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EXPOSITION INTERNATIONALE 1 RE MONDIALE À CAP SCIENCES BORDEAUX D’OCTOBRE À JANVIER Vivre en Périgord L E M AGAZINE DU C ONSEIL G ÉNÉRAL DE LA D ORDOGNE n°35 - Octobre 2012 page 8 DÉVELOPPER LE P ÉRIGORD Le Conseil général entretient son patrimoine page 20 L E P ÉRIGORD SOLIDAIRE Maintenir et attirer les médecins et professionnels de santé page 22 P LANÈTE P ÉRIGORD Conférence des énergies : terre de solutions www.cg24.fr

Vivre en Périgord n°35

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Le Conseil général de la Dordogne nous a confié la réalisation de son magazine bi-mestriel de 28 pages.

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EXPOSITION INTERNATIONALE1RE MONDIALE À CAP SCIENCES BORDEAUX D’OCTOBRE À JANVIER

Vivre en PérigordLE MAGAZ IN E DU CONS E I L G ÉNÉ RA L D E L A D ORDOGNE n°35 - Octobre 2012

page 8DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

Le Conseil général entretient son patrimoine

page 20LE PÉRIGORD SOLIDAIRE

Maintenir et attirer les médecinset professionnels de santé

page 22PLANÈTE PÉRIGORD

Conférence des énergies : terre de solutions

www.cg24.fr

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Inauguration de la Cité scolaireBertran-de-Born à PérigueuxAprès 3 ans de travaux, la restructuration dela cité scolaire Bertran-de-Born a été inauguréele 6 septembre dernier. Une belle réalisationqui allie le bois, le verre et la pierre.Le montant global de cette opération s’élèveà 25,355 M€.Le Conseil général participe en versant à laRégion Aquitaine un fonds de concours de7,3 M€ réparti sur 5 exercices budgétaires(1,46 M€ en 2012)

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ÉDITORIAL

ACTUALITÉS EN PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.4

DÉVELOPPER LE PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.7n Routes : les chantiers du Conseil général . . . . . . . . .p.7n Le Conseil général entretient son patrimoine . . . .p.8n La géothermie pour innover . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.10

DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.11n Lascaux – Exposition internationale,

un projet exceptionnel

LE PÉRIGORD EN PRATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.19n Découvrez le nouveau site internet

du Département . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.19

LE PÉRIGORD SOLIDAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.20n Maintenir et attirer les médecins

et professionnels de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.20

PLANÈTE PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.22n Conférence départementale

des énergies : terre de solutions . . . . . . . . . . . . . . . . .p.22n Déchets professionnels :

faire encore mieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.23

EXPRESSION EN PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . .p.24n Groupes politiques du Conseil général

AU RYTHME DU PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.25n Le BBD rejoint l’élite du basket français . . . . . . . . . . .p.25n Le Trélissac FC

au plus haut niveau amateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.25n Cueillez les émotions

des jardins éphémères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.26n Winshluss « l’explorateur » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.27

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« Notre planète vit actuellement un tournant majeur de sa longue histoire. Tournant démo-graphique d’abord : nous serons 9 milliards sur terre au milieu de ce siècle. Tournant écologiqueensuite, sans que l’on sache encore mesurer précisément l’ampleur du réchauffement climatique.Tournant économique enfin, à travers la mondialisation des échanges commerciaux et le ren-chérissement des matières premières. Tous ces enjeux cruciaux – interdépendants – nous obli-gent, citoyens, associations, acteurs économiques, collectivités locales, États, à inventer denouvelles solutions pour préserver notre patrimoine et notre environnement, tout en œuvrantpour le développement économique. L’équation est complexe, mais ce numéro de Vivre enPérigord démontre, à travers plusieurs exemples d’actions et de projets lancés dans notredépartement, que des pistes existent pour la résoudre. Un devoir : préserverAu début de l’année, le Conseil général lançait la Conférence départementale des Énergies.L’idée de cette démarche participative qui doit aboutir en 2013 est simple : il s’agit de « mettresur la table » idées et expériences afin de définir comment soutenir concrètement, et rapidement,la reconversion énergétique. L’impératif écologique doit de toute évidence se traduire par lagénéralisation de nouvelles habitudes. Le rappel des dispositifs existants pour la collecte desdéchets professionnels en est une illustration. Préserver l’environnement, c’est aussi protéger

les sites remarquables, naturels ou historiques. C’est ce à quoi s’attache le Département. Ainsi la sanctuarisation de la collinede Lascaux, site emblématique du patrimoine mondial, prend-elle forme. Une volonté : transmettreParallèlement, les projets que j’ai initiés visant à promouvoir la Préhistoire, qui font l’objet de notre dossier, répondent à unedouble nécessité : asseoir la renommée de la Dordogne, référence mondiale en la matière, et développer sa vocation touristique.Il s’agit, aussi, de léguer aux prochaines générations un héritage culturel unique, un repère identitaire fort. Au moment où lemonde s’uniformise, il importe que nos enfants sachent quelles sont leurs racines, mais aussi qu’ils aient les clés pour en décrypterla complexité. Un crédo : innoverLe soutien à la créativité et l’innovation est essentiel à mes yeux. La technologie de fabrication des fac-similés pariétaux utiliséepar les AFSP*, est une belle illustration de la spécificité de nos savoir-faire. Autre exemple développé dans ce magazine, celuide la géothermie, ressource d’avenir qui a conduit plusieurs entrepreneurs du département à se regrouper pour en assurer lapromotion.Dans tous les domaines, la Dordogne a des atouts. Et elle le montre ! En juillet dernier, l’UNESCO a attribué le label de « réservede biosphère » au bassin de la rivière Dordogne. Une nouvelle preuve de la compatibilité entre protection de l’environnement,activités humaines et développement économique.»*AFSP : Ateliers des Fac-Similés du Périgord.

SOMMAIRE

BERNARD CAZEAUPrésident du Conseil généralSénateur de la Dordogne

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L ’accueil des personnes âgéessur le site de l’hôpital de Péri-

gueux a changé de configura-tion. La nouvelle répartition a per-mis de regrouper les résidentsselon leurs besoins spécifiques(EHPAD, Unité Alzheimer, Unitésde Soins Longue Durée…)Le 6 juillet dernier, le pavillon « lesFélibres » était officiellement inau-guré. Ce nouveau pôle compte192 lits d’hébergement de per-sonnes âgées dépendantes répar-tis en 4 unités de 48 lits destinés

à accueillir des résidents atteintsde la maladie d’Alzheimer et 60lits de service de suite et de réa-daptation gérontologique.Cette réalisation représente uninvestissement de 35 M€ avecune participation de 2,2 M€ duConseil général.Une réalisation saluée par lesélus et le Préfet qui ont soulignél’importance de la prise encharge des personnes âgéesdans un département comme laDordogne. n

Un nouveau pôle gérontologieà l’hôpital de Périgueux

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ACTUALITÉ EN PÉRIGORD

Festival Grain d’AutomneLe Département de laDordogne propose la7e édition du festival« Grain d’Automne »sur la partie ouest duBergeracois. Lesanimations sedérouleront jusqu’audimanche 28 octobre2012 et concernerontcette année 6 cantons :Bergerac 2, La Force,Sigoulès, Vélines,Villamblard etVillefranche-de-Lonchat.Un programmeéclectique d’animationsculturelles a été élaboréen concertation avec les

différents acteurs locaux, autour de diversévènements : concerts de jazz, concerts de musiquede la Renaissance, chansons françaises, cabaret-théâtre, conférences, expositions d’arts plastiques,cinéma…Renseignements au 05 53 06 83 14 ou surwww.graindautomne.com

TerrassonSuppression du passage àniveau de Charpenet

Depuis la fin du mois de juillet, les travauxde suppression du passage à niveau

de Charpenet à Terrasson sont terminés. Lacirculation de la RD 6089 a basculé sur lenouvel aménagement dès la fin juin et cepassage à niveau dangereux est désormaisdéfinitivement fermé à la circulation.Les travaux ont impliqué la réalisation d’unnouveau carrefour giratoire au nord de lavoie ferrée raccordant la RD 6089 en prove-nance de Brive d’un côté, de Périgueux del’autre et la voie communale de Lavilledieu. L’opération d’un montant total de 7,9 M€

(TTC) a été financée par l’Etat, la Région,Réseau Ferré de France, la Commune deTerrasson et le Département, maître d’ou-vrage. La part du Conseil général s’est éle-vée à 4,276 M€ (TTC). n

Jumilhac-le-GrandLa maison d’enfants à caractère social de Bionedans ses nouveaux locaux

L a Maison d’enfants à caractère social de Bione à Jumil-hac-le-Grand accueille des jeunes de 3 à 21 ans. Afin de

leur offrir les meilleures conditions d’hébergement, un bâtimenttout neuf a été réalisé. Inaugurés le 5 juillet dernier, ces nou-veaux locaux ont représenté un investissement de 1,5 M€. L’établissement géré par l’ADPEP 24 (association départemen-tale des pupilles de l’enseignement public) accueille des enfantsoriginaires de Dordogne et de Haute Vienne essentiellement. En 2012, le Conseil général de la Dordogne a consacré uneenveloppe de 17,867 M€ pour l’hébergement des enfantsconfiés à l’aide sociale à l’enfance. n

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L e Périgord, veut renforcer sa position en Aquitaine sur le marché dutourisme d’affaires (congrès, colloques, séminaires, assemblées géné-

rales…etc.) en aidant les Président(es) d’associations, de syndicats pro-fessionnels à poser la candidature de leur département, la Dordogne,pour l’accueil de congrès, colloques et assemblées générales nationaux.Vous êtes Président(e) d’une association, d’un syndicatet/ou d’une organisation professionnelle en Dordogne …Devenez l’ambassadeur de votre département !!!Le Comité Départemental du Tourisme de la Dordogne vient de créer unBureau des Congrès et lancera bientôt le Club du Tourisme d’Affaires duPérigord pour valoriser et développer l’impact et les retombées écono-miques liés à l’accueil d’événements et de Congrès régionaux et nationaux.Il regroupera les Offices de Tourisme de Bergerac, Périgueux, Sarlat, Mon-tignac et le Bugue ainsi que les agences réceptives privées, spécialiséesdans l’organisation d’Evènements (séminaires et Incentives). Pour poserla candidature de votre département, le Bureau des Congrès de Dordognemet à votre disposition : un interlocuteur unique, un chef de projet pour

étudier votre manifestation et vous accompagnerdans toute les phases de sa réalisation…de la can-didature du département jusqu’à la gestion detoute la logistique de votre événement en liaisonavec les prestataires privés et publics spécialisés. n

Le 1 000e dossierd’inventaire de La Pierre Angulaire

L a Pierre Angulaire est une associationqui a reçu mission du Conseil général

de réaliser des dos-siers d'inventairedu petit patrimoinerural bâti en Péri-gord : pigeonniers,ponts, fontaines,croix, chapelles,cabanes de pierressèches, etc.Ces dossiers com-portent une recher -che documentaire,des relevés topographiques, des dessins pré-cis à l’échelle, des photos... Ils vont enrichirla base de données du CAUE 24 (Conseild'Architecture, d'Urbanisme et d'Environne-ment), partenaire technique de l’associationet ont aussi été récemment déposés auxArchives départementales.L’association qui aura 20 ans en 2013 estorganisée en antennes cantonales couvrantl’ensemble du département. Le mercredi 24 octobre, à 18 h à Périgueux(salle de la Filature de l’Isle), la Pierre Angulaire invite les Périgourdins à fêter son1000e dossier d’inventaire. Tout l’après-midi, exposition de peintures de MichelNégrier. n

Une fontaine en coursd’inventaire à Razac-sur-l’Isle.

Périgord Raid Aventure La pierre de la confrérie des lauziers a été trouvée !

Du dimanche 26 au jeudi 30 août,ce sont 249 jeunes venus de toute

la France et âgés de 14 à 16 ans quise sont lancés dans l’aventure du Péri-gord Raid Aventure. Ce dernier mêledes épreuves sportives et des épreuvesculturelles. Cette année, le thème culturelétait «Les Lauzes de Saint-Geniès ». Après une présentation de l’énigmeculturelle le premier jour, les candidats

se sont élancés lundi après-midi dansla première étape : 20 km de VTT entreSaint-Geniès, Archignac et Jayac.Mardi 28 août, l’étape était de 42 km(30 km de VTT, 12 km de trail, tir spor-tif, pont de singe) entre Saint-Genièset Saint-Crépin-et-Carlucet. Le mercredi29 août, les jeunes aventuriers ont dûparcourir 42 km (28km de VTT, 8kmde canoë ou roller et 6km de trail) entre

Saint-Geniès, Salignac-Eyvigues,Simeyrols, Carlux, Saint-Julien-de-Lam-pon, Calviac, Carsac et Groléjac.Le jeudi 30 août, Francis Colbac, Vice-Président du Conseil général en chargedes sports et Michel Lajugie, Conseillergénéral du canton de Salignac-Eyvigues, ont félicité les participants etrécompensé les gagnants : Tri AttitudeVendôme 41 (équipe du Loir-et-Cher). n

Finale du Challenge Départemental de Pétanque Seniors 2012

Le Comité départemental de Pétanque et la Direction des sports du Conseil généralont organisé dans le cadre des animations séniors, la 7e édition de la finale duchallenge départemental de pétanque seniors. Toutes les équipes qui étaient présentes vendredi 24 août sur les allées Tourny(Périgueux) s’étaient brillamment qualifiées lors des précédents tournois qui se sontdéroulés dans les quatre Périgord à Saint-Aulaye, Campagnac-les-Quercy, Cornille etLalinde.Au total : 64 participants à la finale (16 équipes de triplettes mixtes se sontaffrontées ainsi que 8 doublettes féminines).Les résultats de la triplette : 13 à 8Les vainqueurs : Équipe du Périgord Pourpre avec : Jean-Jacques Desmaison, Jean-François Casseau, Joël SacristeLes finalistes : Équipe du Périgord Pourpre avec : Christian Loustalot, Francis Gendre,Alain ForgereauLes résultats de la doublette féminine : 13 à 11Les vainqueurs : Équipe du Périgord Vert avec : Karine Vial, Christiane BordigaLes finalistes : Équipe du Périgord Pourpre avec : Odette Ronteix, Marie-Claire Bost

Renseignements :05 53 09 50 32.-

www.lapierreangulaire24.fr

Renseignements :Rémi Lassaigne

et Christophe Gravier - CDT 25 rue Wilson 24000 Périgueux - 05 53 35 50 45

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La Dordogne, terre de tourisme d’affaire

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ACTUALITÉ EN PÉRIGORD

L’année touristique 2012 : les premières tendances

Après un millésime 2011 record, 2012 s’inscrit dans la moyennedes dernières années.

