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Page 1: La filière nucléaire dans le Cotentin

LA FILIÈRE NUCLÉAIRE DANS LE COTENTIN

Janvier 2014

Sommaire

Périmètre de la filière nucléaire dans le Cotentin p2 50 ans de grands chantiers p6

Un tissu économique étroitement lié au nucléaire p16 13 000 salariés pour la filière nucléaire p20 D’importantes perspectives d’activité p29

Méthodologie p42

La filière nucléaire occupe une place

prépondérante dans l’activité économique du

Cotentin. 50 ans de grands chantiers ont ainsi

fortement impacté le territoire ; des croissances

démographiques hors normes, des arrivées

massives d’actifs et un effet direct sur le

développement économique du Cotentin et de

ses infrastructures.

Au total, ce sont près de 13 000 personnes, soit

un salarié sur trois dans le Cotentin, qui travaillent

pour une entreprise de la filière nucléaire, répartis

à parts quasi égales entre les trois grands

donneurs d’ordre (AREVA, EDF et DCNS) et la

centaine d’entreprises sous-traitantes.

Un tissu économique étroitement lié à sa principale

filière, premier employeur du secteur privé, qui

dans un contexte de crise a permis au territoire de

résister. En 5 ans, de 2008 à 2012, les

entreprises sous-traitantes de la filière

nucléaire ont ainsi vu leurs effectifs augmenter

de 13%, observant pour la majorité d’entre elles

une activité en hausse sur cette période.

Et les perspectives à court et moyen terme

sont nombreuses : mise en service de l’EPR

attendue en 2016, lancement du programme grand

carénage d’EDF, démantèlement de l’usine

UP2-400 d’AREVA La Hague et des chaufferies

nucléaires des sous-marins lanceurs d’engins chez

DCNS. Autant de projets qui devraient voir

l’activité et les effectifs de la filière nucléaire

augmenter sur ces 3 prochaines années.

Au total, dans les 5 années à venir, plus de 4 000

personnes devraient être recrutées pour

répondre aux besoins de la filière nucléaire et de

l’arrivée des énergies marines renouvelables. Le

Cotentin s’apprête donc à relever de nouveaux

défis en termes de recrutement et de maintien des

compétences.

La filière nucléaire est plus que jamais présente

sur le territoire et reste l’acteur principal du

développement économique du Cotentin.

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PÉRIMÈTRE DE LA FILIÈRE NUCLÉAIRE DANS LE COTENTIN

La filière nucléaire comprend l’ensemble des

activités liées à l’exploitation de réacteurs

nucléaires et à l’utilisation de rayonnements

ionisants. L’étude du Conseil Économique, Social

et Environnemental Régional (CESER) de Basse-

Normandie, Le nucléaire pour l'énergie et la santé :

vers un pôle en Basse-Normandie, recense les

différents domaines d’application du nucléaire ; de

la production d’énergie à la médecine nucléaire en

passant par le secteur militaire, industriel ou

encore la culture et le patrimoine…

La présente étude se concentre sur les trois

applications les plus courantes et répandues

dans le Cotentin et en Basse-Normandie :

L’électronucléaire : production d’énergie,

recyclage des combustibles usés et

stockage des déchets

Le secteur militaire pour la propulsion des

sous-marins militaires

La médecine nucléaire avec notamment la

radiothérapie et l’hadronthérapie

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NUCLÉAIRE CIVIL : L’ÉLECTRONUCLÉAIRE

Avec 58 réacteurs, l’électricité d’origine

nucléaire représente 74.8% de la production

électrique en France en 2012.

Selon l’étude de PriceWaterhouseCoopers (PWC)

en 2011, Le poids socio-économique de

l’électronucléaire en France, la France occupe

une place significative au niveau mondial avec

des parts de marché élevées dans chacune des

activités associées à l’électronucléaire.

Dans la phase amont qui regroupe les activités

d’exploration de mines, d’enrichissement

d’uranium et de fabrication du combustible pour

alimenter les centrales, la France se positionne

au 2ème

rang mondial en 2010 avec 19% de parts

de marché pour AREVA. Au niveau de la

construction qui comprend la conception des

réacteurs, l’ingénierie et l’installation de la centrale,

AREVA se classe en tête au niveau mondial avec

26% des parts de marché. EDF occupe

également le 1er

rang pour l’exploitation et la

maintenance des centrales nucléaires. Enfin, la

France étant l’un des rares pays à posséder les

techniques permettant de recycler les

combustibles, la notion de parts de marché est peu

pertinente pour l’aval qui comprend le

retraitement des combustibles usés et la phase de

démantèlement des installations nucléaires.

Le nombre d’emplois directs liés à

l’électronucléaire en France est évalué à

125 000 en 2011 selon l’étude de PWC. Un chiffre

qui représente 4% de l’emploi industriel national

et qui place l’électronucléaire au même rang que

l’aéronautique. Au total, ce sont 410 000 emplois

directs, indirects et induits soit 2% de l’emploi total

qui sont générés par ce secteur d’activité avec

12.3Mds€ de valeur ajoutée et une contribution de

0.71% au PIB.

Dans le Cotentin, hormis la phase amont,

l’ensemble des activités du cycle nucléaire est

représenté : la construction avec l’EPR de

Flamanville, la production avec les tranches 1 & 2

de la centrale nucléaire de Flamanville et l’aval

avec l’usine de recyclage des combustibles usés

d’AREVA La Hague et le centre de stockage de

l’Andra.

DCNS Cherbourg s’est également diversifié dans

le nucléaire civil avec un ensemble de

prestations dans les domaines de la maîtrise

d’œuvre, la réalisation d’équipements classés de

sûreté, les services de maintenance et de

prolongation de la durée d’exploitation du parc

nucléaire ainsi que les opérations de

déconstruction. L’entreprise participe à de

nombreux projets électronucléaires ; réalisation de

sas d’accès à l’enceinte de confinement du

réacteur EPR de Flamanville, fabrication de la

structure en acier sur laquelle sont maintenus les

assemblages de combustible nucléaire de l’EPR

de Flamanville, participation au montage de la

centrale EPR d’Olkiluoto en Finlande…

NUCLÉAIRE MILITAIRE : DCNS CHERBOURG

Dans le secteur militaire, DCNS Cherbourg

construit des sous-marins équipés d’une

propulsion nucléaire. Celle-ci est utilisée afin de

garantir à ces bâtiments une très grande

autonomie. L’intégration des chaufferies nucléaires

des sous-marins et leur démantèlement exigent

des compétences spécifiques et un

dimensionnement du vaisseau en fonction. Depuis

1899, 103 sous-marins ont été lancés à Cherbourg

dont 16 sous-marins à propulsion nucléaire.

Au total, ces trois entreprises (AREVA NC, EDF

et DCNS) intervenant dans l’électronucléaire et

le militaire totalisent plus de 6 500 emplois

dans le Cotentin.

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NUCLÉAIRE SANTÉ : UNE COMPÉTENCE BAS-NORMANDE

La médecine nucléaire repose sur l’utilisation de

rayonnements à des fins diagnostiques ou

thérapeutiques. De nombreuses techniques

(radiothérapie, imagerie nucléaire, scintigraphie…)

sont ainsi employées pour le diagnostic et le

traitement des tumeurs cancéreuses.

Le pôle nucléaire santé est principalement

concentré sur l’agglomération caennaise avec

deux établissements de soins référents en

cancérologie, le CHU de Caen et le Centre de

Lutte Contre le Cancer François Baclesse.

A ces deux centres disposant d’équipements en

radiothérapie s’ajoute le Centre d'Imagerie

Cérébrale et de Recherches en Neurosciences

(CYCERON) qui constitue un ensemble unique de

laboratoires et d’instruments dans le domaine de la

médecine nucléaire : cyclotron (accélérateur de

particules), laboratoires de radiochimie, de biologie

moléculaire, appareils d’imagerie par résonance

magnétique à très haut champ…

Plusieurs projets d’envergure font de la Basse-

Normandie le pôle national en matière de nucléaire

santé. Le projet Archade vise ainsi à créer un

centre européen de recherche et développement

en hadronthérapie à Caen. Cette méthode de

radiothérapie, très prometteuse, permet

notamment de soigner des cancers radiorésistants

et inopérables. Elle améliore également

l’irradiation des tumeurs sans toucher aux tissus

sains et aux organes. Le centre Archade devrait

être opérationnel en 2016 pour traiter des

patients par protonthérapie, grâce à l’installation

d’un premier cyclotron de 2ème

génération, le

Proteus One, d’IBA. Parallèlement, un cyclotron

nouvelle génération, le C400, capable de générer

des protons et des ions carbone sera construit

pour une mise en service prévue en 2018.

Si le Cotentin paraît directement moins concerné

par la médecine nucléaire, il faut néanmoins

souligner que certaines entreprises du territoire,

par leurs compétences, leurs équipements et leurs

savoir-faire, sont impliquées dans ce domaine. Les

trois grands donneurs d’ordre du Cotentin

participent ainsi au projet Archade. La Technopole

Cherbourg Normandie, la CCI Cherbourg Cotentin

et celle de Caen sont également associés pour

l’identification des sous-traitants.

RECHERCHE & FORMATION

En complément aux industries et services présents

sur le territoire dans le domaine nucléaire, des

structures de formation et des laboratoires de

recherche se sont développés en Basse-

Normandie.

Quelques formations phares proposées sur le

territoire peuvent notamment être mentionnées :

diplômes de sciences et technologies nucléaires à

l'ENSICAEN, école d’ingénieurs (Esix) à

Cherbourg, École des Applications Militaires de

l'Énergie Atomique (EAMEA) de Cherbourg-

Octeville, formations proposées par l'Institut

National des Sciences et Techniques Nucléaires

(INSTN), par l’AFPA, formations en radioprotection

à Caen…

Au niveau de la recherche, le Grand Accélérateur

National d’Ions Lourds (GANIL) est un

équipement commun au Centre National de la

Recherche Scientifique (CNRS) et au

Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA). Cet

outil rare (3 accélérateurs de ce type dans le

monde) fait partie des Très Grandes

Infrastructures de Recherche (TGIR) du CNRS. Il

est destiné à la recherche sur la physique

nucléaire et à la connaissance de la structure de

l’atome.

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CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 5

Le nucléaire en Basse-Normandie :

Le nucléaire pour l'énergie et la santé : vers un

pôle en Basse-Normandie, CESER, 2009

L'avenir de l'industrie en Basse-Normandie,

CESER, 2013

http://www.nucleopolis.com/

L’électronucléaire en France :

Le poids socio-économique de l’électronucléaire

en France, PWC, 2011

Cartographie de la filière nucléaire, CSFN, 2010

Il existe également d’autres laboratoires

spécialisés : le Laboratoire Universitaire de

Sciences Appliquées de Cherbourg-Octeville

(LUSAC), le Centre de Recherche sur les Ions, les

Matériaux et la Photonique (CIMAP) à Caen, le

Laboratoire d’Accueil en Radiobiologie avec les

Ions Accélérés (LARIA), le Laboratoire de

Physique Corpusculaire (LPC)…

Au travers de son tissu d’entreprises et de ses

formations, la Basse-Normandie et le Cotentin font

figure de place forte du nucléaire en France. La

filière s’est regroupée sous la bannière

Nucleopolis qui fédère les compétences

industrielles, de formation et de recherche dans les

domaines de l’énergie, de la santé et de la maîtrise

des risques.

