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spécial cinquantenaire nUméro trois spéCial CinqUantenaire été 2010 magazine de liaison des Congolais de l’Union eUropéenne “kin e bouger” défilé du 30 juin à kinshasa visite royale

Yambi 03 Part 1

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défilé du 30 juin à kinshasa visite royale “kin e bouger” magazine de liaison desCongolais de l’Union eUropéenne n Uméro trois spéCial CinqUantenaire été 2010 aCtivités de l’ambassade diaspora ColloqUe Cinq Chantiers tribUne analyses femmes festivités festivités 4

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2010

magazine de liaison des Congolais de l’Union eUropéenne

“kin e bouger”

défilé du 30 juinà kinshasa

visite royale

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4 la visite dU CoUple royal belge7 les voyages de la famille royale belge

aU Congo11 histoire de l’indépendanCe dU Congo13 le réveil dU géant rdC

le defilé dU CinqUantenaire31 Comparaison n’est pas raison32 les médias belges et le CinqUantenaire34 voUs avez dit festivités CoûteUses !36 priorité aU Chantier roUtes41 “Kin e boUger”47 les grands défis qUe doit préparer

le président Kabila52 lanCement dU CinqUantenaire

à l’hôtel de ville de brUxelles56 Un mois de la femme à l’ambassade64 JoUrnée portes oUvertes aUx enfants 68 Un ColloqUe historiqUe

entre CherCheUrs belges et Congolais78 Congo folies86 renContres inattendUes à brUxelles !90 le 30 JUin 2010 à l’ambassade94 point d'aChèvement de l'initiative ppte98 les ambitions afriCaines de la tUrqUie100 les relations belgo-Congolaises104 Coopération belgo-Congolaise106 l’ambassadeUr dans le brabant-Wallon112 isabelle Kibassa maliba114 diaspora et intégration122 diaspora paris127 Comité des ambassadeUrs de la sadC 129 verviers reÇoit l’ambassadeUr134 soignies aUx CoUleUrs dU Congo136 les léopards JUniors aU standard de liège140 toUrnoi dU CinqUantenaire à brUxelles148 qUel risqUe poUr le migrant ?158 50 ans de mUsiqUe Congolaise à brUxelles

l’apothéose164 le théâtre aU CŒUr dU CinqUantenaire172 livres

CinqUantenairerdC

festivités

analyses

Cinq Chantiers

tribUne

CinqUantenairebelgiqUe

femmes

ColloqUe

festivités

éConomie

belgiqUe - rdC

diaspora

aCtivitésde l’ambassade

santéCUltUre

sommaire

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voilà, c’est fait : notre pays aura bel etbien soufflé sur ses cinquante bougiesd’anniversaire ! finalement dans uneambiance commémorative plus consen-suelle que polémique ! à l’image dudéfilé militaire somptueux du 30 juin àKinshasa, devant un parterre de per-sonnalités politiques de premier planvenues du monde entier. parmi lesinvités de marque, pardon de le rap-peler, il y avait le roi des belges ! quandon se remémore les critiques infruc-tueuses qui ont plané sur ce voyage degrande portée historique et symbo-lique, on peut se dire que l’on vient deloin ! les Congo-pessimistes et, plus large-ment, tous les prophètes de malheurqui promettaient, rubis sur ongle,“l’apocalypse now” version congolaisedevraient ravaler leur hargne une foisde plus. en belgique, sous la houlette de Car-refour Congo Culture, la nouvelle insti-tution de communication et de pro-motion culturelle de notre ambassade àbruxelles, les festivités du Cinquan-

éditorial

sous le haut patronage de son excellence monsieurl’ambassadeur extraordinaire etplénipotentiaire de la républiquedémocratique du Congo près leroyaume de belgique, le royaume despays-bas, le grand-duché deluxembourg.

yambi magazineedité par Carrefour Congo Culture32 boulevard du souverain1170 bruxelles, belgique

direCteUr de la pUbliCation eddie tambwe

direCteUrde la rédaCtionJoseph tshombe

direCteUr teChniqUeyvon ramazani

direCteUr de marKeting,pUbliCité et événementsJacques tshilembe

seCrétaires de rédaCtiondavid mputu Kabambamikaël sakombi

mUltimedia et Crédit-photos Claude busé omer n’songo

CommUniCationJok oga UkeloKikie Kibambinicolas Kaje mukendi

rédaCtion (eUrope)henri mova sakanyieddie tambweyvon ramazaniJoseph tshombeJacques tshilembedavid putu Kabambamikaël sakombiJean-Jacques durréKikie KibambiJok oga Ukeloserge mbenza

rédaCtion et marKeting(rdCongo)Urbain Kahe KilukaClaude buséomer n’songoJason mbo itoo

ont Collaboré à Ce nUméroflorence mbile / serge nawejtshitembu / Jika / pierre houart /roger Uronya ngadjole / ChristianCoen / m.Kungu / mika / José Kabal /olivier Kajler

diffUsionCarrefour Congo Culture

gestionCarrefour Congo Culture32 boulevard du souverain1170 bruxelles, belgiquetél : 0499 532 921fax : +32 (0)2 213 49 95

prodUCtiondupuis-presse bruxelles

les 50 bougiesresteront alluméestoute cette année !

tenaire du Congo en belgique aurontconnu un fort succès, par la qualité dela programmation, par l’affluence pro-voquée par chacune de nos produc-tions, par la diversité des concepts :théâtre, colloque scientifique, publi-cation d’ouvrages, expositions, confé-rences dans les provinces, etc. la cerise sur le gâteau aura sans douteété le festival musical – Congo folies –du 27 juin dernier, sur l’esplanade del’atomium. Contre toute attente, ceconcert a attiré plus de 15.000 per-sonnes ! 15.000 personnes scandant“Congo ! Congo ! ” “indépendance ChaCha ! ” la performance est historique :jamais, en effet, une ambassade euro-péenne de notre pays n’avait réalisé untel rassemblement, dans une ambianceaussi patriotique et fraternelle.Jamais une année, en belgique, n’auradonc été aussi… congolaise ! et ça vacontinuer puisque les activités de Car-refour Congo Culture s’étaleront surtoute l’année : 2010 n’est-elle pas, defacto, “l’année du Congo en belgique” ?

eddie tambWe

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la visite du coupleroyal belge

C’est vers 16h40, heure de Kinshasa, que Couple royal belge est arrivé le lundi 29 juin, à l’aéroport de ndjili, accompagné par le premier ministre belge yves leterme, l’ambassadeur de la rdC en belgique henri mova sakanyi,

a été accueilli par le premier ministre adolphe muzito, le ministre des affaires etrangères alexis thambWe mwamba et l’ambassadeur de belgique en rdC dominique strUye. ensuite, le cortège, accompagné de plus de 100 journalistes

belges s’est dirigé vers le palais de la nation, après avoir parcouru le boulevard lumumba, où des nombreux badauds étaient attroupés.

par yvon ramazani

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à sa descente de voiture, le couple royal belge, a été accueilli par le couple présidentiel congolais, et a reçu les honneurs militaires. accueil qui a été suivi d’un entretien en tête-à-tête, de plus d’une heure,

entre les deux Chefs d’état, dans le bureau du président Joseph Kabila Kabange. ensuite, le roi et la reine ont été conviés le soir à un "dîner privé", par le couple présidentiel congolais.

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le roi visitera, tout comme la reine, différents sites ayant un lien avec la belgique : au chantier naval de Chanic,une entreprise belge opérant en rdC depuis des décennies, dans le but d'encourager les investisseurs de son pays

et les travailleurs congolais œuvrant au sein de cette entreprise pour accroître la production nationale. il visitera aussi le centre hospitalier roi baudouin 1er (Chrb) à masina, dans la banlieue de la capitale,

où a été inauguré un buste du défunt roi baudouin. de son côté, la reine paola a visité l'inpp (institut national de préparation professionnelle) de limete et le projet "music fund" à l'institut national des arts.

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albert 1er

1909. Jeune prince, albert est lepremier membre de la famille royalebelge à se rendre au Congo d’où il tientun journal de route relatant son épo-pée dans ce pays-continent, 80 fois plusétendu que la belgique. voulu et orga-nisé par lui-même, à vélo, à pied, enbateau, en chemin de fer, le futur sou-verain belge parcourt près de 4000 kmpassant par le Katanga, léopoldville,matadi puis boma. dans son journal deroute, le jeune prince affiche une liber-té d’esprit déconcertante, fustigeantl’indécision du capitalisme métropo-litain qui hésite à s’imposer sur les ré-serves minières katangaises face à l’ap-pétit britannique et raille l’absolutismeléopoldien qu’il caricature en parlant de“vraie muraille de Chine” voulue parléopold ii entre les deux pays.

1928. près de vingt ans après sonpremier voyage au Congo, c’est en roi

des belges accompagné de la reine eli-sabeth qu’albert 1er revient au Congo.sur les traces de son précédent pas-sage, le couple royal fait un tour com-plet de la colonie et, une première pourl’époque, voyage en avion à l’intérieurde ce pays-continent : du bas-Congo(banana, boma, matadi, léo-poldville) àla région diamantifère des Kasaï, leKatanga (bukama, elisabethville) auxriches terres de l’est congolais, les Kivuet les Uélés puis en pleine forêt équa-toriale à Coquilhatville (mbandaka ac-tuelle).

