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rencontres - actualités - société - culture - agenda - adresses mensuel gratuit - n°39 - été 2016 URBAIN tanger N NA AJ JO OU UA A E EL L H HI IT TM MI I Une renaissance...

URBAIN - N°39 - JUIN/JUILLET 2016

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Le mag' de toutes les cultures

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rencontres - actualités - société - culture - agenda - adressesmensuel gratuit - n°39 - été 2016

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NNAAJJOOUUAA EELL HHIITTMMIIUne renaissance...

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EditoVous êtes nombreux à nous l’avoir réclamé, ce numéro « Spécial été »sorti exceptionnellement en milieu de mois.Un numéro que nous avons voulu éclectique en y invitant des person-nalités aux univers totalement différents, deux femmes et deux hommesqui ont malgré tout un moteur en commun : la passion.Il y a d’abord ces Tangérois dont nous sommes fiers, à commencer parNNaajjoouuaa EEll HHiittmmii, artiste récemment consacrée et femme discrète qui peintses blessures et celles des autres (p. 22). AAbbddeerrrraahhiimm BBeennaattttaabboouu a luiaussi accepté de nous parler de ce qui l’anime : la volonté de lutter contrela disparition des espaces accueillant la vie sauvage en pleine ville,sacrifiés sur l’autel de cette modernisation folle dont nous redoutons tousun peu sans nous l’avouer qu’elle ne défigure notre ville (p. 10).Nous vous présentons également une Franco-Marocaine que certainsd’entre vous connaissent sans doute déjà, LLaattiiffaa IIbbnn ZZiiaatteenn, une mèrevictime du terrorisme qui parcourt les classes et les amphithéâtres enFrance pour parler aux jeunes du « vivre ensemble » et lutter contre leurdépart pour le djihad (p. 16).La dernière personnalité que nous vous proposons de découvrir parcourtquant à elle le monde entier pour diffuser une certaine image du luxe àla française : JJeeaann--LLoouuiiss DDeenniioott est l’architecte-décorateur que nousadorerions tous voir se pencher sur notre salon !

Nous vous laissons donc en bonne compagnie et vous souhaitons unexcellent et paisible Ramadan, suivi d’un très bel été.

Christine Cattant

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DDiirreecctteeuurr ddee PPuubblliiccaattiioonn ::RRééddaaccttrriiccee eenn CChheeff ::

Secrétaire de Rédaction : Directrice Artistique : Rédaction :

Imprimeur : Mail : Publicité : Distribution :

Site Web : Facebook : Siège :Dépôt légal : ISSN : Photo Couverture :

Othman Noussairi // [email protected] Cattant // [email protected]

Stéphanie GaouChristine CattantKamil El Alami, Stéphanie Gaou, Christine Cattant

Chrono Digital - [email protected] Samet / 06 60 20 30 24 - [email protected] 33 64 79 99

www.urbain.maUrbain Tanger Magazine67, avenue de la Résistance - 90 000 Tanger105984En cours© Najoua El Hitmi

Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite. La revue n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte

ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.

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ActusCourrier des lecteursCes Tangérois qui bougent

Mag’

Rencontre : Latifa Ibn Ziaten

À la Une : Najoua El Hitmi

Portfolio : Arié Botbol

Talents : Jean-Louis Deniot

CultureVotre agendaÀ l’affiche Coups de coeur de libraire

PratiqueVie quotidienne Chronique du “Soi” par Laurence Dudek La recette de Véra AbitbolLe grand Urbanoscope de l’étéCarnet d’adresses / Points de distribution

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ACTUS � COURRIER DES LECTEURS

paroles de lecteurssur [email protected]

� un très beaunuméro que celuidu mois dernieravec Yasmina Khadraen couverture. Monauteur préféré nous afait l’honneur de saprésence toute en modestie au Salon du livre,et pour ce bon moment je lui dis merci !

Abdel, Tanger

� nous avons vécu un beau salon avec laprésence de l’auteur algérien Yasmina Khadraque vous avez mis à l’honneur dans vos pages.

André, Tétouan

Un invitéde marque

rencontres - actualités - société - culture - agenda - adresses

mensuel gratuit - n°38 - mai 2016

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SSaalloo nnIInnttee rrnnaattiioo nnaall

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J’ai vraiment adoré décou-vrir cette recette racontéecomme un souvenir d’en-fance par la nièce du grandMarcello, ce Tangérois quenous connaissons tous !Nadia, Tanger

� Chère Nadia, vouspouvez vous réjouir... etretrouver Véra dans cenuméro pour une nouvellerecette estivale en p. 70.

Une pluie de compliments pour le stand URBAINau Salon des Livres et des Arts en mai. Merci à tous pour votre fidélité et votre soutien !

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Pédagogie - Apprentissage du françaisSocialisation - Bien-être des tous petits

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C’est l’histoire de Tanger, une ville qui se développe plus vite queson ombre, faisant fi de toute préoccupation environnementale etécologique. C’est l’histoire d’une gestion désastreuse des espacesverts, qui se réduisent chaque jour comme peau de chagrin, privantla cité de son nécessaire poumon biologique, d’un manque absolude considération pour la flore mais aussi la faune au coeur d’unsite géographiquement remarquable. Arbres déracinés, plantationde palmiers arrachés au premier coup de chergui, arrosage dekilomètres de pelouse à grands coups de mètres cubes d’eau...

Ça, c’est pour ce que l’on voit. Mais il y a aussi ce que le public nevoit pas, ce qui se déroule en catimini ou insidieusement, loin desregards, la nuit ou derrière les portes des usines. Empoisonnementdes cours d’eau, sable arraché aux plages, pollueurs professionnelset pollueurs du dimanche, entreprises sans scrupules...

Si beaucoup d’entre nous s’en alarment sur le mode “j’y pense etpuis j’oublie”, certains s’en préoccupent pourtant passionnément.C’est le cas d’Abderrahim Benattabou, un Tangérois qui observe,impuissant, depuis plus d’une décennie la dégradation inéluctabled’un site de reproduction et de passage des oiseaux migrateurs enplein coeur de la ville. On l’a écouté y mettre le doigt et effective-ment, ça fait mal...

PHOTOGRAPHIES : A. BENATTABOU

SOS Malabata BirdsPar Abderrahim Benattabou

ACTUS � CES TANGÉROIS QUI BOUGENT

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Mais pour cela j’ai déambulé aumilieu des débris de construction,vraisemblablement des restes demarchés publics, des tonnes debéton, pavés et bouts de routesqui sont de la monnaie à rendre àl’état, mais comme il est sansdoute plus simple de tout aban-donner dans un coin, le résultatest catastrophique.

J’ai depuis deux ans commencéà contacter médias et respon-sables : France 24, Eljazirra, Eauxet forêts, BirdLife Maroc, journa-listes marocains, Observatoirenational de la biodiversité, minis-tère de l’environnement et j’enpasse. J’ai reçu beaucoup de sou-tien, de conseils et d'informationset mon dossier est sur le bureau

de plusieurs associa-tions qui font sansdoute de grandes ta-bles rondes mais quirestent totalementincapables de menerune action contre laville et ses élus lo-caux et communaux,car c’est finalementeux les responsablesdes trottoirs retiréspour l’aménagementde la ville et de lamauvaise gestion desdéchets et débris quituent toute vie unpeu partout dans nosvilles, sans parler des

Je suis photographe et obser-vateur d’oiseaux migrateursdepuis 2002, lorsque j’étais enécole de cuisine à Ouarzazate.En 2004, j’ai intègré l’ISIT etdécouvert le site en question, àdeux minutes de mon institut etexactement devant le playpark deMalabata, juste avant l’ancien ClubMed qui devait utiliser les oiseauxcomme attractions à grande plus-value, ce que nos élus locauxconsécutifs n’arrivent toujourspas à comprendre. Depuis, j’y reviens toujours et jeconstate sa tragique détériora-tion. Le site, appelé " Plan d’eaude l’Oued Mlalah ", était régulière-ment visité lors des dénombre-ments hivernaux d’oiseaux d’eau(une moyenne de près de 3 000

oiseaux pour la période 1996-2000). C’était un site assez riche,mais qui a perdu beaucoup de sesqualités écologiques suite auxdégradations successives qu’il asubies. Notamment les rejetsliquides et surtout solides dontles déchets de construction, trèsactives dans la zone. Le site estdevenu une décharge pour le BTP.Ces derniers mois, j’ai pu pho-tographier par exemple plusieurscouples d’échasses blanches ainsique des nids, des canards et desbécasses, des aigrettes garzette,des grues cendrées et des héronsargentés majestueux, sans oublierles cigognes blanches qui con-stituent à elles seules un desplus beau spectacle de ma vied’observateur des animaux.

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ACTUS � CES TANGÉROIS QUI BOUGENT

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résultats écologiques, esthétiqueset comptables.J'ai également lancé une pageFacebook pour accompagnerla COP22 et sa version médi-terranéenne qui se tiendraprochainement pas loin du site.

Car si le site accueille de moinsen moins d'oiseaux à cause dudérangement, les infos dont ondispose fournissent tout demême un inventaire de vingtespèces hivernantes, qui sontclassées ci-après dans l’ordredécroissant de leur abondance :Pluvialis squatarola (100),Charadrius hiaticula (83),Charadrius alexandrinus (75),Gallinago gallinago (50), Burhinusoedicnemus (47), Tringa totanus(38), Thalasseus sandvicensis (30),

Ardea cinerea (16), Tringanebularia (16), Ardea alba (11),Egretta garzetta (10), Larusmichahellis (8), Calidris alpina (5),Actitis hypoleucos (2), Tachy-baptus ruficollis (2), Charadriusdubius (1), Haematopus ostra-legus (1), Ichthyaetus audouinii (1).Le peuplement printanier estlégèrement différent, avec plus deG. Audouins.