Même si l’on ne peut pas dresser un bilan définitif dans notre département(la fréquentation de septembre et octobre étant déterminante), on peutd’ores et déjà qualifier 2012 d’année « correcte », grâce notammentà un bon mois d’août qui a en partie succédé à la fréquentation contras-tée de juillet. La saison 2012 se caractérise par une réduction desdépenses (notamment au niveau des activités de loisirs payantes, dela restauration) et la recherche du meilleur tarif. La faute à la crise, biensûr, mais aussi à la météo maussade du printemps et de juillet qui afavorisé les réservations de dernière minute et contribué à une très hautesaison particulièrement réduite : du 20 juillet au 20 août. Par ailleurs,on a pu noter la chute de certaines clientèles étrangères comme l’Espagne(- 30 % en hôtellerie) très touchée par la crise. n

Les retenues d’eau sur le bassin du Bandiat

La préservation de la ressource en eau estun enjeu primordial pour la viabilité del’agriculture. Pour réduire les pressions sur le milieu natu-rel, le Conseil général accompagne la créa-tion de réserves dites de substitution sur desbassins déficitaires en eau, alimentées parun pompage hivernal. Le Bandiat est trèssollicité en période estivale. Les deuxréserves qui ont été inaugurées en débutd’été à Javerlhac et Varaignes sont prévuespour répondre à des besoins de stockaged’eau évalués à 265 000 m³ pour132,5 hectares irrigués (145 000 m³ àJaverlhac et 120 000 m³ à Varaignes). Lemontant global du projet s’est élevé à2,4 M€. La part de maîtrise d’ouvrage duConseil général est de 1,47 M€ et celaconcerne la création des retenues et le rem-plissage. Pour les agriculteurs du secteur,il est très important de pouvoir compter surcette protection et éviter les conséquencesdramatiques des années de sécheresse.

Haut Débit, inauguration des derniers NRA-ZOLe 16 juillet dernier, les NRA-ZO de Sarlatet Tamniès ont été inaugurés, marquant lafin du plan départemental d’amélioration dela couverture ADSL entamé le 5 mars 2010à Mauzens-et-Miremont.Ainsi, la population de Dordogne est désor-mais desservie à 98% en ADSL grâce à l’ins-tallation de 92 Nœuds de Raccordement desAbonnés en Zone d’Ombre (NRA-ZO). Le Département avait ainsi choisi d’investirfortement (un programme de 11 M€ TTC,dont près de 7 M€ à sa charge) pour quel’ensemble de la population, urbaine etrurale, soit desservi de la façon la plus équi-table possible.

Foire-exposition de PérigueuxLascaux à l’honneursur le stand du Conseil général

Après une première présentation à la foire-exposition de Bergeracen mai dernier, le stand du Conseil général consacré à Lascaux

était installé à la foire-exposition de Périgueux du 8 au 16 septembredernier.Entièrement conçu par les services du Conseil général, le stand d’expo-sition présentait Lascaux aux visiteurs. C’était l’occasion de faire la pro-motion de « Lascaux, Exposition internationale » qui débutera à CapSciences Bordeaux le 13 octobre prochain (voir dossier de ce magazine)et tous les projets autour de la Préhistoire développés dans le département.Le stand d’exposition se compose d’une table pédagogique chronolo-gique sur Lascaux Hier, Aujourd’hui et Demain (de la création en passantpar la découverte, jusqu’au projet du Centre International de l’Art Pariétalde Montignac Lascaux). Il présente de nombreux films sur la grotte, uneréplique de la tête de la vache noire réalisée par les Ateliers des Fac-Similés du Périgord et un mur d’art pariétal (animation permettant à cha-cun de s’exercer aux techniques picturales préhistoriques avec des pig-ments naturels). La table chronologique poursuit son parcours au-delàde la foire : elle est exposée en octobre au Conseil régional d’Aquitaineet permettra ainsi d’inciter le public à découvrir Lascaux–ExpositionInternationale à Cap Sciences Bordeaux. n

1ers indicateurs pour 2012 :• Sites et monuments : de Janvier à fin juillet : - 3% par rapport à2011. Les sites Semitour tirent bien leur épingle du jeu : de fin févrierà fin août : + 9,46 % par rapport à 2011. Au 31 août, on enregistre :Lascaux + 2,68 %, Le Thot + 23,77 %, Bourdeilles + 1,49 %, Cadouin+ 29,6 %, Biron + 11,89 % et le Grand Roc/Laugerie + 15,9 %.

• Hôtellerie (1er semestre) : - 5 % en nuitées par rapport à 2011. Onconstate une baisse pour les Français et une stabilité pour les étrangers.

• Locatif : + 4 % de volume d’affaire en Service Loisirs Accueil pourles Gîtes de France comme pour Clévacances.

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Page 7: Vivre en Périgord n°35

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DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

L e contournement Ouest de Mussidan rapprochera de l’A 89 la RD 6089(ex RN 89) et les routes au nord de cet axe, la direction de Ribérac notam-

ment. L’aménagement des pistes de chantier a commencé cet été. Elles permettront la réalisation en 2013 d’un ouvrage d’art grâce auquel ladéviation pourra passer sous la voie ferrée. Ce pont-rail construit sous maîtrised’ouvrage de Réseau Ferré de France est financé par le Conseil général. Ouver-ture à la circulation de ce premier tronçon, fin 2014.n

Contournement Ouest de Mussidan :premières pistes

Routes : les chantiers du Conseil généralFOCUS

Conditions de circulation, aménagementsde sécurité, contournement de l’agglomé-ration de Périgueux : les contacts entre ser-vices de l’État et du Département ont permisde pointer des avancées significatives pourla modernisation de cette route nationale. Le partenariat État-Département va per-mettre l’investissement de plus de 18 M€.De bonnes nouvelles pour les utilisateursde cet axe et de nouveaux atouts pour ledéveloppement de la Dordogne.Parmi les opérations programmées : • avant fin 2013, la remise en état de plu-sieurs tronçons au nord de Périgueux :Mavaleix-Thiviers (les travaux débutent),puis en 2013, Thiviers et le créneau dedépassement de Sorges,

• réalisation de dix aménagements de sécu-rité entre Périgueux et Firbeix, subven-tionnés à hauteur de 40% par le Dépar-tement. Ces travaux seront complétés parune amélioration de la signalisation, desdégagements de visibilité, etc.

• entre Boulazac et Saint-Laurent-sur-Manoire, trois carrefours dont deux gira-toires sont en cours d’aménagement (par-ticipation du Département : 20%) et onannonce pour 2014 (études en 2013) unaménagement complet d’une section de4,2 km, avec piste cyclable. Coût estimé :6 M€ dont 2,4 M€ apportés par le Conseilgénéral de la Dordogne.

Contournement EstUn crédit d’études « significatif » a étéouvert par le Ministère des transports pourles études préliminaires d’une liaison nou-velle entre l’A 89 et la RN 21, contournantPérigueux par l’Est.Par ailleurs, le Préfet de Région est chargéde coordonner l’étude de faisabilité, parvoie de concession, de la création de l’Euro21, une 2 x 2 voies d’intérêt européen paral-lèle à la RN 21 entre Limoges et Tarbes.

RN 21, des travauxd’amélioration annoncés

Début juillet a été ouvert le premiertronçon de la déviation Ouest de

la ville, entre les routes de Bordeaux(RD 936) et de Prigonrieux (RD 32).Ce tracé emprunte le nouveau pont quifranchit la Dordogne d’une seule por-tée, sans aucune pile reposant sur lelit du fleuve. L’ouverture de la déviationcomplète, jusqu’à la route de Mussi-dan se fera courant 2013. n

Bergerac, un été sur le pont

Particulièrement délicate à réalisersur le plan technique en raison de

la fragilité du sous-sol, même si ellen’est longue que de 300 m, ladeuxième partie de la déviation deSarlat devrait être mise en service àla fin de l’année. Elle relie l’issue de la première tranchede la déviation à la route de Souillac,au sud de la ville. n

Sarlat, la déviationen fin d’année

La Rochebeaucourt,le pont est ouvert

À la fin de l’année 2011, étaitouverte la déviation de La Roche-

beaucourt sur l’axe Ribérac-Angou-lême, apportant un grand soulagementaux habitants du bourg.La traversée de la Rochebeaucourt, surl’axe Périgueux-Angoulême a étéréaménagée notamment avec la miseen service au début de l’été de laRD 939 reprofilée et du pont recons-truit dans l’axe de la route. n

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DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

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Collège d’Eymet, trois années de travaux

La première pierre de la restruc-turation du collège d’Eymet a été

symboliquement scellée le 25 juindernier (notre photo). Composé d’un immeuble unique etdésormais trop exigu, le collège vaêtre radicalement transformé auterme d’un programme de troisannées de travaux (pour assurer lacontinuité de l’enseignement) dontle montant est estimé à 4 M€. Un

bâtiment supplémentaire sera construit pour abriter notamment les locaux admi-nistratifs et des salles d’études. Entre ces bâtiments et un nouvel accès, desallées couvertes faciliteront les déplacements des élèves et contribueront éga-lement à la mise en accessibilité complète de l’établissement. Le bâtiment actuelva être rénové et totalement restructuré pour un meilleur fonctionnement auquotidien. Son isolation par un bardage extérieur s’inscrit dans une rénovationénergétique complète. Salles d’études, bibliothèque/documentation, restaurantscolaire notamment disposeront de surfaces plus importantes. n

L a restructuration de la cité scolaire Ber-

tran de Born à Périgueuxest conduite par laRégion. Le collège étantconcerné par ce pro-gramme, le Conseilgénéral apporte sacontribution : 1,46 M€

cette année. n

Les autresrestructurationsprojetées

Plusieurs projets sont en phased’études :

• À Montaigne (Périgueux) lestravaux sont achevés au collègemais il reste à réaliser un ensemblede salles sportives et de vestiaires(2,15 M€).

• La structure du collège de Vergtest en bon état. Il n’en demeure pasmoins que l’établissement doit êtreagrandi : locaux pour la vie scolaire,restaurant, logements, nouvelle liai-son couverte. Coût estimé : 2,2 M€.

• Le collège de Piégut-Pluviersa besoin d’une restructuration com-plète. Elle est estimée à environ3 M€. n

La Maison du Département à Bergerac

L’accessibilitédes collèges

Comme toutes les collectivités(Régions, Départements, com-

munes), la Dordogne doit, pour 2015, rendre accessible aux per-sonnes à mobilité réduite ou souffrantd’un handicap tous ses bâtiments recevant du public. Pour les collèges, ce travail a été engagé depuis plusieurs années. Sont mis aux normes de l’accessibilité cette année, les collèges de Thiviers, d’Excideuil et deBelvès.Avec ce programme 2012, tous les tra-vaux lourds sont réalisés dans cedomaine, à l’exception des collègesdont les restructurations sont en coursou à l’étude. n

Le Conseil général entretient son patrim Tour à tour, les collèges les plus anciens sont restructurés. Les autres font l’objet de tra Le Département améliore également son patrimoine bâti : locaux pour ses services dé

L es services départementaux décentralisés à Bergerac seront regroupés à laMaison du Département que le Conseil général est en train d’aménager dans

l’ancien siège de la CCI de Bergerac. Les travaux de démolition intérieure sontachevés et les aménagements commencent. Ils devraient durer un an. Le projetarchitectural s’attache à créer un bâtiment bénéficiant pleinement de la lumièrenaturelle. L’auditorium existant sera conservé et rénové. n

Cité scolaire Bertran de Born à Périgueux

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Entretien des collèges :les travaux 2012

Chaque année, dans le cadre du Livre blanc des collèges qui recense lesbesoins d’entretien et de mise aux normes des établissements, le Dépar-

tement réalise des travaux d’amélioration des infrastructures. Le programme 2012 mobilise 1,37 M€ :• Belvès : remplacement des menuiseries de l’internat, travaux de toiture,conformité incendie.

• Bergerac (Jacques-Prévert) : désamiantage des sols et nouveau carre-lage.