1932. pour son dernier voyage auCongo, albert 1er se rend incognitodans l’est du pays où il visite lesplantations de coton en Uélé, les richesmines d’or de Kilo-moto et séjournedans le parc national virunga qui jadisportait son nom.en 1958, la reine elisabeth reviendra auCongo inaugurer une statue à la mé-moire de son défunt mari à albertville(Kalémie actuelle).

les voyages de la famille royalebelge au congo

le voyage du roialbert ii et de la reinepaola, au Congo, pourla commémoration duCinquantenaired’indépendances’ajoute à une longueliste de rendez-vousdans l’ancienne coloniebelge, entre la familleroyale et le peuplecongolais. à l’exception deléopold ii qui régna enmaître absolu sur sa“propriété privée” sansl’avoir visitée, tous sessuccesseurs - chefsd’état du Congo-belgene l’oublions pas - sesont rendus dansl’actuelle républiquedémocratique duCongo. nous vousproposons uneévocation des voyagesdes membres de lafamille royale belge auCongo.

michael saKombi

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histoire

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léopold iii 1925. à l’instar de son père qui serendit au Congo belge en prince, léo-pold fait son apprentissage de la colonieavant son accession au trône de bel-gique. il s’y rend pendant 9 mois en1925 pour un voyage d’études au coursduquel, souvent à pied, il découvre larichesse de la faune et de la flore con-golaise parvenant même à rassemblerune impressionnante collection de plusde 3000 spécimens d’insectes des diffé-rentes régions visitées. esprit libre com-me son père, léopold n’hésite pas àdénoncer les conditions déplorablesdans lesquelles vivent les populationslocales, victimes de malnutrition et desmaladies tropicales.

1933. accompagné de son épousela princesse astrid, léopold se rendpour son second voyage au Congo.éblouie par la beauté du pays tout lelong du voyage, la princesse astrid estaussi heurtée par la précarité des con-ditions de vie des congolais et lance dèsson retour en belgique, un programmed’aide aux hôpitaux de la place. sa dis-

parition en 1935 par accident de routeprovoquera l’émoi au sein des Congo-lais qui appréciaient sa générosité.

1957. après son abdication suite àla question royale d’après-guerre, léo-pold iii rentre une dernière fois auCongo avec sa seconde épouse, la prin-cesse liliane de réthy. en définitive,léopold iii ne se sera jamais rendu dansla colonie en souverain régnant.

le princerégent Charles1947. suite à la déportation deléopold iii par l’occupant allemand lorsde la seconde guerre mondiale, le prin-ce Charles est nommé régent du roy-aume en 1944. il exerce les préroga-tives royales jusqu’en 1950. durant larégence, le prince Charles se rend unefois dans la colonie où il assiste à unerevue militaire de tirailleurs, fantassinset forces mobiles de la force publiquequi défilent devant lui. il visite collèges,cliniques et instituts de médecine tro-picale dans le pays.

baudouin 1er

1955. tout de blanc vêtu, le jeunebaudouin 1er foule le sol congolais parléopoldville, il est accueilli par une fouleen liesse qui le surnomme affectueuse-ment “bwana Kitoko”, “le bel homme”.son discours en lingala dans la capitaleau stade portant son nom, devant80.000 personnes sera sans doute l’undes moments forts de ce voyage. du-rant les quatre semaines que durerontce voyage dans tout le Congo, le jeunesouverain belge sera accueilli avec uneferveur populaire inédite faisant de cepremier voyage colonial de l’ère bau-douin, un véritable triomphe qui vaasseoir la crédibilité internationale dujeune souverain et de la belgique.

1959. décembre. le roi revient auCongo pour un court séjour dans lesgrandes villes du pays afin disait-on de“remonter le moral de tous seshabitants”. Ce voyage est controversécar baudouin 1er n’a pas reçu l’aval dugouvernement belge et les “vive le roi”sont le plus souvent accompagnés duslogan “dipanda” (indépendance en lin-

visites royales

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gala). en effet, plus tôt dans l’année, le 4janvier précisément, l’interdiction tar-dive d’un meeting de l’abaKo (allian-ce des bakongo) à léopoldville a tournéen un soulèvement populaire durementréprimé, plus de 40 morts officielle-ment, une centaine réellement. à sonretour en métropole, dans une allocu-tion radiodiffusée, le 13 janvier, le roibaudouin promettra “de conduire, sansatermoiements funestes mais sans pré-cipitation inconsidérée, les populationscongolaises à l'indépendance, dans laprospérité et la paix.” le train de l’in-dépendance congolaise est en marche.

1960. les évènements se précipi-tent, jeudi 30 juin, le roi baudouin estprésent pour assister à la proclamationde l’indépendance du Congo. après sondiscours et celui du président dunouvel état, Joseph Kasa-vubu, le pre-mier ministre patrice lumumba pro-nonce une allocution inattendue dé-nonçant les mauvais traitements subispar les congolais sous la colonisation.stupeur au palais de la nation. la cé-rémonie se termine dans la confusionet baudouin envisage de rentrer im-

médiatement à bruxelles. Un gested’apaisement est tout de même émislors du déjeuner offert par le gouver-nement congolais au souverain belgeoù lumumba prononce un “toast répa-rateur” en l’honneur du roi et de labelgique.

1970. le roi baudouin revient enrépublique démocratique du Congopour participer au dixième anniversaired’indépendance de l’ancienne colonie.le couple royal est accueilli avec fer-veur par la population congolaise et lenouveau maître du pays, le généralmobutu qui s’est emparé du pouvoircinq ans plus tôt. durant deux semai-nes, baudouin et fabiola accompagnésde Joseph-désiré et marie-antoinettemobutu vont sillonner le Congo avecen point d’orgue, le défilé du 30 juin àKinshasa.

1985. pour les vingt-cinq ans d’in-dépendance de l’ancienne colonie, lecouple royal belge répond à nouveauprésent à l’invitation de mobutu devenumaréchal dans un Congo rebaptisé zaïre.

les commémorations de cet anniver-saire sont fastueuses, des anciennesfigures du pouvoir colonial belge sontconviées telles le général Janssens,pierre harmel, raymond scheven… Cevoyage qui se terminera par une croi-sière sur le majestueux fleuve zaïresera la dernière visite royale en datedans le pays.

albert ii 1969. albert ii ne s’est pas rendu en“terra incognita”, ce 28 juin au Con-go.en sa qualité de prince de liège, le roides belges avait déjà visité la ré-publique démocratique du Congo à latête d’une mission économique. durantce voyage, il posa la première pierre dulycée prince de liège de Kinshasa,établissement d’enseignement à pro-gramme belge communément appelé“école belge” qu’il vient de revisiteravec la reine paola, près de quaranteans plus tard. au cours de ce premiervoyage, albert ii fut décoré de l’ordrenational du léopard.

visites royales

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l’industrialisation croissante, entraînel’expansion des villes et cités urbainescomme léopoldville (Kinshasa), elisa-bethville (lubumbashi) ou stanleyville(Kisangani), dont le nombre d’habitantss’accroît sans cesse, du fait de l’exoderural. Cette concentration urbaine vaégalement favoriser le brassage des po-pulations et la naissance d’une opinionpublique congolaise, dont les revendi-cations de plus en plus politiques, vontêtre reprises par une classe moyennecongolaise qu’on appelle les immatri-culés ou les évolués.

plan de 30 ans, manifeste etcontre-manifeste pourl’émancipation du Congo

malheureusement cette volonté d’éman-cipation trouve peu d’échos au sein del’administration coloniale. au point quelorsque, soucieux de l’émancipation despopulations congolaises, Jef van bilsen,jeune avocat et professeur, préconiseun “plan de tente ans pour l’émanci-pation politique pour l’afrique belge”qu’il publia en 1955, dans une revuebelge, il suscita des réactions hostilesdans les milieux coloniaux, tant en mé-tropole qu’au Congo.

en réaction, l’association Conscienceafricaine, regroupant les anciens élèvesdes pères de scheut, avec le Cardinalmalula et Joseph iléo, en tête, publia, en1956, un document intitulé “manifestede la Conscience africaine” dans lequelelle s’opposait à l’idée de la créationd’une communauté belgo-congolaise,telle que prônée par Jef van bilsen, maisse ralliait au plan de trente ans à con-dition que les Congolais participe à samise en œuvre, avec à la clé l’indépen-dance en 1985 !autre réaction, celle de l’abaKo, diri-gé par un ancien séminariste JosephKasa-vubu, qui rédige un contre-ma-nifeste, intitulé le “manifeste de l’aba-Ko ”, qui exige l’application des libertésfondamentales et l’accession immédiatedu pays à la souveraineté. face à cette agitation politique inat-tendue, qui suscite l’inquiétude dupouvoir colonial et afin d’apaiser lesesprits, le roi baudouin va effectuerune tournée dans tout le Congo, en1955. dans la foulée, l’administration belgecomprend enfin la nécessité d’opérerdes réformes et d’associer les Congo-lais à la gestion de la colonie, notam-ment par la formation des élites locales.C’est dans ce cadre que se situe la

longtemps considéréecomme une coloniemodèle et sanshistoire, au lendemainde la deuxièmeguerre mondiale, avecle retour des soldatscongolais alléscombattre sur diversfronts, en egypte, enbirmanie, en palestineet sous l’effet conjuguéde l’alphabétisation etde l’amélioration desconditions de vie de lapopulation, le peuplecongolais ressent unimmense besoind’émancipation.

par J. tshombe et d. Kabamba

quelques étapes importantes de l’histoire de l’indépendancedu congo

histoire

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création de l’université lovanium en1954, la construction des écoles secon-daires publiques à partir de 1955 oul’ouverture de l’Université officielle duCongo à elisabethville.C’est également dans ce contexte qu’ilfaut situer l’organisation en 1957, despremières élections locales, ainsi que lamise en place expérimentale de con-seils municipaux installés dans les prin-cipales villes du pays.pour la première fois dans l’histoire dela colonie, des bourgmestres congolais,sont élus à la tête des communes,encadrés par des conseillers belges. lemouvement syndical connait aussi unessor remarquable sur l’ensemble duterritoire national, soutenu par lesprincipaux syndicats ayant pignon surrue à bruxelles. en 1955, les partis politiques sont offi-ciellement autorisés à fonctionner auCongo.