Si le barrage sous le pont étaitfermé, cela transformerait le siteen vrai plan d’eau comme par lepassé et les canards et foulquespourraient revenir en masse alors

que se dévelop-peraient à nouveaules hydrophytes,plantes aquatiquesessentielles à lareproduction deplusieurs espècesd’oiseaux d'eau.L’intérêt des sitesornithologiques intra-urbains est pri-mordial en matièred’éducation et pourle développement decertains loisirs. Celieu, équipé, géré (surle plan hydrologique)et protégé contrele dérangement de-viendrait un terraind ’ e n s e i g n emen tformidable et unevéritable zone de

visite écotouristique pour lesTangerois, si nécessaire dans cetteville lourdement artificialisée eturbanisée.

Pour l’instant, je suis seul et jevisite souvent le site avec dessympathisants mais aucune actionde terrain n’a encore été en-tamée. Je cherche encore desconseils juridiques pour inter-venir à mon niveau et, même sil’action peut paraître dérisoire,mon rêve serait de ramassertoutes ces briques et pavés neufs,de clôturer le site et de cons-truire un café ornithologique

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ACTUS � CES TANGÉROIS QUI BOUGENT

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(location de jumelles et ventes delivres et cartes postales sur lafaune et la flore de la région) etde tracer un parcours d’observa-tion pour les universitaires etles écoles afin de permettre àl’endroit d’exister encore pourles siècles à venir. J’aurais justebesoin d’un coup de main pourconstruire un bâtiment, un par-cours pour éviter de marcher surles nids et une clôture pourlaisser un peu de paix à nos amisvoyageurs... �

LLeess rreemmeerrcciieemmeennttss ddee ll’’aauutteeuurr vvoonnttàà :: DDrr.. IImmaadd CChheerrkkaaoouuii,, eexxeeccuuttiivveeddiirreeccttoorr GGRREEPPOOMM BBiirrddLLiiffee MMaarroocc,,MMoohhaammeedd DDaakkkkii,, rreessppoonnssaabbllee ddeell’’ééqquuiippee ““ ZZoonneess HHuummiiddeess ”” ddeell’’IInnssttiittuutt SScciieennttiiffiiqquuee ((UUnniivveerrssiittééMMoohhaammmmeedd VV -- AAggddaall,, RRaabbaatt)),,AAbbddeelljjeebbbbaarr QQnniinnbbaa,, ddééppaarrtteemmeenntt

ddee ZZoooollooggiiee eett ÉÉccoollooggiiee aanniimmaallee ààll’’IInnssttiittuutt SScciieennttiiffiiqquuee ddee RRaabbaatt,,UUnniivveerrssiittéé MMoohhaammmmeedd VV,, SSaaïïddCChhaakkrrii,, ccoonnssuullttaanntt eenn GGoouuvveerrnnaanncceeeennvviirroonnnneemmeennttaallee,, RRaabbiiee EEll KKhhaamm--lliicchhii,, pprrééssiiddeenntt ddee ll’’OObbsseerrvvaattooiirreeppoouurr llaa pprrootteeccttiioonn ddee ll’’eennvviirroonn--nneemmeenntt ddee TTaannggeerr..

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Pour soutenir Abderrahim,contactez-le sur :

[email protected] sur sa page Facebook :

SOS Malabata Birds

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LATIFAIBN

ZIATENAPRÈS

IMAD...Son coeur s’est brisé, un jour

de mars 2012, sur un parking

toulousain lorsque le terroriste

et tueur en série Mohamed

Merah a assassiné froidement

son fils, Imad, d’une balle

dans la tête. Pour se recons-

truire, Latifa Ibn Ziaten a créé

l’association Imad Ibn Ziaten

pour la jeunesse et pour la

paix et se rend régulièrement

dans les écoles, les universi-

tés et les prisons pour

“prêcher” le vivre ensemble.

De passage à Tétouan, sa ville

natale, en début d’année,

elle a accepté de répondre

à nos questions.

RENCONTRE AVEC KAMIL EL ALAMI

PHOTOS : LATIFA IBN ZIATEN

MAG’ � RENCONTRE

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Latifa, vous êtes la maman de cinq enfants, Imad, trois garçonset une fille. On a envie d’en savoir un peu plus sur eux...J’ai un fils ainé, Hatim, qui est enseignant d’éducation physique et

sportive pour des personnes en situation de handicap. Il m’aide et me

soutient dans mes projets associatifs depuis sa création. Il est d ailleurs

le vice président de mon association. Mes autres enfants m’aident

également. La perte de leur frère est un traumatisme qui a déséqui-

libré la fratrie car Imad en était l’un des piliers. Il était écouté et

respecté. Ikram est iconographe au musée des beaux-arts de rouen.

Elle a trois enfants, deux filles et un garçon qu’elle a appelé Imad.

naoufal est agent de sécurité, c’est un garçon sensible et généreux.

Mon dernier s’appelle Ilyasse. Il travaille dans la vente et apporte son

soutien administratif à notre association.

Imad était non seulement votre fils mais également votre ami.Lorsque le drame est arrivé, en mars 2012, vous avez décidé de« rester debout ».Mohamed Merah a tué mon fils. Mais Imad était plus que ça, c’était un

confident, nous étions très proches. après son décès, il fallait que j’aille

sur les lieux de sa mort à Toulouse. Je voulais faire quelque chose pour

qu’il ne soit pas oublié, mais je ne savais pas précisément quoi. Je me

sentais perdue car brutalement mon mari et moi-même avions le

sentiment que tout ce que nous avions fait pour que nos enfants réus-

sissent s’était écroulé. après avoir passé quarante jours au Maroc, je

suis revenue dans ma famille à rouen et j’ai fondé une association :

Imad pour la jeunesse et la paix. puis j’ai éprouvé le besoin d’aller là

où avait vécu Mohamed Merah, j’ai voulu comprendre comment un

jeune avait pu devenir un meurtrier. Devant les tours de la cité, je suis

tombée sur un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années. Je leur ai

demandé s’ils savaient où avait habité Mohamed Merah. Sans savoir

qui j’étais, un jeune m’a répondu : « c’est un martyr, un héros del’islam qui a mis la France à genoux. » J’étais abasourdie, effondrée

et en colère d’entendre ses paroles. À cet instant, je me suis dit qu’il

fallait agir, tendre la main à ces jeunes qui étaient la cause de ma souf-

france. Je veux que mon fils Imad et toutes les autres victimes de ces

attentats ne soient pas morts pour rien. Je veux rester debout parce

que mon fils est mort debout pour la France et je n'ai pas le droit de

m'asseoir ni de baisser les bras. En tant que maman, je veux rester

debout pour que mon message arrive à tout le monde et pour mon-

trer que malgré la souffrance, l’injustice, on peut rester fort…

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MAG’ � RENCONTRE

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qu’il était. Mais pas ce qu’il a fait. rien ne peut justifier le crime

et la violence. Mon combat va continuer car je crois dans cette

jeunesse. Il faut l'écouter avec le regard de l'amour, lui

transmettre les belles valeurs que nous avons eu la chance de

recevoir, lui faire confiance. Je pense aujourd’hui qu’il est im-

portant de sensibiliser les jeunes et moins jeunes, je commence

à raconter un peu ma souffrance de mère, celle d’avoir perdu

mon fils alors qu’il était un jeune homme heureux dans la vie,

dans sa famille, dans son métier, fier d’être un militaire. Je parle

aussi de l’importance du vivre ensemble, de l’éducation, de la

tolérance, du respect des valeurs républicaines, du respect de

l’autre quelle que soit la différence : physique, morale,

religieuse... Je rappelle aux jeunes que leur avenir leur appar-

tient, qu’il est entre leurs mains et que pour qu’il soit beau,

ils doivent travailler dur et respecter l’école et leurs professeurs.

On a du mal à imaginer l’ampleur du phénomène.Rencontrez-vous souvent ces jeunes à problèmes lors devos conférences dans les établissements scolaires ?oui malheureusement, beaucoup de jeunes pensent encore que

Mohamed Merah est un martyr de l’islam ou croient en des

théories du complot… c’est pour cela qu’il est important

aujourd’hui d’écouter ces jeunes, de leur expliquer, avec le

regard de l'amour, de leur transmettre les

belles valeurs que nous avons eu la chance

de recevoir et de leur faire confiance.

Et comment réagissent-ils ? Avez-vousrencontré des jeunes totalement réfrac-taires à votre discours ?Sur le terrain français, j’estime que mon

combat commence à porter ses fruits. J’ai

convaincu trois jeunes de ne pas partir en

Syrie. J’ai sauvé leur vie et celle des autres.

un travail de longue haleine, pendant six

mois. une fois par semaine, je sortais avec

eux, je dialoguais. Sur les trois jeunes

hommes, c’est le converti à l’islam qui a

été le plus difficile à convaincre, un jeune

maghrébin musulman, c’est plus facile de

Parlons alors de ces jeunes qui encensent le meurtrierd’Imad et que vous rencontrez dans le cadre de votreassociation. Quel message essayez-vous à tout prix defaire passer à cette jeunesse-là qui pense que le tueur estun héros et la victime un criminel ?Je dis à ces jeunes que Mohamed Merah n’est pas un héros de

l’islam, que c’est un assassin. une religion qui dit « celui qui atué l’un de vous a tué l’humanité entière » ne peut pas être la

religion de Merah, aucun Dieu n’a ordonné de tuer des inno-

cents et des enfants, son islam n’est pas le nôtre, habité qu’il

est par l’esprit de violence et de destruction. Depuis maintenant

quatre ans et demi, je vais dans les établissements scolaires, les

universités, les centres sociaux, les associations, les maisons de

quartier, les familles d’accueil et je veux plus particulièrement

aider les mères seules qui sont de plus en plus nombreuses…

Je me rends également en prison pour parler aux détenus.

Depuis les derniers attentats, j’ai multiplié mes déplacements

pour témoigner auprès des jeunes, notamment ceux qui émet-

tent le désir de partir en Syrie ainsi qu’auprès de leurs parents.

