115
ACADEMIE DE MONTPELLIER UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DU LANGUEDOC THE SE présentée à l'Université des Sciences et Techniques du Languedoc pour obtenir le grade de Docteur de Spécialité ( 3ème cycle) CONTRIBUTION A L'ETUDE DES PROPRIETES ELECTROCHIMIQUES DE L'INTERFACE VERRE - SOLUTION AQUEUSE par André ADELL Soutenue le JURY Janvier 1973 devant la Commission d'Examen. MM. P. VIELES Président S. GROM8 ! E.T. VERDIER Assesseurs G. COHEN -SOLAL

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ACADEMIE DE MONTPELLIER

UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DU LANGUEDOC

THE S E

présentée à l'Université des Sciences et Techniques du Languedocpour obtenir le grade de Docteur de Spécialité ( 3ème cycle)

CONTRIBUTION A L'ETUDE DES PROPRIETES ELECTROCHIMIQUES

DE L'INTERFACE VERRE - SOLUTION AQUEUSE

par

André ADELL

Soutenue le

JURY

Janvier 1973 devant la Commission d'Examen.

MM. P. VIELES Président

S. GROM8

!E.T. VERDIER Assesseurs

G. COHEN -SOLAL

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PRESIDENT

LISTE DES PROFESSEURS

DE L'UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNIQUES

DU LANGUEDOC

J. ROUZAUJ)

4,

Vice-Présidents B. CHARLES G. SAUMADE

Doyens honoraires de l'UniversIté des Sciences et Techniques du Languedoc

P. MATHIASB. CHARLESA. CASADD'ALL

Professeurs honoraires de l'universIté des Sciences et Techniques du Languedoc

R. JACQUESM. CASTERASE. CARRIEREE. TURRIEREC. CAUQUIL

Secrétaire Général

Professeurs titulaires

G. DENIZOTJ. GRA~IER

Ch. BOù1lETJ. MOTTEJ. SALVINIEN

E. SIAU

M. MOUSSERONP. CHATELAINA.M. VERGNOUX

M. J.P. ROIG , . Physique

Mlle O. TUZET , , , , Zoologie

M. G. COUCHET "........................ Mécanique supérieure

M. J. AVIAS , ,............... Géologie

M. P. VIELES Chimi e

M. R. MAURY (I. P. A.) ,.................... Dro i t

M. E. KAHANE ,................... Chimie biologique

M. J.J. MOREAU , Mécanique rationnelle

M. B. CHARLES, , · ,." , Mathématiques pures

M. R. JOUTY , ,......... Physique

M.

M.

P. DUMONTET

R. LffiENDRE

. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ~ .. . .. .. .. .. " .. .. .. .. " .. .. .. .. .. .. .. ..

.. " " " " ..

Physique

Zoologie

M. 1. ASSENMACHER Physiologie animale

M. B. PISTOULET ".............. Physique

M. Ch. ROUMIEU '........ Analyse supérieure

M. J. ROBIN ·.·.··.·· Physique

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M.

M.

A. POTIER

R. LAFONT

............................................................................

............................................................................

Chimie minérale

Physique

M. R. JACQUIER Chimie

M. J. FALGUEIRETTES Minéralogie

M.

Mme

M.

M.

M.

J. RffiNIER

J. CHARLES

P. CAILLON

J. ROUZAUD

Ch. SAUVAGE

.........................................................................

..........................................................................

..........................................................................

.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. '" ..

Chimie

Mathématiques

Physique

Chimie

Botanique

M. H. CHRISTOL (E.N.S.I.) Chimie

Mme

M.

G. VERNET

L. CECCHI

Biologie animale

Physique

M. H. ANDRILLAT Astronomie

M. M. SAVELLI Physique

M. M. MATTAUER Géologie

M. L. EUZET •.•...•.•.•......•......••.•.........•. Zoologie

M.

M.

M.

M.

M.

Mme

C. DELOUPY .

L. GRAMBAST .

A. BONNET

G. LAMATY

R. MARTY

S. ROBIN

Physique

Botanique

Botanique

Chimie

Psychophysiologie

Physique

M. R. CORRIU (1. U. T.) Chimie

Mme N. PARIS •...................................... PhysiolOgie végétale

M. J. ZARZYCKI Sciences des matériaux(Physique du Solide)

M. S. GROMB Chimie physique

M. F. SCHUE Chimie organique

M. M. MAURIN...................................... Chimie minérale

M. P. SABATIER.................................... Mathématiques

M. L. THALER...................................... Paléontologie

Professeurs sand chaire

M. G. TOURNE Chimie

M. J. REMY Géologie

M. P. DEMANGEON Géologie

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M. E. GROUBERT .

Mme H. GUASTALLA .

M. R. LENEL , .

M. F. PROUST .

M. A. BASSOMPIERRE .

M. N. ROBY .

M. R. GAUFRES .

M. J. PARIS .

M. G. BOUGNOT .

M. M. ROUZEYRE .

M. P. MOLINO .

M. J. LEGRAND ..•...................................

M. R. JONARD .

M. R. CANO (1. U. T.) .

M. J.P. FILLARD (I.U.T. NIMES) ..

M. J .M. MOREI'TI .

M. J.L. IMBACH .

M. C. GOUT .

M. H. MATHIEU .

M. C. DURANTE .

Professeurs associés

Physique

Biologie physico­chimique

Biologie animale

Géologie

Physique

Mathématiques

Chimie

Zoologie

Physique

Physique

Mathématiques

Physiologie animale

Botanique

Mesures physiques

Génie électrique

Biochimie

Chimie

Physique

E.E.A. Electronique

Automatique

M.

M.

M.

M.

M.

E. AKUTOWICZ .

A. MICALI .

C. VAGO .

L. DAUZIER .

R. GILLESPIE .

Mathématiques

Mathématiques

Biologie animale

Physiologie animale

Chimie

Maîtres de Conférences

M. G. LOUPIAS .

M. Ch. CASTAING .

M. J .D. BAYLE .

M. R. HAKIM .

Mme M. HAKIM .

Mathématiques

Mathématiques

Physiologie animale

Mathématiques

Mathématiques

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M. J. CROUZET (Sciences et Techniques) .

M. A. COMMEYRAS 0 •••••••••••••••••••••••

M. J. L. ROBERT (1. U. T. NIMES) .

M. P. LOUI S 0 •••••••••••••••••••••••• 0 ••••••

Mlle M. LEVY (I.U.T.) ..

M. J. LAGARRIGUE (I.U.T.) .

M. Cl. DROGUE (Sciences et Techniques) .

M. P. GENESTE (E.N.S.I.) .

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

M.

F. HALLE .

G. MASCHERPA .

F. LAPSCHER .

J. GARCIA (1. U. T.) .

M. DENIZOT .

B. BRUN .

L. GIRAL .

L. LASSABATERE (I.U.T.) .

J. P. TRILLES (1. U. T.) .

G. LECOY (1. U. T.) .

G. BORDURE (1. U. T.) .

Y. PIETRASANTA (E.N.S.I.) .

M. AMANlEU (Sciences et Techniques)

J. CHEFTEL (Sciences et Techniques)

4

Biologie végétale

Chimie

Mathématiques

Génie mécanique

Biologie végétale

Chimie physique

Chimie organique

Mesures physiques

Biologie appliquée

Génie électrique

Génie électriquE

Chimie appliquée

Hydrologie etmariculture

Biochimie appliquée

Chimie organique

Génie électrique

Géophysique appliquée

Chimie

Biologie appliquée

Hydrogéologie

Chimie physiqueappliquée

Biochi~ie appliquée àl'alimentation

11

1f~:

11i

1

1t

M. M. AVEROUS (1. U. T. N1MES) .

M. B. LEMAIRE (Sciences et Techniques) .

M. M. VALADIER .

M. O. MAISONNEUVE (I.U.T.) .

M. P. DELORD .

M. M. GODRON .

Maîtres de conférences associés

M. Y. CORMARY .

M. C. MAURIN .

M. P. JOUANNA (1. U. T.) .

Génie électrique

Mathématiques appli­quées Informatique

Mathématiques

Informatique

Physique

Ecologie végétale

Géologie

Biologie animale

Génie civil

1,J

1

1

!

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Chargés d'enseignement

M. M. LEFRANC ,.............. Mathématiques

M. Y. ESCCU?FlER (I.U.T.) "" " ,.. Informatique

M. B. FlLLlATRE ,............. Informatique

M. Y. CESARl (I.U.T.) " , Informa'Lique

M. P. BESA..NCON •.....• , " ...•....•..•.....•... Physiologie de 19.

nutrition appliqu~e

h l'alimeniation

M. R. BEN AlM , ' <" <....... Gén~e ch:omigue et~raitement des eaux

Chargé des fonctions de mattre de confér~nces

M. G. SAUMADE (1. U. T . )

Chargés de cours

M. J. GUIN (l.P.A.)

M. Cl. PEROCHON (I.U.T.)

M. M. MOUTON (I.U,T,)

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Ce travail a été effectué au Département dePhysico-chimie colloïdale du C.N.R.S. de Montpellier,sous la direction de Monsieur J. GUASTALLA, à quij'exprime toute ma profonde gratitude.

J'exprime aussi toute ma reconnaissance àMonsieur C. GAVACH, chargé de recherche au C.N.R.S.,qui par ses précieux conseils et ses encouragementsconstants a vivement contribué à l'élaboration decette thèse.

Je suis très sensible à l'honneur que me faitMonsieur le Professeur VIELES de bien vouloir présiderle jury de cette thèse.

Je remercie également Messieurs VERDIER, GROMB etCOHEN-SOLAL qui ont bien voulu accepter de juger cetravail.

Que Mademoiselle BOLLET et Madame OTHILY qui sesont aimablement chargées du travail de dactylographie,

et l'ensemble du personnel du laboratoire dePhysico-chimie colloïdale auprès duquel j'ai toujoursrencontré une ambiance de travail très amicale,

trouvent également ici l'expression de mesremerciements.

-:000:-

1

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1J

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!1

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CHAPITRE II - ELECTRODE DE VERRE.

CHAPITRE III - ETUDE EXPERIMENTALE.

ET LES POTENTIELS ELECTROCHIMIQUES.

4

1

4

6

37

29

29

14

19

14

PAGES

MAT 1ER E SDEST A BLE

CHAPITRE l - RAPPEL SUR LES POTENTIELS ELECTRIQCES

11-1) Structure et propriétés du verre.

INTRODUCTION.

111-2) Résultats expérimentaux.

1-1) Potentiels électrochimiques et grandeurs mesurables

en électrochimie.

1-2) Potentiel de Volta, potentiel de Galvani.

Méthode de mesure.

111-1) Méthode, appareillage et produits.

11-2) Théories de l'électrode de verre.

CHAPITRE IV - INTERPRETATION . 41

IV-l) 1er Modèle : verre considéré comme un conducteur

électrolytique. 41

IV-2) 2ème Modèle : verre considéré comme simple

diélectrique. 45

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IV-3) 3ème Modèle: hypothèse d'une couche de gel à

l'interface verre-solution.

IV-4) Remarques générales sur les modèles que nous

avons utilisés. Correction des coefficients

d'activité et dimension du gel.

IV-S) Etude de la cinétique des réactions.

CONCLUSION.

BIBLIOGRAPHIE.

49

79

80

83

86

o o o

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l N T R 0 DUC T ION

L'étude des propriétés électrochimiques de l'interface verre-

solution rem0nte au début du siècle. Cependant son lmpOrtance s'est con-

sidérablement accrue au cours des dernières décennies en raison des nou-

velles applications industrielles du verre et du large champ d'applica-

tion des électrodes de verre.

Depuis la découverte d'électrodes de verre sélectives aux

protons et à d'autres cations, le principe de fonctionnement de ces élec-

trodes a été l'objet d'un grand nombre de travaux et de discussions (1-11).

Avant d'entrer dans le détail des différentes hypothèses propo-

sées pour expliquer le fonctionnement de ces électrodes, rappelons qu'elles

sont composées d'une chaîne électrochimique du type

Electrode de référence Solution aqueu­se de pH à

déterminer.

Solution l

membranede verre

Solutionaqueuse depH fixe

Electrodede réfé­rence

La variation de pH de la solution l est directement reliée à

la va~·iation de la d.d.p. de GALVANI (différence des potentiels internes)

des deux solutions aqueuses qui sont des phases conductrices.

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- 2 -

Cette d.d.p. de GALVANI des deux solutions aqueuses e?t indépendante

des effets d'adsorption d'ions ou de dipôles, des distributions de

charges de couche double qui interviennent à chacune des deux interfaces

verre-solution. En effet, dans toute phase conductrice, les effets de

dipOles ou de distribution superficielle de charges ne se manifestent

que dan·s les couches des zones superficielles ou interfaciales, car au

sein de chaque phase conductrice, la distribution de charge est te~le qu'en

l'absence de champ appliqué le champ électrique est nul. Ceci revient à

dire qüe le potentiel électrique est le m~me en tout point à'~ne phase

conductrice en dehors des couches superficielles. En effet, or. a pu éta­

blir en thermodynamique chimique la d.d.p. de GALV~~I de deux phases

conductrices à l'état d'équilibre est directement reliée à l'affinité

chimique de passage des porteurs de charge du sein de l'une des deux

phases conductrices au sein de l'autre.

Dans la présente étude, nous avons étudié la variation du poten­

tiel électrique au passage de l'interface verre-solution aqueuse. Le

disposi tif expérimental uti! isé est fondamentalement différent de celui

qui sert à mesurer des d.d.p. de GALVANI de phases conductrices. Le

principe expérimental se trouve eXpGsé en détail plus loin ; la mesure

consiste à repérer les variations du potentiel électrique dans l'air

au dessus de la face sèche d'une plaque de verre dont l'autre face est

en antact avec une solution aqueuse. Comme on le verra ci après, la

variation du potentiel ainsi déterminé en fonction de la composition

de la solution aqueuse est égale à la variation du saut de potentiel à

l'interface verre-solution.

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- 3 -

Le présent travail fait suite à une étude entreprise au laboratoire

sur les mobilités électrophorétiques de particules de verre et de silice

12 13 ,( ) ( ), qui a malheureus~ment dO être abandonnee.

Dans les chapitres 1 et II, on rappelle quelques notions

fondamentales dl électrochimie auxquelles on fera appel au cours de cette

étude : ~e ~roblème de la mesur€ de la d.d,p. de Volta entre deux phases

ainsi q~e les diverses théories àe l'électrode je verre seront égale-

ment évoqués.