• La Coquille : salle des sciences.• La Force : couverture des logements de fonction.• Lalinde : remplacement d’une partie des menuiseries alu.• Périgueux (Clos-Chassaing) : remplacement des menuiseries d’un bâti-ment.

• Cité scolaire de Ribérac : réfection intérieure de la salle polyvalente.• Saint-Cyprien : remplacement du système de chauffage. Le procédé retenuréduira les consommations.

• Vélines : création d’un plateau sportif complet.• Saint-Aulaye : construction d’une salle de sport. n

Bases de loisirs du département

En aménageant des bases de loisirsdans les différents secteurs du dépar-tement, le Conseil général souhaite quele plus grand nombre d’habitants et devisiteurs profite d’un tourisme populaireet familial. Ces sites font régulièrementl’objet d’améliorations.

La JemayeDepuis l’année dernière, en bordurede l’étang, un nouveau bâtiment a étéréalisé pour accueillir l’activité de res-tauration. Le hangar attenant va dis-paraître et laisser la place à une salleà usage polyvalent, pour accueillir surce site touristique, des réunions, desséminaires, etc.

RouffiacLorsque le Département et la SemitourPérigord ont repris les rênes de ce site,un programme complet de remise àniveau des équipements a été défini(évalué à 5 M€). Cette année, le bâti-ment d’accueil du camping a étérénové. Est programmée pour la saison2013, la restructuration de la cuisineet du réfectoire, des locaux d’héber-gement des groupes.

Saint-EstèpheLes aménagements réalisés ces der-nières années autour du grand étangsont de plus en plus appréciés. Leséquipements mis en place ont permisd’obtenir le label « tourisme et handi-cap » pour tous les types de handicaps.Pour favoriser la fréquentation du sitependant la plus grande partie de l’an-née, le Département va construire unnouveau bloc sanitaire.

GursonBernard Cazeau, Président du Conseilgénéral, a souhaité que le Départe-ment participe à la redynamisation del’animation touristique autour de ce lacartificiel du Périgord Pourpre qui a étél’un des premiers aménagés en Dor-dogne. Le Conseil général deviendrad’ailleurs prochainement propriétairedu site. Un programme complet deréhabilitation a été étudié comprenantbâtiment d’accueil, locaux de com-merces, sanitaires, mise aux normesde l’assainissement et mise en sécuritédu site. Évalué à plus de 6 M€, ildevrait être réalisé progressivement, àcommencer en 2013 par les locauxdes commerces et les bâtiments deplage.

Le château de CampagneLe site de Campagne accueille unpôle mixte de recherche archéo-logique. Dans les communs du châ-teau sont installés plusieurs ser-vices spécialisés (lire le dossier aucentre de ce numéro). Le château, propriété du Département, est en cours de restauration. Sa structure a étéconsolidée (le clos et le couvert) et les aménagements intérieurs sont commencés. À l’issue des travaux, le château deviendra le siège du Pôle international de la Préhistoire,doté de lieux d’expositions, de séminaires et d’un centre de documentation.

La ferme du ParcotLe Département est propriétaire de ce site, emblématique de la vie rurale dans la Doubleau XIXe siècle, dont l’animation est assurée par l’association La Double en Périgord. Les bâtiments historiques protégés ont été rénovés. Il restait à aménager les locauxd’animation et d’accueil. Ces travaux devraient être achevés à l’automne.

Les lieux de patrimoine

À (RE)DÉCOUVRIR

oine vaux de réparation et de mise aux normes.

centralisés, lieux de patrimoine, bases de loisirs.

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DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

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La géothermie pour innover

L ’initiative de Calidus Energia est inté-ressante à plus d’un titre. Elle facilite

l’usage d’une énergie renouvelable. Ellemontre comment une activité innovantede travaux publics a donné naissanceà une autre entreprise. Elle illustre unpartenariat développé entre diversentrepreneurs autour d’un procédé tech-nique auquel chacun d’eux trouve unintérêt. Une prise de risque partagéepertinente dans le contexte économique. L’entreprise de TP Montastier (Le Bugue)a développé un savoir-faire particulierpour l’enfouissement de canalisationssans ouverture de tranchées : « Celarépond à une demande de plus en plusforte des villes, car les déblais sont limi-tés, les nuisances réduites et l’on n’apas de réfection de voirie », expliqueChristophe Montastier.

« Impliqués et intéressés aux résultats »

C’est à l’occasion d’une visite à ce fournisseur que le jeune entrepreneurdécouvre une « petite machine sur che-nilles dédiée à la géothermie ». Unetechnique énergétique que l’un de sesamis, le chauffagiste Jean-Pierre Cha-net (Aubas), membre du réseau Sofath,met en œuvre depuis 22 ans, et dontil est devenu un spécialiste reconnu.Une étude du marché local et laconnaissance des sous-sols de Dor-dogne, argilo-calcaires principale-ment, laissent penser que la machinede forage perfectionnée par l’entre-

prise allemande pourrait être une belleopportunité que Marylène et Chris-tophe Montastier décident d’exploiteren créant Calidus Energia. Plusieursactionnaires sont à leurs côtés pouracquérir la foreuse (un investissementde 300 000 €) : à commencer par lechauffagiste Chanet, ainsi que l’entre-prise de construction Vaunac de Sarlatet Didier Dufour, le terrassier, qui seraaux commandes de la machine : « Pourqu’une prise de risque éco-nomique fonctionne, il estimportant que les genssoient impliqués et intéres-sés aux résultats. Dansnotre cas, les technicitésdes uns et des autres étaientcomplémentaires et pourchacun, c’est aussi une diversificationd’activités », relève Christophe Mon-tastier.La création a fait l’objet d’une aide àl’innovation du Conseil général(27 000 €) et d’un prêt d’honneur dePérigord initiatives. De plus, la machineest la première commercialisée enFrance, un partenariat s’est instauréavec le fabricant, dont l’importateur,Dominique Commery, est à Boulazac.

Un retour sur investissement de 5 à 7 ans

La géothermie, mode de chauffageécologique, récupère les calories dusous-sol (1° tous les 100 m) transfor-mées en énergie par une pompe à cha-

leur. Des tiges d’acier et leur chemisagesont injectés par forage, puis retiréspour mettre en place les sondes proté-gées par un liant biodégradable dethermo-ciment. Avec la géothermie radiale dévelop-pée par Calidus Energia, il suffit d’unespace d’un 1m³ en léger recul de lamaison pour créer le regard uniqued’où partiront les tirs de forage avecune trajectoire oblique dans le sol :

« Plus les tuyaux s’écartentles uns des autres, moins onobère la capacité des solsà se régénérer, on optimiseainsi le travail naturel de lagéothermie. » Calidus Ener-gia a débuté son activité enseptembre 2011. Elle a

déjà enregistré 64 commandes, dont31 sont réalisées. Le carnet de com-mandes est plein pour les prochainsmois. Toutes les maisons, anciennes ounouvelles, dotées d’un réseau de chauf-fage (ce qui exclut les maisons au toutélectrique) et d’un minimum de terrainattenant (3,50 m de recul) peuventpotentiellement adopter la géothermie :« Cela nécessite un budget de 5000à 25 000 €, avec des aides possiblesde l’État et des crédits d’impôts. Maisla dépense annuelle de chauffage etde production d’eau chaude descendà 200 € environ pour 120 m2 et l’onne pense plus au prix du gaz ou dufuel. Le retour sur investissement se faitrapidement, entre 5 et 7 ans. » n

Se regrouper pour lancerune nouvelletechnologie

DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

Calidus Energia (Journiac)est une jeune entreprise,créée par d’autresentrepreneurs pour développer une nouvelle technique de géothermie radialeadaptée aux maisonsindividuelles et aux collectivités.

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Lascaux – ExpositioninternationaleUn projetexceptionnel S’il faut acquérir des atouts techno-logiques, réaliser des infrastruc-tures, susciter des projets pour sedévelopper, il faut aussi valoriser,faire fructifier ce que l’on a et quenous sommes les seuls à avoir : laDordogne, et plus particulièrementla Vallée de la Vézère, est un lieucapital pour la connaissance de lapréhistoire et des origines del’Homme. Bernard Cazeau, Président duConseil général de la Dordogne, amis en œuvre, en partenariat avecl’Etat et la Région, un ensemble coor-donné de grands projets pour quecette richesse soit aujourd’hui, utileà la vie, à la culture et au dévelop-pement du territoire. Et pour qu’ellesoit demain transmise dans les meil-leures conditions aux générationsfutures. En octobre, Lascaux – Expositioninternationale est dévoilée en avant-première à Bordeaux avant de partir à la conquête du monde : unprojet scientifique, historique, éco-nomique et artistique autour d’uneexpression unique de l’art à l’aubede l’humanité. Une exposition événement qui serabientôt suivie d’un autre grand projet : le Centre international del’art pariétal de Montignac-Lascauxqui proposera notamment la repro-duction intégrale de la grotte.

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DOSSIER

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Au début des années 1980, la Dor-dogne avait innové avec la réa-

lisation du fac-similé de Lascaux pré-senté au public à quelques mètres dela grotte originelle.Le Département se pose de nouveau enprécurseur, avec une exposition de fac-similés de nouvelle génération, conçuepour être présentée dans les plus grandsmusées scientifiques de la planète. Une autre innovation se profile déjà,universelle elle aussi mais enracinéeen Périgord, avec le centre internatio-nal de l’art pariétal de Montignac quisera implanté au pied de la colline« sanctuarisée » de Lascaux. À l’in-verse de l’exposition itinérante, ceseront, outre la reproduction intégralede Lascaux, les reproductions d’autreschefs d’œuvre des premiers temps del’humanité qui pourront être révélésaux visiteurs de la Vallée de l’Homme.

Si tu ne viens pas à Lascaux...C’est en juin 2010 que le Conseilgénéral a véritablement lancé le projetLascaux – Exposition internationale,conçu comme une invitation à décou -vrir Lascaux lan-cée à tous lespublics du mondepar le biais d’uneexposition itiné-rante. Invitationaussi à faire de la Vallée de laVézère, de Las-caux et, demain, de la colline sanc-tuarisée et du futur Centre Internationalde l’Art Pariétal, la destination phare

pour découvrir les origines de l’huma-nité. Grâce à un procédé breveté per-mettant de reproduire de façon saisis-sante les peintures pariétales sur dessupports mobiles, Lascaux pouvaitvoyager, être montrée dans le mondeentier. Mais la reproduction inédite, siparfaite soit-elle, des cinq scènes dela Nef de Lascaux, ne pouvait être leseul argument d’une exposition inter-nationale souhaitant capter l’attentiondes musées des grandes villes dumonde.Pour cela, le Département a recruté undirecteur de projet, Olivier Retout,jusqu’alors directeur des relations inter-nationales à l’Institut royal des Sciencesnaturelles de Belgique, où il a accumuléune solide expérience des grandesexpositions scientifiques itinérantes etle carnet d’adresses qui va avec.Une triple mission lui a été confiée :définir et mettre en œuvre le conceptde l’exposition en s’entourant de talentsartistiques et de garants scientifiques ;« vendre le produit » puisqu’il s’agit àcette échelle d’un marché concurrentielentre les plus grands musées du

monde ; fairevivre cette exposi-tion dans les villesoù elle sera pré-sentée. Olivier Retoutexplique : « Inté-resser les grandsmusées scienti-

fiques (les musées artistiques n’expo-sent que des originaux) n’était possibleque si on racontait une histoire, avec

un personnage principal - Lascaux -présenté sous différents points de vuescientifiques, artistiques, philoso-phiques. J’avais à créer ce concept,puis à établir un synopsis pour illustrerces différents regards, déterminer lesmessages et les types de contenus.Ensuite, nous avons fait travailler un scénariste muséologue et des designers scénographes. »

La culture de Cro-MagnonCe travail ne pouvait se faire sans la cau-tion des scientifiques : « Le nom d’YvesCoppens s’est rapidement imposé. Il aaccepté ainsi que d’autres figures incon-tournables comme Jean-Michel Genesteet Jean Clottes, ou Monique Peytral, pein-tre de Lascaux 2. »Même si la recherche et la communica-tion obéissent à des procédés bien diffé-rents, les scientifiques ont compris et partagé le souci de clarté et de compré-hension qui guidait le projet de l’exposi-tion internationale : « Leur avis a toujoursété très positif. Ils nous ont beaucoupaidés en nous disant qu’il fallait montrerau public la culture de Cro-Magnon. Ceshommes vivaient en société et avaientune culture que les scientifiques travaillentà faire connaître. »

Chicago, puis MontréalAutre étape parallèle, la recherche desdestinations. Il fallait commencer parmarquer l’opinion française. Faute deplace au Musée de l’Homme de Parisen complète rénovation, l’option régio-nale a été choisie avec Cap SciencesBordeaux qui salue l’engagement de

Le ProjetPartager, décrypter le premier chef d’œuvre de l’humanité

Le destin de toutes les grottes d’art pariétal est d’être protégées et, pour cela, fermées au grand public comme l’a été Lascaux dès 1963, 23 ans après sa découverte.

