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C’est l’hiver, on gèle deboues !

Neige en hiver… déversement au printemps ?

La biométhanisation des bouesmunicipales : un procédé plusque jamais d’actualité

www.magazinesource.cc

PierrePaymentENTREVUE avec

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L’importancedu partage des connaissances

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© Tous droits réservés.Dro i ts d ’au teur e t d ro i ts de reproduct ion : tou te demande de reproduct ion do i t ê t re acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazineSOU R CE recommande ces produ i ts e t se rv ices . Convent ion de la poste -pub l ica t ions no 411225 91. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

EAUX USÉES

C’EST L’H I VER, O N GÈLE D EBOUES !

SUR LE RADAR

N E I G E EN H IVER… DÉVERSEM ENT AU PR I NTEM PS ?

INSTRUMENTATION

M ESU RE D ES N ITRATES-N ITR ITES

TECHNOLOGIE

LA B I O MÉTHAN ISATI O N D ES BO U ES M U N I C I PALES : U N PRO CÉDÉ PLUS Q U E JAMA IS D’ACTUAL ITÉ

chroniques

tête-à-tête

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S A M I S D E S O U R C E 33

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :John CiganaMarc-André DesjardinsDominique DodierFrance GauvreauFrançoise Petitpain-Perrin

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :Sébastien Arbour www.arbourphoto.com

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES 30

SOMMAIRE

LES BONS

CONTACTS

« Entre 25 et 35 % des maladies gastro-intestinales étaient attribuables à l’eau potable. L’eau qui a été testée dans cesétudes correspondait aux normes de qualité du temps. Quand j’ai commencé à travailler sur le sujet, mon hypothèse étaitque moins de 5 % des maladies de ce type étaient causées par des virus se retrouvant dans l’eau potable. Les résultats sesituaient donc bien au-delà des projections. Les investisseurs ont fortement réagi, bien sûr. C’est ce qui explique qu’il y a eudeux études ; personne n’arrivait à croire ce que nous avancions. »

— Pierre Payment

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Ce magazine est imprimésur papier à contenurecyclé

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Partage des connaissancesJe connais le docteur Payment depuis des

années. Il a d’ailleurs signé plusieurs chroniquesdans ces pages au fil des ans et je suis certainque plusieurs d’entre vous ont apprécié sa façonhabile de vulgariser et de dédramatiser ce quebien d’autres scientifiques s’évertuent à monter enépingle pour le plus grand plaisir des médiasd’information généralistes en mal de nouvellessensationnalistes.

Or, cette sommité de la santé publique tirera bientôt sa révérence.Calme, préparé et serein, il a l’intention de tourner complètement lapage sur un pan entier de sa vie. Passionné de la nature et decivilisations anciennes, il a l’intention de s’y consacrer. Jusque-là, riende particulier, me direz-vous ; le Québec foisonne de baby-boomerspartis à la retraite trop tôt.

Mais là où j’y vois un grave problème, c’est en ce qui concerne letransfert des connaissances. De son propre aveu, Pierre Payment, quia œuvré dans le milieu pendant plus de 40 ans, a amassé une sommecolossale de données et de statistiques dans son laboratoire qui,rappelons-le, fermera en même temps qu’il franchira les portes del’Institut Armand-Frappier pour la dernière fois en tant que salarié.Lorsque je lui ai demandé ce qu’il adviendra de ces données siprécieuses, il m’a dit le plus calmement du monde qu’elles seretrouveraient au recyclage.

Cette situation me désole et me frustre. Comment se fait-il que, dansune société dite avancée en termes de communications, des mesuresne soient pas mises en place pour s’assurer que ce savoir si chèrementacquis soit transféré à ceux qui prendront la relève ? Notre société a-t-elle vraiment le luxe de sans cesse recommencer à zéro ? Bien sûr, cen’est pas la fin du monde. Il me semble cependant que nous avons le

devoir d’assurer le transfert des connaissances, que ce soit dans descas comme celui-ci ou en entreprise, comme le souligne habilementnotre chroniqueuse Dominique Dodier, ou encore simplement dans lavie de tous les jours avec nos aînés. Ce qui est vieux n’est pasnécessairement inutile, bien au contraire.

En attendant, je tiens à souhaiter à Pierre une belle retraite, enespérant qu’elle sera active et qu’il ne passera pas son temps au sous-sol à regarder Deux filles le matin…

Nouvelle TV Parlant de télé et de sous-sol, pour être en lien avec la nouvelle

tendance en communication, nous avons décidé de lancer un toutnouveau site Internet de webtélé dédié au développement durable. Sansprétention et de façon très créative, le site Dans mon sous-sol proposeraune panoplie de clips regroupés par thématique touchant l’industriede l’environnement. La gestion de l’eau ne sera pas en reste avec lasérie Le monde de petit Tom. Mettant en vedette des spécialistes del’industrie, ils traiteront de thèmes aussi variés qu’intéressants sous formed’éditoriaux ou d’anecdotes. Certains réagiront aux propos alors qued’autres se régaleront de la folie de notre mise en scène. Une choseest certaine, les clips ne laisseront personne indifférent !

Bien des gens ont déjà manifesté leur enthousiasme à grossir lesrangs de cette webtélé où le rire, le plaisir et l’information se côtoierontde façon quelquefois irrévérencieuse, mais jamais méchante ! Dunouveau contenu vidéo s’ajoutera de semaine en semaine afin destimuler notre industrie.

Le lancement officiel du site www.dansmonsoussol.tv se fera àl’occasion du Salon des technologies environnementales du Québecles 13 et 14 mars prochains. Nous y aurons d’ailleurs un stand. Veneznous y saluer ! ■

André Dumouchel

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éditorial

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À quel endroit avez-vous grandi ?Je suis né dans le quartier Hochelaga, mais mon père a achetéune maison à Ahuntsic dans les années 1950, quand j’avais deuxans. J’étais l’aîné d’une famille de six enfants. Devant la maison,il y avait le domaine Saint-Sulpice. Pour moi, c’était la nature ; jepartais m’y promener, j’étais fasciné par tout ce que j’y voyais :des mantes religieuses, des couleuvres... J’aimais les insecteset les plantes.

À quel âge avez-vous commencé à vous intéresservraiment à la nature ?Je ne saurais pas dire à quel âge exactement, mais j’étais encoreau primaire. Enfant, j’étais plutôt ermite. Je lisais beaucoup,j’aimais particulièrement les livres de sciences et je dévorais lesencyclopédies. Au Collège Saint-Ignace, où j’ai fait mon coursclassique, j'ai fait partie du cercle des Jeunes Naturalistes. Çam’a donné l’occasion de toucher un peu à tout, de découvrirl’ensemble des sciences naturelles.

Y avait-il dans votre famille des gens qui cultivaientun grand intérêt pour la nature ?Non, pas vraiment. Mon père a été employé des postes tandisque ma mère avait mis fin à ses études en cinquième année ;c’étaient des gens intelligents qui nous ont laissés faire des études.Sur l’île de Montréal, on sélectionnait les premiers de classe dansles écoles catholiques primaires et on les envoyait faire destests d’intelligence. À partir de cette sélection, on formait desclasses et on nous permettait d’aller suivre le cours classiqueen milieu laïc à peu de frais. Imaginez, 30 premiers de classesensemble ! J’étais plus près du cancre que du génie dans cettenouvelle configuration.

Était-ce frustrant pour vous ?Oui, bien sûr. Il faut dire que j’arrivais à de très bons résultatsdans les cours qui m'intéressaient, mais j’étais incapable defournir l ’effort nécessaire dans les autres domaines.Heureusement, au fil du cheminement, il y avait de plus en plusde sciences au programme et j’ai pu augmenter ma moyenne.Puis, à la fin de mon cours classique, je suis devenu biologisteau parc du Mont-Tremblant. Nous étions trois biologistes ; nous

SCIENTIFIQUE DE RENOM, PIERRE PAYMENT S’EST

FORGÉ UNE RÉPUTATION ENVIABLE DANS LE

DOMAINE DE LA SANTÉ PUBLIQUE. MÉTHODIQUE ET

TRÈS RIGOUREUX, IL A DÉVELOPPÉ UNE EXPERTISE

TOUTE PARTICULIÈRE LIÉE À LA MICROBIOLOGIE DE

L’ENVIRONNEMENT. SES TRAVAUX DE RECHERCHE

ONT FAIT DE LUI LA RÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE

MICROORGANISMES PATHOGÈNES DANS LES EAUX

POTABLES ET USÉES.

À L’AUBE DE LA RETRAITE, LE DR PAYMENT EST

SEREIN. IL QUITTERA SON POSTE À L’INSTITUT

ARMAND-FRAPPIER DANS QUELQUES SEMAINES

POUR SE CONSACRER À SA PASSION DE TOUJOURS

QU’EST LA NATURE.