Quand j’ai décidé de créer cette association, j’ai aussi choisi de

défendre ces jeunes qui étaient la cause de ma souffrance. Je

ne suis pas animée par la vengeance ni par la haine, j’ai par-

donné à Mohamed Merah, le jeune perdu, livré à lui-même, ce

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le remettre dans le droit chemin. J’ai aussi récemment travaillé

avec des jeunes filles revenues de Syrie, ainsi qu’avec des pa-

rents qui ont perdu leur enfant là-bas. c’est difficile pour eux car

on leur dit : « Vous avez un enfant terroriste ! » Ça fait très mal.

Mais vous-même avez dit un jour que « les parents sontresponsables à 100% de la radicalisation de leurs enfants »et que vous constatiez la démission de certains d’entre eux.À quoi est-elle due selon vous ?parmi les causes de la démission des parents, il y a le divorce,

les séparations ou les situations familiales monoparentales qui

peuvent constituer des sources de souffrances, d'angoisses et

d'incertitudes multiples. Je pense que les parents sont respon-

sables à 100 % de l’éducation de leurs enfants, je n’ai en

revanche jamais dit qu’ils sont responsables de la radicalisation

de leurs enfants. Mais certains parents démissionnaires aban-

donnent leurs enfants. Généralement, les jeunes en difficulté

se sentent déconnectés, souffrent d'une perte d'identité, ces

jeunes sont en quête d'identité puisqu’ils ne sont pas pour

autant profondément enracinés dans la culture et les traditions

de leurs parents. cette jeunesse est une proie facile pour les

recruteurs radicaux. Il y a un travail énorme à faire en France

pour aider ces jeunes. Ils manquent d’espoir, se sentent rejetés

par la société et croient que la république les a oubliés. certains

parents n’ont malheureusement pas fait leur devoir d’éduquer

leurs enfants, de les suivre, les encadrer, les aimer. Il ne reste

que l’école aujourd’hui, mais elle ne peut pas tout faire. alors il

faut travailler avec les parents, les élèves et les professeurs

pour créer cet équilibre chez l’enfant qui connaîtra son identité

et saura qui il est. Quand un jeune de 14 ans vous dit qu’il n’a

pas de rêve, qu’il ne dialogue pas avec ses parents, ça

m’inquiète. Moi, malgré cette souffrance, en tant que femme,

mère, présidente de l’association, j’ai un rêve : déplacer les

montagnes pour aider ces jeunes.

Donc d’après vous, l’État et l’école doivent se substituer àces parents démissionnaires. De quelle manière ?Lorsque je raconte mon histoire dans les écoles, les enfants se

mettent souvent à pleurer. En réalité, ils ne pleurent pas pour ma

souffrance mais parce que je réveille la leur et cela m’inquiète.

Il y a de moins en moins d’écoute des jeunes de la part des

adultes. certes, l’école commence à la maison mais mal-

heureusement certains enfants souffrent du manque de

présence, de disponibilité de leurs parents. Je sais que certains

parents ont baissé les bras. Il faudrait alors que l’école, le

gouvernement puissent prendre le relais pour que ces enfants

ne soient pas abandonnés. J’ai remarqué lors de mes déplace-

ments qu’il y avait un manque de psychologues et d’assistantes

sociales dans les établissements scolaires. Je demande au

gouvernement de donner les moyens pour que les enfants qui

en ont besoin soient écoutés et aidés car on ne peut pas fermer

les yeux face à ce problème. Il faut leur donner une chance, leur

permettre de travailler, même ceux qui sont en échec scolaire.

Il faut pour ceux-là plus que pour les autres, les écouter et

surtout leur donner un peu d’amour. ce manque d’attention est

une bombe à retardement qu’il faut désamorcer avant qu’il ne

soit trop tard. Enfin, je regrette que l’on ait supprimé le service

militaire. c’était une période où on apprenait la discipline, le

respect et le vivre ensemble. au sein de l’armée on constate

une mixité sous toutes ses formes : sociale, humaine,

religieuse... et cela devient une deuxième famille.

Vous avez été chahutée en décembre dernier en raison devotre foulard. Vous l’emmenez au sein des écoles, unespace où précisément la République interdit aux élèveset enseignants de le porter en vertu du principe de laïcité.Vous avez d’ailleurs dit le 11 décembre 2015 au Républi-cain Lorrain que « la laïcité, c’est bien vivre ensemble sansmontrer son appartenance religieuse ». Comprenez-vouspar conséquent la position de ceux qui jugent contradic-toire ce signe ostentatoire religieux que vous affichez ?Le paradoxe, c’est que le principe de laïcité ouverte pour la

liberté de culte n'autorise pas une femme voilée à s'exprimer

en public devant une assemblée de personnes influentes. La

““BBeeaauuccoouupp ddee jjeeuunneess ppeennsseenntt eennccoorree qquuee MMeerraahh

eesstt uunn mmaarrttyyrr ddee ll’’iissllaamm””

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MAG’ � RENCONTRE

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peur en disant qu’il y avait « des Merah partout ». Quediriez-vous à un de ces électeurs pour tenter de le fairechanger de camp ?aujourd’hui, je suis sur le terrain, je vois la souffrance et oui,

j’en ai peur. Je dis qu’il y a des Mohamed Merah partout et qu’il

faut tendre la main. Il y a un travail à faire et la prison n’est pas

la solution.

Et vous-même, qu’avez-vous ressenti lors des attentats dejanvier et de novembre l’an dernier ?Les derniers attentats ont ravivé la douleur d’une mère. un

événement que je craignais. cela fait très mal, ces actions mo-

tivées par la haine, mais pas par l’islam ça, ce n’est pas les

musulmans. Ils se cachent derrière l’islam mais ce n’est pas

une arme pour tuer. L’islam, c’est pour la paix, pour la tolérance,

pour le respect.

Vous vous rendez souvent au Maroc dans le cadre dutravail pour votre association. Qu’est-ce qui ressort de vosrencontres ici et notamment à Tétouan, ville dont vous êtesoriginaire ?c’est le Maroc qui m’a tendu la main. Le Maroc m’a redonné

courage pour me remettre debout et ça, je ne peux pas l’oublier.

c’est pour cela que je voudrais remercier les Marocains de leur

soutien et rendre hommage au roi du Maroc. Le Maroc n’ou-

blie pas ses enfants : le souverain a pris en charge la cérémonie

de l’enterrement de mon fils le 25 mars 2012, une cérémonie

qui a permis de redonner une dignité à ma famille. Le troisième

jour après l’enterrement de mon fils, le roi en personne m’a

téléphoné pour me présenter ses condoléances et me dire qu’il

partageait ma peine. Il a pris en charge mon voyage à la

Mecque pour me permettre de faire mon deuil. Mon fils Imad

voulait nous envoyer, son père et moi, à la Mecque et je lui avais

répondu qu’il devait d’abord penser à lui. aujourd’hui, c’est

chose faite. Je me rends souvent au Maroc désormais. J’ai

ressenti qu’il y avait un besoin et je dois servir mon pays. Si la

France est mon père, le Maroc est ma mère et elle a besoin de

moi pour aider ses enfants : j’ai envie d’ouvrir une antenne à

M’diq, ville où mon fils est enterré, pour venir à l’aide aux jeunes

en difficulté. �

question du voile ne relève que de ma foi individuelle et en

aucun cas elle ne discrédite ou même ne parasite mes propos

sur le message de paix et du vivre ensemble. peut-être faudrait-

il arrêter de regarder le voile mais plutôt écouter mes propos sur

nos problématiques de vie en société actuelle ? Je suis une

femme indépendante et libre. S’il y a des personnes qui ne sup-

portent pas mon aspect vestimentaire, c’est leur problème,

il en faut pour tous les goûts, c’est bien là l'esprit de la tolérance.

rappelons-nous juste de Ghandi et de sa tenue (la dhoti), une

tenue culturelle n'a rien à voir avec la portée du message. Je

veux dire par là qu’il ne faut pas tout mélanger.

Si pour vous la tenue importe peu, la radicalisation, c’estpourtant aussi le port de plus en plus fréquent du niqab enFrance, un vêtement qui ne trouve aucune origine dans laculture musulmane des jeunes filles qui le portent. Quediriez-vous alors à ces jeunes femmes ?La laïcité n’est pas l’ennemi de la religion, elle respecte et pro-

tège la foi, elle permet à chacun de pratiquer son culte à con-

dition de ne pas l’imposer à tous, personne n’interdit à personne

de vivre paisiblement et discrètement sa religion dans ce pays,

je ne comprends donc pas pourquoi certaines jeunes filles veu-

lent pratiquer l’islam dans l’ostentation en portant le niqab. Je

travaille avec des adolescentes rentrées de Syrie. Du jour au

lendemain, elles ont mis le niqab et sont devenues plus sévères.

Je leur dis : « Mais pourquoi tu fais ça, ma fille ? Tu es jeune,les femmes se sont battues pour la liberté. comment tu vasréussir ta vie ? » Et là, elles se mettent à pleurer. Elles me

disent : « Je ne sais pas, aidez-moi ! » pour moi, il n'y a qu'une

solution : quand on parle avec son cœur, l'enfant nous entend.

Vous savez que beaucoup de Français ont peur et c’estl’une des raisons du succès du vote au profit du Frontnational. On vous a d’ailleurs même reproché d’attiser cette

““SS’’iill yy aa ddeess ggeennss qquuii nnee ssuupp--ppoorrtteenntt ppaass mmoonn aassppeecctt vveessttii--mmeennttaaiirree,, cc’’eesstt lleeuurr pprroobbllèèmmee..””

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MAG’ � À LA UNE

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Najoua El Hitmi

Une renaissanceNajoua El Hitmi est arrivée unbeau jour dans le paysage cultureltangérois sans qu’on l’y attende.D’ailleurs, la peinture aussi s’estinvitée dans la vie de cette profes-sionnelle du tourisme un peu sansqu’elle s’y attende elle-même.Exposée au départ plutôt par hasardsur les murs d’une boutique de laville du détroit, elle présente troisans plus tard ses toiles en Italie, enEspagne, en Suisse et en France.Portrait d’une artiste modeste qui ale sentiment de vivre un conte de fée.

Rencontre avec Christine Cattant

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MAG’ � À LA UNE

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“Je n’avais aucune idée de ce que j’allais en fairemais je voulais une toile, rien d’autre, ça m’avait

toujours fait rêver.”

