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Université Libre de Bruxelles Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire Faculté des Sciences Master en Sciences et Gestion de l’Environnement Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles Mémoire de fin d’études présenté par RUELLE, François en vue de l’obtention du grade académique de Master en Sciences et Gestion de l’Environnement Directeur : M. Walter HECQ Assesseurs : M. Bernard DEPREZ M. Christian FERDINAND M. Michel HUART M. Stéphane VANBEVEREN Année académique : 2007-2008

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Université Libre de Bruxelles

Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire

Faculté des Sciences

Master en Sciences et Gestion de l’Environnement

Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles

Mémoire de fin d’études présenté par RUELLE, François

en vue de l’obtention du grade académique de Master en Sciences et Gestion de l’Environnement

Directeur : M. Walter HECQ Assesseurs : M. Bernard DEPREZ M. Christian FERDINAND M. Michel HUART M. Stéphane VANBEVEREN Année académique : 2007-2008

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RÉSUMÉ Le secteur du bâtiment est un des plus anciens et des plus fondamentaux de notre société. Il emploie un grand nombre de personnes, directement ou indirectement et contribue au développement économique de manière importante. Cependant, alors que le changement climatique s’affirme au travers de rapports de plus en plus nombreux dans le monde, les émissions de gaz à effet de serre rejetés par l’homme ne semblent pas connaître de décroissance, ni même de stabilisation, malgré une conscientisation grandissante.

En Belgique, les bâtiments représentent la première source d’émission de gaz à effet de serre. Le parc de logements belges présente par ailleurs une des plus mauvaises isolations en Europe. Des solutions existent cependant afin de limiter la dépendance des bâtiments aux énergies et de réduire les émissions de gaz à effet de serre induites. Les « maisons passives » font partie de ces solutions.

L’objectif de ce mémoire est de présenter les principes fondamentaux de ce concept, d’évaluer son potentiel et de déterminer les obstacles éventuels à son développement.

Après une brève introduction, le deuxième chapitre parcourt différents concepts d’habitations et en présente les principes et nuances : les maisons « écologiques », « bioclimatiques », « basse-énergie », « passives », à « zéro énergie » et à « énergie positive » sont ainsi abordées, en insistant sur le concept de maison passive et en en présentant les caractéristiques fondamentales.

Le chapitre suivant pose le contexte et les enjeux dans le Monde, en Europe et en Belgique.

Le chapitre 4 situe l’état du développement du standard « maison passive » en Belgique (Wallonie, Flandre et Bruxelles) et propose une estimation grossière des émissions de CO2 évitables dans un parc où les nouveaux logements seraient construits selon ce standard.

Ensuite, le chapitre 5 présente et analyse une enquête menée auprès de particuliers (27 réponses) et de professionnels de la construction (30 réponses) afin de déterminer les obstacles principaux au développement des constructions à (très) basse énergie. Ceux-ci sont répertoriés et rassemblés en 3 catégories principales : les obstacles « communicationnels », « psychologiques » et « pratiques ».

Enfin, le chapitre 6 évoque très brièvement le développement des maisons passives en Allemagne, et le mémoire s’achève par une conclusion et des pistes potentielles d’approfondissement.

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REMERCIEMENTS Merci à M. Walter Hecq, mon directeur de mémoire, pour avoir accepté de superviser ce travail et pour ses commentaires, Merci à tous ceux qui ont passé du temps à répondre à mon enquête, Merci à ma mère pour sa guidance, son soutien et ses précieux conseils, Merci à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont fourni documents, aide et encouragements pour la réalisation de ce travail. Merci particulièrement à Olivier Alexandre, Sophie Bioul, Christian Ferdinand, Adeline Guerriat, Michel Lepropre, Catherine Massart, Sebastian Moreno Vacca, Laurence Navarre et Benoît Quevrin.

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« The more original a discovery, the more obvious it seems afterwards » « Plus une découverte est originale, plus elle semble évidente par la suite »

Arthur Koestler

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TABLE DES MATIÈRES

Table des matières ................................................................................................ viii

Table des figures ..................................................................................................... xi

1 Introduction ...................................................................................................... 1

2 Contexte et Enjeux ........................................................................................... 3

2.1 Monde ........................................................................................................ 3

2.1.1 Kyoto ................................................................................................... 3

2.1.2 Gleneagle, Heiligendamm ................................................................... 5

2.2 Europe ........................................................................................................ 7

2.2.1 La Directive sur la performance énergétique des bâtiments (PEB) ..... 9

2.3 Belgique ................................................................................................... 11

3 Définitions, distinction des terminologies et description ................................. 15

3.1 Introduction .............................................................................................. 15

3.2 Les maisons « écologiques » ................................................................... 16

3.3 Les maisons « bioclimatiques » ............................................................... 20

3.4 Les maisons « basse énergie » ................................................................ 22

3.5 Les maisons « passives » ........................................................................ 24

3.5.1 Définition ............................................................................................ 24

3.5.2 Une obligation de performances ........................................................ 27

3.5.3 Comparaison de la maison passive avec les autres concepts ........... 28

3.5.4 L’effet tunnel sur les coûts ................................................................. 31

3.5.5 Principes de base et illustration schématique .................................... 33

3.5.6 Les différents principes et solutions des maisons passives ............... 35

3.5.6.1 Isolation (murs, toit, sol, fenêtres, portes) ................................... 35

3.5.6.2 Ponts thermiques ........................................................................ 38

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3.5.6.3 Étanchéité à l’air .......................................................................... 39

3.5.6.4 Bonne qualité de l’air intérieur grâce à la VMC ........................... 42

3.5.6.5 Récupération de la chaleur de ventilation, de la chaleur dégagée en interne et des gains solaires passifs ...................................................... 45

3.5.6.6 Chauffage minimal de l’habitation et chauffage de l’eau chaude sanitaire .................................................................................................... 46

3.5.6.7 Appareils électroménagers efficaces et éclairage ....................... 50

3.5.6.8 Energies renouvelables ............................................................... 52

3.5.6.9 Autres techniques et recommandations énergétiquement efficaces .................................................................................................... 53

3.6 Les maisons « zero energy » ................................................................... 56

3.7 Les maisons à énergie positive ................................................................ 59

3.8 Les mesures d’efficacité énergétique et leur priorité ................................ 60

4 Etat du standard « maison passive » en Wallonie, Flandre et Bruxelles, potentiel et émissions de CO2 ............................................................................... 62

4.1 État de développement du standard « maison passive » ......................... 62

4.2 Le potentiel approximatif dans le résidentiel ............................................ 65

4.3 Standard passif et émissions de CO2 ....................................................... 65

4.3.1 Nouvelles constructions ..................................................................... 66

4.3.2 Rénovations ....................................................................................... 68

5 Incitants, obstacles et pistes d’amélioration ................................................... 70

5.1 Incitants .................................................................................................... 70

5.2 Enquête .................................................................................................... 71

5.2.1 Résultats de l’enquête « propriétaires » ............................................ 73

5.2.2 Résultats de l’enquête « professionnels » ......................................... 82

5.3 Obstacles ................................................................................................. 91

5.3.1 Remarques préliminaires ................................................................... 91

5.3.2 Commentaires et pistes d’amélioration .............................................. 92

5.3.2.1 Les obstacles « communicationnels » ......................................... 92

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5.3.2.2 Les obstacles « psychologiques » ............................................... 94

5.3.2.3 Les obstacles « pratiques »......................................................... 95

6 L’allemagne comparée à la Belgique ............................................................. 98

7 conclusions .................................................................................................. 100

7.1 Pour aller plus loin .................................................................................. 103

8 Bibliographie ................................................................................................ 104

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TABLE DES FIGURES

Figure 1 : profil d’évolution des températures de la terre au cours du dernier millénaire ................................................................................................................. 3

Figure 2 : évolution de l’efficacité énergétique des ménages en Europe des 15 depuis 1990 ............................................................................................................. 8

Figure 3 : consommation par ménage ajustée au climat moyen en Europe des 15 9

Figure 4 : pertes d’énergie au travers des murs en Europe .................................. 12

Figure 5 : valeurs U moyennes des éléments de construction (murs, toit, sol) dans des pays européens .............................................................................................. 13

Figures 6, 7 et 8 : exemples de constructions non ou mal isolées photographiées en été 2005 respectivement à Antwerpen, Geel et Bruxelles ................................ 14

Figure 9 : mélange de paille et de terre pour la constitution de murs .................... 16

Figure 10 : exemple de toit végétalisé à Bruxelles ................................................ 17

Figure 11 : exemples de panneaux d’isolation et de cellulose -en avant-plan- ..... 18

Figure 12 : citernes d’eau de pluie dans un chantier près de Floreffe ................... 19

Figure 13 : exemple d’une maison bioclimatique près de Stavelot ........................ 20

Figure 14: stratégie du froid................................................................................... 21

Figure 15 : stratégie du chaud ............................................................................... 21

Figures 16 et 17 : exemple d’une maison basse-énergie (K27) à Gembloux ........ 23

Figure 18 : exemple d’une maison passive récemment construite (non encore certifiée) dans la province du Luxembourg ............................................................ 24

Figures 19 et 20 : comparaison des déperditions thermiques d’un thermos et d’une cafetière ................................................................................................................ 28

Figure 21 : thermographie d’un bâtiment ............................................................... 28

Figure 22 : comparaison maison “classique” et maison passive ........................... 29

Figure 23 : comparaison énergétique de différents types de maisons .................. 30

Figure 24 : coûts en fonction des besoins en énergie ........................................... 32

Figure 25 : illustration du principe d’une maison passive ...................................... 34

Figure 26 : coupe illustrative d’une épaisseur d’isolant dans une maison passive 35

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Figure 27 : exemple de triple vitrage et châssis à hautes performances ............... 37

Figure 28 : comparaison des performances de simple, double et triple vitrages ... 37

Figure 29 : comparaison du ressenti de la température entre du triple vitrage -à gauche- et du double vitrage -à droite- .................................................................. 38

Figures 30 et 31 : thermographies de bâtiments révélant des pertes importantes par ponts thermiques ............................................................................................. 39

Figure 32 : mise en oeuvre de l’étanchéité dans une maison passive .................. 39

Figures 33 et 34 : illustrations de la difficulté de l’étanchéité dans les « détails » de la finition ................................................................................................................ 40

Figure 35 : test de pression différentielle “blower door” ......................................... 40

Figure 36 : Détection des inétanchéités au moyen de fumée ................................ 41

Figures 37 et 38 : exemple d’entrées d’air froid vues par thermographie lors d’un test blower door ..................................................................................................... 42

Figure 39 : exemples de moisissures dans une maison mal ventilée .................... 43

Figure 40 : remplacement d’un filtre à air .............................................................. 44

Figure 41 : principe de la pulsion/extraction d’air d’une VMC ................................ 44

Figure 42 (à gauche) : visualisation schématique de la pulsion/extraction d’air d’une VMC............................................................................................................. 45

Figure 43 (à droite) : exemple de conduites d’aération dans une maison passive à Wijtschate .............................................................................................................. 45

Figure 44 : illustration d’un échangeur à contre-courant ....................................... 46

Figure 45 (à gauche) : rayonnement solaire global sur une surface d’1m², inclinée à 45°, pour une année type moyenne en Belgique..... ........................................... 48

Figure 46 (à droite) : variation des besoins en chaleur pendant l’année (seule l’allure du graphe est ici intéressante à considérer) .............................................. 48

Figure 47 : chaudière à pellets .............................................................................. 49

Figure 48 : illustration d’une pompe à chaleur assurant le chauffage d’une maison classique ............................................................................................................... 50

Figure 49 : consommation des logements wallons par usage, 2005 ..................... 51

Figure 50 : les appareils électroménagers à haute efficacité énergétique sont recommandés dans les maisons passives ............................................................ 51

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles xiii

Figures 51 et 52 : panneaux solaires photovoltaïques montés sur suiveur solaire 52

Figure 53 : énergies renouvelables dans l’habitat ................................................. 52

Figure 54 : exemple d’isolation de gaines de ventilation dans une maison passive à Neufchâteau .......................................................................................................... 53

Figure 55 : température saisonnière d’un sol (limon) à différentes profondeurs .... 54

Figure 56 : évolution de la température à l’entrée et à la sortie d’un puits canadien durant une semaine de janvier .............................................................................. 55

Figure 57 : construction d’un puits canadien ; les gaines de ventilation sont installées dans les tranchées d’une maison en construction près de Floreffe ....... 56

Figure 58 : maison “zero energy” .......................................................................... 57

Figure 59 : évolution des bâtiments zero energy aux Etats-Unis........................... 59

Figure 60 : exemples de bâtiments à énergie positive à Freiburg en Allemagne .. 60

Figure 61 : la priorité dans le choix des investissements d’efficacité énergétique . 61

Figure 62 : répartition régionale des bâtiments passifs certifiés et en projet en date du 31 juillet 2008 ................................................................................................... 62

Figure 63 : pénétration du marché par les maisons passives dans le secteur des nouveaux bâtiments, en 2005 ............................................................................... 64

Figure 64 : répartition sectorielle des émissions de gaz à effet de serre en Belgique (2005) .................................................................................................................... 67

Figure 65 : Evolution du nombre de maisons passives en Allemagne .................. 98

Figure 66 : illustration de la démarche de négawatt : sobriété, efficacité, renouvelables ...................................................................................................... 101

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles xiv

LISTE DES ABRÉVIATIONS

AIE Agence Internationale de l'Energie

CEPHEUS Cost Efficient Passive Houses as European Standards

COP Coefficient de performance

CSTC Centre Scientifique et Technique de la Construction

CWaPE Commisson Wallonne pour l'Energie

DGTRE Direction générale des Technologies, de la Recherche et de l'Energie

DOE Department of Energy

GES Gaz à effet de serre

GIEC Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat

IBGE Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement

ICEDD Institut de Conseil et d'Etudes en Développement Durable

IEA International Energy Agency

IPCC Intergovernmental panel on climate change

LED Light emitting diode

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques

PAC Pompe à chaleur

PEB Performance énergétique des bâtiments

PEH Passive energy houses

PHP Passiefhuis-Platform

PHPP Passivhaus Projektierungs Paket

PIR Polyisocyanurate

PMP Plate-forme Maison Passive

PRG Potentiel de réchauffement global

PUR Polyuréthane

RBC Région de Bruxelles Capitale

RF Région Flamande

RW Région Wallonne

SPF Service public fédéral

VMC Ventilation mécanique contrôlée

ZEB Zero energy buildings

ZEH Zero energy homes

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 1

1 INTRODUCTION

Le changement climatique et ses conséquences pour l’homme et pour la planète sont sans aucun doute l'un des plus grands défis de l'humanité.

Malgré des messages d’alerte lancés par de nombreux scientifiques depuis des dizaines d’années, et même si les populations émettant le plus de gaz à effet de serre par personne semblent lentement prendre conscience des enjeux, l’information reste encore floue, discrète, voire parfois contradictoire ou manipulée.

Les mesures correctives ou préventives sont, quoi qu’il en soit, encore bien marginales.

Malgré le fait que le pétrole soit actuellement en flux tendu sur la planète, et que son cours demeure élevé, l’énergie, dans l’ensemble, est encore relativement abondante et bon marché. Ces deux caractéristiques font qu’elle est largement gaspillée, même si la prise de conscience de sa raréfaction et des conséquences de l’utilisation des énergies fossiles sur le changement climatique percole de plus en plus dans la mentalité des individus les plus consommateurs, c'est-à-dire ceux des pays dits développés.

Si cette prise de conscience grandit au sein de la population et des autorités, les actions concrètes ont cependant du mal à émerger.

Le défi est pourtant de taille, car il s’agit de répondre aux besoins croissants en énergies de la planète et au développement économique des pays les plus pauvres, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre1. Les gaspillages énergétiques, abondants sur la planète, sont un des fléaux à éliminer. En Europe en particulier, les secteurs du bâtiment, des industries et des transports présentent d’importants potentiels de réduction2.

Ce travail s’intéresse au secteur des bâtiments en particulier. Ce dernier est l’objet d’un vaste gisement d’économies potentielles d’énergie, particulièrement en 1 Ce que Jean-Marie Chevalier, professeur à l’Université Paris Dauphine où il dirige le Centre de Géopolitique de l’Énergie, nomme « l’équation de Johannesburg ». 2 La Commission Européenne écrit ceci, à propos des économies d’énergie potentiellement réalisables en Europe (source : http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27064.htm; accédé en juin 2008) :

« La Commission estime que les économies d'énergie les plus importantes concernent les secteurs suivants: bâtiments d'habitation et à usage commercial (tertiaire), avec un potentiel de réduction évalué respectivement à 27 % et 30 %, les industries manufacturières, avec des possibilités d'économies d'environ 25 %, et le secteur des transports, avec une réduction de la consommation estimée à 26 %.

Ces réductions sectorielles de la consommation d'énergie correspondent à des économies globales estimées à 390 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) chaque année, soit 100 milliards d'euros par an d'ici à 2020. Elles permettraient en outre de diminuer les émissions de CO2 de 780 millions de tonnes par an. »

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 2

Belgique. Le simple fait de savoir que les parois des habitats belges sont parmi les moins bien isolées3 en Europe laisse songer à l’ampleur des économies potentiellement réalisables.

Malgré l’apparition de nombreuses actions positives, la grande inertie du secteur du bâtiment freine son évolution. La gestion efficace de l’énergie et les grands défis énergétiques sont bien souvent absents des agendas politiques, ou spoliés par des lobbies industriels.

Les solutions pour réduire le gaspillage énergétique des bâtiments sont pourtant nombreuses, et leur mise en œuvre se montre efficace et avérée dans de nombreux cas pratiques.

Le gaspillage principal se produisant par la transmission de chaleur de l’intérieur du bâtiment vers l’extérieur, l’isolation efficace d’un bâtiment, trop souvent négligée, permet de limiter drastiquement les pertes.

C’est dans ce contexte que les maisons passives prennent toute leur importance. Comme nous le verrons, ce type d’habitat à l’isolation très poussée permet une diminution substantielle des consommations de chauffage, tout en offrant un confort accru. Le plus souvent considéré pour des habitations privées, le concept « passif » s’applique également aux immeubles de logements collectifs ainsi qu’aux immeubles tertiaires (bureaux, écoles, …).

Ce travail a pour objectif de présenter les principes et caractéristiques principales de ce concept, d’évaluer son potentiel en Belgique et de déterminer quels sont les obstacles éventuels à son développement.

Le chapitre 2 pose d’abord le contexte et les enjeux internationaux et nationaux. Le chapitre 3 parcourt différents concepts d’habitations et en présente et illustre les principales nuances et caractéristiques. Les maisons « écologiques », « bioclimatiques », « basse-énergie », « passives », à « zéro énergie » et à « énergie positive » sont ainsi abordées. La partie sur les maisons passives présentera les caractéristiques de ce concept plus en détails. Le chapitre 4 situe l’état du développement du standard « maison passive » en Belgique (Wallonie, Flandre et Bruxelles) et propose une estimation grossière des émissions de CO2 évitables dans un parc où les nouveaux logements seraient construits selon ce standard et les rénovations selon le standard basse énergie, par rapport à des nouvelles constructions et rénovations traditionnelles. Le chapitre 5 s’attache à identifier les obstacles à la construction de bâtiments à haute efficacité. Il présente et analyse une enquête menée à cet effet auprès de particuliers (27 réponses reçues) et de professionnels de la construction (30 réponses reçues). Les obstacles identifiés sont répertoriés et rassemblés en 3 catégories principales : les obstacles « communicationnels », « psychologiques » et « pratiques ». Le chapitre 6 évoque très brièvement la situation des maisons passives en Allemagne.

3 Voir la Figure 5

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 3

2 CONTEXTE ET ENJEUX

2.1 Monde

Depuis toujours, l’homme a consommé de l’énergie. Cette consommation était relativement linéaire et d’origine presque exclusivement renouvelable (biomasse, énergie hydroélectrique, énergie animale, …) jusqu’à la révolution industrielle. C’est durant cette période, marquée par des développements industriels toujours plus énergivores, que l’essor des énergies fossiles (essentiellement le charbon à l’époque) a vu le jour. Leur consommation commença alors à augmenter de façon exponentielle.

2.1.1 Kyoto

Cette consommation se poursuivit aux XIXième et XXième siècles sans grande insouciance jusqu’à la prise de conscience mondiale, avec le premier choc pétrolier de 1973, que les énergies fossiles n’étaient pas inépuisables. Les rejets de gaz à effet de serre et leur conséquence sur le réchauffement climatique commencèrent également à faire parler d’eux, entre autres par les voix d’écologistes et de scientifiques de plus en plus nombreux à attirer l’attention sur les problèmes liés à l’industrialisation de la planète.

Figure 1 : profil d’évolution des températures de l a terre au cours du dernier millénaire (source : GIEC 4)

4 Le GIEC est l’acronyme français de « Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat ». Le terme original, anglais, est IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change). Ce groupe d’experts fut créé en 1988 par l’Organisation Météorologique Mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 4

C’est dans ce contexte que le protocole de Kyoto est né. Entré en vigueur en février 2005 et ratifié par 172 pays, il propose un calendrier de réduction des 6 principaux gaz à effet de serre5 émis par les activités humaines. 38 pays se sont, dans ce cadre, engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de manière absolue de 5,2% d’ici 2008-2012, par rapport à leur niveau de 19906. Cet objectif est réparti différemment pour chacun des 38 pays, en fonction de leurs efforts environnementaux passés et de leurs besoins de développement futurs.

Ces objectifs nationaux, européens ou encore mondiaux, définis dans le cadre du protocole de Kyoto, sont des objectifs réalisables, voire même souvent qualifiés de peu ambitieux. Ils ne constituent en effet qu’une première étape tout à fait modeste par rapport aux efforts qu’il est nécessaire de fournir pour limiter les effets du réchauffement climatique en diminuant les émissions de gaz à effet de serre.

D’après le GIEC, « les émissions de GES doivent culminer puis décroître pour que les concentrations atmosphériques de ces gaz se stabilisent. Plus le niveau de stabilisation visé est bas, plus le pic doit être atteint rapidement »7. Le GIEC a établi de nombreux scénarios évaluant les impacts sur, entre autres, la température moyenne de la terre et la montée du niveau des mers, en fonction des

Le GIEC a pour mission « d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation. Il n’a pas pour mandat d’entreprendre des travaux de recherche ni de suivre l’évolution des variables climatologiques ou d’autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue. »

(source : www.ipcc.ch) 5 « Les engagements de réduction pris dans le contexte du protocole de Kyoto visent un panier de 6 gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), les hydrofluorocarbones (HFC), les hydrocarbures perfluorés (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6). Les émissions nationales rapportées dans les inventaires annuels couvrent ces 6 gaz à effet de serre. Les émissions des différents gaz sont exprimées en « tonnes équivalent-CO2 », en utilisant les valeurs de potentiel de réchauffement global (PRG) des différents gaz. Ces PRG sont fondés sur les effets des gaz à effet de serre sur 100 ans, comparativement à l’effet d’une quantité équivalente de CO2. Ceci permet d’exprimer les émissions des différents gaz à effet de serre dans les mêmes unités, et donc d’apprécier leur contribution relative au total des émissions ». (source : La Commission Nationale Climat, Émissions de gaz à effet de serre en Belgique – Tendances, projections, progrès par rapport à l’objectif de Kyoto (La Commission Nationale Climat, décembre 2007), 6.

(« La Commission nationale Climat est un organisme qui est chargé de l’établissement, l’exécution et le suivi de la politique nationale en matière de climat ainsi que de l’établissement obligatoire de rapports à l’attention des instituts européens et internationaux et qui est composée de représentants du niveau fédéral et des trois régions. » (source : www.climat.be)) 6 GIEC (www.ipcc.ch) 7 GIEC, Bilan 2007 des changements climatiques. Rapport de synthèse. Contribution des groupes de travail I, II et III au quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, Genève, 2007), 20.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 5

quantités de gaz à effet de serre émises. Le scénario de catégorie I prévoit un niveau de concentration de CO2 équivalent de 445 à 490 ppm8 (la concentration actuelle étant d’approximativement 380 ppm de CO2 équivalent), ce qui engendrerait, par rapport aux valeurs d’équilibre atteintes au niveau préindustriel, une augmentation de température de l’ordre de 2,0 à 2,4°C et une augmentation du niveau des mers (due à la seule dilatation thermique) de l’ordre de 0,4 à 1,4m. Ce niveau de concentration nécessiterait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 85% d’ici à 20509. Afin de limiter les effets du changement climatique et de réduire la probabilité de perturbations majeures et irréversibles, le GIEC a recommandé de ne pas dépasser les niveaux de ce scénario.

Se basant sur les recommandations des climatologues, l’Europe s’est prononcée à plusieurs reprises sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Citons ainsi, dans une communication de la Commission de 2007, « L'objectif de l'UE est de limiter la hausse des températures moyennes de la planète à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux de l'ère préindustrielle. Cela limitera les effets du changement climatique et réduira la probabilité de perturbations majeures et irréversibles de l'écosystème planétaire. Le Conseil a relevé qu'il faudrait pour cela maintenir les concentrations atmosphériques de GES bien au-dessous de 550 ppmv équivalent CO2. En stabilisant les concentrations à long terme aux alentours de 450 ppmv équivalent CO2, les chances d'y parvenir sont de 50 %. Pour ce faire, il faudra que les émissions globales de GES atteignent leur niveau maximal avant 2025 pour diminuer ensuite de près de 50 % par rapport à leur niveau de 1990 d'ici à 2050. Le Conseil a convenu que les pays développés devront montrer l'exemple en réduisant leurs émissions de 15 à 30 % d'ici à 2020. Le Parlement européen a proposé de réduire les émissions de CO2 de l'UE de 30 % d'ici à 2020 et de 60 à 80 % d'ici à 2050 »10.

C’est un défi majeur que tous les pays doivent mener, en tête desquels les pays industrialisés, principaux responsables des émissions historiques de gaz à effet de serre.

