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5…L’autorité des enseignants

Entre pouvoir de l'éducateuret autonomie de l'éduqué

‘ Rien de ce quiadvient dans unAmphithéâtre ne

saurait se résoudredans l’amphithéâtre.’

Jean-Claude Passeron

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1. Une juste obéissance ?

2. À retenir : le concept d’autorité

3. Que sont une règle et une sanction ‘éducatives’ ?

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1. Une juste obéissance ? > 2. À retenir : le concept d’autorité > 3. Règles et sanctions éducatives

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Questions

1. Pourquoi choisir ce texte de 1909 pour parler de l’autorité aujourd’hui (à l’école et ailleurs) ?

2. Que nous dit le récit d’Albert Thierry du rôle de l’école dans le déclin de sa propre autorité ?

1. Une juste obéissance ? > 2. À retenir : le concept d’autorité > 3. Règles et sanctions éducatives

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Ruse pédagogique(Rousseau)

Rupture du contrat didactique(Brousseau)

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Insoumission, révolte

Soumission, respect

Intérêt extrinsèque, calcul

Intérêt intrinsèque, conscience

Soumission volontaire(autorité > autorisation >

‘auteurisation’)

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Q2 : l’école contre son autorité ?

• En démocratie, l’enseignement public a pour fonction explicite (formelle) de développer l’autonomie, la ‘faculté de discernement’, bref le libre-arbitre des futurs citoyens (‘Nous refusons !’).

• Ce libre-arbitre place les pouvoirs abusifs et les ‘discours d’illusion’ sous le contrôle d’une contestation démocratique (‘D’une façon subtile, pour qu’il ne puisse pas se fâcher.’).

• L’autorité de l’école (et des autres institutions) est ainsi mise à l’épreuve de deux façons : 1. Les élèves d’hier peuvent critiquer l’enseignement d’aujourd’hui. 2. Les élèves d’aujourd’hui peuvent exercer leur compétence critique – l’apprendre et la pratiquer – en raisonnant et en argumentant directement contre l’enseignant (‘Ça servira toujours !’).

• L’autorité éducative est donc cette contrainte paradoxale qui réussit si elle œuvre à sa propre mise en question (‘Ils se taisent…’)

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Q1 : pourquoi 1909 ?

• « L’institution scolaire s’est mise à l’école de sa contestation. » (Finkielkraut, 2007)

• « Démolition extérieure et putréfaction intérieure : les instituteurs. » (Claudel, 1940)

• « Prétendre façonner l’esprit de l’élève ne ferait de lui qu’un esprit serf. » (Jaurès, 1910)

• « Un élève des Jésuites ne sera jamais (…) un officier prussien. » (Renan, 1871)

189’000 morts

9’000’000de morts

62’000’000 de morts

4 morts

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Scolarité obligatoire, double déclin de l’autorité

• Ferry (1880) : « Les méthodes nouvelles consistent, non plus à dicter comme un arrêt la règle à l’enfant, mais à la lui faire trouver. »> pédagogie de la compréhension> le libre-arbitre comme moyen

• Alain, 1932 : « On dit que les nouvelles générations seront difficiles à gouverner. Je l’espère bien. »> pédagogie de l’autonomie> le libre-arbitre comme fin

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L’autorité à/de l’école aujourd’hui

• Les quatre piliers de l’autorité héritée :– Le charisme de l’école laïque (admiration)– L’utilité des études (rationalité)– La sélection précoce (connivence)– La violence légitime (soumission)

• Déclin et risque du ‘chacun pour soi’• Instruction publique et démocratie avancée :

– Un règlement explicite, collectif, réciproque.– Des espaces institués de décision, discussion,

explication.– Des apprentissages présentant un intérêt.– Un pacte social : l’éducation comme bien commun.

Dubet, 2000

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À retenir : autorité, n.f.

L’autorité est un pouvoir légitimé. Soit parce que ce pouvoir vient d’une loi tenue pour juste (autorité politique, judiciaire, scolaire, etc.). Soit – plus fondamentalement – parce que ceux qui respectent cette autorité font volontairement sa volonté (autorité de la loi, mais aussi du leader, de l’expert, du gourou, etc.).

L’autorité :

• est toujours subjectivement légitime ;

• peut être objectivement libératrice (« juste obéissance ») ou aliénante (« soumission à l’autorité ») ;

• se joue, à l’école, dans la manière dont l’enseignant articule l’asymétrie de statut (argument d’autorité) et celle de compétence (autorité de l’argument).

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Régir et sanctionner : échec ou obligation ?

« Faire comme s’il était naturel de vivre ensemble, de faire groupe laisse le plus primitif ressurgir. (…) Pour vivre ensemble, il y a des règles, des interdits, des mots dits, des assurances, des sécurités. (…) Il importe de perdre cet espoir que l’on peut vivre ensemble en bonne entente simplement par notre bonne volonté. »

Cifali, 1994

1. Une juste obéissance ? > 2. À retenir : le concept d’autorité > 3. Règles et sanctions éducatives

‘ Il est plus facilede commander que

de se faire obéir.’

Robert Dottrens

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Se faire obéir ?

1. Considérer règles et sanctions comme parties intégrantes de l’éducation.

2. Traiter la transgression (devoirs) comme l’erreur (savoirs) : ne pas l’ignorer, attribuer à l’enfant sa responsabilité.

3. Distinguer sanction (du latin sanctus ‘rendre sacré’) et expiation, peine, punition (du grec poinê ‘prix du sang’).

4. Appliquer quatre principes du droit : • Proportionner et expliquer la sanction sans la dramatiser

(principe de signification).• Sanctionner l’acte, pas l’acteur (principe d’objectivation).• Retirer au coupable une part de son pouvoir d’agir

(principe de privation). • L’inciter à la réparation (principe de socialisation).

Prairat, 2003

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Références

• Dubet, F. (2000). Une juste obéissance. In A. Garapon & S. Perdriolle (Ed.), Quelle autorité ? Une figure à géométrie variable (pp. 138-151) Paris : Autrement.

• Cifali, M. (1994). Le lien éducatif. Contre-jour psychanalytique. Paris : PUF.

• Prairat, E. (2003). La sanction en éducation. Paris : PUF (Que sais-je ?).

• Thierry, A. (1909/1986). L'homme en proie aux enfants. Paris : Magnard.

A lire

Dokeos

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À suivre…1. Qu’est-ce qu’une école ?2. La leçon3. Le programme4. L’activité des élèves5. L’autorité des enseignants6. Synthèse intermédiaire : échec à l’école, échec de l’école

?7. L’organisation du travail scolaire8. L’évaluation9. Les relations familles-école10. La gouvernance de l’enseignement