Dans le chapitre Illon décrit la méthode expérimentale utilisée,

et on présente le résultat obtenu.

Dans le chapitre IV, on tente d'établir une interprétation des

résultat8 expérimentaux et on sera amené à considérer différents modèles

de structure des couches interfaciales.

o o c

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- 4 -

CHA P ï ~ REl

RAPPEL SUR LES POTENTIELS ELEeI'R!QUES ET LES POTENTIELS ELECTROCHIMIQUES.

1-1) Potentiels électrochimiques et grandeurs mesurables en électrochimie.

aGIL = (--)

1 an. .1 T, P, n] ...

U,_ représente le travail fourni par l'extérieur (autrement que

par les forces de pression) lorsque on augmente d'une mole, le nombre

de moles du constituant i, dans un système contenant un grand nombre de

moles, la température et la pression du système étant maintenues cons-

tantes.

Lorsque le système contient des ions, on introduit alors le poten-

tiel électrochimique dont la définition est similaire

1i~~

i!

ri

lJ =1

(~)an.

1 T, P, nj

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5

GUGGENHEIM a envisagé le premier de décomposer ce potentiel en deux

termes où,~. représente la contribution "chimique" au travail des1

forces extérieures, et Z. Ft1

représente la contribution "électrique"

due à la charge Zi de l:ion ( F étant le Faraday, et ~ le potentiel

électrique du milieu conducteur).

~.1

== ~.1

+ z. F<p1

(2)

Cependant il est important de remarquer que cette décomposition ne

reflète pas une possibilité expérimentale. Nous dirons qu'une grandeur

physique est une quantité mesurable si elle est directement accessible

par l'expérience. En effet, il est impossible de réaliser une expérience

où l'on puisse faire séparément la mesure de l'un ou l'autre des poten-

tiels~. et <p1

• Cette impossibilité expérimentale est à rapprocher.de

celle de concevoir un modèle où les deux facteurs apparattraient

séparément, étant donné .que les deux contributions, aussi bien pour <p

(intéraction ionique) que pour IL1

(force de Van der Waals, liaisons

hydrogènes, etc ••• ), sont toutes deux de nature électrique

Le modèle macroscopique qui permet à GUGGENHEIM d'établir

. 15cette décomposition peut être illustré de la façon SUlvante ( ).

Soit une sphère S métallique chargée au p0tentiel V (fig. 1) ; le

potentiel électrochimique ~e de l'électron est égal par définition i

N fois le travail qu'il faut fournir pour transporter (dans le vide)

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__ 0 _

00:>- .A

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11

0._._.• _0._ ..__ ..__.• . _ .0.0 -,

00 .,....A"

s"

FIGURE 1. Schêma des sphéres hypothêtiques pour illustre~ ladéfinition des dIfférents potentiels êlectriques.

S' sphère plei ne, complètement homogène, sanscharges superficielles.

S" sphère creuse.

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- 6 -

un électron du sein de la sphère à l'infini. Ce travail peut se mesurer

dans des expériences d'émission thermoélectronique ou de photo-émission

par exemple. Les potentiels ~ et ~ apparaîtraient si l'on pouvaite

séparer la sphère en deux régions a) une sphère S' de même taille

mais dont la surface ne porte aucune charge ou doublet électrique et,

b) une enveloppe sphérique de même rayon que S et formée par les charges

en excès et les diverses doubles couches éip~triques existant à la

surface de S.

Ce que l'on définit habituellement comme étant le potentiel

électrique V de la sphère est distinct de ~~ • V est aussi distinct

1

de $ puisqu'il ne fait intervenir que la présence des charges d'excès

à la surface des conducteurs, mais non les couches doubles. - V est en

fait ce que nous définirons plus loin comme étant le potentiel extérieur

de la sphère -.

Notons que, bien que les potentiels ~i et ~ soient inaccessi-

bles à l'expérience, les doubles couches et les charges d'excès superfi-

cielles, par exemple, possèdent une existence physique réelle. Leurs

effets se manifestent par divers phénomènes tels que l'électrophorèse

et l'électroosmose.

1-2) Potentiel de VOLTA, potentiel de GALVANI. Méthode de mesure.

LAN ( 16 " ,GE ) a decompose le potentiel electrique ~

conductrice en deux termes

d'une phase

+Cl

X (3)

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- 7 -

où 4>a est appelé potentiel intérieur

1jJa est appelé potentiel extérieur

a saut de potentiel de surface (ou plus couramment, poten-X

tiel de surface)

1jJo est la contribution à 4>0 due aux charges en excès dans

la phase °

On se bornera au cas où les phases sont des solutions électro-

lytiques, les charges d'excès sont localisées à la surface.

xa est la contribution à 4>0 due aux couches dipolaires de surface.

Le potentiel 1jJo est une grandeur mesurable. En effet, il suffi t pour

cela d'amener une charge de l'infini jusqu'au point extérieur à la sur-

face, où commence à s'exercer les forces à court rayon d' c.ction de la

phase, et de mesurer le travail ainsi mis en jeu. La charge qui forme

le corps d'épreuve demeure dans le même milieu tout au long de cette

opération. Ce travail ne dépend pas de la nature du porteur de charge,

donc il est parfaitement défini et accessible,

a'1

(3 )

'~ XB

aux interf aces phase vide

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- 8 -

-c

0.X

8X

16LANGE ( ) pose dans ce cas

= 0.-8X (4)

Ct -6X : ~a~t_d~ po!e~t~e! ~'~n!e~f~c~. (ou potentiel d'interface).

0.-6X est encore une grandeur non mesurable, pour les mêmes raisons

a 6que pour cP et cP

L'interface dans sa totalité ne comprend pas de charges d'excès. L'exis-

a-Btence de X

aentraîne donc comme pour X , l'existence de couches

doubles électriques à l'interface.

OVERBEEK (17) décompose le potentiel de surface

tour en deux termes

0.-6X à son

a-BX

a-BX .. ­

s .r.+ 0.-6

~

a-B BX potentiel d'interface au sens restreint : contribution à xa -s.r.

due aux couches dipolaires non mobiles, résultant de l'intervention de

forces de liaison plus importantes que les liaisons inter-ioniques

(exemple: Van der Waals, liaison hydrogène, etc ••• ).

a-B~ potentiel de la double couche électrique, ne mettant en jeu que

des forces inter-ioniques à long rayon d'action, et susceptibles de

présenter une plus grande mobilité sousl'action d'une cause extérieure

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- 9 -

(électrophorèse, électroosmose, etc .•. ). Cette dernière décomposition

présente un grand intérêt dans l'étude des phénomènes électrocinétiques •

• La d. d. P. de Galvani entre deux phases Cl et 8 est la différen-

ce de leur potentiel intérieur

• La d.d.p. de Volta est la différence de leur potentiel

extérieur

La d.d.p. de Galvani n'est pas une grandeur mesurable, sauf

dans le cas de deux phases de même nature chimique; la d.d.p. de Volta,

elle, peut être mesurée directement.

Nous allons décrire ici la méthode classique de mesure de la

d.d.p. de Volta entre deux phases. Cette méthode constitue le principe

de base de montage expérimental utilisé pour étudier l'interface

verre-solution. Le principe de la mesure de la d.d.p. de Volta est

schématisé dans la figure 2.

8' 8Soi t E la d. d. P•. électrique q, -q, qui existe entre les bornes

du potentiomètre (S et S'). Quand aucun courant n'est décelé dans

l'appareil de zéro lorsque l'armature Cl oscille ; nous appèlerons

la valeur lue sur le potentiomètre, E( ): potentiel d'exacte oppo­opp

sition.

L'équilibre électrochimique entre toutes les phases se traduit

par l'égalité du potentiel électrochimique du constituant e qui peut

s'échanger entre les phases; pour les métaux, e représente les électrons.

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1~

~I 5 1 r

I~ 1r-L ,...~>

/

.---.J

FIGURE 2. Principe de la mesure du potentiel de Volta d'un.solution électrolytique.

a :armature du condensateur vibrant.ô solution électrolytique.P potentiomètre.G galvanomètre.

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- 10 -

A l'interface

A l'interface

a - 8

B - B'

-B1.1 e

-B1.1 e

-a1.1 e

~B + F Ee

En effet, la d.d.p. E entre 8 et B' , conducteurs de même nature

est égale à 8'1.1 e

La nature identique de B

Interface. B' - y

Interface. a - y

et 6' entraîne 8 '1.1 et E

e

(5)

L'interface y - 6 est une interface du type métal-solution.

Pour simplifier provisoirement l'écriture des calculs, nous

allons supposer qùe l'électrode y est une électrode de 1ère espèce,

par exemple : Y représente le métal cuivre, et 6-

2+aqueuse contenant des ions Cu

Al' interface y - 6 intervient la réaction chimique

qui est une classique réaction électrode.

est une solution

M+ (6) + e t M (y)

A l'équilibre thermodynamique, l'affinité A de cette réaction est

nulle ; ce qui entraîne :

-yl.I

y-

-61.1 I.IM+e M

Des égalités 5 et 6 on tire

-a y -6l.I e

)J - I.IM+ + F EM

(6)

(7)

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- 11 -

Faisons apparaître les potentiels ~ et ~ dans (7)

-Cl Cl- F ~Cl Cl

F (tjJCl + XCl)Il i..I IJ ee e

-0 0+ F

0 0F (~o -+ Xo)IJM+= IJW Q> IJ M+ +

De l'égalité (7) on déduit

ClF(~Cl + X

Cl ) IJY + FE 0 - F (~6 + X6)Il -IJM+e M

F( IjJCl_ 1jJ6) + FE Cl IJY 0 F ( 0 XCl) (8)IJ + IJM+ + X -e M

L'absence de passage de courant entre Cl et Y ,lorsque l'armature Cl

vibre, signifie qu'il n'y a aucun champ électrique entre les arma-

tures du condensateur. Donc ce qui entraîne :

FE(opp)

ClIJ e

+o~ + + (9)

Si maintenant on supprime le potentiomètre du circuit en joignant

directement S à SI , on obtient en portant E = 0 dans l'équation (8)

1jJ6 ) + ô Cl+ F( X - X ) (l0)

Des deux égalités (9) et (10), on déduit

(11)

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- 12 -

La valeur d'exacte opposition lue sur le potentiomètre est égale

à la d.d.p. de Volta entre a et 6 en présence d'une électrode de 1ère

espèce.

Nous allons montrer que cette importante proposition reste vraie

si l'on remplace l'électrode de ,cuivre par l'une des deux électrodes

que nous avons utilisées Electrode de 2ème espèce Ag - AgCl ; élec-

trode de référence (Ag - Agel plus jonction de Kcl).

Le principe de fonctionnement de l'électrode classique Ag - AgCl

est connu. La réaction d'électrode peut être schématisée ainsi

AgCl + e Cl + Ag (dans la phase y

A l'équilibre thermodynamique, on peut donc écrire

].JAgC1 + ~ye + -..y

Ag

L'équation (5) conduit alors à la relation

= FE + + ].JyAg

,y~AgC1

Si l'on fait intervenir les potentiels ~ et ~ dans les phases et

comme dans l'équation (8) on déduit

donc

6- ljI ):0 FE = Il CL ­

eY

Il Agy

+ Il AgCl6

- Il Cl- (8) ,

E (opp)(11) 1

CLavec ~

d.d.p. de Volta entre a et é lorsqu'ils sont mis en contact par

l'intermédiaire d'une électrode d'Ag - AgCl.

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- 13 -

La propriété intéressante des électrodes de référence est que

la d.d.p. de Galvani entre le métal de l'électrode et la solution étu-

diée reste constantesi l'on fait varier la concentration de la solu-

tion.

~ = ~o

(fonction de T et P seulement)

L'équation (5) donne

~ y _ ~6 f3o

a _ F",aIl e '1'

Soit, en introduisant les potentiels intérieurs et extérieurs

et donc

= IlYe

F-eo

a- Ile + FE

+ Fio

a+ Ile (8) "

avec toujours (1) tI6

- ljJ (d.d.p. de Volta

entre a et é lorsque ils sont mis en contact par une électrode au

pont de gélose),

Si l'on intercale d'autres jonctions métalliques J et J'entre

les phases a et 0 , (ceci étant souvent le cas dans la pratique où la

nature de ces jonctions est très difficile à préciser, les résultats

de 1-2-c, 1-2~d et 1-2-e, ne sont nullement affectés car on peut toujours

écrire les égalités:

o o o

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- 14 -

CHA PIT R E II

ELECTRODE DE VERRE

11-1) Structure et propriétés du verre.

L'étude du verre aux rayons X montre que celui-ci est formé d'atomes

d'oxygène et d'ions maintenus dans des chaînes irrégulières par des

atomes de silicium.

Chaque atome de silicium est associé à 4 atomes d'oxygène plus

volumineux, formant ain~i un réseau tridimentionel de macroanions.

L'existence de charges nêgatives résultent des valences libres des

atomes d'oxygène. Les trous de ce réseau désordonné de macroanions

sont occupés par des cations de différents types (selon la nature du

verre) et dont le maintien au sein du réseau est assuré par les inter­

actions électrostatiques avec les atomes d'oxygène voisins. Cependant,

du fait de l'irrégularité du réseau silicium-oxygène, les trous

accessibles aux cations possèdent différents niveaux d'énergie.

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- 15 -

Sous l'action d'un champ électrique les cations interstitiels

seuls peuvent présenter une certaine mobilité, c'est pourquoi le verre

a été parfois assimilé à un conducteur électrolytique d'ions positifs.

®+ • . atome silicium

C atome d ' oxygène1

r @ \ cations

® ® \1

te

\\

q\,\\\

)----..(0

C··/·I/i;~', t- ~

SCHEMA N° 1

Schéma de la structure atomique du verre selon BATES (18) et PERLEY (19).

A l'heure actuelle, dans l'hypothèse la plus couramment admise,

on considère que l'état vitreux ne 'constitue pas un état thermodynamique

stable, ma~s que l'évolution de la structure vitreuse vers la structure

plus stable (solide cristallin) a été ralentie puis pratiquement arrêtée

par l'augrnelitation très brutale de la viscosité du milieu lors d'un

refroidissement du silicate à l'état liquide.

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ACADEMIE DE MONTPELLIER

UNIVERSITE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DU LANGUEDOC

THE S E

présentée à l'Université des Sciences et Techniques du Languedocpour obtenir le grade de Docteur de Spécialité ( 3ème cycle)

CONTRIBUTION A L'ETUDE DES PROPRIETES ELECTROCHIMIQUES

DE L'INTERFACE VERRE - SOLUTION AQUEUSE

par

André ADELL

Soutenue le

JURY

Janvier 1973 devant la Commission d'Examen.