2.1.2 Gleneagle, Heiligendamm

En juillet 2005 a eu lieu le Sommet du G8 de Gleneagle, en Ecosse. Les huit pays les plus industrialisés de la planète ont souhaité, entre autres, « promouvoir des

8 ppm(v) : part par million (en volume). 380 ppm de CO2 représentent l’équivalent de 380 cm³ de CO2 pour un m³. 9 GIEC, Bilan 2007 des changements climatiques,20. 10 Commission des Communautés Européennes, Communication de la Commission au Conseil, au Parlement Européen, au Comité Économique et Social Européen et au Comité des Régions. Limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius. Route à suivre à l’horizon 2020 et au-delà (Commission des Communautés Européennes, 10.01.2007), 3-4.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 6

bâtiments économes en énergie »11. L’AIE a été sollicitée pour proposer des mesures, entre autres, à cet effet.

Selon l’AIE, le secteur des bâtiments compte pour 40% de la quantité d’énergie utilisée par les pays de l’OCDE, et son potentiel d’économies d’énergie est immense12.

Étant donné les nombreuses possibilités de réduire les besoins énergétiques des bâtiments, le potentiel d’économies d’énergie dans ce secteur pourrait grandement contribuer à une réduction de consommation d’énergie à l’échelle de la société. Les implications d’un tel potentiel de réduction ne devraient pas être sous-estimées, selon l’AIE, étant donné que le champ d’application de l’efficacité énergétique dans les bâtiments est suffisamment grand pour pouvoir influencer la sécurité d’approvisionnement, la préservation du climat et la santé publique, à une échelle nationale et globale13.

En juin 2007, suite à la demande du G8, une liste de 12 mesures d’efficacité énergétique a été présentée par l’AIE au sommet d’Heiligendamm en Allemagne. L’AIE a urgemment recommandé aux pays de renforcer leurs standards d’efficacité énergétique, afin que les coûts totaux des bâtiments soient minimisés sur une période de 30 ans :

« Countries that do not currently have mandatory energy efficiency standards for new buildings in Building Codes should urgently set, enforce and regularly update such standards. Those countries that currently have mandatory energy efficiency standards for new buildings should significantly strengthen those standards. Energy efficiency standards for new buildings should be set by national or state government and should aim to minimise total costs over a 30-year lifetime. »14

L’AIE a également encouragé la construction de bâtiments passifs et à « zéro énergie », et a demandé aux gouvernements de définir des objectifs de parts de marché de ces bâtiments pour 2020 :

« Countries should support and encourage the construction of buildings with very low or no net energy consumption (Passive Energy Houses and Zero Energy Buildings) and ensure that these buildings are commonly available in the market. Governments should set objectives for PEH and ZEB market share of all new construction by 2020. Passive Energy Houses or Zero Energy Buildings should be

11 plan d’action de Gleneagles sur le changement climatique, l’énergie propre et le développement durable (consultable sur www.g8.gov.uk, accédé en juin 2008) 12 International Energy Agency, IEA energy efficiency policy recommendations to the G8 2007 summit, Heiligendamm (International Energy Agency, June 2007), p4. 13 Jens Laustens, Energy efficiency requirements in building codes, energy efficiency policies for new buildings (International Energy Agency, mars 2008, accédé en juin 2008); disponible sur www.iea.org/Textbase/Publications/free_new_Desc.asp?PUBS_ID=2042; Internet, 10. 14 International Energy Agency, IEA energy efficiency policy recommendations to the G8 2007 summit, Heiligendamm, p5.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 7

used as benchmark for energy efficiency standards in future updates of building regulations. »15

Le G8 a pris ces recommandations en compte dans le 67ième point de sa déclaration :

« (…) we will (…), work to increase energy efficiency in the building sector, and to reach a considerable expansion of renewable energies in this area. To this end we will consider the role of nationally determined targets in sustainable buildings and their importance for energy efficiency in the medium to long term. We will actively support the energy efficient technologies and the use of renewable energies by employing market mechanisms, promotion instruments and framework legislation, as well as through public-private-partnership initiatives to move towards low or zero-energy buildings. Instruments to this end include consumer information such as energy performance certificates (“building passports”) and individual energy standards – which also consider renewable energies - for new buildings, modernisation or household equipment. »16

2.2 Europe

L’Europe (Europe des 15 ainsi que la Bulgarie, la République Tchèque, l’Estonie, la Lettonie, le Liechtenstein, la Lituanie, Monaco, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Suisse) s’est affichée leader en matière d’objectifs de réduction dans le cadre du protocole de Kyoto. Son objectif total de réduction y est de 8%17, répartis différemment entre chacun des pays. L’Europe « souhaite que le débat international sur le changement climatique se poursuive et milite pour faire adopter l’ambitieux projet d’abaisser de 30% les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2020 »18.

Le secteur du bâtiment (ménages), en 2006, représente près de 26% de la demande totale d’énergie en Europe19. Ce secteur représente dès lors un immense gisement de réductions potentielles d’énergie.

15 idem 16 G8 Summit 2007 Heiligendamm, Growth and responsibility in the world economy. Summit declaration (G8 Summit, 7 June 2007, accédé en juin 2008); disponible sur www.g-8.de/Content/EN/Artikel/__g8-summit/anlagen/2007-06-07-gipfeldokument-wirtschaft-eng,property=publicationFile.pdf, Internet, 22. 17 www.ipcc.ch 18 Vu sur le site de la Commission européenne en juillet 2008 : http://ec.europa.eu/climateaction/eu_action/index_fr.htm 19 Ce pourcentage est calculé à partir des chiffres bruts fournis sur Eurostat (Indicateurs de développement durable, thème 2 : consommation et production durable, item 11 « Consommation finale d’énergie par secteur », disponible sur http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page?_pageid=1998,66119021,1998_66391726&_dad=portal&_schema=PORTAL#THEME2, accédé en juin 2008) :

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 8

Cependant, il est également un de ceux qui présentent la plus forte inertie d’évolution. Un bâtiment est en effet souvent construit pour une longue durée, à laquelle le taux d’évolution technologique dans ce secteur est corrélé. Les changements prennent donc du temps. Des bâtiments inefficaces construits aujourd’hui devront être supportés pendant des dizaines d’années. Un constat est d’ailleurs clair : de nombreux bâtiments existant aujourd’hui datent encore d’avant la dernière guerre mondiale, alors que les normes en matière d’isolation des logements étaient pratiquement inexistantes.

La Figure 4 illustre l’évolution de l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels depuis 1990 dans l’Europe des 15. Une amélioration de presque 10% y est constatée. C’est un progrès notoire, mais la situation initiale étant assez mauvaise, des efforts importants restent à fournir.

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Figure 2 : évolution de l’efficacité énergétique de s ménages en Europe des 15 depuis 1990 (source : PHP et SPF Economie, 07/09-Symposium. Nationale ontwikkelingen : fiscale aftrek

voor passiefhuizen (Présentation du symposium de septembre 2007))

De plus, et malgré l’amélioration de l’efficacité énergétique des habitations résidentielles depuis 1990, la consommation totale des ménages n’a pas connu de baisse sensible. La Figure 3 illustre une légère baisse pour 5 pays de l’Europe des

1 176 120 ktep de consommation finale énergétique dans l’Europe des 27 en 2006, dont :

- 304 372 pour les ménages (25,9%)

- 324 270 pour l’industrie (27,6%)

- 370 304 pour les transports (31,5%)

- 28 742 pour l’agriculture (2,4%)

- 134 058 pour les services (11,4%)

- 14 351 pour le reste (1,2%)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 9

15 entre 1990 et 2002, tandis que la consommation de 9 autres pays a augmenté sur la même période.

Ceci est imputable à de multiples raisons, dont l’augmentation du nombre d’équipements consommateurs dans les ménages (télévisions, ordinateurs, sèche-linges, …), l’augmentation de la température de confort intérieure des logements (en hiver), la démocratisation des appareils de climatisation (en été), l’augmentation des ménages monoparentaux, …

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Figure 3 : consommation par ménage ajustée au clima t moyen en Europe des 15 (source : PHP et SPF Economie, 07/09-Symposium. Nat ionale ontwikkelingen : fiscale aftrek

voor passiefhuizen (Présentation du symposium de se ptembre 2007))

L’Europe manifeste un intérêt grandissant pour l’efficacité énergétique. Son plan d’action20 reprend de nombreuses mesures, même si on peut parfois leur reprocher de ne pas être assez ambitieuses, ou de ne pas proposer d’objectifs intermédiaires chiffrés précédant les objectifs annoncés à moyen terme.

2.2.1 La Directive sur la performance énergétique d es bâtiments (PEB)

La directive sur la performance énergétique des bâtiments, plus connue sous ses initiales « PEB », est une directive européenne arrêtée le 16 décembre 2002 par le Parlement Européen et le Conseil de l’Union Européenne.

Elle a pour objectif de « promouvoir l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments dans la Communauté, compte tenu des conditions climatiques

20 disponible sur http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27064.htm, accédé en juillet 2008

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 10

extérieures et des particularités locales, ainsi que des exigences en matière de climat intérieur et du rapport coût-efficacité »21.

Elle « fixe des exigences en ce qui concerne :

a) Le cadre général d’une méthode de calcul de la performance énergétique intégrée des bâtiments ;

b) L’application d’exigences minimales en matière de performance énergétique aux bâtiments neufs ;

c) L’application d’exigences minimales en matière de performance énergétique aux bâtiments existants de grande taille lorsque ces derniers font l’objet de travaux de rénovation importants ;

d) La certification de la performance énergétique des bâtiments ; et

e) L’inspection régulière des chaudières et des systèmes de climatisation dans les bâtiments ainsi que l’évaluation de l’installation de chauffage lorsqu’elle comporte des chaudières de plus de 15 ans. »22

En Région wallonne, le Parlement wallon a voté le décret sur la performance énergétique des bâtiments qui transpose partiellement cette directive. Certains aspects seront traités séparément. Le décret n’entrera en vigueur qu’à l’adoption des arrêtés d’exécution. En juillet 2008, ils n’ont pas encore été adoptés.

D’autres directives européennes sur l’efficacité énergétique des bâtiments existent et ont également un impact considérable. Citons ainsi la « Directive 2005/32/CE du Parlement Européen et du Conseil du 6 juillet 2005 établissant un cadre pour la fixation d'exigences en matière d'écoconception applicables aux produits consommateurs d'énergie et modifiant la directive 92/42/CEE du Conseil et les directives 96/57/CE et 2000/55/CE du Parlement européen et du Conseil »23 qui vise l’efficacité énergétique de produits et équipements, ou encore la « Directive 2006/32/CE du Parlement Européen et du Conseil du 5 avril 2006 relative à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux services énergétiques et abrogeant la directive 93/76/CEE du Conseil »24 qui est une directive cadre concernant la fixation d’exigences environnementales pour les équipements consommant de l’énergie.

21 Parlement Européen et Conseil, Directive 2002/91/CE du Parlement Européen et du Conseil du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments, (Journal officiel des Communautés européennes, 4.1.2003), L1/67. 22 idem 23 Journal officiel de l’Union européenne du 22.7.2005, p.L191/29 24 Journal officiel de l’Union européenne du 27.4.2006, p.L114/64

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 11

2.3 Belgique

Dans le cadre du protocole de Kyoto, les engagements de la Belgique correspondent à une réduction de 7,5% des émissions de gaz à effet de serre25 (exprimées en tonnes de CO2 équivalent) à l’échéance 2008-2012, par rapport au niveau de référence des émissions de 1990.

Ce dernier, « dans le contexte du Protocole de Kyoto, est calculé sur base des émissions de l’année 1990 pour les émissions de CO2, CH4, N2O, et de l’année 1995 pour les émissions de gaz fluorés (HFC, PFC, SF6) »

26, ceci étant autorisé par le protocole de Kyoto. Il est de 146,9 millions de tonnes de CO2 équivalent27.

L’objectif de réduction belge de 7,5% représente dès lors 11,0175 millions de tonnes de CO2 équivalent.

L’accord du comité de concertation sur la répartition des charges nationales a été négocié en 2004 entre l’état fédéral et les trois régions. L’objectif national y a fait l’objet d’un accord de partage. Les objectifs de chacune des régions, exprimés en pourcentage par rapport à l’année de référence, sont les suivants28 :

• Wallonie : -7,5%

• Flandre : -5,2%

• Bruxelles : +3,475%

Les régions sont tenues de déployer les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs respectifs qui leur sont assignés. Les droits d’émissions accordés à chacune des régions étant supérieurs (ou égal pour la Wallonie) aux droits d’émission accordés à la Belgique, l’excédent sera compensé par l’état fédéral qui s’est engagé à acquérir des droits d’émission supplémentaires29.

25 La Commission Nationale Climat, Émissions de gaz à effet de serre en Belgique – Tendances, projections, progrès par rapport à l’objectif de Kyoto, 7 26 Idem, p13 27 Idem, p13 28 idem, p7 29 Recours aux mécanismes de flexibilité prévus par le protocole de Kyoto

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 12

En 2005, le secteur résidentiel représentait 36,7% de la consommation d’énergie finale du pays30. Cette valeur est supérieure à la moyenne européenne (voir §2.2) et reflète la mauvaise efficacité des bâtiments belges.

La Figure 3 (voir ci-dessus) illustrait d’ailleurs que la consommation d’énergie par logement en Belgique est une des plus élevée de l’Union. Hélas, l’évolution de cette situation vue au travers de l’efficacité des logements belges ne semble guère s’améliorer comme le montrait la Figure 2. La Belgique possède en effet un niveau d’isolation similaire aux pays du sud de l’Europe (Portugal, Grèce)31 mais avec bien entendu son propre climat tempéré. Il en résulte dès lors que les pertes d’énergie par les murs de ses bâtiments sont parmi les plus importants en Europe. La Figure 4 illustre les pertes d’énergie par mètre carré et par an dans les pays européens.

Figure 4 : pertes d’énergie au travers des murs en Europe (source : Passiefhuis-Platform vzw)

La Figure 5 illustre le même concept au travers du coefficient U32 moyen des éléments de construction des bâtiments dans quelques pays européens. Le 30 SPF Economie, PME, classes moyennes et énergie, disponible sur www.statbel.fgov.be/figures/d64_fr.asp#1, accédé en juin 2008; les autres secteurs, Industrie, Transport et Consommations non énergétiques représentant quant à eux respectivement 28,6%, 23,9% et 10,8%. 31 Selon une étude de l’Association européenne des fabricants de laine minérale (disponible sur http://www.eurima.org/index.php?page=insulation-thickness, accédé en mai 2008) 32 Le coefficient de transmission thermique « U » (ou anciennement « k ») d’une paroi est défini ainsi par Architecture et Climat et la DGTRE (source : http://energie.wallonie.be/energieplus/CDRom/toitureplate/theorie/tptheochalparoi.htm, accédé en juin 2008) :

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 13

constat est identique, avec le coefficient de pertes belge le plus élevé du graphique.

Figure 5 : valeurs U moyennes des éléments de const ruction (murs, toit, sol) dans des pays européens

(source : Isolta Strom and Chiel Boostra, Passive House Solutions (Promotion of European Passive Houses, 23.05.2005, accédé en juin 2008) ; disponible sur

www.europeanpassivehouses.org; Internet, p14)

La conclusion est donc claire : l’efficacité énergétique des bâtiments belges doit impérativement s’améliorer. Les raisons en sont multiples : atteinte des objectifs de Kyoto, rattrapage du niveau moyen européen, investissements moindres dans les capacités de production d’énergie, réduction des émissions de CO2 et de la pollution, … Il s’agit également d’anticiper la raréfaction des énergies fossiles et de réduire la dépendance de nos bâtiments à l’égard des énergies fossiles.

Mais c’est aussi la logique économique qui nous amène à cette conclusion. Le gaspillage énergétique ne rapporte, à long terme, à personne. Les bâtiments efficaces étant ceux qui coûtent le moins sur leur durée de vie entière, la logique voudrait que l’on se tourne vers ceux là en premier. On cherchera à comprendre dans le chapitre 5 pourquoi la réalité est cependant différente. Le chapitre suivant

« Le coefficient de transmission thermique d’une paroi est la quantité de chaleur traversant cette paroi en régime permanent, par unité de temps, par unité de surface et par unité de différence de température entre les ambiances situées de part et d’autre de la paroi.

Le coefficient de transmission thermique est l’inverse de la résistance thermique totale (RT) de la paroi. U (ou k) s’exprime en W/m².K.

Plus sa valeur est faible et plus la construction sera isolée. »

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 14

présente au préalable différentes alternatives aux maisons traditionnellement construites. Des situations comme celles rencontrées aux constructions traditionnelles des Figures 6, 7 et 8 ne profitent en effet à personne et sont à proscrire.

Figures 6, 7 et 8 : exemples de constructions non o u mal isolées photographiées en été 2005 respectivement à Antwerpen, Geel et Bruxelles

(source : Erwin Mlecnik, Passiefhuizen : energiebes paringspotentieel en klimaatkans voor de bouwsector (Benelux Passiefhuis-symposium 2005, 21 oktober 2005)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 15

3 DÉFINITIONS, DISTINCTION DES TERMINOLOGIES ET DESCRIPTION

3.1 Introduction

L’usage du terme « passif » s’est fortement répandu ces dernières années au sein de la population et dans la littérature.

Alors que d’un point de vue légal (tout au moins en ce qui concerne l’octroi de primes visées à cet effet), l’appellation « maison passive » répond à des conditions précises (voir §3.5), l’usage populaire du terme semble s’être dirigé vers une connotation moins « stricte ».

De nombreuses sources (particuliers, ou articles parus dans la littérature) font ainsi référence au terme « maison passive », ou maison « presque » passive, par le simple fait que l’habitation dont ils parlent est correctement isolée ou bénéficie d’une exposition généreuse aux apports solaires gratuits. On est bien entendu loin des conditions nécessaires à l’atteinte du standard reconnu.

Cet amalgame vient probablement de la profusion de concepts couramment rencontrés actuellement, ayant tous pour point commun une vision différente de l’habitat traditionnel, plus sain et énergétiquement plus sobre.

Les chapitres suivants aborderont quelques-uns de ces concepts, sans rentrer dans les détails. On traitera ainsi, par ordre décroissant de consommation d’énergie, des

• maisons à « basse énergie » (§3.4),

• maisons « passives » (§3.5, ce chapitre sera abordé plus en profondeur et présentera les grands principes, sans toutefois entrer dans des détails de conception architecturale),

• maisons « zero energy » (§3.6),

• maisons à « énergie positive » (§3.7).

Deux autres concepts couramment rencontrés, mais qui peuvent difficilement se classer dans la liste établie ci-avant, seront également évoqués.

Il s’agit d’une part, des maisons « écologiques » (§3.2) et d’autre part, des maisons « bioclimatiques » (§3.3). A noter que les termes maisons « éco-biologiques », « bio-écologiques », … se rencontrent également. D’où la confusion régnant sur ce sujet, d’autant plus que les frontières entre ces différents concepts se recouvrent le plus souvent.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 16

Le point commun de tous ces concepts

Ces habitats ont tous pour point commun de présenter des alternatives intéressantes aux habitats traditionnels :

Ils peuvent engendrer un confort plus important pour leurs occupants et éviter des consommations importantes d’énergie par l’usage de technologies plus efficaces. De plus, ils peuvent mettre en œuvre des matériaux plus naturels et moins émetteurs de substances toxiques pour la santé, celle-ci étant dès lors préservée.

Ce dernier paramètre n’est pas à négliger, et la profusion d’informations disponibles sur internet concernant l’état de la pollution intérieure des bâtiments témoigne de l’importance croissante accordée à ce sujet, la santé pouvant en être largement affectée (allergies, infections des muqueuses, affections pulmonaires, …). Une ventilation efficace a donc un rôle primordial.

Dans l’ensemble, la qualité de vie de ces habitats s’en voit considérablement améliorée. On comprend dès lors leur succès grandissant auprès des populations sensibilisées.

3.2 Les maisons « écologiques »

Le terme « écologique » est assez général et ne semble pas relever d’une définition stricte, ni de recommandation de performances. Cette appellation peut regrouper différents concepts.

Une des considérations clef d’une maison « écologique » est d’utiliser des matériaux respectueux de l’environnement. On entend par là des matériaux minimisant les impacts dus à leur fabrication, des matériaux recyclables, naturels, de production locale pour éviter l’énergie due à leur transport, etc. Leur utilisation rime avec un confort accru, en tous cas au moins en ce qui concerne la qualité de l’air intérieur (présence de polluants intérieurs en moindre quantité).

Figure 9 : mélange de paille et de terre pour la co nstitution de murs

(source : Passeurs d’Energie asbl 33)

33 « Les Passeurs d’Energie » (www.passeursdenergie.be) est une asbl qui propose à des personnes ayant investi dans des technologies d’utilisation rationnelle de l’énergie de partager leur expérience. Certaines des illustrations de ce travail proviennent de leur site internet.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 17

Cependant, la solution idéale n’existe pas. Chaque cas est unique et adapté aux situations particulières de l’habitat et au gré de son (ses) occupant(s).

La provenance naturelle des matériaux n’est pas l’unique critère de sélection, leur gestion entre également en ligne de compte. Ainsi, leur provenance, leur acheminement vers l’habitat, leur utilisation et la technique avec laquelle ils seront mis en œuvre, leur élimination, la gestion des déchets qu’ils produisent et leur recyclage, tous ces paramètres sont pris en considération (et également repris sous le terme « énergie grise »34).

Quelques exemples de matériaux dits « écologiques »

Pour les habitats à toiture plate, la solution écologique souvent préconisée est de végétaliser le toit. L’épaisseur de terre retient bien la chaleur et les matériaux utilisés garantissent une étanchéité à long terme.

Figure 10 : exemple de toit végétalisé à Bruxelles (source : Passeurs d’Energie asbl)

34 « L’énergie grise est la quantité d’énergie nécessaire à la production et à la fabrication des matériaux ou produits industriels. En théorie, un bilan d’énergie grise additionne l’énergie dépensée lors

- de la conception du produit ou du service,

- de l’extraction et du transport des matières premières,

- de la transformation des matières premières et de la fabrication du produit ou lors de la préparation du service,

- de la commercialisation du produit ou du service,

- de l’usage ou de la mise en œuvre du produit ou lors de la fourniture du service,

- du recyclage du produit. »

(source : encyclopédie Wikipédia, disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_grise; accédé en mai 2008)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 18

Lorsque cette solution n’est pas réalisable, les alternatives sont d’utiliser des tuiles en terre cuite, des ardoises naturelles schisteuses ou encore des planchettes de bois, appelées « tavaillons », clouées sur une ossature.

En ce qui concerne l’isolation, les matériaux isolants à base végétale sont recommandés. Citons la laine de chanvre, le chanvre en vrac, les panneaux en fibres de bois, le lin, la laine de mouton, les fibres de coco, le liège, … Notons également les différentes utilisations de la cellulose, comme la gypse renforcée de fibres de cellulose, les panneaux rigides en cellulose recyclée et fibres végétales, la cellulose « soufflée », … Ces matériaux à base de cellulose sont intéressants en ce sens qu’ils peuvent être fabriqués à partir de journaux recyclés dont le papier est moulu et découpé en lamelles puis mélangé à des sels de bore pour le protéger contre ses ennemis naturels : le feu et les insectes.

Figure 11 : exemples de panneaux d’isolation et de cellulose -en avant-plan- (source : Passeurs d’Energie asbl)

Bien d’autres équipements peuvent encore se retrouver sous le vocable « maisons écologiques », et l’objet de ce travail n’est pas de les répertorier tous. Citons-en encore parmi les principaux : les citernes de récupération d’eau de pluie (voir Figure 12), les toilettes sèches, les interrupteurs de champs électriques (« biorupteurs »), les peintures à base de produits naturels, les enduits à base de terre crue (voir exemple en arrière-plan de la Figure 11 avec une première couche à base d’argile), etc. Les énergies renouvelables sont abondamment rencontrées également, et nous aurons l’occasion d’y revenir plus loin.

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Figure 12 : citernes d’eau de pluie dans un chantie r près de Floreffe (source : Passeurs d’Energie asbl)

A noter que Nature et Progrès Belgique propose une « charte de l’Écobioconstruction », dans laquelle bon nombre des critères cités ci-dessus sont évoqués. On y retrouve par ailleurs les « valeurs fondamentales de l’écobioconstruction :

• Respect de l’homme et de l’environnement,

• Importance de la notion de temps : les générations futures sont une donnée primordiale,

• Conformité à la notion de Développement Durable et aux trois dimensions conjointes : sociale, environnementale et économique. »35

L’emploi de matériaux sains, écologiques et socialement abordables est aussi explicité.

Enfin, des critères d’accès à l’information géologique, d’intégration urbanistique du logement, de conception architecturale, … sont également proposés.

35 Nature et progrès Belgique ; disponible sur www.natpro.be/charte_habitat.html; accédé en avril 2008

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 20

3.3 Les maisons « bioclimatiques »

Les maisons bioclimatiques relèvent d’un concept architectural qui exploite au mieux les possibilités offertes par le climat.

« L’habitat bioclimatique désigne un bâtiment dans lequel l’architecte profite au maximum des apports solaires, de l’orientation du bâtiment, des éléments architecturaux ou végétaux (ombrages, limitation des réflexions…), dans le but de réduire les besoins en chauffage et en climatisation. »36

Figure 13 : exemple d’une maison bioclimatique près de Stavelot (source : Passeurs d’Energie asbl)

Les principes fondamentaux de l’architecture bioclimatique sont de capter, diffuser et conserver la chaleur en hiver (« stratégie du chaud ») et de protéger, minimiser les apports et dissiper l’énergie en été (« stratégie du froid »).

L’orientation du bâtiment est primordiale. Ainsi, il convient que la façade sud soit largement pourvue de surfaces vitrées.

En été, ces ouvertures seront protégées par des avancées de toiture, de la végétation caduque ou des volets (voir Figure 14). On privilégiera la ventilation pour dissiper la chaleur excédentaire (par exemple en profitant de la température plus clémente de la nuit pour rafraîchir l’habitat ou encore par l’usage d’un puits canadien, voir §3.5.6.9).

