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Au cours des sept dernières années, l’architecte bernoisJürg Grunder a mis en place un programme d’échangesentre l’Inde et la Suisse. Par le biais d’excursions, detravaux de projets et d’échanges culturels, les étudiantsexplorent les voies menant à une architecture durable.

Im Verlauf der vergangenen sieben Jahre hat der BernerArchitekt Jürg Grunder ein Austauschprogramm zwi-schen Indien und der Schweiz aufgebaut. Über Exkur-sionen, Projektarbeiten und den kulturellen Austauschergründen Studenten den Weg zu einer nachhaltigenArchitektur.

Transcultural Studies Studio India

Unvoreingenommenes Zuhören und BeobachtenTranscultural Studies Studio India

Ecoute et observation sans préjugés

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Text | Texte: Sonja LüthiBilder | Images: BFH-AHB

Truth is a pathless land.1 (Jiddu Krishnamurti)

L’histoire du «Studio de l’Inde» de la Haute école spécialiséebernoise – Architecture, bois et génie civil (HESB–ABGC) commence parun hasard: invité par son frère, capitaine d’avion, à prendre part à unvol, l’architecte et maître de conférences bernois Jürg Grunder, alors âgéde 42 ans, opte, en 1991, pour le plus long de tous les vols de Swissair:Zurich – Bombay – Hongkong – Séoul -– Bombay – Zurich, soit un totalde 12 jours. Il ne s’est pas préparé au voyage. La fascination pour l’Indeest telle un raz-de-marée: le chaos, avec au milieu de tout cela les édi-fices Art déco, les constructions inachevées; le côtoiement du très pau-vre et du riche qui ne se cache pas, et une foule de questions. Par lasuite, Jürg Grunder revient plusieurs fois en touriste. En 2002, l’oppor-tunité d’une année sabbatique s’ouvre à lui; il en profite pour mettre enplace un réseau international au niveau d’écoles partenaires. Il choisitcomme destination l’Inde – pour lui, c’est le plus grand défi.

Contexte et histoire«L’Inde est la plus grande démocratie du monde,» déclare Jürg Grunderdans une formule exprimant une partie de sa fascination. A l’heureactuelle, près de 1,2 milliards de personnes vivent en Inde et la crois-sance annuelle de la population est de 1,4 pour cent. Suite à l’urbani-sation croissante, le deuxième Etat le plus peuplé du monde compteaujourd’hui 34 villes de plus d’un million d’habitants. 28 pour cent dela population vit en ville, soit encore une minorité. Au cours des 25prochaines années, selon des prévisions, ce chiffre devrait cependantatteindre 70 pour cent. En dépit de la crise financière mondiale, la finde l’essor économique n’est pas en vue, et le secteur du bâtimenttourne à plein régime. Jürg Grunder décrit la situation comme un «étatde mutation permanente». Avec la réélection, cette année, du Parti duCongrès libéral, dirigé par Sonia Gandhi, l’orientation politique a étéconsolidée par le Premier ministre Manmohan Singh. On peut supposerque la situation stable sur le plan politique aura un effet de signal pourl’économie, notamment en termes d’investissements en provenance del’étranger. «C’est l’être humain qui est au cœur, et non la caste ou lareligion», déclare Jürg Grunder à propos du climat politique. Depuisl’indépendance de l’Inde en 1947, le pays est lancé dans une quêteconstante de son identité culturelle. Dans l’architecture, deux campsse font face: les traditionalistes et les modernistes généralement tour-nés vers l’occident. Aujourd’hui encore, l’influence de Le Corbusier(Chandigarh, Ahmedabad, 1951–1962) et de Louis Kahn (Indian Insti-

Truth is a pathless land. (Jiddu Krishnamurti)

