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L ’Action Universitaire - page 1 l’Action UNIversitaire Le journal de l’Union Nationale Interuniversitaire nouvelle formule - mai 2011 - 4 euros Entretien avec Denis Tillinac propos recueillis par Inès Charles-Lavauzelle et Olivier Vial Au Puy-en-Velay, le Président de la République a évoqué les racines chré- tiennes de la France. Selon vous, que doit- elle au catholi- cisme ? Entre le baptême de Clovis et le Grand Siècle, pratiquement tout ! L’architecture de notre spiritualité, de notre méta- physique, de notre esthétique, notre rapport à la féminité, à l’enfance, à la démocratie… tout a été complètement structuré par le catholicisme romain. C’est un fait histo- rique. Pourquoi devrait-on le nier ? Cela n’a pas toujours été aussi évident ! Il est vrai qu’il existe en France une espèce de gène qui vient de la hantise d’une religion qui chapeauterait l’ensemble du corps social. Pourtant, personne ne souhaite une théocratie en France. La distinction du temporel et du spirituel est ac- quise depuis longtemps et l’Eglise n’exerce plus aucune in- fluence politique précise ; son clergé ne le souhaite surtout pas. La laïcité telle qu’on a fini par l’intégrer ne pose donc pas de problème, cependant « laïcité » cela ne veut pas dire mépris ou indifférence du fait religieux mais distinction entre le temporel et le spirituel. Comme on a l’impression que ce n’est pas aussi clair dans la religion musulmane et, que sous prétexte de ne pas « stigmatiser» nos compatriotes qui sont musulmans, on a englobé tous les problèmes sous le générique laïcité. On finit ainsi par renier, par commo- dité ou par lâcheté, des évidences, comme l’ont fait les di- rigeants des pays européens en niant les racines chrétiennes de l’Europe. Pour clarifier ces questions, il suffirait de dire quelque chose qui me paraît évident : toutes les confessions sont égales devant la loi, elles ne le sont pas devant la mé- moire. Qu’est-ce que le catholicisme vous a apporté et continue de vous apporter ? Il a ordonné et fait converger vers le haut un mélange d’anarchisme, de boulimie, de pulsions, de désir, de senti- ments, d’appréhensions, d’aspirations qui sans l’éducation « Toutes les confessions sont égales devant la loi, mais elles ne le sont pas devant la mé- moire.»

Action universitaire - mai 2011

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Page 1: Action universitaire - mai 2011

L ’Action Universitaire - page 1

l’Action

UNIversitaire Le journal de l’Union Nationale Interuniversitaire

nouvelle formule - mai 2011 - 4 euros

Entretien avec

Denis Tillinac

propos recueillis par

Inès Charles-Lavauzelle

et Olivier Vial

Au Puy-en-Velay,le Président de laRépublique aévoqué les racines chré-tiennes de laFrance. Selonvous, que doit-elle au catholi-cisme ?

Entre le baptême de Clovis et le Grand Siècle, pratiquementtout ! L’architecture de notre spiritualité, de notre méta-physique, de notre esthétique, notre rapport à la féminité,à l’enfance, à la démocratie… tout a été complètementstructuré par le catholicisme romain. C’est un fait histo-rique. Pourquoi devrait-on le nier ?

Cela n’a pas toujours été aussi évident !

Il est vrai qu’il existe en France une espèce de gène qui vientde la hantise d’une religion qui chapeauterait l’ensemble ducorps social. Pourtant, personne ne souhaite une théocratieen France. La distinction du temporel et du spirituel est ac-

quise depuis longtemps et l’Eglise n’exerce plus aucune in-fluence politique précise ; son clergé ne le souhaite surtoutpas. La laïcité telle qu’on a fini par l’intégrer ne pose doncpas de problème, cependant « laïcité » cela ne veut pas diremépris ou indifférence du fait religieux mais distinctionentre le temporel et le spirituel. Comme on a l’impressionque ce n’est pas aussi clair dans la religion musulmane et,que sous prétexte de ne pas « stigmatiser» nos compatriotesqui sont musulmans, on a englobé tous les problèmes sousle générique laïcité. On finit ainsi par renier, par commo-dité ou par lâcheté, des évidences, comme l’ont fait les di-rigeants des pays européens en niant les racines chrétiennesde l’Europe. Pour clarifier ces questions, il suffirait de direquelque chose qui me paraît évident : toutes les confessionssont égales devant la loi, elles ne le sont pas devant la mé-moire.

