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coût économique à long terme et considérant l’avaldu cycle y compris le retraitement.

Ce rapport, très technique, est extrêmementcomplet sur l’ensemble de la filière. Il essaye toutd’abord d’analyser l’existant, en l’occurrence les58 réacteurs à eau pressurisée français (REP) etd’envisager leur avenir en proposant comme mé-thode de travail l’utilisation de scénarios existants(cohérents avec le rapport Énergie 2010–2020) dif-férenciés par le niveau de la demande électrique etles modes de production en les prolongeant jusqu’à2050. L’étude suppose un taux d’actualisation de6 % jusqu’en 2030, puis de 3 % jusqu’en 2050.

Après un développement sur l’état du parc, lesbilans de matières (production de matière réutili-sable comme combustibles et déchets) associés auxscénarios, le contexte international est analysépermettant d’envisager les choix en matière degestion des combustibles irradiés. L’analyse de lasituation internationale permet de mieux circons-tancier les choix nationaux en matière de stockage–recyclage et la méthode d’analyse des coûts propo-sée. Un chapitre envisage alors les perspectivestechnologiques et la production d’électricité enprenant en compte l’ensemble des secteurs de lademande et les différentes solutions de productiondont la production d’origine fossile et renouvela-ble. Cette dernière analyse permet d’affiner lesscénarios prospectifs pour la France en établissantdes bilans matières pour chacun des scénarioscomme élément préparatoire à l’analyse des bilanséconomiques. On verra donc un bilan économiquedes différents scénarios avec différentes hypothè-ses de trajectoire qui reviennent en fait à 7 scéna-rios. On dispose donc de séries d’évaluations éco-nomiques dont il est assez difficile d’extraire desoptima en vue d’un choix décisionnel. On peutcependant constater l’intérêt de prolonger le parcexistant jusqu’à la fin de vie des centrales et deconsidérer des scénarios à faible demande d’éner-gie. Huit annexes aident à approfondir le sujet.

Ce rapport est extrêmement difficile à synthéti-ser tant il contient d’informations. On ne peut quese poser la question : comment ce rapport quisemble exhaustif, mais qui ne présente ni des syn-thèses intermédiaires, ni des synthèses finales,peut-il être lu tel quel par un Premier ministre ?D’autant qu’assez souvent certaines définitions nesont pas explicitées dans le fil du texte et n’appa-raissent pas toujours dans le glossaire. On peutcependant supposer soit qu’un service du ministèresoit les auteurs eux-mêmes aient effectué par lasuite un document de synthèse compréhensible partout un chacun. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’untravail sérieux, qu’il convient de lire, mais en plu-

sieurs fois et qu’il faut sans doute retravailler pourparvenir à un document utilisable !

Alain Weill(CETP, France)

Adresse e-mail : [email protected].

© 2003 Publié par Éditions scientifiques et médicales ElsevierSAS.PII: S1240-1307(03)00020-7

L’homme dans le paysage

A. CorbinTextuel, 2001, 192 p.

Compte tenu de la pléthore d’ouvrages parus cesdernières années sur le paysage, il est devenu dif-ficile d’ouvrir un nouveau volume sans s’interrogersur ce qu’il va pouvoir apporter de nouveau. Cetteimpression de « déjà vu » est renforcée ici par lechoix de l’iconographie de couverture. Elle associeen effet un extrait d’une œuvre fréquemment com-mentée de C. David Friedrich « Le promeneur au-dessus de la mer de nuages », avec une photogra-phie bien connue de R. Depardon qui illustrait déjàl’affiche et le catalogue de l’exposition « Les pay-sages de Magnum ».

Ce petit ouvrage, très bien écrit, mérite néan-moins que l’on y prête attention. Les idées déve-loppées ne sont pas bien sûr toutes nouvelles, maiscet ouvrage apparaît comme la synthèse des tra-vaux d’A. Corbin qui a exploré au cours des derniè-res décennies l’évolution dans le temps des repré-sentations sociales de différents types d’espaces etla manière dont nos différents sens sont mobilisés.

Présenté sous forme d’un entretien, l’auteuraborde successivement quatre thèmes : l’évolutionhistorique de l’appréciation des paysages, les logi-ques qui déterminent cette appréciation, l’in-fluence de l’évolution des moyens de communica-tion et des formes de loisirs, les rôles des facteursmétéorologiques. L’ouvrage s’achève enfin avecune réflexion sur les politiques de préservation dupaysage.

Trois idées essentielles émergent au fil du texte.Tout d’abord, la question du paysage ne se réduitpas au visuel, d’autres sens sont mobilisés commel’ouïe, le toucher ou l’odorat. En second lieu, l’ap-préciation du paysage évolue dans le temps enfonction d’un grand nombre de facteurs. Parmiceux-ci, sont habituellement évoquées les référen-ces culturelles, mais il ne faut pas négliger lesmoyens de transport utilisés, les pratiques de l’es-pace... Enfin, la sauvegarde des paysages ne va pas

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