bUn accident, c’est déjà lagalère. Mais remplir dans

la précipitation son constatd’assurance, c’est pire! Unjeune Enghiennois de 26 ansvient de trouver une idéesimple et géniale au problème:un autocollant qui permet depré-remplir les données del’assuré. Mais pourquoipersonne n’y avait pensé?

Bang! C’est la collision... vite, ilfaut sortir le constat d’accident etle remplir. Un peu énervé, forcé-ment, on rature et il faut far-fouiller dans la boîte à gant pourrécupérer son numéro d’assuran-ce. Galère! Pour y remédier: unjeune Enghiennois a imaginé unautocollant personnalisé pourchaque assuré qui permet de pré-remplir son constat d’assurance:simple, efficace, génial! “Les gensn’ont plus qu’à se concentrer surlescirconstancesde l’accident lui-même, sans perdre de temps avecles formalités ”, assure MichaëlGillis, le concepteur de cette idée,tout justeâgéde26ans. Lenomdecette incroyable invention: le“crash stickers ”, l’autocollant ducrash en d’autres termes.Et c’est devant une simple photo-copieuseque luiestvenuceprojettout simple: “À l’époque, je tra-vaillais commecadredansune so-ciété de transports ”, assure le jeu-ne Enghiennois. “Et j’étais juste-ment chargé de l’ouverture desdossiers d’accident. Ce jour-là,

j’avais devant les yeux le ixièmeconstat terriblementmal rempli,j’ai pété un câble ”. Tout en pes-tant contre le chauffeur qui n’apas libellé correctement les don-nées d’assurance, le jeune cadre aune “ illumination ”, comme il leprécise lui-même: “ Je me suis dit:ce serait franchementmieuxsionpouvait les pré-remplir ces cons-tats. ” Le crash stickers était né!

Enfin presque... “D’emblée, j’aiimaginéuneétiquetteautocollan-te puisqu’il est impossible de sa-voir quel côté du constat (gaucheou droit) on devra remplir. Celadépenddescirconstancesdel’acci-dent ”, ajoute Michaël Gillis.Par hasard (toujours), dans un ci-néma, il se retrouve assis à côtéd’un véritable spécialiste de l’im-pression:LucdeSouterquidevien-dra son associé dans cette impro-bable aventure. “ Il a fallu conce-voir le crash stickers, c’est beau-coup plus compliqué qu’il n’y pa-raît ”, ajoute l’inventeur.L’autocollant doit effectivementrésister au chaudouau froiddanslavoiture. Il est égalementdotédemicro-perforations destinées à of-frirunmeilleurpliage.Bref, l’idéeest beaucoup plus sophistiquée

qu’il n’y paraît de prime abord.Révolutionnaire, le concept n’apour le moment séduit qu’uneseule société d’assurance: AveroBelgium. “Elle a signé un contratde distribution de cinq ans à rai-son de 100.000 exemplaires paran ”, se réjouit le jeune Enghien-nois, conscient qu’il ne s’agit qued’un premier pas. “ Je poursuis ledémarchage. J’ai pas mal de con-tacts, notamment avec les plusgrosses compagnies belges...maisrien n’est encore signé. J’ai égale-ment pas mal de perspectives àl’étranger. ”

Et le jeune concepteur de cetteidée, toujours chômeur, se plaît àimaginerlecrashstickerssurtousles constats européens: “C’est unservice que les compagnies ren-dent à leurs assurés. C’est clair!Cela ne leur coûte que 20 centspar prime, pas davantage! ” Desarguments qui ont fait moucheauprès de la fédération belge dusecteur: un début sur les cha-peaux de roue pour un “ jeunotd’Enghienauchômagesansdiplô-me ” qui sera bientôt son proprepatron. «

