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ASPECTS UNIVERSELS DES MUSI~ES LOCAUX REsQIJE toutes les rkgions habitécs depuis de nombreux siècles renferment des P vestiges archéologiques : c’est ainsi qu’a été rendue possible la création de musées d’archéologie, locaux ou provinciaux. L’édification dc ces sanctuaires de la culture antique a presque toujours été le fruit d’efforts rkgionaux; quelle que soit leur situation actuelle, ils représentent donc un élémcnt de dynamisme culturel dans les petites collectivités. Envisagées de ce point de vue, ces institutions rev2tent une grande importance pour les sciences humaines et pour la connaissance de l’histoire de l’humanité. On ne peut négliger leur rBle dPs quc l’on reconnaît et que l’on veut orienter l’action mondialc des musées. par DANIEL F. RUBIN DE LA BORBOLLA A des degrés divers, les musées locaux protègent et conservent la richesse culturelle d’une région. Cette fonction est surtout évidente dans les pays riches en vestiges archéologiques, monuments historiques et folklore populaire, comme l‘figyptc, l’Asie, le Mcxiquc, le Pérou, etc. En Europe également les sites préhisto- riqucs et les musées provinciaux ont servi à recueillir et à conserver les documents de la préhistoire. Le musée instruit la collectivité locale et stimule son activité intellectuelle. Aucune autre institution ne dispense un enseignement aussi peu théorique et ne dispose d‘autant de moyens d‘éducation pratique. En r&glegénérale, le musée colla- bore avec les sociétés scientifiques et culturelles de la région qui effectuent souvent, par leurs propres moyens, des travaux scientifiques de conservation et de publication comparables à ceux des grands musées du monde. Son action éducative n’est pas moins importante, bien que son local, ses services et ses programmes laissent souvent à désirer. Cette institution rcmplit à l’extérieur aussi une mission de grande importance : elle est pour la localité un point de contact avec l’univers culturel et renseigne l’&ranger sur la culture ancienne, l’histoire et l’art de la région. Les musées locaux ont à résoudre d’innombrables problèmes, dont certains sont communs à tous les musées du monde. Les gouverncmcnts, les institutions et les particuliers accordent en général aux grands musées nationaux plus d’importance qu’aux musées de province et leur fournissent plus facilement une aide matériclle et un appui moral. Aussi le musée local se trouve-t-il constamment dans une situation financière précaire. Rares sont les pays le gouvernement, avcc plus de ressources à sa disposition, peut lui accorder un appui financier. Au Mexique, certains musées régionaux dépendent du gouvcrnement central alors que d’autres sont financés par les pouvoirs locaux. La diffkrence entre ces deux catégories est malheurcuscmcnt considérable. Dans certains cas il a kté possible de conclure des accords instituant unc forme d’administration mixte. Cette formule évite la centralisation, sauwgarde l’autononic régionale et permet à la collectivitk locale de reccvoir unc aide économique, scientifiquc ct technique, sans limiter sa participation active A l’organisation et au fonctionnement du musée. Le local, lui aussi, pose frkquemment un problème. Rares sont les musees pro- vinciaux qui disposcnt de bâtiments correspondant à leurs besoins. En règle géné- rale, le musée rkgional est Ltabli dans un édificc historique ou dans un bitiment public, à moins que quelque génkreux donateur ne lui lègue un immeuble, inutilisablc. Dans aucun de ces cas l’édifice n’est adapte à sa destination ; il présente, en outre, l’inconvknient insurmontable de ne pouvoir Gtrc transformé dans son architecture. Ce problème comporte deux solutions : ou bien construire un immeuble appro- prie ou bien adapter judicieusement l’tdifice dont on dispose aux besoins du musée. Presque toujours il est prkférable d’utiliscr quelque édihce historique qui fasse FONCTI(1NS PROBLRMES 63 ?-

Worldwide Aspects of the Local Museum

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ASPECTS U N I V E R S E L S DES M U S I ~ E S LOCAUX

REsQIJE toutes les rkgions habitécs depuis de nombreux siècles renferment des P vestiges archéologiques : c’est ainsi qu’a été rendue possible la création de musées d’archéologie, locaux ou provinciaux.

