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Au travail!Des PME racontent leurs expériences avec des travailleurs étrangers

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Au travail!Des PME racontent leurs expériences avec des travailleurs étrangers

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) a été mis sur pied dans l’objectif d’aider les entreprises canadiennes à trouver des employés pour les postes qu’ils sont incapables de combler. Il est essentiel, pour une économie florissante, de pallier la pénurie de main-d’œuvre. En effet, les entreprises en mesure de pourvoir rapidement leurs postes vacants peuvent croître et créer plus d’emplois, dont la majorité est occupée par des Canadiens.

L’objectif de ce programme n’est pas d’enlever des emplois aux Canadiens pour les donner à des travailleurs étrangers. Ceux qui s’en servent dans ce but abusent purement et simplement du système.

Nous avons réuni ces histoires d’entrepreneurs afin de faire connaître la réalité des PME canadiennes et des travailleurs étrangers.

Vous pourrez ainsi lire les témoignages de Canadiens ordinaires qui ont remué ciel et terre pour trouver des travailleurs locaux, mais qui n’y sont pas parvenus. Ils nous racontent comment ils ont raté des occasions d’affaires parce que la procédure liée au PTET n’est pas assez rapide. Ils nous expliquent aussi comment des travailleurs étrangers, à qui le travail ne fait pas peur, sont venus occuper des emplois dont personne ne voulait. Leur arrivée a ainsi été bénéfique tant pour ces travailleurs étrangers que pour leurs collègues canadiens.

Mais surtout, ce sont des histoires qui démontrent que le Programme des travailleurs étrangers temporaires, malgré ses imperfections, est vital pour tous les Canadiens, particulièrement pour les PME du pays. Nous espérons donc qu’en lisant ces témoignages d’entrepreneurs, vous verrez cet enjeu sous un jour nouveau.

Remarque : Certains noms d’entreprises, d’entrepreneurs et de travailleurs cités dans ces témoignages ont été changés pour ne pas nuire à leurs demandes en cours devant les autorités de l’immigration.

Dans une petite ville de l’Alberta, les travailleurs étrangers, loin de voler des emplois, contribuent à en créer

Parfois, à Vancouver, trouver la perle rare ne suffit pas

Il aura fallu 5 ans à une PME d’une banlieue québécoise pour trouver l’employé idéal

À Fernie, en C.-B., les ressources naturelles abondent et la main-d’œuvre se fait rare

Winnie l’Ourson et les travailleurs étrangers temporaires dans le nord de l’Ontario

Des travailleurs de l’industrie du vêtement de la N.-É. bénéficient du PTET

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Dans une petite ville de l’Alberta, les travailleurs étrangers, loin de voler des emplois, contribuent à en créer

Eco-FlexMD

Recycled Rubber Solutions est une petite entreprise canadienne classique qui a misé sur l’environnement pour assurer son succès. Fondée en 1992 à Legal, en Alberta, celle-ci s’est donnée comme mission de redonner une nouvelle vie à environ 3 millions de pneus usagés par année. Elle transforme ainsi des pneus de camions et de voitures en une multitude de produits, des pavés pour allées piétonnières aux bosses de ralentissement, en passant par les revêtements de sol résidentiels, industriels et agricoles.

Alan Champagne, fondateur et propriétaire de l’entreprise, avoue cependant que rien de tout cela ne serait possible sans le travail inlassable des travailleurs étrangers temporaires.

« À l’heure actuelle, nous avons un peu plus de trente employés, explique M. Champagne, et huit d’entre eux sont des travailleurs étrangers que nous avons recrutés aux Philippines. La petite ville de Legal se trouve à environ une demi-heure d’Edmonton et il est pratiquement impossible de garder de bons employés ici étant donné le besoin très marqué pour des travailleurs en Alberta en ce moment. »

Ce n’est toutefois pas les emplois exigeant des qualifications qui lui posent problème, mais bien ceux qui n’en requièrent aucune.

« Au fil des ans, nous avons embauché des dizaines de Canadiens – très souvent de bons travailleurs – pour ce type de poste. Mais, en général, après que nous ayons investi dans leur

...il est pratiquement impossible de garder de bons employés ici étant donné tous les emplois vacants qu’il y a en Alberta en ce moment.

