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Le chant du cygne

Cycle posthume de Lieder

Musique Franz Schubert

Poèmes Heinrich Heine, Ludwig Rellstab, Johann Gabriel Seidl

Accompagnés de Lettres, textes et poèmes de Franz Schubert

Une production « OpérapérO »

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Prélude

Sonate pour piano n° 20 en la majeur, D. 959

Mouvement n°2 « Andantino »

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Liebesbotschaft / Message d’amour

Ludwig Rellstab

Rauschendes Bächlein, So silbern und hell, Eilst zur Geliebten So munter und schnell? Ach, trautes Bächlein, Mein Bote sei du; Bringe die Grüße Des Fernen ihr zu. All ihre Blumen, Im Garten gepflegt, Die sie so lieblich Am Busen trägt, Und ihre Rosen In purpurner Glut, Bächlein, erquicke Mit kühlender Flut. Wenn sie am Ufer, In Träume versenkt, Meiner gedenkend Das Köpfchen hängt, Tröste die Süße Mit freundlichem Blick, Denn der Geliebte Kehrt bald zurück. Neigt sich die Sonne Mit rötlichem Schein, Wiege das Liebchen In Schlummer ein. Rausche sie murmelnd In süße Ruh, Flüstre ihr Träume Der Liebe zu.

Ruisselet murmurant, Argenté et si clair, Presse-toi vers ma bien-aimée, Gai et rapide Ah! fidèle ruisselet, Sois mon messager; Apportes lui le salut De l'absent Toutes ses fleurs, En son jardin cultivées, Qu'avec tant de charme Elle porte à la poitrine, Et ses roses Dans leur éclat purpurin, Ruisselet, réconforte les De ton flot rafraîchissant. Lorsque sur la rive, Perdue en ses rêves, En pensant à moi Elle penche sa petite tête, Console la douce D'un regard ami, Car le bien-aimé Sera bientôt de retour. Le soleil se couche Dans une rouge lumière, Il berce la bien-aimée qui s'endort. Chuchote lui Un doux repos Et murmure lui Des rêves d'amour.

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« Qui me rendra seulement une heure de ces temps heureux ? Ce temps où nous étions ensemble si intimes et où chacun apportait aux autres avec une timidité naturelle l’enfant de son art, attendant, non sans quelque appréhension, leurs jugements affectueux et sincères, ce temps où, nous exaltant les uns les autres, une même aspiration vers le beau nous animait tous… »

Franz Schubert, lettre à Franz von Schober, le 21 septembre 1824

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Kriegers ahnung / Pensées de guerrier

(Ludwig Rellstab)

In tiefer Ruh liegt um mich her Der Waffenbrüder Kreis; Mir ist das Herz so bang und schwer, Von Sehnsucht mir so heiß. Wie hab ich oft so süß geträumt An ihrem Busen warm! Wie freundlich schien des Herdes Glut, Lag sie in meinem Arm! Hier, wo der Flammen düstrer Schein Ach! nur auf Waffen spielt, Hier fühlt die Brust sich ganz allein, Der Wehmut Träne quillt. Herz! Daß der Trost dich nicht verläßt! Es ruft noch manche Schlacht. Bald ruh ich wohl und schlafe fest, Herzliebste - gute Nacht!

Autour de moi, dans une profonde quiétude, Dorment en cercle mes compagnons d'arme; J'ai le coeur si lourd et inquiet, Je suis brûlant de désir. J'ai si souvent doucement rêvé A la chaleur de son sein! L'ardeur du héros semblait si accueillante Qu'elle se tenait en mes bras! Ici, où la sombre lueur des flammes Hélas! ne joue que sur des armes, Ici le coeur se sent tout seul, Et jaillissent les larmes mélancoliques. Mon coeur! Que le réconfort ne t'abandonne pas! Il y a encore maints combats à venir. Bientôt je prendrai un bon repos et dormirai profondément, Amour de mon coeur - Bonne nuit.

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Frühlingssehnsucht / Ardeurs du printemps (Ludwig Rellstab)

Säuselnde Lüfte wehend so mild Blumiger Düfte atmend erfüllt! Wie haucht ihr mich wonnig begrüßend an! Wie habt ihr dem pochenden Herzen getan? Es möchte euch folgen auf luftiger Bahn! Wohin? Bächlein, so munter rauschend zumal, Wollen hinunter silbern ins Tal. Die schwebende Welle, dort eilt sie dahin! Tief spiegeln sich Fluren und Himmel darin. Was ziehst du mich, sehnend verlangender Sinn,Hinab? Grüßender Sonne spielendes Gold, Hoffende Wonne bringest du hold! Wie labt mich dein selig begrüßendes Bild! Es lächelt am tiefblauen Himmel so mild Und hat mir das Auge mit Tränen gefüllt! Warum? Grünend umkränzet Wälder und Höh'! Schimmernd erglänzet Blütenschnee! So dränget sich alles zum bräutlichen Licht; Es schwellen die Keime, die Knospe bricht; Sie haben gefunden, was ihnen gebricht: Und du? Rastloses Sehnen! Wünschendes Herz, Immer nur Tränen, Klage und Schmerz? Auch ich bin mir schwellender Triebe bewußt! Wer stillet mir endlich die drängende Lust? Nur du befreist den Lenz in der Brust, Nur du!