COMMENT CES INTÉRÊTS DE RECHERCHE

ONT-ILS PRIS FORME ? QUE PENSE-T-IL DU RÔLE

DES SCIENTIFIQUES ? QUE RÉPOND-T-IL AU

DISCOURS ALARMISTE DE CERTAINS DE

SES CONFRÈRES ?

LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉ

POUR VOUS.

Entrevue réalisée par André Dumouchel

PierrePayment

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L’importance du partagedes connaissances

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arrivions en mai, avec les brûlots, les maringouins et les mouches noires, alors qu’il y avaitencore de la neige. Nous devions répertorier, inventorier la faune et la flore du parc pendantl’été, ce que j’ai fait pendant deux ans.

Et pourquoi n’avez-vous pas continué à œuvrer dans cette discipline ?J’arrivais au bac et je m’orientais en sciences biologiques avec l’intention de devenirentomologiste. Puis, j’ai décroché un emploi d’été chez un parasitologue. C’est là que j’ai apprisà travailler avec encore plus petit, soit le microscopique. J’ai continué ce travail à temps partielpendant trois ans tout en poursuivant mes études.

Où avez-vous fait vos études ?À l’Université de Montréal. Il y avait aussi des docteurs qui travaillaient sur des virus humains,parmi eux le Dr Pavilanis, qui m’a demandé si je voulais faire une maîtrise. Quand j’ai étéinvité à travailler ici, à l’Institut Armand-Frappier, mon objectif était de devenir chercheur, maisje n’avais pas de plan clair. Tout est arrivé un peu comme dans un jeu de dominos, une choseen a entraîné une autre, toujours au bon moment.

Avec le recul, que pensez-vous du nouveau système d’éducation par rapport au cours classique et au système qui était en place quand vousétiez étudiant ? Je pense que le cours classique était quelque chose de très positif qui s’est perdu. On nousenseignait alors à penser, à agir, sans nous bourrer le crâne. Aujourd’hui, on remarque qu’ily a souvent un manque de culture générale, ce qui donne à l’étudiant une vision réduite dumonde. En voulant éduquer le plus grand nombre à l’université, le système fait en sorte qu’ily a parfois des gens qui ne sont pas à leur place dans leur domaine d’études. Par exemple,il faut avoir de la dextérité, de l’agilité pour travailler dans un laboratoire. Pour les tester, jedemande parfois à des étudiants de visser et dévisser 20 fois une vis dans un boulon. Çame donne une bonne idée de leur capacité à cet égard. Or, ça ne suffit pas ; il faut encoreêtre capable de réflexion scientifique. Avec le système actuel, on peut réussir avec des notesde 60 % comme de 90 % et obtenir au bout du compte le même diplôme. Ça donneforcément des équipes de chercheurs de niveaux différents, alors que l’ancien système avaittendance à ne garder que les meilleurs.

Que pensez-vous de la vulgarisation et de la démocratisation de la science ?Avec Internet, on assiste à une érosion, à une dégradation continue de la qualité de l’informationscientifique. Il y a des articles dont on se demande comment ils ont pu être publiés tellementle contenu est fantaisiste ! Mais ce n’est pas étonnant; même les réviseurs abaissent leursexigences. C’est presque de la shot gun research. C’est difficile d’y retrouver la bonne scienceet les articles de qualité.

Que suggérez-vous pour remettre un peu d’ordre et de sérieux dans le mondescientifique ?C’est difficile de renverser cette tendance parce que c’est tout le système universitaire quitend à se dégrader. Il y a de bons professeurs qui sont forcés de faire de la recherche pourpouvoir gagner leur vie décemment, et inversement. Je pense que les bons enseignants devraientpouvoir exercer sans se soucier d’être également chercheurs et que les chercheurs nedevraient pas non plus avoir à enseigner pour boucler leurs fins de mois. On se retrouveavec de mauvais chercheurs et de mauvais professeurs parce que la majorité des gens sontincapables d’assumer aussi bien les deux tâches, celles-ci étant fort différentes bien quecomplémentaires. On obtiendrait peut-être de meilleurs résultats en faisant comme avant,c’est-à-dire en laissant l’université aux professeurs et les centres de recherche aux chercheurs.

Pourquoi n’est-ce plus le cas aujourd’hui ? On a décidé que l’université était l’endroit où devait se faire la recherche. L’objectif étaitd’augmenter les connaissances en sciences. Le pari, c’était qu’on allait faire plus de découverteset qu’ainsi la recherche serait mieux financée, que ce soit en pharmacie, en génie, etc. C’estd’ailleurs vrai qu’il s’en fait, mais en même temps on a surchargé les universités avec la recherche.En obligeant le monde de la recherche à fusionner avec le monde universitaire, on crée entreautres un manque de cohésion parmi les équipes de recherche. Une équipe de chercheursqui se concentre exclusivement sur la recherche, qui a donc un bagage de connaissanceset des contacts avec d’autres chercheurs susceptibles de pouvoir l’aider à atteindre son but,c’est précieux.

Quelle est la part de l’équipe dans le succès des recherches ?Le succès repose sur la dynamique du groupe. C’est d’ailleurs souvent une lacune. Lescarrières sont atomisées et les chercheurs travaillent d’abord à l’évolution de leur carrière.Les scientifiques sont souvent des cavaliers solitaires.

Revenons à votre entrée à l’Institut, qui s’appelait à cette époque l’Institut demicrobiologie et d’hygiène de l’Université de Montréal...Au départ, c’était situé sur la rue Saint-Denis, puis l’Université a déménagé sur la montagne.Le groupe de recherche devenant de plus en plus important, Armand Frappier et Duplessis

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www.dansmonsoussol. tv est un site

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ont alors acheté la terre sur l’île Jésus ; le groupe s’y est installé en 1967 parce qu’il y avaitles animaux dont il avait besoin. Il y avait alors des écuries, 300 ou 400 moutons, et aussipendant un certain temps des milliers de singes, quand on travaillait sur le vaccin contrela grippe. Les plus vieux parmi les gens du voisinage se souviennent sûrement qu’une foisdes singes s’étaient échappés pendant leur transport à l’Institut et se promenaient dansles arbres ! Donc, en 1970, j’ai intégré un groupe de recherche qui était bien établi et quifaisait du diagnostic virologique humain.

Et sur quelle maladie ce groupe travaillait-il ?Quand je suis venu faire ma maîtrise ici, on travaillait sur la rubéole. On devait observercomment ce virus se développait dans les cellules, par microscopie électronique.

Quel était l’état des recherches sur la rubéole à ce moment-là à l’échelle internationale ?On commençait à comprendre que c’était un virus qui provoquait des malformations s’ilinfectait une femme dans les trois premiers mois de la grossesse. Donc, il fallait absolumentcréer un vaccin ou du moins des tests diagnostiques. Ma maîtrise portait plus particulièrementsur le vaccin, et je l’ai faite en six mois.

C’était rapide !Je dormais parfois ici, travaillant 24 heures en continu. Je devais prélever des échantillonstoutes les heures pour analyser le développement du virus. Alors, comment faire autrement ?Ce sont de beaux souvenirs.

Avez-vous eu un mentor au cours de votre carrière scientifique ?Oui, Dr Pavilanis , un virologiste lituanien qui avait été engagé par Armand Frappier et quiest arrivé ici dans les années 1950. On dit qu’il est le père de la virologie au Québec. Il estd’ailleurs devenu directeur scientifique. C’est lui qui m’a invité à faire ma maîtrise. J’ai eu unediscussion avec lui un jour je lui ai dit : « Je crois que je vais aller faire ma médecine aprèsma maîtrise. » Il m’a demandé pourquoi. Je lui ai répondu que de cette façon je comprendraismieux ce que je faisais. Il m’a répondu : « Soyez un bon virologiste et trouvez un bon médecincomme collègue et discutez plutôt ensemble. C’est exceptionnel de trouver quelqu’un qui peutbien faire les deux. » C’est lui aussi qui m’a engagé pour mon doctorat ; il m’a envoyé auxÉtats-Unis, et les liens que j’ai créés au Texas m’ont servi toute ma vie. Il savait que je devaisaller voir ailleurs pour être un bon chercheur, pour développer des contacts, un réseau.

Qu’avez-vous fait au Texas ?Pendant un an, chez le Dr Melnick, j’ai travaillé sur deux sujets : les virus dans le sang et lesvirus dans l’eau. C’était en 1974. Le seul virus dans le sang qu’on connaissait était l’hépatiteB. Aujourd’hui, bien sûr, on connaît le VIH, celui de l’hépatite C et tous les autres. Dr Melnickétait un virologiste de renommée internationale, il s’y connaissait bien. Quand je suis revenuà l’Institut, j’ai commencé à travailler sur l’hépatite A. Avec mes collègues, on développait desméthodes de diagnostic en virologie pour les maladies humaines et animales. J’étais untouche-à-tout.

