations produisant à plus de 70% des miels de grandes cultures (52% de l’échantillon enquêté).

– Groupe 2 : exploitations produisant à plus de 70% des miels de crû (34% de l’échantillon enquêté).

– Groupe 3 : exploitations produisant à 50% des miels de crû et de grandes cultures (10% de l’échantillon enquêté).

– Groupe 4 : exploitations produisant à plus de 70% des miels toutes fleurs (4% de l’échantillon enquêté).

Les groupes 3 et 4 contiennent peu d’exploitations (respectivement 4 et 2). Parconséquent, les résultats donnés par la suite pour ces deux groupes sont àregarder avec prudence, car ils sont peu significatifs.

• Nombre d’UTH moyenLe nombre moyen est de 1,4 UTH par exploitation, dont 1,3 UTH familiale (unapiculteur à titre principal est considéré comme 1 UTH). Dans l’échantillonenquêté, 78 % des exploitations emploient moins de 2 UTH.

• Nombre moyen de colonies par exploitationLe nombre moyen de colonies est de 629 par exploitation. Sur les exploitationsenquêtées, il varie de 223 à 1800 colonies.

• Nombre moyen de colonies par UTHLes deux résultats précédents donnent une moyenne de 429 colonies par UTH.

Logiquement, les exploitations produisant majoritairement du miel de culturesont, en moyenne, un cheptel plus important et un nombre de ruches par UTHplus élevé.

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 5/17

Groupe 1

(miel de cultures)

Groupe 2

(miel de crû)

Nbre colonie/UTH 446 392

Nbre moyen de colonie 673 543

• Les techniques apicoles- Races d’abeilles utilisées

La race d’une colonie d’abeilles est déterminée par la race de la reine et la racedes mâles fécondants. 34 % des exploitations travaillent majoritairement avecl’abeille noire ou plutôt l’abeille commune, et 53 % des exploitations avec deshybrides à plus de 80 %. 90 % des exploitations travaillant avec des hybridesutilisent la Caucasienne combinée à d’autres races.Les moyennes de production par ruche ne diffèrent pas d’une race à l’autre,comme le montre le tableau ci-dessous.

Groupe 1(miel de cultures)

Groupe 2(miel de crû)

Abeille noire hybride noire hybride

Production (kg/colonie) 31 32 39 37

- Renouvellement des reinesLe taux de renouvellement des reines est représenté par le nombre de reines del’année divisé par le nombre de colonies en fin d’année. Ce renouvellementpermet d’avoir en permanence des reines jeunes à la ponte plus régulière et plusabondante, ce qui dynamise la colonie et accroît la production de miel.

Le taux moyen de renouvellement est de 39 %. 43 % des exploitations ont untaux supérieur à 40 %, ce qui est très élevé. Actuellement, la durée de vie desreines est de l’ordre de 3 ans, contre 3 à 5 ans, il y a une dizaine d’années. Deuxfacteurs peuvent expliquer cette situation : une conduite intensive des reines etun environnement hostile avec une pression accrue des produits phytosanitaireset du Varroa.

Abeille noire Abeille hybride

Taux de renouvellement (%) 33 46

Ce renouvellement est plus important pour les exploitations travaillant avecl’abeille hybride. Ceci s’explique par la nécessité de contrôler rigoureusement lesfécondations afin d’éviter la dérive génétique.

- Pertes hivernalesLes situations sont très variées et il est très difficile de dégager des lignesdirectrices. Néanmoins, 34% des exploitations ont des pertes en hivernagesupérieures à 20%. Globalement, il semble que les apiculteurs aient vu leurspertes hivernales augmenter significativement depuis 20 ans (une enquête

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 6/17

effectuée par l’ADAPI1 dans la région méditerranéenne en 1982 donnait un tauxmoyen de 12 %). Ces pertes sont attribuées à de multiples facteurs auxquelssont confrontés les apiculteurs :

- les intoxications phytosanitaires qui, lorsqu’elles ne sont pas brutales etaiguës, affaiblissent les colonies ;- la varroase et les pathologies associées.

Groupes Abeille

Moyenne1

(cultures)

2(crû)

3(50% crû-cult)

4(ttes fleurs) Hybride Noire

Pertes hivernales (%) 15 14,5 12,7 24,5 15 14,4 15,1

- Distance annuelle parcourueLa moyenne de kilomètres parcourus est de 20 690 km par UTH. La distancetotale parcourue est assez similaire entre les exploitations produisant du miel deculture et les exploitations produisant du miel de crû. Ramené à la colonie, l’écartest plus important. La majeure partie des exploitations enquêtées transhumentmais logiquement les exploitations du groupe 2 (miel de crû) présentent unnombre de km parcourus par ruche supérieur à la moyenne, du fait detranshumances plus systématiques et sur des miellées souvent plus lointaines.