Les brises frémissantes, si douces, exhalent Leur respiration chargée de parfums floraux! Avec quelle volupté votre souffle me salue! Comment pouvez-vous faire battre mon coeur? Il doit vous suivre sur les voies aériennes! Vers où? Ruisselet, chantant si gaiement, Se jetant vers la vallée en éclats argentés. L'onde s'enfle, et se presse là-bas! Les champs et le ciel s'y reflètent. Pourquoi m'attires-tu, esprit languissant et désirant,Vers en-bas? Affable soleil aux jeux d'or, Tu apportes, gracieux, l'espoir de voluptés! Combien ton image heureuse et accueillante me rafraîchit! Elle sourit si doucement dans le bleu profond du ciel Que cela m'emplit les yeux de larmes! Pourquoi? Le verdissement couronne forêts et hauteurs! La neige des bourgeons brille avec éclat! Ainsi toute chose aspire à la lumière nuptiale; Les germes gonflent, les bourgeons éclatent; Ils ont trouvé ce qui les brise:Et toi? Langueur incessante! Coeur désirant, Toujours des larmes, des plaintes et des douleurs? J'ai conscience de mes pulsions grandissantes! Qui calmera enfin en moi ce désir ardent? Seule toi libères le printemps dans le coeur, Seule toi!

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Mon rêve

« J’avais beaucoup de frères et soeurs. Mon père et ma mère étaient bons, animés par un amour profond.

Un jour, mon père nous conduisit à un joyeux banquet. Mes frères étaient gais. Moi seul, j'étais triste. Mon père s'approcha de moi et m'invita à goûter de ces mets savoureux. Mais je ne pouvais pas. Il se mit en colère et me chassa de sa vue. Le coeur plein d'un amour infini pour ceux qui en faisaient fi, je portai mes pas ailleurs. J'errai dans une contrée lointaine. Des années durant, la plus grande douleur et le plus grand amour en mon sein se mêlèrent. Alors me parvint la nouvelle de la mort de ma mère. Je revins en hâte pour la voir et mon père, attendri par le chagrin, ne m'empêcha pas d'entrer. Lorsque je vis sa dépouille, les larmes coulèrent de mes yeux. Elle nous avait recommandé par un voeu de lui survivre comme au bon vieux temps, ainsi qu'elle avait vécu elle-même, et ainsi que je la voyais reposer.

Dans le deuil, nous suivîmes sa dépouille jusqu'à ce que le cercueil soit enseveli. A compter de ce jour, je repris place dans la maison de mon père. Celui-ci me reconduisit comme par le passé dans son jardin favori. Il me demanda s'il me plaisait. Mais ce jardin me répugnait tout à fait et je n'osai rien dire. Alors, mon père s'emporta et me demanda pour la deuxième fois si le jardin me plaisait. Je répondis non, en tremblant. Mon père me battit et je m'enfuis. Et, le coeur plein d'un amour infini pour ceux qui en faisaient fi, je portai mes pas ailleurs une deuxième fois. J'errai dans une contrée lointaine. Je chantai des lieder durant de longues, longues années. Voulais-je chanter l'amour, celui-ci se changeait pour moi en douleur. Et voulais-je rechanter la douleur, celle-ci se changeait pour moi en amour. Amour et douleur se mêlaient en moi.

Un jour me parvint la nouvelle qu'une pieuse jeune fille venait de s'éteindre. Un cercle se formait autour de sa tombe, dans lequel des jeunes gens et des vieillards se promenaient sans fin comme dans la béatitude. Ils parlaient doucement pour ne pas éveiller la jeune fille. Des pensées célestes semblaient continuellement jaillir de la tombe de la jeune fille vers les jeunes gens comme de légères étincelles produisant un doux murmure. Alors je souhaitai m'y promener moi aussi. Mais seul un miracle, disaient les gens, me permettrait de m'y introduire. Je m'avançai à pas lents, dans la foi et le recueillement, les yeux baissés vers la tombe et, avant même d'en avoir pris conscience, j'étais dans le cercle, d'où émanaient des sons merveilleux ; et j'éprouvai la béatitude éternelle comme ramassée en un instant. Je vis aussi mon père réconcilié et aimant. Il m'entoura de ses bras et pleura. Mais moi je pleurai plus encore. »

Franz Schubert le 3 juillet 1822

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Standchen / Sérénade

(Ludwig Rellstab) Leise flehen meine Lieder Durch die Nacht zu dir; In den stillen Hain hernieder, Liebchen, komm zu mir! Flüsternd schlanke Wipfel rauschen In des Mondes Licht; Des Verräters feindlich Lauschen Fürchte, Holde, nicht. Hörst die Nachtigallen schlagen? Ach! sie flehen dich, Mit der Töne süßen Klagen Flehen sie für mich. Sie verstehn des Busens Sehnen, Kennen Liebesschmerz, Rühren mit den Silbertönen Jedes weiche Herz. Laß auch dir die Brust bewegen, Liebchen, höre mich! Bebend harr' ich dir entgegen! Komm, beglücke mich!