Carte des installations nucléaires en Normandie de l’Autorité de sûreté Nucléaire (ASN)

Source : Autorité de sûreté nucléaire, 2012

La carte en grand format sur : http://www.asn.fr/L-ASN/ASN-en-region/Division-de-Caen

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CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 6

50 ANS DE GRANDS CHANTIERS…

Année (Début de

construction - Mise en service)

Équipement Site / Exploitant Démantèlement / Grand carénage /

Travaux divers

1964-1969

AT1 Atelier pilote destiné au

retraitement des combustibles

La Hague / AREVA

Démantèlement terminé en 2001

1964-1967 UP2

Unité de production La Hague /

AREVA Démantèlement prévu par décret du 8 novembre 2013

1967-1970

ELAN IIB Atelier destiné à la

fabrication de sources radioactives

La Hague / AREVA

Démantèlement prévu par décret du 8 novembre 2013

1967-1969 Centre de stockage

des déchets radioactifs La Hague / Andra

1974-1976 HAO

Atelier haute activité oxyde

La Hague / AREVA

Démantèlement en cours prévu par décret du 31 juillet 2009

1976-1983 GANIL Caen / GIE Ganil

1979-1986 Tranches 1 et 2 de la

centrale de Flamanville Flamanville / EDF Grand carénage prévu dès 2016

1981-1990 UP3 1994 UP2-800 1987 STE-3

UP3 / UP2-800 / STE-3 La Hague /

AREVA

2007-2016 EPR de Flamanville Flamanville / EDF

Depuis 50 ans, le Cotentin vit au rythme de grands

chantiers qui ont composé un tissu économique

local fortement industrialisé et particulièrement

corrélé à l’activité nucléaire.

L’histoire débute en 1961, année du décret

déclarant d'utilité publique les travaux de

construction d'un second centre de traitement de

combustibles usés pour l’extraction du plutonium.

Après Marcoule, ouvert en 1958, le site de La

Hague est choisi. Ses vents fréquents et ses

courants marins favorables à l’évacuation des

rejets ainsi que sa structure géologique stable en

font un site propice. Les travaux commencent en

1962 pour s’achever en 1966.

En 1964, la construction du Redoutable, premier

sous-marin nucléaire lanceur d’engin débute. Son

baptême aura lieu 3 ans plus tard en 1967.

En 1969, le centre de stockage de la Manche

voit le jour, géré depuis 1994 par l’Andra.

À la fin des années 1970 et au début des années

1980, deux autres chantiers sont déclarés d’utilité

publique : la centrale nucléaire de Flamanville

dont les travaux commencent en 1978 et

l’extension de l’usine de La Hague en 1981.

Enfin, la construction du premier réacteur EPR

de 3ème

génération démarre en 2007 sur le site de

Flamanville.

Sources : Nucleopolis / Sites Web des exploitants

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1962 1968 1975 1982 1990 1999 2010

Canton de Beaumont-Hague

Canton des Pieux

Canton d'Equeurdreville-Hainneville

Arrondissement deCherbourg

France-Métropolitaine

Evolution des populations de 1962 à 2010 comparée aux grands chantiers du nucléaire dans le Cotentin

(Indice base 100 en 1962)

1967 & 1969 : - Mise en service de l'usine de la Hague - Création du centre de stockage de la Manche

1979 & 1981 : - Début de la construction de la centrale nucléaire de Flamanville - Extension de l'usine de La Hague

2007 : Début du chantier de l'EPR de Flamanville

Si sur cette même période, la population française

a augmenté de manière significative, c’est sans

commune mesure avec les taux affichés sur

ces 3 cantons. En France métropolitaine, entre

1962 et 2010, la population croît de 35.2%, 34.3%

en Province, 22% en Basse-Normandie et 11.6%

dans la Manche.

Ces chiffres confrontés au phénomène

d’urbanisation (dépeuplement des communes

rurales au profit des villes) démontrent l’impact

considérable des grands chantiers sur la

croissance démographique locale.

À L’ORIGINE D’UNE LARGE CROISSANCE

DÉMOGRAPHIQUE

L’implantation des grandes installations nucléaires

sur les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux

a eu un impact direct sur l’évolution du nombre

d’habitants dans ces deux zones. Entre 1962 et

2010, la population du canton de Beaumont-

Hague a doublé passant de 5 431 habitants à

11 931. Celle du canton des Pieux affiche une

augmentation de plus de 60% ; 8 476 habitants en

1962 contre 13 645 en 2010. Le canton

d’Equeurdreville-Hainneville, proche des

installations de La Hague, enregistre une hausse

comparable à celle des Pieux, 63.6%.

Source : INSEE - Recensement de la population, Dénombrement.

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1968 1975 1982 1990 1999 2010

Canton de Beaumont-Hague

Canton des Pieux

Canton d'Equeurdreville-Hainneville

Arrondissement deCherbourg

France-Métropolitaine

Evolution des populations actives de 1968 à 2010 comparée aux grands chantiers du nucléaire dans le Cotentin

(Indice base 100 en 1968)

1979 & 1981 : - Début de la construction de la centrale nucléaire de Flamanville - Extension de l'usine de La Hague

2007 : Début du chantier de l'EPR de Flamanville

L’évolution de la population est portée par les

actifs, venus travailler en nombre sur les grands

chantiers nucléaires. Les taux de croissance sont

importants, marqués par les différentes phases de

chantier et d’exploitation des installations

nucléaires locales. Ainsi, le nombre d’actifs

augmente fortement de 1982 à 1990 lors de la

construction de la centrale de Flamanville et

l’extension de l’usine de La Hague.

Cette tendance est également observée au niveau

national mais de manière moins marquée que

dans le Cotentin.

En effet, de 1968 à 2010, la population active a

augmenté significativement en France avec

l’arrivée des générations du baby-boom et le

développement de l’activité féminine. Selon les

données harmonisées de l’Insee1, la population

active des 25 à 54 ans représentait 25% de la

population totale en 1968 contre 35.7% en 2010.

Avec la tertiarisation de l’économie, la structure

par catégorie socioprofessionnelle a également

été modifiée ; le nombre d’agriculteurs a ainsi

nettement diminué. Dans le même temps les

cadres, professions intermédiaires et employés

affichent une forte hausse.

Source : INSEE - Recensement de la population, Exploitation complémentaire

Données harmonisées : Population des 25 à 54 ans par catégorie socioprofessionnelle

1 Données harmonisées de l’Insee : dans le cadre de l'exploitation historique des recensements de la population, les variables qui

diffèrent d'un recensement à l'autre, ont été harmonisées pour pouvoir être comparées. La population active concerne ici le champ des

25 à 54 ans plutôt que celui des 15 à 64 ans habituellement utilisé. L’année 1962 n’est pas disponible pour cette donnée.

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CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 9

Dans le Cotentin et plus particulièrement sur les

cantons de Beaumont-Hague, des Pieux et

d’Équeurdreville-Hainneville, la représentation

des différentes catégories socio-

professionnelles est étroitement liée à l’activité

nucléaire. Très peu représentés en 1968, les

cadres et professions intellectuelles supérieures,

les professions intermédiaires et les employés

connaissent un essor remarquable.

Le tableau suivant présente les principales

évolutions de la population active par catégorie

socio-professionnelle, selon les données

harmonisées de l’Insee pour la population active

de 25 à 54 ans. En fonction de chaque période du

recensement et des événements clés liés au

nucléaire, des indications permettent d’évaluer

l’impact de la filière nucléaire sur les actifs des

cantons de Beaumont-Hague, des Pieux et

d’Equeurdreville-Hainneville. Les évolutions

observées sur ces 3 cantons sont significatives

comparativement à celles enregistrées en France

Métropolitaine et traduisent l’influence du nucléaire

sur le territoire.

Période 1968-1975 : Mise en service de l’usine de

la Hague

Le canton de Beaumont-Hague

s’équipe (nouveaux commerces et

services) : il attire des cadres et des

techniciens pour l’exploitation de l’usine

Période 1975-1982 : Début de la construction de

la centrale de Flamanville

Les ouvriers et les employés affluent sur le

canton des Pieux

La Hague prépare son extension, le

nombre d’ouvriers est également en

hausse

Période 1982-1990 : Période faste pour le

nucléaire dans le Cotentin (2 grands chantiers en

cours et mise en service en 1986 de la centrale de

Flamanville)

Les ouvriers sont mobilisés sur la Hague

Les recrutements de cadres, de

professions intermédiaires et d’employés

augmentent dans la Hague

Même constat avec une croissance plus

importante pour Les Pieux avec la mise en

service de la centrale en 1986. Les

commerces et services augmentent sur le

canton des Pieux

Le canton d’Équeurdreville-Hainneville voit

arriver en nombre des populations de

cadres, professions intermédiaires et

employés venus travailler sur La Hague ou

pour les entreprises sous-traitantes

installées sur le canton

Les augmentations observées sur ces 3

cantons sont manifestes : la population

active enregistre une hausse de 75% sur

les cantons de Beaumont-Hague et

d’Équeurdreville-Hainneville, de près de

40% sur les Pieux

Période 1990-1999 : Phase plus calme sur le plan

des chantiers

Les cadres, professions intermédiaires et

employés affichent néanmoins une hausse

encore prononcée pour l’exploitation des

deux usines

Période 1999-2010 : Début de la construction de

l’EPR de Flamanville en 2007

Hausse du nombre d’ouvriers sur le

canton des Pieux

Le nombre de cadres double. Ils sont

notamment appelés pour la phase

d’ingénierie

La population active des 25 à 54 ans

augmente de 25% sur ce canton, à

comparer aux 3% enregistrés en France

métropolitaine.

La part des actifs de 25 à 54 ans passe ainsi de

23.4% en 1968 à 41.3% en 2010 dans le canton

de Beaumont-Hague, de 23.6% à 39.6% sur le

canton des Pieux et de 20.4% à 37.4% sur

Équeurdreville-Hainneville.

Page 10: La filière nucléaire dans le Cotentin

Période Contexte Chiffres-clés Données France

1968-1975

1967 : Mise en service de l'usine

AREVA La Hague

1969 : Mise en service du centre de

stockage des déchets de la Manche

Canton de Beaumont-Hague :

La population active des artisans commerçants et

chefs d’entreprise augmente de 50%. Les CSP

cadres et professions intermédiaires doublent

Légère hausse des artisans commerçants

Hausse comprise entre 40 et 60% pour les

cadres et professions intermédiaires

1975-1982

1979 : Début de la construction de la

centrale de Flamanville

1981 : Validation des travaux

d'extension de l'usine de la Hague

Canton des Pieux :

Le nombre d’ouvriers double

Le nombre d’employés triple

Canton de Beaumont-Hague :

Hausse de plus de 60% du nombre d’ouvriers

Stabilité du nombre d’ouvriers

Hausse de 20% des employés

1982-1990

Période faste :

Construction en cours de la centrale de

Flamanville et extension de l’usine de la

Hague

Canton de Beaumont-Hague :

Toujours un nombre important d’ouvriers : hausse de

60%

Montée en puissance des cadres, professions

intermédiaires et employés

Canton des Pieux :

Le nombre d’artisans, commerçants et chefs

d’entreprise double

Même constat que la Hague pour les autres CSP

Canton d’Equeurdreville-Hainneville :

Montée en puissance de la population active, +76%,

toutes CSP confondues. Seul le nombre d’agriculteur

baisse

Augmentation de 4,8% pour les artisans,

commerçants et chefs d’entreprise, 5,3%

pour les ouvriers et de 36 à 58% pour les

autres CSP hors agriculteurs

1990-1999 1990 : Mise en service de l’UP3

1994 : Mise en service de l’UP2-800

Canton des Pieux et de Beaumont-Hague :

Hausse modérée des cadres, professions

intermédiaires et employés, augmentation plus

importante sur les Pieux

Baisse des ouvriers

Constat similaire pour les cadres,

professions intermédiaires et employés.

