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« Créer une entreprise dans les métiers de la distribution et des services de l’automobile »

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CONTACT : CATHERINE ELIE – DIRECTRICE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE [email protected] 28 RUE DES PEUPLIERS 75013 PARIS TEL : 01 44 16 80 45 – FAX :01 44 16 80 69

Comment s’opère le renouvellement du secteur des métiers de la distribution et des services automobiles ?

Qui sont les professionnels qui rejoignent le secteur ? Comment et avec quels moyens structurent-

ils leur entreprise ? Comment envisagent-ils leur développement et quel peut être l’impact de cette

nouvelle génération d’entrepreneurs pour la profession et le secteur ?

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� Les créateurs d’entreprises restent principalement des professionnels et techniciens « de métier ».

On ne crée pas une entreprise dans ces activités par hasard, mais à l’appui de compétences métiers acquises soit dans le cadre du parcours de formation initiale (les 2/3 des entrepreneurs sont détenteurs de diplômes techniques), soit à travers une expérience professionnelle. On s’installe à tout âge (en moyenne à 38 ans), parfois jeune (20% des dirigeants ont moins de 30 ans ; 10% seulement des entrepreneurs ont plus de 50 ans). Dans ces métiers de « vocation », le projet d’entreprise correspond donc à une trajectoire professionnelle relativement linéaire. Les cas de reconversion professionnelle sont très rares ici comparativement à d’autres secteurs et la part de « nouveaux entrants » dans le secteur -souvent diplômés de l’enseignement supérieur- se concentre sur les plus grosses affaires. Comme cela avait été observé dans le secteur de la coiffure, la détention de compétences techniques demeure une première barrière effective à l’installation. � La structure d’emplois des nouvelles entreprises est élevée, comparativement aux

autres secteurs d’activité.

Une entreprise sur deux démarre avec des salariés (contre une sur cinq en moyenne tous secteurs et créations d’entreprises confondus). Les entreprises reprises affichent une moyenne de 1.85 salarié (contre 0.73 pour les créations pures). En conséquence, l’implication du conjoint reste forte dans ces métiers (un cas sur trois dans les entreprises avec salarié). Les entreprises nouvellement installées perpétuent également la mission traditionnelle de formation des jeunes : un quart d’entre elles accueillent et forment un apprenti. � Les reprises d’entreprises sont fréquentes et représentent une installation sur deux

pour les entreprises avec salariés (1/3 pour l’ensemble des immatriculations).

Le secteur se caractérise également par un taux de reprise élevé (taux qui ne comprend pas les reprises directes par rachat de parts sociales, non chiffrables à ce jour, et qui concernent les plus grosses affaires). Ce ratio, apparemment stable, masque toutefois une diminution des reprises familiales qui ne concernent plus qu’un cas de reprise sur 10. Les reprises salariales sont également plutôt faibles comparativement à d’autres secteurs, probablement limitées par l’importance des montants en jeu. Conformément aux messages incitatifs des politiques publiques, les reprises s’avèrent économiquement positives dans leur grande majorité : elles donnent satisfaction à 94% des entrepreneurs. La recherche ne dure en moyenne que 4 mois et se fait principalement par le biais des connaissances professionnelles ou de la prospection personnelle. Le coût d’installation est plus élevé, mais les banques accompagnent plus favorablement ce type de projets.

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� Les activités artisanales et commerciales sont fortement imbriquées dès la phase de

création.

A l’exception notable du contrôle technique, la majorité des entreprises qui se créent proposent en sus de leur spécialité des activités secondaires (vente, dépannage…), activités secondaires qui augmentent avec l’effectif salarié et la capacité à diversifier les compétences dans l’entreprise. Cette imbrication des différents métiers du secteur et le développement de micro-spécialités techniques se constatent également par la fréquence des courants de sous-traitance : le moitié des entreprises nouvellement immatriculées sont sous-traitantes ou font appel à des sous-traitants. Les entrepreneurs maillent l’ensemble du territoire, qu’il soit rural ou urbain

Il existe certes des divergences de cartographies selon les groupes de métiers (les activités de contrôle technique, d’assistance remorquage et de vente de carburant s’installent majoritairement dans les aires urbaines de plus de 200.000 habitants). La relative stabilité du tissu entrepreneurial s’explique d’une part par l’importance numérique des reprises, d’autre part par les critères de localisation des entrepreneurs, qui recherchent prioritairement la proximité avec leur domicile (les critères économiques et de disponibilités de surfaces prennent le pas sur ces critères personnels à partir de 3 salariés). La localisation, toutefois, n’est pas neutre sur le format de l’entreprise : les entreprises créées en communes rurales ont une structure d’emploi beaucoup plus réduite ; fait singulier dans l’artisanat, les formats d’entreprises les plus importants à la création se trouvent dans les unités urbaines comptant de 10.000 à 50.000 salariés.

