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4 STYLISTIQUE COMPARÉE GLOSSAIRE DES TERMES TECHNIQUES EMPLOYÉS DANS L'OUVRAGE N.B. - Chaque terme est suÏ1JÎd'une courte définition, parfois d'un exemple. On trouvera sous la rubrique OPPOSITIONS D.ES TERJ\1ES la liste des notions techniques comportant un contraire. Chaque fois qa'une définition fait appel à un terme technique qui fiKure dans ce glossaire, ce dernier est présenté en itatiqnes. ACTUEL Se dit d'un concept qui cesse d'être une catégorie de choses ou de procès pour devenir une entité individuelle qui. s:insère ~ans la réalité. Le concept "maison", article du dictionnaire, est Virtuel ; il le reste dans le syntagme "gens de maison". L'expression "une maison", malgré son indétermination, est actuelle. S'oppose à virtuel. ACTUALISATEUR Signe, généralement de nature grammaticale, qui permet d'actua- liser un virtuel, La situation peut jouer à elle seule le rôle d'actua- lisateur: ex. "Maison à vendre", c'est-à-dire: "la maison que voici est à vendre". ACTUALISATION Mécanisme qui consiste à transtormer un virtuel cn actuel. ADAPTATI N tll tIc, 1'11/ STYLISTIQUE COMPARÉE 5 x.: dans un pays où le figuier est considéré comme une plante nui- sible, on adaptera la parabole du figuier en utilisant une autre plante. AFFECTI.F Se dit des mots qui reflètent ou intéressent la sensibilité. S'oppose à intellectuel. Ex.: "universel" est affectif dans "une renommée universelle" et intellectuel dans "l'Histoire universelle". AMBIVALENT Se dit de mots qui peuvent exprimer deux directions contraires, soit au sens propre (mouvement), soit au sens figuré (échange, rap- port). Exemples : "hôte", "louer", "to climb". Les mots ambi- valents s'opposent aux mots vectoriels, qui limitent le mouvement ou l'échange à une seule direction. AMPLIFICATION Cas où la LA emploie plus de mots que la LD pour exprimer la même idée. Ex. : "L'accusation portée contre lui: the charge against hirn". S'oppose à l'économie. ANIMISME Démarche de la langue qui tend à donner aux choses le compor- tement des personnes. ARTICULATION Utilisation, dans le déroulement de l'énoncé, de charnières qui ponctuent le raisonnement. Le procédé inverse est la juxtaposition. ASPECT La définition traditionnelle de ce terme est celle qu'en donne J. Marouzeau (Lexique de terminologie linguistique). « Manière dont est envisagée dans son développement l'action exprimée par le verbe, suivant par exemple qu'elle est instantanée, comporte une durée, etc. La notion d'aspect ne comporte pas toujours d'expression déterminée . ...Les langues slaves ont tout un jeu de ces procédés.» On voit que la notion d'aspect s'applique particulièrement aux verbes, où Ile marque les différentes modalités de l'action qui peut dur r (asp t duratif), s répét r (itératif), omm ncer (inchoatif), finir (p rf .tlf), t. n 1 Ir nt uvr A, n II t ndon tt Il tion \1 Il /1 v,' \1 t \1 IJ t ," q 1 lit t Il f t Il ( 1 t 1 1 1 1 1) 11 ( t

Vinay Darbelnet Glossaire Des Termes Techniques

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glossaire de stylistique comparée.

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4 STYLISTIQUE COMPARÉE

GLOSSAIRE DES TERMES TECHNIQUES

EMPLOYÉS DANS L'OUVRAGE

N.B. - Chaque terme est suÏ1JÎd'une courte définition, parfoisd'un exemple. On trouvera sous la rubrique OPPOSITIONS D.ESTERJ\1ES la liste des notions techniques comportant un contraire.Chaque fois qa'une définition fait appel à un terme technique quifiKure dans ce glossaire, ce dernier est présenté en itatiqnes.