Qu’est-ce qui vous faisait vibrer dans tout ça ?La collaboration. On avait de grandes tables et, le matin, nous nous retrouvions une dizainede virologistes au café : on discutait, on s’échangeait des conseils, et même ceux qui faisaientdes mots-croisés dans leur coin avaient l’oreille tendue. C’est souvent dans le cadre de ces

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échanges que prenaient naissance les projets et collaborations sur tel ou telsujet en particulier. C’était un partage d’idées et une mise en commun desexpertises ; une grande partie du travail se faisait finalement grâce à cettecollaboration. Il y avait des passionnés, des acharnés qui pouvaient mener desréflexions scientifiques en profondeur.

Le nom de l’Institut a changé souvent au fil des années...Il est d’abord passé d’Institut de microbiologie et d’hygiène de l’Universitéde Montréal à l’Institut de microbiologie et d’hygiène de Montréal. Le mot« université » a été délaissé parce qu’on n’avait plus de liens réels avec elle.Puis, les années 1974-1975 ont vu la création de l’Université du Québec. Nousavons été le premier Institut à y être intégré. Il a fallu à nouveau changer lenom. Étant donné qu’à ce moment-là le Dr Frappier prenait sa retraite, l’Instituta été renommé l’Institut Armand Frappier–Université du Québec en son honneur.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous fixer en virologie alors que vosintérêts étaient si diversifiés au départ ? J’avais fait une demande de fonds au Conseil de recherches médicales pourtravailler sur les virus dans le sang, plus précisément les hépatites. Mais toutle monde autour de moi disait qu’il était très difficile d’obtenir des boursescanadiennes pour ce domaine de recherche et qu’il était préférable de lorgnerdu côté des États-Unis. J’ai donc changé de sujet de recherche pour commencerà travailler sur les virus dans l’eau. Nous avons commencé avec les virus dansl’eau d’égout, sur les plages, les parasites, les bactéries, jusqu’à l’eau potable.Dans les années 1980, on trouvait des virus dans l’eau potable à Pont-Viau, àMontréal... Je me suis mis en quête de savoir si l’eau potable rendait les gensmalades; ça m’a pris 10 ou 15 ans de ma carrière. J’ai trouvé de bonsépistémologistes avec qui j’ai fait deux études, et j’ai continué à travailler surles méthodes de détection des parasites en parallèle.

Qui a investi pour soutenir ces années de recherche et qui s’estoccupé de trouver le financement ?Principalement Santé Canada, USEPA aux États-Unis, La Générale des eauxen France et la fondation de l’American Water Works Association. C’est moiqui ai mené les négociations. Comme dans n’importe quel autre domaine, lesinvestissements sont faits sur la base de l’enchère, en quelque sorte ; il suffitqu’une institution commence à financer un projet pour que les autres suivent.Et comme ces recherches concernaient la santé publique, l’intérêt a été suffisantpour soutenir financièrement les recherches. Mais le succès d’une recherchecomme celle-là ne repose pas seulement sur l’argent. Beaucoup de gens sesont impliqués, notamment les infirmières qui s’occupaient de faire remplir lesquestionnaires aux malades qu’on suspectait d’avoir été infectés par l’eau.

Et quels ont été les résultats de ces études ?Entre 25 et 35 % des maladies gastro-intestinales étaient attribuables à l’eau

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LE MYSTÈRE DE LA PAGE 13

Vous êtes curieux ? Scannez le code QR à l’aide de votre téléphone intelligent ou rendez-vous au www.sourcemystere.com

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Combien de langues parlez-vous ?Je parle le français et l’anglais. Et puis unpoquito español, mais c’est anecdotique.

Si vous deviez habiter un autreendroit que le Québec…Quelque part en France, possiblement enNormandie.

Sur une île déserte, quel livreaimeriez-vous lire ?Aucun. Mes intérêts seraient uniquementtournés vers la nature.

Est-ce que ce serait différent pour la musique ?Non, pour moi, la nature est ma musique.

Quel est votre artiste préféré enmusique ?Je n’ai ni artiste favori ni chanson favorite enparticulier. Comme je suis Poisson, jechange souvent d’avis sur ce type dequestions. Pour moi, c’est en fonction dumoment. Mais ces temps-ci, j’aimebien ce que fait Bïa.

potable. L’eau qui a été testée dans ces études correspondait aux normes dequalité du temps. Quand j’ai commencé à travailler sur le sujet, mon hypothèseétait que moins de 5 % des maladies de ce type étaient causées par des virusse retrouvant dans l’eau potable. Les résultats se situaient donc bien au-delàdes projections. Les investisseurs ont fortement réagi, bien sûr. C’est ce qui expliquequ’il y a eu deux études ; personne n’arrivait à croire ce que nous avancions.Nous avons observé de plus près ce qui se passait avec les filtres dans les usinesde filtration d’eau. Il y avait bel et bien, de temps à autre, des parasites quiréussissaient à déjouer ces barrières, comme le Cryptospridium qui était devenuplus résistant. Nous avons aussi constaté que l’état du réseau n’était pas parfait.C’est donc vers ces deux aspects-là – les filtres et la qualité du réseau – quese sont concentré les efforts et améliorations. À l’heure actuelle, ce taux a étéramené entre 10 et 15 %.

Donc, vous ne faites pas partie des scientifiques alarmistes en ce qui concerne les risques d’épidémie ?Non, pas du tout. Je serais alarmiste s’il y avait 200 épidémies par année. Onapprend toujours des épidémies, il faut en tirer les leçons. Par exemple, lors d’uneépidémie sérieuse avec des milliers de malades comme à Milwaukee, lesscientifiques se sont rendu compte qu’ils avaient commis une erreur grave. Enl’admettant, on peut faire en sorte qu’elle ne se reproduise plus. Mais il ne fautpas exagérer non plus.

Que voulez-vous dire ?Il se développe en ce moment une tendance qui fait la promotion de la puretétotale de l’eau, et c’est exagéré. Les risques sont toujours présentés de manièrealarmiste. On n’analyse pas les données en rapport avec d’autres dangers quinous entourent. Entre janvier et mars, on se retrouve parfois avec 40 %, voire50 % de la population ayant une gastro entérite. Il s’agit le plus souvent du mêmemicrobe que l’on retrouve dans l’eau. En effet, on peut soutenir que certainespersonnes pourraient boire de l’eau, attraper la gastro, comme on dit, et en mourir.Mais ça représente un risque au pourcentage infime. Fréquenter une garderiereprésente un risque d’infection beaucoup plus élevé !

Vous prendrez donc votre retraite en avril. S’agira-t-il d’une vraieretraite ou poursuivrez-vous vos activités scientifiques ?Je vais sûrement continuer à être professeur honoraire pendant un an, car j’aiencore quelques étudiants à suivre. J’ai aussi un projet qui me tient à cœur surl’analyse de risques, avec le Réseau canadien de l’eau, qui prendra fin en avril.

Et en quoi consistait ce projet ?C’est un projet sur quatre ans qui fait la promotion, en quelque sorte, du QMRA(Qualitative Micro Risks Assessment), une méthode de plus en plus utilisée. Ils’agit de présenter le modèle aux scientifiques et de s’assurer de leurcompréhension du modèle de risque en vue d’une uniformisation de son usage.

Au moment de votre départ à la retraite, que pensez-vous de l’étatactuel de la science ?On est passé d’un mouvement lent, persistant, à un mouvement frénétique etsans but. Les temps d’expérimentation et de validation sont de plus en plus courts.C’est l’attrait de la nouveauté qui prime. Il faut toujours suivre la course auxnouveaux modèles en termes de nouvelles technologies. On observe le mêmephénomène pour l’ensemble des sciences, lesquelles suivent ce mouvementhyperactif aux dépens de la qualité des recherches et des articles. C’est lacourse à la primeur. Même pour les informations, c’est comme ça ; elles sontdiffusées avant d’être validées. Auparavant, quand on voulait publier un article,ça pouvait prendre deux, trois ans avant qu’il soit approuvé, le temps de validerles informations. Une fois publié, il allait nourrir la littérature scientifique.Aujourd’hui, les articles sont approuvés avant même que les expériences ne soientterminées ! En même temps, l’accès à l’information est meilleur que jamais ; c’estl’envers de la même médaille. Il y a beaucoup plus d’informations disponibles,accessibles en un temps record, mais beaucoup moins de révision, de contrôlede la qualité de l’information. Et en général, les gens ont aussi un esprit critiquebeaucoup moins développé, pourtant essentiel à une bonne lecture desinformations.

Avez-vous l’intention de devenir consultant pendant votre retraite ?Non, je ne crois pas. Mes amis qui se sont lancés dans cette aventure m’onttous dit qu’on n’est plus à jour à partir du moment où on arrête de pratiquer, àmoins d’avoir les moyens de participer aux congrès, aux grandes réunions. Maisje n’ai pas l’intention de faire ça pendant ma retraite !

