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DG/2007/024 - original anglais Discours de M. Koïchiro Matsuura, directeur général de l’UNESCO, à l’occasion de la réunion d’information organisée à l’intention des délégations permanentes au sujet de la réforme des Nations Unies UNESCO, 9 mars 2007 Excellences, Mesdames, Messieurs, Comme je l’ai annoncé lors de la réunion d’information du Conseil exécutif tenue en janvier, j’ai décidé d’organiser cette réunion d’information spéciale afin de permettre un débat approfondi sur le rapport du Groupe de haut niveau sur la cohérence de l’action du système des Nations Unies, mis en place à l’initiative du Secrétaire général, ainsi que sur ses conséquences pour l’UNESCO. La dernière fois que nous avons abordé ce sujet de manière détaillée, c’était à l’occasion de la session d’octobre du Conseil. Si nous avions alors réussi à anticiper certaines des recommandations du Groupe, nombre de questions n’étaient pas encore claires. Avec le lancement officiel du rapport, intitulé « Unis dans l’action », et le débat intense qui s’est ensuivi, nous sommes à présent mieux à même d’en évaluer les résultats. Permettez-moi de souligner d’emblée que je me félicite des principales idées- forces du rapport et que je les approuve. Elles proposent une vision positive et moderne du multilatéralisme et du rôle essentiel que doit y jouer le système des Nations Unies. Le rapport s’est fixé comme principe directeur la cohérence de l’action des différents membres du système, à l’échelle tant mondiale que nationale, et place à juste titre l’appropriation et la conduite des projets par les pays eux-mêmes au coeur de toutes les activités du système des Nations Unies. La réforme est indispensable, non pas en tant que telle mais pour renforcer la pertinence, la cohérence et l’efficacité de l’action des Nations Unies. Ce point est particulièrement important en ce qui concerne le soutien de l’ONU aux efforts

UNESCO, 9 mars 2007unesdoc.unesco.org/images/0015/001500/150041f.pdf · DG/2007/024 - page 5 l’UNESCO porte sur les aspects humains et institutionnels, plutôt que matériels, du

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DG/2007/024 - original anglais

Discours de M. Koïchiro Matsuura, directeur général de l’UNESCO,

à l’occasion de la réunion d’information organisée

à l’intention des délégations permanentes

au sujet de la réforme des Nations Unies

UNESCO, 9 mars 2007

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Comme je l’ai annoncé lors de la réunion d’information du Conseil exécutif tenue

en janvier, j’ai décidé d’organiser cette réunion d’information spéciale afin de

permettre un débat approfondi sur le rapport du Groupe de haut niveau sur la

cohérence de l’action du système des Nations Unies, mis en place à l’initiative du

Secrétaire général, ainsi que sur ses conséquences pour l’UNESCO.

La dernière fois que nous avons abordé ce sujet de manière détaillée, c’était à

l’occasion de la session d’octobre du Conseil. Si nous avions alors réussi à

anticiper certaines des recommandations du Groupe, nombre de questions

n’étaient pas encore claires. Avec le lancement officiel du rapport, intitulé « Unis

dans l’action », et le débat intense qui s’est ensuivi, nous sommes à présent

mieux à même d’en évaluer les résultats.

Permettez-moi de souligner d’emblée que je me félicite des principales idées-

forces du rapport et que je les approuve. Elles proposent une vision positive et

moderne du multilatéralisme et du rôle essentiel que doit y jouer le système des

Nations Unies. Le rapport s’est fixé comme principe directeur la cohérence de

l’action des différents membres du système, à l’échelle tant mondiale que

nationale, et place à juste titre l’appropriation et la conduite des projets par les

pays eux-mêmes au cœur de toutes les activités du système des Nations Unies.

La réforme est indispensable, non pas en tant que telle mais pour renforcer la

pertinence, la cohérence et l’efficacité de l’action des Nations Unies. Ce point est

particulièrement important en ce qui concerne le soutien de l’ONU aux efforts

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déployés par les pays en vue d’atteindre les objectifs de développement

convenus au niveau international. L’objectif global de la réforme est d’améliorer

l’action des Nations Unies en matière de promotion de la paix et du

développement, d’élimination de la pauvreté, de prévention des crises

humanitaires et de réaction à ces crises, et de protection de l’environnement

mondial.

