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PARIS JE T’AIME
Télérama, Samedi 25 août 2007
Film à sketches d'Olivier Assayas, Frédéric Auburtin et Gérard Depardieu,
Gurinder Chadha, Sylvain Chomet, Joel et Ethan Coen, Isabel Coixet, Wes
Craven, Bruno Podalydès, Walter Salles et Daniela Thomas, Gus Van Sant.
(France, 2006). 115 mn. Avec Fanny Ardant, Sergio Castellitto, Ben
Gazzara, Maggie Gyllenhaal, Bob Hoskins, Yolande Moreau, Natalie
Portman.
Comme son titre ne l'indique pas, Paris je t'aime est d'abord une
déclaration d'amour au cinéma. Une fête à laquelle sont conviés cinéastes et
acteurs de tous horizons, et dont la capitale française n'est que la toile de
fond. En cinq minutes, il s'agit pour chaque réalisateur de réussir un petit
tour de magie : faire en sorte que le temps s'arrête, qu'il ne soit plus ni court
ni long, mais plein de tout ce que le cinéma peut offrir. Des histoires, des
personnages, des émotions, de la liberté, de l'élan, du rire, des effets
spéciaux pourquoi pas... En somme, il s'agit d'avoir du style, mais avec
légèreté, sans se sentir contraint de livrer un chef-d’œuvre.
Le pari est tenu, car le plaisir en est le maître mot. Les frères Coen l'ont
bien compris, qui signent un petit bijou sur le quai du métro Tuileries, où
un Américain se fait casser la gueule sous le regard indéchiffrable de La
Joconde, dont il trimbalait dans son sac une collection de cartes postales.
Olivier Assayas donne, lui aussi, un éclat du meilleur de son cinéma. Il
raconte de manière très enlevée un moment d'une nuit parisienne où tout
semble pouvoir arriver entre une actrice américaine et son dealer.
Voir ces cinéastes à l'œuvre en un temps éclair, c'est presque les
redécouvrir. Paris je t'aime est aussi un festival de Cannes en miniature,
dont chaque spectateur se retrouve président du jury, faisant le tri dans une
compétition de dix-huit petits films : prix d'interprétation à Gena Rowlands
ou à Juliette Binoche ? Palme d'or, en tout cas, au 14e Arrondissement
d'Alexander Payne. L'histoire d'une piétonne à qui la providence offre un
moment de grâce. A l'image de tout ce film, qui nous prodigue du bonheur
comme en passant.
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Cinema.ch
Critique par Nicolas Monnier –
Réalisé par Joel Coen, Ethan Coen, Gus Van Sant, Tom Tykwer,
Gurinder Chadha, Richard LaGravenese, Olivier Assayas, Walter
Salles, Alfonso Cuarón et Isabel Coixet
Une vingtaine de réalisateurs, une ville: Paris, un thème: l'amour. Ces trois ingrédients mis ensemble et nous découvrons Paris sous vingt perspectives différentes avec pour chaque petit film un quartier de la ville mis en valeur. L'amour sous toutes ses formes dans la ville de l'Amour par excellence, Paris.
« Faire de vingt courts-métrages un seul film relève de la folie. Faire un
film avec vingt réalisateurs aussi renommés que ceux qui apparaissent à
l'écran relève de la démence profonde. Et pourtant c'est à cela que nous
assistons dans ce creuset expérimental qu'est Paris, je t'aime.
Une vingtaine d'histoires d'amour s'entremêlent au fil des envies des
différents réalisateurs qui apportent chacun des désirs, un talent certain,
mais surtout une certaine originalité. Car c'est là peut-être le principal atout
de ce film, son originalité. Aucun des courts-métrages ne ressemble à un
autre, et il est d'autant plus difficile de se frayer un chemin pour
comprendre l'ensemble du film. Peut-être simplement parce qu'il n'a pas
besoin d'être compris. Car il s'agit là de plus qu'un film, il s'agit d'une ode à
l'amour dans son état le plus brut. L'amour est ce qu'on veut qu'il soit, tout
comme chacun des films est tel que son réalisateur l'a voulu sans se soucier
de ce que seraient les autres. Paris, je t'aime est à la mesure de son thème,
aussi beau, complexe, subtil, heureux et malheureux, tragique et pathétique,
drôle et triste que l'Amour. »
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A. Lisez les deux critiques précédentes.
1. Que savez-vous sur le film (aspects techniques, objectifs) après avoir lu les deux critiques ?
a. Nationalité
b. Lieu de tournage
c. Argument
d. Acteurs
e. Réalisateur
f. Argument(s)
g. Genre(s)
2. En général, trouvez-vous que les critiques sont coïncidentes ou divergentes ? Laquelle des deux critiques vous semble être plus positive ? Pourquoi ?
3. Dans la critique de Télérama :
Distinguez-vous entre les réalisateurs et les acteurs ? Lesquels connaissez-vous ?
Quels sont les films préférés du critique ? Pour quelles raisons ?
Pour la qualité ou l’originalité du scénario (l’histoire) :
Par le jeu des acteurs ? Lesquels ?
Quel est son film préféré ? Quelle expression utilise-t-il pour manifester cette préférence ?
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Quel est le meilleur directeur d’après lui ?
Quel est ou quels sont ses acteurs (ou ses actrices) préférés ?
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4. Complétez le tableau suivant avec des adjectifs employés par les critiques :
TELERAMA CINEMA.CH
Réalisation Jeu des acteurs
Impression générale
Réalisation Jeu des acteurs
Impression générale
+
-
Dans les deux critiques, retrouvez les adjectifs et les expressions qui font référence à l’originalité du film.
