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ANGOLA

BOTSWANA

LESOTHO

MADAGASCAR

MALAWI

ILE MAURICE

MOZAMBIQUE

NAMIBIE

AFRIQUE DU SUD

SWAZILAND ZAMBIE

ZIMBABWE

REVUE ANALYTIQUE TRIMESTRIELLE POUR L’AFRIQUE AUSTRALE

2EME TRIMESTRE 2011REVUE N° 1

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Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe 1

AFDB Revue AnAlytique tRimestRielle pouR l’AfRique AustRAle

Revue AnAlytique tRimestRielle pouR l’AfRique AustRAle

I. VUE D’ENSEMBLE DE LA REGIONLa région de l’Afrique australe continue, en général, de se remettre des effets de la crise financière mondiale. En 2011, la plupart des pays de cette région devraient enregistrer des taux de croissance proches de ceux de la période d’avant la crise. Les mesures budgétaires et monétaires contra cycliques adoptées en réponse à la crise financière mondiale, le redressement des cours des matières premières, et l’augmentation de l’activité dans le secteur primaire dans la plupart des pays ont permis une reprise économique rapide. Cependant, la dépendance continue sur le secteur primaire dans la majorité des pays de la région présente des risques, surtout compte tenu de l’incertitude des cours des matières premières.

Par ailleurs, les crises politiques en cours au Zimbabwe et à Madagascar, ainsi que l’impasse diplomatique au Malawi, ont reçu une attention négative de la part des médias. En outre, les inégalités de revenus en Afrique australe et les niveaux élevés de chômage, y compris en Afrique du Sud, locomotive de la région, pourraient entraîner la dégradation de la stabilité sociale actuelle. Notamment, certains pays de la région ont eu à lutter contre une agitation ouvrière paralysante comme ce fut le cas au Botswana. A cela s’ajoute la détérioration de la situation budgétaire dans certains des pays membres de l’Union Douanière d’Afrique australe (SACU) limitant les opportunités d’investissement qui devraient contribuer à la réduction de la pauvreté. Le Swaziland est particulièrement confronté à la pire crise budgétaire depuis plusieurs décennies et est désormais incapable de faire face à des paiements pour les services publics de base tels que l’éducation et la santé. De même, le FMI a récemment déclaré la facilité du crédit élargie du Malawi non concluante menant à la suspension de l'appui budgétaire par la plupart des partenaires au développement. Malgré ces défis, la région offre encore quelques-unes des meilleures opportunités d’investissement en Afrique.

Après plusieurs décennies de guerres civiles en Angola et au Mozambique, la paix qui désormais règne dans ces deux pays leur a permis de jouir des taux de croissance économique les plus élevés ces dernières années, à l’exception du ralentissement économique enregistré en 2009 dû à la crise financière mondiale. Jusqu’en 2011, les politiques économiques prudentes mises en oeuvre au Malawi ont démontré que la réduction de la pauvreté n’était pas impossible. Notamment, la Zambie a accédé à la catégorie des pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure, en juillet 2011, grâce à des performances exceptionnelles et continues dans le secteur de l’agriculture, la reprise dans le secteur minier et des politiques judicieuses. L’Afrique australe a également doublé ses efforts visant à renforcer l’intégration régionale, d’où l’accent mis sur les infrastructures régionales.

L’Afrique du Sud a récemment approuvé un programme de plusieurs milliards de dollars relatif à l’investissement dans les infrastructures, avec le service public d’électricité, Eskom. Les investissements prévus dans le cadre de ce programme s’élèvent à plus de 43 milliards de dollars E.U. dont certains ont une portée régionale. Par ailleurs, la découverte de pétrole en Namibie, les investissements dans les infrastructures liées aux ressources et la production au Mozambique et en Zambie, ainsi que la consolidation des investissements dans les services en Ile Maurice, constituent autant d’exemples du potentiel que la région peut offrir. La grande zone de libre échange envisagée, devant regrouper la Communauté Economique et de Développement d’Afrique Australe (SADC), le Marché Commun pour l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) et la Communauté de l’Afrique Orientale (EAC) offrent d’autres opportunités pour le développement des infrastructures tant souples que massives.

Enfin, il y a des perspectives pour un meilleur environnement macro-économique. En particulier, la plupart des pays ont des taux d’inflation à un chiffre; les réserves de change extérieur sont en train d’être constituées, tandis que des efforts visant à assurer la viabilité budgétaire sont en cours. Cette amélioration de l’environnement macro-économique couplée à des réformes qui visent l’amélioration du climat des affaires, comme en témoigne le programme mauricien de réformes continues, est de bon augure pour la vitalité et la prospérité économiques de la région.

TABLE DES MATIERESI. Vue D’ensemble de La Région 1II. Analyses par pays 3III. Thème spécial: Zimbabwe- Reformes axées

sur la participation du secteur privé dans Le développement des infrastructures 29

© 2011 Groupe de la Banqueafricaine de développementAngle de l’avenue du Ghana et des ruesPierre de Coubertin et Hédi NouiraBP 323 – 1002 Tunis Belvédère (Tunisie)Tél.: +216 71 333 511 / 71 103 450Fax: +216 71 351 933Courriel: [email protected]

MENTIONS LEGALES

Les conclusions, les interprétations et les résultats formulés dans ce rapport appartiennent aux auteurs et ne sont pas nécessairement partagés par la Banque africaine de développement.Tout a été mis en oeuvre lors de la rédaction de ce document pour fournir les informations les plus exactes, les plus claires et les plus à jour possible. Des erreurs peuvent toutefois s’être glissées par inadvertance et les lois, règles et réglementations applicables peuvent changer.La Banque africaine de développement met ses documents à disposition sans garantie d’aucune sorte et décline toute responsabilité pour leur précision ou toute conséquence liée à leur utilisation.

PRÉFACE

La Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe est une nouvelle publication élaborée conjointement par les départements régionaux de l’Afrique australe A et B de la Banque Africaine de Développement. Cette publication fait partie du suivi des développements économiques et politiques des pays de l’Afrique australe. La note tente de tirer quelques implications des développements trimestriels sur les perspectives à venir. La revue est préparée par les économistes pays. Elle est élaborée à partir des informations recueillis à travers les consultations, la revue des documents-pays et autres sources appropriées.

2EME TRIMESTRE 2011 www.afdb.org/en/countries/southern-africa

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2 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

AFDBAFDBAFDB

Les membres de l’équipe, Albert Mafusire, Helga Peres et Imen Chorfi, ont coordonné la préparation de la Note Analytique trimestriel pour l’Afrique Australe sous la supervision des Directeurs régionaux Ebrima Faal et Chiji Chinedum Ojukwu.

Les participants à cette publication sont Andre Almeida Santos, Albert Mafusire, Ashie Mukungu, Edirisa Nseera, Fenwick Kamanga, George Honde, Helga Peres, Jean Marie Vianey Dabire, Mahamudu Bawumia, Martha Phiri, Rosemond Offei-Awuku, Wilberforce Aminiel Mariki et Wolassa Lawisso Kumo.

Les fiches-pays contenant plus de détails sur chacun des 12 pays de l’Afrique australe, suivent immédiatement. Cette édition inaugurale de la Revue Trimestrielle d’Analyse sur l’Afrique australe comprend également une partie

spécialement consacrée aux Réformes axées sur la Participation du Secteur Privé dans le Développement des Infrastructures au Zimbabwe, qui pourraient être utiles pour d’autres pays de la région.

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II. ANALYSES PAR PAYS

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ANGOLA

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Faits marquants

• Grâce à ses bonnes performances macro-économiques en mai et juin, la cote de crédit de l’Angola a été améliorée par les agences d’évaluation du crédit. Fitch et Standard & Poor ont porté cette cote de “B+” avec perspective positive, à “BB” avec perspective stable. Quant à Moody, elle a porté cette cote de “B1” avec perspective positive, à “Ba3” avec perspective stable. Ainsi, l’Angola se retrouve à une seule marche de “BBB”, niveau que le pays envisage d’atteindre après l’élection présidentielle de 2012.

• Le FMI a conclu en juin, la cinquième revue au titre de l’accord de confi rmation de l’Angola dont la durée est de 27 mois. Cet accord conclu en novembre 2009 porte sur un montant de 1,4 milliard de dollars E.U., dont 1,25 milliard de dollars a été décaissé à ce jour. La bonne conclusion de cette revue permettra à l’Angola de d’obtenir un autre décaissement de 136 million de dollars E.U.

• Les arriérés de dette intérieure de l’Etat, accumulés depuis la crise fi nancière de 2008-2009, culminaient à 1,5 % du PIB en juin 2010. Le gouvernement a admis qu’à la fi n de l’année 2010, la somme de 6,8 milliards de dollars E.U. était encore due au titre d’arriérés intérieurs. Cependant, la majeure partie de la dette a été payée au cours du premier trimestre 2011, et les arriérés devraient être intégralement épongés avant fi n juillet par le biais des paiements en espèces.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: Après la stagnation de la croissance en 2009, l’augmentation des recettes d’exportations pétrolières en 2010 a relancé la croissance en Angola, évaluée à 4.5%. Le secteur pétrolier représente près de 60% du PIB, 80% du budget de l’Etat, et presque toutes les exportations. Malgré le fait que la croissance du secteur non pétrolier ait devancé celle du secteur pétrolier, en moyenne de 2% au cours de la décennie passée, les activités économiques et, plus particulièrement l’agriculture (qui globalement représente seulement 11% du PIB), ont connu un développement lent. En 2011, l’environnement macro-économique s’améliore. Le taux de croissance du PIB devrait grimper à 7.5%, avec des hausses des cours du pétrole qui dépasseraient la baisse de production du pétrole qui, actuellement devrait être en moyenne de 1,7 million de barils par jour.

Politique monétaire et système bancaire: Le programme monétaire 2011 vise trois objectifs principaux: augmenter les réserves internationales brutes d’au moins 1,7 milliard de dollars E.U.; ajuster progressivement la valeur du kwanza en conformité avec les fondamentaux du marché; ramener l’infl ation à environ12%. L’infl ation qui, jusqu’en début 2010 tournait autour de 14%, a atteint 15,88% au milieu de l’année 2010 avant d’amorcer lentement une pente décroissante, atteignant 14,76% en mai 2011. La banque centrale (BNA) a assoupli sa politique monétaire face à la stabilisation du kwanza par rapport au dollar (actuellement, la parité est de 1$ E.U. contre 93,29Kz) en diminuant les taux d’intérêt à court terme. Nonobstant l’objectif de la BNA qui est de juguler l’infl ation, la révision du budget de l’Etat prévue en juillet 2011 pourrait constituer un obstacle à l’atteinte de la cible de 12% d’infl ation. Le système bancaire

angolais n’a pas été touché par la crise mondiale. Cependant, la crise de liquidité dont souffre le pays et le relèvement des rendements de la dette publique ont détourné le crédit bancaire du secteur privé au profi t du secteur public. Déclenchés en partie par la détresse fi nancière des entreprises à qui l’Etat devait d’importantes sommes, les prêts non productifs ont augmenté, passant de 2,6% à 7,1%.

Politique budgétaire: Après la crise de 2009, le relèvement des cours du pétrole en 2010 a permis de combler le défi cit de l’exercice précédent chiffré à 8,6% et de réaliser un excédent de 7,5%. En maintenant le prix du baril de pétrole à 72 dollars E.U., le budget 2011 prévoit un excédent de 4,5%. Le Programme national de reconstruction s’est élargi, avec des dépenses d’investissement de l’ordre de 11,6% du PIB et des dépenses budgétaires allouées aux secteurs sociaux qui sont passées à 31,5% du PIB. Cependant, la hausse continue des cours du pétrole va donner lieu à un budget supplémentaire qui sera présenté au mois d’août. Le programme de réformes du gouvernement prévoit de ramener le défi cit budgétaire non pétrolier à -20,4% en 2010, et -19% en 2015. Tout en atteignant le sommet de sa production pétrolière, le pays devra poursuivre ses efforts de diversifi cation en vue d’assurer sa viabilité budgétaire à long terme.

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ANGOLA

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Situation extérieure: La reprise des marchés pétroliers en 2010 ajoutée à la baisse des importations, l’a emporté sur le recul de la production, donnant lieu à une nette amélioration du solde des paiements courants, soit un excédent de 0,6% du PIB. Le resserrement des politiques monétaires et budgétaires a contribué à l’accumulation de 3 milliards de dollars E.U. de réserves extérieures brutes (REB), atteignant 16,2 milliards de dollars E.U. (approximativement 4,3 mois d’importations). La reprise de l’activité économique en 2011 va augmenter les importations, tandis que la production restera stable en raison des contraintes techniques. Ainsi, le solde des paiements courants 2011 devrait être négatif de -4,5%. Malgré le règlement des arriérés intérieurs, les REB devraient s’élever à 17,9 milliards de dollars E.U. et 26,8 milliards de dollars E.U. en 2015. Le kwanza a légèrement repris, se stabilisant globalement au tour de 93Kz pour 1 $ E.U., tandis que l’expansion du marché parallèle a réduit de près de 5%. La dette vis-à-vis du PIB extérieur restera relativement faible, soit 20%, avec un ratio du service de la dette de 10,2%.

Réformes institutionnelles et structurelles

Gestion du secteur public: Le gouvernement entend fi naliser une stratégie de gestion de la dette au cours du prochain trimestre. Des incertitudes planent sur la création de la Caisse nationale de prévoyance (Sovereign Welfare Fund -SWF) avec le débat en cours sur ce qui est prioritaire, la capacité à s’engager dans des politiques contra-cycliques ou l’important besoin en investissement à court terme, après des décennies de guerre. Les élections législatives de 2012 pourraient retarder la mise en œuvre de la SWF.

Avec le concours de la Banque Africaine de Développement (BAD), le Ministère de la Planifi cation met en œuvre des mesures pour améliorer les capacités de budgétisation, d’évaluation et de suivi des projets. L’objectif est d’approuver uniquement des projets bien montés et présentant des taux de rendement économique et social élevés.

L’Assemblée Nationale évalue en ce moment un ensemble complet de mesures législatives relatives à la réforme budgétaire. Les réformes visent la modernisation de l’administration fi scale, le renforcement du respect des obligations fi scales, l’élargissement de l’assiette fi scale tout en réduisant les exonérations fi scales, et en mettant en place des processus juridiques effi caces pour traiter les cas liés à la fi scalité.

