Abstracts / Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S51–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 (2011) S52–S153 S97
P092Contribution respective des micelles mixtes de sels biliaires etdes liposomes dans l’absorption de l’acide oléique et du choles-térol libre par le modèle CACO2-TC7Mimoun-Benarroch M1, Margotat A1, Garcia C1, Jourdheuil-
Rahmani D1, Malezet C1, Armand M*1
1UMR Inserm Inra 1260, université Aix-Marseille, Marseille,France
Introduction et but de l’étude. – Les produits de lipolyse (acides
gras libres (AGL), 2-monoglycérides (MG), cholestérol libre (CL))
sont absorbés par l’entérocyte grâce à leur solubilisation dans des
structures lipidiques, micelles mixtes de sels biliaires et vésicules
(liposomes), qui coexistent dans la lumière intestinale [Hernell O etal. 1990, Armand M et al. 1996], et avec l’aide de transporteurs pro-
téiques spécifiques membranaires (NPC1L1 et SR-B1 pour le CL,
FABPpm, FATP4, CD36 pour AGL) et cytosoliques (L-FABP pour
les AGL, SCP2 pour le CL) [Iqbal J & Hussain M 2009]. L’impor-
tance spécifique des phénomènes physicochimiques et des transpor-
teurs reste un débat [Hamilton JA 2007], et la contribution
respective des deux types de structures est mal connue. Notre objec-
tif était d’étudier le taux d’absorption des lipides par une lignée
intestinale humaine en fonction du type de structure, et d’évaluer
l’impact sur l’expression des transporteurs.
Matériel et Méthodes. – Des quantités physiologiques de nutri-
ments lipidiques (acide oléique (AO), 2-monooléine, CL) sont solu-
bilisées sous forme de micelles mixtes de sels biliaires (MSB), de
MSB contenant des lysophospholipides (MSBL), et de différents
types de liposomes contenant de la phosphatidylcholine seule (L) ou
associée à d’autres espèces de lysophospholipides (LL). Le taux
d’absorption de l’AO et du CL est mesuré in vitro après trois heures
d’incubation sur Caco-2 (clone TC7) à l’aide de traceurs radioactifs
(AO H3, CL C14). L’expression des gènes induite par les structures
lipidiques a été analysée par PCR quantitative puis explorée par
puces à ADN (Agilent).
Résultats. – L’AO est 4 à 7 fois plus efficacement absorbé quand
il est véhiculé sous forme de liposomes L par comparaison avec les
MSM ou MSBL, et le taux d’absorption est modulé par la nature des
LL. Le CL est 3,5 à 2,5 fois plus efficacement absorbé sous forme
de MSBL par comparaison avec MSB, L ou LL, respectivement, et
le type de lysophospholipide n’apparaît pas comme un facteur phy-
sicochimique clé. L’expression de la L-FABP et de NPC1-L1 est
significativement augmentée d’un facteur 2,5 quelle que soit la
structure utilisée (vs le témoin sans lipides) tandis que celle de SRB-
1 ne change pas. L’approche par puces à ADN montre que plusieurs
gènes impliqués dans le métabolisme des acides gras et du cholesté-
rol, dans la voie de signalisation par PPAR-a, et dans l’adhésion cel-
lulaire et le cytosquelette sont aussi modulés (structures lipides vssans lipides), indépendamment de la structure lipidique.
Conclusion. – Les liposomes renfermant certains types de lyso-
phospholipides représentent une structure optimale pour l’absorp-
tion de l’acide oléique, tandis que le cholestérol est
préférentiellement absorbé sous forme de micelles mixtes de sels
biliaires contenant des lysophospholipides. L’importance du rôle
des liposomes dans l’absorption d’autres espèces d’acides gras
(polyinsaturés par exemple) est un point clé à rechercher pour amé-
liorer leur biodisponibilité chez des patients déficients.
P093Dans l’anorexie mentale, le risque de rechute et de boulimieest fonction des apports énergétiques : résultats à un an, aprèshospitalisation, chez 168 maladesRigaud D*1, Perrin D1, Brindisi MC1
1Nutrition, CHU de Dijon, Dijon, France
Introduction et but de l’étude. – Si la réduction massive des
apports énergétiques est un fait constant dans l’anorexie mentale
(AM), la relation entre évolution des apports lors d’une hospitalisa-
tion et risque de rechute sous forme AM restrictive (AMR) ou bou-
limique (AMB) n’a curieusement jamais été établi
Matériel et Méthodes. – Du fait de leur dénutrition (IMC : 13,9
+ 1,9 kg/m2), 168 femmes adultes ont été hospitalisées pour AM.
Seules les patientes n’ayant pas eu de nutrition entérale ont été éva-
luées. Dans cette étude prospective, ont été analysés avant (J -7),
pendant (3 jours par semaine) et après (6e, 12e mois (M)) les apports
énergétiques, protéiques, lipidiques et glucidiques et les apports en
aliments. L’évolution de l’AM a été évaluée (EDI) à 3, 6 et 12 mois
après hospitalisation. Les apports énergétiques des malades ayant
rechuté, soit sous forme AMR soit sous forme AMB, ont été
comparés par test t Student et ANOVA (facteurs de confusion :
durée évolution, IMC départ).