’est dans son atelier situé enplein centre de Tanger et sur saterrasse depuis laquelle l’oeilcaresse le port que m’a donné

rendez-vous la nouvelle coqueluche dessalles d’expo. Élégante, les onglesvernis, elle me propose un café aveccette douceur et surtout cette générositéque beaucoup de Tangérois connaissent.

C

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Car Najoua El Hitmi, dontla famille est originaire deFès, est quant à elle uneenfant du pays.

Aujourd’hui, elle n’est paslà pour travailler, mais c’estici qu’elle se sent le mieux,le plus souvent, au milieude ses tubes de couleur etde ses toiles. Elle avoue ensouriant : « Je viens ici,mais j’ai toujours du mal àm’y mettre. Puis quand jele fais, je n’arrive plus àm’arrêter ».

Elle a l’air un peu gêné, Najoua, de cesuccès qui lui tombe dessus à brasraccourcis. Gênée et reconnaissante, carcette passion nouvelle lui a enfin donnél’occasion de changer de vie. En aban-donnant son ancien mêtier de voyagiste,pour commencer. Désormais, c’est pourelle seule qu’elle voyage, pour transmet-tre cet art qui est né entre ses mains parle plus grand des hasards. « Je passaispresque tous les jours devant cetteboutique. Je l’avais remarquée, bien sûr,mais je n’avais jamais osé y entrer.Pourquoi l’aurais-je fait, d’ailleurs ? » Etpourtant, ce jour-là, elle le fait. Et elledemande « une toile ». « Je n’avais alorsaucune idée de ce que j’allais en faire,

mais je voulais une toile, rien d’autre,ça, c’était non négociable, ça m’avaittoujours fait rêver ».

Lorsqu’elle entre donc chez ce petitmarchand de couleurs, Najoua El Hitmia, depuis quelques mois déjà, décidé dechanger de perspectives, de prendresoin d’elle, d’explorer de nouvelle pistesde bien-être. Elle multiplie les expéri-ences, entre stages de danse, desophrologie et de yoga, de rebird, d’ap-proche matricielle et autres méditations...Elle apprend aussi la calligraphie et c’esttout naturellement d’abord vers celaqu’elle se tournera lorsque son premierpinceau se posera sur cette fameuse toile.

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Najoua peint, peint et peint encore. Et,contre toute attente, le passe-tempsdevient passion. Un ami découvre sestoiles, alors surtout inspirées par sesexpériences de calligraphie, et lui pro-pose d’organiser sa première expositionsur les murs de sa boutique de déco.Le succès est fulgurant.

Najoua, depuis, continue de peindre.Son style s’affine, se personnalise. Unepartie de son oeuvre est composée detoiles circulaires, mais désormais surtoutes ou presque déambulent cessilhouettes énigmatiques et éthérées.Lorsqu’on l’interroge sur ce qu’elle y voit,sur ce qu’elle veut dire, ellea du mal à répondre. Lasignification de l’oeuvre estdans le regard de sonpublic. Certains artistes onttenté de le faire, à l’imagede Rachid Khaless.« Le regard de l’artiste estdécidément orienté versl’intériorité, vers la vie del’esprit dans une approcheà la limite du mystique. Leregard du spectateur y verraune foule hypnotisée, sedirigeant vers un foyer delumière. La verticalité estune destination certes, maisNajoua El Hitmi semble

privilégier le cheminement, non l’arrêt.L’horizon conceptuel de l’artiste lui faitécrire le trajet comme plus important quesa destination : ces formes en devenir,énergies vives, animées par un élanvertical, n’atteignent jamais le bordsupérieur de la toile. Un vide vient les enséparer ! Cette intuition est juste : il s’agitpleinement de vide. Là réside la beautéféconde de son idée. »

Et, contre toute attente, le passe-temps devientpassion.

MAG’ � À LA UNE

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© Nicolas

Sam

et

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MAG’ � À LA UNE

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On écoute la jeune femme nous parlerd’âmes et de présences, et tout cela faitsens. On voudrait comprendre ce qu’il ya derrière la douceur de ce sourire et cesgrands yeux un peu tristes. On sait, déjà,la douleur de cette jeune soeur partie sivite, si tôt, il y a à peine quelques mois.On devine, en filigrane, des histoiresd’union un peu jeune, de carrièrecontrariée, de choix imposés... On lesentend, ces regrets de s’être laissée,parfois, un peu trop guider et d’avoirpermis à cette nature qui lui dicte detoujours faire plaisir à tous, sauf àsoi-même, de s’imposer... « Je peins lesprisons intérieures. » De retour de France où elle a, en compa-

gnie d’autres artistes, représenté le Marocà la Biennale de Laudun l’Ardoise dansle Gard et inauguré le Pavillon de l’amitiéfranco-marocaine, Najoua ne cache passon plaisir mais surtout son immenseétonnement devant l’incroyable tournurequ’a pris sa vie ces derniers temps.Celle d’une renaissance... �

P. 22 : L’artiste devant la toile Périple (Huile sur toile,

110 cm) - P. 25 : Héritage ancestral (technique mixte

sur toile 110 x110 cm) - Ci-dessus : Processus

(technique mixte sur toile 120 x120 cm)

Actuellement et jusqu’au 8 juillet, exposition àl'Hôtel Vincci Estrella del Mar à Marbella.

“ Je peins les prisonsintérieures...”

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Portfolio

AArriiéé BBoottbbooll« un matin, je me suis dit qu’il faudrait bien un jour que je parte à la chasse des couleurs qui racontent mon enfance.

Je me suis armé de mon appareil photo, j’ai endossé mon gilet de baroudeur, pris mes souvenirs en bandoulière et,

billet d’avion paris-Maroc en poche, je suis revenu sur les terres maternelles.

Les souvenirs, ça s’apprivoise comme les félins, en prenant de la distance, en les suivant à la trace sans laisser la

moindre empreinte de notre désillusion, il faut les accompagner en silence, se faire tout petit, transparent et quasiment

invisible, essayer avec maîtrise de retrouver la saveur de l’enfance. Et puis, un jour, la réalité prend le pas sur le passé,

la réalité se fait plus grande que le passé, elle l’englobe, elle lui donne toutes ses teintes, elle se veut épicée ou amère,

criante ou douce, belle comme un soir de tempête ou volage comme les farfalle du soleil, la réalité te renvoie à la

figure tout ce que tu as voulu mettre de côté, comme si ça pouvait se ranger dans un tiroir les souvenirs.

J’ai fait des grands loopings, depuis Essaouira, Marrakech jusqu’à Tanger, sans vraiment repasser par la case départ.

Sans toucher du doigt Fès la majestueuse. comme si je craignais de gâcher quelque chose d’impalpable, comme s’il

ne fallait pas entamer les histoires de ma mère sur sa jeunesse. J’ai rempli la pellicule de scènes de rue, de vies quoti-

diennes, d’enfants à la gouaille canaille, de vieillardes édentées aux yeux rieurs, de ruelles décharnées et foisonnantes

de marchandises, de rivages. J’ai tout mis dans la boîte. J’étais riche d’un trésor qu’il ne faudrait jamais profaner. »

Texte de Stéphanie Gaou, mai 2016, inspiré de l’exposition « pérégrinations » de arié Botbol qui aura lieu à partir du

15 juillet 2016 à l’espace les insolites.

MAG’ � L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

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p.30 : L’âme du foundouk - p.32 : Ghost in the machine p.34 : Le linge du soir - p.36 : L’élégante - p.38 : Tanger casbah jaune

p.40 haut : regarde le port de Tanger - p.40 bas : Le chat du port

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TTaannggeerr KKiittcchheenn

oouuvveerrttuurree llee ssaammeeddii 99 jjuuiilllleettoouuvveerrtt 77jj//77 ddee 1122 hh àà 2244 hh -- TTééll.. :: oo66 5588 oo44 9911 4499

Complexe la Rose Bleue - Tanger

SSnnaacckkiinngg aauu jjaarrddiinneett aauuttoouurr ddee llaa ppiisscciinnee

Hamburgers veggiesGaspachosGrilladesSaladesPizzasGlaces

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MAG’ � TALENTS

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JEAN-LOUIS

DENIOTUN HOMME

D’INTÉRIEURSJean-Louis Deniot fait partie de

ces décorateurs qui ont créé un style

empreint d’Histoire, de références

modernisées d’une rare élégance,

ainsi que de ces architectes qui

œuvrent avec une vision affirmée

et reconnue à l’international.

Il vient se ressourcer régulièrement

dans sa demeure tangéroise

à la Vieille Montagne.

À l’occasion de la sortie d’un livre

qui lui rend hommage, Interiors

de Diane Dorran Saeaks, nous

avons voulu partager quelques

considérations sur le design et

la création avec lui.

Propos recueillis par Stéphanie Gaou

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TANGER, C'EST MAGIQUE, INSPIRANT, RELAXANT, UNIQUE, EXALTANT.C'EST DE LOIN L'ENDROIT OÙ JE SUIS LE MIEUX AU MONDE.

Quelle est la vertu première d’un architecte ?

J’imagine, l’écoute, la sensibilité et la curiosité. Il faut également éprou-

ver le goût de l’aventure, apprécier les personnes qui vous entourent, et

la vie en général. Plus techniquement, il est préférable d’avoir de

bonnes notions de proportions, d’équilibre, la juxtaposition d’une esthé-

tique, additionnée à un aspect fonctionnel. Il faut avoir du goût pour

les volumes, les perspectives, l’éclairage, qu’il soit artificiel ou naturel.

Justement, en quoi consiste le goût, voire le bon goût, pour vous ?

Le bon goût des uns correspond au mauvais goût des autres. Il n’est pas

certain que les choses les plus abouties soient toujours de bon goût. Il

est facile d’obtenir un résultat parfait, en étant sage, conservateur,

raisonné… Il est, en revanche, beaucoup plus difficile d’obtenir un

résultat excitant, exaltant et enthousiasmant. Les goûts respectables sont

ceux nourris de références, de décors appuyés, cultivés et assumés afin

d’obtenir des décors bien assis, comme des institutions qui deviennent

indétrônables.