Depuis sa publication, au début de novembre 2006, le rapport a largement retenu

l’attention, suscitant des débats au sein de l’ONU et au-delà. Cette étude

minutieuse du système des Nations Unies a enclenché une dynamique très utile

pour la réforme. Elle offre une occasion exceptionnelle d’améliorer l’action et la

réactivité, dans l’intérêt des États membres.

Depuis la dernière session du Conseil, l’UNESCO a continué de participer

activement au processus de réforme. Pas plus tard que la semaine dernière, je

me suis rendu à New York pour m’entretenir avec le nouveau Secrétaire général

de l’ONU, M. Ban Ki-moon, la Vice-Secrétaire générale, Mme Asha-Rose Migiro,

et l’Administrateur du PNUD et Président du GNUD, M. Kermal Derviş, ainsi que

d’autres hauts fonctionnaires de l’Organisation.

Cette semaine, j’ai organisé à l’UNESCO une réunion des chefs des cinq

grandes institutions spécialisées - l’OIT, la FAO, l’ONUDI et l’OMS - afin de

décider de la meilleure façon d’agir ensemble pour que le processus de réforme

des Nations Unies progresse. Nous sommes tous résolus à faire en sorte que

celui-ci soit un succès et à veiller à ce que les institutions spécialisées soient à

même de mettre pleinement leurs compétences particulières au service du

développement national.

Un travail de réflexion très poussé a été consacré au rapport du Groupe de haut

niveau. Ses recommandations, qui ont déjà donné lieu à des consultations

interinstitutionnelles approfondies, en particulier autour du concept d’unité

d’action des Nations Unies au niveau national, doivent à présent passer par

l’étape intergouvernementale et, notamment, faire l’objet d’un examen et de

décisions de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Secrétaire général m’a

informé qu’il exposerait ses vues à l’Assemblée dans le courant de ce mois.

Le rapport reconnaît que la diversité du système des Nations Unies est source de

vigueur, de vitalité et de pertinence. L’Organisation des Nations Unies tire

également sa force de ses compétences sectorielles, qui résident dans ses

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institutions spécialisées. L’étendue et la profondeur de ces compétences

permettent à l’Organisation de réunir le savoir nécessaire pour répondre à la

multitude de questions complexes et intrinsèquement pluridisciplinaires qui

naissent de la mondialisation et d’autres préoccupations.

Comme vous le savez, l’UNESCO est directement engagée dans chacun des

trois domaines dont traite le rapport : le développement, l’aide humanitaire et

l’environnement.

Dans le domaine de l’éducation, par exemple, nous sommes les gardiens de la

vision intégratrice de l’Éducation pour tous (EPT). Allant au-delà des OMD

d’éducation primaire pour tous et d’égalité des femmes, les six objectifs de l’EPT

appellent une éducation de qualité pour tous - enfants, jeunes et adultes. C’est

essentiel non seulement pour le développement mais aussi pour la prévention

des conflits et des catastrophes, et pour une gestion rationnelle de

l’environnement.

L’UNESCO apporte un soutien direct aux pays pour les aider à concrétiser la

vision ambitieuse de l’EPT. Les Stratégies d'appui de l'UNESCO à l'éducation

nationale (UNESS) définissent le genre d’assistance que nous pouvons leur

fournir, et qui est considérée dans une perspective sectorielle et intégrée. À

mesure que nous progressons vers l’unité d’action du système des Nations

Unies, nous devons nous demander comment l’UNESS pourrait servir de base à

l’établissement, pour la planification par pays, de documents communs à tous les

organismes des Nations Unies qui s’occupent d’éducation.