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formation et qu’ils maîtrisent bien leurs tâches, ils préfèrent apprendre un métier et aller travailler dans les champs de pétrole où les salaires sont meilleurs, ajoute M. Champagne. Nous avons essayé d’offrir un salaire plus élevé pour les emplois sans qualification et même des primes associées aux années de service, mais rien n’a fonctionné. »

Il y a environ six ans, M. Champagne a donc décidé de se rabattre sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires pour

trouver des employés. Il a alors entrepris le long et coûteux processus de demande. Il a aussi payé des recruteurs pour trouver les bons candidats à l’étranger, payé les billets d’avion pour faire venir les travailleurs en Alberta et trouvé un endroit où les loger. Il n’a toutefois pas regretté sa décision quand il les a vus à l’œuvre dans son usine.

« Ils travaillent dur, apprécient l’opportunité qu’ils ont et, surtout, ils restent », continue M. Champagne. Selon ce dernier, ses travailleurs étrangers se sont bien intégrés

Portrait d’un travailleur étranger : Rey

Rey Gonjales a dû partir travailler à l’étranger pour améliorer ses conditions de vie. Marié et père de deux jeunes garçons, Rey devait constamment se battre pour survivre dans son pays natal, les Philippines, où il n’avait pas beaucoup d’espoirs.

« J’ai été soudeur pendant six ans dans mon pays et ma femme travaillait pour la municipalité, mais on n’arrivait pas à joindre les deux bouts. Nous n’avions jamais assez d’argent pour nourrir et habiller nos enfants. C’est dur de voir ses enfants avoir faim », avoue Rey.

Mais tout cela doit lui paraître bien loin maintenant. En effet, cela fait cinq ans que Rey travaille chez Eco-FlexMD Recycled Rubber Solutions à Legal, en Alberta. Il a commencé dans cette entreprise comme manœuvre grâce au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) et est à présent superviseur de la production.

Rey est retourné deux fois voir sa famille, mais il a hâte qu’elle vienne le rejoindre au Canada. Il espère que la demande d’immigration qu’il a faite grâce au Programme des candidats des provinces sera acceptée bientôt.

Rey a aussi travaillé dans une usine à Taïwan, mais il trouve qu’au Canada, la sécurité au travail est beaucoup mieux et que le niveau de vie des travailleurs est plus intéressant. « La vie est meilleure au Canada. J’adore travailler et vivre ici », affirme-t-il.

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dans leur nouvel environnement. Ils ont rapidement appris la langue, se sont inscrits à des clubs et, en peu de temps, sont devenus des citoyens à part entière de Legal. Ses employés canadiens sont tout aussi enchantés de la présence de leurs confrères d’outre-mer. Comme la productivité a augmenté de 20 % depuis leur arrivée, M. Champagne a pu offrir des augmentations de salaire à tout le monde et a même embauché plus de travailleurs canadiens.

« Bien utilisé, le Programme des travailleurs étrangers temporaires n’enlève pas d’emplois aux Canadiens. Dans les

faits, il permet plutôt d’en créer », dit M. Champagne.

Le problème maintenant, c’est qu’il aurait bien besoin de sept ou huit travailleurs étrangers supplémentaires. Il estime qu’il perd environ 150 000 $ en revenus par semaine en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Depuis janvier, il s’affaire à remplir toutes les formalités requises, mais avec les récents changements qui restreignent l’utilisation du Programme, personne ne peut prédire quand il pourra accueillir ces nouveaux travailleurs dont il a tant besoin.

« Je ne sais pas comment les choses se passent ailleurs au pays, mais en ce moment, ici à Legal, je devrai peut-être fermer mon entreprise si je ne peux plus embaucher de travailleurs étrangers. Quelles que soient leurs raisons, les Canadiens ne veulent pas ces emplois ou alors ils ne restent pas. Je dépends donc des travailleurs étrangers temporaires et je ne vois pas d’autres solutions à court terme », conclut M. Champagne.

...après que nous ayons investi dans la formation des travailleurs Canadiens et qu’ils maîtrisent bien leurs tâches, ils préfèrent apprendre un métier et aller travailler dans les champs de pétrole où les salaires sont meilleurs...

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Parfois, à Vancouver, trouver la perle rare ne suffit pas

Si on s’accorde pour dire qu’une micro-entreprise compte moins de dix personnes, Silvie Ferguson, de Vancouver, est alors propriétaire de la plus micro des micro-entreprises. Son travail consiste à donner des cours d’art dramatique à des acteurs de la télévision et du cinéma. Elle a besoin de quelqu’un pour l’aider à gérer le bureau, s’occuper du système informatique et donner quelques cours.