L’édification dc ces sanctuaires de la culture antique a presque toujours été le fruit d’efforts rkgionaux; quelle que soit leur situation actuelle, ils représentent donc un élémcnt de dynamisme culturel dans les petites collectivités.

Envisagées de ce point de vue, ces institutions rev2tent une grande importance pour les sciences humaines et pour la connaissance de l’histoire de l’humanité. On ne peut négliger leur rBle dPs quc l’on reconnaît et que l’on veut orienter l’action mondialc des musées.

par DANIEL F. RUBIN DE LA BORBOLLA

A des degrés divers, les musées locaux protègent et conservent la richesse culturelle d’une région. Cette fonction est surtout évidente dans les pays riches en vestiges archéologiques, monuments historiques et folklore populaire, comme l‘figyptc, l’Asie, le Mcxiquc, le Pérou, etc. En Europe également les sites préhisto- riqucs et les musées provinciaux ont servi à recueillir et à conserver les documents de la préhistoire.

Le musée instruit la collectivité locale et stimule son activité intellectuelle. Aucune autre institution ne dispense un enseignement aussi peu théorique et ne dispose d‘autant de moyens d‘éducation pratique. En r&gle générale, le musée colla- bore avec les sociétés scientifiques et culturelles de la région qui effectuent souvent, par leurs propres moyens, des travaux scientifiques de conservation et de publication comparables à ceux des grands musées du monde. Son action éducative n’est pas moins importante, bien que son local, ses services et ses programmes laissent souvent à désirer.

Cette institution rcmplit à l’extérieur aussi une mission de grande importance : elle est pour la localité un point de contact avec l’univers culturel et renseigne l’&ranger sur la culture ancienne, l’histoire et l’art de la région.

Les musées locaux ont à résoudre d’innombrables problèmes, dont certains sont communs à tous les musées du monde.

Les gouverncmcnts, les institutions et les particuliers accordent en général aux grands musées nationaux plus d’importance qu’aux musées de province et leur fournissent plus facilement une aide matériclle et un appui moral. Aussi le musée local se trouve-t-il constamment dans une situation financière précaire. Rares sont les pays où le gouvernement, avcc plus de ressources à sa disposition, peut lui accorder un appui financier.

Au Mexique, certains musées régionaux dépendent du gouvcrnement central alors que d’autres sont financés par les pouvoirs locaux. La diffkrence entre ces deux catégories est malheurcuscmcnt considérable. Dans certains cas il a kté possible de conclure des accords instituant unc forme d’administration mixte. Cette formule évite la centralisation, sauwgarde l’autononic régionale et permet à la collectivitk locale de reccvoir unc aide économique, scientifiquc ct technique, sans limiter sa participation active A l’organisation et au fonctionnement du musée.

Le local, lui aussi, pose frkquemment un problème. Rares sont les musees pro- vinciaux qui disposcnt de bâtiments correspondant à leurs besoins. En règle géné- rale, le musée rkgional est Ltabli dans un édificc historique ou dans un bitiment public, à moins que quelque génkreux donateur ne lui lègue un immeuble, inutilisablc. Dans aucun de ces cas l’édifice n’est adapte à sa destination ; il présente, en outre, l’inconvknient insurmontable de ne pouvoir Gtrc transformé dans son architecture.

Ce problème comporte deux solutions : ou bien construire un immeuble appro- prie ou bien adapter judicieusement l’tdifice dont on dispose aux besoins du musée.

Presque toujours il est prkférable d’utiliscr quelque édi hce historique qui fasse

FONCTI(1NS

PROBLRMES

63 ?-

partie du patrimoine culturel et traditionnel de la communauté. Les expériences

gagne- heureuses de ce genre qui ont étC faites dans diverses parties du monde raient à être mieux connues.

En règle générale, le musée manque de personnel scientifique et techique, Et cela pour dcux raisons : l’une est d’ordre économique; l’autre, plus générale, tient au manque de techniciens dont souffre le mondc entier. l’eu de pays ont un (( excédent )) d’archéologues, d’ethnologues, d’historiens et de spécialistes du musée.