Réforme du secteur privé: Le gouvernement met en place dans ministères des cellules dédiées pour gérer les partenariats public-privé, ayant pour objectif de compléter les activités de l’Etat dans des secteurs tels que la production d’énergie, l’approvisionnement en eau en milieu urbain et l’entretien des routes. La législation relative devrait être achevée

au 3ème trimestre. D’autres domaines où les réformes sont en cours concernent: la faible exécution des contrats, les diffi cultés dans le transfert de propriété et l’existence de plusieurs niveaux de réglementation. Un programme de réformes a été initié pour remédier aux faiblesses du système judiciaire et l’expansion du système judiciaire. La procédure d’obtention des licences dans le secteur du commerce a été simplifi ée; mais en 2011, il faudra procéder à une revue plus large de la procédure d’obtention des licences afi n d’accroître la déréglementation.

Questions nécessitant une attention particulière

L’attention à court et moyen terme devra être accordée prioritairement à la viabilité budgétaire. La création d’un Caisse nationale de prévoyance est essentielle pour mettre un terme à l’alternance des périodes de forte expansion et de récession associée à la volatilité des prix du pétrole. La poursuite des réformes sur la transparence dans la gestion des fi nances publiques et les mesures de protection pour le fonctionnement des entités publiques méritent également de retenir l’attention.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

L’APD représente environ 1% du budget de l’Etat. En l’absence d’un cadre offi ciel de coordination ajoutée à un environnement opérationnel diffi cile, les activités de coordination entre les bailleurs devraient se concentrer sur le renforcement de l’environnement fi duciaire en vue de favoriser un environnement propice aux opérations à l’appui de réformes.

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BOTSWANA

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Faits marquants

• Le Botswana a connu une grève des employés du secteur public qui réclamaient une augmentation salariale de 16%. Cette grève qui a commencé le 18 avril 2011 a duré huit semaines. La demande des grévistes intervenait au moment où le gouvernement s’efforçait pour ramener le défi cit budgétaire à un niveau soutenable, après une baisse drastique des recettes due à la crise fi nancière mondiale. Certes, la grève a pris fi n après un compromis sur une augmentation de 3%, mais son impact se fera sentir au fur et à mesure que le gouvernement va compenser l’augmentation en réduisant les dépenses, en particulier celles relatives aux projets de développement.

• Les exportations de diamant ont fortement augmenté, approchant le niveau d’avant la crise: 3,36 milliards de dollars E.U. en 2007 et 3,21 milliards de dollars E.U. en 2010. Les exportations des cinq premiers mois de l’année 2011 ont atteint 1,8 milliards de dollars E.U. Cette performance a contribué à la croissance saine du PIB qui s’est chiffré à 6,4% au cours du premier trimestre de 2011, et par conséquent, à l’amélioration des fi nances publiques.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: L’économie du Botswana a fortement rebondi après la récession économique. En 2010, l’économie a enregistré une croissance de 7,2%, comparativement à un fl échissement de 4,9% en 2009. La croissance a globalement été équilibrée entre les secteurs ; les secteurs minier et non minier ont progressé de 7,0% et 7,3% respectivement. La croissance économique devrait rester élevée au cours de la période à venir.

Politique monétaire et système bancaire: L’objectif de la banque du Botswana est de ramener l’infl ation dans la fourchette cible de 3-6 %. Cependant, l’infl ation a été en dehors de cette fourchette, soit 8% en moyenne entre janvier et mai 2011 en raison des facteurs exogènes,

notamment les prix des carburants et les importations alimentaires (voir Figure 1). La Bank of Botswana a ramené son taux d’intérêt préférentiel à 9,5% en décembre 2010, mais il pourrait augmenter du fait de l’infl ation dont le taux reste élevé. Le taux de change entre le pula et les grandes monnaies internationales est resté stable malgré l’infl ation croissante; et ce grâce principalement à la reprise des exportations minières. La croissance de la masse monétaire a été modeste, avec pour corollaires la faiblesse des dépenses de l’Etat et le relèvement timide du revenu des personnes physiques. La répartition des crédits octroyés par les banques commerciales dans les différents secteurs est cependant biaisée, la consommation des ménages représentant près de 60% de l’ensemble des prêts et avances. Les secteurs de production ont obtenu très peu de crédit: 8,5% pour le service aux entreprises, 4,3% pour le secteur de la construction, 4% pour le secteur manufacturier et 0,8% pour le secteur agricole. Cette répartition du crédit ne cadre pas avec la notion de diversifi cation économique par la promotion de l’investissement dans les secteurs de production non miniers.

Politique budgétaire: Le budget du Botswana pour l’exercice 2011/12 démontre que le gouvernement s'est engagé à maîtriser les dépenses et assurer la viabilité budgétaire du pays à long terme. L'équilibre budgétaire a montré une amélioration considérable avec un défi cit global en baisse qui est passé de 10,9% en 2009/10 à 8,1% en 2010/11 et devrait continuer à baisser, pour atteindre 5,2% en 2011/12. L'objectif à moyen terme est d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2012/13

Balance des paiements: Le Botswana a connu une amélioration considérable du commerce extérieur suite à la reprise de la demande mondiale de diamants. En 2010, les exportations et les importations marchandes ont augmenté pour atteindre 27% et 13% respectivement, entraînant une baisse de 70% du déficit commercial. Toutefois, le solde des paiements courants du pays est passé de 4,7% du PIB en 2009 à 5,1% en 2010, principalement en raison de la détérioration des comptes des revenus et des services. Malgré l'élargissement du déficit des paiements courants, les réserves brutes étrangères sont restées stables, avec une moyenne d’environ 8,3 milliards de dollars E.U. de janvier à mai 2011, soit un montant équivalent à 20 mois d'importations.

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BOTSWANA

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Réformes institutionnelles et structurelles

Appui à la diversifi cation économique: Pour stimuler la diversifi cation économique, le gouvernement a accordé au secteur privé local un traitement spécial en matière d’acquisition de biens et services publics. Ainsi, le gouvernement central, les autorités locales et les organismes parapublics sont désormais tenus d'acheter tous leurs produits et services auprès de fabricants et prestataires de services locaux; à condition que les biens et services soient disponibles localement, que leurs prix soient compétitifs et qu’ils répondent aux spécifi cations de l'appel d'offres

Facilitation des échanges au service de l’intégration régionale: Le Botswana est à l’avant-garde d'un certain nombre de projets, parmi lesquels la construction du pont de Kazungula sur le fl euve

Zambèze, qui sera fi nancé conjointement avec le gouvernement zambien. En avril 2011, les deux pays ont convenu de passer à la phase de construction du pont et d’autres infrastructures frontalières. Le fi nancement du projet, estimé à 220 millions de dollars E.U. sera partagé à égalité entre les deux pays et la Banque devrait être un des fi nanciers du projet.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

La mission effectuée récemment par la Banque au Botswana dans le cadre de la revue à mi-parcours du Document de Stratégie Pays a permis d’avoir des échanges sur les domaines éventuels de concours et de collaboration avec certains partenaires au développement dans le pays.

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LESOTHO

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Faits marquants

• À la fi n de mars 2011, l'économie a montré des signes de reprise dans presque tous les secteurs de l'économie. La croissance était soutenue par la reprise de la demande mondiale de diamant et la forte demande des consommateurs

• La viabilité budgétaire demeure une préoccupation réelle dans le sillage de la lente reprise des revenus de la SACU. Ce qui a amené le gouvernement à puiser dans ses dépôts pour fi nancer le défi cit budgétaire, principalement occasionné par une augmentation marquée des dépenses de personnel et une forte baisse des revenus.

• L’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) reste un défi compte tenu des diffi cultés liées aux objectifs visant à lutter contre le VIH/sida et le paludisme, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, favoriser la durabilité environnementale et éradiquer l'extrême pauvreté.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: Presque tous les secteurs de l'économie ont montré des signes de reprise au cours du mois de mars 2011, à la fi n du premier trimestre. Cette reprise était soutenue dans les secteurs primaire et tertiaire par l’augmentation de la production nationale et de la demande mondiale de diamants, la confi ance accrue des consommateurs se traduisant respectivement par l'augmentation des ventes de biens et services. Toutefois, les inondations de décembre 2010 ont eu des effets néfastes sur l'économie; en détruisant les routes et en provoquant l’éclatement des conduites d'eau, elles ont eu des répercussions néfastes sur les activités économiques.

Politique monétaire et système bancaire: La politique monétaire de la Banque centrale du Lesotho est motivée par la nécessité de maintenir la stabilité des prix, qui à son tour est soutenue par le maintien de la parité entre le loti et le rand sud-africain. La masse monétaire (MM) a progressé de 2,3 pour cent sur une base annuelle, ce qui refl ète l'augmentation des dépôts à vue. L'extension du crédit intérieur a progressé de 30,7%

principalement attribuable à l'augmentation du crédit aux entreprises et aux ménages. Certes, le ratio de dépôts de crédit a augmenté de 40% passant de 31% à la même période l'année dernière, mais il reste faible, ce qui est la preuve que la liquidité est encore très élevée dans les banques commerciales. Le gouvernement continue de puiser dans ses dépôts pour fi nancer le budget, avec des créances nettes du système bancaire qui ont augmenté de 33,7%.

En glissement annuel, l'infl ation a été de 3,6% en mars 2011. Les principaux composants de l'infl ation ont été respectivement le logement, l’eau, l’électricité et autres combustibles, les boissons alcoolisées et le tabac, les boissons alimentaires et non alimentaires. Toutefois, l'infl ation est restée dans la fourchette cible du marché commun qui est de 3-6% par an.

Le loti s'est apprécié vis-à-vis du dollar E.U., l'euro et la livre sterling, qui sont les devises des principaux partenaires commerciaux du Lesotho. Sur une base annuelle et vis-à-vis de ces trois monnaies, le loti s’est apprécié respectivement de 6,5, 3,5 et 0,2%. Certes, l'appréciation du loti est favorable pour les importations, mais elle a réduit la compétitivité des exportations de produits manufacturés.

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LESOTHO

Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe 9

Balance des paiements: Le solde des paiements courants du pays s'est détérioré de 3,5% du PIB au cours du trimestre sous revue par rapport à la même période en 2010. Les dépenses d'importation ont dépassé les bonnes performances réalisées en matière d’exportation de diamant, du textile et des produits vestimentaires. Cette situation a été aggravée par la baisse des autres exportations au cours de la même période. Les transferts de revenus et les transferts courants ont régressé, principalement en raison de la baisse des envois de fonds par les mineurs de Basotho en Afrique du Sud, la baisse des revenus d'investissement du fait de la réduction des taux d'intérêt mondiaux et la réduction des recettes non tarifaires de la SACU. Malgré l'élargissement des paiements courants, les réserves brutes ont été suffi santes pour couvrir 5,9 mois d'importations et soutenir la parité du taux de change entre le loti et le rand sud-africain.

Réformes institutionnelles structurelles

Gestion des fi nances publiques: Des progrès continuent d'être réalisés pour améliorer la qualité de la gestion fi nancière. Le Cadre des dépenses à moyen terme (CDMT) est utilisé dans la préparation du budget par les ministères. En outre, un Système intégré de gestion de l'information fi nancière (SIGEFI) a été déployé dans tous les ministères en avril 2009.

Réforme du secteur privé: Les indicateurs du rapport «Doing Business 2011» identifi ent plusieurs domaines dans lesquels le classement du Lesotho devrait s’améliorer. Ces domaines concernent le démarrage d'une entreprise, l’octroi de permis de construire, l’obtention de crédit, l’enregistrement de propriété, la protection des investisseurs, le commerce transfrontalier et l'exécution des contrats. De plus, la nouvelle loi foncière qui a été adoptée par le Parlement et sanctionnée par le Roi en 2010, devrait faciliter l'accès à la propriété foncière et promouvoir l'investissement. Les domaines où le Lesotho se porte relativement bien sont le paiement des impôts et la fermeture d'une entreprise.

Développement humain et questions transversales: Le Lesotho continue d'éprouver des diffi cultés pour atteindre certains des objectifs des OMD. Il a des diffi cultés particulières dans la lutte contre le VIH, le paludisme et autres maladies, assurer un environnement durable, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle et réduire l'extrême pauvreté et la faim. La population dont le revenu se situe en dessous du seuil de pauvreté 43% tandis 48% souffre de privations multiples. L'indice de développement humain (IDH) s'est amélioré, passant de 0,397 en 1980 à 0,427 en 2010, ce qui place le Lesotho au-dessus de la moyenne sub-saharienne qui est de 0,389.

Facilitation des échanges: Le Lesotho est confronté à des défi s résultant de procédures et des systèmes douaniers obsolètes et ineffi caces, les retards dans le dédouanement des importations et des exportations, et autres lourdeurs administratives qui engendrent des coûts de transaction élevés.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

Engagé avec un certain nombre de partenaires au développement dans divers domaines, le pays a une bonne coordination, mais ne dispose pas de procédures de décaissement harmonisées. La Banque Africaine de Développement (concours budgétaire, santé, éducation, eau, énergies et activités multisectorielles); CE (concours budgétaire, développement humain, eau et assainissement, protection sociale); la Banque Mondiale (développement humain, concours budgétaire, agriculture, eau, infrastructures); Irish Aid (santé, gouvernance, VIH/SIDA, initiatives rapides), le DFID (gestion des fi nances publiques, renforcement des capacités, agriculture, VIH/SIDA, protection sociale, commerce), le PNUD (gouvernance, VIH/SIDA, énergie, environnement) et l'USAID (VIH/SIDA). Les autres bailleurs de fonds sont le FIDA (agriculture); l'Afrique ²du Sud (eau); le Koweït (eau et santé); l'Arabie Saoudite (eau), la GTZ (renforcement des capacités et appui institutionnel) et le MCC (l'eau). Malgré l'absence de procédures harmonisées en matière de décaissement et de passation des marchés, chaque donateur appliquant ses propres principes et procédures, les décaissements dans le cadre du concours sont fondés sur une évaluation commune et l'utilisation d'un seul compte pour les ressources.

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Faits marquants

• La feuille de route de SADC1 a été approuvée suite à la modifi cation des conditions pour le retour des exilés politiques avant les élections, dont l'ancien président Marc Ravalomanana. Toutefois, la reconnaissance internationale du pays passe par l’approbation de la feuille de route de la SADC par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine, ainsi que par le Groupe International de Contact sur Madagascar et par les Nations Unies avant sa signature par toutes les parties prenantes malgaches à la fi n du mois de juillet 2011.

• La persistance de cette crise politique avec la suspension d’une grande partie des fi nancements extérieurs a des répercussions négatives sur la situation économique et sociale du pays. Ainsi, en 20102,76 % des Malgaches ont été considérés comme pauvres, contre 68% en 2005. Le taux d’achèvement au primaire a reculé de 5 points et près de 200 centres de santé ont été fermés.

