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- Taches ponctiformes jauniitres, souvent translucides, gPnCralisCes sur l’ensem- ble des feuilles ; disrorsion du feuillage, reduction de la croissance des jeunes pousses : digiits d’acariens ectoparasites (Eriophyidae). - Chlorose foliaire internervaire plus ou moins gineralisie (Mn), avec parfois chute de feuilles (Mg) OLI necroses marginales (K). Le limbe entier est jaune vif, parfois jaune et blanc, Ies nervures restent vertes (Fe) : carence de nutrition. - Chlorose uniforme marginale, bandes blanches ou jaunes entre les nervures de premier ordre, motif ressemblant B des feuilles de chene, giniralisk sur tous les plants de la parcelle: dCgiits provoques par un traitement herbicide; absorption trop &vie de triazine. - Taches foliaires grandes ou petites, nombreuses et compactes, souvent circu- laires, blanches et jaunes, parfois nicrotiques, gin&aliskes sur tous les plants de la parcelle, mais seulement sur des feuilles au m6me stade de dkeloppe- ment : d6g2ts occasionnCs par un traitement herbicide au paraquat. Conclusion Les mesures prophylactiques de lutte contre la sharka intiressent aussi les porte-greffe. L‘alternative qui se presente consiste, soit B utiliser des porte-greff e tolirants, qui peuvent rPduire l’incidence de la virose (les interactions entre le porte- greffe et la variCtC greffie sont inconnues), soit B recourir aux porte-greffe sensible, extkriorisant les symptbmes et facilitant ainsi l’ilimination des sujets malades. Le choix est difficile et le problPme serait risolu par la disponibiliti de porte-greffe risis- tants. JORDOVIC (1966) montre que les diffirents porte-greffe PtudiCs n’ont pas influencC d’une fafon significative l’incidence des sympthmes de la sharka chez la varied sensible Pozegaca (cf. tableau 21). TABLEAU 21 Degr6 d’infection de la variCti Pozegaca greffee sur differents porte- greffe ; annees d’observations : 1957-1962 (d’apr6s JORDOVIC). Porte-greffe St Julien A Common Plum Common Mussel Brompton Pershore Myrobolan B Marunka Damas C Myrobolan A Common Brussel Temoin I Pourcentage moyen d’infection 91.8 95 ,o 93.2 91.7 90.5 94,2 94.7 94,7 95,5 94.7 95.5 84,7 86,6 89,6 88,O 84.0 84 ,O 90,7 92,7 89,7 84,3 88,O 1) Difference non significative. 97

X. RELATIONS AVEC LES AUTRES VIRUS

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- Taches ponctiformes jauniitres, souvent translucides, gPnCralisCes sur l’ensem- ble des feuilles ; disrorsion du feuillage, reduction de la croissance des jeunes pousses : digiits d’acariens ectoparasites (Eriophyidae).

- Chlorose foliaire internervaire plus ou moins gineralisie (Mn), avec parfois chute de feuilles (Mg) OLI necroses marginales (K). Le limbe entier est jaune vif, parfois jaune et blanc, Ies nervures restent vertes (Fe) : carence de nutrition.

- Chlorose uniforme marginale, bandes blanches ou jaunes entre les nervures de premier ordre, motif ressemblant B des feuilles de chene, giniralisk sur tous les plants de la parcelle: dCgiits provoques par un traitement herbicide; absorption trop &vie de triazine.

- Taches foliaires grandes ou petites, nombreuses et compactes, souvent circu- laires, blanches et jaunes, parfois nicrotiques, gin&aliskes sur tous les plants de la parcelle, mais seulement sur des feuilles au m6me stade de dkeloppe- ment : d6g2ts occasionnCs par un traitement herbicide au paraquat.