Hausse néanmoins moins marquée

1999-2010 2007 : Début de la construction de l’EPR de

Flamanville

Le nombre de cadres double

Hausse de 20% du nombre d’ouvriers

Hausse de 30% des cadres

Baisse des ouvriers

Source : INSEE - Recensement de la population, Exploitation complémentaire

Données harmonisées : Population des 25 à 54 ans par catégorie socioprofessionnelle

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1970 1976 1982 1988 1994 2000 2005 2010

Canton Beaumont-Hague

Canton Les Pieux

Canton Equeurdreville

Cotentin

Evolution du nombre d'établissement inscrits aux élections consulaires de la CCI Cherbourg Cotentin de 1970 à 2010

(Base 100 en 1970)

MOTEUR DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

Les grands chantiers de la Hague et de

Flamanville ont profondément modifié la

physionomie des territoires. Des terres vierges de

toute activité, agricoles ou rurales ont laissé place

à de vastes zones industrielles. Pour répondre à

une population en augmentation, une nouvelle

offre de commerces et de services s’est

développée dans les bourgs et les villages

environnants. Enfin, les infrastructures de

transport ont évolué pour faciliter les trajets

quotidiens de plusieurs milliers de salariés.

Le graphique ci-dessous représente les

évolutions du nombre d’inscrits aux élections

consulaires de la Chambre de Commerce et

d’Industrie Cherbourg Cotentin. La liste des

électeurs est calculée pour chaque catégorie

(industries, commerces et services) en fonction du

nombre d’établissements et de salariés ainsi que

du montant de la taxe professionnelle versée. Le

nombre d’inscrits est donc légèrement supérieur

(environ 10%) au nombre réel d’établissements.

Source : Fichier consulaire – Entreprises inscrites au Registre du Commerce des Sociétés –

Nombre d’inscrits aux élections consulaires

À la lecture de ce graphique, le premier constat est

l’importante augmentation du nombre

d’électeurs sur le canton de Beaumont-Hague

qui a plus que doublé entre 1970 et 2010, passant

de 122 à 310 inscrits. La courbe ascendante du

nombre d’entreprises installées depuis 40 ans sur

ce territoire illustre l’essor économique de cette

zone dû en majeure partie à l’implantation de

l’usine de La Hague.

Les hausses du nombre d’inscrits et de ce fait

d’entreprises sont constatées sur les autres

territoires. De 190 électeurs en 1970, le canton

des Pieux passe à 309 en 2010, soit une

augmentation de 61%. C’est la 3ème

plus forte

hausse constatée sur cette période dans le

Cotentin derrière les cantons de Beaumont-Hague

et de Tourlaville qui a profité de l’essor de ses

zones d’entreprises.

Sur ces 3 cantons, l’augmentation du nombre

d’établissements a été principalement portée par

les secteurs de l’industrie et des services.

Page 12: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 12

DE NOMBREUX ÉQUIPEMENTS DE SPORTS ET DE LOISIRS

Les taux d’équipement des cantons des Pieux et de Beaumont-Hague dans le domaine des sports et des

loisirs sont les plus élevés dans le Cotentin ; un taux de 5.1 pour 1 000 habitants sur Beaumont-Hague, 4.1

pour Les Pieux contre 2.5 pour l’ensemble du Cotentin, 3.1 pour la Manche et 2.6 pour la France

Métropolitaine.

Les taxes foncières et professionnelles reversées par les grandes industries du nucléaire ont ainsi permis aux

intercommunalités de développer un équipement rarement constaté sur des territoires de cette taille. Les deux

cantons possèdent chacun une piscine, une salle de spectacle (celle de Beaumont-Hague est en cours de

construction), une école de musique pour la communauté de commune des Pieux, des salles multisports,

courts de tennis…

Les infrastructures touristiques sont également nombreuses : le planétarium Ludiver à Tonneville, le Manoir du

Tourp à Omonville-La-Rogue, un circuit de karting, un office de tourisme intercommunal…

Le secteur nucléaire a ainsi participé de manière

indirecte à l’essor économique des territoires

touchés par les grands chantiers. Néanmoins, la

progression des commerces et des services aux

particuliers dans ces zones n’est pas

proportionnelle à l’évolution du nombre d’habitants.

Le canton de Beaumont-Hague reste ainsi l’un

des moins fournis du Cotentin en nombre de

commerces et de services aux particuliers par

habitants, selon la Base Permanente des

Équipements (BPE) de l’Insee. Son taux

d’équipement dans ces deux domaines est

également en-deçà de la moyenne de

l’arrondissement de Cherbourg. Les raisons sont

difficilement identifiables mais il convient de noter

que le canton disposait d’un maillage commercial

très faible avant l’arrivée du nucléaire et que les

grandes entreprises implantées sur ce

territoire proposent un large panel de services

(restaurants d’entreprise, conciergerie, importants

comités d’entreprise…).

Le canton des Pieux semble moins affecté avec un

taux d’équipements proche de la moyenne de

l’arrondissement de Cherbourg.

La filière nucléaire a également profité aux

territoires en matière d’infrastructures et ce

particulièrement au niveau du transport. Les

aménagements pour faire transiter chaque jour

des milliers d’employés sont nombreux (voir

cartes pages suivantes). De la déviation de

Beaumont-Hague en passant par l’élargissement à

3 voies de la CD 901 à l’accès à l’EPR de

Flamanville, la carte routière a fortement évolué

sur ces zones. Les travaux ont également touché

d’autres secteurs tels que l’agglomération

cherbourgeoise, avec l’aménagement du

boulevard de la mer sur la CD 901 entre

Cherbourg et Querqueville. Le contournement

Sud-Ouest de Cherbourg est toujours à l’étude et

doit notamment permettre de faciliter l’accès à

l’usine AREVA La Hague.

Page 13: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 13

Comparaison de deux vues aériennes du site d’AREVA La Hague en 1947 et 2007

Comparaison de deux vues aériennes de la commune de Beaumont-Hague en 1947 et 2007

Source : Institut national de l’information géographique et forestière

Page 14: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 14

Comparaison de deux vues aériennes du site de la centrale nucléaire de Flamanville en 1976 et 2007

Comparaison de deux vues aériennes de la commune des Pieux en 1978 et 2007

Source : Institut national de l’information géographique et forestière

Page 15: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 15

Principaux aménagements routiers réalisés en partie pour favoriser l’accès aux installations nucléaires du

Cotentin

Page 16: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 16

UN TISSU ÉCONOMIQUE ÉTROITEMENT LIÉ AU NUCLÉAIRE

Le secteur du nucléaire est difficile à

appréhender de manière statistique tant les

activités représentées dans cette filière sont

diverses et variées. Au sein d’un même secteur

d’activité un établissement peut être concerné ou

non par cette filière. Ainsi, deux entreprises de

chaudronnerie classées sous le même code par

l’Insee ne seront pas nécessairement affiliées au

secteur nucléaire. Il en est de même pour de

nombreuses branches : construction, mécanique,

électronique, ingénierie…

Néanmoins, quelques éléments de contexte

permettent d’établir la forte relation du

territoire avec l’activité nucléaire.

PLUS DE 20% DES SALARIÉS DU COTENTIN À

PROXIMITÉ DES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES

Les cantons de Beaumont-Hague et des Pieux

représentent 23.2% des salariés du secteur

privé de l’arrondissement de Cherbourg. Avec

plus de 7 000 emplois, le canton de Beaumont-

Hague se classe ainsi en deuxième position

derrière Cherbourg et son agglomération. En

comptant Équeurdreville-Hainneville, ces trois

cantons totalisent près de 15 000 emplois, soit le

tiers des effectifs salariés du Cotentin.

Le canton de Beaumont-Hague présente

également la singularité d’accueillir un nombre

de salariés particulièrement important comparé

à sa population : 7 000 salariés pour 11 931

habitants. En considérant que tous les salariés

résident sur le canton, ils représenteraient près de

60% de la population. Un taux considérable lié à la

densité du site d’AREVA la Hague qui représente

3km² sur les 7.9km² du canton.

PLUS D’INDUSTRIE ICI QU’AILLEURS

Selon les chiffres de l’Urssaf en 2012, près de

28% des salariés du secteur privé du Cotentin

travaillent dans l’industrie. Une part nettement

supérieure au taux national qui affiche 18%. En y

ajoutant les effectifs du BTP et de l’intérim,

branches régulièrement sollicitées dans les

activités industrielles, ces trois secteurs totalisent

plus de 40% des emplois salariés du territoire.

La part de l’industrie est majorée sur les

cantons de Beaumont-Hague et des Pieux où

elle atteint les 2/3 des effectifs salariés pour le

premier et la moitié pour le second.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Intérim Industrie

HCR Commerce

BTP Autres services

Répartition des effectifs salariés par grands secteurs d'activité

Source : Urssaf, secteur marchand, effectifs à fin 2012

Page 17: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 17

Répartition des effectifs salariés du secteur marchand par cantons en 2012

Source : Urssaf

Aux côtés des activités industrielles, le secteur

des services est également concerné par la

filière. L’arrondissement de Cherbourg concentre

ainsi un nombre important d’emplois liés à

l’ingénierie, au nettoyage industriel et à la gestion

des déchets, des secteurs directement impliqués

dans la filière.

De même, la liste des principaux

établissements du BTP dans le Cotentin

confirme une sous-traitance marquée du secteur à

la filière nucléaire. Parmi les 15 principales

entreprises du BTP, dix ont été identifiées comme

ayant une part de leur activité dans le nucléaire.

Page 18: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 18

Le graphique ci-dessous illustre bien les

spécificités locales. La part des effectifs salariés

dans le secteur de l’énergie est ainsi deux fois

plus importante dans le Cotentin que celle

observée en France Métropolitaine.

Même constat sur la fabrication de matériel de

transport portée par DCNS. L’indice de spécificité

est également supérieur sur la fabrication d’autres

produits industriels où l’on retrouve de nombreux

sous-traitants du nucléaire.

Enfin, sur les activités spécialisées, scientifiques et

techniques, les services administratifs et de

soutien, l’indice de spécificité sur le Cotentin est

trois fois plus élevé qu’en France en ne

conservant que la branche des activités

d’architecture, d’ingénierie, de contrôle et

d’analyses techniques très liée au nucléaire.

Source : Urssaf 2012, selon la nomenclature agrégée de l’Insee, NA 17

L’indice de spécificité permet d’apprécier la spécificité des activités économiques d’une zone en comparant une proportion sur le

territoire d’études (ici la part des effectifs salariés par secteur d’activité) à cette même proportion sur un territoire de référence.

En savoir plus :

Le BTP dans le Cotentin, Octobre 2013

Les services aux entreprises dans le Cotentin,

Avril 2012

Les entreprises de la filière TIC dans le Cotentin,

Juin 2011

Agriculture, sylviculture etpêche

Ind. Extract., energie, eau,gestion déchets, dépollution

Fabric. denrées aliment.,boissons et prdts à base de

tabac

Cokéfaction et raffinage

Fabric. équipmnts élec.,électroniq., informatiq. ; fab.

machines

Fabrication de matériels detransport

Fabrication d'autres produitsindustriels

Construction

Commerce ; réparationd'autos. motos.