Le rôle de l’UNESCO consiste aussi à coordonner les initiatives mondiales afin

d’assurer la cohérence de l’action internationale. À cet égard, l’Organisation a

piloté l’élaboration du Plan d'action global pour l'éducation pour tous, en

partenariat avec le PNUD, l’UNICEF, le FNUAP et la Banque mondiale. Ce plan

offre un cadre pour le soutien multilatéral aux pays dans leurs efforts en faveur

de l’EPT. Il fournit en outre une base solide pour la mise au point, à l’échelle du

système des Nations Unies, de stratégies de soutien à l’éducation conformes aux

UNESS. Kermal Derviş et moi-même sommes convenus, lors de notre dernière

rencontre à New York, que ce plan sera maintenant envoyé par le Président du

GNUD aux coordonnateurs résidents pour application, dans le contexte soit des

plans relatifs à l’unité d’action du système des Nations Unies, soit des Plans-

cadres des Nations Unies pour l'aide au développement (PNUAD), soit encore

d’autres exercices de programmation conjointe au niveau des pays.

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Je voudrais ajouter ici que, si la Banque mondiale ne fait pas partie à proprement

parler du système des Nations Unies, il est cependant indispensable, en ce qui

concerne l’EPT, qu’elle soit associée aux actions communes à l’échelon des

pays.

Destiné à renforcer la cohérence et l’efficacité, et fondé sur le principe du

leadership national, le Plan d'action global pour l’EPT constitue un exemple

éloquent du principe d’unité d’action du système des Nations Unies au niveau

sectoriel.

Qu’il me soit aussi permis de souligner que l’UNESCO s’emploie notamment à

promouvoir l’incorporation de composantes culturelles dans les plans relatifs à

l’unité d’action du système des Nations Unies, dans les nouveaux PNUAD et

dans les versions révisées des PNUAD en cours. La culture, dont nos

partenaires n’en ont pas toujours reconnu l’importance, fait partie intégrante du

développement humain, de la prévention des conflits et de l’aide humanitaire,

ainsi que de l’approche durable des questions d’environnement.

Le Secteur de la culture collabore déjà avec des homologues de la même

spécialité à la formulation, à l’intention des gouvernements et de nos partenaires

du développement, de messages forts sur le rôle de la culture dans ces

domaines. À cet égard, la création récemment annoncée du Fonds des Nations

Unies pour la réalisation des OMD, qui sera cogéré par l’Espagne et le PNUD,

est de bon augure. Les financements expressément prévus, en effet, ont trait non

seulement à la réalisation des OMD, mais aussi à celle de projets concernant la

diversité culturelle et le développement. À l’invitation du PNUD, l’UNESCO a

collaboré à l’établissement d’un projet de cadre de référence pour l’élaboration

des propositions qui seront soumises par les équipes de pays des Nations Unies

dans le domaine de la culture. Nous fournirons à notre personnel hors Siège le

meilleur soutien possible en vue du succès de cette entreprise.

Pour ce qui est de l’aide humanitaire, l’UNESCO se félicite que le rapport

reconnaisse l’importance d’une plus grande cohérence dans le passage de la

phase de l’assistance humanitaire à celle de la reconstruction et du

développement dans les situations post-conflit ou post-catastrophe, ainsi que la

nécessité de s’attaquer aux causes profondes des conflits.

Je suis convaincu qu’une transition sans heurts entre l’assistance humanitaire et

l’effort de redressement et de développement est essentielle. L’action de

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l’UNESCO porte sur les aspects humains et institutionnels, plutôt que matériels,

du redressement et de la reconstruction. L’Organisation encourage une approche

globale, en fournissant des services dans les domaines de l’éducation, de la

culture et des médias, et en s’attaquant aux menaces qui pèsent sur la diversité

culturelle et biologique. De plus, elle s’emploie à intégrer la prévention dans les

opérations de reconstruction consécutives à une catastrophe, par la promotion

de systèmes d’alerte rapide. On peut citer à titre d’exemple le système d'alerte

rapide aux tsunamis dans l'océan Indien.

L’UNESCO est résolue à renforcer son action en matière d’aide humanitaire, en

particulier aux premiers stades du redressement. Afin de renforcer notre capacité

de participer à une approche toujours plus intégrée des situations post-conflit et

post-catastrophe, nous cherchons à devenir membres du Comité exécutif pour

les affaires humanitaires, qui conseille le Secrétaire général sur la stratégie des

Nations Unies dans ses interventions humanitaires.