les émeutes du 4 janvier 1959Ces différentes mesures politiques, loind’étouffer la volonté de changement, nefont qu’aviver le mouvement généraltourné vers l’émancipation, même si lemot “indépendance”, n’est pas encoreà l’ordre du jour.le 4 janvier 1959, l’annulation d’un mee-ting de l’abaKo, à léopoldville, pro-voque des émeutes, l’arrestation desprincipaux leaders de ce parti, et unerépression qui fait 42 morts, ce qui vaalimenter le ressentiment contre lesautorités coloniales et aviver le feu duvent de l’émancipation qui trouve aussiun terreau favorable du fait d’un chô-

mage croissant, qui nourrit le débatpolitique et social.

discours du roi baudouin,table ronde et 30 juin 1960à partir de cette date, tout va aller trèsvite. le 13 janvier 1959, le roi bau-douin prononce un discours dans lequelil annonce solennellement, l’intentiondu gouvernement belge de conduire leCongo vers l’indépendance, “sans ater-moiements funestes ni précipitationinconsidérée”.

la table ronde fut convoquée à bru-xelles du 20 janvier au 21 février 1960.elle réunissait d’une part l’élite congo-laise ainsi que les chefs coutumiers en-tourés d’une foule de conseillers belgeset d’autre part les membres du gouver-nement et quelques personnalités de laclasse politique belge. au début des travaux, la partie belgepar la voix du ministre des Colonies,lève l’option de définir au préalable lesstructures politiques, d’analyser lesproblèmes politiques qui se posentdans la colonie avant de bloquer unagenda. les Congolais qui faisaient de ladate de l’indépendance une conditionavant d’amorcer les travaux la voulaientpour le 1er juin, tandis que les belgesproposaient le 15 juillet. finalement, ladate du 30 juin est retenue. mai 1960, les élections sont rempor-tées par le mnC de patrice lumumbaqui est désigné chef de gouvernement Juin 1960, Joseph Kasa-vubu est éluprésident de la république, par laChambre. le 30 juin 1960, proclamation de l’indé-pendance à léopoldville en présencedu roi baudouin.

indépendance

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le réveil du géant rdc

à l’occasion du Cinquantenaire de la république démo-cratique du Congo, l'armée congolaise a déployé unimportant arsenal militaire destiné à la sauvegarde et à ladéfense de l'intégrité territoriale. du jamais vu sur leboulevard triomphal.

l'imposant défilé militaire

tapis rouge du palais du peuple jusqu’ à la tribune, coupde canon, jets d'eau, passage des troupes en revue, fanfare,hymne national, etc., tout y était pour assurer la solennitéde cette journée historique. dans la tribune, côte à côte,le public pouvait voir : le roi des belges albert ii et lareine paola, le roi mswati iii (swaziland), les présidentsrobert mugabe (zimbabwe),yoweri museveni (ouganda),paul Kagame (rwanda), françois bozize (Centrafrique),denis sassou nguesso (république du Congo), paul biya(Cameroun), ali bongo ondimba (gabon), bingu wamutharika (malawi), sans oublier les premières dames,tout cela donnait une fière allure aux dites festivités. on aaussi noté la présence du secrétaire général de l'onu, banKi-moon, des chefs de délégations, des envoyés spéciauxdes états et des représentants des organisationsinternationales ainsi que les plus hautes autorités tantciviles que militaires du pays.

moment tant attendu

la première partie consacrée à la parade militaire, a vudéfiler, sur le boulevard totalement refait, les grandesunités des forces armées de la rdC (fardc) et de lapolice nationale. dans une admirable synchronisation demouvements, environs 15.000 militaires et policiersimpeccablement sanglés dans leurs uniformes, plus d'unecentaine de chars et véhicules, ont défilé pendant près dedeux heures tenant le public en haleine sous une chaleurtorride. Une démonstration de force de la part del'armée congolaise qui a déployé un important arsenalmilitaire constitué de mitrailleuses, de lances roquettes,de canons anti-aériens, de mortiers, de chars, de blindés,de véhicules militaires et d'autres engins lourds. au mêmemoment, des hélicoptères et avions militaires survolaientle ciel à basse altitude au grand enchantement du public.le bruit assourdissant des réacteurs aura apporté unetouche particulière à cette célébration qui se voulaittotale.le passage devant la tribune des casques bleus de lamission des nations-unies au Congo (monuc) en instancede quitter la rdC aura aussi constitué un des momentsforts de ce défilé, ainsi que celui des retraités militaires etdes anciens combattants de la guerre de 1940-1945.

défilé militaire : une démonstration de force

par yvon ramazani

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le président de la républiqueJoseph Kabila Kabange a présidé,le 1er juillet 2010, en la sallehistorique du parlement, aupalais de la nation, la cérémoniede décoration des six pionniersde l’indépendance de la répu-blique démocratique du Congodont deux à titre posthume(Kimbangu et malula) et quatresurvivants (gizenga, bomboko,gbenye et bisukiro). il leur a dé-cerné la médaille d’or de grandCordon de l’ordre des hérosnationaux lumumba – l.d. Kabila.lors de cette cérémonie, le pro-fesseur isidore ndaywel è nziem,Coordonnateur du Commissariatgénéral du Cinquantenaire aprononcé un discours résumantle sens des festivités du Cinquan-tenaire et la décoration accordéeà six pionniers de l’indépendance.il a notamment affirmé que“l’histoire retiendra que la fêtedu Cinquantenaire de la répu-blique démocratique du Congoaura été un grand moment deréhabilitation de l’histoire natio-nale, un temps fort de réconci-liation de nos souvenirs et uninstant de célébration de la mé-moire collective.”quant à la cérémonie de déco-ration des pionniers de l’indé-pendance, elle “est celle de laconsécration des témoins privi-légiés de la manifestation du 30juin 1960 : à savoir, les quatremembres du premier gouverne-ment de la république à qui leCréateur a accordé la grâced’être encore parmi nous. il s’agitdes patriarches antoine gizengafundji, Justin-marie bombokolokumba is’elenge, Christophegbenye babebele Kwa badaekopi, marcel bisukiro tabaro.”

JiKa

cérémonie de décorationdes pionniers de l’indépendance

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avant l’indépendance, égale la pros-périté et le bien-être, après l’indé-pendance, égale le désordre et la pau-vreté. entre ces deux états extrêmes, lavie au Congo se serait déroulée com-me un long fleuve (Congo), tranquille. évacués les troubles et les désordresde l’immédiate après-indépendance, quiont concourus à la désorganisation del’état, mais également évacuée, la pros-périté retrouvée des années 1965 à1973, époque où le Congo a connu deschiffres de croissance à deux chiffres,qui ont permis la construction deprojets aussi ambitieux que inga, legrand barrage hydro-électrique érigé aubas-Congo. époque où tous les étu-diants congolais bénéficiaient d’unebourse de l’état et où l’enseignementétait gratuit. C’était pourtant plus dedix ans après l’indépendance du Congo.pas un seul mot n’a été dit sur lamanière dont les Congolais sont par-venus à remonter la pente, malgrél’handicap constitué par une indépen-dance acquise dans l’impréparation laplus totale.si on suit le scénario évoqué plus loin,la régression économique qu’a connuenotre pays, serait la conséquence im-médiate et inévitable de l’obtention del’indépendance en 1960.

Une image faussée de l’histoire du Congoor, si on se réfère à l’histoire, cetteanalyse est fausse, même si elle arrangeles Congolais qui veulent se dédouanerde leur propre responsabilité et si elleconforte les sentiments de supérioritéde certains nostalgiques de la coloni-sation.

Cependant, en lisant, en écoutant et enregardant nombre d’émissions que lesmédias locaux, ont consacré à la com-mémoration du Cinquantenaire del’indépendance de la république démo-cratique du Congo, beaucoup deCongolais ont parfois ressentis ladésagréable impression, que l’on com-mémorait 50 ans de fin de colonisationbelge, plutôt que 50 ans d’indépen-dance du Congo. bref que c’était unecommémoration à rebours, où laréhabilitation du colonialisme n’étaitpas très loin, sans doute involontaire-ment...en effet, durant ces émissions, con-stamment, des Congolais, souvent enrupture de ban avec le pouvoir, ont étémis au devant de la scène pour ré-pondre à cette question lancinante :vivez-vous mieux aujourd’hui qu’avantl’indépendance ? sous-entendu : neregrettez-vous pas la colonisation ?

défense et illustration de la colonisationtoute la mise en scène, surtout pourles émissions télévisées tendaient verscet ultime but : montrer un maximumde trous dans les rues de Kinshasa,occulter les aspects positifs et dé-montrer en fin de compte, l’échec de50 ans d’indépendance du Congo, tousrégimes et générations confondus. avecen parallèle une mise en exergue desimages en forme de cartes postales del’époque coloniale. en résumé, ce fut une démonstration, àpeine voilée, de l’incapacité des Con-golais à se gérer.

comparaisonn’est pas raison

pendant les années de prospérité éco-nomique évoquées plus haut, peu debelges ont critiqué la gestion écono-mique du Congo et l’opposition con-golaise de l’époque, a trouvé peud’échos, aussi bien dans l’opinion po-litique, qu’au sein de la classe politiquelocale, si ce n’est en 1974, au momentde la zaïrianisation, c’est-à-dire, lanationalisation des commerces appar-tenant aux étrangers, notamment auxbelges. Une mesure, qui, de l’avis de laplupart des spécialistes est l’élémentmoteur qui a contribué à la désar-ticulation et finalement, l’effondrementde l’économie congolaise, en combi-naison avec tous les avatars politiquesque notre pays a rencontré dans lesannées 1977, 1978, avec les deuxguerres du shaba, les pillages du débutdes années 90, la guerre de 1998…si l’on sait que ce dernier conflit, selonles chiffres de l’onU, aurait provoquédirectement ou indirectement, la mortde 4 à 5 millions de morts, commentpeut-on passer sous silence tout cepassif ?en conclusion, de par leur persistance àvouloir systématiquement revenir à descomparaisons avec la situation d’avantl’indépendance, les tenants d’une tellevision, veulent nous ramener en arrière,alors que l’histoire a déjà fait son lit.1960, c’était il y a déjà 50 ans et depuislors, beaucoup d’eau a coulé dans lefleuve Congo, et comparaison n’est pasraison, lorsqu’on compare un momentavantageux d’une histoire passée avecun moment d’une histoire en perpétueldevenir…

Joseph Kayomb tshombe

la commémoration duCinquantième anniversairede notre indépendance a étéinstructive à plus d’un titre,notamment à traversl’engouement que cetévénement a suscité enbelgique, l’anciennemétropole, où la presse s’estexceptionnellementmobilisée pour réaliser denombreux reportages surnotre pays.