ACTUEL

Se dit d'un concept qui cesse d'être une catégorie de choses oude procès pour devenir une entité individuelle qui. s:insère ~ans laréalité. Le concept "maison", article du dictionnaire, est Virtuel ;il le reste dans le syntagme "gens de maison". L'expression "unemaison", malgré son indétermination, est actuelle.

S'oppose à virtuel.

ACTUALISATEUR

Signe, généralement de nature grammaticale, qui permet d'actua-liser un virtuel, La situation peut jouer à elle seule le rôle d'actua-lisateur: ex. "Maison à vendre", c'est-à-dire: "la maison que voiciest à vendre".

ACTUALISATION

Mécanisme qui consiste à transtormer un virtuel cn actuel.

ADAPTATI N

tll tIc, 1'11/

STYLISTIQUE COMPARÉE 5

x.: dans un pays où le figuier est considéré comme une plante nui-sible, on adaptera la parabole du figuier en utilisant une autre plante.

AFFECTI.F

Se dit des mots qui reflètent ou intéressent la sensibilité. S'opposeà intellectuel. Ex.: "universel" est affectif dans "une renomméeuniverselle" et intellectuel dans "l'Histoire universelle".

AMBIVALENT

Se dit de mots qui peuvent exprimer deux directions contraires,soit au sens propre (mouvement), soit au sens figuré (échange, rap-port). Exemples : "hôte", "louer", "to climb". Les mots ambi-valents s'opposent aux mots vectoriels, qui limitent le mouvementou l'échange à une seule direction.

AMPLIFICATION

Cas où la LA emploie plus de mots que la LD pour exprimerla même idée. Ex. : "L'accusation portée contre lui: the charge againsthirn". S'oppose à l'économie.

ANIMISME

Démarche de la langue qui tend à donner aux choses le compor-tement des personnes.

ARTICULATION

Utilisation, dans le déroulement de l'énoncé, de charnières quiponctuent le raisonnement. Le procédé inverse est la juxtaposition.

ASPECT

La définition traditionnelle de ce terme est celle qu'en donneJ. Marouzeau (Lexique de terminologie linguistique). « Manière dontest envisagée dans son développement l'action exprimée par le verbe,suivant par exemple qu'elle est instantanée, comporte une durée, etc.La notion d'aspect ne comporte pas toujours d'expression déterminée ....Les langues slaves ont tout un jeu de ces procédés.»

On voit que la notion d'aspect s'applique particulièrement auxverbes, où Ile marque les différentes modalités de l'action qui peutdur r (asp t duratif), s répét r (itératif), omm ncer (inchoatif),finir (p rf .tlf), t. n 1 Ir nt uvr A, n II t ndon ttIl tion \1 Il /1 v,' \1 t \1 IJ t , " q 1 lit t Il f t

Il ( 1 t 1 1 1 1 1) 11 ( t

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6 STYLISTIQUE COMPARÉB

ponctuel). Nous distinguons également des aspects intellectuels etdes aspects affectifs.

ASSOCIATIONS MÉMORIELLES

Associations des mots dans la mémoire et en dehors de leuremploi dans un énoncé. Ex.: "arbre" et "ombre".

ASSOCIATIONS SYNTAGMATIQUES

Rapprochement des mots dans l'énoncé et dans le cadre dessyntagmes. Ex.: "Je ne lui en ai pas parlé".

ATTITUDB

Façon dont la langue reflète l'attitude du sujet parlant vis-à-vis du sujet dont il parle. L'attitude peut être objective, émotive,ironique, précieuse, dubitative.

CALQUE

Emprunt d'un syntagme étranger avec traduction littérale deses éléments. Ex. : "fin de semaine" (pour: "week-end"}.

CARACTÉRISATION

L'ensemble des moyens servant à exprimer la qualité d'une choseou d'un procès.