À cet effet, que recherchent vos clients ?

Mes clients sont assez ambigus, sans doute autant que moi, pris entre

le néo-classicisme français et des gestes artistiques éclectiques. Ils

apprécient la prestance, l’élégance et un chic intemporel. Nous travail-

lons aux USA, en Europe, en Russie, en Asie, etc., tant de destinations

tellement différentes et de besoins différents. La complexité est de

conserver une signature, une touche de style propre, tout en proposant

une esthétique différente et particulière afin d’enthousiasmer nos

clients, de nationalités différentes. Nous travaillons principalement dans

des résidences privées, l’hôtellerie, mais aussi de tours résidentielles

complètes pour des promoteurs à New York, Miami, Moscou, Bangkok.© Jean de Merry

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MAG’ � TALENTS

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Comment abordez-vous un nouveau chantier ?

Je suis très sensible au pays, à l’environnement et à la culture, où se

situe le projet. J’aime que chaque chantier soit une histoire unique. Il

m’est impossible de dessiner le même intérieur à Paris qu’à New York

ou Hong Kong ! Je débute chaque projet en rédigeant des listes très

descriptives, comme des scénarios, précisant les matières et matériaux

à utiliser, les références de formes, finitions, composants… L’essence

du projet y est décrite en détail. Je partage ensuite les listes avec les

architectes et décorateurs du bureau, afin de démarrer l’ensemble des

plans, élévations et l’étude approfondie des composants du projet.

Les images d’inspiration sont parfois trop restrictives et n’illustrent pas

un décor qui n’a jamais existé et qui est sur le point d’être créé.

Je préfère l’abréaction des mots.

On dit souvent d’un décorateur qu’il est comme un psychanalyste

pour ses clients. Cette comparaison vous fait-elle sourire ou est-elle

juste ?

Je me suis toujours refusé à faire cette partie du job. Je comprends que

nous « entrions » dans l’intimité des clients lorsque nous travaillons sur

le décor, mais je m'interdis de m’immiscer dans leur vie privée. Mon

métier est de produire le décor, l’écrin. De plus, mes clients n’ont pas

besoin de psychanalyses. J’ai une démarche très pragmatique avec eux ;

leur temps est très compté, aussi je ne peux me permettre de le perdre

à autre chose que l’aboutissement du projet. En revanche, il m’est

arrivé très souvent que nous devenions bons amis, une fois le projet

réalisé.

Y a-t-il un projet de décoration que vous auriez aimé avoir ?

Il y a un nombre considérable de réalisations magiques, il serait

difficile d’en nommer. Je suis un « citoyen du monde » et j’aime plus

que tout la multiplicité, les influences qu’apportent les différentes

nationalités, cultures et traditions… Il y a des chefs-d’œuvre dans tous

les pays du monde.

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MAG’ � TALENTS

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Votre métier en fait rêver plus d’un. Pourriez-vous nous donner les

aspects négatifs, s’il y en a ?

Il est vrai que c’est un métier de rêve, mais qui peut être extrêmement

plus complexe qu’il n’y paraît. J’ai la chance d’avoir à mes côtés, ma

sœur Virginie qui veille et gère depuis quinze ans toute la partie

économique et business de mon cabinet. Sans elle, ce serait un

cauchemar. Un de ses nombreux talents est de pouvoir me permettre de

rester perché sur mon nuage artistique, loin des réalités et contraintes,

afin de me garder l’esprit libre pour créer. C’est un métier fait de

milliards de détails, et rien ne peut être ignoré, oublié, mal quantifié.

C’est un merveilleux métier, mais qui ne laisse pas de place à

l’approximation, ni à l’improvisation.

Quel choix de vie auriez-vous fait si vous n’étiez pas devenu

architecte ?

Je dis souvent qu’en dehors de l’architecture et de la décoration, je suis

un bon à rien ! J’ai su, depuis l’âge de 13, 14 ans que je me dirigeais

vers le métier de décorateur. C’était clair dans ma tête, je ne savais

simplement pas si cela allait être pour des décors de théâtre, cinéma,

pour des réalisations permanentes. J’aurais sans doute pu être anti-

quaire, mais cela aurait été trop compliqué de me séparer de mes belles

trouvailles, j’aurais rapidement fait faillite.

Quel est votre principal moteur ?

La curiosité, la passion, la liberté.

Et votre plus belle réalisation ?

Les plus belles réalisations, sont celles à venir. Depuis quinze ans, je

fonctionne comme dans un laboratoire, essayant différentes idées,

combinaisons, juxtapositions, répertoires. Les nouvelles idées ne

peuvent se développer que grâce aux nouvelles opportunités. Ma crainte

est que nos nouveaux clients demandent de dupliquer ce qui a déjà été

fait… Mais j’ai la chance de pouvoir travailler pour des personnes qui

offrent, justement, différentes opportunités afin de créer des résultats

jamais vus.

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MAG’ � TALENTS

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J’AIME CRÉER DES HISTOIRES, ILLUSTRER UNE FORME DE POÉSIE,OBTENIR DES JUXTAPOSITIONS QUICRÉENT UNE ESTHÉTIQUE UNIQUE ET MAGIQUE.

Que voyez-vous en premier quand vous découvrez un nouvel

intérieur ?

Généralement, je vois déjà le résultat. J’ai toujours une vision

déformée de la réalité, car je la vois toujours avec des yeux idéalistes.

L’espace existant est très souvent une page blanche, sans point de

départ. Il faut systématiquement démolir, afin de revoir les plans au sol,

les circulations, la lumière, les perspectives, les volumes… Ce plan

devient la colonne vertébrale du projet. Souvent, je n’ai aucun souvenir

des espaces existants tellement je suis projeté dans leur état futur.

J’imagine l’espace terminé en trois dimensions, donc l’existant n’est

pas ce qui m’intéresse le plus, mais l’excitation de la projection.

Vous êtes connu pour votre sens très mesuré d’un minimalisme

éclectique. Comment s’est nourri ce style ?

Minimalisme éclectique ou maximaliste contemporain ? Je ne me

positionne pas sur l’économie de moyens, ni sur la redondance. J’essaie

de créer un style contemporain, qui s’inscrit dans la continuité de la

logique des Arts Décoratifs Français. Je ne dénigre pas l’ornement mais

je donne une vraie importance à l’architecture, l’art, au mobilier et à la

décoration. Dans mon travail, tous les corps d’état liés aux métiers sont

représentés (laqueur, passementiers, peintres décorateurs, mosaïstes,

verriers…) afin de conserver la tradition des métiers d’arts, et la

qualité exceptionnelle des artisans. Le tout, réalisé dans une esthétique

contemporaine. J’aime les belles atmosphères, quand la magie opère,

quand tous les éléments sont en symbiose, entre le parfum, la musique,

la vue, le toucher. J’aime créer des histoires, illustrer une forme de poésie,

obtenir des juxtapositions qui créent une esthétique unique et magique.

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MAG’ � TALENTS

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Vous connaissez bien Tanger. En quoi cette ville vous inspire-t-elle

dans votre travail ?

Pour moi, Tanger représente le Paradis sur terre... Sa situation

géographique seule, entre Europe et Afrique, Méditerranée et Atlan-

tique, je suis complètement fou amoureux de cette ville. C'est un vivier

créatif de gens passionnés et passionnant. J'ai une maison sur la Vieille

Montagne, face à l'océan, depuis quatre ans, c'est comme vivre dans un

rêve. J'ai fait des rencontres merveilleuses, de toutes nationalités, toutes

générations confondues. Tanger c'est magique, inspirant, relaxant,

unique, exaltant. C'est de loin l'endroit où je suis le mieux au monde. �

Photos d’un projet réalisé à Chicago © Jonny Valiant

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sélection AGENDA CULTUREL

- Spectacles -

CULTURE � AGENDA

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Juan PinillaConcert de Flamenco organisé par

l’Institut Cervantes de Tanger dans

le cadre des Nuits du Ramadan

Patio andalou de l’hôtel El MinzahLe 16 juin à 21h30

SmadjDans le cadre des Nuits du Ramadan

Le Tunisien Smadj, plus que jamais chaman du oud, utilise acoustique,électricité et machines pour sculpter un superbe puzzle musical.

Cour de l’Institut français de TangerLe 19 juin à 22h30

UURRBBAAIINNAIME !

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Smaâ (Zawiya Bouchiciya)Le Samâ’ comme le dikre (invocation) et le madihsont des pratiques dévotionnelles dont la traditionremonte au IXe siècle à Baghdad ou Esphahane. Ilest l’écoute avec le cœur pour conduire l’âme sur lechemin du retour aux sources de l’être. « Pour celuiqui aime Dieu le Samâ’ attise le désir, renforce sapassion et son amour et fait osciller… son cœur etsuscite en lui d’indescriptibles états subtils et dedévoilement spirituels que seuls ceux qui en ont faitl’expérience peuvent connaître ». C’est ainsi quedéfinissait Imame Al Ghazali (1058-1111) le samà’qui demeure une expérience totale, englobant tousles états spirituels et transcendant toutes les pra-tiques ascétiques. C’est donc au partage de cetteexpérience magnifiante et purificatrice de l’âme,que nous invite l’Ensemble National de la Tariqa

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- Photo -

Qadiria Boutchichia. Tous les membres de l’Ensem-ble sont foqaras (disciples) de la Zawiia qadirriyaBoutchichia et de son grand Maître Vivant SidiHamza. C’est dire que pour eux il ne s’agit pas d’unsimple spectacle mais d’un véritable moment dedévotion et d’invocation.

Cour de l’Institut français de TangerLe 17 juin à 22h00

Valérie Beltrame etVirginie Lefebvre MétamorphosestangéroisesRendu de l’atelier photo Fine ArtTanger perd ses repères... Bull-dozers, grues et bataillonsd’ouvriers remodèlent la perledu Détroit, la noyant dans unnuage de poussière d’où, telleune chrysalide, elle ressortiraflamboyante ! pour être lestémoins de ce passageéphémère, Valérie Beltrame etVirginie Lefebvre ont parcourula ville... Jusqu’au 2 juillet.

