Transcript
  • E3.1 Les fondements du commerce international et

    de linternationalisation de la production

    E3 Mondialisation, finance internationale

    et intgration europenne

  • Le programme officiel 2.1 Quels sont les

    fondements du

    commerce international

    et de

    l'internationalisation de

    la production ?

    Avantage comparatif,

    dotation factorielle,

    libre-change et

    protectionnisme,

    commerce intra-firme,

    comptitivit prix et

    hors prix,

    dlocalisation,

    externalisation, firmes

    multinationales,

    spcialisation.

    En partant d'une prsentation stylise des volutions du

    commerce mondial et en faisant rfrence la notion

    d'avantage comparatif, on s'interrogera sur les

    dterminants des changes internationaux de biens et

    services et de la spcialisation.

    On analysera les avantages et les inconvnients des

    changes internationaux pour les producteurs comme pour

    les consommateurs. On prsentera cette occasion les

    fondements des politiques protectionnistes et on en

    montrera les risques. On s'interrogera sur les effets d'une

    variation des taux de change sur l'conomie des pays

    concerns.

    En s'appuyant sur des donnes concernant le commerce

    intra-firme et sur des exemples d'entreprises

    multinationales, on abordera la mondialisation de la

    production. On analysera les choix de localisation des

    entreprises et leurs stratgies d'internationalisation. On

    tudiera cette occasion les principaux dterminants de la

    division internationale du travail, en insistant sur le rle des

    cots et la recherche d'une comptitivit hors prix.

    Acquis de premire : gains l'change.

  • Le plan du chapitre I Le commerce international A Les grandes volutions du commerce international

    B Les dterminants des changes internationaux

    1) La productivit du travail : Lavantage comparatif

    2) La dotation factorielle

    3) Linnovation : Lavantage technologique

    4) Les conomies dchelle et la prfrence pour la diversit

    C Libre change ou protectionnisme ?

    II Les entreprises et linternationalisation de la production A Le commerce intra-firme

    B Les stratgies des firmes multinationales (FMN)

  • Introduction

    La mondialisation revt diffrentes facettes. Le but de ce chapitre est

    danalyser une des facettes de celui-ci :

    Lorsquun bien est produit sur un territoire et est vendu dans un autre pays,

    on parle

    Nous allons nous intresser dans un premier temps lexplication de ces

    changes, puis nous tudierons les stratgies des entreprises dans le

    commerce international.

  • I Le commerce international A Les grandes volutions du commerce international

  • Prsentation du doc :

    Analyse du doc :

  • 1) Le commerce international : un phnomne ancien

    Le dveloppement du commerce international suit les pas de celui de

    lindustrialisation et par consquent, les pays qui sindustrialisent sont

    ceux qui commencent participer aux changes internationaux au 19me

    sicle.

    Les deux premiers pays dveloppent un capitalisme industriel et financier

    (naissance des 1res grandes places boursires Londres et Amsterdam).

    A La fin du 19me sicle, les changes internationaux sont marqus par un

    dclin des Pays-Bas et un rattrapage conomique de lAllemagne ainsi que

    des Etats-Unis.

  • De 1800 1860, la Grande-Bretagne simpose largement devant les pays

    concurrents dans les changes internationaux. Leur production seule

    assure 40% de la production industrielle mondiale, ce qui lui vaut le

    surnom datelier du monde . Le commerce international prend, tout

    au long du 19me sicle lallure dune opposition entre les pays

    producteurs de biens manufacturs (les pays qui sindustrialisent) et les

    pays producteurs de biens primaires (notamment les colonies).

    De 1800 1913, les changes internationaux par tte sont multiplis par

    25 alors que la production mondiale nest multiplie que par 2.2. On

    note par ailleurs que la part des changes internationaux (X + M) dans la

    production de richesses est de 33%. En dautres termes, un tiers des

    richesses mondiales font lobjet soit dexportations, soit dimportations.

  • Taux de croissance annuel moyen des exportations et de la production au

    19me et au 20me sicle

    PI

  • Analyse

  • 2) Les changes internationaux aprs la 2nde guerre mondiale

    Aprs la 2nde guerre mondiale, ce nest plus lEurope qui est au cur de

    lconomie mondiale mais les Etats-Unis. LEurope est en pleine

    reconstruction et le monde est divis en deux blocs : le bloc de lEst (domin

    par lURSS) et le bloc de lOuest (domin par les Etats-Unis).