Avez-vous des plans précis, des intérêts que vous voudriezdévelopper pendant votre retraite ? Je suis passionné par les fossiles, l’astronomie. Les insectes ? Peut-être quej’y reviendrai, quoique que ma fascination soit moins grande maintenant. Je suisaussi très intéressé par l’égyptologie, les vieilles civilisations, la manière dontles hommes vivaient à d’autres époques. Je crois que j’irai visiter les grands sitesfossilifères en Gaspésie et en Alberta.

D’après vous, quels sont les défis liés à la gestion de l’eau auQuébec ?Le premier défi est d’appliquer la Politique nationale de l’eau pour favoriser laprotection des sources. Puisqu’on sait maintenant d’où viennent lesmicroorganismes qui causent des problèmes de santé publique, il faut agir sansdélai.

Monsieur Payment, merci beaucoup ■

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Il se développe en ce moment une tendance qui fait la promotion de lapureté totale de l’eau, et c’est exagéré.Les risques sont toujours présentés de manière alarmiste.

On LE cuisine pour vous!

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Avez-vous un quelconque intérêt pour la politique ?Pas beaucoup. Mon côté scientifique teinte sans aucun doute maperception. Je trouve que le monde politique actuel fait beaucoup depromesses et réalise peu de projets. J’ai aussi l’impression que lamanipulation est très grande et d’une certaine façon, j’en suis un peudégoûté.

Vous considérez-vous de gauche ou de droite ?J’ai fait un test sur le site Internet de Radio-Canada [la Boussoleélectorale] dernièrement, et malgré plusieurs tentatives, je suistoujours au milieu. Pour moi, la notion gauche/droite ne s’appliquepas. Je suis davantage intéressé par les projets auxquels je crois, peuimporte le parti politique qui les porte.

Éprouvez-vous du respect pour un quelconque politicien actuel ou passé ?Oui, pour Lester B. Pearson. Il fait partie de ces politiciens qui avaient des projets.

Vous considérez-vous comme un libre penseur ?Oui, et n’essayez surtout pas de m’influencer ! [Rires.]

Que pensez-vous de la tarification de l’eau par le biais de compteurs ?Je n’ai jamais voulu partager publiquement mon opinion sur le sujet,car je crois qu’il me manque trop d’information. Néanmoins, je suis àl’aise de dire que je suis en faveur pourvu que les compteurs soientutilisés à des fins de gestion et non de taxation détournée.

Êtes-vous conséquent dans vos actions quotidiennes en matière d’environnement ?J’essaie, mais ça demeure un combat. Si je prends l’exemple del’arrosage de mes fleures en été, je trouve très difficile de résister àl'envie de les arroser en période de sécheresse alors que j’ai mis troisans à les faire pousser. Bien sûr, je peux éventuellement me doterd’un baril de pluie, mais quelquefois, au moment où ça arrive, latentation d’être délinquant est très forte. [Rires.]

Buvez-vous l’eau du robinet ?Toujours !

Si vous pouviez retourner en arrière, feriez-vous le même choix de carrière ? Ma carrière s’est jouée comme un jeu de dominos. Je n’ai pasvéritablement choisi mon parcours. J’ai eu la chance dans ma vied’être poussé par des gens dans le sens de ma nature et de ma façon de penser.

Avez-vous des regrets sur le plan professionnel ?Oui. J’ai fait confiance à des gens qui m’ont déçu. Mais en mêmetemps, c’est normal parce que la vie est ainsi faite.

On LE cuisine pour vous!

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Le jeudi 1er septembre dernier se tenaitau Club de golf Glendale de Mirabel la7e édition du tournoi annuel de votre

magazine SOURCE. Les prévisionsmétéorologiques annonçaient une journée

ensoleillée et c’est heureusement ce à quoi ont eu droit les participantsde cette classique ayant foulé le magnifique parcours Élite du Glendale. Les

traditionnels chapelets sur la corde à linge ont assurément fait le travail !

C’est donc avec un soupir de soulagement que les organisateurs ont accueilliles nombreux participants de ce tournoi qui comportait une multitude deconcours, dont celui du plus long coup de départ, proposé par un remarquableOralien ! Par la suite, bières importées et trio jazz attendaient les golfeurs. Ilsont également eu la chance de trouver chaussure à leurs pieds, puisque lecabinet juridique Sodavex commanditait la distribution de superbeschaussures de golf Callaway.

La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas arrosé de vin et ponctué denombreux prix de présence de valeur. Les participants ont de plus eu droit à unspectacle décapant du magicien Vincent C.

Il est à noter qu’encore une fois, le tournoi s’est déroulé à guichet fermé.La prochaine édition de votre tournoi se tiendra le jeudi 6 septembre 2012.Serez-vous des nôtres ?

Les sourires étaient au rendez-vous pouraccueillir les invités.

Serge Chouinard remarque que le logo deKemira n’est pas sur l’affiche des

commanditaires. Un détail qui peut se régler si facilement…

Les participants ont pu se régaler avec lesucculent brunch à volonté… surtout ceux

qui en ont plus long à remplir !

L’entreprise Inpak nous présentait son toutnouveau camion sous l’œil avisé denombreux experts de l’industrie.

Après la visite des Télétubbies l’an dernier,c’était au tour des Oraliens de venir saluer les

golfeurs de l’environnement.

Quelle ne fut pas la surprise de cet Oraliende retrouver son frère sur terre.

Marc Larivière a toujours rêvé de porter untel casque. Il ne pouvait pas rater

pareille occasion !

Les golfeurs prenaient beaucoup de temps avantde quitter le trou no 1. Avec un tel accueil, il est

facile de comprendre pourquoi.

En fin stratège, Jean-François Bergeron a suchoisir les bonnes enveloppes. Il n’a

malheureusement rien gagné cette année.

Pour la traditionnelle photo de quatuor,l’équipe de Sodavex a troqué les bâtons pour

un sandwich. Une décision savoureuse.

Pour l’équipe de Filtrum, l’important est desuivre la ligne. Ça semble bon… birdie !

Réaliser un superbe coup devant le regardattentif de ses amis et d’un Oralien,

ça n’a pas de prix.

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J.

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Un GRAND MERCI à nos précieux commanditaires

Aucun golfeur n’a osé plonger dans la piscine, ce qui n’a pas

empêché le cocktail d’être une grande réussite.

Les participants ont eu la chance de faire du réseautage et de belles

rencontres.

… tout ça au son de notre talentueux trio jazz.

Gregory Pratte, au développement des affairesdu magazine, avait une grande surprise à offrir

aux gens lors de la soirée.

Après avoir réussi à mettre ses jambesderrière la tête, il a mis au défi

l’assemblée de l’imiter.

Mais quelles étaient les chances qu’il y aitquelqu’un d’autre capable de le faire… Sachezque l’homme élastique se cache chez Newalta.

Rien de mieux que de chanter Câline deblues d’Offenbach pour casser la voix…

ou les oreilles !

… ce qui n’a pas empêché les gens desourire. Il faut dire que gagner un beau prix

offert par IPL, ça aide toujours !

Une nouvelle équipe a été sacrée championnedu tournoi. Son secret ?

Une petite tape sur les fesses pour s’encourager !

L’équipe composée de Philippe Côté,Sébastien Lafontaine, Gary Gagné et

Éric Paquin avait fière allure.

Pour faire réagir la foule, le très talentueuxmagicien Vincent C. n’a pas hésité à sortir un

lapin de son chapeau.

… ni même à se percer la langue avec unebroche sous l’œil à la fois amusé et dégoûté de

Karine Gaudreau. Magie !

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 7 NO 3 HIVER 2012 17

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n a beau parler de changements climatiques et deréchauffement planétaire, l’hiver, il fait froid ! Remarquez quepour les amateurs de sports d’hiver, c’est parfait. Par contre,

qu’on aime la saison ou non, les températures froides hivernalesapportent leur lot de désagréments et rendent franchement la viede tous les jours un peu plus compliquée.

En contrepartie, l’hiver comporte des attraits, et pas juste pour sesmagnifiques paysages. En effet, les températures froides peuventfaciliter la déshydratation des boues en raison de l’effet conditionnantdu gel-dégel.

Le gel-dégel : une méthode de conditionnement des boues

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le gel-dégel conditionneles boues et facilite leur déshydratation aussi bien que l’ajout depolymères. Pour vous en convaincre, prenez un échantillon deboues liquides et mettez-le au congélateur. Une fois les bouescomplètement gelées, sortez l’échantillon du congélateur et laissez-le dégeler à température ambiante. Lorsque l’échantillon seratotalement dégelé, vous observerez une séparation entre lesmatières solides et l’eau surnageante, exactement comme si vousaviez mis un polymère dans les boues. Selon la nature des boues,le surnageant sera plus ou moins clair, mais la séparation desboues sera bien réelle. Si vous versez ensuite l’échantillon ainsiconditionné dans un entonnoir muni d’un filtre, vous remarquerezque le filtrat se draine facilement, ce qui permet aux boues sur ledessus du filtre de s’assécher.