Doucement mes chants t'implorent A travers la nuit; En bas,dans le calme bosquet, Mignonne, rejoins-moi! Chuchotant, les sveltes cimes chantent Dans la lumière de la Lune; Le guet malveillant du perfide, Belle, ne le crains pas Entends-tu le battement d'aile des rossignols? Ah! ils t'implorent, D'un doux air plaintif, Ils t'implorent pour moi. Ils comprennent le coeur alangui, Connaissent la peine d'amour, Ils touchent de leurs voix d'argent Celui au coeur tendre. Laisse aussi ton coeur s'attendrir, Mignonne, écoute-moi! En tremblant je t'attends! Viens, fais-moi plaisir!

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Aufenthalt / Séjour

(Ludwig Rellstab) Rauschender Strom, Brausender Wald, Starrender Fels Mein Aufenthalt. Wie sich die Welle An Welle reiht, Fließen die Tränen Mir ewig erneut. Hoch in den Kronen Wogend sich's regt, So unaufhörlich Mein Herze schlägt. Und wie des Felsen Uraltes Erz, Ewig derselbe Bleibet mein Schmerz.

Fleuve frémissant, Forêt mugissante, Falaise abrupte, Mon séjour. Comme la vague Suit la vague, Mes larmes coulent Eternellement renouvelées. Là-haut les cimes Ondoyantes s'agitent, De même, sans cesse, Mon coeur bat. Et comme le minerai Séculaire des falaises, Ma douleur reste Eternellement la même

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In der Ferne / Au loin

(Ludwig Rellstab) Wehe dem Fliehenden, Welt hinaus ziehenden! - Fremde durchmessenden, Heimat vergessenden, Mutterhaus hassenden, Freunde verlassenden Folget kein Segen, ach! Auf ihren Wegen nach! Herze, das sehnende, Auge, das tränende, Sehnsucht, nie endende, Heimwärts sich wendende! Busen, der wallende, Klage, verhallende, Abendstern, blinkender, Hoffnungslos sinkender! Lüfte, ihr säuselnden, Wellen sanft kräuselnden, Sonnenstrahl, eilender, Nirgend verweilender: Die mir mit Schmerze, ach! Dies treue Herze brach - Grüßt von dem Fliehenden, Welt hinaus ziehenden!

Malheur au fuyard, Cheminant de par le monde! Parcourant les terres étrangères, Oubliant sa patrie, Haïssant sa maison natale, Abandonnant ses amis Poursuivant son chemin, hélas! Sans aucune bénédiction. Coeur languissant, Yeux larmoyants, Nostalgie infinie, Se retournant vers la patrie! Poitrine brûlante, Plainte au loin expirant, Etoile du soir scintillante, Se noyant sans espoir! Vents frémissants Vagues moutonnantes, Rayons de soleil pressants, Ne tardez pas : A celle qui avec douleur, hélas! A brisé un coeur fidèle - Portez le salut de la part du fuyard, Cheminant de par le monde!

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Adieu

Adieu toi mon ami bien-aimé ! Pars dans les contrées lointaines Saisis le lien intime de l’amitié Et garde le fidèlement dans ta main Adieu toi mon ami bien-aimé ! Adieu toi mon ami bien-aimé ! Entends dans ce chant funèbre Le désir ardent de mon cœur, Son cri, pourtant, est si dur et si anxieux ! Adieu toi mon ami bien-aimé ! Adieu toi mon ami bien-aimé ! Parole amère que partir ! Hélas ! On t’appelle loin de nous, Vers le lieu qui t’es destiné ! Adieu toi mon ami bien-aimé ! Adieu toi mon ami bien-aimé ! Quand ce lied touchera ton cœur, Ton ombre amie me rejoindra, Effleurant les cordes de mon âme. Adieu toi mon ami bien-aimé !

Franz Schubert, lied pour Franz von Schober 24 août 1817

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Abschied / Adieux

(Ludwig Rellstab) Ade! du muntre, du fröhliche Stadt, ade! Schon scharret mein Rößlein mit lustigen Fuß; Jetzt nimm noch den letzten, den scheidenden Gruß. Du hast mich wohl niemals noch traurig gesehn, So kann es auch jetzt nicht beim Abschied geschehn. Ade, ihr Bäume, ihr Gärten so grün, ade! Nun reit ich am silbernen Strome entlang. Weit schallend ertönet mein Abschiedsgesang; Nie habt ihr ein trauriges Lied gehört, So wird euch auch keines beim Scheiden beschert! Ade, ihr freundlichen Mägdlein dort, ade! Was schaut ihr aus blumenumduftetem Haus Mit schelmischen, lockenden Blicken heraus? Wie sonst, so grüß ich und schaue mich um, Doch nimmer wend ich mein Rößlein um. Ade, liebe Sonne, so gehst du zur Ruh, ade! Nun schimmert der blinkenden Sterne Gold. Wie bin ich euch Sternlein am Himmel so hold; Durchziehn wir die Welt auch weit und breit, Ihr gebt überall uns das treue Geleit. Ade! du schimmerndes Fensterlein hell, ade! Du glänzest so traulich mit dämmerndem Schein Und ladest so freundlich ins Hüttchen uns ein. Vorüber, ach, ritt ich so manches Mal, Und wär es denn heute zum letzten Mal? Ade, ihr Sterne, verhüllet euch grau! Ade! Des Fensterlein trübes, verschimmerndes Licht Ersetzt ihr unzähligen Sterne mir nicht, Darf ich hier nicht weilen, muß hier vorbei, Was hilft es, folgt ihr mir noch so treu!