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l’arrivée d’albert iisuscite surtout lacuriosité le soir, 04 juillet 2010ils sont des millions de Kinois qui vou-laient le voir pour le croire et commela télévision ne leur suffisait pas, ils sesont déplacés en personne pour saluerle plus important de leurs visiteurs. toutau long de la route menant versl’aéroport, les barrières ont à peine suffià canaliser les grappes humaines quis’accrochaient aux talus, s’entassaientsur les terre pleins, s’agrippaient à toutce qui dépassait pour, ne serait ce qu’unbref instant, voir. voir et croire. voiralbert ii, croire que le Congo, en pleinereconstruction, va célébrer le 50ème an-niversaire de son indépendance dansl’espoir et la dignité.

les médias belges et le cinquantenaire

yves leterme : séjour“réussi”belga , 1 juillet 2010“on veut faire avancer les choses dansles domaines où la population congo-laise souffre” comme la pauvreté, aajouté m. leterme. le premier ministre belge démission-naire yves leterme a exprimé sonsouhait de préserver les “excellentes”relations qui existent désormais entrebruxelles et Kinshasa et de les mettre àprofit pour améliorer les conditions devie des populations congolaises. le chefdu gouvernement a qualifié ce séjour de“réussi”. il a aussi confirmé la dispo-nibilité de la belgique pour développerune coopération militaire “en fonctiondes besoins exprimés par le gouverne-ment congolais et les nations Unies”.“quand on assiste au défilé, on se ditqu'on pourrait avoir le réflexe d'utilisercet argent autrement pour soulager ladétresse dans laquelle vit la populationcongolaise”, a-t-il dit en substance. il atoutefois admis comprendre qu'un teldéfilé soit important pour forger uneidée de la nation congolaise.

les dernières impressionsd’yves leterme le soir, 4 juillet 2010est-il satisfait de son séjour au Congo ?“oui, certainement, le fait d’être ici estune marque de respect envers la popu-lation. quant aux relations entre la bel-gique et le Congo, elles sont stabiliséeset excellentes. notre but était de faireavancer les choses, particulièrementdans des domaines où la populationsouffre le plus, comme la pauvreté. lemessage c’est que les relations entre labelgique et le Congo sont normalisées.la belgique veut investir dans ces lienset dans ces relations et pouvoir co-opérer au développement du Congoconformément aux demandes desCongolais. d’ailleurs nous avons déjàaugmenté nos efforts budgétaires defaçon très conséquente, c’est importantquand on voit les besoins de la po-pulation.”

belgique - congo : je t’aime, moi non plusrtbf, 3 juillet 2010à ceux qui s'étonnent de la présencedu roi baudouin en 1985, aux céré-monies du 25e anniversaire, il faut toutde même rappeler que la même année,et malgré de très mauvaises relationsentre le vatican et le zaïre, le pape Jean-paul ii a accepté lui aussi de se rendreen visite officielle chez mobutu quicependant avait réussi à “exiler” le car-dinal malula, très critique à son égard.et que le président bush recevait en-core mobutu en grandes pompes à lamaison blanche en 1989.albert ii est aujourd'hui au côté deJoseph Kabila à Kinshasa ; il s'inscritainsi dans la continuité des relationscurieuses entre la belgique et le Congo.

ce que dit m. marlair* sur le congo et ses dirigeants vers l’avenir, 3 juillet 2010la belgique fait trois reproches au Con-go. mais s'est-elle seulement bien re-gardée ? C'est la mauvaise gouvernance,le manque de démocratie et lacorruption. et je me pose la questionde savoir s'ils ont été de bons maîtresou si les Congolais ont été de bonsélèves ? la dernière occasion ratée estcette visite d'albert ii. le laisser parleren tant que roi aurait réconcilié lesdeux nations car le Congolais n'est pasrancunier. d'ailleurs, le mot rancunen'existe pas dans leur langue. deuxminutes d'un petit discours auraientpermis à tous, d'assumer le passé. al-bert ii est porteur d'immenses espoirsqu'il n'a pas pu exprimer. le roi desbelges reste un symbole au Congo,c'est encore leur roi même pour lesgénérations d'après 60.* Commandant retraité et écrivain belge

le congo doit regardervers l’avenir. le colonialisme estdépassé, l’avenircommence chaque jourde standaard, 30 juin 2010(…) évidemment, quand on fête sescinquante ans, on est tenté de regarderen arrière et on analyse l’héritage de lacolonisation. la belgique n’a pas prépa-ré les Congolais à l’indépendance. mais,comme la guerre froide, la coloni-sation est finie et l’avenir commencechaque jour. si nelson mandela s’étaituniquement tourné vers le passé, lepays serait devenu une ruine et l’afri-que du sud n’aurait pu accueillir laCoupe du monde. C’est en quelquesorte une réaction colonialiste de pen-ser que le colonialisme peut empêcherla renaissance du Congo. Cette renais-sance, ce sont les politiciens congolaiset la population elle-même qui la for-geront et il y a des raisons d’êtreoptimiste.

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rd congo : l’espoird’autres coopérations la libre, 2 juillet 2010(…) dans un même ordre d’idées s’in-scrivait la dernière étape du voyage auCentre hospitalier roi baudouin in-stallé dans la très peuplée et trèspauvre commune de masina, dans l’estde la capitale congolaise. en outre, cethôpital général proche de l’axe routierqui mène vers le bandundu accueilleaussi un grand nombre d’accidentés dela route. ayant souffert de la rupture dela coopération dans les années no-nante, l’hôpital fut relancé fin 2000 sousl’impulsion de l’ordre de malte via sasection belge et sa relance donna lieu àune intéressante coopération techni-que et médicale mais aussi œcuméni-que entre l’ordre de malte et l’arméedu salut.

les belges restent enaffaires au congo trends, 9 juillet 2010tout y est à (re)faire, mais presque rienn'y fonctionne. dans ce pays aussi pro-metteur que bloqué, plusieurs entre-prises belges tirent plus qu'honora-blement leur épingle du jeu. et passeulement les irréductibles forrest,lippens et autres damseaux.faire des affaires au Congo ? “Ce n'estpas le pays le plus facile, c'est évident”,confie un homme d'affaires belge qui ya occupé d'importants postes de direc-tion et qui y demeure très actif. “il nefaut toutefois jamais oublier que s'il y ade bons et de mauvais pays, à ce quel'on affirme communément, il y ad'abord et surtout de bons et demauvais dossiers ! ” le Congo est trèsprometteur en théorie, puisque tout yest à (re)construire.george forrest, est actif dans les mines,la cimenterie, le génie civil, la banquemais aussi l'agriculture. avec aldovastapane, il possède un élevage de44.000 têtes de bétail dans le Katanga.toujours dans le domaine de l'agri-culture, la famille damseaux, via sasociété orgaman, est devenue l'un desplus importants investisseurs belges auCongo. avec leurs diverses fermestotalisant un cheptel de plus de 60.000bêtes, les damseaux sont le premieréleveur du pays. la famille lippens(Compagnie du zoute et ex-fortis) aégalement tissé des liens étroits avecl'ex-zaïre. depuis 1925, elle y possèdeune sucrerie à Kwilu-ngongo dans lebas-Congo. la Compagnie sucrièreKwilu-ngongo est aujourd'hui la derni-ère sucrière du pays et fait partie definasucre, le holding familial des lippens.

le congo, nouveleldorado ? la dernière heure, 29 juin 2010à Kinshasa, les projets immobiliers lesplus fous pleuvent. le centre de la capi-tale congolaise a subi un lifting en pro-fondeur. boulevard transfiguré, nom-breuses artères complètement rafisto-lées, de vrais chancres urbains ont étéheureusement remplacés par des pla-ces publiques clinquantes qui ne peu-vent cacher la patte chinoise qui sous-tend tous ces travaux. et puis, réguliè-rement, ci et là dans le centre-ville, il ya ces énormes affiches qui annoncent laprochaine construction d’un immeublede standing, d’un hôtel 5 étoiles oumieux encore, d’une… île artificiellepouvant accueillir la bagatelle de 33.000unités qui sont autant d’appartementsou de bureaux, sans oublier deux su-permarchés géants et, last but not least,d’un golf de 18 trous où devraient êtreplantées 300 villas. Kinshasa fait décidé-ment penser parfois à un nouvel eldo-rado pour des investisseurs très auda-cieux.