I1 est courant dc voir ces institutions confiées à des intellectuels de la localité : avocats, professeurs, écrivains, amateurs, prêtres, fonctionnaires, etc. Sans perdre de vue les qualités de ces intellectuels ni l’aide précieuse qu’ils apportent, il faut bien rcconnaîtrc que cette aide et cet appui seraient encore plus eficaces si le musée était dirigé par un pcrsonncl tcchiiquc au courant dcs méthodes de recherche et de conservation.

En général, le musée local reste à l’écart des activités muséographiques mon- diales ; il entretient parfois d’étroites relations avec les musées nationaux du pays, mais il ne sort pas de ccttc orbite, soit que son conscrvateur ne connaisse pas le mifieu mondial des musées, soit que ses intérkts trop particuliers l’isolent du reste du monde.

Les musées locaux n’ont pas encore parfaitement compris l’importance de leur rôle du point dc vue de la culture mondiale. D’autrc part, les institutions muséo- graphiques internationales n’ont pas de programme défini qui tende à susciter des intérêts communs ou à développer une action commune.

11 existe enfin un élément impondérable, parfois favorable, parfois préjudiciable : - l’esprit de clocher, qui fréquemment s’oppose A l’esprit universel.

Dans la mesure où il constitue une protection contre le vandalisme et assure le maintien de la tradition, il constitue une force culturelle importante au sein de la collectivité. Malheureusemcnt il arrive souvent que le musk local ne sache pas encore fairc la différence entre l’esprit régional fkcond et l’isolement préjudiciable,

L’AVENIR DU MUSBE LOCAL De vastes perspectives s’ouvrcnt aux musées locaux. Certaines de ces institutions les ont déjà découvertes.

Le musée archéologique local doit renoncer à des systèmes d’exposition trop compliqués, mais donner à ses collections tout leur sens historique. Lorsqu’il expose ses pieces archéologiques pour leur valeur artistique, il oublie que ces vestiges maté- riels sont le produit d’une culture, et que leur signification deviendra plus claire, sans qu’ils perdent rien de leur valeur esthétique, s’ils sont disposés de façon à rappelcr constamment la culture qui les a créés.

L’organisation et la disposition scientifiques des collections présentent une importance extrême ; sans elles le musée n’est plus qu’une boutique d’antiquaire, incapable de remplir sa fonction dans le cadre de la coopération scientifique univer- selle, si nécessaire dans le monde moderne.

C’est au technicien qu’il appartien; d’y veiller. Si aucun technicien n’est attache au musée, on aura recours à un technicien du dehors pour conseiller et former le personnel et suivre, à l’occasion, ses travaux.

Les collections locales, conservées, cataloguées et ttudiées, représentent un trésor dont la valeur scientifique et éducativc ne deviendra universelle que lorsque les méthodes de catalogage et d’étude auront été rendues uniformes.

Le musée local doit @ter ou fournir des collections aux grands musées du pays, qui deviendront ainsi de véritables réserves nationales capables à leur tour d’échanger des éléments de comparaison avec diverses parties du monde.

En dépit des obstacles dus à la question des locaux, aux difficultés financikres ou à l’esprit de tradition, le musée régional possède un immense avantage SUT les grands musées nationaux; son champ d’intérêt étant plus restreint et nettement circonscrit, il peut consacrer toutes ses ressources humaines et financières Une

seule région, concentrer davantage son attention et tirer parti du milieu phiyue, culturel, historique, traditionnel, etc.

I1 doit donc donner à ses expositions un caractère plus didactique, en mettant A profit sa situation naturelle. I1 lui faut éviter l’excès de science comme l’excks cart’

L'archéologie est en quelque sorte une interprétation historique de la culture; la valeur esthktique ou scientifique des collections ne saurait donc être diminuée si elles sont replacées dans le milieu culturel qui les a créées.

Le musée local est le lien I C plus direct ct le plus vivant qu’une collectivité ait avec le monde extérieur; il est en même temps le centre qui rcnseigne et informe l’étranger sur l’histoire ancienne de la localité. Ces deux fonctions situent le musée local parmi les institutions culturelles universelles; à ce titre, il doit être en mesure de jouer son r61e avec efficacitk et diligencc.