    Ce nest quaprs 1965 que les conomies europennes et japonaises vont

    monter en puissance dans le commerce international. Jusquen 1975, seul

    une vingtaine de pays participe rellement aux changes internationaux. Puis,

    partir de cette date, la mondialisation devient un phnomne plantaire. Les

    annes 1980 voient progressivement arriver sur le devant de la scne les pays

    de lancien tiers-monde que lon appelle parfois nouveaux pays

    industrialiss ou pays mergents :

  • Evolution des exportations mondiales et du PIB mondial entre 1950 et 2010

    Par combien ont t multiplies les exportations entre 1950 et 2010 ?

    Mme question avec le PIB .

  • Zone (en % des

    X mondiales) 1948 1953 1963 1973 183 1993 2003 2010

    Am. du Nord 28.1 24.8 19.9 17.3 16.8 18 15.8 13.2

    Am.

    centrale et Sud 11.3 9.7 6.4 4.3 4.4 3 3 3.9

    Europe 35.1 39.4 47.8 50.9 43.5 45.4 45.9 37.9

    CEI - - - - - 1.5 2.6 4

    Afrique 7.3 6.5 5.7 4.8 4.5 2.5 2.4 3.4

    Moyen-Orient 2 2.7 3.2 4.1 6.8 3.5 4.1 6

    Asie 14 13.4 12.5 14.9 19.1 26.1 26.2 31.6

    Daprs lOMC

    Exportations mondiales de marchandises par rgions entre 1948 et 2010

  • Analyse :

  • Analyse

  • B Les dterminants des changes internationaux

    1) La productivit du travail

    Si un produit a ncessit beaucoup de travail, quelle consquence cela aura

    sur les cots de production ? Sur le prix du produit ?

    Si la productivit du travail (qui mesure lefficacit du facteur travail dans la

    production) augmente, comment voluent les cots de production ? Le prix

    du produit ?

    Montrez dans ce cas, que lentreprise disposant de la meilleur productivit

    du travail pour produire un bien en particulier disposera dun avantage sur

    ses concurrentes.

  • Deux conomistes classiques ont cherch expliquer limportance de la

    productivit du travail dans les changes internationaux.

    A. Smith (1723-1790) va

    poser les bases thoriques

    qui expliquent le

    commerce international et

    D. Ricardo (1772-1823) va

    approfondir celle-ci en

    montrant notamment que

    tout le monde a intrt

    participer lchange, ici

    international.

  • Pour Smith, la richesse dune nation rside dans sa capacit diviser le

    travail. Plus le travail est divis, et plus la productivit du travail augmente,

    ce qui gnre un accroissement de la production. Arriv un certain seuil,

    la consommation nationale sera satisfaite et dans ce cas, il faut exporter le

    surplus de production nationale. Mais qui et comment ?

    Pour rpondre cette question, Smith dveloppe le concept davantage

    absolu :

    Ainsi, pour Smith, un pays doit se spcialiser dans les productions o il

    possde un avantage absolu et abandonner les productions o il est

    domin pour les importer prix rduit de chez le pays concurrent.

  • Productivit horaire

    du travail Automobile Vin (en L)

    France

    Allemagne

    Un exemple illustratif

    Dans quel pays le prix de lautomobile est le moins lev, pourquoi ? Mme

    question avec le vin ?

    A laide de la notion davantages absolus, expliquez quel pays doit se

    spcialiser dans la production de quel bien.

  • Comment voluent les prix de lautomobile en France et en Allemagne ?

    Mme question pour le vin ?

    Que se passe-t-il si un des pays na pas davantage absolu ?

  • Lanalyse de Ricardo cherche dmontrer que tous les pays ont intrt

    participer lchange mme sans disposer davantage absolu. Pour cela, il

    dveloppe le concept

    Il montre quune nation a intrt se spcialiser dans la production o son

    avantage en terme de productivit est le plus fort (situation o le pays ne

    possde que des avantages absolus partout) ou bien dans la production o

    son dsavantage est le plus faible (situation o le pays ne possde aucun

    avantage absolu.

    Son analyse repose cependant sur plusieurs hypothses dont deux

    extrmement critiquables :

  • Productivit horaire

    du travail Automobile Vin (en L)

    France

    Allemagne

    Un exemple illustratif

    Qui dispose de tous les avantages absolus ?

    Pour quelle production lAllemagne a-t-elle un avantage comparatif ?

    Montrez que la France dispose dun avantage comparatif dans la production

    de vin.

  • Ce quil faut retenir de lapproche de Smith et de Ricardo :

    Cependant, ils nexpliquent pas do provient la productivit du travail,

    ni ce qui permet de laccrotre et de modifier le panorama international

    des changes.

