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S222 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264 est compris entre 20 jours et 14 ans (moyenne de 28 mois) ; 94 cas étaient âgés de moins de cinq ans au moment du diagnostic (78 %). La notion de vaccina- tion complète à la naissance est retrouvée chez 60 enfants. La transmission est essentiellement verticale, à noter cinq cas post-transfusionnels et deux cas noso- comiaux. L’allaitement maternel est retrouvé chez 63 enfants. Soixante-quatre enfants sont dépistés dans le cadre du dépistage familial, 38 cas en fin de gros- sesse, 18 cas sont orientés vers des structures hospitalières et des pouponnières. La symptomatologie clinique est faite d’adénopathies (68 cas) ; de retard staturo- pondéral (38 cas) ; d’amaigrissement (63 cas) ; de diarrhées chroniques à type de candidoses (55 cas) ; de pneumopathies (46 cas), d’otites purulentes (34 cas), de parotidites chroniques (19 cas), d’hépatosplénomégalie (22 cas) ; de molluscum contagiosum (25 cas), de tuberculose (21 cas) ; de manifestations neurologiques (huit cas) ; de fièvre inexpliquée (25 cas) et d’un cas de condylome. A noter que 66 enfants étaient symptomatiques à l’admission, 63 enfants sont sous traitement antirétroviral, et nous déplorons 30 décès. Conclusion.– Le polymorphisme clinique et la faible prévalence de l’infection à VIH en Algérie (< 1) font en sorte que nos pédiatres ne pensent pas suffisamment à cette infection et encore moins au dépistage. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.058 B2-5 Mise en oeuvre des programmes et des services de dépistage communautaire en Europe D. Rojas Castro a,b , G. Quatremère a , J.-M. Le Gall a , C. Agusti Benito c , L. Fernandez Lopez c , J. Casabona Barberà c a Mission Innovation recherche expérimentation, Aides, Pantin, France b EA4163 groupe de recherche en psychologie sociale, université Lumière Lyon II, Lyon, France c Centre d’Estudis Epidemiològics sobre les ITS i Sida de Catalunya, Badalona, Espagne Introduction.– Le projet « HIV COmmunity-BAsed TESTing », porté par le CEEISCAT (Catalogne) et financé par la commission européenne (2010–2013), répond au Plan 2009-Action communautaire dans le champ de la santé publique en Europe. Ce projet, créant un réseau européen de Centres de dépistage commu- nautaire (CDC), vise à promouvoir le dépistage précoce du VIH chez des populations difficiles à atteindre. AIDES, partenaire de ce projet, a comparé le fonctionnement des CDC en Europe. Méthode.– Une étude qualitative a été réalisée (2011–2012) pour décrire le fonctionnement des CDC dans huit pays européens (Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Pologne, République Tchèque, Slovénie) et identifier les pratiques communes et distinctes, les freins rencontrés et les leviers mis en place dans les CDC afin de créer un guide de bonnes pratiques pour les CDC européens. Un entretien avec un coordinateur de CDC et un focus group de trois à cinq usagers ont été réalisés dans chaque pays participant, à l’aide d’une grille d’entretien commune en anglais. Tous les matériaux ont été enregistrés et retranscrits pour l’analyse. Résultats.– Le CDC est défini par les coordinateurs et les usagers, d’abord comme un lieu privilégié pour la population cible et parfois un lieu hors des institutions médicales. Le personnel (médical ou communautaire) doit être proche des communautés ciblées et avoir des relations non jugeantes avec elles. Des différences remarquables sont constatées entre les pays : l’engagement des communautés dans les CDC, les réglementations par rapport à l’implémentation et au fonctionnement des CDC (en fonction d’une organisation centralisée ou régional de la santé), les modes d’organisation (personnel, horaires, lieux). Conclusion.– Le fonctionnement des CDC dépend des institutions et des poli- tiques qui différent beaucoup d’un État à l’autre. Des pratiques communes et efficaces ont émergé, permettant de créer un guide pour implémenter et améliorer le fonctionnement des CDC en Europe. