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Les Réformes en Lorraine (1520-1620) by Louis ChatellierReview by: Jacques Le BrunArchives de sciences sociales des religions, 32e Année, No. 64.2 (Jul. - Dec., 1987), pp. 252-253Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30129106 .

Accessed: 15/06/2014 14:24

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

naire, la rfforme du clerg6, la cr6ation d'6glises nouvelles, les confrbries et les organisations de lates, la presse catholique.

La seconde partie dresse le cadre g~n~ral dans lequel F'action de Mgr. Pecci s'ins6ra : le contexte religieux avec E. Cavalcanti qui dres- se une typologie des 6veques de la region; Pietro Stella qui, g travers l'histoire du sanc- tuaire marial de l'Auxilium christianorum pros de Spolkte, montre un aspect de la religio- sit6 populaire non sans en souligner la lecture politique (< L'organizzazione del sacro in Ita- lia: l'Auxilium christianorum di Spoleto tra religiositA e politica >) ; le contexte social aussi avec la prnsentation par Mario Tosti des condi- tions de vie de la population rurale(<< Tra caritA e piccolo credito agrario. I Monti fru- mentari in Umbria dalla Restaurazione all' Unith >).

Mgr. Pecci, A travers ces diverses etudes, se rfvble un 6veque profonddment religieux. Sa figure de pasteur prdoccupd de rdsoudre les probl~mes de son diocese qu'il s'agisse de la cat6ch~se, du s6minaire ou de la presse, mais aux prises aussi avec les autoritds italiennes et soucieux d'6viter des heurts violents tout en maintenant des positions de grande fermet6, est ainsi mieux connue. Mais ce livre ne peut $tre qu'une 6tape vers une meilleure connais- sance de Leon XIII A travers ces annies de 36 A 68 ans au cours desquelles il approfondit la pensde de Saint Thomas et, face aux progrbs d'un anticldricalisme agressif, d6veloppe une pastorale de formation du clerg6 et de presence de l'Eglise dans la socidt6. C'est ce qui permet A R. Aubert de voir en P6rouse le berceau d'une nouvelle 6tape, combien riche en esp5- rance, de l'histoire de l'Eglise >,.

Jean-Dominique Durand.

Etudes pastorales: pratiques et commu- nautfs. Montreal, Bellarmin, 1986, 288 p.

64.217 CHAGNON (Roland), VIAU (Marcel), 6ds.

Ce livre rdunit, sous un m~me chapiteau, les textes prfsent6s au 26me colloque du Groupe de recherche en 6tudes pastorales A l'Universit6 Saint-Paul d'Ottawa en 1984. Quinze contri- butions diffdrentes, dont six r6digdes en anglais et qui comprennent A la fois des etudes th0o- riques et des rfflexions sur des pratiques par des professeurs d'universit6 du Quebec et de I'Ontario. Diversit6 qui ressort aussi des sujets traitds, chaque auteur faisant 6tat de ses pro-

pres travaux de recherche, au risque de rel&- guer, au second plan, la cohesion d'ensemble de l'ouvrage.

Ndanmoins, les AA. r6ussissent a nous faire entrer au coeur des prdoccupations de la th0o- logie pastorale en terre canadienne. Il y a d'abord l'incertitude qui entoure le fondement m~me de cette entreprise, dite scientifique. Connait-on suffisamment, se demande Andr6 Beauregard, le sens de cette praxeologie que ddbattent les facultfs de thdologie de nosjours ? Science de l'agir chr6tien, sans doute, mais qui devra mieux ajuster ses theories et ses mdtho- des (Marcel Viau et Paul O'Grady). Car la distance est toujours considerable, semble-t-il, entre la rdflexion thdologique et la pratique pastorale.

II y a ensuite la question des laics - puis- qu'il faut les appeler ainsi pour quelque temps encore - qui veulent prendre plus de place dans les ministbres de l'Eglise, n'hdsitant pas A s'engager nombreux dans des programmes d'6tudes pastorales (Adrian Visscher et Gilles Raymond). C'est du meme souffle, devrait-on dire, que l'Eglise canadienne est appele A redffinir son role et ses alliances. Si elle ne peut imposer des catdchismes comme elle le faisait auparavant (Raymond Brodeur), voilA que maintenant elle ne peut ignorer l'influence des nouvelles religions (Roland Chagnon). Bien plus, elle s'associe officiellement A la cause des d6munis et des marginaux (Jean- Guy Nadeau et Paul Rigby). On souhaite d'ailleurs que sa conscience s'6largisse aux probl~mes de socidt6, ne nfgligeant rien des moyens d'action que lui offrent les sciences humaines.

<< Les etudes pastorales, soutient Roland Chagnon, devront continuer A s'6crire au pluriel w (p. 13). Les textes du colloque t6moi- gnent effectivement d'initiatives pastorales riches et multiples. On y sent la volont6 des

communautfs chrdtiennes de donner A l'Eglise un nouveau visage. C'est, en m~me temps, une invitation A la thdologie A cheminer avec la pratique. Sans quoi, elle s'expose A la tentation de la speculation.

Alfred Dumais.

Les R6formes en Lorraine (1520-1620). Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1986, 127 p. (Centre de recherches en Histoire sociale et religieuse, 2).