  • 2) La dotation factorielle

    On doit lanalyse noclassique du commerce international 3

    conomistes (HOS):

    Heckscher Ohlin Samuelson

  • Ils cherchent reformuler lanalyse de Ricardo de lavantage comparatif.

    Pour eux, ce nest plus la productivit qui dtermine qui dispose dun

    avantage sur qui mais la dotation factorielle dune nation. En dautres

    termes, il faut sintresser la quantit de facteur de production dont

    dispose une nation. Plus un facteur de production est rare, et plus son prix

    est lev. Ceci peut expliquer, en partie, pourquoi la Chine voit ses

    ouvriers tre pays jusqu 25 fois moins quen France : le travail est une

    ressource abondante.

    Si lon dveloppe le raisonnement de ces 3 conomistes, un pays a intrt

    se spcialiser

    Expliquez pourquoi :

  • Un exemple dillustration

    Stock de facteurs de

    production (en

    millions dunit)

    Travail Capital

    France

    Chine

    On suppose deux secteurs dactivits : Laronautique et le textile.

    Laronautique est un secteur qui ncessite plus que capital que de travail

    alors que le secteur textile ncessite plus de travail que de capital.

    Vers quel production doit se spcialiser la France ? La Chine ? Quelle

    consquences sur les prix dans ces deux secteurs ?

  • Thorme HOS :

    Dmonstration : Il faut du travail et du capital dans les deux secteurs pour

    les deux pays.

    Le pays A puisquil se spcialise dans les secteurs o il faut plus de capital,

    transfrera du capital vers le secteur cl. Lactivit intense en travail est

    dlaiss. La demande de capital augmente tandis que la demande de travail

    diminue, ainsi la rentabilit du capital saccroit pendant que les salaires

    baissent.

    Le pays B se spcialise dans le secteurs inverses de celui du pays A, donc

    il transfre du travail vers son secteur cl et abandonne le secteur

    capitalistique. Dans ce cas, le salaire augmente et la rentabilit du capital

    diminue.

  • Reprenons lexemple prcdent (aronautique et textile)

    France (Salaires levs et

    rentabilit du capital

    faible)

    Chine (Salaires faibles et

    rentabilit du capital

    forte)

    spcialisation

    spcialisation

    Entre de capital Sortie de capital

    Entre de travail Sortie de travail

    Rentabilit du capital augmente

    Salaires augmentent

    Salaires baissent

    Rentabilit du capital baisse

  • Le modle HOS repose sur des hypothses fortes et mmes saugrenues pour

    certaines, notamment la suivante :

    Comment peut-on justifier que des hommes ou des machines puissent se

    dplacer sur un territoire parfois gigantesque (cas de Chine ou de la Russie)

    mais quune fois arrivs aux frontire du pays, ils soient coincs ? Cette

    hypothse nest pas raliste. Si lon suppose la parfaite mobilit des facteurs

    lchelle plantaire, alors les rsultats du thorme HOS sexpliquent mieux

    : Cest parce que le capital et le travail sont soumis une concurrence

    internationale que les salaires et la rentabilit du capital finissent par

    converger. Les travailleurs vont l o les salaires sont les plus levs et de ce

    fait font baisser sa valeur. Le capital se fixe l o il est le plus rentable

    (pendant longtemps la Chine), ce qui diminue sa valeur.

  • En fin de compte, les salaires, terme, finissent sgaliser avec

    louverture des conomie selon ces 3 conomistes.

    Note : la dmonstration nest pas ncessaire connatre, limportant est de

    retenir le thorme HOS.

    Lanalyse thorique de ces 3 conomistes explique-t-elle la ralit des

    changes internationaux ?

    Mais quen est-il de lide de base du modle HOS qui tait de dire que les

    pays disposant abondamment dun facteur de production doit se spcialiser

    dans les secteurs intense en travail ou capital ?

  • Le paradoxe de Lontiev (1906-1999) : Cet conomiste a cherch une

    vrification empirique du modle HOS partir des changes internationaux

    aux Etats-Unis. Ce pays dispose de relativement plus de capital que de

    travail. Pourtant Lontiev montre que les exportations amricaines utilisent

    davantage de facteur travail que de facteur capital, ce qui est contradictoire

    avec la thorie. Pour dpasser ce paradoxe, il faut affiner la mesure de la

    dotation factorielle en fonction de la qualit du facteur de production.