MM. P. VIELES Président

s. GROMB

~E.T. VERDIER Assesseurs

G. COHEN -SOLAL

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- 16 -

II-l-a) Caractère amphotère de la silice (réf. 20)

Comme nous venons de le VOir, le verre étant un composé

macro ionique constitué essentiellement de tétraèdres caractéristiques

de la silice vitreuse (60 à 80 % de silice dans le verre), les

propriétés chimiques du verre sont essentiellement les mêmes que

celles de la silice.

La silice, comme toute macromolécule tridimensionnelle contient

à sa surface des atomes avec des valences libres. En présence d'eau

ces valences de surface vont fixer des molécules d'eau,donnant ainsi

des sites silanols par adsorption chimique. Cette "eau de surface"

difficilement désorbable est appelée "eau liée". De plus il peut y

avoir d'autres couches moléculaires d'eau adsorbées à la surface de la

silice par liaison hydrogène, créant ainsi ce que l'on nomme la

"couche figée" (DERYAGU1N. 21).

o'.

/o- Si. ':~:.

0-/

C H

OH

!+ c

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- 17 -

Ces groupes silanols de surface vont se comporter comme des

corps amphotères au sens de BRONSTED, c'est-à-dire que selon le pH de

la solution aqueuse en contact, ils se comporteront soit comme des

acides faibles, soit comme des bases faibles suivant les réactions

(1) - Si- OH + H2

0,

acide base

-+ ++- Si 0 + H

30

1

base conjuguée acide conjugué

avec une constante d'acidité Ka l .

H+-+

(2) - Si - OH t H20 ..... Si- OH + OH1

base acide acide conjugué base conjuguée

avec une constante d'acidité de l'acide conjugué: KaZ'

La surface de la silice peut donc se charger négativement en

milieu basique, selon le mécanisme l, ou positivement par adsorption

d'un proton, selon le mécanisme Z, en milieu acide.

Cependant les cations autres que les protons ne peuvent

s'adsorber sur la silice par liaison covalentielle du fait de~ forces

de répulsions électrostatiques dues à leur enveloppe électronique.

Ainsi s'expliquerait, selon CARMAN (ZO) l'insensibilité expérimentale

de la silice vis-à-vis de l'adsorption chimique de cations autres que

+H .

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- 18 -

II-l-b) Influence de l'eau sur la structure superficielle du verre -

gel, couche de gonflement.

Les réactions chimiques pouvant se produire à la surface du

verre sont très difficile à interpréter pour différentes raisons

extrême variété de compositions des verres siliceux, différents états

de surface (état naissant, état vierge, état activé), caractère

évolutif des surfaces vitreuses, présentatlon volumique, etc ...

c'est pourquoi il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de

généraliser les résultats obtenus avec un verre particulier, principa-

lement dans le cas d'étude à partir de modèles (voir à ce sujet en

particulier la référence 22).

L'action de l'eau sur les couches superficielles du verre est

fort complexe puisqu'elle peut se traduire simultanément par:

- une adsorption physique (dont nous avons déjà parlé),

- par l'établissement d'une liaison hydrogène avec un groupement

silanol Si - OH du verre,

- par la transformation d'un groupe siloxane en deux groupes

silanols

\

S. - 01

lS'11

OH1

~ - Si -OH1

- par l'échange d'un cation métallique du verre avec un

+proton H ,

- par la diffusion de l'intérieur du verre vers la surface de

cations métalliques par suite de la réaction précédente,

- par la désagrégation du réseau silicaté sous l'action des

ions OH formés précédemment.

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- 19 -

De plus de nombreuses expériences (23 - 27) ont permis de

mettre en évidence d'une façon quasi-certaine l'existence de "couches

de gonflement", assimilables à des gels de verre, sur certains types de

verre (verre alcalin, aluminosilicate, etc ... ).

La présence de ce gel en surface semble aVOir un rôle dé ter-

minant dans le fonctionnement de l'électrode de verre, puisque

HABER (28) a pu établir qu'une électrode dont la surface avait été

rendue sèche par traitement thermique, perdait ses propriétés d'élec-

trode indicatrice. HOROWITZ (29) en conclut que l'électrode de verre

acquiert sa fonction d'électrode à hydrogène à la suite d'un contact

prolongé avec une solution aqueuse. Cependant la nature exacte de ce

gel est assez discutée. L'idée la plus couramment admise est qu'il y

aurait une structure poreuse analogue aux résines échangeuses d'ions,

due au gonflement du verre en surface résultant de l'hydratation et de

l'ionisation en profondeur des groupes silicatés. La différence avec

les résines échangeuses réside dans une structure poreuse plus compacte,G

limitée à une couche superficielle de faible épaisseur (de 50 à 500 A

selon la nature du verre).

11-2) Théories de l'électrode de verre.

HABER et KLEMENSIEW1CZ (30), puis BORELIUS découvrirent qu'une

membrane de verre pouvait aVOir la même fonction qu'une électrode à

hydrogène et repérer les variations de l'activité des ions hydrogène

d'une solution selon la loi de NERNST, d~ns un assez large domaine de

pH. Cependant les recherches entreprises depuis une vingtaine d'années

ont conduit à la mise au point d'électrodes de verre sélectives vis-à-

ViS d'autres ions que les protons.

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- 20 -

Le mode de fonctionnement de l'électrode de verre est resté

pendant longtemps. sans interprétation satisfaisante et de nombreux

mécanismes de fonctionnement ont été proposés, dont nous donnons ci-

dessous les théories essentielles. Les différents travaux n'ont pas

été reliés entre eux et il est parfois difficile de préciser ce que

deviennent' les diverses hypothèses d'une théorie à l'autre. Peu de

tentatives d'unification des diverses théories en présence, avaient

été entreprises jusqu'aux travaux récents d'EISENMAN (11)

11-2-a) Théorie du potentiel de diffusion .

. Le verre est considéré ici comme un conducteur électrolytique

au sein duquel les cations peuvent migrer dans le réseau anionique

rigide. Dans le cas où deux ions A et B peuvent interdiffuser dans le

verre avec des mobilités différentes VA et VB le champ de force qui

agit sur un ion A pouvant migrer dans la direction x est égal au .

gradient du potentiel électrochimique

d ~A

dx= RT (

Cac )ax

d log a( a log c

) + ZF~a x

où les grandeurs qui interviennent sont prises évidemment dans la

phase verre (V potentiel électrique dans le verre, c concentration,

a activité).

On obtient ainsi le flux d'ions migrant dans la direction x par

unité de temps.

J - u RT (~) (~ log a ) + cF' E'A 0 x () log c

Equation de NERNST-PLANCK

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- 21 -

Pour deux lons qui interdiffusent avec des mobil i tés différentes

VA et VB, la condition d'électroneutralité au seln du verre conduit à :

a cA cl cBJ A

- J etB d x Cl x

logn RT

F

et le potentiel de diffusion total a pour expression

cA

(2) + (CB

(2)) uB/uA

Les indices (1) et (2) représentent les deux surfaces de la

membrane de verre, et1

n = cl log a

cl log c

On peut encore relier VD aux concentratio~s externes de A et B

dans les solutions en faisant intervenir la constante d'équilibre K de

l'échange entre les lons A et B entre le verre et la solution.

lin + (Ka'B)l/nu

n RT a' + ( _B_) (Ka" ) l /n

VD

log A UA B (13)F

lin + (Ka ") l / n +u

B (Ka,)l/nail --A B uA B

DOREMU5 (31) a appliqué au mécanisme de la diffusion des ions

dans le verre la théorie des défauts, les cations étant supposés

occuper les sites interstitiels. Il trouve une dépendance exponentielle

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- 22 -

de la conductivité en fonction du champ appliqué, lorsque celui-ci est

très élevé, et une dépendance en sinus hyperbolique dans le domaine des

basses valeurs. Ces variations ont été confirmées par l'expérience.

11- 2 - b) Théorie de l'échange d'ions.

Nous reproduisons ci-dessous la théorie thermodynamique

classique de N1COLSK1 (7,11) dans le cas où deux ions sont échangeables

entre le verre et la solution, par exemple les ions H+ et Na+, la phase

verre étant désignée par l'indice V et la phase solution par l'indice 6.

La réaction d'échange s'écrit

+ Na+ t V) -: ~

+ Na (6)

La constante d'équilibre K est liée à l'affinité chimiqueo

standard A de la réaction par la relation :

K = exp

o

ART

o

A

Ecrivons l'équilibre électrochimique entre phases

V V "-6 - ~

~H+ = ~H+ lJ Na + lJ Na+

V V 6 cS V V 6FIj)

6lJ H+ + FIj) wH+ + Fej) wNa + + F Ij) ]JNa+ +

d'où

16

( ]JNa+F

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- 23 -

<5 <5 V V

d'où RT logcH+fH+ + cNa+fNa+

RT log KV V <5 0

cH+fH+ T cNa+fNa+

K est uniquement fonction de T et P seuls.

+On supposera que les coefficients d'activité des ions Na

+ V Vet H (fNa

+ et fNa

+) dans le verre sont indépendants de leurs concen-

trations relatives et dépendent seulement des interactions avec les

anions.

On peut alors choisir les, 0 pour que f~+ et f~a soient égaux

à l'unité.

De plus l'électroneutralité dans le verre permet d'écrire

V Vc + + c + = cH Na 0

1

Il vient

cNa+fNa+ <5 6RT log + (I-1 Na+)0 (\.1 Na+)o

VcNa+

<5 <5 ~cH+ f H+ cNalf: f N +

et RT log RT log a + RT log KV

cNa+ VcNa +

(' -<5 <5 <5 <5~ ~

cH+fH+ cH+fH+ + KcNa+fNa+d'où ::

VcNa+ c

0

1

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- 24 -

donc v c~ - ~ Cte ~

RTF (14)

Plusieurs généralisations de cette théorie ont été entreprises

en considérant plus de deux ions échangeables, et en faisant interven1r

une relation entre l'activité et la concentrat10n au se1n du verre,

ma1s la forme générale de l'équat10n c1-dessus reste inchangée.

11-2-C) Rôle de l'adscrption d'ions à l'1nterface.

Les phénomènes d'adsûrption sont supposés jouer un rôle

négligeable dans le potent1el de l'éleccrode car les verres utilisés

sont considérés comme des conducteurs.

Les électrodes d'adsorption (telles que l'électrode de quartz)

ou de graphite) sont considérées comme des 1s01ants de résistivité

infinie. Leur modèle ne peut être qu'un cas limite pour les électrodes

de verre. Si la conductivité de la membrane de verre décroît, l'équi-

libre de distribution des ions entre les deux phases s'établit de plus

en plus difficilement. et les phénomènes d'adsorption prennent de plus

en plus d'importance. En effet le saut de potentiel à l'interface est

régi uniquement par l'adsorption des ions à l'interface.

1I-2-d) Théorie de statistique quantique.

Comme nous l'avons déjà signalé les cations présents dans le

verre se trouvent piégés dans des trous de potentiel à l'intérieur du

réseau silicique anionique. Leurs migrations pourraient se faire par

1•

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- 25 -

effet tunnel à travers les barrières de potentiel rencontrées. Les

calculs élaborés par BUTLER (32) ont été repris récemment par

CHRISTOV (33) et semblent donner des résultats satisfaisants dans le

domaine d'application de la mécanique quantique (essentiellement pour

. +)les ions H .

II-2-e) Théorie faisant intervenir la présence d'un gel.

Il est couramment admis que l'équilibre de l'échange d'ions se fait à

l'intérieur de la phase gel. Hais DOREWJS (réf 31, page 21) signale

bien que la diffusion des ions puisse y être de 100 à 1000 fois plus

grande que dans le verre sec, les propriétés d'équilibre de l'échange

d'ions sont peu affectées par la présence du gel. Cependant,certains

auteurs tels que SCHWABE et GLOCKNER (34) attribuent une importance

primordiale au gel pour expliquer le fonctionnement de l'électrode de

verre.

II-2-f) Théorie du potentiel de membrane (23,35,83).

Le terme d'électrode à membrane est réservé à un système dans

lequel une phase non aqueuse sépare deux solutions d'électrolytes,et

la d.d.p. qui s'est établie entre les deux solutions est généralement

fonction des concentrations susceptible de s'échanger entre la membrane

et les solutions aqueuses. L'électrode de verre, qui satisfait à cette

définition, peut être considérée COmme un exemple particulier à

l'électrode à membrane; c'est elle, avec l'électrode à membrane

cristalline de fluorure de lanthane, qui présente le plus haut degré de

spécificité parmi toutes les électrodes à membrane connues.

t

1

1

1

t

r

1

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- 26 -

Dans le cadre de cette théorie le modèle habituel que l'on

donne pour l'électrode de verre est celui d'un diaphragme poreux, dont

les pores portent des sites fl,xes chargés négat ivement.

c

.~ +--r '

" i-

On se place dans l'hypo-

thèse où les charges fixes à

l'intérieur du verre sont des

charges négat~ves dont la

. V .concentrat~on X est ~nva-

riable.

SCHEMA N° 2

En 'prenant comme exemple un électrolyte qui ne comporte que deux

types d'ions: i ion positif (contre-~on ou gégénion) et j (co-ion),

l'électroneutralité au se~n du verre s'écrit:

v+ c.

J

v= C.~

et en introduisant les coefficients d'activité 'y. et y. la relation~ J

ci-dessus devientv

a.Xv... J =

va.~

v vy. ',.

J ~

L'équilibre thermodynamique entre le verre et les solutio~

s'écrit (les deux ions i et j é~ant tous deux susceptibles de s'échanger)

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- 27 -

va.~

saluta.~

saluta.J

va.~

v va.a.~ J

saluta.~

saluta.

J

v vc. c .

l J

y+ salut sol----Co

v ~

Y.,.

c,J

sol

véquation qui permet de déterminer le c.

~

1

t1

11122

vc.~

saluty±

o

1v

c.~

salutc.e.~ J

salut salutc.

ci J

4

salut salutc. c.~ J

----T

y ±solut

vy ±

+

+

nX

2

(c. V)2 v( v)- X c. -~ ~

d'où

vc.~

~I

2.Fl

=_ ~ salutepV

et pour le potentiel à une interface (potentiel de DONNAN)salut

a.~log ---­va.~

Si l'on ajoute algébriquement les d.d.p. aux deux interfaces

sol. 1 v(q> -CP)T(

-,1

verre 1a.~

sol. IIq>

501.1a.~

vcp

r- sol. II /i ai /

log 1---- /\ v /'

ai /

RIZ.F~

salut IIsalut 1

vet en introduisant la valeur de c.