Groupes

Moyenne1

(cultures)

2(crû)

3(50% crû-cult)

4(ttes fleurs)

Distance par colonie (km) 52 48 60 45 54

- Production moyenne de miel par rucheEn moyenne (et pour l’année de référence), les ruches ont produit 34,6 kg demiel par an. Les résultats sont très hétérogènes, ils varient de 15 kg/an(exploitation tournée vers le miel de crû) à 64 kg/an (exploitation tournée vers lemiel de grandes cultures).

Groupes

Moyenne1

(cultures)

2(crû)

3(50% crû-cult)

4(ttes fleurs)

Rendement par colonie (kg) 34,6 39,1 29,7 29,2 24

En conclusion de cette partie, les résultats techniques en fonction de l’anciennetédes colonies et du type de production des exploitations se présentent commesuit :

1 JOURDAN P., 1982. L’apiculture méditerranéenne, une profession agricole dynamique.

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 7/17

Groupe 1

(miel de cultures)

Groupe 2

(miel de crû)

Ensemble des exploitations

Anncienneté des

exploitations

≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne

Nbre colonie/UTH 443 448 446 340 423 392 393 446 429

Prod miel/colonie (kg) 39 39 39 28 30 30 34 35 35

Km parcouru/UTH 19 942 20 322 20 201 21 664 20 630 21 018 20 635 20 717 20 691

Km parcouru/col. 49 47 48 74 52 60 59 49 52

Km parcouru/kg miel 1,4 1,3 1,3 2,8 1,7 2,1 2 1.5 1,7

II-2 Les résultats économiques

• Les produits d’exploitationLe chiffre d’affaire moyen obtenu est de 429 000 F par exploitation. Ramené àl’UTH familiale, on obtient un chiffre d’affaire moyen de 332 700 F.

La vente de miel représente en moyenne 78 % du chiffre d’affaires desexploitations. Pour 47 % des exploitations, la part de la vente du miel dépasse80 %.Les 22 % restants sont réalisés avec l’activité de pollinisation, la vente d’essaimset de reines. 47 % des exploitations pratiquent la pollinisation de manièrerégulière et 42 % vendent des animaux.

Si l’on regarde le chiffre d’affaires des exploitations en fonction de l’âge del’exploitation et du type de miel produit, on obtient les résultats suivants :

Ancienneté

exploitations

Age exploitations

Groupe 1

(miel de cultures)

Groupe 2

(miel de crû)

Ensemble des exploitations

Décomposition du chiffre d'affaires des exploitations apicoles

Vente de miel78%

Pollinisation10%

Vente d'animaux4%

Exceptionnel4%

Autres ventes4%

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 8/17

≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne

CA/colonie (F) 649 639 638 702 795 761 661 681 674

CA/UTHf (F) 316 700 379 200 351 700 258 900 353 800 308 700 286 000 353 800 332 700

Les exploitations produisant principalement des miels de crû dégagent un chiffred’affaires à la ruche plus élevé. Ramené à l’UTH familiale, on obtient la situationinverse (le nombre de ruches gérées par UTH est plus important pour lesexploitations produisant des miels de cultures que dans le groupe des miels decrû). Les exploitations de plus de 10 ans ont un chiffre d’affaires supérieur auxjeunes exploitations.

Nous avons séparé les exploitations dont le chiffre d’affaires est réalisé à plus de80% par la vente de miel et celles qui présentent une activité annexe(pollinisation, vente d’essaims, de reines…) représentant plus de 20% du chiffred’affaire.Le chiffre d’affaires moyen des exploitations possédant une activité annexe serévèle plus élevé, cette activité annexe garantissant chaque année une part derevenu fixe. Les différences entre exploitations produisant du miel de crû et degrandes cultures s’accentuent pour les exploitations ne vendant que du miel.