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B. Entrevue avec une réalisateur
Entrevue modèle
Une femme sous influence
INTERVIEW D'ISABEL COIXET
La réalisatrice du récent 'The Secret Life of Words' signe l'un des dix-huit sketches du
film collectif 'Paris je t'aime'. Véritable connaisseuse de la ville lumière, elle dit même
adorer les acteurs français. A bon entendeur...
Vous êtes espagnole, née à Barcelone, comment êtes-vous arrivée sur le projet de
'Paris je t'aime' qui réunit des réalisateurs du monde entier ?
Les producteurs m'appellent comme ils le font pour les autres réalisateurs je suppose.
C'est vrai, je suis née à Barcelone, mais parmi les cinq longs métrages que j'ai
réalisé, seul le premier a été tourné là-bas. Je me sens plus libre dans ma tête en
dehors de la réalité ordinaire.
Vous signez le segment 'Bastille'. Aviez-vous choisi de tourner dans cet
arrondissement ? Le connaissiez-vous auparavant ?
Bastille est l'un de mes quartiers préférés dans Paris et je suis une habituée du restaurant
Le Square Trousseau (12e arrondissement). J'adore également faire mon shopping au
marché d'Aligre. Un jour j'ai donc commencé à imaginer des histoires autour des
clients, le genre de vie qu'ils menaient, leurs histoires d'amour, leurs secrets...
A part le 12e, quel autre arrondissement auriez-vous souhaité filmer et pourquoi ?
J'aurais aimé tourner quelque chose dans le quartier de Saint-Germain et notamment sur
la place de Fürstenberg parce qu'un jour j'y ai rencontré quelqu'un de très étrange. J'ai
également écrit une histoire sur le cinéma La Pagode (qui se trouve dans le 7e
arrondissement).
Parlez-nous des acteurs de 'Bastille', Sergio Castellito et Miranda Richardson, qui
forment un couple inédit sur grand écran. La production vous a-t-elle laissé une
totale liberté dans le choix des comédiens ?
Je les admire tous les deux. Ce sont des acteurs extraordinaires et quand on les regarde,
on sent en eux un fort passé. C'est effectivement un couple inédit mais tous les couples
de 'Paris je t'aime' sont à mon sens uniques. Quant aux producteurs, ils ont laissé une
liberté totale à tous les réalisateurs impliqués dans le projet.
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Vous parlez bien le français. Seriez-vous tentée de renouveler l'expérience pour un
film entièrement tourné en France avec des acteurs français ?
J 'adorerais ! On m'a proposé de nombreuses
choses qui à mon goût n'étaient pas très
intéressantes, mais si je trouve la bonne histoire
vous risquez de me voir en France dans peu de
temps, ou bien à Tokyo ou à Beyrouth, on ne
sait jamais... J'aime beaucoup les acteurs
français tels que Daniel Auteuil, Jean-Pierre
Bacri, André Dussollier, Agnès Jaoui, Jeanne
Balibar, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric...
Les acteurs espagnols Leonor Watling et Javier Camara, qu'on a pu voir dans vos
précédents films 'Ma vie sans moi' et le récent 'The Secret life of words', font une
courte apparition dans votre film. Considérez-vous qu'ils font partie, en quelque
sorte, de votre "famille" de cinéma ?
Oui, Leonor et Javier sont deux de mes amis les plus proches. C'est un plaisir total de
travailler avec eux, et je dirais même que ce n'est pas du travail mais plutôt un rêve que
nous partageons ensemble. Cela rend les choses bien plus simples.
'Ma vie sans moi' marque votre première collaboration avec Pedro Almodovar via
sa société de production El Deseo qu'il a fondé avec son frère Agustin. Quel genre
de producteur est-il ?
Eh bien, c'est à la fois un rêve et un cauchemar, tout cela mélangé !
Nous avons évoqué auparavant le film 'The Secret life of words' qui a reçu de
nombreuses récompenses et notamment quatre Goyas (les Césars espagnols) en
Espagne. J'aimerais revenir sur la scène clef du film où l'on sent l'actrice Sarah
Polley très investie dans son personnage. Pour beaucoup, cette scène s'inscrit déjà
parmi les meilleures performances de l'année. Comment l'actrice s'est-elle
préparée ?
Je pense que ce qu'effectue Sarah dans cette scène est si brut, authentique, vrai, et
pur... C'est difficile de trouver les mots... Je n'ai jamais vu quelque chose de ce type
dans l'objectif de ma caméra. Je me souviens avoir tremblé dès la première parole, non
pas pour ses mots mais parce qu'elle a disparu complètement de la pièce et qu'elle s'est
littéralement transformée en toutes ces femmes que j'avais rencontrées à Sarajevo.
On pense beaucoup à 'Persona' d'Ingmar Bergman en voyant le film. Fait-il partie
de vos influences majeures ? Quels sont les autres réalisateurs dont vous admirez
le travail ?
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J'étais adolescente lorsque j'ai découvert dans la même journée
'Persona' et 'Le Septième Sceau' à la cinémathèque de
Barcelone. Alors, oui probablement que Bergman est une
de mes principales influences. J'admire également Yasujiro
Ozu. Mais il y a aussi Billy Wilder, Rossellini, Truffaut, Wong
Kar-Wai , Jim Jarmusch, et énormément d'autres réalisateurs.
Pour finir, quels sont vos prochains projets ? Peut-on
espérer un film avec Leonor Watling au premier plan ?
Je ne sais pas si elle sera au premier ou au second plan mais
elle y sera pour sûr !
Propos recueillis par Sabrina Piazzi pour Evene.fr - Juin 2006