Ont été mesurés poids, IMC, masse grasse (plis cutanés, impé-
dance), comportement alimentaire, anxiété, dépression. Résultats en
moyenne et déviations standard
Résultats. – Les malades qui étaient en rechute ou avait rechuté
à 12 mois avaient des apports énergétiques différents à partir de la
fin du 1er mois d’hospitalisation : parmi les 69 malades ayant eu des
apports « normaux » (1 700-2 600 kcal/j), 63 % furent ensuite en
rémission, contre 37 % en rechute (P < 0,01) ; de même, 82 % ne
firent jamais ensuite de crises boulimiques et 17,3 % en firent
(P < 0,01). À l’inverse, parmi les 51 malades à apports < 1 700 kcal/j,
seuls 35,3 % furent ensuite en rémission, contre 64,7 % en rechute
(P < 0,02). Enfin, 45,3 % des malades en rechute boulimique
avaient eu des apports > 2 600 kcal/j, contre 24 % des malades en
rémission (P < 0,02).
Les mêmes résultats étaient obtenus pour les lipides (seuils :
55 g, 55-100 g et > 100 g/j).
Conclusion. – Cette étude prouve que les apports énergétiques
des malades AM après un mois d’hospitalisation peuvent prédire
l’évolution à court terme (1 an après). Des apports < 1700kcal/j ou
> 2600kcal/j pourraient prédire la rechute. Ceci est peut-être un
argument pour la pratique de la nutrition entérale pendant l’hospita-
lisation.Conflit d’intérêt : None Declared.
P094Suivi vitaminique après chirurgie bariatriqueBlond E*1, 2, Disse E1, 3, Drai J1, 2, Mialon A2, Charrié A1, 2,
Carlier M-C2, Laville M1, 3, Goudable J 1, 2
1Centre de recherche en Nutrition humaine Rhône-Alpes, Inserm1060, université Claude-Bernard Lyon-1,2Laboratoire de biochimie, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-
Bénite,3Service d’endocrinologie, centre hospitalier Lyon-Sud, Pierre-
Bénite, France
S98 Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S52–S153 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S52–S153
Introduction et but de l’étude. – La chirurgie bariatrique
expose à un risque de carences vitaminiques. Des recommanda-
tions professionnelles, concernant la supplémentation en vita-
mines, ont été émises en 2008 pour palier le risque de déficit en
vitamines après chirurgie bariatrique. Le but de ce travail est
d’étudier l’efficacité de la supplémentation en vitamines chez des
obèses 1 an après chirurgie.
Matériel et Méthodes. – Une étude rétrospective (mai 2009-
Juillet 2011) a été menée chez des patients obèses ayant bénéficié
d’une chirurgie bariatrique purement restrictive par gastrectomie
longitudinale (LSG) ou par gastroplatie par anneau modulable
(GPAM) ou alors mixte, restrictive et malabsorptive, par bypass
gastrique (GBP). Un dosage des vitamines C, B1, B2, B6, B9, B12,
A, D et E a été réalisé en pré-opératoire ainsi qu’à 12 mois post-opé-
ratoires. Seuls les patients ayant bénéficié d’un GBP ont reçu une
supplémentation vitaminique systématique en post-chirurgie par
BION 3, Vitamine B12 1 000 μg, et CACIT D3 1 000 mg/880UI.Résultats. – Le statut vitaminique de 38 patients (19 GBP,
10 GPAM, 9 LSG) a été analysé. L’IMC pré-opératoire et à un an
de l’intervention étaient de 43,7 ± 4,5 vs 31,0 ± 4,5 kg/m² (GBP), de
46,7 ± 4,2 vs 41,2 ± 6,6 kg/m² (GPAM) et de 53,7 ± 12,5 vs 37,5 ±
10,6 kg/m² (LSG). En pré-opératoire, on note un déficit en vitamine
C principalement chez les sujets obèses morbides (23 ± 16 μmol/L
GBP, 31 ± 21 μmol/L GPAM, 15 ± 10 μmol/L LSG ; normes : 25 à
80 μmol/L) ainsi qu’une carence particulièrement marquée en vita-
mine D (38 ± 19nmol/L GBP, 30 ± 14 GPAM, 36 ± 23 LSG ;
normes : 75 à 200nmol/L). Il n’est pas mis en évidence de carence
significative pré opératoire en vitamines A, E, B1, B2, B6, B9 et
B12. Un an après la chirurgie, les déficits en vitamine C ont été cor-
rigés (59 ± 17 μmol/L GBP, 49 ± 17 μmol/L GPAM, 37 ± 28 μmol/
L LSG). Les carences et déficits en vitamine D ont été améliorés
après la perte de poids sans atteindre les seuils plasmatiques recom-
mandés (60 ± 24nmol/L GBP, 26 ± 10nmol/L GPAM, 56 ± 34nmol/
L LSG). Le statut en vitamine A s’est détérioré chez certains
patients avec des concentrations pouvant atteindre 0,7 μmol/L
(norme : 1,4 à 3,2 μmol/L), quelle que soit l’intervention, même si
cela n’est pas significatif sur l’effectif global (2,0 ± 0,5 μmol/L
GBP, 1,7 ± 0,5 μmol/LGPAM, 2,0 ± 0,8 μmol/L LSG). Il n’existe
pas de modifications significatives des concentrations en vitamines
B1, B2, B6, B9 à 12 mois post-chirurgie dans les 3 groupes.