© Philippe Psaïla

Bernard Cazeau et Yves Coppens

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la Région Aquitaine dans le projet etqui va faciliter la découverte de l’ex-position par les Périgourdins. Il s’agitde la première installation complètede l’exposition. Ensuite, le vaste monde ! C’est Chi-cago qui sera, en mars 2013, la pre-mière métropole à accueillir Lascaux –Exposition internationale : « Le FieldMuseum de Chicago est un leader del’accueil des grandes expositions d’in-térêt mondial. La référence dont nousavions besoin », souligne le directeurde projet. De hauts responsables du FieldMuseum sont venus en Dordognerécemment pour découvrir l’atelier desfac-similés et la Vallée de l’Homme.Ses équipes ont déjà testé avec succèsl’intérêt du public américain pour lavenue d’une telle exposition. Une délégation conduite par BernardCazeau s’est rendue à la mi-septembreà Chicago afin de préparer la présen-tation de cette exposition.Ensuite, ce sera le Canada et plus pré-cisément le Québec, à Montréal. Puisl’Ouest des États-Unis, Denver et SanFrancisco, selon l’issue des négocia-tions en cours. Le choix de présenterl’exposition continent par continents’est vite imposé : l’exposition, ce sontdix containers, trois semaines de mon-tage, deux de démontage. Après l’Amérique du Nord, l’exposi-tion sera proposée à l’Australie (Syd-ney), Singapour, la Chine (Shanghai),la Corée du Sud (Séoul) et le Japon. n

Le budget Près de 3 M€ financés à parts égalespar l’Etat, le Département de la Dor-dogne et la Région Aquitaine qui amobilisé, au titre de l’innovation, lescrédits du Fonds européen de déve-loppement régional (Feder). L’exposition sera gérée par une SociétéPublique Locale (SPL) dont le capitalest apporté par le Département(200 000 €) et la Région (100 000 €).Le fonctionnement de la SPL serafinancé par les recettes d’exploitationde l’exposition louée aux musées quivont l’accueillir.

« Partager une œuvre unique »Bernard Cazeau, Président du Conseil général de la Dordogne

« La Vallée de la Vézère réunit la plus importante concen-tration mondiale de sites d’habitat préhistorique et degrottes ornées dont Lascaux est le phare, symbole incontestéde l’art pariétal paléolithique.Nous avons le devoir de partager cette œuvre unique, dela préserver dans son environnement et de la transmettreaux générations à venir. Lascaux – Exposition internatio-nale y contribue en proposant, dans un environnementqui rend toute l’émotion de la grotte, cinq répliques exactes des scènes de la Nef et du Puitsde Lascaux. Elle sera présentée en avant-première au public d’Aquitaine cet automne avantde commencer son tour du monde. Ce projet, initié par le Conseil général de la Dordogne,invite le monde à découvrir, contempler et réfléchir sur l’art à l’aube de l’humanité.Pour cela, autour d’un chef de projet spécialiste des grandes expositions scientifiques, nousavons réuni une équipe exceptionnelle de préhistoriens, muséographes, designers, artistes,techniciens qui ont mis en commun compétences et passion. Lascaux – Exposition internationale s’inscrit dans un projet beaucoup plus large de valorisationet de reconnaissance de la Vallée de l’Homme comme site mondial de référence pour la pré-histoire. La création du Pôle international de la préhistoire, la réalisation du centre d’accueilde la préhistoire aux Eyzies et l’aménagement d’un centre de recherches et de ressourcesau château de Campagne sont les autres piliers de cette ambition que nous portons depuisquinze ans maintenant et dont chacun mesure mieux désormais la portée pour le rayonnementet le développement de la Dordogne.»

« L’exemplarité d’un partenariat »Alain Rousset, Président du Conseil régional d’Aquitaine

« La grotte de Lascaux est l’un des monuments les plus excep-tionnels de la vallée de la Vézère, la « Chapelle Sixtine de lapréhistoire ». L’enjeu de cette exposition de grande envergureprojetée par le Département de la Dordogne et accompagnéepar la Région Aquitaine est de la faire connaître à un publicinternational. Après avoir attribué une subvention au Département de laDordogne et participé à la conception de l’exposition, la Régionrentre dans le capital de la société publique locale qui enassurera la gestion.

Cette exposition sera une caisse de résonance du projet de centre international de l’art pariétalde Montignac et de l’exemplarité du partenariat institutionnel sur la Vallée de la Vézère,entre le Département de la Dordogne, la Région Aquitaine et l’État. Nous sommes partenairesdu Pôle international de la préhistoire qui a mission d’assurer le rayonnement non seulementde Lascaux, mais de l’ensemble des sites de la Vallée. Nous sommes engagés dans le grandprojet qui conduira à la sanctuarisation de la colline de Lascaux et à la création d’une repro-duction intégrale de la grotte. J’ai particulièrement souhaité que Lascaux – Exposition internationale commence son périplemondial par l’Aquitaine. J’invite les habitants de la Région et bien évidement les Périgourdinsà la découvrir à Cap Sciences à partir du 13 octobre.De cette exposition, nous attendons des retombées pour la Vallée de l’Homme, la Dordogne ettoute l’Aquitaine. Les technologies mises en œuvre par ce projet, et demain par le centreinternational de l’art pariétal de Montignac, sont aussi des vitrines de nos savoir-faire.»

© CRA

- Hervé Lefeb

vre

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DOSSIER

M onumentale avec sa Nefreconstruite de 20 mètres de

long, 10 de large et 4 de haut, l’expo -sition associe nouvelles technologiesde l’image, procédé unique (et bre-veté) de reproduction des peinturespréhistoriques et espaces d’interpréta-tion. Elle explique les enjeux liés à celieu emblématique de l’histoire del’huma nité qu’est Lascaux : conserva-

tion du site et culture de l’homme pré-historique. Dans ce voyage à traversle monde de Lascaux, les visiteurs par-tagent 70 années de recherches scien-tifiques et artistiques pour comprendrece qui a motivé les artistes, déchiffrerces extraordinaires peintures et les pré-server pour les générations futures. Sur des panneaux reproduisant laparoi, les fac-similés forment le cœurd’une exposition événement qui pré-sente un parcours scé-nographique en troistemps :

ObservationD’abord, l’histoired’une fabuleuse décou-verte et de ses repro-ductions avec, en pointd’orgue, un film origi-nal en relief (3D HD) qui fait découvrirentièrement Lascaux. La disposition despanneaux oblige les visiteurs à un par-cours tout en angles, comme dans unegrotte : « On arrive face à un écranavec un personnage dont on com-prend vite qu’il est notre avatar. Autourde lui, des lumières qui perturbent lagrotte et font comprendre pourquoi ila fallu la fermer pour la protéger. Lamaquette au 1/10e de l’ensemble deLascaux explique comment sa géolo-gie l’a préservée pendant des millé-naires », note Olivier Retout.

ContemplationL’immersion silencieuse dans l’obscu-rité d’une vaste « Nef » de 283 m²

dans laquelle sont exposés les cinqfac-similés représentant des scènes deLascaux qui n’ont pas été reproduitesdans Lascaux 2 : le panneau de laVache Noire, la frise des Cerfs, le pan-neau de l’Empreinte et la frise des Bou-quetins, le panneau des Deux BisonsAdossés et la Scène du Puits. « Les visiteurs vont passer un certaintemps dans l’obscurité d’une grottereconstituée, éclairée comme par des

torches et des lampesà huile. Nous voulonsleur donner à admirer,à contempler librementet en grandeur nature ;qu’ils se fassent uneidée de ce que repré-sente Lascaux ». Autour de la Nef, destables interactives

aident le visiteur à décrypter lesœuvres, à « découvrir » sous les pein-tures de subtiles gravures. « Par exemple, avec des dessins deMonique Peytral on explique commenton passe de la copie à la reproduc-tion».

RéflexionQui, comment et pourquoi Lascaux ?Toutes ces questions sont abordéesavec des artefacts originaux (lampes,silex, pointes, sagaies, pigments), desstations interactives ludo-pédago-giques qui expliquent comment onfabriquait ces objets, une station multi-écrans qui montre la vie de l’hommeau Paléolithique, un amphithéâtre mul-

« Ce que l’on prétendconnaître de Lascaux »

Nicolas St-Cyr, directeur artistique de l’exposition« Au départ, la complexité de Lascaux étour-dit, tellement c’est riche, foisonnant. C’est pour-quoi on a découpé ces différentes étapes del’observation, de la contemplation – la poutremaîtresse de l’ensemble – et de la compré-hension où l’on essaie d’expliquer ce que l’onpeut aujourd’hui prétendre connaître de Las-caux », souligne Nicolas St-Cyr, directeur artis-tique de l’exposition. Auteur également duprogramme scénographique du centre inter-national de l’art pariétal de Montignac.« Pour Lascaux – Exposition internationale,j’avais développé un scénario qui mettait labarre très haut. Les scénographes retenus,DU&MA, sont allés encore plus haut. Pour lescinq fac-similés, réalisés avec une précisionahurissante, ils ont créé un écrin qui représentela Nef de Lascaux etont conçu l’ensemblecomme un habitat depetits feux autour dugrand feu central.»

Avant que Lascaux – Exposition internationalene commence sa tournée des plus grands muséesscientifiques, vous pouvez la voir du 13 octobre au 7 janvier à Cap Sciences (Bordeaux). Une expérienceunique, aussi instructive que riche en émotions.

L’expositionRessentir et comprendre un site majeur de l’art du paléolithique

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Sculpture d’E.Daynès

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timédia où s’expriment les points devue de scientifiques, d’historiens, d’ar-tistes, de philosophes, devant quatresculptures hyper-réalistes d’une familleCro-Magnon créés par Elisabeth Daynès pour l’exposition : « des ancê-tres étonnamment proches de nous,regardant les scientifiques parlerd’eux... » n

« Lascaux est emblématique »Yves Coppens, président Conseil scientifique de la grotte de Lascaux

Choisi par l’État pour présider le Conseil scientifique de la grotte de Lascaux (chargé de veillerà sa préservation), le professeur Yves Coppens, membre de l’Académie des Sciences, a acceptéd’être le président du comité de pilotage de Lascaux – Exposition internationale. Lors de l’installation de ce comité, le célèbre paléontologue se déclarait ravi d’être associé « àcette grande initiative du Président Cazeau, de faire circuler à travers le monde le plus d’élémentspossibles de Lascaux, dans la meilleure reproduction qui soit. Les progrès du numérique enparticulier sont tels qu'on arrive à des copies presque parfaites. Il existe beaucoup de grottes,mais Lascaux est emblématique. La faire connaître à travers Lascaux – Exposition internationale,puis le futur centre international de l'art pariétal de Montignac, contribuera au bien del'humanité tout entière. »Le professeur Coppens explique : « Lascaux – Exposition internationale nous offre l’opportunitéde comprendre comment l’art est né au Paléolithique, detenter d’en saisir le mystère ; elle nous révèle une réalitémultiple, insaisissable par une seule science. » Il souligne« les cloisonnements d’esprit dommageables» entre muséesd’art ou de sciences, rappelant que « l’art préhistoriquese trouve lié à la préhistoire, laquelle est rattachée auxsciences naturelles... ». S’affranchissant des limites conti-nentales, Lascaux – Exposition internationale pourraitaussi ouvrir une passerelle entre d’autres mondes...

Passion et compétences : les préhistoriens associésAux côtés d’Yves Coppens et du comitéde pilotage qu’il préside, de nombreuxexperts ont été sollicités :• Jean-Michel Geneste, directeur ducentre national de la Préhistoire ;

• Jean Clottes, Conservateur généralhonoraire du Patrimoine ;

• Jean-Jacques Cleyet-Merle, directeurdu musée national de préhistoire desEyzies ;

• Muriel Mauriac, Conservatrice de lagrotte de Lascaux ;

• Dany Barraud, directeur régional del'archéologie ;

• Brigitte et Gilles Delluc,préhistoriens, du Muséumnational d’histoire natu-relle.

• Monique Peytral, artistepeintre qui a réalisé lespeintures de Lascaux 2

• et Jean-Paul Jouary, phi-losophe ont égalementapporté leur compé-tence dans le domaineartistique.

« Cap Sciences à l’heure de Lascaux »

Questions à Bernard Alaux, directeurde Cap Sciences, premier site culturelet scientifique à accueillir l’expositioninternationale.

Qu’est-ce que Cap Sciences ?Cap Sciences est un centre d’anima-tion et d’exposition scientifique, tech-nologique, industriel, ouvert à tous lespublics. Cap Sciences, c’est plus de250 000 visiteurs chaque année avecun rôle local, régional et même au-delà puisque nous exportons des expo-sitions. C’est le lieu culturel le plus visitéde Bordeaux.

Quel accueil pour Lascaux ? C’est un peu la « générale » de l’exposition avec la tension que celasuppose pour ceux qui l’ont réalisée.Mais nous sommes sereins parce quenous avons anticipé son accueil. Nous

mettons l’ensemble de Cap Sciences àl’heure de Lascaux en fermant certainsde nos espaces pour lui donner plus deplace. Nous voulons offrir au public leplus grand confort de visite et à l’expo-sition toutes ses chances de séduire.

Que va-t-il se passer autour de l’exposition ?