36 Réactif n°56 – Région wallonne - Juillet/Août/Sept embre 2008, p6

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 21

Par ailleurs, on essaiera de minimiser les apports internes (priorité à l’éclairage naturel par exemple).

Figure 14: stratégie du froid (source : A. De Herde, A. Evrard, Architecture et C limat, « Béton et utilisation rationnelle de

l’énergie, » FEBELCEM, Bulletin n°35 (juin 2005) :18.)

En hiver, le soleil bas sur l’horizon frappera les ouvertures avec un faible rayon d’incidence, pénétrant plus facilement dans l’habitat (voir Figure 15). La végétation ayant perdu ses feuilles laissera entrer la lumière. Des matériaux à forte inertie (dalles de sol, chapes en béton, murs intérieurs exposés au soleil, …) capteront ces rayons lumineux durant la journée, les stockeront et diffuseront durant la nuit la chaleur accumulée.

Figure 15 : stratégie du chaud (source : FEBELCEM, Bulletin n°35 :18.)

La notion de forte inertie est importante, car c’est grâce à elle que la température extérieure variable sera temporisée. Les murs, dalles de sol, chapes en béton et autres éléments denses et à forte capacité calorifique joueront ainsi le rôle d’un tampon qui permettra de réduire les écarts de température intérieure et de conférer une plus grande stabilité à cette dernière.

La façade nord ne comportera pas ou peu d’ouverture.

Les ouvertures des façades est et ouest seront de taille modérée.

Une autre caractéristique importante de l’architecture bioclimatique est l’organisation des pièces dans l’habitat. Les pièces de vie seront ainsi placées

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 22

plutôt du côté sud. Du côté nord, on prévoira les pièces nécessitant peu de lumière (garage, buanderie, wc, etc).

Le bioclimatisme reprend donc un ensemble de recommandations, mais ne formule aucune exigence de performances particulières.

3.4 Les maisons « basse énergie »

Le terme bâtiment « basse énergie » est en général utilisé pour désigner un bâtiment dont les performances énergétiques sont supérieures à celles d’une nouvelle construction ou à celles des exigences légales, et qui aura dès lors une consommation énergétique faible comparée aux bâtiments standards37.

Ce concept peut évoluer dans le temps, dès lors que les exigences légales deviennent plus strictes ou que les performances énergétiques des nouvelles constructions tendent à s’améliorer. Par ailleurs, un bâtiment « basse énergie » dans un pays pourrait bien être un bâtiment peu efficace dans un autre dont les exigences en matière de performances énergétiques seraient supérieures.

En Belgique, seules les conditions relatives aux primes octroyées pour des bâtiments basse énergie définissent le concept. A Bruxelles par exemple, l’habitation basse énergie répond à un standard correspondant à une consommation pour le chauffage inférieure à 60 kWh/m².an38.

Les bâtiments « basse énergie » mettent en œuvre des techniques d’isolation et de ventilation efficaces, mais pas aussi poussées que dans le cas du passif.

Souvent en rénovation, la prise en compte du bâti existant, de la préservation du cachet original du bâtiment et des contraintes techniques ne permet pas l’implémentation des mesures permettant d’atteindre les performances du passif, et seule la rénovation basse énergie est possible.

37 Jens Laustens, Energy efficiency requirements in building codes, energy efficiency policies for new buildings, 65. 38 IBGE (disponible sur www.ibgebim.be/uploadedFiles/Contenu_du_site/Particuliers/01_Gestes/09_Mes_primes_à_l_environnement/01_Les_primes_énergie_2007/PE08_PRIME_07_FR.pdf?langtype=2060; accédé en juin 2008)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 23

Les constructions « basse énergie » font appel à des techniques plus strictes que celles des constructions conventionnelles, mais moins que celles des maisons passives :

• isolation importante, double ou triple vitrage,

• étanchéité de l’enveloppe importante, mais sans obligation d’atteinte de performance spécifique,

• ponts thermiques évités autant que possible mais tolérés,

• nécessité d’un système de chauffage conventionnel,

• maintien de la possibilité de la ventilation naturelle sous certaines conditions (notamment, que l’étanchéité du bâtiment la permette)

Figures 16 et 17 : exemple d’une maison basse-énerg ie (K27 39) à Gembloux (source : Passeurs d’Energie asbl)

39 Le niveau K est ainsi défini par Adeline Guerriat : « Le niveau global d’isolation thermique (niveau K) caractérise la qualité thermique de l’enveloppe du bâtiment. Plus le K est faible, plus le bâtiment est isolé. Il globalise les déperditions par transmission au travers des parois constituant l’enveloppe du bâtiment en tenant compte de la compacité de celui-ci. Ce niveau d’isolation thermique se calcule selon la norme NBN B62-301. Le détail du calcul doit être annexé à la demande de permis d’urbanisme pour un logement neuf » (source : Adeline Guerriat, La maison passive – Introduction pour les architectes et les futurs maîtres d’ouvrage (Ed. PHP & La Cambre Architecture, 2005), 20)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 24

3.5 Les maisons « passives »

L’idée de « maison passive » est attribuée au Professeur Wolfgang Feist de l’institut Habitat et environnement de Darmstadt (Allemagne). Elle a été élaborée à la fin des années 1980 en collaboration avec le Professeur Bo Adamson de l’université de Lund (Suède). La ville de Darmstadt manifesta son intérêt pour accueillir les premières maisons expérimentales et les 4 premiers logements furent habités en 199140.

3.5.1 Définition

« Une maison passive est un bâtiment avec un climat intérieur agréable en hiver comme en été sans installation de chauffage ou de refroidissement conventionnelle »41.

Cela est rendu possible par la réduction drastique des besoins en énergie de chauffage, réalisée essentiellement par des mesures architecturales et constructives.

Figure 18 : exemple d’une maison passive récemment construite (non encore certifiée 42) dans la province du Luxembourg

(source : Passeurs d’Energie asbl)

40 Adeline Guerriat, La maison passive – Introduction pour les architectes et les futurs maîtres d’ouvrage, 36 et Daniel Quenard, « Le bâtiment à énergie positive », La Recherche – ville et mobilités durables n°398 (juin 2006) : 47 41 Site internet de la Plate-forme Maison Passive asbl (www.maisonpassive.be).

La Plate-forme Maison Passive (PMP), et son équivalent en Région Flamande, la Passiefhuis-Platform (PHP), sont des associations sans but lucratif, indépendantes et neutres. Leur objectif est de stimuler la réalisation de bâtiments à très faible besoin en énergie, basée sur le concept de la maison passive. Elles sont également les organismes certificateurs partenaires des régions, la certification étant nécessaire à l’obtention des primes et de la déduction fiscale. Cette démarche de certification est donc adoptée par le propriétaire sur une base volontaire (et motivée par la réception des avantages en découlant). 42 En Belgique, pour pouvoir officiellement s’appeler « maison passive », une maison doit recevoir une certification, délivrée par la PMP ou la PHP.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 25

La maison passive est définie entre autres par des critères relatifs à sa consommation d’énergie, celle-ci étant essentiellement liée à l’isolation et à l’étanchéité à l’air du bâtiment43 :

1. Demande spécifique pour le chauffage et le refro idissement

� < 15kWh/m².an44

La demande spécifique (c’est-à-dire exprimée par mètre carré) totale pour le chauffage et le refroidissement du bâtiment doit être inférieure à 15 kilowattheures par mètre carré et par an. Il ne faut pas confondre demande et consommation, la demande étant le besoin calorifique net, tandis que la consommation est la quantité d’énergie nécessaire pour produire cette demande. La demande est égale à la consommation multipliée par le rendement de l’unité de production de chaleur. Cela signifie qu’une habitation passive de 100m² devra avoir une demande annuelle de moins de 1500 kWh pour se chauffer (et se refroidir). En considérant une unité de production de chaleur au rendement de 90%, cette quantité d’énergie

43 N.B. : Les différentes primes et incitants financiers en faveur des maisons passives faisant l’objet d’un autre mémoire en cours de rédaction à l’IGEAT par Mlle Magdalena Malek, ils n’ont pas été développés plus avant dans ce travail.

Pour présenter un exemple cependant, les conditions exactes nécessaires à l’obtention de la PRIME « maison passive » en région wallonne sont les suivantes (source : Moniteur Belge du 19/02/2008, Arrêté ministériel relatif aux modalités et à la procédure d’octroi des primes visant à favoriser l’utilisation rationnelle de l’énergie, 10415) :

« Art. 11 .

Une prime de 6.500 euros est octroyée pour la construction d’une maison unifamiliale répondant aux critères « maison passive », lorsque:

1° la perméabilité à l’air du bâtiment est testée a u moyen de la méthode de pressurisation par ventilateur, et le taux de renouvellement d’air doit être de n50 < 0,6 h-1 conformément à la norme NBN EN 13829;

2° la maison unifamiliale est équipée d’une ventila tion de type « système de ventilation mécanique contrôlée D » avec récupération de chaleur au moyen d’un échangeur de chaleur à contre-courant, répondant aux critères suivants:

a) l’ensemble du système de ventilation installé doit répondre aux exigences de la norme NBN D 50 001;

b) l’échangeur thermique doit avoir un rendement minimum de 85 % suivant la norme NBN EN 308;

c) l’installateur doit mesurer, in situ, les débits en sortie et en entrée des différentes bouches de ventilation afin d’assurer le réglage adéquat de l’installation;

d) la demande annuelle en chauffage et en refroidissement est inférieure à 15 kWh/m² par an calculé suivant la procédure PHPP (Passivhaus Projektierungs Paket) en vigueur six mois avant l’introduction de la demande de permis d’urbanisme. » 44 Plate-forme Maison Passive asbl (www.maisonpassive.be)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 26

correspond approximativement à 167 litres de mazout ou encore 167 m³ de gaz naturel.

Etant donné que ces besoins sont très réduits (et représentent un apport d’énergie équivalent de 10W/m² maximum, lors de périodes particulièrement froides), ils peuvent être apportés par le système de ventilation forcée (VMC pour Ventilation Mécanique Contrôlée), indispensable pour les maisons passives (voir §3.5.6.4).

2. Étanchéité à l’air

� valeur n50 < 0,6 h-1 conformément à la norme NBN EN 1382945

Cette condition signifie que sous une différence de pression de 50 Pascal, le volume de renouvellement de l’air dans l’habitation doit être inférieur à 0,6 fois le volume de l’habitation. A titre de comparaison, la valeur n50 moyenne de la pratique courante en Belgique se situe aux alentours46 de 7,8 h-1.

Le test de l’étanchéité à l’air et les méthodes utilisées pour corriger les fuites d’air sont développés plus en détails dans le § 3.5.6.3.

Les critères 1 et 2 sont les critères fondamentaux du passif. En Belgique, ils sont nécessaires et suffisants pour recevoir la certification et pouvoir bénéficier des primes.

Ce n’est pas le cas de l’Allemagne, où un troisième critère est également nécessaire à cette fin47. Il est souvent évoqué en Belgique également mais n’y est pas obligatoire :

3. Demande totale d’énergie

� <42kWhfin/m².an48

� <120 kWhprim/m².an49

Ce critère signifie que l’habitat, dans son ensemble (consommation d’énergie pour le chauffage et le refroidissement, mais également pour l’eau chaude sanitaire, les appareils électroménagers, la cuisson, et tous les autres postes consommateurs éventuels), ne peut excéder la demande de : 45 idem 46 Isolta Strom and others, Passive house solutions (Promotion of European Passive Houses, 2005, accédé en juin 2008) ; disponible sur www.europeanpassivehouses.org; Internet, 19. 47 Ces informations proviennent d’un entretien avec Adeline Guerriat de la PMP. 48 Plate-forme Maison Passive asbl (www.maisonpassive.be) 49 idem

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 27

• 42 kWh/m².an, exprimée en énergie finale,

• 120 kWh/m².an, exprimée en énergie primaire.

Ce critère est établi afin non seulement de choisir efficacement les types d’énergies utilisées (l’énergie électrique, si elle est utilisée pour le chauffage, par exemple, devra être multipliée par un coefficient important pour correspondre à son équivalent d’énergie primaire), mais également afin de favoriser la sobriété dans l’utilisation d’appareils électriques. Il ne s’agit donc pas de laisser tous ses équipements électriques chauffer l’habitation par leur consommation de veille.

3.5.2 Une obligation de performances

Il est important de signaler que le concept de maison passive s’appuie sur une obligation de performance, mais non sur une obligation de moyens. Ainsi, peu importent les moyens employés pour satisfaire aux exigences du standard passif, tant que les résultats sont atteints.

En pratique, cela signifie, par exemple, que les matériaux et les techniques utilisées ne doivent pas obligatoirement être respectueux de l’environnement. D’un point de vue purement énergétique, il est d’ailleurs intéressant de signaler que la différence d’énergie grise, nécessaire pour la fabrication d’isolants naturels (c’est-à-dire fabriqués à partir de végétaux, de fourrure animale, …) et non naturels (c’est-à-dire fabriqués à base de pétrole, de minéraux, …) est relativement insignifiante par rapport à la quantité d’énergie totale consommée par un bâtiment traditionnel au cours de sa durée de vie. Pour une maison passive, en revanche, cette différence revêt un caractère bien plus important étant donné ses faibles consommations énergétiques.

De même, l’impact sur la santé est contrasté entre l’usage de matériaux naturels ou non naturels, dans la mesure où ces derniers sont réputés émettre de nombreux polluants au cours de leur vie. De plus, ils ne seront pas ou peu recyclables par rapport aux matériaux naturels.

Bien qu’ils ne soient donc pas obligatoires, les moyens utilisés pour atteindre les performances souhaitées du bâtiment sont souvent en adéquation avec les principes de leur(s) constructeur(s) ou propriétaire(s), ceux-là mêmes qui ont choisi de construire ou de vivre dans un habitat énergétiquement sobre, durable, sain et respectueux de l’environnement.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 28

3.5.3 Comparaison de la maison passive avec les aut res concepts

La comparaison entre une habitation passive et une habitation « classique » peut-être mise en parallèle avec la comparaison entre un thermos et une cafetière (voir illustrations ci-dessous) :

Figures 19 et 20 : comparaison des déperditions the rmiques d’un thermos et d’une cafetière (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, Maisons passives : rêve ou réalité ? Une

introduction au concept de maison passive (Présentation du midi du développement durable du SPF économie, 18 mars 2008))

On voit très nettement sur la thermographie que les parois de la cafetière sont chaudes et occasionnent de ce fait des pertes que le système doit compenser en apportant de l’énergie. Le thermos, par contre, du fait de son étanchéité efficace, retient beaucoup mieux la chaleur. Les parois sont moins chaudes et les pertes par conséquent sont faibles.

Un bâtiment réagit selon les mêmes principes. La maison « classique » peu isolée sera dès lors comparable à la cafetière : des pertes importantes y seront constatées. La thermographie de la Figure 21 illustre bien ces pertes thermiques, particulièrement prononcées au niveau des surfaces vitrées et des châssis. La maison passive, quant à elle, sera comparable au thermos en conservant la chaleur d’une manière bien plus efficace.

Figure 21 : thermographie d’un bâtiment (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 29

Une maison conventionnelle requiert environ 100 W/m² de puissance de chauffage en hiver. Une maison passive, grâce à la qualité de son enveloppe, n’en nécessitera que 10 W/m² (ces chiffres représentent simplement des ordres de grandeur).

La Figure 22 illustre cette comparaison. A gauche, la maison classique, peu isolée, pourvue de nombreux ponts thermiques et très peu étanche, nécessite l’utilisation d’une production de chaleur centralisée et d’un système de distribution de cette chaleur (dans la plupart des cas) afin de compenser les pertes.

A droite, la maison passive, quant à elle, a des besoins en chaleur tellement limités qu’un système de chauffage traditionnel devient superflu. Le système de ventilation, d’une haute efficacité (voir §3.5.6.5), approvisionnera l’habitat en air neuf et pourra également diffuser l’éventuel complément de chaleur nécessaire au confort de l’habitation au creux de l’hiver.

Figure 22 : comparaison maison “classique” et maiso n passive (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

La Figure 23 illustre la comparaison énergétique de 4 types de logements différents.

En premier lieu, on retrouve un bâtiment existant, en Flandre, construit alors qu’aucune législation particulière concernant l’isolation n’était applicable. Le chauffage représente largement le poste majoritaire avec environ 200 kWh par mètre carré et par an, suivi par l’énergie nécessaire pour l’eau chaude sanitaire et les autres consommations domestiques.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 30

En deuxième lieu, une nouvelle construction (toujours en Flandre), répondant aux exigences minimales de la norme (un niveau K5550). Le chauffage y est toujours prépondérant, mais est déjà nettement moindre que dans le cas précédent.

Ensuite vient la consommation d’une maison « basse énergie ». L’énergie de chauffage est toujours majoritaire, mais est réduite de moitié par rapport aux exigences de la norme K55.

Enfin, la maison passive, avec ses 15 kWh/m².an de chauffage et 42 kWh/m².an de consommation finale totale, illustre combien ce concept est sobre en énergie.

Elle consomme 85% de moins qu’une maison traditionnelle, et 75% de moins qu’une nouvelle construction aux normes du K55 !

L’énergie de chauffage n’y représente plus que trente à quarante pourcents des besoins énergétiques totaux grâce à l’optimisation de l’enveloppe, tandis que le reste est constitué par l’eau chaude sanitaire et l’électricité ménagère (pour la plus grosse partie) ainsi que par la ventilation (pour le reste).

Figure 23 : comparaison énergétique de différents t ypes de maisons (source : Plate-forme Maison Passive asbl)

50 Voir note de bas de page 39

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 31

« Les standards de la maison passive offrent donc une manière intéressante de réduire au minimum la demande énergétique des nouveaux bâtiments, répondant ainsi à l’objectif de durabilité tout en améliorant le confort des occupants. Sur cette base, il est possible de satisfaire la demande énergétique restante uniquement à partir de sources d’énergie renouvelables »51.

3.5.4 L’effet tunnel sur les coûts

Le schéma précédent a montré la différence de consommation entre les différents types d’habitat, allant du « classique » au passif.

Qu’en est-il de l’évolution des investissements nécessaires pour atteindre ces bas niveaux de consommation ?

Si l’on s’intéresse aux coûts liés à l’énergie uniquement, deux postes peuvent être mis en évidence : les frais directs d’énergie, ainsi que les coûts d’investissements nécessaires à la réduction de ces frais d’énergie, amortissables sur une certaine période.

En portant ces coûts sur un graphique en fonction du besoin en énergie, les frais d’énergie varieront linéairement, puisqu’ils sont directement liés à ce besoin. Les coûts d’investissements, quant à eux, varieront exponentiellement. En effet, les premiers euros investis permettront de faire substantiellement baisser le besoin en énergie de l’habitat, tandis qu’au plus il sera isolé, au plus il sera difficile de lui faire économiser d’avantage d’énergie. C’est la loi des rendements décroissants.

La somme de ces deux coûts, le coût total, peut dès lors également se représenter sur le graphique. Ce graphique est présenté à la Figure 24.

On constate que le coût total présente un premier minimum aux alentours des 35-50 kWh/m².an. Il s’agit d’un minimum correspondant aux maisons basse énergie. Pour des efforts relativement limités, un besoin d’énergie important est évité. Un système de chauffage conventionnel est cependant toujours nécessaire, même si sa puissance est réduite. Les consommations, et donc les frais qui y sont liés, sont dès lors toujours relativement élevés.

Les investissements supplémentaires vont continuer à économiser de l’énergie, mais ils coûteront de plus en plus cher par unité d’énergie économisée, et leur effet marginal sera donc de moins en moins efficient.

Il arrive cependant un moment où l’investissement supplémentaire permet d’atteindre un niveau de performances tel, que le système de chauffage classique dans son ensemble devient superflu. Chaudière, conduites de distribution,

51 Adeline Guerriat, La maison passive – Introduction pour les architectes et les futurs maîtres d’ouvrage (2005), 38

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 32

radiateurs, circulateurs, vannes, …deviennent inutiles. Le passage de ce cap permet dès lors de réaliser une exceptionnelle économie, qui provoque une chute brutale du coût de l’investissement supplémentaire -et donc du coût total. C’est l’effet tunnel.

Ce cap est important pour les maisons passives, puisque l’économie réalisée sur les coûts d’investissement de chauffage, par rapport à un bâtiment aux performances traditionnelles, permettra en grande partie de contrebalancer les coûts supplémentaires d’isolation et d’étanchéités nécessaires à l’atteinte des performances du standard passif.

Figure 24 : coûts en fonction des besoins en énergi e (source : Plate-forme Maison Passive asbl)

Ce cap peut également être dépassé, afin de continuer à réduire les besoins énergétiques, mais les gains marginaux seront trop faibles pour être économiquement intéressants.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 33

3.5.5 Principes de base et illustration schématique

Les principes de base d’une maison passive sont d’optimiser l’essentiel et de minimiser les pertes de chaleur avant de maximiser les gains de chauffage52.

Optimiser l’essentiel

Un des avantages des maisons passives est qu’elles n’exploitent que des technologies utilisées et éprouvées depuis des dizaines d’années. Leur principe est donc excessivement simple : il s’agit d’une optimisation des éléments principaux indispensables (isolants, fenêtres, chassis, …). Les économies sont dès lors réalisées principalement par le biais de stratégies passives (d’où le nom du concept). Il en résulte qu’un système de chauffage conventionnel ne devient plus nécessaire.

Minimiser les pertes de chaleur avant de maximiser les gains de chauffage

La minimisation des pertes de chaleur s’effectue :

• d’une part, par l’extrême réduction des pertes par transmission, au moyen d’une isolation épaisse (voir Figure 26), continue sur toute l’enveloppe et exempte de pont thermique,

• d’autre part, par la réduction des pertes par ventilation grâce à une étanchéité poussée du bâtiment à l’air. Celle-ci est également obtenue grâce à un soin particulier de la finition. Les dernières fuites éventuellement apparentes sont détectées et colmatées lors du test blower door (voir §3.5.6.3 « étanchéité à l’air »). L’étanchéité de l’habitat va de pair avec système mécanique de ventilation forcée et un récupérateur de chaleur à haut rendement (§ 3.5.6.4 et 3.5.6.5).

Les gains de chauffage seront quant à eux maximisés grâce au rayonnement solaire qui pourra apporter une source de chaleur passive si l’orientation du bâtiment est appropriée et que le dimensionnement des surfaces vitrées est adéquat.

Enfin, la chaleur dégagée en interne par les occupants, ainsi que par l’utilisation des appareils électroménagers, l’éclairage, la cuisson, etc. constituera une contribution utile aux besoins résiduels de chaleur.

A l’inverse, en été, les stratégies consisteront à se protéger du soleil, comme expliqué au §3.3.

52 Site internet de la Passiefhuis-Platform vzw (www.passiefhuisplatform.be).

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Illustration schématique

La Figure 25 illustre schématiquement les principes de base d’une maison passive.

Les surfaces exposées au sud sont en bonne partie vitrées, par du triple vitrage à basse émissivité. Les rayons du soleil pénètrent en hiver et apportent de la chaleur aux pièces de vie. L’enveloppe de l’habitation, fortement isolée et étanchéifiée, continûment, conserve cette chaleur.

La façade nord, déficitaire d’un point de vue énergétique (elle perd plus d’énergie qu’elle n’en reçoit) n’a par contre pas, ou peu d’ouverture.

La ventilation mécanique contrôlée (VMC, voir développements complémentaires au §3.5.6.4) renouvelle l’air en permanence. L’air vicié est extrait des pièces humides, et l’air frais pulsé dans les pièces sèches. Avant d’être expulsé dehors, l’air vicié cède une partie de ses calories à l’air frais dans un échangeur de chaleur.

Sur la Figure 25, l’air frais provient d’un puits canadien : la température toujours positive et relativement constante du sous-sol est utilisée pour préchauffer l’air neuf froid. Cela permet de gagner quelques degrés de température par rapport à l’air frais, et constitue dès lors autant d’énergie qu’il ne faudra pas fournir en interne. Le puits canadien est expliqué plus en détails au §3.5.6.9.

Figure 25 : illustration du principe d’une maison p assive (source : Plate-forme Maison Passive asbl)

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3.5.6 Les différents principes et solutions 53 des maisons passives

Pour répondre à l’appellation passive et arriver aux performances requises par ce standard, de nombreuses mesures opérationnelles et de construction sont nécessaires. Seules les performances finales étant importantes, ces mesures sont recommandées mais ne sont pas imposées.

3.5.6.1 Isolation (murs, toit, sol, fenêtres, porte s)

L’enveloppe thermique des habitations passives est le critère le plus important pour atteindre le standard passif. Elle doit être très isolée et son étanchéité poussée à l’extrême. Les ponts thermiques sont systématiquement bannis par un soin méticuleux de la finition.

L’isolation peut être composée de matériaux de natures très différentes en fonction des régions. Des épaisseurs d’isolant de l’ordre de 30 à 35 cm se rencontrent dans les murs, 40 à 45 cm dans la toiture, 15 à 25 cm dans le sol (voir Figure 26). L’épaisseur nécessaire pour un besoin spécifique dépend du type d’isolant choisi (les isolants n’ont pas tous les mêmes propriétés isolantes ; les matériaux moins isolants nécessiteront dès lors de plus grandes épaisseurs) et du climat moyen de la région.

Figure 26 : coupe illustrative d’une épaisseur d’is olant dans une maison passive (source : Passeurs d’Energie asbl)

53 Ce chapitre est inspiré entre autres de :

- Isolta Strom and others, Passive house solutions (Promotion of European Passive Houses, 2005, accédé en juin 2008) ; disponible sur www.europeanpassivehouses.org; Internet.

