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Page 1: La sédation-analgésie chez le patient grand brûlé est-elle excessive ?

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Journees franco-suisses 2012

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17es Journees franco-suisses de pharmaciehospitaliere, 14–15 mars 2012.Resumes des communications affichees§

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

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1Place de l’erythropoıetine dans l’anemie induite parl’autogreffe de cellules souches peripheriques chezdes patients atteints de lymphomeJ. Liehna,*, L. Vadota, M. Boulina,c, D. Caillotb, M.-H. Guignarda,P. Fagnonia,d

a Pole pharmacie, 14, rue Gaffarel, CHU de Dijon, 21079 Dijon cedex,Franceb Departement d’hematologie, 14, rue Gaffarel, CHU de Dijon, 21079Dijon cedex, Francec Inserm U866, universite de Bourgogne, 7, boulevard Jeanne-d’Arc,21079 Dijon cedex, Franced Inserm EA4184, universite de Bourgogne, 7, boulevard Jeanne-d’Arc,21079 Dijon cedex, France* Auteur correspondant.

Introduction.– La realisation d’une intensification therapeutique sui-vie d’une autogreffe de cellules souches peripheriques (ACSP) entraınechez la majorite des patients une anemie profonde. Le traitement decelle-ci necessite la realisation de transfusions de culots globulaires.S’il existe un impact positif de l’erythropoıetine humaine recombi-nante (rhuEPO) sur les besoins transfusionnels et les taux d’hemo-globine (Hb) dans l’anemie induite par la chimiotherapie et celle descancers apres transplantation medullaire allogenique, il n’existe a cejour pas de niveau de preuve suffisant pour emettre des recomman-dations pour son utilisation dans l’ACSP.Objectifs.– L’objectif principal etait d’evaluer l’efficacite clinique d’unestrategie de possible recours a l’EPO sur les besoins transfusionnels enpost-ACSP pour un lymphome. L’objectif secondaire etait d’evaluerl’impact de rhuEPO sur la cinetique d’hemoglobine post-ACSP.Methode.– Nous avons realise une etude retrospective sur 39 proce-dures d’ACSP entre decembre 2007 et fevrier 2010 pour un lymphomenon hodgkinien ou une maladie de Hodgkin. Les procedures qui ont eurecours a la rhuEPO se sont vues administrer une injection intravei-neuse de 30 000 UI d’erythropoıetine beta une fois par semaine apartir du jour precedant l’ACSP jusqu’a un taux cible d’Hb de 12 g/dL.Resultats.– Le nombre moyen de culots globulaires transfuses n’etaitpas significativement different entre les deux groupes dans lesdifferentes periodes de l’etude (p = 0,41 de J0 a J20 postgreffe,p = 0,43 de J21 a J41, p = 0,16 de J42 a J62). En revanche, le premierculot globulaire a ete transfuse significativement plus tard apresl’ACSP dans le groupe ayant recu au moins une injection d’EPO(6,05 vs 3,1 jours ; p = 0,01). Une analyse multivariee a demontre

§ Journees organisees par L’Association des pharmaciens hospitaliers deBourgogne Franche-Comte (APHBFC) et l’Association suisse des pharmaciensde l’administration et des hopitaux (GSASA).

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0929-693X/$ - see front matter10.1016/j.phclin.2011.12.234 Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47:52-67

que de meilleurs taux d’hemoglobine etaient observes chez lespatients traites par rHuEPO que chez ceux traites par des transfusionsseules, quand ceux-ci sont ajustes aux taux d’Hb initiaux (gain moyend’Hb = 0,76 g/dL ; p = 0,002).Discussion et conclusion.– Dans notre etude, l’utilisation de rhuEPOn’apporte aucun benefice en termes de diminution des besoinstransfusionnels. Ce resultat est coherent avec la litterature et lesrecommandations actuelles. Cependant, cette etude observationnelleest l’une des premieres a prendre en compte l’effet des taux initiauxd’hemoglobine sur la cinetique erythrocytaire post-ACSP. De plus, ladate du premier culot globulaire transfuse n’a pas ete evaluee dans lesdifferentes etudes de la litterature.

doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.233

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La sedation-analgesie chez le patient grand bruleest-elle excessive ?P. Papina, P. Voirola,*, A. Pannatiera,c, M. Bergerb

a Pharmacie, CHUV, Lausanne, Suisseb Medecine intensive adulte, CHUV, Lausanne, Suissec Section des sciences pharmaceutiques, universites de Geneve et deLausanne, Geneve, Suisse* Auteur correspondant.