CHARNIÈRB

Mot ou groupe de mots qui marque l'articulation de l'énoncé.Ex. : "en effet", "car", "comme", "étant donné que". Il Y a charnièrezéro lorsque l'articulation est implicite. Ex.: le cas où "en effet"n'est pas traduit en anglais.

CHASSÉ-CROISÉ

Procédé de traduction par lequel deux signifiés permutent entreeux et changent de catégorie grammaticale. ,

Ex. : "He limped across the street: Il a traversé la rue en boitant".Le chassé-croisé est un cas particulier de la transposition.

COMPBNSATION

Procédé stylistique qui vise à garder la tonalité drétablissant ur un autr Int d l' noncé la nuan

u uni' f ln 1.

STYLISTIQUE COMPARÉB 7

NCENTRATIONTerme qui exprime la concentration de plusieurs signifiés sur

un plus petit nombre de signifiants, ou même sur un seul. Ex. : "au(ur et à mesure que: as". Procédé contraire: la dilution. La concen-t tion aboutit à l'économie.

1 ~ OUPAGEProcédé qui consiste à délimiter les unités de traduction

1 ~ICTIQUB

Se dit d'un mot ou d'une expression qui semble montrer lesbj ts du doigt. L'anglais est plus déictique que le français dans sonmploi de "this" et de "that", C'est encore un exemple de sa préfé-nce pour le plan du réel.

(IMARCHE

Préférence que marque une langue entre des structures égalementsibles. Ex. : la préférence de l'anglais pour le passif relève de la

1 marche de cette langue. Les tournures idiomatiques sont des cas1 rets de démarche.

~MONTAGB

Réduction de LD à la langue neutre. Le procédé peut également1 ppliquer à LA pour fins de vérification (App. 2).

éPOUILLBMBNT

Procédé inverse de l'étotfement, qui dégage l'essentiel du signi.Il,11I1 et l'exprime d'une façon condensée.

En allant du français à l'anglais, on aboutira à des prépositions1 ples en partant de formes étoffées: "Les hommes qui l'entou-1 nt: The men around him". Le dépouillement est un cas particu-

1 1 de Yéconomie.

UlTION

R~ rtition d'un signifié sur plusieurs signifiants, La dilutionun ph n m ne prosodique, (v. prosodie; voir aussi concentration).

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Do UMBNT •.••TJON

Recherches en vue d'une parfaite cornpréhensi n du sujet quetraite le texte à traduire, et comprenant (a) sur le plan linguistique:la nomenclature des termes techniques ou fonctionnant comme tels.(b) sur le plan métalinguistique: l'intelligence de la situation queces mots décrivent.

ÉCLAIR.c\GE

Façon dont un mot donné éclaire la réalité. Suivant le principeposé par Darmesteter dans la Vie des mots, le mot n'a pas pourfonction de définir la chose, mais d'en évoquer l'image. En passantd'une langue à l'autre on constate que les mots de même sens n'éclai-rent pas la même facette de la chose ou de l'idée qu'ils désignent.La modulation fait un large emploi des différences d'éclairage.

ÉCONOMIE

Notion de stylistique comparée. Une langue procède avec écono-mie quand elle réussit à exprimer la même chose qu'une autre langueavec des moyens plus réduits. Ex. ; "Je crois savoir pourquoi: 1 think1 know why". L'économie peut également caractériser une tournurepar rapport à une autre à l'intérieur d'une même langue; "He grad-uated from high school" réalise une économie par rapport à "Hewas graduated from high school",

EMPRUNT

Mot qu'une langue emprunte à une autre sans le traduire. Ex. :"suspense", "bulldozer" en français; "fuselage", "chef" en anglais.

ENTENDEMENT, PLAN DE L'

Mode de représentation linguistique qui tend vers le général etl'abstrait, par opposition au plan du réel qui reste plus proche desimages sensibles, et par conséquent serre de plus près les aspectsconcrets et particuliers. Ex. : "Un oiseau est entré dans la pièce" sesitue sur le plan de l'entendement; "a bird flew into the roorn" restesur le plan du réel. Le plan de l'entendement utilise les mots signeset le plan du réel les mots images. Les images sensibles dominentsur le plan du réel, elles tendent à faire place aux rapports et auxidées sur le plan de l'entendement.