Activité principale : vente de miel Activités annexes

Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Groupe 4

(ttes fleurs)

Moyenne Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Moyenne

CA/colonie (F) 606 768 457 437 645 672 750 807 712

CA/UTHf (F) 351 100 250 000 411 600 199 400 306 000 352 300 409 200 349 500 366 100

• Le prix de vente moyen du miel

Le prix moyen de vente du kg de miel varie en fonction du type de miel produitsur l’exploitation. Il est obtenu en divisant le chiffre d’affaire de la vente de mielpar la quantité de miel vendue. La moyenne de l’échantillon est de 16,30 F/kg.

Type de miel Prix (F/kg)

Colza 11-13Tournesol 11-13Toutes fleurs 13-17Arbousier 16Miellat 14-19 (23)Garrigue 17-18Bruyère Erica 16-20Tilleul 19 (25)Châtaignier 16-20 (23)

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 9/17

Montagne 15-22Haute montagne 20-23Thym 23Romarin 25Acacia 24-30Lavande 24-30Sapin 30-36Callune 38-43

Prix de vente en F par kg des différents type de miels.

Les prix entre parenthèses correspondent à des miels produits selon le cahier des charges AB.

� Les charges d’exploitationLes principaux postes pour les charges sont les achats, les services extérieurs,les charges de personnel et les amortissements.

La répartition des charges ne varie pas beaucoup en fonction des critères dedifférenciation utilisés précédemment : type de miel produit, âge del’exploitation…

– Les charges totalesLa moyenne des charges de l’échantillon est de 225 000 F. 58 % desexploitations présentent des charges inférieures à 200 000 F.

– Les charges par colonie

Groupes

Moyenne1

(cultures)

2(crû)

3(50% crû-cult)

4(ttes fleurs)

Charges par colonie (F) 363 377 366 358 216

Décomposition des charges d'une exploitation apicole

E n t r e t i e n

6 %A s s u r a n c e s

7 %

D o t a t i o n a u x

a m o r t i s s e m e n t s

2 2 %

P e r so n n e l

1 8 % T a x e s

1 %S e r v i c e s

1 0 %

C a r b u r a n t

8 %

A c h a t d ' a n i m a u x

4 %

A p p r o v i s i o n n e m e n t

2 0 %

E x c e p t i o n n e l l e

1 %

C h a r g e s f i n a n c i è r e s

3 %

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 10/17

Pour 62% des exploitations, les charges par colonie sont comprises entre 200 et400 F. Les résultats sont beaucoup plus regroupés que pour les produits parcolonie.

Si l’on regarde les résultats en fonction des types d’activité, on note desdifférences.

Activité principale : vente de miel Activités annexes

Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Groupe 4

(ttes fleurs)

Moyenne Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Moyenne

Charges par

colonie (F)

341 350 237 216 321 409 395 399 422

Les exploitations tournées vers la vente de miel (plus de 80 % du chiffred’affaire) ont des charges par colonie plus faibles de 101 F (soit un écart de24%). En effet, les activités annexes engendrent des frais complémentaires.Dans ce groupe, les exploitations produisant des miels de crû présentent lemontant le plus élevé. Pour les autres exploitations, aucune différence n’apparaîtselon le type de miel produit.

– Décomposition des charges

Les charges d’approvisionnement comprennent :– les produits de nourrissement,– les produits vétérinaires,– les emballages,– le bois,– la cire,

– les matériaux divers,– l’eau, le gaz et l’électricité,– le combustible,– les autres fournitures,– le petit équipement.

Les services extérieurs regroupent :– les charges locatives(emplacements des ruchers, desbâtiments, de matériel),– la formation,– les frais de gestion et autreshonoraires,– les frais de déplacements et detransports,

– le téléphone,– les frais d’expédition,– les cotisations professionnelles,– les travaux effectués par destiers (gaufrage de la cire…).

Les charges de personnel englobent les salaires du personnel temporaire etpermanent, les charges sociales salariales et les cotisations MSA (MutuelleSociale Agricole) de l’apiculteur.

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 11/17

Les amortissements s’appliquent au matériel de transport, de miellerie et auxbâtiments.

Les charges d’impôts et taxes regroupent les vignettes des véhicules, la taxeANDA pour le développement agricole et les autres taxes.

Le tableau suivant récapitule l’ensemble des charges suivant le type d’activité etles différents types d’exploitation.