Transports et entreposage

Hébergement et restauration

Information et communication

Activités financières etd'assurance

Activités immobilières

Act. spécial., scient. & techn.& act. de svices admin. &

soutien

Administration publ.,enseignemnt, santé humaine

& action sociale

Autres activités de services

Base 100 : France métropolitaine Cotentin

Indice de spécificité par activité de l'arrondissement de Cherbourg par rapport à la France métropolitaine

Page 19: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 19

-40%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

Autresservices

BTP Commerce HCR Industrie Intérim Toussecteurs

Arrondissement Cherbourg

Manche

Basse-Normandie

France

Evolution des effectifs salariés entre 2007 et 2012 par secteurs et par zones géographiques

UN SECTEUR QUI RÉSISTE À LA CRISE

Dans une période 2007-2012 marquée par la crise

économique, le chômage a augmenté de manière

significative sur l’ensemble du territoire national.

Entre les 4èmes

trimestres 2007 et 2012, le taux de

chômage est ainsi en hausse de 2.6 points sur la

France Métropolitaine, de 2.7 points en Basse-

Normandie et de 2 points dans la Manche. Le

Cotentin n’a pas été épargné mais affiche une

augmentation beaucoup plus modérée que les

autres zones avec 1.7 points.

Cette résistance face à la conjoncture actuelle qui

a particulièrement touché le monde industriel

s’explique par la spécifié économique du territoire

qui repose en grande partie sur sa filière

nucléaire.

Selon les chiffres de l’Urssaf, les activités ayant

le plus contribué à la création d’emploi dans

l’arrondissement de Cherbourg entre 2007 et 2012

sont liées au secteur nucléaire :

Le secteur de l’énergie porté par l’EPR :

près de 500 emplois créés entre fin 2007

et fin 2012

Les activités de services aux entreprises :

plus de 600 emplois, principalement issus

de la branche ingénierie et études

techniques

La fabrication de matériels de transport

avec DCNS : environ 400 emplois

La fabrication d’autres produits industriels :

environ 200 emplois créés à mettre à l’actif

d’AREVA NC

Seule une autre activité enregistre une hausse

significative (supérieure à 200) de ses effectifs

salariés, le domaine de la santé soutenu par

l’hébergement médicalisé et social.

Les évolutions de population, la représentation des

différents secteurs d’activité et les indicateurs de

conjoncture attestent d’une certaine mono-

industrialisation du Cotentin et de la

dépendance du territoire au nucléaire, son

principal secteur d’activité.

Source : Urssaf 2012, secteur marchand

BTP = Bâtiment Travaux Publics / HCR = Hôtels Cafés Restaurants

En savoir plus :

Notes de conjoncture sur ecotentin.fr

Page 20: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 20

13 000 SALARIÉS POUR LA FILIÈRE NUCLÉAIRE

UNE ENQUÊTE POUR PRÉCISER LE POIDS DE LA FILIÈRE

La CCI Cherbourg Cotentin (CCICC) en partenariat avec la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du

Cotentin, de Nucleopolis et des 3 grands donneurs d’ordre sur le territoire (AREVA NC, DCNS et EDF) a

réalisé une enquête auprès de 270 entreprises du Cotentin reconnues comme pouvant intervenir dans la filière

nucléaire. Plusieurs critères ont été définis pour la réalisation du panel : type d’activité exercé, proximité des

installations nucléaires, participation à des réunions en lien avec le secteur concerné, recoupement avec les

listes de fournisseurs des trois grands donneurs d’ordre, connaissance terrain des conseillers CCICC, etc…

Parmi ce panel, environ 25% des entreprises ont été identifiées comme appartenant au cœur de la filière

nucléaire et réunissant les 3 conditions suivantes (voir partie méthodologie) :

Pratiquant une activité industrielle ou de service relative à l’ingénierie, la fabrication, l’exploitation et la

maintenance des installations nucléaires

Ayant une part de marché significative dans ce secteur

Ayant un impact significatif sur l’économie du territoire en termes d’effectifs salariés

Au total, 111 réponses à cette enquête ont été enregistrées, soit plus de 40% des entreprises interrogées. Le

cœur de la filière nucléaire est massivement représenté puisque près de 80% des établissements

correspondant aux critères énoncés ci-dessus ont répondu. Au niveau des effectifs salariés, près de 90% des

établissements cœur de filière comptant plus de 100 salariés ont participé à cette enquête.

Le nombre de réponses et la représentativité du panel permettent ainsi de préciser le poids économique de la

filière nucléaire dans le Cotentin.

Enfin, cette enquête a porté sur trois thèmes majeurs (voir partie méthodologie) :

L’identité de l’entreprise (chiffres-clés…)

L’activité dans le nucléaire (domaine d’intervention, chiffre d’affaires local…)

L’évolution de l’activité dans le nucléaire (évolution passée et future des effectifs et de l’activité)

Page 21: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 21

PREMIER EMPLOYEUR DU SECTEUR PRIVÉ

Les grands donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS

et EDF) ainsi que la centaine de sous-traitants

ayant répondu à l’enquête menée par la CCICC

représentent près de 13 000 salariés sur le

Cotentin. Un chiffre qui place la filière nucléaire

parmi les premiers secteurs d’activité en

termes d’effectifs en Basse-Normandie. À titre

de comparaison, la filière automobile pèse environ

19 000 emplois en Basse-Normandie,

l’agroalimentaire et l’aéronautique comptent

respectivement 25 000 et 11 400 salariés à

l’échelle de la Normandie1. La filière nucléaire est

ainsi le premier employeur du secteur privé sur

le Cotentin. Près d’un salarié sur 3 travaille pour

une entreprise appartenant à ce secteur d’activité.

Les effectifs se répartissent de manière quasi

égale entre les trois grands donneurs d’ordre

(environ 6 500 emplois) et les sous-traitants

(environ 6 400 emplois).

L’enquête menée a également permis de préciser

la part des effectifs affectés à l’activité

nucléaire. Sur les 6 400 emplois des entreprises

sous-traitantes, environ 70% des effectifs sont

ainsi directement associés à cette activité, soit

4 300 emplois. Ce décompte permet une

localisation plus fine des salariés et des activités.

Néanmoins, l’implantation et le développement des

entreprises répondantes étant souvent étroitement

liés à la filière nucléaire, le chiffre global de 13 000

salariés apparaît plus pertinent. Enfin, il convient

de préciser que les entreprises n’ayant pas

répondu et identifiées comme appartenant au

cœur de la filière nucléaire totalisent environ un

millier de salariés.

INDUSTRIES DANS LA HAGUE, SERVICES SUR

CHERBOURG

La filière nucléaire est concentrée sur deux

zones principales : La Hague et l’agglomération

cherbourgeoise.

Le canton de Beaumont-Hague représente plus

de 44% des effectifs de la filière avec une forte

densité d’entreprises industrielles. Le canton des

Pieux, environ 10% des effectifs principalement

chez EDF, compte moins de sous-traitants

directement implantés sur le territoire. Ces deux

cantons totalisent près des 2/3 des effectifs

industriels de la filière.

Les entreprises de services et particulièrement

celles d’ingénierie sont, quant à elles,

rassemblées dans l’agglomération

cherbourgeoise et plus particulièrement sur le

canton d’Équeurdreville-Hainneville. Celui-ci

regroupe ainsi plus de 60% des effectifs des

entreprises de services avec notamment AREVA

E&P (ancien SGN) ou encore Euriware. Hormis

DCNS, l’agglomération cherbourgeoise ne compte

que très peu d’entreprises industrielles affectées

aux activités nucléaires et concentre

principalement des services à l’industrie.

Enfin, le secteur de Valognes profite de ses zones

d’activité et du terminal ferroviaire AREVA pour

accueillir quelques filiales d’AREVA comme

AREVA Temis (Anciennement Mécagest et

Sogefibre) et AREVA TN (Anciennement TN

International, Lemaréchal Célestin et Mainco).

AREVA Temis dispose également d’un bâtiment

sur le canton de Saint-Sauveur Le Vicomte.

1 La filière automobile en Basse-Normandie, Miriade, 2013 / Les industries agroalimentaires en Normandie - Edition 2013, Chambre

d’agriculture de Normandie / La filière aéronautique en Normandie, Insee, 2013

Page 22: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 22

Répartition des effectifs salariés de la filière nucléaire par cantons en 2012

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Effectifs cumulés déclarés par les entreprises lors de l’enquête : Donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) et sous-traitants

Page 23: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 23

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Votre établissement est-il certifiéou labellisé ?

Le centre de décision de votreétablissement est-il situé

localement ?

Votre établissement appartient-ilà un groupe ?

Votre implantation est-elleprincipalement liée à l'activité

nucléaire ?

Enquête sur les entreprises de la filière nucléaire : pourcentage de "Oui" aux questions suivantes

GRANDES ENTREPRISES ET GRANDS

GROUPES

La présence d’installations nucléaires d’envergure

a entraîné l’implantation de grands groupes

nationaux et internationaux sur le territoire. La

typologie des entreprises de la sous-traitance

nucléaire est ainsi très différente de celle

habituellement observée sur le territoire. Plus de

80% comptent ainsi au moins 10 salariés et

près de 40% ont des effectifs égaux ou supérieurs

à 50.

Près de 70% appartiennent à un groupe. Les

grands noms du secteur de l’énergie sont présents

tels AREVA ou EDF mais aussi Vinci, Eiffage,

GDF Suez, Cofely Endel, Apave ou des groupes

locaux comme Efinor.

Ce sont des entreprises qualifiées ; plus de 70%

possèdent ainsi une certification qualité,

environnementale ou sécurité et la grande majorité

dispose de personnels habilités à intervenir en

milieu nucléaire.

Enfin, il convient de noter la part importante

(60%) d’entreprises dont l’implantation est

directement liée à l’activité nucléaire. Parmi

celles-ci, 80% appartiennent à un groupe, 90%

comptent au moins 10 salariés et près de la moitié

se sont installées dans le Cotentin avant les

années 1990, soit avant la fin des principaux

grands chantiers antérieurs à l’EPR.

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Page 24: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 24

L’exploitation et la maintenance des installations

nucléaires est l’activité la plus représentée devant

la fabrication et l’installation.

L’ensemble des sous-traitants ayant répondu à

notre enquête a réalisé en 2012 un chiffre

d’affaires global de 650 millions d’euros. 71%

de ce chiffre d’affaires, soit 466M€, est imputable à

l’activité nucléaire.

18%

23%

27%

15%

17%

Ingénierie

Fabrication &Installation

Exploitation &maintenance

Démantèlement

Autres services

A quel(s) stade(s) de la filière, intervenez-vous principalement dans le nucléaire ?

Sur ces 466M€, 92.8% du chiffre d’affaires est

réalisé dans le nucléaire civil, 6.8% dans le

nucléaire militaire et seulement 0.4% dans le

nucléaire santé. Près de 84.8% du chiffre d’affaires

des entreprises dans le nucléaire s’effectue dans

le Cotentin, 0.5% en Basse-Normandie, 12%

dans d‘autres régions françaises et 2.7% à

l’export.