Comme c’est très souvent le cas avec les très petites entreprises, leurs besoins ne correspondent pas toujours à une catégorie d’emploi bien définie. Silvie, elle, avait besoin de quelqu’un qui puisse être à la fois commis de bureau, préposé au soutien technique et professeur d’art dramatique. Pendant plusieurs années, elle a embauché des employés à temps partiel, confié une partie du travail à d’onéreux consultants et fait le reste elle-même. Puis un jour, elle a embauché un homme à tout faire, un Canadien qui semblait répondre à la plupart de ses besoins, jusqu’à ce qu’il parte sans préavis en dépouillant son entreprise de milliers de dollars.

Alors, quand Roger, un Australien, a postulé, Silvie espérait avoir trouvé la personne idéale. Selon son CV, il avait toutes les compétences qu’elle recherchait.

Roger était au Canada avec un visa vacances-travail, avait déjà travaillé dans un bureau et avait une expérience d’acteur. Après seulement quelques mois, Silvie était certaine d’avoir déniché la perle rare. Roger, de son côté, ne voulait pas retourner en Australie après l’expiration de son visa.

« Roger est censé être exactement le genre de personne que le Canada recherche : il est jeune, talentueux, parle anglais et est très instruit, dit Mme Ferguson. En plus, il correspond parfaitement aux besoins de mon entreprise. Mais, rien de tout cela n’a semblé compter pour le gouvernement. »

Silvie a demandé un avis relatif au marché du travail (AMT) et aidé Roger avec sa demande de visa de travail. Elle croyait alors qu’il ne s’agissait que d’une simple formalité puisque Roger travaillait déjà pour elle.

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(L’employeur doit obtenir un avis relatif au marché du travail favorable avant que le travailleur fasse une demande de permis de travail.) Elle a cependant appris qu’elle devait tout d’abord afficher le poste à l’échelle du Canada et étudier les candidatures de Canadiens. Elle a donc respecté toutes les exigences, reçu des CV, fait des entrevues pour découvrir ce qu’elle savait déjà en fait : la personne qu’elle recherchait était vraiment difficile à trouver.

Son avis relatif au marché du travail a été rejeté trois fois. À la fin, juste avant d’approuver sa demande, les fonctionnaires ont exigé qu’elle augmente le salaire de Roger afin qu’il concorde avec ce qu’ils considéraient comme le « taux en vigueur ».

« Je crois que pour calculer ce taux, Service Canada a tout simplement additionné le salaire d’un professeur d’art dramatique et celui d’un gestionnaire de bureau, ajoute Mme Ferguson. Cela représentait une somme beaucoup plus élevée que celle que je payais auparavant. En fait, c’était plus que ce que je gagnais moi-même. »

Elle a tout de même accepté de hausser le salaire de Roger. Après un an, Silvie était toujours convaincue d’avoir trouvé la personne idéale. Mais voilà, la perspective de devoir recommencer le processus d’embauche d’un travailleur étranger se dressait de nouveau devant elle. Elle s’en sentait tout simplement incapable. Elle voulait garder Roger, mais toutes les démarches avaient déjà pesé lourd sur son entreprise et sa santé. Ce fut donc la fin de ce partenariat plus que parfait.

Pendant son séjour à Vancouver, Roger s’est créé un réseau de contacts. Il a ainsi pu trouver un emploi au sein d’une entreprise beaucoup plus grande. Celle-ci, fait à noter, a eu peu d’obstacles à surmonter pour obtenir un AMT et faire approuver le permis de travail. Silvie, quant à elle, se débrouille comme elle peut avec des employés à temps partiel et des consultants. Elle sait toutefois que les choses pourraient aller beaucoup mieux et ne peut que déplorer cette bureaucratie qui met trop souvent des bâtons dans les roues des petites entreprises.

Roger est censé être exactement le genre de personne que le Canada recherche : il est jeune, talentueux, parle anglais et est très instruit.