Die Geschichte des «Indien-Studios» der Berner FachhochschuleArchitektur, Holz und Bau (BFH-AHB) beginnt mit einem Zufall: Vonseinem Bruder, einem Flugkapitän, zu einem Flug eingeladen, ent-scheidet sich der damals 42-jährige Berner Architekt und Dozent, JürgGrunder, 1991 für den längsten aller Flüge der Swissair: Zürich – Bom-bay – Hongkong – Seoul – Bombay – Zürich, insgesamt 12 Tage. Aufdie Reise hat sich Grunder nicht vorbereitet. Die Faszination für Indienkommt wie eine Flutwelle: Das Chaos, dazwischen die Art-deco-Bautenund vor allem das Unfertige; das Nebeneinander von sehr arm undreich, das offen gelebt wird und viele Fragen. In der Folge kehrt Grun-der wiederholt als Tourist zurück. 2002 ergibt sich für ihn schliesslichdie Chance eines Sabbaticals, das er zum Aufbau eines internationalenNetzes an Partnerschulen nutzen will. Als Bestimmungsort wählt erIndien – die für ihn grösste Herausforderung.

Umfeld und Geschichte«Indien ist die grösste Demokratie der Welt», erklärt Grunder einenTeil seiner Faszination. Derzeit leben in Indien rund 1,2 MilliardenMenschen und die Bevölkerung wächst jährlich um weitere 1,4 Pro-zent. Als Folge der zunehmenden Verstädterung hat der Staat mit derzweitgrössten Bevölkerung der Erde heute 34 Städte mit mehr alseiner Million Einwohnern. Mit 28 Prozent der Bevölkerung lebt bishernoch eine Minderheit in Städten. Im Lauf der kommenden 25 Jahresoll laut Prognosen die Zahl jedoch auf 70 Prozent anwachsen. EinEnde des wirtschaftlichen Aufschwungs ist trotz weltweiter Finanz-krise nicht in Sicht, und die Bauwirtschaft läuft auf Hochtouren. DieSituation beschreibt Grunder als «Zustand stetiger Veränderung». Mitder diesjährigen Wiederwahl der liberalen Kongresspartei unter derFührung von Sonja Gandhi wurde die politische Ausrichtung durchden Premierminister Manmohan Singh gefestigt. Es ist anzunehmen,dass die politisch stabile Situation eine Signalwirkung für die Wirt-schaft haben wird, insbesondere bezüglich Investitionen aus demAusland. «Der Mensch steht im Mittelpunkt, nicht eigentlich dieKaste oder Religion», erklärt Grunder das politische Klima. Seit derindischen Unabhängigkeit im Jahre 1947 herrscht eine stetige Suchenach der eigenen kulturellen Identität. In der Architektur findet manzwei Lager: die Traditionalisten und die in der Regel westlich aus-gerichteten Modernisten. Noch heute ist der Einfluss von Le Corbusier(Chandigarh, Ahmedabad, 1951–1962) und Louis Kahn (Indian Insti-

Vorhergehende SeiteDichte, Farbigkeit und Kleinmassstäblichkeitsind prägende wahrnehmbare Elemente In-diens.Beispiel: Thiefs Market Mumbai

Page précédenteEn Inde, densité, couleurs et profusion deséléments à petite échelle marquent la percep-tion du paysage urbain.Exemple: Thiefs Market, Mumbay

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UntenInternational Center BangaloreBachelor-Studio-Projekt 2008

Nimita Chandiramani, Katharina Niggeli, Lukas Ingold, AwniPatni, Corrine Schöni

Serviceappartment an der Äusseren Ringstrasse von Nord-Banga-lore mit Freizeitaktivitäten für Mitarbeitende von dortigen IT-Kompanien. Projekt als beispielhafte Projektentwicklung in nach-haltiger Architektur durch Architekturstudenten derStudienschwerpunkte Architektur und Gestaltung, Managementund Technik. Die statische Konstruktion besteht imWesentlichenaus gestampfter Erde mit Betondecken. Durch Öffungen im Volu-men wird das Gebäde durch die Ost-West-Winde be- und entlüftet.Technische Elemente wie Erdkühlung, Regenwasserfassung unddas Nutzen der Sonnenenergie sind eingeplant. Die Gestaltungverleiht dem Gebäude die spezifische Identität. Wie die Anlagefinanziert und unterhalten werden kann, wird ebenfalls aufge-zeigt.