- Passiefhuis-Platform vzw

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 36

Les isolants parmi les plus courants sont54 la laine de verre, la laine de roche, le polyuréthane (PUR), le polyisocyanurate (PIR). Les PUR et PIR sont parmi les isolants possédant les meilleures propriétés isolantes (conductibilité thermique de l’ordre de 0,035 W/m.K), mais ils sont aussi ceux réputés pour dégager le plus de substances nocives lors de leur durée de vie. On trouve également le verre cellulaire, la perlite expansée, la mousse résolique, le polystyrène expansé, le polystyrène extrudé, …

Au vu des dégagements toxiques des matériaux précédents, les isolants naturels (éventuellement adjoints de protection contre le feu et les insectes) ont pris de plus en plus d’ampleur ces dernières années. Parmi les plus courants, citons les panneaux en fibre de bois, la cellulose (souvent soufflée), le liège, le chanvre, le lin, la laine de mouton, les fibres de coco, …

Les constructions quant à elles peuvent être en bois ou en pierre, disposer d’une inertie importante ou faible, avec des matériaux de finition variés. « Une part de l’intérêt de la maison passive réside dans le fait que beaucoup reste à inventer »55. Le standard passif ne restreint donc pas les choix architecturaux, il les stimule !

Les valeurs U56 usuellement rencontrées dans les maisons passives pour les murs, le toit et le sol varient entre 0,09 et 0,15 W/m².K.

Les fenêtres sont préférentiellement57 en triple vitrage, avec des châssis hautement performants (valeur U recommandée < 0,8 W/m².K, voir Figure 27 et Figure 28). Ceux-ci sont conçus pour limiter au maximum les pertes (matériau isolant, triple joint n’autorisant aucune infiltration d’air, …), tandis qu’ils laissent passer un maximum d’énergie solaire (transmittance58 solaire élevée).

54 Inspiré en partie de : Architecture et Climat (http://www-climat.arch.ucl.ac.be) et de la DGTRE (www.wallonie.energie.be) 55 Benoît Thielemans, « La “maison passive”, ou l’opportunité d’affranchir l’architecture des énergies conventionnelles, » Revue d’Etopia n°2 (Décembre 2006) : 143. 56 Voir note de bas de page 32 57 Comme bon nombre de critères, il s’agit d’une recommandation et non d’une obligation. 58 La transmittance d’un matériau est la fraction de l’intensité lumineuse le traversant (source : Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Transmittance, accédé en juillet 2008).

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 37

Figure 27 : exemple de triple vitrage et châssis à hautes performances (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

Les vitres sont le plus souvent séparées par de l’argon, gaz rare aux capacités isolantes supérieures à l’air. L’épaisseur des espaces entre les vitres est variable et conditionne partiellement les performances (voir Figure 28).

Les triples vitrages placés au sud ont un bilan énergétique globalement positif sur une année entière (l’énergie gagnée est supérieure à l’énergie perdue). C’est pour cette raison que la façade sud des maisons passives comporte de larges baies vitrées, tandis que la façade nord n’est pourvue que du strict minimum de fenêtres.

Figure 28 : comparaison des performances de simple, double et triple vitrages (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 38

Par temps froid, le triple vitrage procure un ressenti d’une grande qualité aux occupants de l’habitation, car la température de la surface intérieure du verre est proche de la température ambiante, et le rayonnement qu’il émet est proche du rayonnement émis par les autres parois. La peau ne ressent dès lors pas une sensation de froid, comme ça peut être le cas avec du double vitrage classique (et à fortiori avec du simple) qui, lui, rayonne à une température inférieure à celle des autres parois. La Figure 29 illustre ce phénomène.

Figure 29 : comparaison du ressenti de la températu re entre du triple vitrage -à gauche- et du double vitrage -à droite-

(source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

3.5.6.2 Ponts thermiques

« Les ponts thermiques sont des points faibles dans l’isolation thermique de l’enveloppe du bâtiment. A ces endroits, en hiver, la température superficielle de l’enveloppe est plus basse que celle des surfaces environnantes. »59

Les ponts thermiques ne sont pas tolérés dans les maisons passives. C’est un des principes de base du standard passif. Un soin particulier doit dès lors être apporté lors de l’exécution, particulièrement entre les connexions des différents éléments (joints isolant/isolant, isolant/châssis, etc). Les figures ci-dessous sont des thermographies de bâtiments présentant de nombreux ponts thermiques.

59 Architecture et Climat et DGTRE (http://energie.wallonie.be/energieplus/CDRom/toitureplate/theorie/tptheopontherm.htm, accédé en juin 2008)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 39

Figures 30 et 31 : thermographies de bâtiments révé lant des pertes importantes par ponts thermiques

(source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

3.5.6.3 Étanchéité à l’air

De même que pour les ponts thermiques, le soin doit être poussé à l’extrême afin de minimiser les déperditions dues aux inétanchéités à l’air. A cette fin, l’habitation est complètement « emballée » par une feuille étanche.

Figure 32 : mise en oeuvre de l’étanchéité dans une maison passive (source : Passiefhuis-Platform vzw)

La difficulté réside dans les finitions puisqu’il s’agit de rendre étanches tous les nombreux espaces qui ne le sont pas : jointures d’isolants, connexions entre différentes surfaces, raccordements, passages laissés pour les canalisations, ventilation, électricité, …

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 40

Figures 33 et 34 : illustrations de la difficulté d e l’étanchéité dans les « détails » de la finition (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

Afin de vérifier le respect du critère théorique d’étanchéité nécessaire à l’atteinte du standard passif, un test pratique d’étanchéité doit être effectué (test de pressurisation ou « blower door »).

Une soufflerie est montée de manière étanche sur une porte (voir Figure 35), tandis que toutes les autres portes extérieures et fenêtres sont fermées. Cette soufflerie est réglée pour engendrer une dépression constante de 50 Pascal dans l’habitation. Des jauges branchées sur le ventilateur mesurent le débit d’air requis pour garder l’habitation à une pression constante.

Figure 35 : test de pression différentielle “blower door” (source : http://www.octabode.com/pictures3/blower_ door.htm, accédé en mai 2008)

En calculant le volume équivalent d’air expulsé par le ventilateur en une heure et en rapportant ce volume à celui de l’habitation, on obtient le taux moyen de renouvellement d’air dans l’habitation. Ce dernier est apporté au travers des fissures, fuites et autres imperfections résiduelles.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 41

Si le test ne donne pas satisfaction, l’équipement peut être utilisé pour corriger les imperfections. Le ventilateur peut être placé dans un sens ou dans un autre, et différentes méthodes sont ainsi utilisées pour localiser les endroits non étanches60 :

• Brouillard artificiel : une surpression est créée au moyen du ventilateur en même temps qu’un brouillard artificiel est injecté à l’intérieur du bâtiment. Le brouillard s’échappant dehors permet de localiser les fuites.

• Visualisation au moyen de fumée : une dépression est créée au moyen du ventilateur et de la fumée est produite aux endroits où des inétanchéités pourraient potentiellement exister (voir Figure 36). La fumée est chassée si une fuite est présente.

Figure 36 : Détection des inétanchéités au moyen de fumée (source : Entreprise Siga, www.siga.ch/product/f_bl ower.htm)

• Thermographie intérieure : l’habitat, chauffé, est mis en dépression durant la saison froide. Les rentrées d’air froid sont détectées par une prise de vue thermographique (voir exemple ci-dessous).

60 Ce paragraphe est inspiré de www.siga.ch/product/f_blower.htm (Entreprise Siga, Suisse)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 42

Figures 37 et 38 : exemple d’entrées d’air froid vu es par thermographie lors d’un test blower door

(source : société Delta Contrôle, http://www.deltac ontrole.be, accédé en mai 2008)

• Thermographie extérieure : le même principe est appliqué au moyen d’une surpression de l’habitat. Les sorties d’air chaud sont détectées à l’extérieur de l’habitat par une prise de vue thermographique.

• Thermoanémomètre : Il s’agit d’un instrument extrêmement sensible capable de mesurer le moindre mouvement d’air et sa température. Il permet par conséquent de localiser les endroits responsables de courants d’air.

3.5.6.4 Bonne qualité de l’air intérieur grâce à la VMC

Etant donné l’importance de l’étanchéité des maisons passives pour limiter les déperditions thermiques, l’air ne peut pas se renouveler « naturellement » via les ouvertures rencontrées dans une habitation traditionnelle (fissures, imperfections, etc.).

Or, dans nos maisons, plus de 3800 composés gazeux61 ont été identifiés dont certains sont, à des degrés divers, toxiques62. Sans parler de l’humidité et des moisissures (voir illustration Figure 39). Ce constat est d’autant plus parlant qu’un individu passe en moyenne 21 heures par jour à l’intérieur de bâtiments63. Soigner

61 Info-durable.be n°59 (21 mai 2008) 62 Certains proviennent de l’extérieur (gaz d’échappement, particules, pesticides, pollen, radon, …) et pénètrent à l’intérieur ; la plupart sont cependant produits directement à l’intérieur par les habitants et leurs activités et par le bâtiment et ses équipements. Il peut s’agir de gaz de combustion, de substances chimiques se dégageant de matériaux de construction, de peintures, du mobilier, des produits d’entretien, … (source : Réseau Eco-consommation, Je peux améliorer la qualité de l’air dans ma maison (Réseau Eco-Consommation, série « La Santé et l’Habitat », fiche d’information n°5, Avril 2006)) 63 Info-durable.be n°59 (21 mai 2008)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 43

l’air de nos habitations est donc primordial, et il importe dès lors que l’air d’une maison passive soit mécaniquement évacué et remplacé par de l’air frais.

Figure 39 : exemples de moisissures dans une maison mal ventilée (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

C’est la ventilation mécanique contrôlée, souvent appelée par ses initiales VMC, qui joue ce rôle. Une importance particulière y est donc accordée dans une maison passive.

Le débit d’air recommandé par le standard passif est de 30 m³ par personne et par heure. Il importe de vérifier que ce critère (ou un critère d’une législation éventuellement plus sévère) soit bien obtenu en pratique, étant donné que l’étanchéité extrême de l’habitation ne permettra pas de compenser, par une ventilation naturelle, un éventuel sous dimensionnement de la ventilation.

Afin que ce débit n’occasionne pas de perturbation sonore, l’installation de la ventilation sera soignée et évitera tout « ronronnement » ou vibration nuisible.

Par ailleurs, il importe de changer le filtre à air régulièrement. Celui-ci est en effet à la source de l’air respiré dans l’habitat, et il doit être considéré comme un maillon clé du système de ventilation. Sa fréquence de remplacement dépend de la localisation du bâtiment : dans une grande ville polluée, plusieurs remplacements par an seront probablement nécessaires, tandis qu’un remplacement annuel sera peut-être suffisant en milieu rural.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 44

Figure 40 : remplacement d’un filtre à air (source : AEE Institut für Nachhaltige Technologien , http://www.aee-intec.at, accédé en juin

2008)

En pratique, l’air vicié est extrait des pièces les plus humides (salle de bain, cuisine, WC, etc) par des canalisations en dépression. Il est amené dans un échangeur de chaleur à haut rendement (voir §3.5.6.5), lequel transfère une partie des calories de l’air vicié à de l’air neuf et froid puisé dehors. L’air froid est réchauffé par l’échangeur, et diffusé par des canalisations en surpression dans les pièces de vie. Ce principe est illustré par les Figure 41 et Figure 42. Un exemple pratique de conduites d’aération est présenté à la figure suivante.

Figure 41 : principe de la pulsion/extraction d’air d’une VMC (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 45

Figure 42 (à gauche) : visualisation schématique de la pulsion/extraction d’air d’une VMC (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable) Figure 43 (à droite) : exemple de conduites d’aérat ion dans une maison passive à Wijtschate (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

3.5.6.5 Récupération de la chaleur de ventilation, de la chaleur dégagée en interne et des gains solaires passifs

La récupération de la chaleur de ventilation s’effectue au moyen d’un échangeur de chaleur, comme vu précédemment. Grâce aux hautes performances des échangeurs actuels (les recommandations mentionnent le plus souvent des rendements d’échange de 75% minimum ; en Région Wallonne, ils doivent avoir un rendement de 85% minimum pour pouvoir bénéficier de la prime), l’air extrait fournit ainsi une partie importante de ses calories à l’air neuf. On trouve les meilleurs rendements d’échange de chaleur lorsque les flux d’air sont à contre courant. Si la température intérieure est de 20°C e t la température extérieure de 0°C, ces échangeurs permettent ainsi à l’air extéri eur d’être pulsé à une température de 15…18°C !

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 46

Figure 44 : illustration d’un échangeur à contre-co urant (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

Toute la chaleur passive émise en interne est également exploitée et conservée pour chauffer le bâtiment ; il s’agit de la chaleur :

• émise par les occupants ; elle est négligeable dans une habitation classique, mais prend toute son importance dans le cas d’une maison passive vu les très faibles besoins en chaleur,

• perdue lors de la cuisson d’aliments (four, taques de cuisson, grille-pain, etc),

• dégagée par les équipements électroménagers (ordinateur, lave-vaisselle, machine à laver, etc.) et l’éclairage.

De plus, selon les principes de la maison bioclimatique évoqués au paragraphe 3, les gains solaires passifs seront maximaux pour une exposition plein sud des pièces de vie à larges baies vitrées. Celles-ci seront dès lors préférentiellement judicieusement dimensionnées, tandis que l’orientation de l’habitation sera prise en compte dès la conception du bâtiment.

3.5.6.6 Chauffage minimal de l’habitation et chauff age de l’eau chaude sanitaire

Si une maison passive peut se passer de chaudière conventionnelle et de radiateurs grâce à ses besoins calorifiques extrêmement réduits par rapport à une habitation classique (<10 W/m²), il n’en demeure pas moins que ses besoins en chaleur ne sont pas nuls. Les périodes hivernales froides nécessitent en effet de compenser les pertes plus importantes durant cette période afin d’atteindre une température de confort minimale dans l’habitation.

Par ailleurs, l’eau chaude sanitaire doit être produite comme dans toute habitation. Cependant, alors que dans une habitation classique, c’est le système de chauffage du bâtiment qui est exploité pour produire également l’eau chaude sanitaire, dans une maison passive c’est souvent l’inverse. La puissance maximale de chauffage du bâtiment nécessaire en hiver étant très réduite (1000…2000 W pour un

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 47

bâtiment de 100…200 m²), c’est le système de chauffage de l’eau chaude sanitaire qui sera exploité pour les besoins en chaleur du bâtiment.

Une solution fréquemment utilisée consiste à chauffer l’air de ventilation via un échangeur avec le ballon d’eau chaude sanitaire.

Bien que ce principe ne soit pas une obligation pour le standard passif, le caractère « centralisé » de la production de chaleur et la facilité de distribution de cette chaleur par le truchement de la ventilation font qu’il est le plus efficace et un des plus répandus.

D’autres solutions peuvent également être exploitées, comme un poêle-chaudière à pellets dans la pièce principale par exemple, couplé à la production d’eau chaude sanitaire. Ces systèmes se rencontrent mais présentent certains désavantages :

• excès de chaleur lorsqu’une production d’eau chaude sanitaire est nécessaire mais qu’une production de chauffage n’est pas souhaitée,

• pas d’ « arrêt » possible du poêle avant l’arrêt de la combustion,

• problèmes d’étanchéité et de pertes de chaleur par la cheminée, …

Une résistance électrique peut néanmoins être couplée au boiler pour pallier à ces inconvénients en intersaison.

Le chauffage de l’air de ventilation par résistance électrique est également rencontré, mais étant donné le faible rendement de conversion de l’énergie primaire dans les centrales électriques (entre 2,5 et 3 kWh d’énergie primaire nécessaire pour 1kWh d’énergie électrique utile), il n’est pas recommandé.

Dans tous les cas, il importe que le système de chauffage soit sobre et possède un rendement optimum. Différentes solutions existent pour répondre à ce besoin :

• panneaux solaires thermiques

Leur grand avantage est d’exploiter l’énergie, gratuite, abondante et inépuisable du soleil. Leur inconvénient principal est que les besoins en eau chaude sont maximaux (Figure 46) lorsque les apports thermiques du soleil sont minimaux (Figure 45) et vice versa. On pourrait alors être tenté de surdimensionner leur superficie, mais cela résulterait en un échauffement excessif durant l’été, ce qui leur est préjudiciable et résulte en un vieillissement accéléré des matériaux. Un dimensionnement judicieux est donc nécessaire, et un compromis entre économies énergétiques, superficie et coûts doit être réalisé. Leur utilisation permet de couvrir entre 40% et 60% des besoins en chaleur, en fonction de la région et des habitudes de vie des occupants.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 48

Figure 45 (à gauche) : rayonnement solaire global s ur une surface d’1m², inclinée à 45°, pour une année type moyenne en Belgique (source : Ministère de la Région wallonne, Directio n Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Energie, un chauffe-eau solaire chez vous ? (Région Wallonne, décembre 2005)) Figure 46 (à droite) : variation des besoins en cha leur pendant l’année (seule l’allure du graphe est ici intéressante à considérer) (source : www.outilssolaires.com/Archi/prin-combi2. htm, accédé en août 2008)

• chaudière à biomasse

Les chaudières à biomasse pour particuliers les plus répandues sont les chaudières à granulés de bois, ou chaudières à pellets. L’utilisation de biomasse comme combustible ne contribue pas, ou peu, à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, car le carbone émis, sous forme de CO2, lors de sa combustion correspond à du carbone capté au cours de la croissance de la plante. Il s’agit du cycle court du carbone, par opposition au cycle long qui correspond au carbone enfoui dans des couches géologiques profondes (les combustibles fossiles) et qui, sans action humaine, ne contribuerait pas à augmenter la concentration de l’atmosphère en gaz carbonique. Bien entendu, afin d’être durable, la biomasse utilisée comme combustible doit provenir de forêts gérées selon des critères stricts et contrôlés64, c'est-à-dire que les arbres doivent être replantés, la population locale respectée, etc. La chaudière à biomasse présente néanmoins également quelques inconvénients, parmi lesquels un rejet de particules fines polluantes, une inertie importante du corps de chauffe, un entretien fréquent, …

64 Par exemple, par les labels FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Program for Endorsement of Forest Certification schemes)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 49

Figure 47 : chaudière à pellets (source : Passeurs d’Energie asbl)

• chaudière à gaz

L’inconvénient principal du gaz est qu’il est une énergie fossile. Il est néanmoins l’énergie fossile la moins émettrice65 de CO2 et est de ce fait plus recommandable que le mazout ou le charbon. Parmi ses avantages, citons sa faible inertie (rapidité d’action élevée), sa modulation importante, la propreté de ses fumées (et donc le peu d’entretien nécessaire), les technologies actuelles de chaudières à condensation (permettant de récupérer une partie de l’énergie contenue dans les fumées), ou encore sa grande disponibilité, particulièrement dans les villes.

• pompe à chaleur

L’avantage de la pompe à chaleur est de pouvoir fournir, à partir d’un kilowattheure électrique, plus d’un kilowattheure thermique. Le rapport de ces valeurs est appelé le Coefficient de Performance (COP). Dès lors que le COP est supérieur à 1, la pompe à chaleur devient plus intéressante qu’une résistance électrique. Mais l’énergie finale (électricité) nécessaire pour la faire fonctionner nécessitant environ 3 fois plus d’énergie primaire (combustibles fossiles, nucléaire) dans les centrales électriques, il faut que son COP dépasse au moins 3 pour qu’elle devienne plus intéressante qu’une utilisation directe d’énergie primaire. Un de ses inconvénients principaux est de ne pouvoir fournir de la chaleur qu’à une faible température, sous peine autrement de voir son rendement diminuer. Elle sera donc pratiquement rarement utilisée pour chauffer l’eau d’un boiler, mais plutôt comme chauffage à basse température de l’air de pulsion, à partir de calories puisées sur l’air d’extraction (il s’agit alors d’une très petite pompe à chaleur).

65 IPCC, 2006 IPCC Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories. Volume 2 : Energy. Chapter 2 stationary combustion (IPCC, 2006), 2.16.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 50

Figure 48 : illustration d’une pompe à chaleur assu rant le chauffage d’une maison classique (source : Passeurs d’Energie asbl)

• résistance électrique

Énergie facile, ultra disponible en Europe et non-polluante à l’utilisation (la pollution étant concentrée sur son lieu de production). Elle est en général présente comme appoint, mais rarement en base, vu que son équivalent en énergie primaire est grevé d’un facteur important correspondant au rendement des centrales électriques, au transport via les lignes électriques, etc.

• une combinaison des solutions précédentes (incluant souvent les panneaux solaires thermiques)

Le développement approfondi de ce chapitre ne constituant pas l’objet de ce travail, le lecteur intéressé pourra trouver plus d’information sur chacune de ces possibilités de chauffage sur le site de la PHP (voir bibliographie).

3.5.6.7 Appareils électroménagers efficaces et écla irage

Les appareils électroménagers n’étant en général pas liés à la construction de la maison, il est difficile de demander à l’architecte d’en limiter la consommation.

Cette dernière représente cependant une part non négligeable de la consommation totale d’un ménage. La Figure 49 représente la répartition des consommations des logements wallons par usage, en 2005. La part de l’électroménager y représente environ 8 %. Dans une maison passive, cette proportion augmente de manière importante, étant donné que les besoins énergétiques sont fortement réduits.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 51

Figure 49 : consommation des logements wallons par usage, 2005 (source : ICEDD)

Bien que leur efficacité soit considérée comme optionnelle dans une maison passive, les recommandations sont donc d’utiliser les appareils les plus économes en énergie (comportant les labels « A », « A+ », …).

Figure 50 : les appareils électroménagers à haute e fficacité énergétique sont recommandés dans les maisons passives

(source : www.topten.be/index.php?page=CritSelecRef r, accédé en juillet 2008)

De même, les recommandations vont dans le sens d’un évitement de toutes les consommations de veille. Les appareils en ayant (suite à l’utilisation de transformateurs, par exemple) seront regroupés sur des multiprises programmables, ou actionnées manuellement.

L’éclairage suivra les mêmes recommandations. Pratiquement, les LED66, les lampes fluo compactes ou toutes autres techniques d’éclairage à basse consommation67 seront préférées.

66 LED est l’acronyme de Light Emitting Diode, ou diode électro-luminescente 67 La société Ceravision semble à cet effet proposer des solutions intéressantes (www.ceravision.com)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 52

3.5.6.8 Energies renouvelables

Dans une maison passive, les pertes d’énergie ont été réduites au minimum, les demandes sont faibles et les techniques utilisées exploitent l’énergie d’une manière très efficace. Les besoins énergétiques totaux sont donc réduits, et leur quantité peut dès lors être fournie partiellement, voire totalement, par les énergies renouvelables.

L’énergie renouvelable la plus courante chez les particuliers est l’énergie solaire, qui permet de produire de l’eau chaude via les panneaux solaires thermiques (voir §3.5.6.6) ou de l’électricité via les panneaux solaires photovoltaïques (voir figures ci-dessous).

Figures 51 et 52 : panneaux solaires photovoltaïque s montés sur suiveur solaire (source : Passeurs d’Energie asbl)

L’énergie du vent peut également être exploitée sur un bâtiment par une mini éolienne. Il est cependant plus intéressant de prendre des parts dans une éolienne de taille beaucoup plus importante, dans la mesure où l’efficacité de cette dernière sera plus intéressante et sa rentabilité plus rapide.

Figure 53 : énergies renouvelables dans l’habitat (source : Wouter Hilderson et C. Ferdinand, présent ation midi du développement durable)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 53

3.5.6.9 Autres techniques et recommandations énergé tiquement efficaces

Isolation des gaines d’aération et des conduites d’eau chaude sanitaire

Les gaines d’aération et conduites d’eau chaude sanitaire doivent être complètement isolées pour éviter les pertes. Les faibles besoins énergétiques de l’habitation rendraient importante la proportion des pertes par rapport au volume total de consommation. L’évitement de ces pertes est dès lors désirable. Les épaisseurs d’isolation recommandées pour les maisons passives sont de 6 à 10 cm pour les conduites d’aération et la moitié du diamètre des conduites pour l’eau chaude sanitaire.

Figure 54 : exemple d’isolation de gaines de ventil ation dans une maison passive à Neufchâteau

(source : Passeurs d’Energie asbl)

Puits canadien

Le puits canadien est une technique utilisée pour exploiter la température du sous-sol. Celle-ci subit de moins en moins l’impact de la température ambiante au fur et à mesure que la profondeur augmente, la couche de terre jouant un rôle d’amortisseur.

À nos latitudes, les puits canadiens sont réalisés à environ 2 mètres de profondeur. La température y est toujours positive et varie dans une fourchette bien moindre que celle de l’air ambiant. La Figure 55 illustre l’amplitude de température du sol en fonction de différentes profondeurs sur une année (il ne s’agit pas sur cette figure de la Belgique mais du Jura en France).

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Figure 55 : température saisonnière d’un sol (limon ) à différentes profondeurs (source : Bruno Herzog, « Le puits canadien » dans Le puits canadien ou puits provençal

(centre d’Etudes techniques de l’Equipement de Lyon , novembre 2005, accédé en juin 2008); disponible sur

www2.urbanisme.equipement.gouv.fr/actu/ip/n6/textes /fiche_puits_canadien2005_12_09.pdf)

Des conduites de ventilation sont enterrées dans des tranchées et connectées, d’une part, au système de ventilation de l’habitation, et d’autre part, à l’air libre.

La ventilation de l’habitation, plutôt que d’exploiter de l’air provenant directement de la surface, puise donc de l’air ayant traversé ces conduites enterrées, et qui a échangé sa chaleur par contact avec celles-ci. La longueur et le diamètre des conduites de ventilation enterrées sont dimensionnés en proportion des besoins du bâtiment à ventiler.

En hiver, l’avantage de ce système est que l’air froid de la surface, en circulant dans les conduites enterrées, va y puiser une partie de la chaleur du sol. Il arrivera donc plus chaud dans l’habitation, et toute la chaleur qu’il aura prise au sol sera une chaleur gagnée, que le système de chauffage ne devra pas fournir. La Figure 56 illustre ce phénomène ; il s’agit à nouveau de la région du Jura en France.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 55

Figure 56 : évolution de la température à l’entrée et à la sortie d’un puits canadien durant une semaine de janvier

(source : Bruno Herzog, « Le puits canadien » dans Le puits canadien ou puits provençal (centre d’Etudes techniques de l’Equipement de Lyon )

En été, le dispositif peut également être utilisé pour rafraîchir l’habitation. Cette fois, la température ambiante est supérieure à la température du sous-sol, et l’air y circulant va donc céder une partie de sa chaleur au sous-sol en le traversant. Il arrivera plus frais que l’air ambiant dans l’habitation et contribuera dès lors à la rafraîchir.

