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Vauban la lettre du génie no 3

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Vauban la lettre du génie no 3

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Ce superbe livre présente pourla première fois tous les démi-neurs français, qu’ils soientmilitaires des groupes NEDEX,du génie de l’armée de terre ouplongeurs-démineurs de lamarine nationale, policiers de lasécurité civile ou du laboratoirecentral de la préfecture depolice de Paris ou encore civilsparticipant aux missions inter-nationales de déminage humani-taire. Au travers d’imagesexceptionnelles, d’un texteinformatif très complet et derécits vécus, vous découvrirezdans cet ouvrage remarquablele quotidien, les actions et lesmatériels de ces spécialistes quiexercent un métier à haut risqueoù la moindre erreur peut êtrefatale.

Un DVD présentant un repor-tage exclusif sur les démineursest inséré dans cet ouvrage.

Format : 24,5 x 28 cm, 168 pages couleurs,couverture rigide avec jaquette, DVD exclusifinclus. Prix public à parution 49 €Texte du commandant Patrice VenturaPhotographies de Bruno Bosilo, Éric Bouvet,José Nicolas et Philippe Poulet

VIENT DE PARAÎTRE

Un ouvrage consacré aux démineurs

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Vauban • la Lettre du génie

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C ette nouvelle année revêt une dimension particulièrepour notre arme, qui célèbre le tricentenaire de la mort deVauban. L’École supérieure et d’application du génie d’Angers,maison-mère de l’institution, marquera d’une pierre blanche cet anniversaire, en participant àl’organisation d’un colloque dédié au fondateur du génie les 25 et 26 janvier à l’école militaire. Unejournée Vauban aura lieu fin juin à Angers, en remplacement de la traditionnelle convention. L’éditiond’un timbre et la frappe d’une monnaie à l’effigie du maréchal marqueront également ce tricentenaire.

Le passage à la nouvelle année est l’occasion de vous soumettre, à travers ce troisième numéro dela revue Vauban, la Lettre du génie, une maquette au goût du jour. La présentation, plus dynamique,accordant une plus large place aux illustrations, concrétise notre volonté de transformer la revue en unmagazine d’actualité.

Cette modernisation de la maquette s’accompagne d’une refonte des rubriques, désormais classéespar thèmes, tout en préservant un équilibre entre les différentes spécialités de l’arme. L’actualité desanciens du génie conserve également une place de choix.

Chaque numéro fera dorénavant l’objet d’un dossier spécial. Le premier est consacré auTadjikistan, pays d’Asie centrale où le génie est présent à titres divers, notamment dans le cadre d’unemission de déminage qui a coûté la vie en avril 2006 à l’adjudant-chef Sarrazin, sous-officier del’ESAG. Nous voulons, à travers ce numéro, lui rendre hommage, ainsi qu’à tous les sapeurs quiaccomplissent dans ce pays une mission salutaire au service de la population locale.

Meilleurs vœux à tous.

ÉDITORIAL

GÉNÉRAL DE BRIGADE

JEAN PIERRE TESAN

Commandant l’École supérieure et d’application du génieAngers

2007, L’ANNÉE VAUBAN

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L’année 2006 a été, pour notre Fédération, une annéeriche en événements : rapprochement entre Vauban et la Lettredu génie pour former Vauban-la Lettre du génie, refonte des

statuts et naissance de la Fédération nationale du génie, adhésion de la Fédération nationale desanciens sapeurs-pompiers de Paris (FNASPP), création de la Réunion des associations nationales del’armée de terre (RANAT).

L’année 2007 ne sera pas moins dense. Outre les échéances électorales (élections présidentielleset législatives), l’année 2007 est celle de notre congrès national à Besançon, les 21, 22 et 23 septembre, qui, en plus du renouvellement de notre Conseil d’administration, nous permettra demontrer notre cohésion et de rencontrer les 13e et 19e RG et l’EG de Besançon mais également de nousassocier aux manifestations commémorant le tricentenaire de la mort de Vauban. Ces manifestationslancées par un colloque à l’École militaire les 25 et 26 janvier sur le thème « Vauban, une intelligenceau service de la France » seront complétées par de nombreux événements un peu partout en France.

Bonne et heureuse année à tous ; pour vous, vos familles et vos proches, je formule le vœu quenotre Fédération continue à se développer avec l’arrivée de nombreux nouveaux adhérents afin degarder son dynamisme.

J’ai une pensée particulière pour nos camarades en opérations extérieures qui ont passé les fêtesde fin d’année loin de leur famille, je leur souhaite un retour rapide au milieu des leurs.

Vauban • la Lettre du génieMOT DE LA FNG

GÉNÉRAL DE CORPS D’ARMÉE (2S)FRANÇOISE

président de la FNG

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3 Éditorial du général de brigade Tesan

4 Mot de la FNG, le général de corpsd’armée (2S) Françoise

6 Vous avez la parole !

8 Actualités du géniePages « spécial Liban » :

Le 2e REG en opération BalisteLe 13e RG et la FINULLes « Aigles » de la 3

• Le 19e RG à l’exercice Argonne• Le STBFT : 60 années d’expertise et de savoir-faire• La BSPP au cœur de l’action• Un sapeur aux commandes de la force multinationale sud-

est de Bosnie• Le 17 s’entraîne au combat en zone urbaine• Exercice Spring Volcanex 06 pour le 25• RETEX : exercice Duc In Altum, le 19e RG au CENTAC

32 DOSSIERLes sapeurs au TadjikistanLe Tadjikistan est en proie à de nombreux problèmes et lapaix y est toujours précaire. La France et nos sapeursapportent ainsi leur concours à la demande d’assistanceformulée par le Tadjikistan afin notamment de rendre ce paysautonome en termes d’identification, de transport, destockage et de destruction de munitions.

44 Histoire• Honneur au 8e RG…• Arrowhead, le sacrifice des sapeurs du bataillon français de

l’ONU• Qui a inventé la météo ? Un sapeur bien entendu !• Le drapeau du génie d’Extrême-Orient

Vauban • la Lettre du génie SOMMAIRE

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N° 3 – DÉCEMBRE 2006

50 Trois questions à…LCL Potin, officier de liaison génie aux USA

� 52 FocusL’École du génie du corps des Marines

56 La Fédération nationale du génie• Pierre Para à l’honneur dans les Hautes-Alpes• Exploit d’un sapeur du génie en Bretagne• Portrait du général Rodolphe Legrand• Au pays de Gaspard Monge avec les anciens du 1er RG• L’UAGIF au Musée du conservatoire des arts et métiers

71 Nous avons lu et vu pour vous• Nourrir l’humanité de Bruno Parmentier• Vauban, ingénieur et homme de guerre du général Yves Barde• Exposition de figurines de M. Fougeray• Les fragments d’Antonin de Gabriel Le Bomin

74 PortraitÉmile François Marcille

Vauban, la Lettre du génieest une publication de l’École supérieure et d’application du génie

106, rue Éblé - BP 34125 - 49041 ANGERS CEDEX 01

Rédaction :Tél. : 02 41 24 82 85 - Fax : 02 41 24 83 16Internet : [email protected]

Directeur de la publication :général de brigade Jean Pierre TESAN

Rédacteur en chef :CBA Jean-François PLANTEC - jean-franç[email protected]

Rédacteur en chef adjoint :SLT Solenn OLIVIER - [email protected]

Conception PAO (PIR ESAG) :Mlle C. DOLO - M. F. GALISSON - Mme M. DUPONT

Impression et diffusion : Établissement de diffusion, d’impression etd’archives du commissariat de l’armée de terre (EDIACAT) de Saint-Étienne

Tirage : 7500 exemplaires

Photo couverture : Cne PIERSON - 6e RG

Site Internet : www.genie-militaire.com

Commission paritaire : en coursISSN : 1779-2088

9 Dans le cadre de l’opération Baliste,les sapeurs du 2e REG ont construit

des pont provisoires sur des grands axesde circulation où l’aviation israélienneavait bombardé des ouvrages d’art.

32 Dossier spécial sur le Tadjikistan,pays fragile en quête de stabilité.

Retour sur les missions de déminage etde coopération sous mandat OSCE ainsique sur le chantier de Douchanbe.

63 Les anciens du 1er RG ont visitéle pays de Gaspard Monge. Un

véritable circuit découverte pour« sapeur », alliant histoire, géographieet gastronomie.

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Vauban • la Lettre du génieVOUS AVEZ LA PAROLE !

J’ai reçu avec plaisir le n° 2 de votre revue Vauban, la Lettre du génie. J’ai pris connaissance de son contenu avec intérêt,plaisir et satisfaction ; tout y est bien équilibré entre l’ESAG, les corps de troupe et la FNG.J’ai été heureux de voir que mon article « La traversée du Rhin le 31 mars 1945 » a été retenu sans retard et réalisé avecune très bonne présentation et une aussi bonne illustration. Je tiens à remercier chaleureusement la rédaction pour cettedécision.Une seule petite remarque, sans méchanceté : page 41, tout en haut à gauche, quatrième ligne, on lit : « cette époque dela traversée du Rhin… ». Ce n’est pas illogique mais j’avais écrit « épopée » !Encore un chaleureux merci, avec tous mes confiants encouragements pour la rédaction des numéros à venir, et l’expressionde mes très cordiaux sentiments.

RICHARD MarcellinLCL du génie (TH)

Président national honoraire de la Fédération nationale du génie

COMPLÉMENT À L’ANNUAIRE SIMPLIFIÉ DU GÉNIE

Dans le précédent numéro de Vauban-la Lettre du génie, l’encart central présentait l’annuaire des corps. Nous complétonsaujourd’hui cette liste en vous présentant les officiers du génie commandant les établissements du génie ainsi que les DTMoutre-mer.

Etablissements du génie

EG d’AngersDirecteur : COL Guy [email protected] F T : 02 41 68 75 15

EG de BesançonDirecteur : LCL [email protected] T : 03 81 87 27 44

EG de BordeauxDirecteur : LCL (TA) [email protected] T : 05 57 85 15 64

EG de Châlons-en-ChampagneDirecteur : LCL [email protected] T : 03 26 22 28 80

EG de GrenobleDirecteur : LCL [email protected] T : 04 76 76 21 00

EG de LilleDirecteur : LCL DEVALLANDF T : 03 28 38 23 82

EG de LimogesDirecteur : LCL [email protected] T : 05 55 42 26 20

EG de LyonDirecteur : LCL [email protected] T : 04 37 27 23 48

EG de MarseilleDirecteur : COL [email protected] T : 04 91 01 59 01

EG de MetzDirecteur : COL [email protected] T : 03 87 15 56 11

EG de MontaubanDirecteur : LCL [email protected] T : 05 63 21 77 02

EG de MontpellierDirectrice : LCL [email protected] T : 04 67 16 59 02

EG de NancyDirecteur : LCL [email protected] T : 03 83 87 17 25

EG de ParisDirecteur : COL [email protected] T : 01 41 93 29 86

EG de StrasbourgDirecteur : LCL [email protected] T : 03 90 23 36 02

EG de ToursDirecteur : LCL [email protected] T : 02 47 77 20 52

EG de VersaillesDirecteur : COL [email protected] T : 01 39 25 85 40

Direction des Travaux

AntillesDirecteur : COL [email protected] T : 05 96 39 53 30

DjiboutiDirecteur : COL [email protected] T : (00 253) 351 351

GuyaneDirecteur : COL [email protected] T : 05 94 39 55 19

Nouvelle-CalédonieDirecteur : COL [email protected] T : 06 87 29 29 60

La RéunionDirecteur : COL [email protected] T : 02 62 93 53 13

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Vauban • la Lettre du génie VOUS AVEZ LA PAROLE !

Venant de recevoir, et donc de lire, le n° 2 de Vauban - la Lettre du génie, je ne manque pas de vous dire combien cetterevue me paraît intéressante et indispensable pour témoigner des multiples facettes de notre métier de sapeurs. Agréable àlire, agrémentée de bonnes photos, elle permet à chacun de garder le contact avec les autres composantes que celle danslaquelle il évolue, et est à ce titre un trait d'union tout à fait bienvenu. Le nécessaire lien entre l'active et les anciens estbien mis en valeur et le fait que les deux revues aient fusionné me paraît une bonne chose.À titre anecdotique, 2 petites remarques : dans le « retour sur la convention du génie » apparaît une photo de 6 officiers enspencer, dont on peut se demander la raison d'être : il s'agit, et la légende ne le mentionne pas, dela lignée (ou du moins d'une partie de la lignée !) des chefs de corps du célébrissime 2e RG de Metz. Au vu du nombred'anciens chefs de corps présents, nous avons sollicité le photographe de l'école pour immortaliser cette rencontre autourdes chefs de corps actuel (col. Coural, à ce moment-là) et futur (lcl Bay) et témoigner ainsi de la vivacité de cette lignée !Ma 2e remarque porte sur l'annuaire des chefs de corps, censé tenir compte du PAM 2006, ce qui n'est pas tout à fait le casjustement (en particulier 2e RG et UIISC 7).Plus sérieusement, le général de division Chinouilh évoquait l'image de Vauban dans son éditorial, et le tricentenaire dudécès du maréchal est repris en p. 52 : ayant eu l'occasion de visiter l'an dernier le musée Vauban à St Léger et de participerle 3 octobre dernier à la cérémonie organisée à la Monnaie de Paris pour la remise du diplôme à l'artiste lauréate duconcours organisé pour la réalisation d'une pièce de monnaie de collection à l'effigie du maréchal, j'ai pu découvrirl'immense talent et de multiples aspects des travaux effectués par lui, dans des domaines tout autres que celui desfortifications. La réalisation de cette pièce en euros est d'ailleurs un formidable clin d'oeil quand on apprend que Vaubanécrivit il y a donc plus de 3 siècles un traité sur la nécessité d'une « monnaie unique de la chrétienté » : précurseur génial,en avance de 3 siècles sur son temps !Ceci dit pour appuyer les dires du général de division Chinouilh et témoigner de la formidable modernité de Vauban, loinde l'image surannée que d'aucuns semblent vouloir lui attribuer ! Je souhaite que 2007 permette à tous, et aux sapeurs enparticulier, de redécouvrir le personnage. Puisse la revue Vauban, la Lettre du génie contribuer à cette œuvre. Le présidentde l'association Vauban, Alain Monferrand, et d'autres personnalités (dont par exemple Michèle Virol, professeur agrégéd'histoire, spécialiste de Vauban), pourraient être sollicités à cette fin…Merci donc pour votre contribution, au travers des revues, à la cohésion du génie.Bien cordialement

Colonel Olivier CHARNINDCSID/sous-directeur SIC

Je viens de recevoir le dernier numéro de Vauban, la Lettre du génie et je ne peux m’empêcher de faire part de mesremarques (… en me souvenant combien les 12 pages de Libération sur Angers avaient bien parlé de la spécificité mine del’ESAG (…).(…) Je me félicite de voir réunir Vauban et La Lettre – et plus encore – de voir ce pour quoi je me suis battu : car c’est moiqui ai voulu, porté et amené la 1re lettre du génie (…).Je suis stupéfait – et même un peu vexé – de voir tant d’énergie et d’argent pour célébrer le 300e anniversaire de la mort deVauban, quand rien n’est fait pour dire l’engagement, la vie quotidienne, les valeurs des 1800 sapeurs qui œuvrent pour lemonde. On voit leur photo dans les journaux sous le titre « démineurs », « pompiers de Paris en action », etc. Et le motGÉNIE ????? Jamais !!!Comment ne pas dire et répéter – et célébrer s’il le faut – les 250 premiers soldats partis au Liban, tous ou presque sapeurs ?(…)Pour revenir à ce numéro (de Vauban, la Lettre du génie, ndlr), il y a une impression de grand désordre dû à la fois à uneprésentation trop lourde avec des couleurs fortes (…) et à un manque de hiérarchie dans le C.R. de la vie du génie. (…) Demême que le « génie construit », il faudrait différencier le SID des constructions opérationnelles faites par les unités. (…) Etpuis, pour aider à mettre de l’ordre, il serait bon d’avoir un « point fort » par numéro : un régiment, une spécificité, la Citédu génie…Voilà des critiques j’espère perçues comme apport et non comme démolition d’une action que vous menez et que je trouveessentielle !

MOULY JeanGénéral 2S

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mier. Il fut inauguré par M.Dominique Perben, ministre desTransports. Le pont d'Aarqua a été lesecond. Quant au pont de Naamé, ila été inauguré par Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, le 18septembre. Les légionnaires ontensuite travaillé à Saoufar et OuadiEz Zeni. Ils apportent ainsi leurcontribution à la reconstruction dupays où se dressent les monumen-tales colonnes de Baalbeck…

Les sapeurs légionnaires de la 1re com-pagnie de combat ont ainsi touché le sol français lundi 9 octobre après

2E REG : OPÉRATION BALISTE AU LIBANLa 1re compagnie de combat à l’œuvre

Tout le monde est attentif.

Inauguration du pont Damour, baptisé pont« sergent Bourgignon », par M. Perben, ministre

des Transports.

Envoyés finaoût dans le

cadre de l'opérationBaliste, les sapeurs du 2e REGont reçu pour mission deconstruire des ponts provi-soires sur des grands axes decirculation, où l'aviationisraélienne avait bombardédes ouvrages d'art.

Le pont de Damour, baptisé pont« sergent Bourgignon » a été le pre-

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

© 2e REG

© 2e REG

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un voyage de 4 jours à bord

du Siroco de lamarine nationale.Sans triomphalisme,par respect pourleur camarade quia trouvé la morten mis-

sion, ils ont néanmoins eu la fierté derecevoir les hommages du chef d'état-major des armées, venu à bord à l'oc-casion de sa première visite officielledepuis sa prise de fonction. Les10 ponts qu'ils ontmontés

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

Depuis juillet, le 2e REG a mis en ligneun site Internet,

www.legion-2reg.comcréé avec le soutien technique

de l’équipe informatique de Képi Blancsituée à Aubagne au 1er régiment étranger.

Il accueille entre 150 et 200 internauteschaque jour et un livre d’or permet delaisser ses remarques et suggestions.

Les ponts sont terminés.

sur place laissent durablement unetrace de leur passage. Leur montage a été aussi une occasion importantede renforcer la cohésion, puisqu'ils'agissait véritablement d'un travaild'équipe. Ce retour apporte un point

final à l'opération Baliste. L'âmelégère et le cœur joyeux bien

entendu, les sapeurs du 2e REG sontprêts à repartirpour d'autres mis-sions !

© 2e REG

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UN DÉPÔT DE MUNITIONS NEUTRALISÉ PAR LES DÉMINEURS DU DETGENMarwahin : un petit village perdu dans le sud du Liban, à moins d’1 km de la frontière israélienne. Deux véhiculesde l’avant blindés et une P4 s’engagent sur la route qui mène au village. Un village presque entièrement détruit parles bombardements. Les survivants sortent de leur maison ou plutôt de ce qu’il en reste. Le sourire aux lèvres, ilsviennent accueillir ces soldats.Quelques paroles, quelques gestes, puis la P4 s’engage dans un chemin creux et s’arrête devant une maisonentièrement détruite.C’est là que se trouve le dépôt qui leur a été signalé quelques jours plustôt.Tout le monde descend. Les démineurs repèrent la zone à traiter. Unpérimètre de sécurité est immédiatement tracé. Tous enfilent leur tenue.L’opération de dépollution peut maintenant commencer.C’est avec minutie que l’équipe des EOD retire une à une les munitionsempilées dans la cache. Au total, près d’une vingtaine d’obus de mortiersde 155 mm.Toutes ces munitions ont été transportées pour être détruites quelqueskilomètres plus loin, dans une zone isolée.

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du génie a été projeté au Liban pourune mission d’urgence - mission quiconsiste à aménager et à dépolluer leterrain avant le déploiement, sur le ter-ritoire, des unités venues renforcer laFINUL. Ainsi, le détachement du 13e

RG a d’ores et déjà réalisé trois chan-tiers au profit des unités de la forcepour le stationnement et le déploie-ment de leurs moyens.

Le DetGen (détachement génie) pro-cède également à la reconnaissance

de la zone du sud Liban dans le butd’approfondir sa connaissance duthéâtre et de trouver de nouvelleszones de stationnement.

De son côté, une équipe de démineursspécialisés procède aux opérations dedépollution et de destruction de muni-tions. Jusqu’à présent, cette équipe adéjà neutralisé plus d’une vingtained’obus de mortiers de 155 mm. Affaireà suivre…

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

Village de Marwahin. Des munitions précautionneusement déposées. Munitions déposées dans la remorque.

© 13e RG

© 13e RG © 13e RG

Voilà plusieurs semaines déjàque les sapeurs du génie de la 2e brigade blindée ont débarquédu navire de guerre la Foudrepour rejoindre la FINUL (ForceIntérimaire des Nations Uniesau Liban) stationnée sur lecamp de Naqoura.

Composé de près de 200 soldats, cedétachement renforcé du 13e régiment

UN DÉTACHEMENT DU 13E RG AU LIBAN

© 13e RG

Juste avant la dépollution.

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Vauban • la Lettre du génie

© 1er REG

ACTUALITÉS DU GÉNIE

LLEESS «« AAIIGGLLEESS »» DE LA 3 :lleess llééggiioonnnnaaiirreess dde l’opération Baliste

Alertés inopinément le 17 juillet dans la soirée, suite aux événements survenus au Liban, etmis en place sur court préavis, les légionnaires de la 3e compagnie du 1er REG ont embarquéà Toulon à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral le 18 juillet.

Après le ralliement des différents déta-chements embarqués et leur rapidedépart de Toulon, le BPC Mistral tran-site vers la Méditerranée orientale.Profitant des 4 jours de traverséenécessaire pour rejoindre la zone desopérations et plus motivés que jamais,les légionnaires se préparent aux mis-sions qui pourraient leur être confiéespar le chef d’état-major des armées :séances d’instruction, entretien dumatériel et perception des dernierséquipements s’enchaînent.

Le vendredi 21 juillet, le BPC Mistralest en Méditerranée centrale. Les diffé-rents détachements de l’armée de terreconstituent désormais le groupementtactique embarqué (GTE). Celui-ci estcomposé d’une compagnie du 2e RIMa,d’un peloton d’AMX 10 RC du 1er régi-ment de spahis, d’un DETALAT du 3e régiment d’hélicoptères de combat.

La 3e compagnie de combat du 1er REG, quant à elle, fournit un déta-chement de liaison et de commande-ment (DLC), 1 section de génie com-bat, 1 groupe NTI1 et est renforcéed’une équipe EOD du 2e REG.

Dans cette configuration, le détache-ment de génie est particulièrementapte à appuyer la mobilité lors d’undébarquement sur plage, sur des itiné-raires endommagés (aménager des

contournements aux endroits où lesaxes et les ponts sont détruits), à amé-nager une zone de déploiement (plate-forme, ouvrages de protections, déga-gement de champ de tir), et à menerune action de dépollution ou de démi-nage soit pour la progression ou l’ins-tallation de la force, soit dans uneaction à caractère plus humanitaire.

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au départ. Les légion-naires ont répété lesgestes qui devront,dans les jours à venir,permettre le bondéroulement de l’opé-ration. Au-delà dustrict aspect procédu-rier de cette dernière,chacun a à cœurd’accueillir les res-sortissants dans lesmeilleures conditionspossibles.

Le dimanche 23 juillet, le BPC Mistrala mouillé en baie deLarnaca (Chypre). Leministre de la Défense,Mme Michèle Alliot-Marie, vient assister à unexercice d’accueil de

passagers sur le pont d’envol et saluertous les légionnaires. Elle a pu constater l’enthousiasme et le dyna-misme dont ils font preuve dans lespréparatifs.

La journée du 24 a été consa-crée aux derniers préparatifsde la mission : entre autres,l’installation des moyensd’accueil dans tout le bord :couvertures, lits, packs d’eauet infrastructure médicale,etc.

Chaque légionnaire mobilisetoute son énergie pour mettreen œuvre le dispositif éla-boré depuisle départ deToulon afinque tout sedéroule pourle mieux.

Le mardi 25juillet, à l’approche du portde Beyrouth, les « aigles » dela 3 se préparent à déployerle dispositif d’accueil des ressortissants. À 7 h 30, leMistral est à quai. De 9 h 30à 14 heures, ce sont 1103ressortissants français etétrangers qui embarquent à

bord du bâtiment. Pour eux, le fran-chissement de la coupée est syno-nyme de délivrance : les voilà sur uneparcelle du territoire français.

L’installation des passagers s’effectuepartout avec convivialité et, à 14 h 30,le Mistral quitte le port de Beyrouth,cap sur Mersin en Turquie.

Les plus petits sont rapidement couvéspar les légionnaires, la régie du bordpasse des dessins animés en boucletandis que l’aumônier célèbre uneémouvante messe au hangar aviation.Tout est mis en œuvre pour que la tra-versée se déroule dans les meilleuresconditions.

La mission sera renouvelée 2 fois : levendredi 28 juillet et le mardi 1er août.

C’est lors de ces 2 missions que leslégionnaires vont participer à la plusgrande opération d’évacuation de res-sortissants jamais réalisée par la

France. En effet cesont plus de 2000 res-sortissants qui serontévacués le vendredi28 par les 3 bâtimentsde la marine nationalevers Chypre ; 1380exactement à bord du

Mistral. 250 palettes de fret humani-taire seront aussi affrétées le 1er aoûtvers Beyrouth pour venir en aide à lapopulation libanaise et 1300 ressortis-sants sont prévus d’être embarqués.

LTN LerouxOfficier communication 1er REG

La plus grandeopération d’évacuation

de ressortissantsjamais réaliséepar la France

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

Les premières missions sont claire-ment définies : soutien à l’évacuationde ressortissants, livraisons de frethumanitaire et être en mesure demener des missions de génie combat.