Ci-dessousInternational Center BangaloreProjet d’atelier de Bachelor 2008

Nimita Chandiramani, Katharina Niggeli, Lukas Ingold, AwniPatni, Corrine Schöni

Appartements de service sur le périphérique extérieur de Banga-lore Nord, avec activités de loisirs destinées aux collaborateursdes sociétés travaillant dans le domaine des technologies de l’in-formation. Ce projet, développé par les étudiants des filièresconception architecturale, management et technique, est caracté-ristique des recherches menées en matière d’architecture durable.La structure porteuse se compose pour l’essentiel de terre daméeet de dalles en béton. L’aération du bâtiment est assurée par lesouvertures exposées aux vents est-ouest. Sont prévus des disposi-tifs techniques tels que refroidissement géothermique, captage deseaux pluviales et utilisation de l’énergie solaire. L’architecture dubâtiment lui confère une identité propre. Le projet montre aussicomment le complexe pourrait être financé et entretenu.

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tut of Management, Ahmedabad, 1962–1974, Assemblée nationale deDhaka, au Bangladesh, 1962–82) est tout à fait perceptible. Alorstoutefois que Le Corbusier est de plus en plus critiqué pour avoir né-gligé la réalité complexe de l’Inde dans le cadre de son projet pour lanouvelle capitale Chandigarh, le bâtiment du Parlement de Louis Kahnà Dhaka a été maintes fois encensé pour son expression de la démo-cratie. La recherche, par Louis Kahn, d’une architecture à la fois mo-derne et archaïque, spirituelle et hors du temps, est également confor-me à la conception de bon nombre d’architectes indiens soucieux detradition, comme le légendaire Balkrishna Doshi (*1927), dont JürgGrunder a fait la connaissance, peu avant son départ, en 2002, lorsd’une conférence donnée à Berne. Doshi a été collaborateur de LeCorbusier et partenaire de Louis Kahn et est considéré comme l’un deses plus proches successeurs. Dans son activité d’architecte et urba-niste indépendant, il a critiqué à maintes reprises l’architecture uni-forme de la modernité et la perte du mysticisme des formes architec-turales archaïques. Ses quartiers résidentiels et projets d’urbanismetémoignent d’une attitude de respect face aux modes de constructionet valeurs traditionnels – par exemple par l’utilisation des principes duVastu Vidya2 – qui, lors d’une deuxième étape, sont réinterprétés moyen-nant une langue contemporaine, toujours en harmonie avec les exigen-ces de l’environnement.

La rencontre avec Doshi s’avère constituer, à bien des niveaux,une référence importante pour le Studio de l’Inde «transcultural studiesindia» créé plus tard. En collaboration avec Yatin Pandya, responsabledu département Recherche du bureau d’architecture de Doshi, JürgGrunder organise, dès 2003, tous les printemps, des séminaires inter-nationaux à Ahmedabad. En 2006, un studio ouvre ses portes à Ban-galore; des séminaires de formation continue et de Bachelor de neufsemaines, s’adressant aux étudiants de la BFH et des deux établisse-ments partenaires de Mumbay et Bangalore, sont organisés. Depuis2008, le studio opère sous le nom «in:ch» et propose un semestred’échange complet au niveau Bachelor, dont trois mois en Inde suivisd’une «summer school» de quatre semaines dans les Alpes suisses.

Philosophie d’enseignementLe but de «in:ch» est de donner aux étudiants une plate-forme d’expé-riences et de développements professionnels, mais également person-nels, indique Jürg Grunder. Selon lui, la mission des maîtres de confé-rence est d’accompagner les étudiants sur cette voie. Le principal outilpédagogique, ce sont les expériences faites par chacun, par le biais

