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Les Archives secrètes du Vatican et de la Franc-Maçonnerie, histoire d'une condamnationpontificale by José A. Ferrer-BenimelliReview by: Jean-Pierre LaurantArchives de sciences sociales des religions, 35e Année, No. 72 (Oct. - Dec., 1990), pp. 256-257Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30119150 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

l'air, sans pouvoir toucher du pied A terre. La consolation d'un moment ne r~pond jamais de la consolation du moment qui suivra. [...] Cette d6pendance de moment A autre, cette obscurit6, et cette paix de l'Ame dans l'incer- titude de ce qui lui doit arriver chaque jour, est un vrai martyre intbrieur, et sans bruit. C'est 4tre brilk A petit feu. Cette mort est si lente, et si interne, qu'elle est souvent presque aussi cach6e a l'Ame qui la souffre, qu'aux person- nes qui ignorent son 6tat >.

lImile Goichot.

72.195 FERRER-BENIMELLI (Jose A.). Les Archives secretes du Vatican et de la Franc-Mayonnerie, histoire d'une condam- nation pontificale. Paris, Dervy-Livres, 1989, 907 p. (Preface de Michel Riquet, SJ.).

Cet ouvrage capital du P. J.F.-B., profes- scur A l'Universit6 de Saragosse a 6t6 6dit6 en 1977 par l'Universit6 catholique << Andres Bello a de Caracas. Une vaste enquete condui- te A travers les archives vaticanes, les archives d'etat de toute l'Europe, les bibliothtques et les centres de recherches, ecclcsiastiques ou magonniques sp6cialis6s, A laquelle ont seuls 6chapp6 certains documents d'Inquisition, permet de consid~rer cette mise au point sur les condamnations de Clement XII en 1738 et de Benoit XIV en 1751 comme definitive.

L'6tude des correspondances et des dossiers de procedure ouverts met en 6vidence le carac- tere politique, (dans le cadre des pratiques sociales, intellectuelles et religieuses du XVIIPI siecle), loin de la dramatisation diabo- lique et de toutes les thdorisations du XIXe.

La situation politique de Florence, avec la succession du dernier Medicis par Frangois de Lorraine et la position particulibre de l'au- torit6 religieuse, de l'Inquisition notamment, motiv~rent le procks mene contre le franc- magon local Tommaso Crudeli, de 1739 A 1741. Le cardinal florentin Corsini, neveu du pape Clkment XII, malade et impotent, conqut la bulle In eminenti >, comme une arme susceptible d'aider sa politique dans la ville. Aucun des pr6lats qui participbrent A la con- damnation n'ktait thdologien et leur ignoran- ce de la nature et des buts de la magonnerie semblait totale (les Constitutions d'Anderson ne furent jamais mises A l'Index par le Saint

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Office et l'6vocation, bien connue, parmi les motifs de condamnation, des ( autres causes justes et raisonnables connues par nous >, parait A J.F.-B. une formule avant tout pro- tocolaire qu'il a pu rencontrer en d'autres circonstances).

En Italie, en Espagne comme au Portugal, il fallut attendre trbs longtemps pour avoir noti- fication de la bulle et une enqu~te men~e peu de temps aprbs A Lisbonne, parmi les bons catholiques fr6quentant la loge, r6vla la pr&- sence de plusieurs Irlandais qui avaient trou- v6 accueil dans cette institution << multiconfes- sionnelle > en Angleterre, A l'int6rieur d'une soci6t6 qui les pers6cutait pour leur religion. En France, le cardinal Fleury ne r6pondit pas, il cesse m~me d'inqui6ter les francs-magons afin de ne pas paraitre ultramontain. Le Par- lement de Paris, quant A lui, ne proc~da jamais A l'enregistrement qui donnait seul, valeur 16gale.

La constitution apostolique << Providas de Benoit XIV montre, au contraire, I'int6ret du pape pour la question dans la mesure

o0, dans

ce domaine, les risques d'empibtement des juridictions d'~tat sur les juridictions eccl- siastiques 6taient les plus grands. Le pr6texte religieux, en effet, s'effaga presque compl- tement dans l'affaire des procks de Naples oi le roi Ferdinand IV reconnut, en 1797, I'inca- pacit6 A prouver quoi que ce soit A propos des agissements coupables des << Liberi Mura- tori ,.

Partout les difficult6s soulev6es par la crois- sance rapide de cette soci~t6 et la pr6sence en son sein de trbs nombreux religieux, notam- ment en France, furent trait6es dans le cadre g6n~ral des conflits entre la soci6t6 nouvelle qui s'annongait, les traditions locales et les pouvoirs de Rome d'une part, ceux des souve- rains du temps des Lumibres, de l'autre. L'Empereur Joseph II, par exemple, le r6gla dans le cadre de ses r~formes g6n~rales des couvents, des confrdries, de 1'Edit de Tole- rance, etc.

