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Bordeaux

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

n°9 - mars 2015

Inter-région

Des nouvelles de nos jeunes chercheurs

Gros plan sur

la recherche clinique industrielle

Accelence, bilan à 3 ans

C e nouveau numéro de la revue Recherche du CHU de Bordeaux porte pour l’essentiel sur la recher-

che clinique industrielle, compte tenu de l’actualité sur le contrat unique.

Le CHU de Bordeaux a construit une politi-que au long cours d’ouverture auprès des in-dustriels du médicament et des dispositifs médicaux. L’un des éléments fondateurs du déploiement de cette politique a été indiscu-tablement la structuration de la direction de la recherche clinique et de l’innovation avec depuis 2007 un département dédié aux pro-motions extérieures, et dans la continuité, la création du groupement d’intérêt économi-que (GIE) ACCELENCE, il y a maintenant trois ans. Le fonctionnement synergique et intriqué de ces structures répond à un objectif com-mun : structurer nos relations avec le monde industriel, en particulier autour de partena-riats privilégiés, et développer l’attractivité du site bordelais dans un contexte de compéti-tion croissante entre les pays. Objectif atteint avec pas moins de 181 nouveaux contrats in-dustriels signés au CHU en 2014 !

L’instruction N° DGOS/PF4/2014/195 du 17 juin 2014 introduisant le contrat unique trouve son origine dans la mesure n°19 du Conseil Stratégique des Industries de Santé (CSIS) du 5 juillet 2013 qui vise à simplifier et accélérer les démarrages administratifs des essais cliniques industriels en France. L’Etat et les entreprises du secteur de la santé ont ainsi affirmé leur volonté d’augmenter l’at-tractivité de la recherche clinique industriel-le dans notre pays, la fin du CeNGEPS étant programmée pour fin 2014-début 2015. La DGOS a également mis en place une mesu-re nouvelle incitative MERRI « soutien excep-tionnel à la recherche clinique et à l’innova-tion » à hauteur de 13,4 millions d’euros sur le plan national, dont le versement aux éta-

blissements a été conditionné à la mise en œuvre du dispositif contrat unique.

Le CHU de Bordeaux a été tout particuliè-rement réactif dans la mise en place de ce nouveau dispositif, se positionnant au ni-veau national en tête avec l’AP-HP du nom-bre de contrats uniques signés ou en cours de signature. Ce très beau résultat est à met-tre en tout premier lieu à l’actif des inves-tigateurs et de leurs équipes et l’excellen-te synergie entre la DRCI et ACCELENCE ; ce dernier ayant notamment mobilisé ses parte-naires industriels.

Cette organisation originale au plan natio-nal bénéficiera également aux Centres Hos-pitaliers d’Aquitaine dont le développement est soutenu par le CHU de Bordeaux et parmi lesquels, le CH de la Côte Basque qui accède-ra dès 2014 au financement MERRI couron-nant ainsi ses efforts de structuration et de qualité de sa recherche clinique industrielle.

Je n’oublie pas la place que tiennent aujourd’hui les Centres d’Investigation Cli-nique (CIC) en particulier le CIC de Bordeaux et plus récemment le dispositif d’investisse-ments d’avenir (l’IHU LYRIC, les projets EQUI-PEX Music et Phénovirt, les LABEX Brain et Trail), la PTIB, le SIRIC BRIO, l’IMN IBIO, la pla-teforme SANPSY dans les collaborations qui sont déjà en cours et celles prometteuses avec le monde industriel qui contribueront forte-ment à renforcer l’attractivité nationale et in-ternationale de notre site.

De plus, grâce à notre complémentarité avec l’Université de Bordeaux nous renforçons no-tre capacité et crédibilité à travailler avec les industriels et le tissu économique local pour garantir à l’avenir nos perspectives de déve-loppement de la recherche et de l’innova-tion académique. Ces relations partenaria-

les public-privé ont pour finalité de générer des financements et co-contributions afin de soutenir notre propre recherche et dé-veloppement, permettre le développement d’études cliniques ainsi que l’accès pour nos patients à des molécules et thérapies in-novantes, dans une politique contractuelle équilibrée entre le CHU et les industriels.

Parmi nos résultats remarquables citons le projet Hemangiol, bénéficiant de l’accompa-gnement d’Aquitaine Science Transfert (SATT Aquitaine) pour lequel le CHU de Bordeaux et l’Université de Bordeaux ont été conjoin-tement lauréats du Trophée INPI 2014 (Insti-tut National de la Propriété Industrielle) dans la « catégorie Recherche » remis le 2 décem-bre 2014 à Paris. Ce prix honorifique, dédié aux inventeurs de l’équipe de dermatologie pédiatrique du Pr Taïeb au CHU de Bordeaux et aux pôles qui les soutiennent, récompen-se notre recherche dans le traitement des hémangiomes infantiles. Pour cette inven-tion une licence exclusive et mondiale a été signée en 2008 avec le laboratoire Pierre Fabre Dermatologie pour développer, produi-re et mettre sur le marché la forme pédiatri-que démontrant ainsi la réalité et faisabilité du partenariat public-privé. Après plusieurs essais, dont un essai de phase II/III, interna-tional, promu par le groupe Pierre Fabre et coordonné par le CHU de Bordeaux (inves-tigateur principal : Dr Christine Labreze), le médicament est aujourd’hui commercialisé en France, en Allemagne et aux Etats-Unis et continue son déploiement à l’international.

Je remercie tous ceux qui au quotidien s’in-vestissent dans cette passionnante mission.

Partenariats industriels

édito Philippe VIGOUROUXDirecteur GénéralPrésident du directoire

2mars 2015

© F.

Perr

ogon

Placé sous la coordination du Dr. Isabelle Pellegrin, Bordeaux Biothèques Santé (BBS) regroupe 5 CRB correspondant aux 5 thémati-ques définies comme prioritaires par le CHU et l’Université de Bordeaux : CRB Cancer et CRB pluri-thématique : CRB Cardio-Thoracique, CRB Génétique/Maladies Rares, CRB Immuno-Infec-tieux-Inflammatoire et CRB Neuro-Sciences.

Le Centre de Ressources Biologiques plurithé-matique (CRB) complète ainsi l’offre du CRB Can-cer, opérationnel depuis 2003 et certifié AFNOR NF S 96900 en 2013. Il offre les prestations de :• mise en collection des Ressources Biologiques

dans le respect des normes qualité NF S 96-900 (certification AFNOR en cours) : traçabilité, suivi continu des températures, maintenance de l’équipement, personnel habilité,

> Préparation, transformation et conservation des échantillons biologiques.

• mise à disposition et valorisation scientifique des Ressources Biologiques en respectant le corpus juridique garantissant la maîtrise des responsa-bilités de notre établissement.

> Cession, transfert, Import-Export

Depuis le 16 octobre, l’ensemble des collections

d’échantillons biologiques adossées à un projet de recherche sont prises en charge par le CRB Plurithématique. Les activités de préparation et/ou de stockage des ressources biologiques précé-demment réalisées au sein des services du CHU de Bordeaux seront progressivement transférées sur la plateforme de service du CRB Plurithématique afin de répondre aux exigences de qualité et aux exigences règlementaires. Ainsi, la valorisation scientifique de ces ressources biologiques sera ac-compagnée, facilitée et sécurisée avec le concours des services de la Direction de la Recherche Clini-que et de l’Innovation.

Afin d’accompagner le transfert de ces activités, les porteurs de collections d’échantillons biologi-ques sont invités à se rapprocher de l’équipe du BBS : [email protected]

Création du GRISHA

Ouverture du CRB-BBS

Rattaché à la DRCI, le GRISHA a pour vocation principale d’accompagner méthodologiquement l’élaboration de projet de recherche ayant une approche SHS (du montage à la valorisation scientifique) et d’aider à la mise en place d’actions structurantes sur la base des résultats des recher-ches réalisées.Le fonctionnement du GRISHA est basé sur la col-laboration et le partage des expériences profes-sionnelles d’une anthropologue, une clinicienne-chercheure, une professionnelle de la recherche

clinique et une psychologue. Il se structure par ailleurs autour d’un comité scientifique composé d’experts pouvant être sollicités à tout moment du processus de recherche selon les besoins émer-geant des projets.Le GRISHA a une mission de passerelle entre les personnes désirant mettre en œuvre des projets de recherche SHS au sein du CHU et les mon-des universitaires, publics, privés, les différentes instances de recherche et de financements. Il doit permettre de faciliter les réponses aux

sollicitations internes et externes en matière de recherche SHS et d’orienter les demandeurs (soi-gnants, professionnels de santé, chercheurs, etc).Enfin, le groupe assure une fonction de diffusion et d’aide à la valorisation des savoirs et connais-sances scientifiques des recherches en SHS.Le CHU de Bordeaux souhaite ici développer l’interdisciplinarité en favorisant des recherches de qualité à l’hôpital.Contactez-nous : [email protected]

Le GRISHA

Les Sciences Humaines et Sociales* (SHS) permettent d’éclairer différemment les pratiques soignantes et les conduites des patients en matière de soins et de santé. Elles explorent les réalités humaines pour en comprendre les structurations et ainsi donner une place à l’Individu à l’hôpital. Elles apportent une réflexion qui peut amener des innovations en matière de prise en charge améliorant à la fois la qualité de soins et la qualité de vie au travail. C’est pourquoi, le CHU de Bordeaux se dote aujourd’hui d’un Groupe d’appui à la Recherche Interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales à l’Hôpital en Aquitaine (GRISHA).

« Projet mené en partenariat entre le CHU de Bordeaux, l’Université de Bordeaux et le Conseil Régional d’Aquitaine, le Centre de Ressources Biologiques (CRB) plurithématique a officiellement ouvert ses portes le 16 octobre dernier sur le site du Groupe Hospitalier Pellegrin – Centre du Tondu.

Activité physiqueAnthropologie/EthnologieCognitiqueCultureCommunicationDémographieDroitEconomieErgonomieEthique

GéographieHistoireLinguistique et sémiologiePhilosophiePsychologieSciences politiques et administrativesSciences de l’éducationSciences des ReligionsSociologie

*Les sciences humaines et sociales

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

3

Actualités

Isabelle Bourdel-Marchasson(MD, PhD, pôle de gérontologie clinique et UMR 5536 CNRS)

Sandrine Desjardins(Chef de Projet, DRCI)

Hélène Hoarau(Anthropologue, PhD, ADESS CNRS UMR 5185)

Eva Toussaint(Psychologue, PhD, Service de Génétique Médicale)

4mars 2015

Lorsqu’un investigateur prête son concours à la réalisation d’une étude clinique entreprise à l’initiative d’un promoteur autre que le CHU de Bordeaux, les modalités de son intervention peuvent soulever des interrogations au regard de son rattachement institutionnel.

Un investigateur qui participe à la réalisation d’un essai clinique agit dans le cadre des fonctions qui lui sont confiées par l’établissement public de santé (centre) pour le compte duquel il intervient. A ce titre, son intervention se distingue :

Repères Juridiques

de l’exercice libéral 1

Bien que l’activité libérale puisse comprendre des consultations, actes et soins en hospitalisation, celle-ci ne s’exerce exclusivement qu’à la triple condition suivante :

1. que les praticiens exercent personnellement et à titre principal une activité de même nature dans le secteur hospitalier public ;

2. que la durée de l’activité libérale n’excède pas 20 % de la durée de service hospitalier hebdomadaire à laquelle sont astreints les praticiens ;

3. que le nombre de consultations et d’actes effectués au titre de l’activité libérale soit inférieur au nombre de consultations et d’actes effectués au titre de l’activité publique.