~

(a.)sol.l~

(a.)Sol.lI~

RIlogZ.F

~

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- 28 -

1I-2-g) Poten[lel [otal.

EISE~~~~ (~) a établi une équatlon générale du potentiel

d'électrcde. Cetré relation [lent compte à la fOlS des phénomènes de

diffuslon à l'intérieur du verre, et des potentiels d'lnterface dûs

aux échanges d'ions. Il établit alnsl une formule du type:

nRT r lin pot l/nlE E ~ -- log

~~A~ (KAB aB) i (14) ,

0 F

Kpot u

B K.ou --AB uA

o o o

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- 29 -

CHA PIT R E III

,~

i1

t1ft!

1!!!

1t

ETUDE EXPERIMENTALE

111-1) Méthode, appareillage et produits.

Le montage que nous avons réalisé (figure 3) est semblable à

celui précédemment décrit pour l'étude du potentiel de Volta entre deux

phases (I-2-c). Cependant, contrairement aux montages couramment

utilisés pour des mesures de potentiels de Volta entre deux phases a et

6 (méthode des condensateurs dynamiques), 11 convient de noter la

présence dans notre montage d'une phase supplémentaire V (lame de verre)

jouxtant la phase 6 (solution aqueuse) .

La lame de verre de dimensions: 40 mm x 40 mm x 0,1 mm est

collée sur une cellule cylindrique en verre de dimension diamètre

intérieur 35 mm, diamètre extérieur 38 mm, hauteur 30 mm.

La colle utilisée pour le montage de la lame sur la cellule

est l'Araldite.

La colle se trouve ainsi répartie uniformément sur toute la

couronne circulaire du contact cellule-lame de verre, sans qu'apparais-

sent des bulles d'air qui nuiraient à l'adhérence et à l'étanchéité.

Pt

î11ri

1~

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"-1

1

1

1

11

'JI

I==========~ L\r

s E

FIGURE 3. Principe du dispositif de mesure utilisé.

Am : armature mobile du condensateur vibrant.Rf : résistance de fuite. El : électromètre. Lv lame de verre.P : potentiomètre. S: solution. E: électrode.

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- 30 -

La cellule est posée sur une plate-forme dont l'horizontalité

se rêgle par trois crapaudines â ViS micrométriques.

La cellule est ensuite placée au-dessous de l'armature

métallique du condensateur, constituée par un cylindre de duralumin

f1iit

rf1!1

dont les dimensions sont les suivantes diamêtre 32 mm, hauteur 10 mm.

Cette armature est isolée électriquement du bâti par son support

(tige en plexiglas). Elle est mue par un moteur électrique, relié à un

systême de va-et-vient vertical.

La distance entre l'armature métallique en position basse et

la lame de verre collée au-dessus de la cellule a été rédUite â sa

valeur minimale, en évitant SOigneusement toutefois tout contact entre

le métal et la lame. Nous avons opéré de la façon SUivante: une feuille

de papier (papier opticil d'épaisseur três faible) étant placée entre

l'armature métallique et la lame de verre, la position de la cellule

est réglée au moyen des trois vis micrométriques. On considère que la

distance optimale entre l'armature et la lame est atteinte lorsque

la feuille est libre de se déplacer horizontalement, mais qu'une action

très légère sur l'une des trois vis entraîne l'immobilisation de la

feuille. Cette distance n'e~cède pas quelques centièmes de mm pour sa

valeur minimale. L'amplitude du mouvement est de 2n mm â sa valeur

maximale.

L'armature métallique est reliée au sol par l'intermédiaire

d'une résistance de fuite de valeur très élevée (50 M~ )

Cette résistance de fuite remplace le dispositif de mise en

contact intermittent de la méthode originale de KELVIN.

La mesure proprement dite consiste â rechercher par tatonnement

la valeur de la tension du potentiomètre correspondant â l'absence de

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- 31 -

mOuvement de va-et-vient de l'aiguille de l'électromètre lorsque

l'armature mobile poursuit son mouvement de montée et descente à une

période de 3 ou 4 secondes. L'électromètre utillsé est un électromètre

LINDEMAN dont on suit normalement le mouvement de l'aiguille au moyen

d'un microscope. Pour obtenir une plus grande aisance de lecture

et une meilleure précision de la mesure, nous avons modlfié cet

instrument de la manière suivante

L'objectif du mlcroscope monté au-dessus de la partie centrale

vitrée de l'électromètre permet, au moyen d'un éclairage adéquat

d'un jeu de miroirs,d'obtenir une projectlon de l'image de l'aiguille et

une amplification des déplacements de celle-ci sur un écran millimétré.

La cellule de verre contenant la solution étudlée comporte deux

tubulures sur lesquelles se placent deux tuyaux souples permettant le

changement de solution par simple siphonage entre deux bacs. Ces deux

tuyaux sont solidaires d'un bâti rigide par des attaches métalllques

évitant alnSl tout déplacement involontaire de la cellule.

La cellule est percée dans sa partie latérale de deux orifices

circulaires de 5 mm de diamètre. Le premier orifice permet au moyen d'un

bouchon de caoutchouc, l'introduction au sein de la solution de l'élec-

trode de référence choisie. Le deuxième sert à introduire une mlcro-

électrode de verre pour contrôler le pH des solutions qui se trouvent

à l'intérieur de la cellule, au cours du siphonage de solutions de HCl.

L'électrode de référence est reliée à un potentiomètre dont les

tensions peuvent être réglées à une fraction de mV près. Nous avons

utilisé deux types d'électrodes.

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- 32 -

La première est une électrode indicatrice argent chloruré

(Ag-AgCl) préparée à partir d'un fil d'argent dont la surface avait été

soigneusement décapée puis striée au moyen d'un abrasif. La chloruration

de l'électrode est faite électrolytiquement dans une solution de

KCl la-lM, par passage d'un courant de 50 mA, pendant 15 mn environ,

jusqu'à l'obtention de la couleur brune classique des électrodes

d'Ag-AgCl. De nombreuses vérifications du comportement de ces électrodes

ont été effectuées avec des solutions témoins. Nous avons aussi procédé

à de fréquents renouvellements de nos électrodes pour éviter leur

"vieillissement".

La deuxième électrode est du type dit "électrode de référence".

Elle est constituée par un tube coudé en verre de la mm de diamètre et

terminé par un long bec effilé (diamètre intérieur 0,5 mm). Le bec effilé

se trouve au sein de la solution étudiée l'extrémité la plus large du

tube est remplie par une solution de KCl 0,1 molaire dans laquelle

trempe une électrode d'Ag-AgCl. Le problème pour de telles électrodes

est la supression du potentiel de jonction liquide (potentiel de

diffusion) entre les solutions de KCl 0,1 molaire et la solution étudiée.

Nous avons utilisé un pont de gélose au KCl lM. Cette électrode

préparée et couramment utilisée dans le laboratoire nous a donné des

résultats très satisfaisants. La gélose est mélangée à chaud avec une

solution de KCl lM ; elle est introduite dans le tube par aspiration, pUiS

la partie supérieure du tube est soigneusement évidée.

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- 33 -

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1____ ---_.------- --'1

SCHH1A ~- 3

Nous avons apporté un grand SOln à la réalisation des électrodes,

en ralson de leur importance dans la reproductibilité des résultats

obtenus.

Pour soustraire la cellule et l'armature métallique aux influences

électriques extérieures, nous les avons placées dans une cage de Faraday.

L'ensemble du montage est d'ailleurs placé dans une cage vitrée, d'une

part pour maintenir un degré hydrométrique sensiblement constant pendant

toute la durée d'une expérience et d'autre part pour éviter que des

impuretés ne viennent souiller les surfaces en regard de l'armature

métallique et de la lame de verre.

Comme dans toutes expériences dans lesquelles interviennent

des phénomènes de surface, nous avons dû porter une attention toute

particulière à l'état des surfaces intervenant dans l'expérience.

L'armature métallique est en duralumin en raison de la grande stabilité

de cet alliage ; cependant nous avons effectué de fréquents décapages

pour éviter toutes traces d'oxydation. La surface extérieure de la lame

de verre a été lavée à l'alcool puis rincée à l'eau distillée. Nous

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- 34 -

l'avons ensuite enduit d'un produit siliconé hydrophobe pour éviter

toute modification de son état superficiel par hydratation en cours

d'expérience. Ce dernier traitement s'est révélé partlculièrement adapté

pour la reproductlbilité des résultats.

Pour obtenlr des résultats stables et reproductibles nous avons

dû également faire subir un traitement préalable à la lame de verre. Il

a consisté à mettre la lame de verre en contact avec une solution d'HCl

-110 M pendant au mOlns 10 heures. Ce traitement identique à celui

recommandé par les constructeurs d'électrode de verre, pour la mlse en

condition de leur électrode s'est avéré absolument nécessaire pour

l'obtention de résultats significatifs avec les lames de verre utilisées.

Signalons que les effets de ce traitement se sont révélés indépendants

de la concentration diacide et de la durée de mise en contact.

Une tentative d'explication du rôle de ce traitement de la lame

sera donnée dans le chapitre consacré aux interprétations.

Le changement de solution à l'intérieur de la cellule est

effectué sans vider celle-ci par siphonage de la nouvelle solution dans

un bécher. Cette nouvelle solution n'était introduite dans le bécher que

lorsque ce dernier était au niveau le plus bas (ceci pour se placer

toujours dans les mêmes conditions les plus favorables de rinçage). Pour

vérifier si le renouvellement de la solution à l'intérieur de la cellule

était total, nous avons procédé à un contrôle avec des solutions de HCl

au moyen d'une microélectrode de verre. Cette microélectrode était

étalonnée au préalable sur des solutions tém0ins de HCl en fonction de

leur concentration. Pour une solution de HCl de concentration donnée,

introduite dans la cellule, le siphonage se poursuivait jusqu'à ce que

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- 35 -

la d.d.p. entre la microélectrode et l'électrode de référence soit

identique à la valeur correspondante à cette concentration de la courbe

d'étalonnage. Il était ainsi possible d'avoir une idée de la quantité

minimale de solution à siphoner nécessaire pour assurer un renouvellement

total (par exemple pour deux solutions dont le rapport de concentration

était 10, il fallait ajouter environ 500 cc de solution). Dans la pratique

nous avons toujours siphoné des quantités de solution doublffide ces

valeurs minimales. Une agitation de la solution dans 1& cellule au moyen

d'un barreau aimanté n'a que légèrement amélioré les conditions de

rinçage ; par contre il introduisait une dérive de quelques mV lorsque

la lecture du potentiel d'opposition était faite durant sa rotation­

L'action de l'agitateur magnétique avait une influence sur le temps

nécessaire à l'obtention de l'équilibre: nous avons considéré que

l'équilibre thermodynamique était établi si la valeur de l'exacte

opposition restait inchangée pour trois pointés se succédant toutes les

deux minutes. Le temps nécessaire à l'obtention de ces équilibres variait

selon la nature des solutions (de quelques minutes à 1 heure) -- cf. les

courbes de cinétique --.

Nous avons considéré que les résultats étaient reproductibles

si deux séries de mesures étaient identiques à 2 mV près, l'une de ces

mesures étant effectuée avec des concentrations croissantes et l'autre

avec des concentrations décroissantes, sans désamorcer le siphon, étaient

identiques à 2 mV près.

La précision de la lecture de l'exacte opposition est inférieure

à 1 mV.

L'eau utilisée était de l'eau préalablement distillée, recyclée

trois fois sur des colonnes de résines échangeuses d'ions. Sa conducti-

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- 36 -

bilité correspondait sensiblement à celle d'une eau tridlstillée.

Cependant son passage sur les réslnes rendent cette eau très chargée

d'air dissous. Pour éliminer celul-ci nous n'avons utilisé les solutions

qu'après les avoir laissé

vers 60 0•

reposer pendant plusieurs jours, chauffées

Les sels utilisés sont des produits très purs pour analyses.

Ils ont été chauffés au four vers 250-3üü V

( pour calciner les impuretés

organiques tensioactives.

La verrerie utilisée ainsi que les cellules d'expérience

étaient nettoyées à l'aclde puis rincées à l'eau tridistillée.

La lame de verre utillsée dans cette étude est une lame couvre-

objet de microscope

résultats suivants:

l'étude de sa composition chimique * a donné les

% poids

Si Oz 69,40 K20 2,Z7

Na 20 13,50 MgO Z

CaO 7,15

BZ03

3,70

* Nous remercions Monsieur MOZZO, Ingénieur de recherche à la Société

de verre textile qui nous a communiqué cette composition.

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- 37 -

La mesure de sa résistance nous a donné une valeur de l'ordre

de 1012 ~ (contre quelques M ~ pour les membranes de verre à électrodes

classiques, de même épaisseur).

111-2) Résultats expérimentaux,

L'étude expérimentale a consisté à mesurer les variations du

potentiel d'opposition avec les concentrations en électrolytes de la

solution aqueuse en contact avec la lame de verre. Nous avons fait deux

séries de mesures, en utilisant dans l'une une électrode de référence

formée de la chaîne suivante :

Ag AgCl KCl 1 M

dans gel de

Agar-Agar

et dans l'autre série une électrode d'argent chloruré en contact direct

avec la solution étudiée. si l'on désigne par E f et E lesre Ag-AgCl

valeurs du potentiel d'opposition mesurées avec l'électrode de référence

et l'électrode Ag-Agel pour une même solution, ces deux termes sont

reliés par l'expression:

6Eo

RT ln aClF

6E est une constante reliée directement à la concentration en ion Clo

de la sol~tion aqueuse qui entre dans la constitution de l'électrode de

référence.

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- 38 -

aCl act1vité des 10ns Cl dans la SOlution étudiée.