tut of Management, Ahmedabad, 1962–1974, RegierungsgebäudeDhaka, Bangladesh, 1962–82) stark spürbar. Während Le Corbusierallerdings in die Kritik geriet, bei seinem Projekt für die neue Haupt-stadt Chandigarh Indiens komplexe Realität übergangen zu haben,wurde Louis Kahns Parlamentsgebäude in Dhaka wiederholt als Aus-druck der Demokratie gelobt. Kahns Suche nach einer gleichzeitigmodernen und archaischen, spirituellen und zeitlosen Architekturentspricht auch der Auffassung vieler traditionsbewusster indischerArchitekten wie des legendären Balkrishna Doshi (*1927), den Grun-der kurz vor seiner Abreise im Jahre 2002 bei einem Vortrag in Bernkennenlernt. Doshi war Mitarbeiter von Le Corbusier und Partner vonLouis Kahn und gilt als einer ihrer engsten Nachfolger. In seiner Tätig-keit als selbstständiger Architekt und Planer kritisierte er wiederholtdie uniforme Architektur der Moderne und die darin abhanden ge-kommene Mystik archaischer Bauformen. Seine Wohnsiedlungen undstädtebaulichen Projekte zeugen von der Ehrfurcht vor traditionellübermittelten Bauweisen und Werten – zum Beispiel durch die Ver-wendung der Grundsätze des Vastu Vidya2 –, die in einem zweitenSchritt mit einer zeitgemässen Sprache reinterpretiert werden, immerin Eintracht mit den Anforderungen der Umwelt.

Die Bekanntschaft mit Doshi erweist sich auf vielen Ebenenals wichtige Prägung für das spätere Indien-Studio «transculturalstudies india». Zusammen mit Yatin Pandya, dem Leiter der For-schungsabteilung in Doshis Architekturbüro, leitet Grunder ab 2003jeweils im Frühling internationale Workshops in Ahmedabad. 2006wird ein Studio in Bangalore eröffnet, in dem Weiterbildungs- undBachelorkurse zu je neun Wochen für Studierende der BFH und derbeiden indischen Partnerschulen Mumbai und Bangalore durchgeführtwerden. Seit 2008 operiert das Studio unter dem Namen «in:ch» undbietet ein ganzes Austauschsemester auf Bachelorstufe an, davondrei Monate in Indien und im Anschluss eine vierwöchige Summer-school in den Schweizer Alpen.

LehrphilosophieDas Ziel von «in:ch» sei, den Studenten eine Plattform zu geben fürberufliche, aber auch persönliche Erfahrungen und Entwicklungen,erklärt Grunder. Die Aufgabe der Dozenten sieht er darin, die Studen-ten auf diesem Weg zu begleiten. Das wichtigste Lehrmittel sinddabei selbst gemachte Erfahrungen über Exkursionen, zum Beispielin Tempelbezirke von Tamil Nadu und Karnataka, die Gewürzplanta-gen von Kerala oder zu den traditionellen und zeitgenössischen Bei-

RechtsDie Verschmutzung und Wertminderung um Gewässer ist beein-druckend.Beispiel: Uferzone in Nordversova Mumbai

Ci-contreIl est impressionnant de voir à quel point les abords des cours d’eausont sales et dégradés.Exemple: zone riveraine à Versova Nord, Mumbay

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UntenMadivala TankSlumsBachelor-Studio-Projekt 2009

Saloni Dedhar, Bettina Germann, Sapna Lakhe

Durch unterschiedliche Anpflanzungen, die Reinigung des Was-sers und die Sauerstoffzuführung wird der Ufergürtel des künst-lichen Sees für die Bevölkerung attraktiv gemacht. Auf einemLehrpfad, der durch verschiedene atmosphärische Naturelementeführt, wird die Bedeutung der Veränderungen und der Wertstei-gerung der Anlage aufgezeigt. Die Bewohner des angrenzendenSiedlungsgebietes sollen aktiv in die Umsetzung des Tanks zueinem Naherholungsgebiet einbezogen werden. Tanks sind typi-sche urbane Elemente in Bangalore. Hier bewohnen Pelikane undFlamingos die Insel.

Ci-dessousMadivala TankSlumsProjet d’atelier de Bachelor 2009

Saloni Dedhar, Bettina Germann, Sapna Lakhe

Grâce à diverses plantations, à l’épuration de l’eau et à des apportsd’oxygène, les rives du lac artificiel sont rendues attrayantes pourla population. Un sentier didactique passant par divers milieuxnaturels à l’atmosphère particulière montre l’importance des chan-gements et de la revalorisation du site. Il s’agit d’impliquer leshabitants des quartiers voisins dans la transformation du «tank»en un espace de détente de proximité. Les «tanks» sont des élémentsurbains caractéristiques de Bangalore. L’île est habitée par despélicans et des flamands roses.