L’étude met également en évidence l’existence de quatre modèles distincts d’entrepreneuriat.

Ces quatre groupes sont étroitement corrélés à la taille des entreprises créées : entreprises sans salarié (42%), entreprises de 1 à 2 salariés (35%), entreprises de plus de 3 salariés (23%).

1. Les « solos » (indépendants)

L’importance de ce premier groupe d’entrepreneurs est en augmentation avec la mise en place du statut d’auto-entrepreneur. Ces artisans solos sont dans une logique d’auto-emploi : plus souvent issus du chômage, ils s’installent avec moins de moyens financiers (tranche médiane du plan de financement : entre 16.000 et 40.000 euros) et autofinancent leur installation dans 1/3 des cas. Leur localisation est fortement spécifique : ils sont installés à domicile dans un cas sur 4, et en commune rurale dans un cas sur trois ; 83% d’entre eux ont créé leur entreprise ex nihilo, parfois parce qu’ils n’avaient pas d’autre solution d‘emploi, mais aussi plus souvent par goût d’indépendance et par passion pour « la mécanique ». Ils sont les derniers dans le secteur à opter pour le statut d’entreprise individuelle (quand ils ne réalisent pas de revente), sollicitent très rarement les réseaux d’accompagnement et n’adhèrent pas aux syndicats professionnels. Tous leurs indicateurs de suivi de gestion ou de développement commercial sont très en dessous des moyennes constatées. Leur situation financière est enfin très précaire : les 2/3 ont des revenus inférieurs à ceux de leur dernière activité professionnelle.

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2. Les « artisans traditionnels »

Il s’agit là d’un profil assez traditionnel de l’artisan entrepreneur. Ces dirigeants, à la tête d’entreprises de 1 à 2 salariés, sont majoritairement d’anciens salariés du secteur pour qui la création d’entreprise s’inscrit en point d’orgue d’une ascension professionnelle. Ils ont majoritairement suivi un parcours linéaire : formation initiale au métier, acquisition d’une expérience professionnelle en entreprise puis installation à son compte. La mise de fonds médiane de ce type de projets se situe entre 40.000 et 100.000 euros, les projets sont bancarisés dans 80% des cas. En raison de leur petite taille, ces entreprises sont plus investies dans les courants de sous-traitance. Une part d’entre elles sont bénéficiaires de contrats et accords commerciaux, mais leur action commerciale reste peu développée.

3. Les managers Ceux-là sont à la tête d’entreprises de plus de 3 salariés, pour lesquelles ils ont investi en général plus de 200.000 euros. C’est parmi ces derniers que l’on trouve le plus de diplômés de l’enseignement supérieur : un cas sur 3 parmi les dirigeants de 3 à 5 salariés, un sur deux au-delà. Ces entrepreneurs managers privilégient les reprises d’entreprises (reprises qui représentent 2 installations sur trois au-delà de 5 salariés). Pour les moins expérimentés d’entre eux, l’appui du cédant est utile. Leur suivi de gestion est beaucoup plus régulier et ils sont au fait des réglementations environnementales et de sécurité. Très dynamiques en matière commerciale, ils ont une plus grande visibilité sur leur carnet de commande et cela malgré des tarifs horaires plus élevés. Ce sont également les entrepreneurs les plus investis dans la formation d’apprentis.

4. Les multi-entrepreneurs Ces entrepreneurs « investisseurs » sont à la tête de plusieurs entreprises, souvent d’une taille comprise entre 3 et 5 salariés et plus fréquemment localisées dans des unités urbaines de 10.000 à 50.000 habitants. Ils sont plutôt jeunes (entre 36 et 45 ans) et diplômés de l’enseignement supérieur. Très dynamiques commercialement, ils font partie des rares professionnels à faire appel à des commerciaux, à participer à des salons ou à entrer dans des démarches de certification.

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Tous ces entrepreneurs mobilisent peu les réseaux d’accompagnement dans leur processus d’installation. En dehors de l’ACCRE qui concerne principalement les « indépendants », peu d’aides publiques sont mobilisées. Le réseau social et familial est de loin le plus mobilisé lors du processus d’installation, quoique un tiers des entrepreneurs déclare avoir procédé « seul », sans appui particulier. Les réseaux professionnels –collègues, ancien patron, fournisseurs- sont curieusement peu cités. Enfin, comme dans les autres secteurs de l’artisanat, on constate la très faible sollicitation des organismes « experts » et cela quel que soit le profil des dirigeants. Même le comptable, pilier conseil d’autres secteurs, est ici peu valorisé. Deux raisons peuvent expliquer ce relatif isolement dans le processus d’installation : soit les dirigeants ont mal identifié les réseaux d’accompagnement et l’expertise disponible, soit ils ne ressentent pas nécessairement le besoin d’un accompagnement avant de s’installer. On remarque d’ailleurs que les contacts sont plus fréquents avec les compagnies consulaires après l’installation, pour des informations d’ordre général ou pour le recrutement d’un apprenti, plus rarement pour un suivi individuel. L’adhésion à un syndicat professionnel augmente également avec la taille de l’entreprise.