Outre les fonctions citées ci-dessus, le puits canadien a également d’autres avantages :

• Protection contre le gel : en garantissant un apport d’air de température constamment positive, il évite l’investissement dans des dispositifs de protection de l’échangeur contre le gel.

• En augmentant la température de l’air y circulant en hiver, il abaisse dans le même temps son humidité relative. L’air pénétrant dans l’échangeur de chaleur est donc plus sec, ce qui contribue à maintenir la qualité des filtres qui sont ainsi mieux préservés de l’humidité.

Le puits canadien présente cependant également des inconvénients. Sa mise en œuvre est lourde en travaux de terrassement et peut difficilement s’effectuer pour une maison existante. Elle est dès lors le plus souvent effectuée lors des travaux de terrassement de la maison.

En été, l’air ambiant en contact avec la température plus froide du sol a tendance à créer de la condensation à l’intérieur de la conduite, ce qui peut causer des désagréments si une pente n’évacue pas l’eau de condensation vers un puisard. Certains retours d’expérience semblent ainsi faire état de mauvaises mises en œuvre des conduites, ayant pour conséquences la formation de poches d’eau. Il en résulte une prolifération potentielle de moisissures et de bactéries qui peuvent être emportées par le flux d’air et se répandre dans l’habitat. Le soin de la mise en œuvre est donc primordial.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 56

Par ailleurs, le rendement des échangeurs double flux s’est considérablement amélioré ces dernières années, et la quantité de calories récupérées sur l’air extrait est telle que l’intérêt de l’investissement d’un puits canadien peut être remis en question. Son atout principal résiderait dès lors en un apport d’air rafraîchi en été.

Figure 57 : construction d’un puits canadien ; les gaines de ventilation sont installées dans les tranchées d’une maison en construction près de Floreffe

(source : Passeurs d’Energie asbl)

Notons qu’une solution alternative présentant moins d’inconvénients existe : le puits canadien « à eau glycolée ». Il s’agit d’un tuyau dans lequel de l’eau glycolée circule en boucle fermée. Il permet de récupérer les calories ou les frigories du sol selon le même principe que le puits canadien, mais sans se soucier des problèmes de condensats. La chaleur est échangée à l’air de ventilation via un échangeur.

3.6 Les maisons « zero energy »

La maison « zero energy », ou « à énergie zéro » est une maison énergétiquement suffisante. Elle produit elle-même la totalité de l’énergie dont elle a besoin.

Une distinction doit être apportée entre le concept de maison énergétiquement « suffisante » et celui de maison énergétiquement « autonome » ou « indépendante ».

En effet, la maison « énergétiquement suffisante » produira, sur une année complète, une quantité d’énergie équivalente (à peu de choses près) à la quantité d’énergie consommée. Cela ne signifie cependant pas qu’elle peut se passer du réseau électrique, car elle ne consommera pas nécessairement l’énergie dont elle a besoin au moment où elle la produit. Dans la pratique, ce seront souvent des

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 57

panneaux solaires photovoltaïques, éventuellement complétés par une petite éolienne (ou vice versa), qui produiront de l’électricité durant les périodes ensoleillées et/ou venteuses. D’autres sources d’énergie renouvelable peuvent néanmoins également être utilisées.

La maison sera dès lors globalement excédentaire (elle sera fournisseuse nette d’énergie sur le réseau) durant l’été, lorsque les panneaux photovoltaïques produiront de l’électricité à leur rendement optimal.

Durant l’hiver, les panneaux photovoltaïques ne pourront pas compenser la consommation plus importante de l’habitat, et ce dernier sera dès lors importateur net d’énergie.

Dans l’ensemble cependant, la production excédentaire en été compensera le manque en hiver, de telle sorte que le bilan total sur l’année sera nul.

Figure 58 : maison “zero energy” (source : Misawa homes dans Daniel Quenard, Vers des bâtiments à énergie positive (CSTB-

Grenoble, Département Enveloppes et Revêtements, pr ésentation du 20/10/2005))

La maison « totalement autonome », quant à elle, n’est pas connectée au réseau électrique. Cela peut être le cas de maisons fortement isolées (éloignées du réseau) et dont le coût de raccordement au réseau est prohibitif.

Afin de pouvoir bénéficier d’électricité durant la nuit ou lorsque les panneaux ne peuvent fournir autant que les besoins le nécessitent, l’énergie doit être stockée dans des batteries.

Les maisons à énergie zéro se chauffent en général par des panneaux solaires thermiques, avec l’appoint fourni par une pompe à chaleur alimentée en électricité. Certaines maisons à énergie zéro sont également chauffées uniquement par une

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 58

pompe à chaleur. Les panneaux photovoltaïques sont donc dimensionnés par les besoins en électricité de la pompe à chaleur, additionnés par les autres besoins électriques.

Le principe de la maison à énergie zéro est donc complètement différent de celui de la maison passive, puisqu’il consiste en une compensation de la consommation totale, quelle qu’elle soit, et non en une optimisation des conditions favorisant la sobriété énergétique de la maison.

En pratique, cependant, et afin que les panneaux photovoltaïques puissent compenser les besoins électriques des appareils consommateurs sans nécessiter de superficie démesurée, les maisons à énergie zéro présentent des niveaux d’isolations supérieurs à la moyenne. Parfois, il s’agit même de maisons passives dont les besoins énergétiques sont fournis par le soleil (panneaux photovoltaïques et/ou thermiques) ou par d’autres formes d’énergie renouvelable68.

Comme vu ci-dessus, il existe un besoin de consensus sur une définition plus rigoureuse et sur des standards internationaux concernant les maisons à énergie zéro. Il y a par exemple une différence de concept entre les maisons à énergie zéro aux Etats-Unis (Zero Energy Homes, ZEH) et dans d’autres parties du monde69.

La Figure 59 illustre l’évolution des bâtiments à énergie zéro aux États-Unis. Le label « Energy Star » correspond à des bâtiments utilisant 15% moins d’énergie que les exigences d’efficacité énergétique pour les nouveaux bâtiments.

« Building America » est un partenariat public/privé qui développe des solutions énergétiques pour les maisons existantes et nouvelles70.

Aux États-Unis, les maisons ne doivent consommer que 50% d’énergie en moins que la réglementation pour être considérées comme faisant partie du programme « Zero Energy Homes »71. Elles devraient donc plutôt être classées dans les maisons à basse énergie.

68 Jens Laustens, Energy efficiency requirements in building codes, energy efficiency policies for new buildings, 71. 69 idem 70 US Department of Energy, Energy Efficiency and Renewable Energy (www.eere.energy.gov/buildings/building_america, accedé en juillet 2008) 71 Jens Laustens, Energy efficiency requirements in building codes, energy efficiency policies for new buildings, 72.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 59

Figure 59 : évolution des bâtiments zero energy aux Etats-Unis (source originale : David Goldsteen, Energy Efficient Building Meeting the Gleneagles Challenge (présentations Zero Energy Buildings et Zero Energ y Homes, DOE, lors du

workshop, Paris 27-28 Novembre 2006 72))

3.7 Les maisons à énergie positive

Les maisons à énergie positive sont, comme leur nom l’indique, des maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

Pratiquement, il peut s’agir de maisons passives pourvues de suffisamment de sources d’énergies renouvelables, ou de maisons de répondant pas spécialement aux critères passifs, tout comme les maisons à énergie zéro, mais présentant malgré tout un surplus de production énergétique global.

Ces maisons sont donc des mini centrales électriques insérées dans un réseau décentralisé, et sont fournisseuses nettes d’énergie à ce réseau, en moyenne sur une année complète.

72 Cette figure provient de la p72 du document cité à la note de bas de page 68.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 60

Figure 60 : exemples de bâtiments à énergie positiv e à Freiburg en Allemagne (source : greenlineblog.com)

3.8 Les mesures d’efficacité énergétique et leur pr iorité

Les différents types d’habitats décrits dans les chapitres précédents ont tous un point commun : ils se veulent apporter des réponses concrètes aux problématiques contemporaines de nos bâtiments.

Celles-ci incluent les impacts du bâtiment et de ses matériaux sur l’environnement et la santé, ou encore les consommations énergétiques souvent excessives des bâtiments, et les conséquences qu’elles engendrent sur le porte-monnaie et sur les émissions de gaz à effet de serre induites durant toute leur durée de vie.

La question de la priorité des mesures d’efficacité énergétique est intéressante dans la mesure où un montant de départ identique investi dans plusieurs mesures d’efficacité énergétiques différentes ne rapportera pas les mêmes résultats en termes d’amélioration des performances.

La Figure 61 compare les économies d’énergies de différentes mesures d’efficacité énergétique en fonction des investissements nécessaires dans un bâtiment.

Lors d’un choix d’investissement, il apparaît clairement sur cette figure que le poste prioritaire doit être dédié à l’isolation (limitation des pertes de chaleur par transmission). Viennent ensuite l’étanchéité (limitation des fuites d’air), le bénéfice des gains passifs et la ventilation.

Ces principes prioritaires sont précisément ceux portés par le concept de maison passive, et sont donc les plus rentables pour un investissement donné.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 61

Figure 61 : la priorité dans le choix des investiss ements d’efficacité énergétique (source : Passiefhuis-Platform vzw)

Les mesures d’efficacité suivantes concernent les appareils ménagers efficaces (ou « à haute performance énergétique ») et les énergies renouvelables. Bien que recommandées par le standard passif, ces mesures ne sont pas obligatoires. On peut considérer que les mesures 1 à 3 sont « le gâteau », tandis que les mesures 4 et 5 sont « la cerise sur le gâteau »73.

Les panneaux solaires thermiques, photovoltaïques et autres mesures de l’état visant à promouvoir les énergies alternatives sont donc des mesures intéressantes, mais elles demeurent des mesures « marginales » (la cerise) par rapport aux priorités auxquelles elles devraient céder leur place (le gâteau). Il est ainsi dommage de constater que les primes à l’isolation soient peu promues par les autorités et d’un montant relativement faible, alors que leur potentiel d’économies d’énergie est le plus important, par rapport à d’autres primes « à succès » mais dont les performances permettent d’économiser moins d’énergie.

Les principes de base des maisons passives et des autres concepts à haute efficacité ayant été présentés, le chapitre suivant s’attardera sur le développement actuel des maisons passives en Belgique ainsi que sur une estimation grossière des émissions de CO2 qu’elles pourraient permettre d’éviter.

73 Pour paraphraser l’architecte Sebastian Moreno Vacca lors d’un séminaire consacré aux maisons passives

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 62

4 ETAT DU STANDARD « MAISON PASSIVE » EN WALLONIE, FLANDRE ET BRUXELLES, POTENTIEL ET ÉMISSIONS DE CO2

4.1 État de développement du standard « maison pass ive »

Bien que le concept de « maison passive » (ainsi que les concepts proches, tels que Minergie en Suisse par exemple) existe depuis un certain temps déjà, et qu’il est actuellement bien connu et en forte croissance chez nos voisins allemands (voir §6), autrichiens ou suisses, il est encore très peu développé en Belgique.

On n’y compte en effet en juillet 2008 que 11 bâtiments passifs résidentiels et 2 bâtiments passifs tertiaires certifiés74. Ils sont tous situés en Flandres, les régions wallonne et de Bruxelles capitale n’en ayant encore aucun de certifié à cette date.

De nombreux projets sont cependant en cours de certification, de réception provisoire, de construction et de conception.

Figure 62 : répartition régionale des bâtiments pas sifs certifiés et en projet en date du 31 juillet 2008

(source des données : PMP, Adeline Guerriat et Seba stian Moreno Vacca ; photo téléchargée sur internet)

74 Les chiffres et approximations de bâtiments passifs résidentiels et tertiaires, actuels et prospectifs, proviennent d’entrevues avec Adeline Gerriat et Sebastian Moreno Vacca de la PMP.

MC : 0

MCC : 15-50

BTC : 0

BTCC : 2-10

MC : 0

MCC : 40-50

BTC : 0

BTCC : 3-10

MC : 11

MCC :40-60

BTC : 2

BTCC : 3-10

MC : maison certifiée MCC : maison en cours de certification ou en projet BTC : bâtiment tertiaire certifié BTCC : bâtiment tertiaire en cours de certification ou en projet

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 63

La Figure 62 illustre la répartition géographique des bâtiments résidentiels et tertiaires actuellement certifiés ou en projet.

La certification des bâtiments passifs est récente en Belgique, et la Plate-forme Maison Passive (Passiefhuis-Platform en Flandre) est encore en cours de structuration et d’organisation. Il en découle qu’un inventaire précis du nombre de bâtiments passifs en Belgique n’existe pas encore. C’est un projet actuellement en réalisation par la Plate-forme Maison Passive. Par ailleurs, les incitants et primes ne sont pas encore connus de tous et, malgré leur attrait important, ne semblent pas encore attirer tous les destinataires potentiels. Il en résulte qu’un nombre important de bâtiments passifs, ou proches du passif, existent sans être répertoriés. L’enquête réalisée dans le cadre de ce travail en a mis quelques uns en évidence (voir chapitre 5.2).

Parmi les bâtiments tertiaires en cours de construction, citons un immeuble de bureaux à Schaerbeek qui, avec ses 7000 m² de superficie, sera un des plus grands bâtiments passifs d’Europe.

Citons encore quelques autres projets de bâtiments tertiaires en cours de construction ou de réception : des immeubles de bureau à Gand, Koekelberg, Marche-en-Famenne ainsi que des écoles à Nivelles, Beernem et Anderlecht.

Les raisons du retard du développement des maisons passives en Belgique par rapport à quelques-uns de ses pays voisins, ainsi que de la Wallonie et de Bruxelles par rapport à la Flandre, peuvent s’expliquer par la « courbe en S », un modèle basique de pénétration du marché75. Le processus de pénétration peut être décomposé en 4 phases : une phase de pré-développement, une phase d’introduction, une phase d’accélération et une dernière phase de stabilisation.

La Figure 63 illustre l’état de la pénétration du marché par les maisons passives dans le secteur des nouveaux bâtiments, pour plusieurs pays européens. C’est grâce au projet CEPHEUS76 que des pays tels que la Suède, la France, la Suisse et l’Autriche ont pu bénéficier de l’expérience acquise en Allemagne pour initier leur phase d’introduction nationale77.

75 Marcel Elswijk et Henk Kaan, European Embedding of Passive Houses (European Passive Houses, mai 2008, accédé juin 2008) ; disponible sur http://erg.ucd.ie/pep/pdf/European_Embedding_of_Passive_Houses.pdf; Internet, 7 76 CEPHEUS (Cost Efficient Passive Houses as European Standards) est un projet impliquant la construction et l’évaluation scientifique de 250 unités de logements dans 5 pays européens. Voir le site internet www.cepheus.de/eng/ 77 Marcel Elswijk et Henk Kaan, European Embedding of Passive Houses (European Passive Houses, mai 2008, accédé juin 2008) ; disponible sur http://erg.ucd.ie/pep/pdf/European_Embedding_of_Passive_Houses.pdf; Internet,, 8

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 64

Figure 63 : pénétration du marché par les maisons p assives dans le secteur des nouveaux bâtiments, en 2005

(source : Marcel Elswijk et Henk Kaan, European Embedding of Passive Houses (European Passive Houses, mai 2008, accédé juin 2008) ; dispo nible sur

http://erg.ucd.ie/pep/pdf/European_Embedding_of_Pas sive_Houses.pdf; Internet.

On constate sur ce graphique que l’Allemagne et l’Autriche, qui sont les premiers pays à avoir développé des maisons passives, sont dans une phase avancée d’introduction tandis que la Belgique sort de la phase de préparation. Actuellement, l’Allemagne se trouve probablement dans le début de la phase d’accélération (voir le chapitre 6 concernant l’Allemagne) et la Belgique dans une phase intermédiaire de l’introduction. Le retard actuel de la Belgique par rapport à d’autres pays s’explique ainsi par une émergence plus tardive de conditions favorables à son développement.

L’existence et la disponibilité d’information dans sa langue natale peuvent probablement expliquer l’avance qu’a prise la Flandre par rapport aux deux autres régions. C’est en effet la Passifhuis-Platform qui est apparue en premier en Belgique (en octobre 2002) et qui a traduit et disséminé le concept. On peut dès lors comprendre le retard de la Wallonie et de Bruxelles, pour lesquels la diffusion de l’information en français par la Plate-forme Maison Passive (l’équivalent francophone de la PHP, créée en août 2006) eut lieu plusieurs années après.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 65

4.2 Le potentiel approximatif dans le résidentiel

En 2006, 61 010 nouveaux logements résidentiels ont été construits en Belgique, pour une superficie habitable totale de 6 296 355 m². 28 696 bâtiments résidentiels ont par ailleurs été rénovés. Répartis par région, ces chiffres sont les suivants78 :

• Région Wallonne (RW) : 15 130 nouveaux bâtiments (surf. tot. 1 611 960 m²) et 9 321 rénovations ;

• Région Flamande (RF) : 42 281 nouveaux bâtiments (surf. tot. 4 380 611 m²) et 18 003 rénovations ;

• Région de Bruxelles Capitale (RBC) : 3 599 nouveaux bâtiments (surf. tot 303 786 m²) et 1 372 rénovations.

Bien entendu, ces chiffres ne tiennent pas compte des travaux qui n’ont pas nécessité de permis.

Le nombre de bâtiments passifs étant tellement marginal à l’heure actuelle, on peut considérer que le potentiel de nouvelles constructions passives est pratiquement égal au nombre de nouvelles constructions.

Il n’en est pas tout à fait de même en ce qui concerne les rénovations, celles-ci présentant des difficultés de plusieurs ordres pour atteindre le standard passif. La contrainte principale est technique. Envelopper les bâtiments d’une épaisse couche d’isolation est souvent impossible, et l’isolation par l’intérieur empiète considérablement sur le volume habitable et pose de nombreux défis, notamment en termes de ponts thermiques. À ces contraintes techniques s’ajoutent des règlementations urbanistiques éventuelles, le désir de préservation du cachet original du bâtiment, … L’atteinte de performances « basse consommation » telles que définies à Bruxelles (< 60 kWh/m².an pour le chauffage) sont cependant tout à fait réalistes et ce sans efforts démesurés, d’après l’avis de nombreux architectes79.

4.3 Standard passif et émissions de CO 2

Il serait intéressant de quantifier les émissions de CO2 que l’on pourrait éviter si toutes les nouvelles constructions et les rénovations étaient bâties en respectant les performances du standard passif ou de la basse consommation, respectivement. Ces chiffres n’ayant qu’une valeur tout à fait approximative, ils sont à considérer uniquement comme représentant un ordre de grandeur.

78 Ces chiffres proviennent de : SPF Economie, PME, classes moyennes et énergie – Direction générale Statistique et Information économique – Statistiques des permis de bâtir et des bâtiments commencés, disponible sur www.statbel.fgov.be/figures/d65_fr.asp, accédé en juin 2008 79 Entre autres Sebastian Moreno Vacca, Benoît Quevrin et Adeline Guerriat de la PMP

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 66

4.3.1 Nouvelles constructions

Émissions de CO 2 d’une nouvelle maison « classique »

La Figure 23 nous indique qu’une nouvelle maison « classique » nécessite approximativement 170 kWh/m².an, dont 145 kWh de chaleur et 25 kWh d’électricité. En prenant l’hypothèse que

• la chaleur est fournie par du gaz avec un rendement de chaudière de 90%, et considérant un facteur d’émission80 de 0,251 kgCO2/kWhgaz,

• l’électricité est fournie par une centrale Turbine Gaz Vapeur avec un coefficient d’émission81 de 0,456 kgCO2/kWh,

l’émission moyenne annuelle approximative de CO2 par mètre carré est de :

(145/0,9) * 0,251 + 25 * 0,456 ≈ 52 kg

En tenant compte des 6 296 355 m² de nouvelles habitations construites chaque année (en prenant la référence de 2006), ce sont environ 327 000 tonnes de CO 2 qui sont émises en plus chaque année par ces nouvea ux bâtiments (répartis par régions, les chiffres sont de 84 000 tonnes de CO2 pour la RW, 227 000 tonnes de CO2 pour la RF et 16 000 tonnes de CO2 pour la RBC).

Émissions de CO 2 d’une maison passive

La Figure 23 nous indique qu’une maison passive nécessite approximativement 42 kWh/m².an, dont 25 kWh de chaleur et 17 kWh d’électricité. En considérant les mêmes hypothèses que précédemment, l’émission moyenne annuelle approximative de CO2 par mètre carré est de :

(25/0,9) * 0,251 + 17 * 0,456 ≈ 15 kg

Si toutes les nouvelles maisons étaient construites selon le standard passif, ce seraient environ 93 000 tonnes de CO 2 qui seraient émises en plus chaque année par ces nouveaux bâtiments (répartis par régions, les chiffres sont de 24 000 tonnes de CO2 pour la RW, 65 000 tonnes de CO2 pour la RF et 4 000 tonnes de CO2 pour la RBC)

80 Commission Wallonne Pour l’Energie, Décision CD-5j18-CWaPE relative à « la définition des rendements annuels d’exploitation des installations modernes de référence, définis en application de l’article 2, 3° du décret du 12 avril 2001 relat if à l’organisation du marché régional de l’électricité - Emissions de dioxyde de carbone de la filière électrique classique, définis en application de l’article 38, § 2 du décret du 12 avril 2001 relatif à l’organisation du marché régional de l’électricité » prise en application de l’article 13 du décret du 12 avril 2001 relatif à l’organisation du marché régional de l’électricité (Commission Wallonne Pour l’Energie, 17 octobre 2005), 4. 81 idem

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 67

La construction de tous les nouveaux bâtiments selon le standard passif permettrait dès lors d’éviter chaque année l’émission de 234 000 tonnes de CO2 (60 000 tCO2 pour la RW, 162 000 tCO2 pour la RF et 12 000 tCO2 pour la RBC).

Si l’effort national de réduction nécessaire pour atteindre les objectifs de Kyoto (voir §2.3) est réparti selon les secteurs concernés, soit 21,8% pour le secteur des bâtiments (voir Figure 64), ce ne sont pas moins de 2 401 815 tCO2 qui doivent être évitées82 dans ce secteur.

La réduction qu’engendrerait la construction passive de tous les nouveaux bâtiments représenterait dès lors près de 10% de cet objectif national .

Ce chiffre est loin d’être négligeable, lorsque l’on se rappelle qu’il ne concerne que les nouveaux logements (soit approximativement 1,35% du nombre total de logements en Belgique83), et que les tonnes de CO2 évitées sont à cumuler d’année en année.

Figure 64 : répartition sectorielle des émissions d e gaz à effet de serre en Belgique (2005) (source : La Commission Nationale Climat, Émissions de gaz à effet de serre en Belgique –

Tendances, projections, progrès par rapport à l’obj ectif de Kyoto , 19)

82 11 017 500 * 0,218 83 4 249 000 logements en 2001 (source : SPF Économie, Direction générale Statistique et information économique – Recensements décennaux, disponible sur www.statbel.fgov.be/figures/d132_fr.asp, accédé en août 2008) + 259 867 nouveaux logements de 2002 à 2006 (source : SPF Économie, Direction générale Statistique et information économique – Statistiques des permis de bâtir et des bâtiments commencés, disponible sur www.statbel.fgov.be/figures/d65_fr.asp, accédé en juin 2008).

61 010/(4 249 000 + 259 867) ≈ 1,35%

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 68

4.3.2 Rénovations

Le même exercice peut être réalisé en ce qui concerne les rénovations.

Émissions de CO 2 d’une maison rénovée « classiquement »

On part de l’hypothèse que la consommation spécifique d’une maison rénovée « classiquement » est identique à celle d’avant la rénovation (soit ≈ 52 kg comme calculé précédemment).

La superficie des rénovations n’étant pas indiquée dans les statistiques d’où les chiffres ont été extraits, nous prendrons l’hypothèse que la superficie moyenne des bâtiments rénovés est identique à la superficie moyenne des 61 010 nouveaux bâtiments, soit 103 m². La superficie totale des rénovations est dès lors de 2 961 485 m² (961 946 m² pour la RW, 1 857 946 m² pour la RF et 141 593 m² pour la RBC).

En tenant compte de ces superficies de rénovation effectuées chaque année (en prenant la référence de 2006), ce sont environ 157 000 tonnes de CO 2 qui sont émises chaque année par ces bâtiments rénovés (répartis par régions, les chiffres sont de 51 000 tonnes de CO2 pour la RW, 98 000 tonnes de CO2 pour la RF et 8 000 tonnes de CO2 pour la RBC).

Émissions de CO 2 d’une maison rénovée en « basse énergie »

La Figure 23 nous indique qu’une maison basse énergie nécessite approximativement 105 kWh/m².an, dont 80 kWh de chaleur et 25 kWh d’électricité. En considérant les mêmes hypothèses que précédemment, l’émission moyenne annuelle approximative de CO2 par mètre carré est de :

(80/0,9) * 0,251 + 25 * 0,456 ≈ 34 kg

Si toutes les rénovations étaient effectuées dans le respect de ce critère basse consommation, ce seraient 100 000 tonnes de CO 2 qui seraient émises chaque année (répartis par régions, les chiffres sont de 32 000 tonnes de CO2 pour la RW, 63 000 tonnes de CO2 pour la RF et 5 000 tonnes de CO2 pour la RBC).

La rénovation « basse énergie » de tous les bâtiments actuellement rénovés « classiquement » permettrait dès lors d’éviter chaque année l’émission de 57 000 tonnes de CO 2 (19 000 tCO2 pour la RW, 35 000 tCO2 pour la RF et 3 000 tCO2 pour la RBC).

Selon les mêmes hypothèses que précédemment, la réduction d’émissions de CO2 qu’engendrerait la rénovation basse énergie de toutes les rénovations actuellement effectuées « classiquement » représenterait près de 2,5% de cet objectif national .