Comme on l'a exposé plus haut, on change la concentrat1on de la

solution à l'intérieur de !d cellule par slphonage. On constate qu'aussi-

tôt après un siphonage les valeurs de La d.d.p. d'Opposition varient

dans le temps~ pour flnaiement se stabiliser à une valeur que nous

aurons supposé être celle d'équilibre

Sur les figures 4 et S cn a représenté les variations de la

d.d.p. d'opposition obtenues avec une solution aqueuse de NaCl, de concen-

tration variable. L'électrode ut1l1sée est l'électrode de référence pour

les va~eurs de la figure 4, et l'électrode Ag AgCi pour la figure 5

Sur la figure 6 sont représentées les variations du saut de potentiel

entre la Solution et le verre ~V déduites des deux figures

précédentes. On constate une bonne concordance des valeurs obtenues avec

èles deux électrodes de type différent. ~

v$ croît avec la concentra-

tion en NaCl et dans le domaine 10-3 - lO-lM, ~6 - ~V varie linéairement

avec le logarithme de la concentration en NaCl, la pente des droites

obtenues est de 49 mV par décade.

Sur la figure 7,on a représenté les variations de la valeur

d'équilibre de la d.d.p. d'opposition lorsqu'on modifie légèrement

(pH = 6) la solution aqueuse de NaCl On constate que la variation est

mOins importante que dans le cas précédent.

Sur la figure 8, on donne les variations des valeurs d'équilibre

de la d.d.p. d'opposition en fonction du logarithme de la concentration

saline, lorsque la solution aqueuse contient KC1. E varie encoreopp

linéairement avec le logarithme de la concentration; la pente de la droite

obtenue est de 39 mV par décade.

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On obtient des variatlons analogues avec des Solutlons de Licl

(fig. 9), mais les pentes de la droite obcenue est plus faible

(23mV/décade) .

On a effectué deux séries de mesures au cours desquelles on

-1remplaçait par siphonage une Solutlon 10 M de chlorure d'un catlon

donné par une solution de même concentration du chlorure d'un autre lon,

Dans une série le pH des solutions est égal à 7 et dans l'autre sérle

il est malntenu à 9. On constate (figure lOi que dans le premler cas

la valeur d'équilibre de la d d.p d'Opposltion est lndépendante de la

nature du catlon alors que dans l'autre cas elle dépend de la nature du

cation. A pH 9 la d.d.p. d'opposition augmente dans la série des alcalins

suivant la séquence : Li~ ~ Na+ +K .

Sur la figure Il sont représentées les variatlons des valeurs

d'équilibre de la d.d.p. d'opposition lorsque la Solutlon aqueuse con-

tient un chlorure de cation bivalent: CaC1 2 et CUCl Z' La variatlon du

potentiel d'opposition en fonction de la concentration sallne est du

même type qu'avec des cations alcallns.

Sur les figures 12 et 13, sont représentées les variations

dans le temps de la d.d.p. d'opposition aussitôt après la fin du

siphonage pour passer d'une concentration à une concentration supérieure.

On constate que le temps d'établissement de la valeur d'équilibre est

d'autant plus long que la concentration est plus faible.

Sur les figures 14 et 15 sont représentées les valeurs d'équi-

libre de la d.d.p, d'opposition lorsque la solution aqueuse contlent

HCl à des concentrations différentes; les variations obtenues avec

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- 40 -

l'électrode Ag Agel ~flgure ,4) concordent avec ~elles obtenues avec

L'électrode de réfé:ence- Dans Le câS la d à.p- d'Cppcsltlon augmente

Ge 30 mV par àé~ades

c o

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11

11j

X­o

c

4 3 2. 1>

FIGURE 4. Variation de la d.d.p. d'opposition (valeurs d'équilibre) avecune solution aqueuse de NaCl à concentration variable.

Valeurs obtenues avec une électrode de référence (résultats dedeux séries de mesures) .

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i

lort'tmv)Hiij;,

!1

~50

400

1

FICVRE S. idem figure 4, mais les valeurs de la d.d.p. sont obtenües iciavec une électrode Ag Agel (résultats de deux séries de mesures).

1

11t}f:

11r~

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'~,i~

11

./'f.-

:>3

FIGURE 6. Variation du saut de potentiel entre la solution et le verre, avec unesolution de NaCI de concentration variable.

Valeurs obtenues à partir des ~P"X courbes prêcêdentes .

• êlectrode de rêfêrence; X êlectrode Ag AgCl.

,1f

i.'

1

l

1

l1f!

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4)

FIGURE 7. Variation de la d.d.p. d'opposition (valeurs d'équilibre) avec unesolution de NaCl de concentration variable à pH = 6.

Electrode de référence.

11

t

1

1

1

1,1t,!1ffi!;

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~-50

'-----t-------:f-

'5 4-

... -,100

1

FIGURE 8.

1

Variation de la d.d.p. d'opposition (valeurs d'équilibre)avec une solution aqueuse de KCl (concentration variable).

Electrode de référence.

,i1

1îl

1

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1

1~,r

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1jj!

111

1 r\:\.

1)

FIGURE 9. Variation de la d.d.p. d'opposition (valeurs d'équilibre)solution aqueuse de Licl. Electrode de référence.

avec une

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FIGURE 10. Valeurs de la d.d.p. d'opposition (valeurs d'équilibre) rourdes solutions 10-1~ de chlorure de cation diff~r~nts

à pH = 7 et pH = 9.

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)

J--G 0

. _-'100

.-1~D

Co.. (., L1.

Cu.. Cll-

-~

~cFIGURE 11. Variation de la d.d.p. d'opposition (valeurs d'équilibre)

pour des solutions de chlorure d'ions bivalents:

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FIGURE 12. Cinétique d'établissementd'équilibre de la d.d.p.Origine du temps : fin duSolutions de LiCl.

de la valeurd'opposition.

siphonage.

E Opp

_;0..... 1 . J , f 1

L' 1

10-'"!I . "f 0_J.

+-- -l

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-~,-iO M

-If.1. --10 M

-10 10

FIGURE 13. Cinétique d'établissement de la valeur d'équilibre dela d.d.p. d'opposition.Origine du temps: fin du siphonage.Solutions de KC1.

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Eottlfff\Jv)

1500

45"0

4DO

-,

FIGURE 14. Variation de la valeur d'équilibre de la d.d.p.de polarisation. Solution HCl. Electrode Ag AgCl.

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~50

200

FIGURE 15. Idem figure 14. Electrode de référence.

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- 41 -

CHA PIT R E IV

l N TER PRE T A rIO N

Nous rappelons que nous avons désigné par ~ l'armature moblle

du condensateur dynamique, par y l'électrode immergée dans la solution

en contact avec la lame de verre et par V la lame de verre. Nous allons

tenter d'interpréter les résultats obtenus en nous appuyan~ sur les

divers modèles attribués à la membrane de verre dans les théories les

plus courantes de l'électrode de verre (voir plus haut, chapitre Il).

IV-l) 1er Modèle Verre considéré comme un conducteur électrolytique,

On sait que c~tte hypothèse conduit à la théorie du potentiel

de diffusion et du potentiel de membrane pour l'électroàe de verre.

Reprenons les équations de l'équllibre thermodynamique entre

chaque phase (du paragraphe 1-2),

Désignons par ~ le potentiel de l'électrode de référence cho~sie:

ay' Vet appelons V = ~ - ~ô la d.d.p. de Galvani entre le verre et la solu-

tian qu~ représente donc le saut de potentiel à l'interface verre-solutlon.

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- 42 -

L'équation (5) nonne

.,. F'E'

avec EB' B

~ - ~ : d-d.p; aux bornes du potentiomètre.

D'où on déduit

- F cpO: .. \iï - F 1>; Te

FE (18)

On a d'autre part les deux égalltés

ct/ ::: t--t, + q:6

6 V(1,-"

cp <Pli

ce qu~ entraîne

Portons cette équation dans l'égal~té 18. On obtient

~ 0. _ F cp 0: = pl' + FE _ F (-t _'l:~+ 4> \1 )

e e

et en introduisant les potentiels extérieurs, on déduit:

F( V cp 0:) - F (V Ct ) \j'Y Cl.

T F (E + 1) _ 1: )cp - X X + - ~e e

F (cpCl _ cpV) + FE F(XV Ct )

Cl -r+ F (i_ 1l )::: -X + 1J ~e e

(19)

A l'exacte opposition (c'est-à-dire quand aucun courant n'est

décelé par l'électromètre), on a

V<P o

Il résulte que la valeur de E lue sur le potentiomètre à

l'exacte opposition représente la d.d.p. de Volta entre l'armature

métallique Cl et la lame de verre V, lorsque ces deux phases sont reliées

par une électrode de référence et une solution électrolytique pouvant

échanger des ions avec le verre.

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- 43 -

Or lorsque la concentration de la solution è varie, 0: y

~e ' f. e etCt

X restent constants.

Le potentiel de surface du verre xV dû aux couches dipolaires

n'est vraisemblablement que très peu affecté par la présence des charges

d'excès. l'interaction ne s'établissant entre elles que par des forces

à long rayon d'action beaucoup plus faibles que les précédentes.

On peut donc écrire :

~ - '\)-F d E == FcA. L - l- d....

ce qu~ entraîne donc l'équation fondamentale

d E == dt - d~ (20)

Pour l'électrode en Ag-AgCl. le potentiel d'électrode a pour

expression :

'" Cte<"

RT aF log a Cl -

: activité des ions Cl- dans la solution ë , Dans ce cas l'égalitééaCl -

(20) devient :

d \J = RT é-- d log a C1 - - dEF

(20) ,

Pour l'électrode. la d.d.p. est indépendante de la nature de la

solution.

'" - dE' (20)"

N.B. On notera avec des' les valeurs de l'exacte opposition mesurées

avec l'électrode de référence (E').

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(21)

- 44 -

En rapprochant (20)' et (20)" on obtient

dE' = dE + RT d log 6F aCl -

Cette égalité a été vérifiée par l'expérience (voir par exemple

les figures 4 et 5, 14 et 15). Ce qui confirme que le saut depotentiel

mesuré à l'interface verre-solution est bien indépendant de l'électrode

utilisée.

En ra~son de la concordance des résultats obtenus avec les deux

types d'électrodes nous limiterons notre discussion des résultats à un

seul type d'électrode, l'électrode de référence avec une jonction géli-

fiée.

La théorie de l'électrode de verre basée sur ce modèle, fait

intervenir un échange de cation entre le verre et la solution aqueuse.

Si on désigne par M un cation monovalent donné, le saut de potentiel à

l'interface verre-solution varierait avec l'activité en cation de la

solution, suivant la relation

RT 6d CV' = F ln aM

et le potentiel d'opposition aurait la variation suivante

dE' = ~T d ln a:On constate (fig. 4, 8, 9 et 15) qu'on obtient expérimentalement

une variation de signe opposé et la pente des droites est inférieure à

celle de la loi de Nernst. Ce désaccord indique que le verre utilisé

dans cette étude est tout à fait différent des verres qui entrent dans

la constitution des électrodes de verre.

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- 4S -

Nous pensons qu'il faut attribuer cette différence au fait que

les propriétés électriques du verre utilisé iCi (très haute résistivité)

le tendent impropre à une utilisation comme électrode de verre. Cette

haute résistivité est due à sa composition chimique, en particulier la

présence en quantité relativement importante du B20

3(3%) augmente

l'énergie d'activation des cations et diminue ainsi d'autant leur mobi-

lité (cf. les c0urbes de variation de la conductibili~é du verre en

fonction du pourcentage de B203, données par ISARD, réf. Il). Ces consta-

tations ont été confirmées par les tentatives négatives que nous avons

faites pour retrouver avec la lame de verre utilisée les propriétés de

la membrane d'une électrode de verre.

Cette conclusion nous conduit donc à considérer un autre modèle.

IV-2-) 2ème Modèle - Verre considéré comme un simple diélectrique.

Supposons que la membrane de verre se comporte alors comme un

diélectrique. Aucun échange d'ions dans ce cas n'est possible entre le

sein de la lame de verre et la solution, seuls les phénomènes ~'adsorption,

de polarisation ou d'orientation en surface peuvent être la cause d'un

saut de potentiel au passage de l'interface.

Par analogie avec les conventions de LANGE (équ. 3), posons

x6-V

+V

X6

+ ~ (22)

~~ représente la partie du potentiel électrique de la phase ô , qui est

, ô-V V , d- hdue aux charges d excès dans 5 ; X et X etant us aux couc es

doubles électriques des interfaces Ô - V et V - vide.

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- 46 -

Soit ~o le pOtentiel électrique à l'extérieur de V et justeo

au voisinage de sa surface.

On a en effet le premier ordre de cette approximation

donnerait a e, valeur faible devant ~è compte tenu que l'épaisseurE:

de la lame est très inférieure aux deux autres dimensions de celle-ci.

On peut représenter le profil des potentiels qui s'établissent

entre l'armature mobile et la solution par le schéma suivant:

~-(

!

.'

~/",-" "'.,\./\/!

1

,

i1

1

I/~-\' 1

'S\

d,c..:(~\ll."l'f\~~1W. ,

11i(j

V'\/".' "'-,,"'.'.

~.

Schéma nt> 4.

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- 47 -

Reprenons les équations de l'équilibre thermodynamique dans

ce cas l'équation (5) permet d'écrire

-0:~

e=

-y]J

e+ F E

Cl _ F ",Cl~e '1'

F ~y + F E

Or comme ~y et ~ô sont reliés par

on peut écrire d'aprês (22) l'égalité suivante

Cl

~eCl Cl

- F(ep + X ) + FE - F (t + ~ô + ô-v vX + X )

Cl= lJ ey

- j.;e + F 't. + 6-VFX + F xV - F xCl

)

à l'exacte opposition les potentiels de Volta sont égaux, ce qui donne

FE(opp) = Cl- ~e

ô-V+ F X + FX V - F xCl + F ~

si l'on fait varier la concentration en électrolyte de la phase ô,

on obtient :

dE = d xÔ-

V+ d ~ (23)

Avec l'électrode de référence on obtient:

dE' = d xÔ-

V (23) ,

alors qu'avec l'électrode Ag-AgCl on obtient

dE dô-V

X (23)"

Expérimentalement nous avons observé avec des solutions de NaCl

que E(opp) mesuré avec l'électrode de référence (courbe 4) augmente avec

la concentration en NaCl, donc dE' est positif.

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- 48 -

t-vD'après l'équation (23)' cela signifierait que d~ est

positif, donc que la surface du verre en contact de la solution devien-

drait plus négative lorsque la concentration en NaCl augmente. Une

telle variation ne peut être causée que par un accroissement de charge

négative dans la couche superficielle du verre, soit par départ

+ -d'ions Na , soit par adsorption d'ions Cl . La première hypothèse

doit être rejetée car elle est contraire aux lois de l'équilibre

d'adsorption (36,37,38).

Donc à la lumière des résultats expérimentaux la seule adsorp-

tion susceptible de se produire à l'interface verre-solution, dans le

cas d'une solution de NaCl, serait celle des ions Cl .