Conclusion

Les mesures prophylactiques de lutte contre la sharka intiressent aussi les porte-greffe. L‘alternative qui se presente consiste, soit B utiliser des porte-greff e tolirants, qui peuvent rPduire l’incidence de la virose (les interactions entre le porte- greffe et la variCtC greffie sont inconnues), soit B recourir aux porte-greffe sensible, extkriorisant les symptbmes et facilitant ainsi l’ilimination des sujets malades. Le choix est difficile et le problPme serait risolu par la disponibiliti de porte-greffe risis- tants.

JORDOVIC (1966) montre que les diffirents porte-greffe PtudiCs n’ont pas influencC d’une fafon significative l’incidence des sympthmes de la sharka chez la varied sensible Pozegaca (cf. tableau 21).

TABLEAU 2 1 Degr6 d’infection de la variCti Pozegaca greffee sur differents porte- greffe ; annees d’observations : 1957-1962 (d’apr6s JORDOVIC).

Porte-greffe

St Julien A Common Plum Common Mussel Brompton Pershore Myrobolan B Marunka Damas C Myrobolan A Common Brussel Temoin

I Pourcentage moyen d’infection

91.8 95 ,o 93.2 91.7 90.5 94,2 94.7 94,7 95,5 94.7 95.5

84,7 86,6 89,6 88,O 84.0 84 ,O 90,7 92,7 89,7 84,3 88,O

1) Difference non significative.

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X. RELATIONS AVEC LES AUTRES VIRUS

L‘arbre fruitier peut Ctre contamine par plusieurs virus A la fois et les rela- tions existant entre chaque type de virus determineront l’incidence agronomique de I’dection virale. I1 faut distinguer, dans les relations de la sharka avec les autres virus, trois cas: 1) confusion dans la terminologie lors des travaux preliminaires, 2) similitude des symptbmes foliaires, et 3) similitude des sympt6mes sur fruits.

Confusion dans la terminologie lors des tyavaux pvkliminaires

Dans ses premiers travaux, ATANASOFF (1934) emploie le terme < mosai’que D pour designer la sharka, denomination dijh utilisee pour une virose repandue chez les espPces fruitiPres h noyau, ce qui entrahe de nombreuses confusions. CHRISTOF (1947) disigne la sharka par le terme < Annzclzls przcni > (synonymes : Murmor per- sicue, peach mosaic virus). En raison de la similitude de certains sympt6mes foliaires, le virus du line pattern a ktC kgalement confondu avec celui de la sharka, ce qui a permis B ATANASOFF d’affirmer que la sharka existait dans les vergers des Etats- Unis d’AmCrique.

Enfin, ?I la suite d’une fausse interpretation de la nomenclature de Smithl), ZELLER et EVANS (1941) ernploient le terrne de << Przcnzls virus 7 >> pour I’agent causal du cherry leaf mottle, terme dCjA utilisk par CHRISTOF en 1918 pour designer la sharka. Cette m2me appellation, pour deux virus qui ne posskdent aucune caracteristique com- mune, a provoqui et entretient une certaine confusion chez les virologues.

Similitude des symptdmes foliaires

Le tableau 22 met en Cvidence les noms des principaux indicateurs spicifiques herbaces et ligneux des virus des arbres fruitiers A noyau presentant une certaine simi- litude symptornatologique sur feuilles.

Similitude des symptdmes sur fruits

Celle-ci peut s’observer sur l’abricotier et le prunier.

Abricotier

Deux maladies dorigine virale provoquent des alterations sur les abricots ; ce sont le ring pox et la viruela.

1) Johnson : Tobacco virus 1 . Smith : Nicotiana virus 1.

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4BLEAU 22 Indicateurs sp6cifiques de la sharka et des autres virus (sympthmes f oliaires).

Vigna cylindrica var. Catjang Nicotiana megalosiphon [source in- fectieusel

Cucumis sativus Momordica balsamina Cyamopsis tetragonoloba Vinca rosea (source infect.)

Cucumis sativus Cucurbita maxima Sesbania exaltata Tithonia speciosa Vinca rodea (source infect.)