I1 peut s’acquitter de sa mission envers la collectivité en échangeant des exposi- tions avec les autres parties du pays et du monde ou en leur faisant des emprunts. Quant à sa mission envers les visiteurs étrangers, il s’en acquittera de fason utile et judicieuse en disposant ses objets de fason à donner une idée complète de la culture de l’époque et du milieu qui les ont crées, de l’usage auquel ils étaient destinés et de leur valeur artistiquc.

1,e role universel que doit jouer à l’avcnir le musée local dépend du musée lui-même, ainsi que de ses rapports avec les grands musées nationaux et avec les organisatic ns internationales.

Les grands musées ct lcs organisations mondiales doivent s’attacher à colla- borer plus étroitement avec les musées locaux.

C’est à ce prix seulement que ces musées pourront connaître les techniques mustographiques, rcccvoir des conseils techniques et scientifiques, organiser des échanges et des prêts de collections, binéficier d’un appui moral à l’extérieur et s’assurer une collaboration sur le plan national et intcrnational. 11 existe encore un danger pour les musées, grands et petits : celui de thésauriser dgoïstement et sans profit leurs collections, causant ainsi un grave préjudice à la culture universelle, Tout musée, petit ou grand, doit fairc scrvir constamment au bknéfice du monde enticr le trésor culturel qu’il garde entre ses murs. (Tradait de l’espagnol.)

W O R L D W I D E ASPECTS O F THE LOCAL M U S E U M

HE occurence of archaeological dcposits in practically all long settled parts of T thc world has helped towards the crcation of local or provincial archaeological museums.

These store-houses of ancicnt culture have almost invariably arisen through local effort, and consequently, whatever their quality, they are an active cultural factor in small communities.

Regarded from this point of view, they are of grcat importance for the science of man and the knowledge of human history. Their role cannot be ignored in asses- sing thc work of museums in the world.

by DANIEL F. RIJHIN DE LA BORBOLLA

To a greater or lesser degree the local museum protects and preserves the cultural heritage of the district. This function is most obvious in the countries rich in archaeo- logical deposits, historical monuments and popular folklore such as Egypt, Asia, hlcxico, Peru. Archaeological centres and provincial museums have also rendered most valuable servicc in collecting and preserving thc sources of European pre- his tory.

The museum educates the community it serves and stimulates that community’s intellectual activities. There is no other institution as free from academic shibboleths nor with such great practical educational possibilities. In most cases the museum co- operates with scientific and cultural societies in the province, many of which, from their own rcsources, are working on conservation and contributing to the subjects lite- rature in a manner worthy of the great museums of the world. Its educational work is of equal importance, dcspitc the fact that in many casCs premises, services and displays are inadequate.

The muscum also has an important role as rcgards the outer world: it is the district’s most direct contact with the world of culture, and the institution which educates an? instructs the foreigncr in the ancient culture, history and art of the region.

FUNCTIONS

PROBLEMS Innumcrable problems arise in connection with local museums, some of are common to all museums throughout the world.

In most cases, governments, learned societies, and private citizens attach importance and give most financial assistance and moral support to the great national museums and sadly neglect provincial museums. Hence the financial position of thc local museum is permanently precarious. In very few countries does it receive support from the more ample and fluid resources of the State.

In Mexico, some local museums are supported by the Central Government and others by the local authorities. The &fference between the two classes is, unhappily, considerable. In some cases agreements have been achieved under which both State and local authorities support the museum. This arrangement avoids centralization, maintains local cc)ntrol and allows of financial, scientific and technical assistance without diminution of the part played by the conitnunity itself.

One of the commonest difficulties is of an architectural nature. Thcre arc very few provincial museums with “functional” premises. Generally it is installed in an historical or locally important building, or it inherits some quite unsuitable building or private mansion from a generous patron. In none of these cases is the building as such suitable, and it has the added inconvenience that it cannot be adapted archi- tecturally.

There are two solutions to t h s problem: building ad hoc or skilful museo- graphical use of the building available. In almost all cases it is preferable to get the most out of an historical building, as the latter is part of the cultural and traditional background of the community. In this connection the successful experiments carried out in all parts of the world would be heIpfuI if information about them were more widely disseminated and more precise.