~QUIVALENCE

Procédé de traduction qui rend compte de la même situation que

1 tl n ntl r m nt diffé·h pitr s précédents",

'l'IIMlIN'1'

V riété d'amplification appliquée aux prépositions française~ ~ui1 1 1 oin d'être étoffées par l'adjonction d'un adjectif, d'un particrpe

l "1 ou même d'un nom, alors que les prépositi~ns anglaises seIl f 1 nt à elles-mêmes. Procédé contraire; le dépouillement.

1 1.1 ITATION

Procédé qui consiste à introduire dans LA des précisions qui res-t nt· implicites dans LD, mais qui se dégagent du contexte ou de latu tion.

JlAtlS ES ABSTR.c\CTIONS

Mots abstraits et au pluriel auxquels I'anglais a recours pourvit r le terme concret particulier à la situation. Ex. : "facilities",plu vague que "installations".

FAUSSES PRÉCISIONS

Mots qui, malgré les apparences, ne représentent p.as un gainl'Information. Ex.: «le présent ouvrage ». Dans certains cas, lesfi usses précisions sont dues à des raisons de structure. Voir, par exern-Ile, l'étoffement des pronoms démonstratifs.

FAUX AMIS

Mots qui, d'une langue à l'autre, semblent avoir le ~ême sensparce qu'ils sont de même origine, mais qui ont en fal~ des senst1ifférents par suite d'une évolution séparée. Les faux amis ~e~ventrelever de la sémantique. Ex.: "actual: réel", ou de la Sty~ISt1que,x. : (de l'anglais au français) "populace: foule" ; (en sens inverse]•.populace: rabble",

GAIN

Unité d'explicitation. Terme opposé: perte (entropie).

GÉNÉR.c\LISATION

Procédé qui consiste à traduire un terme partia:lier, (~u ~oncret)par un terme plus général (ou abstrait) '. Le f:an~aIs généralise plusQue l'anglais. Procédé contraire: la part1culamat10n.

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GRAMMATICALISATION

Procédé qui remplace les signes lexicaux par des signes gram-n:ati~au~. Ex. : ,,"Il se

A

pe,~t que" suivi du subjonctif est la gramma-ticalisation de peut-être". Les prépositions "à" et "de" sont essen-tiellement grammaticales; "sur", ..par", et "dans" ont une valeurlexicale.

GROUPE SYNTAXIQUE

S'oppose au composé en ce qu'il est formé d'éléments actuels.Ex.: "un fils de fonctionnaire" (composé) ; "le fils d'un fonction-naire" (groupe syntaxique).

IMPLICITATION

Procédé qui consiste à laisser au contexte ou à la situation lesoin de préciser certains détails explicites dans LD. Procédé inverse:explicitation.

JUXTAPOSITION

Procédé qui consiste à omettre les charnières de l'énoncé. Lalangue procède par juxtaposition ou par articulation.

LACUNE

.Il y. a lacun~ chaque fois qu'un signifié de LD ne trouve pasde signifiant habituel dans LA. Ex.: l'absence d'un seul mot pourrendre "shallow" (peu profond).

LANGUE

Au sens saussurien, l'ensemble des mots, tournures et construc-tions à la disposition du groupe qui parle une même langue. Cf. parole.

Langue d'arrivée: celle dans laquelle on traduit, abréviation: LA.Langue de départ: celle que l'on traduit; abréviation: LD.·Lan/[ue neutre: forme de l'énoncé obtenue par le démontage du

texte, dans laquelle les mots sont dépouillés de leurs actualisateurs etréduits à leur valeur sémantique (monèmes), leur agencement étantindiqué séparément; abréviation: LN.

MARGEVoir Réversibilité partielle.