La préparation se poursuit à tous lesniveaux. Celle-ci se fait plus préciseavec l’approche de la zone d’opéra-tions : l’équipage et les troupes ont,cet après-midi, été rappelés au postede combat. Ce dernier a été mis à profit pour instruire les légionnairesdes dispositions à prendre sur un bâti-ment en opérations. Autre signe, lesbriefings se sont multipliés à tous leséchelons durant toute lajournée.

Le samedi 22 juillet, leBPC Mistral arrive en find’après-midi en zoned’opération Baliste. La journée a étémarquée par le déroulement, deuxheures durant, d’un exercice visant àvalider la procédure et le dispositifd’accueil des ressortissants candidats

Enthousiasme et dynamismecomme credo

© 1er REG

© 1er REG

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Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

Engagés sur un exercice aussi brefqu’intense, les sapeurs de la CA ont,en deux nuits et deux jours, réalisé unpont avec Moyens Léger de Franchis-sement (MLF) de 35 mde longueur sur laMarne, un pont Bailey« double simple », etles infrastructures debase d’un camp 150hommes à Mour-melon. Toutes les sections de la com-pagnie ont été engagées sur les diffé-rentes missions que ce soit la sectionfranchissement renforcée de person-nels de la section obstacle effectuantles pontages ou les sections organisa-tion du terrain et aide au déploiementréalisant le camp et préparant lesberges.

La Marne et Mourmelon sont bien loin des glacesde la Bérézina ou de la fureur de Gemersheim.Néanmoins ces lieux ont en commun d’avoir vu lessapeurs fouler leur sol et leurs berges pour fairefranchir dans toutes les conditions et par tous lestemps. Du 5 au 7 septembre 2006, la compagnied’appui du 19e régiment du génie a ainsi fait fran-chir son régiment au cours de l’exerciceARGONNE 2006, sur la Marne puis à Mourmelonoù, pour l’occasion, les sapeurs d’Afrique ont rou-vert la brèche de franchissement Bailey du camp.

SPRAT. Laissant une trace notable etutile dans le paysage des camps deChampagne ils ont continuellementfait preuve d’une implication remar-quable.

Malgré les difficultés et la fatigue, res-pectant la devise 19e RG, les sapeursde la CA ont « entrepris et réussi » serévélant ainsi dignes de leurs aînésdans une mission difficile et exaltanteoù ils ont montré leur compétence etleur savoir-faire.

Capitaine MIGNOTTE

La prouesse de cessapeurs tient à l’exécu-tion des missions assi-gnées à la compagniedans des délais et avecdes effectifs particuliè-rement contraints.

Ainsi, les implantationsdes chantiers furent sys-tématiquement réali-sées de nuit et la plu-part des montageségalement. Vingt sol-dats ont monté le pontBailey au lieu de qua-

rante-huit selon la doctrine, aprèss’être « échauffés » avec la réalisation du pont MLF la nuit précédente.

Leur tâche néan-moins accomplie, lessapeurs de la compa-gnie d’appui ontpoursuivi l’effort enmettant en valeur la

brèche de franchissement du camp deMourmelon redécouverte et rouvertepour l’occasion. D’un layon d’à peineun mètre de largeur et d’un vague ruisseau asséché, les sapeurs ont réalisé un axe large de six mètres etune brèche infranchissable sansmoyens génie spécialisés tels que lepont Bailey ou les travures PAA et

LE 19E RÉGIMENT DU GÉNIE À L’EXERCICE ARGONNEL’art du franchissement : un métier de sapeur

Un travail de longuehaleine, principalement

de nuit

Construction d’un pont Bailey

Le pont Bailey

Pont de bateaux

© 19e RG

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Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

Le 6 s’est vu remettre le 19 septembre2006 de nouveaux attributs (fourreauxd’épaule et losange d’unité). Tout enconservant le velours, la cuirasse et lepot en tête, ces nouveaux attributssont frappés de l’ancre d’or et mon-trent symboliquement la spécificité desapeur du 6e RG. Une remise solen-nelle a eu lieu lors d’une cérémonieprésidée par le général Charpentier,commandant la 9e BLBMa, le généralTesan, père de l’arme du génie et legénéral Roisin, père de l’arme destroupes de marine.

Cet événement illustre la cohésion quiunit les différentes spécificités, mar-souins, bigors et sapeurs, au sein deleur brigade, la 9e BLBMa.

6E RÉGIMENT DU GÉNIE :nouveaux attributs pour les sapeurs

de la 9e brigade légère blindée de marine

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Le général Tesan remet les nouveaux attributs

domaines. Développant de fructueuxliens civilo-militaires avec la munici-palité, le 13e régiment du génie estdevenu le régiment du Valdahon.

Avec son amour-propre marqué parles traditions, il a œuvré sans cesse aurenforcement des liens indispensablesde solidarité entre les générations, enagissant en parfaite symbiose avec les« Anciens » du 13 et de la 2e divisionblindée. Il est également à l’origine dela salle d’honneur, baptisée Maisondes sapeurs de Leclerc, de la nouvelleplace d’armes de Bir Hakeim, maisaussi du mémorial au pied duquel il adispersé dernièrement les cendres dulieutenant-colonel Gravier, premierchef de corps du régiment.

Chevalier de la Légion d’honneur, lecolonel Ravier s’en va pour une nou-velle affectation, à Paris.

La passation de commande-ment du 13e régiment du génieentre les colonels Éric Ravieret Christophe Issac a eu lieumercredi 19 juillet dernier.

Après avoir pris le commandement deson régiment alors que ce dernier étaitdéployé au Kosovo dans le cadre duBATFRA VI, en juillet 2004, le colonelÉric Ravier est resté deux ans à la têtedu « 13 ». Aujourd’hui, c’est avecbeaucoup d’émotion et sous les yeuxd’un public venu nombreux qu’il acédé son drapeau à son successeur, lecolonel Issac.

Chef humain et juste, animé d’unevolonté et d’un acharnement sansfaille, le colonel Ravier s’est dépensésans compter pour obtenir le meilleurde chacun de ses soldats, dans tous les

LE 13E RÉGIMENT DU GÉNIEfait ses adieux au colonel Ravier

© 13e RG

Le colonel Ravier quitte le commandement du 13e RG

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parfois « C’est pour une photo, vouspouvez venir à côté de moi ? »

C’est la tête pleine de souvenirs, fiersd’eux et de leur métier, que cessapeurs de Leclerc sont rentrés àValdahon.

Il faut dire que le dernier défilé du« 13 » sur les Champs-Élysées remonteà 1993.

étaient impatients de suivre leur chefde corps, le colonel Ravier, pour des-cendre les Champs-Élysées.

Ce fut un grand moment, très riche enémotion. Certains ont eu « la gorgeserrée », d’autres, « la larme à l’œil »,en passant devant le public qui lesacclamait. Mais tous étaient très fiersde défiler - une chance unique dans lavie d’un soldat. Ce fut pour eux l’oc-casion de montrer leur fierté d’appar-tenir à la 2e brigade blindée, de culti-ver l’esprit « Leclerc » et surtout, deservir la France.

Le défilé terminé, tous les véhiculesdu 13e régiment du génie ont étérépartis dans les arrondissements etbanlieues parisiennes, dans le cadredes opérations de relations publiques.Là, les soldats du 13 ont passé l’après-midi au milieu des Franciliens. Il fautdire que jeunes et moins jeuness’étaient déplacés pour l’occasion ! Auprogramme : exposition de matériel,déjeuner avec une ration… et beau-coup de questions. « C’est quoi cetengin ? Ça sert à quoi ? Je peux mon-ter ? » ou bien encore « C’est quoiexactement le métier de militaire ? Tut’entraînes tout le temps ? » et même

Cette année, ils étaient bienpeu à défiler dans les rues deValdahon et de Besançon, etpour cause, près d’une cen-taine de sapeurs du 13e régi-ment du génie se sont rendusà Paris pour le défilé du 14Juillet.

Une trentaine de véhicules génie,flambant neufs, a été embarquée surles wagons les 6 et 7 juillet dernierspour rejoindre Paris. Parmi ces véhi-cules, des blindés et d’autres pluslégers : véhicules de l’avant blindés dugénie, engins blindés du génie,moyens polyvalents du génie, moyensde forage rapide et de destruction,enfouisseurs de mines.

C’est au rythme de trois à quatre répé-titions par jour que ces sapeurs deLeclerc se sont entraînés au défilémotorisé, sur la base aérienne deVillacoublay, à quelques kilomètres deParis.

Les jours ont passé. Le 14 Juillet estarrivé. Et tous ces sapeurs de Leclerc

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

LE 13E RÉGIMENT DU GÉNIE SUR LES CHAMPS-ÉLYSÉES© 13e RG

Le véhicule de l’avant blindé du chef de corps en tête

Le 3 juin dernier, le 31e régiment du génie a commémoréle 60e anniversaire de sa création officielle, le 1er mars1946 à Port-Lyautey au Maroc. Un son et lumière nocturneprésidé par le colonel Éric Schmitt, chef de corps, a étéprésenté au grand public pour solenniser cet événement.

Cette cérémonie, sobre et émouvante, était articuléeautour d’une évocation historique des faits marquants deces soixante dernières années.

La réplique du portail de l’entrée du 31e RG à Port-Lyauteyen 1946 (camp Baudry) a été dévoilée aux spectateurs quiont ensuite apprécié un superbe feu d’artifice de clôture.

LE 31E RG A 60 ANS !© 31e RG

Le cadre du 31e RG

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Cet anniversaire a permis de retracer,par le biais d’un historique, lesgrandes étapes qui ont marqué cessoixante années au service de l’infra-structure et de présenter les activitésactuelles du STBFT.

Au travers d’ateliers animés par sesspécialistes, les projets majeurs dumoment ont été expliqués aux visi-teurs comme par exemple le com-plexe de tir du centre d’entraînementen zone urbaine (CENZUB), la réalisa-tion du nouveau centre de documen-tation de la défense (CEDOC) ainsique l’utilisation de la simulationnumérique que ce soit pour le dimen-sionnement de structures particu-lières ou pour la protection des bâtiments militaires, sans oublier lesoutien spécialisé que le STBFT conti-nue d’apporter avec beaucoup deréactivité aux forces en opérationsextérieures.

Au cours de cette journée, unebrillante conférence s’est égalementtenue sur le thème : « Opérations exté-rieures : forces armées, sorties de crise et reconstruction », animée parM. Xavier Guilhou, conseiller du com-merce extérieur de la France et prési-dent du comité « coopération civilo-militaire et gestion des sorties decrise » du MEDEF. Enfin, une prised’armes a clôturé cette journée.

Cette célébration a permis de présen-ter les modes d'action originaux duSTBFT, mêlant dans une grande syner-gie, des méthodes de conception clas-sique, des capacités de simulationnumérique développées et la possibi-lité de conduire sur un polygone d'ex-plosifs des expérimentations en vraiegrandeur, lui conférant un caractèreunique au service de la défense.

Créé en 1946, le Servicetechnique des bâtiments, for-tifications et travaux (STBFT)a célébré le 22 juin 2006 sonsoixantième anniversaire, enprésence d’autorités civileset militaires des Yvelines etdu nouveau Service d’infra-structure de la défense (SID).

De nombreux anciens personnels duSTBFT avaient également été invités àcette occasion.

Le STBFT est le bureau d'études spé-cialisé du Service d’infrastructure dela défense, sa vocation est d'agir dansle domaine de la conception de l'in-frastructure, dans tout ce qu'elle ad’opérationnel, de technique et deréglementaire.

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

Prise d’armes célébrant le soixantième anniversaire de la création du STBFT au couvent des Récollets (Versailles, le 22 juin 2006).

LE STBFT60 années d’expertises et de savoir-faire

© STBFT

Page 17: Vauban la lettre du génie no 3

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

Trois personnes décèdent dans unincendie, le mardi 28 novembre àRueil-Malmaison (92). Vers 1 heure dumatin, les flammes sortent par lesfenêtres dans un appartement de 70 m2, situés au 6e étage d’un bâtimentd’habitation qui en compte 9. Le feuse propage à un autre appartement etpoursuit sa course dans la cage d’es-calier. Malgré l’action dynamique dessecours, il atteint peu à peu le sep-tième, huitième et neuvième étage.Selon les témoins, le feu se seraitdéclaré juste après une explosion.

Quatre-vingts pompiers venus de 23casernes sont nécessaires pour maîtri-ser le sinistre et effectuer les recon-naissances. La fumée se répand dansles appartements voisins prenant au

piège les habitants. Quatre lances sontmises en œuvre, et, dans le mêmetemps, les équipes de reconnaissancessauvent douze personnes en contactdirect avec les fumées toxiques,vouées à une mort certaine sans leurintervention. Dix autres personnessont mises en sécurité. Au bilan, treizevictimes sont légè-rement intoxiquéeset deux sont dansun état grave. Lesplus atteintes sontconduites à l’hôpi-tal afin d’effectuerun bilan médical.Le couple de retrai-tés qui vivait dansl’appartement, ainsique leur fils, sont

découverts brûlés à l’intérieur. Il aurafallu plus de deux heures pouréteindre l’incendie. Ce tragique évé-nement rappelle que les incendiesnocturnes sont les plus meurtriers. Ilssurprennent souvent les gens dans leursommeil.

Le vendredi 3 novembre enfin de soirée, les secours sontalertés pour un feu de gym-nase, avenue Général-Leclercà La Courneuve (93). Unépais panache de fumée sedégage d’un complexe spor-tif d’environ 2 500 m2. Le bâti-ment est totalement embrasé.Un renfort incendie, demandé

s’effondrer à tout moment. Pour plusde sécurité, les porte-lances se tien-nent à distance, ce qui limite l’effica-cité de leur action.

Le capitaine Corre prend le comman-dement des opérations de secours etdemande deux fourgons supplémen-taires. Le gymnase est isolé. Le feu nepeut donc pas se propager à d’autresbâtiments. Le rayon d’action autourdu sinistre est vaste, ce qui permetune circulation du personnel et desengins sans difficulté. Les Faca sontdirigés par radio pour se positionner.

Six lignes de 110 mm sont établies.Les lances GP, en plus de leur missiond’extinction, agissent de façon méca-nique pour pousser la structure enbois vers l’intérieur du bâtiment.L’action des lances sur échelles per-met d’attendre directement le foyer. Lefeu sera éteint au bout de cinq heuresau moyen de trois lances GP, dix GL ettrois lances sur échelle.

Guillaume Guenot

par le sergent Legal, chef degarde du CS La Courneuve,est nécessaire pour maîtriserle sinistre.

Le feu sévit au premier niveau ducomplexe sportif, composé, au rez-de-chaussée, d’une piscine et d’un dojo.Une structure en bois coiffe le gym-nase. Toutes les poutres sont en feu,elles sont affaiblies et menacent de

Feu de gymnase à la Courneuve

Les incendies nocturnes sont les plus meurtriers…

VA Y AVOIR DU SPORT !

RETOUR SUR INTERVENTION…

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Implanté à Mostar, au sud de Sarajevo,le quartier général de la force sud-estde l'Eufor accueille plusieurs nationsde l'union (Allemagne, Belgique,France, Espagne et Italie) et des payspartenaires (Slovénie, Maroc, Macé-doine) qui participent tous à la mis-sion Althea. C'est-à-dire qu'ils contri-buent à maintenir un environnementstable et sûr en Bosnie-Herzégovineafin de permettre le développementéconomique, politique et social et, à

terme, mettre le pays en accord avecle processus de stabilisation et d'asso-ciation, première étapevers l'adhésion à l'Unioneuropéenne. Cette forceest actuellement com-mandée par le généralDaniel Daehn, gouver-neur militaire de Strasbourg et com-mandant la brigade du génie. Forte deprès de 1 500 officiers, sous-officierset militaires du rang, la force sud-est

accomplit ses missions avec uneloyauté et un engagement à la hau-teur des attentes de l'Union euro-péenne vis-à-vis de la Bosnie-Herzé-govine. Car l'image que donneront lessoldats européens à la populationlocale sera sans doute le meilleurexemple pour les inciter à avancerdans la voie du progrès, vers une pos-sible adhésion.

C'est cette approche très européennequi est recherchée afin de donner unecohérence aux actions menées parl'Europe en matière de collaborationpolitique et économique.

La force sud-est (ou TaskForce South East, TFSE)s'étend sur un territoireimportant, incluant larégion de Sarajevo. Elle

doit dans un premier temps veiller aurespect et à l'application du traité deDayton/Paris. Elle a également pourmission la recherche et la détention

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

UN SAPEUR AUX COMMANDES de la force multinationale sud-est de Bosnie

Le général Daehn lors d’une prise d’armes multinationale.

Depuis le 31 août 2006, la force multinationale sud-est del'Eufor en Bosnie-Herzégovine est commandée par le généralDaniel Daehn, gouverneur militaire de Strasbourg etcommandant la brigade du génie et ce, pour une durée de 6 mois. A la tête de près de 1 500 personnels de plusieursnations et de plusieurs armes, le général Daehn a donc quittéprovisoirement l'Alsace pour la région de Mostar,accompagné par les sapeurs de l'état-major de la brigade dugénie et par des éléments des 1er, 2e, et 5e régiments du génieet du 28e groupe géographique…

Une approcheeuropéenne

© Ltn Krebs

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de criminels de guerre et doit contri-buer, par le maintien d'un environne-ment stable et sûr, à porter assistanceà la police locale dans sa lutte contrele crime organisé. Pour cela, la TFSEdispose de 6 compagnies qui agissentsur son territoire (4 compagnies decombat - deux compagnies espa-gnoles, une allemande et une ita-lienne), 1 compagniespécialisée dans larecherche et le rensei-gnement et 1 compa-gnie multinationale desoutien.

Mais un des grands atouts de la TFSE,c'est son maillage du territoire par lesL.O.T., à savoir les Liaison andObservation Team (équipes de liaisonet d'observation) réparties dans diffé-rentes agglomérations. Au nombre de16 (l'Allemagne, l'Espagne, la Franceet l'Italie en comptant chacune 4), lesL.O.T. louent des appartements ou desmaisons en ville et, d'une manièrevisible et identifiée, vont à la ren-

Les autres nations présentes sur lethéâtre ne sont pas en reste, puisque lesfemmes et hommes du génie allemand,

italien et espagnol sonttrès bien représentés surla base de Mostar. Lacohésion et la fraternitéentre les sapeurs des dif-férentes nations donnent

d'ailleurs lieu a une rencontre régu-lière, pour échanger sur les différenceset les similitudes de l'arme dans uncadre amical et convivial…

LTN Benoit KREBSOfficier communication du 2e régiment du génieOfficier presse de la force multinationale sud-est

contre de la population et des institu-tions locales – et invitent ces dernièresà venir à leur rencontre - afin de nouerun lien fort et durableentre les Bosniens etl'Eufor. Les L.O.T. per-mettent également defaire remonter à l'éche-lon supérieur des infor-

mations pertinentes surla situation générale enBosnie.

A ces missions princi-pales s'en ajoutent

d'autres comme le désarmement, lerenseignement militaire, les opéra-tions de déminage, les relations exté-rieures, etc. Dans ces missions commedans d'autres (administration, soutien,etc.), de nombreux officiers, sous-officiers et militaires du rang des 1er,2e, et 5e régiments du génie et du 28e groupe géographique sont pré-sents sur ce théâtre d'opérations pourapporter leur savoir-faire et leurexpertise…

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

Un excellent maillagedu territoire

Une forcemultinationaletrès génie…

Le GBR Daehn lors d’une collecte d’armes, en compagnie d’un EOD du 6e RG,la police navale espagnole et l’infanteria de marina espagnole.

© Ltn Krebs

© Ltn Krebs

Page 20: Vauban la lettre du génie no 3

« Sa vocation n’est pas d’être unsimple bâtiment de bureaux, a souli-gné le colonel Trégou, mais un lieude vie, de passage et de rencontre,un véritable port d’amarrage pourles élèves. »

Séparé de la zone vie des élèves pourleur donner plus d’autonomie, il estimplanté au sein de leur zone de tra-vail mettant « les cadres de contact aucœur de la formation militaire et aca-démique des futurs officiers ».

Le PC est totalement opérationneldepuis la fin du mois d’août 2006.

Philippe DI MEGLIODCSID/COM

Le général Joly a adressé ses « vivesfélicitations au SID et à son établisse-ment du génie d’Angers ainsi qu’auxentreprises qui ont réalisé les tra-vaux ». Le colonel Hubert Trégou,directeur des formations d’élèves deCoëtquidan, a rendu un hommageparticulier au professionnalisme deMlle Karine Szczepanik, chargée d’af-faires à l’EG d’Angers et responsabledu projet.

Le PC regroupe les cadres, les ensei-gnants et le personnel administratifdans un bâtiment unique dédié à l’en-cadrement et à la gestion administrativedes élèves formés à « la maison mèredes officiers de l’armée de terre ».

Le nouveau PC des formations d’élèvesde Saint-Cyr-Coëtquidan a été inauguréle 19 juillet 2006 par le général de divi-sion François-Pierre Joly, commandantla région terre nord-ouest par sup-pléance, et le général de division JeanCoulloumme-Labarthe, commandant lesécoles.

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

COËTQUIDAN : LE NOUVEAU PC DES ÉCOLES INAUGURÉ

Hall d’entrée dubâtiment

inauguré, coifféde sa verrière

pyramidale.

Le général de divisionFrançois-Pierre Joly,commandant la régionterre nord-ouest par suppléance, coupe symboliquementle ruban tricolored’inauguration.

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© SID

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L’objectif de cet exercice, baptiséBLOIS, était double :• entraîner le PCR (1) à concevoir, éla-

borer et diffuser les ordres tout enrodant, voire en améliorant, les pro-cédures en vigueur,

• poursuivre la montée en puissanceafférente à la numérisation du régi-ment.

Renforcé d’officiers d’active et deréserve de l’état-major et des régi-ments de la 7e brigade blindée, le 19e

régiment du génie a ainsi pu travaillerdans un environnement interarmesqui a grandement contribué au réa-lisme d’un exercice dont le thèmeretenu était centré sur le franchisse-ment de la Loire suivi d’une recon-naissance offensive et d’unemanœuvre d’interdiction.

Pour ce faire, les deux bordées duPCR, aux ordres du lieutenant-colonelRossi, ont été mises sur pied afin depermettre aux officiers, sous-officierset militaires du rang de la bordéeinemployée de s’initier ou de complé-ter leurs connaissances liées à la maî-trise du SIR (2) en profitant des compé-tences des cadres du BFAO (3), desinstallations et du matériel mis à dis-position par l’ESAG au cours de cettesemaine.

Le maréchal des logis-chef Jouarisse,administrateur SIR de la section SIC (4)du régiment, a ainsi prêté main-forte

Face à ce nouvel outil, les comman-dants d’unité et les différents acteursdu PCR se doivent d’ENTREPRENDREet RÉUSSIR afin de continuer à fournirl’appui génie attendu par l’ensembledes régiments auprès desquels ilsseront amenés à intervenir.

Capitaine Thierry SAGON19RG/BOI/OPS

pilote de l’exercice BLOIS

au capitaine Échard, officierNEB (5) de l’ESAG, pour organi-ser et suivre les six demi-jour-nées consacrées à cette forma-tion « à la carte ».

Ce premier contact avec le SIR devrait se prolonger endébut d’année 2007 afin quetous les individus appelés à utiliser ce système soient formés avant le moisde mars.

En effet, c’est à cette période que le19e régiment du génie sera engagédans un nouvel exercice qui consti-tuera le premier entraînement du PCRdu régiment en « configuration numé-risée ».

(1) Poste de commandement régimentaire.(2) Système d’information régimentaire.(3) Bureau formation assistée par ordinateur.(4) Système d’information et de commande-

ment.(5) Numérisation de l’espace de bataille.

Vauban • la Lettre du génie

L’École supérieure et d’application du génie a accueilli du2 au 6 octobre 2006 l’ensemble des acteurs de la fonctioncommandement du 19e régiment du génie à l’occasiond’un exercice à double action assisté par ordinateur.

LE 19E RÉGIMENT DU GÉNIEs’entraîne et prépare l’avenir

ACTUALITÉS DU GÉNIE

© ESAG/ADC Juteau

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© ESAG/ADC Juteau

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Le village de Beau-séjour du CENZUB apermis aux troupesengagées de s’entraî-ner sur un site qui pré-sente des infrastruc-tures aménagées dansun environnement réa-liste. Ce village a étémodifié et améliorépour les futures rota-tions, s’articulant autourde zones d’habitationtrès variées, comme un camp de caravanes, un bidonville ou un quar-

Le SGTIA, composé d’une compagnied’infanterie, d’un peloton blindé,d’une section du génie, d’un élémentobservation d’artillerie et d’une sec-tion cynophile, nécessite un véritabletravail d’équipe. L’insécurité perma-nente des soldats relative aux muni-tions du champ de bataille et lescontraintes d’un milieu très comparti-menté nécessitent l’intervention desunités d’appui terrain. Les groupes dugénie sont vivement sollicités pourl’analyse de la menace mines etpièges et pour leurs savoir-faire tech-niques de franchissements verticaux.

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

tier flambant neuf. En attendant laconstruction du village de Jeoffecourtprévue pour 2008, il reçoit à la fois lasemaine d’instruction et l’exercice derestitution.

UNE PRÉPARATIONNÉCESSAIREPOUR OPTIMISER LE COMBATEN ZONE URBAINE

Pour répondre aux besoins immédiatsdes unités de mêlée et compte tenudes difficultés du milieu, les groupesde combat du génie sont amenés àêtre placés sous les ordres du chef desection d’infanterie.