Almost everywhere there is a shortage of scientific and technical staff. There are two reasons for this, the first, economic and the second of wider incidence, namely, the world shortage of qualified people. Few countries have any surplus of archaeologists, anthropologists, historians o r museum experts.

It is a common experience to find such institutions under the care of local intellectuals, lawyers, teachers, writers, dilettantes, priests, civil servants etc. Without desparaging the valuable assistance or the keenness of such people it should be borne in mind that they could afford more effective assistance and support, were the museum under the charge of technical staff trained in research or as curators.

In most cases the local museum is very much cut off from the main stream of world niuseography. In some instances it has close links with its own national museums but does not stray beyond their orbit, either from ignorance of world museographical relations or from lack of interests common to itself and the rest of the world. As yet local museums have not sufficiently realized the impor- tance of their own role in world culture. A further factor is that international insti- tutions have no definite programmes for the development of common interests or co-operation.

There is also an imponderable element beneficent in some cases and harmful in others, namely provincialism, which is often inimical to a world outlook. When provincialism preserves and protects against vandalism, or when it secures the preservation of the traditional, it is a force important to the community and to culture in general. Unhappily local museums need to learn the difference between laudable local patriotism and harmful isolationism.

,lb

THE FUTURE OF THE LOCAL MUSEUM have already perceived.

Great prospects lie open to local museums in the future, which some of them

The local archaeological museum must give up the practice of mere display and set its specimens in their historical background. In exhibiting archaeological specimens as works of art, it forgets that these physical relics are the products of a culture and become more comprehensible, without prejudice to their aesthetic worth, if exhibits are designed to show them in their proper setting in that culture.

The ordering and scientific arrangement of museums’ collections is of the utmost importance. They thus pass from being so many antique shops to being true museums* 66

ln this way, too, they fulfil the duty of worldwide scientific co-operation so neces- sary in the modern world.

Work of this kind calls for the expert. If there is none available, the museum should use a technical adviser to inspect the work done from time to time and to pass on a proportion of knowledge to the permanent staff.

Local collections, properly conserved, catalogued and identified, constitute a scientific and educational resource, whose worldwide value will increase propor- tionately with the increase of uniformity in their systems of cataloguing and iden- tification.

The local museum should lend or give collections to national or metropolitan museums to make them nationally representativc, while they in their turn can secure specimens from other parts of the world for comparison.

Despite its arcl~tcctural, financial and traditional liniitations the local museum has an enormous advantage over national or metropolitan museums in that, its field being more circumscribed, it can devote the whole of its restk-ces in men and money to a single area, with greater concentration of attention and taking full advantage of its geographical, cultural, historical, traditional, etc. surrounding.

It follows that it should use its location to give its exhibitions a more didactic turn. Neither scientific nor artistic considerations should obtrude themselves too much : archaeology is a mode of historical interpretation of culture; hence neither aesthetic nor scientific value will be lost if collections are shown in their places in the culture which produced them.

The local museum is the most direct and active contact which thc community has with the outer world. It is also the means of informing the stranger of the ancient history of the district. Thcsc two functions raise the local museum to the level of a world cultural institution, and as such it must be in a position to meet its com- mitments effectively and with diligence.

Its duty towards the community can be accomplished through the medium of loan or exchange exhibitions from other parts of the country or the world. A sen- sible and useful way of discharging its obligations to the visitor from the outer world is by applying in its galleries the principle of full museographical composition, setting exhibits against their proper background in terms of culture, time, surroun- dings, use and art.

The true world role of the local museum in the future depends on the museum itself and on its relations with the great national museums and with international organizations.

Museographical techniques, technical and scientific advicc, loans and exchanges of collections, moral support from without and national and international colla- boration can only exist if the great museums and world organizations conccrn themselves with encouraging closer Co-opcration with local museum. The danger still exists of museums, large and small sellishly and uselessly hoarding their col- lections to the prejudice of world culture. The task of the muscum, whether great or small, is to keep its cultural riches in constant circulation, for the benefit of mankind.

(Trunslated from S’rmisb.)