Qu’est-ce que le catholicisme vous a apporté et continuede vous apporter ?

Il a ordonné et fait converger vers le haut un mélanged’anarchisme, de boulimie, de pulsions, de désir, de senti-ments, d’appréhensions, d’aspirations qui sans l’éducation

« Toutes les

confessions sont

égales devant la loi,

mais elles ne le sont

pas devant la mé-

moire.»

Page 2: Action universitaire - mai 2011

et la culture catholique au-rait donné lieu à un patch-work à peu près invivable.Au mieux, j’aurai batti uneespèce de panthéisme debric et de broc, au pire, jeserai devenu cynique oufou ou les deux. Je suispeut-être fou mais je ne suispas cynique !

Pour moi, l’Eglise catholique, c’est trois choses : la foi chré-tienne qu’on partage avec les protestants et les orthodoxes,la religiosité, l'ensemble des rituels, des offices qui détermi-nent une relation sensible, charnelle avec le sacré et puis, lacivilisation occidentale qui a fait de moi un écrivain. Entrel’édit Constantin et le XVIIIème siècle, tout l’art occidentalest un art catholique : le Paléochrétien, le Roman, le Cis-tercien, le Gothique, le Renaissant, le Maniérisme et le Ba-roque, dernier grand art catholique directement inspiré parle concile de 30. Je dirai même que le Romantisme plus in-directement lui est redevable, c’est-à-dire àpeu près tout ce que je suis et que j’essaie decondenser dans un art d’écrire un peu cister-cien.

Dans votre livre, vous évoquez des person-nages qui incarnent le catholicisme à leurmanière : Don Camillo, Tintin ... On estloin du cathéchisme officiel. Quel est votrehéro personnel ?

Don Quichotte car c’est le grand chantre de la mélancolie.La piété à la fois populaire et littéraire au cours des âges afait de Don Quichotte un des plus grands saints espagnols.Pour moi, il y a aussi Theilard de Chardin qui à l’époquede l’adolescence m’a aidé, non pas à garder la foi parce queje ne l’avais pas perdue (j’étais anticlérical comme tout lemonde à l’adolescence), mais m’a aidé à garder la foi sansque ma raison longe les murs.

A l’UNI, nous sommes nombreux à nous sentir prochede l’esprit de la droite mousquetaire, dont vous parlezdans votre livre Le retour de d’Artagnan. Pourquoi celivre ?

A l’époque, ce livre a été chroniqué plutôt par la presse degauche. On sentait un malaise de la presse de droite, car onsortait d’une période où la droite s’identifiait à Reagan ou àThatcher, occultant complètement toute une dimension qui,pour moi, est importante : le culte de la mémoire.

Etre de sensibilité de droite, c’est avoir le sens du regret, lesens du ludisme, le sens de la gratuité, le sens de l’humour,le sens de l’héritage, le sens de l’honneur…

Les héros de droite ne sont jamais les hommes politiques, cen’est pas Jaurès, ce n’est pas Clémenceau, ce n’est pas Dantonou Robespierre, c’est Mermoz, Saint Exupéry, Tintin, Barbeyd'Aurevilly, c’est d’Artagnan, ce sont les tirades du Cyranode Rostand, « A la fin de l’envoi, je touche », « c’est intérieu-rement que j’ai mes élégances ». C’est ça, la droite française,un mélange de défis un peu héroïque et absurde. Je crois quel’on sent cela confusément, on ne sait pas toujours l’expri-mer et c’est très difficile de le traduire en acte politique.

Il faut en tous cas respecter la mémoire longue de la France,ce vieux pays de quinze siècles. La France n’a pas commencéen 1789 ni finit d’ailleurs ! Moi, j’englobe Jeanne d’Arc,Saint Louis, les croisades mais aussi les soldats de l’an II, lageste Napoléonienne, la geste Gaullienne.