Ces chiffres indiquent une concentration de

l’activité des sous-traitants dans le nucléaire civil et

sur le Cotentin. Si 13% des entreprises interrogées

expriment une activité à l’export, leur chiffre

d’affaires sur ce secteur reste

comparativement très limité (seulement 2.7%).

Enfin, environ 2/3 des sous-traitants déclarent une

part de leur chiffre d’affaires liée aux donneurs

d’ordre comprise entre 50 et 100%. Si ce chiffre

inclut les filiales d’AREVA, il marque néanmoins

une certaine dépendance des sous-traitants à

l’égard des donneurs d’ordre.

650 MILLIONS DE CHIFFRE D’AFFAIRES

La structure des entreprises de la filière nucléaire

(entités importantes majoritairement affiliées à un

groupe) leur permet de proposer un panel

d’activités assez large. Ainsi, près de 70% des

répondants interviennent à plusieurs stades de

la filière : ingénierie, fabrication & installation,

exploitation & maintenance, démantèlement et

autres services (logistique, transport…).

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

Plus de75%

Entre 50et 75%

Entre 25et 50%

Moins de25%

Aucune

Quelle est la part de votre chiffre d'affaires liée à l'activité des donneurs du nucléaire dans le

Quelle est la part de votre chiffre d'affaires liée à l'activité des donneurs d'ordre du nucléaire

dans le Cotentin ?

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire, CCICC, 2013

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire, CCICC, 2013

Page 25: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 25

UNE FILIÈRE QUI SE PORTE BIEN

Les statistiques sur l’emploi salarié présentés dans

la partie précédente ont permis de quantifier

l’influence de la filière nucléaire sur les évolutions

des effectifs. Les résultats de l’enquête auprès des

sous-traitants confirment ce constat ; si le

Cotentin résiste un peu plus qu’ailleurs à la

crise, il le doit en grande partie à sa filière

nucléaire.

Dans un contexte morose où de nombreux

secteurs ont vu leur activité diminuer, la filière

nucléaire est à contre-courant avec une majorité

d’entreprises déclarant une hausse de leur

activité sur ces 5 dernières années.

Les principales raisons de cette évolution

favorable de l’activité sont liées au marché local.

En effet, 72% des entreprises ayant signalé une

hausse de leur activité citent l’EPR et le marché

local hors EPR (activités liées à AREVA NC ou

DCNS) comme causes principales de

l’augmentation de leur chiffre d’affaires.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

En fortehausse>10%

Enhaussede 1 à10%

Stable Enbaisse de-1 à -10%

En fortebaisse >-

10%

Sur ces 5 dernières années, diriez-vous que votre chiffre d'affaires dans le nucléaire est ?

56% des entreprises interrogées indiquent

ainsi un chiffre d’affaires en hausse entre 2008

et 2012, 26% une stabilité de leur activité et 18%

une baisse.

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire, CCICC, 2013

0

1

2

Hausse sur le marchélocal hors EPR

Activité sur le chantierEPR

Hausse sur le marchéfrançais (hors local)

Autre

Exportation

Quelles sont les raisons de la hausse de votre chiffre d'affaires dans le nucléaire ?

Quelles sont les raisons de la hausse de votre chiffre d'affaires dans le nucléaire ?

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire, CCICC, 2013

Score d’importance : total des points obtenus en fonction

de l’ordre des réponses données

Après analyse des réponses, c’est la hausse de

l’activité sur le marché local hors EPR qui a le

plus stimulé les entreprises. Cette raison arrive en

tête devant l’activité liée à l’EPR et la hausse sur le

marché français (hors Cotentin).

Page 26: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 26

Ces éléments corroborent les informations fournies

par les donneurs d’ordre qui indiquent une

augmentation de leur activité sur ces 5 dernières

années.

AREVA La Hague met ainsi en avant une

évolution positive du tonnage de combustibles

usés traité chaque année. Il a ainsi augmenté de

plus de 25% entre 2008 et 2013 passant de 937 à

1 172 tonnes traitées. En parallèle, AREVA pointe

un certain nombre d’événements ayant marqué

cette période :

Signature d’un accord-cadre avec EDF

sur le recyclage des combustibles usés

jusqu’en 2040

En 2009, premier retour des déchets

compactés vers les clients étrangers

Mise en service en 2010 du creuset froid,

nouvelle technologie de vitrification

Construction en 2013 du nouveau hall

d’entreposage des déchets vitrifiés

français

Enfin, le volume d’activité lié au démantèlement

est passé de 40M€ en 2008 à 133M€ en 2013.

Cette montée en puissance fait suite à l’obtention

en 2009 du décret autorisant le démantèlement de

l’INB 80 (Atelier HAO Haute Activité Oxyde). Trois

décrets sont également parus en 2013 pour le

démantèlement des INB (Installations Nucléaires

de Base) 33, 38 et 47. À noter pour les deux

activités de recyclage et de démantèlement, les

évaluations complémentaires de sûreté qui ont

été menées suite à l’accident de Fukushima.

Pour EDF (hors activité liée à l’EPR), la période

2008-2012 a été marquée par 2 visites

décennales (examens périodiques de sûreté) qui

impliquent de nombreuses interventions sur le

réacteur : arrêt du réacteur, rechargement du

combustible, maintenance et modifications

matériels.

4 visites partielles (2009, 2010, 2012 et 2013) ont

également eu lieu.

Ces visites entraînent des arrêts de tranche, un

rechargement fragmentaire du combustible, des

opérations de contrôle et de maintenance. Les

visites décennales durent une centaine de jours et

les visites partielles environ 60 jours. Enfin, en

2010, EDF a lancé un important programme

d’investissement dénommé OEEI (Obtenir un

État Exemplaire des Installations) qui vise une

amélioration de la sûreté de ses installations.

DCNS a affirmé son positionnement sur le

nucléaire civil au travers de 2 contrats sur

l’EPR : réalisation du sas d’accès du bâtiment

réacteur et des gaines du groupe turbo alternateur.

L’établissement de Cherbourg a également

contribué aux interventions du groupe DCNS sur

les chantiers de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande et

de Taishan en Chine. Enfin, DCNS travaille à la

mise en œuvre d’une unité immergée de

production d’énergie nucléaire baptisée Flexblue.

CONFRONTÉE À DES DIFFICULTÉS DE

RECRUTEMENT

Conséquence de la hausse d’activité enregistrée

par la filière nucléaire ces 5 dernières années, les

effectifs des sous-traitants sont en

augmentation. 44% des répondants constatent

ainsi une hausse de leurs salariés entre 2008 et

2012, 45% une stabilité et seulement 11% une

baisse. Selon les informations fournies lors de

l’enquête, les effectifs « nucléaires » des sous-

traitants auraient augmenté de 13.8% passant de

3 832 salariés en 2008 à 4 362 en 2012. Une

évolution très significative dans une période de

crise économique où le nombre d’emplois a par

ailleurs chuté à l’échelle nationale et

particulièrement dans le secteur industriel.

46% des entreprises indiquent avoir connu des

difficultés à recruter : une proportion importante

si l’on compare ce chiffre aux 30% de projets de

recrutement jugés difficiles lors de l’enquête des

besoins en main d’œuvre menée par Pôle Emploi

en 2013 dans le Nord-Cotentin.

Page 27: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 27

0 1 2

Pénurie de candidat

Profil inadéquat du candidat

Attractivité & accessibilité du territoire

Problèmes liés aux conditions générales de travail

Déficit d'image

Autre

Quelle est la nature particulière des difficultés liées au recrutement (période 2008-2012) Quelle est la nature particulière des difficultés liées au recrutement

(Période 2008-2012)

0 1 2

Formation des salariés ou des candidatsexternes

Certification et qualification de l'entreprise

Capacités de production et équipements

Locaux

Recherche & Développement

Autre

Pour développer ou maintenir votre activité dans le nucléaire, avez-vous procédé à des investissements dans les domaines suivants ?

La pénurie de candidats et le profil inadéquat

de ceux-ci sont les principales causes liées aux

difficultés de recrutement des entreprises

interrogées, auxquelles s‘ajoute le manque

d’attractivité et d’accessibilité du territoire.

Côté donneurs d’ordre, les effectifs sont restés

stables sur ces 5 années. Le maintien des

compétences est néanmoins une problématique

régulièrement soulevée par ces 3 entreprises.

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

Compte tenu des difficultés de recrutement

précitées, il n’est pas étonnant de trouver comme

premier poste d’investissement la formation des

salariés ou des candidats externes.

Il convient de noter que 93% des entreprises

interrogées ont procédé à un ou plusieurs

investissements entre 2008 et 2012.

Page 28: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 28

0 1

Énergies Marines Renouvelables

Défense

Construction navale

Autre

Agroalimentaire

Aéronautique

Dans quel(s) secteur(s) avez-vous engagé ces démarches de diversification ?

Enfin, plus de la moitié des sous-traitants ont

engagé des démarches de diversification sur la

période 2008-2012.

Les énergies marines renouvelables (EMR)

arrivent en tête et sont citées par 45% des

entreprises comme le principal secteur de

diversification. Viennent ensuite la défense et la

construction navale. L’activité « Oil & Gas »

(Pétrochimie) est mentionnée à trois reprises dans

les observations « Autre ».

L’écart entre chaque secteur de diversification est

faible : plus de 60% des répondants ont cité

plusieurs secteurs.

Sur cette question, la représentativité du panel

initial est respectée et ne permet pas de définir un

profil type d’entreprises ayant engagé des

démarches de diversification.

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

Page 29: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 29

D’IMPORTANTES PERSPECTIVES D’ACTIVITÉ

Certes, la prudence reste de mise dans un

contexte économique fluctuant. Cependant, les

indicateurs révélés par l’enquête auprès des sous-

traitants et les nombreux chantiers évoqués par les

trois donneurs d’ordre laissent augurer des

perspectives d’activité en hausse pour la filière

nucléaire.

EPR, DÉMANTÈLEMENT ET GRAND CARÉNAGE

Si de nombreux sous-traitants (près de 49%)

parlent d’une activité stable voire incertaine,

seulement 11% envisagent une baisse de leur

activité sur les trois prochaines années (2014-

2016). Ce chiffre est à comparer aux 18% de

répondants ayant indiqué une diminution de leur

chiffre d’affaires sur la période passée de 2008 à

2012. 40% des entreprises prévoient une hausse

de leur activité, un chiffre également en retrait

compte tenu de l’augmentation des réponses

« stable » et « incertain ».

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

En hausse Stable En baisse Incertain

Sur les trois prochaines années (2014-2016), anticipez-vous un chiffre d'affaires de votre

établissement dans l'activité nucléaire ?

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire, CCICC, 2013

Les perspectives d’activité dans le Cotentin sont

effectivement nombreuses pour la filière nucléaire.

Ces trois prochaines années s’annoncent ainsi

chargées pour EDF qui prévoit le début des

travaux liés au grand carénage. Ce programme

d’investissements doit permettre la prolongation de

la durée d’exploitation des centrales nucléaires du

parc EDF au-delà de 40 ans et l’intégration des

modifications post-Fukushima. À la centrale de

Flamanville, le grand carénage devrait monter en

puissance dès 2015 avec un pic en 2017 et 2018

où près d’1.4 millions d’heures de travail sont

programmées (à comparer aux 400 000 heures

nécessaires pour une visite partielle des

installations). Deux visites partielles seront

d’ailleurs réalisées en 2015. À cette période,

environ 2 400 personnes en cumulé sont

attendues sur le site de la centrale de Flamanville.