L’implication et la participationdirecte des sapeurs au contact per-mettent une analyse immédiate et unavis technique des chefs de groupe etdes chefs d’équipe du génie. Le com-

Du 10 au 22 septembre 2006, la 3e section de lacompagnie du capitaine Lamotte appartenant au17e régiment du génie parachutiste a participé autout premier entraînement au combat en localitéorganisé au Centre d’Entraînement aux actionsen Zone Urbaine (CENZUB) situé sur le camp deSissonne. Cette rotation, armée par la compa-gnie du capitaine Vernaz du 1er régiment de chas-seurs parachutistes, était indispensable à l’inté-gration des unités d’appui et de la chaînelogistique au sein d’un Sous-GroupementTactique InterArmes (SGTIA) à dominante infan-terie dans le cadre d’un combat en milieu urbain.

LE 17 S’ENTRAÎNEau combat en zone urbaine

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souples d’emploi qui facilitent ladéfense périphérique d’une zone et lamise en œuvre d’un check-point. Lestechniques des sapeurs sont réellementindispensables à la pose du concertina,à la réalisation de chevaux de frise et àla mise en œuvre de pots éclairants.

La parfaite intégration des sapeurs ausein du SGTIA a contribué à la réussitede la mission. Cette coopérationrepose sur trois principes : toutd’abord l’implication totale dessapeurs dans le rôle à jouer vis-à-visde l’unité appuyée qui requiert unimportant travail de formation indivi-duelle aux pré-requis du combat

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

bat en milieu urbain est optimiségrâce à une notion de délai dans l’ac-tion et à une forte économie despotentiels engagés.

La section du génie renforcée pardeux Moyens Polyvalents du Génie(MPG) s’est préparée pendant delongues semaines à cet entraînementen milieu urbain : en acquérant lesactes fondamentaux du combattantdans un premier temps puis en s’ap-propriant les nouveaux matériels pourconjuguer le combat à pied et l’appuigénie.

VALORISER LE TRAVAIL DESSAPEURS ET DÉVELOPPER LASYNERGIE

Les sapeurs ont eu à cœur de dévoilerles multiples facettes de leur savoir-faire souvent inconnu de l’interarmes.Par exemple, pour l’attaque d’unobjectif, les MPG ont déplacé des bar-ricades, les groupes de combat onttraité immédiatement les itinérairesobstrués par des mines, la mise enœuvre rapide d’échelles dépliables afacilité le franchissement des passagesen hauteur aux fantassins et auxmaîtres-chiens. Enfin, plusieurs solu-tions ont été proposées pour franchirdes portes closes : l’emploi de gre-nades à fusil de type « SIMON » pourles portes piégées, le vérin pneuma-tique « JOG » pour une ouverture ensouplesse et le fusil à pompe ou lebélier en acier pour les ouverturesbrutales. Les herses dépliables, livréesdans les nouveaux centres ZUB, for-ment des obstacles dissuasifs et

urbain et une préparation minutieusedes matériels du groupe. Ensuite,l’étroite collaboration des chefs degroupe spécialistes génie et des chefsde section d’infanterie qui condi-tionne le bon déroulement de l’actionpour préserver la capacité opération-nelle des fantassins face aux dangersdes mines et des pièges. Enfin, le chefde section génie doit anticiper et agircomme une véritable force de propo-sition auprès du chef interarmes.

LTN DOAN,Chef de la 3e section de la 2e compagnie de

combat du 17e régiment du génie parachutiste

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En cadeau de ces festivités, le nouvelinsigne de la direction centrale a étédévoilé et remis officiellement à l’en-semble du personnel de la DCSIDainsi qu’aux représentants du SGA.Les militaires ont pu l’arborer sur leurtenue de cérémonie, les civils l’ontépinglé dans sa version pin’s.

« Cet insigne donne à notre structureune identité collective forte et réelle,garante de la réalisation d’une missioncomprise par l’ensemble du person-nel », a souligné le général de divisionAddé.

« Nous devons être unis, nous devonsrelever ensemble tous nos défis, au-delà de nos différences de statut, decorps et de spécialités », a-t-il ajouté.

Ce séminaire se voulait aussi une jour-née d’accueil des nouveaux arrivants(47 personnes cette année à la direc-tion centrale), et l’occasion de faire lepoint sur les chantiers de la montée enpuissance du SID.

Vauban • la Lettre du génie

ACTUALITÉS DU GÉNIE

LA DCSID CÉLÈBRE LE PREMIER ANNIVERSAIRE DU SID« Nous devons relever ensemble tous nos défis »

À l’occasion de son séminaire de rentrée,la direction centrale du SID a célébré lepremier anniversaire du service d’infra-structure de la défense, le 21 septembre2006, à Versailles-Satory dans la salleJayat, sous la présidence de M. Piotre,secrétaire général pour l’administration.

Le directeur central du SIDarbore le nouvel insigne

de la DCSID sur sa boutonnière.

« La méthode employée est la bonne,elle est en train de faire ses preuves »,c’est en ces mots que M. Piotre a qua-lifié l’ampleur des travaux engagésdepuis la réunion du 9 mars 2006,date du lancementdes « chantiers deréflexion » sur lamontée en puissancedu SID.

À en croire le SGA,lors de ses déplace-ments en provinceauprès des corps,« un sentiment desatisfaction » se faitressentir quant à « lacontinuité des rela-tions entre le com-mandement et leSID ».

Il a rappelé la respon-sabilité de la direc-tion centrale enversses échelons décon-

Le directeur central du SID remet un insigne numéroté de la DCSID à M. Piotre,

secrétaire général pour l’administration.

centrés : « orienter, aider, être des faci-litateurs », tout en s’appuyant sur lesautres services du SGA. Cette vocationpremière de la DCSID, le directeurcentral l’a réaffirmée : « faciliter le tra-

© SID

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Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

Les militaires de la DCSID arborent le nouvel insigne de la DCSID

vail de nos forces vives sur le terrainen leur donnant des moyens, desoutils et des méthodes ». Pour cela, ila demandé aux nouveaux arrivants« de garder l’œil ouvert pour apporterune critique constructive et participerainsi à l’amélioration du fonctionne-ment et de l’organisation interne del’échelon central ».

« Bon anniversaire, et à l’an prochain pour mesurer les progrès accomplis. »

(Phrase de clôture de M. Piotre)

le site ont été évalués, la zone sécuri-sée. Les équipes peuvent rentrer surFontevraud.

Cet exercice avait pour but l’évaluationdes capacités opérationnelles des EREdu régiment. L’occasion était aussid’associer des éléments du 515e régi-ment du train qui, en coopération avecun escadron du régiment, ont assuré lebouclage de la zone autour de l’usine.

Au total ce sont environ 200 militaires,24 P4 (véhicules tout terrain), 13 véhi-cules lourds et 5 véhicules de l’avantblindé (VAB) qui ont été déployés pourmener à bien cette mission.

Ce genre d’entraînement sur un siteindustriel en activité est une premièrepour le 2e RD-NBC depuis sa créationà l’été 2005. Il a pu être réalisé grâcela collaboration de la direction deChimirec-PPM qui n’a pas hésité àmettre à la disposition du régiment, letemps d’une journée, un terrain parti-culièrement approprié pour ce genred’exercice.

DES DRAGONS INVESTISSENT LA RÉGION DE CHINONLe 12 septembre à 11 heures, un héli-coptère militaire de type Puma atterritprès de l’usine Chimirec-PPM située àla Roche-Clermault près de Chinon.

Aussitôt, une équipe de reconnais-sance et d’évaluation (ERE) du 2e

régiment de dragons NBC débarqueavec tout son matériel, puis se dirige quelques minutes plus tard vers l’usine en tenue de protectioncomplète. L’exercice Herakles vient de

démarrer. Il s’agit pour ces équipes dereconnaître le site. Une explosion s’yest produite et la situation à l’intérieurest confuse.

Les incidents vont s’enchaîner toute lajournée : découverte d’un hommeblessé par des produits chimiques,présence d’un colis inquiétant, déga-gement de fumée toxique, découvertede produits suspects. En début de soirée, mission réussie, les risques sur

© SID

© 2e RD

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« infrastructure opérationnelle » futquant à lui français et sous les ordresdu capitaine Fayeaux, commandant la4e compagnie du 25e régiment dugénie de l’air (25e RGA). Cette unité,renforcée pour l’occasion d’une ving-taine de personnels des compagniesd’infrastructure opérationnelle (CIO)de Metz et Bordeaux, constituait eneffet le détachement d’infrastructureopérationnelle de la base interalliée.

Particulièrement sollicités durant toutleur engagement, les personnels du« 25 » et des CIO ont su démontrer, àcette occasion, l’ensemble de leurssavoir-faire en termes de reconnais-sance et de dépollution d’une zoneaéroportuaire, de remise en état d’in-

Cette activité, organisée par le groupe-ment aérien européen et pilotée parl’état-major opérationnel air, avait pourfinalité de tester un certain nombre deprocédures d’interopérabilité dans lesdomaines « force protection » et« infrastructure opérationnelle ».

Le scénario de l’exercice, qui se vou-lait le reflet des récentes opérationsalliées, avait pour thème le déploie-ment d’une base aérienne projetéesur une surface aéronautique incon-nue et délabrée, avec une menace ter-roriste de moyenne intensité.

Si le commandement de la baseaérienne projetée fut confié auxBritanniques, celui de la composante

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

Du 15 au 22 mai 2006, sur le détachementair de Vouziers-Séchault, s’est déroulé l’exer-cice multinational Spring Flag Volcanex2006. Au total, huit nations ont pris part àcette manœuvre inédite engageant desmoyens conséquents (France, Italie, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Norvège,Pays-Bas, Belgique).

EXERCICE SPRING FLAG VOLCApour le 25

Abattage d’arbres

© 25e RGA

Page 27: Vauban la lettre du génie no 3

frastructures aéronautiques, de sauve-garde protection par la création depostes de tir et d’abris enterrés, ainsique de montage de camps avec pro-duction et distribution d’eau et d’éner-gie électrique. Cette activité aura éga-lement permis aux sapeurs d’Avord devalider la mission de création et d’im-pression de plans à l’échelle à partirde photos aériennes.

À l’heure des bilans, tous ont reconnuque les sapeurs de l’air, par leur moti-vation, leur professionnalisme et leurengagement dans l’exercice, avaientété au cœur de toutes les missions dela base aérienne interalliée et avaientconstitué la véritable force de frappede cette dernière. Le 22 mai 2006,après sept jours d’un investissementtotal, leurs efforts ont été récompenséspar l’atterrissage de quatre avions detransport tactique sur les réparationsde piste qu’ils avaient auparavanteffectuées.

Le capitaine FAYEAUXCommandant la 4e compagnie opérationnelle

du 25e RGA

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

NEX 06

Le tapis RAPIDMAT

Intervention des EOD

Contrôle de zone

© 25e RGA

© 25e RGA

© 25e RGA

© 25e RGA

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combat d’infanterie à trois groupes devoltige et un groupe ERYX sur AMX10P, d’une section d’appui compre-nant un groupe MILAN, un groupeMO 81 LLR et une équipe TP/FRF2,d’un TC1 avec VAB SAN et VAB ELI etquelques véhicules de servitude.

En renforcement venaient un pelotonde 4 XL, la section Génie renforcée et l’EO.

Le déroulement de la rotation

De J 2200B à J+1 1700B : mise enplace de nuit en colonne de GTIA puispar colonne de S/GTIA pour adopterun dispositif de contrôle de zone faceà un ennemi de type milice et en vuede recueillir des réfugiés. Multiplesincidents en journée dans un contextede basse intensité et avec applicationde règles d’engagement strictes.Effort génie : mise en place des pointsde contrôle, ouverture des axes minés,missions de couverture, opérations dedésengluement.

De J+1 1700B à J+2 1500B : basculeen posture haute intensité. Dispositifde coup d’arrêt dans la profondeurpuis de freinage et rupture de contactjusqu’au recueil par le S/GTIA XL.Effort génie : canaliser l’ennemi dansla zone de destruction, couvrir les sec-tions et mettre en place des butoirs enavant de la ligne de coup d’arrêt.

De J+2 1500B à J+2 1900B : montageet protection du TC2 du GTIA.

De J+2 1900B à J+3 1500B : réduc-tion de résistance isolée puis interdic-tion du terrain conquis face à unecontre-attaque blindée.

Effort génie : participer au combat decontact tout en valorisant les futurespositions d’interdiction appuyées parles XL puis couvrir une partie du dis-positif d’infanterie.

De J+3, 1500B à J+4 1300B : attaqueren coordination avec le S/GTIA 1/35un point d’appui de compagnie méca-nisée embossée afin de livrer deuxaxes libres pour que le S/GTIA XLdébouche.Effort génie : appuyer l’unité d’infante-rie de tête et reconnaître l’itinéraire dedébouché des XL et au besoin l’ouvrirau plus vite.

LES ENSEIGNEMENTSTACTIQUES DE LA PHASEDE TERRAIN

L’importance des actes réflexes

Il ressort de cette rotation que si lessavoir-faire génie sont maîtrisés par lagrande majorité des sapeurs, les com-pétences de base du soldat leuréchappent quelque peu. Des actessimples, comme se poster ou se dépla-cer, ont été oubliés depuis la phase deformation de base. Le sapeur semblesouffrir du complexe des « 3S » :d’abord spécialiste, ensuite sapeur etenfin soldat. Les exigences de laguerre, même simulée, vont dansl’ordre inverse. La sanction étantimmédiate au CENTAC, l’apprentis-sage a été rapide. Dès la fin de la rota-tion, chaque personnel débarqué avaitle réflexe de se poster à l’abri, de por-ter son arme haute et d’observer dansla direction de son arme.

Les enseignements retirés de cetterotation sont excessivement nom-breux. Ceux qui vous sont présentésici n’en sont qu’une fraction et n’onten aucun cas vocation à se muer endogme. Au mieux doivent-ils êtreconsidérés comme des pistes deréflexion pour les chefs de sectiongénie ou pour les commandantsd’unité interarmes.

Des moyens engagésà la hauteur de l’objectif

Les moyens génie

146 sapeurs en tout, comprenant : ledétachement de liaison au centre opé-rations, une section de commande-ment, trois sections de combat ter-naires, chacune renforcée d’un enginblindé du génie, une section d’appuimixte comptant 5 moyens polyvalentsdu génie, 1 engin blindé du génie, 1enfouisseur de mines PM12, 1 NX7 et1 moyen de forage rapide et de des-truction.

Des moyens génie sans précédentencore sur une seule rotation dont lamission était d’appuyer la manœuvrede trois sous-groupements tactiquesarticulés autour de la 1re compagniedu 152e régiment d’infanterie, du 2e escadron du 1er chasseurs et de la 1re compagnie du 35e RI. L’appuiartillerie consistait en 1 observateursur AMX 10 VOA.

L’exemple du S/GTIA 1/152

La composante infanterie de ceS/GTIA était fournie par la 1re compa-gnie des diables rouges aux ordres ducapitaine Paillet, soit trois sections de

Vauban • la Lettre du génie

RETEXACTUALITÉS DU GÉNIE

EXERCICE « DUC IN ALTUM »Le 19e régiment du génie au CENTAC

Du dimanche 17 septembre à 22 heures au jeudi 21 septembre à 12 heures, la 1re compagniede combat du 19e régiment du génie, commandée par le capitaine Julien, a été engagée surune rotation d’un nouveau genre au Centre d’ENTraînement Au Combat de Mailly-le-Camp.

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Se déplacer et stationneren sûreté

Les lacunes des sapeurs se sont égale-ment retrouvées au niveau des chefsde groupe. Le réflexe de poster le VABà chaque stationnement était déjàacquis mais le souci de progresser endehors des axes à couvert ou en lisèrene l’était pas. À l’arrêt, la notion de« défilement de tir » ou de « défile-ment d’observation » (propres au com-bat de contrepente) n’a été acquiseque durant la rotation. De la mêmefaçon, les formations à adopter lorsdes déplacements n’étaient pas maîtri-sées (en bataille, en échelon refusé) etles distances adoptées entre les véhi-cules insuffisantes.

Le réflexe très sain de « débarqué par-tiel » a été acquis durant la rotationgrâce au travail conjoint avec l’infan-terie, qui utilise ce procédé de manièretout à fait banale. Il s’agit simplementd’assurer la sûreté rapprochée du véhi-cule durant un stationnement supé-rieur à cinq minutes en faisant débar-quer le tireur AT4 et un sapeur pourprendre en compte la direction horsd’atteinte de la MIT.50 ou bien doublerla capacité de feu dans la directiondangereuse si la menace est blindée.

Les chefs de groupeet le dialogue interarmes

Les situations offensives commedéfensives exigeaient souvent soit ledétachement des groupes génie dansles sections d’infanterie soit que cesmêmes groupes travaillent sous la pro-tection et au profit immédiat d’unesection (cas du minage de couvertureou d’établissement d’un butoir pour laseule section). Une telle situationrequiert du chef de groupe qu’il mèneà son niveau des reconnaissances ettrouve lui-même dans certains cas dessolutions aux problèmes tactiquespropres à la section appuyée. Aussi sedoit-il de devenir une force de propo-sition auprès de son chef de sectiongénie ou directement lorsque l’ur-

facile. Échelonner un groupe entredeux sections ou pis encore au seind’une section, bien souvent par tempsbrumeux et dans des délais restreints,est une gageure.

L’emploi des obstacles de manœuvrepeut s’avérer extrêmement lourd àgérer aussi bien pour les sapeurs quepour l’interarmes. Dans tous les cas,tout obstacle miné mis en place dansle dos du premier échelon constitueun atout pour une rupture de contact(balisage mis en place par le sapeur etdétruit par le dernier véhicule de l’in-terarmes) ou un second coup d’arrêtmais aussi un danger pour lui en cas de mauvaise coordination, parexemple en cas de minage hors fuseaupar le sapeur du S/GTIA voisin.

Des missions simples et une articula-tion simple sont la clef d’une coordi-nation réussie.

Détacher ou conserver : une solution médiane

Détacher autant que possible sesgroupes et ses moyens au profit de l’in-terarmes permet une plus grande réac-tivité du génie et de garantir la libertéd’action des unités appuyées. Ce choixd’articulation empêche le chef de sec-tion de concentrer ses efforts sur l’effetmajeur que lui a assigné l’interarmes.Qui plus est, le chef de section d’in-fanterie se voit embarrassé d’un pionsupplémentaire à commander dont ilne sait pas se servir et qui risque denuire à sa manœuvre. Il le laisse doncen retrait ou ne prend pas même lapeine de l’inclure dans sa manœuvre.La plus-value du détachement est parconséquent nulle.

Conserver l’ensemble de ses moyensaux ordres permet une plus grandeconcentration des efforts sur l’effetmajeur « génie ». En revanche, cela sefait au prix de la réactivité du sapeur.Les délais d’intervention sont accrus et entravent ainsi la liberté d’action du sous-groupement, pouvant faireéchouer ainsi son action.

gence l’exige auprès du fantassin,décentralisant par là même le dia-logue interarmes.

Le réseau radio : la clef de la « conduite interarmes »

Dans l’intérêt de tous, il conviendraitque les chefs de groupes soient d’en-trée de jeu sur le réseau interarmes etl’expérience l’a prouvé. Cela leur per-met de « suivre la guerre » à leurniveau et d’entrer en rapport avec lessections au profit desquelles ils peu-vent venir à être détachés. Qui plusest, l’encombrement du réseau inter-armes, s’il retarde quelque peu lavitesse des comptes au chef de sectiongénie, les contraint à aller à l’essentieldans leurs messages et force le chef desection à rester simple dans sesordres. À l’inverse, avec la sectiongénie sur le réseau interarmes, tous lesacteurs du sous-groupement, du com-mandant d’unité au chef de groupe,sont immédiatement au courant desactions du génie.

Dans ce même registre, il est indis-pensable de doter le chef de sectiond’un deuxième poste. L’intérêt en estdouble : il peut ainsi suivre le réseauIA en permanence tout en suivant leréseau génie avec la même perma-nence. Cela évite ainsi le système nui-sible et peu fiable des vacations sur leréseau génie pour rendre compte aucommandant d’unité sapeur ou pourrecevoir ses messages de détachementde moyens ou d’autorisation de posed’obstacles suite à l’envoi d’un GEN-TER (message inconnu en sortie de DAmais simple et excessivement utile).

La réussite du dialogue passepar la simplicité

Durant la rotation, la coordinationinterarmes a souvent été probléma-tique par manque de simplicité dansl’articulation de la section du génie. Àtrop vouloir détacher ses groupes, onles perd ! Insérer une section dans unecolonne de compagnie est une chose

Vauban • la Lettre du génie ACTUALITÉS DU GÉNIE

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place grâce au matériel prêté par lasection pionniers et assemblé par lessoins de la section de combat.

Les sections d’infanterie l’ont appréciéau plus haut point, bénéficiant desherses, de chevaux de frise, de rou-leaux de concertina, de rails, de bar-rières à foule et de panneaux stop.

À noter que l’usage des DHPM3Anous est demandé pour les fouilles de personnels féminins, sachant quela fouille au DHPM3A est formellement interdite dans son manueld’emploi.

En conclusion, l’introduction de labasse intensité dans les rotations auCENTAC représente une opportunitéformidable pour le génie.

Elles sollicitent désormais un éventailplus large de ses capacités, encoretrop souvent méconnues de l’inter-armes, qui commence également àtrès bien prendre en compte sesappuis en haute intensité.

Lieutenant TORRENT

Vauban • la Lettre du génieACTUALITÉS DU GÉNIE

Le bon équilibre serait donc de déta-cher un groupe avec le sous-officieradjoint au plus près des unitésappuyées sur l’axe d’effort « IA » du sous-groupement (composanteliberté d’action) et que le chef de section conserve le reste des moyensen 2e échelon sur l’axe d’effort« génie » (composante concentrationdes efforts).

L’EMPLOI DU GENIE DANS LES NOUVELLES ROTATIONS

Un nouveau thème tactique

Les thèmes tactiques utilisés au CEN-TAC ont connu une innovation pourcette rotation. Les 24 premières heuressont désormais consacrées au contrôlede zone dans une situation de crise. La posture adoptée et les savoir-faire employés correspondent à uncontexte de combat de basse intensité.Les missions dévolues à l’interarmessont essentiellement d’armer despoints de contrôle et d’effectuer despatrouilles à pied. L’appui génie

consistait à monter ces points decontrôle, à ouvrir les itinéraires néces-saires à la manœuvre, à baliser descontournements en cas d’urgence et à désengluer des véhicules pris dansdes zones minées ou polluées, mêmede nuit.

Une place pour l’OT et la SAD

Si cet éventail de missions consommelargement les groupes de combat, lescapacités d’organisation du terrain dugénie sont sous-employées. En effet, lescénario comprend l’arrivée de réfu-giés dans la zone du GTIA. Pourquoialors ne pas proposer le montage d’uncamp de réfugiés par la section appuiou la section OT? De plus, la SADpourrait améliorer grandement l’amé-nagement des points de contrôle grâceaux ACAD et à l’EMAD.

L’appui aux points de contrôle

Il serait également judicieux de faireconfectionner au niveau des compa-gnies des lots d’équipement de pointde contrôle. Cela a été possible sur

SOUSCRIPTION • BON DE COMMANDE

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

souhaite acquérir la brochure historique de la 75e CGAP

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Amicale 17e RGP – Quartier Doumerc – BP 76682087 MONTAUBAN CedexTél./Fax : 05 63 91 31 24 – Courriel : [email protected]

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Le cinquantième anniversaire de la création de la 75e CGAP sera marqué par la réalisation d’une brochure (couverture semi-rigide, 140 pages dont 24 pages de photographies en couleur en cahier central) relatant ce que futla 75e CGAP et comportant des témoignages.

Pour maintenir le prix à un niveau raisonnable (25 euros frais de portcompris), cette brochure sera réalisée par souscription et l’ouvrage ne seramis sous presse seulement si le nombre de 150 exemplaires est atteint.Après souscription, le prix de vente sera de 40 euros.

Ce n’est pas en regardant par-dessus l’épaule d’un camarade en trainde feuilleter la brochure qu’il faudra se décider à la commander :

il sera trop tard !

VIENT

DE

PARAÎT

RE

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Vauban • la Lettre du génieDOSSIER

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Vauban • la Lettre du génie

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Le Tadjikistan : un pays fragile en quête de stabilité

Indépendant depuis l’implosion du blocsoviétique, le Tadjikistan a été la proie d’uneguerre civile entre procommunistes etdémocrates islamistes de 1992 à 1997. Le retour àla paix a permis la renaissance du pays, sur desbases encore fragiles.Ancienne province de l’URSS, le Tadjikistan aacquis son indépendance en 1991. Enclavé aucœur de l’Asie centrale, entre l’Afghanistan, laChine, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan, leterritoire tadjik est constitué à 93% demontagnes. Depuis la fin des années cinquante,une forte croissance urbaine a été nourrie parl’immigration issue des autres républiques d’Asiecentrale. Un peu plus de sept millions d’habitantsvivent dans ce petit état de 143 000 km2, 3,8 foisplus petit que la France. Le Tadjikistan est unpays multiethnique comptant près d’unequarantaine de peuples aux origines très variées.Les Tadjiks, majoritaires, représentent près de62% de la population totale. Peuple d’origineiranienne, ils sont persanophones et deconfession musulmane sunnite (environ 80%) ouchiite (environ 5%). Il existe aussi des minoritésimportantes : les Ouzbeks (21,4%), les Russes(3,4%). Suivent les Kirghiz, les Tatars, les Pamiriet les Persans.Le Tadjikistan était le pays le plus pauvre del’ancienne URSS. À la suite de la guerre civile, de1992 à 1997, il est même devenu l’un des pluspauvres au monde. Les sources de revenu, liéesà l’exportation du coton et de l’aluminium, sontprécaires et rendent l’économie vulnérable auxcours du marché.