Adieu! toi légère, toi joyeuse ville, adieu! Déjà mon petit cheval piaffe, le pied folâtre; Maintenant accepte le dernier salut celui du départ, Tu ne m'as encore jamais vu triste, Aussi cela ne pourra arriver au moment des adieux. Adieu, vous arbres, vous jardins si verts, adieu! Maintenant je chevauche le long du fleuve argenté. Au loin retentit l'écho de mon chant d'adieu; Vous n'avez jamais entendu un chant triste, Aussi je ne vous en ferai pas cadeau au départ! Adieu, vous là bas gentilles filles, adieu! Que regardez-vous de vos maisons parfumées d'un regard mutin et attirant? Comment ne pas les saluer et jeter un coup d'oeil, Pourtant jamais je ne tournerai bride. Adieu, cher soleil, tu vas te reposer, adieu! Maintenant brille l'or des scintillantes étoiles. Je suis comme vous, petites étoiles si belles au ciel; Nous parcourons le monde de long en large, Vous nous apportez partout une escorte fidèle. Adieu! toi claire et brillante petite fenêtre, adieu! Ton éclat est si triste et d'une sombre lueur, Tu nous invites si amicalement dans la petite cabane devant laquelle je suis passé de si nombreuses fois. Etait-ce aujourd'hui pour la dernière fois? Adieu! vous les étoiles, voilez-vous de gris! adieu! La lumière trouble et déclinante de la petite fenêtre,pour moi ne peut vous remplacer innombrables étoiles, Je ne puis ici m'attarder, je dois poursuivre, Ce qui m'aide est que vous me suiviez si fidèlement

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«Tu me pardonneras certainement bien des choses pour lesquelles d’autres me tiendraient grandement rigueur. En un mot je me sens plus le plus malheureux, le plus pitoyable des hommes Imagine un homme dont la santé ne pourra plus jamais être bonne et qui, par désespoir, fait des choses plutôt pires que meilleures. Imagine un homme dont les plus grandes espérances sont réduites à rien, auquel l’amour et l’amitié n’offrent plus rien (…) et demande toi si ce n’est pas le plus misérable et le plus malheureux »

Franz Schubert, lettre à Kupelweiser 31 mars 1824

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Der Atlas/ Atlas

Heinrich Heine

Ich unglücksel'ger Atlas! Eine Welt, Die ganze Welt der Schmerzen muß ich tragen, Ich trage Unerträgliches, und brechen Will mir das Herz im Leibe. Du stolzes Herz, du hast es ja gewollt! Du wolltest glücklich sein, unendlich glücklich, Oder unendlich elend, stolzes Herz, Und jetzo bist du elend.

Moi l'infortuné Atlas ! Moi l'infortuné Atlas ! Le monde, le monde entier des peines - je le dois porter. Je porte l'insupportable, Et en moi mon coeur voudrait se briser. A coeur trop fier, tu l'auras bien voulu ! Tu voulus être heureux - heureux sans partage ; Ou pour jamais malheureux - coeur trop fier - A présent tu es malheureux.

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Ihr Bild / Rêveries

(Heinrich Heine)

Ich stand in dunkeln Träumen und starrte ihr Bildnis an, und das geliebte Antlitz Heimlich zu leben begann. Um ihre Lippen zog sich Ein Lächeln wunderbar, Und wie von Wehmutstränen Erglänzte ihr Augenpaar. Auch meine Tränen flossen Mir von den Wangen herab - Und ach, ich kann's nicht glauben, Daß ich dich verloren hab!

J'étais plongé en de sombres rêveries Et fixais son portrait, Alors le visage aimé Commença à s'animer secrètement. Autour de ses lèvres se dessina Un merveilleux sourire Et des larmes mélancoliques Brillèrent dans ses yeux. Mes larmes aussi coulèrent Le long de mes joues - Hélas, je ne puis croire, Que je t'ai perdue!