Cette conclusion est en contradiction avec certains faits

expérimentaux. Les phénomènes d'adsorption peuvent fort bien être mis

en évidence par des expériences électrocinétiques, or l'étude effectuée

dans notre laboratoire de l'électrophorèse de particules de ce même

verre n'a nullement mis en évidence une adsorption d'ions négatifs

(cf. la courbe n° 28 de la réf. 13). De plus cette conclusion ne

permet pas d'expliquer d'autres résultats dans cette étude:

influence du pH, rôle initial du HCl, etc ...

On est donc amené à rechercher un autre modèle susceptible

de rendre compte de tous les faits expérimentaux.

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- 49 -

IV-3) 3ème Modèle. Hypothèse d'une couche de gel à l'interface

verre-solution.

Le sein du verre est considéré comme un diélectrique, malS une

faible épaisseur localisée à l'interface est conductrice.

Cette hypothèse peut conduire aux théories de NICOLSKI ou de

l'équilibre de membrane sans potentiel de diffusion pour l'électrode

de verre. Ce modèle a été introduit par certains auteurs et justifié

par divers faits expérimentaux (voir chapitre II). On considère qu'une

certaine épaisseur (quelques centaines d'A selon les auteurs) des

verres dont la composition chimique s'apparente au nôtre (présence

d'ions alcalins) est susceptible de se "gonfler" en fixant sur une

certaine épaisseur des molécules d'eau et acquiert ainSi une structure

"poreuse" analogue à celle d'échangeurs d'ions du type zéolite par

exemple (variété de silicates macromoléculaires tridimentionels)

lame de verre

solution

: --- -------~- -1: V: --c-----------l:-------------------------- -_.-

1

6

interface

verre-solution

o solution étudiée

G gel de verre : conducteur

V sein de la lame de verre: diélectrique

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- sa -

Avec un tel modèle les équations d'équilibre s'écrivent en

posant

4lG ô-G

X

G<P

;..:e

G G-V V "...2-l)J + X of" X et <pl =: C +

On admettra toujours l'approximation

G GIj,' '" 1/Jo

:lF( ''4J -

G.ijJ ) + FE '.1

::; Ue

F~ 6-G G-V V+ r' + 'X + FX + F X

A l'exacte opposition on a l'égalité

FE(opp)

~ G I/JGW : ljJ '::

0

r(), y F ~C + (j-G G-V V ~

" iJ + F X + F X + FX - F 'Xr-e e

et l'équation des variations devient

FdE(opp) : F d i + F d xo-G + Fd X G-V

JL o-GdE(oPP) = d .~ + d X G-Vof" d X (24)

Avec ce modèle on a donc à étudier les deux interfaces

- l'interface G - Ventre le gel et le verre,

- l'interface ô - G entre la solution et le gel.

Il est très difficile de donner un modèle de l'interface G-V.

Selon toute vraisemblance, de telles interfaces ne constituent pas

des surfaces mathématiques planes, mais présentent plutôt une zone de

passage où la composition chimique et les propriétés physiques varient

continuellement d'une phase à l'autre.

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- 51 -

LYKLEMA (39) présente un modèle dans lequel le nombre des

sites ionisables du gel décroîtrait de manière exponentielle vers

l'intérieur de la phase solide, et il attribue cela à une décroissance

exponentielle de la porosité du gel. Cependant il ne s'agit là que d'un

modèle mathématique proposé pour interpréter certains résultats

expérimentaux en faisant intervenir le nombre de charges sorbées dans

le gel.

Si nous appelons c RH la concentration en sites s~liciq~es

ionisabies du gel, et y la d~stance à l'intérieur du gel par rapport

à l'interface solution-gel,' le modèle de LYKLEMA permet d'écrire:

: C -ayRH(y=O)e

A l'intérieur de la phase gel les grandeurs électrochimiques

potentiel électrique, potentiel chimique, ." etc, deviennent des

fonctionnelles (fonctions de la concentration, elle-même fonction de

la distance).

Posons

~G ~G (y ~ ~ ) _ ~G (y ~ 0) + 6w

où ~G ( y ~ ~ ) _ ~G (y 0) est la contribution due aux phénomènes

se produisant dans le gel uniquement, et 6~ est la contribution due

aux phénomènes de surface se produisant dans les pores du gel entre le

réseau silicaté non hydraté et le gel (adsorption d'ions, orientation

ou polarisation ... ).

Or pour qu'un équilibre électrochimique s'établisse il faut

qu'un ion au moins puisse être mobile au sein de chaque phase, le gel

joue donc le rôle d'un conducteur électrolytique et son potentiel

électrique est constant en tout point donc

~

1!

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G~ (y

- 52 -

G- cp (y , 0) o

Le terme 6~ (dû aux phénomènes de sorptlon à l'intérieur du gel,

malS répartis en profondeur) est alors analogue à xG- V précédemment

introduit avec le modèle d'interface plane entre G et V. Il ne semble

pas d'après les résultats expérimentaux que nous obtenions que les

phénomènes de sorptlon sur la surface "intérieure" des pores du gel

aient un effet sensible sur les variations du potentiel total de passage

entre la phase solution et la phase verre, C'est là aUSSi l'opinion de

MARINESCO (réf 40, page 35) pour des gels de protéines. Rappelons que

si des phénomènes d'adsorption ont lieu dans le gel, ils ne mettent en

Jeu que de falDles énergles (l'adsorption chimique des lons autres que

H+ par la sillce ayant été exclue par CARMAN(II-2-a).

devant

Dans l'équation (24) nous négligerons donc le ~erme d

6-Gcl X

G-VÀ

IV-3- A- Etude du saut de potentiel dans le cas d'une solution aqueuse

de NaCl.

l~) Hypothèse de base.

On assimilera l'interface gel-solution à une surface géométrique

plane car la transitlon entre ces deux phases est, selon toute

vraisemblance, plus abrupte que la transition entre le verre et le gel ;

cette dernière peut s'étaler sur une certaine épaisseur correspondant à

un gradient de teneur en eau.

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- 53 -

Dans le modèle proposé, on envisage Les deux ionisations de

la silice et un Ilbre passage de touS les ions de la sclutlon à la

phase gel. Ce modèle peut etre schématisé de la manière SUiVante

11

~

HTRH R +

+

~ TRH+ H20 RH2

T OH~

NaT

Cl

gel de verre (phase C)

TNa (concentration Cl)

Cl (concentratlon Cl)

Sclutlon aqueuse (phase 0 )

Dans ce modèle on consldère donc, à l'inverse de divers auteurs

le passage possible dans le gel de tous les ions. quel que soit leur

signe. ainsi que les deux ionlsations possibles de la sllice (déSignée

lCl par RH) : fonction aCide et fonctiOn baslque.

Ce modèle nous a condUit à analyser les propriétés suivantes

a) le caractère amphotère du gel de verre; nous appellerons kl

la

constante d'acidité de la fonction acide du verre.et ka 2 la constante

+de l'acide conjugué (RH2) de sa fonction basique,

b) les échanges a priori possibles àe tous les ions. sauf des macro-

anions siliciques.

c) l'électroneutrallté au sein de chaque phase.

d) le fait que tous les ions qui s'échangent déterminent le potentiel.

Pour mener à bien les calculs nous avons été amené à proposer

quelques hypothèses simpllficatrlces.

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- 54 -

J} La première slmpllfication conSlste à ne pas tenir compte de

l'équilibre qUl s'établit entre les molécules d'eau des deux phases et

qui aboutit à une différence de presslon entre les deux phases

(pression osmotique). Elle équivaut à ne pas considérer dans les

théories de l'électrode de verre, le transport des molécules d'eau.

B) Nous avons confondu les concentratlons avec les actlvités (voir

notre remarque à la fin du chapitre IV).

;) Nous avons prls comme sclution de référence dans léS deux phases

pour l'expression du potentiel chimique, une solution aqueuse de

dilution infinie, ce qUl revient à admettre que les . de tous les1

lons entre deux phases sont nuls. C'est une hypothèse couramment

avancée dans le cadre des théorles générales de l'électrode de verre.

Elle est justifiée Sl la teneur en eau du gel est importante, ce qUL

est le cas pour les verres à électrode courants.

6) Si l'on désigne par c la concentration en sites siliciques ionlsa­o

bles du gel, nous avons supposé que Co était supérieur à cl' cl étant

la concentration de l'électrolyte dans la solution. En effet, en

ralson de l'état condensé du verre, étant donné que le transport est

relativement peu élevé de molécules d'eau, il en résultera une concen-

tration de sites c importante (sites siliciques en contact avec deso

molécules d'eau), Cl ayant dans nos expériences une valeur inférieure

à lÜ-lM.

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- 55 -

2") Expression du saut de potentlel à l'lnterface

gel-solut1on.

Sl l'on admet que des valeurs constantes dans le temps du

potentiel d'opposition correspondent à un état d'équilibre entre le gel

et la solution, on peut écrire dans ce cas l'égalité des potentlels

électrochimique de chaque ion dans les deux milieux. On peut donc de

cette manière écrire quacre expressions dlfférentes du saut de

potent1el (j)~ - on rappelle qU'lI a été admis qùe les ~~ de

chaque 10n étaient nuls

q:G RIF

log

Gè G RI

logc H+

cp Q :=F v

CRf"

,)

6 G RI logcCI-

4' <P:; -

F Gcel-

e6 G RT

logc OH-

<P ~:; -

F Gc OH-

d'où on déduit le"s égalltés

G G ci êJcNa + c H+ cn - COH-

(2~)é 6 G

cNa+ cH+ cn - COR-

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- 56 -

Si l'on tient compte que la concentration en NaCl de la

solution est au mOins 1000 fOlS supérieure à celle des ions H+ et OH-,

on déduit de l;égallté (25) les deux inégalités

Gc ' ,'CH~

et (25) ,

+dans les calculs on pourra donc négliger les concentrations en H et OH

du gel devant celles de NaT et Cl .

L'électroneutrallté dans le gel s'écrit

T (26)

Ecrivons les constantes d'équilibre des deux ionisations qui

interviennent iCi

RH R...

T H

+ OH

Comme la concentration en eau du gel est grande, on peut écrire'G

. c OH-

1014 G

c RH+ kb 2 ·cH+2

c RH Gc

RH=

ka2

c H+

ka2

étant la constan~e d'acidité de l'acide conjugué de RH

~ RH

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- 57 -

Dans tous les cas on a

On est maintenant amené à considérer l'~on~sation du gel de

s~lice, Un acide fa~ble ou une base faible ne peuvent avoir uné disso-

ciation importante que dans les domaines de faible concentration. Or nous

avons admis que la concentration en sites ion~sables c était supérieureo

-1à 10 M. D'autre part, si l'une des fonctions acide ou base est tota-

lement neutralisée, la d~ssoc~at~on ~on~que peut être élevée D'après

l'inégalité ci-dessus, la fonction acide ne peut pas être totalement

neutralisée à cause de la fa~ble concentrat~on en ion HT

11 en est de

même pour une neutralisation complète de la fonct~on base,

Ces considérations nous condu~sent à admettre une fa~ble d~S50-

ciation des sites siliciques, ce qui revient à écrire l'égalité:

Co

Dans ce cas les express~ons de cR

- et c RHT2

s'écrivent

ka l C0

cR-G

c H+

e G0cRHT ; cH+

2 ka2

(27)

(28)

(29)=

D'après la deuxième égal~té de (25) on tire

10-7 . Cl

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- 58 -

En portant (27),(28) et (29) dans (26)

-7G

la ,cl kalco

c0 G

cNa-t- = + cH+G G ka 2cH+ cH+

x)c

o+

en remplaçant dans la première égalité de (25) et en désignant c~+ par x

on obtient l'égalité:-7

10-7 ( Cl·lO

x x

d'où l'on déduit

L'expression du saut de potentiel devient

o G RT x RT ~ - 7 cl' 10-7

+ ka1 •C bcp - cp F log -7 = -F log ka 2 ·lO (---.::...--------.,;;-=7)

la k + c .10-cl' a 2 0

Cette relation permet de relier les variations de cpo_ ~G à celles de cl

RT2F

+ Co

Or d'après l'équation (24) on a

dE ( ) d ~ d X 0-G + d xG- Vopp =G +

Or avec l'électrode de référence on a

d t a (équation 17)

et d'après le paragraphe IV-3-AG-V

: d X = a

Expérimentalement sur la courbe de la figure 4 on constate que

dE(opp)d log cl

garde une valeur positive-14il faut donc que ka

l,ka

2< la ,

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- 59 -

Or le produit kal,ka Z est relié au pH isoélectrique (PHi)par l'équation

pH. =1

ne sera positive que pour seulement

et donc on n'aura kal,kaZ

;10-14 que Sl pH i.e,p 7

d(q,0_q, G)il en résulte que la pente

d log cl

une valeur de pHi supérieure à 7, ce qU1 signifie encore que la fonction

basique du gel de verre l'emporte sur la fonction acide,

Cette conclusion est en accord avec d'autres données expéri-

mentales (41), le pHi ayant la valeur la plus faible (au voisinage de 3)

cationpour la silice pure, augmentant en fonction du rapport S. dans les

1

silicates, et pouvant dépasser la valeur 7 dans certains silicates.

L'expression de la variation du saut de potentiel s'écrit alors

RT

ZF

Il faut examiner maintenant le pH du gel et tenter de le compa-

serait du signe opposé à celui que l'on obtient

rer au pHi' On peut montrer facilement que Sl le pH du gel était supérieur

d(q,6 _ q,V)

d ln cl

expérimentalement. Ceci nous conduit à envisager le cas où le pH du gel

est inférieur au pHi'

Alors le verre se comporte pratiquement comme une base faible,

selon le modèle :

+Na

Cl

gel G

+ OH Il +1/ Na clIlIl1/ Cl cll,Il

"IlIlIl:! solution 6l,:/Il!?IlI,Il

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- 60 -

xGc .HT

Les équations d'équillbre donnent dans ce cas

10-7' cl ka 2\/ -7V C l ka 2 + co' l 0

et l'équation des variations devient :

d( .0 q>G) RT C 10-7q> - 0=

d log 2F .10-7+ ka

2cl Co cl

Nous ignorons la valeur de ka2

pour le verre étudié, mais l'on

peut supposer que sa valeur est faible, compte tenu que kal

.ka2

« 10-14 .