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Unten und folgende SeiteGramshree Women’s WorkshopThesisarbeit 2009 Micha Baumgartner

In einem Zentrum werden Frauen in Wissensvermittlung, demSuchen einer Beschäftigung, dem Erhalten eines Kleinstkredites,der hygienischen Pflege, der gynäkolgischen Behandlungen, usw.unterrichtet und unterstützt. Die Anlage liegt in einem Slum vonAhmedabad, einem der grössten Indiens, anschliessend an Ma-hatma Gandhis Ashram. Die Realisierung und der Unterhalt wirddurch eine NGO geschehen. Die einzelnen Objekte sollen zu acht-zig Prozent aus Wegwerfprodukten, wie der Asche aus einemKraftwerk, Holz von Transportkisten, Plastiksäcken und Petfla-schen, zerschlagenen Platten gebaut werden.

spielen der nachhaltigen Architektur in Ahmedabad. Der Austauschmit Fachleuten vor Ort, die Zusammenarbeit in Gruppen mit indischenStudenten, die Tischbesprechungen im Studio und schliesslich dieSchlusskritiken mit ausgewiesenen Fachpersonen aus ganz Indienbilden das Herzstück der Ausbildung. Das bedeutet aber nicht, dassdie Aufgabenstellungen und die Methodik nicht fest umrissen wären.Doch besteht der wesentliche Teil des Prozesses in der Interpretationder Aufgabe und der kritischen Beobachtung und Hinterfragung deseigenen Tuns. In Bezug auf diesen individuellen Spielraum erinnertder Ansatz an Gedanken des indischen Philosophen Jiddu Krishna-murti, auf den Grunder sich denn auch als erstes bezieht. Laut Krish-namurti gibt es keine Pfade, die zur Wahrheit führen und damit auchkeine allgemeingültige Lehre. Dem individuellen Spielraum sind aberklare Grenzen gesetzt, die bei «in:ch» über die drei leitenden Wortedefiniert werden: Respekt, Verantwortungsbewusstsein und Offenheit.Die Zusammenarbeit mit indischen Studierenden in Gruppenarbeiten,Gespräche mit Fachleuten und immer wieder das Beobachten undZuhören bilden dabei einen wesentlichen Bestandteil.

Aufbau und Inhalt der ProjektstudiosJedes Projektstudio ist analog aufgebaut: Auf vorbereitende Wochenin der Schweiz folgt am Anfang des Indienaufenthaltes eine Exkur-sion für erste Eindrücke vor Ort, anschliessend findet eine Analysedes Grundstücks statt, mit einer Qualitätskontrolle des Status quo,und schliesslich eine Transformation – es wird immer an Bestehendesangeknüpft. Aufbauend auf dem Modell des Bachelor Architekturder BFH, das seit 2006 die drei Vertiefungsrichtungen Gestaltung,

d’excursions, par exemple dans les temples de Tamil Nadu et de Kar-nataka, les plantations d’épices de Kerala ou les exemples traditionnelset contemporains d’architecture durable d’Ahmedabad. Les échangesavec des spécialistes sur place, la coopération par groupes avec desétudiants indiens, les réunions de table ronde au studio et enfin lescritiques finales avec des spécialistes reconnus venus de toute l’Inde,constituent le cœur de la formation. Cela ne signifie toutefois pas queles problématiques et la méthodologie proposées n’aient pas decontours fixes. Cependant, la partie essentielle du processus résidedans l’interprétation du problème posé et dans l’examen critique deson propre travail. Eu égard à cette marge de manœuvre individuelle,l’approche n’est pas sans rappeler les idées du philosophe indien JidduKrishnamurti, auquel Jürg Grunder fait référence en premier. SelonKrishnamurti, il n’y a pas de chemins qui conduisent à la vérité et doncpas d’enseignement valable de manière générale. Cependant, la margede manœuvre individuelle est soumise à des limites claires qui, chez«in:ch», sont définies par les trois mots directeurs: respect, sens desresponsabilités et ouverture. La collaboration avec les étudiants indiens,sous forme de travaux de groupe, d’entretiens avec des spécialistes et,encore et encore, l’observation et l’écoute, en font partie intégrante.