En pratique, pour profiter du gel-dégel naturel, on a généralementrecours à un lit de séchage dans lequel les boues sont pompéesdurant l’automne. Pendant l’hiver, les boues gèlent pour ensuitedégeler au printemps. La majeure partie de l’eau contenue dansles boues s’écoule vers le bas et est évacuée par le réseau dedrainage du lit de séchage. Les boues déshydratées continuentde s’assécher par évaporation et peuvent ainsi atteindre des siccitéstrès élevées.

Comment ça marche ?

Pour comprendre comment le gel-dégel peut conditionner lesboues, il importe de rappeler que les boues sont constituées d’unephase liquide et d’une phase solide : l’eau et les flocs de boues.Les flocs de boues sont formés de particules agglomérées defaçon plus ou moins lâche, tandis que l’eau comprend quatrefractions distinctes, définies selon leur lien avec la phase solide :

1. L’eau libre constitue la plus importante partie de la phaseliquide. Elle entoure les flocs de boues, mais n’en fait paspartie.

2. L’eau interstitielle est emprisonnée à l’intérieur des flocs deboues. Elle n’est pas liée chimiquement à la phase solide, maisse déplace avec les flocs.

3. L’eau de surface constitue une couche relativement minceautour des particules qui composent les flocs de boues. Cetteeau adhère aux particules par des forces de surface.

4. L’eau liée constitue un film très mince immédiatement à lasurface des particules, sous l’eau de surface. Cette eau estliée chimiquement à la phase solide.

Lorsque des boues gèlent, c’est l’eau libre qui gèle en premier lieu.À mesure que la glace se développe, les flocs de boues sontdéplacés en avant du front de glace. Lorsque la masse des flocsaccumulés devant le front de glace devient trop importante pourêtre repoussée plus avant, ils sont emprisonnés dans la glace àl’intérieur de petites alvéoles, et le front de glace continue saprogression. Avec le temps, l’eau interstitielle et l’eau de surfacecontenues dans les flocs emprisonnés finissent par geler. Cetteprogression de la glace à l’intérieur des alvéoles comprime lesflocs et provoque la coagulation des particules. Après le dégel, lesdifférentes fractions d’eau (à l’exception de l’eau liée) se retrouventsous forme d’eau libre qui se draine facilement.

Le conditionnement par gel-dégel est efficace pour tous les typesde boues pourvu qu’elles aient complètement gelé. Il modifieirréversiblement leur structure et produit un résidu granulairehydrophobe et peu odorant.

Le cas de Lac-Etchemin

À Lac-Etchemin, cela fait plus de 15 ans que l’on a recours augel-dégel pour déshydrater les boues de déphosphatation chimiqueaccumulées dans les étangs. À l’initiative du responsable de la stationd’épuration, M. Stéphan Mimault, la municipalité a mis en place en1994 un lit de séchage conçu pour traiter les boues par gel-dégel.Au lieu de vidanger la totalité des boues accumulées dans les étangsen une ou deux opérations, ce qui aurait nécessité un lit de trèsgrandes dimensions, la municipalité a judicieusement choisi d’étalerles vidanges dans le temps, minimisant ainsi la taille de l’ouvragedont la surface de filtration est de 450 m2. De 1994 à 2006, lamunicipalité a procédé sans interruption à la vidange annuelled’environ 500 m3 de boues chimiques. Les boues, dont la siccitémoyenne est de 3,5 %, sont typiquement pompées à l’automnedans le lit de séchage situé à proximité des étangs. Durant l’hiver,la municipalité procède au déneigement de la surface du lit afind’assurer le gel complet des boues. Au printemps, après le dégel,les boues déshydratées, dont la siccité excède déjà 30 %, sontlaissées sur le lit où elles continuent de s’assécher. Les bouessont récupérées seulement à l’automne suivant, ce qui évite quela végétation ne s’installe à la surface du média filtrant. Leur siccitémoyenne est alors de plus de 75 %.

Lac-Etchemin n’est pas la seule municipalité au Québec qui s’estdotée d’un lit de séchage pour déshydrater ses boues d’épurationà l’aide du gel-dégel. D’autres municipalités ont suivi cet exempleavec succès. L’arrivée du GéotubeMD est venue accroître l’éventaildes solutions pour la déshydratation des boues d’étangs aérés.Comme cette solution implique le recours à un sac poreux qui permetde contenir les boues liquides, il n’est plus nécessaire de disposerd’un lit de séchage conventionnel (avec digues ou murets), ce quidiminue considérablement les coûts de construction associés. Enrevanche, il faut conditionner chimiquement les boues pompéesdans le GéotubeMD, ce qui n’est pas nécessaire lorsqu’on disposed’un lit de séchage par gel-dégel. Finalement, si les boues sontdéshydratées à l’aide d’un GéotubeMD, il est malgré tout recommandéde leur faire subir un cycle de gel-dégel (à l’intérieur du sac), cequi permet d’accroître encore leur siccité.

Avec toutes ces vertus, une conclusion s’impose : le gel-dégeldes boues, c’est cool ! ■

C’EST L’H IVER, ON GÈLE DEBOUES !

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Marc-André Desjardinsing., Ph.D.,vice-président, division EnvironnementAXOR Experts-Conseils inc.mdes j a rd i n s@axo r . c om

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E A U X U S É E S

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La pureté de la neigemile Nelligan, le plus connu des poètes québécois, de l’avisde plusieurs, commence son œuvre Soir d’hiver avec ces deuxvers : « Ah ! comme la neige a neigé ! / Ma vitre est un jardin

de givre. » Voilà la force du poète. En deux phrases anodines, il résumeparfaitement les hivers du Québec : il neige (et souvent beaucoup !),il fait froid, il y a de la glace, du givre sur nos vitres et dans nos rues.Il ressort de ces deux phrases un sentiment de pureté. D’ailleurs,beaucoup d’expressions populaires associent la neige à l’innocenceet à la pureté : « être blanc comme neige », c’est être innocent. Mêmele grand Shakespeare, dans Hamlet, affirme que la neige et la glacesont pures : « Serais-tu aussi chaste que la glace et aussi pure quela neige, tu n’échapperais pas à la calomnie. »

Neige pure ou polluée ?Très bien, laissons aux poètes et aux écrivains le droit d’affirmer quela neige est symbole de pureté. La neige, par définition, n’est-elle riende plus que de l’eau pure transformée en flocons ? Les analysesphysico-chimiques indiquent que la contamination de la neige

commence bien avant qu’elle ne touche le sol. Lors des précipitations,les flocons de neige sont exposés aux polluants atmosphériques etabsorbent ceux-ci. D’ailleurs, la neige absorbe beaucoup plus decontaminants que la pluie, car le flocon offre une plus grande surfaceque la goutte de pluie et sa chute est beaucoup plus lente, donnantautant de temps aux contaminants d’être absorbés. Tout le monde sedoute que la gadoue de la fin du printemps n’est pas d’une puretéabsolue, mais même la neige la plus blanche tombée en janvier recèleune quantité impressionnante de constituants. Voici la liste nonexhaustive des contaminants contenus dans les neiges usées établiepar le MENVIQ (ancêtre de l’actuel MDDEP) en 1991 : chlorures,sodium, calcium, ferrocyanures, huiles et graisses, phosphates, matièresen suspension et métaux lourds (zinc, fer, chrome, cadmium, etc..). Unesoupe chimique inattendue !

Les déversements de neiges usées aux cours d’eau interditsNotons que jusqu’à la fin des années 1980, l’affirmation que la neigeétait pure était admise par l’ensemble de la société, allant mêmejusqu'à en influencer nos choix techniques et technologiques. Cetteneige, très souvent, se retrouvait tout simplement déposée dans lescours d’eau. C’est uniquement en 1988 que le ministère del’Environnement du Québec a mis de l’avant sa politique sur l’éliminationdes neiges usées. Cette politique visait essentiellement à interdire toutdéchargement de neiges usées dans les cours d’eau à partir de 1997.

John Ciganaing., M.Sc. A.vice-président, Développementdes affaires et marketingJohn Meunier inc. filiale de VeoliaWater Solutions & Technologiesj c i g a n a@johnmeun i e r . c om

NE IGE EN H IVER… DÉVERSEMENT AU PR INTEMPS ?

É

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S U R L E R A D A R

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[…] même la neige la plus blanche tombée en janvier recèle une quantitéimpressionnante de constituants

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N E I G E E N H I V E R … D É V E R S E M E N T A U P R I N T E M P S ?