Résurgence de l’islamisme

Après la chute du régime soviétique, le paysconnut une résurgence de l’islamisme qui avaitété longtemps muselé. Des milliers de mosquéesfurent construites et, à partir de 1992, des

DOSSIER

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combats entre procommunistes et démocratesislamistes déchirèrent le Tadjikistan. Les conflitsont dégénéré en guerre civile lorsque desfactions régionales prirent les armes au nom ducommunisme, de la démocratie ou de l’islam.Approvisionnés en armes à partir del’Afghanistan, les démocrates islamistes prirent lecontrôle de la capitale Douchanbé. Aidés par lesforces russes et ouzbekes, les procommunistesreprirent ensuite la ville, puis le contrôle du payset lancèrent une campagne d’élimination del’opposition, interdisant le Parti de la renaissanceislamique en 1992.Contrairement à ce qui s’est passé dans d’autresanciennes républiques soviétiques, la guerre n’apas eu au Tadjikistan une dimension ethniquesignificative, car les Tadjiks ont fourni les grosbataillons des deux camps. Pendant ce temps,suite à l’aggravation de la situation politique,l’armée russe a pris le contrôle de la frontière dupays, afin d’éviter les infiltrations depuisl’Afghanistan. La guerre civile entre communisteset islamistes, qui a provoqué l’exode d’au moins100 000 russophones, a ravagé la société etl’économie du Tadjikistan.

30 000 morts en cinq ans

Les pourparlers engagés en 1994 entre le régimecommuniste et l’opposition islamiste en exilaboutirent, en 1997, à la signature d’un accord depaix qui prévoyait un partage des portefeuilles etdes élections législatives sous contrôleinternational. L’accord de paix devait mettre unterme à quatre années d’une guerre civile alorsresponsable de la mort de 30 000 personnes.En 1999, le pouvoir était encore confronté à unecrise politique aggravée par la reprise desaffrontements entre les troupes anti-islamistes etles forces gouvernementales, mais aussi à unecorruption qui s’étendait à l’ensemble desinstitutions, à une croissance économiquestagnante à l’image du taux d’inflation qui n’étaitpas descendu en dessous de la barre des 40%

en 1998. Fin 1999, le président sortant, EmomaliRakhmonov, fut réélu pour sept ans avec96,99% des voix, à l’issue d’un scrutincontroversé. Le 27 novembre 2000, le processusde paix prit fin officiellement lorsque leParlement bicaméral, élu au printemps 2000,consacrant la victoire du Parti démocratiquepopulaire, progouvernemental, arrivé en tête

DOSSIER

© Section géographique militaire

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devant le Parti communiste et le Parti de la renaissance islamique, tint sa première session.En août 2000, le directeur de l’Agence du programme alimentaire mondial au Tadjikistan lança unappel d’urgence. La sécheresse, la plus grave depuis dix ans en Asie centrale, menaçait de famine lamoitié de la population du pays. Depuis, le Tadjikistan est resté en proie à de nombreux problèmes,alors que la paix est demeurée précaire. Certains groupes armés n’ayant pas souhaité s’associer àl’accord de paix, le gouvernement central n’a pas encore le contrôle de toutes les zones du pays et adû forger des alliances et des compromis avec certaines factions.

SLT HOUDEMONTOfficier de réserve ESR-ESAG

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CETTE mission de déminage, initiée en février 2004

par la direction de Coopération militaire de défense, s’inscrit dans le cadre des accords de

coopération bilatéraux qui lient la France et leTadjikistan. Intégrée dans le plan national de luttecontre les mines terrestres et engins explosifs mis enœuvre sous couvert de l’ONU, cette mission à caractèrepédagogique est conduite au sein de la Fondation Suissede Déminage (FSD). Elle a pour but de donner à cepays, au terme de l’année 2008, une autonomie complètedans les domaines du déminage et de la dépollution.

La division de formation au déminage renforcée par dupersonnel EOD des régiments s’acquitte de ce mandatqui se décline en trois aspects principaux :

• la formation qui consiste à faire acquérir des savoirs etdes savoir-faire techniques aux futurs acteurs dudéminage de ce pays ;

• l’accompagnement pédagogique, communémentappelé « mission de supervision » ;

Vauban • la Lettre du génieDOSSIER

La mission de déminage au Tadjikistan

© 6e RG/CNE Pierson

• le contrôle de la qualité qui se traduit par des auditsayant pour objectif de vérifier la stricte applicationdes procédures opérationnelles standardisées (SOP).

Les détachements désignés pour des périodes variant dedeux à quatre mois ont une tâche particulièrementdifficile. Outre les difficultés habituelles, inhérentes autravail de déminage, ces cadres doivent en effetsupporter de surcroît les contraintes de la topographie(la moitié du pays est située à une altitude supérieure à3 000 mètres), du climat (les températures varient de+ 48° C à - 63° C), des déplacements périlleux (sur unréseau routier archaïque) et de déplacement de lapollution (suite à des glissements de terrain fréquents).Cette mission a été endeuillée par la disparition tragiquede l’adjudant-chef Sarazin le 19 avril 2006.

LCL BOUINIÈRE

Commandant la division de formation au déminage de l’ESAG

Concentration et prévision sont les atouts du démineur

Page 37: Vauban la lettre du génie no 3

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Dans le cadre de l’applicationdu document de l’Organisationpour la sécurité et lacoopération en Europe(OSCE), relatif à la destructionde stocks de munitionsconventionnelles en surplus, laFrance a décidé d’apporter sonconcours à la demanded’assistance formulée par leTadjikistan. Un détachementd’instructionopérationnelle/explosiveordnance disposal (DIO/EOD)a été mis à disposition ducentre de l’OSCE deDouchanbe. Afin de rendre cepays autonome, en termesd’identification, de transport,

de stockage et de destruction demunitions, une première phasede formation à la destruction aété menée entre septembre etnovembre 2005. La secondephase qui vise à assister etcontrôler les Tadjiks dans lesdestructions de munitions a étél’objet de la mission duDIO/EOD, d’avril à juin 2006.

Vauban • la Lettre du génie DOSSIER

Mission de coopérationsous mandat OSCE

© ESAG/CNE Augé

©6e

RG

/CN

EPi

erso

n

Souvenir de l’ère communiste

Vendanges dans les jardins du diable

Page 38: Vauban la lettre du génie no 3

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LE détachement, composé du lieutenant (désormais capitaine) Augé (ESAG), de l’adjudant Lehérissey (6e RG), de l’adjudant Billiotte (25e RGA) et du

sergent-chef (TA) Pirio (1er RG), a dans un premiertemps effectué une remise à niveau théorique desmilitaires tadjiks précédemment formés et dans undeuxième temps supervisé la destruction d’un stockd’environ seize tonnes de munitions.

Provenant du génie militaire tadjik, les stagiaires étaientau nombre de huit, soit trois officiers et cinq militairesdu rang. Tout au long de la mission, ils se sont révélésappliqués et sérieux, mesurant le privilège de travailleravec des étrangers et de disposer de moyens matérielsqui font défaut à l’armée tadjike. Les infrastructuresréalisées dans le cadre du projet, à savoir un dépôtintermédiaire de stockage de munitions, un polygone dedestruction, la réhabilitation d’un bâtiment (salles decours, bureaux, dortoir, ordinaire, sanitaires, etc.) sur lesite du camp militaire de Lohur, à trente kilomètres deDouchanbe, ont permis à l’équipe EOD tadjike d’ystationner et d’y travailler dans de très bonnes conditions.

Le contenu de la formation de remise à niveau a été basésur le programme effectué par le DIO précédent. Avecune phase théorique d’environ trois semaines, l’effort aété porté :• sur les connaissances des munitions à détruire

susceptibles d’être rencontrées dans le pays ;• sur les règles de sécurité relatives à la mise en œuvre

des explosifs et des destructions suivant laréglementation française ;

• sur les moyens en soutien médical à mettre en œuvre ;• sur le rôle de chacun (officier et soldat) dans les

opérations d’identification, de transport, de stockageet de destruction sur place ou en fourneau demunitions.

Une série de tests et de contrôles est venue sanctionnercette remise à niveau théorique, avec en final, unejournée de mise en œuvre d’explosifs réels permettantainsi de revalider la formation, pour les officiers, dedirecteur de mise en œuvre d’explosifs (DMO) et, pourles soldats, les fondamentaux que le sapeur doit posséderen vue d’une séance d’explosifs.

Vauban • la Lettre du génieDOSSIER

© ESAG/CNE Augé Une série d’explosions…

Page 39: Vauban la lettre du génie no 3

Maréchal DE FOURCROY 1715-1791

Page 40: Vauban la lettre du génie no 3

LE GÉNIE CONSTRUCTEUR 1776-2005

Les directeurs

Dans Vauban - la Lettre du génie n° 1, nous avons découvert la forme du Service d’infrastructure de ladéfense (SID) né en 2005. Le général de division Alain Addé est le premier directeur de ce serviceconstructeur regroupant la DCG (terre), la DCIA (air) et le DCTIM (marine) sous le sigle DCSID(Direction centrale du service d’infrastructure de la défense).

Pour nous, sapeurs constructeurs, nous venons de voir se tourner la dernière page d’une épopéecommencée en décembre 1776 sous Louis XVI avec la création du « corps royal du génie », c’était lamilitarisation du corps des ingénieurs du roi et désormais les ingénieurs seront appelés par leur graded’officiers du génie.

Un premier directeur sera désigné pour siéger auprès du secrétaire d’État à la Guerre, ce sera lemaréchal de camp Charles-René de Fourcroy qui était jusqu’alors directeur des fortifications enRoussillon.

De 1781 à 2005, soixante-et-un directeurs vont assurer cette responsabilité nationale. La liste ci-jointerappelle leurs noms. Le dernier est le général de corps d’armée Marcel Keiflin.

Un tableau en marbre avec tous ces noms est fixé dans le couloir d’accès du bureau du directeurcentral du SID dans le bâtiment Carnot, 3, rue de l’Indépendance-Américaine à Versailles.

Un livre d’or sur ces directeurs est en cours d’élaboration. Actuellement, nous ne sommes enpossession que de 40 portraits exploitables pour cet ouvrage ; nous recherchons ceux des directeurssuivants :

VAUCHELLE François né à Versailles en 1730 décédé à Versailles en 1813De SAINT FIEF Charles né à Salmagne (Meuse) en 1752 décédé à Gorce (Charente) ?ANDREOSSY Victor Antoine né à Venténéac (Aude) en 1747 décédé à Antibes (A.M.) en 1819EVAIN Louis Auguste né à Angers en 1775 décédé à Bruxelles (B) en 1852SCILLEMANS Jean né à Boulogne (PdeC) en 1769 décédé ?HUZ Jean né à Mézières en 1783 décédé à Calais (PdeC) en 1842MENGIN-LECREULX François né à Nancy en 1796 décédé à Nancy en 1881DEJEAN Pierre-Charles né à Paris en 1807 décédé à Paris en 1892ANSOUS Félix né à Versailles en 1819 décédé à Paris en 1903COSSERON Louis né à Dunkerque en 1821 décédé à Paris en 1903RICHARD Emile né à Rambervillers (Vosges) en 1836 décédé à Paris en 1883MENSIER Joseph né à Paris en 1829 décédé à Boulogne/Seine en 1917DE LAMBRE Alfred né à Paris en 1833 décédé à Paris en 1903ROUX Edouard né à Paris en 1841 décédé à Marseille en 1920BERTHIER Jean né à Bergerac en 1841 décédé à Versailles en 1922CHEVALIER Louis né à Moulins (Allier) en 1854 décédé à Moulins en 1938TISSIER Louis né à Saint Fargeau en 1863 décédé à Paris en 1947DUMONT François né à Montpellier en 1890 décédé à Castelnau Le Lez en 1957

Tout lecteur pouvant nous aider par un document, une adresse ou un renseignementest prié de contacter : monsieur Di Meglio – cellule communication de la DCSID

BP 221 – 00469 ARMÉES • Tél : 01 30 97 96 79

Page 41: Vauban la lettre du génie no 3

RELEVÉ DES INSCRIPTIONS

DU TABLEAU MURAL À VERSAILLES

Des directeurs du génie

1781 – 1789 de FOURCROY maréchal de camp

1792 VAUCELLE chef civil

1793 SAINT FIEF adjudant général

1797 MILET MUREAU général de brigade

1800 ANDREOSSY général de brigade

1802 GASSENDIE général de brigade

1806 DABADIE colonel

1808 – 1809 de CAUX colonel

1818 – 1821 EVAIN maréchal de camp

1823 SCHILLEMANS1825 BAUDRAND maréchal de camp

1829 HUZ lieutenant-colonel

1834 – 1847 BOQUET maréchal de camp

1849 COFFINIERES chef de bataillon

1851 MENGIN général de brigade

1853 – 1863 MENGIN LECREULX général de division

1864 – 1866 DEJEAN (vicomte) général de brigade

1867 DOUTRELAINE général de brigade

1868 – 1871 DEJEAN (vicomte) général de division

1872 – 1873 ANSOUS colonel

1874 – 1879 SERE de RIVIERES général de division

1880 – 1881 COSSERON de VILLENOISY général de brigade

1882 GILLON colonel

1883 RICHARD colonel

1884 GALLIMARD général de brigade

1884 – 1885 CORRENSON colonel

1886 RICHARD général de brigade

1887 – 1893 MENSIER général de division

1893 – 1895 DELAMBRE général de division

1896 – 1900 LAURENT général de division

1900 – 1902 ROUX général de division

1902 – 1903 BERTHIER général de division

1904 JOFFRE général de brigade

1905 – 1910 ROQUES général de brigade

1911 – 1919 CHEVALIER général de division

1919 – 1920 JULLIEN général de division

1920 – 1925 TISSIER général de division

1925 – 1927 TISON général de brigade

1927 – 1929 NORMAND général de brigade

1929 – 1933 LEFORT général de division

1934 – 1938 ALLEAU général de division

1938 – 1940 METROT général de brigade

1940 COSSON général de brigade

1941 – 1944 DUMONT ingénieur général

1944 – 1945 JAUBERT général de division

1945 – 1955 PINSON général de division

1955 – 1957 HOUSSAY général de brigade

1958 – 1961 THUAIRE général de division

1961 – 1962 DUDELOU général de division

1962 – 1964 PRIEUR général de division

1964 – 1969 MONTAGNER général de division

1969 – 1972 GONON général de division

1973 GONON général de corps d’armée

1974 – 1977 BRUGE général de division

1977 – 1979 CHADAL général de division

1979 – 1980 CHADAL général de corps d’armée

1980 – 1981 AGOSTINI général de division

1983 AGOSTINI général de corps d’armée

1983 – 1986 BLESBOIS général de division

1988 BLESBOIS général de corps d’armée

1988 – 1991 DELORME général de division

1993 DELORME général de corps d’armée

1993 – 1996 DEVAUX général de division

1997 DEVAUX général de corps d’armée

1997 – 2000 NOVELLO général de division

2000 NOVELLO général de corps d’armée

2000 – 2001 FRANCOISE général de division

2001 FRANCOISE général de corps d’armée

2002 – 2004 KEIFLIN général de division

2005 KEIFLIN général de corps d’armée

Page 42: Vauban la lettre du génie no 3

Général de corps d’armée KEIFLIN DCG 2000-2005

Page 43: Vauban la lettre du génie no 3

Vauban • la Lettre du génie

À l’issue de cette remise à niveau théorique, la phasepratique de destruction de munitions a réellementdémarré. Durant les trois premières semaines du mois demai, le DIO a porté son effort sur l’accompagnementpédagogique des destructions sur place ou en fourneauxdes munitions. Enfin, durant le mois de juin, l’équipefrançaise s’est petit à petit désengagée et s’est mise enretrait afin de transmettre la conduite des opérations àl’équipe EOD tadjike et l’amener ainsi à l’autonomiesouhaitée. Il a été détruit 16 191 kg de munitions dont5 460 kg de matière active (explosifs, poudre…).

Au final, l’équipe EOD tadjike a acquis les savoir-fairenécessaires à la réalisation de sa mission. Que ce soit entermes d’identification, de transport, de stockage et dedestruction de munitions, elle est capable d’agir de façonautonome et en toute sécurité. De plus, elle dispose desinfrastructures et des matériels adaptés à sa mission.

Évoluer dans un milieu international et participer à lamise en œuvre d’un programme Small Arms and LightWeapons/Conventional Ammunitions (SALW-CA) auraété pour l’équipe française une expérience des plus

enrichissante, tant sur le plan professionnel qu’humain.En outre, ce type de mission permet d’avoir accès à uncertain nombre de dépôts de munitions de l’ex-blocsoviétique, ce qui pour la filière EOD, MINEX,NEDEX est source d’enseignements et de renseigne-ments sur les munitions rencontrées.

Enfin, le double objectif assigné a été atteint et dépassé,à savoir, effectuer dans un premier temps une formationde remise à niveau des artificiers de l’équipe EODtadjike puis, dans un deuxième temps, réaliser ladestruction de 16,191 tonnes de munitions. Avec les 8,5 tonnes de munitions détruites l’année dernière par laprécédente équipe, c’est un total de 24,691 tonnes demunitions qui ont été détruites.

En remplissant sa mission au-delà de l’objectif àatteindre, le DIO EOD a contribué à réaffirmerl’excellence du savoir-faire du génie français dans lesopérations de destruction de munitions, de déminage etde dépollution.

Ce séjour aura été marqué par la disparition ducamarade, de l’ami, du frère d’arme qu’était l’adjudant-chef Gilles Sarrazin, mortellement blessé par l’explosiond’une mine sur un chantier de déminage. Les sapeursprésents au Tadjikistan remercient tous ceux qui les ontsoutenus de près ou de loin dans ces instants difficiles etn’oublient pas madame Pascale Sarrazin et ses deuxfilles touchées par cette disparition brutale.

Capitaine AUGÉ

Chef de la cellule information-expertise - DFD/ESAG

DOSSIER

– 39 –

© ESAG/CNE Augé

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… pour revalider…

… la formation

Page 44: Vauban la lettre du génie no 3

– 40 –

NOUS sommes le 19 avril 2006, vers 16 heures, dans un petit hôpital de campagne situé dans le sud du Tadjikistan, à quelques kilomètres de la

frontière avec l’Afghanistan dans le village de Panjexactement, sous mes yeux impuissants, meurtl’adjudant-chef Gilles Sarrazin à l’âge de 48 ans.Marié et père de deux filles, il meurt le jour des treizeans de sa seconde fille.

Depuis le 10 mars, nous étions lui et moi dans lecadre de la coopération militaire, sous tutelle duprogramme de développement des Nations Unies etdétachés au sein de la fondation suisse de déminage,une organisation non-gouvernementale spécialiséedans le domaine du déminage et présente auTadjikistan mais aussi en Irak, au Soudan et enAfghanistan. Ce projet avait été initié en 2003 par ladirection de la Coopération militaire de défense etétait mis sur pied par le département de formation audéminage de l’École supérieure et d’application dugénie. Notre mission consistait à superviserl’instruction puis le travail sur les chantiers dedéminage des démineurs recrutés pour la plupartdans les rangs de l’armée tadjike. C’est ce qu’effectuaitl’adjudant-chef Sarrazin lorsqu’un accident tragiques’est produit, entraînant sa mort. Le chantier surlequel il travaillait avait commencé 10 jours plus tôtsur un terrain et dans un environnement très délicats,certainement à l’origine de l’accident.

Particulièrement expérimenté, il avait déjà connu desterrains difficiles, notamment au Liban, au Tchad, enIrak, au Kosovo, en Afghanistan et en Bosnie. Ayantservi au 17e RGP, au 19e RG, au 13e RDP, au 31e RGet à la Réunion, il venait d’arriver comme instructeurau département de formation au déminage del’ESAG. Ceux qui l’ont connu se souviennent de sonprofessionnalisme, de ses grandes compétencestechniques, de sa chaleur humaine et de sa profondehumanité. Je n’oublierai jamais ce grand hommequ’était l’adjudant-chef Gilles Sarrazin, je n’oubliepas non plus sa femme et ses deux filles plongéesaussi subitement et précocement dans la douleur.

Capitaine PIERSON

6e RG

Vauban • la Lettre du génieDOSSIER

Témoignage du capitaine Pierson

© 6e RG/cne Pierson

© 6e RG/cne Pierson

L’adjudant-chef Sarrazin au cours de la mission EOD

Page 45: Vauban la lettre du génie no 3

Vauban • la Lettre du génie

– 41 –

Dans le cadre de l’opération HERACLES, un détachement du 25e régiment du génie de l’aircomposé d’une quarantaine de personnels de la 2e COGA aux ordres du lieutenant Guegannoest projeté le 15 mars 2005 sur l’aéroport international de Douchanbe au Tadjikistan. Le siteaccueille un détachement air dont la mission est d’assurer les missions de transit interthéâtres et d’aérotransport intra théâtre au profit des différentes unités stationnées enAfghanistan.

DOSSIER

Retour sur le chantier de Douchanbe (OPEX 2005)

Le génie de l’air en action

© 25e RGA

© 25e RGA

Page 46: Vauban la lettre du génie no 3

– 42 –

LES missions confiées à ce détachement sont mul-tiples. Elles vont per-

mettre de mettre en œuvreune grande partie des savoir-faire techniques acquis etentretenus en métropole.

La mission principale dudétachement est ainsi determiner pour la fin du moisde juillet 2005 la réfectionde la piste de l’aéroportinternational débutée en2004. Le projet étudiéconjointement par la direc-tion générale de l’aviationcivile et le service techniquedes bases aériennes prévoitla réfection de la piste et desbandes anti-souffle par lamise en œuvre d’un tapisd’enrobé de type béton bitu-mineux aéronautique (BBA) après reprofilage des sec-teurs les plus endommagés.

La maîtrise d’ouvrage est assurée par l’État duTadjikistan en la personne du directeur général del’aéroport. Le génie de l’air est chargé d’effectuer de lamaîtrise d’œuvre et de poser les enrobés, leur productionétant confiée à une entreprise indienne. Les États-Unisfinancent en grande partie l’achat des matériauxnécessaires à la réalisation de ce chantier.

Dans le même temps, le DETAIR s’apprête à recevoirdes renforts afin de sécuriser les élections enAfghanistan. Le détachement reçoit alors quelquesmissions supplémentaires :

• effectuer les travaux de terrassement et la mise enœuvre de bastion-wall afin de réaliser un dépôt demunitions temporaire permettant d’assurer lestockage des différentes bombes et obus équipant lesavions de chasse. La livraison de ce site est égalementprévue pour fin juillet ;

Vauban • la Lettre du génieDOSSIER

Train de compactage

Pose des enrobés

© 25e RGA

© 25e RGA/cne Gueganno © 25e RGA/cne Gueganno

Page 47: Vauban la lettre du génie no 3

Vauban • la Lettre du génie

– 43 –

DOSSIER

(1) Compagnie d’Infrastructure en Opération (CIO).

• contribuer à la montée en puissance du DETAIR en participant activement au durcissement del'infrastructure en collaboration avec les aviateurs dela CIO (1) ;

• dans le cadre des opérations civilo-militaires,participer à la réhabilitation d’un orphelinat.

Conformément aux engagements pris par la France vis-à-vis des autorités tadjikes, la piste est livrée le 31 juillet,ce qui permet la réouverture de cette dernière sansaucune restriction. Le déploiement aérien français peutcommencer. L’échéance fixée est respectée.

Le 1er août, l’arrivée sur le site de trois Mirage 2000 D etde trois Mirage F1 marque le début de l'opération« SERPENTAIRE ». Les avions de chasse doiventparticiper à la sécurisation des élections parlementairesen Afghanistan.

Cette mission particulière aura duré près de sept mois.Elle aura été pour l’ensemble des personnels dudétachement une expérience des plus enrichissantes,tant sur le plan humain que professionnel.

Capitaine GUEGANNO

25e RGA

Intégration du dépôt de munitions sur l’aéroport

Le trafic aérien n’était pas suspendu durant les travaux de réfection de la bretelle 4

Réalisation d’un passage busé afin d’accéder au dépôt

Sciage pour un portail

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GA

© 25e RGA

© 25e RGA

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Page 48: Vauban la lettre du génie no 3

Ce détachement de sapeurs télégra-phistes, aux ordres du lieutenantMerlin, accomplit sa mission pendanttoute la durée de la guerre avec unecompétence rare et une grande abné-gation. Il obtient ainsi deux citations àl’ordre de l’armée et une à l’ordre du

– 44 –

Vauban • la Lettre du génieHISTOIRE

Honneur au8E RÉGIMENT

DU GÉNIE…

Partie consacrée au 8e régiment du génie en salle d'honneur du 8e RT.

Insigne portée avec la fourragère par lespersonnes de la compagnie de commandementet de soutien du 8e régiment de transmissions.

corps d’armée, lui conférant le droitau port de la fourragère aux couleursdu ruban de la croix de guerre 1914-1918.

Le 1er janvier 1913, le commandementdécide la mise sur pied d’un véritablerégiment de télégraphistes : le 8e régiment du génie dont le drapeau sera remis le14 juillet de cette mêmeannée à son chef decorps, le colonelLinder, par le prési-dent de la Répu-blique, M. Poincaré.

En 1947, cinq ansaprès la création del’arme des transmis-sions, le 8e RG devient le8e RT.

Ayant connu les balbutiements de latélégraphie sans fil, il se trouve en2006 à la pointe des nouvelles tech-nologies de l’information et de lacommunication.

Le 8e RT est l’héritier des traditions du8e RG. Il en conserve le souvenir à tra-vers sa salle d’honneur et ses sallesd’exposition. Par une décision minis-térielle du 13 février 1978, sa CCL aété autorisée à porter la fourragère auxcouleurs de la croix de guerre 1914-

1918 gagnée par le détachement dela 38e DI sur les champs de

bataille de France.

Afin de pérenniser etrenforcer cette filia-tion au moment oùles derniers poilusdisparaissent, le 11avril 2006, le ser-

vice historique de ladéfense a autorisé le

8e RT à épingler l’in-signe original du 8e RG

au-dessus du ferret de sa four-ragère. Les transmetteurs du 8, succes-seurs de leurs aînés sapeurs télégra-phistes, en sont fiers.