Structure et contenu des ateliers de projetsChaque atelier de projet a la même structure: des semaines de prépa-ration en Suisse sont suivies, au début du séjour en Inde, d’une excursionpermettant de se faire de premières impressions sur place, puis d’uneanalyse du terrain accompagnée d’un contrôle de la qualité de départ,pour terminer par une transformation – on part toujours de ce qui

En bas et page suivanteGramshree Women’s WorkshopTravail de thèse 2009, Micha Baumgartner

Le projet porte sur un centre destiné à aider les femmes dans diversdomaines: éducation, recherche d’un emploi, obtention de petitscrédits, hygiène, soins gynécologiques, etc. Le complexe est im-planté dans un bidonville d’Ahmedabad, l’un des plus grands dupays, contigu à l’ashram de Gandhi. Il est prévu que la réalisationet l’entretien soient assurés par une ONG. Les différents élémentsdu complexe sont censés se composer à quatre-vingts pour cent deproduits de récupération: cendre issue d’une centrale thermique,bois provenant de caisses de transport, sacs en plastique, bouteillesen PET, panneaux déchiquetés.

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Management und Technik kennt, sind die Aufgabenstellungen denSpezialisierungen entsprechend in unterschiedlich gewichtete Teil-bereiche gegliedert. Auch hier findet eine fächerübergreifende Zu-sammenarbeit statt. Die Themen und Aufgabenstellungen der Studiosstehen in enger Beziehung zum spezifischen Ort und der Kultur, wobeibeide in einem Land wie Indien nicht eindeutig sind. «Wenn ich einHaus in Bombay bauen soll, muss ich als Erstes wissen, aus welchemOrt die Familie stammt, für die ich es baue, und welchen religiösenHintergrund sie hat», erklärt Grunder. Diese Haltung versucht er denStudenten zu vermitteln. Während die Aufgaben der Studios variieren,ist ihr Hintergrund immer das Thema der Nachhaltigkeit (Wirtschaft,Umwelt und Gesellschaft) und deren Bedeutung in den zwei Kultur-kreisen: Was ist überhaupt Nachhaltigkeit in Indien? Dass neben demkulturellen Aspekt die Umwelt einen wichtigen Bestandteil der Auf-gabenstellungen ausmacht, ist heute selbstredend und im indischenKontext von höchster Brisanz. Die Städte kämpfen mit einer enormenLuftverschmutzung und die Wasserknappheit und –verseuchung ge-hören zum grössten Umweltproblem des Landes. So hatte das Indien-Studio 2007 zur Aufgabe, sich der Beziehung des Wassers zum Land,seiner Bewohner und der Wirtschaft bewusst zu werden und Möglich-keiten zu einer nachhaltigen Entwicklung aufzuzeigen. Die Aufgaben-stellungen sollen möglichst realistisch sein und von grossem Interes-se für Dritte. Aktuell sucht «in:ch» nach Finanzierungsmöglichkeiten,um gemeinsam mit indischen Partnern Ergebnisse aus den Studiosrealisieren zu können. Zusammen mit Vertretern aus Industrie, Wirt-schaft und Politik wird längerfristig der Aufbau einer Kompetenz-plattform in den Bereichen Nachhaltigkeit, Siedlungs- und Stadtent-wicklung angestrebt. Denn die Auseinandersetzung mit dem Raumist in «in:ch» immer eine Auseinandersetzung mit dem urbanen Raum.Sämtliche Projekte stehen in Millionenstädten; weil die Zukunft In-diens eine urbane ist, aber auch wegen der inspirativen Kraft desscheinbar Zufälligen, das es im Verlauf des Entwurfsprozesses zu er-gründen gilt.