Enfin, le programme Partner, rénovation des

bâtiments tertiaires du groupe, devrait être

également lancé sur cette période.

Du côté de l’EPR, si 23.3 millions d’heures de

travail ont déjà été réalisées au 1er

novembre

2013, il en reste encore une douzaine de

millions à accomplir. Les effectifs sur le chantier

(hors EDF) devraient grimper en 2014 pour

atteindre environ 2 900 salariés avant d’entamer

une baisse progressive à partir de mi-2015. À

l’heure actuelle, trois bâtiments sont achevés à

80% (salle des machines, station de pompage,

ouvrage de rejets), l'îlot nucléaire (hors bâtiment

réacteur) est réalisé entre 40 et 60%, le bâtiment

réacteur est à 20% d'avancement. La mise en

service industrielle de l’EPR de Flamanville est

prévue en 2016.

AREVA La Hague n’est pas en reste avec une

augmentation de l’activité recyclage des

combustibles usés et un plan de charge aux

alentours de 1150 à 1250 tonnes traitées chaque

année.

Page 30: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 30

0 1 2

EPR & centrales (Marché local)

Démantèlement ( Marché local)

Grand Carénage (Marché local)

Grand Carénage (Marché National)

Démantèlement (Marché National)

EPR & Centrales (Marché National)

Nucléaire Militaire (Marché local)

Nucléaire Militaire (Marché national)

EPR & Centrales (Marché international)

Nucléaire Santé (Marché national)

Quelles sont, selon vous, les principales perspectives de hausse d'activité dans la filière nucléaire sur la période 2014-2016 ?

Sur la partie démantèlement, le volume d’activité

prévisionnel sera en 2014 de l’ordre de 169M€ et

aux alentours de 300M€ à la fois pour 2015 et

2016. Suite à l’obtention des 3 décrets INB 33, 38

et 47, le démantèlement de l’usine UP2-400

devrait monter en puissance. Ces trois années

verront également la mise en application des

mesures post-Fukushima et de la nouvelle

réglementation liée à « l’arrêté INB ».

Enfin, DCNS prévoit à partir de 2016 la reprise du

démantèlement des chaufferies nucléaires des

SNLE (Sous-Marins Lanceurs d’Engins).

Pour les sous-traitants, c’est ainsi le marché

local qui devrait être le principal vecteur de

hausse d’activité ; EPR, démantèlement et Grand

carénage en tête.

Malgré le récent contrat signé par EDF et AREVA

pour la construction de deux EPR au Royaume-

Uni, le marché international n’arrive qu’en

neuvième position.

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

Seules les 10 principales perspectives de hausse d’activité sont présentées.

Page 31: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 31

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

50%

De 1 à 4 salariés De 5 à 9 De 10 à 24 De 25 à 49 De 100 à 249

De 1 à 4 salariés

De 5 à 9

De 10 à 24

De 25 à 49

De 100 à 249

Quel est le nombre de recrutements envisagés ?

DES RECRUTEMENTS EN HAUSSE ET DES

DIFFICULTÉS À ANTICIPER

34.5% des sous-traitants interrogés envisagent

une augmentation des recrutements sur les 3

prochaines années, 37% une stabilité, 25% sont

incertains et seulement 3.5% une baisse. Selon les

réponses apportées, les sous-traitants prévoient

une fourchette comprise entre 475 et 1130

recrutements sur la période 2014-2016.

Les besoins en main d’œuvre sont nombreux et

des difficultés sur des métiers déjà en tension sont

à prévoir. En effet, plusieurs projets industriels

d’envergure sont attendus sur le Cotentin : la

poursuite de la construction de l’EPR, le grand

carénage, le démantèlement de l’usine UP2-400

d’AREVA La Hague ainsi que les énergies marines

renouvelables avec l’éolien offshore et à plus long

terme l’hydrolien.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

En hausse Stables En baisse Incertain

Sur ces 3 prochaines années, anticipez-vous des recrutements de vos effectifs salariés

affectés à l'activité nucléaire ?

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire, CCICC, 2013

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Page 32: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 32

Au total, dans les 5 années à venir, plus de 4 000

personnes devraient être recrutées pour

répondre à ces différents besoins :

2 000 emplois pour les besoins structurels

d’AREVA NC, DCNS et EDF

1 000 emplois pour l’éolien en mer

500 emplois pour les activités de l’EPR et

du grand carénage

500 emplois pour le démantèlement de

l’usine UP2-400 d’AREVA La Hague

Dans ce cadre, les acteurs du développement

économique, de la formation et de l’emploi ont

décidé, sous le pilotage de la Chambre de

Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin et de

la Maison de l’Emploi et de la Formation du

Cotentin, de concevoir et d’animer une

démarche de gestion prévisionnelle des

emplois et des compétences (GPEC)

territoriale.

Celle-ci se décline en trois volets :

Anticiper : évaluer et qualifier l’offre et la

demande de compétences

Communiquer : sensibiliser sur les

opportunités d’emplois et renforcer

l’attractivité du territoire

Accompagner : appuyer les entreprises

dans leur GPEC, former les actifs et

sécuriser les parcours professionnels

Le premier volet de cette GPEC a permis en lien

avec les donneurs d’ordre de définir un

découpage des 4 000 emplois et compétences

nécessaires pour le territoire. Une démarche est

également en cours auprès des sous-traitants

pour préciser ces besoins et les quantifier. AREVA

NC, EDF et DCNS ont ainsi fait ressortir des

problématiques liées au maintien des

compétences et à la transmission du savoir-

faire. Ils pointent également des difficultés pour le

recrutement de certains profils.

Si les effectifs des trois donneurs d’ordre devraient

être stables, les informations fournies par la GPEC

(2 000 emplois sur 5 ans) indiquent de nombreux

projets d’embauche liés aux perspectives d’activité

et aux remplacements des départs en retraite.

L’enquête sur les sous-traitants de la filière

nucléaire fait également apparaître une large

majorité d’entreprises craignant des difficultés

de recrutement : plus de 60% des répondants sur

la période 2014-2016 contre 46% sur la

précédente (2008-2012).

Pour faire face à ces difficultés de recrutement, les

sous-traitants de la filière nucléaire misent

principalement sur la formation, celles des

candidats extérieurs et des salariés de l’entreprise.

Assez loin derrière ces deux items, le recours à

l’intérim et la sous-traitance sont citées. L’emploi

de personnes venant de l’étranger est évoqué

mais n’est pas une solution prioritaire pour les

entreprises interrogées.

C’est d’ailleurs dans la formation que se

concentre l’essentiel des investissements. Sur

les 83% des répondants prévoyant des

investissements (10% de non et 7% d’incertains),

la formation des salariés ou des candidats

externes arrive largement en tête avec un score

d’importance plus élevé que sur la période passée,

1.91 contre 1.68 sur 2008-2012.

110 000 recrutements d’ici 2020 en France

Le Comité Stratégique de la Filière Nucléaire

(CSFN) a fixé un objectif de 110 000

recrutements d’ici 2020 pour la filière nucléaire

française.

http://www.redressement-

productif.gouv.fr/cni/filiere-nucleaire

Page 33: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 33

0 1 2

Former des candidats venant de l'extérieur

Former des salariés déjà présents dansl'entreprise

Recourir à l'intérim

Sous-traiter

Faire venir des personnes de l'étranger

Différer l'embauche

Autre

Quelles solutions envisagez-vous pour résorber ces difficultés de recrutement ?

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

Enfin, 44% des entreprises envisagent des

démarches de diversification, 19% sont

incertaines et 37% ne devraient pas engager de

démarches. Sans surprise, les énergies marines

renouvelables sont citées par près de 80% des

entreprises comme le principal secteur de

diversification.

Avec des échéances qui se rapprochent (dépôt

cette année des permis pour la construction des

usines sur le port de Cherbourg), le score

d’importance des EMR augmente très

nettement et atteint 2.02, à comparer au score de

1.05 obtenu sur la période 2008-2012.

Le reste du classement est assez similaire à celui

observé en 2008-2012. Les secteurs de la défense

et de la construction navale arrivent

respectivement en deuxième et troisième position,

très loin derrière les EMR.

En savoir plus :

Professionnels du Cotentin : 7 grands projets

industriels à votre porte..., CCI Cherbourg

Cotentin, Janvier 2014

Page 34: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 34

0 1 2

Formation des salariés ou des candidatsexternes

Certification et qualification de l'entreprise

Capacités de production et équipements

Locaux

Recherche & Développement

Autre

Sur ces trois prochaines années, pour développer ou maintenir votre activité dans le nucléaire, prévoyez-vous des investissements dans les domaines suivants ?

0 1 2

Énergies Marines Renouvelables

Défense

Construction navale

Autre

Agroalimentaire

Aéronautique

Dans quel(s) secteur(s) d'activité, pensez-vous engager ces démarches de diversification ?

Source : Enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire, CCICC, 2013

Score d’importance : total des points obtenus en fonction de l’ordre des réponses données

Page 35: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 35

À court et moyen termes, les chantiers qui

s’annoncent dans la filière nucléaire devraient offrir

au tissu économique local d’importantes

perspectives d’activité.

Pour mieux comprendre les enjeux et les

retombées économiques pour les entreprises

locales, nous avons interrogé 5 acteurs de la filière

nucléaire.

M. Aubret, directeur – AREVA La Hague

M. Cairon, directeur des activités en

développement - DCNS Cherbourg

M. Moncomble, chargé de mission

insertion socio-économique – EDF

M. Nestar, sous-préfet, directeur de projet

auprès de la préfète de la Manche, en

charge des grands projets industriels

M. Quaranta, président de la commission

industrie à la CCI Cherbourg Cotentin -

ACE Endel

INTERVIEW DE M. AUBRET, DIRECTEUR – AREVA LA HAGUE

Quelles sont vos perspectives d’activité pour les prochaines années ?

Nos perspectives pour les prochaines années sont favorables. Pour l’activité de recyclage des combustibles

usés, notre plan de charge sur les trois années à venir s’établit aux alentours de 1 150 à 1 250 tonnes, en

augmentation par rapport aux dernières années. L’activité démantèlement va connaître de son côté une

montée en puissance sensible en 2014 mais surtout en 2015 et 2016 avec un niveau d’activité attendu de

l’ordre de 300 millions d’euros par an.

De manière transverse, les trois années à venir verront la poursuite de mise en place des mesures de sûreté

post-Fukushima et de celles liées à la nouvelle réglementation de l’arrêté INB, avec à la clé des

investissements de plusieurs dizaines de millions d’euros sur la période.

Quelles retombées peut-on en attendre sur l’économie locale et les entreprises sous-traitantes ?

AREVA la Hague est un acteur économique majeur du Cotentin : nous réaliserons en 2014 pour 460 millions

d’euros d’achats, dont 75% auprès des entreprises de la région.

Sur le plan humain, le fonctionnement de notre site, les projets de démantèlement et le plan d’investissement

en matière de sûreté et de pérennité vont générer des besoins de recrutement tant pour les besoins internes

d’AREVA (par mobilité interne ou recrutement d’une centaine de personnes à profil technique par an) que

pour les besoins externes chez nos sous-traitants, avec un risque de tension sur certains métiers spécifiques.

Comment vous prémunissez-vous contre ce risque de tensions sur des métiers clés ?

Sur ce sujet il est primordial d’anticiper et d’avoir des démarches structurées.