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« Amis si chers, si précieux ! Comment pourrais-je vous oublier vous qui m’êtes tout ? Comment allez vous, la vie vous sourit elle ? Quant à moi, je me porte fort bien. Je vis et compose comme un dieu, comme s’il devait en être ainsi. « Solitude » de Mayrhofer est achevé et comme je le crois, c’est ce que j’ai fait de mieux : j’étais serein ! J’espère que vous êtes tous très bien portants et heureux comme je le suis. Maintenant enfin je vis. Dieu soit loué ; il était temps ; j’aurais fini en musicien vagabond. Schobe, présente mes hommages à Monsieur Vogl. J’aurai très bientôt la liberté de lui écrire aussi. S’il se peut, demande lui s’il ne voudrait pas avoir la bonté de chanter un de mes lieder au concert de Kunz, en novembre, celui qu’il voudrait… Ecrivez moi sans attendre, chaque ligne de vous m’est si chère! »

Franz Schubert, lettre à ses amis viennois Le 3 août 1818

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Das Fischermädchen / La fi l le du pêcheur (Heinrich Heine)

Du schönes Fischermädchen, Treibe den Kahn ans Land; Komm zu mir und setze dich nieder, Wir kosen Hand in Hand. Leg an mein Herz dein Köpfchen Und fürchte dich nicht zu sehr; Vertraust du dich doch sorglos Täglich dem wilden Meer. Mein Herz gleicht ganz dem Meere, Hat Sturm und Ebb' und Flut, Und manche schöne Perle In seiner Tiefe ruht.

Toi, jolie fille du pêcheur, Tire la barque à terre; Viens vers moi et assieds-toi, Cajolons-nous main dans la main. Pose ta petite tête sur mon coeur, Et n'aies pas peur; Insouciante, n'as tu pas confiance, En la sauvage mer, chaque jour. Mon coeur tout pareil à la mer, Connaît les tempêtes, le jusant et le flot, Et parfois une belle perle Repose en son sein.

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« Cher Schober ! J’entends dire que tu n’es pas heureux ; en es-tu à chasser par le sommeil le vertige de ton désespoir ? C’est ce que m’écrit Schwind. Bien que j’en sois profondément affligé, je n’en suis nullement étonné ; c’est là en effet presque toujours, en ce monde misérable, le sort de tout homme sensé. Mais que ferions-nous du bonheur, puisque le malheur est encore le seul attrait qui nous reste ? Si seulement nous étions ensemble, toi, Schwind, Kauppel et moi, toute infortune me serait légère ! Mais nous sommes séparés, chacun dans son coin, et c’est là tout mon malheur. J’aimerais m’écrier avec Goethe : « Qui me rendra ne serait-ce qu’une heure de ce temps de félicité ! » Ce temps où nous étions ensemble si intimes, et où avec une crainte toute maternelle, chacun découvrait aux autres les fruits de son art, attendant non sans quelque appréhension le jugement que leur dicteraient la vérité et l’amour ; ce temps où, nous exaltant les uns, les autres, nous étions tous animés par la seule et même aspiration vers la beauté. »

Franz Schubert, lettre à Franz von Schober Le 21 septembre 1824

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Die Stadt / La vi l le

(Heinrich Heine)

Am fernen Horizonte Erscheint, wie ein Nebelbild, Die Stadt mit ihren Türmen, In Abenddämmrung gehüllt. Ein feuchter Windzug kräuselt Die graue Wasserbahn; Mit traurigem Takte rudert Der Schiffer in meinem Kahn. Die Sonne hebt sich noch einmal Leuchtend vom Boden empor Und zeigt mir jene Stelle, Wo ich das Liebste verlor.

A l’horizon lointain Apparaît, comme une image de brume, La ville et ses tours, Enveloppée du crépuscule du soir. Un courant d’air humide fronce L’onde grise ; Le marin dans ma barque Rame d’une cadence triste. Le soleil se découpe encore une fois Brillant au-dessus du sol Et me montre cet endroit, Où j’ai perdu ce que j’avais de plus cher.

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Am meer/ Au bord de la mer

(Heinrich Heine)

Das Meer erglänzte weit hinaus Im letzten Abendscheine; Wir saßen am einsamen Fischerhaus, Wir saßen stumm und alleine. Der Nebel stieg, das Wasser schwoll, Die Möwe flog hin und wieder; Aus deinen Augen liebevoll Fielen die Tränen nieder. Ich sah sie fallen auf deine Hand Und bin aufs Knie gesunken; Ich hab von deiner weißen Hand Die Tränen fortgetrunken. Seit jener Stunde verzehrt sich mein Leib, Die Seele stirbt vor Sehnen; Mich hat das unglücksel’ge Weib Vergiftet mit ihren Tränen.

La mer resplendissait loin là-bas Dans les dernières lumières du soir ; Assis près de la maison solitaire du pêcheur, Nous étions silencieux et seuls. Le brouillard montait, les eaux s’enflaient, Les mouettes volaient de-ci de-là ; De tes yeux aimants Tombaient des larmes. Je les voyais tomber sur ta main Et suis tombé à genoux ; De ta blanche main J’ai bu les larmes. Depuis cette heure mon corps se consume, Mon âme meurt de langueur ; La malheureuse femme De ses larmes m’a empoisonné.

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« Du plus profond de mon cœur, je hais cette étroitesse d’esprit qui fait croire à tant de misérables qu’il n’y a que ce qu’ils font qui soit le mieux, et que tout le reste n’est rien. Qu’une seule manifestation de la beauté doive inspirer l’homme sa vie entière, est vrai ; seulement l’éclat de cette inspiration doit illuminer tout le reste. « C’est avec la foi que l’homme découvre le monde. La foi dépasse de loin l’intelligence et la connaissance ; car pour comprendre, il faut d’abord croire.»