LTN MARMEY

OCI du 8e RT

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La compagnie de commandement et desoutien du 8e régiment de transmissionssitué à la forteresse du Mont-Valérien àSuresnes (92) est gardienne du fanion etdes traditions du détachement desapeurs télégraphistes du 8e régiment du génie ayant servi au sein de la 38e division d’infanterie pendant laPremière Guerre mondiale.

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Lartigne

Entrée de la forteresse du Mont-Valérienabritant le 8e régiment de transmissions.

Crédit photo LTN MARMEY

Page 49: Vauban la lettre du génie no 3

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À cette époque, le bataillon français,engagé dans la guerre de Corée avecles troupes de l’ONU et qui appartientau 23e régiment d’infanterie de la 2e

division d’infanterie US, revient del’arrière où il se trouvait depuis le 19août pour se réorganiser et s’entraîner.Il monte en ligne le 3 octobre.

Le régiment prend position sur unecrête que les Américains ont nomméeArrowhead, ce qui signifie « pointe deflèche ». En effet, c’est la forme quedessinent les lignes de crête, et ce endirection des positions amies. Le corpsde la flèche, lui, est constitué par uneligne de crête qui descend des posi-tions chinoises. Arrowhead est l’unedes deux positions qui, avecWhitehorse, interdisent l’accès d’unaxe traditionnel d’invasion vers Séoulempruntant la vallée de Chorwon. Lebataillon français prend position àl’extrémité ouest du dispositif régi-mentaire, sur la cote 281.

Le point le plus au nord des positionsfrançaises est un avant-poste tenu parles 47 pionniers de la section du lieu-tenant Perron. Ils ont pour mission deguetter l’arrivée des forces ennemiesde manière à pouvoir alerter le gros dubataillon et de dissocier l’attaqueavant de se replier. Les sapeurs organi-sent tout de suite leur position en s’en-

terrant. Ils savent que le choc sera dur.En effet, depuis plusieurs jours les ren-seignements indiquent très clairementqu’une offensive de grande ampleurest imminente et qu’elle aura très cer-tainement comme objectif principalArrowhead. Les combattants françaisvont se trouver une fois de plus aucœur de la tourmente.

PRÊTS À L’ATTAQUE

Dès le 4 octobre, la préparation d’ar-tillerie des troupes communistesdébute sur les positions françaises.Elle est particulièrement intense le 6octobre et utilise aussi des chars et desmortiers. Les sapeurscomprennent alors quel’attaque est imminenteet chacun se préparedans son trou de com-bat à affronter leshordes chinoises.

L’assaut communiste débute au cré-puscule et c’est une véritable maréehumaine, clairon en tête, à laquelledoivent faire face les sapeurs. Ils résis-tent héroïquement, mais le rouleaucompresseur communiste est inexo-

rable. Les Chinois débordent les posi-tions françaises par la gauche. Ils arri-vent dans les tranchées françaises. Lelieutenant Perron est blessé quatre foiset disparaît dans l’enfer des bombarde-ments.

Un pionnier témoigne : « Un systèmede sonnettes indiquait leur présenceet, normalement, à ce signal lesAméricains se repliaient. Nous, nousavons conservé nos positions. Celasurprit les Chinois et les désorganisa[…] Ca tombait, ça tombait et on avaitl’impression que c’était toujours lesmêmes qui montaient à l’assaut […] »(1). Le colonel Boreil (2) ordonne alorsle tir de l’artillerie et de toutes lesarmes lourdes d’infanterie en avant et

en arrière de la positiondes pionniers. Par trans-mission, il s’adresse à lasection et lui demandede tenir coûte quecoûte. Le sergent-chefGraviloff, qui a pris le

commandement, lance à ce moment-là son ultime message radio etrépond : « Ne vous en faites pas, MonColonel, nous tiendrons ». Mais lesmunitions viennent à manquer. Il nereste d’abord que les pistolets puisuniquement les armes blanches et les

Vauban • la Lettre du génie HISTOIRE

ARROWHEADLe sacrifice des sapeurs du bataillon français de l’ONU

Corée, octobre 1952

En octobre 1952, en Corée, chacun des deux camps s’efforce de marquer des points de manièreà être en position avantageuse dans les discussions à propos d’un éventuel armistice. LesAméricains font effort dans les airs et les Chinois à terre. Ainsi, ces derniers cherchent à lancerde nouvelles offensives de grande ampleur avant que l’hiver ne vienne figer la ligne de front.

(1) Témoignage recueilli par Olivier Maestrati,in Le bataillon français en Corée, OlivierMaestrati, auto-édition, 2003.

(2) Le lieutenant-colonel Boreil commande lebataillon français de l’ONU du 06/12/1951au 01/12/1952.

« Ne vous en faitespas, Mon Colonel,nous tiendrons. »

© DR

Page 50: Vauban la lettre du génie no 3

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position malgré l’intensitédes combats qui est com-parable à celle de laPremière Guerre mon-diale, avec ses chargesfurieuses, ses combats aucorps à corps dans lestranchées et ses intensesbombardements d’artille-rie entre chaque assaut.

La section de sapeurs dubataillon français del’ONU reçoit pour cetteaction une deuxièmecitation à l’ordre de l’ar-mée (3) : « Unité de valeurexceptionnelle. Sous lesordres du lieutenantRoger depuis le 31 jan-vier 1952, a participé àl'activité du bataillon pluscomme une unité dechoc que comme unesection de pionniers dutype habituel. S'enfon-çant profondément dansles lignes ennemies, fai-sant sauter les mines chinoises, déminant etposant de nombreuxengins, occupant et orga-nisant puissamment desavant-postes, s'est signa-lée en maintes occasionsnotamment le 13 mars1952, le 22 avril à« Sugar Hill » (région deKumhwa) et du 25 juilletau 19 août à Yoke etUncle.

« Sous les ordres du lieu-tenant Perron le 3 octobre1952 aux avant-postessitués au nord-ouest de lacote 281, a pris immédia-tement en main sous un feu massif del'artillerie ennemie l'organisation decette nouvelle position : s'est dépen-sée sans compter pendant trois jours.Le 6 octobre 1952 à la tombée de lanuit, après un tir de préparation d'unedensité inconnue jusqu'alors enCorée, a infligé de terribles pertes àl'adversaire. Submergée, a, avec unhéroïsme incroyable, continué à com-

battre jusqu'à l'arme blanche. A perdu19 morts, 15 blessés, 4 disparus,cependant que plus de 200 cadavresennemis étaient dénombrés devant laposition. A donné un magnifiqueexemple de l'esprit de sacrifice le plustotal. »

Lieutenant HÉMEZ

3e RG

poings. Un témoin verra le sergent-chef Graviloff se débattre avec unChinois et rouler dans une pente puisremonter avec un poignard dans lamain.

La position des pionniers, sous lescoups des obus, est devenue complè-tement informe. Le matraquage chi-nois a défoncé les tranchées et lesabris. Les combattants des deuxcamps sont maintenant imbriqués etles sapeurs se battent héroïquement.Finalement, submergée par le nombre,la position est prise par les Chinois.

Le sacrifice des sapeurs n’aura pas étévain. La cote 281 a tenu. La résistancede la position des sapeurs et leurpugnacité ont surpris les Chinois.Ceux-ci ont donc affecté deux compa-gnies de plus que prévu pour renforcerl’assaut du piton, allégeant ainsi d’au-tant les effectifs consacrés à l’assaut dela cote 281. Mais les pertes de la sec-tion du lieutenant Perron sont trèssévères. Quelques sapeurs parvien-dront à rejoindre les positions de lapremière compagnie conformémentaux ordres. Les survivants, quant àeux, retourneront sur la crête pourretrouver les corps de leurs cama-rades. Ils en découvriront dix-neuf. Lesergent-chef Graviloff, qui s’était battucomme un lion, sera transporté versles lignes françaises dans un parachuteblanc trouvé sur la position : dernierhommage en forme de processionpour ce combattant hors pair. Le lieu-tenant Perron qui avait disparu avaiten réalité perdu connaissance ; il serafait prisonnier puis s’échappera etrejoindra les lignes françaises deuxjours plus tard.

La bataille pour Arrowhead durera jus-qu’au 10 octobre mais le bataillonfrançais résistera grâce à un barraged’artillerie incessant et surtout grâceaux combattants. Ceux-ci ont tenu la

Vauban • la Lettre du génieHISTOIRE

Roméo Pigouche

(3) La section de pionniers du bataillon françaisde l’ONU a reçu une première citation àl’ordre de l’armée pour les combats dePutchaetul le 17 mai 1951.

© DR

Page 51: Vauban la lettre du génie no 3

Émile Delcambre est né à Escaudin (Nord)le 16 novembre 1871. Sorti de Polytech-nique en 1905, il est nommé au service detopographie à l'École d'application de

l'artillerie et du génie à Fontainebleau, poste qu'iloccupa jusqu'à la guerre. Officier cartographe dumaréchal Foch, il fut appelé en 1915 au servicegéographique pour y remplir les fonctions de chef dubureau météorologique militaire. C'est là que furentinstituées grâce à lui les méthodes modernes deprévisions du temps, ainsi que le sondage par le son.

– 47 –

Vauban • la Lettre du génie HISTOIRE

On doit au général Delcambre la créa-tion de l'Office national météorolo-gique devenu ensuite le Service météo-rologique de la métro-pole et de l'Afrique duNord. C'est égalementà Delcambre que l'ondoit, grâce à l'appuide Dal Piaz, présidentde la Compagnie géné-rale transatlantique, lacréation du premiernavire d'observation :le « Jacques-Cartier ».

Ainsi, dès 1928, desliaisons régulières parradio sont réaliséesentre la France etl'Amérique. Celles-ci,associées aux rensei-gnements fournis par le J.-Cartier, per-mettent d'établir des cartes donnantune très bonne prévision des perturba-tions pour les jours à venir.

Le résultat de tous ces travaux permittout d'abord pour le raid de Costes etBellonte de retenir unedate où la tentativeavait le plus de chancede réussir ; ensuited'ouvrir aux aviateursla route la moins pertur-bée, tandis que des radiotélégrammesleur étaient envoyés tout le long duparcours. Partis de Paris le 1er sep-tembre, Costes et Bellonte arrivèrent àNew-York le 2 et ils expriment ainsileur satisfaction : « Nous aurions dûdire que notre victoire était celle de

la technique aéronautique françaiseet de la météorologie, beaucoup plusque celle de deux hommes. »

Très tôt, Delcambre avu la nécessité, pourarriver à un résultattangible en météorolo-gie, d'une coopérationinternationale.

En 1921, à la confé-rence de Londres, et en 1926, à la confé-rence internationale de Zurich, il expose ses vues. Il est alorsnommé président dela Commission char-gée d'étudier l'organi-sation des radio-

grammes météorologiques sur lesocéans. Cette Commission se réunit àParis en 1928 et trace les grandeslignes d'un plan mondial qui sera l'ar-mature du réseau actuel.

Dans sa retraite de Denée (en Maine-et-Loire, ndlr), il conti-nue à rester à l'avant-garde de la météorolo-gie, réorganise et faitprofiter de son expé-rience l'organisation

météorologique départementale.

Il convient d’ailleurs de rappeler que,sous l'égide du Conseil général,depuis longtemps, les commissionsmétéorologiques ont eu pour missionde gérer et si possible de développer

Une victoiretechnique avant tout

un réseau de stations climatologiquesdans le cadre du département.

Elles sont au nombre de 36, répartiescomme suit :

• 3 postes principaux ;• 7 postes pluviothermométriques ;• 26 postes pluviométriques.

Au début du siècle, leur domaine decompétence et leur rayonnement sesituaient bien au-delà de celui quenous leur connaissons aujourd'hui.Animées en général par des scienti-fiques de haut niveau (astronomes,géographes, physiciens), elles consti-tuaient la seule structure de réflexionet de concertation régionale suscep-tible d'aborder et de traiter les pro-blèmes météorologiques de tousordres, de toute nature.

QUI A INVENTÉ LA MÉTÉO?Un sapeur bien entendu !

Abri météo

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directeur central du génie, font créerun drapeau pour le génie d’Extrême-Orient pour l’arme et les services.

Le 12 janvier 1952, il est remis solen-nellement à Saigon au colonel Gazincommandant le génie en Indochine. Il est confié en première garde au

71e bataillon colonialdu génie pour unepériode de 6 mois. Ladernière garde seracelle du 31e bataillonde marche du géniejusqu’en 1956.

Le 26 mars 1956, le général Pinsondevenu inspecteur du génie remettrace drapeau à Angers au généralMandaroux commandant l’École d’ap-plication du génie. Cette dernière enassurera désormais la garde. Onnotera cependant que cet emblème aquitté l’École d’application du génie

pendant quelques mois. En effet, il aété confié au 17e régiment du génieaéroporté créé le 1er janvier 1963 enattendant son véritable drapeau quilui a été remis le 24 juin 1964. C’est lechef de bataillon Fonget, commandantle 17e RGAP, qui a reçu à Angers ledrapeau du génie en Extrême-Orientle 30 septembre 1963 des mains dugénéral de Nadaillec commandantl’EAG.

« Il sera, a dit le général Pinson, lesymbole de l’honneur, de l’abnégationet du courage. Il restera aussi l’em-blème émouvant de cette admirableunion qui associait étroitement au seindu génie d’Extrême-Orient : légion-naires, coloniaux, sapeurs vietna-miens, algériens, marocains et fran-çais. »

Ce drapeau recevra l’inscription« Indochine 1945-1954 ».

En 1945, un corps expéditionnairefrançais est créé sous les ordres dugénéral Leclerc et envoyé en Extrême-Orient pour le rétablissement de lasouveraineté française dans l’unionindochinoise. De nombreuses unitésdu génie vont être employées pourcette reconquête qui va se transfor-mer en guerre parsuite de l’emprisecommuniste sur ceterritoire.

Ce génie est composéde bataillons et decompagnies auto-nomes pour l’arme, d’établissementset de parcs pour le service du matérieldu génie et pour le service des tra-vaux. Il n’y avait donc pas de drapeaurégimentaire.

En 1951, le général Dromard, inspec-teur du génie, et le général Pinson,

Vauban • la Lettre du génieHISTOIRE

« Symbole de l’honneur, de l’abnégation et du courage »

Camp général Chanson à Saïgon - 5 mars 1956

ADIEUX AU DRAPEAU DU GÉNIEDES FORCES TERRESTRES D’EXTRÊME-ORIENT

Drapeau du génie en EO avec sa garde du 31e bataillon de marche du génie : lieutenant Calvez, 2 sous-officiers marocains et 3 légionnaires.

LE DRAPEAU DU GÉNIE D’EXTRÊME-ORIENTFÊTE SON ANNIVERSAIRE

Il y a 50 ans, en 1956, le drapeau du génie d’Extrême-Orient était remis à l’École du génie. Àl’heure de la construction de la Cité du génie à l’ESAG d’Angers, le général Riche revient surla mise en place de cet emblème.

Page 53: Vauban la lettre du génie no 3

– 49 –

Vauban • la Lettre du génie HISTOIRE

À ma connaissance, c’est le seul dra-peau qui porte une inscription decampagne à la fois pour l’arme et lesservices du génie.

Pour le service des travaux du géniequi a participé à toutes les batailles etexpéditions de l’armée française, c’estdonc la seule marque de reconnais-sance de son action au profit destroupes engagées lors de conflits car le

service historique de la défense netient compte pour une inscription decampagnes que des unités qui possè-dent un drapeau.

Remercions encore le général Pinsonpour cette leçon de solidarité entretous les hommes qui ont œuvré souscet emblème du génie au cours d’unecampagne éprouvante à tous lespoints de vue.

Ce drapeau n’est plus à l’École dugénie, il est replié dans une réserve àParis depuis 1970.

À l’aube d’avoir un grand muséenational du génie à Angers, quellebonne nouvelle ce serait d’apprendrele retour de cet emblème unificateurau sein de l’École unique du génie.

Le général (2S) Bernard Riche

Général de corps d’armée Robert PinsonDirecteur central du génie 1945-1954Inspecteur du génie 1954-1958

Général de brigade Jean MandrouxCommandant l’EAG à Angers 1953-1957

Page 54: Vauban la lettre du génie no 3

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Vauban • la Lettre du génieTROIS QUESTIONS À…

Quelles sont vos missions à Fort Leonard Wood?

À Fort Leonard Wood se trouve l’US Army Maneuver Support Center (centre d’appui à la manœuvre) qui regroupe les écolesdu génie, du NBC et de la police militaire. Je suis officier de liaison auprès de ces trois organismes. Aussi, en France, suis-je bien sûr en contact, entre autres, avec l’ESAG, mais aussi le CDNBC de Draguignan et la direction de la gendarmerienationale à Paris. Je représente l’armée de terre auprès des autorités militaires américaines de Fort Leonard Wood.

Mon travail consiste à recueillir des informations ouvertes, à en exploiter le contenu et à le transmettre aux organismesfrançais compétents. De même, je suis chargé d’informer l’armée américaine sur ce qui se fait en France dans le domainemilitaire. Par exemple, je fais une présentation du génie français au cours des capitaines et diffuse la presse militairefrançaise. Je suis aussi chargé de faciliter les échanges : accueil des délégations en visite, soutien des stagiaires.Malheureusement, ce volet est pour l’instant une coquille vide, puisqu’il n’y a pas eu de stagiaires français depuis 2003 etque les visites se sont arrêtées à la même époque. Je ne désespère pas d’inverser la tendance, mais le principal obstacle estfinancier, puisque, au plus haut niveau, les échanges ont repris avec la récente visite du CEMAT aux USA.

Mais Fort Leonard Wood n’est qu’un aspect de mon travail. J’ai aussi des relations avec l’école du génie du Marine Corpssituée à Camp Lejeune à 2000 km à l’est de Fort Leonard Wood, avec les centres d’essais spécialisés du génie et avec leCorps Of Engineers, qui est l’équivalent du SID. Je suis aussi amené à me déplacer fréquemment pour assister à desconférences, sources complémentaires d’informations, car les industriels et les universitaires qui travaillent avec l’US Armysont beaucoup moins réticents pour diffuser les informations.

Comment un officier de liaison français est-il perçu aux USA?

Fort Leonard Wood, surnommé « lost in the woods » (perdu au fond des bois), est une base énorme : y vivent 25 000militaires avec leurs familles. Là-dedans, le seul Français est un peu perdu. D’autant plus qu’autour c’est la campagne etque la première ville est à 120 km!

L’armée américaine est en guerre, tous mes interlocuteurs à Fort Leonard Wood sont très occupés et bien sûr les questionsposées par l’officier de liaison ne sont guère prioritaires. De plus, la culture du secret est bien ancrée, il est difficile d’obtenirdes informations même quand leur caractère semble anodin et que la presse en a déjà fait état.

Le lieutenant-colonel Philippe Potin est né à Brestle 28 avril 1965. Issu de la promotion généralCalliès de l’ESM Saint-Cyr (1986-1989), il intègre laDA de l’EAG d’Angers. Ses affectations successivesaux 9e et 6e RG le conduisent à revenir à l’ESAG en1997 pour y exercer en tant qu’adjoint à la cellulesimulation. Depuis 2005, il est officier de liaison auprès de l’US ArmyManeuver Support Center de Fort Leonard Wood (USA). Diplôméd’état-major et ingénieur des Ponts et Chaussées, il est égalementbreveté d’état-major en Belgique. Véritable amateur d’histoiremilitaire, il a été officier traditions des 9e RG et 6e RG, puis guide auMusée du génie à l’ESAG.

LIEUTENANT-COLONEL POTINofficier de liaison génie aux États-Unis

Page 55: Vauban la lettre du génie no 3

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Vauban • la Lettre du génie TROIS QUESTIONS À…

Enfin l’armée française est mal connue des jeunes officiers et sous-officiers car pour l’immense majorité ils n’ont jamaistravaillé avec nous. C’est pourquoi je milite pour que l’armée de terre envoie des stagiaires aux cours des capitaines. Tousceux, malheureusement peu nombreux, qui ont travaillé avec l’armée de terre française s’en félicitent.

Ce constat se retrouve pour moi. Le plus souvent, la présence d’un officier de liaison français est ignorée. Quand ils merencontrent, le contact est le plus souvent amical, même s’il reste une frange de personnes hostiles à la France sous prétexteque nous ne les avons pas suivis dans le bourbier irakien. La situation peut varier suivant les bases : les Marines sontbeaucoup plus ouverts que leurs collègues de l’Army, car ils sont habitués à travailler à l’étranger.

À l’extérieur de la base, je n’ai jamais ressenti de difficulté du fait d’être Français. Même si je ne m’identifie pas en tant quetel, mon accent est suffisamment marqué pour que je sois rapidement identifié comme Français. Là aussi, les gens marquentune certaine sympathie ou au moins de l’intérêt. Il est si rare de voir un Européen au fin fond du Missouri.

En quoi le génie américain diffère-t-il du génie français ?

Le génie américain est une énorme machine (80 000 hommes dont la moitié issue de la garde nationale et de la réserve)avec des moyens techniques impressionnants du moins en quantité. En qualité, c’est moins le cas car le génie n’a jamaisété prioritaire pour l’octroi des nouveaux équipements. Ainsi le groupe de combat est toujours sur M113, véhicule chenilléconçu avant la guerre du Vietnam et ayant disparu des unités d’infanterie méca depuis plus de 20 ans. Cela est en train dechanger avec la priorité donnée à la lutte contre les EEI (engins explosifs improvisés) où le génie joue un rôle majeur. Denouveaux véhicules blindés et des moyens de détection performants arrivent grâce à la pression exercée par la guerre enIrak.

Le génie est en pleine restructuration : une conception modulaire des unités jusqu’au niveau compagnie se met en place,bien qu’au contraire de son collègue français, le sapeur américain reste fortement spécialisé. À Fort Leonard Wood, l’écoledu génie dispose d’un vaste camp de manœuvre (25 000 ha) et de nombreuses installations d’entraînement. Ce qui surprendle plus, c’est la faible durée des actions de formation. Un lieutenant chef de section est formé (formation génie et interarmes)en 4 mois, cela explique en partie la spécialisation excessive. En fait, un chef de section génie combat (= ici minageobstacles et un peu d’aide au déploiement) n’a aucune idée de ce qu’est un franchissement. Cela leur a valu quelquesdéboires lors de l’entrée en Irak…

BULLETIN D’ABONNEMENT

Renvoyez le bulletin ci-dessus (ou sa photocopie) accompagné d’un chèque à l’ordre de :

• l’Association des amis du génie : OU • FNG :

Vauban, la Lettre du génie Fédération nationale du génie Abonnement BP 111

106, rue Éblé – BP 34125 – 49041 ANGERS Cedex 01 00481 ARMÉES

NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Grade : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3 numéros par an + 1 hors-série

France 20 €

Étranger 30 €

Abonnement collectif (unités du génie)

50 exemplaires 400 €100 exemplaires 600 €

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Vauban • la Lettre du génieFOCUS

Fortement engagé en Irak, le corps desMarines doit s’adapter à une situationqui risque de durer. Le génie desMarines est donc amené à changer sesméthodes, passer d’une mentalité decorps expéditionnaire, qui ne resteque peu de temps sur un théâtre, àcelui d’une force présente sur le ter-rain de façon permanente. Cela le rap-proche du génie de l’US Army, dontles moyens sont autre-ment plus importants,mais les besoins en for-mation quasi identiquesaujourd’hui. Structureplus petite, plus facile-ment adaptable, laMCES joue un rôle précurseur dans lamise en place de nouveaux stagesadaptés à la réalité des opérations.

LE GÉNIE DES MARINES

Le corps des Marines est une structureoriginale au sein des armées améri-caines. Dépendant officiellement del’US Navy, il est en fait quasimentindépendant.

Située à Camp Lejeune en Caroline du Nord, la MCES (MarineCorps Engineer School) est une structure de taille modeste si on

la compare à l’école du génie de l’US Army à Fort LeonardWood. J’ai eu l’occasion de la visiter les 27 et 28 mars 2006.L’accueil chaleureux du colonel Flowers commandantl’école et de son équipe, ainsi que toutes les facilitésoffertes pendant ces deux jours, ne peuvent que m’inciter àchaudement recommander un développement des relations

entre l’ESAG (École supérieure et d’application du génie)d’Angers et la MCES, surtout si la frilosité en matière de

diffusion des informations, qui est aujourd’hui en vigueur à FortLeonard Wood, se poursuit.

Il regroupe 180 000 hommes de toutesarmes avec même des avions dechasse et des hélicoptères. La majoritédes Marines sont cependant des fan-tassins. Ses spécialités sont bienentendu les opérations amphibies etles entrées en premier sur un théâtre.

Traditionnellement, si les USA doiventrester sur un territoire, le corps des

Marines est remplacépar l’US Army. En Irak,ce n’est pas ce qui sepasse. La durée de laguerre et la nécessairerotation des unités fontque les Marines ont dû

prendre une part du fardeau.

Tous les Marines suivent d’abord uneformation commune de fantassinavant de suivre un enseignement despécialité, comme le génie. Cette pré-pondérance de l’infanterie se retrouvedans les effectifs.

Le génie de l’USMC (US MarineCorps) ne représente que 2 à 3% de laforce, soit environ 5 000 Marinesregroupés dans 10 bataillons. 1 batail-lon de combat (Combat EngineerBattalion) dans chacune des deux divi-sions de Marines, 5 bataillons d’ap-puis (Engineer Support Battalion), pluslourdement équipés, et 3 Marine WingSupport Squadron que l’on peut assi-miler au génie de l’air.