S’agissant de l’environnement, le Groupe de haut niveau préconise une action

multilatérale coordonnée pour promouvoir la durabilité de l’environnement. Je

souscris à la recommandation tendant à renforcer la gouvernance de

l’environnement et à accroître la cohérence de l’action menée. Les institutions

spécialisées s’emploient à resserrer davantage encore la coopération axée sur

différents thèmes, notamment en multipliant les partenariats autour d’une

organisation centrale, comme le propose le Groupe.

Il me semble cependant que la nécessité se fait encore sentir d’une analyse

beaucoup plus approfondie de l’action des Nations Unies dans le domaine de

l’environnement. Le développement et la rationalisation du système international

de gouvernance dans ce domaine passent, à n’en pas douter, par le

renforcement du rôle de coordination du PNUE. Il existe plus de 600 accords

multilatéraux sur l’environnement, dont bon nombre s’appuient sur un organe

directeur et un secrétariat qui lui sont propres ; cette situation n’est certainement

pas acceptable. Il faut incontestablement que le PNUE soit en mesure de

coordonner la mise en œuvre de ces accords.

Ce serait toutefois une erreur de penser que les actions menées par plus de

25 organismes dans ce secteur devraient être regroupées dans un seul

programme ou une seule organisation. Un certain nombre d’institutions

spécialisées ont un mandat clair et sans équivalent dans le domaine de

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l’environnement, ainsi que des programmes opérationnels et normatifs bien

étoffés.

Cette question mérite d’être examinée plus avant, eu égard notamment aux

efforts efficaces d’autocoordination qui ont déjà été déployés à l’intérieur du

système des Nations Unies (par exemple ONU-Eau et ONU-Océans, dans

lesquels l’UNESCO joue un rôle clé).

À ce sujet, je me félicite de la proposition du Groupe de procéder à une

évaluation indépendante de la gouvernance internationale en matière

d’environnement dans le système des Nations Unies. J’espère que les résultats

de cette étude aideront à améliorer le fonctionnement du système, tout en

prenant acte des nombreuses et importantes initiatives déjà appliquées.

Compte tenu de ce qui précède, l’UNESCO s’emploie à établir, avec un certain

nombre d’institutions spécialisées de moindre envergure (UIT, OACI, OMI, UPU,

OMC et OMM), et sous la conduite de l’OMM, une position commune concernant

les recommandations sur l’environnement énoncées dans le Rapport.

Une des questions transversales abordée dans le Rapport qui présente un intérêt

capital pour l’UNESCO, a trait au meilleur moyen de promouvoir l’égalité des

sexes. Pour sa part, l’UNESCO a déjà décidé de faire de l’égalité des sexes une

priorité pour la période couverte par le 34 C/4. Cette question occupera une large

place dans la planification et la budgétisation du prochain exercice biennal. Qu’il

me soit toutefois permis de souligner que les ajustements structurels proposés

dans le Rapport du Groupe de haut niveau ne concernent que des entités

relevant directement du Secrétaire général de l’ONU.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais maintenant aborder d’une manière plus détaillée la principale

recommandation du Rapport, à savoir la réalisation de l’« unité d’action du

système des Nations Unies » au niveau des pays.

Les progrès sont très rapides dans ce domaine. Une évolution vers une plus

grande coopération à l’échelle des pays était déjà engagée avant la publication

du Rapport ; le nécessaire est fait pour l’accélérer et le développer.

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Depuis la publication du Rapport du Groupe, d’intenses consultations ont eu lieu

entre les membres du GNUD et des représentants des institutions spécialisées et

de toutes les organisations concernées par la question de l’unité d’action du

système des Nations Unies. Le séminaire conjoint de réflexion organisé à New

York, à la fin du mois de janvier, à l’intention du groupe de la gestion et du

groupe des programmes du GNUD a permis de dégager un accord de principe

sur la voie à suivre.