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Il aura fallu 5 ans à une PME d’une banlieue québécoise pour trouver l’employé idéal

Pour qu’un système économique soit efficace, il doit permettre de répondre rapidement aux besoins en facilitant l’adéquation entre l’offre et la demande, notamment entre les vendeurs et les acheteurs et entre les employeurs et les travailleurs. Dans le secteur de la haute technologie, il est plus compliqué et plus complexe d’établir de telles correspondances. Les besoins sont effectivement plus spécifiques, et les gens qui possèdent les compétences ainsi que l’expérience qui conviennent sont plus durs à trouver.

Patrick Millard a passé de nombreuses années à essayer de réunir les bonnes personnes pour son équipe de développement de produits de Groupe Millobit, une petite entreprise de quinze employés située à Laval, au Québec. Groupe Millobit est un chef de file dans la conception de logiciels pour l’industrie du camionnage.

« Quand vous êtes propriétaire d’une entreprise qui développe des produits novateurs, il est important d’avoir plusieurs points de vue différents, affirme Patrick Millard. Les programmeurs canadiens que nous employons sont excellents, mais ils ont une façon de faire bien de chez nous. Il est parfois utile d’avoir une nouvelle vision des choses. »

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Mais, évidemment, ce n’est jamais facile pour les petites entreprises. Millobit a mis une annonce dans la région pour rechercher un développeur ayant des qualifications particulières. L’entreprise souhaitait également que cette personne soit capable d’assurer des rendez-vous en anglais et en français avec les clients, et de rédiger des manuels et de la documentation sur les produits.

« Dans les grandes entreprises, il y a une personne chargée de rencontrer les clients, une autre qui s’occupe d’écrire le code et une troisième qui rédige le manuel, fait remarquer M. Millard. Chez nous, c’est une seule et même personne qui fait tout ça, et il s’avère que c’est un Français. »

Patrick Millard et son associé ont cherché pendant des années à combler ce poste, mais peu de candidats les ont contactés, et encore moins des gens compétents. Ils ont donc décidé de faire appel au Programme des travailleurs étrangers temporaires. « Très franchement, ça fait un peu peur au début parce qu’on doit se fier uniquement à un CV. Mais cela fait maintenant un an que Luc travaille avec nous, et il est parfait. Il a donné un nouveau souffle à toute l’équipe et nous a permis de faire des choses impossibles avant. »

Toutefois, le Programme des travailleurs étrangers temporaires n’a pas été sans difficulté pour Millobit Group. Outre le risque que le fait de recruter un étranger a représenté, l’entreprise doit payer très cher, notamment à cause d’une décision du gouvernement obligeant Millobit à verser à Luc un salaire supérieur à un Canadien ayant la même expérience. « Les normes salariales sont en fonction de ce que les grandes entreprises paient. Nous n’avons

jamais pu offrir des salaires équivalant à ce qu’elles offrent. Nous n’en avons pas les moyens. Les gens qui travaillent chez nous pourraient probablement gagner plus au gouvernement ou dans des grandes entreprises, mais ce que la plupart d’entre eux aiment ici, c’est le défi, le milieu de travail et les gens avec qui ils sont amenés à travailler. »

Les délais sont également un problème. De nos jours, vu les changements rapides qui caractérisent le secteur de l’informatique, on ne peut pas se permettre d’attendre quatre, six ou dix mois pour trouver la personne idéale. Patrick Millard dit qu’un système de travailleurs étrangers temporaires est vital pour une entreprise comme la sienne parce qu’elle doit être en mesure de s’adapter rapidement à l’évolution du marché. « Si vous vendez du jus d’orange et que ça vous prend cinq mois pour trouver des oranges, vous n’allez pas survivre. Personnellement, j’ai besoin des bonnes personnes au bon moment. Si ces travailleurs sont canadiens, tant mieux, mais si ce n’est pas le cas, mon entreprise doit être suffisamment souple pour trouver des employés non canadiens. »

Malgré toutes ces difficultés, Luc est heureux chez Millobit où il fait vraiment partie de l’équipe. Il a permis à Millobit Group d’entreprendre des projets qui n’étaient pas à sa portée avant. Ces projets donnent une sécurité d’emploi aux développeurs canadiens qui travaillent là et créeront peut-être même de nouveaux débouchés pour d’autres Canadiens quand l’entreprise prendra de l’ampleur.

Personnellement, j’ai besoin des bonnes personnes au bon moment. Si ces travailleurs sont canadiens, tant mieux, mais si ce n’est pas le cas, mon entreprise doit être suffisamment souple pour trouver des employés non canadiens.