LA MCES (MARINE CORPSENGINEER SCHOOL, ÉCOLE DUGÉNIE DES MARINES) ET SESRELATIONS AVEC L’ÉCOLE DUGÉNIE DE L’US ARMY

Créée en 1941 et installée quasimentdepuis l’origine à Camp Lejeune, lagrande base des Marines de la côte est,la MCES, est une structure de taillerelativement modeste (13 officiers, 131sous-officiers et soldats, 11 civils) com-mandée par le colonel Flowers. Elle estorganisée en trois compagnies (1 com-pagnie de commandement et des ser-vices et 2 compagnies d’instruction) etun état-major. L’état-major possède enson sein un centre d’expertise, chargéde conseiller le corps en matière génie.Ce centre est aussi en pointe pouradapter la formation aux réalités duterrain et penser l’avenir.

Les relations avec le génie de l’USArmy vont se développer, non seule-ment à cause de la guerre en Irak,mais aussi parce que les formationssont de plus en plus souvent com-munes aux différentes armées. Lesproblèmes sont les mêmes pour lesdeux entités. Si le génie des Marinesne possède pas l’équivalent du FutureCenter (1) de fort Leonard Wood, il saits’adapter plus facilement. Ainsi, lestage « urban breaching (entrée en

L’ÉCOLE DU GÉNIE DU CORPS DES MARINES

Structure originaleau sein des armées

américaines

(1) Le Future Center peut être comparé à la DEP(Direction des Études et de la Prospective)génie de l’ESAG avec des moyens largementsupérieurs mais des missions équivalentes.

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CES

Page 57: Vauban la lettre du génie no 3

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Vauban • la Lettre du génie FOCUS

force dans les bâtiments) » créé il y aplus d’un an à Camp Lejeune, suiteaux enseignements de l’Irak, estdepuis peu copié à Fort LeonardWood, après que quelques instruc-teurs ont suivi la formation dispenséeà Camp Lejeune.

Le génie des Marines ne possède pasde CEHC (Counter Explosive HazardCenter) (2), aussi vient-il d’y détacherun officier de liaison. Les rencontresentre les commandants des deuxécoles ne sont pas institutionnellesmais courantes. Ils ont souvent l’occa-sion de se rencontrer lors de forums etde conférences sur le génie. Les deuxécoles échangent souvent des sta-giaires. Chaque cours des capitainesdu génie de Fort Leonard Woodaccueille au moins un Marine. Les for-mations de spécialités sont mainte-nant communes aux différentesarmées. L’US Air Force forme tous lescharpentiers, l’US Navy les plongeurset l’US Army, à Fort Leonard Wood,tous les enginistes. Ainsi, on trouve àFort Leonard Wood le plus fort déta-chement de Marines, parfois près de1500 hommes avec les stagiaires, endehors d’une base du Marine Corps.

LES FORMATIONS DISPENSÉESÀ LA MCES

Après ses trois mois de formation ini-tiale comme fantassin, le jeuneMarine destiné au génie suit deuxsemaines de formation de base desapeur, puis suivant la spécialité (3) de13 à 16 semaines d’instruction.

Comme dans le génie français, ilexiste plusieurs niveaux de formation :la formation de base pour les jeunessoldats, un deuxième niveau pour lessergents et un niveau d’expertise pourles sous-officiers anciens. Mais, il nem’a pas été possible par manque detemps de comparer le détail des for-mations. Je laisse ce soin aux cadresde l’ESAG qui auront, je l’espère, l’op-portunité de se rendre à la MCES.

Les officiers suivent d’abord la forma-tion commune des officiers du MarineCorps pendant 6 mois avant de seconsacrer à leur spécialité. Pour legénie, cela dure trois mois. Cettedurée est considérée comme insuffi-sante par les instructeurs, mais unallongement de la scolarité n’est pas àl’ordre du jour. Contrairement à l’USArmy, il n’existe par de cours des capi-taines pour le génie. Ce niveau de for-mation est centralisé et identique pourtous les officiers du corps. Font excep-tion les capitaines qui suivent le coursdes capitaines à Fort Leonard Wood.Mais il s’agit d’une minorité.

Deux compagnies se partagent lesstages. La Combat Engineer Instruc-tion Company se charge de la forma-tion génie combat (appui à la mobilitéet à la contre-mobilité, travaux de pro-tection, un peu d’infrastructure opéra-tionnelle). C’est elle qui dispense le

cours d’« urban breaching », très priséactuellement. L’Utilities InstructionCompany se charge des formationsplus techniques : électricité, épurationdes eaux, opérateurs de matérielsd’hygiène (4).

(2) Ce centre se trouve au sein de l’école dugénie à Fort Leonard Wood, c’est l’équiva-lent de la DFD (Division de Formation auDéminage) de l’ESAG.

(3) 8 spécialités sont identifiées génie. Lessapeurs de combat, les électriciens, les opé-rateurs de groupe électrogène, les opéra-teurs de matériels d’hygiène (machines àlaver, douches de campagne…), les opéra-teurs d’appareils d’épuration des eaux sontformés à Camp Lejeune.

(4) En France c’est une responsabilité du com-missariat.

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La formation théorique en salle estréduite au minimum. La formationpratique se déroule en extérieur pourconfronter le Marine à des conditionsatmosphériques le plus proche pos-sible de la réalité (intempéries,vent…). Il est vrai que le temps estgénéralement clément à CampLejeune. Les matériels étudiés, tousceux qui sont en service, sont regrou-pés sur des aires spécialisées sous desauvents. C’est là que se passe lamajeure partie de l’instruction. Lacomposante combat ne fait pas excep-tion. Divers parcoursont été créés dans lecamp avec un grandsouci de réalisme.Ainsi, l’IED trail, par-cours EEI (EnginsExplosifs Improvisés),amène la patrouille à détecter et àréagir à ces engins dans un environne-ment varié, non seulement dans lacampagne, mais aussi dans le campbâti au milieu de l’activité quoti-dienne. Pour urban breaching, un vil-lage de combat a été créé, où les sta-

giaires s’entraînent àouvrir portes et fenêtresavec des charges limitéesd’explosifs ou à entrerdans une maison endécoupant la toiture aucordeau détonant.

À la fin de son stage, le Marine doitêtre autonome, capable de réparerseul un groupe électrogène parexemple. En effet, les sapeurs ne sontpas nombreux dans le Marine Corps. Iln’est donc pas rare qu’ils se retrouvent

tout seuls au milieu defantassins à des cen-taines de kilomètres deson chef direct. Pouratteindre ce but, l’enca-drement est important.Il y a un instructeur

pour 30 stagiaires pour les cours théo-riques, un pour 10 lors des démonstra-tions et un pour 5 lors des activitéspratiques. Il est également fait appel àla simulation. Un intéressant systèmeélectronique permet à l’instructeur devérifier et de corriger l’utilisation dutout nouveau détecteur de mines,l’AN/PSS-14 (5), dont le maniement estfort délicat et nécessite un entraîne-ment régulier.

La formation dispensée, contrairementà ce qui se passe dans le génie de l’USArmy, n’est pas axée seulement sur

l’Irak. Elle reste au maximum indiffé-renciée car le Marine Corps est pré-sent dans le monde entier. Cela n’ex-clut pas de s’adapter aux réalités. Toutdernièrement les électriciens ont reçuun complément de formation sur lanorme électrique que l’on trouve par-tout dans le monde sauf aux USA : le220 volts. Cela s’inscrit dans l’évolu-tion des opérations.

Désormais les Marines restent long-temps sur un territoire, aux côtés deleurs camarades de l’US Army. Il s’agitdonc de s’adapter aux conditionslocales comme les standards élec-triques.

CONCLUSION

Cette courte étude ne reflète qu’im-parfaitement la richesse des informa-tions dispensées lors d’une visite tropcourte, qui mérite d’être répétée etapprofondie. L’attitude du génie desMarines est en effet à l’opposé de ceque je rencontre tous les jours à FortLeonard Wood, où de pseudo-consi-dérations de sécurité ferment quasi-

(5) L’AN/PSS-14 combine en un seul appareilun détecteur de métaux classique et un géo-radar, détectant tout objet jusqu’à 30 cm deprofondeur et permettant de déterminer saforme, si du moins il est correctement uti-lisé.

À la fin de son stage,le Marine

doit être autonome

Vauban • la Lettre du génieFOCUS

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Vauban • la Lettre du génie FOCUS

ment l’accès à l’information. Mêmeune nation favorisée commel’Australie (6) envisage de détacher unofficier à Camp Lejeune plutôt qu’àFort Leonard Wood. C’est ce que m’aaffirmé mon collègue australien, qui

m’accompagnait lorsde cette visite. LaFrance possède unofficier d’échange surplace (7), qui n’est passpécifiquement déta-ché auprès de laMCES, mais serasûrement un relaisefficace pour toutedemande ultérieure.L’ouverture sur lemonde des Marinesen fait des interlocu-teurs intéressants,soucieux de partagerleurs informa-tions, car parexpérience, ils

savent qu’un autre pays peutdétenir l’expertise qui leur faitdéfaut. Ainsi, chose inenvisa-geable à Fort Leonard Wood,j’ai pu assister au cours théo-rique dispensé aux lieutenantssur les EEI. Tout au long de cesdeux jours, les réponses auxquestions ont toujours étéfranches et spontanées, sansrien cacher des difficultés ren-contrées, comme les lourdeursadministratives ralentissant lesmodifications des programmesd’instruction (8).

Structure de faible dimension,adaptée à la taille du géniedans le Marine Corps, la MCESest une école dispensant unenseignement de qualité favori-sant une formation pratiqueimmédiatement utile au sapeur.Il semble toutefois que la for-mation technique des officierssoit un peu négligée, ce quereconnaissent les instructeurs,car le corps préfère posséderdes officiers polyvalents, plusfantassins que sapeurs. La capa-cité d’innovation de l’école, autravers du stage d’urban brea-ching par exemple, en fait unestructure digne d’intérêt. L’écoledu génie de Fort Leonard Wooden est bien consciente et favo-rise les échanges en y envoyantdes stagiaires. La formation des

(6) Elle participe à la coalition en Irak.(7) Le CBA Berry, des troupes de marine, est

officier d’échange auprès du 6th MarineRegiment basé à Camp Lejeune.

(8) Il faut près d’un an pour prendre en compteofficiellement un enseignement majeur tirédes opérations en cours.

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sapeurs est en constante évolution dufait des opérations en cours et de l’em-ploi sur une grande échelle des EEI,aujourd’hui en Irak, demain peut-êtreen Afghanistan.

Il me semble alors qu’il serait judicieuxd’accentuer les échanges d’informa-tions non seulement avec le génie del’US Army, mais aussi avec le génie duMarine Corps, qui a l’avantage de nepas s’encombrer de considérationssécuritaires superflues et vise avanttout à l’efficacité opérationnelle.

LCL POTIN - officier de liaison

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hommage avec vigueur et de façonindéniable à tous les anciens sapeurstéléphéristes du 4e régiment du géniedont firent partie son grand-père, sonpère et lui-même, instructeur à la 2e compagnie des électromécanicienstéléphéristes (EMT) puis à la 6e com-pagnie de montagne du 4e régimentdu génie dépendant de la 27e DIA.

Il met en lumière le dévouement, lacompétence et l’acharnement de tousles anciens bûcherons-câblistes quiédifièrent un grand nombre depylônes en bois pour la constructiondes téléphériques tri-câbles dits de« circonstance » depuis la création destroupes de montagne en 1872 pourl’Italie et en 1888 pour la France.

C’est un véritable exploit que vientd’accomplir Pierre Para. Il vientd’honorer l’ensemble de la Fédérationnationale des sapeurs du génie à justetitre et nous en sommes fiers.

Quand on veut se replacer dans l’étatd’esprit qui anime l’auteur de cetexploit, on peut affirmer qu’il a rendu

PIERRE PARA, président de l’Amicale des Hautes-AlpesÀ L’HONNEUR, DANS SA RÉGIONle 9 juillet 2005 par Louis-François Dupont

Il aurait été vraiment dommage de passer sous silence l’exploit de Pierre Para, président del’Amicale des anciens sapeurs du génie des Hautes-Alpes, puisque cet article avait été éditédans le Vauban n° 153 qui n’a jamais vu le jour. Aussi, nous profitons des décisions desgénéraux Chinouilh et Françoise concernant le renouvellement de nos éditions par Vauban,la Lettre du génie, pour vous présenter l’exploit de Pierre Para.

Reconstruction du pylône du téléphérique forestier de Loubetau col des Roux (1860 mètres) • La Roche-des-Arnauds (Hautes-Alpes)

Arrivée de Pierre Para au col des Roux portant un gros aître qui va équiper la cabrette.© FNG

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l’inauguration du pylône bois(cabrette) de l’ancien téléphé-rique de Loubet, reconstruitpar M. Pierre Para, seul, aucol des Roux (1 860 m), dansle cadre de la sauvegarde dupatrimoine forestier commu-nal et en hommage auxanciens bûcherons-câblistes.

Le rendez-vous était donné à10 heures devant le monu-ment aux Morts, puis après lacérémonie d’usage très res-pectueuse, les invités capa-bles d’entreprendre unemarche de 3/4 d’heure enmontagne hors sentiers (déni-velé 180 m) suivaient lesautorités guidées par PierrePara. Il y avait foule, accom-pagnée de représentants desjournaux Le Dauphiné Libéré,Alpes et Midi hebdomadairedes Hautes-Alpes et de la vallée de l’Ubaye, Le P’titRochois, bulletin semestriellocal. Nous vous donnons ci-dessous le détail de cetimportant rassemblement enl’honneur de Pierre Para.

Nous tenons à le féliciter à lafois pour cet exploit sportif,une véritable performance(ne l’appelle-t-on pas « le titan descimes » ?), mais aussi pour cet abou-

tissement moral àla gloire de sesprédécesseurs,mettant bien envaleur son abné-gation, sa téna-cité, sa compé-tence, jointes aurespect du devoirde mémoire dansle plus bel étatd’esprit, avec unélan et une gra-tuité admirables.En ces tempsactuels où toutest monnayé etsemble très fre-laté, il est bon desentir la fraîcheur

des cimes et leur pureté. Il est essentielde le souligner et d’en parler autour de soi.

Ce qui a été accompli l’a été dans lapure tradition de la devise de l’armedu génie. Les adhérents de l’Amicaledes anciens sapeurs du génie desHautes-Alpes peuvent être fiers deleur président, ainsi que la populationdes Hautes-Alpes. Nous leur souhai-tons qu’ils le gardent longtemps.

LE RÉCIT DE L’EXPLOIT

Pierre Para est une force de la nature.Né à La Roche-des-Arnauds (cantonde Gap, arrondissement de Gap), ilavait déjà en tête, alors qu’il était ado-lescent, ce projet qui lui tenait tant à

L’objectif moral que s’est fixé PierrePara est atteint. L’accomplissement deses travaux est dédié à la mémoire etau respect de nos anciens sapeurstéléphéristes dont la spécialité estassez mal connue dans l’arme dugénie en regard d’autres plus évi-dentes.

Le « héros du jour », le présidentPierre Para, vient d’accomplir un tra-vail de titan. « Bon sang ne sauraitmentir ». Son père, Élie, et son oncle,Gilles Lombardi, l’avaient précédé.

Il a reconstruit (seul), a acheminé(seul) jusqu’au col des Roux (1 860 m)les matériaux et matériels de lacabrette n° 8 (H 8,50 m x L 5 m) dutéléphérique forestier de Loubet à LaRoche-des-Arnauds (L 6 km) cons-truite et équipée à l’identique, à l’em-placement de celle élevée en 1931par les chefs bûcherons-câblistesLombardi Gilles et Para Élie et leuréquipe, pour l’exploitation des forêtsde Loubet, Lescout et Chaudun.

CEREMONIEDU 9 JUILLET 2005

En ce 9 juillet 2005, Monsieur leMaire de La Roche-des-Arnauds et sonConseil municipal, conformément àleur invitation officielle, effectuaient

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La cabrette n° 8 reconstruite à l’identiquepar Pierre Para, équipée de ses accessoires métalliques.

La cabrette n° 11 est à présent bonne pour le service.©FN

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Ce pylône était le but premier de PierrePara. Dans la foulée, il a fait encoremieux. Il a reconstruit la cabane desforestiers détruite depuis plusieursdécennies, toute en pierres sèches dela région, en rondins de bois, avec toiten tôles et poêle à bois. Ces cabanesavaient l’avantage de constituer unendroit sûr aux bûcherons pour entre-poser leurs pièces de rechange et leslubrifiants nécessaires à l’entretien dutéléphérique. Elle peut servir à présentaux chasseurs de passage et elle doitêtre respectée, comme le soulignaitPierre Para, « commedoivent l’être toutes lescabanes forestières etpastorales de nos bellesAlpes ».

CONCLUSION

Le président del’Amicale des ancienssapeurs du génie desHautes-Alpes a unautre souhait. Il a faitconsigner son désirdans le journal localdu 22 juillet 2005. Ilsouhaite, avant tout,que son œuvre soitintégrée dans un par-cours de découvertedestiné aussi bien auxscolaires, aux touristesqu’aux marcheurs pas-sant par le site. Tel quenous le connaissons, ila déjà conquis sonauditoire et les ins-tances de l’Office natio-nal des forêts. Ne lance-

cœur : remettre en état letéléphérique forestier deLoubet implanté en 1931pour satisfaire les besoinsd’une importante scieriequi avait traité 7 000 arbresde la forêt de Loubet. Puisles 20 cabrettes sontdémontées en 1950.

Pierre Para, du contingent63/1A, a accompli son ser-vice militaire au 4e régiment du génie,2e cie EMT, puis à la 6e compagnie demontagne. Au retour, il est nommégarde forestier à 24 ans dans la valléede l’Ubaye, est muté pour avancementquelque temps dans l’Allier, puisrevient à son cher pays en 1976 où ilest chef de service foncier domanial àGap pour compte de l’Office nationaldes forêts (ONF), jusqu’à sa retraiteeffective en 2003.

C’est alors qu’il se décide à réaliserson vœu le plus cher, à la mémoire deson oncle et de son père. Il est égale-ment soutenu moralement par sonépouse, bien sûr, mais aussi par M.Claude Amouriq, maire de sa com-mune, Geneviève Bermond, sonadjointe et M. Castan, chef d’agencede l’Office national des forêts de Gap.

Cette reconstruction en trois chantiersparticipe à la sauvegarde du patri-moine forestier. Pierre Para n’a pashésité à porter des pièces très lourdes,à abattre de gros mélèzes qui, passéspar ses mains, sont devenus lesjambes de la cabrette, terme tech-nique pour désigner le pylône. En 158heures de travail et 33 montées avecun dénivelé positif de 600 mètresdepuis le Forest de Tournosy et 6 mon-tées depuis le col des Garcinels avecun dénivelé de 200 mètres, il a sudémontrer à la foule venue le rencon-trer le 9 juillet 2005 qu’il avait par-couru 17 400 mètres de dénivelé posi-tif, soit deux fois la hauteur del’Everest, et ceci en 43 heures demarche harassante, sans compter les600 kilos de matériel portés à dosd’homme, lors de 39 montées, et 250kilos de câbles.

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Au col des Roux (1 860 m), panneaux fixés aux jambeset contrefiches amont et ouest de la cabrette n° 8.

Devant la cabane des câblistes, Pierre Para avec Océane et Éloïne, ses petites-filles.

t-il pas au terme de la cérémonie cettephrase prémonitoire due à FrançoisArnaud : « Tout groupe humain,famille, cité, ou nation, oublieuse deses ancêtres et insoucieuse de son his-toire, quelle qu’elle soit, n’est qu’untroupeau passant et paissant ».

Il faut posséder également beaucoupde courage pour tenir cette affirma-tion. Je ne m’en étonne point de lapart du président Pierre Para. Chapeaubas, Monsieur le Président, on abesoin d’exemples tels que vous.

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À présent, Vincent Moy se distingue parune ténacité sans pareille avec sonépouse et pendant 14 ans il met sa com-pétence dans les métiers du bâtiment, lamécanique et l’architecture! Le moulinavait été ruiné pendant la Révolutionfrançaise en 1793? Eh! bien, deux centsans après, on va le remettre debout. Pasen deux mois, soyons sérieux, mais endouze ans d’efforts et de goût très pro-noncé pour « le bel ouvrage ».

Comme tous ces sapeurs sont d’unemodestie à vous faire pâlir, à croirequ’ils sont passés par les arcanes des services secrets, il faut se prendrepar la main et aller les dénicher danstous les coins de la France. On pour-

rait écrireun livre etle fairep u b l i e rdans l’armedu génie,avec un

titre comme : « Originalités et carac-tères des sapeurs de France », toutcomme le faisait Pierre Bonte lorsqu’ilparcourait les villages de France eninterrogeant les maires et nos conci-toyens.

Nous remercions le colonel JosephGuillaume, président de l’Amicale desanciens sapeurs du génie des Côtes-d’Armor de nous avoir fait part, dansun exposé clair et bien illustré, decette découverte qui fait l’admirationde chacun.

L.- F. DUPONT

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joie de nous le faire connaître… (voirrevue Vauban n° 151, pages 20 à 23).Admirez les prouesses du « téléphériste-bûcheron-ingénieur » Pierre Para dansses montagnes alpines du côté de Gap!Seul, je dis bien seul, il remet en état unecabrette et une cabane à 1 860 mètresd’altitude. C’est tellement facile! Il ahérité de la force de son père et de soningéniosité! Facile, facile!… (voir l’ar-ticle précédent dans la présente revue).

Décidément, les sapeurs du génie,par nature, sont des inventifs, desdébrouillards, des touche-à-tout.Rien ne les arrête, rien ne les sur-prend, tant leur facilité d’adapta-tion est grande!

Voyez donc les frères Jacques et Chris-tian Thiénard de Paris et de Vendômeavec leur art consommé des maquettes,des modèles réduits et de toutes leurs« machines », véritables bijoux de pré-cision ! Ce sont des orfèvres en lamatière. Or ils nous disent que c’est àla portée de tout le monde… (voirrevue Vauban n° 151, page 35). Allezrendre visite à Gilles Denance, àPloufragan (Côtes d’Armor), c’est unhabitué des recherches historiques surle terrain et dans les archives. Grâce àlui, le colonel du génie Gaspard,René, Riollay (1783-1861) est sorti del’ombre. Nul doute que notre cama-rade sapeur est à la recherche, chezles antiquaires ou dans les brocantes,d’un portrait du colonel et qu’il aura la

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Le moulin ruiné.

EXPLOIT D’UN SAPEUR DU GÉNIE EN BRETAGNE !Vincent Moy, sapeur du génie de l’Amicale des Côtes-d’Armor,fait renaître, avec son épouse Simone,le moulin de Doualan, ruiné en 1793

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La salle des machines

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Le bief

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auprès des agriculteurs et des épicierspar voiture à cheval. C’est l’époque dutravail bien fait, le temps ne comptepas.

Le moulin de Doualan entre dans l’èrede la modernité en 1930. Une turbineà eau remplace les deux roues àaubes, on installe des séchoirs, unepresse automatique et des magasinsde farine et de semoule. Les meules engrès d’époque sont remplacées pardes cylindres. De moulin, il prend

HISTOIREDU MOULIN DE DOUALAN

Créé avant la Révolution française, enNivôse de l’An II, le moulin deDoualan est doté de deux roues àaubes. Il transforme quotidiennementsoixante-douze (72) quintaux decéréales en aliments du bétail. Il pro-duit également de la farine de blé noirpour la préparation des galettes bre-tonnes. Le minotier assure les liaisons

l’appellation de minoterie et produitles pâtes « Marina ».

La minoterie est détruite par un incen-die en novembre 1955, seule subsis-tera la turbine immergée dans le biefalimenté par la rivière de l’Ic. De 1955à 1992, la nature reprend progressive-ment ses droits, les murs ruinés secouvrent d’une épaisse végétation.L’ensemble prend un aspect déso-lant… C’est alors qu’interviennentVincent Moy et son épouse Simone…

Turbine au banc d’essai

Le parc

SITUATION DU MOULINDE DOUALAN

À présent, nousretournons dans larégion du Trégor, enBretagne, au pays deGoëlo, très exactementdans le village deLantic qui comprend1 200 habitants. Vousremarquerez que lenom de ce village setermine par IC. Il estdû à la rivière l’Ic quiprend sa source auxenvirons de Plouvara ducôté de Châtelaudrenet vient se jeter dans lamer à Binic, stationbalnéaire réputée.

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au mieux dans la nature avec accès sur le parc de loi-sirs impeccablement tenu, où s’ébattent dans le silencedes cygnes blancs donnant le change à de grandescorolles de marguerites.

C’est un endroit recherché de tous. Harmonie, beauté,silence. Au cours de l’année 2005, 800 élèves des Côtes-d’Armor et autres départements ont franchi la grilled’entrée, jetant un coup d’œil furtif mais mémorisé surle blason aux initiales de Vincent et de Simone Moy.

Comme le dit si bien M. le Président Joseph Guillaume,nous ne pouvons qu’être admiratifs devant une telle réa-lisation, le résultat est à la mesure de l’engagement prispour sauver ce patrimoine du XVIIIe siècle. Vincent etSimone Moy ont été fidèles à la devise de notre arme,« Souvent construire, toujours servir ». La grandefamille du génie leur dit toute sa reconnaissance.

NOS AMISVINCENT ET SIMONE

Vincent et Simone Moy sont natifs des Côtes-d’Armor. Ils sont originaires du canton dePloeuc-sur-Lié (environ 3 000 habitants) dansl’arrondissement de Saint-Brieuc. Très attachésà leur région, ils possèdent des attaches pro-fondes avec le métier de meunier. Nul douteque cette hérédité courait dans leurs veines,puisqu’ils ont acquis en 1992, un moulin enruine situé sur un espace de sept hectares aubord de la rivière de l’Ic.