Que faire de toute cette neige ?!Bon an mal an, les municipalités du Québec reçoivent entre 200 et350 cm de neige au sol. Pour l’ensemble des municipalités duQuébec, il est estimé que ce sont environ 90 millions de m3 de neigequi doivent être éliminés tous les hivers.

Les modes d’élimination de la neige usée se regroupent en deuxgrandes catégories :• le dépôt terrestre ;• le déversement, lorsque possible, des neiges usées dans le

réseau d’égout.

Les deux modes ont leurs avantages et inconvénients.

Le dépôt de neige est la moins chère des solutions en termes decoût d’exploitation, mais demande beaucoup d’espace. Pour déverserles neiges usées, deux méthodes sont présentement utilisées : lesfondeuses à neige d’une part et les chutes (mécanisées ou non) àl’égout d’autre part. Les fondeuses à neige requièrent un apportcalorifique externe, ce qui en rend l’utilisation prohibitive pour lestrès gros volumes à traiter. Les chutes à neige ont aussi leurscontraintes : elles doivent être conçues de façon à minimiser lesblocages dans l’égout et doivent doser les quantités de neige quiatteignent l’égout en fonction de la capacité de transport et de lacapacité calorifique des eaux usées.

L’impact sur les déversements des réseaux combinés ?

Toutefois, les techniques de déversement des neiges usées à l’égoutpossèdent un avantage indéniable et fondamental par rapport au dépôt

terrestre : elles retirent de l’environnement des volumes considérablesde neiges usées lors des mois à faible pluviosité, soit grosso modode novembre à mars, et lorsque les égouts et les stations d’épurationspeuvent accueillir ces volumes additionnels sans problème.

Les dépôts à neige ne font qu’accumuler les neiges usées. Tousces volumes de neige seront appelés à fondre au printemps, aumoment même où la pluviosité est plus importante. Les égoutsrecevront donc non seulement la pluie « normale » du printemps,mais aussi un apport additionnel provenant de ces neiges uséesqui fondent et entraînent avec elles des sédiments et des matièresen suspension. On se retrouve alors dans une situation où il faudragérer des volumes d’eaux usées importants, pouvant causer desdébordements d’égouts si la capacité hydraulique du réseau estatteinte... alors qu’il aurait été bien plus simple de régler cettesituation en amont, lors des mois d’hiver, et non au printemps.

Les normes du Conseil canadien des ministres de l’Environnement,publiées en 2009, spécifient la nouvelle stratégie pancanadiennepour les eaux usées municipales. Certes, le document introduit desnormes de rejets à atteindre pour les eaux usées, mais l’impactnéfaste des débordements unitaires sur le milieu récepteur y estclairement mentionné. Un des objectifs de cette stratégiepancanadienne est de n’accepter aucune augmentation desdébordements d’égouts unitaires attribuables aux opérations dedéveloppement urbain. S’il continue de neiger entre deux et troismètres tous les hivers au Québec, il faudra peut-être songer à gérerdifféremment nos neiges usées en les introduisant dans les égoutsdès l’hiver afin d’éviter qu’elles n’occasionnent, bien malgré elles,des déversements inopinés lors des orages du printemps… ■

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 7 NO 3 HIVER 201222

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es nitrates (NO3-) et les nitrites (NO2-) sont des ions présentsde façon naturelle dans l’environnement. Ils sont le résultat d’unenitrification de l’ion ammonium (NH4+), présent dans l’eau et

le sol, qui est oxydé en nitrites par les bactéries du genreNitrosomonas, puis en nitrates par les bactéries du genre Nitrobacter(Santé Canada, 1992). Les nitrates sont très solubles dans l’eau ;ils migrent donc aisément dans la nappe phréatique lorsque lesniveaux excèdent les besoins de la végétation. La toxicité desnitrates résulte de leur réduction en nitrites et de la formation deméthémoglobine d’une part, et de leur contribution possible à lasynthèse endogène de composés N-nitrosés d’autre part.

Les concentrations de nitrates et de nitrites dans l’eau peuventêtre exprimées sous forme de nitrates (ou nitrites) ou sous formed’azote. Ainsi, 1 milligramme de nitrates par litre (mg/l de NO3-)équivaut à 0,226 mg de nitrates, sous forme d’azote, par litre(mg-N/l). Dans le cas des nitrites, 1 mg/l équivaut à 0,304 mg-N/l(Conseil national de recherches Canada, 1995).

SourcesLa présence de nitrates dans l’eau de consommation estprincipalement attribuable aux activités humaines (Santé Canada,1992). L’utilisation de fertilisants synthétiques et de fumiers, associéeaux cultures et à l’élevage intensifs, favorise l’apparition de nitratesdans l’eau. Les installations septiques déficientes de même que ladécomposition de la matière végétale et animale peuvent aussiêtre des sources de nitrates dans l’eau. Le risque de contaminationest plus important si le sol recouvrant la nappe d’eau est vulnérable(ex. : sablonneux) et si la nappe est peu profonde (puits de surface).

Concentrations dans l’eau potableLa concentration de nitrates dans l’eau potable peut être classéeselon quatre catégories :

1. inférieure à 0,2 mg-N/l (aucune influence humaine); 2. entre 0,21 et 3,0 mg-N/l (influence possible des activités

humaines); 3. entre 3,1 et 10 mg-N/l (influence très nette des activités

humaines, mais sans impact apparent sur la santé);4. supérieure à 10 mg-N/l (impact majeur des activités humaines

et effets possibles sur la santé).

Normes québécoisesLe Règlement sur la qualité de l’eau potable prévoit une norme de10 mg-N/l (équivalent à 45 mg/l de NO3-) lorsque les nitrates etles nitrites sont dosés simultanément (annexe I du règlement).Cependant, lorsque les nitrites sont mesurés séparément des nitrates,leur concentration ne doit pas excéder 1 mg-N/l (équivalent à 3,2 mg/lde NO2-) (MDDEP, 2001, mise à jour le 1er janvier 2012).

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L

France GauvreauB.Sc., directrice généraleHanna Instruments Canada inc.f ra n c eg@hannacan . c om

I N S T R U M E N T A T I O N

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MESURE DES N ITRATES-N ITR ITES

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M E S U R E D E S N I T R AT E S - N I T R I T E S

La performance de l’osmose inverse peut toutefois être affectée par la turbidité de l’eaude même que par la présence de fer, de manganèse et de silice.

En conclusion, la présence des nitrates et des nitrites dans l’eau potable est quasiinévitable dans le contexte environnemental actuel. Aussi, une analyse périodique deces derniers paramètres est essentielle. Le choix de la technologie de mesure de cesderniers reviendra à l’opérateur/technicien de laboratoire en fonction des besoinsspécifiques et en fonction de critères économiques, de recherche de précision et/oude simplicité d’opération. ■

Méthodes d’analyse

Comme c’est le cas pour plusieurs paramètresphysico-chimiques à analyser dans l’eau potable,les méthodes d’analyse offertes par lesdifférents manufacturiers sont multiples, desbandelettes d’analyse (méthode la moinscoûteuse, mais imprécise) aux systèmes decontrôle en continu (méthode la plus onéreuse)en passant par les trousses chimiques (un peuplus onéreuses que les bandelettes, maiségalement un peu plus précises) et lesinstruments portatifs et/ou de laboratoire. Laméthode privilégiée par l’Agence de protectionenvironnementale américaine (la United StatesEnvironmental Protection Agency) est sanscontredit la photométrie (colorimétrie). Quelquesmodèles de photomètres (simple paramètreou multiparamètres) offrant différentes gammesde mesure sont offerts tant pour la mesuredes nitrates que pour la mesure des nitrites. Lesnitrates sont généralement mesurés grâce àl’addition d’un réactif spécifique en conformitéavec la méthode dite de réduction de cadmiumalors que les nitrites sont généralement mesurésgrâce à l’addition d’un réactif spécifique enconformité avec la méthode dite de diazotisation.Afin de mesurer les nitrates, l’option de mesureà l’aide d’un instrument portatif ou de laboratoirepouvant accepter une électrode à ion sélectifpeut également être envisagée. Cette option,plus coûteuse mais offrant une plus grandeprécision, implique des manipulations plusdélicates que la photométrie et présente unevulnérabilité à certaines interférences, dont latempérature, ce qui est non négligeable enpériode hivernale.

Mesures de contrôle

En cas de dépassement des normes, lestechniques de traitement par échange d’ions etosmose inverse sont privilégiées afin de permettreun enlèvement efficace des nitrates et des nitritesdans l’eau potable (Santé Canada, 1992; USEPA,1989). L’échange d’ions est une technique quiutilise une résine sur laquelle sont fixés des ionschlorures. La résine libère des ions chloruresdans l’eau et ceux-ci sont remplacés par lesnitrates et nitrites. L’efficacité d’échange varieentre 75 % et 99 %. L’affinité de la résine pourles ions sulfates étant plus grande que cellepour les nitrates et nitrites, le coût et l’efficacitéd’enlèvement de ces derniers est influencé parla présence d’ions sulfates dans l’eau. Latechnique de traitement par osmose inverseutilise une membrane semi-perméable permettantde retirer un grand nombre d’ions inorganiques,incluant les nitrates et les nitrites. Cette techniquepermet l’enlèvement de plus de 95 % desnitrates et nitrites, et ce, à un coût raisonnable.