    Comme la productivit amricaine du travail est trs leve, il en conclue

    quen ralit ce nest pas le capital qui est abondant, mais le travail.

    Par la suite, dautres analyses vont tre orientes dans ce sens : Prise en

    compte des ressources naturelles comme facteur de production pour

    expliquer pourquoi certains pays exportent du ptrole ou du gaz ou encore

    les catgories de travail (plus ou moins qualifis) pour montrer pourquoi les

    produits exports par la Chine ont une valeur ajoute plus faible que celle de

    la France ou des Etats-Unis.

  • 3) Linnovation : Lavantage technologique

    Smith, Ricardo et le modle HOS ne cherchaient pas expliquer comment

    un pays venait disposer dun avantage sur un autre, que ce soit en termes de

    productivit, de cot de production ou encore de quantit de facteur

    disponible. On peut dire que ces lments explicatifs sont exognes

    lconomie pour ces conomistes.

    M. Porter (1947-) va souligner les mcanismes qui expliquent les avantages

    dun pays sur un autre. Un taux dinvestissement lev (I/PIB) permet aux

    entreprises de mettre en place de nouveaux procds de production qui vont

    les conduire des situations de monopoles temporaires mais surtout, va leur

    permettre de disposer dun avantage technologique sur les concurrents. Ces

    carts technologiques vont empcher toute concurrence de se dvelopper,

    au moins court terme. Ainsi, un pays qui dispose dentreprises ayant acquis

    ces avantages technologiques doit favoriser lexportation de leur production

    et brider les entreprises trangres.

  • Ces avantages technologiques peuvent

    justifis une intervention de lEtat en

    faveur de la R&D (pour complter les

    initiatives prives dinvestissement)

    ainsi quune mise en place de droits de

    proprits lis linnovation (les

    brevets).

    R. Vernon (1913-1999), dans une

    optique plutt librale, montre que le

    commerce international et notamment

    les avantages technologiques suite aux

    innovations permettent le rattrapage

    conomique des pays les uns sur les

    autres. Il adapte son analyse du cycle

    du vie du produit aux problmatiques

    de la mondialisation des changes :

  • Expliquez lvolution des 3 courbes :

    Illustration historique :

  • 4) Les conomies dchelle et la prfrence pour la diversit

    Les analyses de Smith, Ricardo ou HOS mettent plutt laccent sur des

    changes Nord-Sud. Or dans la ralit, la plupart des changes se font du

    Nord vers le Nord. Les pays schangent des biens et services similaires,

    cest ce que lon appelle le commerce intra-branche . Par exemple, les

    franais vendent des voitures Peugeot en Allemagne qui nous vendent des

    Volkswagen. Ce type dchange reprsente aujourdhui 60% des changes

    internationaux.

    Ceci sexplique par lexistence de marchs imparfaitement concurrentiels

    (oligopoles, concurrence monopolistique, monopole) qui ncessitent de

    forts investissements au dpart (analyse de Porter).

    P. Krugman (notamment) a contribu ce type danalyse et dveloppe deux

    axes pour expliquer ces changes intra-branches :

  • La prfrence pour la diversit :

    Chaque producteur va se comporter comme un monopoleur sur la varit

    de produit cre mais tre soumis la concurrence des autres entreprises

    sur toute la gamme de produit (exemple des Smartphones), do lintrt

    de produire vari. Pour Chamberlin, le commerce international naccroit

    pas fondamentalement la production mondiale mais augmente le nombre de

    produits diffrents dans le monde.

    La diffrenciation peut se faire par la qualit du produit et non sur un type

    de produit. Cela permet aux diffrents budgets de sadapter aux produits

    (par exemple de la Renault Twingo la Mgane).

  • Les conomies dchelle

    Rappel sur les conomies dchelle : une entreprise dispose dconomie

    dchelle si, lorsquelle augmente sa production, son cot moyen de

    production diminue (du fait de la stabilit des cots fixes).

    Rappel des rgles de maximisations de profit :

    Ds lors, quand une entreprise voit son cot moyen diminuer lorsquelle

    augmente sa production, dgage des marges de profits supplmentaires.

    Situation P < CM P = CM P > CM P = Cm

    Profit

  • On distingue les conomies dchelles internes et externes :

    -EEI :

    -EEE :

    Ainsi, une entreprise na pas ncessairement besoin de raliser des

    conomies dchelles pour exporter, elle peut le faire en bnficiant des

    conomies dchelle externes. Il faut que ce soit le secteur entier qui

    exporte.