Mon amie Marie-France Garraud dit toujours que la Francequand elle est gouvernée médiocrement au jour le jour, estfaite pour des bourgeois, et de temps en temps, elle est

grande parce qu’elle est gouvernée par desaventuriers. Bonaparte était un aventurier, Richelieuétait une sorte d’aventurier à sa façon, leGénéral de Gaulle était un aventurier etce sens de l’aventure, il est évident qu’iln’est pas facile à faire surgir dans un uni-vers d’énarques ou de diplômés des écolesde commerce, ce qui revient au même. Cesont les deux versants de la même mé-

daille et il faudrait peut-être changer de médaille ! On a bienchangé de monnaie !

Comment un peuple peut-il retrouver ce goût de l’aven-ture ?

Il est bien évident que dans un univers normalisé, mondialiséoù l’évolution des sciences appliquées fabrique une huma-nité de plus en plus homogène, on vit une mutation aussiimportante que celle de la fin de la préhistoire, quand on a

Entretien avec

Denis TillinacEcrivain, éditeur et journa-liste. Auteur, notamment, de LeVenin de la mélancolie, RueCorneille, Le bonheur à Souil-lac, Spleen en Corrèze, le dic-tionnaire amoureux de laFrance....

L ’Action Universitaire - page 2

Dictionnaireamoureux duCatholicisme,Plon, 2011, 24 euros

Le retour de d’Artagnan, la droitemousquetaire, la Table Ronde, 199214 euros

Etre de sensibilité dedroite, c’est avoir le sensdu regret, le sens du lu-disme, le sens de la gra-tuité, le sens de l’humour,le sens de l’héritage, le sensde l’honneur…

Page 3: Action universitaire - mai 2011

Directeur de la publication : Olivier Vial

Rédactrice en chef adjointe :

Inès Charles-Lavauzelle

Imprimé par nos soins - dépôt légal second trimestre

2011 - Mensuel

UNI - LA DROITE UNIVERSITAIRE -

34, rue Emile Landrin - 92100 Boulogne -

tél : 01.78.16.40.30 - fax. : 01.78.16.40.31

L’Action

UNIversitaire

Dans ce numéro

fait les premiers alphabets, les premières cités, les premières façons de prier, lespremières langues de Babel… et qu’on est passé de la cueillette à l’agriculture…eh bien là, c’est pareil. C’est pour ça, qu’il ne faut pas trop en vouloir ni aux po-litiques, ni aux intellectuels de ne rien proposer. On vit une mutation telle, quel’on n’a pas le recul qui permettrait d’avoir un Chateaubriand, un Tocqueville,ou même un Marx... Maintenant, on cumule toutes les fins, c’est la fin de l’histoire, des histoires. Ilva falloir rebondir et pour bien rebondir, il est nécessaire d’être très ancré danssa mémoire. C’est pour ça que je suis assez réticent sur l’œcuménisme. Chaquepeuple doit se recentrer sur ses fondamentaux. C’est la meilleur façon d’êtrefraternel et universel. Je souhaite plutôt qu’un œcuménisme au ras des pâque-rettes, que les juifs, les musulmans, les catholiques, les protestants, les orthodoxescultivent, prient, rêvent, créent avec leur propre source créatrice, intellectuelle,spirituelle. Après, une fois que l’on est bien dans sa peau, on est plus accueillantavec autrui.

Aujourd’hui, la jeunesse est un peu perdue sur ces questions, avez-vous unconseil à lui donner ?

Réussir sa vie, ce n’est pas forcément gagner de l’argent ou être célèbre par unpassage à la télévision. Il faut mettre la barre un peu plus haut. Il faut qu’elleapprenne à être inactuelle. On est tellement surinformé que tout se chevauche.Je crois que c’est le moment du repli, ce n’est pas le moment d’aller pataugerdans un univers que le système médiatique rend à la fois excitant, obsédant etglauque, dans un mélange de fatalisme et de surexcitation. Je crois qu’il fautsavoir être un peu inactuel, prendre du recul. Qu’est ce qui va se passer dans dixans, dans cinquante ans, dans un siècle ? Qu’est ce que tout ça peut donner ?S’il y a quelque chose de pourri, eh ! bien on le balance. Il faut en finir une foispour toutes avec les antivaleurs soixante-huitardes, un mélange d’égocentrismequi pour mieux s’enfermer dans sa coquille, s’enrobe de bonne conscience avec

un droit de l’hommisme qui n’a pas de portée, qui n’a pas de sens, qui est unedérision de la fraternité catholique, chrétienne.