Il est également prévu qu’aucun lit ni aucune installation médico-technique ne doit être réservé à l’exercice de l’activité libérale

L’activité libérale suppose l’autorisation du Directeur de l’Etablissement Public de Santé, la signature d’une convention entre l’établissement et le Praticien Hospitalier, ainsi que le paiement d’une redevance attribuée à l’établissement. L’ensemble de ce mécanisme apparait donc distinct de la réalisation des activités d’investigations au titre d’un essai promu par un établissement extérieur.

du cumul d’activitésLes activités relevant d’un cumul sont précisées par les textes. Sont notamment éligibles à un cumul, les activités d’expertise, de consultance, d’enseignement et formation. Les activités de consultations, actes et soins n’entrent pas dans le champ des activités dérogatoires susceptibles d’être autorisées au titre d’un cumul2.

Le cumul d’activité s’exerce dans les conditions suivantes : - en dehors des heures de service3 ; - à l’extérieur de l’établissement4.

Les activités de cumuls supposent5 l’autorisation du Directeur de l’établissement public de santé de rattachement, la signature d’une convention entre le Client et le Praticien Hospitalier.

A titre indicatif, il convient également de préciser le fait que les activités éligibles au cumul d’activité, doivent s’inscrire dans le cadre des recommandations issues de la circulaire n°2157 du 11 mars 2008 qui prévoit « la vigilance certaine quant à l’objet des activités faisant l’objet du cumul et leur compatibilité avec l’intérêt et la dignité de la personne publique ».

Par ailleurs, les activités de cumul doivent être appréciées à la lumière des dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle et de la Loi Innovation – Recherche6 précisant les conditions d’attribution et d’exploitation des contributions intellectuelles développées dans le cadre des missions hospitalières.

Qualification des activités d’investigation clinique entreprises au titre d’un essai promu par un établissement extérieur (académique ou industriel)

1 Conditions d’exercice notamment fixées aux articles L. 6154-2 du Code de la Santé Publique. 2 Art. 2 du décret n°2007-658 modifié par le décret n°2011-82.3 Art. 6 du décret n°2007-658 modifié par le décret n°2011-82.

4 Art. R.6152-46 al. 5 du CSP. 5 Loi n°83-634 et décret n°2007-658. 6 Loi n°99-587 du 12 juillet 1999

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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Sans porter préjudice à l’exercice de ses missions : le soin, l’enseignement et la recherche, le Code de la Santé publique accorde à l’établissement public de santé la faculté, à titre subsidiaire, d’assurer des prestations de service, de valoriser les activités de recherche et leurs résultats et d’exploiter des brevets et des licences dans le cadre de services industriels et commerciaux7.

Les missions d’investigations cliniques entreprises afin de permettre la réalisation d’une recherche dont la promotion est assurée par un établissement extérieur au CHU de Bordeaux s’inscrivent dans cette faculté dont dispose l’établissement public de santé, agissant alors en qualité de centre participant : coordonnateur ou investigateur. La réalisation de cette activité suppose :

- l’autorisation du Directeur de l’établissement ;

- la signature d’une convention entre le Promoteur industriel et le CHU (et le visa de l’investigateur) ;

- l’évaluation des surcoûts de l’établissement participant.

Incidence de cette qualification sur le déroulement de la recherche : - Le Promoteur est responsable des événements liés à la recherche ;

- Par principe, le promoteur reçoit l’ensemble des droits de propriété intellectuelle afférents au protocole. Le centre investigateur ne peut revendiquer des redevances issues de l’exploitation de ces droits ;

- L’investigateur peut être autorisé à réaliser des publications sous réserve de l’accord préalable du promoteur.

Enfin, il convient de préciser les dispositions du Code de déontologie à observer : • Principe d’interdiction faite au médecin de recevoir des avantages en nature ou en espèce d’une façon directe

ou indirecte sauf prestation de recherche ou d’évaluation scientifique strictement encadrée par voie de conven-tion soumise pour avis au conseil de l’ordre médical (art. L. 4113-6 du CSP) ;

• Principe d’interdiction faite au médecin salarié d’accepter une rémunération fondée sur des normes de productivité, de rendement horaire ou toute autre disposition qui aurait pour conséquence une limitation ou un abandon de son indépendance ou une atteinte à la qualité des soins (art. R. 4127-97 du CSP).

Dans ce contexte et afin d’améliorer la transparence de ces activités, la loi8 du 29 décembre 2011 et le décret du 21 mai 2013, sont intervenus afin de préciser les conditions de publication des conventions présentant des liens d’intérêt entre les entreprises de santé et l’ensemble des acteurs.

Ce dispositif est complété par la mise en en place, à l’initiative de la Direction Générale de l’Offre de Soins, d’un contrat unique applicable dès cette année [cf. article « Le nouveau contrat unique » p.12-13].

Mission d’investigation : prestation de services hospitalière

7 Art. L. 6145-7 CSP8 Loi n°2011-2012 du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire et des produits de santé

Anne LarchevèqueResponsable Affaires Juridiques et Transfert

6mars 2015

La recherche clinique industrielleRendons hommage à nos investigateurs

Gros plan sur…

La recherche clinique industrielle repose sur l’implication et la motivation des investigateurs, désireux de pouvoir proposer à leurs patients des molécules ou des dispositifs innovants, leur apportant un bénéfice thérapeutique

Il est important de souligner la charge de travail que représente l’engagement d’un investigateur dans une recherche clinique industrielle. Dès les premiers contacts il devra examiner précisément les éléments de faisabilité présentés, consacrer du temps à calculer le nombre de patients potentiels en s’aidant des outils à sa disposition. Puis viendra une période de formation et d’accréditations diverses qui l’amèneront, lui et son équipe, à remplir un certain nombre de pré-requis complexes et nécessitant des échanges avec le promoteur et ses représentants souvent basés à l’étranger. Au terme de ce parcours et après avoir réglé les formalités administratives avec l’aide de la DRCI et des pôles transversaux, viendra la mise en place de d’essai, réunion où tout le circuit patient sera déroulé. Ce sera parfois l’occasion de découvrir de nouvelles exigences du promoteur qui impliqueront encore plus d’adaptation de la part de toute l’équipe, médecins, infirmiers et personnels de recherche.

...et ce n’est que le début de la période cruciale d’inclusion, parfois malheureusement trop courte quand l’essai est compétitif : elle nécessite un suivi rigoureux et un reporting précis des données qui seront ensuite analysées. Le promoteur sera omni-présent pendant cette période, pour répondre aux questions, assurer le contrôle qualité, informer des amendements éventuels, des performances d’inclusion globales, des deadlines qui arrivent,...

La gestion du patient sera beaucoup plus chronophage qu’en temps normal, car il faut expliquer, s’assurer de la compréhension, questionner, rassurer, encadrer, et surtout être vigilant à la sécurité car les molécules ou dispositifs en jeu sont parfois en phase précoce de développement et moins bien connus.

La fin de l’essai sera marquée par la prise de connaissance des résultats de l’étude et la satisfaction, outre d’être parfois associé à la publication, d’avoir œuvré pour une meilleure connaissance scientifique.

L’école de la recherche industrielle est une école de rigueur, avec de hauts standards de qualité. L’investigateur endosse des responsabilités importantes et a besoin, pour se consacrer à son cœur de métier, de services supports efficients.

Nous donnons ici la parole à deux investigateurs très investis en recherche clinique industrielle, qui partagent leurs points de vue et leur stratégie de fonctionnement.

Dr Christine LassalleResponsable de la promotion extérieure

Médecin Coordonnateur du GIRCI-SOOM

Pr Noël Milpied, Service hématologie clinique et thérapie cellulaire

Rencontre avec

Pr Milpied, depuis quand faites-vous de la recherche clinique industrielle ? Quelles évolutions avez-vous constaté depuis vos premiers protocoles ?

J’ai commencé à participer à la recherche clinique industrielle lorsque j’étais à Nantes, en 1985,

et cela n’a jamais cessé. Depuis 9 ans que je suis à Bordeaux, j’ai toujours fait en sorte de maintenir une activité de recherche clinique industrielle (mais aussi académique). Cela doit à mes yeux être totalement intégré à un ser-vice d’hématologie de CHU.Je suis frappé par la complexification dans la réalisation des essais cliniques, notamment liée à l’arrivée des CRO (Contract Research Organization). Il en découle une multiplication des interlocuteurs au détriment de la réacti-vité. En contrepartie, c’est peut-être un gage de qualité dans le recueil des données et puis au-delà des CRO, les exigences croissantes des Agences (principalement l’EMEA), conduisent parfois dans leur interprétation à des exagé-rations dans certaines demandes de queries (ex : une signature au mauvaise endroit, etc.). Plus concrètement, le temps consacré par un ARC hospitalier à un patient dans un essai est beaucoup plus important qu’il y dix ans.Je crois que le taux d’inclusion dépend surtout de l’intérêt du médecin pour l’essai, de sa force de persuasion et du temps qu’il va y consacrer. Par exemple, 100% des patients atteints de leucémie aigüe et éligibles dans un essai sont inclus, malgré la complexité des essais.

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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Qu’est-ce qui vous motive dans la recherche clinique industrielle ?

Cette recherche permet d’avoir accès à de nou-velles molécules, parfois même en primeur in-ternationale, et d’en faire bénéficier les patients. Cela structure leur prise en charge. D’ailleurs, pour un même traitement, les résultats sont souvent meilleurs lorsque ce dernier est admi-nistré dans le cadre d’un protocole. Bien sûr du fait d’une meilleure observance des patients, mais surtout de celle des médecins, qui, dans la conduite d’un essai, ne s’autoriseront pas cer-taines modulations de posologie, etc...La recherche clinique industrielle est égale-ment un moyen d’impliquer et de valoriser les médecins du service qui sont désignés comme investigateur principal des essais qui concer-nent leur spécialité, et pour lesquels ils sont compétents. Bien sûr la participation aux es-sais cliniques industriels est consommatrice de temps. Par exemple, l’information au pa-tient préalable à l’obtention de son consente-ment à participer à l’essai nécessite beaucoup plus de temps qu’une consultation tradition-nelle. Mais cela nous incite à une explication détaillée de ce qui va se passer dans l’essai, et je pense que cette communication auprès du patient est importante.Ainsi, lorsque qu’un patient arrive dans le ser-vice, quel que soit le stade de sa maladie, la première question que l’on se pose : y a-t-il un essai pour prendre en charge ce patient ? C’est la politique du service.

Quel est l’effectif de votre staff de personnel de recherche ? Quels sont leurs rôles respectifs et comment vous aident-ils ?