La résolution sur l’examen triennal des activités opérationnelles de

développement adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2004

offre un cadre dans lequel nous pouvons agir pour mettre en œuvre le concept

d’« unité d’action du système des Nations Unies » au niveau des pays. En

particulier, cette résolution a permis de lancer des activités pilotes dans huit pays

en vue de la mise au point des modalités d’application pratique de ce concept.

Ces pays sont les suivants : Viet Nam, Pakistan, Mozambique, Cap-Vert,

Tanzanie, Uruguay, Albanie et Rwanda. Comme je l’ai déclaré en janvier, nous

sommes déterminés à participer aux activités pilotes dans chacun des huit pays.

Nous jouerons un rôle particulièrement actif dans les cinq pays où nous

possédons des bureaux hors Siège. J’ai déjà envoyé une mission au Viet Nam.

Le Groupe de pays pilotes est hétérogène. Il comprend des pays de toutes les

régions, de tailles diverses et où la présence des Nations Unies prend des

formes différentes. De toute évidence, il ne peut y avoir une façon unique de

procéder. La communauté des Nations Unies doit trouver des modalités d’action

et d’interaction différentes.

C’est pourquoi je suis très heureux de constater que cette approche flexible est

de plus en plus largement acceptée. La première phase de préparation des

activités pilotes a été marquée par une certaine rigidité. Mais depuis la

publication du Rapport, l’importance de la flexibilité et de l’ouverture fait l’objet

d’un consensus croissant aux plus hauts niveaux de responsabilité.

L’impulsion donnée par Kermal Derviş a été particulièrement importante à cet

égard. Cela dit, d’autres efforts sont nécessaires pour que cette approche s’attire

le plein soutien de toutes les composantes du système, et notamment des entités

hors Siège.

Il est tout aussi important de préciser ce que l’on entend par « activité pilote ».

C’est une activité qui doit permettre d’essayer différentes modalités et de tirer

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des enseignements des erreurs commises. Nous devons apprendre en faisant.

C’est seulement lorsque ces activités pilotes auront été évaluées - vers la fin de

2007 - que nous pourrons transposer certaines de ces approches à plus grande

échelle.

Les activités pilotes porteront essentiellement sur les quatre aspects suivants du

concept d’« unité d’action du système des Nations Unies » :

• Premier aspect : un responsable unique - un coordonnateur résident des

Nations Unies doté des pouvoirs nécessaires et, idéalement, déchargé

d’avoir à faire fonction, aussi, de représentant résident du PNUD.

• Deuxième aspect : un plan/programme unique - qui jouera un rôle

essentiel tout au long de l’exercice.

• Troisième aspect, étroitement lié au précédent : un cadre budgétaire

unique - qui servira principalement à repérer les déficits de financement

que la communauté des donateurs bilatéraux sera appelée à combler

par des contributions à des fonds de cohésion établis au niveau des

pays.

• Quatrième aspect, s’il y a lieu : un bureau unique - ce qui suppose la

fusion des pratiques liées aux opérations et à l’administration, mais ne

signifie pas nécessairement la création d’un bureau commun.

L’élaboration d’un programme commun à l’appui des objectifs de développement

nationaux sera la tâche fondamentale du système des Nations Unies ; c’est

surtout à travers lui que seront mis en place les processus axés sur l’« unité

d’action du système des Nations Unies ».

Le programme/plan unique doit s’appuyer sur des choix stratégiques et

remplacer l’approche du PNUAD consistant à simplement additionner les tâches

attendues des différentes institutions. Il doit viser à améliorer la cohérence, à

assurer une meilleure prise en compte des priorités nationales, à faire une plus

large place aux questions normatives et à renforcer la mobilisation de fonds.

Chaque organisation doit être en mesure de contribuer à l’application du

programme/plan unique dans son domaine de compétence, indépendamment

des fonds qu’elle peut mobiliser. Cela sera facilité par la récente révision des

directives CCA/PNUAD par le GNUD. En effet, les directives font désormais

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obligation aux coordonnateurs résidents et aux équipes de pays d’intégrer les

compétences sectorielles offertes par les institutions spécialisées et de ne pas

ériger de barrières artificielles à leurs contributions. Pour qu’elles puissent

participer efficacement aux exercices de programmation conjointe, les institutions

spécialisées doivent impérativement maintenir des liens directs avec les

ministres dont relèvent leurs domaines de compétence.