-

-

Type de virus inocule

Line pattern P. salicina, variete Shiro P. amygdalus, var. Noil Pareil

P. serrulata. var. Shirofugen P. insititia. var. Krikon P. persica, lignee GF 305

P. serrulata, var. Shirofugen P. insititia, var. Krikon P. persica. lignee GF305 P. domestica. var. Italian Prune

Ring spot

Shenopodium quinoa [source in. ectieusel

Chenopodium amaranticolor Phaseolus vulgaris, var. Pinto Bountiful King Horn

Prune dwarf

P. persica. lignee GF 305 P. armeniaca, clone GF A 843 P. armeniaca, var. Luizet 2. mume, clone GF

Chlorotic leaf spot

Chenopodium foetidurn Nicotiana clevelandii (source in- fectieuse) pour certaines souches seulement

Sharka P. persica, lign6e GF 305 P. tomentosa P. domestica, var. Pozegaca P. arrneniaca. var. Nugget

~

Plantes herbacees specifiques 1 Plantes ligneuses specifiques

Ring pox

Ce virus provoque sur 1’Cpiderme des fruits atteints des taches liegeuses plus lu moins importantes, souvent disposkes en anneaux ; celles-ci n’entrahent pas d‘alte- ation sous-jacente de la chair ; les noyaux ne sont jamais tachetes. Chez les varietes ensibles, comme Tilton ou Wenatchee, les sympthmes foliaires consistent en de fines ignes en arabesques et ponctuations devenant n6crotiques en fin de saison.

I1 est tr2s difficile de differencier le virus du ring pox de celui de la sharka n se referant aux symptbmes observCs sur indicateurs ligneux. Le ring pox provoque, hez Ies variCtCs de P. aviam (Lambert, Van, Sam), les sympthmes classiques de twisted eaf (enroulement, distorsion, Cpinastie, necrose des feuilles). Le virus de la sharka, lui, (est pas transmissible A P. aviam.

Viruekz

L‘origine virale de cette maladie, dCcrite par PENA IGLESIAS (comm. pers., 1970) :n Espagne, dans la region de Murcie, a et6 rCcemment dPmonrrCe. Les fruits atteints dsenten t des zones depressives assez voisines de celles provoquees par la sharka, nais les noyaux et les feuilles ne presentent aucune alteration chromatique. Selon ?ENA IGLESIAS, ce syndrome pourrait &re provoque par une souche de virus du chlo- .otic leaf spot, celui-ci itant rigulierement mis en Cvidence dans Ies echantillons de riruela. Etant donne que la viruela ne produit aucun symptame sur la variCtk de prunier Pozegaca, la distinction avec la sharka est aisee.

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Prunier

Les maladies suivantes ont ktk dkcrites sous des noms differents, alors qu’elles

- le plum fruit crinkle, dkcrit en Nouvelle-26lande chez quelques variites japonaises comme Sultan, George Wilson, Shiro par CHAMBERLAIN et ul. (1957) ;

- le pseudo plum pox, dkcrit en Grande-Bretagne par POSNETTE et ELLENBERGER (1963), avait deji ktk signal6 comme une maladie provoquant des deformations sev6res des fruits, en l’absence du virus de la sharka (CHRISTOF, 1958, SCHUCH, 1961).

ne concernent peut-Ctre qu’un seul virus :

Des travaux postCrieurs (KEGLER et al., 1964, VAN OOSTEN, 1970b, MARE- NAUD, 1971) devaient rkvkler la nature virale de cette affection. CROPLEY (1968a) compare la gamme d’h6tes et les constantes biologiques du pseudo plum pox et de la sharka et met en evidence des diffkrences importantes. VAN OOSTEN (1970b) signale i’absence d’inclusion cytoplasmique dans les cellules parenchymateuses des fruits atteints de pseudo plum pox, caract6re specifique de la sharka. Enfin, MARENAUD (comm. pers., 1972) isole i partir de fruits malades Ie virus du chlorotic leaf spot, souche Pranzcs, et montre que la rktroinoculation de cet isolat sur prunier sain produit i nouveau ie mCme type de sympt6me (pseudo plum pox). Cependant, le pseudo plum pox pro voque chez certaines variktks de prunier des sympt6mes voisins de ceux de la sharka.