Il n’y a pas dans le service de médecin dédié à la recherche clinique industrielle. Tous sont impli-qués, en tant qu’investigateur principal dans le

domaine de leur compétence.Par ailleurs, mon équipe compte 1 CEC (Coor-donnateur d’Essai Clinique), 6 ARC, 2 TEC (Tech-niciens d’Essai Clinique) et une infirmière de recherche clinique à temps partiel (20%). L’ac-tivité est répartie par « filières ». L’une concerne par exemple les lymphomes, les maladies de Hodgkin et leucémies lymphoïdes chroniques ; une autre les leucémies aigues et syndromes myeloprolifératifs, etc. Ces « filières » sont à peu près équilibrées sur le nombre de patients susceptibles de participer à un essai. Elles sont sous la responsabilité d’un ou deux médecins et les ARC sont répartis au prorata des effectifs de patients inclus dans chacune. Bien sûr on adapte l’organisation aux éventuelles fluctua-tions de l’activité. J’ai souhaité cette organisa-tion afin que les choses soient claires et que chacun sache qui est son interlocuteur.Les deux TEC se répartissent l’activité sur l’en-semble des filières et assurent la saisie dans les CRF (Case Report Form = cahier d’observation), l’organisation des prélèvements, etc.…, mais de façon non exclusive puisque les ARC participent également à ces tâches. Toutes les semaines, les ARC et TEC se réunissent pour planifier et prio-riser l’activité de la semaine suivante.L’infirmière financée à 20% ne peut assumer seule la totalité des actes « recherche » du ser-vice. Elle assure plus un rôle de référent. L’ac-tivité de recherche clinique industrielle fait partie intégrante du service, et chacun doit y participer. Pour cette raison, nous n’avons pas souhaité désigner une seule infirmière de re-cherche clinique. Les infirmières du service sont formées à la recherche sur la base du volon-tariat : ainsi formées, elles intègrent un roule-ment sur lequel elles peuvent être appelées en dehors de leurs heures de travail pour des pré-lèvements de pharmacocinétique par exemple. Cette gestion particulière du temps de travail est assurée par les cadres, et la rémunération se

fait sous forme d’heures supplémentaires à par-tir des fonds du compte recherche du service. Il y a actuellement 3 ou 4 infirmières formées qui peuvent être sollicitées, mais tout cela repose sur une volonté d’implication des infirmières, et l’apparition de projets de recherche dédiés au paramédicaux (Appel à projets national PHRIP) a contribué à cette implication.

Que vous inspire l’arrivée du contrat unique, et comment comptez-vous vous y adapter dans l’avenir ?

Pour l’instant, cela ne m’inspire rien. Je vou-drais « juger sur pièce ». Je crois que pour le moment un seul de nos essais a été concerné. Ce qui risque de nous poser problème, c’est la grille de surcoût unique établie par le coor-donnateur national et proposée à l’ensemble des centres, avec peu voir pas de négociation possible. Et je crains des blocages de certains services associés qui pourraient juger insuffi-sants les coûts de leur contribution.Concernant le versement des honoraires (main-tenant appelés « Incitations Financières » ndlr), nous ne sommes pas impactés par l’interdiction de les verser sur une association, même si je sais que cela peut être un souci pour certains de mes confrères à l’échelle nationale. En ce qui nous concerne, l’intégralité de ces honoraires est versée sur notre compte à la DRCI. Par ailleurs, Nous continuons de travailler avec une associa-tion (ADERA) que nous alimentons avec d’autres sources : dons de patients, subventions de la-boratoire, contrat de consultance (participation à des « boards »). Le recours à cette association reste indispensable pour couvrir des frais de dé-placement, des dépenses de matériel, etc.

Connaissez-vous le GIE Accelence et avez-vous déjà fait appel à eux ?

Oui, j’avais d’ailleurs rencontré l’actuel direc-teur d’Accelence à plusieurs reprises avant même la création du GIE. Notre service n’a pas besoin de la prospection industrielle réa-lisée par Accelence, nous sommes déjà bien reconnus et recevons de nouvelles proposi-tions d’études 5 à 6 fois par semaine. Concer-nant le soutien en personnel proposé par le GIE, nous avons déjà notre autonomie à ce niveau-là avec des TEC et des ARC salariés par le CHU sur les financements du service. Nous avons fait appel à Accelence une seule fois, avec l’intervention ponctuelle d’un ARC pour renforcer l’équipe sur un essai qui avait inclus un nombre considérable de patient. Nous avions besoin d’être réactif et cela s’est passé assez vite.

Equipe de recherche du Pr Milpied

8mars 2015

Dr Veillon, depuis quand faites-vous de la recherche clinique industrielle ? Quelles évolutions avez-vous constaté depuis vos premiers protocoles ?

J’ai pris mon poste de chef de cli-nique dans le service en novembre 2012 et la première proposition

d’étude est arrivée en décembre. Mais le pro-cessus de sélection a été long : nous n’avons pu inclure notre premier patient qu’en février 2014. Par ailleurs, je participais déjà aux essais industriels dès 2010 lorsque j’étais interne en oncologie. Même si à cette époque j’agissais sous la responsabilité d’un investigateur princi-pal, cet apprentissage m’a permis d’être rapide-ment opérationnel plus tard en tant qu’investi-gateur. Je pense donc que la recherche clinique doit démarrer dès l’internat, ce qui est déjà le cas en oncologie.Depuis mon premier essai, j’ai vu arriver énor-mément d’enquêtes de faisabilité. Je passe pour le moment plus de temps à répondre à ces en-quêtes qu’à réaliser des essais et c’est donc dif-ficile d’avoir une visibilité sur l’activité à venir, ne sachant pas si ces enquêtes aboutiront à la sélection de mon centre.

Qu’est-ce qui vous motive dans la recherche clinique industrielle ?

C’est ce qu’il y a de plus facile à mettre en place pour « lancer la machine », c’est-à-dire collec-ter rapidement des sommes suffisantes pour, à terme, financer du personnel de recherche m’aidant à conduire des essais académiques moins rémunérateurs.De plus, les essais industriels nous donnent ac-cès à des molécules innovantes. J’ai la chan-ce d’avoir accès à la plateforme labellisée du service d’oncologie de St André. Je peux donc conduire des essais de phase I qui en oncologie, peuvent démontrer déjà une certaine efficacité thérapeutique du traitement sur un organe. En participant à ces essais, nous pouvons of-frir une alternative thérapeutique, déjà réputée efficace, à des patients qui malheureusement

ne peuvent pas attendre l’obten-tion d’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché).Enfin, un service qui participe à des essais industriels améliore la prise en charge des patients. Par exemple, les services ayant par-ticipé au développement clinique

d’un médicament disposent d’une expertise sur ce dernier qui profite à tous ses patients dès la mise sur le marché, au moment où d’autres ser-vices devront se familiariser avec la molécule.

Quel est l’effectif de votre staff de personnel de recherche ? Quels sont leurs rôles respectifs et comment vous aident-ils ?

J’ai recours aux infirmières du CIC (Centre d’In-vestigation Clinique) pour la conduite d’un essai. Je n’aurais probablement pas toujours besoin d’eux, notamment pour des essais plus simples. L’objectif est de mener ces essais dans le service des maladies respiratoires, en impliquant les infirmières du service. En ce qui les concerne, nous travaillons sur le cancer du poumon mé-tastatique, donc un pronostic très sombre pour le patient. Moralement c’est assez difficile pour elles. Aussi, elles apprécient que le service par-ticipe à des essais, que cela bouge sur le plan scientifique. Par ailleurs, la recherche fait partie des missions hospitalières et je pense que celles qui travaillent au CHU acceptent cela.

Que vous inspire l’arrivée du contrat unique, et comment comptez-vous vous y adapter dans l’avenir ?

Ce que je comprends, c’est que l’objectif de tout ça est de raccourcir le délai de démarrage des essais. Mais ça implique que tous les centres soient d’accords sur les coûts. Si par exemple un centre coordonnateur dispose de modali-tés d’organisation qui l’exemptent de certains coûts, il pourra les omettre dans sa grille finan-cière. Et j’ai peur que face à une grille inadaptée à son propre fonctionnement, le CHU refuse de participer à l’essai. C’est ma seule crainte. En revanche, j’ai été étonné de constater que le coordonnateur « scientifique » n’était pas for-cément le coordonnateur qui évaluait la grille. J’ai moi-même été sollicité en tant que « coor-donnateur administratif » pour établir la grille d’un essai avec de fait, cette responsabilité de produire une évaluation juste et applicable à

l’ensemble des centres. Pour moi, l’intérêt d’être coordonnateur est de garder la main sur cette grille en l’adaptant au fonctionnement de son centre. Pour le moment, les autres missions du coordonnateur (scientifique) ne m’intéressent pas. Je n’en ai ni la compétence ni la légiti-mité.Par ailleurs, n’ayant pas recours à une Asso-ciation Loi 1901, je ne suis pas impacté par les contraintes liées au versement des incitations financières, que je fais verser sur un compte Accelence. Je conserve ainsi la souplesse d’une association, tout en étant conforme à ce qu’im-pose le contrat unique.

Connaissez-vous le GIE Accelence et avez-vous déjà fait appel à eux ?

Oui, c’est Accelence qui dans le cadre d’un partenariat avec une CRO (Contract Research Organisation) m’a proposé le premier essai, de phase I/II, alors que les gens de mon niveau sont plus communément approchés pour des essais de phase IV. Ils ont ensuite coordonné le démarrage de l’essai. Pour la suite, je trouve le partenariat avec cette CRO facilitant de par la présence d’interlocuteurs locaux qui traitent directement avec Accelence.Côté personnel de recherche, Accelence m’a apporté la flexibilité en temps ARC (Attaché de Recherche Clinique) dont j’avais besoin avant l’inclusion du premier patient. Car c’est souvent au terme de l’essai que l’on récupère le « temps ARC » (contribution financière du promoteur au financement du personnel de recherche dédié à l’étude, facturé en fin d’étude au prorata des inclusions ndlr) et je ne sais pas si j’aurais pu négocier cette flexi-bilité avec le CHU. Et même si cette ARC est salariée d’Accelence, elle reste disponible comme s’il s’agissait de l’ARC du service.Bien sûr, je comprends qu’un service déjà structuré puisse vivre Accelence comme une contrainte. En ce qui me concerne pour le mo-ment, c’est très confortable. Cela a probable-ment un coût mais peu importe, puisque sans Accelence je n’aurais pas pu conduire d’essai.Enfin, même si je semble très enthousiaste je sais qu’il existe encore des collègues à convain-cre, mais le fait qu’Accelence partage ses lo-caux avec la Direction du CHU envoie un signal rassurant.

La recherche clinique industrielleGros plan sur…

Dr Rémi Veillon, Service de pneumologie

Rencontre avec

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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735 essais cliniques industriels en cours au CHU,

promus par 221 promoteurs industriels

et impliquant 79 CRO (Contract Research Organisation = prestataires de services pour l’industriel)

735 essais cliniques industriels en cours

200 essais démarrés en 2013

On ne peut le calculer que sur les 140 études industrielles clôturées et facturées en 2013 :

il est de 95 % avec 1 357 inclus : une très belle performance !

Parmi les 735 essais en cours, 200 sont de nouveaux essais cliniques à promotion industrielle qui ont démarré au CHU courant 2013,

dont 47 nouveaux essais impliquant le GIE Accelence. Le délai moyen de démarrage d’un essai est de 70 jours, de la réception du dossier complet (avis CPP, autorisation ANSM) jusqu’à la signature du contrat.

L’intervention du GIE Accelence peut concerner un apport d’affaires, une mise à disposition de temps en personnel de recherche ou médecin, la co-signature du contrat pour réceptionner les honoraires d’investigation.

Groupe Hospitalier Sud

Groupe Hospitalier Pellegrin

Groupe Hospitalier Saint-André

File active à fin 2013

Nouveaux essais démarrés en 2013

Place du GIE Accelence au sein des essais industriels en cours

Nouvelles études contractualisées en 2014

Le taux d’inclusion

Performance du CHU de Bordeaux en recherche clinique industrielle

288 études : 181 Industrielles et 107 Académiques 40 impliquant Accelence31 contrats uniques

95

70

35255

162118

Cardio-thoracique

Hépato-gastro-entérologie, diabétologie, nutrition et

endocrinologie

Médecine (Sud)

Médecine (Pellegrin)

Médecine (Urgences)

Spécialités chirurgicales

Pédiatrie

Oncologie, radiothérapie, dermatologie et soins palliatifs

Gynécologie, obstétrique et reproduction

Chirurgie du tripode

Anesthésie, réanimation

Imagerie médicale

Biologie et pathologie

Gérontologie clinique

Neurosciences cliniques

31

31

20

12

15

15

10

2

2

2

1

2

3

3

5

7

3

7

7

14

2

2

1

1

1

1

Etudes en cours Etudes démarrées en 2013 sans implication d’Accelence avec implication d’Accelence

Depuis 8 ans, basée à la Direction générale du CHU à Talence, une équipe dédiée au support de la promotion industrielle agit au service des investigateurs du CHU de Bordeaux. Elle comprend des personnels du CHU et, depuis 2011, se trouve renforcée par du personnel employé par le Groupement d’Intérêt Economique Accelence dans le cadre d’un espace commun de travail, en étroite synergie afin d’apporter aux équipes de recherche les solutions suivantes :

Le développement de leur visibilité auprès des promoteurs industriels et de leurs mandataires (CRO)

La gestion administrative des essais : élaboration des contrats, facturation via le Département Gestion Finances de la DRCI

Les outils d’aide au recrutement des patients : PMSI, Dxcare, Bases de données

Le pilotage des activités : indicateurs de mesure de performance

La Qualité : procédures et audits internes

L’apport et la gestion de personnel de soutien via le Département ressources humaines de la DRCI et le GIE Accelence.