Retrouver un peu de verdeur, retrouver le sens du ludisme, de la rigolade, de lagratuité, du regret, de la nostalgie, de l’honneur, de la féminité, que les femmessoient catcheuses ou Président de la République, cela ne me dérange pas du tout,mais ce qui est dramatique, c’est de vouloir en faire des hommes au féminin.

Par rapport au mémoriel, il faut que les jeunes disent clairement : “ ras-le-bolde nous demander de nous excuser d’avoir été esclavagiste au 18ème siècle,colonialistes au 19ème siècle, collabo pendant l’occupation et tortionnaire enAlgérie”. Il faut envoyez paître tout ça. Il y a eu du vrai mais pas que du vrai etde toute façon, on n’a pas à faire patauger un peuple dans la culpabilité et la re-pentance sinon il devient méchant.

Il faut que les jeunes réaffirment qu’ils sont fiers de notre pays, fiers de notreculture, fiers de notre civilisation occidentale et qu’ils en sont les héritiers, mêmes’ils ne savent pas trop comment exprimer cela dans le monde nouveau. Il nefaut en aucun cas y renoncer, il faut repartir de nos fondamentaux.

Entretien avec

L ’Action Universitaire - page 3

Entretien avec :

p.1-3

Denis Tillinac

Page de gauche

p.4

Spéciale SuperZéros

Page de droite

p.5

LivresLe dictionnaire du Pr. Rougeot

Educationp.6

Les perles du projet PS

Des nouvelles de l’UNIp.7

BrèvesEn ImagesHistoire d’affiche

En campagne

p.8

Pétition contre lasuppression desnotes

On n’a pas à faire patauger un peuple dans la culpabilité et la repentance sinon il devient méchant. “

Page 4: Action universitaire - mai 2011

Page de gauche...

A un an des présidentielles, les principaux ténorssocialistes se sont lancés dans une vaste opération deséduction en direction de la jeunesse. MartineAubry cite désormais des rappeurs et François Hol-lande ondule au festival de Bourges, tout semblebon pour faire "jeune" et faire oublier du mêmecoup que les propositions du PS ont dépassé depuislongtemps leurs dates de péremption avec notam-ment le retour des emplois jeunes de 1997 ou l’allo-cation d’autonomie qui, sous une forme ou sousune autre, est présente, depuis 1936, dans les pro-grammes de la gauche.

Une fois encore, l'assistanat est proposé à la jeunessecomme un horizon indépassable. Alors, parce qu’ilvaut mieux en rire qu’en pleurer, l’UNI a lancé, audébut du mois d'avril, un nouveau site satirique :les SuperZéros. Ce site offre un regard "très person-nel" sur les propositions et les déclarations des prin-cipaux SuperZéros du PS.

En 2007, l'UNI avait été à l'origine du site internet"PaslesRoyal". Ce site, en relatant quotidiennementles bourdes de Ségolène Royal, avait séduit plus de4 millions de visiteurs uniques en trois mois. Il avaitété aussi l'un des premiers à révéler l'existence de laSCI la Sapinière. Les SuperZéros essaieront defaire encore mieux, car ils rêvent de gouverner laFrance. Leur rêve pourrait devenir votre pire cau-chemar.

12 000 visiteurs

uniques ontfréquentésle site des

SuperZérosle jour de sonlancement. D$K, le Dr Gang Banque

Au FMI, D$K aappris à maîtriser lefabuleux pouvoird’Adam Smith :

« la main invisible » , mais aux diresdes petites stagiaires du FMI, lui,l’utilise d’une façon très personnelle.

L ’Action Universitaire - page 4

Mélenchien

C’est le toutou à tout faire du PS.Il aboie fort et fait peur aux

journalistes, mais savéritable mission consiste

à ramener les électeurs égaréssur les terres de Besancenot.