• Le manque de clarté quant aux évolutions politiques à venir continue de peser sur les activités du secteur privé et affecte l’investissement étranger. Les perspectives économiques restent donc fragiles et pourraient se détériorer davantage en cas de prolongation de la crise politique avec le gel des appuis extérieurs.

Gestion macroéconomiqueCroissance Economique: Les prévisions des autorités pour l’année 2011 indiquent une reprise de la croissance à 2,8% (contre à 0,6% en 2010), tirée essentiellement par les secteurs secondaires (+12,6%) en particulier les industries extractives (228%) et tertiaire (+2,8%). Aucune donnée récente n’est disponible pour conforter ces prévisions. Toutefois, il apparaît déjà que ces perspectives de croissance ne seront pas tenues, car le démarrage de l’exploitation d’un grand projet minier (celui d’Ambatovy) a été différé à l’année prochaine et la reprise dans les BTP se fait toujours attendre du fait de la suspension des aides extérieures qui fi nancent environ 70% de l’investissement public.

Politique monétaire et système bancaire: La masse monétaire a enregistré une faible évolution (+1,3%) entre décembre 2010 et avril 2011. Les crédits nets à l’Etat ont connu une réduction importante d’environ 24% refl étant les efforts entrepris par le gouvernement depuis 2010 pour réduire son recours au fi nancement du système bancaire. Quant aux crédits à l’économie, ils ont enregistré une progression modérée de 2,5% sur la période, la Banque centrale ayant maintenu inchangé son taux directeur à 9,5% depuis août 2009, malgré la conjoncture diffi cile.

Concernant l’infl ation, l’objectif de la Banque centrale était de la contenir à 7,6% en 2011. Toutefois, entre décembre 2010 et mai 2011, le taux d’infl ation s’est accru de 3,3% et a atteint 10,2% en glissement annuel. Cette hausse a été plus importante pendant les deux premiers mois de l’année et a affecté autant les produits importés (+4,2% du fait surtout des produits pétroliers) que les produits locaux (+ 3,5%), en particulier le riz.

Quant au taux de change, les autorités monétaires se sont fi xées pour objectifs, en 2011, le maintien de la valeur de l’Ariary. Au cours des cinq premiers mois de l’année, la monnaie nationale s’est appréciée de près de 1% en moyenne par rapport à l’euro et de 4% par rapport au dollar, refl étant plus la perte de valeur du dollar sur les marchés internationaux que les facteurs traditionnels comme l’arrivée massive de capitaux étrangers ou les chocs sur les termes de l’échange.

Politique budgétaire: Les informations3 disponibles sur l’exécution budgétaire du premier semestre 2011 sont très insuffi santes pour une analyse appropriée de cette rubrique, tant au niveau des recettes, des dépenses que du fi nancement. En rappel, le budget 2011 prévoit une hausse des recettes de 15% par rapport à 2010, basée sur l’hypothèse d’une reprise complète de l’aide extérieure. Les dépenses prévisionnelles enregistrent une hausse de 24%. Le défi cit budgétaire devrait être contenu à 2% et fi nancé essentiellement par les appuis externes. Au regard du contexte actuel, l’objectif primordial de la politique budgétaire du Gouvernement malgache est de préserver l’équilibre budgétaire, ce qui passe par l’ajustement du niveau global des dépenses publiques à celui des ressources disponibles, en agissant sur les investissements publics comme variable d’ajustement.

Balance des paiements: La balance des paiements du pays est structurellement défi citaire. En rappel, les prévisions du Gouvernement en 2011 indiquent une aggravation du solde de la balance globale qui ressortirait à 182,1 millions de DTS contre 96,1 millions de DTS en 2010, résultant de la détérioration du compte de capital. Le défi cit de la balance courante s’améliorerait à 851,1 millions de DTS (contre 896,1 millions de DTS en 2010) suite à une hausse attendue des exportations. Les soldes des biens et services et des transactions fi nancières et en capital ressortiraient défi citaires respectivement à 981, 3 millions de DTS (contre 989,4 millions de DTS en 2010) et à 846,2 millions de DTS (contre 668,2 millions de DTS en 2010). L’aggravation de ce dernier solde s’expliquerait

1 Quatre (4) réunions de la SADC ont été consacrées récemment à la résolution de la crise malgache (Livingston en Zambie le 31 mars; Windhoek en Namibie le 20 mai; Gaborone en Botswana le 7 juin et Sandton en Afrique du Sud les 11 et 12 juin).

2 Selon les données de l’Enquête Périodique Auprès des Ménages de 2010 (EPM 2010)3 Les données défi nitives du 1er semestre ne seront connues qu’en aout 2011 à l’issue de la prochaine revue budgétaire.

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par la diminution des investissements directs étrangers suite à la fi n de l’installation des projets miniers. L’insuffi sance de données disponibles ne permet pas une analyse approfondie au niveau de cette rubrique. Néanmoins, les informations provisoires sur le commerce extérieur au premier trimestre de 2011, indiquent une progression des exportations de 10,4% et un recul des importations de 1,4% par rapport à la même période en 2010.

Réformes institutionnelles et structurelles

Compte tenu du contexte du pays, une plus grande importance est donnée à la gestion des affaires courantes qu’à la conduite des reformes tant dans le secteur public que privé. Les reformes les plus importantes sont opérées essentiellement dans le domaine des fi nances publiques dans

le cadre de la mise en œuvre de la loi de fi nances de 2011. Ainsi, il est prévu la mise en place d’un nouveau code des investissements marquée par une politique fi scale et douanière incitative, afi n de favoriser les outils de production dans certains secteurs comme l’agriculture, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le tourisme et l’énergie, en particulier les énergies renouvelables. Aucun rapport d’activité n’est disponible sur la mise en œuvre de ces réformes. En matière de commerce, on peut noter la mise en place récente du Centre de Ressources sur le Commerce international (CRCI) par le secteur privé, destiné à servir d’agence de promotion des exportations et d’appui aux négociations internationales. Aucun développement majeur n’a été noté dans le domaine de l’intégration régionale dans la période. En matière de développement du secteur privé, les différentes évaluations4 du climat des affaires mettent en exergue la faible performance des entreprises, du fait d’un cadre règlementaire peu approprié et des problèmes récurrents de fi nancement. Mais aucune réforme majeure récente n’est envisagée en ce moment dans ce domaine.

Questions nécessitant une attention particulière

Une attention particulière devrait être accordée à la résolution de la crise politique qui hypothèque les perspectives de croissance du pays et remet en cause certains acquis économiques et sociaux.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

Malgré la crise, la coordination des bailleurs de fonds est une réalité tant au niveau global que sectoriel (développement du secteur privé, eau potable et assainissement, développement rural et secteurs sociaux).

4 En référence aux rapports annuels « Doing Business » et le rapport sur l’évaluation du climat des investissements (BM: octobre 2010)

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Faits marquants

• La détérioration des relations gouvernement-bailleurs de fonds devrait avoir un impact négatif sur la croissance en raison des préoccupations liées à la gouvernance politique et aux problèmes de Gestion macroéconomique. En particulier, l'impasse entre le gouvernement du Malawi (GdM) et le FMI sur l'ECF à l'égard de la politique de change rigide, affectera également les ressources destinées au concours budgétaire accordés par les partenaires au développement (PD).

• Le GdM a adopté l’approche zéro défi cit budgétaire pour l'exercice 2011/12, le gouvernement devant fi nancer toutes les dépenses de fonctionnement tandis que les ressources provenant des PD serviront aux dépenses d’investissement. L'annonce zéro défi cit budgétaire est arrivée à un moment où le Malawi était confronté aux diffi cultés liées à la détérioration des échanges extérieurs et des relations bilatérales avec certains de ses bailleurs de fonds traditionnels.

• Selon l’Indice 2011 de Global Peace, le Malawi a été classé deuxième après le Botswana en Afrique comme le pays le plus pacifi que sur le continent. Toutefois, les récents développements politiques nés des préoccupations relatives à la gouvernance politique et économique pourraient exacerber le mécontentement politique.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: Le Malawi devrait croître de 6,9% en 2011 et 6,6% en 2012. Ce qui est supérieur à la croissance du PIB mondial projetée à 4,5% en 2011 et 2012, et la croissance en Afrique subsaharienne qui est projetée à 5,5% en 2011 et 5,9% en 2012. Il est prévu que cette croissance globale sera soutenue par une croissance du secteur agricole (6,4% en 2011 et 7,3% en 2012), mines et carrières (33,1% et 15,6%), la construction (9,0% et 6,2%), fi nance et assurance (9,2% et 8,6%) ainsi que le commerce de gros et de détail (6,5% et 5,9%). Certes, les projections de croissance du gouvernement convergent avec celles du FMI, mais elles sont plus optimistes que ces dernières qui sont de 6,1% en 2011 et 5,9% en 2012, compte tenu des échanges extérieurs et des pénuries de carburant qui sont susceptibles d'avoir un impact sur la production industrielle. Une baisse importante des revenus du tabac en 2011, ajoutée à la baisse des apports en ressources des bailleurs de fonds, contribuera de manière signifi cative à la pénurie de devises. Le tabac, qui génère environ 60% des recettes en devises du Malawi, connaît une baisse importante des prix5.

Politique monétaire et système bancaire: L'infl ation est en baisse au Malawi: de 15,5% en 2005, elle est passée à 7,45% en 2010. Le budget 2011/12 suppose que l'infl ation va continuer à baisser, passant de 7,4% en 2010 à 7,0% d'ici la fi n de 2011. La dévaluation du kwacha et la hausse du pétrole sont susceptibles d'inverser cette tendance en 2012. L'infl ation était de 7,1% en avril 2011. La tendance baissière de l'infl ation a été soutenue au Malawi, grâce essentiellement à l'augmentation de la production agricole, la prudence budgétaire et un régime de change fi xe, ainsi que d'autres facteurs. Pour l'avenir, le GdM reconnaît que les

augmentations anticipées du prix mondial du pétrole pourraient exercer des pressions sur les prix intérieurs, et anticipe que ces pressions seront atténuées par une politique monétaire rigide. Au cours de l’exercice 2010/11, une politique monétaire expansionniste a été poursuivie, avec une masse monétaire (M2) globale de en augmentation de 16,1%, passant à 203,6 milliards de MWK de dollars en Mars 2011.

Le budget 2011/12 ne fait pas une hypothèse explicite sur le taux de change, mais il y a moins de fl exibilité dans sa gestion du taux de change. Le kwacha malawite est resté relativement stable face au dollar E.U. en avril 2011, mais s'est déprécié par rapport aux monnaies des pays partenaires. La présentation du budget, tout comme l’aide-mémoire d’avril 2011 préparé par CABS Development Partners relève que la faiblesse des prix du tabac, les prix élevés des importations de carburant et les coûts élevés des engrais importés ne favorisent pas les réserves de change. Le Malawi a besoin d'environ 144,6 millions de dollars E.U. en 2011 pour l’achat des intrants agricoles (engrais).

5 Selon les projections, les revenus des exportations de tabac devraient baisser d’au moins 33% en 2011, passant de 450 millions de dollars E.U. à 300 million de dollars E.U. En mai 2011, elles avaient déjà baissé de 78.8%.

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Politique budgétaire: La réforme zéro défi cit budgétaire adoptée par le GdM prouve qu’il est capable de générer localement des ressources, en s’appuyant sur la tendance haussière des recettes intérieures (attribuée à l'amélioration de la collecte des recettes et au respect des obligations fi scales) et la baisse des subventions. Le GdM a également indiqué sa volonté de sortir de la dépendance excessive vis-à-vis des bailleurs de fonds.

En cohérence avec la stratégie pour la croissance et le développement du Malawi (MGDS), les budgets les plus importants sont ceux de l'éducation (13,1%), l’agriculture (12,4%) et la santé (8,8%). Le budget de l'agriculture reste dominé par le Programme de subvention aux intrants agricoles (FISP) dont la dotation représente 55,7% de l’enveloppe budgétaire allouée à l’agriculture. Le budget présente des améliorations louables, y compris le Cadre des dépenses à moyen terme (CDMT), la rationalisation de la documentation budgétaire pour accroître la lisibilité et l'affi chage de la documentation sur Internet pour augmenter la disponibilité.

Balance des paiements: Les réserves de change, qui s'élevaient à 3,6 mois d'importations en 2010, ont diminué, passant à 2,1 mois de couverture des importations en avril 2011. Le défi cit commercial s'est aggravé, atteignant

106,2 milliards MWK (représentant le défi cit du solde des paiements courants, soit 19,98% du PIB) en 2010 contre 54,3 milliards MWK (13,09% du PIB) enregistré en 2009. Le défi cit commercial devrait continuer de s creuser en 2011, atteignant 114.812,23 milliards MWK (soit 18,7% du PIB). La détérioration du solde extérieur est la conséquence d’une augmentation des dépenses d’importations plus rapide que les recettes d’exportations, en particulier du fait des prix du tabac inférieurs aux prévisions.

Réformes institutionnelles et structurelles

Gestion du secteur public et développements récents: Le Malawi est en train de fi naliser la rédaction de sa deuxième stratégie nationale de développement à moyen terme, la Stratégie de croissance et de développement du Malawi (MGDS II, 2011-16). Les domaines thématiques6 de la MGDS II restent les mêmes que ceux de la MGDS I. II MGDS a neuf piliers clés qui visent à renforcer la création de richesse et la réduction de la pauvreté. Par ailleurs, le pays est en train de fi naliser la conception du programme de réforme de la gestion des fi nances publiques (GFP) qui permettra d'identifi er les centres d'intérêt pour les cinq prochaines années.

6 Les domaines thématiques de MGDS II sont: la Croissance économie durable, le Développement social, l’Assistance sociale et la gestion des risques liés aux catastrophes, Développement de l’infrastructure, Amélioration de la gouvernance et Questions transversales.

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Réforme du secteur privé: Le rapport «Doing Business 2011» du Groupe de la Banque mondiale a noté des réformes dans les domaines de «l’enregistrement de la propriété» et «l'exécution des contrats». Le Malawi a simplifi é la mutation de propriété en réduisant de moitié les délais impartis pour les consentements et l'enregistrement des actes juridiques, ce qui a permis un bond de 20 places dans le classement international (passant de la 101ème à la 81ème place sur 183 économies).