Galerie Photo LoftNocturne le 16 juin à 18h00

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CULTURE � AGENDA

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- Photo (suite) -

Women & Women : Mujeres tras el espejoBeatriz Moreno, Gabriela Grech, IsabelMuñoz, ouka Leele et Soledad córdoba Les cinq photographes nous proposent leurs dif-férentes visions féminines du monde. Toutes par-ticipent au dynamisme actuel de la photo féminineespagnole en plein élan créatif. Jusqu’au 15 juillet.

Institut Cervantes de Tanger

Pérégrinations / arié BotbolArié Botbol a des attaches fortes au Maroc. De parsa mère, née à Fès, le Maroc est pour lui une véri-table seconde nature. Est-ce cette profusion depaysages, de couleurs, de scènes qui lui ont donnél’envie de sillonner le monde, d’aller par monts etpar vaux et de photographier les gens, les imagesqui restent d’une enfance fantasmée ? Il viendraprésenter la série « Pérégrinations » ainsi que sonlivre Correspondances qu’il dédica-cera pour lesclients de la librairie.

Espace galerie les insolites

Vernissage le 15 juillet à 19h

En août.

Sine dieZakaria Ait Wakrim

Espace galerie les insolites

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- Expos -

Trésors nomadesJusqu’au 31 août. Volubilis Art Gallery

Vernissage le 12 juillet à 19h00

Mes voiles : Une enfance au Maroccatherine renaud Baret prolongation de l’exposition. « (...) Dans la ronde deses femmes voilées, toutes plus sensuelles, char-nelles, voluptueuses les unes que les autres, lit-ondans le voile non pas le cache d'une liberté et d'unedignité, mais une belle affirmation de l'artiste : " c’està travers elles que je me dévoilerai !" » philippeGuiguet Bologne. également à la galerie cet été, ex-position des dernières peintures d’omar Mahfoudi,d'aicha a., de l'artiste JMH et Said ouarzaz.

Galerie Conil

La puissance géographiqueLANDON / EL BAZ

CHALENDARD / FAVIER Jusqu’au 3 juilletGalerie Delacroix

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CULTURE � AGENDA

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- et aussi... -

Guérir soi-m’aimeRamadan est la période idéale pours’aligner, faire le point et guérir lesparties de nous qui le demandent. Grâceau yoga et à la méditation guidée,Delphine Mélèse vous accompagne sur lechemin du mieux-être, de l’allègement etde la lumière intérieure.Séances individuelles personnalisées àTanger.

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Résidence de créationEn partenariat avec le cipM (centre international de poésie de Mar-seille), l’Institut français de Tanger accueille Anne Malaprade en rési-dence de création du 23 juin au 9 août. Agrégée et docteur ès lettres,elle enseigne en classes préparatoires à Paris. Elle publie notes etarticles sur les sites Poezibao et Sitaudis et intervient régulièrementdans le CCP - Cahier critique de poésie (cipM), dont elle estmembre du comité de rédaction. Elle a participé à de nombreuxcolloques et ouvrages collectifs. Lettres au corps (Isabelle Sauvage,2015) est son premier livre publié.

Atelier Papier marbré par Luis de PalomaCet atelier offre en trois séances la possibilité de se fami-liariser avec la technique du papier marbré. Une initiationautour de la technique de « marbrage » aux encres & huiles.Tarif : 300 dhs par personne (acompte de 100,00 DH). Matérielfourni. Infos et inscriptions : [email protected].

Les 22 et 23 juilletLibrairie les insolites

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CULTURE � À L’AFFICHE

- à l’affiche cet été -

LLee pprroopphhèètteeDe Roger Allers et Tomm MooreAvec les voix de Salma Hayek, Mika etNicolas DuvauchelleAnimation, USA/Liban, 2015, VFÀ partir du 9 juin

VViillllaa TToouummaa ((LLaa bbeellllee pprroommiissee))De Suha ArrafAvec Nisreen Faour et Cherien DabisFiction, Palestine, 2014, VOSTFRÀ partir du 4 juin

PPeettiittss bboonnhheeuurrssDe Mohamed Chrif TribakAvec Anissa Layana, Farah El Fassiet Maha DaouedFiction, Maroc, 2015, VOSTFRÀ partir du 4 juin

Les séances de la CinémathèqueLa Cinémathèque sera fermée du 13 juin au 6 juillet 2016

GGoooodd lluucckk AAllggéérriiaaDe Farid BentoumiAvec Sami Bouajila et ChiaraMastroianni Fiction, France, 2015, VFÀ partir du 7 juillet

TTaannggeerr GGoooollDe Juan GautierAvec Juan et Andrea Gautier etSofia IssamiDocumentaire, Maroc/Espagne,2014, VOSTFRÀ partir du 7 juillet

Z Les films du mois

Z Les films de L’Institut français

Z Spécial jeunesse

LLeess ccoommbbaattttaannttssDe Thomas CailleyAvec Adèle Haenel et Kévin Azais Fiction, France, 2015, VFLe 14 juillet à 19h30Le 19 juillet à 21h00

MMaarryyllaannddD’Alice WinocourAvec Matthias Shoenaerts et Diane Kruger Fiction, France, 2016, VFLe 21 juillet à 19h30Le 26 juillet à 21h00

KKuunngg FFuu PPaannddaa 33De Jennifer Yuh et AlessandroCarloniAnimation, États-Unis, 2016, VFÀ partir du 7 juillet

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UURRBBAAIINNAIME !

Les enfants de la belle ville(2004)Avec Hossein Farzi Zadeh etTaraneh AlidoustiTandis qu’Akbar, condamné àmort, attend son exécution, sonmeilleur ami et sa sœur tententd’obtenir le pardon du père de sa

victime pour qu’il échappe à son destin.

La fête du feu (2006)Avec Hedye Tehrani, HamidFarokhnezhad et T. AlidoustiRouhi, qui va bientôt se marier,est employée chez un couple, unfoyer en pleine crise, dont lafemme soupçonne son mari dela tromper...

À propos d’Elly (2009)Avec Taraneh Alidousti et Gol-shifteh FarahaniUn groupe d'amis passe des va-cances au bord de la Caspienne.Sepideh invite Elly, en espérantqu’elle sera sensible au charmede son ami Ahmad. La bonne

humeur règne, jusqu'à la soudaine disparition d'Elly...

Une séparation (2011)Avec Leila Hatami et Pey-man MoaadiLorsque sa femme le quitte,Nader engage une aide-soignante pour s'occuper deson père malade. Il ignorealors que la jeune femme est

enceinte et a accepté ce travail sans l'accordde son mari, un homme psychologiquementinstable…

Le passé (2013)Avec Bérénice Bejo et TaharRahimAprès quatre années deséparation, Ahmad arriveà Paris depuis Téhéran, àla demande de Marie,son épouse française, pour

procéder aux formalités de leur divorce.Lors de son bref séjour, il découvre la relationconflictuelle que Marie entretient avec sa fille,Lucie. Les efforts déployés par Ahmad pourtenter d’améliorer cette relation lèveront le voilesur un secret du passé.

Rétrospective Asghar FarhadiÀ partir du 7 juillet

En attendant la sortie de son nouveau film Le Client, présenté en compétition officielle àCannes en 2016, profitez de l’été pour voir ou revoir tous les films de l’Iranien Farhadi..

Ciné-club American Language CenterIInn JJaacckkssoonn hheeiigghhttss De Frederick WisemanDocumentaire, États-Unis, 2016, VOSTFR - Wiseman s’invite dans le quotidien descommunautés du quartier de Jackson Heights, l’un des quartiers les plus cosmopolitesde New York, filmant leurs pratiques religieuses, politiques, sociales et culturelles, maisaussi leurs commerces et leurs lieux de réunion. Le 24 juillet à 19h30

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Ballets à la CinémathèqueLa Belle au bois dormantde Piotr Ilitch Tchaïkovski Chorégraphie et mise en scène : Rudolf NoureevDirection musicale : Fayçal Karoui

Ballet enregistré (2015). Avec le Ballet de l’Opéranational de Paris, VOstFR« Ballet des ballets », comme le qualifiait Rudolf Noureev,La Belle au bois dormant demeure un des joyaux dupatrimoine de la danse. Virtuosité, somptuosité desdécors et costumes recréent la splendeur de l’un desplus brillants chef-d’œuvre du répertoire classique.Le 17 juillet à 19h30

Ciné CollectionCafé de la plage de Benoît Graffin Fiction, France/Maroc, 2001, VFAvec Ouassini Embarek et Jacques NolotDriss, un jeune Tangérois,découvre un café dans unecrique et y rencontre sonpatron, Fouad. Immédiate-ment fasciné par celuien qui il voit une figurepaternelle, il se bat pourobtenir son amitié. Dansune atmosphère flottanteet paresseuse, les liens senouent.Le 12 juillet à 19h30

CULTURE � À L’AFFICHE

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PanoramaCinéma marocainÀ partir du 7 juillet

DDééccoouuvvrreezzqquueellqquueess--uunneess ddeessddeerrnniièèrreess pprroodduuccttiioonnssmmaarrooccaaiinneessmmaarrqquuaanntteessqquuee vvoouuss aauurriieezz ppuummaannqquueerr..

A mile in my shoesDe Said KhallafAvec Amine Ennaji et NoussifaBenchidaFestival National du Film de Tanger2016 : Grand Prix, Prix du meilleurpremier rôle Masculin/Féminin et Prix dela meilleure musique originale

The sea is behindDe Hicham LasriAvec Malek Akhmiss, Hassan Badida

ChaibiaDe Youssef BritelAvec Saad, Azgoun et Mourad Zaoui,Latifa Ahrare

Rif 58-59, briser le silenceDe Tarik El IdrissiDocumentaire

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CULTURE � LIVRES

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Les lectures spirituellesEn ce mois de juinqui augure degrandes espérancesspirituelles, arrêtons-nous sur les maîtresde l’entendementmystique etreprenons quelques-unes de nos lecturesinterrompues par laturpitude du quoti-dien pour nourrirnotre âme de penséesprofondes et de foisacrée. Rûmî,Khayyam, Junayd et tant d’autres ont su chanter Dieu et annoncer une sagesseuniverselle qui neprend aucune ride.