Nous avons lancé dès 2005 une démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences. Cela

nous a permis d’identifier rapidement un besoin sur des métiers spécifiques à notre activité comme la télé-

opération ou le travail en boite à gants, dont la formation n’existe pas sur le marché.

Nous avons alors conçu une École des Métiers en interne pour nous assurer de la disponibilité de ces

compétences.

Notre analyse régulière de nos projets et des besoins que nous anticipons nous a plus récemment conduits à

travailler avec l’AISCO en 2009, puis dans un souci de mutualisation de nos ressources à nous associer aux

travaux conduits par la CCI et la MEF. Cette vision trans-filière est d’autant plus importante pour nous que

80% de nos recrutements se font à l’extérieur de la filière nucléaire.

AREVA Nord-Ouest recrute 250 personnes par an dont 100 sur le seul site de la Hague. Nous menons par

ailleurs une politique de formation volontariste. En 2013, nos salariés ont suivi près de 127 000 heures de

formation.

Page 36: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 36

INTERVIEW DE M. CAIRON, DIRECTEUR DES ACTIVITÉS EN DÉVELOPPEMENT - DCNS CHERBOURG

À moyen et long terme, quels sont les grands projets de votre entreprise pouvant impacter de manière

significative la filière nucléaire dans le Cotentin ?

DCNS est engagé dans les prestations historiques d’opérateur industriel de l’exploitation et de la

maintenance des INBS (Installation Nucléaire de Base Secrète) du Homet et Cachin. Certaines opérations de

maintenance, de type contrôle périodique de ces INBS sont en partie sous-traitée localement.

En ce qui concerne l’activité de démantèlement, l’ex sous-marin lanceur d’engins (SNLE) l’Indomptable,

dernier de la série Le Redoutable, doit subir les opérations nécessaires à son démantèlement de niveau 2 en

2014 et 2015. D’autre part, les études pour l’accueil du premier de la série des sous-marins d’attaque de type

Rubis sont également engagées cette année pour un démantèlement de niveau 1, c’est-à-dire le retrait des

combustibles et la vidange des circuits primaires, prévu à l’horizon 2017.

En ce qui concerne le programme Barracuda, le cœur nucléaire du premier de série Suffren sera chargé d’ici

2016. En conséquence, des équipes d’essais puis d’exploitation seront mises en place courant 2014 puis en

2015 pour le démarrage et l’exploitation du Suffren.

Pour le nucléaire civil, DCNS poursuit les activités de chantier à Flamanville 3 pour la pose des gaines GTA

qui entourent les turbines vapeur. DCNS est aussi présent à Olkiluoto en Finlande dans les phases de

chantier. DCNS répond également à des appels d’offre sur le projet EPR UK notamment sur les sas d’accès

aux bâtiments réacteur et ce en partenariat avec un acteur local. Enfin, DCNS se positionne sur ces marchés

en sous-traitant de premier rang ou en partenariat avec les donneurs d’ordre tel qu’AREVA et EDF. Il convient

également de mentionner le projet de DCNS « Flexblue » qui prévoit l’intégration d’un réacteur nucléaire de

petite puissance dans un module immergé. Sur ce projet, nous travaillons à un montage industriel et financier

avec des industriels de référence tels que le CEA, AREVA, EDF et l’ASN. DCNS assurant le pilotage industriel

de ce projet.

Enfin, sur le volet « nucléaire santé », DCNS a la volonté de s’inscrire dans la participation industrielle pour le

projet Archade notamment dans la phase de réalisation des équipements pour l’accélérateur C-400.

Existe-t-il des problématiques particulières liées à votre activité à moyen ou à long terme ?

La principale problématique posée est celle du maintien des compétences notamment dans des métiers très

spécifiques. Il est ainsi nécessaire de maintenir et de renforcer ces compétences et d’accroître nos savoirs

dans la culture de la sûreté indispensable dans notre activité et essentielle en vue de la montée en puissance

du programme Barracuda. Sur certains profils liés notamment à l’activité nucléaire, le recrutement peut

s’avérer compliqué avec un manque de candidats et de disponibilités. Il est ainsi essentiel d’anticiper et de

prévoir un plan de formation en adéquation avec les besoins des industriels du territoire.

Page 37: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 37

INTERVIEW DE M. MONCOMBLE – CHARGÉ DE MISSION INSERTION SOCIO-ÉCONOMIQUE – EDF

À court et moyen terme, quels sont les grands projets prévus par EDF sur le territoire ?

Je répondrai en tant que représentant de l'EDF industriel producteur d'énergie, puisqu'EDF a d'autres enjeux

sur le territoire, en tant que distributeur et commercialisateur. La feuille de route est claire :

démarrer l'EPR, réussir l'exploitation de cette tête de série

réaliser le programme de maintenance de Flamanville 1 & 2 devant garantir une production efficiente

en toute sûreté et créer les conditions techniques d'une durée d'exploitation au-delà de 40 ans (le

Grand Carénage)

renforcer la place de leader d'EDF sur les énergies nouvelles renouvelables.

Avant son démarrage en 2016, l'EPR doit connaître deux années intenses encore de montages suivies d'une

importante phase d'essais. S'agissant d'une tête de série les premiers cycles de production connaîtront des

programmes de surveillance et de travaux générant une activité importante.

Le début des travaux du programme Grand Carénage sur Flamanville 1&2 doit être lancé dès 2015 ; il devrait

être réalisé sur environ 10 ans. Deux visites partielles sont prévues en 2015. Au total, près de 2400 personnes

en cumulé sont attendues sur Fla 1&2, dès 2015. En 2017 et 2018, les visites décennales n°3 des tranches 2

et 1 auront également lieu avec un flux de personnes pouvant dépasser 3000 à 3500 personnes en cumulé.

Le travail collaboratif engagé avec les entreprises locales depuis 2007 doit ainsi se poursuivre sur toute la

période, de nombreuses entreprises ayant un potentiel d'activités basculant progressivement de la

construction aux activités d'exploitation et de maintenance.

Quelles sont les problématiques générées par cette activité ?

L'importance du Projet industriel d'EDF sur le territoire soulève d'évidence de nombreux défis, dus sur le site

de Flamanville notamment, aux coactivités importantes et durables : il s'agit à la fois de construire, de produire

et de réaliser des opérations lourdes de maintenance.

Gagner le défi de la sécurité et de la qualité qui nécessite la mobilisation des compétences de tous les

acteurs ;

Adapter les organisations et informer et concerter, pour cela, toutes les parties prenantes ;

Disposer de la logistique nécessaire pour faciliter un travail industriel de qualité et économiquement

performant, pour accueillir les salariés, les nourrir, les transporter, les héberger et offrir des conditions

de vie répondant aux attendus.

Pour ses besoins propres et pour accompagner ses prestataires, EDF entend maintenir et développer son

travail de partenariats avec les consulaires, le service public de l'emploi, les professions et bien sûr les élus.

À cet égard, le Grand Chantier en cours a permis la création d'un cadre de relations et la finalisation de

l'ensemble des équipements et opérations décidées dans ce cadre, doit faciliter grandement la satisfaction

des besoins.

Page 38: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 38

INTERVIEW DE M. NESTAR – SOUS-PRÉFET, DIRECTEUR DE PROJET AUPRÈS DE LA PRÉFÈTE DE LA

MANCHE, EN CHARGE DES GRANDS PROJETS INDUSTRIELS

Des perspectives importantes en termes d’activité dans le nucléaire (EPR, grand carénage,

démantèlement de l’usine UP2-400) ont été mises en avant dans cette étude. Avec l’arrivée des

énergies marines renouvelables, quels sont les problèmes qui pourraient se poser en termes

d’emploi ?

Je dois dire en préambule que je me réjouis que le territoire bas-normand et plus singulièrement le Cotentin

puissent avoir de telles perspectives industrielles qui devraient avoir des retombées bénéfiques pour la

montée en qualification de la main d'œuvre et pour l'emploi. En fait, il faut que tous les partenaires en charge

des politiques de l'emploi et de la formation de notre territoire arrivent à bien identifier quantitativement et

qualitativement les besoins en emplois et en compétences des entreprises pour faciliter la mise en œuvre de

leurs projets industriels. Il est vrai que la quasi concomitance de ces projets et l'existence de métiers en

tension (chaudronniers, soudeurs, usineurs et quelques profils spécifiques dans les métiers de la

radioprotection ou de l’ingénierie) incitent à penser que les entreprises pourraient être confrontées à des

difficultés de recrutement dans les années qui viennent.

Quelle stratégie est mise en œuvre pour anticiper ces besoins en main d’œuvre ?

Les réponses à apporter aux besoins en main d’œuvre générés par ces perspectives d’activité s’articulent

autour de deux notions clés : l’anticipation et la coordination. L’anticipation repose sur un dialogue permanent

avec les industriels concernés, pour recenser et analyser leurs besoins en matière d’emplois et de

compétences, ainsi qu’avec l’ensemble des acteurs de la formation et de l’emploi pour y apporter des

réponses adaptées. La coordination entre ces différents acteurs joue également un rôle essentiel pour

favoriser l’accès aux offres d’emplois des entreprises, la mobilité des salariés ou encore prévoir leurs

reclassements éventuels.

En matière d'anticipation et de coordination des acteurs, le territoire du Cotentin dispose de sérieux atouts et

d’une expérience avérée.

En effet, depuis 2007, la mise en place d’un dispositif emploi-formation animé par la Maison de l’Emploi et de

la Formation du Cotentin (MEF) en partenariat avec l’AFPA, Pôle Emploi, EDF et sous l’égide du sous-préfet

coordonnateur Grand Chantier, a démontré son efficacité pour répondre aux besoins de main d’œuvre des

industriels dans le cadre de la construction de l’EPR. Ces partenaires ont acquis une solide expérience en

matière de travail en équipe intégrée et en mode projet. Tant et si bien que les instances de gouvernance

mises en place pour l'EPR afin d'assurer la coordination des acteurs et l'anticipation sont d'ores et déjà mises

en œuvre pour les projets d'énergies marines renouvelables. En effet, la MEF du Cotentin anime déjà les

travaux d'une équipe emploi formation pour les EMR qui regroupe non seulement les institutions publiques en

charge des politiques d'emploi et de formation mais également les industriels désignés pour équiper et gérer

le parc d'éoliennes en mer de Courseulles-Sur-Mer. Le travail d'identification des besoins des industriels se

poursuit dans le cadre cette instance opérationnelle. En outre pour augmenter nos chances de réussir

l'accompagnement RH de ces projets industriels d'énergie marines renouvelables nous avons, dans le cadre

des travaux de la SPL Ouest Normandie Énergies Marines, mis en place un comité technique RH/EMR qui

prépare un plan d'action emploi formation sur 5 ans. Ce plan d'action s’articule autour de 5 axes stratégiques :

l’identification des métiers, la formation (continue ou initiale), l’insertion, le recrutement et la sécurisation des

parcours professionnels.

Page 39: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 39

Il me paraît utile d'insister sur le fait que si l'EPR au regard de l'importance du chantier a bénéficié d'une

labellisation Grand Chantier, cette dernière n'est pas indispensable pour veiller à la coordination des acteurs

quelle que soit l'importance du projet.