Gestionnaires convention : Nathalie Porte [email protected]élie Rouillard [email protected]élie Pons [email protected]

Facturation surcoûts et honoraires :Nicolas Nelide nicolas.nelide@]chu-bordeaux.fr

Chefs de projets /Chargés Affaires Médicales et Scientifiques : Eric Donois 05 57 82 08 [email protected] Ruter : 05 57 82 08 77 – 06 89 87 97 14 [email protected] ou [email protected] Chrystelle Latxague 05 56 48 95 13 - 06 73 12 17 11 [email protected]

Responsable Département promotions extérieures : Dr Christine Lassalle christine.lassalle @chu-bordeaux.fr

Responsable juridique / directeur Accelence : Patrick Varache [email protected]

10mars 2015

La recherche clinique industrielleGros plan sur…

Prise en charge de l’activité relative aux promotions industrielles au CHU de Bordeaux

Le développement de visibilité

La gestion administrative des essais : élaboration des contrats, facturation

Dans un contexte caractérisé par une concurrence accrue, et par une dimi-nution constante de la participation de la France à la recherche clinique industrielle, le GIE Accelence a pour objectif de développer et d’entrete-nir une relation proactive avec les promoteurs industriels et les So-ciétés de services (CRO) de façon à garantir aux centres d’investigation du CHU de Bordeaux (et à ses autres membres fondateurs) un flux signi-ficatif, permanent voire croissant de propositions d’essais cliniques, dans un contexte national en difficulté.Il s’agit de développer le portefeuille d’activité des promoteurs déjà en re-lation, et de prospecter de nouveaux promoteurs industriels puis de les fi-déliser par le biais de partenariats.

Ainsi depuis sa création, 5 partena-riats non-exclusifs ont été conclus et développés avec les sociétés Quinti-les (1ère CRO mondiale), Medtronic (1er fabricant mondial d’implants en cardiologie), GlaxoSmithKline (6e la-boratoire pharmaceutique mondial), Parexel (5e CRO mondiale), Bristol-myers Squibb (11e laboratoire phar-maceutique mondial). 65 essais ont pu être ouverts sur Bordeaux et sa région au bénéfice d’investigateurs qui n’auraient pas été sélectionnés par des promoteurs industriels sans l’intermédiation d’Accelence (dont la moitié au CHU de Bordeaux), pour la conduite d’essais de phases précoces, de phase III ou de phase IV et obser-vationnels. D’autres investigateurs ont pu, grâce à ces partenariats, di-

rectement accroître leur activité de recherche clinique industrielle.

Il est important de rappeler que l’en-gagement sur les délais de démarrage et les performances de recrutement est une préoccupation constante du CHU non seulement vis-à-vis de nos partenaires, mais aussi pour l’en-semble de la recherche industrielle. Le dispositif CeNGEPS touche ac-tuellement à sa fin avec un arrêt des financements prévu à fin 2014.Dans ce contexte évolutif, le GIE Ac-celence est un levier important qui, par la prospection qu’il effectue et la recherche permanente de nouveaux essais, permet au CHU de Bordeaux de garder son attractivité.

L’équipe CHU – Accelence en charge des conventions est composée de gestionnaires et de chefs de projets scientifiques. Elle fait le lien entre le promoteur industriel ou CRO et le service investigateur ainsi que les pôles transversaux, afin que le contrat unique qui lie tous les inter-venants sur le même centre prenne en compte :- les surcoûts hospitaliers, qui ont

été élaborés par le coordonnateur

national et qui doivent correspon-dre aux prestations et actes spéci-fiques à la recherche : ils ne seront donc pas facturés à l’Assurance maladie ;

- les incitations financières à l’inclu-sion, pour l’ensemble des interve-nants investigateurs, co-investiga-teurs et services transversaux le cas échéant : elles seront affectées soit à un compte recherche à la DRCI, soit à un compte recherche Accelence.

Une facturation est réalisée au dé-marrage de l’essai (coûts fixes, for-faits) puis : - sur un rythme trimestriel - sur-

coûts et honoraires - pour les es-sais impliquant Accelence ;

- sur un rythme annuel - surcoûts et honoraires - pour tous les autres essais ; dans l’intervalle il peut y avoir une facturation à la demande du service.

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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Les outils d’aide au recrutement des patients : PMSI, Dxcare, Bases de données

Le pilotage des activités : indicateurs de mesure de performance

La Qualité : procédures et audits

L’apport et la gestion de personnel de soutien

Des outils sont à la disposition des investigateurs du CHU : - pour leur permettre de répondre rapidement et précisément aux enquêtes

de faisabilité avant le démarrage des essais : un technicien informatique à temps plein est affecté au SIM et peut à la demande procéder à une extrac-tion de données PMSI ;

- pour les aider à adapter Dxcare à la recherche clinique en créant un ques-tionnaire spécifique par service ou par pathologie via ce même technicien.

Les essais à la conduite desquels Accelence mis-sionne des collaborateurs médicaux et non mé-dicaux font l’objet d’un suivi continu des inclu-sions et des visites de suivi, donnant ainsi une vision dynamique de la performance. Les essais sur lesquels sont affectés des ressources humai-nes gérées par le CHU font l’objet d’un suivi des inclusions lors des bilans précédant les factura-tions et en fin d’essai.

De leur côté, les promoteurs industriels possè-dent ces chiffres en continu.Le suivi de la performance du CHU en termes de délai et d’inclusions sera effectué par le Mi-nistère de la santé dès 2015 dans le cadre des dispositions reliées au contrat unique. Les indi-cateurs précis et leur mode de recueil ne sont pas encore connus, mais seront probablement voisins des indicateurs CeNGEPS déjà en place depuis 2007.

Les promoteurs industriels exigent de travailler avec des établissements leur garantissant la sécu-rité de l’activité de prestation en recherche clini-que industrielle. Il s’agit notamment pour eux de pouvoir s’appuyer sur un système qualité docu-menté et dynamique, intégrant des procédures en rapport avec l’investigation clinique bien sûr, mais aussi le circuit du médicament, et également la prise en charge de la contractualisation sur le plan administratif.Ce système qualité existe bien entendu au CHU, piloté par la qualiticienne de la DRCI en lien avec Accelence et avec les qualiticiennes des services supports tels que le Centre d’Investigation Clinique,

et également les Pharmacies à Usage Interne qui ont leurs propres procédures. Des mises à jour du système qualité se font en per-manence en fonction des remontées des besoins des industriels ou des services cliniques, et via les audits internes ou externes dont les résultats sont transmis par les partenaires industriels à la DRCI.

Les industriels sont également exigeants sur le niveau de formation des équipes (médecins et personnels de recherche) aux Bonnes Pratiques Cliniques (BPC), et demandent qu’en plus des for-mations qu’ils délivrent eux-mêmes, le CHU soit impliqué dans l’organisation des formations.

La DRCI affecte des personnels de recherche sur des financements provenant :- Soit du « temps ARC/ TEC » facturé sur les

surcoûts hospitaliers l’année précédente, - Soit des fonds en provenance des UG à la DRCI

alimentées par de multiples sources financières ‘honoraires, subventions publiques ou privées…)

Environ 30 équivalents temps pleins de personnels de recherche travaillaient sur des projets à promo-tion industrielle au CHU au 31 décembre 2013.

Dans ce domaine également, la complémentarité entre le CHU et Accelence est totale. Depuis 2011, Accelence missionne auprès des investigateurs du personnel médical et non médical pour faciliter le screening et le suivi des patients inclus dans des essais industriels. Ce personnel permet ou a permis à certains services de mieux structurer leur activité de recherche clinique et de conduire 223 nouveaux essais industriels (dont 162 au CHU de Bordeaux).

Contact : [email protected]

Demandes d’analyse PMSI, d’extraction de données à partir du dossier médical informatisé : Formulaires de demandes disponibles sur le Portail (Accueil > Le Chu > La Direction de la Recherche Clinique et de l’Innovation > Recherche clinique à promotion extérieure au CHU de Bordeaux)

Contact : Julien Capbern Tel : 14 405 – Fax : 05 57 82 06 82Email : [email protected]

L’Activité Accelence au 30/09/2014 :Taux global d’inclusion Accelence (essais en file active) = 108% Nombre de patients inclus et suivis par Accelence depuis sa création = 1 240Nombre de visites de suivi de patients réalisées par du personnel d’Accelence : 8 395

Sur les 140 études industrielles clôturées et facturées en 2013 au CHU :Taux global d’inclusion = 95%Nombre de patient inclus =1 357

Les exigences des promoteurs industriels en matière de formation

Les principaux laboratoires pharmaceutiques se sont groupés depuis 2012 pour mettre en commun un label « Transcelerate » validant leur formation aux BPC répondant à des critères de qualité et d’exhaustivité jugés indispensables pour former les sites d’investigations, qui la rendra valide pour chacun d’entre eux même si la formation a été réalisée par un autre laboratoire.Exigez votre certificat Transcelerate et conservez-le pour éviter de vous former à nouveau !

Plus d’informations sur : www.transceleratebiopharmainc.com

12mars 2015

La genèse du contrat unique : une demande des industrielsAlarmé par le manque d’amélioration des indi-cateurs de performance de la France à la suite de son enquête d’attractivité 2014, le Leem a également constaté des difficultés liées :• aux avis défavorables fréquents du Conseil

de l’Ordre des médecins sur les contrats : demandes d’autorisation de cumul d’activité pour les médecins percevant des honoraires d’investigation, avis sur le montant des ho-noraires, réticences sur les contrats avec les associations loi 1901 ;

• à la multiplicité des contrats pour un même centre : pour les surcoûts, pour les honorai-res des investigateurs, des co-investigateurs, des services transversaux,…,

Les industriels ont donc souhaité simplifier la donne : le contrat stratégique de filière indus-tries et technologies de santé, signé le 5 juillet 2013 par le Gouvernement et les organisations professionnelles représentant les industries de

santé, intégrait déjà en Mesure 19 l’instaura-tion du contrat unique pour les recherches à promotion industrielle : l’instruction ministé-rielle du 17 juin 2014 en est la concrétisation, qu’il faut également replacer dans le contexte de la loi Bertrand qui légifère par ailleurs sur les relations entre médecins et industriels.

Le champ d’application du contrat unique Il est important de noter qu’il concerne :• la recherche biomédicale à promotion indus-

trielle : médicament, dispositif, diagnostic• le médecin dans son rôle de coordonnateur

national d’une étude ou d’investigateur (centre associé)

Les autres prestations réalisées pour l’in-dustrie dans le cadre du cumul d’activité : conseil, contrat d’expertise, participation à des Comités d’experts, etc… ne sont pas concernées par le contrat unique.