    La taille du secteur est alors dterminante pour expliquer le commerce

    international et si lon tend cette rflexion, cest la taille de lconomie qui

    est centrale dans les changes internationaux.

  • Cot moyen

    Quantit produite

    Imaginons une situation o deux entreprises (qui produisent le mme bien)

    issus de deux pays A et B (de taille similaire) disposent dconomies

    dchelles. B est plus efficace que A, ses conomies dchelles sont plus

    fortes. On suppose que A est dj sur le march mondial alors que B ne lest

    pas encore mais espre y entrer et dloger A.

  • Cot moyen

    Quantit produite

    Ce que nous dit lanalyse de Krugman est que, bien que B soit plus efficace que A, elle

    restera exclue du commerce international. Pourquoi ?

  • Sans commerce international, B et A produiraient une quantit Q de B mais

    A est entre sur le march mondial et produit pour la demande mondiale la

    quantit Q de A. Elle a vu son cot moyen baisser un niveau infrieur

    celui de B et peut donc pratiquer un prix de vente infrieur B pour

    lliminer du commerce international.

    Tant que B narrive pas produire Q* ou tant quil natteint pas le CM de A

    (en investissant par exemple), il est exclu de lchange international.

    La taille du march intrieur est un dterminant dcisif de lexplication des

    avantages internationaux : un petit pays aura une faible demande nationale,

    ce qui augmente les cots moyens (donc les prix de vente). Un grand pays

    riche diminue les cots moyens de production et facilite aux entreprises

    laccs au march mondial (pour dloger les entreprises en place moins

    efficaces). Cest une des explications du commerce international comme

    tant un commerce Nord-Nord , excluant relativement les pays du Sud.

  • Cot moyen

    Quantit produite

  • Conclusion sur les analyses rcentes du commerce international :

    Elles affinent les analyses traditionnelles (Smith, Ricardo et HOS) du

    commerce internationale et retiennent que :

  • C Libre-change ou protectionnisme ?

    Les thories traditionnelles et mme celles parmi les plus rcentes

    cherchent expliquer et justifier le commerce international. La

    spcialisation permet de vendre plus et de gnrer du dveloppement

    conomique. Le libre-change, cest--dire le fait de laisser commercer les

    diffrents acteurs de la mondialisation doit donc tre la donne.

    Cependant les pays les moins dvelopps vivent la mondialisation comme

    un rapport dexploitation o ils se trouvent dans la situation de proltaires

    travaillant pour les multinationales des pays dvelopps. Le dveloppement

    y est trs lent, sinon nul. Ces pays exploitent des matires premires ou des

    biens faible VA quils bradent aux pays dvelopps qui leur vendent

    leurs produits forte valeur ajoute. Ce fut longtemps le cas des pays de

    lOPEP vendant leur ptrole aux multinationales pour 1.20$ par baril en

    1946, 2$ en 1973 (avant le choc) et 8$ aprs le choc. Les pays les moins

    dvelopps vendent peu cher et achtent cher.

  • Le protectionnisme se justifie alors et correspond la fermeture totale ou

    partielle des activits conomique au commerce international.

    F. List (1789-1846) soppose lcole anglaise libre-changiste et se fait le

    porte parole des industriels allemands du 19me sicle. Pour lui, il y a

    ncessit de protger les industries naissantes dans un contexte de

    dveloppement conomique quand :

    Il nest pas contre le libre-change mais celui-ci doit tre rgul sinon il ne

    laisse aucunes chances aux pays et aux industries en cours de dveloppement.

  • La cration en 1834 du Zollverein , union douanire entre les provinces

    allemandes montre bien cette ncessit de se protger des changes

    extrieurs. LAllemagne deviendra, par ailleurs une des conomies

    dominantes du dbut du 20me sicle, ce qui fera natre des tensions avec

    lAngleterre.

    La politique industrielle japonaise pendant lre Meiji (fin du 19me sicle)

    est typique de lexprimentation du protectionnisme ducateur. LEtat

    japonais a longtemps refus dentrer dans la mondialisation et a planifi un

    capitalisme sans capitalistes , un capitalisme dEtat pour sindustrialiser).

    Le refus dans les annes 1960 de laisser Fiat investir au Japon a permis le

    dveloppement dune industrie automobile florissante aujourdhui (Toyota,

    Honda, Mitsubishi)

  • Les mesures protectionnistes

    i) Les barrires tarifaires

    Le moyen sans doute le plus connu est de fixer des droits de douanes sur

    les produits trangers.