Par ailleurs, Une GPEC territoriale, co-animée par la CCI Cherbourg Cotentin et la MEF du Cotentin en

partenariat avec AREVA, DCNS, EDF, Alstom et l’Association Interentreprises des Sous-traitants du Cotentin

(AISCO), est en cours pour assurer une articulation de l’ensemble des dispositifs emploi-formation précités et

les grands projets industriels. Une première phase a permis d’identifier les 4 000 compétences et emplois

nécessaires pour répondre aux besoins en main d’œuvre. Les phases suivantes vont permettre d’organiser un

plan d’action dont les principaux objectifs seront : l’analyse plus fine des besoins et des compétences,

l’identification du potentiel de ressources humaines disponibles sur le territoire, la sensibilisation du grand

public aux opportunités professionnelles du territoire, la valorisation des filières et métiers porteurs dans le

Cotentin ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de formation et d’insertion.

La GPECT doit ainsi permettre de fournir des réponses adaptées tant aux demandeurs d’emploi qu’aux

entreprises.

Page 40: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 40

INTERVIEW DE M. QUARANTA – PRÉSIDENT DE LA COMMISSION INDUSTRIE À LA CCI CHERBOURG

COTENTIN - COFELY ENDEL-ACE

D’importantes perspectives d’activité sont annoncées pour les années à venir dans la filière nucléaire.

Qu’est-ce qui est mis en place au niveau local pour coordonner le tissu économique et informer les

entreprises sous-traitantes ?

La CCI a une mission d’information auprès des entreprises locales dans le but de favoriser et de faciliter

l’accès aux marchés pour les PME locales. Dans ce cadre, différentes actions ont été mises en place pour

sensibiliser les entreprises du Cotentin aux opportunités économiques du territoire et plus particulièrement

celles liées à la filière nucléaire. En 2013, une réunion d’information sur le Grand Carénage d’EDF en

partenariat avec Nucleopolis a permis de présenter cette opération et d’aborder les besoins en matière de

travaux et de métiers. En janvier 2014, un dossier détaillant les grands projets industriels du Cotentin a ainsi

été mis en ligne sur le site www.ecotentin.fr. Il permet de donner une vue globale et organisée des

perspectives d’activité et a été réalisé en coordination avec les maîtres d’ouvrage. Sur le démantèlement, des

échanges ont lieu régulièrement entre AREVA et l’Aisco pour mieux appréhender les contraintes et enjeux de

cette opération. Une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), menée avec la MEF

du Cotentin, est également en cours pour anticiper les besoins en main d’œuvre et en compétences du

territoire.

La CCI CC est partie prenante de ces partenariats avec comme objectif principal une meilleure anticipation

des besoins industriels pour permettre à nos entreprises d’être en capacité de répondre et d’accéder à ces

marchés.

Pour répondre aux besoins des donneurs d’ordre en local ou sur les marchés internationaux, quels

éléments peuvent permettre de favoriser les entreprises sous-traitantes ?

Depuis 2005, le comité de coordination EPR Flamanville 3 a mis en place un extranet EPR piloté par la

CCICC. Cet outil permet aux entreprises de suivre l’état d’avancement du chantier et d’assurer une veille sur

les marchés. Des fiches descriptives sur certains lots spécifiques offrent également aux sous-traitants la

possibilité de lancer un appel à candidature. Bref, cet outil est une vraie plateforme d’organisation et de

transmission de l’information entre donneurs d’ordre et sous-traitants.

Nous réfléchissons actuellement à dupliquer ce modèle à d’autres projets industriels comme le Grand

Carénage d’EDF. Il est à noter que sur ce programme nous souhaitons agir pour faciliter l’accès des

entreprises locales aux activités qui vont concerner les CNPE de Paluel, Penly, et Flamanville. En effet, les

opérations à réaliser nécessiteront des effectifs bien supérieurs aux capacités industrielles locales disponibles

autour de ces trois sites. Ces grands arrêts démarrent en 2015 sur Paluel pour se finir en 2019 sur

Flamanville, puis reprendre de 2021 à 2023 sur Penly. Les entreprises de rang 1 sous-traiteront forcément

vers les PME qui peuvent ainsi avoir une visibilité de presque 10 ans sur une partie de leur plan de charge en

Haute et Basse-Normandie, voire plus de dix ans si elles sont prêtes à nouer des partenariats avec les

grandes entreprises et à les accompagner sur d’autres CNPE en France. Cette démarche serait donc

bénéfique à la fois pour EDF, pour les entreprises de rang 1 et pour les PME.

Enfin, sur le marché international, des rencontres entre des entreprises locales et les industriels anglais

concernés par la construction de deux EPR en Angleterre ont déjà eu lieu. Nous allons également proposer

prochainement une réunion d’information et de sensibilisation sur ce projet. Elle doit permettre de présenter

les opportunités de marché pour les entreprises locales et de les conseiller sur les actions à mettre en œuvre

pour pouvoir y accéder. Je pense notamment aux modes de contractualisation anglais, très différents de ceux

que nous connaissons en France, qui ont un fort impact tant sur les qualifications techniques que financiers.

Les aspects réglementaires et sûreté peuvent également être différents de ceux rencontrés en France.

Page 41: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 41

Enfin, il faut aussi rappeler le salon international « WNE » (World Nuclear Exhibition) qui se tiendra du 13 au

16 octobre prochain à Paris. Ce salon sera un outil de promotion important pour valoriser nos compétences

locales et l’ensemble de la filière nucléaire française à l’international.

Les sous-traitants ont-ils des attentes particulières vis-à-vis des grands donneurs d’ordre ?

Pour les sous-traitants, la visibilité est un élément essentiel pour anticiper et se préparer aux marchés. Les

PME ont également besoin de connaître les attentes des donneurs d’ordre en termes de qualifications

d’entreprises : quels sont les agréments et qualifications demandés par les donneurs d’ordre, comment sont-

ils délivrés… Dans ce cadre, si la démarche est le fait des donneurs d’ordre, la CCI CC peut agir en relais et

facilitateur.

Page 42: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 42

MÉTHODOLOGIE

Démographie :

Pour les données sur les actifs, la source « données harmonisées du recensement » de l’Insee a été utilisée.

Dans le cadre de l'exploitation historique des recensements de la population, les variables qui diffèrent d'un

recensement à l'autre, ont été harmonisées pour pouvoir être comparées. La population active concerne ici le

champ des 25 à 54 ans plutôt que celui des 15 à 64 ans habituellement utilisé. L’année 1962 n’est pas disponible

pour cette donnée.

Établissements inscrits au fichier consulaire :

Les données de cette partie (« 50 ans de grands chantiers » – paragraphe « Moteur de l’activité économique »)

proviennent du fichier consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie Cherbourg Cotentin. Le nombre

d’inscrits aux élections consulaires par canton de 1970 à 2010 est ainsi pris en compte. La liste des électeurs est

calculée pour chaque catégorie (industries, commerces et services) en fonction du nombre d’établissements et de

salariés ainsi que du montant de la taxe professionnelle versée. Le nombre d’inscrits est donc légèrement

supérieur (environ 10%) au nombre réel d’établissements.

Effectifs salariés Urssaf :

Le champ couvre l’ensemble des cotisants du secteur concurrentiel qui comprend tous les secteurs d’activité

économique sauf les administrations publiques, l’éducation non marchande (établissements d’enseignement

relevant de l’État ou des collectivités locales), la santé non marchande et l’emploi par les ménages de salariés à

domicile.

Pour pouvoir comparer les données sur les 5 grands secteurs (Industrie, Commerce, Autres services, Intérim et

HCR) entre les différents zonages choisis, la classe NAF 78 a été prise en compte pour calculer les effectifs

salariés du secteur de l’intérim.

Enquête auprès des entreprises de la filière nucléaire :

L’enquête a été réalisée par la CCI Cherbourg Cotentin du 18/10/2013 au 06/12/2013 sur support papier et

électronique auprès de 270 établissements pouvant intervenir dans la filière nucléaire. L’identification des

établissements ciblés s’est faite à partir de plusieurs sources : « Étude sectorielle de la filière nucléaire en Basse-

Normandie » par la Sofred et la DRIRE en 2008, fichier CCICC (type d’activité exercée, proximité des installations

nucléaires, participation à des réunions en lien avec la filière nucléaire, connaissance terrain des conseillers CCI),

liste des adhérents à Nucleopolis, recoupement avec les listes fournisseurs des trois grands donneurs d’ordre.

3 activités nucléaires considérées comme impactant l’économie du territoire, ont permis de définir le périmètre de

la filière :

Le nucléaire civil, soit les activités en lien avec la production d’électricité d’origine nucléaire, le recyclage

et le stockage des combustibles. Tous les sous-traitants d’AREVA NC, EDF et l’ANDRA sont ainsi

intégrés à la filière nucléaire, de même que les sous-traitants de DCNS pour son activité dans le nucléaire

civil.

Page 43: La filière nucléaire dans le Cotentin

CCI CHERBOURG COTENTIN – Janvier 2014 43

Le nucléaire militaire, soit pour le Cotentin les activités liées aux sous-marins nucléaires fabriqués par

DCNS. Sont considérés comme acteurs de la filière nucléaire, les sous-traitants de DCNS travaillant sur

l’intégration et le démantèlement des chaufferies nucléaires des sous-marins.

Le nucléaire santé, soit les activités en lien avec la recherche thérapeutique, la radiothérapie et

l’hadronthérapie et les recherches menées notamment par le GANIL.

Le cœur de la filière nucléaire comprend les entreprises sous-traitantes réunissant les 3 conditions suivantes :

Pratiquant une activité industrielle ou de service relative à l’ingénierie, la fabrication, l’exploitation et la

maintenance des installations nucléaires

Ayant une part de marché significative dans ce secteur : sous-traitants supposés de rang 1 ou 2

Ayant un impact significatif sur l’économie du territoire en termes d’effectifs salariés : au moins 10 salariés

Le questionnaire est découpé en 3 parties :

L’identité de votre entreprise : pour identifier les acteurs actuels et potentiels de la filière nucléaire

Votre activité dans le nucléaire : pour évaluer le poids du secteur en termes d’effectifs, de chiffre

d’affaires et d’activité

L’évolution de votre activité dans le nucléaire : pour estimer les évolutions passées et futures, les

perspectives d’activité dans la filière nucléaire

Un autre questionnaire a été remis aux trois grands donneurs d’ordre (AREVA NC, DCNS et EDF) pour évaluer

leur activité passée (2008-2012) et future (2014-2016).

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Analyse réalisée par Pierric Hourçourigaray (CCI Cherbourg Cotentin) en collaboration avec Nucleopolis et la

Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) du Cotentin

Tous nos remerciements à messieurs Aubret, Cairon, Moncomble, Nestar et Quaranta pour leurs réponses à

notre interview, à AREVA NC, EDF et DCNS pour l’aide apportée à l’identification des sous-traitants et à

l’ensemble des entreprises ayant répondu à notre enquête.

Pour toutes informations complémentaires sur cette étude, contactez Pierric Hourçourigaray :

02-33-23-32-15

[email protected]

Sources : Insee, CCI Cherbourg Cotentin, URSSAF, enquête sur les sous-traitants de la filière nucléaire dans

le Cotentin, enquête auprès des trois donneurs d’ordre de la filière nucléaire dans le Cotentin

Publication de la Chambre de commerce et d’industrie Cherbourg Cotentin, Hôtel Atlantique, boulevard Félix

Amiot, BP 839, 50108 Cherbourg-Octeville Cedex

Directeur de la publication : Jean-Claude Camus

Toutes nos études sont disponibles sur www.ecotentin.fr


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