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.059 B2-6 Enseignements autour d’un dépistage systématique de la tuberculose en population en Seine-Saint-Denis M. Vincenti a , C. Douay a , F. Mangin b , C. Mannoni a , C. Debeugny a a Conseil général de Seine-Saint-Denis, Bobigny, France b Centre de lutte anti-tuberculeuse de Seine-Saint-Denis (Clat 93), Bobigny, France Introduction.– L’observation à l’échelle d’un quartier d’un nombre de cas de tuberculose pédiatrique supérieur au nombre de cas attendu à la suite d’une phase de dépistage habituel “autour d’un cas” a amené le Centre de lutte anti- tuberculeuse de Seine-Saint-Denis (Clat 93) à s’interroger sur les stratégies de dépistage à mettre en œuvre afin d’interrompre au plus vite la ou les chaînes de contamination. Méthode.– Les dépistages ont d’abord été élargis sur des critères de proximité spatiale et sociale, puis une phase de dépistage systématique pour toute la popula- tion a été organisée dans un lieu de vie reconnu du quartier, en s’appuyant sur les acteurs sociaux et les associations locales, et un suivi de l’action et des résultats utilisant des outils d’analyse épidémiologique, géographique, chronologique et “généalogique”. Résultats.– L’étude géographique a montré la concentration de la majorité des cas de tuberculose et d’infections tuberculeuses latentes (ITL) sur quelques adresses. Parmi les cas isolés ou regroupés non rattachés à un cas index, des enquêtes approfondies menées avec les acteurs et les médiateurs locaux ont permis d’établir des liens avec des cas adultes et notamment des modes de garde à domicile non déclarés. Les représentations en arborescence des regroupements de cas familiaux puis extrafamiliaux ont permis d’expliquer la diffusion de la maladie dans le temps et l’espace pour la plupart des cas observés. Discussion et conclusion.– Le nombre d’ITL pédiatriques interroge sur les dif- ficultés à identifier les chaînes de transmission. L’organisation d’un dépistage systématique ne s’est pas avérée efficace. L’étude géographique et généalo- gique, complétée par une meilleure connaissance des relations familiales et sociales dans le quartier, a permis de relier des cas qui semblaient isolés. Le système d’alerte et de signalement de la tuberculose devrait être renforcé par des outils d’analyse approfondie avec la cartographie, permettant de déclencher des dépistages mieux ciblés en s’appuyant sur les réseaux sociaux des territoires concernés. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.060 B2-7 Vécu social des professionnelles du sexe infectées par le VIH et suivies à la Clinique Confiance, Abidjan, Côte d’Ivoire H.-A. Yao Gnissan a,b,c,d , O. Angbo-Effi a,b,c,d,e,f , D. Kouassi a,c,d , S. Soumahoro c,e , H. Attoh-Touré b,f , B. Diaby b,f a Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoire b Institut national d’hygiène publique, Abidjan, Côte d’Ivoire c UFR sciences médicales, Bouaké, Côte d’Ivoire d Département de santé publique, centre hospitalier universitaire, Bouaké, Côte d’Ivoire e Centre hospitalier universitaire, Bouaké, Côte d’Ivoire f Université Gamal Abdel Nasser, Conakry, Guinée Introduction.– La Côte d’Ivoire est le pays le plus touché par l’épidémie du VIH/sida en Afrique Occidentale. Chez les professionnelles du sexe (PS), on note une prévalence 4 fois plus élevée que celle de la population générale. La marginalisation et la stigmatisation rendent difficile le suivi des PS séropositives. Notre étude vise à décrire le vécu social des PS séropositives suivies à la Clinique de Confiance d’Abidjan (CCA). Méthode.– Nous avons mené une étude transversale à visée descriptive auprès de 100 professionnelles du sexe séropositives (PSS) suivies à la CCA. Résultats.– L’âge moyen des PSS enquêtées était de 34,08 ans. Près de la moitié des PSS (44 %) avait entre une et cinq années d’expérience professionnelle dans