Au-delà de l’émotion, de la découvertede l’exposition et de son contenu trèsfort, nous proposerons des animationscomme nous le faisons toujours : la réussite de Cap Sciences s’appuiesur cette interactivité. Nous aurons desévénements, des moments forts quis’adresseront, selon les cas, auxenfants ou aux jeunes, aux spécia-listes, au grand public. Nous n’avonspas un public, mais des publics avecdes attentes différentes. Nous propo-serons aussi des ouvertures en soiréepour accueillir des entreprises ou descollectivités et leurs invités. n

Lascaux – Exposition internationale à Cap Sciences

Informations pratiquesDu samedi 13 octobre au lundi 7 janvier, à Cap Sciences, Bordeaux (Hangar 20, Quaide Bacalan). Accès : Tram B arrêt « Bassins à flots ». Durée moyenne de la visite : 1 h. Tout public dès 7 ans. Du mardi au jeudi de 14 h à 19 h, le vendredi de 14 h à 22 h, les samediset dimanches de 11 h à 19 h. Groupes et scolaires uniquement sur réservation. Fermé les jours fériés.Les tarifs : « Parcours découverte et grandeexpo » : 8 € (tarif réduit : 4,50 €). Gratuit pour les moins de 5 ans.Animations grand public, les après-midi dumardi au dimanche sans inscription. Des ateliers seront proposés aux enfants à partir du CE1.Renseignements : 05 56 01 07 07 [email protected]

© Philippe Psaïla

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Lascaux – Exposition internationale, c’est aussi un formidable coup de projecteur don qui, à Montignac, au pied de la colline de Lascaux, reproduit avec fidélité les peintures

Atelier des Fac-Similés du PérigordL’alliance du savoir-faire artistique et des technologies de pointe

Cette nouvelle génération de fac-similés – fabrication et modelage

des parois, peintures – a nécessité dix-huit mois de travail à l’AFSP pendantlesquels l’équipe était en relationconstante avec le directeur du projetet le directeur artistique de l’exposi-tion : « Même entre ce que nous avonsfait pour Le Thot il y a quelques annéeset Lascaux – Exposition internationale,bien que ce soit les mêmes scènes, ily a eu une évolution artistique, dansle souci du détail », note Francis Rin-genbach, responsable de l’atelier. Le

défi a aussi été technique cette fois-ci.Le caractère itinérant de l’expositiona conduit à imaginer des solutionstechniques pour quel’assemblage (parjointage et visserie)des trois coquescomposant chacunedes fresques reste leplus discret possible et inaltérable mal-gré les démontages et remontages. Chaque coque, fragile, est renforcéede structures qui permettent à la foisde l’assembler en exposition et de la

transporter en toute sécurité. Pour cela,des pièces spécifiques ont été crééesdans un alliage aluminium employé

par l’aéronautique. Lescaisses géantes dotéesde rails pour le trans-port par contenair ontété fabriquées surplace par le départe-

ment serrurerie et menuiserie de l’ate-lier. Avant de quitter l’atelier de Montignacpour Cap Sciences, les fresques ontété démontées puis assemblées deuxfois. À Bordeaux, la première exposi-tion sera installée par deux techniciensde l’AFSP et Francis Ringenbach. ÀChicago, ce dernier supervisera le tra-vail des équipes du Field Museum :« C’est un assemblage mécanique quenous avons vraiment simplifié, mais ily a de petites astuces... »

Un savoir-faire uniqueQuant à ces fameuses coques repro-duisant à l’identique les parois de lagrotte préhistorique, elles font appel

Comprendre et interpréter

le travail du peintre

De l’art des premiers temps à l’art moderneLes correspondances entre l’art à l’aube de l’humanité et l’art contemporain sonttroublantes. Cette interrogation est abordée dans l’exposition internationale et sera développéedans le centre international de l’art pariétal de Montignac. Nicolas St-Cyr, quitravaille sur ces aspects avec le philosophe Jean-Paul Jouary, explique : « Les rencontres des plus grands artistes du XXe siècle avec l’art pariétal ontsouvent bouleversé leur façon de travailler, d’appréhender l’art. Leurs écrits, les correspondances notamment, en témoignent. Il faut s’imaginer les artistes au milieu du siècle dernier, dans un monde bouleversépar la Deuxième Guerre mondiale, à la recherche d’un regard nouveau sur unart qui serait universel, celui de la paix. La découverte de l’art pariétal a été une réponse. »

DOSSIER

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à une technique de fabrication et àl’emploi d’une résine de même qualitéque celle utilisée pour les bateaux oules piscines, mais avec « quelquesingrédients supplémentaires et unerecette particulière ». Le procédé faitl’objet d’un brevet, propriété duConseil général de la Dordogne. « Nous sommes constamment à larecherche de nouveaux produits, àl’écoute de cequi se fait denouveau et peutnous être utile.Nous avonsapporté énormé-ment d’amélio-rations à la plas-ticité des coqueset de nosméthodes. Pourun rendu à la fois plus précis et plusrapide du modelage des parois, nousutilisons le fraisage numérique desmatrices. Nous testons nos méthodes sur leséchantillons de nos produits

futurs. L’objectif est de rationaliser leprocédé, tout en rendant nos restitu-tions toujours plus fidèles. »Mais, avant la technique, le talent, lesbrevets, les marchés, un nouveau fac-similé commence toujours « par l’émo-tion première que l’on éprouve dansla grotte de Lascaux. J’y ai passé des dizaines d’heures etl’émotion est intacte à chaque

fois. Ensuite, surla paroi, en res-tituant le travaildu peintre, ondoit l’interpréter,le comprendre. Cette approcheest complétéepar la lecture detout ce qui a étéécrit sur Lascaux

et l’art pariétal en général. »Pour peindre, les artistes de l’atelier et Monique Peytral avant eux, utilisent des pigments naturels comme leurs prédécesseurs d’il y a17 000 ans. n

Cosquer, Chauvet, le Centre International

de l’Art Pariétal de Montignac

«Nous avons la réputation de réaliserun travail artistiquement irréprocha-ble », rappelle le responsable d’atelier.Ce savoir-faire unique n’a pas fini des’exercer. Il y aura vraisemblablementle Centre International de l’Art Pariétalde Montignac mais pas seulement lePérigord : « Nous faisons partie desgroupes retenus pour reproduire lagrotte de Cosquer et la grotte de Chau-vet. »

AFSPL’Atelier des Fac-Similés du Périgordest une filiale de la Semitour Périgord(exploitant les sites touristiques appar-tenant au Conseil général). Sa direc-tion générale est confiée à Eric Cha-puis, également directeur de laSemiper. Francis Ringenbach est le res-ponsable de la production artistique.L’AFSP emploie 9 personnes : plasti-ciens, peintres, restaurateurs, infogra-phistes et techniciens car tout est faitmaison, même les « tiroirs géants » quitransporteront les fac-similés à traversle monde.

Francis Ringenbach et la magie

«Mon atelier de sculpteur à Doissat,dans le canton de Belvès est mis entreparenthèses depuis un certain temps.Je sculpte encore un peu le bronze etsurtout le marbre blanc dont j’aimejusqu’à l’odeur. C’est ma passion, la création me per-met de me ré-oxygéner. Actuellement, j’expose quelquespièces à la galerie Viéceli de la placedes Vosges à Paris. À l’atelier de Montignac, on cherchaitun sculpteur. Je suis venu voir et lamagie a immédiatement opéré.Aujourd’hui, j’ai en charge la directionartistique et la production. »

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né à l’Atelier des Fac-Similés du Périgord (AFSP) et les fresques de la grotte préhistorique.

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Après Lascaux 2 avec la salle des Taureaux et le Diverticule axial, Lascaux, Expositioninternationale propose la Nef de Lascaux auxmusées du monde. Le centre international de l’artpariétal de Montignac-Lascaux offrira pour sapart une reproduction de l’ensemble de la grotte.

« Les » Lascaux

Le Pôle international de la Préhistoire

La concentration exceptionnelle de sites archéolo-giques et préhistoriques en Vallée de la Vézère, dont15 sites inscrits par l’Unesco au patrimoine mondialde l’humanité a conduit l’État, la Région Aquitaineet le Département de la Dordogne à s’engager dansune démarche de valorisation globale de ces res-sources, démarche inscrite dans les contrats de PlanEtat Région successifs.Créé en 2002, le Pôle international de la préhistoire(PIP) est un établissement public de coopération culturel (EPCC) pérennisant ce partenariat, et gérantéquipements et activités. Le PIP a pour mission devaloriser l’ensemble des sites publics et privés de laVallée pour contribuer à en faire l’une des toutes pre-mières destinations mondiales pour la préhistoire.Programme de développement touristique et culturel,mise en synergie des acteurs locaux, actions éducatives,programmation culturelle et ressources documentairesont été les premières actions du PIP. Le Pôle s’est réel-lement inscrit dans le paysage avec l’ouverture à l’été2010 du Centre d’accueil de la préhistoire aux Eyzies,lieu de sensibilisation des publics à l’univers de la pré-histoire et à la découverte de la Vallée.Le PIP (dirigé par Jacques Buisson-Catil) s’installeraau château de Campagne qui accueillera, après res-tauration, des salles d’expositions, un centre de docu-mentation scientifique, des espaces de colloques etde séminaires.Les communs du château, restaurés par l’Etat, héber-gent un pôle mixte de recherche archéologique oùsont représentés l’Institut national de recherches pré-ventives (INRAP), le service régional de l’archéolo-gie/DRAC, le service départemental de l’archéolo-gie/Conseil général, le musée national de préhistoire,PACEA/Université de Bordeaux 1.Le PIP anime un groupe d’experts pour la préparationdes contenus du centre international de l’art pariétalde Montignac. www.pole-prehistoire.com

Lascaux

La grotte, découverte en septembre 1940, fermée en 1963, est placéesous la responsabilité de l’État qui se préoccupe de sa conservation.

Lascaux – Exposition internationale est aussi une façon de faire circulerà travers le monde un bulletin de santé rassurant des peintures et gravuresde la grotte après les inquiétudes développées ces dernières années.

Lascaux 2Il s’agit de la reproduction, avec des techniques déjà remarquables, de90% des peintures de Lascaux (la « salle des Taureaux » et le « Diverticuleaxial ») pour continuer de montrer la grotte au public. L’artiste MoniquePeytral et son équipe ont réalisé ce travail. Lascaux 2 est, à l’origine,une initiative privée autorisée par l’État. Le Conseil général a rachetéensuite Lascaux 2 pour terminer l’ouvrage et l’exploiter. Lascaux 2 estconfié à la Semitour Périgord, société d’économie mixte dont le Dépar-tement est le premier actionnaire. Le site reçoit 250 000 visiteurs paran (plus de 8 millions depuis son ouverture). De 2010 à 2014, pendantla fermeture hivernale, sous la direction de Monique Peytral, l’Atelierdes Fac-Similés du Périgord restaure les peintures de Lascaux 2.

Lascaux – Exposition internationaleOn y retrouve la partie de Lascaux non représentée à Lascaux 2. Cesmêmes scènes de la Nef sont reproduites, dans une version antérieure,à l’espace Cro-Magnon du Thot (Thonac). Elles avaient été présentéesà Montignac lors de l’exposition « Lascaux révélé ». Au Thot, dont l’ar-chitecture évoque les abris sous roche, les fac-similés sont accompagnésd’une sensibilisation aux techniques des artistes de la préhistoire.Autour, dans le parc animalier, vivent les espèces descendantes desanimaux représentés dans l’art pariétal.

Le centre international de l’Art Pariétal de Montignac-Lascaux

Ce vaste projet (budget prévisionnel 60 M€) dont l’ouverture est prévueà l’été 2015, comprend à la fois la réalisation d’un centre internationald’art pariétal et la sanctuarisation de la colline de Lascaux où l’on continuerade pouvoir accéder en liaison douce à Lascaux 2. Actuellement, quatreéquipes d’architectes, sélectionnées parmi les prestigieuses candidaturesqui ont répondu à l’appel à projets, affinent leurs propositions. Le lauréatsera choisi à l’automne. Le centre accueillera notamment un fac-similéintégral de la grotte de Lascaux, des expositions, un volet de médiationimportant utilisant les technologies de la Réalité Virtuelle et de la RéalitéEmbarquée. C’est également un projet Département / Région / État. n

DOSSIER

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Se mettre à la place des internautesqui ont besoin de s’informer ou d’uti-

liser les services du Conseil général :c’est à partir de ce mot d’ordre que ladirection de la communication, relayéepar un correspondant dans chaque ser-vice du Département, a conçu ce nou-veau site. Les graphistes lui ont donnéun look plus attractif et un code couleursqui accompagne chaque internauteselon son profil : enfants, jeunes, actifs,seniors, handicap, entreprises, associa-tions. Ainsi, l’internaute est guidé versles informations ou les services qui leconcernent en priorité.D’une manière générale, avec destextes courts, un rôle de portail donné

à la paged’accueil etdes rubriques clairement identifiées,c’est la facilité de navigation et leconfort de lecture qui ont été recher-chés.Priorité à l’actualité également, avecles dernières informations dès la paged’accueil, un agenda que l’on peutconsulter régulièrement pour retrouverinstantanément les prochaines mani-festations d’intérêt départemental etsurtout l’accès facilité à de nombreusesvidéos donnant (parfois en directcomme les sessions du Conseil géné-ral) les images des derniers événe-ments. Vous pouvez aussi retrouver,

sous forme de résumés de quelquesminutes, les reportages sur les événe-ments datant de quelques mois.