Introduction.– La sur-sedation est bien documentee en medecineintensive. Elle peut resulter entre autres d’une administration de dosesexcessives ou d’une diminution de l’elimination suite a une defaillancerenale. Lors de suspicion de sur-sedation, la realisation d’un CT-scancerebral permet de preciser le diagnostic differentiel en excluant descauses organiques a l’etat comateux. Les molecules susceptibles des’accumuler comme le fentanyl, le midazolam ou le lorazepam sontparticulierement impliquees dans la survenue de sur-sedation.Objectifs.– Etablir chez les patients suspectes de sur-sedation un etatdes lieux de l’utilisation de l’analgesie-sedation dans un centre degrands brules (CB) disposant de directives locales sur la sedation-analgesie, determiner ainsi la frequence de sur-sedation et l’impact dela realisation d’un CT-scan sur la medication.Methode.– Etude retrospective de tous les patients brules admis au CBde janvier 2005 a juin 2011.Criteres d’inclusion.– Intubation superieur ou egal a dix jours, auminimum une analgesique ou un sedatif et un CT-scan cerebraldurant l’hospitalisation ; score de sedation-analgesie (echelle SAS)de 1 a 3 durant les dix jours avant le CT-scan. Recueil des donnees sur labase du dossier patient informatise (Metavision).

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Analyse des types, associations et doses cumulees d’analgesiques(rapportees en equivalents morphine) et de sedatifs recus durant lesdix jours avant et cinq jours apres le CT-scan.Determination de l’impact du CT-scan sur les doses cumulees d’anal-gesiques et de sedatifs par une analyse Anova one-way.Resultats.– On note que 241 patients ont ete hospitalises au CB sur laperiode d’etude dont 50 ont ete intubes au minimum dix jours desuite. On note que 16/50 ont finalement pu etre inclus representant19 episodes de CT-scan, dont aucun n’a montre d’atteinte organique.Les molecules les plus utilisees etaient le propofol et le midazolampour les sedatifs et la morphine et le fentanyl pour les analgesiques.Une diminution significative des doses cumulees de midazolam(p = 0,01) et d’opiaces (p = 0,02) apparaıt apres le scan mais n’estpas presente pour le propofol (p = 0,16). Le nombre de medicamentsadministres semble egalement diminuer apres le scan, autant pour lessedatifs que les analgesiques.Discussion et conclusion.– Les molecules utilisees correspondent auxdirectives locales. Suite a l’absence de lesion organique revelee par CT-scan, une nette diminution des doses d’analgesiques et de sedatifs estobservee apres cet examen. Le nombre de medicaments tend egalementa diminuer. Ces resultats suggerent une sur-utilisation de ces agentschez les patients brules. Une sensibilisation des equipes medico-infir-mieres a la sur-sedation et a ses consequences nefastes est en cours.

doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.234

3Evaluation de l’efficacite et de la tolerance ducabazitaxel dans le cancer metastatiquede laprostate : premiers resultats chez quatre patientsA. Fuss, V. Graff*, F. Couturier

Service pharmacie/sterilisation, clinique Sainte-Anne, groupehospitalier Saint-Vincent, 182, route de la Wantzenau, 67085Strasbourg cedex, France* Auteur correspondant.