Vécu social des professionnelles du sexe infectées par le VIH et suivies à la Clinique Confiance, Abidjan, Côte d’Ivoire

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Page 1: Vécu social des professionnelles du sexe infectées par le VIH et suivies à la Clinique Confiance, Abidjan, Côte d’Ivoire

S222 Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264

est compris entre 20 jours et 14 ans (moyenne de 28 mois) ; 94 cas étaient âgésde moins de cinq ans au moment du diagnostic (78 %). La notion de vaccina-tion complète à la naissance est retrouvée chez 60 enfants. La transmission estessentiellement verticale, à noter cinq cas post-transfusionnels et deux cas noso-comiaux. L’allaitement maternel est retrouvé chez 63 enfants. Soixante-quatreenfants sont dépistés dans le cadre du dépistage familial, 38 cas en fin de gros-sesse, 18 cas sont orientés vers des structures hospitalières et des pouponnières.La symptomatologie clinique est faite d’adénopathies (68 cas) ; de retard staturo-pondéral (38 cas) ; d’amaigrissement (63 cas) ; de diarrhées chroniques à type decandidoses (55 cas) ; de pneumopathies (46 cas), d’otites purulentes (34 cas), deparotidites chroniques (19 cas), d’hépatosplénomégalie (22 cas) ; de molluscumcontagiosum (25 cas), de tuberculose (21 cas) ; de manifestations neurologiques(huit cas) ; de fièvre inexpliquée (25 cas) et d’un cas de condylome. A noter que66 enfants étaient symptomatiques à l’admission, 63 enfants sont sous traitementantirétroviral, et nous déplorons 30 décès.Conclusion.– Le polymorphisme clinique et la faible prévalence de l’infection àVIH en Algérie (< 1) font en sorte que nos pédiatres ne pensent pas suffisammentà cette infection et encore moins au dépistage.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.058

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Mise en oeuvre des programmes et desservices de dépistage communautaire enEuropeD. Rojas Castro a,b, G. Quatremère a, J.-M. Le Gall a,C. Agusti Benito c, L. Fernandez Lopez c,J. Casabona Barberà c

a Mission Innovation recherche expérimentation, Aides, Pantin, Franceb EA4163 groupe de recherche en psychologie sociale, université LumièreLyon II, Lyon, Francec Centre d’Estudis Epidemiològics sobre les ITS i Sida de Catalunya,Badalona, Espagne

Introduction.– Le projet « HIV COmmunity-BAsed TESTing », porté par leCEEISCAT (Catalogne) et financé par la commission européenne (2010–2013),répond au Plan 2009-Action communautaire dans le champ de la santé publiqueen Europe. Ce projet, créant un réseau européen de Centres de dépistage commu-nautaire (CDC), vise à promouvoir le dépistage précoce du VIH chez despopulations difficiles à atteindre. AIDES, partenaire de ce projet, a comparéle fonctionnement des CDC en Europe.Méthode.– Une étude qualitative a été réalisée (2011–2012) pour décrire lefonctionnement des CDC dans huit pays européens (Allemagne, Danemark,Espagne, France, Italie, Pologne, République Tchèque, Slovénie) et identifierles pratiques communes et distinctes, les freins rencontrés et les leviers mis enplace dans les CDC afin de créer un guide de bonnes pratiques pour les CDCeuropéens. Un entretien avec un coordinateur de CDC et un focus group detrois à cinq usagers ont été réalisés dans chaque pays participant, à l’aide d’unegrille d’entretien commune en anglais. Tous les matériaux ont été enregistrés etretranscrits pour l’analyse.Résultats.– Le CDC est défini par les coordinateurs et les usagers, d’abordcomme un lieu privilégié pour la population cible et parfois un lieu hors desinstitutions médicales. Le personnel (médical ou communautaire) doit êtreproche des communautés ciblées et avoir des relations non jugeantes avec elles.Des différences remarquables sont constatées entre les pays : l’engagement descommunautés dans les CDC, les réglementations par rapport à l’implémentationet au fonctionnement des CDC (en fonction d’une organisation centralisée ourégional de la santé), les modes d’organisation (personnel, horaires, lieux).Conclusion.– Le fonctionnement des CDC dépend des institutions et des poli-tiques qui différent beaucoup d’un État à l’autre. Des pratiques communes etefficaces ont émergé, permettant de créer un guide pour implémenter et améliorerle fonctionnement des CDC en Europe.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.059