Un groupe d’appui informel pour l’« unité d’action du système des Nations

Unies » a été créé afin de superviser l’exécution des activités pilotes axées sur

ce principe. Je suis heureux de constater que l’UNESCO fait partie de ce groupe

restreint, qui compte 10 (des 28) membres du GNUD. Nous sommes ainsi bien

placés pour contribuer à façonner l’exercice tout entier.

Le groupe a tenu sa première réunion à Rome, le week-end dernier. La

prochaine réunion, qui doit avoir lieu le 19 avril à Genève, rassemblera les chefs

de secrétariat.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Le système des Nations Unies dans son ensemble doit démontrer son efficacité

et sa crédibilité dans un environnement concurrentiel de plus en plus centré sur

la mise en œuvre dans les pays. Il doit dans le même temps continuer à mener à

bien les tâches globales du système multilatéral.

La cohérence doit être assurée à tous les niveaux : intergouvernemental,

interinstitutions, interne à chaque organisation, mondial, régional et national,

ainsi que verticalement parmi les donateurs.

Pour l’UNESCO, l’un des principaux enjeux est de faire en sorte que notre

système hors Siège soit en mesure de soutenir une exécution plus efficace et

plus cohérente dans les pays. C’est pour cette raison que j’ai décidé

d’avancer l’examen de notre stratégie de décentralisation, initialement prévu

pour 2008-2009.

L’Équipe spéciale chargée de cet examen a été réactivée à la fin de l’année

dernière sous la présidence du Directeur général adjoint, M. Marcio Barbosa. Sa

principale mission est de déterminer les ajustements à opérer à court terme et les

mesures à prendre immédiatement pour renforcer et consolider la capacité et

l’obligation redditionnelle de l’UNESCO sur le terrain, de façon que l’Organisation

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puisse participer efficacement aux activités menées dans les pays en vue de

l’unité d’action des Nations Unies. Ces mesures seront prises dans le cadre de

décentralisation existant et compte tenu des contraintes de notre budget

ordinaire.

L’Équipe spéciale a bien avancé dans son étude de la mise en place, pour

chaque secteur, de cadres redditionnels semblables à celui qui existe déjà pour

le Secteur de l’éducation, ainsi que d’un mécanisme redditionnel à l’échelle de

l’Organisation pour les opérations hors Siège. Ces dispositifs devraient être

finalisés d’ici à la mi-2007, et être opérationnels avant la prochaine session de la

Conférence générale.

L’Équipe spéciale met également au point des principes directeurs à l’intention

tant de notre personnel hors Siège que des coordonnateurs résidents,

concernant les contributions de fond de l’UNESCO aux exercices conjoints de

programmation, et notamment aux activités pilotes d’application du principe

d’unité d’action des Nations Unies, et aux BCP/PNUAD pour 2007. Il s’agira

notamment de mettre en avant les avantages comparatifs de l’Organisation dans

chacun de ses domaines de compétence, ainsi que les liens entre l’action

normative et mondiale de l’UNESCO et ses activités opérationnelles sur le

terrain.

Je suis très satisfait de constater que l’importance de maintenir la boucle

d’information réciproque entre l’action normative du système des Nations Unies

au niveau mondial et ses interventions dans les pays est maintenant largement

reconnue. Comme vous le savez, il s’agit là d’un principe que j’ai

personnellement défendu tout au long du débat sur la réforme du système des

Nations Unies.

Un recensement détaillé des appuis exactement nécessaires aux unités hors

Siège participant aux activités pilotes a également été entrepris. Il nous permettra

d’allouer rapidement les fonds affectés à la programmation par pays dans nos

plans de travail actuels. J’ai décidé d’en porter le montant à 2 % du total des

crédits du programme pour l’exercice biennal. Parmi les mesures requises, l’une

des plus importantes est le renforcement temporaire des unités qui participent

aux exercices de programmation conjointe du système des Nations Unies. Notre

aptitude à mobiliser les connaissances disponibles au Siège, dans les bureaux

régionaux et dans les instituts, afin de venir à l’appui de ces unités, sera d’une

importance cruciale.