Vincent est un technicien de haut niveau, breveté de maîtrise en mécanique générale etélectricité, chef d’entreprise sur moteursmarins et automobiles, éducateur et ensei-gnant technique à temps partiel. Il n’hésite pas,dès cette acquisition, à prendre en charge latechnique, les travaux lourds, les terrasse-ments, les maçonneries, les charpentes et lestoitures.

Simone, son épouse, assume la gestion finan-cière, le suivi de la reconstruction, les com-mandes de matériaux, ainsi que l’aménagementdu parc et l’entretien d’arbres centenaires.

À force de ténacité jointe à la compétence,Vincent et Simone ont fait de ce lieu un espacerêvé… et visité. Vincent a découvert la turbineen 1992, elle a subi un démontage complet puisun sablage devenant entièrement rénovée, pas-sée au banc d’essai dans la salle des machinesoù se tient également le générateur avec trans-mission par courroies.

L’ensemble turbine générateur, inséré dans un bâtimentqui a la belle allure d’une maison campagnarde, produit14 kW d’électricité en courant continu ; cette micro cen-trale est très silencieuse, ce qui permet l’autonomie dumoulin, l’alimentation électrique et le chauffage de lamaison d’habitation, le bien en eau ayant 425 mètres delongueur.

On pourrait s’étendre davantage sur les prouesses tech-niques réalisées. Vincent s’y prête volontiers, en toutemodestie. Son épouse Simone a le même caractère :entreprenant et discret. Pourtant, quand on goûte aucharme de cette propriété, on ressent de l’imaginationet de la délicatesse féminine. La maison d’habitation estsolide en pierres de Bretagne, entourée de fleurs, auxfenêtres et aux alentours. Le gîte est coquet et s’intègre

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est maintenu à son poste alors que ladivision de Constantine devient corpsd’armée. Il est cité à l’ordre de l’armée.

Rentré en France en décembre 1958,il devient inspecteur général du génie.Il reçoit les rang et appellation degénéral de corps d’armée en 1960. Ilentre dans le cadre de réserve des offi-ciers généraux le 12 février 1961. Il estdécédé à Nice le 3 novembre 1977.

Le général Legrand, commandeur dela Légion d’honneur, était titulaire dela croix de guerre 1939-1945 avecpalme et étoile de vermeil, de la croixde guerre TOE avec palme et étoile debronze, de la croix de la valeur mili-taire avec palme, de la médaille colo-niale avec agrafe en vermeil « Maroc1925 » et toutes les commémorativesde ces campagnes.

Général Bernard RICHE

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du corps d’armée et sert à l’état-major du commandement supé-rieur des troupes d’occupationen Allemagne en mai 1945, il estpromu colonel en juillet 1945.

Il prend le commandement du151e régiment du génie enAllemagne puis devient direc-teur technique du déminage etde la destruction des fortifica-tions. En octobre 1946, il estnommé à l’inspection techniquedes bâtiments et travaux dugénie comme chef d’état-majorpuis comme inspecteur. Il estpromu officier de la Légiond’honneur en 1948.

En 1949, il est affecté commecommandant et directeur dugénie de la Xe région militaire àAlger. Il est promu général debrigade en 1951.

En avril 1952, il est nommé comman-dant et directeur du génie des Forcesfrançaises en Allemagne. Il a sous ses ordres les 7 unités du génie du 1er corps d’armée, du 2e corps d’arméeet de la 5e division blindée, les 6 direc-tions du service du génie et le servicedu matériel génie.

C’est dans cette fonction qu’il va sou-tenir le projet de bac amphibie auto-moteur du chef de bataillon Gallois enobtenant la décision de construire lespremiers bacs « GILLOIS-EWK » enAllemagne. Le succès obtenu permet-tra de lancer la série des engins Gilloisconnus maintenant mondialement.

Il est promu commandeur de la Légiond’honneur en 1955. En mars 1956, il estnommé adjoint au général comman-dant la division de Constantine et lestroupes de l’Est algérien. Il est promugénéral de division en octobre 1956. Il

Né à Saint-Vaast la Vallée (Nord) le 12 février 1901, le général RodolpheLegrand est décédé à Nice le 3 novem-bre 1977.

Après sa réussite au concours d’en-trée, Rodolphe Legrand est élève del’École polytechnique de 1919 à1921. Nommé sous-lieutenant en1921, il devient officier élève à l’Écolemilitaire et d’application du génie àVersailles de 1921 à 1923. Il choisit deservir au 3e régiment du génie à Arraset en 1925 il part pour le Maroc au 31e bataillon du génie. Il participe auxopérations et il est cité à l’ordre de labrigade puis à l’ordre de l’armée. Ilrentre en France en 1927.

Affecté à la direction des travaux deStrasbourg, il est promu capitaine en1928. Il est fait chevalier de la Légiond’honneur en 1933. Admis à l’Écolesupérieure de guerre en 1934, il estbreveté d’état-major et breveté tech-nique en 1935.

Il est promu chef de bataillon en 1938.Mobilisé en 1939, il sert au 4e bureaude la IVe armée. Il participe aux com-bats contre l’Allemagne, il est cité àl’ordre de l’armée. En juillet 1940, ilest à l’état-major de la 13e division mili-taire de l’armée d’armistice à Clermont-Ferrand. En avril 1942, il prend lecommandement du 9e bataillon dugénie à Roanne. Il est promu lieute-nant-colonel en septembre 1942. Il estmis en congé d’armistice après l’occu-pation de la zone non occupée par lestroupes allemandes. Il rejoint alors lesForces françaises de l’intérieur jusqu’àla Libération en septembre 1944.

Il est mis à la disposition du généralDromard, commandant le génie de laIre armée française en janvier 1945. Ilparticipe aux combats avec l’état-major au 1er bureau. Il est cité à l’ordre

GÉNÉRAL RODOLPHE LEGRANDCommandant et directeur des Forces françaisesen Allemagne (1901-1977)

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Le général Rodolphe Legrand en 1952.

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exprès de l’Orléanais, nous attendait.C’est ainsi que 47 touristes du génieenvahirent pacifiquement la maisonGuyot où un apéritif offert par le frèredu président donnait le coup d’envoides 4 journées bourguignonnes avecquelques coupes de crémant deBourgogne, du Meursault et les gou-gères traditionnelles.

À 13 h 30, le rendez-vous fixé aurelais Sainte-Marie à Sainte-Marie-la-Blanche marquait le départ des festivi-tés ; excellent repas dans une saineambiance qui permettait à tous de seretrouver en famille « sapeur ». Legroupe des « joyeux Bourguignons »,chorale bachique, animait ce déjeuneravec chansons et mimes pendant plusd’une heure. Nos Alsaciens décou-vraient une culture folklorique bour-guignonne très typique et mêmeDanièle, notre secrétaire, avait revêtu

son costume et sacoiffe « la layotte »;le ban bourgui-gnon remplaçaitl’ordre serré.

À 18 h 15, le traintouristique emme-nait les ancienspour une visitecommentée de laville de Beaune et des vignobles ;cette promenadesous le soleil leura permis de recon-naître les lieux etde s’imprégner de

la culture des Romains à nos joursalliant la viticulture et les moyens de communication (voies ferrées,canaux, autoroutes).

Enfin, à 19 h 45, le Campanile deMontagny-lès-Beaune était en vue,l’assistant de direction Richardaccueillait les sapeurs, le car était soi-gneusement rangé et chacun prenaitpossession de sa chambre (nous occu-pions la moitié de l’hôtel). À 20 h 15,dîner dans une ambiance de vacances.

À LA DÉCOUVERTE DES ENVIRONS DE BEAUNE

Le vendredi 26 mai, direction le châ-teau du Clos de Vougeot. La visite gui-dée débutait à 10 h 30. Elle nous fit connaître ce haut lieu du vignoble,l’architecture de ce monument typiqueainsi que les pressoirs en bois de 6 tonnes. Puis, une balade afin de seretrouver au pied du château chezPierre Laforest pour une dégustationfort intéressante et instructive, circuitpédestre dans les caves voûtées aveccommentaires. Le déjeuner avait lieusur place dans une ambiance joyeuseet décontractée, bans bourguignonscomme il se doit, « tradition oblige »…

À 16 heures, repli sur la ville deBeaune et visite du musée de l’Hôtel-Dieu, merveille de l’époque, palaispour les « pôvres », construit à la suitede la guerre de Cent Ans. Après lavisite de ce bijou du Moyen Âge, tout

À 8 heures précises, la sectionTradition quittait le quartier Leclercpour rejoindre Saint-Loup-Geangesaux environs de Beaune avec un cro-chet à Ensisheim, non pas pour visiterla maison d’arrêt, mais pour récupérerun couple d’anciens. Trajet sans his-toire sur l’autoroute avec un soleil unpeu timide ; à Beaune un panneau iti-néraire bis Lons-Le-Saunier bienconnu du président n’existait plus,l’itinéraire étant déclassé depuis peu ;aussi étions-nous dans l’obligation devisiter la campagne et sans GPS nousarrivons à Saint-Loup-Geanges.

Rendez-vous avec le frère du prési-dent et Monsieur le Maire de la com-mune qui apprécie la compagnie dessapeurs car, déjà en 2005, il était pré-sent et le président Guyot lui avaitoffert l’Historique du régiment. Uncouple d’anciens sapeurs, venu tout

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AU PAYS DE GASPARD MONGEavec l’Amicale des anciens du 1er régiment du génieLe jeudi 25 mai 2006, le président de l’Amicale des anciens du 1er régiment du génie avaitdonné rendez-vous aux membres de la section Tradition du CSA du régiment pour un périplede 4 jours en Bourgogne, au pays de Gaspard Monge. L’année dernière, c’était la découvertedu pays de Sébastien Le Prestre, maréchal de France, marquis de Vauban. Une fois de plus, leprésident Pierre Guyot et son épouse, tous deux Bourguignons, natifs des environs de Beaune,avaient concocté un circuit découverte pour « sapeur », alliant l’histoire, la géographie et lagastronomie.

Musée de l’Hôtel-Dieu à Beaune.

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le groupe se dirigeait place Monge.Jacques Gradwohl avait déployé ledrapeau de l’Amicale au pied de la sta-tue de Gaspard Monge, né à Beauneen 1746. Puis, photo du groupe sousles yeux ébahis des touristes et deshabitants. C’est ainsi qu’un ancienartilleur, président de l’Amicale desartilleurs de Belfort, liait conversationavec le président Pierre Guyot.

À 19 h 30, le dîner débutait auCampanile où les artistes en herbe del’Amicale se produisaient pour donnerde la gaieté à la soirée en interprétantL’ami Frantz de Guy Béart et MarieLaforêt, ce qui avait pour consé-quence d’intriguer les clients de l’hô-tel surpris de cette prestation.

EN AVANT POUR DIJON, LA VILLE AUX CENT CLOCHERS

Samedi 27 mai, départ à 8 h 45 pourDijon, capitale des ducs de Bour-gogne, visite du musée des Beaux-Artsavec deux guides, ce qui nous a permisde posséder une information judicieuseet un échange concret. Nous avonsphotographié deux statues de sainteBarbe et Le passage du Rhin à Tolhuisen 1672 par Turenne (tableau de Vander Meulen). Un déjeuner de classe àla rôtisserie « Le Central » de l’hôtel Ibisa redonné à tous des forces pour conti-nuer la visite pédestre de Dijon.

De 14 h 30 à 18 heures, nos anciens,toujours accompagnés de deuxguides, admiraient les réalisations desducs de Bourgogne, aussi bien endemeures, palais, édifices religieux.On a toujours affirmé que Dijon était« la ville aux cent clochers ».

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Le château du Clos de Vougeot

Le drapeau et l’amicale du 1er génie devant la statue de Monge à Beaune.

père Abbé entouré d’une quarantainede moines en présence de plus de 200 fidèles. Le père Abbé avait auto-risé la présence du drapeau del’Amicale, ce qui excitait la curiositédes fidèles et annonça la présence dela délégation des anciens du 1er régi-ment du génie de Strasbourg-Illkirch.

Les amateurs de chants grégoriens sedélectèrent dans cette ambiance decalme et de recueillement. Nousavions une pensée à la mémoire denos camarades décédés, croyants ounon-croyants. À l’issue de l’office, unephoto de groupe avec le drapeau a étéprise au pied de la sculpture symboli-sant l’abbaye de Citeaux.

Vers 12 h 15, nous déjeunions à l’au-berge de l’abbaye à Auvillars-sur-Saône, toujours dans une joyeuseambiance et à 14 h 30 départ pourSaint-Loup-Geanges pour un dernierpot d’adieu offert par le frère du prési-dent.

À 19 h 30, dîner au Campanile (PCarrière du 1er RG…), et toujours dansune ambiance sereine et convivialeavec un divertissement, La Mascotte deEdmond Audran, interprété toujoursavec brio (bien sûr) par les anciens,Danièle Guyot dans le rôle de la ber-gère et Jean-Marie Honoré, le berger, leprésentateur étant Patrick Meier. Surpris,les clients de Campanile demandèrentque l’on rejoue La Mascotte et L’amiFrantz. Il fallait bien leur faire plaisird’autant plus que les anciens avaientrevêtu le maillot de l’Amicale.

Le dimanche 28 mai, le départ étaitfixé à 9 h 15 pour l’abbaye de Cîteaux,haut lieu des Cisterciens, ordre reli-gieux de Saint-Bernard. Le présidentprésenta le groupe au frère hôtelierqui accepta volontiers de donner denombreuses précisions sur Cîteaux,son importance, son rayonnement àtravers l’Europe en particulier. Il fallaità 10 h 30 rejoindre l’église pour assis-ter à l’office religieux célébré par le

Eh oui !… Il nous faut rentrer enAlsace au quartier Leclerc où noussommes arrivés vers 21 h 30 aprèsavoir subi la pluie et des retards consé-cutifs à un bouchon de 3 kilomètressur l’autoroute. Débarquement devantle mess, récupération des bagages, desvéhicules et dispersion…

Danièle GUYOT

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dessins, descriptions et livres danstous les genres d’arts et métiers car ilfaut éclairer l’ignorance qui neconnaît pas et la pauvreté qui n’apas le moyen de connaître. L’artisanqui n’a vu que son atelier, ne soup-çonne pas la possibilité d’un mieux.L’expérience seule en parlant auxyeux aura droit à l’assentiment. »

C’est dans un lieu chargé d’histoire,l’ancien prieuré de Saint-Martin-des-

Champs, entre Marais, Temple etSentier, que fut installé à la fin du XVIIIe

siècle le Conservatoire des arts etmétiers dédié au progrès technique età l’innovation industrielle.

Rénové en l’an 2000, le musée pré-sente, sur 10 000 m2, plus de 2 000inventions (80 000 pièces en réserve).

Dominique Ferriot, directrice dumusée, explique l’organisation du

Créé en 1794 par l’abbé Grégoire, leCNAM, « dépôt de conservation desinventions neuves et utiles », est lemusée de l’innovation technologique.En effet, un prêtre jureur, qui s’est dis-tingué dès 1789 par sa tempéranceéclairée, soumet à la Convention unprojet superbe :

« Il y aura à Paris, sous le nom deConservatoire des arts et métiers, undépôt de machines, modèles, outils,

L’UAGIFAU MUSÉE DU CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS

Vauban • la Lettre du génie LA FNG

Le 24 février 2006 àmidi, 31 représentantsde l’UAGIF se retrouventdevant l’entrée du muséepour y effectuer unevisite guidée. Après unrepas très convivial prisdans l’enceinte duconservatoire, le groupeest fin prêt pour la visite.Le voici sur les tracesdes inventeurs et desaventuriers du progrès, àla découverte d’un patri-moine scientifique ettechnique unique aumonde.

© G. Kerbaol

© CNAM/Musée des arts et métiers

La joueuse de tympanonLa chapelle du Conservatoire

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• les transports, c’est soulever unecharge pour la déplacer à l’aided’un véhicule et d’un espace de cir-culation, mer, voie d’eau, voie fer-

rée, air (le voilier, le far-dier de Cugnot, lamontgolfière, la loco-motive de Stephenson,l’avion de ClémentAder, la Ford T, le TGV).

DES MACHINES À CALCULERET DES HORLOGES MARINESCOMME VEDETTES

Sur ce parcours, on trouve un certain nombre d’objets phares, cesont les « vedettes » du musée, tels : les machines à calculer dePascal, les horloges marines deBerthoud, le lion etle serpent deLambourg en verrefilé, les avionsd’Ader, la camérades frères Lumière,les instruments delaboratoire deLavoisier, le pen-dule de Foucault,l’avion de Blériot…

On trouve égale-ment au centre dechaque domaineun atelier où un

démonstrateur fait fonctionner desobjets de collection ou des modèlespédagogiques.

La volonté de la Convention et del’abbé Grégoire était de réunir desmachines, neuves et utiles, pour per-fectionner l’industrie nationale. L’abbéGrégoire se rendait bien compte quepour innover, il était nécessaire toutd’abord de savoir regarder, observeret donc de copier les bons modèles.Pour ce faire, encore fallait-il que cesbons modèles soient exposés et doncrassemblés et préservés. C’est en effetce que les nombreux représentants del’UAGIF à cette visite ont pu observeret apprécier.

B. ROZ, C. MAURIÈS, J.C. BOURGEOIS

musée et le déroulement des visites :« La cinquantaine de sections pré-existantes ont été restructurées ensept grands domaines, où, à l’inté-rieur de chacun d’eux,il a été établi une chronologie articuléeautour des trois datesclés (1750, 1850,1950) qui déterminentquatre périodes. »

Le circuit de la visite débute par l’ins-trumentation scientifique pour souli-gner l’importance de la mesure dansles avancées scientifiques et technolo-giques (la pile de Charlemagne, legazomètre de Lavoisier, le kilogrammeen platine, le microscope électro-nique). Il se poursuit par :

• les matériaux, dont un certainnombre de pièces ont été exhuméesdes réserves (métier à tisser séné-galais, mule de Jenny à filer lecoton, fabrication du papier, fibresoptiques) ;

• la construction, qui est illustréeabondamment par les remarquablescollections de maquettes et demodèles (panoplie d’outils de char-pente, charpente de l’abbaye deSaint-Germain-des-Prés, cônes deCherbourg 1784-1788, chantier del’immeuble de la rue de Rivoli, leTunnelier) ;

• la communication, des arts gra-phiques à l’informatique en passantpar la photo, la radio, le cinéma(presse typographique à bras, télé-graphe Chappe 1794, rotative deMarioni, Satellite Telstar) ;

• la transformation de l’énergie (lamachine de Marly 1684, la machineà vapeur de Watt, la pile de Volta, ladynamo de Gramme, le moteur deDion, la maison solaire) ;

• la mécanique, c’est le mouvement.On la trouve partout, visible oucachée au cœur de toute machineautomate ou machine-outil (tour àbois à perche, tour à charioter deVaucanson, atelier de fabrication deroues de voitures, roulements àbilles, vérins hydrauliques, robots) ;

Vauban • la Lettre du génieLA FNG

10 000 m2

pour 2 000 inventions au cœur de Paris

Le groupe de l’UAGIF heureux, au terme de sa visite du Conservatoire national des arts et métiers de Paris.

Entrée du musée

©FN

G

© CNAM/Musée des arts et métiers

Page 71: Vauban la lettre du génie no 3

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nous ont quittés depuis la dernièreassemblée générale : GuillaumeMarquet, Pierre Leguen, Yves Tanguyet Pierre Perron.

Le rapport moral présenté par le prési-dent et le rapport financier présentépar le chef de bataillon Laine ont étéapprouvés à l’unanimité.

Le point marquant est le fait que lecolonel Eugène Limpalair quitte laprésidence de l’Amicale au terme de18 années de bons et loyaux services.Un brillant hommage lui a été rendu.Son dévouement sans compter, sonentière disponibilité, son ouverturevers les autres et sa ténacité lorsquenécessaire ainsi que son humilité ontbien été la marque de ses 18 annéesde présidence. Qu’il soit ici publique-ment remercié.

Le nouveau bureau a élu le colonelLouis Gravrand président qui conservel’équipe mise en place initialement :vice-président : sapeur Souhard - tré-sorier : chef de bataillon Laine - secré-taire : lieutenant-colonel Legendre -porte-drapeau : caporal-chef Crochet -équipe sociale : madame Aimard etmadame Tanguy.

Pour clôturer cette Assemblée géné-rale, la transmission des pouvoirs s’estmanifestée par celle du drapeau del’Amicale du colonel Limpalair aucolonel Gravrand.

De manière à terminer de façon fes-tive, un repas en commun a clôturécette belle manifestation à la piscinede Bréquigny.

Le président Louis GRAVRAND

L’Assemblée générale est l’un desdeux temps forts d’une amicale desapeurs avec la commémoration de laSainte-Barbe. En Ille-et-Vilaine, la tra-dition a été respectée puisque l’AGs’est tenue au printemps dernier àRennes, à la Maison du Combattantsous la présidence du président enexercice, le colonel Eugène Limpalair.

Au début de cette manifestation, la101e année de sa création et la 61e

depuis sa réactivation après l’occupa-tion, le président Eugène Limpalair aremercié tous ceux qui ont fait part deleurs regrets de ne pas pouvoir êtredes nôtres, notamment les générauxen activité Bezacier, Joly, Addé, Tesanet en 2e section Beaudrey, Duval,Mandra, Martin, Riquet et Waymel.Puis un moment de recueillement aété observé à l’intention de ceux qui

Vauban • la Lettre du génie LA FNG

L’Amicale des anciens du 2e régimentdu génie a tenu son assemblée générale, caserne Séré-de-Rivières,avenue de Blida à Metz, le 23 avril2006, en présence du général Pernel,adjoint au gouverneur militaire deMetz, du colonel Coural, comman-dant le régiment, de M. André Duc,président national honoraire de laFNG, de M. Raymond Dillenschnei-der, représentant la FLAG, du doyen J.-P. Martin âgé de 98 ans avec sonépouse, de son président M. FrançoisPernodet.

L’assistance des membres actifs etbienfaiteurs était nombreuse. Les tra-vaux statutaires, le rapport moral, lerapport d’activité, le rapport financier

ainsi que le quitus des réviseurs auxcomptes ont démontré la bonnemarche de l’amicale.

Le président, après une minute desilence pour les personnes décédéesqu’il a citées, aborde les questionsdiverses et rappelle surtout aux partici-pants notre présence active à de nom-breux projets : prises d’armes, notam-ment celle de la passation decommandement en juillet 2006, jour-nées « portes ouvertes » du régimentavec la tenue de notre stand, la jour-née de pèlerinage des Éparges enoctobre 2006 suivie du repas tradi-tionnel de rentrée, les manifestationsde Sainte-Barbe en décembre 2006 aurégiment et à Paris.

L’Amicale sera aussi début 2007, fortede ses liens avec la Fédération natio-nale des amicales de sapeurs (FNAS quiest devenue FNG), au Congrès nationalau camp de Valdahon (Doubs).

Un dernier mot pour souligner que2007 sera l’année de la commémora-tion du tricentenaire de la mort dumaréchal de Vauban, père du génie, etque notre amicale sera des plusactives aux différentes manifestationsqui seront organisées pour fêter cetévénement. En conclusion, le prési-dent François Pernodet remercie l’as-sistance et signale que tout se déroulebien au sein de l’amicale dont la forceet la cohésion résident de son devoirde mémoire.

Assemblées générales

Les sapeurs d’Ille-et-Vilaine à Rennes

L’Amicale des anciens du 2e RG

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Trois siècles après sa mort, l’héritage de Vauban marque le territoire en profondeur. La « ceinturede fer » semble embastionner pour l’éternité les avant-postes du « pré carré ». Non seulementomniprésent, voilà Vauban immortel. Infatigable travailleur, il tire des plans sous le feu des assiégés,les perfectionne dans la poussière des chantiers, la plume à la main toujours. Il s’entretient avecLouis XIV, implore Colbert, harcèle Louvois, tout doit plier au nom de la sûreté des frontières.Bâtisseur donc, autant que « preneur de murailles », mais encore administrateur ou réformateur,Vauban incarne cette certitude « moderne » que l’État peut se faire démiurge, modeler le territoire,façonner le paysage, et finalement transformer l’ordre social.

Ce portrait d’ingénieur au travail se fonde notamment sur l’insoupçonnable collection de plans etde dessins conservés au château de Vincennes. La fraîcheur des coloris, la précision du trait serventune incroyable intelligence du territoire ; Car si pour établir une citadelle, il faut en dresser les murs,il faut aussi l’approvisionner en eau et en vivres, la doter de magasins, d’ateliers, d’arsenaux, d’unhôpital, d’une église… Il faut encore lui ménager des accès à la fois faciles à ses usagers et funestesà ses assaillants… Tous ces efforts resteraient vains sans une parfaite connaissance du terrain.

Outre les ressorts d’un véritable génie et quelques fleurons de l’architecture du Grand Siècle, ceque ce livre donne à voir, c’est la France de Louis XIV à vol d’oiseau.

AuteursMartin Barros, chargé d’études au Service historique de la Défense, auteurs de nombreuses études

sur l’architecture militaire, a été rédacteur adjoint de la revue Fortifications et patrimoine.

Nicole Salat, responsable des archives techniques du SHD, a soutenu une thèse sur la défense des côtes et fait paraître un grand nombre d’instruments de recherche dans les fonds du génie militaire.

Thierry Sarmant, conservateur en chef du patrimoine, adjoint au directeur du Cabinet desmédailles de la BNF, a publié plusieurs ouvrages consacrés à l’État sous l’Ancien Régime.

VAUBAN

L’intelligence du territoire

Martin Barros, Nicole Salatet Thierry Sarmant

préface de Jean Nouvel

Ouvrage coédité avecle ministère de la Défense

format : 24 x 33 cm176 pages reliées dos carré sous jaquette170 illustrations couleur et noir et blancsortie en librairie : 17 novembre 2006

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D’abord, Papa, tu étais un homme bon et droit

Tu avais le sens aigude l’honnêteté et dudevoir.