Sélection parStéphanie Gaou,libraire.

EnseignementspirituelJunayd

« La foi implique la croyance(tasdîq), la conviction (iqân) et lesavoir véritable (haqîqat al-‘ilm),en ce qui concerne ce quiéchappe à la constatation de visu. »

Grand maître soufi, Abûl’Qasim al-Junayd al-Baghdadi a dressé une philosophie de lalucidité plutôt que de l’ivresse.

Le livre du dedansRûmi

« Quand tu deviens droit, tout ce qui est tortueux disparaît. Ne perds jamais l’espoir. »

Mystique persan qui a influencéle soufisme. Son œuvre,louange à son maître spirituel,Shams Ed-Dîn Tabûzi, est uneunion liturgique avec le divinmenée par l’émotion oul’ivresse de la musique et de la danse.

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Le Jardin de rosesSaadi

« Fais la paix avec ton ennemi,même s’il dit du mal de toi danston dos, chante ses louangesquand il est avec toi. Les parolesmalveillantes sortant des bouchessournoises, si tu ne veux pas entendre de paroles amères,Rends sa bouche bienveillante. »

Une œuvre majeure par un des maîtres soufis les pluscélèbres et respectés du XIIIe siècle. Ces contes sont un merveilleuxécrin d’aphorismes, de penséesfaussement naïves et absolumentlyriques au ton drôle et tendre,d’une justesse et d’une acuité incroyables.

Vivre te soit bonheur !Omar Khayyâm

« Ah, que de siècles sans nous,le monde continuera,Sans nul souvenir de nous, ni vestige de nos pas !Avant notre venue rien ne manquerait à l’univers ;Après notre heure dernière rien non plus ne manquera. »

Ce savant persan, astronomeet poète, développe une approche hédoniste de l’épanouissement spirituel. Sesquatrains, les fameux rûbaîyat,prônent une grande libertéd’action et demeurent sourcede controverse. Sa langue, fortsimple et envoûtante, amène lelecteur / disciple à mener sonchemin vers le plaisir.

Le langage des oiseauxFarîd-Ud-Dîn ‘Attar

« Lorsque Hippocrate fut à l’agonie,un de ses élèves lui dit : « Ô monmaître ! quand nous aurons lavé etenseveli ton corps, où devrons-noust’enterrer ? » - « Si tu me trouves,répondit-il, enterre-moi, mon cherélève, où tu voudras, et bonsoir.Puisque pendant les longues années que j’ai vécu je ne me suispas trouvé moi-même, commentme trouveras-tu quand je seraimort ? J’ai vécu de telle manièrequ’au moment de ma dissolution je ne sais rien sur moi-même. »

En une parfaite allégorie de l’hu-manité, cet ouvrage est un récitinitiatique, agrémenté de fableset d’anecdotes, véritable soclede spiritualité musulmane.

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PRATIQUE � VIE QUOTIDIENNE

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En approchantIl est important de se rappeler que, sauf indication contraire, on doit toujours laisser la priorité autrafic déjà engagé dans le rond-point. Si le rond-point se trouve hors d’une zone urbaine, restez àdroite en l’abordant. S’il est en ville, choisissez la file qui correspond le mieux à la sortie que vousprendrez.

En le quittantC'est le point qui cause le plus de souci au conducteur. Quelle file dois-je prendre ?

Vous sortez à la 1ère sortie : entrez dans le rond-point sur la file de droite et restez-y. Avant mêmed’être engagé sur l’anneau, mettez votre clignotant à droite.

Vous sortez à la 2e sortie : entrez dans le rond-point sur la file de droite et restez-y. Une fois lapremière sortie passée, mettez votre clignotant à droite et prenez votre sortie.

Vous sortez à la 3e sortie ou à l’une dessuivantes : entrez dans le rond-point sur lafile de gauche. Restez-y jusqu’à ce quela sortie précédant la vôtre soit passée,puis mettez votre clignotant à droite etchangez de file après avoir vérifié quevous ne gêniez aucun véhicule circulantsur la voie de droite, puis sortez.

RRaappppeelleezz--vvoouuss qquuee lleess ccoonndduucctteeuurrsscciirrccuullaanntt ssuurr llaa vvooiiee àà vvoottrree ddrrooiittee oonnttTTOOUUJJOOUURRSS llaa pprriioorriittéé ssuurr vvoouuss, mêmes’ils sont moins avancés que vous !Utilisez par conséquent vos rétroviseurspour vous assurer que vous ne les mettezpas en danger en changeant de file.

Tuto urbainComment négocier un rond-point

Prendre un rond-point, c’est pas bien compliqué. Et pas parce qu’il y règne l’anarchieet qu’il suffit de se diriger en ligne la plus droite possible ! Savoir conduire, c’est aussisavoir prendre un rond-point, n’en déplaise à certains et ce, sans se faufiler là où laplace est libre ni se rabattre sur le museau de son petit voisin...

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7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - Tanger

Tél. : +212 539 37 20 54 - [email protected] / facebook

GALERIE CONIL

Catherine Renaud Baret été 2016

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PRATIQUE � CHRONIQUES DU “SOI”

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La peur est un réflexe qui provoquedes réactions dès le plus jeune âge.Les bébés on peur du bruit, ils ontpeur de tomber, ils ont peur des vis-ages inconnus, ils ont peur des sur-prises, ils peuvent avoir peurlorsqu’on leur propose de mangerquelque chose qu’ils n’aiment pasou qu’ils ne connaissent pas, etc. À chaque découverte, ils appren-nent à apprivoiser les nouveautés etla peur change d’objet, à la conditionqu’elle ait d’abord été respectée. onne met pas volontairement un enfanten situation d’avoir peur dans l’idéeque cela va lui permettre de com-prendre qu’il n’y a pas de danger. Demême qu’il est vain d’essayer de« raisonner » un enfant qui a peur aumoment du stimulus : il n’est pas enétat d’écouter quoi que ce soit.

Bien souvent chez les tous-petits,la peur n’a rien à voir avec le dangerréel : les bébés mettent les doigts surun four brûlant, dans une prise élec-trique, etc., sans avoir peur mais ilspleurent quand une porte claque ouquand la Tante Lucie leur fait unbisou sans les avoir prévenus. Çan’est pas parce qu’il n’y a pas dedanger que la peur est illégitime, iln’est donc pas acceptable de main-tenir un enfant dans une situation quilui fait peur parce que cette situationest jugée comme non dangereusepar les adultes. Si l’enfant a peur, d’abord on l’ex-trait du stimulus le temps que l’émo-tion passe et puis on lui raconte cequi se passe, pour qu’il comprenne.on lui dit par exemple : « Tu as eupeur de la dame, tu ne la connais pas

et tu as été surpris par son bisou,c’est normal d’avoir peur lorsqu’onest surpris et puis après ça passe »et surtout on ne s’inquiète pas de lapeur de l’enfant car si sa peurrésonne en vous, elle s’amplifie enlui. Si on ressent de la gêne vis-à-visde la tante Lucie, on garde à l’espritque cette émotion (la honte) n’appar-tient pas à l’enfant et on la gère soi-même pour soi, en adulte, sans encharger l’enfant en lui disant que çan’est pas gentil de pleurer quand laTante Lucie l’embrasse et sans luimontrer qu’on n’est pas content. La peur d’un enfant détermine deslimites qui sont momentanées à lacondition qu’on puisse lui permettred’apprendre à les dépasser, enaccompagnant l’émotion sans larefouler ni la réprimer.

Respecter sa peurPar Laurence Dudek

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Spécial barbecueLes sardines mariées

à la charmoula de VéraCette recette et bien d’autres à retrouver sur son blog : www.196flavors.com

PRATIQUE � CUISINE

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Elle s’appelle Amina. Elle a des mainsd’or. Elle a commencé à travailler pourmes parents alors que j’étais déjà une“grande petite fille” et c’est elle qui m’aappris avec adresse comment lever desfilets de sardines, les farcir et les marier.En dialecte marocain, on les appelle les“sardines m’joujine”. Les sardinesmariées se préparent soit en frituresoit en grillades, idéales en été.

Elles sont farcies de charmoula, unemarinade qui fait partie du patrimoinemarocain au même titre que le cous-cous. ce condiment aux épices et auxaromates accompagne tous les pois-sons mais aussi de nombreusesrecettes allant du chaud au froid. Danssa version classique, la célèbre char-moula est un mélange de coriandre,cumin, persil, ail, paprika, citron ethuile d’olive mais certains ajouteront du

curcuma et du piment pour obtenir unemarinade relevée et bien colorée. pourma part, j’ai ajouté du piment.

Revenons aux sardines qui ne sontpas bonnes qu’à mettre en boîte !au Maroc, on consomme beaucoup depoissons en général et particulièrementles sardines. rien d’étonnant puisque leMaroc est le premier producteur mon-dial de sardines. La ville du Maroc laplus connue pour sa productionde sardines est la ville de Safisituée sur le littoral atlantique.Et, pour l’avoir déjà fait, je con-seillerais à tous ceux d’entrevous qui sont de passage par ceport de déguster sur le quai dessardines fraîchement pêchéeset grillées au cumin. un grandmoment ! La sardine est unpoisson bon marché et béné-fique pour la santé car très richeen vitamines et en omega 3.Elle supporte très bien la braiseet est donc idéale pour un bar-becue. Mais… oui, il y a un“mais”… La cuisson de la sar-dine génère de fortes odeurs !pour ceux d’entre vous qui n’ont pasla chance d’avoir un jardin ou uneterrasse, voici quelques conseils pourminimiser ces odeurs tenaces. Frottezles filets avec des feuilles de laurier surles deux faces et versez sur les braises

quelques gouttes de vinaigre blanc.parallèlement, pressez deux citronsdans un fond d’eau, y verser un peu delavande, de thym et de romarin et fairechauffer ce mélange sur feu doux toutau long de la grillade voire encoredurant plusieurs minutes après.

alors, ne les dégustez plus seulementserrées au fond d’une boîte ! À vos barbecues !