    Cela permet daccroitre le prix des produits imports, ce qui rduit la

    demande nationale. Cela offre aussi lEtat des recettes fiscales

    supplmentaires (quil peut rinvestir dans lindustrialisation du pays).

    Mais il faut que ces droits de douanes soient la fois suffisamment levs

    pour compenser les dsavantages comptitifs avec les prix trangers et la

    fois pas trop levs pour viter les reprsailles commerciales et le repli

    total sur soi des conomies.

  • ii) Les barrires non tarifaires

    -Les Etats peuvent limiter voir interdire les entres de produits trangers.

    Cependant cette mesure semble peu efficace car :

    - La mise en place de normes peut aussi tre vu tre vu comme des mesures

    protectionnistes (normes de qualit, sociale, sanitaire, de scurit). Les

    lois anti-OGM visent protger les agriculteurs franais de la concurrence

    internationale par exemple.

  • iii) Les effets du taux de change sur lconomie

    Le taux de change est la valeur dune devise dtermine en unit dune autre

    devise. Par exemple la valeur du $ en unit d. Le 27/02/14 le taux de

    change de leuro en dollars tait de 1 = 1.37$. Le taux de change est alors

    exprim en /$. Ce qui quivaut 1$ = 0.73 (le taux de change est en

    exprim en $/)

    Lorsquun agent conomique exporte ou importe, il doit prendre en

    compte les valeurs du taux de change dans ses calculs conomique.

    Par exemple : Une entreprise cherche exporter sa production valant 10

    000 aux Etats-Unis. A quel prix en dollars lentreprise va-t-elle exporter sa

    production si le taux de change /$ est de 1.40 ?

    Si cette entreprise cherche importer des matires 1res aux Etats-Unis

    valant 2800$ aux taux de change $/ de 0.714, quel va-t-elle le prix en ?

  • Calculez le prix dachat en $ pour une entreprise amricaine des 10 000

    de marchandises importes de France avec un taux de change /$ de 1.4

    puis 1.5.

    Montrez que cette entreprise amricaine importatrice prend en compte le

    taux de change dans ses calculs conomiques.

  • Calculez le prix dachat en pour une entreprise franaise des 2 800$ de

    matires 1res importes des Etats-Unis avec un taux de change /$ de 1.4

    puis 1.5.

    Montrez que cette entreprise franaise importatrice prend en compte le

    taux de change dans ses calculs conomiques.

  • Ainsi, lorsque le taux de change samliore :

    Quels effets sur la croissance conomique ?

    Les exportations sont des productions nationales vendues ltranger, elles

    font donc partie des richesses comptabilises dans le PIB.

    Si les exportations augmentent, la croissance conomique.

    Les importations sont des richesses trangres vendues en France, elles

    correspondent des fuites de richesses ltranger et diminuent le PIB.

    Si les importations augmentent, la croissance conomique

  • En dduire, leffet dune dtrioration du taux de change sur la croissance conomique

    franaise.

    Des voix de plus en plus nombreuses slvent pour rclamer un dmontage de leuro et donc un

    retour vers le franc. Les arguments tournent autour de labsence de comptitivit de

    lindustrie franaise qui se trouverait lamine par leuro fort (Le Monde 25/02/14).

    Expliquez pourquoi leuro fort pnalise en partie la croissance conomique.

  • La monnaie chinoise reste "considrablement" sous value, selon le rapport

    semestriel sur les changes publi vendredi 12 avril Washington par le

    dpartement du Trsor, qui demande une nouvelle fois Pkin de hter une

    hausse du yuan. (Le Monde 12/04/13).

    Expliquez pourquoi le taux de change peut-tre un instrument de

    protectionnisme.

  • Une brve histoire du protectionnisme

    Entre 1815 et 1913, 4 priodes peuvent-tre observes :

    On note que pendant ce sicle, les priodes de protectionnisme ont connu

    plus de croissance conomique et une rduction des ingalits plus forte que

    lors des annes de libre-change. Par ailleurs, on a vu quentre 1913 et 1945,

    le commerce international devient un phnomne marginal.

  • En 1945, les pays industrialiss ont fait le choix du libre-change, ce qui a t

    un des facteurs du dveloppement des changes internationaux. Ce choix

    s'est fait dans le cadre du GATT, qui s'est transform en OMC en 1995. Ce

    sont les Etats qui ngocient et non les entreprises. Le but est dviter de

    reproduire les situations protectionnistes des annes dentre deux guerres

    qui ont accentues la crise et le nationalisme.