MARQUESur le plan linguistique, est marque tout segment de l'énoncé qui

fit l' ly

, rq» p ur d lgn r les mots qui id ntifient 1 s espèces. Ex. : l'articlet 1 marque du nom.

Il AGB

Ensemble des significations de l'énoncé.

M( Il BN RELIEF

L'ensemble des procédés qui permettent de faire ressortir ungment de l'énoncé.

MODULATION

Variation obtenue en changeant de point de vue, d'éclairage ettr s souvent de catégorie de pensée. On trouvera aux paragraphes 76t 218-228 la liste des principaux cas de modulation.

Modulation figée: celle qu'enregistrent les dictionnaires bilingues.Ex. : "tooled leather: cuir repoussé".

Modulation libre: celle que les dictionnaires n'enregistrent pasncore, mais à laquelle les traducteurs ont recours lorsque la langued'arrivée rejette la traduction littérale.

MOT IMAGB

Mot qui s'oppose au mot signe comme étant susceptible d'évoquerune image ou tout autre sensation.

MOT SIGNB

Mot qui tend vers l'abstraction du signe mathématique et s'adresseà l'esprit plutôt qu' à l'Imagination ou aux sens.

NIVEAU DE LANGUBCaractère stylistique d'une langue d'après le degré de culture de

ceux qui la parlent. Voir aussi spécialisation fonctionnelle.

NOMBNCLATIIRBListe des mots techniques ou fonctionnant comme tels, qu'offre

un texte à propos du sujet étudié; voir aussi documentation.

OBLIQUE

Se dit d'une traduction qui ne peut être littérale. La modulation,l'équivalence et l'adaptation aboutissent à des traductions obliques.

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12OPPOSITIONSDESTERMES

actuel/virtuel ; ambivalent/vectoriel ; amplification/économie ;articulation/juxtaposition; dépouillemenf/étoffernent ;dilution/concentration; entendement (plan de 1')/réel (plan du) ;expllcitarion/implicitation ; Iexicalisatiou/ grammaticalisation ;modulation figée/modulation libre; mot signe/mot image;option/servitude; particularisatiou/généralisation ;perte (entropie)/gain (compensation) ; traduction/retraduction ;traduction littérale/traduction oblique.

OPTION. Le contraire de servi~ude. Il y a option lorsqu'une langue a le

choix entre deux constructions de même sens. Par exemple, le françaisdira indifféremment (1) "dès son réveil", ou (2) "dès qu'il se réveil-lera". L'anglais est astreint à la deuxième tournure, ce qui est pourlui une servitude. -

PAROLEAu' sens saussurien, manifestation individuelle et occasionnelle

de la langue.

PARTICULARISATIONProcédé i?verse de la généralisation: traduction d'un terme géné-

ral (ou abstrait) par un terme particulier (ou concret).

PARTICULE. Terme qui englobe les: prépositions et les postpositions de l'an-

glais,

PASSAGEProcédé de traduction. Ex. : la transposition, la modulation sont

des passages.

PERTE(ou ENTROPIE).Dans le passage de LD à LA, il Ya perte (ou entropie) lorsqu'une

partie du messaf{e ne peut plus être explicitée, faute de moyens struc-tur~ux, stY,listique.sou métalinguistiques. La lacune est un cas parti-cuiter de 1entropie; par exemple la traduction de l'anglais "she" se~eurte à une lacune en hongrois, langue qui ne connaît pas la distinc-t~on des genres. Cette perte peut être alors compensée (cf. compensa-tIOn) .

1 N,~ P r 1 qu 1 1 1 ngu introduit dans l'énoncé une idée,

1 un P r onn. ix, : "JI y a des gens qui.: ".

Déroulement d'une action dans le temps. Les mots de procès sontntiellernent les verbes, mais aussi certains noms et adjectifs expri-nt une action.