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Tableau 1. Influence des activités humaines et impact sur la santé de différents niveaux de nitrates dans l’eau

Concentration de nitrates dans l’eau potable (mg/l) < 0,2 0,21 à 3,0 3,1 à 10 > 10

Influence des activités humaines Non Possible, mais Certaine, mais Certaine, avec impact mineur avec impact modéré impact majeur

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LA B IOMÉTHAN ISATION DES BOUES MUN IC I PALES : UN PROCÉDÉ PLUS QUE JAMAIS D’ACTUALITÉ

Pourquoi cette technologie plus que centenaire est-elle de nouveau d’actualité ?

es quantités de boues générées par le traitement des eauxrésiduaires municipales augmentent partout dans le monde, etleur devenir constitue un véritable casse-tête pour les opérateurs

d’usines et les municipalités. À titre d’exemple, au Québec, lesbiosolides municipaux représentaient 910 000 tonnes en 2007.Devant ce constat, la biométhanisation suscite un regain d’intérêt,d’autant qu’un certain nombre de paramètres environnementaux etéconomiques évoluent :

- la volonté de réduire les consommations d’énergie fossile pourlimiter les émissions de gaz à effet de serre ;

- la mise en place d’incitations financières pour le rachat d’énergieverte ;

- la mise en place de réglementations visant à réduire la fractionorganique des déchets enfouis et à encourager le recyclage dela matière organique ;

- l’augmentation du coût des énergies ; à ce titre, on peut rappelerque la consommation d’électricité d’une usine de traitement des

eaux équipée d’un traitement biologique peut représenter jusqu’à30 % des frais d’exploitation, de sorte que le bilan annuel del’usine est très sensible à l’évolution des coûts de l’énergie.

Dans ce contexte, la biométhanisation se révèle une solution gagnante.En effet, si l’on compare les émissions de CO2 globales avec cellesd’autres filières de traitement des boues, on s’aperçoit que nonseulement la biométhanisation produit un biogaz valorisable pouvantse substituer à la consommation d’une énergie fossile, mais qu’en outreelle permet de diminuer les quantités de boues et donc les émissionsde gaz à effet de serre liées à leur transport, leur stockage et leurenfouissement. La biométhanisation se révèle également trèsintéressante dans le cas d’un séchage de boues par la possibilité demettre en place une synergie énergétique tout en permettant unlissage des variations de la qualité de la boue avant séchage grâceau temps de séjour des boues dans le biométhaniseur.

Qu’est-ce qu’un biométhaniseur ?Un biométhaniseur est une enceinte fermée dont la températureest contrôlée généralement à 35 °C (on parle alors de traitementmésophile) et dans laquelle sont admises les boues épaissies à uneconcentration de 50 g/l.

Dans cette enceinte sans oxygène, un véritable écosystème debactéries se développe qui transforme la matière organique complexeen biogaz riche en méthane par l’intermédiaire d’étapes d’hydrolyse,d’acidogenèse et de méthanogenèse. Cette dernière étape est lefait d ’organismes méthanogènes appelés Archaea. Cesmicroorganismes ont un temps de dédoublement pouvant allerjusqu’à 10 jours.

Françoise Petitpain-Perrindirectrice techniqueDegrémont limitéef ra n c o i s e . p e t i t p a i n . p e r r i n@deg remon t . c om

L

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T E C H N O L O G I E

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L A B I O M É T H A N I S AT I O N D E S B O U E S M U N I C I P A L E S : U N P R O C É D É P L U S Q U E J A M A I S D ’ A C T U A L I T É

L’activité des Archaea est directement liée à la température : à 35 °C, le temps deséjour de la boue est de l’ordre de 20 jours.

Il est également possible de travailler avec des températures plus élevées (autour de50 °C), ce qui permet de réduire le volume des réacteurs.

Mais quelles performances peut-on attendre de la biométhanisation des boues municipales ?L’efficacité de la biométhanisation se mesure par le facteur de réduction de la fractionvolatile (correspondant à la matière organique) présente dans les boues et qui se traduitpar la production du biogaz.

Cette efficacité est liée au type de boues à traiteret est donc indissociable du type de traitement d’eau: les boues issues de la décantation primairecontiennent en proportion moins de matièreorganique ; par contre, cette fraction organiquesera très bien méthanisée. Les boues biologiquescontiennent une fraction plus importante dematières volatiles correspondant aux cellules desbactéries épuratrices; toutefois, cette matièreorganique est beaucoup plus difficile à atteindreen méthanisation.

À titre d’exemple, dans une boue provenant d’unedécantation primaire, la fraction de matièreorganique est généralement comprise entre 55 et75 %, et le pourcentage d’abattement de cettematière volatile est de l’ordre de 50 à 60 %. Il enrésulte au final une diminution de la matière desboues pouvant atteindre 45 %.

La production de biogaz se situe entre 0,9 et1,1 Nm3 par kilogramme de matière volatile élimi-née. Ce biogaz contient une quantité de méthanegénéralement comprise entre 60 et 65 %.

Le biogaz a un potentiel énergétique qui dépendde sa composition en méthane ; il est de 5550 kcalpar Nm3 pour un biogaz ayant 65 % de méthane.

Cette énergie peut être utilisée par l’usine detraitement des eaux résiduaires. Brûlé en chaudière,le biogaz permet au minimum le chauffagenécessaire au processus de biométhanisation etdes locaux, mais aussi le chauffage d’un fluidethermique nécessaire au séchage des boues.

Combustible d’un moteur de cogénération, le biogazpeut être en partie transformé en énergie thermiqueet en partie en énergie électrique.

Après un traitement plus complet, le biogaz peutsoit être injecté dans un réseau de gaz, soit utilisépour alimenter des véhicules.

Une technologie ancienne qui donne lieu àdes développements innovantsSi les performances de la biométhanisationdépendent étroitement de la ligne de traitementdes eaux, il faut également être conscient que labiométhanisation a un impact sur ledimensionnement de la ligne de traitement deseaux. En effet, la déshydratation des boues digéréesgénère un filtrat ou un centrat riche en azote eten phosphore qui retourne en tête de traitementet qui peut représenter de 10 à 15 % des chargesà traiter de l’usine.

Pour limiter l’impact de ces charges sur ledimensionnement d’ouvrages existants, différentestechnologies nouvelles se développent. L’ammoniumconcentré peut être traité de façon séparée pardé-ammonification grâce à la maîtrise des bactériesAnammox, permettant ainsi de diminuer de plusde 60 % le besoin en énergie pour transformerl’ammonium en azote gazeux. Le phosphore, quantà lui, peut être précipité de façon contrôlée sousforme de granules de struvite et valorisé commeengrais chez les pépiniéristes.

La biométhanisation est donc sur toute la lignerespectueuse de notre environnement ! ■Le magazine de l’eau au Québec

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Les organisations ne peuvent pas compter sur un nombre limitéd’employés pour préserver leurs connaissances institutionnellesvitales. Par conséquent, elles doivent trouver des moyens depréserver les connaissances tacites et de les rendre accessiblesaux futurs travailleurs […].

– Hewitt & associés (2006)

e marché du travail a beaucoup changé au cours des dernièresannées. Aujourd’hui, les entreprises doivent rester concurrentiellesà tous les points de vue : rentabilité, ressources humaines,

processus, technologies, etc. Concrètement, il s’agit de faire plus avecmoins. Dans un contexte de mondialisation, les entreprises procèdentà divers aménagements, allant des nouvelles solutions technologiquesaux changements de gouvernance afin de demeurer dans la course.Considérant ce besoin, le travail se métamorphose. Auparavant, letravail était surtout mécanique et opératoire, avec des instructionsprécises. Les travailleurs exécutaient leurs tâches selon des directivesbien définies. Aujourd’hui, les emplois requièrent des compétencesdites intellectuelles, c’est-à-dire des compétences qui allient savoir-faire et savoir-être.

Mais la métamorphose ne s’arrête pas là. La pénurie de main-d’œuvre dans diverses industries et les départs à la retraite deplusieurs milliers de travailleurs ne font que compliquer les choses.Car ces personnes possèdent une connaissance, un savoir et descompétences inestimables, voire stratégiques, qui finissent par seperdre sans une stratégie de transfert des savoirs. Commentconserver ces connaissances ainsi que toute l’expertise – noyaude la réussite de l’entreprise – qu’un travailleur a acquises au fildes années ?