Si l'on prend pour ka l par exemple la valeur que donne les auteurs

-9(LYKLEMA -(90)-, BATES -(91)- ), de l'ordre de 10 par exemple, alors

ka2

u 10-5 .

Comme par ailleurs Co est très supérieur à cl' on déduit

c .10-7>.> cl" ka20

d( ~6 - ~G) RTet :=

2Fd log cl

(30) ,

(31 )

Le pH du gel a pour expressIon1 c l ·ka2

log G log x log lO-7~pH .. c cH+ C = C0 0 0 c

lka

2+ .10-7c

0

Donc

x < 10-7; il en résulte que le milieu est basique.

Cela n'est pas contradictoire avec le modèle envisagé puisque le pH doit

rester inférieur au pH. qui est un pH basique.l

Considérons maintenant le cas où c'est la fonction base du gel

qui est complètement neutralisée.

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- 61 -

11

t

Le pH de neutralisation complète est semblable à celui du sel

+d'un acide fort et d'une base faible (i.e le pH de l'acide faible: RH2).

Soit pH de neutralisation 7

il faut que le pH du gel soit inférieurPour

ou égal au pH

avoir cRH

+ = c2 0

de neutralisation, donc pH gel < 7

Nous avons alors le modèle suivant :

<

d'où

modèle (pH acide).

G Get cNa+ < CCl -

GcNa+

< l,cl

solution ~

+Na

Cl

+(c )

1~RH2i ~

0 ,:~

+ ; ~

Na .,leIl;,

"Cl"

,1j?

gel G "HIl;:

L'équilibre de distribution des ions s'écrit alors

Nous trouvons donc aussi une contradiction pour ce deuxième

G 1)cNa+ c Cl -

c~a+G

CCl-

G G 2cNa+ c Cl - cl

GG

donc cNa + < cl et cH+

10-7

ce qui correspond à un pH basique.

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- 62 -

d'où l'on déduit

2c

l

i1!

<

ce qui entraîne un pH du gel supérleur à 7. Cette conclusion est en

contradiction avec le deuxième modèle (pH acide ).

GEn effet l'expresslon dE cH

+ est alors

-7G cl·10

cH+c

o

et les variations du saut de potentiel correspondantes ont pour

expresslon

RTF

(32)

En conclusion, on constate que le modèle dans lequel le verre

se comporte comme une base faible est le seul plausible si l'on envisage

l'existence d'un gel de verre amphotère.

La relation exprimant les variations du saut de potentiel avec

la concentration en NaCl est

RT2F

Cette équation est vérifiée sensiblement par nos résultats

expérimentaux des courbes N~ 4 et N~ S.

Cette équation est valable pour un pH du gel compris approxi-

mativement entre 7 et le pH .. Pour un pH du gel égal au pH., le modèle1 1

précédent n'est plus valable : en effet on a alors

et d (epC_ epG) = 0 (33)

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- 63 -

Cette équation (33) reste valable pour une certaine "plage" a

autour du pHi' car on a en fai~ passage progressif de l'équation (3i) à

l'équation (33) lorsque le pH du gel se rapproche du pH ..1

Il en est de même pour un pH du gel égal à 7; on se trouve

alors au voisinage du pH de la neutralisation et l'équation des variations

est l'équation (32) .

è GLa variation de ~ - ~ en fonction du pH du gel est représentée

schématiquement dans la figure 16.

Or le pH du gel est obtenu à partir de l'équation (30)

pH = c log xo

comme

c logo

pH '"

-7« c .10 (30)'o ,---. --------------

, 1 -7 -7\ ;10 .ka 2(cl' l 0 + ka l . co)

c log'o \ -7

\ c .10. 0

d'où le pH est inversement proportionnel à cl (et donc à log cl)'

\5' GSur la figure 17 on a représenté les variations de ~ ~ en

fonction de la concentration en sel de la solution aqueuse. On constate

que la courbe obtenue est semblable à celle des résultats expérimentaux

(fig. 6, 8 et 9).

Il n'est pas possible de faire un calcul précis pour déterminer

les limites des valeurs permises pour Cl' car nous ne connaissons pas la

valeur des constantes co' kal

et ka2

. Cependant il est intéressant de

remarquer que cette courbe présente une concavité tournée vers le haut,

analogue à celle de nos résultats expérimentaux.

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/

1 / ~t:O.....-:::--------

1

/

/RT

~_--..,lF

.{.e.~.

FIGURE 16. Variation schématique du saut de potentielà l'interface gel-solution en fonctiondu pH du gel.

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FIGURE 17. Variation schématique du saut de potentieli l'interface verre-solution en fonctiondu logarithme de la solution aqueuse.

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- 64 -

Si maintenant on augmente légèrement l'acidité de la solution

mais en conservant les inégalités (25)', les résultats précédents ne

sont pas modifiés, mais les limites des valeurs permises pour le pH du

gel sont décalées d'autant vers les faibles pH. Cela peut être constaté

avec la figure 7 (pH 6) : la concavité devient plus accentuée, malS la

pente retrouve une valeur sensiblement identique pour les fortes concen-

tratlons.

IV-3-B) Etude du saut de potentiel à l'interface gel-solution dans le cas

d'une solution de HC1,

Dans cette étude nous allons considérer deux modèles différents,

l'un ou l'autre est susceptible d'intervenir suivant le pH du gel. Nous

appliquerons les lois d'équilibre de distribution des ions à ces deux

modèles de la même façon que dans le raisonnement avec une solution de

NaCl.

1er Modèle

.,!,

+RH+H2O ( ) RH2

+ OH

H+

Cl

gel G

Cl

solution 6

Ecrivons l'équilibre électrochimique entre chaque phase en

conserv~nt les mêmes hypothèses que précédemment.

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- 65 -

Il Vlent

G :5cHT cCl --6- = GcHT cCl -

Or l'électroneutralité du gel permet d'écrire

etc

o

On pose lCl aussi

d'où on déduit

x

Gen remplaçant cl et cCl - par leur expression ci-dessus, on obtient

co

x (ka x + x -2

2c 2 10-14(1 0 )x + = cl +

ka2

Or nous avons toujours

10-14 2« cl

\~1 1et x '" c :

1 : c1 0,1 1 + ------, ka

2

L'expression du saut de potentiel devient alors

epG RT= logF

RIF

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- 66 -

~6 _ ~G conserve donc une valeur constante • ce qUl peut

s'écrire par l'équation

d ( '1>6

2ème modèle.

= o (34)

On suppose que la fonction base du gel de verre est complètement

neutralisée par la présence d'HCl dans le gel

+RH

2

Cl

co

gel G

+i( H cl"1/.,!(

.1l,.' Cl clIlIlIl\~

li1/

~Il

solution\1IlIl1<l,

On peut écrire alors les égalités représentant l'équilibre de

distribution des lons

G 6cH+ CCl -

=6 G

cH+ cCC

et l'électroneutralité s'écrit lCl

+ Co

Des deux relations ci-dessus on déduit

x (x + C )o

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- 67 -

Cette équation du second

- co

x =

degré a une seule

+\1 c~ + 4 c~

rac~ne positive

z

comme est très faible devant l'unité, cela entraîne

L'expression du saut de potentiel devient alors

~6 _ G RT logcl

ljJ =F Z

c0

d ( ~6_ ~G) RTd log (35)= clF

Pour que le 1er modèle soit applicable il faut que le pH du gel

soit compris entre le pH de neutralisation de la fonction base, et le

pH de l' i . e •p • ,

soit1

pH gel < 2 (p ka l + p ka 2)

)12or pH gel • co log cl~

~l+~--ka2

et d'après l'hypothèse contenue dans (30) (ka Z « co) on déduit

ka2

« c0

1 1 1 c 1 1log log 0 log-2- < < --

kaZco2 2 2 ka l ka

2ka2 cl

1logc

o< log

co

--2-cl

< log 1

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1

co

c >o

co

-2-cl

- 68 -

1

La deuxième inéquation

co log

D'où l'on

La première inéquation est toujours vérifiée puisqu'on acl

supposé que « 1.c

o2

cl > kalco n'est pas contenue dans

les hypothèses faites: c'est une nouvelle relation entre les coeffi-

cients cl' ka l et Co (difficile à justifier physiquement) et que seule

la connaissance précise des constantes Co et ka l permettrait de vérifier.

Pour que le 2ème modèle soit applicable, il faut que le pH du

gel soit inférieur ou égal au pH de neutralisation, ce qui entraîne :2

cl--z- <

co

déduit

5kaZCo ceci est aussi la condition que doit remplir cl pour

que le deuxième modèle soit possible.

Signalons qu'un modèle du type

RH

Cl

OH

gel

- +R + H

G

i~

'/\1IlIlIl1/IlIlIlilIlIl1/1(

IlIl!{

1/Il

Cl

solution

est en contradiction avec les conditions de pH dans le gel le pH du

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- 69 -

gel doit être supérieur à pH., donc basique. Or pour raison d'électro­l

neutralité dans le gel cH+ > c OH- , d'où le pH du gel est acide.

Il est intéressant d'étudier la concavité de la courbe

d( ~ô - ~G) en fonction de d log c.

Lorsque cl croît x croît et le pH du gel

diminue, d'où lorsque cl augmente on passe du premier modèle au deuxième

RT(complète neutralisation) et la pente de la courbe passe de 0 à ~,

d'où une concavité tournée vers le haut. Ceci est conforme à nos

résultats expérimentaux figures 14 et 15.

IV-3-C) Rôle du traitement préalable de la lame de verre dans HC1.

Nous avons signalé dans le chapitre des résultats expérimentaux

que l'obtention de résultats reproductibles était étroitement liée au

fait que, avant utilisation, la lame de verre était plongée dans une

-1solution de HCl 10 M pendant plus de 10 heures. On peut donner à ce

fait deux explications

• La présence initiale dans le gel de verre de cations tels

+ + ++que Na , K ,Ca •.• en quantité relativement importante, peut pertur-

ber les équations d'équilibre précédemment écrites et conduire à des

résultats assez différents de ceux que nous avons trouvés. La mise en

contact initiale de la lame de verre avec une solution de HCl concentré

provoque un départ des cations présents dans le gel plus important que

ne l'aurait fait une solution contenant uniquement NaCl par exemple.

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- 70 -

En effet dans le gel se trouvent in~tialement en présence un acide

- +faiblement d~ssocié (RSiOH) et plusieurs de ses sels (RSio Na ,

- orRsio K ... ). On a effet d'ion commun et recul de l'ionisation de

l'acide. Si l'on met en présence de ce gel une solution de HC1, il y a

pénétration de HCl dans le gel par diffusion, et déplacement des sels

de l'acide faible par l'acide fort avec un deuxième recul de l'ionisa-

tion. On aboutit ainsi à la formation de divers sels KC1, NaCl, CaC12

entièrement ~onisés, et qui diffuseront donc d'autant plus facilement

vers la phase liqu~de (contrairement aux sels initiaux RsiOK, etc ...

dont l'anion était rigidement lié au réseau.

Signalons que J. CASE (41) utilise un lavage acide de la

surface de silicates pour provoquer un départ des cations présents en

surface ; cependant que BACH et BAUCKE (2) font subir un traitement

acide à leur verre au lithium pour provoquer un départ important des

. + 1L~ du ge .

. Une deuxième explication distincte de la première pourrait

résider dans le fait que le contact prolongé entre le gel de verre,

substance amphotère, et l'acide chlorhydrique conduit à une diffusion

de l'acide dans le gel qui conduit ce dernier à réagir comme une base,

et à s'ioniser en sites RSiOH; . On peut supposer que ces sites une

fois créés continuent à exister lorsqu'on remplace l'acide chlorhy-

drique par un sel. On obtient ainsi les modèles précédemment utilisés

pour expliquer nos résultats expérimentaux, sans avoir à formulér aucune

hypothèse sur le pH .. On a alors un équilibre électrochimique qui~~:"":"':"":"'_--";;;";;"'----'--'-.~

s'établit entre les ions échangeables de la phase gel et de la phase

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- 71 -

solut~on ; ma~s on n'a pas un équil~bre thermodynam~que vér~(able au

sein de la phase gel: en effet l'existence des macrocations RS~OH;

dans le gel dépend de l'histoire des réactions chimiques qu'~l a subies.

Comme nous l'avons signalé au paragraphe II-2-a, CHABORD (22),

un tel état de surface ou "état activé" se rencontre assez fréquemment

pour certains verres.

IV-3-D) Effet de la nature du cat~on,

Nos précédents résultats expérimentaux ont mis en évidence

-- dans le cadre des théories avancées l'ex~stence de macrocations

+RH

2dans le gel. Pour confirmer l'existence de tels macrocations nous

avons fait appel à une loi semi-empirique de J. LOEB (42) (LOEB a travail-

lé essentiellement sur des gels de protéines, mais sa loi a été vérifiée

par beaucoup d'autres substances). "Lorsque l'on met en présence d'un

gel de substance amphotère une solution saline dont les ions peuvent

pénétrer dans le réseau du gel, seuls les ions de la solution qui sont

de signe opposé aux macroions du gel ont une influence sur le potentiel

de membrane". Donc dans notre cas seuls les anions de la solution

pouvaient avoir une influence sur

courbe Ne 10.

6cp - ~G . Ceci est vérifié par notre

Donc si la concentration en Cl- reste constante (lO-lM) dans la

solution, et si la nature des cations est modifiée on trouve que

~ô _ ~G demeure sensiblement constant conformément à la loi de LOEB.

Alors qu'avec les mêmes sels à un pH basique(de l'ordre de 9)

les valeurs de ~ô - ~G dépendent de la nature du cation.

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- 72 -

On peut supposer que dans ce dernier cas ,le pH de la solution

étant basique, le gel se comporte comme un acide et s'ionise en site R ,

d'où pour ce cas aussi 11 y a vérification de la loi de LOEB.

