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Page 1: Tumeurs rares du rein. Réponses au prétest

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nnales de pathologie (2014) 34, 134—135

Disponible en ligne sur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

ISTOSÉMINAIRE DE LA SOCIÉTÉ FRANCAISE DE PATHOLOGIE

umeurs rares du rein. Réponses au prétest

are renal tumors. Pretest: Answers

Nathalie Rioux-Leclercq

Service d’anatomie et cytologie pathologiques, CHU Pontchaillou, 2, rue Henri-Le-Guilloux,35033 Rennes cedex 9, France

Accepté pour publication le 6 fevrier 2014Disponible sur Internet le 16 mars 2014

Cas no 1 : carcinome rénal des tubes collecteurs de Bellini

La lésion est constituée d’une prolifération néoplasique épithéliale d’architecture cri-

briforme et papillaire constituée de cellules larges éosinophiles à noyaux irréguliers,volumineux, nucléolés. Cette prolifération, largement nécrotique, s’accompagne d’uneintense stroma-réaction fibro-inflammatoire aiguë et chronique.

L’examen immunohistochimique montrera une co-expression des cellules néoplasiquespar la vimentine et la pankératine. Une partie des cellules est marquée par la CK7, sansmarquage par la P63, la P504S et la 34ßE12.

Il n’est pas nécessaire, selon les recommandations récentes de l’ISUP, de proposer degrade de Fuhrman pour les carcinomes rénaux des tubes collecteurs car il s’agit invaria-blement de carcinome de haut grade.

Cas no 2 : carcinome rénal papillaire (et kystique) à cellulesclaires

La lésion est constituée d’une prolifération néoplasique épithéliale d’architecture papil-laire. Les papilles sont tapissées par des cellules au cytoplasme clair, au noyau peuatypique, de grade 2 de Fuhrman. Ces noyaux présentent un arrangement particulier, ali-gnés vers la surface apicale de la cellule (rappelant un endomètre en phase sécrétoiredébutante).

Les cellules néoplasiques sont marquées par la CK7 avec absence de marquage par laP504S.

Il s’agit d’une entité rare ne faisant pas partie de la classification OMS 2004 des tumeursépithéliales rénales. Cependant, l’International Society of Urological Pathology (ISUP) arécemment proposé, lors de la conférence de Vancouver de mars 2013, de l’intégrer à laclassification des néoplasies rénales.

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2014.02.001.Adresse e-mail : [email protected]

242-6498/$ — see front matter © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annpat.2014.02.002

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Cas no 7 : oncocytome au contact du tissu

Tumeurs rares du rein. Réponses au prétest

Ces caractéristiques morphologiques ainsi que son profilimmunohistochimique et génétique permettront de le dis-tinguer d’un carcinome à cellules rénales de type papillaire,de type conventionnel à cellules claires ou encore d’un car-cinome avec translocation TFE3.

Cas no 3 : tumeur neuroendocrine biendifférenciée — carcinoïde atypique rénal

La tumeur est bien limitée mais non encapsulée. Elle estorganisée en travées, cordons et structures pseudo papil-laires. Les cellules sont de taille moyenne à grande avecun cytoplasme éosinophile granuleux abondant. Les noyauxsont ronds ou ovalaires avec une anisocaryose modérée. Lachromatine est dense avec un nucléole parfois visible. Dansle secteur le plus mitotique, on compte jusque 8 mitosespour 10 grands champs. Il n’est pas observé de nécrose nid’embole.

Cas no 4 : angiomyolipome épithélioïdeatypique

Il s’agit d’une tumeur bien limitée n’infiltrant pas le paren-

chyme rénal mais non encapsulée. La tumeur est densémentcellulaire. Elle est composée de cellules de grande taille,fusiformes, ovalaires ou rondes au cytoplasme abondantéosinophile parfois vacuolisé ou clarifié. Les noyaux sontvolumineux irréguliers, hyperchromatiques atypiques par-fois fortement nucléolés. On identifie quelques inclusionsintranucléaires. Des mitoses sont observées sans mitosesanormales. Il n’est pas vu de nécrose. On note également laprésence de vaisseaux étirés anguleux à la paroi épaisse hya-linisée. Quelques rares adipocytes sont présents. Il n’existepas d’embole intravasculaire.

Cas no 5 : carcinome rénal associé à latranslocation PRCC-TFE3

La biopsie est occupée par une prolifération de cellulesclaires s’organisant majoritairement en nids ou plus rare-ment en travées sans architecture papillaire. Les noyauxsont un peu irréguliers à chromatine dense sans nucléoleni mitose identifiable. Il existe de très nombreuses micro-calcifications de taille variable. Absence de nécrose. Pas destroma vasculaire. Devant cet aspect histologique chez unpatient jeune de moins de 50 ans (architecture en nids aveccalcifications, cellules claires et sans stroma vasculaire), le

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diagnostic de carcinome à translocation doit être évoqué etune étude immunohistochimique et de cytogénétique doitêtre faite pour confirmer le diagnostic.

Cas no 6 : localisation métastatique rénaled’un adénocarcinome bronchopulmonaire

La tumeur rénale est d’architecture glandulaire faitede glandes de taille variable souvent grandes sansstroma-réaction vasculaire. Les cellules cubocylindriques àcytoplasme clarifié ou éosinophile comportent un noyau àchromatine décondensée avec 1 à 2 nucléoles proéminents.Il y a de nombreuses mitoses avec des foyers de nécroseconfluente. Cette tumeur est très infiltrante avec exten-sion dans la graisse hilaire. Présence d’emboles vasculairesmicroscopiques et d’images d’engainements périnerveux.Infiltration par contiguïté de la veine rénale. Il existe uneextension de la tumeur entre les tubes et les glomérules.Devant un carcinome non typique d’un carcinome rénal quiinfiltre entre les tubes et les glomérules, penser à une méta-stase.

adipeux périrénal

Tumeur d’aspect assez caractéristique composée de cel-lules éosinophiles au cadre cellulaire bien visible mais nonaccentué. Les noyaux sont ronds et réguliers centrés par unnucléole. La tumeur arrive au contact de la graisse périré-nale.

Cas no 8 : tumeur de collision

Il s’agit d’un côté pour environ la moitié de la lésion d’uncarcinome à cellules claires de grade I de Fuhrman. Latumeur est relativement bien limitée. L’autre partie de latumeur correspond à un carcinome papillaire assez typiquede grade I également. Les deux tumeurs sont séparées parune limitante fibreuse fine, il n’existe pas de partie intri-quée.

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-tion avec cet article.


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