Plusieurs solutions sont à la disposition des employeurs déterminésà assurer le transfert des connaissances à la relève : la retraiteprogressive ainsi que la réembauche des retraités commecontractuels ou consultants, à temps partiel ou sur une basesaisonnière, peuvent être envisagées comme des moyens defaciliter le transfert des connaissances. Ces moyens visent deuxobjectifs : maintenir le nombre de ressources et les forces demain-d’oeuvre aussi longtemps que possible et ainsi préserver lesconnaissances et compétences clés pour assurer le succès futurde l’organisation.

LE TRANSFERT DU SAVO IR :PASSAGE OBLIGÉ POUR LA SURV I E DE L’ENTREPR ISE

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétencedom i n i q u e . d o d i e r@env i ro c ompe t e n c e s . o rg

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 7 NO 3 HIVER 201230

LLes employeurs qui comptent un grandnombre d’employés à la veille de la retraitedoivent trouver des moyens de préserverleurs connaissances organisationnellesavant le départ de ceux-ci.

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Les employeurs qui comptent un grand nombre d’employés à laveille de la retraite doivent trouver des moyens de préserver leursconnaissances organisationnelles avant le départ de ceux-ci. Lamajorité des organisations ne pourront récupérer toutes lesconnaissances perdues lors des départs à la retraite. Les raisonsévoquées : manque de temps ou de budget, de sorte que l’on négligela formation.

Le transfert des connaissances est une solution qui aide à mainteniret à améliorer l’efficacité et la rentabilité à long terme des organisations.C’est un processus qui demande à être planifié.

Or, aujourd’hui encore, peu d’entreprises ont mis en place un telprocessus et les outils facilitant le transfert des connaissances entreemployés. Les nouveaux employés ou les nouveaux travailleursfraîchement diplômés devront faire une série d’essais, erreurs etexpérimentations au lieu de bénéficier directement des connaissanceset du savoir de ceux qui sont passés par ce processus il y a déjàplusieurs années.

Nombre de solutions s’offrent à vous pour améliorer le transfertdes connaissances au sein de votre organisation. Il faut au moinsentreprendre une réflexion rapide sur le transfert des connaissanceset se poser les bonnes questions afin que la démarche soitfructueuse. Voici les questions que vous devriez vous poser commegestionnaire :• Est-ce que l’entreprise comprend bien les enjeux du

transfert des connaissances ?• La direction voit-elle l’utilité du transfert des connaissances ?

• Le transfert des connaissances fait-il partie des priorités del’organisation ?

• L’organisation a-t-elle les bons outils de transfert desconnaissances à sa disposition ?

• Y a-t-il quelqu’un dans l’organisation qui prendra le dossiersous sa responsabilité ?

• Est-ce que cette personne connaît et maîtrise le concept dutransfert des connaissances ?

• Qui sont à court et à moyen termes les employés quipartiront à la retraite ?

Dans une étude menée auprès de 348 entreprises de 5 secteurs(foresterie et exploitation forestière; fabrication de produits chimiques;fabrication de matériel de transport ; grossistes-distributeurs demachines, de matériel et de fournitures ; services de conseils engestion et de conseils scientifiques et techniques), on constate quedes pratiques de gestion des connaissances ont été adoptées afind’améliorer l’avantage concurrentiel. La perte d’employés clés de mêmeque la perte de parts de marché ont motivé les entreprises à mettreen place des solutions.

Bénéfices du transfert dans les organisations1

Améliorer la performance grâce à :• un meilleur apprentissage et une meilleure intégration des

nouvelles ressources ;• une réduction des coûts ou des risques lorsqu’il y a échange

de découvertes relatives à des solutions externes ;• une meilleure prise de décision en matière de production ;• une amélioration de l’efficacité organisationnelle ;• une amélioration de la satisfaction au travail.

Favoriser l’innovation grâce à :• l’amélioration de la qualité et de la rentabilité des projets et des

interventions ;• l’accroissement de la capacité d’innovation par l’entremise de

l’amélioration et la découverte de solutions ;• l’amélioration des relations avec l’environnement.

Préparer la relève grâce à :• l’amélioration du travail coopératif et des échanges entre les

employés ;• la conservation de la culture, de l’expérience et de l’expertise

dans l’entreprise.

Entreprendre une démarche de transfert des connaissances devientnécessaire pour la pérennité de nos organisations. Celles quiemboîteront le pas seront devant la parade et sûrement plusconcurrentielles. ■

Pour de plus amples renseignements sur le sujet et desformations offertes, visitez www.envirocompetences.org .

1. Étude menée par Lysanne Raymond, en collaboration avec Robert Parent, LiseDesmarais et Louise Leclerc, Laboratoire de recherche sur la dynamique du transfertde connaissances, Faculté d’administration, Université de Sherbrooke.

L E T R A N S F E R T D U S A V O I R : P A S S A G E O B L I G É P O U R L A S U R V I E D E L’ E N T R E P R I S E

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LES BONS

CONTACTSL E S A M I S D E S O U R C E

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 7 NO 3 HIVER 2012 33

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Sources : L’équipe de SOURCE

TOUTES NOS CONDOLÉANCES

Le C.I.Eau tenait son 3e souper-bénéfice le 13 octobre dernier. Près de 300 intervenants de l’industrie de l’eau ont participé à l’événement. La somme de 34 500 $a été amassée au profit de ce musée de l’eau interactif, notamment grâce au soutien de précieux commanditaires. Une vidéo a d’ailleurs été réalisée pour remercierces derniers. Mettant en vedette deux enfants et plusieurs personnalités du milieu de l’eau, la vidéo produite par l’équipe de Dans mon sous-sol a provoqué bien desrires lors de sa présentation durant la soirée. Le succès a été tel qu’elle a été vue près de 700 fois sur YouTube, et ce, sans la moindre promotion. Elle est maintenantdisponible au www.dansmonsoussol.tv. Pour participer au vif succès que représente le C.I.Eau, communiquez avec André Perreault au 450 963-6463.

L’AVEZ-VOUSVISITÉ ?

LE GRANDSUCCÈSDES PETITS

Vous êtes curieux ? Voici quelques explications. C’esttrès simple. Il s’agit d’un emplacement publicitairepositionné à la page 13 de chaque édition du magazineSOURCE. Sur cette page 13 est affiché un code QRcomme celui s’y trouvant actuellement. Le code QR,lorsqu’il est scanné au moyen d’un téléphone intelligent,vous dirigera vers la page Internet du choix de la personneayant remporté l’enchère du numéro précédent. C’esten fait une façon originale de donner l’adresse d’unsite Internet. Les lecteurs ne disposant pas d’un mobileintelligent peuvent tout de même visualiser le messagevia leur navigateur favori. Vous aimeriez diriger leslecteurs du prochain numéro vers un site de votrechoix ? Rendez-vous à la page 13 et allez miser !

M. Hoang Van Hoi est décédé à l’âge de 63 ans l’automne dernier. Très présent dans le domaine de l’eau au Québec, M. Hoanga travaillé pendant plus de 20 ans avec Gabriel Meunier pour ensuite joindre les rangs de l’entreprise Mabarex à titre d’associéet vice-président ingénierie où il évoluait depuis les 16 dernières années. Il a également été conférencier et auteur de plusieurspublications spécialisées. Nos plus sincères condoléances à l’équipe de Mabarex et à la famille du défunt.

ITT Corporation ne change pas de nom, mais il en vaautrement pour le volet lié au traitement de l’eau del’entreprise qui a été constitué en une compagnieinternationale distincte appelée Xylem.

ITT WATER &WASTEWATERDEVIENT XYLEM

Le printemps est à nos portes. Avez-vous commencé à frotter vos bâtons ?

N’oubliez pas demettre votre tournoi

de golf annuel àl’agenda. Cette

année, le tournoi setiendra le jeudi

6 septembre, toujoursau prestigieux Clubde golf Glendale, à

Mirabel. Serez-vousdes nôtres ?

ASTIQUEZVOS BÂTONSDE GOLF ! Un vent de folie soufflera bientôt sur l’industrie de

l’environnement. L’équipe de MAYA.cc lancera untout nouveau site Internet qui ne laissera personneindifférent à l’occasion du Salon des technologiesenvironnementales du Québec. Nommé Dans monsous-sol, le site proposera des clips vidéoinformatifs très originaux qui vous ferontassurément sourire. Tournées sans prétention, lescapsules ont pour but de vous renseigner sur ce quise passe dans l’industrie. Venez faire un tour dansnotre sous-sol au www.dansmonsoussol.tv !

Le magazine de l’eau au QuébecSOURCE VOL. 7 NO 3 HIVER 201234

L’ E N V E R S D U D É C O R

UN SITE QUI A DU PANACHE !

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d’intérêt à

nous faire

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Réacteur à média fluidisé

Traitement des eaux et des bouesWater and Sludge Treatment Tratamiento de aguas y lodos

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DE DBO QUE SES CONCURRENTS RÉUNIS