Fonctionnaire scru-puleux et travailleur,passionné par sontravail, tu as œuvrépendant 47 ans, unrecord de fidélité, auservice des phares etbalises, fier de tatâche qui consistaità sauver des vies demarins.

Officier du génie,pendant la guerre, tu avais réussipendant la déroute, par desmanœuvres ingénieuses, à sauver toustes hommes de la captivité, renonçantà la facilité de la reddition, fidèle à ladevise de ta région que tu aimais citer« Franc-Comtois rends-toi, nenni mafoi ».

Tu as fait cela sans paillettes, avecl’humilité de celui qui considère quec’est simplement son devoir, samission.

Ensuite Papa, tu étais un mariet un père exceptionnel

Élevé à une époque où l’égalité dansles couples n’était encore qu’un rêve,tu as été pour maman un mariattentionné, respectueux, et généreux.Votre couple fut une réussite rare,basée sur la gentillesse et la confiancemutuelle. Inutile d’en dire plus, il suffitde relire les mots que tu as récemmentprononcés pour maman lors des nocesd’or.

Ta générosité était aussi sans limitepour tes fils ; Bruno, Rémi et moitémoignons que tu as été un père

exceptionnel.

Tu es toujours restétrès attentif à nosvies et toujours dis-ponible, mêmelorsque nous étionsdéjà adultes. Pré-occupé par nos sou-cis, tu ne t’es paslaissé isoler par tescontraintes d’audi-tion, t’informantsans cesse auprèsde maman de nosvies.

Tu savais nous donner courage, nousinciter à la fois à l’ardeur et à laprudence, récompenser nos efforts.Mais tu le faisais toujours de façonpositive. Quand nous traversions unéchec, tu nous consolais, nousredonnais confiance en nous ; sansnous critiquer. Tu avais au contrairetoujours un mot pour nous féliciter etnous dire que tu appréciais ce quenous faisions. Quel réconfort quandon te rendait visite, de savoir àl’avance que tu nous dirais des motsgentils et encourageants.

Papa, tu étais aussi indulgent ettolérant avec nous. Tu t’effaçais etacceptais de renoncer à ta tranquillitépour t’adapter à notre rythme :accueillir tous nos amis, nos projets de voyages, et dans les annéesrécentes, bien que tu n’aimais pas être seul, tu acceptais toujours delaisser maman venir s’occuper de nos enfants.

Pour tes fils, quel modèle et quel défique d’essayer de faire aussi bien avecnos propres enfants.

Bienvenue dans cette église Notre-Dame-des-Champs, paroisse de notrefamille, celle où papa avait seshabitudes, celle où sa propre mères’est mariée, il y a juste un siècle et oùbien d’autres événements familiauxont eu lieu depuis.

Merci pour votre présence, pour direau revoir à papa qui nous a quittés il ya quelques jours au terme d’une bellevie, bien remplie.

Papa,

Ces derniers mois, tu avais concentrétes forces pour participer aux nocesd’or fêtées début avril.

La semaine dernière encore, tu asvécu une journée inoubliable etjoyeuse, avec un dîner-croisière sur laSeine pour ton anniversaire (c’est decette soirée que date ta dernièrephoto, qui figure sur le programme decette cérémonie).

Et puis, tes dernières forces épuisées, tut’es endormi. La mission était remplie,tu es parti sur la pointe des pieds sansdéranger personne comme tu avaisvécu. Car tu ne voulais pas être unecharge ou une gêne pour les autres.

Lucie a dit hier, « finalement la seulechose moche qu’a faite grand-pèredans sa vie, c’est de mourir ».

Oui, mais, il faut partir un jour. Tu astenu bon, papa, pour choisir unmoment qui laissera à tes proches unsentiment d’accomplissement.

Papa avait beaucoup de qualités.Maman, Bruno, Rémi et moi vou-drions en souligner trois. Ceux qui ontconnu papa savent à quel point lesmots qui suivent sont vrais.

Vauban • la Lettre du génie LA FNG

OBSÈQUES DE MAURICE LAFFIN(13 avril 1910 - 20 avril 2006) Capitaine honoraire du génie

Nos peines

©M

.Laf

fin

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Après avoir utilisé au mieux son corpset son esprit, il faut, à la fin de sa vie,rendre son âme à Dieu dans lemeilleur état possible et pourvoir sedire « j’ai fait ce que j’ai pu ».

Papa, tu as fait ce que tu as pu.Souvent plus, Tu as fait beaucoup.

Merci pour ta générosité ta bien-veillance, ta gentillesse, ton indul-gence.

Au revoir Papa,

Repose en paix,

L’amour demeure.

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Vauban • la Lettre du génieLA FNG

Enfin Papa tu étais un croyant

Marcel Pagnol a écrit « Croire en Dieuest un don précieux qui ne m’a pas étéaccordé mais en aucun cas je nevoudrais en priver les autres ».

Dieu merci, ce don, Papa toi l’avaisreçu et tu l’as cultivé. Ta foi fut taprincipale ligne de conduite, la valeuressentielle tout au long de vie.

Ta foi, tu la partageais aussi. Tuémaillais tes lettres de citationspieuses pour nous inciter à médita-tion. Mais si tu souhaitais partager tafoi, tu le faisais avec tolérance. Ne

nous imposant rien. Quand nos viess’écartaient de l’Église, tu devais ensouffrir mais tu te contentais de prierpour nous continuant à nous encoura-ger sans contrainte dans le sens de lafoi.

Pour finir : papa gardait lui-mêmedans son portefeuille un petit cartonsur lequel il avait soigneusementinscrit les mots suivants : (et ce cartonn’est pas un parchemin retrouvé aufond d’un carton, il figurait en bonneplace à portée de main, à côté de sacarte d’identité.)

En venant au monde, Dieu nous adonné un corps un esprit et une âme,

Le colonel Rougeau, président de l’ANORSD-génie, nous informe du décès du colonel (er) Cyrille LEMAITRE danssa 87e année. Les obsèques religieuses, sans fleurs ni couronnes, ont eu lieu le 19 novembre 2006, en l’église Saint-Étienne de Rennes.

maréchal de Vauban, se retrouverontcelles et ceux qui veulent manifesterleur appartenance à la fédération etleur fierté d’être ou d’avoir été« sapeur ».

Le programme qui est proposé com-prend, outre l’assemblée générale sta-tutaire, des présentations militaires,des cérémonies patriotiques, des acti-vités de cohésion, une rencontre avecles élus, une visite de la ville deBesançon et tout particulièrement desa citadelle conçue par Vauban et

découverte de la Franche-Comté. Leprogramme détaillé ainsi que lesconditions tarifaires sont dès mainte-nant disponibles auprès des amicalesaffiliées (ou en cas de besoin auprèsde la fédération). Ne tardez pas à vousrenseigner, à vous décider et à ren-voyer le bulletin d’inscription (datelimite : 31 janvier 2007).

À bientôt… À Besançon !

Général (2S) JJ RIGOUXChargé de communication de la FNG

Née administrativement il y a seule-ment quelques mois, la Fédérationnationale du génie n’en est pas moinsl’héritière des fédérations qui, sousdifférentes appellations, regroupentdepuis 1947 ceux qui servent ou ontservi dans les unités du génie. Ellepourra donc en septembre prochainsouffler soixante bougies au cours du35e congrès national.

Pendant trois jours, à Besançon, dansle cadre des manifestations qui mar-queront le tricentenaire de la mort du

Congrès de la FNG

L’AIDESAG propose un voyage culturel de 6 jours de Trévise à Trieste du 6 au 11 septembre 2007art et histoire des villes de la frontière austro-italienne.

Prix du voyage : de 770 à 860 euros suivant le nombre de participants.Organisateur : colonel Jean Mègre – 5, rue Kennedy 31000 Toulouse – Tél. et Fax : 05 61 22 74 41Conférencier : M. JF Pernot, professeur au collège de France

Page 75: Vauban la lettre du génie no 3

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Vauban • la Lettre du génie NOUS AVONS LU POUR VOUS

Nourrir les Français ? La tâche est relativement facile depuis qu’a disparu lamalédiction millénaire qui rendait chacun inquiet de sa subsistance quotidienne,désormais remplacée par les angoisses de la « malbouffe » – obésité, allergies,diabètes, cancers, etc. Nourrir l’humanité ? Un défi bien plus complexe, face auscandale des 850 millions de personnes qui ne peuvent manger à leur faim. Etdemain, nourrir toute l’humanité, avec trois milliards de bouches de plus que lessix d’aujourd’hui ? Cela frise la mission impossible, alors que la planète vamanquer d’eau, de terre et d’énergie. Et qu’elle devra affronter les effets desinconséquences actuelles : réchauffement de la planète, pollution, érosion, pertede la biodiversité…Dans ce livre, Bruno Parmentier présente toutes les facettes de ce gigantesquedéfi, sans doute le plus important du XXIe siècle : l’agriculture, qui paraissait rin-garde et dépassée, va revenir au premier plan des préoccupations de chacun. Ens’appuyant sur une foule d’exemples concrets, il expose de façon pédagogique lesressorts des problèmes cruciaux les plus contemporains : OGM, commerce inter-national des produits alimentaires, rapports du monde agricole avec l’agro-indus-trie et la grande distribution, subventions agricoles, pénurie énergétique, pollu-tion des eaux, crises sanitaires, irruption de la Chine et du Brésil, commerceéquitable, etc.Un ouvrage aussi complet qu’accessible, qui passionnera agriculteurs et urbains,citoyens et décideurs, et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin àl’agriculture, ici et dans les pays qui connaissent encore la faim.

« Une analyse et une anticipation que devra consulter toute personne préoccupée par l’avenir du monde… Le livre le plus méthodique,le plus honnête, le plus alerte de « vulgarisation » de tous les livres consacrés au problème. »

Extrait de la préface d’Edgard Pisani

Ingénieur des mines et économiste, Bruno Parmentier, après une carrière dans la presse et l’édition, a rejoint en 2001 le milieu agricoleen prenant la direction d’une École d’ingénieur en agriculture.

À paraître le 10 janvier 2007 aux éditions La Découverte

Dobropolié, Macédoine, 1918… Shah-i-Khot, Afghanistan, 2002. Quoi de communentre ces deux batailles, la première opposant deux armées classiques sur le frontd’Orient et l’opération Anaconda, un siècle plus tard, contre les terroristes d’Al-Qaeda ?La montagne, milieu d’une rare complexité, impitoyable pour les néophytes et quisemble faire mentir les principes classiques de la guerre : il faut y penser autrement !Pour répondre à ce besoin, fondant leurs analyses sur l’histoire et la pensée mili-taires, les auteurs proposent des principes novateurs pour l’action de ceux quidevront combattre dans cet espace hostile.Guerre en montagne : renouveau tactique permet ainsi un regard original sur lesconflits contemporains en montagne, Cachemire, Caucase ou Afghanistan. Au-delà,il participe à la réflexion sur les opérations militaires dans les environnements lesplus difficiles, ces « zones contestées » où le « faible » choisira systématiquementd’affronter le « fort ».Les lieutenants-colonels Hervé de Courrèges, Pierre-Joseph Givre et Nicolas Le nensont saint-cyriens et brevetés du collège interarmées de Défense. Tous trois diplô-més de l’École militaire de haute montagne de Chamonix, ils ont successivementoccupé des fonctions opérationnelles dans les troupes de montagne puis de pros-pective au sein de l’état-major de l’armée de terre.

Préface du général d’armée Henri Bentégeat. Éditions Economica, 29 €

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Vauban • la Lettre du génieNOUS AVONS LU POUR VOUS

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Il est évident que cet ouvrage n’est pas le premier en ce qui concerne le maréchal Le Prestre de Vauban. L’auteur, enpubliant la bibliographie, fait appel à de grands noms d’écrivains spécialistes : Anne Blanchard (Vauban, Fayard, 1996),Robert Bornecque (La France de Vauban, Arthaud, 1984), François Dallemagne (Les casernes françaises, Picard, 1990),Charles Armand Klein (En Provence sur les pas de M. de Vauban, Mémoires du Sud 2001), Bernard Pujo (Vauban, AlbinMichel 1991) etc.Le général Yves Barde publie là son 5e ouvrage. Il met à notre portée son expérience et son métier. Ses ouvrages précédentsont traité de « Histoire de la fortification en France » (Que sais-je 1996), « La muraille de Normandie » (Citédis, 1999),« Châteaux et forteresses de France » (Citédis, 2000), « Glières 44 », (Historic-one, 2004).Cet ouvrage est préfacé par le marquis Hugues de Candolle, un descendant de Vauban par sa fille Charlotte qui épousa en1679, Jacques Louis de Mesgrigny, comte d’Aunay. Ce dernier fit l’acquisition du château de Marcilly en 1710, demeuredu propriétaire actuel, le marquis de Candolle. Cette imposante bâtisse, située autour de Lormes (Nièvre), domine l’Yonneentre Corbigny et Sardy-lès-Epiry (non loin de la « tour » Vauban à Epiry). Comme le souligne le marquis de Candolle danssa préface, il ne faut pas perdre de vue que Vauban a débuté à l’âge de 17 anset que, à 22 ans, il obtient son brevet d’ingénieur militaire.« Il commence alors sa brillante carrière militaire marquée par la constructionde 33 places fortes, l’aménagement de 300 autres, la participation à 53 sièges età plus de 140 actions militaires au cours desquelles il fut blessé huit fois dontune fois à la face, blessure que l’on distingue dans ses portraits. » … « Il étaittrès humain avec le souci constant d’épargner la vie de ses soldats, puisqu’ilaimait mieux dépenser la poudre que le sang. »L’ouvrage du général Barde est très facile à lire, car il est clair, bien composé,illustré de façon magistrale avec 60 photos couleur, une quarantaine de photosnoir et blanc, et une cinquantaine de plans en provenance du musée des Plans-reliefs à l’hôtel national des Invalides à Paris.Les chapitres déterminent bien la vie de Vauban, sans emphase, mais avec sesréalités : les années d’appren-tissage, l’ingénieur du roi, au service de Louis XIV,la construction des places fortes, (architecture, étapes de construction) puis lesprojets, plans, dessins, adjudication des travaux, conduite des chantiers,modèles de bâtiments, corps de garde, portes de ville, casernes, arsenaux,magasins à poudre, hôpital, puits, échauguettes, etc.Ensuite viennent les grandes inspections dans les places fortes du Nord et duNord-Est, les places de Lorraine et les places d’Alsace, suivies de voyages (n’a-t-il pas parcouru 180 600 kilomètres en litièreentre 1678 et 1698 comme l’a calculé Anne Blanchard dans son livre, Vauban ?) en Franche-Comté, dans les Alpes et leRoussillon, en Bretagne, dans l’ouest les Pyrénées-Atlantiques Cherbourg, Saint-Malo, Brest, Belle-Ile, etc.L’ouvrage se termine par une explication très claire de la « poliorcétique », l’art de prendre ou de défendre une place :conduite des sièges, préliminaires, lignes de retranchement, ouverture des tranchées d’attaque, la première parallèle, lapoursuite de l’attaque, le contact avec le chemin couvert, l’ouverture de la brèche, l’assaut puis la reddition.Ces textes sont très vivants et le descriptif des principaux sièges de Valenciennes, Montmédy, Lille, Maestricht, Besançon,Cambrai, Luxembourg, Phillippsbourg, Mons, Namur, Ath, Landau est accessible à tous. Cet ouvrage complet est exemptd’anecdotes. Il décrit parfaitement les manières du grand ingénieur « qui possède une personnalité complexe et situeparfaitement l’immense œuvre de Vauban ». (« Sans une grande ambition, il n’y a pas de grands projets »). C’est un livrestructuré, méthodique, facile à consulter. Nous vous le conseillons sans hésitation.

Vauban ingénieur et homme de guerre par le général Yves Barde

Éditions de l’Armançon, 24, rue de l’Hôtel-de-Ville 21390 Précy-sous-Thil

Imprimeur : Nouvelle imprimerie Laballery à 585900 Clamecy

Dépôt légal juillet 2006

195 pages - 27,50 euros

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UNE EXPOSITION DE FIGURINES A L’ESAGDans le cadre de la montée en puissance de la Cité du génie, celle-ci a pro-posé au public angevin, du 28 novembre au 17 décembre 2006, de décou-vrir le monde de la figurine historique au travers d’une exposition qui aregroupé dix-sept collectionneurs de l’Anjou et près d’un millier de figu-rines. L’ESAG a également profité de l’occasion pour présenter les figurineset quelques pièces des collections du Musée. Le propos était de montrer aupublic la diversité des figurines tant dans leur conception – de la figurinejouet, nos soldats de plomb d’antan, à la figurine d’art, pièces uniques, véri-tables œuvres de sculpture et de peinture – que dans la multiplicité de leurtaille. C’est ainsi qu’une légion romaine en marche à la taille de 6 mm riva-lisait avec des figurines de la Seconde Guerre mondiale de 25 cm.Tous les matériaux de fabrication, ou presque, étaient représentés : bois,carton, acétate de cellulose, plomb, étain, plastiques divers et d’autresmatériaux qui permettent aux artisans de concevoir, sculpter, mouler etpeindre des figurines pour le plus grand bonheur des collectionneurs. Undes exposants a montré que les techniques actuelles pouvaient égalementservir les figurines puisqu’il conçoit et colorie ses figurines par ordinateuravant de les coller sur du carton et de les découper. Les créateurs des soldatsde carte de Strasbourg du XIXe siècle auraient été bien étonnés de découvrir un tel successeur !Un week-end de bourse a permis à quelques participants d’échanger non seulement des figurines, mais plus encore defouiller dans les cartons offerts à la convoitise de chacun pour y trouver la pièce détachée qui permettra de transformer unfier sapeur de la garde en un élégant dandy des années romantiques. Lors de cette bourse, deux amateurs angevins ont effectué devant un public admiratif des démonstrations de peinture detrès haut niveau. Une association des Deux-Sèvres s’était également déplacée pour présenter un ensemble de figurines 12 pouces (25 cm) entièrement habillées ainsi que, à la même échelle, un char Stuart M3 avec son équipage.Le 6 décembre, dans l’amphithéâtre Adeline, Alain Fougeray, responsable du Centre de documentation et de recherches del’ESAG, et principal artisan de cette exposition, a présenté une conférence sur la figurine accompagnée de la présentationde 200 diapositives.Le succès public de cette opération, bien relayée par la presse locale, peut laisser à penser qu’il sera peut-être bond’envisager une réédition dans les années à venir.

LES FRAGMENTS D’ANTONINFilm de GABRIEL LE BOMIN

Avec Grégori Derangère, Anouk Grinberg, Aurélien Recoing, Niels Arestrup, Yann Collette, Pascal Demolon, Jean-Baptiste Iera

Durée : 1 h 30

SORTIE LE 8 NOVEMBRE 2006

Cinq prénoms inlassablement répétés. Cinq gestes obses-sionnels. Cinq moments de guerre.Antonin est revenu des combats sans blessure apparente.La sienne est intime, intérieure, enfouie. Nous sommes en1919 et le professeur Labrousse, pionnier dans le traitementdes chocs traumatiques de guerre, se passionne pour son cas.Sa méthode, nouvelle et controversée, doit lui faire revivre lesmoments les plus intenses de sa guerre afin de l’en libérer.Les fragments d’Antonin est le premier long-métrage de

Gabriel le Bomin qui, afin de le réaliser, a longtemps plongé dans le monde de la guerre et des traumatisés. Après avoireffectué son service militaire au cinéma des armées, il a ensuite réalisé plusieurs documentaires dont un pour le comptedu Musée de la médecine sur les traumatisés de guerre depuis la guerre 14-18 jusqu’à la guerre du Golfe.En évitant les clichés, il offre ainsi un point de vue décalé par rapport aux codes du film de guerre, en privilégiant lesblessures enfouies de l’âme.

Vauban • la Lettre du génie

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Le capitaine du génie (futur général) Lejeuneà la bataille de Marengo.

Figurine plomb. Création originale Eric Lesellier (Namur).

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Vauban • la Lettre du géniePORTRAIT

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BIOGRAPHIE Émile François MARCILLENé à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 15 janvier 1839.Décédé à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 30 mai 1921.

ÉTATS DE SERVICE

1857 (novembre) Élève à l'École polytechnique en novembre 1857.

1859 (1er octobre) Sous-lieutenant à l'École d'application de l'artillerie et dugénie à Metz en octobre 1859.

1861 (1er octobre) Lieutenant. Affecté au 3e régiment du génie. À partir defévrier 1863, il sert à la division du génie de la Garde àVersailles.

1864 (décembre) Capitaine. Aux îles d'Hyères en février 1865. En février1867, il embarque pour l'Algérie où il participe àl'organisation du territoire dans les régions de Tlemcen etd'Oran. De retour en mars 1870, il est affecté à Lille.

1870 (août) Il prend part au conflit contre l'Allemagne. Au sein du 13e corps d'armée, il travaille à la défense de Paris enparticulier à la redoute de Charlebourg dans la plaine deGennevilliers. En déplacement sur Mézières et Laon, ilparticipe à la destruction de 6 ponts sur la Seine. Avecl'armée de la Loire, il combat pour la défense des villagesde Chevilly et de Chambon. Il se fait remarquer auxbatailles de Chilleurs, d'Orléans et à la reprise de Vierzon.Engagé à nouveau avec l'armée de l'Est, il rétablit le pontde Clerval sur le Doubs (route de Pont-de-Roide àPorrentruy) et c'est là sans doute - constatant la lenteur desréparations - que naît son idée de pont démontable.

1871 (mars) Rentre en France et reprend une activité de temps de paixà Lille : il devient aide de camp du général commandantle génie du 1er corps d'armée (juin 1875).

1879 (avril) Chef de bataillon. Il commande le bataillon, rattaché au 1er génie, et formé avec chacune des compagniesd’ouvriers de chemins de fer existant dans les quatrerégiments du génie. Pendant toute cette période à l'état-major, il rédige de nombreux articles sur des pontsdémontables afin d'accélérer les reconstructions.

1879 (mai) Affecté au 1er régiment du génie à Versailles commeadjoint au commandant de l'École régimentaire pourl'instruction voie ferrée.

1881 (16 août) En Algérie, dans le sud Oranais où il dirige les travaux decréation de la ligne Sâda-Méchéria avec 2 compagnies dubataillon d'ouvriers militaires de chemin de fer et participeà la répression de mouvements insurrectionnels.

1882 (mars) Retour en France. Chef du génie des parcs des chemins defer. La construction officielle de 1800 mètres de pontsmétalliques démontables de son invention est réalisée parles établissements Schneider au Petit Creusot ; le systèmeadopté comprend des tronçons interchangeablesfacilement transportables par chemin de fer. Chef du génieà Marseille (juillet 1885).

ÉMILE FRANÇOIS MARCILLE

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Vauban • la Lettre du génie PORTRAIT

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ICONOGRAPHIE

Portrait photographique accompagnantl’article de Pierre Fournier (voir infra).

PUBLICATIONS

« Note sur le rétablissement du pont deClerval », Mémorial de l’officier duGénie, n° 24, 1875, pp.

Étude sur l'emploi des chemins de feravant et pendant la guerre, entretien faità la réunion des officiers, le 23décembre 1873. Paris, C. Tanera, 1874,in-8°, 95 p.

1885 (octobre) Lieutenant-colonel. Directeur du génie à Brest en juin1888. En août 1889, il prend le commandement du 5e régiment du génie qui vient d'être créé (11 juillet 1889).

1889 (octobre) Colonel.

1894 (février) Général de brigade. Commandant du génie de la XVe région militaire. En juillet 1896, il est désigné commedirecteur du génie à Paris et membre du comité consultatifdes poudres et salpêtres. En avril 1898, il est inspecteurtechnique du génie pour le 2e arrondissement puis, enfévrier 1899, pour le 1er arrondissement ainsi que membredu comité de fortifications.

1899 (octobre) Général de division. Commandant supérieur de la défensedes places du groupe de Verdun et commandant desubdivision.

1900 (mars) Inspecteur général pour le 7e arrondissement du génie.

1901 (octobre) Il cesse toute activité militaire.

Pendant la guerre de 1914-1918, il ne peut participer à ce conflit car il est tropâgé mais son matériel sera présent ; en effet, plus de 1500 mètres de pontsMarcille de différents types seront lancés au cours des opérations. Soninvention avait permis de doter l'armée française d'un moyen defranchissement moderne.

DISTINCTIONS HONORIFIQUES

• Chevalier de la Légion d'honneur en octobre 1870 ; officier en juillet 1882 ;commandeur en octobre 1900.

• En 1876, il reçoit une médaille d'or ministérielle (d’une valeur de 1500 F)et le premier prix d'encouragement du Comité des fortifications pour sonétude sur la « création d'un matériel de réparations de ponts de chemin defer ».

BIBLIOGRAPHIE

« Notice nécrologique du général Marcille », Revue du Génie militaire, 1921,tome II, pages 186-190.

NOTES DIVERSES

Au cours de la guerre 1914-1918 et dans la période qui suivit immédiatementl’armistice, le 5e régiment du génie a lancé :• 451 m de pont Marcille, type I ;• 228 m de pont Marcille, type III à voie supérieure et 63 m de pont type III

à voie inférieure ;• 518 m de pont Marcille type IV à voie supérieure et 186 m de pont type IV

à voie inférieure.

Quelques-uns de ces ponts franchissaient des brèches importantes tels celui deVilleneuve-lez-Soissons, de 75 m lancé sous le feu ennemi lors de l’offensivede 1917. On peut encore mentionner les ponts de Trilport (50 m), Fargniers (28 m), Etreux (27 m), Vecquemont (29 m), La Motte-Brebière (31 m) etGermaine (35 m).

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Parfois détruire Souvent construire

Toujours servir