Quelles prestations proposer pour ces entrepreneurs en phase de primo-développement ? Les entrepreneurs sont globalement dans une situation économique perçue comme acceptable (seuls 10% semblent en grande difficulté). Si, les revenus dégagés de l’entreprise sont inférieurs aux revenus de l’activité antérieure pour la moitié des entrepreneurs, ils ne regrettent pas leur installation et ne ressentent pas les effets de la concurrence ; pour certains –notamment les indépendants-, il est évident également qu’ils n’identifient pas les limites de leur modèle économique ou leurs points faibles. D’autres caractéristiques économiques du secteur expliquent la situation plutôt favorable des entreprises avec salariés :

� La part importante de reprises d’entreprises (des entreprises déjà structurées et dont la clientèle est déjà « acquise ») ;

� L’appui des fournisseurs, des marques, réseaux, franchiseurs et assureurs dans l’apport d’affaires ;

� Les courants plutôt élevés d’appels à sous-traitants qui irriguent l’activité des entreprises. Les réponses laissent toutefois entrevoir un besoin partagé par tous de mise à niveau et d’accompagnement aux adaptations induites par les nouvelles technologies et le développement durable. Le secteur automobile étant fortement et constamment impacté, il est indispensable que les entrepreneurs se forment en permanence pour rester compétents techniquement.

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En matière de management, les besoins sont en revanche différenciés :

� pour les entrepreneurs solos –parfois installés à domicile- se pose la question de la professionnalisation de l’activité : accès à des locaux satisfaisants, ciblage de la clientèle et mise en place d’une action commerciale, réflexion sur la taille critique à atteindre ;

� les entreprises de moins de 1 à 3 salariés, qui expriment également un besoin de développer la clientèle, ont besoin d’être outillées et accompagnées en matière commerciale et aussi de suivi de gestion ;

� pour les entreprises de 3 à 5 salariés, le besoin porte en principal sur un renforcement des compétences des dirigeants en matière de recrutement et de gestion des emplois.

Quant aux entreprises plus de 5 salariés, leurs dirigeants sont les plus critiques sur leur parcours. Certaines semblent confrontées à un problème de gestion de croissance, qui se manifeste également à travers la nécessité de trouver un local plus grand.

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1 Un échantillon minimum de 50 entreprises a été recherché pour les activités ayant de plus faibles flux de créations

d’entreprises, comme la réparation de poids lourds, la réparation de motocycles, le commerce de détail de carburant, le

contrôle technique automobile et l’assistance/remorquage de véhicules. Ce quota n’a pu être atteint dans deux cas : le

commerce de détail de carburants et l’assistance/remorquage. Pour ces deux catégories, la marge d’erreur des résultats est

donc plus importante.

Méthode Les travaux ont été réalisés avec le concours du cabinet Argo&Siloé (pour les entretiens qualitatifs) et de la société Infraforces (pour les entretiens téléphoniques). L’enquête a été réalisée par voie téléphonique, en juillet 2010, auprès de 588 entreprises immatriculées entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2009 et relevant des activités suivantes :

1) la carrosserie automobile (ont été regroupées ici les entreprises du code 4520A ayant déclaré avoir une activité majoritaire de carrosserie).

2) les autres activités d’entretien et de réparation de véhicules automobiles, conduites à titre principal (code 4520A) ou secondaire (code 4511) : la réparation des parties mécaniques ou électriques, l’entretien courant des véhicules : lavage, vidange…

3) l’entretien et réparation de véhicules lourds, conduites à titre principal (code 4520B) ou secondaire (code 4519)

4) le commerce et la réparation de motocycles (code 4540)

5) le contrôle technique (code 7120)

6) les activités d’assistance et remorquage (code 5221.2)

7) la vente de carburants (code 4730). Les entreprises ont été interrogées sur la base d’un fichier source de 5000 entreprises tiré aléatoirement par l’INSEE, en excluant les immatriculations liées à des transferts d’établissements. L’échantillon a été construit selon la méthode des quotas, en fonction des critères suivants :

� activité1; � localisation des entreprises (représentativité par rapport aux différentes tailles d’unités

urbaines) ; � année d’installation (représentativité par rapport aux flux de créations enregistrés en 2007, 2008

et 2009). Les résultats ont ensuite été redressés pour être représentatifs des flux de créations d’entreprise enregistrés en 2009.

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