Introduction.– Le cabazitaxel est un nouveau taxane indique enassociation avec la prednisone ou la prednisolone dans le cancermetastatique de la prostate resistant a la castration et traite ante-rieurement par docetaxel.Objectif.– Evaluer l’efficacite et la tolerance du cabazitaxel en realisantun bilan sur son utilisation en pratique clinique.Methode.– Sont inclus dans notre etude les patients atteints de cancermetastatique de la prostate resistant a la castration, pretraites pardocetaxel et ayant beneficie de cabazitaxel a la clinique Sainte-Anneen 2011. Le critere principal d’efficacite du traitement est defini parune diminution d’au moins 50 % de la valeur initiale du taux de PSA(Prostate Specific Antigen). Le temps de progression du taux de PSA(augmentation d’au moins 25 % de sa valeur initiale) et la tolerancegrace au recueil des effets indesirables sont aussi evalues.Resultats.– Quatre patients ont ete traites par cabazitaxel en 2011. Letaux de PSA a fluctue pendant le traitement chez deux patients : pourle premier, le traitement a ete juge inefficace apres 14 semaines(variations du taux de PSA par rapport a sa valeur initiale [–14 % ; 7 %])et pour le deuxieme patient, apres 20 semaines (variations du taux dePSA [–18 % ; 45 %]). La maladie a progresse chez le troisieme patient : letaux de PSA a augmente de plus de 25 % en sept semaines. Letraitement a ete juge efficace chez le quatrieme patient : le tauxde PSA a diminue de 90 % en 15 semaines. Les effets indesirables lesplus frequents ont ete l’anemie (grades I, II ou III chez quatre patients)et l’asthenie (grade I ou II chez trois patients). D’autres effets ont etenotifies : thrombopenie, diarrhees, anorexie, perte ponderale, nau-sees, douleurs abdominales, mucite et dysgueusie.

Discussion et conclusion.– Le traitement par cabazitaxel a ete jugeefficace pour 1 patient et inefficace pour les trois autres. Les effetsindesirables les plus frequents sont d’ordre hematologique et gastro-intestinal et sont identiques a ceux decrits dans le resume descaracteristiques du produit. Notre evaluation n’a porte que sur quatrepatients car l’acces au traitement est a ce jour limite pour raisonsfinancieres : il est donc difficile de conclure quant a l’efficacite ducabazitaxel d’autant plus que nous l’avons evaluee uniquement surl’evolution du taux de PSA. En effet, l’etude de phase III a montre39,2 % de reponse sur le taux de PSA (De Bono et al.), et a mesure aussiles survies globale ou sans progression et les criteres RECIST. La placetherapeutique du cabazitaxel reste donc a definir face a d’autresnouveaux medicaments, comme l’acetate d’abiraterone.

doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.235

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Analyse des interventions pharmaceutiques dans unetablissement medicosocial : un bilan sur cinq ans

J.-P. Levillain

Service pharmacie–centre hospitalier de Joigny–F89306 Joigny cedex

De nombreuses etudes sur l’evaluation des interventions pharma-ceutiques dans differents etablissements de sante ont deja etepubliees. Neanmoins, peu d’etudes ont ete realisees dans des eta-blissements medicosociaux.L’objectif de cette etude est d’identifier la nature des interventionspharmaceutiques dans un foyer de vie de 45 places pour patientshandicapes moteurs.Cette etude prospective a ete conduite sur cinq ans a partir del’analyse des prescriptions informatisees.Toutes les interventions pharmaceutiques realisees par le pharmacienclinicien, les types de problemes pharmacotherapeutiques, ainsi quel’ensemble des medicaments impliques ont ete enregistres et ana-lyses a l’aide de l’outil informatique mis en place par la Societefrancaise de pharmacie clinique.Entre decembre 2006 et novembre 2011, 2292 prescriptions ont eteanalysees par un pharmacien clinicien. On note que 165 interventionspharmaceutiques ont ete realisees (7,20 interventions pour 100 pre-scriptions analysees). Parmi ces 165 interventions, le type de problemepharmacotherapeutique le plus observe est la prescription de medi-caments hors-livret therapeutique (27,88 %) suivi par la prescriptionde medicaments sur une duree trop longue (sans risques de surdo-sage) (24,24 %). Parmi les 213 principes actifs impliques, la classetherapeutique la plus concernee est la classe A (voie digestive etmetabolisme) (27,83 %) suivi par la classe J (anti-infectieux generaux ausage systemique) (17,45 %).Cette etude montre, que dans un foyer de vie pour patients handi-capes moteurs, le principal type de probleme pharmacotherapeutiquerencontre est la prescription de medicament hors-livret therapeu-tique. Cette donnee est en correlation avec les resultats obtenus dansune etude multicentrique francaise effectuee dans des etablisse-ments hospitaliers et publiee en 2008 [1]. Cependant, notre etuderevele que dans ce type d’etablissements medicosociaux, ce sont lesmedicaments des voies digestives qui necessitent le plus grandnombre d’interventions pharmaceutiques par le pharmacien clinicien.Reference[1] Bedouch P, et al. Assessment of clinical pharmacists’ interventionsin french hospitals: results of a multicentre study. Ann Pharmacother2008;42:1095–103.

doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.236

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