    Le principe qui est la base du GATT est la clause de la nation la plus

    favorise . Si une nation obtient un avantage, alors tous les autres doivent

    aussi lobtenir. Les accords ne sont donc pas bilatraux mais multilatraux.

    On observe par ailleurs une baisse gnrale et progressive des tarifs

    douaniers entre 1945 et 1995. Aujourdhui lOMC a 152 pays membres et

    est charg de faire appliquer les diffrents accords conclus par le GATT.

    Depuis les annes 2000, une nouvelle mission semble avoir merg :

    concilier le commerce international avec le dveloppement. On est donc

    entrain de passer du concept de libre-change celui de juste-change .

    Le protectionnisme est essentiellement non tarifaire aujourdhui.

  • II Les entreprises et linternationalisation

    de la production La premire partie de ce chapitre mettait en vidence les explications du

    commerce international. On sintresse maintenant aux principaux acteurs

    de ces changes : les entreprises.

    Partons dabord dun constat : le commerce traditionnel, une firme A qui

    vend une firme B est de moins en moins la rgle au niveau international.

    Il se dveloppe depuis le renouveau des changes internationaux une forme

    particulire dchange :

    A Le commerce intra-firme

  • Lentreprise Boeing est de quelle nationalit ? Que remarque-t-on ici ?

  • Le commerce intra-firme fonctionne selon la logique suivante : La firme est

    la fois son fournisseur et son client. Par exemple, Renault assemble des

    Modus et des Clio Valladolid en Espagne. Les chssis viennent de France,

    de mme que certains moteurs; l'entreprise les exporte donc pour les

    monter en Espagne. Elle importe ensuite les Clio et Modus pour satisfaire le

    march franais. Le chssis passe donc deux fois la frontire, ce qui donne

    lieu chaque fois une comptabilit dans les flux d'change. Certains

    composants peuvent passer ainsi 4 ou 5 fois des frontires avant que le

    produit ne soit finalement vendu.

    Les exemples sont nombreux mais on peut aussi citer le cas dApple qui fait

    produire pour lIphone en 2009, son logiciel aux Etats-Unis, les pices de

    technologie (carte vido, surface tactile) au Japon, en Core du Sud ou en

    Allemagne, lassemblage du produit en Chine et au BrsilET fait fructifier

    ses intrts financiers dans des pays o la fiscalit pour les entreprises est

    plus souple (Luxembourg, Irlande).

  • En fin de compte, le commerce intra-firme nest possible que si une firme

    dveloppe des socits filiales. Si elles sont situs hors du pays dorigine de la

    maison mre (le sige social de lentreprise), alors ces entreprises

    deviennent des firmes multinationales (FMN).

    Une firme multinationale (FMN),

    Elle ne se contente donc pas simplement de diffuser et vendre ses biens et

    services l'international, ce nest pas une socit exportatrice : elle participe

    largement une nouvelle allocation des productions mondiales par le biais de

    ses investissements directs l'tranger (IDE). Une entreprise qui se

    contente d'exporter des marchandises (mme en grande quantit) ne peut

    tre considre comme une FMN.

    Ex de FMN franaises : Total, LOral, Renault, Danone, LVMH, GDF Suez,

    Auchan, Axa, Vivendi, EADS

  • Une FMN, en produisant et en vendant simultanment sur plusieurs

    territoires, acquiert une dimension de firme globale : elle a le monde

    comme champ d'activit. Il est ds lors parfois difficile d'attribuer ces

    firmes une nationalit, conomiquement parlant. Il n'en reste pas moins que

    l'histoire ou la culture de ces entreprises s'ancrent encore largement dans un

    territoire. Ainsi, si Danone est effectivement une firme transnationale, elle

    reste toujours attache la France dans l'imaginaire collectif.

    L'instrument de l'internationalisation des firmes est les investissements

    directs ltrangers (IDE).

    Les Investissements Directs l'Etranger (IDE) sont les sommes d'argent

    investies (ou reues) par un pays vers (ou en provenance de) l'tranger, dans

    le but soit de crer ou dvelopper une firme nouvelle localement, soit de

    prendre partiellement ou totalement le contrle d'une firme locale existante

    par une prise de participation au capital de ces entreprises.

  • Quest-ce quune dlocalisation ?

    Une dlocalisation est-elle un IDE ?

    Tous les IDE sont-ils des dlocalisations ?

  • Quelques chiffres sur le commerce intra-firme

    Evolution du nombre de FMN dans le monde

    Source : cazaulonsaintlouis.eu

    On voit que le nombre de FMN a augment de ... % c'est--dire

    quil a t multipli par ..