Franz Schubert, journal Les 24 et 25 mars 1824

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Der Doppelgänger / Le sosie

(Heinrich Heine)

Still ist die Nacht, es ruhen die Gassen, In diesem Hause wohnte mein Schatz; Sie hat schon längst die Stadt verlassen, Doch steht noch das Haus auf demselben Platz. Da steht auch ein Mensch und starrt in die Höhe Und ringt die Hände vor Schmerzensgewalt; Mir graust es, wenn ich sein Antlitz sehe – Der Mond zeigt mir meine eigne Gestalt. Du Doppelgänger, du bleicher Geselle! Was äffst du nach mein Liebesleid, Das mich gequält auf dieser Stelle So manche Nacht, in alter Zeit?

La nuit est calme, les ruelles tranquilles, Mon trésor habitait cette maison ; Elle a quitté la ville depuis déjà longtemps, Pourtant la maison est encore au même endroit. Il y a aussi un homme qui regarde en l’air Et de violente douleur se tord les mains ; Avec horreur, lorsque je vois son visage La lune me montre ma propre personne. Toi, sosie, toi blême compagnon ! Que singe-tu la douleur de mon amour, Qui, à cet endroit m’a torturé De si nombreuses nuits, aux temps anciens ?

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« Hier mercredi après-midi, à 3 heures, Franz Schubert, mon fils si tendrement aimé, artiste, musicien et compositeur, s’est endormi pour une vie meilleure, au terme d’une courte maladie, muni des derniers sacrements. Il était dans sa trente deuxième année. »

Franz Schubert (père), Maître d’école à la Rossau

le 20 novembre 1828

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Die Taubenpost/ Le pigeon voyageur

Johann Gabriel Seidl

Ich hab' eine Brieftaub' in meinem Sold, Die ist gar ergeben und treu, Sie nimmt mir nie das Ziel zu kurz Und fliegt auch nie vorbei. Ich sende sie viel tausendmal Auf Kundschaft täglich hinaus, Vorbei an manchem lieben Ort, Bis zu der Liebsten Haus. Dort schaut sie zum Fenster heimlich hinein, Belauscht ihren Blick und Schritt, Gibt meine Grüße scherzend ab Und nimmt die ihren mit. Kein Briefchen brauch ich zu schreiben mehr, Die Träne selbst geb ich ihr, Oh, sie verträgt sie sicher nicht, Gar eifrig dient sie mir. Bei Tag, bei Nacht, im Wachen, im Traum, Ihr gilt das alles gleich, Wenn sie nur wandern, wandern kann, Dann ist sie überreich! Sie wird nicht müd, sie wird nicht matt, Der Weg ist stets ihr neu; Sie braucht nicht Lockung, braucht nicht Lohn, Die Taub' ist so mir treu! Drum heg ich sie auch so treu an der Brust, Versichert des schönsten Gewinns; Sie heißt - die Sehnsucht! Kennt ihr sie? - Die Botin treuen Sinns.

J'ai à mon service un pigeon voyageur Qui est très dévoué, très fidèle ; Il ne vise jamais trop court Et ne dépasse pas non plus son but. Je l'envoie des milliers de fois Quotidiennement aux nouvelles, Il passe par divers lieux familiers Pour arriver à la maison de ma bien-aimée. Là, en cachette, il regarde à la fenêtre, Épiant chaque regard et chaque pas ; En jouant, il lui donne mon petit mot Et prend le sien. Je n'ai plus besoin d'écrire de lettres, Je ne lui donne plus que mes larmes ; Oh, il ne les perd sûrement pas, Il me sert avec tant de diligence ! Jour et nuit, réveillé ou endormi, C'est pareil pour lui, Tant qu'il peut voyager, voyager, Il est satisfait ! Il ne se fatigue pas, il ne s'ennuie pas, Le chemin lui paraît toujours nouveau ; Il ne lui faut ni appât ni récompense, Ce pigeon m'est si fidèle ! C'est pourquoi je le serre souvent sur ma poitrine, Assuré de posséder le plus beau des trésors. Il se nomme... le désir inquiet ! Le connaissez-vous ? Messager de la fidélité.

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Helena Gourzoulidou (piano)