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À Fernie, en C.-B., les ressources naturelles abondent et la main-d’œuvre se fait rare

Fernie, en Colombie-Britannique, est une petite ville de ski nichée au sein des majestueuses montagnes Rocheuses, entre Cranbrook et Lethbridge, à environ 50 km de la frontière avec l’Alberta. Elle est, pour ses 5 500 habitants, un endroit merveilleux où vivre et travailler. On y trouve une profusion d’emplois dans le secteur minier et celui du tourisme.

La mine de charbon, près de Sparwood, est l’employeur de prédilection de la région. Elle compte quelque 4 000 travailleurs et offre, pour des postes au bas de l’échelle, 25 $ l’heure, parfois plus. Ceux que le travail de la mine n’attire pas trouvent leur compte dans le secteur de l’hébergement où de nombreux hôtels et restaurants sont toujours à la recherche de personnel.

Ken Daimler, propriétaire de deux restaurants à service rapide dont l’un se trouve à Fernie, est ainsi coincé entre le marteau et l’enclume lorsqu’il essaie de recruter et retenir des travailleurs fiables dans cette ville.

« Je connais les deux côtés de la médaille, explique-t-il. Cranbrook, où est situé mon autre restaurant, est une ville plus populeuse où le secteur des ressources est peu présent. Je n’ai donc pas vraiment de problème de recrutement. »

M. Daimler, comme tant d’autres propriétaires d’entreprise qui ont dû se rabattre sur les travailleurs étrangers pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, dit que plusieurs facteurs expliquent la difficulté à trouver de bons employés. « Être situé près d’où habitent les travailleurs est certainement un facteur. La présence des secteurs des mines et du tourisme joue aussi un rôle crucial. Le fait est que les mines embauchent continuellement et, dans les restaurants, les travailleurs ont la possibilité de gonfler leurs revenus avec les pourboires. C’est difficile d’offrir mieux. »

M. Daimler exploite son restaurant de Cranbrook depuis 24 ans et n’a jamais eu besoin de l’aide de travailleurs étrangers. Il y a dix ans, lorsqu’il a ouvert un deuxième restaurant à Fernie, les employés ne manquaient pas. Cependant, avec la mine qui a pris de l’ampleur, une pénurie de main-d’œuvre s’est installée. « J’ai besoin de 40 personnes pour faire tourner mon restaurant à plein régime, affirme-t-il et, en ce moment, je n’ai que 25 employés. En plus, le roulement du personnel, comme c’est souvent le cas dans la restauration, est très élevé. »

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« Nous sommes constamment en mode embauche. Nous avons fait des pieds et des mains, surtout à Fernie, pour être certains d’avoir fait appel à tous les travailleurs compétents du coin. Nos postes sont affichés en tout temps sur Guichet emplois, Kijiji, WorkBC, etc. Nous avons organisé des foires de l’emploi, parrainé des activités à l’école secondaire, offert des primes à nos employés pour nous recommander des amis et même augmenté les salaires de départ. Nous avons tout essayé, mais ce n’est pas suffisant », dit M. Daimler.

Il y a six ans, il a alors pris la décision d’avoir recours à quelques travailleurs étrangers. Après avoir répondu aux innombrables exigences administratives du Programme des travailleurs étrangers temporaires, il a finalement accueilli quatre Mexicains. L’expérience a tout simplement été extrêmement positive. Depuis, trois d’entre eux ont obtenu leur statut de résidents permanents grâce au programme de candidats provincial et travaillent toujours pour M. Daimler. Un de ces travailleurs a même été promu gérant.

« Je n’ai jamais eu de problème avec mes travailleurs étrangers temporaires. Ils sont durs à la tâche, ils s’entendent bien avec tous leurs collègues et restent plus longtemps que mes autres employés », ajoute M. Daimler.

Depuis, trois autres travailleurs étrangers des Philippines ont rejoint les rangs de son personnel et le processus est enclenché pour en faire venir sept de plus du Belize. Il devra cependant attendre au moins sept mois pour les voir franchir la porte de son restaurant.