Les grands principes Le contrat est dit « unique » car :• il inclut surcoûts et incitations financières

à l’inclusion sur le même contrat (c’était déjà le cas à Bordeaux pour les honoraires perçus à la DRCI ou sur le GIE Accelence),

• un seul contrat pour le centre est co-signé par l’investigateur principal / les co-inves-tigateurs, le promoteur et l’établissement de santé,

• il est utilisé à l’identique pour les centres français, après que le coordonnateur natio-nal ait estimé le montant des surcoûts hos-pitaliers applicables à tous les centres : la seule adaptation consistera à indiquer le lieu d’affectation des incitations financières.

Un nouveau modèle-type de convention est imposé, ainsi qu’une nouvelle grille de cota-

tion des surcoûts, adaptable selon la com-plexité et la longueur de l’essai. Globalement les investigateurs y retrouveront leurs repères avec notamment la cotation du temps passé par leurs ARC ou TEC, mais à condition que le centre coordonnateur l‘ait bien estimé !

L’investigateur agit en tant que salarié de l’établissement au titre de son activité prin-cipale et ne peut percevoir aucune forme de rémunération. Les anciens honoraires, appe-lés désormais incitations financières à l’in-clusion, sont affectées par l’hôpital :• soit sur un compte de tiers en tant que re-

cette affectée : UG par service à la DRCI,• soit reversées à un GCS ou à un GIE type

Accelence, • soit reversées à une Fondation hospitalière,

option actuellement non applicable au CHU de Bordeaux.

Des délais rapides de mise en place sont es-pérés par les industriels / CRO qui pensent ainsi faire gagner la France en attractivité.

Comment garantir le financement suffisant de la recherche sur le centre C’est la préoccupation partagée par tous, in-vestigateurs, services transversaux, platefor-mes de service type CRB ou CIC (non valorisés spécifiquement par le contrat unique), DRCI.Dès que le centre bordelais aura connais-sance du nom du coordonnateur national de l’étude, il pourra le contacter afin de s’as-surer que les surcoûts sont élaborés de ma-nière adéquate. Une évaluation par plusieurs centres sera plus susceptible de convenir à la majorité (effet réseau).Le meilleur moyen sera également d’être centre coordonnateur, bien sûr !

La recherche clinique industrielleGros plan sur…

Le nouveau « Contrat unique »pour la recherche industrielle : quelques repèresInstruction N° DGOS/PF4/2014/195 du 17 juin 2014 relative à la mise en place d’un contrat unique pour les recherches biomédicales à promotion industrielle dans les établissements de santé publics

http://www.leem.org/Espace Presse > Dossiers de presse Attractivité de la France pour la recherche clinique internationale : résultats de l’enquête 2012

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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PartenariatsProspection industrielleEnquêtes de faisabilité

Statut du Centre

Validité de la grilleGrille Coord. National

Enquêtes de faisabilité

Investigateur

DRCI

Centreassocié

Centreassocié

Centreassocié

Centre CoordonnateurGrille Coord. National

Signature d’une convention unique : Investigateur / CHU /

Promoteur / (Accelence)

> Signalement des incohérences au promoteur

> Réévaluation de la grille coord.

Centre Coordonnateur NationalElaboration d’une grille de surcoût validée par le promoteur et applicable à tous les centres français

Centre AssociéVérification de l’adéquation de la grille de surcoût élaborée par le Centre Coordonnateur National

Démarrage de l’essai

promoteur

14mars 2015

Focus

AccelenceGIE Bordeaux Recherche Clinique bilan à 3 ans

Professeur Nicholas MOORE Administrateur d’Accelence

Monsieur le Professeur, pourriez-vous nous rappeler la genèse et les missions d’Accelence ?Paradoxalement, ce sont les acteurs écono-miques privés représentés par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux qui ont suscité, dès 2007, une discussion avec le CHU de Bordeaux portant sur l’attractivité du terri-toire dans le domaine de la recherche clinique à promotion industrielle. En effet, l’innovation est un des leviers possibles du développement économique ; dans le secteur de la santé, tout médicament ou dispositif médical nécessite d’être confronté aux essais sur l’humain avant d’accéder à un marché ; sur un marché en pleine mutation et fortement concurrentiel, un territoire capable d’adresser au monde industriel une offre attractive et compétitive renforce ses chances non seulement de pro-poser aux patients de nouvelles thérapies mais d’attirer de nouvelles activités et de maintenir – voire de créer - de l’emploi. Cette démar-che inédite a su trouver un écho au sein du CHU de Bordeaux qui a rapidement associé l’Université et l’Institut Bergonié. De là s’est construit le projet de présenter aux industriels mais également aux investigateurs un outil d’interface susceptible de mieux organiser la mise en œuvre d’essais cliniques et d’en amé-liorer la performance. Ainsi, dès le mois de mars 2011, Accelence a rencontré des promo-

teurs industriels et des grandes organisations de recherche clinique (CRO) pour leur propo-ser de densifier leurs activités sur Bordeaux, et intervenir comme point d’entrée des projets industriels avec des outils, élaborés en colla-boration avec la DRCI, tels que des contrats uniques et un peu plus tard des mandats de gestion de compte recherche investigateurs. Par ailleurs, Accelence a mis en œuvre une unité de soutien à l’investigation avec des médecins co-investigateurs et du personnel non médical, préfinancés, pour aider les in-vestigateurs dans le suivi des patients. Enfin, avec le souci de renforcer l’offre d’investiga-tion et l’accès aux patients, et par conséquent de développer l’attractivité du territoire, Ac-celence a organisé des liens permettant d’as-socier CHU, CRLCC, hôpitaux généraux (Côte Basque, Libourne, Pau) ou spécialisés (Charles Perrens), et médecine libérale à la conduite d’essais cliniques industriels. Le modèle éco-nomique d’Accelence est relativement simple : en développant l’activité et le recrutement de patients, les établissements de santé et leurs investigateurs génèrent des revenus supplé-mentaires, dont une partie est partagée après coup avec Accelence, lequel peut alors se rem-bourser des moyens qu’il a préfinancés.

Quel en est le bilan d’Accelence, un peu plus de 3 ans après sa création ? En premier lieu, le développement très signifi-catif de la visibilité de Bordeaux dans ce do-maine, comme l’illustrent les partenariats non exclusifs qu’Accelence a su organiser avec des promoteurs industriels et des CROs mondiales (Quintiles – 1ère CRO mondiale- en septembre 2011, MEDTRONIC – 1er fabricant mondial de dispositifs médicaux implantables en cardiolo-gie - en janvier 2013, GLAXOSMITHKLINE – 6e

laboratoire pharmaceutique mondial- en mai 2014, PAREXEL – 7e CRO mondiale - en juillet 2014, et tout récemment BRISTOL-MYERS SQUIBB – 11e laboratoire pharmaceutique mondial – classement selon le chiffre d’af-faires réalisé en 2012). Accelence a permis la sélection de plus de 60 centres d’investigation qui n’auraient pas été choisis par les promo-teurs industriels sans son intervention. C’est ensuite un soutien opérationnel (ressources médicales et/ou non médicales, gestion de compte recherche de 58 investigateurs,…) ap-porté à plus d’une centaine d’investigateurs pour la conduite de plus de 220 essais clini-ques toutes aires thérapeutiques confondues, dont 145 actuellement en file active avec un taux moyen d’inclusion de 105%. Au total, plus de 1 200 patients ont participé à ces es-sais, dont un quart sont des essais de phases précoces qui, à la demande des investigateurs, se sont fortement développés dans le sillage des partenariats évoqués plus haut. Je citerai Monsieur Jean Debeaupuis, Directeur Général de l’Offre de Soins qui s’est récemment expri-mé à ce sujet « Le GIE Accelence est un modèle expérimental nouveau de partenariat public-privé pour le développement de la recherche industriel (…) la gouvernance proposée, qui associe le CHU, le CLCC et intègre dans ses ac-tions les centres hospitaliers de la région, cor-respond à l’idée que je me fais d’un CHU leader dans son territoire mais ouvert aux autres of-freurs de soins, leur apportant son expertise et ses compétences. A ce titre, le GIE Accelence nous semble correspondre, dans l’esprit, aux axes 1 (Simplifier les partenariats de recherche public-privé) et 2 (Valoriser les centres d’inno-vation par la mise en commun de personnels et d’expertises) du contrat stratégique de filière « Industries et Technologies de Santé ».

Interview

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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Eric LERAY Directeur Opérations Clinique QUINTILES France

Et la suite ? Accelence devra à court ou moyen terme ré-pondre à de nouveaux enjeux. En premier lieu, une certification qualité (de type ISO) tant pour la structure elle-même que pour des centres d’investigation, visant à maintenir et dévelop-per si possible un niveau optimal d’excellence. Et dans cet esprit, la mise en œuvre d’un sys-

tème de gestion de l’information (nombre et type d’interventions dans le recrutement et le suivi de patients, temps passé,….) que tous les contributeurs pourront incrémenter à distance en temps réel afin de mieux piloter l’activité et mieux la valoriser. En second lieu, la fin annon-cée du CeNGEPS pour mars 2015 et la coupe des budgets accordés aux CIC laissent présa-

ger un accroissement des besoins en soutien de la part de nombreux CHU et CH dans ce domaine. A ce jour, grâce à la clairvoyance de ses membres fondateurs, Accelence est le seul dispositif susceptible de prendre en partie le relais, avec le souci de continuer à développer l’ascendant de Bordeaux et de sa région en re-cherche clinique à promotion industrielle.

Qui est Quintiles ? Quintiles, première CRO mondiale, contribue à offrir de nouveaux médicaments et remèdes pour la plupart des maladies. Notre réseau de plus de 25 000 professionnels engagés dans 60 pays, travaille avec un engagement in-défectible envers les patients, la sécurité et l’éthique, assurant un niveau élevé de soin. Pour nos clients de l’industrie pharmaceuti-que, nous les aidons à gérer les risques et saisir les opportunités dans un environnement où le changement est constant.

Pourquoi avoir choisi Bordeaux comme site d’investigation partenaire Quintiles avait déjà inscrit les sites d’inves-tigation partenaires (Prime Site) dans sa stratégie, et en avait ouvert une quinzaine (majoritairement aux USA, en Asie et en Grande- Bretagne), lorsqu’en 2007 un contact a été établi entre notre siège social et un re-présentant de ce qui devint plus tard Accelen-ce. La démarche était innovante, en particulier venant d’un hôpital universitaire français. Le potentiel de développement ainsi qu’une vo-lonté de mieux organiser la relation avec le monde industriel étaient là. Les acteurs locaux semblaient se fédérer. Une même vision stra-tégique nous a réunis.

Quel est le bilan de cette collaboration formalisée le 9 septembre 2011 ? Les Prime Sites recrutent plus vite et plus de patients que les autres centres d’investigation. Les chiffres n’ont pas démenti l’intérêt d’un

partenariat avec les établissements bordelais fédérés par Accelence. En 2007, avec 19 pa-tients recrutés et suivis, Bordeaux représen-tait moins d’1% des activités de Quintiles en France. En 2013, avec 300 patients, c’est plus de 12%. En 2007, aucun coordinateur natio-nal. En 2013, 5. Et je ne parle pas des essais de phase précoce qui se sont considérablement développés ! Aujourd’hui, Bordeaux (Accelence et ses établissements membres fondateurs ou partenaires), c’est plus de 50 nouveaux essais mis en place par an, des délais de signature de contrat les plus courts de France – voire d’Europe -, le 5e meilleur recruteur de patients parmi nos 25 Prime Sites dans le monde, un ratio de qualité supérieur à 98%. La visibilité des établissements bordelais du Prime Site s’accroît significativement aux yeux des pro-moteurs industriels. En bref, les résultats sont là, probablement meilleurs qu’espérés, et les ambitions communes vont nous ouvrir dès 2016 de très belles perspectives.