Ces deux résultats peuvent s'in~erpréter quantitativement Sl

l'on suppose que les macr010ns du gel sont des cations et le sel NaCI

selon le modèle :

"

T ....RH .;. H

20 RH 2. T OH Na cl

Na+

Cl clCl

gel G !, solution 6

Nous avons déjà vu que

G GcH .... .~< cNaT

G Gc « CCl -

°H-

d'où

G + GcCl- =: cRH

+ cNa+2

doncG G

cCl- .' c Na +

on a 10- 7cl G

x clGc Cl - == et cNa+ ==

x 10-7

avec\ ICI ka2

G 10-7 \ i « 10-7x == c HT

\tclka210-7

+ C0

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- 73 -1..1l

11j

1

l1~1~

d'où

et

Gc Na+ 2

10-7x 1« car x ~ ,

G 10-14

cCl-

G GCNaT <<: CCl-

la relation d'électroneutralité au sein de la phase gel s'écrit

et le potentiel6

cpG

cp peut alors se calculer sans faire ~nter-

venir les cations +autres que H~'C

6 .pG RT cCl- RTlog

cCCcp = - log

F G FcCl- cRH+

2

or CG0

cRH

+ka

2

cH+2

6 0et

G 10-7 cCl -10-7 c..CC

cH+G

cCl - cRH+2

C

10-7 - 60C cCl-RH2+ ka 21 6 é

VcCl- . ka 2

RT cCl- . ka2ë ~G RT log = log

d'où <p - = 10-7 10-7F c F c

0 0

et pour l'équation des variations

RT d log cCl­2F

(36)

On vérifiera que l'équation <p6 - <p

G ainsi écrite ne fait

intervenir nulle part la présence de cations dans la solution autres

+que H ,

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- 74 -

Si l'on les macr010ns du -suppose que gel sont des an10ns R , un

calcul analogue conduit à :

-~

RT ~

d(6 G

2F d log c Na + (3i)cp - l1J

Les deux équations (36) et (37) sont bien conformes à la 101

de LOEB précédemment citée.

IV-3-E) Cas des cations d1valents.

On peut appliquer le modèle précédent au cas où le cation

est divalent.

H+li

RH ~ R +...---

+ "RH + H2

0 ~ RH2

+ OH...---'1

++ .1Cu ,.ii

"Cl ':

1"

"~ l

gel G .'l;

++Cu

Cl

solution è

Les équations des équilibres électrochimiques dans ce cas

donnent les relations suivantes

cG+ 0

cRH '" ka

2cH+

2G

ë G RT logcH+

<t> - cp p-o

cH+

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- 75 -

GCu

-t"+ à\ 2

G 6, cCl -= /

c HT 2 r cOH- l 2! i

"++ \ G \ \ 0 G /Cu !cCl - cH+ c OH-

Reprenons les approximatlcns que nous avions faites dans le gel

comme

cela entraîneG G

\2

eCu ++ ( cR'~1

Cl 6,

cCu...+ c H+

GcCu ++

donc 1014 Gcl cH+

GcH+

l'inégalité 1014 :;. 10"10or on a cl .

Deux cas peuvent alors se présenter :

i)G -10

Sl cH+ < 10 (le pH du gel étant alors très probablement supérieur

à i.e.p).

On a alors l'lnégalitéG

c < c +Cu" H

or comme dans ce cas nous aurions déjà les deux inégalités

G G G GcH+ < c OH- et c OH- « CC1-

il s'ensuit que G GcCu ++ « cCC

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- 76 -

ii) si

on a alors

(pour des pH du gel > pH. )~

Gc ';'TCu

Etudions le prem~er de ces deux cas

Si l'on prend un pH du gel > pH, il s'ensuit que~

cRH

+ -: c R-2

aussiG G G G

or on a cCu+T CCl - et cH';' c OH-

Donc l'électroneutralité n'appaLaît plus possible au sein du

gel, et ce premier cas ne convient pas (de même que pour les ~ons

monovalents),

Etude du deuxième cas

pH gel < pH i.e.p.

+- +RH + H

20 RH

2+ OH-+

+TCU

Cl

G

On a donc dans ce cas :

GG

+'t"cH+ « Cu

G Gc OH- « CCI -

Posons toujoursG

cH+ x

.,++

li Cu Cl"

"l,

!t Cl 2cIl'

l;

,11/!/1/Il"" 6..

(38)

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- 77 -

Les relation& d'équilibre donnent

G2c + ...

Cu xè

10-14cCu ++

GC TT

CulL

LX

co

x

-71 (2.10 ,cl.-'2

x

3x 10-21

co

L­x

Considérons l'équatîon

3x + + B o (39)

où A

- 0-141 c

o et B =

2Dans cette équation du troisième degré, le terme Ax provient des sites

+RH

2et le terme-B des ~ons Cl du gel.

2x>- B

Donc par suite de l'électroneutralité on a :

10-14 co

2mais le terme Ax ne peut être négligeable devant - B, sinon on n'aurait

plus d'équilibre de DONNAN (il n'y aurait plus de macrocations dans le

gel et l'équilibre serait l'homogénéité dans les deux phases).

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- 78 -

Ax 2dOl t être du meme crdre de grandeur que B

G G 2Bc

O- c RH'" et Ax

L

à'où2- Bx -

A

Comme C G RI xq; - q, log

F 10-7

cl (û G.

<P - if )B

ARI d- .2F log A

Comme on avait posé

A

il s'ensuit

d log A - d log cl

= RT d log cl2F

(40)

Cette équation est vérif~ée sensiblement par l'expér~ence

(voir figure 11).

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- ï9 -

IV-4) Remarques générale6 sur les modèlés que nous avcns ut~l~sés

CorreCtion des coefflcient6 d'~ctlv~té êt d~mens~on du gel

CCef!~Clenls d'act~v~té

Dans les formules précédemment écrites, nous avons négl~gé tous

les coefficients d'activité en remplaçant l'activité de l'~on par sa

concentrat~on aussi b~en dans L~ sclutl8n aqueuse J ,que dans le gel

de verre G Pour établ~r des formules pl~s ccrrectes nous avens cherché

à ~ntrcduire les coefficients d'act~vlté des deux phases- Or si peur la

phase solut~on ~l ex~ste d25 relat~On5 (théot~e6 de DEBYE-HUCKEL par ex.)

qui permettent d'expliciter les coeff~cients d'activité en fonct~on des

concentrations. il ne nous a pas été poss~ble d'étabiir ra~sonnablement

de telles formules pour la phase gel

Dimension du gel - Rôle de la couche d~ffuse.

Les résultats de l'équ~l~bre du potentiel de membrane ont été

vérifiés expérimentalement par DONNAN, LOEB et d'autres chercheurs sur

des gels de taille assez importante (essentiellement des gels de

protéines). L'extrapolation de ces résultats à des dispersions micella~-

res de protéines par exemple. qu~ tendraient vers des dispersions

moléculaires peut soulever des questlons (MARINESCO émet certains

doutes là-dessus. cf, p. 40 de la réf. 40).

si on attribue au gel de verre l'épaisseur qu'en donnent les

auteurs qu~ émettent l'hypothèse de son existence (épaisseur d~ l'ordre

de quelques centa~nes d'A). cette quest~on semble devo~r se poser.

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- 80 -

Il s'agit là de la correction des couches diffuses que GOUY et

CHAPMAN ont apportée à la théorie des couches planes de HEtMOLTZ. Les

couches diffuses de GOUY ont elles aussi des dimensions de l'ordre deo

la centaine ou du millier d'A; elles peuvent par conséquent occuper la

totalité de la phase gel et perturber les équations d'équilibre précé-

demment écrites qui ne tenaient pas compte de ces couches diffuses.

BIGWOOD (43) a montré que le phénomène précédent devenait plus complexe

si la phase gel n'est pas uniforme (ce qui est probablement le cas: voir

par exemple le modèle proposé par LYKLEMA (39). Cependant HALPERN (44)

a calculé que l'équilibre de DONNAN peut encore s'appliquer à des

"tranches de gel" où la concentration en macrosites ionisables est

uniforme et donne des résultats quantitatifs corrects: c'est ce que

nous avons fait en considérant que l'équilibre s'établit dans la

première "tranche" du gel de concentration c .o

IV-S) Etude de la cinétique des réactions.

L'étude de la cinétique des réactions d'échange qui se produisent

à l'interface verre-solution aqueuse n'a pas fait l'objet d'une recherche

très approfondie dans le présent travail. Les diverses courbes de

cinétique que nous reproduisons dans le chapitre expérimental (fig. 13

et 14) ont été établies pour permettre d'atteindre la valeur de la d.d.p.

d'opposition d'équilibre après chaque rinçage par une nouvelle solution.

Le problème théorique de la cinétique d'équilibre de telles réactions

chimiques est fort complexe et aurait mérité plusieurs chapitres

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- 81 -

Cependant, bien que notre étude expérimentale soit restée assez super­

ficielle, nous avons pu faire plusieurs constatations relativement

importantes.

La durée d'établissement de l'équilibre est fort variable

selon la nature du soluté (de 10 mn à plusieurs heures) ; elle semble

être plus brève pour les composés monovalents que pour les divalents.

De nombreuses causes semblent influer sur ce temps d'équilibre: lorsqu'on

change la lame de verre les durées nécessaires à l'équilibre sont

modifiées; de même pour une roIDe lame lorsqu'on modifie le traitement

préalable, ou bien si l'on modifie les écarts de concentration entre les

solutions de rinçage. D'une façon générale ces courbes de cinétique nous

ont paru très difficilement reproductibles. Un agitateur magnétique

introduit dans la cellule semble peu influer sur les courbesdÉinétique

l'on constate un abaissement de la durée d'équilibre de 5 à 10 mn en

moyenne. Lorsqu'on procède au rinçage d'une solution S par une

solution S', le point de départ pour S' a tendance à être voisin de la

valeur d'équilibre de S, si bien que la pente des courbes de cinétique

change de signe selon que l'on effectue le renouvellement, par valeur

croissante ou décroissante, de la concentration des solutions (cf. fig.

n° 13 et 14).

Le fait expérimental important de ces courbes nous a paru être

l'établissement plus rapide de l'équilibre pour des concentrations

élevées que pour de faibles concentrations. Cette constatation est

générale et s'applique à tous les électrolytes étudiés ici. Bien qu'elle

puisse paraître paradoxale à première vue, ce fait expérimental peut

fort bien s'expliquer dans le cadre de notre modèle. L'établissement du

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- 82 -

potentiel de membrane ~ô _ G~ est lié à la formation de la double

couche électrique de l'interface. Or la durée de formation de la couche

double totale (avec ses diverses sous-couches) sera d'autant plus brève

que cette double couche comporte peu de doublets électriques ; ceci est

le cas pour des concentrations cl élevées de l'électrolyte dans notre

modèle.

b.~.·.~~

o o o

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~ ..

- 83 -

CON C LUS ION

Dans le présent travail, nous avons étudié les variations du

saut de potentiel total à l'interface verre-solution aqueuse, au moyen

d'une méthode basée sur le principe de la mesure de la d.d.p. de Volta

entre deux phases. La méthode utilisée, qui comporte l'emploi d'un

condensateur dynamique de KELVIN, s'est révélée d'un intérêt certain,

moyennant certaines précautions opératoires inhérentes à tout phénomène

de surface. Elle a permis de mesurer les variations du saut de potentiel

à l'interface au moyen d'une méthode d'opposition, à 2 mV près, avec une

reproductibilité satisfaisante. Le saut de potentiel à l'interface

verre-solution étant une grandeur "non mesurable", seules les variations

de ce potentiel ont été notées et ont fait l'objet d'une tentative

d'interprétation.

La possibilité de mesurer les variations du saut de potentiel à

l'interface solide-solution ouvre de larges perspectives d'investiga-

tion de telles interfaces.

Le verre que nous avons utilisé, lame couvre-objet de m~cros-

cope de très haute résistivité électrique, avait été précédemment étudié

dans notre laboratoire par une autre méthode expérimentale : électro-

phorèse de très fines particules dans diverses solutions aqueuses.

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Nos résultats expérimentaux, en relation avec ces résultats

précédemment obtenus, ont révélé que ce verre avait un comportement

différent de celui auquel on aurait pu s'attendre d'après les théories de

l'électrode-verre. En effet dans les verres à électrodes intervient un

processus d'échange de cations. Pour le verre étudié ici la variation du

saut de potentiel à l'interface en fonction de la concentration des

solutions en contact a un sens de variation opposé à celui de l'électrode

verre. Ceci laisse supposer qu'intervient ici un processus d'échange

d'anions. Pour confirmer expérimentalement cette hypothèse nous avons

fait appel à une loi de LOEB : lorsque l'on met en présence d'un gel de

macroions une solution pouvant y diffuser, seuls les ions de la solution

qui ont un signe opposé à celui des macroions, ont une influence sur le

potentiel de membrane. Or il s'est avéré que seuls les ions négatifs

avaient une influence sur la variation du potentiel d'interface

verre-solution, confirmant ainsi l'existence du processus anionique.

L'interprétation de nos résultats, faite à partir ~e l'hypothèse

de l'existence d'un "gel de verre" à l'interface, et dont la base est

un équilibre de DONNAN entre les deux phases (analogue à la théorie du

potentiel de membrane pour l'électrode de verre), nous a amené à établir

un modèle pour le gel dans lequel le caractère amphotère de la silice

joue un rôle primordial. Pour retrouver le caractère anionique du processus

à partir de ce modèle général, il nous a fallu postuler que la fonction

basique du gel de verre était prépondérante dans les conditions où nos

expériences étaient réalisées : autrement dit le pH. du gel devait êtrel

supérieur à sept. Cette condition semble réalisée d'après des travaux

récents, pour certains silicates.

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Dans le cadre de ce modèle, les calculs ont donné une

concordance avec tous les résultats expérimentaux obtenus. Le rôle

fondamental du traitement acide préalable de la lame de verre a lui

aussi pu être expliqué.

Cependant beaucoup de travail reste à faire pour étayer plus

rigoureusement les hypothèses que nous avons émises. Une étude plus

poussée de la cinétique des réactions devrait être entreprise ainsi que

d'autres travaux sur des verres mieux connus que le nôtre. Il serait

très intéressant de reprendre le modèle général que nous avons avancé,

par notre méthode sur un verre dont on connaîtrait le plus grand nombre

de paramètres physico-chimiques possibles(pH. , les deux constantes~

d'activité, épaisseur du gel, conductance électrique, correction

d'activité du gel, etc ... ).

L'interprétation proposée dans le cadre restreint de nos

expériences peut être sans doute étendue à l'électrode de verre.

Le problème théorique difficile de la correction des erreurs alcalines,

de même que les erreurs aux pH extrêmes pour l'électrode de verre,

pourrait ainsi recevoir une interprétation quelque peu différente des

théories classiques (NICOLSKI, DOLE, EISENMAN ... ) par le rôle que nous

+attribuons aux ions H dans le gel et une confrontation du modèle

proposé ici avec les résultats des verres à électrode pourra faire

l'objet d'un prochain travail.

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Vu fI Pfrt/lis d'lInprllner

\lonrpcllier, le

Le Présidenl de l'Université

des Sciences el Techniques

du Languedoc,

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