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PARIS

C'est à Versailles que débute la Révolution française par la convocation des États généraux puis le serment du Jeu de paume. Mais la volonté réformiste et pacifique est rapidement mise à mal par les Parisiens, atteints par la crise économique (prix du pain), sensibilisés aux problèmes politiques par la philosophie des Lumières mais également par une rancœur à l'égard du pouvoir royal qui a abandonné la ville depuis plus d'un siècle[64]. C'est à Paris, à l'endroit où la rue Saint-Antoine rejoint l'actuelle place de la Bastille que se déroule la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, symbole de l'absolutisme et du despotisme, avec le soulèvement des ébénistes du faubourg Saint-Antoine. Le 15 juillet 1789, l'astronome Jean Sylvain Bailly reçoit à l'hôtel de Ville la charge de premier maire de Paris. Les 5 octobre, l’émeute se déclenche sur les marchés parisiens, menée par les femmes. Le 5 au soir, la foule parisienne atteint Versailles et arrache au roi la sanction des décrets (juges élus, égalité fiscale, suppression des impôts indirects). Le 6 au matin, le château est envahi et le roi doit accepter de venir résider à Paris au palais des Tuileries et d’y appeler l’Assemblée constituante qui s’installe le 19 octobre dans le Manège des Tuileries. Les constitutionnels sont les plus nombreux, les patriotes radicaux étant encore très minoritaires. « Le boulanger, la boulangère et le petit mitron » ramenés de Versailles deviennent de fait des prisonniers de la Révolution et n'y retourneront plus jamais[65].

Le 14 juillet 1790 se déroule la fête de la Fédération sur le Champ-de-Mars mais le même lieu est le théâtre de la fusillade du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791. Bailly rapidement mis en cause est finalement guillotiné pour avoir fait tirer sur le peuple. Le couvent des Cordeliers et le couvent des Jacobins, occupés après la mise en vente des biens nationaux à partir de mai 1790, constituent de hauts lieux du Paris révolutionnaire ; ils marquent la toute puissance des clubs parisiens sur le cours de la Révolution. Bousculant le pouvoir monarchique puis même constitutionnel, ils mettent en place une dictature, fermement décidés à mettre en place l'ordre nouveau : Liberté, Égalité, Fraternité[66].

Dans la nuit du 9 août, une nouvelle Commune révolutionnaire prend possession de l'Hôtel de Ville de Paris, siège du gouvernement. Lors de la journée du 10 août 1792, la foule assiège le Palais des Tuileries avec le soutien du nouveau gouvernement municipal. Le roi Louis XVI et la famille royale demandent le soutien de l'Assemblée législative mais est finalement incarcérée à la tour du Temple. Cet évènement marque la fin effective de la monarchie française (qui sera restaurée en 1814). Du 2 au 7 septembre 1792 se déroulent un des épisodes les plus sombres de la Révolution, les massacres de Septembre. Lors des élections

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de 1792 qui se déroulent dans un contexte tendu, la Commune de Paris joue un rôle de radicalisation ; la Convention nationale est alors élue mais le groupe des Girondins apportant l'opinion plus modérée de la bourgeoisie des provinces est rapidement déconsidéré et écarté du pouvoir en juin 1793 par Robespierre[67].

L'hôtel de ville, le 9 Thermidor an II.Les Parisiens vivent alors deux années de rationnement et de règne de la Terreur sous la poigne du comité de salut public. Les policiers de Paris, sous l'autorité de la mairie, s'emploient à incarcérer tout ce que la ville compte encore de nobles, de riches bourgeois, de prêtres et d'intellectuels en général. C'est pourquoi le maire de Paris est aujourd'hui encore le seul de France à être privé de tout pouvoir de police[68],[69]. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné sur la place Louis XV, rebaptisée « place de la Révolution » ; il est suivi sur l'échafaud en seulement quelques semaines par 1 119 personnes, dont Marie-Antoinette, Charlotte Corday, la comtesse du Barry, Danton, Lavoisier et finalement Robespierre et ses partisans après le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794)[70].

La Révolution n'est pas une époque de développement pour la ville et peu de monuments sont édifiés ; seul le champ de Mars témoigne des célébrations nationales. En revanche, de nombreux couvents et églises sont rasés. Ils laissent place à des lotissements édifiés sans plan d'ensemble, ce qui aboutit à une réduction des espaces verts de la ville et à une densification du centre. Sous le Directoire, des immeubles de rapport, de style néo-classique, sont élevés.


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