Von der Analyse zum IdealtypArchitektur handle nicht vom Lösen eines Problems, sondern vom Er-kennen der Natur einer Sache, predigte Louis Kahn. Bei dieser Auffas-sung ist die Typologie für die Architektur das, was die Sprache für dieGesellschaft ist: Über sie erschliessen sich gemeinsame Wertvorstellun-gen und die Lebensform. Einen entsprechenden Stellenwert nimmt dieAuseinandersetzung mit der Typologie bei «in:ch» ein. Das erste «in:ch»-

existe. Sur la base du modèle du Bachelor en architecture de la HESB,qui connaît, depuis 2006, les trois directions d’approfondissement dela conception architecturale, du management et de la technique, lesthèmes de projets sont subdivisées, selon les spécialisations, en domai-nes pondérés différemment. Là aussi, la coopération est pluridiscipli-naire. Les thèmes des ateliers sont en rapport étroit avec le lieu spéci-fique et la culture, ces deux éléments n’étant pas clairs dans un payscomme l’Inde. «Lorsque je dois construire une maison à Bombay, je doistout d’abord savoir de quelle localité la famille pour laquelle je la bâtisest originaire, et quel est son arrière-plan religieux», explique JürgGrunder. Il essaie de communiquer cette attitude aux étudiants. Alorsque les thèmes des ateliers varient, leur contexte est toujours le thèmedu développement durable (économie, environnement et société) et laportée de ce développement dans les deux cercles culturels: que signi-fie au juste le développement durable en Inde? Le fait qu’hormis l’aspectculturel, l’environnement joue un rôle primordial dans les thèmes deprojet, est une évidence et même un sujet explosif dans le contexteindien actuel. Les villes sont en proie à une pollution de l’air considé-rable, et la pénurie et la contamination de l’eau sont l’un des principauxproblèmes environnementaux du pays. Ainsi, en 2007, le Studio del’Inde s’est donné comme mission de prendre conscience du rapport del’eau au pays, à ses habitants et à l’économie et de mettre en évidencedes possibilités de développement durable. Les thèmes de projet doiventêtre aussi réalistes que possible et présenter un grand intérêt pour lestiers. Actuellement, «in:ch» est en quête de possibilités de financementafin de pouvoir concrétiser, avec des partenaires indiens, les résultatsobtenus par les studios. En coopération avec des représentants del’industrie, de l’économie et de la politique, on vise, à long terme, lamise en place d’une plate-forme de compétences dans les domainesdu développement durable, résidentiel et urbain. Car chez «in:ch», laconfrontation avec l’espace est toujours une confrontation avec l’es-pace urbain. Tous les projets se trouvent dans des villes de plus d’unmillion d’habitants; parce que l’avenir de l’Inde est un avenir urbain,mais également à cause de la force d’inspiration de ce qui semble re-lever du hasard, et qu’il convient d’explorer au cours du processus deprojet.

De l’analyse au type idéalEn architecture, il ne s’agit pas de résoudre un problèmemais d’identifierla nature d’une chose, professait Louis Kahn. Dans cette conception deschoses, la typologie est à l’architecture ce que la langue est à la société:

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RechtsFür den Bau von Autobahnen durch dieSlums werden die Bewohner durch die Re-gierung umgesiedelt. Oft verlieren diese da-durch ihre Arbeit und ihr Sozialnetz.Beispiel: Slum-UmsiedlungMankhurdMum-bai

Ci-contrePour construire des autoroutes à travers lesbidonvilles, le gouvernement a déplacé leshabitants, dont beaucoup ont ainsi perdu leuremploi et leur réseau social.Exemple: évacuation du bidonville de Man-khurd, à Mumbay

Studio war der grundlegendsten aller Typologien gewidmet: dem Woh-nen. Während der ersten Wochen analysierten die Studenten in derRegion Bern wichtige Werke der verdichteten Wohnarchitektur, wie dieSiedlung Halen (1961) vom Atelier 5 (wo Grunder als junger Architektgearbeitet hat), die Hochhausscheiben Tscharnergut (1965) von Lienhardund Strasser oder die Siedlung Bleiche (1982) von Franz Oswald undHans-Rudolf Abbühl. Die Analyse reichte vom Kontext über den Grund-riss und die Materialisierung bis zum Bauprozess. Nach denselben Prin-zipien erschlossen sich die Studenten anonyme Wohnarchitekturen inurbanen Gebieten im Süden und Norden Indiens. Die Ergebnisse derAnalyse wurden mit Hilfe der Nachhaltigkeitsrosette visualisiert und alsGrundlage für die Projektierung genutzt. 2009 lautete die Aufgaben-stellung «Transformation und Nachhaltigkeit» und für 2010 ist eineAuseinandersetzung mit dem Thema «Identität und Nachhaltigkeit»vorgesehen. Jede dieser Aufgabenstellungen ist offen interpretierbarund der Weg frei wählbar. Doch das Ergebnis jeder Aufgabe ist klardefiniert: der Entwurf eines idealen Prototyps.