Interview

Principaux indicateurs Essais industriels soutenus par Accelence

Produits (K€)

Nb de nouveaux patients inclus et suivis

Nb de nouveaux essais soutenus

Essais de phase précoce

Essais de phase III

Essais de phase IV et observationnels

2011 (10 mois)

2012 2013 Total 2011 2012 2013 Total

125

420

665

1 210

9 9

2720

32

1018

4147

100

36

17

886

183

555

76

245

6286 45

Patrick Varache, Directeur Accelence

16mars 2015

EQUIPEX MUSIC

En direct des projets structurants

Pouvez-vous préciser le financement du projet Equipex Music ?Ce projet MUSIC (Multi-modality Platform for Specific Imaging in Cardiology) s’appuie sur un pro-gramme d’investissement d’ave-nir géré par l’Agence nationale de la Recherche. Il a vu le jour grâce aux efforts combinés des parte-nariats industriels, un accompa-gnement essentiel de l’Université et déterminant du CHU qui a fait l’acquisition d’un IRM 1.5 T ins-tallé dans le service de radiologie du Pr Laurent. Ceci a abouti à la mise en œuvre de ce projet dont la multidisciplinarité est une ri-chesse formidable.

Quel est l’objectif de cette salle Equipex ?C’est un outil doté des technolo-gies les plus récentes dans les do-maines de l’électrophysiologie et de l’imagerie. C’est la raison pour laquelle cette salle rayon X est couplée avec un système IRM. Il

s’agit d’un outil unique en termes de soin, de recherche et d’ensei-gnement. Pour le soin, nous avons une collaboration très efficace avec les radiologues qui permet de traiter de manière très souple le passage des patients avant et après l’intervention à l’IRM, pour réaliser l’imagerie des lésions de radiofréquences que nous créons pour soigner leurs arythmies. Cette imagerie de la lésion identi-fie et caractérise les lésions pour souligner d’éventuels défauts de taille ou de distribution, ce qui, à l’avenir, lorsque nous aurons développé tout l’environnement nécessaire à l’ablation dans l’IRM, nous permettra au cours de l’in-tervention de juger de la qualité des lésions et donc de pouvoir en ajouter ou de les déployer sur d’autres zones si nécessaire. C’est également un confort extraordi-naire pour l’opérateur qui a accès à une anatomie extrêmement détaillée comprenant également

la mise à disposition du substrat fonctionnel par l’IRM ou par le Scanner et donc des gestes plus précis, plus sûr également car nous visualisons les zones fragiles du cœur sur lesquelles il ne faut surtout pas délivrer de lésions, telles que les artères coronaires ou le nerf phrenic.

Quels sont les avancées attendues dans le domaine de la recherche ?Ce projet a très nettement ren-forcé la recherche en imagerie et notamment l’intégration d’images dans le process de traitement des arythmies cardiaques bénéficiant dans nos systèmes de localisation de cathéters, de toute l’imagerie faite avant l’intervention visuali-sant les zones de fibroses ou les zones électriquement anormales que l’on obtient en cartographie non invasive. Ce sont des cibles privilégiées de l’ablation de la fibrillation atriale permettant de déployer des traitements plus ef-

ficaces. Nous espérons également de cette intégration d’images, un rôle important dans le diagnostic et une meilleure prédiction du ris-que d’arythmie et même de mort subite des patients.

Faites-vous de l’enseignement sur cet équipement ?Cet équipement est un formidable outil d’enseignement qui permet de présenter des cas en direct et/ou des vidéos préenregistrées de très haute qualité

Cet équipement vous permet-il déjà de concourir à d’autres projets ?Nous concourrons pour un pro-gramme Horizon 2020 centré sur l’imagerie et son apport pour une thérapie des maladies élec-triques du cœur, c’est un effort international auxquels partici-pent d’autres centres européens et si nous sommes retenus, le dispositif EQUIPEX sera au centre du projet et sa capacité à faire de l’intégration de l’imagerie est l’élément déterminant d’un éven-tuel succès.

Marie-Hélène ChabaudResponsable des projets

structurants

Pr Pierre JAIS Responsable du projet EQUIPEX MUSIC

Interview

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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EQUIPEX PHENOVIRT

Quel est le contexte du projet Equipex PHENOVIRT ?L’Equipex PHENOVIRT vise à dé-velopper une zone de réalité vir-tuelle et de simulation permet-tant d’étudier et caractériser les sujets sains et malades souffrant en particulier de troubles du som-meil, de l’attention et de déclin cognitif lié au vieillissement.

Quels partenaires ont apporté leur contribution ? Afin d’étendre notre insertion au sein du CHU de Bordeaux, un partenariat avec les industriels THALES, CONTINENTAL, OKTAL et IMMERSION nous permet de développer des équipements très novateurs tels les simulateurs de vol et de conduite automobile, des chambres de réalité virtuelle et des logiciels de réalité virtuelle. L’ensemble de ces outils seront utilisés dans les champs de la santé et du transport. Le Conseil Régional d’Aquitaine nous a ap-porté une aide essentielle pour

l’extension de la plateforme si-tuée au 13e étage du Tripode. La maîtrise d’ouvrage a été assurée par le CHU de Bordeaux.

Votre projet comporte trois spécificités, les simulations de conduite et de vol, la réalité virtuelle, quels sont vos objectifs ?L’unité CNRS SANPSY (sommeil, attention, neuropsychiatrie) tra-vaille de longue date sur des mo-dèles de simulation de conduite pour prédire le risque lié à la som-nolence et aux troubles atten-tionnels au volant. L’équipement PHENOVIRT permet d’amplifier les techniques de simulation et de transférer notre expertise du domaine de la conduite terres-tre au transport aérien. Le nou-veau démonstrateur de vol qui se rapproche d’un cockpit Airbus A 320 permet d’étudier le compor-tement des pilotes aériens, civils et militaires, afin de prévenir les risques liés à la somnolence et à

la fatigue lors de vol prolongé. La réalité virtuelle vise à produire des environnements virtuels per-mettant de mieux analyser les altérations cognitives et/ou phy-siques des malades traités au sein de notre Hôpital.

Ce sont des projets inhabituels dans un hôpital, quels sont les attentes pour les patients, citoyens ?Ces projets sont effectivement très novateurs visant à étendre au sein de l’Hôpital, le champ d’expertise est fondé sur la réa-lité virtuelle pour évaluer le fonc-tionnement des patients dans des situations écologiques proches de la vie quotidienne. Un super-marché virtuel a été développé afin de mieux comprendre les altérations cognitives chez les personnes âgées souffrant de troubles de la mémoire. Un mo-dèle de simulation de conduite testant spécifiquement les trou-bles attentionnels va permettre

d’évaluer les patients âgés lors de leur conduite automobile ou les patients cérébro-lésés. Enfin, il est envisagé un transfert de ces outils dans nos services cliniques venant en soutien des soignants pour réaliser des évaluations co-gnitives ou psychomotrices plus sophistiquées que les tests ac-tuels.L’objectif de l’insertion de ces outils au sein de l’Hôpital est d’en créer davantage afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients et compenser ainsi l’augmentation des pathologies neurologiques mentales liées au vieillissement de la population générale.

Avez-vous débuté des projets sur ces nouveaux équipements ?Un logiciel visant à tester les troubles attentionnels lors de la conduite automobile a été mis au point. En partenariat avec la société IMMERSION, un super-marché virtuel a été créé aidant ainsi à l’analyse des troubles de la mémoire. Un logiciel d’environ-nement a été développé permet-tant la mise en place de projets de recherche sur la mobilité et la perception cognitive dans des en-vironnements virtuels.

Marie-Hélène ChabaudResponsable des projets

structurants

Pr Pierre PHILIP Responsable du projet EQUIPEX PHENOVIRT

Interview

Simulateur auto Phenovirt

18mars 2015

Les pages de l’innovation

l’évaluation médico-économique

La dynamique de

à Bordeaux en 2014

*APITHEM : Appel à Projets Interrégional*PRME : Programme de Recherche Medico Economique

La demande en études médico-économiques (EME) est croissante en France : complémentaire de l’évaluation clinique, l’EME constitue une aide à la décision que les instances comme la Haute Autorité de Santé intègrent désormais systématiquement dans l’évaluation des nouveaux traitements, actes ou modalités de prise en charge.En 2014, le CHU de Bordeaux, le GIRCI SOOM et l’Université de Bordeaux se sont inscrits dans cette dynamique nationale en développant projets et actions autour de cette discipline.

Création de l’APITHEM du GIRCI SOOM avec un axe « Médico-Economique »

Soumission de 4 Lettres d’intention (LI) au PRME et de 2 à l’APITHEM

Formations par le CHU de Bordeaux à l’évaluation médico-économique aux CHU de la Réunion et de Pointe-à-Pitre

APITHEM* : 2 LI sélectionnées

5e Journée Nationale des Innovations Hospitalières consacrée à l’évaluation médico-économique

PRME* : 4 LI sélectionnées

Résultats du PRME2 projets retenus

Ouverture du DU « Méthodes et pratiques en évaluation médico-économique » de l’ISPED

36e Journée des Economistes de la Santé Français (JESF) à l’ISPED

janvieravril

mai-juin

26 juin

juilletsept.

novembre

4-5décembre

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

19

Zoom sur les projets déposés au PRME 2014 Bilan de la 5e Journée Nationale des Innovations Hospitalières à Bordeaux

Actions du groupe GIRCI SOOM « accompagnement de l’innovation et de l’évaluation médico-économique »

L’étude EFFITEL portée par le Pr Nathalie Salles (Unité de Médecine Gériatrique, Hôpital Xavier Arnozan) vise à évaluer l’efficience d’une stratégie de téléconsultation en comparaison à la stratégie « face-à-face » pour améliorer la prise en charge, actuellement complexe, des plaies chroniques en EHPAD. L’étude SAGA coordonnée par le Dr Jean-Philippe Joseph (médecin généraliste) et le Pr Fabrice Bonnet (Médecine Interne, Hôpital Saint-André) implique la participation de réseaux de médecins généralistes dans 6 régions françaises et vise à démontrer dans un essai proche de la vie réelle l’impact sur la mortalité et le rapport coût-utilité d’une stratégie d’arrêt des statines chez les personnes âgées de 75 ans et plus, traitées en prévention primaire. L’étude ECOSTIM coordonnée par le Pr François-Xavier Mahon (Hématologie, Hôpital Pellegrin) s’intéresse à l’efficience de la stratégie d’arrêt du traitement par inhibiteurs de la tyrosine kinase chez des patients atteints de leucémie myéloïde chronique en rémission moléculaire complète. Cette étude va s’appuyer sur un modèle de décision qui intégrera, des données issues de la littérature, des données de l’assurance maladie, et des données d’utilité recueillies prospectivement dans le cadre d’un essai clinique en cours. L’étude INTACT coordonnée par le Pr Eric Ducasse (Chirurgie Vasculaire, Hôpital Pellegrin) s’intéresse à l’évaluation de deux stratégies innovantes de prise en charge des resténoses intra-stent périphériques (ballons actifs et ballons actifs associés au laser excimer) par rapport à la prise en charge actuelle (ballons standards) dont l’efficacité n’est pas satisfaisante. L’intérêt médico-économique de ces stratégies sera évalué dans un essai prospectif comparatif randomisé multicentrique.A l’issue de la campagne 2014 du PRME, les projets INTACT et SAGA ont été financés par la DGOS.