Développement humain et questions transversales: Le Malawi est sur la bonne voie en matière de réduction de la pauvreté et la lutte contre le VIH/SIDA. La pauvreté a baissé, passant de 52% en 2004 à 40% en 2010, avec un IDH qui est de 0,385 en 2010 contre 0,336 en 2005. Le taux de prévalence nationale du VIH / SIDA était de 12% en 2009 contre environ 24% en 1998. Le pays est également déterminé à atteindre les cibles des OMD sur l'éducation primaire pour tous, l’égalité des sexes et le taux de mortalité maternelle (TMM). La baisse attendue des ressources des donateurs pourrait inverser cette tendance, surtout

que le Malawi ne dispose pas d'un système global de protection sociale permettant de fournir des fi lets de sécurité pour les citoyens défavorisés en dehors du Programme de subvention aux intrants agricoles.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

Les partenaires au développement (PD) se sont joints à la société civile pour leurs préoccupations sur l'amendement et la promulgation de lois qui empiètent sur la démocratie, les droits civils et politiques et sur l'expulsion du Haut-commissaire de Grande-Bretagne au Malawi. Le programme FMI FEC n’étant pas respecté, les PD fournissant un concours budgétaire (BAD, UE, Allemagne, Norvège et la Banque mondiale) ne s'étaient pas encore engagés à soutenir le budget 2011/127. Les concours budgétaires représentent 30% de toutes les subventions, et 6 % de l’ensemble des recettes et des subventions dans le budget de l'exercice 2011/12.

7 Au Malawi, l’exercice budgétaire va du 1erjuillet au 30 juin.

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Faits marquants

• La coalition au pouvoir, dirigée par le Premier ministre Navinchandra Ramgoolam du Parti Mauricien Travailliste (MLP), reste en place en dépit des graves désaccords qui, à en croire les médias, existeraient entre les principaux partis. La coalition jouit d'une solide majorité parlementaire permettant au gouvernement de faire avancer les réformes contenues dans le programme du gouvernement pour la période 2010-2015.

• Le gouvernement a adopté un Programme de restructuration et de compétitivité économiques (PRCE) et a entrepris des mesures pour accélérer les réformes du secteur sucre et diversifi er les produits touristiques pour attirer des visiteurs non traditionnels.

• Sur le front social, le gouvernement de Maurice (GdM) tient à contenir la crise de l'eau potable qui a frappé certaines régions du pays après la sécheresse de cette année, la hausse des prix alimentaires et le chômage élevé, estimé à 8,3% au premier trimestre de 2011.

• En juin 2011, le gouvernement a annoncé un ambitieux programme pluriannuel de 10 milliards de dollars E.U. pour moderniser les infrastructures du pays, en vue de tripler le PIB du pays qui est de 9,2 milliards de dollars E.U. d’ici 2030, grâce à une meilleure compétitivité.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: La reprise économique se poursuit avec une croissance réelle du PIB projetée à 4,5% en 2011 contre 4,1% en 2010. Les rentrées au titre du tourisme ont atteint 11,9 milliards MUR au premier trimestre 2011, soit une augmentation de 8% par rapport à la même période en 2010. Parti de 2,4% en 2010, le taux d'infl ation s'est accéléré, atteignant 6,6% en juin 2011, du fait de la hausse des prix mondiaux des matières premières. Ce qui a amené le Comité de politique monétaire (CPM) à augmenter le taux d’intérêt directeur pour la deuxième fois cette année de 25 points de base, le portant à 5,50%.

Certains secteurs clés réagissent positivement, bien que les perspectives d’une reprise complète restent fl oues. Evaluées à 116 000 tonnes, les exportations de sucre au premier trimestre 2011 représentent plus du double de celles de la même période en 2010. Les arrivées de touristes au cours du premier trimestre étaient de 5% et 13% plus élevées par rapport à la même période respectivement en 2010 et 2009. Partie d'une base faible, l’augmentation des touristes en provenance de l'Inde et la Chine ont été remarquables avec respectivement 33,4% et 30,1%, durant la période sous revue.

Politique monétaire et système bancaire: Les pressions infl ationnistes menacent la reprise économique. En glissement annuel, l'infl ation des prix à la consommation a culminé à 7,2% au premier trimestre 2011 avec l’augmentation des coûts des importations de carburant et de produits alimentaires (l’Ile Maurice importe 53% des denrées alimentaires). Une hausse du taux d’intérêt directeur qui est passé de 4,75% à 5,25% en mars 2011, a contribué à atténuer l'infl ation à 6,6% en juin 2011. Toutefois, le taux d’intérêt directeur a été encore revu à la hausse de 25 points de base en juin 2011 lorsque l'infl ation en glissement annuel a augmenté de 4,6% en mai 2011.

En fi n juin, la roupie mauricienne a enregistré une appréciation de 14% d'année en année vis-à-vis du dollar, impactant négativement sur la compétitivité des exportations.

Politique budgétaire: La politique budgétaire du pays reste expansionniste dans le sillage des diffi cultés de la zone euro, qui devraient contrecarrer la bonne performance des recettes et maintenir le défi cit à un niveau élevé, environ 4,8% du PIB en 2011. Le budget 2011 vise à consolider le redressement économique et à améliorer la fourniture des services publics. En cohérence avec les plans d’augmentation des dépenses, les recettes totales, dont 85% sont d'origine intérieure, devraient croître de 11,7%. Les dépenses courantes devraient augmenter de 7%, atteignant 72,6 milliards MUR tandis que les dépenses d’investissement devraient augmenter de 36%, pour atteindre 11,4 milliards MUR. Le budget prévoit un défi cit budgétaire de 4,3% du PIB en 2011.

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16 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

Secteur extérieur: En hausse de 15,7% en glissement annuel au premier trimestre de 2011, le défi cit commercial pèsera sur le défi cit des paiements courants projeté à 9,7% du PIB. Le secteur extérieur a enregistré un défi cit commercial de 16,9 milliards MUR au premier trimestre de 2011, soit une augmentation de 15,7% par rapport à la même période l'année dernière. Evaluées à 17,8 milliards MUR, les exportations totales pendant la période de référence ont augmenté de 25,6%, cette augmentation étant soutenue par les performances solides du secteur du sucre, qui a progressé de 167,1%. En revanche, les importations ont augmenté de 25,6%, atteignant 34,7 milliards MUR, grâce à une forte hausse de 63,6% des importations de carburant. Les réserves extérieures demeurent fortes, évaluées à 2,6 milliards de dollars E.U. au premier trimestre de 2011 contre 2,1 milliards de dollars E.U. à la même période en 2010. Le défi cit des paiements courants devrait continuer à se creuser en raison de la détérioration de la balance commerciale.

Réformes institutionnelles et structurelles

Le rapport du FMI sur les Dépenses publiques et la responsabilité fi nancière (PEFA) pour la période juillet 2007 - décembre 2010, paru au

premier trimestre de 2011 relève une forte progression de la réforme de la Gestion des Finances Publiques (GFP). Les écarts notés entre les dépenses primaires et les prévisions budgétaires étaient inférieurs à 5%. L'évaluation a également montré que la fi scalité, le système budgétaire, le système de passation des marchés et le système de vérifi cation étaient fi ables. Cependant, il faut souligner la tendance continue à la baisse des dépenses d’investissement atteignant 25% du budget, en raison des problèmes de capacité.

Dans le cadre de son programme ambitieux dont l’objectif est de tripler le PIB du pays évalué à 9,2 milliards de dollars E.U. d’ici 2030, le GdM a annoncé en juin 2011 un programme pluriannuel de 10 milliards de dollars E.U. qui vise à moderniser l'infrastructure du pays pour une plus grande compétitivité. Le Gouvernement a approuvé en juin 2011 un Plan stratégique national des technologies de l’information et de communication (2011-2014) visant à créer une économie fondée sur le savoir et un pôle régional des TIC. Le GdM souhaite approfondir les relations commerciales et d'investissement avec l'Asie et servir de pont pour l'Afrique. Au cours du premier semestre 2011, le GdM a signé un accord de coopération de 300 millions MUR avec la Chine. Les réformes sont en cours dans le secteur fi nancier avec l'adoption de la notation CAMEL et l'établissement de banques islamiques.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

La Banque est en discussion avec la Banque mondiale en vue de collaborer à un travail analytique pour la période restante de CSP 2009 - 2013 pour améliorer le dialogue avec le GdM au regard des risques auxquels l'économie est confrontée. Une zone euro économiquement faible, des prix élevés de matières premières et l'infl ation actuelle présentent des risques majeurs pour l'économie mauricienne. De nouvelles hausses du taux directeur vont renforcer la monnaie locale, réduire les emprunts du secteur privé et la demande globale et aggraver le chômage.

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Faits marquants

• Malgré plusieurs années consécutives marquées par des taux de croissance élevés, la persistance de la pauvreté et des troubles sociaux ont amené le gouvernement à œuvrer pour la stabilité sociale et une croissance inclusive. Ainsi, en 2011, le gouvernement s’est employé à développer les fi lets de sécurité sociale, notamment, en réintroduisant les subventions sur certains produits alimentaires. Cependant, le coût d'une telle solution dépasse la capacité budgétaire. Aussi, le GdM est-il actuellement à la recherche de solutions alternatives, en s’inspirant potentiellement du succès du Programme brésilien "Bolsa Familia".

• En Juin, le taux d’infl ation est fi nalement descendu en dessous de deux chiffres, se situant à 9,3%. Toutefois, l'augmentation récemment approuvée des dépenses budgétaires et les fl uctuations des taux de change, en particulier, une dépréciation potentielle du rand, pourraient compromettre l’atteinte de la cible d'infl ation qui est de 8,4% en 2011.

• La nouvelle Stratégie de réduction de la pauvreté (PARP) publiée en mai porte sur la réduction de la pauvreté qui stagne. Le PARP vise spécifi quement la création d'opportunités d'emploi et la poursuite du développement humain et social. La stratégie met un accent particulier sur la productivité agricole et la création de PME.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: L'économie mozambicaine a montré sa résilience en 2010 avec un taux de croissance de 6,8%, soit une augmentation de 0,5% par rapport au taux de 2009. Les secteurs les plus dynamiques ont été les transports et communications et le secteur fi nancier, avec un taux de croissance au-dessus de deux chiffres qui a été maintenu au cours du premier trimestre 2011. En glissement annuel, la croissance globale était de 8,4% au cours du premier trimestre, avec une croissance de 10,7% pour le secteur des services. Nonobstant, les principaux moteurs économiques continueront d'être les apports d'investissement étranger direct, en particulier dans les secteurs des ressources naturelles; l'augmentation des dépenses publiques, notamment dans les infrastructures et les secteurs sociaux, et un secteur agricole dynamique, représentant 25% du PIB

Politique monétaire et système bancaire: Au cours du 2ème trimestre, la tendance haussière de l'infl ation s’est inversée. En glissement annuel, le taux d’infl ation est fi nalement descendu en dessous de deux chiffres, se situant à 9,3%. L’inversion de la tendance était soutenue par l'évolution favorable des prix des denrées alimentaires et du carburant, mais surtout, les politiques de rigueur monétaire appliquée par la Banque de Maurice (BoM) en 2010 et en 2011. L'expansion de la masse monétaire s’est également contractée, avec la croissance de la M3 en baisse, passant de 13,7% en avril à 12,5% en mai. Par ailleurs, la croissance du

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MOZAMBIQUE

18 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

crédit a baissé à 17% contre to 53% pour la même période l'année dernière. Le défi politique actuel est le compromis entre des contraintes de crédit au secteur privé et le contrôle des pressions infl ationnistes. La contraction monétaire est également refl étée dans l'appréciation du metical: 25% par rapport au dollar E.U. (parité actuelle, 1$= 28,64 MT) et 21% vis-à-vis du ZAR (parité actuelle, 1 ZAR = 4,3 MT). La monnaie approche désormais son niveau moyen d’avant la crise.

Politique budgétaire: Malgré le défi cit budgétaire programmé de 6,5% pour 2011, soit presque le double de l'année précédente, le budget a été considéré comme étant dans les objectifs d'une politique budgétaire stricte. Alors que le budget initial était centré sur le renforcement des investissements d'infrastructure, la révision du budget d'avril a entraîné un défi cit de 7% du PIB, la réaffectation des ressources d'investissement et dépenses courantes, principalement pour soutenir les subventions et les programmes sociaux. La pression accrue sur le budget pose deux défi s pour le gouvernement: (i) créer une marge budgétaire grâce à une nouvelle augmentation de la collecte des recettes et (ii) mettre au point une stratégie de gestion de la dette afi n de ne pas écarter les emprunteurs nationaux privés et les emprunts extérieurs non concessionnels conformément à la viabilité de la dette.

Situation extérieure: Les réserves extérieures nettes, qui sont actuellement de 2.095,2 millions de dollars E.U., ont été constituées progressivement depuis janvier, grâce à l’augmentation des exportations de matières premières, qui ont dépassé le coût croissant des importations soutenue par la hausse des coûts du pétrole et des denrées alimentaires. Les mégaprojets (essentiellement dans le charbon et l'aluminium) représentent 80% des marchandises exportées. Cela a contribué à améliorer la situation extérieure du pays. Les réserves actuelles permettent un niveau confortable de 5,5 mois de couverture des importations.

Réformes institutionnelles et structurelles

Gestion du secteur public: Le nouveau Comité de gestion de la dette (CGD) devrait être opérationnel au cours du trimestre prochain. Jusqu'en fi n 2011, le CGD devrait soutenir la fi nalisation de la deuxième Analyse de viabilité de la dette du gouvernement, conseiller sur le premier plan annuel d'emprunt pour 2012 et établir des procédures pour assurer en temps opportun et de manière régulière la fourniture des données. La Stratégie de désendettement à moyen terme doit également être approuvée d'ici fi n 2011.

La troisième évaluation des dépenses publiques et de la responsabilité fi nancière (PEFA) a été achevée en mars avec le concours de la Banque Africaine de Développement. Le rapport fi nal devrait être disponible au 3ème trimestre.

Gestion des ressources naturelles: Grâce à l'appui de la Banque, le GdM s’emploie à devenir membre à part entière de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives et à améliorer la transparence

des recettes au titre des ressources naturelles. Le gouvernement envisage également des options pour améliorer les recettes du secteur des ressources naturelles.

Réforme du secteur privé: La mise en œuvre du Plan d'action prioritaire approuvé récemment et relatif à la simplifi cation du système d’imposition permettra une amélioration de l'environnement des affaires. Le programme envisage la facilitation du paiement des impôts par le biais des banques locales et la réduction des coûts de transaction pour les contribuables. L'objectif consiste également à renforcer la Division des gros contribuables de l’Autorité fi scale.