Formulaires en ligneConcernant les services et formalités,cette nouvelle version du cg24.fr pro-pose dès maintenant de nombreux for-mulaires en téléchargement. Il serapossible progressivement – la configu-ration technique du site le prévoit – deremplir ces formulaires en ligne. Dès la mise en ligne du nouveau site,la fréquentation est passée de 800 à1100 visites quotidiennes...n

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LE PÉRIGORD EN PRATIQUE

Découvrez le nouveau site Internetdu Département

www.cg24.fr : trois entrées majeures

Sur la page d’accueil, choisissez entre les trois entréesprincipales proposées pour rechercher vos informa-

tions. « Servir les citoyens » ouvre le menu de l’ensemble descompétences exercées par le Conseil général : aménagement,économie, éducation, environnement, solidarité, culture etsport. La refonte du site a étél’occasion d’actualiser et decompléter tous les contenus.Vous pouvez aussi retrouverces informations en fonction du profil que vous aurez sélec-tionné pour être dirigé sur ce qui vous intéresse en priorité. « Servir les citoyens », c’est aussi un accès direct à desinformations pratiques : les lignes régulières du TransPéri-gord, les travaux en cours sur les routes, les marchés publicsouverts par la collectivité.

« Connaître le Conseil général » présente l’institution,les élus, les services, les délibérations et les publications,« Dordogne Périgord Préhistoire Histoire » meten perspective les informations sur les traces de notre passé,sur les produits et les saveurs du Périgord, sur la découvertedu patrimoine et des sites naturels.

Chacune de ces rubriquesvous propose, dès sa paged’ouverture, une informationdéveloppée sur un sujet d’ac-

tualité, des zooms pour mieux comprendre, des vidéos, desbrèves d’actualités et un agenda des événements à venir.Les sites associés sont accessibles dès la page portail (enbas de page) : le tourisme, la rando, les sports, les archivesdépartementales, la bibliothèque départementale, le labo-ratoire départemental. n

Le nouveau site du Conseil général est une version Internet 2.0 qui,sans rien perdre de ses contenus,privilégie la vidéo. Le site, avec denombreuses nouveautés, veut êtrepratique à consulter et utile au quotidien. Découvrez-le sur www.cg24.fr

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LE PÉRIGORD SOLIDAIRELE PÉRIGORD SOLIDAIRELE PÉRIGORD SOLIDAIRELE PÉRIGORD SOLIDAIRE

L a Dordogne réunit les 2/3 des territoires fragiles d’Aqui-taine en matière de démographie médicale. C’est ce

qui a conduit le Conseil général, lors de l’examen du projetrégional de santé, à demander que le département soitprioritaire pour le renforcement de l’offre de soins. C’est notamment la démographie médicale (généralistes,spécialistes, chirurgiens dentistes et auxi-liaires de santé) qui inquiète. Aux évo-lutions de la médecine libérale, s’ajou-tent les caractéristiques propres à laDordogne : immense superficie et faibledensité d’une population qui augmentetoutefois (+9% de 1999 à 2011) maisdont le vieillissement est réel, notammentpour les plus de 75 ans. Le schéma régional de santé classe plus d’un tiers du ter-ritoire départemental en zone d’implantation prioritairede professionnels de santé. Cette situation fait aujourd’huil’objet d’une préoccupation générale des professionnels,des élus locaux, des pouvoirs publics et des organismesde santé. La difficulté, c’est qu’il faut à la fois aider les professionnelsexistants à se maintenir, les remplacer lorsqu’ils cessent leuractivité, attirer de nouveaux professionnels pour améliorerla couverture médicale et para-médicale des zones rurales.

Le Département soutient les pôles de santéLes maisons de santé, ou pôles pluridisciplinaires de santé,constituent une première réponse. Ces établissementsregroupent tout ou partie des professionnels d’un bassin

de vie, toutes spécialités confondues.Deux préalables sont fixés à la reconnaissance de ces projetsportés par les communes ou des communautés de communes :l’interdisciplinarité et l’engagement des professionnels desanté du secteur. Création et attribution d’aides publiquessont soumises à l’agrément de l’Agence régionale de santé.

Le Département a décidé d’accompa-gner désormais ces créations qui amé-liorent l’attractivité du territoire. Sonaide concerne les travaux d’aménage-ment et peut aller jusqu’à 100 000 €selon le montage financier de l’ensem-ble (les aides publiques ne doivent pasdépasser 60% de l’investissement).Il existe des pôles de santé communaux ou

intercommunaux à Belvès, Jumilhac / La Coquille, Hautefort, Non-tron, Rouffignac, Saint-Pardoux-la-Rivière (en projet d’extension),Salignac-Eyvigues, Verteillac et Villamblard. Deux autres sont encours de réalisation : Eymet et Lalinde. Et plusieurs projets sont enphase d’agrément ou de concertation. Les professionnels s’acquittent d’un loyer versé à la collec-tivité locale propriétaire. Les pôles de santé répondent àplusieurs de leurs attentes : ne plus être seuls, partager desservices (secrétariat), la possibilité de se concerter ou demieux travailler ensemble (dossiers médicaux partagés).

Le rôle de l’ÉtatCes pôles de santé ne sont pas le remède universel à la crainted’une désertifi cation médicale. D’abord parce que ces projetsreposent sur le volontarisme local (professionnels et élus).

Selon les données au 1er janvier 2012,la Dordogne est un des départementsles moins bien dotés de France pour laprésence des médecins généra-listes. On en compte : 134 pour100 000 habitants en Dordogne, 153en Aquitaine et 147 en France. Chez les spécialistes, c’est plus alar-mant : avec 87 pour 100 000 habitants(et des disparités extrêmes) contre 165en Aquitaine et 137 en France. Sources : INSEE.

Maintenir et attirer les médecins et profess La bataille est engagée en Dordogne pour maintenir les professions médicalesdans les zones rurales. Pôles de santé développés par les collectivités,accompagnement par la CPAM 24 avec le concours des ordres professionnels :les initiatives se développent.

Densité totale de médecins généralistespar département au 1er janvier 2012

Densité totale de médecins spécialistespar département au 1er janvier 2012

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De plus, « les maisons de santé pluridisciplinaires aidentà maintenir ou remplacer des praticiens, mais ne génèrentpas encore d’installations, rappelait Jean-Paul Couvy,conseiller général délégué à la démographie médicaledans un précédent numéro de « Vivre en Périgord », pré-cisant : Nous avons besoin d’une activation rapide demesures d’incitation à l’installation des professionnels desanté dans les zones prioritaires. »Si nombre d’élus locaux prennent leurs responsabilités, l’éga-lité des Français devant l’accès aux soins ne peut être quedu ressort de l’État. Conseiller général de Villefranche-du-Péri-gord, François Fournier qui soutient un projet de pôle de santédans son canton, insiste sur la nécessité « d’un double niveaud’intervention, le local et le national », plaidant à titre personnelpour « une réglementation de l’installation des médecinscomme cela existe pour les pharmaciens », de façon à ceque les praticiens soient conduits à regarder ailleurs que dansles grandes agglomérations et les départements littoraux.

www.soignerenperigord.frAider oui, inciter évidemment, contraindre peut-être un jour,mais d’abord séduire et accompagner. C’est la carte jouéepar la CPAM de la Dordogne depuis plusieurs années :elle propose un service d’accueil et d’accompagnementdes professionnels de santé libéraux. Nelly Perraud-Dausse,en charge des projets, explique : « Nous accompagnonsle professionnel avant, pendant et après son installation.En phase de projet, nous prenons en compte les attentesdu professionnel et de la famille. Notre intervention va del’information pratique à la mise en relation avec acteursdu territoire, agents et élus, qui, chacun à leur niveau, faci-litent leur intégration. Nous réalisons les études de patientèleet indiquons les aides et exonérations territoriales ouconventionnelles. Nous sensibilisons ceux qui n’ont jamaisexercé en libéral sur la gestion d’un cabinet (très rarementabordée au cours du cursus universitaire). Une fois cettepremière étape franchie, deux autres services prennent lerelais : l’un facilite l’installation administrative, l’autre assurele suivi durant la première année d’exercice et au-delà ».La CPAM participe à un réseau d’accueil départemental quin’hésite pas, comme cet été, à aller sur les marchés pourpromouvoir le territoire auprès des touristes et les inciter àvenir s’y installer. Par ailleurs la CPAM participera aux forumset sessions de sensibilisation des étudiants et jeunes médecinsorganisés à la faculté de médecine de Bordeaux pour leurprésenter les avantages d’une installation en Périgord enexercice libéral. Les attentes locales sont nombreuses dansce domaine comme le démontre la Bourse aux Opportunitéscréée en concertation avec les Conseils Ordinaux, et miseen ligne sur « http://www.soignerenperigord.fr » n

Pôle santéTrois conseillers généraux témoignent de la diversité des situationset des approches à travers le département.

Jumilhac-le-Grand / La CoquilleMichel Karp : «Les professionnels ont senti ce besoin de regrou-pement et ont alerté les élus. Nous avons choisi decréer deux pôles complémentaires à La Coquille et àJumilhac-le-Grand pour tenir compte de la réalité de la vie du cantonqui se partage entre ces deux pôles. Cela a représenté un investis-sement de 1,2 M€ pour lequel nous avons obtenu près de 500 000 €d’aides publiques. Le projet s’inscrivait dans une action de revita-lisation d’un secteur rural. Aujourd’hui, les deux pôles de santésont en service à la satisfaction générale. Les habitants peuventregrouper leurs rendez-vous. C’est un atout supplémentaire pourl’animation et le commerce des deux bourgs. »Saint-Aulaye / La Roche-ChalaisJean-Jacques Gendreau :

«Deux élus qui sont aussi médecins, Rémy Chaus-sade et Jean-Paul Dumontet, ont suscité une dyna-mique qui a vu l’ensemble des professionnels, y com-pris les intervenants ponctuels, accepter le principed’un regroupement sur un site unique à Saint-Aulaye.

Le projet porté par la Communauté de communes bénéficie d’unengagement de principe du Conseil général. Nous attendons l’avisde la Région et de l’État, mais on nous dit que le projet a été bienperçu à la préfecture. Pour La Roche-Chalais, l’autre pôle du canton,et la commune la plus importante, les élus, à commencer par lemaire, aimeraient trouver un promoteur pour transformer l’anciennemaison de retraite en une résidence de petits logements, avec leregroupement des professions de santé en rez-de-chaussée. »Villefranche-du-PérigordFrançois Fournier :«Le projet d’un pôle pluridisciplinaire de santé pourlequel tous les élus du canton se sont mobilisés, a étéinitié par le maire de Villefranche-du-Périgord, suiteà une consultation des habitants sur leurs attentes.Il est porté par la Communauté de communes du Pays du Châtaignier.Les professionnels ont rédigé le projet de soins et ont signé leurlettre d’engagement. La délégation territoriale de l’agence régionalede santé a validé le projet. L’idée est d’associer les professionnelsde santé et les services sociaux (centre intercommunal d’actionsociale, permanences du Conseil général, Point Public). La mobili-sation de la commune, qui mettra un terrain à disposition près del’EHPAD, a déjà permis d’attirer de nouveaux professionnels : kiné,podologue, infirmier. »

ZOOM SUR

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ionnels de santé

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Pascal Deguilhem, conseiller généraldélégué au développement dura-

ble, explique : « Nous sommes confron-tés à une urgence sur laquelle nousdevons alerter : la raréfaction des res-sources énergétiques et le renchérisse-ment du coût des énergies. C’est iné-luctable, comment s’y préparer ? On ne peut agir que collectivement,

donc nous asso-cions les citoyensà la discussion etau choix desorientations. Lesénergies à éco-nomiser ou àproduire, et plusg l o ba l emen t

l’environnement, c’est une responsa-bilité partagée. »Le Département a lancé simultanémentcette Conférence, instance de réflexioncollective, et son Plan Climat EnergieTerritorial (PCET) qui est désormais uneobligation pour toutes les collectivitésde plus de 50 000 habitants. Un actefort qui traduit la volonté du Départe-ment d’être moteur dans ce domaineet exemplaire dans son action.

« Une décentralisationénergétique »

Ouvrant cette conférence, BernardCazeau, Président du Conseil général,insistait d’ailleurs : « Les évidencesscientifiques sont là, mais les choseschangent trop peu ou trop doucement.Il importe désormais d’avoir de nou-veaux leviers d’action. Nous propo-sons de les élaborer ensemble. La Dor-dogne : terre de solutions, c’est l’appelà une décentralisation énergétique.Comment construire une économie deproximité qui s’appuierait sur un nou-veau mix énergétique pour la France ?Comment prendre une part active auxpolitiques nouvelles au plan nationalet régional ? »Pour apporter des éléments deréponse, un premier cycle d’ateliersthématiques s’est déroulé à Périgueux :énergie issue de la biomasse, géother-mique et hydraulique, énergie solaire

et éolienne, efficacité énergétique,mise en œuvre d’un projet territorial...« Ces réunions ont rassemblé en prio-rité un public sensibilisé. Mais on peutêtre satisfait de voir ces participants,représentants de collectivités ou d’as-sociations, accepter de partager leursactions, leurs expériences ou simple-ment leur réflexion », note PascalDeguilhem. Définir les orientations àpartir de cet état des lieux et des pistesouvertes, ce sera l’ambition de laseconde série d’ateliers et du forumde synthèse.

Produire et consommerautrement

La filière-bois, pour laquelle la Dordogne est devenue un départementpilote, est l’exemple le plus avancé dece que peuvent produire des choixlocaux et concertés (Département, col-lectivités, Cuma et producteurs de bois,familles). La méthanisation deseffluents d’élevages pourrait en être laprochaine illustration. On sait aussique l’hydraulique peut être largementdéveloppé en Dordogne. À des degrésdivers, l’énergie éolienne (peu de sitesexploitables dans le département),l’énergie solaire, notamment pour laproduction d’eau chaude sanitaire, lagéothermie ou le recours à des puitscanadiens sont des orientations àdébattre.