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 69

En gardant à l’esprit que ces chiffres sont approximatifs et empreints d’hypothèses, le total des émissions évitées par la construction de toutes les nouvelles maisons selon le standard passif, ainsi que par la rénovation « basse énergie » de toutes les rénovations classiquement e ffectuées actuellement permettrait d’éviter annuellement le rejet de 291 0 00 tonnes de CO 2, contribuant ainsi à plus de 12% de l’objectif natio nal.

Il importe cependant de rappeler que les objectifs de Kyoto ont fixé une réduction absolue des émissions de CO2 par rapport à 1990. Or, depuis cette date, le secteur du bâtiment s’est considérablement étendu et ses émissions de CO2 ont été corrélées à cette augmentation. En 2005, elles avaient ainsi augmenté de près de 12% par rapport à 199084. L’effort nécessaire pour que ce secteur réponde à sa part de réduction est donc actuellement bien plus important que la part de réduction décidée par rapport à l’année de référence. En effet, il ne s’agit plus de ramener les émissions d’une base 100 à une base 92,5 mais bien d’une base 112 à 92,5 (toujours en prenant l’hypothèse que l’objectif national est subdivisé en objectifs sectoriels selon l’importance relative de chaque secteur).

On comprend ainsi toute l’importance des constructions énergétiquement sobres et de la rénovation basse énergie, car le bénéfice de ces constructions s’accumule d’année en année, tandis que, de même, toute construction gaspilleuse d’énergie le sera pendant toute sa durée de vie.

84 La Commission Nationale Climat, Émissions de gaz à effet de serre en Belgique – Tendances, projections, progrès par rapport à l’objectif de Kyoto, 26

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5 INCITANTS, OBSTACLES ET PISTES D’AMÉLIORATION

5.1 Incitants

La Belgique montre un intérêt croissant pour les maisons passives et, plus généralement, pour l’utilisation rationnelle de l’énergie. De nombreuses primes sont ainsi disponibles pour les investissements ad hoc85.

Les conditions sont particulièrement avantageuses pour les maisons passives. Des primes importantes sont en effet proposées (régionales, provinciales et/ou communales) et cumulables avec une déductibilité fiscale intéressante sur plusieurs années86.

Des moyens autres que financiers sont également mis en avant dans ce secteur. Ainsi, « les autorités fédérales soutiennent une approche de logement durable en encourageant par exemple, l’habitat solidaire et les quartiers durables, en soutenant les investissements écologiques dans les maisons privées ou via une analyse méthodique de l’impact environnemental des matériaux de construction. Ces actions parmi d’autres permettront non seulement d’améliorer le confort et la santé des habitants, mais elles créeront de l’emploi à travers le secteur en pleine croissance de la construction écologique. Ajoutant ainsi au social et environnemental le pilier économique. La trilogie classique du développement durable »87.

Notons également que la Passiefhuis-Platform (PHP) ainsi que la Plate-forme Maison Passive (PMP) sont subsidiées par la Belgique pour rendre des services tels que la certification (elles sont les organismes certificateurs partenaires des régions, la certification étant nécessaire à l’obtention des primes), la promotion des maisons passives lors de salons, des formations, … Leurs création et financement émanent cependant à la base d’initiatives privées.

Enfin, les règlementations en matière d’efficacité énergétique font également partie des incitants à la construction et rénovation de bâtiments à (très) basse énergie. Comme mentionné au §2.2.1, la directive sur la Performance Energétique des Bâtiments, ainsi que d’autres futures règlementations éventuelles plus ambitieuses, inciteront les professionnels à proposer des bâtiments plus efficaces d’une part, et les particuliers à s’inscrire dans une démarche commune et plus solidaire d’autre part.

Si certains incitants favorisant le développement des maisons passives sont connus et peuvent être maîtrisés, de nombreux éléments freinant ce

85 Voir à cet effet les sites internet http://energie.wallonie.be/ (Région Wallonne), http://www.energiesparen.be (Région Flamande) et http://www.ibgebim.be (Région de Bruxelles Capitale) 86 780 euro durant 10 années à partir de la réception de la certification 87 Info-durable n°59 du 21 mai 2008

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 71

développement le sont peut-être moins. L’efficacité et les aspects énergétiques ne représentent qu’un paramètre dans la construction d’un bâtiment, tandis que d’autres peuvent être considérés comme plus importants. Afin de tenter de comprendre spécifiquement quels sont les obstacles à la construction (voire à l’achat ou à la rénovation) de bâtiments à basse ou très basse demande d’énergie, une enquête a été réalisée dans le cadre de ce travail.

5.2 Enquête

Cette enquête n’a pas la prétention de répondre à un protocole particulier ni de relever d’un grand formalisme dans sa mise en œuvre. Le traitement des réponses a cependant fait l’objet de rigueur, attention et systématisme. Cette enquête est à considérer comme étant une première investigation mettant en évidence les réactions les plus souvent rencontrées au sein des propriétaires et des professionnels conscientisés par la problématique de l’efficacité énergétique.

L’échantillon est trop peu important pour être représentatif, d’autant plus que c’est un échantillon non probabiliste et « à portée de main »88, les destinataires ayant été choisis préférentiellement pour leur intérêt dans l’efficacité énergétique. Tous les formulaires reçus en retour ont été pris en compte, malgré le fait que certaines personnes ayant répondu à l’enquête « propriétaires » ne soient pas propriétaires, ou que certains professionnels ne semblent pas familiers avec le concept d’efficacité énergétique dans leur travail.

L’enquête s’est structurée en deux formulaires différents.

Le premier, présenté en annexe 1, est focalisé sur les propriétaires de logements « énergétiquement sobres ». Il a eu pour objectif de :

• récolter une perception générale de l’individu par rapport à son comportement « environnemental »,

• tenter de comprendre quelle a été sa motivation à acquérir un logement énergétiquement sobre, quels ont été les obstacles qu’il a rencontrés dans son parcours et les raisons éventuelles qui ne l’ont pas motivé à pousser plus loin sa démarche vers un bâtiment encore plus économe en énergie.

88 Anne Myers et Christine H. Hansen, Psychologie expérimentale (De Boeck Université, 2003 ; Traduction de la 5ième édition américaine par Alain Brossard avec la collaboration de Jacqueline d’Huart), 97

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 72

Le deuxième formulaire d’enquête, présenté en annexe 2, est quant à lui focalisé sur les architectes et les professionnels du métier de la construction. Il a eu pour objectif de :

• récolter une perception générale de l’individu par rapport à son comportement « environnemental »,

• récolter de l’information sur le type de constructions favorisées par l’individu (bâtiment classique ou plutôt orienté vers la sobriété énergétique) et les obstacles éventuellement rencontrés lors de la conception ou la construction de bâtiments basse énergie.

Ces questionnaires ont été envoyés

o à une liste de contacts personnels (qui les ont parfois retransmis à d’autres personnes),

o aux membres de l’asbl « Les Passeurs d’Energie » (voir note de bas de page n°33),

o à une liste d’architectes et de professionnels du métier de la construction, rassemblée entre autres via internet.

30 réponses de professionnels et 27 réponses de particuliers ont été reçues. Sur ces 57 réponses, 54 ont été renvoyées par courrier électronique et 3 par la poste.

Les réponses apportées par le retour de ces formulaires ont mis en évidence quelques-uns de leurs défauts. Notamment, le manque de clarté et la redondance de certaines questions qui auraient pu être regroupées en modifiant leur formulation.

L’objectif prioritaire de cette enquête étant l’identification d’obstacles tels qu’explicités en fin de §5.1, on peut cependant dire que cet objectif a été atteint avec une certaine satisfaction, les questions ouvertes ayant apporté des réponses nombreuses et récurrentes.

Les résultats de l’enquête sont présentés ci-après.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 73

5.2.1 Résultats de l’enquête « propriétaires »

1. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la problématique du réchauffement climatique ?

un peu

4%

beaucoup

96%

Réponses à la question 1 (en pourcentage

de 27 réponses)

2. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position)

réponse 3

4%

réponse 2

41%réponse 1

55%

Réponses à la question 2 (en pourcentage de

27 réponses)

réponse 1 : notre planète est unique et sa préservation est de mon intérêt et de celui de mes enfants

réponse 2 : elle me concerne en tant que citoyen du monde réponse 3 : on ne peut de toute façon rien y faire, mon impact personnel n’a qu’un effet

négligeable 3. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la quantité de gaz à effet de serre (par exemple le CO2) émis par l’homme ?

un peu

4%

beaucoup

96%

Réponses à la question 3 (en pourcentage

de 27 réponses)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 74

4. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position)

N.B. : cette question ayant fait l’objet de plusieurs réponses pour au moins un questionnaire, la présentation en « camembert » n’a pas été retenue.

0%

50%

100%

réponse 1 réponse 2 réponse 3

Réponses à la question 4 (en pourcentage

d'occurrences sur 27 réponses)

réponse 1 : parce que les émissions de gaz à effet de serre émis par l’homme sont au moins partiellement responsables des changements climatiques subits par la terre

réponse 2 : parce que les ressources fossiles, principales responsables des gaz à effet de serre, se font rares et qu’il est donc temps de penser à des alternatives

réponse 3 : autre

5. Dans votre vie personnelle, à part le fait de posséder un logement sobre en énergie, faites-vous attention à modérer votre impact en terme d’émissions de CO2 ? Si oui, par quelles actions principales (c'est-à-dire celles qui, selon vous, ont le plus d’impact sur vos émissions de CO2) ? (exemples : mobilité alternative, choix du fournisseur d’électricité, choix du véhicule, achats réfléchis, alimentation locale, …)

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%45%50%

rép

on

se 1

rép

on

se 2

rép

on

se 3

rép

on

se 4

rép

on

se 5

rép

on

se 6

rép

on

se 7

rép

on

se 8

rép

on

se 9

rép

on

se 1

0

rép

on

se 1

1

rép

on

se 1

2

rép

on

se 1

3

rép

on

se 1

4

rép

on

se 1

5

rép

on

se 1

6

rép

on

se 1

7

rép

on

se 1

8

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on

se 1

9

rép

on

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0

rép

on

se 2

1

rép

on

se 2

2

rép

on

se 2

3

rép

on

se 2

4

rép

on

se 2

5

rép

on

se 2

6

rép

on

se 2

7

rép

on

se 2

8

rép

on

se 2

9

rép

on

se 3

0

rép

on

se 3

1

rép

on

se 3

2

Réponses à la question 5 (en pourcentage d'occurrences sur 27 réponses)

réponse 1 : transports en commun quand c'est possible/pour se rendre au lieu de travail/mobilité alternative/utilisation du vélo pour les petits déplacements

réponse 2 : achats réfléchis/de proximité réponse 3 : type d'habitat/niveau d'isolation élevé/bonne ventilation/choix des matériaux/bonne

régulation

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 75

réponse 4 : fournisseur d’électricité verte réponse 5 : conduite modérée de la voiture/voiture basse consommation/planification des

déplacements réponse 6 : alimentation locale/bio réponse 7 : recours au solaire thermique réponse 8 : pompe à chaleur/chaudière pellets/chaudière à condensation/poêle de masse réponse 9 : attention à éteindre les lumières et les appareils non utilisés/utilisation rationnelle de

l'énergie, chasse aux gaspillages réponse 10 : tri des déchets/recyclage maximal réponse 11 : recours au photovoltaïque réponse 12 : lampes économiques réponse 13 : chauffage minimal et pulls, baisse du chauffage en cas d'absence réponse 14 : pas de voiture réponse 15 : utilisation des transports en commun uniquement réponse 16 : utilisation d'un potager/auto-suffisance en légumes et fruits réponse 17 : pas de tondeuses à moteur /animaux à la place de tondeuse réponse 18 : utilisation de voitures partagées réponse 19 : modération de la consommation d'eau réponse 20 : pas de voyages en avion réponse 21 : choix de la localisation de l'habitat pour minimiser les déplacements/choix de

l'orientation de l'habitat pour maximiser les apports solaires réponse 22 : compensation du CO2 réponse 23 : citerne d'eau de pluie réponse 24 : utilisation d'un compost réponse 25 : peu d'appareils électroménagers/appareils ménagers classe A réponse 26 : usage de produits ménagers naturels réponse 27 : pratique de sports/loisirs non consommateurs d'énergie fossile réponse 28 : éolienne participative réponse 29 : pas d'utilisation de sacs réponse 30 : participation au "défi énergie" de l'IBGE réponse 31 : utilisation préférentielle de l'électricité de nuit réponse 32 : éviter les ascenseurs autant que possible 6. Êtes-vous propriétaire d’une maison passive (c’est-à-dire, répondant à certains critères, comme une consommation de chauffage inférieure à 15kWh/m².an, une étanchéité à l’air répondant au critère n50<0,6/h, …) ?

non

81%

oui

19%

Réponses à la question 6 (en pourcentage de 27

réponses)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 76

Si vous avez répondu OUI :

7A. Avez-vous fait certifier votre maison par la Plate-forme Maison Passive (PMP, ou PHP pour la Flandre) afin de bénéficier des primes et déductions fiscales ?

non

100%

Réponses à la question 7A (en pourcentage des 5 réponses

"oui" de la question 6)

non � pour quelle(s) raison(s) ?

(5 réponses reçues)

1. Je ne suis pas au courant de ces possibilités 2. Ma construction date de 1980 3. Le système est rébarbatif et oblige la personne qui désire rénover à attendre au moins

4 mois avant de débuter ses travaux 4. J’ai du construire en grande partie ma maison. La certification coûte +/- 1000€ à

condition de réussir au premier essai. Ma faible consommation est la véritable certification

5. Ca n’était pas encore d’application en 2006

8A. Êtes-vous satisfait de votre maison, en général ?

Parmi les 5 personnes ayant répondu qu’elles possédaient une maison passive, toutes ont répondu « oui » et une a également répondu « non ».

Justifications des « oui » :

- bonne isolation, maison neuve - autosuffisance en chauffage et confort d'été - construction récente qui prend en compte l'écologie au sens large - choix (énergie, environnement, santé, confort) efficaces - on s’y sent bien, sans devoir chauffer, la maison respire et l’insonorisation va de paire

avec l’isolation thermique. - confort inégalable en toutes saisons - agréable, économies d’énergie et d’argent - consommation totale d’énergie aux alentours de 10kWh/m2, donc la maison tient ses

promesses

Justifications du « non » :

- Chauffage au gaz propane. Nous aurions pu insister plus auprès de notre architecte pour avoir plus d’alternatives genre pompe a chaleur

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 77

9A. Pouvez-vous citer les éventuels obstacles (qu’ils soient techniques, administratifs, …) qui vous ont ralenti/découragé dans votre processus de décision d’acquisition/construction/rénovation de votre maison passive ?

0%

5%

10%

15%

20%

25%

Réponses à la question 9A (en pourcentage

d'occurrences des 5 réponses "oui" de la question 6)

réponse 1 : décision personnelle avant toute réalisation réponse 2 : le système de demande de prime est rébarbatif (obligation d'attendre 4 mois avant de

débuter ces travaux). Trop de barrières difficiles à franchir. réponse 3 : pas de savoir-faire en Belgique en 2003/difficile de trouver un architecte compétent réponse 4 : l'urbanisme est parfois peu compréhensif réponse 5 : Impossible de travailler avec une entreprise désignée par l’architecte réponse 6 : le secteur de la construction est réticent réponse 7 : beaucoup d'idées fausses circulent sur la maison passive réponse 8 : il est tentant d'opter pour une maison moins chère à la construction

Si vous avez répondu NON :

7B. Votre maison est-elle basse énergie (en connaissez-vous le coefficient K ?), à énergie zéro, à énergie positive, autre ? (voir formulation exacte de la question en annexe 1)

réponse 1

59%réponse 2

9%

réponse 3

4%

réponse 4

14%

réponse 5

14%

Réponses à la question 7B (en pourcentage des 22 réponses "non" de

la question 6)

réponse 1 : maison basse énergie, avec ou sans indication du K, allant de K30 à K145 réponse 2 : maison "bien isolée", "vieille maison restaurée"

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 78

réponse 3 : en projet de rénovation basse-énergie réponse 4 : appartement loué réponse 5 : pas de réponse

8B. Au moment de construire/rénover/acheter votre maison, quel(s) étai(en)t le(s) critère(s) qui vous a (ont) poussé vers une maison « alternative » (par rapport aux logements traditionnels) ?

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%

Réponses à la question 8B (en pourcentage d'occurrences

sur 27 réponses)

réponse 1 : se libérer de la contrainte des combustibles fossiles/souci d'économies d'énergie/souci

d'économiser de l'argent à long terme réponse 2 : convictions personnelles/besoin d'être en cohérence avec ses valeurs réponse 3 : maison bio, moderne/matériaux écologiques réponse 4 : avoir l'empreinte écologique la plus faible possible/réduire l'impact sur l'environnement réponse 5 : souhait d'une construction à ossature en bois réponse 6 : préoccupation de la santé des occupants réponse 7 : influence de mon entourage réponse 8 : L'envie de montrer qu'il est possible de vivre autrement réponse 9 : créer un bâtiment pilote dans le cadre d'une asbl réponse 10 : essai de matériaux durables (isolants, peintures, enduits, huiles, …) réponse 11 : choix lié à la localisation/au contenu de la maison

9B. Connaissiez-vous à ce moment l’existence du concept de « maison passive » ?

oui

55%non

27%

pas de

réponse

18%

Réponses à la question 9B (en pourcentage des 22 réponses

"non" de la question 6)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 79

Si vous avez répondu OUI, pouvez-vous citer les raisons pour lesquelles vous ne vous êtes pas tourné vers ce type d’habitat comme choix pour votre logement ? (merci de citer toutes celles auxquelles vous pensez, qu’elles soient techniques, administratives, financières, …)

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%45%

Réponses à la question 9B suite (en pourcentage

d'occurrences sur 12 "oui" à la question précédente)

réponse 1 : atteindre le standard passif en rénovation n'est pas possible selon mes informations/la

rénovation basse énergie est plus adaptée aux moyens financiers et au bon état de la maison

réponse 2 : peu répandu/mis en évidence à l'époque de la construction réponse 3 : difficulté des techniques/je ne me sentais pas capable de réaliser les travaux moi-

même réponse 4 : mon architecte n'était pas favorable réponse 5 : crainte du risque de surchauffe si nous voulions profiter de la vue au sud réponse 6 : il n'est pas justifié d'aller si loin réponse 7 : je préfère le concept du bioclimatisme réponse 8 : j'ai été pressé par le temps réponse 9 : je ne savais pas vers qui m'adresser réponse 10 : le surcoût potentiel me semble excessif pour gagner les derniers kWh 10. Quelles sont, à votre avis, les difficultés actuelles rencontrées par un particulier lors d’un souhait de construction d’un bâtiment à faible ou très faible consommation énergétique ? (Merci de cocher les difficultés auxquelles vous adhérez et de citer toutes les autres auxquelles vous pensez). Cette question est similaire à la question 9 mais diffère dans le sens où elle englobe les difficultés que vous n’avez peut-être pas rencontrées vous-même, mais que vous savez que d’autres ont eu, ou que vous ou d’autres pourraient avoir

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 80

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Réponses à la question 10 (en pourcentage d'occurrences sur 27 réponses)

réponse 1 : la difficulté de trouver des architectes/corps de métier compétents, formés aux

techniques alternatives réponse 2 : le surcoût des matériaux/techniques à mettre en œuvre réponse 3 : la difficulté de trouver des informations réponse 4 : les informations trouvées se contredisent réponse 5 : les restrictions urbanistiques/lourdeur, problèmes administratifs/pompiers/non-

reconnaissance par le CSTC de matériaux reconnus dans d'autres pays (par ex Allemagne)

réponse 6 : difficultés techniques : trouver la solution idéale au cas particulier recherché/faire des compromis entre tous les critères souhaités/difficultés inhérentes à la rénovation

réponse 7 : la difficulté d'oser agir différemment de son entourage et des habitudes/vaincre les idées préconçues sur la manière de vivre dans de tels bâtiments

réponse 8 : le manque de temps pour investiguer soi-même les différentes possibilités, les couts/avantages, la recherche de professionnels compétents

réponse 9 : difficultés de convaincre et expliquer aux corps de métiers les souhaits/déni de ces techniques par les professionnels

réponse 10 : peur de réaliser quelque chose qui n'a pas fait ses preuves et d'avoir des problèmes techniques futurs/pas assez de retour d'expérience, trop peu de temps que ce type de construction a été mis en œuvre

réponse 11 : la difficulté d'évaluer le surcoût/la difficulté de calculer à long terme réponse 12 : pas/peu de matériaux disponibles (portes, fenêtres, ventilation, étanchéité, …) réponse 13 : la nécessité de s'investir dans le projet (très différent d'un clef sur porte) réponse 14 : la difficulté de trouver des bons terrains (prix et situation) réponse 15 : basé sur une ossature bois réponse 16 : le système de demande de prime est rébarbatif et oblige la personne qui désire

rénover à attendre au moins 4 mois avant de débuter ses travaux. réponse 17 : je ne sais pas

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 81

Fiche d’identification :

Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous :

<25 ans

4%

25…35 ans

29%

36…45 ans

26%

46…55 ans

15%

56…65 ans

18%

>65 ans

4%

pas de

réponse

4%

tranche d'âge (en pourcentage de 27 réponses)

Combien de personnes vivent sous votre toit ?

1

22%

2

33%

3

15%

4

19%

6

4%

8

7%

nombre de personnes vivant sous le toit (en

pourcentage de 27 réponses)

Dans quelle province votre logement est-il situé ?

Bruxelles

30%

Brabant-

Wallon

30%Namur

11%

Liège

11%

Hainaut

7%

Pas de

réponse

7%

Luxembourg

4%

Province dans laquelle le logement est situé (en

pourcentage de 27 réponses)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 82

5.2.2 Résultats de l’enquête « professionnels »

1. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la problématique du réchauffement climatique ?

un peu

10%

beaucoup

90%

Réponses à la question 1 (en pourcentage de

30 réponses)

2. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position)

N.B. : cette question ayant fait l’objet de plusieurs réponses pour au moins un questionnaire, la présentation en « camembert » n’a pas été retenue.

0%

50%

100%

réponse 1 réponse 2 réponse 3

Réponses à la question 2 (en pourcentage

d'occurrences sur 30 réponses)

réponse 1 : notre planète est unique et sa préservation est de mon intérêt et de celui de mes enfants

réponse 2 : elle me concerne en tant que citoyen du monde réponse 3 : autre 3. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la quantité de gaz à effet de serre (par exemple le CO2) émis par l’homme ?

un peu

10%

beaucoup

90%

Réponses à la question 3 (en pourcentage de 30

réponses)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 83

4. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position)

N.B. : cette question ayant fait l’objet de plusieurs réponses pour au moins un questionnaire, la présentation en « camembert » n’a pas été retenue.

0%

20%

40%

60%

80%

réponse 1 réponse 2 réponse 3

Réponses à la question 4 (en pourcentage

d'occurrences sur 30 réponses)

réponse 1 : parce que les émissions de gaz à effet de serre émis par l’homme sont au moins partiellement responsables des changements climatiques subits par la terre

réponse 2 : parce que les ressources fossiles, principales responsables des gaz à effet de serre, se font rares et qu’il est donc temps de penser à des alternatives

réponse 3 : autre 5. Dans votre vie personnelle, faites-vous attention à modérer votre impact en terme d’émissions de CO2 ? Si oui, par quelles actions principales (c'est-à-dire celles qui, selon vous, ont le plus d’impact sur vos émissions de CO2) ? (exemples : choix du fournisseur d’électricité, type d’habitat et niveau d’isolation, choix du véhicule, mobilité alternative, achats réfléchis, alimentation locale, …)

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%45%50%

rép

on

se 1

rép

on

se 2

rép

on

se 3

rép

on

se 4

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on

se 5

rép

on

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on

se 8

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on

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se 1

0

rép

on

se 1

1

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se 1

2

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3

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se 1

4

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on

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on

se 1

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se 1

7

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on

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8

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se 1

9

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on

se 2

0

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on

se 2

1

rép

on

se 2

2

rép

on

se 2

3

rép

on

se 2

4

rép

on

se 2

5

rép

on

se 2

6

rép

on

se 2

7

Réponses à la question 5 (en pourcentage d'occurrences sur 30 réponses)

réponse 1 : conduite modérée de la voiture/voiture basse consommation/planification des

déplacements réponse 2 : type d'habitat/niveau d'isolation élevé/bonne ventilation/choix des matériaux/bonne

régulation

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 84

réponse 3 : transports en commun quand c'est possible/pour se rendre au lieu de travail/mobilité alternative/utilisation du vélo

réponse 4 : fournisseur d'électricité verte réponse 5 : faire attention à éteindre les lumières et les appareils non utilisés/utilisation rationnelle

de l'énergie, chasse aux gaspillages réponse 6 : achats réfléchis/de proximité réponse 7 : chauffage minimal et pulls, baisse du chauffage en cas d'absence réponse 8 : recours au photovoltaïque réponse 9 : alimentation locale/bio réponse 10 : choix de la localisation de l'habitat pour minimiser les déplacements/choix de

l'orientation de l'habitat pour maximiser les apports solaires réponse 11 : pompe à chaleur/chaudière pellets/chaudière à condensation/poêle de masse réponse 12 : lampes économiques réponse 13 : peu d'appareils électroménagers/appareils ménagers classe A réponse 14 : recours au solaire thermique réponse 15 : sensibilisation autour de soi réponse 16 : réflexion globale/permanente réponse 17 : citerne d'eau de pluie réponse 18 : utilisation d'un potager/auto-suffisance en légumes et fruits réponse 19 : utilisation de voitures partagées réponse 20 : pratique de sports/loisirs non consommateurs d'énergie fossile réponse 21 : choix de profession réponse 22 : favoriser les institutions et services attentifs à l'écologie (banque triodos, fournisseurs,

etc) réponse 23 : recyclage du papier réponse 24 : suppression de l'eau chaude sanitaire réponse 25 : suppression du congélateur réponse 26 : utilisation d'une marmite norvégienne89 réponse 27 : pas de télévision 6. La problématique des émissions de gaz à effet de serre reçoit-elle la même considération de votre part dans votre travail (c’est-à-dire, pensez-vous avoir un comportement différent vis-à-vis des émissions de gaz à effet de serre que vous engendrez, entre votre vie privée et professionnelle) ?