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Enseignements autour d’un dépistagesystématique de la tuberculose en populationen Seine-Saint-DenisM. Vincenti a, C. Douay a, F. Mangin b, C. Mannoni a,C. Debeugny a

a Conseil général de Seine-Saint-Denis, Bobigny, Franceb Centre de lutte anti-tuberculeuse de Seine-Saint-Denis (Clat 93), Bobigny,France

Introduction.– L’observation à l’échelle d’un quartier d’un nombre de cas detuberculose pédiatrique supérieur au nombre de cas attendu à la suite d’unephase de dépistage habituel “autour d’un cas” a amené le Centre de lutte anti-tuberculeuse de Seine-Saint-Denis (Clat 93) à s’interroger sur les stratégies dedépistage à mettre en œuvre afin d’interrompre au plus vite la ou les chaînes decontamination.Méthode.– Les dépistages ont d’abord été élargis sur des critères de proximitéspatiale et sociale, puis une phase de dépistage systématique pour toute la popula-tion a été organisée dans un lieu de vie reconnu du quartier, en s’appuyant sur lesacteurs sociaux et les associations locales, et un suivi de l’action et des résultatsutilisant des outils d’analyse épidémiologique, géographique, chronologique et“généalogique”.Résultats.– L’étude géographique a montré la concentration de la majorité descas de tuberculose et d’infections tuberculeuses latentes (ITL) sur quelquesadresses. Parmi les cas isolés ou regroupés non rattachés à un cas index, desenquêtes approfondies menées avec les acteurs et les médiateurs locaux ontpermis d’établir des liens avec des cas adultes et notamment des modes de gardeà domicile non déclarés. Les représentations en arborescence des regroupementsde cas familiaux puis extrafamiliaux ont permis d’expliquer la diffusion de lamaladie dans le temps et l’espace pour la plupart des cas observés.Discussion et conclusion.– Le nombre d’ITL pédiatriques interroge sur les dif-ficultés à identifier les chaînes de transmission. L’organisation d’un dépistagesystématique ne s’est pas avérée efficace. L’étude géographique et généalo-gique, complétée par une meilleure connaissance des relations familiales etsociales dans le quartier, a permis de relier des cas qui semblaient isolés. Lesystème d’alerte et de signalement de la tuberculose devrait être renforcé pardes outils d’analyse approfondie avec la cartographie, permettant de déclencherdes dépistages mieux ciblés en s’appuyant sur les réseaux sociaux des territoiresconcernés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.060

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Vécu social des professionnelles du sexeinfectées par le VIH et suivies à la CliniqueConfiance, Abidjan, Côte d’IvoireH.-A. Yao Gnissan a,b,c,d, O. Angbo-Effi a,b,c,d,e,f,D. Kouassi a,c,d, S. Soumahoro c,e, H. Attoh-Touré b,f,B. Diaby b,f

a Université Alassane Ouattara, Bouaké, Côte d’Ivoireb Institut national d’hygiène publique, Abidjan, Côte d’Ivoirec UFR sciences médicales, Bouaké, Côte d’Ivoired Département de santé publique, centre hospitalier universitaire, Bouaké,Côte d’Ivoiree Centre hospitalier universitaire, Bouaké, Côte d’Ivoiref Université Gamal Abdel Nasser, Conakry, Guinée