“les patrons qui osent le congo ont de bellesperspectives !” trends, 25 juin 2010il faudra encore du temps et beaucoupd'énergie pour que l'économie du Con-go soit à la hauteur des ressources dece pays. mais pour les entrepreneursqui s'y investissent – et surtout s'y ac-crochent – c'est une terre de promesseset de réussite. à la tête de Chanic,vincent bribosia le démontre. (…)malgré les difficultés, il voit plus quejamais le Congo comme un choix “stra-tégique”. “beaucoup d'argent sera dé-versé sur ce pays dans les cinq annéesà venir”, déclare-t-il. “le pays est à re-construire et il y a des financements.Ceux qui osent la rdC ont donc debelles perspectives.” vincent bribosiamise sur Chanic au Congo. “J'ai orientéle groupe sur la reconstruction, sur lefleuve, les routes et la manutentionportuaire”, explique-t-il. il doit y re-tourner bientôt. il y a du boulot !

kinshasa a changé de siècle le soir, 4 juillet 2010(…) le président a inauguré deux réali-sations très remarquées : le hall d’hon-neur de l’aéroport de n’djili. au volantde sa jeep, Kabila s’est ensuite rendu aurond point de la gare. devant le soclede briques, où trôna naguère la statuede léopold ii, il a inauguré une fon-taine, une plaque de cuivre portant ladate de 2010 tandis que les travaux sepoursuivaient sur les chantiers voisinsoù des hôtels de luxe sont en con-struction. (…) du côté du boulevardtriomphal, tracé du temps de laurentdésiré Kabila, le changement est spec-taculaire : l’herbe est coupée aux ciseaux,plus un papier ne traîne. Kinshasa adéfinitivement changé de siècle…

les surprises du 30 juin le soir, 4 juillet 2010Célébrant le 50ème anniversaire de sonindépendance, le Congo une fois deplus, a surpris. par la mise en scèneordonnée et rigoureuse des festivitéset des cérémonies, il a démenti lespessimistes qui professaient que ledésordre, la désorganisation étaientinévitables ou qui prêchaient en faveurdu boycott.il a surpris aussi par l’ampleur et laqualité des travaux qui ont modifié levisage de Kinshasa, lui donnant, enquelques mois, l’allure d’une capitalemoderne, aux proportions imposantes.mais ce qui a surpris aussi, dans cettematinée du 30 juin, c’est le double mes-sage adressé par le président à sesinvités et à sa population. Un messagede réconciliation nationale, un messagede paix. il était extraordinaire de voirrassemblés à une même table des hom-mes comme museveni, Kagame et levieux mugabe qui hier encore combat-taient dans des camps différents etmenaient sur le sol congolais la “pre-mière guerre mondiale africaine” audétriment des populations locales.toutefois si Kabila veut faire du Congoun havre de paix, il entend aussi donnerà son pays les moyens de découragertout agresseur éventuel et la panopliemilitaire soudain révélée était propre-ment stupéfiante. la dernière surprise de cet anniver-saire, cette fois teintée de mélancolie,c’est de constater l’attachement quesuscitent encore les belges et plus par-ticulièrement la personne d’albert ii.

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avant, pendant et après lesfestivités du 30 juin 2010, undébat passionné s’est installédans le microcosme politiquekinois avec pour sujet le coûtd’organisation. ses initiateurs etses promoteurs ont soutenu etcontinuent de soutenir, àl’unisson, que l’argent dépensépour la commémoration duCinquantenaire de l’indé-pendance aurait pu servir àaméliorer les conditionssociales des populations ; lesuns avançant la rémunérationdes fonctionnaires, les autres, lafourniture des médicaments, lesautres encore, la fourniture desobjets scolaires. faut-il enpleurer ? ou plutôt en rire ? laréponse importe peu, dans lamesure où, d’un côté, lefinancement de n’importequelles festivités a un coût et,de l’autre – s’agissant précisé-ment de la rdC – les financescongolaises sont parmi les plusauditées qui soient au monde,cela de la part des institutionsinternationales, dont celles debrettons Wood, en raison desrevues périodiquement menéespar le fmi et la banquemondiale dans le cadre du pointd’achèvement de l’initiativeppte. on peut dès lors en êtresûr : s’il y avait eu exagérationdans les dépenses du Cinquan-tenaire, les premiers à s’enplaindre seraient le fmi et labanque mondiale, et la rdCserait recalée dans ce processus.or, le pays a atteint le pointd’achèvement pour avoirrempli tous les critères,reconnaissent ces institutions…

l’affirmation est dans le “Communiquéofficiel de la banque mondiale et dufonds monétaire international” repro-duit le vendredi 9 juillet dans les jour-naux paraissant à Kinshasa, notammentle quotidien “le phare” dans son édi-tion no3865. il en ressort que les Conseils d’admi-nistration de ces deux institutions “ontétabli que le pays (ndlr. la rdC) aappliqué les mesures requises pouratteindre le point d’achèvement, stadeauquel l’allègement de la dette au titrede l’initiative ppte et de l’iadm de-vient irrévocable”.deux personnalités majeures se sontprononcées à cet effet : briam ames,chef de mission du fmi pour la rdC etmarie-françoise marie-nelly, directricedes opérations de la banque mondialepour la rdC.le premier déclare ceci : “le fait d’at-teindre le point d’achèvement del’initiative ppte démontre les progrèsconsidérables que les autorités de lardC ont accomplis ces dernièresannées en renforçant la gestion et lesrésultats macroéconomiques après dixannées de conflit qui ont détruit lesinfrastructures économiques et socialesdu pays. (…) les conditions à remplirpour atteindre le point d’achèvementde l’initiative ppte ont constitué pourles autorités des grands axes de réfor-me qui ont orienté les efforts qu’ellesont déployés pour consolider la stabi-lité macroéconomique, s’attaquer auxinsuffisances de la gestion des financespubliques et de la gouvernance écono-mique, et réformer les secteurs sociaux.les progrès accomplis dans chacun deces domaines représentent un point dedépart solide pour faire avancer leprogramme de développement dupays.”

quant à la seconde, entendez mme ladirectrice des opérations de la banquemondiale, qui commente l’atteinte dupoint d’achèvement en ces termes :“nous apprécions les efforts considé-rables déployés par le gouvernementpour atteindre le point d’achèvement.il pourrait s’agir d’un tournant dansl’histoire depuis longtemps difficile dela rdC. (…) à l’avenir, il sera essentielde renforcer l’état de droit ainsi qued’améliorer la gouvernance, en parti-culier dans les secteurs du pétrole etdes mines, et le climat des affaires pourque les citoyens congolais les plus vul-nérables en profitent.”le communiqué rappelle que des 36états engagés dans ce processus, la rdCest le 30ème pays “à atteindre le pointd’achèvement de l’initiative ppte” etque ce point “marque la fin du pro-cessus ppte pour la rdC, qui a com-mencé en juillet 2003 lorsque lesconseils du fmi et de la banque mon-diale ont convenu que le pays avaitrempli les conditions pour attendre lepoint de décision, stade auquel les payscommencent à recevoir un allègementde la dette intérimaire.” en termes nets, la rdC ne l’a pas volé,son point d’achèvement ! Ce proces-sus avait été lancé en 1996 “pour créerun cadre de référence dans lequel lescréanciers, y compris multilatéraux,peuvent accorder un allègement de ladette aux pays les pauvres et les pluslourdement endettés du monde pourassurer la viabilité de leur dette et ainsiréduire les contraintes exercées par lacharge insoutenable du service de ladette sur la croissance économique etla lutte contre la pauvréété dans cespays.” pour mémoire, en 1996, le pays étaitdirigé par mobutu sese seko avec pour

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vous avez ditfestivités coûteuses !

par omer nsongo die lema

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premier ministre léon Kengo wa don-do. C’est, en plus, l’année où la guerrede libération lancée par l’afdl avaitcommencé.

entre la réhabilitationet la modernisation !

s’agissant des infrastructures aména-gées, dont les boulevards du 30 juin ettriomphal, l’avenue de la libération, lesalon vip de l’aéroport international den’djili, l’esplanade du palais du peupleet la place du 30 juin (autrefois place dela gare), la précision à donner estqu’elles n’ont jamais eu véritablementpour objectif le Cinquantenaire de l’in-dépendance. les festivités du Cinquan-tenaire ont plutôt servir à en accélérerles travaux. C’est tout !en prenant le cas des artères de la villede Kinshasa, il est bon de rappeler quele dernier revêtement intégral de lavoirie remonte à 1967 à l’occasion del’unique sommet de l’Union africaine às’être tenu en rdC. Cela fait exacte-ment 33 ans ! de un.de deux, la tentative de réaménagementde la même voirie faite en 1990 enprévision du 4ème sommet “france-afri-que” n’avait permis que le bétonnagedu tronçon rond-point victoire/forcepublique sur l’avenue Kasa-vubu, dutronçon inrb/rond-point Kalembe-lembe sur l’avenue des huileries et dutronçon avenue Kasa-vubu et mêmerond-point l’avenue Kalembe-lembe !à l’origine de cette maigre réalisation :la première phase de la transitionrendue conflictuelle sous mobutu ettshisekedi ; l’opposition d’alors, pilotéepar l’Udps, ayant déclenché une cam-pagne de boycott qui dissuada les orga-nisateurs de maintenir les assises deKinshasa.or, sur ces entrefaites, il y a eu de plusen plus de nouvelles immatriculationsde véhicules de seconde main. dontune bonne partie – comble d’ironie –appartenant aux “réfugiés politiques” !et à partir de la transition “1+4”, lesnouvelles immatriculations se sontétendues aux véhicules neufs.aujourd’hui – signe des temps – les

concessionnaires des grandes marques(comme l’américaine ford) ont pignonsur rue, rejoignant les “fidèles” commetoyota, fiat-iveco, etc !au final, Kinshasa, principalement, de-vient incapable de supporter tout lepoids de la circulation automobile. d’oùles embouteillages accentués par lestravaux de réhabilitation et de moder-nisation des artères principales et se-condaires entrepris dans le cadre des“5 Chantiers”.la question de bon sens, à partir de cemoment, est de savoir s’il faut s’en tenirà la politique de réhabilitation desartères (avec risque de maintenir lesembouteillages) ou s’il faut promouvoirune politique de modernisation desmêmes artères (avec l’avantage d’anni-hiler sinon de réduire les effets de cephénomène).à l’instar (ou en lieu et place) de JosephKabila Kabange, tout chef d’état réalisteet visionnaire se serait prononcé pourla seconde politique. Celle de la moder-nisation. C’est l’option levée par leprésident de la république.or, la modernisation ne peut qu’avoirun coût supérieur à la réhabilitation,quand bien même il arrive que cer-taines réhabilitations aient un coût plusélevé que celui de la modernisation.