Helena obtient son prix de piano en Grèce et se perfectionne à Paris auprès de Sylvaine Billier et Irène Kudela. Actuellement, elle travaille dans deux conservatoires municipaux de Paris et parallèlement se produit dans divers spectacles lyriques, notamment avec la compagnie Voix Lactées ( La Scopa, spectacle lyrique burlesque; Le Journal d’un disparu de Janacek…), des opéras entiers avec les compagnies Le Chant des Sirènes et OpérapérO (Cosi fan tutte, La Finta Giardiniera, Don Giovanni, Les Noces de Figaro de Mozart, L’occasione fa il ladro de Rossini), des récitals avec des chanteurs comme Armelle Orieux ( l’Amour selon Goethe), Brigitte le Gargasson (Verlaine-Baudelaire en musique). Accompagnements : «Cosi Fan Tutte» de Mozart (Regard du Cygne, Paris - Salle Paul Garcin, Lyon - Le Pinacle, Bourgogne - Théâtre de Ménilmontant, Paris) «Don Giovanni» de Mozart (Espace Kiron -Regard du Cygne -Théâtre du Tambour Royal, Paris – Le Pinacle, Bourgogne) «Les Noces de Figaro» de Mozart (Le Pinacle, Bourgogne) «La Finta Giardiniera» de Mozart (Théâtre du Tambour Royal, Paris) «Suor Angelica» de Puccini (Chapelle de l’hôpital Saint-Louis, Paris) «L’occasione fa il ladro» de Rossini (Le Pinacle, Bourgogne - Théâtre du Tambour Royal, Paris) « Le chant du cygne » de Schubert (Regard du Cygne, Paris)

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Jean-Daniel Lelièvre (baryton-basse)

1979, 13 ans, Opéra de Lyon, derniers accords du «Crépuscule des dieux», une révélation. 1983, premiers cours de chant avec Madeleine Charvet à Lyon. 1991, audition avec Suzanne Sarroca dont il deviendra l’élève au sein du conservatoire du IXème arrondissement. 1992, Anne-Marie Rhodes remplace Suzanne Sarroca. 1994 rencontre avec Véronique Hazan au conservatoire du Xème arrondissement, déterminante. Premiers spectacles informels autour de «Cosi Fan Tutte» puis des «Noces de Figaro». «Don Giovanni» sera le premier opéra qu’il produira en 1999, période charnière où il rencontrera Stéphane Schurck et Quentin Martel avec qui il créera en 2004 la compagnie «Le chant des sirènes» qu’il présidera jusqu’à fin 2007. De cette association naîtront cinq opéras «Cosi Fan Tutte», «Suor Angelica», «La Finta Giardiniera», «Don Giovanni» et «Les Noces de Figaro». S’il n’est encore qu’assistant sur «Cosi» qu’il réorganisera toutefois lors d’une représentation donnée à Lyon, il débute son activité de metteur en scène avec «Suor Angelica». Production, mise en scène, chant se mêleront allégrement dans les spectacles suivants. Fin 2007, une page est tournée «Les sirènes» donnent leur chant final avec «Les Noces», « OpérapérO » vient de naître dans l’ivresse d’un petit Rossini « L’occasione fa il ladro », et d’une nouvelle production de « Cosi Fan Tutte »

Rôles Guglielmo (Cosi fan tutte), Nardo (La Finta Giardiniera), Don Giovanni (Don Giovanni), Le comte Almaviva (Les Noces de Figaro), Martino (L’occasione fa il ladro)... Product ions et mises en scène «Cosi Fan Tutte» de Mozart (Regard du Cygne, Paris - Salle Paul Garcin, Lyon - Le Pinacle, Bourgogne - Théâtre de Ménilmontant, Paris) «Don Giovanni» de Mozart (Espace Kiron -Regard du Cygne -Théâtre du Tambour Royal, Paris – Le Pinacle, Bourgogne) «Les Noces de Figaro» de Mozart (Le Pinacle, Bourgogne) «La Finta Giardiniera» de Mozart (Théâtre du Tambour Royal, Paris) «Suor Angelica» de Puccini (Chapelle de l’hôpital Saint-Louis, Paris – Festival de Taverny – Eglise de Chapaize, Bourgogne) «L’occasione fa il ladro» de Rossini (Le Pinacle, Bourgogne - Théâtre du Tambour Royal, Paris) « Le chant du cygne » de Schubert (Regard du Cygne, Paris) Projets «Speak low when you speak love» musique Kurt Weill «Récital mélodies en français» musiques Poulenc, Ravel, Weill « Le mariage secret » de Cimarosa

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Jean Rieutord (récitant)

Fidélité ou frilosité Jean Rieutord a exercé son activité théâtrale sous l'unique bannière de l'Atelier Théâtre de Lésigny (Seine et Marne 3001 âmes). Seul ce nid aussi douillet, né d'amitiés potaches, lui donna l'illusion de pouvoir habiter le rôle du vieil et sage Roi Créon à l'âge de vingt-deux ans et, tout juste honoré du grade de premier classe de porter beau l'habit militaire dans «L'amour des quatre colonels ». C'est donc bardé des écueils, des contradictions, mais aussi des richesses et plaisirs de sa passion théâtrale qu'il thésaurise en sa besace une quinzaine de pièces. D'incontournables Feydeau (ah ! assouvir ses fantasmes amoureux dans de folles poursuites), Obaldia, Goldoni, quelques rossignols et pour finir Bacri-Jaoui plutôt deux fois qu'une. Après une pause salutaire, il entretient ses méninges en duo et sous forme de théâtre à domicile dans « L'aide –mémoire » de Jean Claude Carrière mise en scène par Marie-Silvia Manuel . Son seul Actor Studio fut le bar de Papa ou l'observation de l'art de servir le demi sans col et de jeter les dés. Cela lui donna quelques atouts pour jouer les barmans chez Bacri-Jaoui. Un premier pas vers l’OpérapérO en somme… A été à l ’aff iche dans « Antigone » Jean Anouilh, «L'amour des quatre colonels » Peter Ustinov, «Le satyre de la villette » -« Au début était le Bang »René de Olbadia, «Le Fil à la patte» «Le Dindon»….. Feydeau, «Barouf à Chiogga » et «La manie de la villégiature» Goldoni, «L'argent de la vieille», «Les copropriétaires», «Cuisines et dépendances», «Un air de famille» Bacri-Jaoui.