Selbstverständlich gibt es den idealen Prototyp, der universellgültig ist, nicht. Aber dennoch sollten Architekten und Architektinnennach diesem Ideal streben. Dieser Prozess ist endlos und kann nie ganzerfasst werden, und gerade daraus entstehen Kreativität undWachstum.Diese Gedanken Louis Kahns sind auch jene Jürg Grunders. Selbstver-ständlich reichten zwanzig Wochen nicht aus, um die indische Kultur zuverstehen, selbst ein ganzes Leben nicht, erklärt Grunder. Und bevor ersich auf den Rückweg in seine Heimatstadt Bern begibt, um von dortaus wieder in seine Wahlheimat Indien zu reisen, fügt er mit einem Lä-cheln an: «Wohl darum haben die Inder mehrere Leben!»

www.ahb.bfh.ch/International/Projekte/Transcultural studies India

1 Die Wahrheit ist ein Land ohne vorgegebene Wege2 Vastu, Sanskrit, «Erde, auf der gebaut wird», Vidya, «Korpus desWissens». Vorschriften für Planer, basierend auf dem ältesten Teilder Veden.

elle ouvre la voie à des conceptions de valeurs communes et à un modede vie. L’étude de la typologie prend donc toute son importance chez«in:ch». Le premier atelier «in:ch» s’est consacré à la plus fondamentaledes typologies: l’habitat. Durant les premières semaines, les étudiantsont étudié des œuvres importantes de l’architecture résidentielle com-pacte dans la région de Berne, comme la Siedlung Halen (1961) del’Atelier 5 (où Jürg Grunder a travaillé comme jeune architecte), les im-meubles hauts du Tscharnergut (1965) de Lienhard et Strasser ou laSiedlung Bleiche (1982) de Franz Oswald et Hans-Rudolf Abbühl. L’ana-lyse est allée du contexte au processus de construction, en passant parle plan et la matérialisation. Conformément aux mêmes principes, lesétudiants se sont penchés sur des architectures d’habitats anonymes deszones urbaines du sud et du nord de l’Inde. Les résultats de l’analyse ontété visualisés à l’aide de la rosace du développement durable et utiliséscomme base pour l’élaboration du projet. En 2009, la problématiques’ntitulait «Transformation et développement durable», et pour 2010, ilest prévu de se pencher sur le thème «Identité et développement durable».Chacun de ces thèmes peut donner lieu à une interprétation ouverte, etla voie peut être librement choisie. Cependant, le résultat de chaqueprojet est clairement défini: il s’agit de concevoir un prototype idéal.

Bien évidemment, le prototype idéal universellement valablen’existe pas. Pourtant, les architectes devraient tendre vers cet idéal.C’est un processus sans fin qui ne peut être saisi dans sa totalité, et c’estprécisément de ce processus que naissent la créativité et la croissance.Ces idées de Louis Kahn sont également celles de Jürg Grunder. Bienévidemment, vingt semaines ne suffiraient pas pour comprendre laculture indienne, pas même une vie entière, déclare Jürg Grunder. Etavant de reprendre le chemin de sa ville natale, Berne, pour repartir, delà, pour son pays d’adoption, l’Inde, il ajoute, avec un sourire: «C’est bienpour cela que les Indiens ont plusieurs vies!»

www.ahb.bfh.ch/International/Projekte/Transcultural studies India

1 La vérité est un pays sans voies toutes tracées2 Vastu, sanskrit, «terre sur laquelle on construit», vidya, «corps de laconnaissance». Consignes destinées aux bureaux d’études, basées surla partie la plus ancienne des Védas.

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