Il ODIEPhénomène étalé sur plusieurs segments de l'énoncé. Par exemple,

1 le plan phonologique, l'intonation de: "Ça va ?" ; sur le plan du1 lque: "Il n'a guère de temps à vivre" ; sur le plan grammatical:"1. s belles pêches que vous nous avez apportées" ; sur le plan stylis-1 lue, voir modulation et compensation.

RAPPEL,CHARNIÈREDESegment de l'énoncé qui renvoie à des parties déjà connues du

III ssage.

RAPPROCHEMENTMise en présence de deux langues pour traduire l'une par l'autre,

Ott pour comparer leurs procédés stylistiques. Le présent manuel rap-1 roche l'anglais et le français pour étudier leurs divergences. Leslangues rapprochées sont: la langue de départ (LD) et la langued'arrivée (LA).

REEL, PLANDU - Voir entendement.

RETRADUCTIONProcédé de vérification qui part de LA pour retrouver LD. Pour

que cette opération soit pleinement valable, il faut qu'elle donne lieud'abord à une ré interprétation en LN du texte LA. On mesurera lafidélité d'une traduction et la rigueur avec laquelle elle a été conduitesi l'analyse de LA permet de retrouver les UT de LN. Voir l'articlesuivant.

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MAt

pour effectuer une retraduction, on peut ne pas retomber sur lesmêmes mots. Ces tournures étant a priori considérées comme équiva-lentes, le choix qui s'offre au traducteur est considéré comme unemarge et non comme un facteur de divergence.

SERVITUDE

Cas Où le choix, la forme et l'ordre des mots sont imposés parla langue. Ex. : le subjonctif en français après "avant que". En prin-cipe, la servitude ne relève de notre étude que dans la mesure oùelle confirme certains principes qui lui sont sous-jacents. Ex.: "Il ale teint pâle"; l'emploi de l'article défini est une servitude quiconfirme la préférence du français pour le plan de l'entendement.

SIGNE

Au sens saussurien, l'union du signifiant et du signifié.

SIGNIFIANI

Représentation matérielle, par des sons ou par des lettres, dusigne.

SIGNIFICATION

Relève de la parole et s'oppose au signifié, qui relève de la langue.La signification est identique au signifié en traduction littérale, elles'en écarte en traduction oblique.

SIGNIFIÉ

Contenu conceptuel du signe.

SITUATION

La réalité, concrète ou abstraite, que décrit l'énoncé. Dans certainscas, c'est la situation qui dicte la traduction, en réponse à la question :« Que dit-on dans la langue d'arrivée en pareil cas ?» On obtient alorsune équivalence. Ex.: "The story so far: Résumé des chapitres pré.cédents",

SPÉCIALISATION FONCTIONNHLB

Caractère stylistique d'une langue dépendant, non du niveau delan/(ue, mais du domaine parti culrer dans lequel le sujet parlant utilisela langue. Ex. : langues juridique, administrative, commerciale, scien-tifique.

1 1 tln 1 r n v fi Ily (L Ltmgag et ta vie, 2' éd., p. 88)"yU/Il" JnJ rn qui tuli 1 s m y ns d'expression en opposant

t III nt aH ,tif aux éléments intellectuels à l'intérieur d'uneIII lu RU, t la sty/istiqllC externe (ou comparée) qui o~serve lesr t r d'un langu tels qu'ils apparaissent par comparaison avec1 1 Itr langue. Le présent ouvrage se place indifféremment aux

.1 l points de vue et, à l'occasion, établit en outre des rap~roche-1 1 lit ntr les moyens d'expression des deux langues en presence.

1 ·l.ISTIQUE COMPARÉE

V ir stylistique externe, article précédent.

1IJ1JTlCTIVISME

Tendance d'une langue à faire intervenir un sujet pensant dans1 r présentation de la réalité. Ex. : "On sentait courir des fraîcheurshumides" .

1 URTRADUCTION

Vice de traduction qui consiste à voir deux unités de traductionl~ où il n'yen a qu'une. Ex. : "simple soldat" ne doit pas être traduit1ar "simple soldier", mais bien par "private" ; "aller chercher" n'estpas "to go and look for", mais "to fetch" (V.S. go and get).