Questions nécessitant une attention particulière

La viabilité budgétaire sera l'enjeu primordial à court et moyen terme. La pression sociale et le programme de développement ambitieux entraîneront une expansion budgétaire. Ce qui aura comme corollaires les problèmes de viabilité budgétaire et le fi nancement du défi cit budgétaire, en particulier dans un scénario de diminution lente des ressources des donateurs. Des dépenses publiques excessives pourraient également hypothéquer la maîtrise de l'infl ation.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

Le G-19 (le groupe des 19 principaux donateurs qui fournissent des concours budgétaires), a estimé que la matrice PARP récemment approuvée constitue une évolution positive par rapport à la précédente. Outre l'amélioration de certains indicateurs techniques, le G-19 a suggéré que le GdM intègre des indicateurs spécifi ques de gestion des ressources naturelles et des investissements dans l'infrastructure dans la matrice de suivi PARP.

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NAMIBIE

Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe 19

Faits marquants

• L'économie namibienne a commencé à se redresser en 2010 avec une croissance estimée à 4,8% après avoir diminué d'environ 1,0% en 2009 en raison de l'impact de la crise économique mondiale.

• Suite aux mesures contra-cycliques en réponse à la crise fi nancière mondiale, le pays est actuellement confronté à des défi s budgétaires, y compris l'adaptation à la réduction structurelle des revenus de la SACU.

• Les principales sources d'incertitude à la croissance économique comprennent la modération de la reprise économique mondiale, des prix de denrées alimentaires et de pétrole élevés et l'appréciation du dollar namibien.

• Des taux élevés de chômage (51%) et les inégalités (coeffi cient de Gini de 0,74) présentent des risques supplémentaires pour l'environnement social et politique actuel stable.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: L'économie a rebondi après l'impact négatif de la crise fi nancière mondiale, le PIB réel aurait augmenté de 4,8% en 2010. Cette augmentation étant stimulée par les mesures de relance menées par le gouvernement depuis 2009 et les prix élevés des minéraux. Une forte performance a été enregistrée dans le secteur primaire (19%), tandis que la croissance a été modérée dans les industries secondaire (3,9%) et tertiaire (3,5%). La croissance réelle du PIB devrait ralentir et baisser à 4,1%, refl étant la modération des activités minières et agricoles, qui ont été touchées par des inondations et des précipitations supérieures à la moyenne. En 2012, la croissance réelle du PIB devrait augmenter, et passer à 4,6%, alors que la demande de minéraux continue de croître, les prix resteront élevés.

Politique monétaire et système bancaire: L'infl ation annuelle a enregistré une tendance à la baisse à partir de 2009, tombant à 3,1% en 2010 sous l’infl uence des tendances en Afrique du Sud, la source

de l'essentiel des importations de la Namibie. Cependant, les pressions infl ationnistes ont depuis longtemps commencé à monter avec une infl ation qui s’est accélérée d'année en année, passant à 5,4% en juin 2011, en raison des prix élevés des denrées alimentaires et du carburant. Compte tenu des conditions économiques générales, le Comité de politique monétaire la Banque de Namibie a continué à poursuivre une politique monétaire expansionniste et a décidé de maintenir le taux d’intérêt directeur inchangé à 6% en avril 2011.

Le régime de contrôle des changes de la Namibie est administré dans le contexte de l'Accord de la Zone monétaire commune. Ainsi, au cours des derniers mois, le dollar namibien a été très volatile, du fait de la volatilité du rand sud-africain auquel il est rattaché. Il s’est apprécié, passant à 6,6 $N contre 1 dollar E.U. au début de janvier 2011, son plus fort taux depuis novembre 2007, mais est tombé à 7,3 $N contre 1 dollar E.U. à la mi-février, les événements politiques en Afrique du Nord ayant érodé la confi ance des investisseurs par rapport aux marchés émergents. Il s’est depuis longtemps déprécié, baissant à 6,8 $N contre 1 dollar E.U. en juin 2011.

Performance budgétaire: Le budget 2011/12 vise à créer 104 000 emplois au cours des trois prochains exercices, en concentrant les dépenses sur quatre secteurs (agriculture, transports, tourisme, logement et assainissement). Le total des recettes et des subventions en proportion du PIB a chuté de 4,5 points de pourcentage, tombant à 25,2% du PIB en 2010/11 et devrait augmenter légèrement de 3,5% en 2011/12, en dépit du fait que les recettes de l'Union douanière d'Afrique australe (SACU), qui ont contribué pour environ 30% aux recettes totales du gouvernement de la Namibie en 2010/11, resteront faibles. Une augmentation de la dépense totale de 7 points de pourcentage, passant à 38,3% du PIB en 2011/12, devrait porter le défi cit budgétaire à 10,3% du PIB en 2011/12, contre 1,1% en 2010/11. La détérioration de la balance budgétaire refl ète la politique budgétaire expansionniste du gouvernement pour contrer l'effet de la crise économique mondiale et la réduction structurelle des recettes de la SACU en raison de la faible croissance économique mondiale. Le défi cit devrait être fi nancé par l'emprunt intérieur, et dans une moindre mesure, la dette extérieure. Il devrait baisser, pour atteindre 7,2% du PIB en 2012/13 et 6,9% en 2013/14.

Secteur extérieur: Le défi cit du solde des paiements courants (y compris les transferts offi ciels) devrait se détériorer pour atteindre 5,7% du PIB en 2011 contre 2,2% en 2010, et dans le même temps le défi cit commercial devrait se creuser. Alors que l'appréciation du dollar namibien en 2011 devrait stimuler les importations, il est peu probable que les recettes d'exportation augmentent au même rythme. Les opérations du compte des paiements courants devrait continuer à dépendre fortement du rythme de la quote-part des recettes de la Namibie issues de la SACU, qui devraient chuter en 2011. Avec le défi cit qui persiste dans le compte de capital et le compte fi nancier de la Namibie, la balance globale des paiements devrait rester défi citaire en 2011. Toutefois, les réserves brutes de la Namibie devraient rester relativement stables à environ 3,5 mois d'importations en 2011.

Le niveau d'endettement de la Namibie est resté viable, nettement en-dessous du seuil de 30% du PIB, malgré la politique budgétaire expansionniste. Le stock total de la dette publique devrait atteindre

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NAMIBIE

20 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

27,4% du PIB en 2011/12, dont 4,3% de dette extérieure, contre 20,1% en 2010/11. La dette publique a augmenté de 6,6%, pour atteindre 13,8 milliards de dollars namibiens au premier trimestre 2011/12. Le coût du service de la dette est estimé à 1,8 milliards de dollars namibiens en 2011/12.

Réformes institutionnelles et structurelles

Gestion du secteur public: Le gouvernement a intensifi é ses efforts visant à renforcer les institutions et les mécanismes de gouvernance dans le pays. Dans le domaine de la gestion des fi nances publiques (GFP), les programmes de renforcement des capacités sont en cours avec pour objectif d’accroître l'effi cacité et l'effi cience de la GFP afi n de continuer à promouvoir la transparence et la responsabilité fi nancières. Un système intégré de gestion des impôts est mis en place afi n de simplifi er l'administration fi scale. Afi n d'améliorer le système de passation des marchés publics, le gouvernement a approuvé le projet de la nouvelle loi sur les commissions de passation des marchés publics qui devrait être présenté au Parlement cette année. Le gouvernement a également présenté un certain nombre d'autres projets, y compris: (i) le projet de loi relatif au Conseil namibien du commerce visant à intégrer l'accord de la SACU dans la loi namibienne, (ii) le projet relatif à la vérifi cation qui traite de la nomination et des conditions de service du personnel des Services du Vérifi cateur général, ainsi que des questions administratives se rapportant auxdits services, et (iii) le projet d'amendement des fi nances de l’Etat qui vise à retirer les questions de vérifi cation, y compris les prérogatives, attributions et fonctions du vérifi cateur général, à partir de la loi de fi nances de l'Etat à travers le projet de loi d'audit proposé.

Réforme du secteur privé: Le gouvernent a approuvé la Stratégie 2010-2020 du secteur fi nancier, dont l'objectif principal est de mettre en place un système fi nancier plus concurrentiel, dynamique et plus résilient. La stratégie vise à répondre à un large éventail de questions, y compris une concurrence limitée, les frais bancaires prohibitifs, l'accès limité aux services fi nanciers et la faible participation des Namibiens dans le secteur bancaire. Le gouvernement est en train de modifi er la Loi sur les caisses de retraite et la Loi sur l'assurance à long terme en vue de faciliter la bonne exécution des règlements qui obligent les investisseurs de portefeuille (fonds de pension et assureurs) à investir au moins 35% de leurs actifs

au niveau local afi n pour freiner les sorties de capitaux, estimées à 37,7 milliards de dollars namibiens en 2009 contre 27,4 milliards de dollars namibiens en 2010.

Facilitation des échanges: Le ministre des Travaux et des Transports a demandé au Parlement de ratifi er le protocole d’accord (PdA) portant sur le développement du Corridor Baie de Walvis-Ndola-Lubumbashi. Ce corridor de transports multiples qui couvre la Namibie, la Zambie et la RDC, vise à faciliter la circulation des biens et des personnes et pourrait davantage bénéfi cier à la Namibie à travers la modernisation du port de la Baie de Walvis pour faire face à l'accroissement du commerce. Le protocole d'accord a déjà été approuvé par le gouvernement.

Questions nécessitant une attention particulière

Au nombre des risques de détérioration des perspectives économiques fi gure l'incertitude qui entoure les prix mondiaux des matières premières en vue de la modération dans la reprise économique mondiale. Une appréciation soutenue du dollar namibien pourrait également réduire la compétitivité de la Namibie et hypothéquer la croissance économique.

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AFRIQUE DU SUD

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Faits marquants

• L’Afrique du Sud a continué à poursuivre des politiques budgétaires monétaires conta cycliques, mais tout en réduisant progressivement la relance budgétaire. Toutefois, le rythme de croissance reste faible, ce qui souligne le risque que l'Afrique du Sud demeure à la traîne d'autres économies émergentes en ce qui concerne la reprise économique.

• L'accession de l'Afrique du Sud dans le groupe BRIC des économies émergentes à croissance rapide accroît son importance géopolitique comme porte d’entrée des investissements étrangers sur le continent. Cependant, les récentes poussées des entrées de capitaux de courte durée dans le pays ont suscité des préoccupations concernant la compétitivité externe, la stabilité fi nancière et le coût de stérilisation d'accumulation des réserves.

• Au niveau régional, l'Afrique du Sud devra, à moyen terme, bénéfi cier de la future zone de libre-échange tripartite qui couvrira la SADC, le COMESA et l'EAC. Pourtant, la timide reprise et la crise des emprunts souverains de la zone euro, couplées à l'instabilité politique récente au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, présentent des risques de baisse de la croissance et de redressement à court terme.

Performance macro-économique

Croissance économique: Les problèmes d’ordre structurel tels que l'insuffi sance des infrastructures et des capacités, et la persistance de niveaux élevés de chômage empêchent l'économie de réaliser une croissance de 6-7%. L'activité économique s'est accélérée au premier trimestre 2011, avec un taux de croissance annuelle du produit intérieur brut évalué à 4,8%. La croissance est soutenue principalement par une augmentation de l'activité manufacturière, qui a progressé de près de 15%. Du côté de la demande, la croissance a été soutenue par la hausse des dépenses réelles de consommation fi nale privée qui a été, à son tour, suscitée par la hausse des revenus réels, les taux d'intérêt en baisse, une réduction modeste des taux d'endettement des ménages et l’amélioration de la confi ance des consommateurs. En avril, l'indice des ventes des produits manufacturiers a légèrement augmenté tandis que l'indice de production a baissé, passant à 102,7 contre 105,1 en mars 2011, ce qui implique que la croissance pourrait ralentir au deuxième trimestre.

Politique monétaire et système bancaire: La principale priorité de la banque centrale au cours du trimestre a été la stabilisation des devises, principalement par l'accumulation de réserves. L'infl ation a augmenté, pour atteindre 4,6% en mai 2011 en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, mais elle est restée dans la fourchette cible de 3-6% (voir Figure 1). Les principaux risques pour les perspectives d'infl ation restent les denrées alimentaires et des prix administrés, en particulier les prix du pétrole du fait des problèmes d'offre liés aux événements géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré l'assouplissement du contrôle des changes, le rand a continué à fl uctuer entre 6,71 et 6,85 pour un dollar E.U. au cours du deuxième trimestre 2011. Deux principaux facteurs contribuant au renforcement du

rand ont été les niveaux élevés de capitaux à court terme d'environ 20,8 milliards de rands durant le premier trimestre 2011 et la dépréciation du dollar E.U. contre l'euro.

La croissance de la masse monétaire au sens large (M3) a baissé, passant de 8,2% en janvier 2011à 6,0% en avril 2011. Quant à la quasi-monnaie (M2), elle est passée de 6,67% en janvier à 4,77% en avril et a légèrement augmenté à 5,46% en mai. La lente croissance de la masse monétaire à la fois large et étroite refl ète en partie la faible demande pour le crédit intérieur (voir fi gure 2 ci-dessous).

Le taux de change effectif nominal du rand a diminué de 3% depuis fi n mars à fi n mai 2011 en partie du fait de l'aversion au risque suite à la faiblesse du dollar E.U. après les inquiétudes sur les perspectives de la dette souveraine des Etats-Unis (voir fi gure 1). D'autre part, en glissement annuel, le taux effectif réel de change du rand a augmenté de 2,5% à la fi n du premier trimestre, ce qui signifi e une perte marginale de la compétitivité des entreprises sud-africaines impliquées dans la production de biens exportables.

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AFRIQUE DU SUD

22 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

Politique budgétaire: L'adoption de la politique budgétaire contra-cyclique par l'Afrique du Sud avant la crise de 2008-2009 a aidé l'économie à rebondir rapidement après la récession pour réaliser un taux de croissance de 2,8% en 2010. Le défi cit primaire a été de 1,8% du PIB tandis que le défi cit global était de 4,5% du PIB pour l'exercice qui est arrivé à terme le 31 mars 2011. En glissement annuel, les dépenses publiques ont augmenté de 10% au cours de l'exercice 2010/11 tandis que sa part est tombée à 28,6% du PIB pour la même période contre 29,2% durant l'année précédente. En dépit de l'amélioration de la collecte des recettes, la hausse de la masse salariale, qui représente 55,7% du total des recettes fi scales en 2010, est devenue une préoccupation majeure.

Les recettes fi scales totales pour l'exercice qui s'est terminé le 31 mars 2011 se sont élevées à 656 milliards de rands tandis que le total des dépenses nationales a été de 785 milliards de rands. Environ 97% du défi cit du gouvernement national, évalué à126,9 milliards de rands ont été fi nancés par des emprunts intérieurs.