DG/2007/024 - page 11

L’Équipe spéciale examine également différentes modalités possibles de l’action

de l’UNESCO dans les pays où elle est non résidente.

À cet égard, nous sommes très heureux que le GNUD ait mis au point un

mécanisme de soutien dont nous pouvons tirer parti pour que les compétences et

domaines d’activité fondamentaux de l’Organisation soient pris en compte dans

l’action menée par les Équipes de pays des Nations Unies dans les pays où

l’UNESCO n’est pas présente. Dans la seconde phase de ses travaux, après la

prochaine session de la Conférence générale, l’Équipe spéciale envisagera des

mesures à plus long terme pour renforcer notre présence sur le terrain dans les

nouvelles conditions d’activité du système des Nations Unies à l’échelle des

pays.

Les travaux de l’Équipe spéciale sur la décentralisation sont étroitement liés aux

activités du Groupe de travail sur la réforme des Nations Unies, que j’ai mis en

place en juin dernier sous l’autorité d’Elizabeth Longworth, directrice de l’ODG.

Ce groupe de travail indique les grandes orientations des mesures à prendre par

l’UNESCO à la suite de la réforme du système des Nations Unies. Il détermine

les questions à examiner et les dispositions concrètes que l’Organisation,

notamment les secteurs de programme, l’administration et les services centraux,

doit prendre.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Pour conclure, permettez-moi de vous rappeler que les exigences et les

incidences de la réforme du système des Nations Unies - et en particulier du

principe d’unité d’action du système - ont été au cœur de l’élaboration des projets

de 34 C/4 et 34 C/5.

Dans le projet de 34 C/4, pour chaque objectif primordial et chaque objectif

stratégique de programme, vous trouverez des résultats escomptés qui engagent

l’Organisation à s’acquitter de son mandat et de ses fonctions opérationnelles au

niveau des pays.

De même, le principe d’unité d’action des Nations Unies au niveau national

occupe une place centrale dans les résultats escomptés des différents axes

d’action des cinq grands programmes figurant dans le projet de 34 C/5.

DG/2007/024 - page 12

À l’appui de cette démarche, nous poursuivrons également notre programme

institutionnel de formation afin de donner au personnel, tant au Siège qu’hors

Siège, les compétences nécessaires pour s’engager en amont et de manière

efficace dans les activités de programmation communes au niveau des pays, et

en particulier des pays pilotes.

Comme je l’ai déjà dit, il nous faut investir dans des programmes de

sensibilisation et de formation destinés aux coordonnateurs résidents et aux

membres de l’Équipe de pays des Nations Unies, de façon qu’ils aient une vision

complète de toute la gamme de nos compétences fondamentales et de nos

savoir-faire. Ce travail sera facilité par l’élaboration des documents de

programmation de l’UNESCO pour différents pays, qui définiront le champ

d’action dans lequel l’Organisation est engagée au moment considéré. Ces

documents constitueront une bonne base pour la formulation des tâches futures

dans le cadre du PNUAD et des exercices tendant à l’établissement d’un plan

unique.

Permettez-moi également de dire à quel point je suis sensible au concours

apporté par certains États membres, grâce à des fonds extrabudgétaires qui

nous permettront d’intensifier notre appui aux activités pilotes en cours.

Le processus de réforme du système des Nations Unies a été mis en marche, et

progresse vite. Le mener au succès dépendra du soutien de tous. Ensemble,

nous devons relever les défis qui nous attendent, de façon que l’UNESCO et le

système des Nations Unies dans son ensemble puissent s’acquitter de leur

important mandat. Je compte tout particulièrement sur l’appui que vous

apporterez, en tant que bénéficiaires mais aussi en tant que « propriétaires » du

système, en veillant à la mobilisation du savoir-faire disponible à l’intérieur des

Nations Unies dans toute sa diversité et son ampleur. Ce point est essentiel si

l’on veut que le système aide efficacement ses États membres à relever les défis

toujours plus complexes du monde contemporain.

Je vous remercie.