Originaire de Fès - comme toute safamille - où elle a vécu jusqu’à l’âgede 14 ans, Véra Abitbol vit désormaisà Paris. Chef à domicile, elle donnedes cours de cuisine.

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PPrrééppaarraattiioonn

PPoouurr 44 ppeerrssoonnnneess� 8 sardines (ou 16 filets de sardines)� 1/2 bouquet de coriandre hachée� 1/2 bouquet de persil plat haché

� Sel, poivre� 3 gousses d’ail hachées

� 2 c. à s. de nõra ou de paprika� 1 c. à s. de cumin moulu

� 1/2 c. à c. de piment fort en poudre� 4 c. à s. de jus de citron� 5 c. à s. d’huile d’olive

� Mélanger tous les ingrédients sauf les sardines dansun mortier et bien les écraser.� Lever les sardines en filets. Les rincer et les épongerdans du papier absorbant.� Prendre un filet, le poser bien à plat et l’enduire géné-reusement de chermoula côté chair. Prendre un autrefilet et le déposer côté chair par-dessus. Procéder ainsijusqu’à assemblage de tous les filets et épuisement dela chermoula. Réserver au frais pendant 1 heure.� Badigeonner les sardines d’huile neutre et les enfer-mer dans une grille double. Faire griller sur la braise 5 à8 minutes de chaque côté selon la taille des sardines.

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PRATIQUE � URBANOSCOPE

Le grand horoscope de l ’étéproposé par Lalla Chams

ViergeChance : Des promesses presqueoubliées vont enfin être tenues.Boulot : Vous récoltez d’un bloc lesfruits des efforts déployés notammentau premier trimestre cette année.Amour : En amour, il flotte comme unparfum d’interdit dans l’air. Gare auxdécisions impulsives !Affinités : Scorpion.

LionChance : Elle ne sourira que si vousla provoquez, soyez optimiste. Boulot : Un été tout dédié à fairedu profit, tenez la barre et marnez ! Amour : Plus aucune excuse pourdifférer les petits moments à deux quiont tant fait défaut cette année.Célibataires, ça gaze !Affinités : Cancer, Sagittaire.

GémeauxChance : Inutile de jouer au loto,votre chance n’y sera pas.Boulot : Votre travail sera au centrede votre été et vous cartonnerez !Amour : Votre compagnon seravotre premier fan dans tout ce quevous entreprendrez. Célibataires,vous attirez comme un aimant.Affinités : Gémeaux, Poissons.

CancerChance : Une chance insolente surle plan financier ! Mais vous bossez.Boulot : Un été studieux entrecoupéde petites pauses, juste de quoipouvoir souffler et surtout rester zen.Amour : Envie de vous faire chou-chouter après cette première moitiéd’année compliquée. Exprimez-vous.Affinités : Lion, Verseau.

TaureauChance : De petites contrariétésmatérielles pourraient bien assombrirsérieusement votre ciel estival.Boulot : Ne laissez pas les chosesstagner ou traîner en longueur.Amour : Envie de déclarations et deromantisme, vous êtes très sollicité etpourriez ne pas être très sage... Affinités : Lion, Capricorne.

BélierChance : Votre bonne étoile pren-dra elle aussi des vacances cet été.Gardez le moral !Boulot : RAS, patientez.Amour : En couple, vous êtes un peucollant, le Bélier. Laissez votre moitiérespirer ! Célibataires, arrêtez dechercher, l’amour viendra tout seul.Affinités : Poissons, Cancer.

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CC’’eesstt vvoottrree aannnniivveerrssaaiirree !!Cancer et Lion passeront un été très différent de celui auquel ils s’attendaient. Une missioncommune aux deux signes : chassez le stress et profitez des bons moments... et du soleil !

ScorpionChance : Envie de prendre votrevie en main ? Vous avez raison, lachance, ça se provoque aussi.Boulot : Une promotion dans l’air.Amour : En couple, des tensions àprévoir, qu’il faudra gérer avecdiplomatie, please ! Célibataires,prenez votre mal en patience.Affinités : Vierge, Scorpion.

BalanceChance : Vous allez vivre un été quidéchire !Boulot : En mode “pause”.Amour : Beaucoup de succès enamour et en amitié, on rechercheravotre présence à tout prix. Vousserez de toutes les fêtes mais ausside tous les plans foireux. Prudence...Affinités : Verseau, Capricorne.

Sagittaire Chance : Ça se décoince en hautlieu, courage !Boulot : En vacances, vraiment : letaf ne vous manquera pas.Amour : Vous affichez un coeur unpeu meurtri mais vous en êtes lepremier responsable. Votre amoureuxle plus transi, ce devrait être vous.Affinités : Lion, Taureau.

CapricorneChance : Vous sentez bien que çacoince un peu aux entournures etça vous contrarie.Boulot : De gros changements àprévoir, mutation surprise ou change-ment complet d’orientation.Amour : Ça discutaille, ça hésite, çapolémique, bref, ça vous agace !Affinités : Gémeaux.

Poissons Chance : Vous l’attendiez depuislongtemps, ne la laissez pas passer !Boulot : Attention, le burn out, cen’est pas que pour les autres ! Posezdes jours et déconnectez.Amour : Calme plat, quelle tristesse !Vous avez déjà pensé à vous refairel’intégrale de Breaking bad en VO ?Affinités : Balance, Cancer.

VerseauChance : Ça dépote pour vous :jouez au loto, demandez votrebelle ou votre beau en mariage...N’hésitez pas, tout vous sourit !Boulot : Des retards à prévoir.Amour : Le calme côté sentiments,ce qui n’est pas pour vous déplaire.Cet été sera méditatif et zen.Affinités : Bélier.

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PPooiinnttss ddee ddiissttrriibbuuttiioonnCentres culturels / GaleriesCinémathèque Le RifDélégation de la CultureGalerie ArtingisGalerie ConilGalerie Dar D’ArtGalerie De VelascoGalerie DelacroixGalerie Ibn KhaldounGalerie Laure WelflingGalerie Lusko / LM Dépôt VenteGalerie Mohammed DrissiGalerie Photo LoftGalerie VolubilisGoethe InstitutInstitut CervantesInstitut Français de TangerMedina Art GalleryMusée de la KasbahTabadoul

Restaurants / Salons de théBoston CaféCafé Le SavoyCasino MovenpickAnna & PaoloArt & GourmetDiBluEl Morocco ClubEl TangerinoL’OcéanLa BodegaLa Casa d’ItaliaLa FabriqueLa GelateriaLa Pagode

Le Bistrot du Petit SoccoLe Parcours des SensLe Salon BleuLe San RemoOtori SushiO Tri KTanger KitchenTom YamSalon de thé KandinskySalon de thé La Fuga

Hôtels / Maisons d’hôtesHotel AndaluciaHôtel CésarHôtel ContinentalHôtel El MinzahHôtel FarahHôtel IbisHôtel MövenpickHôtel Oumnia PuertoHôtel SolazurHôtel Villa de FranceDar Al BarnousDar ChamsDar El KasbahDar JameelDar SultanLa Maison de TangerLe Balcon de TangerLe Dar NourLe Nord PinusRyad Mogador

DiversAssociation ADRARCrèche Le Manège

Centre Régional d’InvestissementChambre de Commerce FrançaiseChambre de Commerce de TangerConsulat Général de FranceDélégation du TourismeGroupe Scolaire Le DétroitHEMMédi1 TVUniversity of New England

LibrairiesLibrairie des ColonnesLibrairie les insolitesLibrairie La VirgulePage et Plume

Beauté / SportAll LadiesCatherine CoiffureDior StyleEden Club FemmesFigurellaMedispaMovingNail LoungeNutricorpSerenity Day SpaSozen SpaSpa Osmose Tanger

Commerces/AutresAbyssAccès ImmoAdam CadreAli SouvenirsAmbiance Living

Amine Car LocationAnimaloo Animalerie Bab El FanBirkenstockBleu de FèsBoutique MajidBoutique VolubilisBoutique SolutionsCabinet d’assurances RaïdaCabinet BernossiCalypso VoyagesCap PropertyCasa PepeFarmacia Imam MuslimFushia AmeublementGeoxGulliverJaggerJoupiL’atelier de LaurenceLa Fine BoucheLas ChicasLaboratoire d’analyses CaliforniaLaboratoire ZeroualMaison AlliMTO agenceNatural OpticsOpticien Alain AfflelouParapharmacie IberiaPressing 5 À SecSalima Abdel WahabVilla Art Immo...

Et à la lecture chez de nombreuxprofessionnels de la santé...

CCaarrnneett dd’’aaddrreesssseess -- AAggeennddaa

cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83

Galeries conil événements / conil collection

7, rue du Palmier / 35, rue Almohades - Petit Socco - T : 06 55 64 10 14

Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - T : 05 39 93 21 34

Galerie photo Loft - 115, av. Med Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40

Institut cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T : 05 39 93 20 01

IF Tanger - 41, rue Hassan Ibn Wazzane - T : 05 39 94 10 54

Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 37 13 67

Volubilis art Gallery - 6, rue Sidi Boukouja - Kasbah - T : 06 68 70 01 81

NNuumméérrooss uuttiilleessRenseignements : 160

Police : 190Gendarmerie Royale : 177

Pompiers - Ambulances : 150

Maroc Assistance : 05 22 30 30 30Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29ONCF : 08 90 20 30 40

Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49

Pharmacies de garde : www.menara.maUrgences vétérinaires

clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique Assalamav. de la paix - 05 39 32 25 58

Clinique du DétroitGzenaya - Lot 84 a5 - 05 39 39 44 48

Clinique Bennisroute de Tétouan - 05 39 34 07 47

PRATIQUE � ADRESSES

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TANGIERCITY OF LIGHT

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