la dignité nationalen’a pas de prix !

les festivités du Cinquantenaire termi-nées, les travaux de réhabilitation et lestravaux de modernisation de la voirieurbaine se poursuivent, de même ceuxdu réseau routier national. Ce seraitd’ailleurs un non sens que de les arrê-ter aux lendemains de l’atteinte dupoint d’achèvement de l’initiative ppte !Un tour sur le bd lumumba suffit pourédifier les incrédules. aussi, en vient-on à se demander ce que le Congolaisaura perdu une fois terminés effecti-vement les travaux du bd du 30 juin, dubd sendwe, du bd lumumba et parti-culièrement du bd triomphal devant, austade final, rejoindre le bd Kasa-vubu àbandalungwa, en traversant le campmilitaire Kokolo.

aux Kinois qui pourraient l’oublier, ilest intéressant de rappeler que le tron-çon pont Kasa-vubu/baka yawu pas-sant justement par ce camp date d’unetrentaine d’années ! C’est-à-dire del’époque mobutu.le mal serait-il le fait que ce soitlaurent-désiré Kabila, et non un autrequi ait ouvert le bd triomplal entrepont Kasa-vubu et avenue des huile-ries ? ou que ce soit Joseph Kabila quiait décidé de le parachever ?qu’on le veuille ou pas, d’ici au 30 juin2011 (voire même avant cette éché-ance), l’actuel président de la répu-blique va réussir l’exploit de mettrel’aéroport de n’djili à la portée debandalungwa, et en plus sur un boule-vard de huit bandes !en attendant, ceux qui estiment quel’organisation des festivités du Cin-quantenaire aura été coûteuse devrontcommencer par se demander si un salonvip à l’aéroport de ndjili (principalposte frontalier du pays), si la dédicaced’un monument à la mémoire duprésident Joseph Kasa-vubu (premierchef d’état congolais), si le défilé deréarmement moral des forces vives dela nation (dont les fardC qui y ontétalé leurs nouveaux équipements) ousi l’aménagement des places symbo-liques comme celles du 30 juin et dupalais du peuple, bref si le financementd’une fête de restauration de la di-gnité nationale a seulement un prix, etencore un prix s’évaluant en termesmonétaires ! quand on a vu le faste mis dans l’orga-nisation de l’independance day auxétats-Unis, le 234ème 4 juillet, quand ona vu le faste mis dans l’organisation dela révolution française pour le 221ème

14 juillet, quand on a vu le faste misdans l’organisation de la fête nationalebelge pour le 179ème 21 juillet, l’on sedemande si l’on devrait reprocher auxCongolais d’avoir fait peut-être mille oudix mille fois moins pour le 50ème 30 juinde leur indépendance !y trouver à redire laisse supposerqu’on aurait vivement souhaité que lesCongolais oublient qu’ils sont indé-pendants !!!

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sous la colonisation belge, larichesse avait été créée auCongo grâce au réseau desvoies de communication,quadrillant pratiquementl’ensemble du pays ; routesen pole position. au cours deces cinquante dernièresdécennies d’indépendance, lapauvreté - venue lentementmais sûrement – s’estaccentuée en raison desnégligences coupablescommises dans la gestion dumême réseau ; routes enpremier lieu. négligencescoupables étant donné quechaque année, d’importantsfonds budgétisés affectésnotamment aux routes sontdétournés de l’objectif, pourune raison ou pour uneautre. il est évident que pourrecréer la richesse, le Congon’a pas d’autre choix que derestaurer la priorité desroutes dans le réseau desvoies de communication. J. Kabila prêche parl’exemple…

en trois ans de mandat, depuis soninvestiture à la magistrature suprême le6 décembre 2006, il a pris l’habituded’introduire ses interventions sur les “5Chantiers” par le réseau routier, lors-qu’il aborde le module “voies de com-munication”. les extraits en encadré enfin d’article en sont le témoignage. Ce choix relève du rationnel et du prag-matisme. en effet, les gares ferroviaires,les ports et les aéroports – par lesquelstransitent essentiellement les personneset les biens - sont principalement ac-cessibles par route asphaltée ou enterre. aussi, quand, dans son discours d’inves-titure, visualisant le pays actuellementen (re)construction – il voit “un Congooù, chaque jour, le peuple se remet autravail, renversant les paramètres de lapauvreté en chantier de prospérité”, etvoit en plus un peuple qui s’engagerésolument dans “les travaux de réha-bilitation des infrastructures des voiesde communication, notamment les rou-tes, les chemins de fer, les voies naviga-bles, les ports et les aéroports…”, ilparle en réalité de l’évidence d’être à latête d’un pays écartelé entre, d’un côté,la fortune et, de l’autre, l’infortune. la fortune, en termes de potentiel enressources humaines, agricoles, animaleset minières ; l’infortune, en termesd’enclavement géographique. il sait,surtout, que la fortune est l’œuvre de

dieu ; l’infortune celle de l’homme.simplement parce que l’enclavementrésulte du partage frontalier opéré parles puissances précoloniales et colo-niales puis formalisé en 1885 à la Con-férence de berlin. l’intelligence, à partir de cet instant,consiste, comme le dit le Chef de l’étatdans son discours sur l’état de lanation du 6 décembre 2007, “d’inter-connecter tous les coins et recoins dupays” aux fins “de rendre fluide lacirculation des personnes, des biens etdes services”.

la construction desroutes : une priorité il faut, déjà, remonter à 2001 poursituer dans le temps et dans l’espacecette préoccupation. on se souviendra qu’à son avènementà la tête d’un pays morcelé (avec desterritoires sous contrôle gouverne-mental, rCd et mlC) - Joseph Kabilaavait entrepris en priorité la réhabi-litation du tronçon Kinshasa/matadi, surla route nationale (rn) 1. on mettaitprès d’une semaine pour parcourir les365 km séparant les deux villes.aujourd’hui, c’est en moins de huitheures que l’on peut les joindre d’untrait. signe probant : le taxi concurrencemême le bus et le minibus !

5 chantiers

kabilale sens des prioritésavec le chantier “routes”

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d’ici au 30 juin 2010 – une fois letronçon Kwango/Kenge terminé – ilsera possible de partir de Kikwit (ban-dundu) pour banana (bas-Congo) en 24heures, sur une distance de plus de1.300 km. lorsqu’on sait que la rn 1relie le bas-Congo au Katanga avecdouble escale au bandundu et au Kasaïoccidental, on peut se dire que dans lesannées à venir, il sera possible de quit-ter banana pour sakania (Katanga) enpassant par route, cela sur une distancetriplée. pour la bonne et simple raisonque la rn 1, sur ses 3.086,7 km, va debanana à sakania en passant par mo-anda, boma, matadi, songololo, mban-za-ngungu et madimba (bas-Congo),Kinshasa (capitale), Kenge et Kikwit(bandundu), tshikapa et Kananga (Ka-saï occidental), mbuji-mayi et mwene-ditu (Kasaï oriental), Kamina, bukama,lubudi, likasi, lubumbashi et sakania(Katanga). on ne peut s’en étonner en référenceà la réalité de la rn 4, sur le tronçonKisangani/beni long de 750 km ! enmars 2009, le chef de l’etat l’a parcouruau volant de sa “4x4” pour atteindregoma via butembo et rutshuru, soit autotal 1.200 km ! Cette route, en réalitéde 1.505,4 km, va de beni à bondo enpassant par Komanda, mambasa, baf-wasende, Kisangani, banalia et buta) etpermet la jonction avec la rn 3 met-tant bukavu à la portée de Kisangani,lubutu et Walikale. entre-temps, la rn 2, sur ses 1.402,2km, part de mbuji-mayi à beni en tra-versant Kabinda, lubao (Kasaï oriental),Kasongo et Wamaza (maniema), Ka-lole/shabunda, Kamituga, mwenga, Wa-lungu, Kabare, bukavu, Kalehe (sud-Kivu), goma, rutshuru et lubero(nord-Kivu) pendant que la rn 5, avecses 1.333,3 km, permet de bukavu,d’atteindre lubumbashi via Uvira et fizi(sud-Kivu), Kalemie et pweto (Ka-tanga). en 2007, des études fiables ont établique le réseau national routier com-prenait 152.400 km dont 58.385 kmpour les routes d’intérêt général,86.615 pour les routes d’intérêt localet 7.400 pour les routes urbaines. onne sait pas s’il faut en pleurer ou en rire :du réseau national routier, 2.800 kmseulement sont asphaltés, et encore enfaible partie ! il y a lieu de lever toute équivoque : surles 58.385 km des routes d’intérêtgénéral, les contrats dits chinois neconcernent que 3 mille et demi ! pra-tiquement 17 ou 18 fois moins !