  • Lectures + analyse :

  • On constate au final que les IDE ont explos ces dernires dcennies. Ce

    qui accroit le commerce intra-firme.

    Il est cependant difficile de mesurer la part du commerce intra-firme dans

    le commerce international. On estime cependant quenviron 40% des

    changes relvent du commerce intra-firme. Si on ajoute aux changes

    intra-firme les changes o l'un au moins des co-contractants est une

    firme transnationale, ce sont 92% des changes mondiaux qui sont

    concerns.

    On voit que la mondialisation ne saurait se passer des firmes

    multinationales !

  • B Les stratgies des FMN

    Rappel :

    Les entreprises cherchent alors tre plus comptitives que leurs adversaires

    et la mondialisation intensifie cette comptition, do limportance de mettre

    en place des stratgies efficaces.

    Quest-ce que la comptitivit ?

  • La comptitivit prix : (les entreprises cherchent alors agir sur leurs prix

    de manire avoir un prix infrieur celui de leurs concurrents, esprant

    ainsi que les consommateurs achteront leur production de prfrence

    celle de leurs concurrents).

    La comptitivit structurelle ou hors-prix (ou mme comptitivit produit) :

    les entreprises cherchent alors agir sur les caractristiques du produit,

    caractristiques capables de le faire vendre malgr un prix relativement plus

    lev que celui des concurrents. Ces caractristiques, cela peut tre par

    exemple l'image de marque, la fiabilit, le rseau de service aprs-vente, etc.

    La comptitivit structurelle peut dpendre aussi de la qualit de la main

    d'uvre, de la qualit des infrastructures collectives. Un exemple de

    comptitivit hors prix serait celui dApple depuis presque 10 ans. En effet,

    les prix pratiqus par cette firme sont extrmement levs, ce qui pourrait la

    mettre dans une situation difficile, pourtant elle domine les marchs o elle

    est implant (tlphonie, lecteur MP3, tablettes) grce sa comptitivit hors

    prix (base sur linnovation et donc la diffrenciation des produits).

  • Champ : Entreprises exportatrices de plus de 20 salaris.

    Source : INSEE Quobserve-t-on ?

  • Pour tre comptitif, il faut que les FMN simplantent l o y elles gagnent

    le plus.

    On parle de

    Par exemple la Chine fabrique des biens faibles valeur ajoute et assemble

    des produits conu dans les pays les plus avances. Les pays les moins

    avancs produisent des matires premires, des nergies, des fruits et

    lgumes, des viandes Les conomies les plus dvelopps sont des

    conomies tertiarises bien que lInde ou les pays dAfrique du Nord

    produisent des services pour les pays les plus dvelopps.

    On peut distinguer 5 types de stratgies internationales des FMN. Celles-ci

    expliquent en partie la division internationales du travail aujourdhui.

  • i) La stratgie de march

    Exemple :

    ii) La stratgie de minimisation des cots

    Il sagit de produire l o les cots de production sont les moins leves. On

    peut donc analyser diffrents types de cots qui vont dterminer le choix

    dimplantation des filiales-ateliers des FMN :

    Exemple :

  • iii) La stratgie globale

    iv) La stratgie dapprovisionnement

    Cette stratgie consiste faire en sorte que la FMN simplante l o la

    production est la mieux ralise (et la plus srement en termes de stocks).

    Par exemple, si la grande majorit de la production de composants de

    lIphone est ralis dans des pays dvelopps (Etats-Unis, Allemagne,

    Taiwan, Japon, Core du Sud), cest parce cest l que les technologies sont

    les mieux ralises (sans dfauts de fabrication). Un autre exemple serait

    celui les entreprises dextraction dnergie (ptrole, gaz) comme Total qui

    sont implantes l o lapprovisionnement nergtique est.

  • v) La stratgie technico-financire

    La FMN simplante dans un pays pour les avantages financiers tels que :

    Ces 5 stratgies vont aboutir une vaste division internationale du travail.

    Mme si le commerce intra-branche (tous les pays produisent la mme

    chose) reprsente presque 2/3 des changes internationaux, on peut faire

    ressortir des spcificits nationales et des avantages comptitifs de chaque

    grande rgion du monde

  • Type de stratgie Pays disposant dun

    avantage comptitif

    Type de production

    change

    Stratgie de march

    Stratgie de minimisation

    des cots

    Stratgie

    dapprovisionnement

    Stratgie technico-

    financire

  • Conclusion


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