L'absence d'une argumentation thdologi- que sdrieuse est le fait dominant; la falsifi- cation historique ultbrieure a consist6 A repor- ter en arribre les ideologies mises en place aux XIX" et XXe si~cles; pour ultime preuve, et non sans humour, I'auteur donne, pour termi- ner, un r6pertoire g6n6ral des membres du clerg6 ayant appartenu A la magonnerie au XVIIPI si~cle. I1 refuse 6galement, au grand

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regret du pr6facier, mais A juste titre semble-t- il, de rentrer dans le d6bat sur les origines de la R6volution frangaise. La traduction frangaise contient malheureusement de nombreuses et lourdes fautes.

Jean-Pierre Laurant.

72.196 FUENMAYOR (Amadeo de), GOMEZ-IGLESIAS (Valentin),

ILLANES (Jose Luis).

El Itinerario juridico del Opus Dei. His- toria y defensa de un carisma. Pampelune (Espagne), Ediciones Universidad de Navarra, 1989, 664 p.

Equidistant de la sociologie et de la mytho- logie, le droit : ici, I'histoire juridique de l'ins- titutionnalisation ecclksiale d'une intuition apostolique, ce mouvement singulier n6 du charisme de Mgr Escriva de Balaguer et connu sous le nom d'Opus Dei qu'il est sage de lui garder sous peine de tomber dans des errements de langage difficiles g contr6ler. Au terme de cette lecture, un sociologue se sentira frustr6 : il n'y trouve pas tout ce qu'il aurait aim6 y trouver, mais il est aussi garanti, par le sdrieux du travail, contre toutes les divaga- tions imaginatives auxquelles portait l'igno- rance du dossier. II pourra r6server son juge- ment, dans l'attente, mais en sachant, comme pour <<la Sapinicre >> (cf.Arch., 45, na 466), les impasses oix 6viter de s'engager A la recherche du << secret > dissimul6. On suit done ici l'Opus Dei de sa fondation (1928) A son approbation dioc6saine en pieuse union (1941) et i l'rec- tion dioc6saine de la soci6t6 sacerdotale de la Sainte Croix (1943), puis g la reconnaissance comme Institut s6culier du droit pontifical (1950), et enfin g l'drection en prlature per- sonnelle (1983), la premicre du genre et B cec jour la seule. Un appendice documentaire de 73 picces (p. 509-663), dont, au terme, les sta- tuts particuliers de l'Opus Dei en 185 articles.

Mgr Escriva de Balaguer avait un sens trbs aigu de la nouveaut6 et de l'originalit6 de son intuition qu'en d'autres temps, en France, on eit peut-6tre dit << sal6sienne >>: la sanctifi- cation dans les conditions de la vie laique et professionnelle, en particulier par le travail. Un mot revient souvent :secularidad. De cette originalit6 d6coulait ce sentiment de la double difficult6 qu'il 6prouvait: faire entendre au

BULLETIN DES OUVRAGES

Saint-Sicge le but qu'il poursuivait et qui ne trouvait pas sa place dans les formules cano- niques connues de vie consacr6e, ftt-ce

sous la forme approuv6e par Pie XII d'instituts s6cu- liers; marquer sa diff6rence dans l'ensemble des initiatives et cr6ations qui ont vu jour depuis un demi-siccle.

]t~mile Poulat.

72.197 GALLERAND (J.), chanoine.

Un combat spirituel sous la Terreur. Bar- th616my Bimbenet (1771-1794). Paris, Beau- chesne, 1989, Ill p.

Barth616my Bimbenet, originaire de Blois et d'origine bourgeoise, connait une adolescence r6tive et s'engage, en 1787 et sous l'autorisation de ses parents, au << Royal Comtois >>. La R6vo- lution le voit dans l'arm6e des princes. La grace l'y saisit; le voill d6sireux de devenir prntre. En 1793, il rentre en France pour rece- voir la formation d'<< un s6minaire clandestin dans la mouvance spirituelle des pbres sulpi- ciens >>. Cela finit aux prisons des Carmes, puis de la Conciergerie, i l'6chafaud ensuite.

R~cit 6difiant, cependant bas6 sur des documents d'archives nombreux.

Jean S6guy.

72.198 GARZIA (Italo). Pio XII e 'Italia nella seconda guerra mondiale. Brescia, Morcelliana, 1988, 354 p.

Le titre indique l'intention de l'auteur, sp&- cialiste des rapports entre l'ltat et lI'glise d I'Universit6 de Bari: examiner les relations entre Pie XII et l'Italie dans la p6riode drama- tique des ann6es 1939-1945. I1 n'l61imine pas cependant une ambiguit6 majeure qui court tout au long du livre : s'agit-il de Pie XII, du Vatican, du Saint-Sicge ou encore de l'lglise ? Question cl6, jamais posse par I'A., done jamais resolue.

La recherche d'I.G. est pourtant bitie sur des sources archivistiques analys6es avec ri- gueur. Elles sont principalement d'origine diplomatique : Actes et Documents du Saint- Sicge relatifs i la Seconde Guerre mondiale, archives des ministbres frangais, italiens, alle-

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