0%

20%

40%

60%

80%

réponse 1 réponse 2 réponse 3

réponses à la question 6 (en pourcentage d'occurrences

sur 30 réponses)

89 La marmite norvégienne est un petit caisson isolé destiné à accueillir les casseroles bien avant la fin de la cuisson normale. Elle permet des gains substantiels d'énergie de cuisson (source : Les Amis de la Terre, disponible sur www.amisdelaterre.be/IMG/pdf/marmite.pdf, accédé en août 2008)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 85

réponse 1 : mon travail est axé sur des bâtiments à faible consommation énergétique, je fais donc attention à cette problématique

réponse 2 : je fais (ou j’essaie de faire) autant attention dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée

réponse 3 : je fais moins attention dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée

7. Êtes-vous ou avez-vous été amené à élaborer des plans et/ou à travailler sur des chantiers de construction où l’utilisation rationnelle de l’énergie était un des concepts fondamentaux du bâtiment ?

oui

80%

non

20%

Réponses à la question 7 (en pourcentage de

30 réponses)

8. Sur combien de chantiers différents avez-vous travaillé, approximativement ?

<5

20%

6…10

17%

11…25

17%

26…50

23%

>50

17%

pas de

réponse

6%

Réponses à la question 8 (en pourcentage de 30

réponses)

9. Parmi tous vos chantiers, quelle est selon vous la proportion approximative de ceux concernés par l’utilisation rationnelle de l’énergie (bâtiment basse énergie, bâtiment passif, etc) ?

<10%

27%

10…25%

7%

25…50%

13%

50…75%

13%

>75%

23%

100%

10%

pas de

réponse

7%

Réponses à la question 9 (en pourcentage de 30

réponses)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 86

10. Pour la majorité des chantiers concernés par l’utilisation rationnelle de l’énergie et auxquels vous avez participé/que vous avez dirigés, le concept d’utilisation rationnelle de l’énergie était-il (1) une suggestion de votre part à vos clients, (2) un souhait des clients dès le départ, ou (3) autre?

0%

10%

20%

30%

40%

50%

(1) (2) (3) pas de réponse

réponses à la question 10 (en pourcentage d'occurrences sur

30 réponses)

10A. Si la réponse est (2), comment avez-vous répondu à leur demande ?

0%

10%

20%

30%

40%

50%

réponse 1 réponse 2 réponse 3 réponse 4

réponses à la question 10A (en pourcentage

d'occurrences sur 14 réponses "2" à la question 10)

réponse 1 : je suis déjà formé à l’utilisation rationnelle de l’énergie et je n’ai pas eu de problème à

leur répondre réponse 2 : j’ai suivi une formation spécifique réponse 3 : je me suis formé par moi-même réponse 4 : autre 11. Quelles sont, à votre niveau, les difficultés principales à construire des bâtiments à faible ou très faible consommation énergétique ? (Merci de cocher les difficultés auxquelles vous adhérez et de citer toutes les autres auxquelles vous pensez)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 87

0%10%20%30%40%50%60%

rép

on

se 1

rép

on

se 2

rép

on

se 3

rép

on

se 4

rép

on

se 5

rép

on

se 6

rép

on

se 7

rép

on

se 8

rép

on

se 9

rép

on

se 1

0

rép

on

se 1

1

rép

on

se 1

2

rép

on

se 1

3

rép

on

se 1

4

pa

s d

e r

ép

on

se

réponses à la question 11 (en pourcentage d'occurrences sur 30

réponses)

réponse 1 : le surcoût des matériaux/techniques à mettre en œuvre/prix prohibitifs pratiqués par

certains professionnels profitant de la méconnaissance ou de l'engouement pour les économies d'énergie

réponse 2 : le manque de formations proposées réponse 3 : les informations trouvées se contredisent/sont incomplètes, pas assez scientifiques réponse 4 : la difficulté de trouver des professionnels compétents et qui restent compétitifs/le

manque de professionnels formés réponse 5 : la difficulté de trouver des informations réponse 6 : les restrictions urbanistiques/les règles urbanistiques inappropriées/la jungle des

primes/les positions plus idéologiques que rationnelles de certaines administrations réponse 7 : difficulté à débarrasser l'esprit du client des rumeurs et préjugés habituels/la difficulté

de convaincre les maîtres de l'ouvrage, à leur faire comprendre que c'est dans leur intérêt final

réponse 8 : la difficulté de trouver des matériaux certifiés réponse 9 : conception architecturale défaillante du point de vue énergétique (N.B. point soulevé

par un entrepreneur) réponse 10 : le manque de professionnalisme des entrepreneurs qui placent ces systèmes (N.B.

point soulevé par un architecte) réponse 11 : Les informations données aux maîtres de l’ouvrage orientées commercialement et

n’offrant pas une vue claire et globale sur les systèmes proposés réponse 12 : des différences très importantes entre régions/communes concernant les primes, les

frais des raccordements… --> calculs de rendement d'équipements tels que des PAC biaisés

réponse 13 : les délais de fourniture trop longs par les entreprises spécialisées surchargées de travail

réponse 14 : certaines contraintes qui s'opposent (ex : larges baies vitrées pour la vue et la lumière mais objectif de diminuer au maximum les déperditions calorifiques en hiver ou plus encore dans le cas des bureaux de limiter les surchauffes en été)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 88

12. Quelles sont, à votre avis, les difficultés principales des particuliers/de vos clients à construire des bâtiments à faible ou très faible consommation énergétique ? (Merci de cocher les difficultés auxquelles vous adhérez et de citer toutes les autres auxquelles vous pensez)

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

rép

on

se 1

rép

on

se 2

rép

on

se 3

rép

on

se 4

rép

on

se 5

rép

on

se 6

rép

on

se 7

rép

on

se 8

rép

on

se 9

rép

on

se 1

0

rép

on

se 1

1

rép

on

se 1

2

rép

on

se 1

3

rép

on

se 1

4

réponses à la question 12 (en pourcentage d'occurrences sur 30

réponses)

réponse 1 : le surcoût des matériaux/techniques à mettre en œuvre réponse 2 : la difficulté de trouver des architectes/entrepreneurs/corps de métier compétents et

disponibles réponse 3 : les informations trouvées se contredisent réponse 4 : la difficulté de trouver des informations réponse 5 : la difficulté d'obtenir les permis d'urbanisme/le peu de place laissée par l’administration

dans sa démarche réglementaire pour une véritable réflexion de consommation d'énergie et d'espace/le CSTC a dix ans de retard

réponse 6 : incrédibilité pour certains/prise de conscience insuffisante réponse 7 : la croyance qu'ils vont perdre en confort/la difficulté de se mettre sur la même longueur

d'onde que l'architecte réponse 8 : les pouvoirs publics ne montrent pas l'exemple réponse 9 : les options sont souvent contradictoires réponse 10 : la difficulté de trouver des bons terrains (prix et situation) réponse 11 : la lenteur de l'évolution réponse 12 : l’association de l’acte de construire à l’achat d’un bien de consommation ordinaire -->

gros obstacle à des réalisations réellement pertinentes en matière non seulement énergétique, mais également au niveau environnemental

réponse 13 : La normalisation que les constructeurs industriels ou clefs sur porte intègrent dans un « package » pré-digéré pour le tout public

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 89

Fiche d’identification :

Êtes-vous architecte, entrepreneur, autre ?

Architecte

64%

Entrepreneur

23%

Autre

13%

profession (en pourcentage de 30 réponses)

Si vous êtes architecte, où avez-vous fait vos études principales ?

St Luc Bruxelles

21%

La Cambre

16%

ISA Victor

Horta

10%ISAI Mons

11%

St Luc Liège

11%

St Luc Tournai

11%

UCL

5%

Ulg

5%

St Lucas Brussel

5%

Faculté

polytechnique

de Mons

5%

études principales à ... (en pourcentage de 19 architectes)

Depuis combien de temps exercez-vous votre profession ?

<5 ans

23%

5…10 ans

27%11…20 ans

13%

21…30 ans

27%

>30 ans

10%

Expérience (en pourcentage de 30 réponses)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 90

Dans quelle région (RW, RBC, VL) exercez-vous principalement vos activités ?

N.B. : cette question ayant fait l’objet de plusieurs réponses pour au moins un questionnaire, la présentation en « camembert » n’a pas été retenue.

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Wallonie Bruxelles Flandre

région d'activité principale (en pourcentage d'occurrences

sur 30 réponses)

Avez-vous suivi une formation complémentaire en utilisation rationnelle de l’énergie ? Celle-ci vous est-elle utile ?

oui

60%

non

33%

pas de

réponse

7%

Formation complémentaire ? (en pourcentage de

30 réponses)

La sous question « Celle-ci vous est-elle utile ? » n’a pas reçu de réponses systématiques, la question ayant été posée en même temps qu’une autre question. Les réponses ne sont donc pas considérées comme représentatives. Une majorité de « oui » a été reçue, les deux seuls commentaires négatifs reçus sont les suivants :

- formations parfois trop superficielles - formations sont généralement très médiocres

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 91

5.3 Obstacles

5.3.1 Remarques préliminaires

Première partie de l’enquête (questions 1 à 5)

La première partie de chacune des deux enquêtes a permis d’obtenir une vue d’ensemble de la perception générale des individus sur le changement climatique et l’importance qu’ils accordent aux émissions de CO2 d’origine anthropique. Les résultats indiquent que la majorité des répondants accordent beaucoup d’importance à ce sujet et se sentent concernés par la problématique des émissions de gaz à effet de serre.

Les réponses à la question 5 ont mis en évidence nombre d’actions effectuées par les répondants en faveur d’une limitation de leurs émissions de CO2. Les domaines d’action principaux concernent la mobilité (utilisation des transports en commun, planification des déplacements, choix d’une voiture basse-consommation, conduite modérée, utilisation du vélo, etc), les « achats réfléchis » (réflexion quant à la provenance de ses achats, favoriser les commerces de proximité, le commerce équitable, etc) ainsi que l’habitat (isolation, production d’électricité renouvelable, appareils de chauffage performants, etc).

Deuxième partie de l’enquête

Il est intéressant de constater que 5 propriétaires ont répondu posséder une maison passive (question 6 du questionnaire « propriétaires »). Au vu des autres réponses données, il est sûr que ce n’est pas le cas pour au moins deux d’entre eux.

La définition même du standard passif semble peu connue, voire est perçue comme étant trop rigide ou trop contraignante au vu des bons résultats déjà atteints par ces propriétaires.

Par ailleurs, la diversité des réponses reçues par les personnes qualifiant leur logement de « basse énergie » reflète le manque de clarté et de cohérence de ce standard, dont seule la région bruxelloise semble avoir défini un critère relatif à l’obtention d’une prime à la rénovation. Une cohérence et une intégration nationales de ce dernier standard semblent donc faire défaut actuellement.

Il est également intéressant de constater qu’aucun des 5 propriétaires mentionnés plus haut n’a entamé de démarche permettant de recevoir la certification, malgré l’importance des primes et avantages fiscaux à la clef. Il apparaît donc que ces personnes ne semblent pas avoir eu pour motivation l’obtention des avantages financiers octroyés pour l’atteinte du standard passif. Cela pourrait s’expliquer entre autres par une méconnaissance de l’importance de ces avantages et des conditions et procédures d’octroi de la certification (organisme à contacter, coût de la certification, etc).

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 92

Cette constatation est intéressante à formuler car, si des personnes ayant franchi tous les obstacles de la construction passive n’ont pas pu franchir à posteriori ceux de la certification et de ses avantages (par désintérêt ou par méconnaissance), on peut s’imaginer que les personnes pour qui ces avantages constituent un levier déterminant à la base, pourraient se voir démotivés à poursuivre leur démarche de construction passive si cet obstacle n’est pas levé dès les premières investigations.

5.3.2 Commentaires et pistes d’amélioration

Pour de tenter de structurer les obstacles, 4 « classes » ont été distinguées : les obstacles « communicationnels », « psychologiques », « pratiques » et « opérationnels ». Les obstacles mentionnés ne doivent pas être considérés comme faisant strictement partie d’une classe et non d’une autre, leur regroupement ayant été effectué par facilité de commentaires.

5.3.2.1 Les obstacles « communicationnels »

Le manque d’informations est un des obstacles les plus souvent cités. On peut ajouter à cela les informations incomplètes, les informations se contredisant, celles jugées pas assez scientifiques ou ne relevant pas d’un consensus établi.

Ainsi par exemple, l’isolation importante semble représenter un problème à certaines personnes, puisque le confinement établi par la forte isolation a souvent par le passé été jugé responsable de problèmes d’humidité et de moisissures, alors qu’il s’agissait en fait d’un problème de ventilation. L’association d’une ventilation efficace à l’isolation importante ne semble pas toujours dissiper les préjugés de l’isolation.

Les rumeurs, les fausses idées et les préjugés sur les maisons passives pourraient ainsi également s’assimiler au manque d’informations puisqu’ils ne seraient pas fondés en présence de bonnes informations argumentées.

La crainte de la surchauffe estivale peut constituer un autre exemple de préjugé. S’il est vrai que les maisons passives sont souvent construites en ossatures bois et que ces dernières ne présentent pas une forte inertie permettant d’amortir les températures, ce type de construction n’est pas une exigence du standard passif. Des exemples de maisons passives en béton ou en pierre existent d’ailleurs sans qu’un problème de surchauffe ne soit constaté90. Des techniques existent cependant pour contrer ces désagréments, que la maison soit construite en ossature bois ou non (voir §3.3).

Un manque d’informations pratiques sur les techniques de construction est également répertorié comme obstacle dans l’enquête. Certaines personnes construisent ou rénovent en effet elles-mêmes leur maison et la nouvelle donne

90 Information de Sebastian Moreno Vacca lors d’une entrevue

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 93

que représente une construction passive semble représenter une entrave à son adoption.

Ces obstacles sur le manque d’information sont parmi les plus importants. Il est donc essentiel de faire circuler l’information, la rendre disponible, plus attractive, plus rigoureuse. Elle doit être ciblée en fonction des groupes visés. Des prospectus de « success stories » mettant en évidence les caractéristiques de maisons de particuliers volontaires pourraient être édités, en présentant les divers avantages des maisons passives, les conseils lors de la construction, … Des listes d’architectes et d’entreprises spécialisées pourraient également être rendues disponibles. L’information disponible en français devrait également continuer à alimenter les sites internet spécialisés.

Parmi les autres obstacles mis en évidence par l’enquête, le manque de formations théoriques et pratiques est souvent avancé. Des cours, accessibles à différents niveaux (particulier, architectes, consultants, etc) devraient être mis en place. De nombreux répondants de l’enquête se plaignent de ne pouvoir trouver de formations adaptées à leurs besoins.

Le déni des techniques passives, ou les attitudes défavorables par certains architectes ou entrepreneurs relève également d’un manque d’information. Ces obstacles ont cependant été cités pour des constructions effectuées il y a déjà plusieurs années, alors que le développement des maisons passives était encore embryonnaire. Les préjugés et le manque d’informations sont là aussi des obstacles importants.

On constate également, comme évoqué au §5.3.1, une méconnaissance générale sur les primes et avantages fiscaux auxquels les propriétaires de maisons passives peuvent prétendre, malgré cependant des efforts de communication tels que notamment rencontrés dans les formulaires explicatifs des déclarations d’impôts en 2008. La différence de montants et de conditions d’octroi de certaines primes entre régions apparaît aussi comme un obstacle pour le calcul de rendements économiques auprès de certains professionnels.

La difficulté de calculer les économies et de comparer différentes options à long terme est aussi avancée. Les coûts énergétiques futurs et les calculs actuariels sur 20 ans ou plus sont empreints d’inconnues et ne sont pas à la portée de tout le monde.

Enfin, la méconnaissance des avantages autres que financiers semble également représenter un obstacle de taille. L’information manque sur les bénéfices pour la santé, le confort thermique et acoustique, le bien-être en général. Le manque de concret, de retour d’expériences vécues, de conseils pratiques, de bâtiments exemplaires est constaté. Des commentaires reçus lors de l’enquête indiquent également le mauvais exemple que représentent certaines administrations publiques. Il n’est pas encourageant de faire des efforts personnels quand ses dirigeants n’en font pas suffisamment.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 94

Les moyens d’information limités et la relative nouveauté du concept en Belgique expliquent probablement une partie de ces obstacles. L’information doit continuer à s’étoffer, s’améliorer et se diffuser, mais doit cependant rester centralisée et maîtrisée.

Marcel Elswijk et Henk Kaan mentionnent également dans l’ouvrage « European Embedding of Passive Houses »91 une faible acceptation des maisons passives dans le marché et la nécessité de développer et d’implémenter des formations pour différents groupes cibles : architectes, installateurs, entrepreneurs, consultants, particuliers. Ils évoquent aussi la nécessité d’adapter les définitions et les solutions techniques pour la rénovation, ainsi que de fournir de l’information sur les solutions techniques pour les écoles et les bureaux. Par ailleurs, les cours dans les universités et hautes écoles sont à mettre à jour et à développer.

5.3.2.2 Les obstacles « psychologiques »

Les belges n’ont pas une mentalité avant-gardiste en ce qui concerne les attitudes face à l’environnement. Par rapport à certains de nos voisins, un certain retard peut en effet être constaté dans plusieurs domaines.

Cette mentalité peu tournée vers l’environnement se reflète en partie dans le secteur du bâtiment. Les règlements urbanistiques peu enclins à favoriser une efficacité en sont un exemple (voir §5.3.2.3).

Le manque de volonté, de dynamisme, de flexibilité, de motivation de tous les acteurs impliqués est un des obstacles mis en évidence par l’enquête. Tous les acteurs semblent parfois montrer peu de volonté pour chercher l’information, pour se former ou s’intéresser aux questions d’efficacité énergétique. La cause semble n’être imputable à personne et à tout le monde en même temps. Certains particuliers se plaignent de ne pas trouver d’architecte ouvert à leurs souhaits ou ne parviennent pas à trouver d’entrepreneurs disponibles. Des architectes se plaignent du manque de prise de conscience et de l’incrédulité de leurs clients par rapport aux défis concernant l’efficacité énergétique. Ou encore ils constatent un manque de compétence et de professionnalisme des entrepreneurs réalisant leurs conceptions. Enfin, des entrepreneurs se plaignent de conceptions architecturales douteuses d’un point de vue énergétique…

Les habitudes prises et l’inertie du changement individuel et collectif constituent une autre explication à l’absence de motivation à se former et à évoluer. Changer ses habitudes, c’est remettre son quotidien en question et cela implique des efforts et des investissements personnels, même s’ils sont limités. C’est ce qui peut expliquer en partie la lenteur de l’évolution.

La peur de réaliser un investissement qui n’a pas encore fait ses preuves en Belgique est un autre obstacle constaté. Le manque de professionnels 91 Marcel Elswijk et Henk Kaan, European Embedding of Passive Houses, 17

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 95

compétents, de techniques et d’informations spécialisées contribuent à renforcer ce sentiment.

Enfin, un obstacle considérable consiste également à vaincre les idées préconçues et à oser agir différemment de son entourage. La pression sociale est importante dans ce domaine, les individus ne souhaitant en général pas adopter de comportements jugés parfois extrémistes par certains. Le sentiment d’agir seul parmi une masse et d’aller à l’encontre du marché est également rencontré.

Arriver à vaincre les obstacles culturels n’est pas chose aisée lorsque l’on se sent seul à mener un combat. De nos jours, imaginer qu’une maison soit confortable alors qu’elle n’utilise pas beaucoup d’énergie semble relever de l’utopie pour beaucoup. Nous sommes plongés dans le paradigme « plus je consomme, plus je progresse » depuis des décennies et parler d’une maison « sans chauffage » fait vite tomber certains dans le cliché du retour à la chandelle, du recul et même de la marginalisation. Il est donc nécessaire de travailler sur ces freins et d’arriver à désolidariser les notions de confort et de consommation d’énergie. Des visites de bâtiments exemplaires durant l’hiver peuvent aider à faire prendre conscience de la réalité du confort dans un habitat passif. Elles sont donc à encourager et promouvoir.

Françoise Bartiaux évoque également dans son étude « sustainable production and consumption patterns »92 que les pressions sont nombreuses en ce qui concerne la tendance à chauffer durant plus longtemps en hiver et à refroidir durant l’été. Il est parfois en effet étonnant que des personnes souhaitent pouvoir s’habiller légèrement dans leur habitat durant l’hiver, alors que ce n’était pas le cas par le passé.

Cette notion de confort thermique est également évoquée dans l’étude susmentionnée comme étant à double tranchant, car elle peut inciter à investir dans des actions d’économies d’énergie mais également à chauffer les logements à de plus hautes températures.

5.3.2.3 Les obstacles « pratiques »

Le manque d’architectes et d’entrepreneurs spécialisés et compétitifs, de main d’œuvre compétente, de savoir-faire constituent l’un des obstacles les plus mis en avant parmi les répondants de l’enquête. Malgré des formations organisées régulièrement par les PMP et PHP, il semble que l’offre continue à excéder la demande, rendant de ce fait les professionnels compétents trop recherchés pour proposer un prix abordable.

92 Françoise Bartiaux and others, Socio-technical factors influencing residential energy consumption (SEREC) - Part 1 - Sustainable production and consumption patterns - Energy. Project CP/52 (Scientific Support Plan for a Sustainable Development Policy, January 2006), 136-138.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 96

Le coût devient dès lors parfois prohibitif lors d’un souhait de construction qu’un architecte ou un entrepreneur « traditionnel » ne peut réaliser et qui nécessite de ce fait le recours à des spécialistes pratiquant des prix plus élevés.

Le « surcoût » est donc l’un des autres grands obstacles parmi les plus fréquemment cités. Il concerne les professionnels comme nous venons de le voir, mais également les matériaux et les équipements particuliers, dont certains sont nécessaires au standard passif mais ne se produisent pas encore en Belgique et doivent dès lors être importés.

Le manque de matériaux disponibles représente ainsi un obstacle également, puisqu’il engendre des délais de fourniture importants et tend plutôt à privilégier les équipements traditionnels par le bâtisseur.

Des efforts de subvention et de soutien d’entreprises actives dans ces domaines ainsi que des moyens de recherche et développement devraient dès lors être mis en place afin de favoriser l’émergence et la disponibilité de ces biens dans le pays.

Le souhait d’un coût d’investissement minimum, au détriment des coûts d’exploitation futurs fait partie des obstacles liés au « surcoût ». La recherche de l’économie immédiate, sans considérations à moyen ou long termes, semble souvent prisée par les investisseurs. Les solutions économiquement optimales, tenant compte de l’investissement mais également des coûts énergétiques d’exploitation, ne sont pourtant pas celles-là. La prise de conscience de la plus-value à long terme d’une construction efficace ne semble donc pas toujours se faire auprès des investisseurs.

La plus-value est pourtant bien réelle, non seulement car elle s’applique à un bâtiment économe en énergie et ne nécessitant dès lors que peu de charges de fonctionnement, mais aussi parce que les règlementations à venir (PEB, futures règlementations sur l’efficacité des bâtiments) mettront de plus en plus l’accent sur la consommation des bâtiments, mettant dès lors en avant les plus sobres d’entre eux.

La notion de « surcoût » peut également être discutable, de nombreux paramètres liés aux bâtiments à (très) basse énergie étant difficilement chiffrables. Comment évaluer, par exemple, le confort engendré par ces bâtiments (une température agréable toute l’année, un air sain, pas de condensation, …) ? Comment chiffrer leurs effets sur la santé, meilleurs que ceux des bâtiments classiques ? Les émissions de CO2 qu’ils permettent d’éviter n’ont-elles pas un coût, elles aussi ? Et la réduction de la dépendance des énergies fossiles ? Autant de questions qui méritent réflexion et ne permettent pas de se résumer par un simple « surcoût »...

La nécessité de s’investir dans le projet et le manque de temps sont deux obstacles liés entre autres au peu de recul et d’expérience des professionnels dans la construction (très) basse énergie, et qui requièrent dès lors un suivi constant et attentif des propriétaires. On peut raisonnablement espérer qu’avec le temps et le nombre grandissant de spécialistes, ces obstacles s’amenuiseront. Il y a en attendant lieu de proposer plus de formations, comme souligné au §5.3.2.1.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 97

Enfin, les restrictions urbanistiques et le manque de considération pour l’efficacité énergétique des bâtiments par certaines administrations constituent un obstacle récurrent et porteur d’une certaine animosité. Il semble en effet que les positions de certaines administrations soient fermes et bon nombre de répondants ont rapporté des contradictions entre les règlements d’urbanisme d’une part et la promotion de bâtiments efficaces d’autre part.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 98

6 L’ALLEMAGNE COMPARÉE À LA BELGIQUE

L’Allemagne est le berceau du concept « passif ». Les 4 premières maisons issues de ce concept y furent construites en 1991 dans la ville de Darmstadt (voir §3.5).

Le développement du « réseau » de maisons passives en Allemagne a suivi une augmentation exponentielle depuis son commencement. La Figure 65 illustre cette expansion.

En 2006, environ 7 000 bâtiments étaient dénombrés. Ce nombre est actuellement d’environ 10 00093.

Figure 65 : Evolution du nombre de maisons passives en Allemagne (source : Passivhaus Institut, Darmstadt)

Les conditions à ce développement sont beaucoup plus favorables en Allemagne qu’en Belgique, les allemands ayant une longueur d’avance sur de nombreux autres pays en matière de technologies « énergétiquement sobres ».

C’est ainsi que l’Allemagne détient le record de la plus grande puissance installée d’éoliennes, avec 22 247 MW installés fin 2007, représentant 23,6% de la puissance éolienne installée dans le monde94.