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 12/17

Groupes Activité principale :

vente de miel

Activités annexes

Moyenne

1

(cultures)

2

(crû)

3

(50% crû-cult)

4

(ttes fleurs)

Miel

de cultures

Miels

de crû

Miel

de cultures

Miels

de crû

Approvisionnement 65,6 F 63,4 F 70,8 F 55 F 81,1 F 60,5 F 74,3 F 66,7 F 64,5 F

Dont Nourrissement 16,6 F 15,9 F 17,5 F 9,8 F 34 F 13 F 21 F 18,9 F 11,1 F

Vétérinaire 3,4 F 3,6 F 3 F 1,7 F 7,1 F 4,7 F 2,7 F 2,4 F 3,4 F

Eau, gaz … 7,2 F 8,3 F 5,6 F 5,9 F 7,8 F 6,7 F 7 F 10 F 3,1 F

Petit équipement 27 F

Emballage 6,4 F

Bois 4,9 F

Carburant 28,6 F 27 F 30,5 F 32,8 F 18,4 F 21,9 F 32,1 F 32,7 F 27,6 F

Achat d’animaux 13,5 F 14,4 F 13,9 F 14 F 0 F 8,4 F 8,8 F 20,9 F 21,4 F

Entretien 21,5 F 23,1 F 22 F 15,9 F 10,6 F 16,5 F 22,3 F 30,2 F 21,5 F

Dont Véhicule 17 F 19,1 F 15,9 F - - 12,2 F 19,4 F 29,5 F 9,8 F

Matériel 3,1 F 2,9 F 3,9 F - - 3,8 F - 1,4 F 10,8 F

Bâtiment 0,6 F 0,4 F 0,9 F - - - 1,5 F 1,1 F -

Assurances 26,2 F 25,8 F 25,7 F 30,3 F 25,9 F 25,3 F 24,6 F 26,4 F 27,6 F

Dont Véhicule 10,4 F

Bâtiment 5,9 F

Ruches 2,6 F

Accident 7,7 F

Services extérieurs 37,3 F 32,9 F 51,9 F 29,8 F - 23,4 F 40,7 F 43,3 F 72,1 F

Personnel 65 F 79,2 F 50,4 F 46,6 F 21,1 F 88,8 F 40,7 F 68,8 F 67,9 F

Amortissement 84,1 F 86,6 F 79,6 F 100,7 F 52,4 F 83,2 F 89,3 F 90,3 F 61,5 F

Dont Véhicule 46,5 F 40,3 F 58,8 F 57,4 F 16,2 F 29 F 68,9 F 52,6 F 40,5 F

Matériel 17,3 F 21,3 F 12,1 F 10,5 F 17,3 F 25,8 F 13,7 F 16,5 F 9,2 F

Bâtiment 18,1 F 22,9 F 7,9 F 23 F 19 F 25,6 F 5,7 F 20,1 F 11,8 F

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 13/17

Impôts et taxes 5,3 F

Charges

financières

11,3 F 9,5 F 13,1 F 21,7 F 0 F 5,6 F 9,3 F 13,7 F 20 F

TOTAL 363 F 377 F 366 F 358 F 216 F 341 F 350 F 409 F 395 F

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 14/17

Globalement, les charges reposant sur une ruche sont en moyenne de 350 à 400F selon le type de commercialisation choisi. Les résultats obtenus sont doncrelativement homogènes. Par contre, chacun des postes composant ce résultatvarie parfois de manière importante selon le type de production et d’activitéchoisis.

� Le résultat net d’exploitation

Groupe 1

(miel de cultures)

Groupe 2

(miel de crû)

Ensemble des exploitations

Ancienneté des

exploitations

≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne

Bénéfice

agricole/colonie (F)

253 282 264 447 397 415 322 315 317

Bénéfice agricole/UTHf

(F)

124 000 162 900 142 100 139 700 166 600 157 000 126 800 158 900 148 900

Si on analyse par colonie, les résultats obtenus pour les exploitations récentes nesont pas différents des exploitations plus anciennes. Par contre, les différencesapparaissent au niveau du bénéfice par UTH, les exploitations installées depuisplus de 10 ans, dégageant en moyenne un revenu supérieur de 25 % par rapportaux exploitations plus récentes.Les exploitations produisant majoritairement des miels de crû dégagent unrevenu supérieur à celles centrées sur le miel de cultures. Cette différence esttrès élevée pour les bénéfices par colonie (415 F contre 264 F). Par contre, elleest largement atténuée pour les revenus par UTH(157 000 F contre 142 100 F).