SARAH COURCELLE

À 26 ans, Michaël Gillis se décritcomme un “workaholic ”, un ac-croduboulot.“ J’adoreça ”, lance-t-il. Et des boulots, ce jeune En-ghiennois en a déjà occupé quel-

ques-uns: “ J’ai été chauffeur,puis magasinier dans un com-merce de bricolage... j’ai mêmevendudescasse-vitesseàuneépo-que!” Pourtant, Michaël n’a, enpoche, qu’un diplôme de secon-daire en techniques commercia-les. Et dès la fin de sa rhéto, il selance sans attendre dans la vieactive...Cadre dans une société de trans-ports -celle-là même où l’idée ducrash stickers est née, il plaqueson boulot pour créer une pre-mière société avecun associé: “ Jeme suis retrouvé le bec dansl’eau,sansemploietsansdroitauchômage. ”Mais tenace, le jeunehommes’accrochepourconcréti-ser son projet de crash stickers...“C’est clair, il faut être un peufou, il faut avoir la hargne, maismêmeunpetit jeunot d’Enghiensans diplôme peut y arriver! ”

Wallonie picarde Communes 300 millions de véhicules circulent en Europe, ce quiouvre une voie royale (potentielle) au crash stickers

llL’expérience de Michaël Gil-lisoffreunrayondesoleildans lamorosité économique actuelle.“ En Wallonie aussi, on peutavoir des idées et les concréti-ser ”, assure-t-il. Quelques con-seils:> Y croire d’abord et avant tout,unevéritablephilosophiedevie:“même si les gens ne vous pren-nent pas au sérieux ”.> Enfoncer les portes: “ je n’aipasl’habituded’attendrequelesportes s’ouvrent, il faut fon-cer... ”> Séduire: Michaël a obtenu unsoutien financier de la Régionwallonne et logistique del’AWEX.> Bien s’entourer: “ j’ai créé unsite internet traduit, enfrançais,ennéerlandais,enanglais,enita-lien et même en letton... grâce àdes amis qui m’ont filé un coup

demain ”.> Unpetitbasde laine, celapeutaider pour réaliser les premiersinvestissementsetdéposerlebre-vet de l’ivention.> Bosser, et encore bosser: “ jeparcourais parfois 17 heures deroutedans la journée, justepourdémarcher un client potentiel ”.> Ne pas manquer d’idées: “ ilfaut trouver un créneau, un pe-tit troudansunmarchéquiresteencore inoccupé ”...

Le crash stickers de Michaël Gillis, il fallait “ juste ” y penser. l COMM

Le verso du crash stickers l COMM

llPortrait

Au chômage, il crée sa propre boîte...

“Un jeunot sans diplôme peut réussir ”

CONCEPTEUR DU CRASH STICKERS

“LE SUCCÈSN’ATTEND PAS,IL FAUT ALLERLE CHERCHER ”

Gillis

bSi le crash stickers vienttout juste de faire son

entrée, il entendbienpartir àla conquête de l’Europe:“C’est l’avantage de l’Unioneuropéenne ”, précise Mi-chaël Gillis, “ tous les cons-tatssont identiques,quelquesoit le pays. ”Raison pour laquelle le con-cepteur Enghiennois n’a pashésitéàdémarcherendehorsdes frontières belges: “ J’aid’excellents contacts avec lesPays Baltes, le Luxembourg,

la France et l’Italie... j’avanceaussi ducôtéde laSlovénie etde la Roumanie ”.Rien n’effraie le jeune inven-teur, rien ne lui paraît tropgrand... au contraire, il adoreles défis! “ Je suis un petit Bel-ge, un Wallon qui part à laconquête de l’Europe ”. Etd’ailleurs,danssatête,neces-sent de naître de nouvellesidées: “ J’observe, jegriffonnedansmoncarnet... j’aimeraiscréer une ligne de meubles...enfin, j’ai plein de projets ”. «

LE MÊME CONSTAT POUR TOUS

Conquérir l’Europe...

Un constat prérempli: génial!

Michaël

Un Enghiennois a inventé l’autocollant qui permet de pré-remplir son constat d’accident

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(*) Prix de vente au numéro

14669610

WALLONIE PICARDE LE NOM DE CETTE INVENTION: LE CRASH STICKERS

8 SUDPRESSE TOTO MO LUNDI 14 DÉCEMBRE 2009