« C’est frustrant, dit-il. Dans les médias, on nous montre des grandes entreprises qui, apparemment, ont utilisé le Programme des travailleurs étrangers temporaires pour remplacer des travailleurs canadiens, mais nous savons bien que cette situation est très loin de la réalité des PME. Ici, aucun Canadien ne réclame mes emplois. Ce qu’ils veulent plutôt, les Canadiens, c’est que j’allonge mes heures d’ouverture. Mais je ne peux pas faire ça en ce moment parce que je n’ai tout simplement pas le personnel nécessaire. »

Nous avons fait des pieds et des mains pour être certains d’avoir fait appel à tous les travailleurs compétents du coin. Nous avons tout essayé, mais ce n’est pas suffisant.

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Winnie l’Ourson et les travailleurs étrangers temporaires dans le nord de l’Ontario

Si jamais vous passez à White River, en Ontario, vous pourrez visiter le parc Winnie-the-Pooh. Tous les ans, pendant une semaine au mois d’août, on y commémore les origines de ce personnage très connu de la littérature enfantine. En fait, cet ourson doit son nom à un vrai ours noir acheté à White River pendant la Première Guerre mondiale par un soldat en route pour l’Angleterre. Cet ours, qui portait le nom de la ville natale de ce soldat, Winnipeg (« Winnie » comme diminutif), est devenu par la suite l’une des coqueluches des visiteurs du zoo de Londres, dont le jeune fils de l’écrivain A.A. Milne.

Juste en face du parc se trouve le White River Motel, moins connu que Winnie, mais tout aussi vital pour la ville. Ce motel, ouvert toute l’année, compte 29 chambres propres et confortables et sept petits chalets avec services pour les gens qui viennent à White River dans le but de pêcher, faire de la motoneige, de la randonnée ou peut-être plonger dans l’histoire de ce célèbre ourson. Jeanne Morgan, propriétaire et gérante du motel, mène ses activités malgré la pénurie de main-d’œuvre qui l’afflige depuis ces sept dernières années.

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« Winnie l’Ourson et moi, on est très proche, vu qu’il se trouve devant chez moi. Vous pouvez m’appeler “Jeanne, la Grande Ourse mal léchée”, dit-elle en ne plaisantant qu’à moitié. En effet, je gère en ce moment un motel de 29 chambres avec environ un tiers du personnel qu’il me faudrait pour bien fonctionner. »

Mme Morgan explique que le problème est tout autant géographique qu’économique. « Le principal employeur de White River a été pendant longtemps la scierie, mais elle a fermé ses portes en 2007, fait-elle remarquer. Après, la population est passée de 1 200 habitants environ à 500, et il s’agit pour la plupart de personnes âgées. Il n’y a pas vraiment grand monde dans le coin que nous puissions embaucher parce que la ville la plus proche est à une heure de route. »

C’est alors que le White River Motel s’est tourné vers le Programme des travailleurs étrangers temporaires. « En 2007, nous avons employé des travailleurs étrangers temporaires du Mexique, précise Mme Morgan. Mais en 2008, notre demande a été rejetée vu qu’il y avait apparemment trop de gens de White River sur le chômage. Mais comme aucun de ces chômeurs n’a postulé chez nous, nous avons dû travailler avec un minimum d’employés originaires du coin entre 2008 et 2010. Nous avons survécu, car les affaires tournaient au ralenti à cause de la récession. Cependant, quand l’économie a repris de la vigueur en 2011, nous avons vraiment eu besoin de main-d’œuvre, mais en trouver sur place a été un véritable parcours du combattant. »

En 2011 et en 2012, le gouvernement a approuvé ses demandes de permis de travail en moins de cinq semaines. Mais cette année, la procédure a pris plus de douze semaines. La situation a été pénible parce que Mme Morgan a dû s’occuper du ménage du printemps avec un minimum de personnel alors que son motel était plein.

Ils travaillent fort, sont heureux d’avoir un emploi et ont toujours le sourire aux lèvres. En ce moment, le personnel local que j’ai est épuisé et surmené. Je ferais tout pour avoir l’aide dont j’ai besoin parce que notre situation est très précaire.

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« C’est injuste pour moi, mais surtout, pour mes employés, car je ne peux pas me permettre de leur laisser prendre une journée de congé quand ils en ont vraiment besoin. La gestionnaire du bureau a dû faire les lits et le ménage dans les chambres et moi, j’ai été obligée de faire la lessive bien souvent. Cela veut dire qu’on doit délaisser le travail administratif. J’ai une infection rénale depuis quelque temps, et je ne peux pas prendre une seule journée de congé. C’est vraiment n’importe quoi », déplore Mme Morgan.