Dans le cadre du groupe interrégional sur cette thématique, coordonné par Mme Nathalie Hayes et le Dr Antoine Bénard du CHU de Bordeaux, plusieurs actions sont menées depuis 2012 pour favoriser le développement d’études médico-économiques (EME) dont :- L’élaboration de supports d’information et d’autoformation sur les principes de l’EME

et le PRME - La création d’un appel à projets thématisé (APITHEM) avec un axe médico-économique. En

2014, il n’existait qu’un seul appel à projets, national, spécifique à l’EME, très sélectif (moins de 10 projets financés en 2013). Pour assurer le développement de cette discipline dans les projets de recherche, la création d’un AAP spécifique au niveau de l’inter-région nous a paru être un outil majeur. L’APITHEM comprend deux axes : « études médico-économiques » et « études sur les bases de données » et est doté d’une enveloppe de 300 k€. Cet AAP aura lieu tous les 2 ans.

Les projets déposés dans l’axe « médico-économique » doivent permettre de conclure sur l’efficience d’une technologie de santé ou d’une stratégie de soins, en mesurant son rapport coût/efficacité ou coût/utilité par rapport à la prise en charge de référence dans la pathologie concernée. En 2014, 7 projets en été déposés à l’APITHEM par les établissements de l’inter-région, Cependant aucun n’a été retenu par le Conseil Scientifique. La prochaine campagne APITHEM aura lieu en 2016.

Cette manifestation organisée par le CHU de Bordeaux, avec la participation du GIRCI SOOM, a rassemblé 131 acteurs de l’innovation hospitalière (méthodologistes, économistes, médecins, personnels de recherche clinique, ingénieurs biomédicaux, pharmaciens, directeurs etc…) le 26 juin 2014, à Bordeaux.

Cette journée autour de l’EME à Bordeaux a été un succès, comme le montre le niveau de satisfaction globale des participants (98 % des personnes satisfaites ou très satisfaites d’après les résultats de l’enquête de satisfaction, n=54) et a permis de nombreux échanges entre acteurs institutionnels, hospitaliers et universitaires pour continuer à dynamiser cette discipline qui prend une place de plus en plus importante dans le continuum de l’évaluation des technologies de Santé. En 2015, c’est le CHU de Lille qui organisera cette journée de travail.

Les supports de communication ainsi que les présentations de la JNIH sont

disponibles à cette adresse : http://www.girci-soom.fr/content/accompagnement-de-linnovation-et-de-levaluation-medico-economique

Pour toute information complémentaire, merci de contacter « l’accompagnement et évaluation de l’innovation » de la DRCI :- Mme Nathalie HAYES, responsable,

Economiste de la santé : [email protected], poste 20159

- M. Laurent PIAZZA, adjoint, Ingénieur Biomédical : [email protected], poste 20822

Cette année les projets déposés au PRME par le CHU de Bordeaux donnent une place importante aux maladies chroniques, au vieillissement et à l’évaluation de stratégies d’arrêt de traitements. Une autre caractéristique des projets est de sortir des murs de l’hôpital pour favoriser la recherche en soins primaires par la participation de réseaux de médecins généralistes et d’EHPAD. Par ailleurs, l’innovation chirurgicale est également représentée au travers d’un projet dans le domaine de la chirurgie vasculaire. Tour d’horizon.

Nathalie Hayes et Laurent PiazzaAccompagnement et évaluation de

l’innovation

20mars 2015

Des nouvelles de l’inter-region

Des nouvelles de nos jeunes chercheursEn novembre 2013, les 3 premiers lauréats de l’Allocation Jeunes Chercheurs Hospitaliers du GIRCI SOOM débutaient leur mobilité d’un an. Rencontre avec Thomas Grellety, Claire Cornolle et Hélène Cassoudesalle.

Thomas Grellety, interne en 2013 dans le service d’Oncologie médicale du CHU de Bordeaux, a été accueilli pendant un an dans le service d’Oncologie médicale de l’Institut Bergonié à Bordeaux. Il a passé sa thèse en septembre 2013.

Claire Cornolle, interne en 2013 dans le service de Cardiologie, unité d’explorations fonctionnelles cardio-vasculaires du CHU de Martinique, a été accueillie pendant un an dans le service des Echographies et le CIC à thématique cardio-vasculaire du CHU de Bordeaux. Elle a passé sa thèse en octobre 2013.

Hélène Cassoudesalle, interne en 2013 dans le service de Neurologie du CHU de Bordeaux, a été accueillie pendant un an dans le service de Médecine physique et réadaptation du CHU de Toulouse.

Quel bilan faites-vous de cette année dédiée à la recherche clinique ?

Thomas Grellety : Le bilan est tout à fait positif. Cette année de mobilité m’a

permis une immersion réelle et complète dans la recherche clinique en oncologie. Cela m’a permis de découvrir un pan entier de ma spécialité que je n’avais jusque-là que peu abordé car difficile-ment accessible lors de mes stages d’interne. J’ai donc eu l’opportunité de m’impliquer dans des projets dès leurs initiations et de suivre leurs dé-veloppements et évolutions dans le temps avec tous les acteurs entrant en jeu dans le processus d’un projet de recherche clinique. Cette alloca-tion m’a entre autre permis de présenter un pro-jet de recherche clinique au PHRC-I 2014.Claire Cornolle : C’était une année de recher-che clinique enrichissante sur le plan intellectuel et humain qui m’a permis de me sensibiliser à la recherche clinique entant qu’investigateur d’étu-des industrielles et institutionnelles et de dépo-ser un projet à l’Appel d’Offre Interne du CHU, qui a été retenu. Ces travaux ont eu un réel impact sur mon ap-prentissage et ma réflexion clinique.Hélène Cassoudesalle : Le bilan est très po-sitif car, en plus d’avoir pu mener mon projet à terme, cette année dédiée à la recherche clinique a été riche en expériences. J’ai été très bien ac-cueillie à Toulouse. J’ai eu la chance de participer à toutes les étapes du protocole de recherche cli-nique sur lequel j’ai travaillé durant ma mobilité, depuis la revue de la littérature, la formulation de nos hypothèses et la mise au point du proto-cole jusqu’à la communication de nos résultats, en passant par le screening des participants, les inclusions, la passation des tests puis le trai-tement et l’analyse des données complètes de l’étude. Cette année a aussi été pour moi l’oc-casion de travailler ou d’échanger avec d’autres professionnels de la recherche et de participer à de nombreux séminaires et conférences.

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

21

Que vous a apporté cette année dans votre cursus et dans votre projet de carrière ?

TG : Cette allocation m’a autorisé à me consacrer à temps plein à la recherche, ce qui permet de mieux comprendre la globa-lité du déroulé d’une étude. Voir toutes ces étapes m’a permis de mieux pouvoir envi-sager mes propres projets de recherche en prenant en compte les contraintes des diffé-rentes étapes menant à la réalisation d’une étude clinique. Par ailleurs, la gestion de patients inclus dans ces essais ainsi que des données en résultant, m’a apporté beaucoup pour mon futur rôle d’investigateur. Je peux dire que cette année a été un complément majeur à la pratique clinique de ma forma-tion. Cette mobilité m’a clairement orienté vers une carrière intégrant pleinement la re-cherche clinique dans mon quotidien d’on-cologue médical.CC : Cette année de recherche clinique m’a permis de mieux comprendre comment me-ner à bien une étude clinique : rédaction de protocole, screening des patients, inclusion, suivi, recueil des données, soumission à un congrès, à une revue et publication.Cette formation me permettra également de mener au mieux le lancement et le suivi de cet appel d’offre pendant mon clinicat.HC : En me permettant non seulement de m’investir pleinement dans un protocole de recherche clinique mais aussi de valider un Master 2 recherche de neuropsychologie et neurosciences cliniques, cette année de mo-bilité m’a conforté dans un cursus recher-che qui me permet d’envisager désormais de poursuivre par une thèse en neurosciences en parallèle de mon activité clinique, pour pouvoir ensuite poursuivre une activité de recherche clinique dans le domaine de la réadaptation cognitive.

Conseillerez-vous l’allocation Jeunes Chercheurs ?

TG : Sans hésitation, oui. Effectivement les possibilités d’évolu-tion en termes de connaissance et de réali-sation de projets sont majeures grâce à cette mobilité. Le candidat peut ainsi espérer voir avancer ces projets avec beaucoup plus de facilité et de liberté comparé à un étudiant pris par ses fonctions hospitalières. Cette al-location a donc beaucoup d’avantages pour son lauréat en ouvrant de nombreuses pos-sibilités pour la suite de sa carrière.CC : Oui car les années d’internat sont peu propices à la recherche clinique et les contacts avec les centres d’investigation clinique sont pauvres. C’est pourquoi, il me semble intéressant de compléter sa forma-tion professionnelle en consacrant une an-née entière exclusivement dédiée à cette discipline. Cette autre approche de la méde-cine me semble indispensable à une pratique clinique optimale. HC : Absolument, car il s’agit d’un excellent moyen pour un étudiant en formation qui s’intéresse à la recherche clinique de se consacrer réellement durant une année à des projets de recherche clinique, tout en lui offrant en plus l’opportunité d’une mobilité dans l’inter-région et donc la possibilité de tisser des liens, de développer des projets en collaboration avec d’autres CHU. J’ai de plus particulièrement apprécié l’audition devant le jury du GIRCI SOOM car je pense que c’est une excellente opportunité pour les candidats de pouvoir défendre leur projet et de répondre à toutes les questions que le jury pourrait soulever.

Et maintenant, quels sont vos projets pour l’année qui vient ?

TG : Je vais reprendre mon internat. En parallèle, je continuerai de mener les études pour lesquels je me suis impliqué durant cette année de mobilité. L’obtention des financements demandés permettra mon implication dans le démarrage de l’ essai au printemps 2015 si tout se passe au mieux. Enfin, la valorisation de certains projets sera également à réaliser. Cette année a donc été le début de multiples projets à poursuivre et finaliser dans les années à venir.CC : J’ai un poste de chef de clinique assis-tant dans le service des échocardiographies et unité médico-chirurgicale des valvulopa-thies du Pr Roudaut au CHU de Bordeaux pour 2 ans.HC : Je vais reprendre mon internat au CHU de Bordeaux car, bien qu’ayant déjà soutenu ma thèse, il me reste encore 4 semestres à effectuer. Durant mon temps libre, je vais continuer à écrire 2 articles qui portent sur l’étude à laquelle j’ai participé cette année, en attendant de me lancer prochainement dans un projet de thèse en neurosciences.

CHU de Fort-de-France

CHR de La Réunion

CHU de Pointe-à-Pitre

CHU de Limoges

CHU de ToulouseInstitut Claudius Regaud

CHU de BordeauxInstitut Bergonié

Pierre PoulizacChargé de communication du

GIRCI SOOM

22mars 2015

Les hommes et les femmes de la recherche clinique

Médecin en recherche clinique

Dr Debelleix Praticien Hospitalier au CHU de Bordeaux et pour le GIE Accelence

Vous êtes médecin en recherche clinique, pouvez-vous nous expliquer votre parcours professionnel ?

Je travaille au CHU de Bordeaux depuis 2006 et exerce la fonction de praticien

hospitalier à mi-temps au sein de l’unité de pneumologie pédiatrique de l’hôpital Pellegrin depuis septembre 2011 date à laquelle j’ai également intégré l’équipe de recherche du Groupement d’Intérêt Economique Accelence. J’interviens en tant que co-investigateur sur des études à promotion industrielle sur l’ensemble de la pédiatrie. Actuellement, je suis impliqué dans 7 études concernant des domaines thérapeutiques différents comme la dermatologie, la pneumologie, l’infectiologie, la néonatalogie…

Quelle est votre participation sur ces études ?