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joseph kabilaet les infrastructures

de communicationentre 2006 et 2009

dans la perspectivede recréer la richesseloin d’être des artères de prestige, lesrn – qui entrent effectivement dans laphase de réalisation planifiée pour lapremière fois en 50 ans d’indépendance– sont perçues et conçues en corridorsde développement. elles ont pour “af-fluents” des routes provinciales et desroutes “territoriales” au nombre des-quelles celles de desserte agricole. au fait, en consultant la documentationhéritée de la colonisation, on apprendque c’est par les rn que la richesseavait été créée. les produits agricoleset les produits manufacturés qui con-stituaient le fondement du commerceet de l’industrie transitaient par lesroutes “provinciales” et “territoriales”pour atteindre les rn. la fluidité de lacirculation se situait précisément à ceniveau. les analyses objectives ne le démententalors pas : si la richesse sous la colo-nisation et la pauvreté sous l’indépen-dance sont venues par les rn, c’estimpérativement par les mêmes rn quel’on doit chasser la pauvreté et res-taurer la richesse. aussi, Joseph Kabila a-t-il décidé, dansla perspective de recréer la richesse, deréactiver en priorité le réseau routier.“C’est dans cet esprit que s’inscrit leprogramme de maintenance du réseauroutier qui, par-delà le lot important dematériel payé par le gouvernement dela république, pour équiper l’ensemblede ses différentes brigades, sera finan-cièrement appuyé par les ressourcesprovenant du fonds d’entretien rou-tier, foner nouvellement créé ”, a-t-ildéclaré dans son discours sur l’état de lanation du 13 décembre 2008. “danscette perspective, 200 kilomètres deroute seront entretenus dans chaqueterritoire, en recourant au cantonagemanuel. Ceci permettra non seulementde désenclaver l’arrière-pays, mais aussiet surtout de faire rayonner l’économieagricole”, a-t-il poursuivi. en cette année 2010, force est de con-stater l’arrivage, à Kinshasa - via le portde boma - du premier lot d’équipe-ments dont question. lorsque tout lematériel et toutes les infrastructuresroutières en réhabilitation, en con-struction ou en modernisation serontopérationnels, on réalisera combienJoseph Kabila a le sens des prioritésavec le chantier “routes”.

omer nsongo die lema

disCoUrs d’investitUre dU 6 déCembre 2006

“Je me permets de visualiser ce Con-go de demain et vous demande departager avec moi ce regard. Je voisun Congo où, chaque jour, le peuplese remet au travail, renversant lesparamètres de la pauvreté en chan-tier de prospérité. il s’agira essentiel-lement d’engager les travaux deréhabilitation des infrastructures desvoies de communication, notammentles routes, les chemins de fer, les voiesnavigables, les ports et les aéro-ports…”

disCoUrs sUr l’état de la nation

le 6 déCembre 2007“désormais, notre devoir est de nousattaquer aux tâches de développe-ment et de reconstruction. danscette perspective, nous accordons lapriorité à la construction et à lamodernisation des infrastructures debase, de manière à libérer le potentieldes secteurs productifs porteurs decroissance. nous avons, en effet, l’am-bition de mettre fin à l’enclavementdu Congo et des parties entières deson territoire, d’interconnecter tousles coins et recoins du pays et derendre fluide la circulation des per-sonnes, des biens et des services.C’est pourquoi, plusieurs projets deroutes, ports, aéroports et chemin defer (…) vont être financés et de-vraient bientôt démarrer.”

disCoUrs sUr l’état de la nation

le 13 déCembre 2008“que dire aussi de l’acquisition, surfonds propres, de onze brigades rou-tières pour l’équipement des servicesde l’office des routes dans chacunede nos provinces de la reprise dutrafic ferroviaire sur les tronçonslubumbashi-ilebo et Kalemie-Kindu,du fait d’un contrat de gestion, pré-lude à la restructuration ? est-ce unefiction ou une réalité ? (…) C’est danscet esprit que s’inscrit le programmede maintenance du réseau routier qui,par-delà le lot important de matériel

payé par le gouvernement de larépublique, pour équiper l’ensemblede ses différentes brigades, sera finan-cièrement appuyé par les ressourcesprovenant du fonds d’entretien rou-tier, foner nouvellement créé. danscette perspective, 200 kilomètres deroute seront entretenus dans chaqueterritoire, en recourant au cantonagemanuel. Ceci permettra non seule-ment de désenclaver l’arrière-pays,mais aussi et surtout de faire rayon-ner l’économie agricole. C’est dans cecadre également que cent bacs etplusieurs ponts métalliques sont déjàcommandés et seront réceptionnésl’année prochaine afin que les biens etles personnes circulent sans entraves,en vue de réduire les coûts de trans-port en rapprochant les producteursdes centres de consommation.”

disCoUrs sUr l’état de la nation

le 7 déCembre 2009“Convaincu que la solution structu-relle à la fragilité de l’économie con-golaise et à la précarité des condi-tions de vie de la population passepar la relance de la production na-tionale et l’accroissement de la valeurajoutée locale, le gouvernement s’estefforcé de poursuivre son program-me d’investissements publics priori-taires, en dépit de la crise. l’accent aété mis sur l’amélioration des infra-structures de transport (…). ainsi,plusieurs kilomètres de routes ontété réhabilités au cours des douzederniers mois ou sont en construc-tion (…). très prochainement, destravaux de réhabilitation et debitumage seront lancés sur plusieurskilomètres (…). Concernant les ac-quisitions sur fonds propres, aprèsl’achat, en 2008, des brigades rou-tières et des centaines de tracteursagricoles, le gouvernement va, en2010, procéder à l’acquisition, pour lecompte de l’office des voiries etdrainage, des équipements requispour les travaux de voirie dans lesdifférents chefs-lieux des provinces.”

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“kin e bouger”parmi les événementsde ce Cinquantenaire, les travaux d’embellisse-ment de la ville deKinshasa, ont été unedes surprises de cetévénement. Kinois etvisiteurs étrangers ontété surpris par leschangements subis par lacapitale congolaise…

Ça gargouille ! Ça craquèle de par-tout ! des bruits à vous bousiller letympan… pas les sons supersoniquesdes vuvuzelas !les pétarades des marteaux pilonspar-ci, les crépitements des mar-teaux-piqueurs, les rugissementsdes compacteurs, les sifflements desexcavateurs par-là… de toutesparts, le parfum essoufflant du ma-zout… Kinshasa vous saute à la gor-ge. tout est sens dessus-dessous…des ouvriers qui persiflent en tra-vaillant sous un soleil ardent…Kinshasa corrige sa géographie et sagéométrie… elle se taille une petitebeauté et se fait faire un lifting.

nouveaux défis pour Kinshasad’aussi loin qu’on se souvienne, lacapitale congolaise n’a jamais connupareil tintamarre. les travaux dereconstruction à foison sont d’unetelle vélocité, qu’on croirait Kin-shasa en concours avec d’autresmégalopoles de l’univers. on ose àpeine imaginer ce qu’il en sera danscinq ans. au moins, est-il presquecertain que notre capitale s’est ins-crite dans une course de rattrapagedu temps perdu à s’enlaidir. Une desplus grandes capitales africaines nepouvait pas se laisser aller au risquede glisser hors du peloton de tête.big n’est pas toujours beautiful ! Kinla belle doit justifier ses lauriersdans le casting qui en faisait l’éluede cœur de tant de voyageurs.

par henri mova saKanyi

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ainsi Kinshasa se lance le défi en sejetant à corps perdu dans le dépous-siérage de ces oripeaux qui lui ont collél’opprobre. et Kin fait fort. que d’im-meubles qui sortent de terre ! Un vraisaut de voltige dans le vide, le vertigeen plus… pour conjurer le sortilège quicondamnait Kin à l’éboulement et àl’affaissement…des grues rivalisent d’ardeur pourcreuser et soulever des mottes deterre ou des gravats, qui laissentl’espace aux nouvelles sommes depierres, de briques, de moellons, deciment, de barres de fer, de colonnes,de fortifications… tout y passe. lesflancs des montagnes pavoisent. ilsreçoivent le fruit du génie humain. Çagrouille ! Ça déménage au point dedéranger la quiétude routinière…. Çadémange les méninges d’architectes quirivalisent d’ingéniosité pour sortir lenec plus ultra dans la mise en valeur deKinshasa.la face de la ville, subtilement, prend denouveaux atours. des couleurs dia-prées en habillent l’élégance. voire uneville se rebâtir ou se bâtir suscite unsentiment d’émerveillement de loinenivrant qu’être admirateur d’une citédéjà là, “jetée-là”, quelque belle qu’ellese targue d’être.hier encore, le spectacle, c’était la pro-

fondeur des crevasses. aujourd’hui, onvient de loin pour se prendre en photodevant Kin qui bouge. Kinshasa qui serepait et se repeint, Kinshasa quiresplendit. Comme des chars et destanks à l’assaut de hautes place enne-mies, les bulldozers, tracteurs et gruestripatouillent le sol et en renversentl’équilibre incivilisé d’antan. de partout,on évince la victoire de la nature quireprenait ses droits sur l’œuvre hu-maine. la nature en face de la culture ;enfin, la nature en phase avec la culture.il a fallu donc reconstruire, refaire, re-lancer… avant de s’engager dans l’œu-vre du neuf et de l’inédit, inventé detoutes pièces.fascinant de voir cette ville paver sonparcours de tant de marques de pé-rennité. ville longtemps dénuée d’his-toire pour s’être délestée de sesvestiges rustiques et monumentaux.décrépie d’histoire, car elle s’étaitdéfait de tous ses monuments et de sestraces culturelles, s’appauvrissant com-me peau de chagrin. Kinshasa réécritson histoire et se raconte à elle-même,ses heures de gloire. elle s’enrichit demonuments de personnages illustres etfait fort dans le symbolisme.