Mme Morgan est ravie des travailleurs étrangers temporaires qu’elle a pu embaucher au fil du temps. « J’ai eu l’occasion de recruter des Mexicains et des Jamaïcains. Ils travaillent fort, sont heureux d’avoir un emploi et ont toujours le sourire aux lèvres. En ce moment, le personnel local que j’ai est épuisé et surmené. Je ferais tout pour avoir l’aide dont j’ai besoin parce que notre situation est très précaire », déclare-t-elle.

Quand on lui demande si elle pense que les travailleurs étrangers temporaires prennent le travail des Canadiens, elle rigole : « Ce n’est certainement pas le cas à White River. Amenez-moi un Canadien qui est prêt à travailler ici et je l’embauche sur-le-champ! Vous croyez que payer tous les coûts nécessaires pour embaucher des étrangers m’enchante? Je dois payer leurs billets d’avion, mais aussi le déplacement entre Thunder Bay et ici (il y a 400 kilomètres), l’assurance-maladie et l’hébergement. Si des Canadiens souhaitaient travailler pour moi, on n’aurait même pas besoin d’avoir cette conversation. »

Mme Morgan a soumis trois nouvelles demandes d’avis relatifs au marché du travail (AMT) et une demande de prolongation d’un AMT. Mais comme la procédure du PTET nouvellement revue risque d’être plus compliquée et plus coûteuse pour les PME, Mme Morgans’inquiète pour son entreprise : « Je me demande si le gouvernement n’est pas en train de me mettre des bâtons dans les roues. J’ai effectivement de plus en plus de mal à maintenir les emplois de mes travailleurs canadiens. Pourtant, le gouvernement est censé protéger ces emplois et non pas pousser les petites entreprises à mettre la clé sous la porte… »

Comme le dit Winnie l’Ourson : « Oh la barbe! »

Amenez-moi un Canadien qui est prêt à travailler ici et je l’embauche sur-le-champ! Vous croyez que payer tous les coûts nécessaires pour embaucher des étrangers m’enchante? Je dois payer leurs billets d’avion, mais aussi le déplacement entre Thunder Bay et ici (il y a 400 kilomètres), l’assurance-maladie et l’hébergement. Si des Canadiens souhaitaient travailler pour moi, on n’aurait même pas besoin d’avoir cette conversation.

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Pour certaines personnes, les emplois que nous offrons ne sont qu’une solution temporaire. En plus, dernièrement, de nombreux travailleurs de la province s’exilent en Alberta et en Saskatchewan où les emplois dans le secteur des ressources naturelles sont plus payants.

Des travailleurs de l’industrie du vêtement de la N.-É. bénéficient du PTET

À Stellarton, petite ville du nord de la Nouvelle-Écosse de 4 700 habitants, WearWell Garment et sa centaine d’employés fabriquent des vêtements de travail et des vêtements spécialisés. L’entreprise vend sa production à des entreprises partout au Canada.

Stirling MacLean, propriétaire et président de l’entreprise, fait remarquer qu’à une époque, on trouvait assez facilement des travailleurs ayant de l’expérience dans la fabrication de vêtements. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.

« Lorsque nous embauchons un nouvel employé, nous savons qu’il faudra le former entièrement, continue-t-il. Un travailleur peut prendre de six mois à un an avant de connaître toutes les ficelles du métier et d’être suffisamment rodé pour assurer sa propre réussite et celle de l’entreprise. »

Chez WearWell Garment, les opérateurs de machine débutent avec un salaire à l’heure. Mais ils sont ensuite payés à la pièce, ce qui est beaucoup plus avantageux pour le travailleur, selon M. MacLean. « Lorsque ces employés maîtrisent bien leurs tâches, ils ne veulent pas revenir en arrière, ajoute-t-il. Ils gagnent beaucoup plus quand ils sont payés à la pièce. »

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Depuis ces dernières années, le roulement des employés déjà formés est très élevé et c’est un problème pour WearWell Garments. « Pour certaines personnes, les emplois que nous offrons ne sont qu’une solution temporaire. En plus, depuis quelque temps, de nombreux travailleurs de la province s’exilent en Alberta et en Saskatchewan où les emplois dans le secteur des ressources naturelles sont plus payants », ajoute M. MacLean.