Introduction.– La Côte d’Ivoire est le pays le plus touché par l’épidémie duVIH/sida en Afrique Occidentale. Chez les professionnelles du sexe (PS), onnote une prévalence 4 fois plus élevée que celle de la population générale. Lamarginalisation et la stigmatisation rendent difficile le suivi des PS séropositives.Notre étude vise à décrire le vécu social des PS séropositives suivies à la Cliniquede Confiance d’Abidjan (CCA).Méthode.– Nous avons mené une étude transversale à visée descriptive auprèsde 100 professionnelles du sexe séropositives (PSS) suivies à la CCA.Résultats.– L’âge moyen des PSS enquêtées était de 34,08 ans. Près de la moitiédes PSS (44 %) avait entre une et cinq années d’expérience professionnelle dans

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Congrès International ADELF-SFSP / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 61S (2013) S206–S264 S223

la prostitution. Elles étaient ivoiriennes (67,7 %) et célibataires (89 %). Parmielles, 66 % avaient au moins un enfant et 76,3 % avaient fait leur test de dépistagede facon volontaire à la Clinique Confiance (94 %). Seules 31 % d’entre ellesavaient informé un tiers de leur statut sérologique et dans 71 % des cas des moisplus tard ; 85 % n’avaient pas informé leurs partenaires sexuels de leur statutsérologique mais 96 % des PSS utilisaient des préservatifs. Celles qui avaientdes enfants ne les avaient pas informés (68,18 %) de leur statut sérologiquenéanmoins elles ne se sentaient pas différentes des autres (94 %) ; 87 % des PSSexercaient toujours la prostitution et celles qui avaient abandonné la prostitu-tion exercaient maintenant un commerce (69,20 %) ; 36,8 % recevaient de l’aidefinancière de Espace Confiance. D’autres recevaient de la part de l’entouragede l’aide (74 %) qui était d’ordre financier (58,10 %) et moral (35,10 %). Ellestrouvaient l’appui financier acceptable (66 %).Conclusion.– La prostitution couplée à la séropositivité au VIH constitue une« double plaie » pour les PSS. Leur sensibilisation et leur prise en charge effi-ciente devraient réduire la transmission du VIH.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.061

Session B3 – Prévention et personnes placées sous main dejustice

B3-1

État des lieux des actions de prévention enmilieu pénitentiaire – enquête 2010K. Chemlal , M.-C. Paty , P. DeutschInstitut national de prévention et d’éducation pour la santé, Saint-Denis,France

Introduction.– Dans le cadre du plan d’actions stratégiques 2010/2014 des per-sonnes placées sous main de justice, l’INPES a réalisé en 2010, à l’aide d’ungroupe de travail, un état des lieux sur les conditions de réalisations des actionsde prévention et d’éducation à la santé (EPS) en milieu pénitentiaire.Méthodes.– Un questionnaire a été adressé à l’ensemble des unités sanitaires(US ex UCSA). Ce questionnaire portait entre autres sur l’organisation de lamise en place des actions de prévention, sur leur nombre, leur typologie, lesfreins et les leviers identifiés.Résultats.– Le taux de participation était de 63 %. Des actions d’EPS étaientréalisées dans 85 % des établissements répondants. Il existait un comité de pilo-tage dans moins de la moitié des établissements. Un programme d’EPS a étéélaboré dans 68 % des établissements répondants. Les actions étaient réaliséespar les US seules ou associées à d’autres partenaires dans 90 % des cas. Lesagences régionales de santé financaient ou participaient au financement de 40 %des actions et les établissements de santé à hauteur de 36 %. Parmi les difficultésrelevées, le manque de temps soignant est souligné par 51 % des répondantset les difficultés de financement dans 42 %. La qualité de la coopération avecl’administration pénitentiaire est un facteur facilitant pour près de 40 % desrépondants. La sollicitation des personnes détenues dans la définition des actionsreste faible.Conclusions.– Le taux de réponse à l’enquête est bon et témoigne del’investissement des équipes sur cette question en dépit des difficultés rencon-trées dans la réalisation des actions d’EPS qui apparaissent encore hétérogènes.Les recommandations issues de l’enquête ont été diffusées au niveau natio-nal, régional et local et ont pour objectif d’améliorer la structuration desprogrammes d’EPS en milieu pénitentiaire. La production prochaine d’un réfé-rentiel d’intervention pourrait être un outil structurant supplémentaire pour tousles intervenants dans ce champ.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.062