YNTAGME

Au sens saussurien, segment d'énoncé comprenant un ou plusie~rs'mots, et dont les éléments sont régis par un rapport de subordinationou de coordination.

TERMINAISON, CHARNIÈRE DE

Cas particulier de la charnière de traitement annonçant la find'une partie du message. Ex. : "enfin".

TONALITÉ

L'ensemble des procédés stylistiques exprimant l'attitude, le ni-veau de langue, la spécialisation fonctionnelle.

TRAITEMENT, CHARNIÈRE DE

Segment de l'énoncé qui annonce une partie à venir du message.

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16 STYLISTIQUE COMPARÉE

TRANSPOSITION

Procédé par lequel un sif?nifié change de catégorie grammaticale.Ex. : "He soon realized: Il ne tarda pas à se rendre compte".

UNITÉ DE TRADUCTION

Le plus petit segment de l'énoncé dont la cohésion des signes esttelle qu'ils ne doivent pas être traduits séparément: ex. : "prendre sonélan", "de demain en huit", "battre à coups précipités". (Abrévia-tion: UT).

Les UT permettent d'effectuer le découpage d'un texte (App. 2).

VALEUR

L'ensemble des significations que peut prendre un mot suivantles contextes où il est susceptible de figurer. S'oppose à sif?nification.

VECTORIEL

Se dit d'un mot qui exprime une direction, que ce soit au propre(mouvement) ou au figuré (échange, rapport), par opposition auxmots ambivalents 'lui peuvent impliquer deux directions contraires.Ex.: "hôte" est ambivalent, mais "host" est vectoriel. "Pass" corres-pond à "croiser" et à "dépasser", qui sont l'un et l'autre vectoriels,

VIRTUEL

Se dit d'un mot qui n'est pas actualisé et qui fait partie d'uns.yntaf?me. Ex. : "un fils d'officier", "se lever de table". Dans "allerà l'église", "église" peut être virtuel (to go to church) ou actuel (to goto the church).

STYLISTIQUE COMPARÉE 17

PR~FACE

L'histoire commence sur l'autostrade de New-York à Montréal.Après la cohue des rues encaissées de Manhattan" c'est soudain lealme, la sobre ordonnance d'un long ruban double, dans un cadre dev rdure qui vaut à cette artère son nom de Parkway. Là, p~int d'affi-h s insolentes, point de panneaux-réclames fulgurants qut troubl~~t1 vue et déposent insidieusement dans l'esprit des formules publici-t lires. L'auto roule toute seule à un rythme constant, la pensée peutvlI~abonder librement dans la nature. .,

Pas tout à fait cependant. Il y a en effet, de loin en 10m, desriteaux qui ponctuent la route. On les lit ~istraitem~nt ~'abo.rd,

, mir vérifier si nous sommes dans la bonne VOle, - morns distraite-III nt ensuite, car on ne saurait renier longtemps son métier: nousmmes deux linguistes sur la route de Montréal et c'est de linguis-

tICJU", que nous parlons: Linguistics will outl Les écriteaux se multi-, Ii nt et concurremment une impression se précise en nous,: .ce n'est'1 la nature qui nous rappelle que nous sommes en Amérique, en,uy. anglo-saxon : c'est la stylistique. Car tous ces écriteaux sont tr~s1drs, certes, mais ce n'est pas ainsi qu'on les rédigerait en français.

A partir de cette constatation, qui n'est sans doute pas neuve, laV rlfi ation de l'hypothèse s'imposait aussitôt. Pendant que le conduc-t ur di t , son compagnon note au dos d'une envelopp~ ~es p~incip~uxt t qu prodigu aux usagers de la route une administration bien-v III nt

P , W MON AT WORK. STOPn. AY lN lN u.n PI H.

N '1 Il 1. " .A