Balance des paiements: Le défi cit commercial a atteint 2,4 milliards de rands en avril contre un excédent de 0,97 milliards de rands en mars 2011. Le défi cit du solde des paiements courants a augmenté, atteignant 3,1% du PIB durant le premier trimestre 2011 contre 1% au trimestre précédent en raison d'une croissance plus rapide des importations et une croissance timide des exportations. Au nombre des principaux articles exportés fi guraient les métaux, les minéraux et autres matières premières. Les investissements étrangers directs ont diminué de 80% en 2010, s’élevant à seulement 1,3 milliard de dollars E.U. contre environ 6 milliards de dollars E.U. l'année précédente, alors que les réserves accumulées ont atteint 50 milliards de dollars E.U. en juin 2011, le record de tous les temps, couvrant plus de 19 mois d'importations.

Réformes institutionnelles et structurelles

L’Afrique du Sud a été classé au 27ème rang en matière de protection de la propriété intellectuelle et au 29ème rang en matière de droits de propriété globalement sur la base du rapport GCI 2010-2011. Le développement des marchés fi nanciers du pays est impressionnant; il a occupé globalement le 9ème rang mondial pendant la même période. La nouvelle réglementation des marchés publics introduite au cours de ce trimestre sous-tend la détermination du gouvernement à endiguer la corruption et améliorer l'effi cacité dans la prestation des services. Alors que l'Afrique du Sud est bien perçu pour ce qui est de la «facilité de faire des affaires", en se classant 34ème au niveau mondial en 2010, il est mal classé en ce qui concerne le commerce transfrontalier et l’enregistrement de la propriété. Le développement humain reste un autre défi majeur. Le taux d’inscription dans les universités sud-africaines n'était que de 15%, ce qui le place au 99ème rang au niveau mondial selon le rapport GCI 2010-2011. Le défi cit

d'infrastructures, la faible capacité et le chômage élevé constituent les principaux obstacles structurels à la croissance.

Questions nécessitant une attention particulière

Le principal défi pour le pays est le niveau élevé du chômage, qui est actuellement de 25%. Sur une population en âge de travailler évaluée à 32 millions de personnes, seulement environ 13 millions de personnes (40%) sont employées, alors que 50% des jeunes sont au chômage. La Nouvelle stratégie de croissance (NGP) vise à créer 5 millions d'emplois dans les dix prochaines années grâce à un investissement accru dans cinq secteurs clés, le développement des compétences, l'amélioration de la prestation des services publics, et le renforcement de l'intégration économique régionale. Les futures opérations de la Banque devraient donc être sous-tendues par la stratégie NGP pour accroître la visibilité et l'impact.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

Les interventions de la Banque en Afrique du Sud sont étroitement coordonnées avec les interventions majeures des autres bailleurs de fonds multilatéraux. Le projet énergétique de Medupi, qui est la plus grande opération de la Banque en Afrique du Sud, est fi nancé en collaboration avec la Banque mondiale et les Agences de crédit à l'exportation tandis que le projet d'énergie renouvelable est une initiative conjointe du Fonds pour les technologies propres, la BIRD, la BAD et le gouvernement.

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SWAZILAND

Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe 23

Faits marquants

• En dépit de l'environnement politique relativement stable au Swaziland, des syndicats de plus en plus récalcitrants et des groupes politiques de l'opposition informels réclament la libération de l'espace démocratique, la transparence du gouvernement, la prise des mesures sévères pour lutter contre la corruption et le partage équitable du fardeau de l'ajustement rendu nécessaire par la crise fi nancière.

• La faiblesse des structures institutionnelles et les contraintes de capacité du Swaziland freinent la mise en œuvre des réformes. Invariablement, la lenteur du processus de réforme aggrave la crise fi nancière et pourrait mettre à mal la continuité des prestations de services publics et la stabilité macroéconomique.

• La révision non encore approuvée de la formule de partage des revenus de l'Union douanière d'Afrique australe (SACU) est susceptible d'entraîner une réduction permanente de revenus pour le Swaziland, d’où l’urgence de la réforme fi scale.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: Le Swaziland devrait enregistrer une croissance réelle du PIB de moins de 1% en 2011. Globalement, le pays a connu une faible croissance au cours de la dernière décennie, par rapport aux autres pays membres de l'Union douanière d'Afrique australe (SACU). Une combinaison de faibles investissements étrangers directs et les dépenses publiques réduites en raison de la crise budgétaire ont contribué pour beaucoup à la baisse de la croissance en 2011. Les risques de perte dus à la croissance négative sont réels et le gouvernement doit rapidement s’attaquer à la crise budgétaire et éviter de nouvelles fermetures de petites entreprises, ainsi qu’un effet domino sur le secteur du détail et le secteur fi nancier. Toutefois, la Banque centrale estime que la croissance dans les secteurs agricole, manufacturier et touristique sera suffi sante pour éviter une croissance négative.

Politique monétaire et système bancaire: En phase avec les tendances régionales, l'infl ation est sur une tendance haussière, augmentant de 5,5% en mars à 7,1% en mai 2011, largement soutenue par des prix des denrées alimentaires et du carburant. Cette tendance contraste nettement avec la forte baisse de l'infl ation, estimée à 12,6% à la fi n de l'année 2008 contre moins de 5% en fi n 2010. Étant donné que les taux d'intérêt directeurs ont été maintenus à 5,5% alors que l'expansion du crédit intérieur est en baisse, et que les banques deviennent plus prudentes face à une forte augmentation des prêts non performants (jusqu'à plus de 300% entre janvier et juin 2011), les pressions infl ationnistes seront probablement limitées aux prix administrée de l'énergie et à la dépréciation du lilangeni contre le dollar E.U.

Le crédit intérieur a diminué de près de 1% en mai par rapport à avril 2011, avec des créances nettes sur le gouvernement en augmentation de 5,4% sur la même période. En glissement annuel, le lilangeni s'est apprécié d'environ 12,7% et 2,5% respectivement contre le dollar E.U. et l'euro, mais s'est déprécié de 4,3% vis-à-vis de la livre sterling à la fi n de juin 2011. Toutefois, le lilangeni commence à montrer des signes de faiblesse face au dollar E.U. en raison de la poursuite de la crise des emprunts souverains dans la zone euro. D'autre part, la croissance de la masse monétaire était déprimé, la monnaie au sens large (M2) et la monnaie au sens étroit (M1) ayant contracté respectivement de 3,6% et 4,5% entre février et mai 2011.

Politique budgétaire: Le gouvernement a prévu une augmentation de 3,5% dans les dépenses nominales en 2011/12 par rapport à 2010/11, mais il a dû procéder à une réduction de 14%. Un deuxième examen des dépenses est en cours étant donné que le gouvernement n'a pas réussi à obtenir des fi nancements externes pour le défi cit estimé à 13% en 2011/12, comparativement à 7,5% en 2010/11. Par ailleurs, la perte de confi ance par le secteur privé fait qu'il est diffi cile d'augmenter le fi nancement intérieur. D'autre part, les revenus ont baissé d'environ 25% en 2010/11 par rapport à 2009/10, tandis que les recettes collectées au cours des deux premiers mois de l'exercice en cours représentent 16% du montant collecté l'année précédente. Tout en reconnaissant le caractère saisonnier du recouvrement des recettes et les diffi cultés initiales de l'Autorité fi scale du Swaziland créée récemment, il importe de faire des

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SWAZILAND

24 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

efforts supplémentaires pour cadrer les dépenses sur la collecte des recettes, afi n de maintenir la viabilité budgétaire.

Balance des paiements: Face à la problématique des fl ux de trésorerie, le gouvernement a utilisé 39,5% des réserves étrangères de l'année jusqu’à mai 2011. Par conséquent, il y a un risque potentiel pour le maintien de la parité entre le lilangeni et le rand si le gouvernement continue à utiliser les réserves de devises pour fi nancer ses dépenses. Le gouvernement a cependant reconnu les risques que pourraient entraîner de nouveaux prélèvements sur les réserves étrangères; par conséquent, il y a renoncé. Le Swaziland, devra cependant continuer de faire face aux pressions de la balance des paiements au regard du défi cit actuel du solde des paiements courants estimé de 18,5% du PIB en 2011 et une faible reprise des investissements directs étrangers.

Réformes institutionnelles et structurelles

Le gouvernement est en train de fi naliser la Stratégie de redressement économique (ERS) qui devrait stimuler une plus grande participation du secteur privé dans les activités économiques. L'ERS vise à relever la croissance économique annuelle à 5% et créer au moins 30 mille emplois d’ici 2014 en rétablissant la confi ance des investisseurs et des consommateurs, des réformes structurelles, le développement des infrastructures, des investissements dans le capital humain et la stabilité macroéconomique. Par ailleurs, les activités du secteur privé sont limitées en raison d'un environnement des affaires défavorable. Le rapport «Facilité de faire des affaires en 2011 » de la Banque mondiale classe le Swaziland au 118ème rang, contre 115ème en 2010. Le gouvernement contribue pour 40% du PIB, tandis que les entreprises publiques comptent pour 8% du PIB.

Il y a des diffi cultés majeures à atteindre les objectifs de l'ERS. Les projets de loi nécessaires à la mise en œuvre des réformes essentielles n'ont pas encore été approuvés par le Parlement. Par ailleurs, les faiblesses institutionnelles et les problèmes de capacité posent des défi s supplémentaires pour la mise en œuvre des réformes. En outre, le Swaziland est confronté à un taux de pauvreté élevé, qui touche 63% de la population totale; un taux chômage élevé et la plus forte prévalence du VIH / SIDA dans le monde.

Questions nécessitant une attention particulière

Alors que le gouvernement s'est engagé à maîtriser les dépenses de santé et d'éducation, en vue de réduire l'impact de la crise fi nancière sur les pauvres, les stocks de médicaments ont chuté, se situant à un niveau de deux mois contre le niveau souhaité de quatre mois, du au non paiements aux fournisseurs. Ainsi, les 64 mille personnes sous traitement ARV courent le risque d’interrompre leur régime de traitement. Dans le domaine de l'éducation, les paiements de la subvention pour la gratuité de l’éducation au titre du deuxième trimestre n’ont pas encore été effectués, ce qui entraîne des diffi cultés de fonctionnement dans les écoles primaires.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

Certes, l'activité des donateurs au Swaziland est limitée, en raison de son statut de pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure, mais il y a eu une forte coopération sur le VIH / SIDA. La crise budgétaire est venue rappeler l’urgence pour les donateurs de coordonner plus étroitement leurs activités d’appui aux réformes urgentes et de concours fi nanciers. En collaboration avec le FMI, la Banque mondiale et l'Union européenne, la Banque envisage d'appuyer des réformes de gestion fi nancière en fournissant un appui budgétaire et l'assistance technique à travers le Fonds fi duciaire pour les pays à revenu intermédiaire (PRI).

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ZAMBIE

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Faits marquants

• Les préparatifs des prochaines élections générales tripartites semblent progresser normalement. La Commission électorale de Zambie procède également à la compilation de la liste électorale défi nitive après l'opération de vérifi cation qui s'est achevée le 12 juin 2011.

• En mi-juillet 2011, la Zambie a été reclassée par la Banque mondiale au rang de pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure, suite à la Gestion macroéconomique saine maintenue sur une période de plus de six ans. Le PIB par habitant a augmenté, pour atteindre 1,151 dollar E.U. en 2010 contre 349 dollars E.U. en 2001.

• La persistance de niveaux élevés de pauvreté en zones rurales et urbaines, l’inégalité des revenus et un rythme plutôt lent de la diversifi cation économique constituent les principaux défi s.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: En 2010, la croissance réelle du PIB sur l’ensemble de l’année a été de 7,6%, contre 6,3% en 2009. La croissance de l’économie zambienne continue d'être soutenue, dans une large mesure, par les énormes réserves de minéraux, notamment à travers l’augmentation de la production de cuivre et l’avènement de nouveaux projets miniers. L'agriculture est une autre composante clé de l'économie, notamment en termes de production de l'emploi et des vivres. La production de maïs devrait augmenter de 8%, pour atteindre 3,02 millions de tonnes en 2011. Les perspectives de croissance restent fortes pour la période sous revue, avec une croissance projetée à 6,8% pour 2011.

Politique monétaire et système bancaire: L'objectif de la politique monétaire de la Zambie reste axé sur la recherche d’un taux d'infl ation à un chiffre (la cible 2011étant de 7,0%). Pour la seconde moitié de 2011, les taux de croissance des réserves et de la monnaie au sens large ne devraient pas dépasser respectivement 4,0% et 5,5%. Toutefois, dans la lutte contre l'infl ation, la Banque de Zambie éprouve des diffi cultés liées: (i) aux coûts de production plus élevés du fait de l'ajustement de 25,5% à la hausse des tarifs d'électricité en août 2010, (ii) à l'augmentation

des coûts de transport induite par des prix élevés du carburant après la révision des prix intervenue suite à la mise en œuvre du mécanisme de tarifi cation uniforme de pétrole (UPP), entrée en vigueur en septembre 2010 et aggravée par la hausse des prix mondiaux du pétrole, (iii) à une croissance supérieure aux prévisions de la monnaie primaire et de la monnaie au sens large, en raison des emprunts et des dépenses du gouvernement consacrées largement au fi nancement des achats de maïs après une récolte exceptionnelle, et (iv) aux augmentations saisonnières des prix des produits du bœuf, kapenta, poissons frais et légumes frais, en raison d'une offre saisonnière faible. Toutefois, les défi s ci-dessus ont été partiellement atténuées par l'offre améliorée de maïs et d'autres denrées alimentaires au cours du deuxième trimestre 2010 et le des effets passagers de l'appréciation du kwacha par rapport au dollar E.U. au cours du second semestre de 2010.

La Zambie continue d'administrer un régime de taux de change fl ottant et ses réserves en devises se sont élevées à 2,1 milliards de dollars E.U. en fi n 2010. Le cuivre continue à dominer les recettes en devises - 55% du total. Le kwacha a également été remarquablement stable au cours des derniers mois et cette tendance devrait se poursuivre à court terme. Entre juin et juillet 2011, la parité moyenne était de 4.775 ZMK / 1 $US, ce niveau a été maintenu avec un écart relativement faible depuis le début de 2011. Le kwacha continuera à être soutenu par l’augmentation de la production de cuivre et le maintien des prix internationaux élevés. Les risques majeurs comprennent: i) le traitement et l'issue des prochaines élections tripartites, et ii) l'évolution économique des principaux consommateurs mondiaux du métal, en particulier la Chine.