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Stéphane Schurck (ténor)

C’est avec Véronique Hazan, professeur au conservatoire Hector Berlioz de Paris que Stéphane Schurck débute le chant en 1992. Il travaille successivement le répertoire de baryton-martin puis de ténor. Il participe à plusieurs concours comme Léopold Bellan et Les Maîtres du Chant. Passionné par l’opéra, sa rencontre avec Jean-Daniel Lelièvre et Quentin Martel sera déterminante : après avoir participé à divers spectacles lyriques, ils décident de créer en 2004 la compagnie « Le Chant des Sirènes ». Stéphane Schurck conçoit les décors, les affiches et participe à la scénographie des productions. En tant que chanteur, il interprète les rôles de Ferrando (Cosi fan tutte), Ottavio (Don Giovanni), le Podestat (La Finta Giardiniera), Basilio et Curzio (Les Noces de Figaro). Il chante également dans des récitals de lieder. En 2008, il crée au sein de leur nouvelle compagnie « OpérapérO » dont il assure la présidence, un opéra de jeunesse de Rossini, « L’occasione fa il ladro ».

Rôles Ferrando (Cosi fan tutte), Le Podestat (La Finta Giardiniera), Don Ottavio (Don Giovanni), Don Basilio, Don Curzio (Les Noces de Figaro), Il conte Alberto ( L’occasione fa il ladro)... Product ions et décors «Cosi Fan Tutte» de Mozart (Regard du Cygne, Paris - Salle Paul Garcin, Lyon - Le pinacle, Bourgogne - Théâtre de Ménilmontant, Paris) « La Finta Giardiniera» de Mozart (Théâtre du Tambour Royal, Paris) « Don Giovanni » de Mozart (Espace Kiron - Regard du cygne -Théâtre du Tambour Royal, Paris – Le Pinacle, Bourgogne) « Les Noces de Figaro» de Mozart (Le Pinacle, Bourgogne) « L’occasione fa il ladro» de Rossini (Le Pinacle, Bourgogne - Théâtre du Tambour Royal) « Le chant du cygne» de Schubert (2010, Paris) Projets « Le mariage secret » de Cimarosa

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« OpérapérO » Compagnie lyrique

Créée en Janvier 2008 par Stéphane Schurck, Quentin Martel et Jean-Daniel Lelièvre, la compagnie OpérapérO a pour but de monter des spectacles lyriques. En juin 2004, les trois compères créent «Le chant des sirènes». Avec cette première compagnie ils produisent cinq opéras : La trilogie Mozart - Da Ponte, La Finta Giardiniera de Mozart et Suor Angelica de Puccini. Stéphane imagine les décors, Jean-Daniel s’occupe de la mise en scène, cependant qu’ils produisent tous les deux les spectacles. Quentin, chanteur sur plusieurs productions, intervient également comme chef de chant. Après quatre ans ils décident de créer une nouvelle compagnie afin de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Celle-ci a commencé en fanfare par un spectacle enchanteur et enchanté au Vissi d'Arte, et s'est épanoui avec "L'Occasione fa il ladro" de Rossini donné le 23 août au Pinacle (Bourgogne) puis à Paris fin 2008. Les productions présentées sont des opéras du répertoire en version scénique avec accompagnement au piano (certaines productions sont toutefois données avec orchestre). Les récitatifs sont retravaillés, réduits, parfois transposés en français, certains airs sont supprimés ou déplacés, en prenant soin à chaque fois de ne pas trahir l’esprit de l’oeuvre. Ce travail de réécriture associé à une mise en scène impliquant une grande proximité avec la salle permet un abord aisé pour les non initiés tout en offrant une vision nouvelle à un public plus connaisseur. En 2010/2011 la troupe va donner, après une nouvelle production de «Cosi fan Tutte» représentée au Pinacle puis au théâtre de Ménilmontant, le "Mariage secret " de Cimarosa. Cette année sera également l'occasion de concerts plus intimistes « Speak low when you speak love» spectacle autour de chansons de Kurt Weill, « Le chant du cygne » récital à trois voix (ténor, baryton et récitant) autour du célèbre cycle de Franz Schubert La compagnie est une association régie par la loi de 1901. Elle engage dans ses productions aussi bien des musiciens amateurs que professionnels.

Contacts 24 rue Eugène Jumin 75019 Paris

Courriel : [email protected] Site web: www.operapero.com

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« Jouis toujours du présent avec discernement, ainsi le passé te sera un beau souvenir et l'avenir ne sera pas un épouvantail.»

Franz Schubert


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