Mais voilà : former un employé prend beaucoup de temps et M. MacLean ne peut tout simplement pas se permettre d’en former continuellement de nouveaux qui partiront à leur tour au bout d’un an.

En 2011, l’entreprise a embauché trois travailleurs étrangers des Philippines comme opérateurs de machine. Depuis, huit autres travailleurs ont suivi le même chemin. Ces onze personnes travaillent toujours pour l’entreprise et ont fait une demande de résidence permanente en vertu du programme de candidats de la province. Pour M. MacLean, ce sont de véritables « cadeaux tombés du ciel ».

« Nous nous préoccupons de nos employés, c’est pourquoi nous n’avons pas fait les choses à la légère, soutient M. MacLean. Nous avons même soumis notre idée de recruter des travailleurs étrangers à nos employés canadiens qui l’ont appuyée dès le début. Ils ont aussi aidé les travailleurs étrangers à s’installer et ont très bien réagi à leur arrivée. »

WearWell Garments est même allée plus loin en établissant trois résidences près de l’usine pour ses travailleurs étrangers et en les aidant avec le processus d’immigration.

Les travailleurs étrangers, de leur côté, sont des employés modèles également bien intégrés dans la communauté, certains faisant même du bénévolat à l’église paroissiale.

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires est un franc succès. Tout le monde gagne plus maintenant qu’en 2010. « Cette année-là, notre taux d’absentéisme était de 10,8 %; aujourd’hui, il a chuté à 4,9 %. Nos travailleurs étrangers ont une formidable éthique du travail qui est contagieuse. Mais il ne s’agit pas seulement d’eux. Tout le monde met la main à la pâte et les affaires vont bien. »

Alors, est-ce que Stirling MacLean songe à embaucher d’autres travailleurs étrangers temporaires?

« Probablement pas, conclut-il. Nous avons un avis relatif au marché du travail (AMT) qui a été approuvé pour un travailleur de plus, mais je crois que nous en resterons là ensuite. En ce moment, les choses sont plutôt équilibrées, et en plus, ce n’est pas une mince affaire de faire venir des travailleurs ici. Nous embauchons toujours des gens du coin s’ils postulent, et c’est ce que nous préférons d’ailleurs. Mais si j’avais besoin de plus de travailleurs étrangers, je ferais appel à eux sans aucun doute. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans ce programme. »

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Nos travailleurs étrangers ont une formidable éthique du travail qui est contagieuse. Mais il ne s’agit pas seulement d’eux. Tout le monde met la main à la pâte et les affaires vont bien.

Portrait d’une travailleuse étrangère : Julieta

Il y a deux ans, Julieta est arrivée au Canada avec le statut de travailleuse étrangère temporaire dans l’espoir de pouvoir offrir une vie meilleure à sa fille Ella. Mère célibataire, Julieta n’avait pas beaucoup d’espoirs pour sa fille dans son pays d’origine, les Philippines.

« Il est très difficile de trouver du travail dans mon pays, déclare Julieta. Et même quand on travaille, c’est dur de vivre avec le salaire qu’on gagne. »

Julieta a sauté sur l’occasion quand elle a vu que la société WearWell Garments, située en Nouvelle-Écosse, recherchait du personnel. « Tout le monde est gentil avec moi dans cette entreprise et c’est très agréable d’y travailler. En plus, ici, on peut réussir si on travaille fort », déclare-t-elle.

Julieta a déjà travaillé dans l’industrie du vêtement au Japon, mais elle dit préférer de loin le Canada : « Chaque fois que je vais à l’église, je remercie Dieu de m’avoir permis de venir ici. »

Julieta compte demander la résidence permanente parce qu’elle aimerait rester au Canada et y faire venir sa fille par la suite. Pour l’instant, Julieta envoie de l’argent à Ella pour qu’elle puisse aller dans une bonne école dans son pays. « Même si ma fille n’est pas ici avec moi, l’argent que je gagne chez WearWell Garments fait une grande différence dans sa vie, et j’en suis très reconnaissante », conclut-elle.

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La FCEI est le plus grand groupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions.

Les histoires présentées dans ce recueil sont celles de membres de la FCEI propriétaires de PME. Je remercie sincèrement les chefs de petites entreprises et leurs employés qui travaillent fort d’avoir pris le temps de nous faire part de leurs histoires. Votre contribution fait une différence.

Dan KellyPrésident et chef de la directionFCEI


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