Les taux d'intérêt ont baissé avec un taux d’intérêt débiteur moyen de 26,2% en mars 2011 contre 54,5% en 2001. Mais cette baisse globale ne s’est pas accompagnée de la baisse de l'infl ation et des taux de rendement sur les titres d'État. Au nombre des mesures utilisées pour réduire les taux d'intérêt fi guraient la réduction du taux de réserves statutaires de 14% en 2007 à 8% en 2010, la maîtrise de l'infl ation à un niveau à un seul chiffre, la création d’une Agence offi cielle d’évaluation du crédit, et la politique budgétaire prudente du gouvernement.

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ZAMBIE

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Politique budgétaire: Au cours des dernières années, le défi cit budgétaire a diminué progressivement, pour atteindre 2,2% du PIB en 2010. La politique budgétaire continue d'être caractérisée par une exécution budgétaire prudente, accompagnée par la hausse des recettes publiques. Le gouvernement a augmenté les investissements dans la santé, l'éducation et le développement des infrastructures, réduisant progressivement la dépendance vis-à-vis du fi nancement des donateurs et améliorant de relativement la pauvreté et le développement du capital humain. Cependant, il y a lieu d'être prudent étant donné que le gouvernement s’apprête à recourir aux obligations souveraines pour fi nancer les dépenses en capital. Une bonne capacité de gestion de la dette et des liquidités sera déterminante dans ce processus. En outre, les récoltes exceptionnelles enregistrées dernièrement ont révélé les limites du système actuel de tarifi cation et de commercialisation du maïs.

Secteur extérieur: Pour la période envisagée, il est prévu une amélioration de la performance du secteur extérieur due à la fois à l’augmentation des recettes minières et la réduction des besoins d'importation en raison des bonnes récoltes de maïs. Les réserves internationales brutes ont été équivalentes à 4 mois de couverture des importations en 2010 et la balance commerciale a enregistré un excédent de 2 milliards de dollars en 2010.

Réformes institutionnelles et structurelles

Gestion du secteur public: La Zambie a entrepris un certain nombre de réformes majeures dans la gestion du secteur public, y compris la décentralisation, la gestion des fi nances publiques et la réforme des traitements et des pensions. Ces réformes se trouvent à différents niveaux de mise en œuvre. D'autres réformes comprennent le compte unique du Trésor et un certain nombre de mesures anti-corruption.

Réformes du secteur privé: Dans le cadre de la Stratégie de développement du secteur privé, la Zambie a récemment adopté et promulgué une loi relative au secteur public-privé et met actuellement en place une Cellule spéciale public-privé. Selon la notation globale du

rapport «Faire des affaires en 2011» de la Banque mondiale, la Zambie a réalisé des progrès remarquables, passant de la 84ème à la 76ème place au classement général, ce qui traduit un meilleur climat d'affaires pour le développement du secteur privé.

Coordination des bailleurs de fonds

La Banque se prépare à jouer un rôle prépondérant au sein i) du Groupe des partenaires coopérants (CPG), ii) du Groupe de travail des partenaires coopérants en agriculture, élevage et pêche, iii) du Groupe de travail des partenaires coopérants du secteur de l’eau et assainissement et partenaires coopérants du secteur des transports. La Banque se prépare également à signer la deuxième Stratégie d'assistance conjointe pour la Zambie (JASZ.II), couvrant la période 2011-2015, le protocole d'accord pour l’appui au budget de réduction de la pauvreté en Zambie et celui relatif au programme de gestion des dépenses publiques et de responsabilité fi nancière (PEMFA). En outre, la Banque a identifi é trois opérations de prêt pour le cofi nancement. Ces opérations concernent: i) le projet hydroélectrique de Itezhi-Tezhi, ii) la construction du pont de Kazungula, et le quatrième programme d’appui budgétaire à la réduction de la pauvreté. En dehors des prêts, la Banque collabore avec la Norvège, le FMI et la Banque mondiale dans le cadre d’une importante étude portant sur le potentiel zambien de mobilisation des ressources intérieures.

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ZIMBABWE

Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe 27

Faits marquants

• La mise en œuvre de l'Accord politique global (APG) signé en 2008 continue d'être lente et les progrès réalisés restent mitigés. Un récent sommet de la Troika8 sur la politique, la défense et la sécurité de la SADC a fait observer que la polarisation de l'environnement politique a été caractérisée par la résurgence de la violence, les arrestations et l'intimidation dans le pays. Une nouvelle feuille de route vers des élections libres et équitables est en cours de négociation par les parties de l’APG et devrait être présentée au prochain sommet de la SADC en août.

• Certes, la stabilité macroéconomique a été rétablie et la croissance du PIB réel pour 2011 devrait être d’environ 7,8% en 2011, mais les perspectives économiques du Zimbabwe à long terme seront largement tributaires des développements politiques et des réformes clés visant à améliorer le climat des investissements, notamment dans les domaines des droits de propriété, l'indigénisation et la réforme agraire.

• En outre, l'endettement extérieur demeure un casse-tête et il est urgent que le gouvernement réagisse au plus vite, étant donné que cela permettra de débloquer des ressources essentielles nécessaires à l'investissement dans divers secteurs de l'économie, en particulier dans le secteur des infrastructures.

Gestion macroéconomique

Croissance économique: Selon les Perspectives économiques en Afrique, l'économie zimbabwéenne devrait croître de 7,8% en 2011, soutenue par la hausse de la production minière et du tabac. Le secteur minéral continue de bénéfi cier de prix internationaux favorables des matières premières telles que l'or, le nickel, le platine et le minerai de chrome, dans un contexte marqué par l’augmentation de la demande des matières premières. De même, l’augmentation projetée de la production du tabac, du coton et du sucre devrait stimuler la reprise du secteur agricole. Entre janvier et juin 2011, l'utilisation des capacités industrielles était en moyenne de 47-50%, ce qui est une amélioration par rapport à la moyenne enregistrée à la fi n de l’année 2010 qui était de 40-45%. L'industrie reste cependant confrontée aux diffi cultés telles que l'accès limité aux lignes de crédit intérieures et étrangères pour fi nancer le ré-outillage, les pannes électriques fréquentes et des coûts élevés du capital.

Politique monétaire et système bancaire: Le Zimbabwe conserve encore un régime multi-devises (qui a été adopté à la suite de l'hyperinfl ation de 2008), avec l’établissement des budgets de trésorerie. La monnaie et le régime fi scal ont aidé à restaurer et maintenir la stabilité des prix, étant donné qu’ils imposent la retenue au gouvernement, permettant ainsi la discipline dans l'exécution budgétaire, puisqu’il n'y a pas de recours au fi nancement du défi cit.

L’infl ation annuelle a légèrement baissé, passant de 2,7% en avril 2011 à 2,5% en mai 2011. La baisse de l'infl ation annuelle a été soutenue par une faible infl ation alimentaire et non-alimentaire qui se sont élevées

respectivement à 2,3% et 2,6%. Avec les données actuelles, le pays reste sur la bonne voie pour atteindre le taux d'infl ation de 4,5% prévue pour la fi n de l'année. D'autre part, de mois en mois, l'infl ation est restée constante à 0,1%, niveau atteint en avril 2011.

La croissance de la masse monétaire annuelle (M3), défi nie comme le total des dépôts bancaires a augmenté, pour atteindre 49,2% en mai 2011. Sur une base mensuelle, la croissance de M3 a augmenté de 5,1% en mai 2011, comparativement à 0,9% en avril 2011. La croissance de la masse monétaire est soutenue par la hausse des dépôts bancaires et l’augmentation des prêts bancaires. Le total annuel des dépôts du secteur bancaire, déduction faite des dépôts interbancaires, a augmenté de 0,9 milliards de dollars E.U. (49,18%) contre 1,83 milliards de dollars E.U. en mai 2010 et 2,73 milliards de dollars E.U. en mai 2011. La composition des dépôts, dont la majeure partie sont des dépôts à vue et à court terme, est toutefois défavorable pour les investissements à long terme.

Politique budgétaire: Au cours de la période janvier-mai 2011, le gouvernement a réalisé des recettes nettes s'élevant à 1.074,4 millions de dollars E.U., soit légèrement plus que l'objectif de 1.031,3 millions de dollars E.U. D'autre part, des dépenses nettes de 914,4 millions de dollars E.U., étaient contenues dans l'objectif fi xé à 956,7 millions de dollars E.U. En conséquence, un excédent cumulé d'environ 160 millions de dollars E.U. a été enregistré. Toutefois, étant donné ce qui est réellement dû aux agents de l’Etat en termes de salaires et des revendications salariales de plus en plus nombreuses, l'excédent réalisé au cours de la période janvier - avril 2011 est quelque peu artifi ciel. Compte tenu des obligations en suspens pour la période sous revue, l'excédent pourrait être rayé pendant le reste de l'année. S’agissant des recettes fi scales nettes, elles ont contribué pour 985,7 millions de dollars E.U. contre 88,6 millions de dollars E.U. pour les recettes non-fi scales. En ce qui concerne les dépenses, les dépenses courantes et les dépenses d’investissement se sont élevées respectivement à 836 et 55,2 millions de dollars E.U. Dans ce contexte, la récente augmentation des salaires du secteur public, si elle n’est pas compensée par le virement des recettes issues de la vente du diamant à hauteur de 42 millions de dollars E.U. par mois, plongerait les fi nances du pays dans une situation précaire.

8 Namibie, Mozambique et Zambie

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ZIMBABWE

28 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

Balance des paiements: Les exportations de marchandises ont enregistré une augmentation nette de 56,3%. De 1.246,4 millions de dollars E.U. pour la période janvier - juin 2010, elles sont passées à 1.948,5 millions de dollars E.U. au courant de la période correspondante en 2011. La hausse des performances à l'exportation au cours des six premiers mois de 2011 a été stimulée par des termes de l'échange favorables et la demande croissante en matières premières par les économies de marché émergentes, en particulier la Chine et l'Inde. De même, les importations ont augmenté de 11,5%, passant de 2.595,1 millions de dollars E.U. pour la période janvier - juin 2010 à 2.894,0 millions de dollars E.U. au courant de la période correspondante en 2011. La facture des importations en hausse est attribuable aux diffi cultés d'approvisionnement dont souffre l'économie zimbabwéenne, et qui sont actuellement aggravées par l'importation de produits fi nis. La reprise de la production industrielle a également abouti à l'absorption concomitante d'intrants intermédiaires, machines, matières premières et pièces de rechange.

Réformes institutionnelles et structurelles

Une Evaluation fi duciaire intégrée du pays (FICA) avec le concours des partenaires au développement dont le but est de fournir une évaluation globale et intégrée du système de gestion des fi nances publiques (PFMS) a été récemment menée au Zimbabwe. En outre, un rapport sur l'observation des normes et codes (ROSC) axé sur l'évaluation de la comptabilité et d'audit (A & A) a également été entrepris. Le but principal de l'évaluation ROSC était d'aider le gouvernement zimbabwéen dans le renforcement des pratiques de la comptabilité et d'audit du secteur privé et améliorer la transparence fi nancière dans le secteur des entreprises.

Le Zimbabwe a facilité la création d'entreprise en réduisant les frais d'enregistrement et a lancé un mécanisme pour accélérer le processus de recherche de nom et de l'enregistrement fi scal de l'entreprise. En outre, le taux d'imposition des sociétés a été réduit de 30% à 25%, l'impôt sur les gains en capital a été abaissé de 20% à 5%, et le paiement de l'impôt sur le revenu des entreprises a été simplifi é en permettant le paiement trimestriel par le biais des banques commerciales.

Le Zimbabwe a fait des progrès relatifs dans un certain nombre d'OMD clés comme l'éducation primaire pour tous. Les inscriptions dans les écoles primaires ont toujours été relativement élevées (avec un taux net de scolarisation de 91% en 2009 contre 98,5% en 2002). Le taux d'infection au VIH a également connu une amélioration, baissant de 16,1% en 2007 à 13,7% en 2009 grâce, en partie, aux programmes de sensibilisation et d'éducation. Toutefois, le Zimbabwe a connu une baisse dans des domaines tels que l'accès à l'eau potable. La proportion de la population rurale ayant accès à l’eau potable est passée de 70% en 1999 à 61% en 2009.

Questions nécessitant une attention particulière

Les questions clés qui nécessitent une attention particulière au Zimbabwe portent sur les arriérés de la dette extérieure, l'amélioration du climat d'investissement au regard de la clarifi cation de la question de l'indigénisation, les droits de propriété et l’état de droit, la modération des exigences salariales, l’amélioration de la transparence dans la présentation des recettes du diamant, et l’accord relatif à une feuille de route pour la tenue d'élections libres et équitables.

Activités de coordination des bailleurs de fonds

La Banque agit en coordination avec d'autres donateurs dans diverses activités, y compris la gestion des fi nances publiques, gestion de la dette, des statistiques, le Fonds fi duciaire multi donateurs pour le Zimbabwe (ZIMFUND), et l'eau et l'assainissement.

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III. THEME SPECIAL: ZIMBABWE - REFORMES AXÉES SUR LA PARTICIPATION DU SECTEUR PRIVE DANS LE

DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES

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THEME SPECIAL

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ZIMBABWE-REFORMES AXÉES SUR LA PARTICIPATION DU SECTEUR PRIVE DANS LE DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES9

Le décollage du développement économique au Zimbabwe passe par la réhabilitation des infrastructures

Le retard énorme accusé en matière de réhabilitation et d'entretien périodique des infrastructures constitue un obstacle majeur au décollage économique, surtout compte tenu de la modicité des ressources financières publiques. Par conséquent, il y a eu un regain d'intérêt dans la mobilisation des investissements privés à cet effet. Le maintien et l'amélioration de la qualité et de la quantité des services d'infrastructure dans la décennie à venir exigeront une augmentation substantielle de l'investissement privé dans l’énergie, les voies ferrées, les routes, l’aviation civile et les technologies de l'information et de la communication. Le rapport de la Banque intitulé «Infrastructures et croissance au Zimbabwe, plan d'action pour une croissance économique soutenue», évalue le montant total de l'investissement privé dans les infrastructures à environ 4,6 milliards de dollars E.U. (aux prix constants de 2009). Cependant, la mobilisation de ce montant de financement privé représente un défi majeur pour le pays. Des mesures telles que la restructuration des entreprises parapubliques et l'adoption d'initiatives politiques majeures visant à améliorer l'environnement réglementaire, y compris les partenariats public-privé (PPP), sont des conditions préalables pour y parvenir.