64.218 CHATELLIER (Louis), 6d.

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BULLETIN DES OUVRAGES

S'il est connu que la Lorraine constitua un bastion de la Contre-Rrforme, il importe de connaitre exactement comment la r~forme tridentine s'appliqua au diocese de Toul et rrussit de fagon exemplaire. M. Pernot, dans une contribution de ce recueil de travaux du < Groupe de recherches sur la vie religieuse en Lorraine aux XVIe-XVIIIe sibcles ,>, 6tudie le r61e des 6veques, des religieux, et les 6tapes de l'application du concile de Trente. H. Derrral, une des 6ditrices de la monumentale 6dition de la Correspondance de Pierre Fourier (dont le ler tome vient de paraitre aux Presses Univ. de Nancy), fait une presentation des centres d'in- trr~t de cette correspondance. Les autres arti- cles traitent de l'implantation inrgale et sou- vent temporaire, mais importante, du protes- tantisme en Lorraine : B. Roussel 6tudie Metz de 1523 A 1525 en suivant minutieusement les milieux et les rrseaux, les voies des influences, l'6cho qu'eurent ou n'eurent pas les dissiden- ces; il formule une hypothbse importante: l'&chec de la Rrforme A Metz en ces annres pourrait etre le signe d'un prrcoce affaiblis- sement religieux dans les milieux populaires. O. Kammerer relive l'importance des facteurs sociaux A propos de la Rdforme et du grand commerce A Saint-Nicolas du Port au XVIe sidcle. Dans un chapitre sur la Rdforme en Lorraine du Sud, O. Jurbert fait un 6tat des questions et suggdre des directions de recher- ches. Au total cinq 6tudes qui permettent d'approcher la spdcificit6 religieuse de la Lorraine par rapport A la France et par rap- port A l'Empire.

Jacques Le Brun.

L'Europe des drvots. Paris, Flammarion, 1987, 316 p. (Coll. Nouvelle Bibliothdque Scientifique >>).

64.219 CHATELLIER (Louis).

L'introduction prdcise le propos : 6tudier les congrdgations mariales fonddes et animdes par les jdsuites, 616lment avancd, groupe de pointe >> de la rdforme catholique et leur rl1e dans la gendse de cette Europe qui, aprbs Trente, se met en place face A l'Europe protes- tante. Elles avaient surtout fait l'objet, jus- qu'ici, de monographies rdgionales ou locales, dont beaucoup commengaient A dater. Cette synthdse, sur recherches nouvelles, tente un panorama, sinon europden - puisqu'une enqudte de ce genre a ses limites indvitables et que celle-ci a dA laisser de c6t6 l'Autriche, l'Espagne et une bonne partie de l'Italie -, du

moins assez large (Paris et France de l'Est, pays rhdnans, Allemagne du Sud, Belgique, Suisse et Naples) pour faire apparaitre des constantes et des divergences 6galement signi- ficatives. Elle ne s'en tient pas A une description des exercices et des oeuvres, mais propose une vdritable histoire sociale des congrdgations, fondde sur une analyse trbs fine de leur recru- tement, de leur organisation et de leur stratdgie dans la citd. Le moddle se construit A la fin du XVIe sidcle, A partir d'une initiative au Colldge romain d'un jdsuite flamand, le P. Leunis; il va bientrt s'6tendre, sortir des coll~ges en se spdcialisant et se stratifiant selon les < 6tats >> (clercs, nobles, marchands, artisans, domesti- ques...), joindre aux actes de drvotion les < bonnes oeuvres > etl'intervention auprds des magistrats pour l'etablissement d'un ordre moral >>. Au sidcle suivant, < la mise en oeuvre > de ce moddle tdmoigne de sa plasticitd, de sa facult6 d'< adaptation aux temps, aux climats et aux socidtds w. Les effectifs croissent A tel point que, dans certaines villes, ( toutes les families sont reprdsentdes w; les structures se moddlent sur les institutions urbaines, qua- drillant les quartiers; des processions specta- culaires affirment leur puissance. < Les effets restent 6videmment plus difficiles A mesurer. En tout cas, sur le plan politique, le contraste parait ddjA net entre l'attitude des dues de Bavidre, qui prennent la tdte de leur congrdga- tion et en font < un des di1ments constituants >> de l'Etat et la prudente r6serve des rois de France. Le clivage va s'accentuer au XVIIIe sidcle, < temps des paradoxes ,: chute des effectifs, oeuvres d6sert6es, conflits internes d'une part ; et de l'autre (en Bavibre, en Alsace, en Lorraine) une vitalit6 nouvelle, qui oblige au moins A nuancer une < id6e reque, celle de la d6christianisation A l'oeuvre dans l'Europe des Lumibres >. Cette Europe plut6t < se par- tage entre deux champs fort diff6rents par la pratique, par la sensibilit6 et par la conception mdme du catholicisme >. Dans les r6gions oii les congr6gations sont restdes florissantes, elles ont inculqu6 ( des habitudes religieuses qui jusqu'a nos jours vont marquer le compor- tement des populationsw ; et ce sont pr6cis6- ment ces r6gions qui r6sistent le mieux, jusqu'a nos jours encore, au processus de d6christianisation >>.

Reste A reconnaitre que le titre, avec les perspectives qu'il ouvre, ne constitue pas un effet pour appiter le lecteur, qu'il affiche honndtement la thdse sous-jacente : les congr6- gations ne repr6sentent pas seulement un

d16ment original du catholicisme moderne et

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