Mon implication diffère selon les études. En général, j’interviens dès lors que le nombre de patients attendu est élevé ou lorsque la logistique de l’essai est lourde. Ainsi, sous la responsabilité de l’investigateur principal, je peux effectuer du pré screening (via des re-quêtes Business Object), participer aux visites d’inclusion (selon la complexité de la patho-logie) et prendre en charge celles de suivi.Je participe également :• au remplissage des questionnaires de faisa-

bilité afin d’étudier la possibilité de réponse à un nouvel essai. C’est l’occasion de pré-senter l’étude à mes collègues et de discuter le circuit du patient. Ma disponibilité pour ce remplissage permet d’obtenir des délais de réponse plus courts, et que la réponse tienne compte des difficultés logistiques inhérentes à la recherche clinique

• au remplissage des cahiers d’observation et des questionnaires Dxcare,

• aux visites de mise en place, de monitoring et aux meetings investigateurs,

• et aux réunions de l’équipe du Centre d’In-vestigation Clinique (CIC) pédiatrique et aux réunions Accelence

La répartition de votre temps de travail entre vos 2 employeurs est-elle simple à gérer ?

Je suis affecté au sein de l’hôpital des enfants à temps plein. L’avantage d’être présent tous les jours au sein du service de pédiatrie me donne la possibilité, en cas d’imprévus, de permuter des rendez-vous patients entre les consultations hospitalières et celles de re-cherche clinique.L’autre avantage est d’être en contact perma-nent avec l’équipe médicale et les personnels de recherche clinique du CIC pédiatrique.J’échange régulièrement avec la direction d’Accelence et participe aux réunions d’équipe tous les 2 mois. Il est indispensable d’être vigilant quant à la répartition du temps de travail entre les 2 entités.

Bénéficiez-vous d’une formation particulière ?

J’ai eu une formation initiale en recherche fondamentale (master de recherche) pendant ma formation de pédiatre. Pour ce qui est de la recherche clinique, formation initiale, réactualisée tous les ans aux Bonnes Pratiques Cliniques (BPC).

Interview

Quelques mots pour conclure ?

La recherche clinique est particulièrement structurante pour tout clinicien. Elle permet de faire bénéficier aux patients des avancées scientifiques et médicales. La professionnalisation de cette discipline est gage d’indépendance et de professionnalisme pour le bénéfice des patients.

Patricia Le PicardResponsable Ressources Humaines et Formation

Revue de la recherche clinique du CHU de Bordeaux

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Zoom sur les appels d’offres

Résultats AOI 2014Investigateur Service Acronyme / Titre

Jérôme Aupy Neurologie Evaluation du délai diagnostic comme meilleur facteur pronostic des crises non épileptiques psychigènes (CNEP) - PronoCNEP

Pierre Balageas Imagerie médicale Prédiction et évaluation du rendement de l'ablathermie générée par ultrasons - PERAGUS

Claire Cornolle CardiologieIdentification et quantification d'un état d'hyper-synchronisme mécanique dans myocardiopathie hypertrophique obstructive et qualification de son originie électrique ou électromécanique par une approche multi-imagerie innovante afin de prédire une réponse positive à la stimulation cardiaque double chambre - Hsync

Antoine Cremer Cardiologie et hypertension artérielle

Facteurs prédictifs de survenue d'une dysfonction systolique chez le patients hypertendu non-compliqué - GLOBAL-HTN

Marie Danet-Lamasou

Médecine gériatriqueEtude prospective de la variabilité quotidienne du profil glycémique chez les sujets âgés diabtéiques fragiles ou dépendants en fonction du type d'insuline basale utilisée - VARQUOGLY

Raphaël Devillard Odontologie médicale Evaluation de la prise en charge de l'urgence algique de pulpite orréversible par corticoïdes oraux - PULPISOLONE

Matthieu Frasca Accompagnement et soins palliatifs

Sous-cutanée et pharmacologie du métoclopramide - SOPHA-Méto

Julie Macey Maladies respiratoires Evaluation en IRM de l'atteinte pulmonaire de la mucoviscidose à l'aide de séquences UTE à 1.5 Tesla - MucoIRM

Matthieu MechainSanté - voyage et médecine tropicale

Facteurs épidémiologiques, sociologiques et anthropologiques liés aux délais de prise en charge d'une fièvre d'importation d'origine infectieuse spécifique ou aigue cosmopolite de transmission inter-humaine ou vectorielle - PaluAnthroAqui

Nathalie NoëlCécile Poivert Anesthésie-Réanimation II

Intérêt de la Polaramine dans la prévention de l'instabilité hémodynamique en péri-opératoire de chirurgie cardiaque sous circulation extra-corporelle - HIPPIE

Pauline Renou Neurologie Apport de la détection précoce de micro-emboles cérébraux par holter-transcrânien dans le bilan étiologique de l’infarctus cérébral - HOLISTER

Charles Rivière Chirurgie orthopédiqueFermeture hermétique versus fermeture classique après arthroplastie totale de la hanche par voie antérieure : étude randomisée comparative - CLOSED WOUND

Julie Thomas Cardiologie congénitaleSuivi échographique des fœtus avec retard de croissance intra-utérin vasculaire par l'index systolique à l'Isthme (ISI) : faisabilité, comparaison aux fœtus normaux et association à la mortalité périnatale - F-ISI-RCIU

Paolo Zanotti-Fregonara

Médecine nucléaireEtude pilote d'une imagerie moléculaire innovante de l'inflammation en TEP-TDM au 18 F-PBR06 dans l'identification de la plaque d'athérome instable chez les patients ayant présenté un AVC ischémique (AIT ou infarctus cérébral) - PLAQUINSTEP

Investigateur

Résultats PHRC-N 2014Service Acronyme / Titre

Claude Billeaud Pédiatrie médicaleComparaison de l’effet de la pasteurisation et du traitement par haute pression du lait maternel sur la croissance du prématuré de = ou < 32 semaines d’aménorrhée et/ou moins = ou < 1500G sur la composition du lait en facteurs nutritionnels et facteurs humoraux de défense - Hpmilk

Pierre Philip Exploration fonctionnelle du système nerveux

Programme personnalisé d’aide au sevrage des personnes insomiaques traités par hypnotiques : un essai clinique comparatif randomisé - PROPERSOM

Thierry Schaeverbeke Rhumatologie

Intérêt du maintien d’un traitement anti-inflammatoire non stéroïdien chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante et traités par anti-TNF pour prévenir la progression des lésions radiologiques - STOP

Résultats PHRC-K 2014Investigateur Service Acronyme / Titre

Eric Rullier Chirurgie viscérale et transplantation hépatique

Optimisation de la réponse pour la préservation d’organe dans le cancer du rectum : chimiothérapie néoadjuvante et radiochimiothérapie versus radiochimiothérapie – GRECCAR 12

Acronyme / Titre

Résultats PREPS 2014Investigateur Service

Quentin Denost Chirurgie viscérale et transplantation hépatique

Comparaison des modalités de prise en charge des cancers du rectum localement avancés et des récidives pelviennes des cancers du rectum : Benchmarking entre la France et l’Australie pour une meilleure définition des indications opératoires et des circuits de prise en charge - PELVICARE

Jean Grellet PharmacieEvaluation de l’impact d’une formation associée à des outils de prévention des erreurs médicamenteuses liées à l’administration dans les Réanimations néonatales - OREANE

Nicholas Moore Pharmacologie médicale Génération d’alertes en bases de données avec la méthode du Cas-Population - ALCAPONE

Résultats PRME 2014Investigateur Service Acronyme / Titre

Eric Ducasse Chirurgie vasculaire et générale

Evaluation médico-économique du traitement des résténoses intra-stents périphériques comparant l’angioplastie avec ballons standards, ballons actifs seuls ou Laser-Excimer associé aux ballons actifs - INTACT

Jean-Philippe Joseph Médecine générale Evaluation médico-économique et impact sur la mortalité de l’arrêt des statines à 75 ans et plus : essai clinique pragmatique - SAGA

Appels d’offres nationaux

Appel d’offre local

Directeur de la publication : Philippe Vigouroux

Rédacteur en chef :Joaquin Martinez

Secrétariat de rédaction : Frédérique Albertoni, Christelle Font

Conception : O tempora www.otempora.com

Impression : CHU de Bordeaux

Comité de rédaction : Pierre Philip, Sylvie Blazejewski, Christine Lassalle, Nathalie Hayes, Laurent Piazza, Patricia le Picard, Anne Larchevêque, Marie-Hélène Chabaud, Jean-Jacques Jalibert

Crédit photo : Véronique Burger

Résultats APITHEM 2014Investigateur Service Acronyme / Titre

Julien Vergniol Hépato-gastroentérologie et d'oncologie digestive

L'évolution de l'élasticité hépatique et des marqueurs sanguins de fibrose prédit la survie des patients suivis pour stéatopathie métabolique - HLV-3YF-NAFLD

Pierre Coste Urgences cardiologiques et soins intensifs

Analyse des réhospitalisations dans l'année suivant un acte de coronarographie ou d'angioplastie coronaire en Aquitaine - Utilisation du registre de pratiques ACIRA - ACIRA-Rehosp

Philippe Morlat Médecine interne et de maladies infectieuses

Parcours de soins des personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en Aquitaine - PSVIH

Résultats API-K 2014Investigateur Service Acronyme / Titre

Olivier Mansier Hématologie biologique Stress du réticulum endoplasmique et résistance aux traitements dans les syndromes myéloprolifératifs Ph-négatifs - PhiNESS

Francois Petitpierre Imagerie diagnostique et interventionnelle de l'adulte

Imagerie de l'hypoxie par IRM fonctionnelle BOLD et TEP-TDM au 18F-Misonidazole (18FMISO) des tumeurs de prostate à haut risque - MISOBOLD

Clemence Fron Hépato-gastroentérologie et d'oncologie digestive

Etude de l'association entre la concentration plasmatique, la Tolérance et l'efficacité du Sorafenib, chez les patients débutant un traitement palliatif pour carcinome hépatocellulaire (CHC) - ACTES

Zoom sur les appels d’offresAppels d’offres interrégionaux

Autres appels d’offres

(suite)

Résultats Autres Appels d’Offres 2014

Investigateur Service Acronyme / Titre Appel à projets

Bruno Brochet NeurologieEtude clinique et en imagerie morphologique et fonctionnelle de la cognition sociale au cours de la sclérose en plaques – SOCOG-MS

LFSEP

Wassilios Meissner NeurologieEtude multicentrique, longitudinale évaluant la prise en charge médicale et sociale et l’impact d’une prise en charge par un neurologue expert des patients souffrant d’un stade avancé de syndrome parkinsonien - CLASP

ANR

Michèle Allard Médecine nucléairePathophysiologie des déficits exécutifs et du craving dabs l’addiction : mise en relation de données en IRMf et issues de technologies mobiles - MobiCogIm

ANR

Michèle Allard Médecine nucléaireRôle du système cholinergique striatal dans la physiopathologie des dystonies. Une étude translationnelle – Dyschol

ANR

Hélène Hoarau Oncologie médicaleDu modèle à l’adaptation d’un programme d’éducation thérapeutique en cancérologie : le cas de patients atteints de cancer du rein sous traitements oraux ; approche pluridisciplinaire (MODAP) – (INCa)

INCa

Cécile Zordan Génétique médicaleEvaluation de la lettre d’information de la parentèle dans le cadre d’un examen des caractéristiques génétiques - LIPEG

Agence Biomédecine

Marie Beylot-Barry DermatologieEvaluation de la concordance anatomo-clinique des carcinomes basocellulaires : mise en place d’une cohorte prospective observationnelle et suivi à 3 ans – CAC-CBC

Société française de Dermatologie


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