PLANÈTE PÉRIGORD

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Pascal Deguilhem :« On ne peut agirque collectivement ».

Collectivités et Cuma : les chaudières bois et les réseaux de chaleur de la filière bois énergie.

Professionnels (agriculteurs) : la méthanisation des effluents d’élevage.

La Dordogne, terre de solutions, c’est leslogan de la Conférencedépartementale des énergies engagéepar le Conseil général.Après les débats du premier semestre, les prochains ateliers —ouverts à tous — porteront sur la définition d’une politiqueénergétique locale.

Conférence départementale des énergies : terre de solutions

Page 23: Vivre en Périgord n°35

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La question des moyens nécessaires àla production d’énergies renouvelablesne manquera pas d’être posée. Lecontexte des finances publiques sem-ble peu porteur, mais PascalDeguilhem souligne : « Ce qui est enjeu, même si cela peut déstabiliser,c’est une évolution plus ou moinsrapide vers de nouvelles façons deproduire et de consommer. Derrièrele déploiement des énergies nouvelles,il y a la possibilité de créer des emplois non délocalisables, ou d’enpréserver, des secteurs d’activité àdévelopper. L’intérêt écologique peutêtre l’intérêt économique. »Mais ce sont d’abord les économiesd’énergie qui sont ciblées : « L’énergiela moins chère est évidemment celle quel’on ne consomme pas. Il y a des gise-ments d’économies formidables, parexemple mettre fin à la déperditiond’énergie dans le bâti ancien. Mais poury parvenir, il faut investir et penser àlong terme. Ayant la maîtrise des aidesà la pierre, le Département peut insistersur cette priorité. Par le biais des contratsd’objectifs passés avec les cantons, nouspouvons favoriser ce type d’interventionsur les bâtiments publics. » n­

«L ’attente de l’artisan est de disposer d’un service au meilleur coût avec uneproximité qui ne retarde pas le travail. De ce point de vue, il existe un

bon maillage des points de collecte et nombre d’entreprises les utilisent. Maisnous pouvons encore faire mieux », note Yves Liaud, trésorier de la Chambre demétiers et de l’artisanat.Il souligne le travail réalisé ces der-nières années entre la Chambre éco-nomique de la Dordogne (qui réunitles trois chambres consulaires), lesyndicat mixte départemental desdéchets de la Dordogne (SMD3), leConseil général et les collectivitésen charge des déchèteries.Ces partenaires, avec l’Ademe et laRégion, ont édité un « Guide pra-tique du tri des déchets des professionnels », classeur de poche que l’on peutconserver à l’atelier ou à bord d’un véhicule.Aujourd’hui, le même accueil est assuré sur l’ensemble du territoire, une grillede tarifs homogène est appliquée. Tous les artisans ont des solutions de collecteou d’apport en déchèterie, y compris depuis 2010, pour les déchets dangereuxen complément des collectes spécifiques organisées depuis 2004 pour les pro-fessionnels de l’automobile, pressings, imprimeries, labos photo et métiers dubâtiment. Il existe aussi (à Saint-Laurent-des-Hommes), une filière de stockagedes déchets de type amiante/ciment.

L’image donnée aux clientsPourtant, certains professionnels ont encore des difficultés à changer leurs habitudes,en raison notamment de la charge de travail et peut-être aussi du principe de latarification, même s’il demeure modique. Or, les solutions mises en place ne sontpérennes que si le volume d’apport est suffisant, donc si tout le monde les utilise. Autre motif de sensibilisation : tout professionnel est légalement responsablede ses déchets et doit s’assurer de leur élimination. Le passage en déchèteriesatisfait à cette obligation puisque l’artisan reçoit un bon d’enlèvement ou,pour les déchets dangereux ou à traiter, un bordereau de suivi. Actuellement,les entreprises artisanales se préoccupent de donner une image citoyenne àleur clientèle sur leurs pratiques environnementales. n­

Où s’informer ?D’abord au service environnement de la Chambre de métiers et de l’artisanat :tél. : 05 53 35 87 00 et sur www.artisanat24.com.Ce dossier est également suivi au Conseil général par le service de l’environnement :05 53 06 80 14.La mairie du siège de l’entreprise ou du lieu du chantier connaît les points decollecte les plus proches. Les organisations professionnelles des métiers et de l’artisanat peuvent conseiller. Le sitedu SMD3 répond à beaucoup de questions et permet aussi d’en poser : www.smd3.fr.

Toute l’actualité sur la conférence :

[email protected] -

05 53 06 80 08

Déchets professionnels : faire encore mieuxLes filières spécialisées de recueil des déchetsprofessionnels sont encore trop peu utilisées.Pourtant, toutes les solutions existent.

Points info énergieLe Département est partenaire desEspaces Info Energie de l’Ademe où desconseillers analysent vos besoins et répon-dent à vos questions : comment isoler monlogement, quel est le meilleur chauffage,comment financer mon projet ? Pour toutprojet ou pour vous aider à réduire vosfactures d'énergies, deux espaces InfoEnergie existent à Périgueux.

CAUE 24 (Conseil de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environne-ment) : 2 place Hoche, tél. :05 53 08 37 13.

Pact Habitat & Développement :56 rue Gambettatél. : 05 53 06 81 20.

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EXPRESSIONS EN PÉRIGORD

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Il n'aura pas fallu attendre longtemps et lapériode dite de « grâce » fut bien courte.En moins de 3 mois François Hollande, Jean-Marc Ayrault et le Gouvernement ont accu-mulé de tous côtés les errements et les renon-cements qui se traduisent par une défiancedes Français (-11 points et -9 points d'opi-nions favorables en août respectivement pourFrançois Hollande et Jean-Marc Ayrault).Faisant fi des réalités qu'ils sont les seuls à nepas voir ou, tout du moins, à ne pas vouloirprendre en compte, ils engagent la Francedans une spirale régressive particulièrementinquiétante. La tentative de création de dizainesde milliers d'emplois qui n'ont d'avenir que lenom financés quasi-intégralement par de l'ar-gent public, les mesures de dépenses corpo-ratistes et post-électorales pèsent chaque jourun peu plus sur notre dette nationale et frappenttoujours plus fort – à travers les hausses d'im-pôts – les classes populaires et moyennes.

Ces errements s'accompagnent de renonce-ments permanents. Le gaz de schiste est enDordogne, département particulièrementconcerné, un exemple parlant. Après avoirattaqué pendant toute la campagne des pré-sidentielles et des législatives l'anciennemajorité, pourtant irréprochable sur ce sujet,les élus socialistes, notamment ceux de Dor-dogne, ferment aujourd'hui allègrement lesyeux sur les reculades du Gouvernement.Il n'est même pas besoin de poursuivre ladémonstration en évoquant par exemplenotre perte de crédibilité sur la scène inter-nationale et européenne, car ce qui noustouche au quotidien est ailleurs. Ce qui méri-terait en effet attention, mobilisation, prag-matisme et volonté d'agir rapidement en ban-nissant effets de manches et fanfaronnades,c'est l'état de notre économie, de notre dette,de la compétitivité de nos entreprises, del'emploi et du pouvoir d'achat. Sur ces points

essentiels les atermoiements du Gouverne-ment, les annonces brouillonnes, les posturesidéologiques ne sont pas sans nous préoc-cuper.En Dordogne, où le chômage est toujours leplus haut d'Aquitaine malgré une très légèrebaisse en juillet due aux activités saisonnièrestraditionnelles sur notre territoire, où la partde notre population ayant des revenus infé-rieurs au minimum vieillesse est dans latranche la plus élevée, où la politique dépar-tementale d'endettement et de recours à l'im-pôt plombe les ménages et les entreprises,ces errements, ces renoncements auront, n'endoutons pas, des conséquences encore plusdésastreuses qu'ailleurs. n

Errements et renoncements Groupe de l’Union des Démocrates

de la DordogneContact : 05 53 02 20 30

e-mail :[email protected]

Sous l’effet des politiques menées hier parla droite, la situation de cette rentrée est

à bien des égards plus grave qu’au momentdes départs en vacances.D’autant plus que dans certaines entreprisesle patronat n’hésite pas à jouer de l’intimi-dation contre ceux qui se mettent en traversde sa sacro-sainte recherche de baisse ducoût du travail, comme c’est le cas pour GuyBretout le délégué CGT des Papeteries deCondat mis à pied pour deux jours pouravoir refusé de travailler sans sécurité et sansformation. Par tous les moyens, il s’agit de s’opposerà la mise en œuvre du changement majori-tairement voulu par les Français. Et le dur-

cissement des positions vise à imposer augouvernement une baisse des coûts du travailen rognant un peu plus sur les conquêtessociales, sur les salaires, sur la sécurité, surle code du travail au nom de la mondialisa-tion, en faisant payer aux salarié(e)s la detteen réduisant les dépenses publiques, y com-pris celles des collectivités locales qui repré-sentent pourtant 70% des investissements(particulièrement en Dordogne), en réduisantencore les services publics…La droite et le Medef sont lancés de toutesleurs forces dans la bataille pour maintenirces politiques austéritaires et briser la volontéde changement.Ils seraient renforcés si l’approbation de la

règle d’or de Sarkozy était imposée sansl’avis de notre peuple. Construire le changement qu’une majoritéd’entre nous a ardemment souhaité engageà refuser ce traité qui cristallise les politiquesd’austérité comme en Grèce, en Espagne,en Italie, dont on sait qu’elle aggrave le chô-mage, la pauvreté, les inégalités et nousengage à agir pour des solutions alternativesà celles qui ont le soutien des marchés finan-ciers. C’est ce pourquoi agissent les Conseillersgénéraux communistes. n

Pour que ça change maintenant ! Groupe communisteContact : 05 53 02 20 31

e-mail : [email protected]

En octobre 2011, notre tribune avait pourtitre : « il va falloir que ça change ! ». Un

an après, le changement est en marche, dansun contexte économique et budgétaire natio-nal certes très difficile, qui nécessitera à courtterme des efforts partagés, mais avec, d’oreset déjà, des décisions concrètes.En cette période de rentrée, plusieursmesures très concrètes sont déjà venues illus-trer cette volonté du nouveau gouvernementde mettre au cœur de son action justicesociale et préservation du pouvoir d’achat.L’augmentation de 25% de l’allocation derentrée scolaire d’abord, qui bénéficie à plusde 2 millions de familles et près de 5 millionsd’enfants. Plus globalement, il faut soulignerque la rentrée scolaire s’est opérée demanière plus apaisée. Rappelons que depuis

5 ans, il y a eu dans le secteur de l’éducation80 000 suppressions de poste. Le gouverne-ment a pris ce problème à bras le corps dèsjuin, avec 1000 recrutements complémen-taires dans le primaire, de nouveaux assis-tants d’éducation et des auxiliaires de viepour les enfants handicapés. Ce qui se traduitpour la Dordogne par 7 postes supplémen-taires permettant l’ouverture de 2 classes etl’augmentation du nombre de personnels deremplacement (cette problématique du rem-placement s’est posée de façon récurrentelors de la dernière année scolaire, lorsqueplusieurs classes ont été privées de professeurdurant de nombreux jours).Ensuite, l’action entreprise sur le prix des car-burants. 6 centimes d’économie par litre d’es-sence cela représente 1,50 € de baisse sur

une facture de 25 litres soit en moyenne7,20 € de baisse de la facture mensuelled'un automobiliste habitant en zone rurale.Le carburant français devient un des moinschers de la zone euro (1,42 € contre 1,50 €

en moyenne). Alors certes, beaucoup resteà faire et l’inquiétude est encore très fortemais la volonté d’agir contre la crise est désormais une réalité. Aujourd’hui le Conseilgénéral se sent de nouveau accompagné.Malgré la crise, notre collectivité n’a paslâché son programme de rénovation des col-lèges et depuis 15 ans, n’a jamais augmentéle coût des transports scolaires (celui-ci étaità la charge des familles). n

Groupe Socialiste et Apparentés

Contact : 05 53 02 59 07e-mail : [email protected]

Agir face aux défis !