Conclusion. – La carence en vitamine D est commune chez le
sujet obèse candidat pour une chirurgie bariatrique. La perte de
poids à 1 an s’accompagne d’une amélioration de ce paramètre. Les
liens entre IMC et carence en vitamine D sont maintenant bien éta-
blis. Nous mettons également en évidence la fréquence pré-opéra-
toire de la carence en vitamine C, qui s’améliore après la chirurgie
bariatrique. Il n’a pas été mis en évidence d’effet de la procédure
chirurgicale sur l’induction de carence vitaminique, ceci est proba-
blement en lien avec la mise en place d’une supplémentation vita-
minique systématique en cas de chirurgie malabsorptive (GBP).
P095L’extrait liquide ou sec de la spiruline diminue le stress oxydant induit par un régime athérogène chez le hamster sans modifier le métabolisme lipidiqueOuguerram K*1, Kasbi-Chadli F1, Maugars D1, Lépine O1
1Inserm U915, Nantes, France
Introduction et but de l’étude. – La spiruline est une micro-algue
dont l’intérêt est reconnu en complément nutritionnel protéique et
récemment, pour ses propriétés antioxydantes. Dans ce travail nous
avons étudié les effets préventifs de deux extraits de la spiruline
(Spirulysat® et Spilyomer®) sur les perturbations du stress oxydant
induites par un régime hyperlipidique athérogène et leurs éven-
tuelles conséquences sur le métabolisme lipidique.
Matériel et Méthodes. – Les expériences ont été réalisées chez le
hamster, modèle animal dont le métabolisme lipidique est proche de
celui de l’homme. Quatre groupes de hamsters ont été mis sous
quatre régimes pendant 11 semaines : régime standard (T, 5 %
lipides), régime hyperlipidique (H, 23,5 % lipides), régime hyperli-
pidique avec une supplémentation en Spirulysat® (extrait liquide :
HL) et un régime hyperlipidique avec une supplémentation en Spi-
lyomer® (forme solide : HS) à raison de 110 mg/kg/j
Résultats. – Les résultats ont montré un effet bénéfique sur les
biomarqueurs de stress oxydant avec une diminution de la concen-
tration du malondialdéhyde et une augmentation de l’activité de la
superoxyde dismutase et de la glutathion peroxydase chez les
groupes HS et HL comparés au groupe H (p < 0,05). La valeur du
statut antioxydant total a montré une tendance (p = 0,06) à la dimi-
nution chez le groupe soumis au régime hyperlipidique et une nor-
malisation de cette valeur chez les groupes HL et HS. Cette
supplémentation n’a pas eu d’effet ni sur la concentration plasma-
tique en cholestérol ni sur son élimination fécale qui a été augmen-
tée chez les groupes H, HS et HL comparée au groupe T (P < 0,05).
La concentration des triglycérides plasmatiques n’a pas varié entre
les groupes.
Conclusion. – En conclusion, la supplémentation en spiruline
sous forme liquide ou lyophilisée a amélioré le stress oxydant induit
par un régime hyperlipidique mais ne semble pas suffisante pour
induire un effet sur le métabolisme des lipides. Comme dans cette
étude le niveau de supplémentation en spirulysat® et Spilyomer®
était faible comparé à la plupart des études montrant un effet sur les
lipides, d’autres études utilisant des doses 10 fois plus élevées sont
en cours de réalisation chez le hamster.
SFN – TECHNOLOGIE DES ALIMENTS
P096Étude comparative des activités antioxydante et antiradicalaire des extraits de bétalaïnes de figue de barbarie (opuntia ficus-indica) et de betterave (beta vulgaris) d’AlgérieChougui- Maouche N*1, 2
1Sciences alimentaire, 2Sciences alimentaires, université de Bejaia,Bejaia, Algérie
Introduction et but de l’étude. – Les bétalaïnes sont des pig-
ments azotés, comprennent deux sous-groupes, les bétanines violet
et rouge, les indicaxanthines jaune orange. La distribution des béta-
laïnes dans le règne végétal est très limitée, leurs principales sources
sont la betterave et la figue de barbarie. On les trouve, aussi, dans
l’amarante, le bougainvillier et le pourpier. Contrairement aux
autres pigments naturels, il existe peu d’études sur leurs effets phy-
siologiques.