Lindexage du pCcher GF 305, abricotier GF A 843, ou l’inoculation sur Chenopodiam qzci?zoa permettent facilement de diffkrencier le chlorotic leaf spot de la sharka. Le chlorotic leaf spot est un virus flexueux, morphologiquement assez pro- che de celui de la sharka.

Pour caractkriser le virus de la sharka, SUTIC (1971b) propose le cryptogramme

R / l : . 1 . : E/E : S/Ap seion GIRRS et al. (1966) R/1 : . / . : O/H : S/Ap selon LAPIERRE et SPIRE (1969).

De nombreux cas de complexes viraux sont signales par NEMETH (1963), KEGLER et al. (1964), ZAWADZKA (1965). Ces associations constituent un handicap dans la dktection et l’isolement des souches de la sharka. Les observations faites sur

Cryptogramme de Lapierre- 1) Cryptogramme de Gibbs Spire

Idem

suivant 1) :

1’ fraction : Numtrateur

2” fraction : Numtrateur : Poids molCculaire de l’acide nu-

Dtnominateur : Pourcentage d’acide nucltique dans

: Forme de virion allongte, E =

Dtnominateur : Forme de la nucleocapside allon-

4“ fraction : Numtrateur : HBtes des virus. S = plantes

Dtnominateur Vecteur du virus. Ap = aphide

: R = acide ribonucleique Dknominateur : 1 = acide monocattnaire

clkique

la particule infectieuse

extrtmitts non arrondies veloppe

gee, extrkmitts non arrondies

vasculaires Idem

Idem

3” fraction : Numtrateur Numiratem : 0 = pas d’en-

Dtnominateur : H = struc- ture helicoidale

100

Page 5: X. RELATIONS AVEC LES AUTRES VIRUS

runiers Pozegaca, Crvena Ranka, Shiro, Myrobolan. et sur p&chers laissent penser ue les interactions sont faibles. Selon MARENAUD et SECHET (comm. pers., 1972),

existe cependant des effets antagonistes entre le chlorotic leaf spot et la sharka i r pecher GF 305. De nombreuses etudes sont encore necessaires pour clarifier ces 1iCnomPnes.

XI. MESURES DE LlJTTE

La lutte contre la sharka est difficile, elle peut s’appuyer sur certains principes u techniques genkralement appliques contre les viroses.

- Lutte preventive:

1. Selection sanitaire : Indexage sur plantes indicatrices SCrologie Detection par voie physique OLI chimique Conservatoire de plants sains.

2. Contrble B I’exportation et B l’importation (quarantaine).

3 . Creation de cultivars tolkrants ou resistants.

- Lutte curative:

1. Eradication du virus: En verger : arrachage des arbres atteints. Dans la plante : traitement thermique (thermothirapie).

2. Eradication des vecteurs : Elimination des vecteurs (traitement chimique, lutte biologique). Elimination des plantes-hbtes formant des reservoirs. BarriPre vegetale de protection (culture de protection).

3. Protection croisee

4. Protection vegetative.

NTTE PREVENTIVE

9. SELECTION SANITAIRE

Les clones, point de depart de toute multiplication vegetative sirieuse, qu’il ;’agisse de production de porte-greffe ou de plants pour l’obtention de greffons (varie- ks) , doivent &tre indemnes de viroses. Les contrbles visuels bien qu’utiles se rev& rnt insufflsants pour detecter les virus latents, ce qui montre bien la nkcessid de ’indexage systematique des hbtes reputks sensibles. Cependant, une sCIection sani- aire, bade uniquement sur le contrble de la sharka, n’est pas satisfaisante en raison It. la similitude des symptbmes provoques par d’autres viroses.

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