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AU RYTHME DU PÉRIGORD

A vec le Boulazac Basket Dor-dogne, le département compte

une équipe sportive pro au plus hautniveau national.« Le petit poucet de la Pro A » : on n'apas fini de lire cette expression sous cer-taines plumes et de l'entendre lors deshuit retransmissions de matchs dontbénéficiera le BBD sur Sport+ (du jamaisvu en Dordogne). Jusqu'ici Roanne etsa prestigieuse « Chorale », unelégende du basket français, était avec40 000 habitants la plus petite ville duchampionnat. Alors, Boulazac...Pourtant, il faut y regarder de plusprès : 3400 spectateurs en moyennel'année dernière (la moitié de la popu-lation), 23 bus pour la finale du cham-pionnat à Bercy, des abonnés venusde partout, 40 communes partenaires :le BBD est devenu le club de toute laDordogne, suscitant un engouementdont le club et son président JacquesAuzou n'avaient jamais osé rêver.« Depuis que ce club de niveau régionala quitté Périgueux pour trouver ici lesinfrastructures dont il avait besoin, il s'eststructuré ; des chefs d'entreprises l'ontprésidé. Et il est arrivé jusqu'à la Pro Boù nous sommes restés 7 ans. Nos der-nières saisons n'étaient pas si brillanteset puis l'année dernière, tout s'estenchaîné jusqu'aux play-offs, puis l'ac-cession. C'est un challenge qu'on n'a

pas vu venir, maismaintenant il fauten être digne. »

400entreprisespartenaires

Un immense tra-vail a été réalisépar le club pouracquérir cette nouvelle dimen-sion. Le budgetpasse de 2 à2,7 M€ (le pluspetit de la Pro A),intégrant le sou-tien de 400 entre-prises partenaires(329 l'année der-nière), des droits TV... Continuité pourle staff technique dirigé par Sylvain Lau-tié et la majorité de l'effectif avec le ren-fort de nouveaux joueurs américains.Le club a créé son équipe « espoirs » :« Nous y avons intégré 4 jeunes duclub issus notamment de notre équipecadets de niveau national et un de Ber-gerac. Le rêve, c'est de voir des joueursmajeurs sortir de cette équipe. »Le soutien du public va porter le Palio àébullition : « Nous avons augmenté le prixdes places dans la première couronne, etbaissé dans les gradins hauts pour fidéliser

le public populaire. Ce qui ne nousempêche pas d'avoir déjà plus de recettesabonnés que la saison dernière. »Cette adhésion du public et le degré deferveur autour du club seront détermi-nants pour les joueurs en quête du main-tien en Pro A. Comme pour les dirigeantssoucieux de trouver les partenariats quileur permettront de poursuivre une aven-ture dans laquelle la Dordogne a tout àgagner : un spectacle sportif de hautniveau permanent, une exposition média-tique nouvelle, des retombées commer-ciales, des émotions à partager... n

Le BBD rejoint l’élite du basket français

Le Trélissac FC EN CFA

Le club de l'agglomération de Périgueuxveut revivre de belles heures en accédantau CFA : « Nous accédons au plus hautniveau amateur. Cette montée s'inscritdans notre projet de club. Nous nous yétions préparés aussi bien pour l'équipeque pour le budget qui progresse de15% », souligne Fabrice Faure, prési-dent depuis trois ans.

Une bonne nouvelle n'arrivant jamaisseule, le club va bénéficier dès l'automned'une plaine de jeux aux terrains reforma-tés, avec un nouveau terrain synthétiquequi permet de s'entraîner en toutes saisons.S'appuyant sur des partenaires fidèlesqui fontl'effort pour l'accompagner danscette belle aventure, le TFC sait qu'il nerivalisera pas avec le BBD, mais le pré-sident aimerait bien pourtant, si les résul-tats suivent, franchir la barre des 500spectateurs de moyenne au stade Fir-min-Daudou.Le maintien est l'objectif du groupeentraîné par Zivko Slijepcevic. FabriceFaure souligne : « Nous nous sommespresque baladés l'année dernière, cesera plus dur cette année, mais nous le

savons. Dans notre poule, nous affron-terons cinq réserves de L1 ou de L2 quipeuvent aligner plusieurs profession-nels. » Un championnat d'autant plusserré que quatre, voire cinq, équipesredescendront en CFA 2.Pour éviter d'être du nombre, dans cechampionnat qui l'emmène au Havre, àCaen, à Saint-Malo, à Lorient... Trélissacs'appuie sur ses valeurs : « Le TFC a tou-jours été une équipe joueuse et ça nechangera pas. En CFA, le jeu est plustactique et plus rapide. Les joueurs quenous souhaitions conserver sont restéset nos recrues qui nous apportent beau-coup. » Les premiers matchs ont montréqu'à ce niveau le TFC avait des argu-ments à faire valoir.

Le Conseil général soutient le sport de haut niveauPour soutenir le sport de haut niveau, le Conseil général attribue uneenveloppe globale (2,6 M € cette année) aux clubs, avec des critèresselon les niveaux, et aux manifestations sportives d'envergure. Lesaides font l’objet de conventions fixant les contreparties réciproques.

À SAVOIR

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AU RYTHME DU PÉRIGORD

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À l’image des expositions tempo-raires d’art contem porain qui

animent les salles de l’espace culturelvoisin, les créations de jardins artis-tiques se succèdent depuis 1998 dansce beau parc discret, accessible parla place Hoche et la rue de l’AnciennePréfecture (près du cours Fénelon). Cesjardins sont, selon les cas, conçus parle pôle Paysages et espaces verts duConseil géné-ral, attribuéspar concours àdes profession-nels ou réalisésdans le cadred’un partena-riat institution-nel. D’une sur-face de 400 m2

chacun, ils res-tent en place trois ans. Le dernier né est le Jardin du Maroc, ins-tallé au printemps dernier et produitd’une collaboration entre le Conseilgénéral et l’Institut agricole de la provincede Larache, région marocaine aveclaquelle la Dordogne conduit des opé-rations de coopération décentralisée.

Le Maroc, couleurs et senteurs

Pour créer cette parcelle de paysagemarocain dans un jardin de Dor-dogne, les élèves de cet Institut ont euà concevoir un jardin/exposition surle thème « Maroc, couleurs et sen-teurs ». Cinq maquettes grandeur

nature ont été imaginées par cesjeunes dans le cadre de leur travailscolaire. Le jardin aménagé à Péri-gueux par les jardiniers du Conseilgénéral est une synthèse de ces pro-jets. Les professeurs de l’Institut agri-cole qui ont encadré le travail desélèves sont également venus assisterà la mise en place et à l’inauguration.Ils ont eux-mêmes réalisé sur place le

four, suivantdes techniquestraditionnellesancestrales : letravail du tor-chis.L’ensemble dece jardin estd’ailleurs ins-piré par la tra-dition. On y

pénètre comme dans un espace closprivé dont l'entrée est marquée par deséléments d'architecture dont un murrecouvert d'un enduit bleu et blanc. Luisuccèdent une oliveraie, puis un jardinaromatique où chaque région duMaroc est évoquée par une plante, etl’espace de vie autour du four à pain.

Labyrinthus et Jardin de rien

« Le Maroc, couleurs et senteurs » res-tera en place trois ans. Les deux autresjardins présentés actuellement sont leLabyrinthus et le Jardin de Rien, conçusl’un et l’autre par le Pôle paysages etespaces verts.

Le Labyrinthus (créé en 2010) reprendle thème symbolique du labyrinthe oudu dédale commun à de nombreusescivilisations. Les voies du labyrinthesont réalisées en osier tressé vivant,reproduisant un savoir-faire autrefoistrès répandu et mettant à l’honneur uneplante qui connaît de multiples utilisa-tions.Le Jardin de Rien (2011) a été construità partir de matériaux recyclés,palettes, fer à béton, boites deconserves, bouteilles en plastique...Des matériaux qui, détournés de leurfonction d’origine, retrouvent uneseconde vie. Un cheminement depalettes peintes en blanc harmoniseles différents espaces. Un jardin gra-phique particulièrement original.Jardins d’idées (on peut s’en inspirerlibrement), jardins de découverte pourmontrer la diversité de l’art du paysage,ces espaces éphémères permettent auxagents du Pôle paysages et aux appren-tis qu’ils forment de développer et d’ex-périmenter de nouveaux savoir-faire. Ilssont utilisés ensuite dans l’aménage-ment des sites départementaux.Au bout de trois ans, l’objectif est defaire revivre ces jardins et d’essaimerla démarche à l’échelle de la Dor-dogne. Ainsi, vous redécouvrirez « leJardin des voyeuses » à Ligueux, « Cielde Fer » à Ladornac, « Jardin à l’en-vers » à Limeuil… et bientôt « durable »à Montpon réinstallés, définitivementcette fois, dans les communes de Dor-dogne qui en ont fait la demande. n

Un espace, trois jardins à thème : chaque année, un nouveau décor est créé pourdurer ici trois ans, puis renaître ailleurs en Dordogne. Découvrez en toutes saisonsles Jardins éphémères de l’espace culturel François-Mitterrand à Périgueux.

Cueillez les émotions des Jardins éphémères

France 3 est venu au printemps réaliser son émission« Côté jardins » dans les Jardins éphémères du Conseilgénéral. Diffusion un samedi après-midi d’octobre.

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Chaque année, à l’Espace culturelFrançois-Mitterrand, la rentrée est

marquée par l’exposition d’un artistede renom, représentatif des courantsqui traversent la création contem -poraine. Il s’agit cette année de Winshluss, bien connu pour sesalbums BD au ton très personnel etpour sa collaboration à plusieurs films(co-réalisateur de Persépolis), maismoins sans doute pour son travail deplasticien, au croisement des nouvellesexpressions des arts visuels.L’exposition évènement de Winshluss(Vincent Paronnaud, né à La Rochelleen 1970) présentée à Périgueux pro-pose une exploration tous azimuts deson œuvre, réunissant pour la premièrefois un ensemble quasi rétrospectif deses réalisations artistiques qui révèleune imagination prolifique.Grâce aux prêts de la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, de collec-tionneurs privés, et de l’artiste lui-même,l’Espace culturel François-Mitterrand àPérigueux devient, durant 2 mois, leréceptacle de pièces aussi éclectiquesque représentatives de l’univers foison-

nant et corrosif de l’artiste. Cetteœuvre protéiforme a inspiré un pro-gramme de manifestations construitautour du thème de « l’explorateur »repris par quatre autres expositionssimultanées proposées à travers ledépartement (lire encadré). n

La bande dessinée sera décidément à l’honneur cetautomne en Périgord. En même temps que l’exposition

Winshluss (voir ci-dessus) et l’exposition aux Archives dépar-tementales sur « le Moyen-Age en Bande-dessinée », le salonde Bassillac accueillera comme invité d’honneur un artistede la même génération, lui aussi issu du monde des fanzinesdans les années 1990 : Guillaume Bouzard. Multipliant lesexpériences graphiques et narratives, cet auteur prolifiquea très vite apporté à l’humour en BD un style nouveau, carac-térisé par une fraîcheur plutôt savoureuse, inspiré à la foisdu Comix underground que des Pifou Poche de notre enfance.Une exposition de planches originales lui sera bien sûr consa-crée, qui présentera une rétrospective de son travail.

Guillaume Bouzard sera entouréd’une cinquantaine d’autresauteurs, dont une large majoritéparticipera au festival pour la pre-mière fois. Parmi eux, plusieurs artistes étrangers seront pré-sents pour dédicacer leurs albums, parmi lesquels des Italiens,un Argentin, des Espagnols, confirmant l’internationalisationcroissante de la bande dessinée. Quatre expositions serontégalement présentées. À noter que la journée du vendredisera comme chaque année réservée aux scolaires qui assis-teront à la projection du Chat du Rabbin, de Joann Sfar (enpartenariat avec Ciné-Passion), rencontreront les auteurs etéliront l’album du Prix des collégiens. n

Du 19 au 21 octobre aura lieu le 23e Salon de la Bande Dessinéede Bassillac en Périgord. L’occasion de découvrir le travail d’une cinquantaine d’auteurs réunis autour de l’invité d’honneur,Guillaume Bouzard.

« L’art est ouvert »Sous cette appellation, l’Agence cultu-relle et le Conseil général accompa-gnent quatre associations organisa-trices d’expositions artistiques à traversla Dordogne. Ce partenariat, qui per-met à l’Agence d’aller davantage versles acteurs culturels du territoire, et quidonne à ces associations une plusgrande visibilité, se traduit cette annéepar un programme départementaldédié aux arts visuels qui réunit l’ex-position événement Winshluss et qua-tre autres expositions organisées dansle même temps en Dordogne. Chaqueartiste, en l’adaptant à son esthétiqueet à sa démarche, y reprend ce thèmede l’exploration.• Armelle Caron, du 13 octobre au 24 novembre, Espace 3 – Sarlat(association Athena).

• Pauline Bastard, du 7 octobre au 24 novembre, château de Monbazillac (La Nouvelle Galerie).

• Julien Lombardi, du 12 octobre au 24 novembre, centre culturel - Ribe�rac.

• Cédric Jolivet, du 6 octobre au 24 novembre, le jardin d’He� lys-œuvre -Saint-Mé dard-d’Excideuil (Les amis du jardin d'Hélys-oeuvre).

Winshluss « l’explorateur »Auteur de BD, cinéaste,peintre, plasticien... les explorationscréatrices de Winshluss s’exposent à Périgueux.

Nature sucks ! ©

Winshluss – 201

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Exposition du 5 octobre au 8 décembreà l’Espace culturel François-Mitterrand

(2 place Hoche, Pe�rigueux). Entrée libre dumardi au samedi de 14 h a� 18 h (sauf joursfériés). Renseignements : 05 53 06 40 00

www.culturedordogne.fr

Informations pratiqueset programme sur

www.bd-bassillac.com

Phylactères délicieux à Bassillac

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Vivre en PérigordLe magazine du Conseil général - 2, rue Paul-Louis Courier24019 Périgueuxtél. : 05 53 02 20 78 - www.cg24.frDirecteur de publication : Bernard CazeauDirecteur de la communication : Nicolas PlatonSecrétaire de rédaction : Sophie CabanelRédaction : Service communication du Département et Jacques Bonnet

Photos : Denis Nidos (Hors mention)Conception, réalisation : Corazon Communications - Laudonie 24390 Tourtoirac - www.corazon.fr - 05 53 51 84 67Impression : Imaye Graphic sur papier Condat Intérieur : Couché brillant sans bois 115g/m2

Couverture : Couché brillant sans bois 150g/m2

Dépôt légal : 4e trimestre 2012N°ISSN : 1779-0700