B3-2

Y a-t-il une surmortalité à la sortie deprison ? Analyse de la survie à cinq ansd’une cohorte de sortants de prison

A. Désesquelles a, A. Kensey b

a Institut national d’études démographiques (Ined), Paris, Franceb Direction de l’administration pénitentiaire, Paris, France

Contexte et objectif.– En France, la mortalité des personnes détenues à leursortie de prison a été très peu étudiée. Une fois contrôlé l’effet de la structurepar âge et par sexe très particulière de cette sous-population, on s’attend à unesurmortalité significative par rapport à la population générale. De nombreusesétudes ont en effet montré qu’en moyenne, l’état de santé des personnes détenuesest médiocre. La sortie de prison est en outre une période à risque : réexpositionà divers risques dont celui lié à la consommation de stupéfiants, interruptionpotentielle de traitements, difficultés de réinsertion, etc.Données et méthodes.– La communication proposée s’appuiera surl’exploitation d’une base de données constituée par le Ministère de la Justiceà partir des fiches pénales et d’extraits du casier judiciaire d’une cohorte desortants. Le décès des personnes nées en France ayant un casier judiciaire estreporté au casier. L’échantillon comprend 8419 personnes détenues sorties entrele 1er juin et le 31 décembre 2002. La survie dans les cinq ans suivant la sortiesera comparée à celle observée en population générale, à structures par âge etsexe comparables. Des modèles de régression logistique seront également misen œuvre pour étudier l’effet des caractéristiques à la sortie (caractéristiquessociodémographiques et parcours pénal) sur le risque de décéder.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.063

B3-3

Réduire les incarcérations de personnesatteintes de troubles psychiatriques sévèreset en grande précarité, Marseille, FranceC.-O. Doron , A. Kartner , J.-F. Corty , V. GirardMédecins du Monde, Paris, France

Les nombreuses personnes malades incarcérées, les effets délétères del’incarcération sur la santé, couplés à une difficulté à soigner les personnes enprison, constituent depuis quelques années un problème à la fois éthique et desanté publique non négligeable. En particulier, la question de l’incarcération etdu maintien en prison de personnes atteintes de troubles psychiatriques sévèresa fait l’objet de critiques et de condamnations multiples.Dans les pays anglo-saxons, ce problème a suscité depuis le début des années1990 le développement d’un très grand nombre d’initiatives, visant à réduirece type d’incarcérations et à mettre en place des mesures alternatives évaluées,témoignant d’un meilleur ratio coût/efficacité, d’une meilleure prise en chargedes pathologies et d’une meilleure intégration sociale.La plupart de ces initiatives prennent en considération le croisement significa-tif existant entre troubles psychiatriques sévères/sans-abrisme et incarcération,et développent, en conséquence, des prises en charge multidisciplinaires aveclogement, accompagnement social et prise en charge médicale.Dans le contexte francais, nous proposons d’organiser notre intervention autourde trois moments :– l’état des données concernant le croisement troubles psychiatriquessévères/prison et grande précarité, notamment en France ;– une présentation des diverses initiatives développées, sous le titre de « jaildiversion », pour répondre aux questions sanitaires et sociales posées par cecroisement ;– la description d’un dispositif expérimental visant à réduire l’incarcération depersonnes souffrant de troubles psychiatriques sévères et en grande précarité,que Médecins du Monde envisage de développer à Marseille.Nous insisterons en particulier sur la nécessité d’intervenir, en amont de laprison, dans la phase correctionnelle et en particulier lors des procédures decomparutions immédiates, phase mal appréhendée. C’est en effet via cette ported’entrée que les troubles psychiatriques sévères en prison se multiplient, et c’estpourtant une phase généralement mal étudiée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.07.064