93 Chiffres cités par l’architecte Sebastian Moreno Vacca (co-fondateur de la PMP) lors d’une entrevue 94 Statistiques publiées par l’EWEA (European Wind Energy Association), document disponible sur www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/mailing/windmap-08g.pdf, accédé en août 2008

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 99

Les chiffres concernant le solaire photovoltaïque son également impressionnants. L’Allemagne est, de loin, l’acteur dominant du marché de la puissance installée. Fin 2006, elle comptait 2 863 MW de puissance installée, par rapport au total de 5 691 MW des pays de l’Agence Internationale de l’Energie participant au « Photovoltaic Power Systems Programme »95. L’encyclopédie virtuelle Wikipédia96 fait quant à elle référence à des capacités installées pour l’Allemagne et le monde, respectivement de 3 850 MW et 9 400 MW fin 2007, soit une importance relative de l’Allemagne d’environ 40% sur la capacité mondiale installée.

Ces développements spectaculaires des capacités de production d’électricité d’origine renouvelable en Allemagne sont principalement dus à des conditions de rachat de l’électricité « verte » particulièrement avantageuses.

Comme on le voit, bien que les Allemands soient de gros consommateurs d’énergie, ils ont clairement développé depuis de nombreuses années une politique tournée vers les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Cette mentalité est très favorable à l’émergence d’initiatives porteuses dans le domaine de l’efficacité énergétique. C’est ainsi que la ville de Freiburg accueille aujourd’hui l’un des « écoquartiers » les plus grands et les plus connus, le quartier Vauban. Il rassemble entre autres plusieurs bâtiments passifs collectifs97 et fait l’objet d’une curiosité touristique notoire98.

95 International Energy Agency, Trends in Photovoltaic applications – Survey report of selected IEA countries between 1992 and 2006 (Report IEA-PVPST1-16:2007), 4 96 http://fr.wikipedia.org/wiki/Photovolta%C3%AFque, accédé en août 2008 97 www.passivhaus-vauban.de/idee.fr.html, accédé en août 2008 98 Des visites guidées sont même organisées : voir www.freiburg-futour.de/Francais, accédé en août 2008

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 100

7 CONCLUSIONS

Le concept et les principes de la maison passive ont été présentés dans ce travail. Nous y avons vu que les maisons passives représentent une opportunité sans précédant pour limiter la dépendance des bâtiments aux énergies et réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Les constructions passives permettent en effet de réduire les consommations d’énergie de 75% par rapport aux bâtiments construits selon le schéma « traditionnel ».

L’évolution du secteur est cependant très lente, car les durées de vie des bâtiments sont importantes et les nouveaux concepts prennent beaucoup de temps avant de s’imposer et se développer.

Les règlementations en matière d’efficacité énergétique prennent ici toute leur importance, et on peut espérer que la directive sur la Performance Energétique des Bâtiments, ainsi que les éventuelles futures règlementations, stimuleront l’amélioration dans le secteur.

Il est intéressant de signaler à ce sujet que des normes de performance semblent plus pertinentes que des normes d’équipements. Ce constat ressort également de suggestions reçues lors de l’enquête réalisée dans le cadre de ce travail. Si des primes étaient allouées à la performance des bâtiments plutôt qu’aux techniques utilisées pour atteindre ces performances, il semblerait logique que les meilleures techniques soient d’abord utilisées, avant les techniques « cerise sur le gâteau » qui sont, certes, intéressantes, mais pas essentielles.

On peut ainsi déplorer que l’isolation des bâtiments, mesure prioritaire qui présente le taux d’économie d’énergie le plus important par unité d’argent investi, soit si peu mise en avant par les autorités, ne bénéficiant que de primes limitées et ne faisant pas l’objet d’une médiatisation aussi importante que d’autres mesures moins efficaces. La perception des particuliers sur la priorité des investissements peut dès lors en être affectée.

Le message doit donc être clair à ce sujet, et les priorités doivent être énoncées sans équivoque : isolation d’abord (qui va de paire avec une ventilation efficace), équipements efficaces ensuite, énergies renouvelables enfin.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 101

C’est dans ce sens que va la démarche de l’association négaWatt qui entend « donner la priorité à la réduction à la source de nos besoins en énergie tout en conservant notre qualité de vie. Mieux consommer au lieu de produire plus. Cette ‘démarche négaWatt’ s’appuie sur la sobriété énergétique dans nos usages individuels et collectifs de l’énergie, l’efficacité énergétique dans nos équipements et moyens de production, et un recours affirmé mais maîtrisé aux énergies renouvelables »99.

Figure 66 : illustration de la démarche de négawatt : sobriété, efficacité, renouvelables (source : Association négaWatt (disponible sur www. negawatt.org, accédé en juillet 2008))

L’importance d’une politique ambitieuse sur les nouvelles constructions -sobres, efficaces et éventuellement pourvues d’équipements de production d’énergie renouvelable-, qui constitueront le parc de logements de demain, apparait donc comme essentielle. Les impératifs d’économie d’énergie ne feront que se renforcer et il est beaucoup plus facile d’atteindre de bonnes performances énergétiques lors de la construction de bâtiments neufs que lors de rénovations.

Certaines conclusions de l’enquête de Françoise Bartiaux à ce sujet méritent également d’être évoquées100. Il ressort que, malgré ce à quoi on pourrait s’attendre, les personnes interviewées semblent ouvertes à des mesures visant à réduire la consommation énergétique résidentielle. Ces personnes considèrent qu’il est du devoir des responsables politiques de définir des réglementations en matière d’environnement visant à protéger l’environnement pour le bien-être commun actuel et des générations futures. Par ailleurs, il apparaît que la communication sur les aspects autres qu’économiques des maisons efficaces n’est pas assez développée. Les notions de confort et de bien-être semblent ainsi être un moteur de changement potentiel et actuellement peu exploité. Communiquer à 99 Association négaWatt (disponible sur www.negawatt.org, accédé en juillet 2008) 100 Françoise Bartiaux and others, Socio-technical factors influencing residential energy consumption (SEREC) - Part 1 - Sustainable production and consumption patterns - Energy. Project CP/52, 144.

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 102

propos des performances énergétiques en mettant en avant ces aspects permettrait de toucher une partie de la population qui n’est pas de prime abord motivée par les aspects d’économies financières généralement abordés dans les communications sur ces concepts.

Benoît Thielemans écrit, dans la revue d’écologie politique Étopia : « Au regard de la gravité des enjeux, la réflexion sur le renouvellement plus rapide du parc immobilier ne peut être épargnée. Une balance doit être faite entre le maintien, la conservation du bâti, d’une part et son renouvellement par des bâtiments plus performants d’autre part. L’analyse doit bien entendu être réalisée sur un plan plus large que l’énergie, incluant toutes les dimensions du développement durable. Il s’agit de penser le remplacement progressif et différencié du tissu urbain.(…) »101

Investir en Belgique dans les constructions passives et basse énergie est non seulement nécessaire, mais également profitable et rend tous les acteurs gagnants. Les bénéfices sont en effet nombreux : réduction drastique des factures énergétiques des consommateurs et accroissement de leur pouvoir d’achat, croissance économique de nouveaux secteurs de la construction, création d’emplois, mais aussi réduction des importations de combustibles fossiles et limitation de notre dépendance à leur égard, lutte contre les changements climatiques et valorisation potentielle future des émissions de CO2 évitées dans un marché de plus en plus axé sur une économie du carbone, …

Notons également que le concept de maison passive ne devrait pas rester figé mais nécessite une certaine évolution qui prend en compte les valeurs mêmes de développement durable, généralement prisées par les propriétaires de ces logements. Des éléments fondamentaux pourraient ainsi s’ajouter aux recommandations du standard, tels que l’utilisation de matériaux à faible bilan d’énergie grise, de production locale, naturels, recyclables, … ou encore tels que la valeur socioculturelle des projets.

Nous citerons à nouveau Benoît Thielemans pour le mot de la fin : « Atteindre la sobriété énergétique nécessaire pour affronter la fin du pétrole sans essuyer une récession majeure ne se fera que par la mise en œuvre d’une politique enfin réellement ambitieuse, voire radicale… car la Belgique, pas même capable d’atteindre ses engagements de Kyoto –pourtant bien en deçà de l’objectif proposé, - doit rattraper un retard considérable. Il y a du travail à tous les niveaux et dans tous les domaines. Et c’est maintenant ou jamais »102.

101 Benoît Thielemans, « La “maison passive”, ou l’opportunité d’affranchir l’architecture des énergies conventionnelles, » Revue d’Etopia n°2 (Décembre 2006) : 142-143. 102 Idem, 144

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 103

7.1 Pour aller plus loin

Voici quelques pistes de travaux potentiels futurs pour continuer ce travail ou en approfondir certaines parties :

• Études plus poussées sur les émissions de CO2 évitables par la construction de bâtiments passifs plutôt que traditionnels (statistiques de logements plus fines, réduction des hypothèses, etc),

• Comparaison de politiques de réglementation sur l’efficacité énergétique des bâtiments différentes à moyen et long termes (scenarios « business as usual », imposition de performances strictes, …),

• Enquête menée à plus large échelle, mieux construite, plus complète et mieux ciblée,

• Réflexions à mener sur les leviers à mettre en œuvre pour renforcer la prise de conscience, mais surtout les actes concrets d’investissement dans les constructions à haute efficacité. Les leviers sont notamment à exploiter parmi les facteurs déterminants à l’adoption de maisons à haute efficacité par leurs propriétaires (question 8B de l’enquête propriétaires).

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 104

8 BIBLIOGRAPHIE

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• Bartiaux Françoise, G. Vekemans, K. Gram-Hanssen, D. Maes, M. Cantaert, B. Spies and J. Desmedt. Socio-technical factors influencing residential energy consumption (SEREC) - Part 1 - Sustainable production and consumption patterns - Energy. Project CP/52. Scientific Support Plan for a Sustainable Development Policy, January 2006.

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• 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable, http://www.association4d.org)

• www.energie.wallonie.be

• http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27064.htm

• European Insulation Manufacturers Association (www.eurima.org)

• Eurostat (http://epp.eurostat.ec.europa.eu)

• European Wind Energy Association (www.ewea.org)

• www.freiburg-futour.de/Francais

• Institut de Conseil et d’Etudes en Développement Durable (www.icedd.be)

• International Energy Agency (www.iea.org)

• IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) (www.ipcc.ch/)

• www.lamaisonpassive.be

• Les Passeurs d’Energie (www.passeursdenergie.be)

• www.maisoneco.com

• Passivhaus Institut, Darmstadt (http://www.passiv.de)

• http://www.passivhaus-vauban.de/idee.fr.html

• Passiefhuis-Platform (www.passiefhuisplatform.be)

• Plate-forme Maison Passive asbl (www.maisonpassive.be)

• Promotion of European Passive Houses (www.europeanpassivehouses.org)

• Service Public Fédéral Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie (http://mineco.fgov.be/)

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Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles 108

• www.siga.ch/product/f_blower.htm

• http://fr.wikipedia.org/

Entretiens :

• Ferdinand, Christian (Conseiller adjoint, Unité Développement durable, Division de la Politique énergétique, SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie – DG Energie) – juin 2008

• Massart, Catherine (Architecte, Architecture et Climat, UCL) – octobre 2007

• Moreno Vacca, Sebastian (Architecte, société A2M, co-fondateur de la Plate-forme Maison Passive) – juillet 2008

• Quevrin, Benoît (Architecte, Plate-forme Maison Passive asbl) – juillet 2008

Séminaire :

• Moreno Vacca, Sebastian (Architecte ,société A2M, co-fondateur de la Plate-forme Maison Passive) – Borzée, 24-26 août 2007

Entretiens téléphoniques et correspondance (email) :

• Guerriat, Adeline (Architecte, co-fondatrice de la Plate-forme Maison Passive)

• Mestdagh, François (Architecte, collaborateur à la division de l’énergie de la DGTRE (Direction Générale des Technologies, de la Recherche et de l’Énergie) à Jambes)

• Minguet, Laurent (Professionnel du métier et dirigeant de sociétés de construction durable)

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Enquête propriétaires Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

Juillet 2008

Bonjour, Mon nom est François Ruelle et je suis étudiant en gestion de l’environnement à l’ULB (Master en gestion de l’environnement). Je rédige actuellement un mémoire sur les maisons passives. Après avoir compilé et synthétisé les principes fondamentaux des maisons passives, je souhaite mettre l’accent sur les barrières à l’adoption de ce type d’habitat, et c’est la raison pour laquelle vous recevez ce questionnaire, car votre avis m’intéresse. J’ai obtenu votre adresse via des articles publiés sur internet liés à cette problématique. Vos coordonnées y sont mentionnées. Il se peut également que vous receviez ce questionnaire par l’entremise de connaissances communes. Les résultats agrégés de ce questionnaire seront pris en compte dans mon mémoire et l’anonymat sera garanti. Deux catégories seront distinctes, chaque catégorie recevant un questionnaire différent : d’une part les propriétaires de maisons passives ou à basse énergie, d’autre part, les architectes et corps de métier. Etant donné que l’échantillon dont je dispose est relativement limité, la collaboration de chacun d’entre vous sera grandement utile et appréciée. Merci de renvoyer ce questionnaire soit par email (option préférée) à l’adresse [email protected], soit par courrier postal à l’adresse Tienne du Sarment, 5 à 1300 Wavre. Si vous avez la moindre question concernant ce questionnaire, n’hésitez pas à me contacter. Un grand merci pour votre temps et votre aide. François Ruelle [email protected] 0474/966464

ANNEXE 1

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Enquête propriétaires Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

Questionnaire aux propriétaires de logements « énergétiquement sobres »

Si vous répondez par email (option préférée), merci de bien vouloir surligner votre choix en jaune Exemple : � option 1 � option 2

A. Généralités

1. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la problématique du réchauffement climatique ?

� pas du tout � indifférent � un peu � beaucoup � sans avis

2. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position) � cette problématique est hors de ma portée � c’est uniquement un problème politique � on ne peut de toute façon rien y faire, mon impact personnel n’a qu’un effet négligeable � elle me concerne en tant que citoyen du monde � notre planète est unique et sa préservation est de mon intérêt et de celui de mes enfants � autre : …………… 3. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la quantité de gaz à effet de serre (par exemple le CO2) émis par l’homme ? � pas du tout � indifférent � un peu � beaucoup � sans avis 4. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position) � parce que je ne crois pas à la responsabilité humaine du changement climatique � parce que je pense que le développement économique est plus important que le changement

climatique � parce que je ne perçois pas les effets d’un changement climatique à mon niveau

ANNEXE 1

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Enquête propriétaires Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

� parce que les émissions de gaz à effet de serre émis par l’homme sont au moins partiellement responsables des changements climatique subits par la terre

� parce que les ressources fossiles, principales responsables des gaz à effet de serre, se font rares et qu’il est donc temps de penser à des alternatives

� autre : …………… 5. Dans votre vie personnelle, à part le fait de posséder un logement sobre en énergie, faites-vous attention à modérer votre impact en terme d’émissions de CO2 ? Si oui, par quelles actions principales (c'est-à-dire celles qui, selon vous, ont le plus d’impact sur vos émissions de CO2) ? (exemples : mobilité alternative, choix du fournisseur d’électricité, choix du véhicule, achats réfléchis, alimentation locale, …) ………………………………….. ………………………………….. ………………………………….. …………………………………..

B. A propos de votre habitation

6. Etes-vous propriétaire d’une maison passive (c’est-à-dire, répondant à certains critères, comme une consommation de chauffage inférieure à 15kWh/m².an, une étanchéité à l’air répondant au critère n50<0,6/h, …) ?

� oui � non Si vous avez répondu OUI :

7A. Avez-vous fait certifier votre maison par la Plate-forme Maison Passive (PMP, ou PHP pour la Flandre) afin de bénéficier des primes et déductions fiscales ?

� oui � en quelle année ? …………………………. � non � pour quelle(s) raison(s) ?

…………………….. …………………….. …………………….. …………………….. ……………………..

8A. Êtes-vous satisfait de votre maison, en général ?

� oui � pour quelle(s) raison(s) principale(s) ? ……………………. …………………….

� non � pour quelle(s) raison(s) principale(s) ?

ANNEXE 1

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Enquête propriétaires Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

……………………. ……………………. …………………….

9A. Pouvez-vous citer les éventuels obstacles (qu’ils soient techniques, administratifs, …) qui vous ont ralenti/découragé dans votre processus de décision d’acquisition/construction/rénovation de votre maison passive ? ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ………………………. ……………………….

Si vous avez répondu NON :

7B. Votre maison est-elle

� basse énergie ? � en connaissez-vous le coefficient K ? …………………

Si non, qu’entendez-vous par basse énergie ? (quels sont les investissements réalisés pour vous permettre d’utiliser l’énergie plus rationnellement) ………………………. ……………………… ……………………… ……………………… ……………………… ………………………

� à « énergie zéro » (= autant d’énergie consommée que d’énergie produite) � quelle(s) énergie(s) utilisez-vous pour vous chauffer (énergie consommée) ?

Comment cette énergie est-elle compensée (énergie produite) ? …………………….. …………………….. …………………….. ……………………..

� à « énergie positive » (= plus d’énergie produite que d’énergie consommée)

� quelle(s) énergie(s) utilisez-vous pour vous chauffer (énergie consommée) ? Comment cette énergie est-elle compensée (énergie produite) et même dépassée ? Combien de kWh exportez-vous par an ?

…………………….. …………………….. ……………………..

ANNEXE 1

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Enquête propriétaires Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

…………………….. � autre

…………………….. ……………………..

8B. Au moment de construire/rénover/acheter votre maison, quel(s) étai(en)t le(s) critère(s) qui vous a (ont) poussé vers une maison « alternative » (par rapport aux logements traditionnels) ? ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. …………………..

9B. Connaissiez-vous à ce moment l’existence du concept de « maison passive » ? � oui � non

Si vous avez répondu OUI, pouvez-vous citer les raisons pour lesquelles vous ne vous êtes pas tourné vers ce type d’habitat comme choix pour votre logement ? (merci de citer toutes celles auxquelles vous pensez, qu’elles soient techniques, administratives, financières, …) ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. ………………….. …………………..

10. Quelles sont, à votre avis, les difficultés actuelles rencontrées par un particulier lors d’un souhait de construction d’un bâtiment à faible ou très faible consommation énergétique ? (Merci de cocher les difficultés auxquelles vous adhérez et de citer toutes les autres auxquelles vous pensez). Cette question est similaire à la question 9 mais diffère dans le sens où elle englobe les difficultés que vous n’avez peut-être pas rencontrées vous-même, mais que vous savez que d’autres ont eu, ou que vous ou d’autres pourraient avoir � je ne sais pas � le surcoût des matériaux/techniques à mettre en oeuvre � la difficulté de trouver des informations � les informations trouvées se contredisent � la difficulté de trouver des architectes/corps de métier compétents

ANNEXE 1

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Enquête propriétaires Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

� autres : …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. Fiche d’identification : Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous :

� < 25 ans � entre 25 et 35 ans � entre 36 et 45 ans � entre 46 et 55 ans � entre 56 et 65 ans � > 65 ans

Combien de personnes vivent sous votre toit ? ………….. Dans quelle province votre logement est-il situé ? ……………….. Autres remarques, suggestions, commentaires, … …………………………………………………………. ……………………………………………………….....

! MERCI POUR VOTRE TEMPS ET VOTRE AIDE !

ANNEXE 1

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Enquête professionnels Les résultats de cette enquête seront traités électroniquement et ne seront pas imprimés

Juillet 2008

Bonjour, Mon nom est François Ruelle et je suis étudiant en gestion de l’environnement à l’ULB (Master en gestion de l’environnement). Je rédige actuellement un mémoire sur les maisons passives. Après avoir compilé et synthétisé les principes fondamentaux des maisons passives, je souhaite mettre l’accent sur les barrières à l’adoption de ce type d’habitat, et c’est la raison pour laquelle vous recevez ce questionnaire, car votre avis m’intéresse. J’ai obtenu votre adresse via des articles publiés sur internet liés à cette problématique. Vos coordonnées y sont mentionnées. Il se peut également que vous receviez ce questionnaire par l’entremise de connaissances communes. Les résultats agrégés de ce questionnaire seront pris en compte dans mon mémoire et l’anonymat sera garanti. Deux catégories seront distinctes : d’une part les propriétaires de maisons passives ou à basse énergie, d’autre part, les architectes et corps de métier. Etant donné que l’échantillon dont je dispose est relativement limité, la collaboration de chacun d’entre vous sera grandement utile et appréciée. Merci de renvoyer ce questionnaire soit par email (option préférée) à l’adresse [email protected], soit par courrier postal à l’adresse Tienne du Sarment, 5 à 1300 Wavre. Si vous avez la moindre question concernant ce questionnaire, n’hésitez pas à me contacter. Un grand merci pour votre temps et votre aide. François Ruelle [email protected] 0474/966464

ANNEXE 2

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Questionnaire aux architectes et corps de métier Si vous répondez par email (option préférée), merci de bien vouloir surligner votre choix en jaune Exemple : � option 1 � option 2

A. Au niveau personnel 1. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la problématique du réchauffement climatique ? � pas du tout � indifférent � un peu � beaucoup � sans avis 2. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position) � cette problématique est hors de ma portée � c’est uniquement un problème politique � on ne peut de toute façon rien y faire, mon impact personnel n’a qu’un effet négligeable � elle me concerne en tant que citoyen du monde � notre planète est unique et sa préservation est de mon intérêt et de celui de mes enfants � autre : …………… 3. Vous sentez-vous concerné/sensibilisé par la quantité de gaz à effet de serre (par exemple le CO2) émis par l’homme ? � pas du tout � indifférent � un peu � beaucoup � sans avis 4. Pour quelle(s) raison(s) ? (merci d’indiquer une seule réponse, reflétant le plus votre position) � parce que je ne crois pas à la responsabilité humaine du changement climatique � parce que je pense que le développement économique est plus important que le changement

climatique � parce que je ne perçois pas les effets d’un changement climatique à mon niveau � parce que les émissions de gaz à effet de serre émis par l’homme sont au moins

partiellement responsables des changements climatique subits par la terre

ANNEXE 2

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� parce que les ressources fossiles, principales responsables des gaz à effet de serre, se font rares et qu’il est donc temps de penser à des alternatives

� autre : …………… 5. Dans votre vie personnelle, faites-vous attention à modérer votre impact en terme d’émissions de CO2 ? Si oui, par quelles actions principales (c'est-à-dire celles qui, selon vous, ont le plus d’impact sur vos émissions de CO2) ? (exemples : choix du fournisseur d’électricité, type d’habitat et niveau d’isolation, choix du véhicule, mobilité alternative, achats réfléchis, alimentation locale, …) ………………………………….. ………………………………….. ………………………………….. ………………………………….. …………………………………..

B. Au niveau professionnel 6. La problématique des émissions de gaz à effet de serre reçoit-elle la même considération de votre part dans votre travail (c’est-à-dire, pensez-vous avoir un comportement différent vis-à-vis des émissions de gaz à effet de serre que vous engendrez, entre votre vie privée et professionnelle) ? � je fais moins attention dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée � je fais (ou j’essaie de faire) autant attention dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée � mon travail est axé sur des bâtiments à faible consommation énergétique, je fais donc

attention à cette problématique � je ne sais pas � autre ……………….. 7. Êtes-vous ou avez-vous été amené à élaborer des plans et/ou à travailler sur des chantiers de construction où l’utilisation rationnelle de l’énergie était un des concepts fondamentaux du bâtiment ? � oui � non 8. Sur combien de chantiers différents avez-vous travaillé, approximativement ? � <5 � entre 6 et 10 � entre 11 et 25 � entre 26 et 50 � > 50

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9. Parmi tous vos chantiers, quelle est selon vous la proportion approximative de ceux concernés par l’utilisation rationnelle de l’énergie (bâtiment basse énergie, bâtiment passif, etc) ? � <10% � entre 10% et 25% � entre 25% et 50% � entre 50% et 75% � > 75% � 100% 10. Pour la majorité des chantiers concernés par l’utilisation rationnelle de l’énergie et auxquels vous avez participé/que vous avez dirigés, le concept d’utilisation rationnelle de l’énergie était-il (1) une suggestion de votre part à vos clients, (2) un souhait des clients dès le départ, ou (3) autre? � (1) � (2) � autres : …………… 10A. Si la réponse est (2), comment avez-vous répondu à leur demande ?

� je suis déjà formé à l’utilisation rationnelle de l’énergie et n’ai pas eu de problème à leur répondre

� j’ai suivi une formation spécifique � je me suis formé par moi-même � autre : ………………………… 11. Quelles sont, à votre niveau, les difficultés principales à construire des bâtiments à faible ou très faible consommation énergétique ? (Merci de cocher les difficultés auxquelles vous adhérez et de citer toutes les autres auxquelles vous pensez) � le surcoût des matériaux/techniques à mettre en oeuvre � la difficulté de trouver des informations � les informations trouvées se contredisent � le manque de formations proposées � je ne sais pas � autres : …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. 12. Quelles sont, à votre avis, les difficultés principales des particuliers/de vos clients à construire des bâtiments à faible ou très faible consommation énergétique ? (Merci de cocher les difficultés auxquelles vous adhérez et de citer toutes les autres auxquelles vous pensez)

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� le surcoût des matériaux/techniques à mettre en oeuvre � la difficulté de trouver des informations � les informations trouvées se contredisent � la difficulté de trouver des architectes/corps de métier compétents � je ne sais pas � autres : …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. …………………….. Fiche d’identification : Etes-vous � architecte � entrepreneur � Autre : ………………...

Si vous êtes architecte, où avez-vous fait vos études principales ? � ISA Victor Horta � ISA Lambert Lombard � ISAI Mons � La Cambre � St Luc Bruxelles � St Luc Liège � St Luc Tournai � UCL � ULB � ULg � Faculté polytechnique de Mons � Autre : ………………………….

Depuis combien de temps exercez-vous votre profession ? � < 5 ans � entre 5 et 10 ans � entre 11 et 20 ans � entre 21 et 30 ans � > 30 ans

Dans quelle région (RW, RBC, VL) exercez-vous principalement vos activités ?.....................

Avez-vous suivi une formation complémentaire en utilisation rationnelle de l’énergie ? Celle-ci vous est-elle utile ? …………………………………………………………. Autres remarques, suggestions, commentaires, … …………………………………………………………. ……………………………………………………….....

! MERCI POUR VOTRE TEMPS ET VOTRE AIDE !

ANNEXE 2