La mobilisation de l'investissement privé est confrontée à des défis majeurs

Le rapport «Doing Business 2011» de la Banque mondiale classe le Zimbabwe au 157ème rang sur 183 pays dans le monde entier, soit une amélioration de deux rangs par rapport au classement 2009. Le classement du Zimbabwe est cependant encore bien inférieur à ceux de ses voisins. Le cadre juridique et institutionnel pour les entreprises publiques n’encourage pas encore l’efficacité, l'autonomie et la responsabilisation.

Un autre sujet de préoccupation concerne les textes relatifs à l'indigénisation et l’autonomisation économique qui est entrés en vigueur le 1er mars 2010. La loi exige que plus de 50% du capital les sociétés étrangères d'une valeur de plus de 500dollars E.U. reviennent aux autochtones d’ici cinq ans (c’est-à-dire, avant le 1ermars 2015). Cette loi a été accueillie avec une certaine appréhension chez les investisseurs locaux et internationaux en raison d'une expérience antérieure en matière de réforme. Au sein du secteur privé, on redoute que les entreprises étrangères pourraient être saisies sans compensation en vertu de la loi zimbabwéenne sur l’indigénisation. Par conséquent, le gouvernement du Zimbabwe a besoin de redorer son image et démontrer son engagement à respecter l’état du droit et des droits de propriété, et éviter également d'envoyer des signaux contradictoires aux investisseurs.

Malgré les signaux contradictoires, le gouvernement prend des mesures pour améliorer le climat des affaires. Le Zimbabwe a facilité le démarrage d'entreprises en réduisant les frais d'enregistrement et a mis en place un mécanisme pour accélérer le processus de recherche de nom et l'enregistrement fiscal des entreprises. En outre, le taux d'imposition des sociétés a été réduit de 30% à 25%, l'impôt sur les gains en capital a été abaissé de 20% à 5%, et le paiement de l'impôt sur le revenu des entreprises a été simplifié en permettant un paiement trimestriel par le biais des banques commerciales. La réalité reste cependant que l'environnement d'exploitation des services d'infrastructure présente des lacunes.

Amélioration du cadre de l’investissement privé dans les infrastructures

L'expérience internationale depuis les années 1970 invite à un renforcement considérable du rôle du secteur privé dans la fourniture de services de transport et des infrastructures. Cependant, il importe de procéder à une évaluation minutieuse de l'environnement réglementaire dans lequel ces services pourraient être fournis au Zimbabwe, en raison de la multiplicité des défis existants. Un des défis importants à moyen terme consiste à renforcer le cadre réglementaire. Pour cela, le Zimbabwe pourrait s’inspirer de la riche expérience en matière d'analyse et d'évaluation de la réglementation dans d'autres pays. La Banque mondiale (2010) rapporte que «Les modèles de réformes et de politiques des infrastructures recommandées au cours des années 1990 - la restructuration du marché, participation du secteur privé, y compris la privatisation, la création de régulateurs indépendants, et une concurrence renforcée, ont produit des résultats positifs en Afrique." L’expérience des autres pays africains montre en outre que la plupart des pays africains ont entrepris des réformes institutionnelles préliminaires, principalement des politiques sectorielles globales et des mesures juridiques, mais les réformes réglementaires et de gouvernance ont pris beaucoup plus de temps pour produire des résultats. Ce processus pourrait être accéléré

9 Pour plus d’information, visiter http://www.afdb.org/en/countries/southern-africa/zimbabwe/infrastructure-and-growth-in-zimbabwe-an-action-plan-for-strengthened-recovery/

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étant entendu que le Zimbabwe n'est pas tout à fait un nouveau venu en matière d’investissement dans les infrastructures par le secteur privé. A titre d’exemple, il y a les 350 km de chemin de fer construit en fin 2000, en un temps record de 18 mois entre Beitbridgeet Bulawayo. La construction a été faite sur une base Construction-exploitation-transfert par Bulawayo Beitbridge Private Limited dans le cadre d’un mécanisme PPP (85% détenus par New Limpopo Bridge Projects Limited de nouveaux et 15% par la National Railways of Zimbabwe).

Cependant, le gouvernement doit s'assurer que les politiques sont formulées et appliquées de manière cohérente et prévisible, afin de s’attaquer aux difficultés liées à l'environnement et changer les perceptions négatives des investisseurs sur le pays. En particulier, il y a trois ensembles de préoccupations étroitement liés de qui méritent qu’on s’y attaque au plus vite, à savoir:

• L’amélioration du cadre juridique, réglementaire et administratif régissant la fourniture de services d'infrastructure;

• La restructuration technique et financière, notamment la privatisation des entreprises publiques qui sont susceptibles de conclure des partenariats avec des investisseurs potentiels, ou qui auront besoin d'aller vers les marchés financiers à long terme pour le financement des projets d'infrastructure, et

• L’amélioration du cadre politique pour l'investissement privé dans les services d'infrastructure à travers toutes sortes d'accords de partenariat public-privé.

Amélioration du cadre institutionnel et réglementaire

Un cadre pour le développement des infrastructures requiert des changements importants dans les institutions chargées de la régulation et la supervision des services d'infrastructure. Ces changements concernent:

• Le renforcement des mécanismes de régulation avec la création d'un régulateur indépendant pour la surveillance de la gestion et la fourniture des services d'infrastructure connexes. Les recommandations type pour la création d'une telle agence sont simples et tournent autour des trois grands principes suivants:

portée sectorielle de l'autorité du régulateur; les qualités souhaitées chez le régulateur; la répartition des rôles entre le régulateur et le gouvernement.

• Une nouvelle loi pour créer le futur organe indépendant en charge de la régulation. Pour garantir l’efficacité d'un cadre réglementaire relatif aux infrastructures et services connexes, il convient de le placer sous la responsabilité d’une agence de régulation jouissant de l'indépendance, de l'autonomie, des compétences et de la responsabilisation nécessaires.

• Les autorités de régulation devraient avoir accès à leurs propres sources de financement et ne pas être dépendants des transferts budgétaires du gouvernement national. L'approche la plus commune pourrait être d'imposer des frais sur les industries réglementées ou

les consommateurs de services réglementés sous la forme de frais modérateurs et autres frais de service.

• Examen des questions qui émergent de l'intégration régionale accrue de l'activité économique. Des obstacles réglementaires et administratifs continuent à gonfler les coûts et prolonger les délais pour les mouvements de fret sur les principaux axes routiers et les voies ferrées au Zimbabwe.

Dans le secteur des transports par exemple, l'aviation civile est réglementée par l'Autorité de l'aviation civile du Zimbabwe, qui gére également les services aéroportuaires et de navigation. Dans le cas du transport routier, il n'existe aucun organe de régulation officiel. Toutefois, la responsabilité des normes techniques pour la construction de routes et de la sécurité incombe à la Direction des routes, tandis que la responsabilité de superviser l'industrie du transport routier est repartie entre plusieurs entités. Ainsi, la création d'une agence de régulation unique pour l’ensemble du secteur des transports, y compris les routes, le rail et l'aviation civile, est nécessaire pour accroître de façon durable la participation du secteur privé dans la décennie à venir. La création d'une autorité de régulation unique pour le secteur des transports n'a rien de nouveau. Par exemple, des pays comme le Brésil, l'Argentine, la Tanzanie, et Singapour ont chacun une autorité de régulation dont les missions couvrent l’ensemble du secteur des transports. L’Agence de régulation des postes et télécommunications du Zimbabwe couvre les différentes formes de communication. Cependant, il faudra procéder à un examen minutieux du degré d'indépendance, d'autonomie, de l'expertise et la responsabilité de cette entité. En outre, une approche intégrée de la réglementation des services de transport, avec un accent particulier sur la concurrence intermodale, semble mieux indiquée pour pays en ce moment.

Restructuration des entreprises publiques

La restructuration des entreprises publiques a été identifiée dans le Plan du gouvernement à moyen terme comme l'une des priorités à moyen terme. La nécessité de réformer le secteur des entreprises publiques a depuis longtemps été soulevée, mais les progrès restent insuffisants. En plus du cadre réglementaire, les entreprises d'Etat jouent un rôle important dans la fourniture de services d'infrastructure et devraient donc être proposées à la restructuration. Sans une action urgente portant sur la restructuration financière et technique des entreprises, il n’y aura pas de progrès durables dans la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures et services du pays. Par exemple, les investisseurs privés potentiels dans les secteurs de stockage et transport d'eau, production d'électricité, chemins de fer et les concessions aéroportuaires, auront besoin de partenaires financiers solides dans le cadre des accords de PPP actuellement envisagés par le gouvernement. Le processus de restructuration devra être abordé au cas par cas, en accordant une attention particulière à l’ensemble des intérêts des parties prenantes, y compris, par exemple, la manière dont les licenciements du personnel seront gérés. Dans les cas où les entreprises d'Etat doivent être privatisées, la conception des programmes devra tenir compte de la loi d'indigénisation mentionnée ci-dessus. Différentes approches peuvent être utilisées pour assurer la conformité avec les exigences de la loi d'indigénisation. Ces approches seront axées sur les proportions des actions avec droit au vote ou non à émettre par la société privatisée et la mesure dans laquelle la quote-part du gouvernement

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32 Revue Analytique Trimestrielle pour l’Afrique Australe

dans l'entreprise d'État peut être transformée en actions avec droit au vote ou non au moment de la privatisation et ensuite transférés à un prix d'achat nominal de fonds communs de placement ou d'autres entités pour le compte de Zimbabwéens autochtones. Des approches similaires pourraient être utilisées dans d'autres sous-secteurs des infrastructures.

Amélioration du cadre politique pour les partenariats public-privé

Il y avait un certain nombre d'initiatives prises par le gouvernement zimbabwéen dans les années 1990 pour accroître le rôle du secteur privé dans la fourniture des services d'infrastructure. Pour l’essentiel, ces initiatives n’ont pas marché. Elles n’ont pas pu décoller pour un certain nombre de raisons, y compris la perception des risques politiques élevés par les investisseurs, l'absence d'engagement politique, l’absence de cadres juridiques et politiques clairs, les contraintes financières du gouvernement, les risques de change, le manque d'expertise et de capacités au sein le gouvernement et le manque de cohérence politique. Après la formation du gouvernement d’union au début de 2009, il y a un intérêt renouvelé pour l'utilisation des accords de PPP en faveur des services d'infrastructure. La majeure partie des financements privés à mobiliser dans le cadre des accords de PPP seront destinés à quatre secteurs: le stockage et le transport d'eau, la production d'énergie électrique, les concessions de chemins de fer et les concessions pour les services aéroportuaires. Il faudra nouer des relations avec les sociétés parapubliques qui sont actuellement propriétaires de ces types d'infrastructures. Comme déjà indiqué, la situation financière actuelle de ces organismes parapublics est insatisfaisante. Dans leur situation financière actuelle, il est peu probable qu'ils pourraient former des partenariats fructueux avec des investisseurs privés. Du point de vue des investisseurs privés potentiels, un cadre juridique inadapté, ajouté à l’incertitude sur l'environnement réglementaire et la mauvaise santé financière des partenaires publics, se traduit par des risques élevés et des incertitudes quant à l'attractivité de ces possibilités de PPP.

Des progrès sont déjà en cours dans ce sens. Le gouvernement a reconnu la nécessité de consolider la législation existante, en proposant une loi sur les PPP et en élaborant un ensemble de réglementations spécifiques dans le cadre de la loi sur les marchés publics ou du projet de loi sur la gestion des finances.

Il est également devenu évident que dans la prise d’une décision définitive sur les accords de PPP, il faut prendre en compte plusieurs préoccupations liées. D'abord, il est très improbable que des PPP majeurs pourraient avancer tant que le processus de règlement des arriérés de dette n’a pas été officiellement lancé. Les autorités sont parvenues à un consensus sur la marche à suivre pour une stratégie de règlement de la dette et le gouvernement a approuvé la Stratégie accélérée de règlement des arriérés, de la dette et de développement du Zimbabwe en 2010. Toutefois, si les arriérés continuent de s'accumuler sur les comptes des créanciers publics et privés, il sera très difficile pour les investisseurs privés intéressés de mobiliser les sommes importantes nécessaires au financement de la dette, soit en comptant sur elles-mêmes ou avec l'utilisation des prêts de non-recours ou un recours limité par la communauté bancaire internationale. Deuxièmement, l'introduction d'une série de projets de PPP d’envergure va créer de sérieuses difficultés pour les nouvelles autorités en charge de la régulation, surtout si les dispositions du PPP sont en contradiction avec le cadre de réglementation sur des questions telles que la concurrence et/ou la politique de prix, ou les normes techniques pour la fourniture du service les prestataires. La réalité est que les projets de nouveaux régimes de réglementation des services d'infrastructure nécessiteront aussi une nouvelle législation. L'expérience des deux dernières décennies montre clairement qu'il n'existe aucune norme universelle pour une conception parfaite des accords de PPP. Les analyses doivent se faire pays par pays, secteur par secteur et projet par projet, en accordant une attention particulière aux intérêts de l’ensemble des parties prenantes.

Troisièmement, le gouvernement pourrait envisager un certain nombre d'autres options pour faciliter la mobilisation de financements privés pour le programme de PPP proposé. Ces options pourraient comprendre une certaine forme de soutien public direct, en particulier dans le cas de risques spécifiques que les investisseurs privés ou les prêteurs ne sont pas bien placés pour gérer tels que le risque politique et le risque environnemental. Le gouvernement pourrait trouver un intermédiaire pour mobiliser des financements locaux en faveur des projets PPP. Cet appui du gouvernement et, en particulier, les passifs éventuels créés par ce genre des mécanismes de soutien, devront être gérés judicieusement.

En conclusion, une aide substantielle sera aussi nécessaire pour le développement de capacités fortes au sein des différentes autorités de régulation déjà en place ou qui sont proposées. L’assistance technique sera accordée aux équipes de spécialistes qui comprennent des avocats, des spécialistes financiers, et des techniciens pour conseiller et aider le gouvernement dans la conception et la négociation de contrats PPP, y compris les contrats d’achat ferme relatifs au stockage et de transport d'eau, production d'énergie, concession pour la fourniture de services ferroviaires et aéroportuaires. L'expérience internationale montre que la réussite des programmes de PPP exige des systèmes efficace de gestion du secteur public, et en particulier des processus transparents de passation des marchés et des contrats exécutoires, le recours aux conseillers transactionnels, un minimum d'ingérence politique, et une relation de confiance entre les secteurs public et privé. Le Zimbabwe pourrait bénéficier de l'accès à l'expérience d'autres pays et aux meilleures pratiques internationales en matière de fourniture des infrastructures par le secteur privé.

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