des privés se mêlent à la danse. l’effetmultiplicateur de la route se vit auquotidien : il suscite l’embellissementdes constructions chaque fois que laroute se bonifie d’un remodelage. lecôté court s’expose aux étonnementsdes curieux. le côté jardin admet quel-ques regards furtifs des voyeurs.il est certes vrai que Kinshasa ne va pastout de suite se battre dans la mêmecatégorie que dubaï, shangai, Canber-ra, rio de Janeiro, Johannesbourg, lasvegas, hong Kong, singapour,… Kin-shasa s’améliore d’abord par rapport àelle-même. la ville est en train de fairele deuil de son ancien accoutrement quilui avait attiré l’opprobre et l’humi-liation. elle s’était tant enlaidie qu’unerime pauvre l’assimilait à une décharge(Kin la belle, Kin la poubelle). dans uneembardée courageuse, elle s’est déci-dée à s’engager dans une bifurcation.peut-être bientôt des bateaux-mou-ches sur le fleuve… Un peu comme lacerise sur le gâteau.Ça bouge de partout ! les anciennesfortifications mortifères se recroquevil-lent et se craquèlent pour laisser laplace à des édifications dont l’utilitééconomique est indéniable… des pel-

Ça bouge de partout

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letées qui volent au vent à un rythmecadencé… soulever la terre et laretourner devient un spectacle pourmaints badauds qui vivent les trans-formations que subit leur ville. etKinshasa en sort enhardie ; parée deguirlandes et bardée de coquelicots surson chapeau qui réduit la rugosité desrayons solaires. sous les tropiques, c’estdu baume au cœur, lorsque les édificesombragent les allées piétonnes oucyclables. le tropisme se nourrit de cesgroupes qui s’agglutinent à l’abri desintempéries… et la rumeur enfle sou-vent dans ces cadres informels.Kinshasa qui était à bout de souffle etbattait de l’aile, reprend vie et réap-prend à s’embellir. aujourd’hui, l’espoirrenaît et, à l’horizon, point une lueurd’une plus grande joliesse à venir. lesinfrastructures touristiques, hôtelières,les communications, le transport multi-modal (route, rail, fleuve, motos,…)attendent un coup de jeune pourporter aux nues les autres secteurs deson économie.on est impressionné par l’enthousias-me de ces Kinois au travail, suant sanget eau, mais fiers de participer à lareconstruction de leur ville et partantde leur pays. vous avez dit “un pays plusbeaux qu’avant ? ”, les cinq chantiers yapportent une réponse concrète etréaliste : le Congo se rebâtit. il fallait ypenser et s’y atteler : en travaillant.malheureusement, pendant longtempsdans cette ville, le discours tenait lieud’action. quand on agit, bien des gensdemeurent incrédules. pourtant, le chamboulement en cours,devrait clore les vaines polémiques. leCongo ne se reconstruira pas par desincantations : il faut savoir mettre lamain à la pâte ou plutôt savoir tenir unepelle à défaut d’un excavateur.Kinshasa semble se dire : “forcer ledestin pour figurer au panthéon descapitales africaines émergentes.”

hier encore, cette ville allait à vau-l’eauet en roue libre. il ne fallait pas la laisserpartir en vrille pour finir en eau deboudin. aujourd’hui, elle tente labo-rieusement de renverser la tendancepour se poser à l’endroit, après desdécennies d’une évolution à l’envers.Ce n’est pas encore un moteur à pro-pulsion nucléaire mais la vitesse destravaux en cours laisse déjà pantois.Kinshasa ! la fleur qui éclot. les éclatsécarlates de ses pétales irradient toutKinois de leur beauté charmante. lesrayons solaires y coulent en un pana-chage des couleurs aux rayures d’arc-en-ciel. la beauté dans toute sa splen-deur ? nenni. peut-être dans pas trèslongtemps. Ce n’est pas le summum desvilles du pinacle, à travers le monde. Cen’est même pas encore la normalité.mais ça en prend la direction.

fleur qui éclot après avoir bourgeonnédans les limbes d’une promiscuitégênante, Kin reprend des couleurs, Kinreprend du souffle et ouvre une fenêtrepour aspirer une bouffée d’air. elle lèveun coin de voile. elle a un charme en-traînant. elle nous suggère moult émo-tions et nous impose une poésie…la ville n’a certes pas encore fait ledeuil de ses anophèles voraces. elle n’apas encore ses incinérateurs des dé-chets urbains. mais, d’ores et déjà, onsent que quelque chose se passe ; unfourmillement sans pareil vous saute àla gorge, une effervescence inédite son-ne l’hallali pour les bonnes œuvresd’esthétique… Ça grouille de partoutet les appels populaires à plus d’ardeurau travail se font encore plus stridents.Kin est en mouvement. elle le sait et çase sent à mille lieux… Ça gazouille chezles volatiles, les gallinacés et les passe-reaux viennent à manquer de perchoirscar les nids des uns et la flore des au-tres sont emportés par les bulldozersqui coupent à ras de sol et les épan-dages qui volent à rase-motte.les piles d’immondices qui fondent àvue d’œil et Kinshasa, petit à petit,retrouve sa splendeur d’antan. ayantperdu de sa superbe, la ville s’étendaitsans âme, en désordre. désormais, elleretrouve la lucidité et sait maintenantqu’une ville est un organisme vivant etsa croissance doit répondre à certainesexigences.

Kin reprend du souffle

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l’horreur tragique passe. les ténèbrestrépassent à petit feu; mais la spiralevertueuse est déjà enclenchée. pourvuque ça dure. des singulières lueurss’empoignent avec la sinistre obscuritéqui a tant fait le lit du banditisme et descambriolages.avouons que l’esthétique est encoreembryonnaire, balbutiante. l’éthique estencore tatillonne quant à la tenue àtenir, pour garder la propreté d’uneville dix fois millionnaire. égale à l’en-semble de la population belge. ledésarroi moral guette, tant les instru-ments du décrassage manquent. il faut yaller à la hercule, pour nettoyer lesécuries d’augias. pas d’incinérateur !Cela ne saurait trop tarder à êtrecorrigé. Une mégalopole peuplée demillions d’âmes ne saurait longtemps sesevrer d’un exutoire de ses immon-dices. les excroissances des déchetsménagers exigent une action au quartde tour.le Kinois moyen s’infatue de toutes cestransformations positives, mais ne sedéleste pas encore du geste destruc-teur de son environnement, tant ladésinvolture l’emporte sur la rigueur às’adresser aux poubelles. pourtant, ilfaut bien des connivences et des

convergences entre l’agent humain etson cadre environnemental.Kin la belle, Kin la poubelle… rimepauvre… Comme si le contraire de labeauté est crasse… Comme si lalaideur n’allait pas de pair avec la pro-preté !avec le redimensionnement du bou-levard du 30 juin (devenu une véritableautoroute en pleine ville), les anciensédifices échafaudés sur les accotementsparaissent bien minuscules. Ce boule-vard, tel un mastodonte, absorbe toutce qui s’en approche, trafic et édifice.les maisons de taille moyenne se pré-sentent comme des abribus… Commequi dirait gulliver au royaume deslilliputiens. elles deviennent un appeld’air pour faire tout en grand etconvient à l’embellie.Comme on le sait, Kinshasa longe lefleuve. mais le serpent liquide aurabientôt un concurrent de taille : unegrande avenue, pour ne pas dire uneautoroute, partira de maluku à maCampagne sur le tracé maluku – Kin-kole – ndjili – masina, limete, avenuesendwe – boulevard triomphal – per-cée du Camp Kokolo – bandal sinkin,pont lunda bululu, etc…

Kin la belle, Kin la poubelle…rime pauvre

le fleuve qui adoucit le climat torridede Kinshasa se mirera dans cette ave-nue tout en miroitant ses charmes af-friolants. Une véritable estocade qu’estcette transformation de Kinshasa où lesavenues s’agrandissent comme pour sepréparer aux noces. Changements aupluriel, prompt à vous flanquer letournis. des tracteurs avec leurs pellespreneuses, à l’instar des girafes brou-tant à ras de sol et aux hautes branchesdes arbres, retournent le sol pourécrire l’une des pages les plus glo-rieuses de Kinshasa. et si Kin amélioraitsa desserte en eau courante, et si lafourniture en énergie électrique deve-nait moins imprévisible, Kin serait unefontaine de jouvence, un oasis dans ledésert, un havre de sérénité.

l’état d’errance et de déshérence nousétait si familier dans Kinshasa que lesembellissements laissent encore incré-dules les extrémistes de tous bords...Certains ont décidé de n’applaudir qu’àla fin des travaux. d’autres encorerefusent de se laisser appâter par levisage nouveau qu’arbore Kinshasa.que faire contre l’aveuglement et lacécité ?... Continuer à travailler… ilsseront convaincus peut-être post mor-tem ou écriront leurs épitaphes pourglorifier leur ville à titre posthume. ilsdiront : “nous t’avons aimée”.de toutes façons biso to lova Congo,to lova rdC !... nous avons cru avantd’avoir vu ! aux incrédules de se rincerl’œil !

que faire contre l’aveuglement et la cécité ?