Activité principale : vente de miel Activités annexes

Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Groupe 4

(ttes fleurs)

Moyenne Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Moyenne

Bénéfice

agricole/colonie (F)

265 448 220 221 332 263 354 408 307

Bénéfice

agricole/UTHf (F)

145 000 136 800 198 300 104 400 140 900 139 000 193 300 181 700 159 000

Le revenu moyen de l’échantillon enquêté s’élève donc pour 1999 à 148 900 Fpar UTH familiale. Le fait d’associer la production de miel à une activité annexe(pollinisation, vente d’essaims…) s’avère en moyenne plus rémunérateur.Cependant, la variabilité entre exploitation est très importante et il est difficiled’en tirer un principe général. Il est important également de rappeler que l’UTHfamiliale est une notion assez imprécise en terme de temps de travail.

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 15/17

La distribution des exploitations en fonction de la marge par colonie et par UTHfest la suivante :

Le revenu net par UTH sert à assurer l’autofinancement des nouveauxinvestissements. Par conséquent, cette somme ne correspond pas exactement aurevenu disponible pour l’apiculteur. De même, on ne peut pas, à partir de cerésultat net par UTH, en déduire un « salaire net horaire », compte tenu del’absence d’enregistrement du temps de travail.

� Coût de revient d’un kilogramme de miel

Ce coût de revient est obtenu en divisant le total des charges par le nombre dekilogrammes de miel produit en 1999. En l’absence de comptabilité analytique, lavaleur obtenue est corrigée en fonction du pourcentage de la vente de miel dansle chiffre d’affaires.

Le prix de revient varie de 2,3 F à 13,4 F. En moyenne, il s’élève à 8,6 F.

Groupe 1

(miel de cultures)

Groupe 2

(miel de crû)

Ensemble des exploitations

Age exploitations ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne ≤ 10 ans > 10 ans Moyenne

Prix de revient (F) 8,6 6,9 7,5 9,8 10,7 10,4 9,1 8,4 8,6

Les exploitations plus récentes ont un prix de revient légèrement supérieur auxexploitations plus anciennes. Logiquement, l’écart est plus important entre lesexploitations produisant du miel de crû et celles produisant du miel de cultures àl’avantage de ces dernières.

Répartition du bénéfice par colonie

0

2

4

6

8

10

12

< 0 0 -1 0 0

1 0 0 -2 0 0

2 0 0 -3 0 0

3 0 0 -4 0 0

4 0 0 -5 0 0

5 0 0 -6 0 0

6 0 0 -7 0 0

7 0 0 -8 0 0

8 0 0 -9 0 0

Bénéfice en F par colonie

Effec

tif d'e

xplo

itat

ions

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

Groupe 4 Total

Répartition du bénéfice par UTH familiale

02468

1 0

1 21 4

1 6

< 0 0 - 5 0 5 0 -

1 0 0

1 0 0 -

1 5 0

1 5 0 -

2 0 0

2 0 0 -

2 5 0

2 5 0 -

3 0 0

3 0 0 -

3 5 0

3 5 0 -

4 0 0

>

4 0 0

Bénéfice en kF par UTH familiale

Effec

tif d'e

xplo

itat

ions

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

Groupe 4 Total

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 16/17

Activité principale : vente de miel Activités annexes

Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Groupe 4

(ttes fleurs)

Moyenne Groupe1

(culture)

Groupe 2

(crû)

Groupe 3

(50-50)

Moyenne

Prix de revient (F) 7,3 9,8 8,4 8,8 8,4 7,8 11,4 9,8 9,0

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CNDA Résumé référentiel technico-économique 17/17

III- EN CONCLUSION

Les données disponibles avant la réalisation de cette enquête étaient ancienneset souvent fragmentaires. Cette étude a permis de faire un point plus exhaustifsur la situation des exploitations apicoles.

Si l’on rapproche ces résultats avec ceux de l’audit GEM réalisé en 1997, onconstate que les résultats globaux sont assez semblables en ce qui concerne lescoûts de production par ruche et les productions moyennes par ruche.

Audit GEM(1997)

Enquête CNDA(2000)

Exploitation de plus de 150 ruches 25 47Coût de production par ruche(pour les exploitations de plus de 150 ruches) 323 363Prix de vente/kg de miel non précisé 16,3Production moyenne/ruche 31,5 34,6Revenu disponible par UTH non précisé 148 900

Les résultats ont été obtenus sur l’analyse d’une seule année de production. Orles apiculteurs sont confrontés aux aléas climatiques qui induisent une grandevariabilité dans la production de miel et donc des résultats économiques. Il seraitnécessaire de poursuivre l’enquête sur plusieurs années. Le CNDA comptepoursuivre ce travail.