Wonder Ségo

Née suite à une expérience gé-nétique ratée, Wonder Ségo,

c’est :

50 % Bécassine, 50 % Ségo 100 % Royal

Super Moyen

Tout chez lui est moyen : taille,charisme, intellect, carrière… Paradoxalement, ses chances

d’accéder à une hautefonction sont, elles, très en

dessous de la moyenne.

Dark Hamon

Il incarne le côté obscur duPS. Son obsession :

l’égalité, jusqu’à la misère.

Son arme : l’impôt ! Avec lui, ça va taxer !!!

Les SuperZérossont sur

Facebook.

Vous pouvezsuivre leurs

aventures sur laFanpage des SuperZéros,

mais aussi sur lespages de chacun

de nos Zéros.

C’est dans FlopSanté, que SuperMoyen a pré-senté son projet,enfin son régimepour la France. `

“Pour brûler lesrichesses, fairefondre leséconomies etfaire disparaîtreles emplois “superflus”, le régime socialistereste le plus effi-cace.”Lire la suite de l’in-

terview sur le site desSuperZéros

L’Incroyable Martine.

Avec sa carrure et son teintverdâtre, tous ont cru qu’elle

était la fille de l’IncroyableHulk. Voilà, commentelle est devenue la chef

des SuperZéros.

Parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer !

Page 5: Action universitaire - mai 2011

... Page de droite

Lauréat 2011,du prix du"livre incor-rect", ce jour-nal impoli estun voyage àtravers le

siècle, le gotha, lapolitique, la littérature, laFrance … Chaque page estl'occasion de rencontres.Orson Welles, AntoineBlondin, Marcel Aymé,Winston Churchill,Roger Nimier, Louis-Ferdinand Céline …. ,Christian Millau fait lesprésentations et livreanecdotes, coups de cœuret coups de griffes avec lemême bonheur.

Christian Millau, Journalimpoli, un siècle au galop2011-1928, Editions du Ro-cher, 717 pages, 29,90 €

Bien organisé,avec des relaisà tous lesniveaux del'Etat, lesfonctionnairessont devenus le

lobby le plus puissant deFrance. Agnès Verdier-Molinié, directeur del’IFRAP, a analysé lesfondements de ce pouvoirqui leur a permis de faireéchouer bien des réformes.A quelques mois de laprésidentielle, cet essaiappelle à une "nuit du 4août, mettant fin au statutde la fonction publique". Alire !

Agnès Verdier-Molinié, lesfonctionnaires contre l'Etat,édition Albin Michel, 205pages, 17 €

CitoyenIl n’y a pas très longtemps encore, ce motsemblait clairement et solidement établi dansla langue française. Grammaticalement, c’étaitun substantif, un nom commun et l’adjectifcorrespondant était civique. Un citoyenfrançais était – et est encore – un ressortissantde ce pays, de cette entité politique et institu-tionnelle qu’on appelle la France. Il détient lesdroits et est soumis aux devoirs inhérents àcette nationalité. Voter est pour lui un devoircivique. Une condamnation infamante le privede ses droits civiques. L’instruction civique viseà former de bons citoyens.

Or, depuis quelques décennies, ces deux mots,dans leur sens véritable, ont quasiment disparudu langage politico-médiatique. On ne parle àpeu près plus des citoyens français en tant quetels, on s’adresse encore moins à euxdirectement. C’est sans doute que, en le faisant,on aurait le sentiment de se rendre coupablede ce péché capital qu’est la discrimination etde laisser à l’écart les personnes qui se trouventsur notre sol sans avoir la qualité de citoyensfrançais. Quant à civique, cet adjectif semblede plus traîner après lui des relents de morale

et de patriotisme qui répugnent spontanémentaux bobos et à leurs émules.

Pourtant, comment expliquer que le motcitoyen soit employé à profusion dans levocabulaire politico-médiatique et qu’il y soitmême du dernier chic ? C’est que, sous lamême étiquette, on nous fait gober un contenuqui n’a plus grand-chose à voir avec le sens pre-mier. Il s’agit là d’un dérapage véritable,contrairement à ceux qu’il est de bon ton dedénoncer. Le mot a changé de catégoriegrammaticale, il est devenu adjectif : on parled’un geste citoyen, d’un comportementcitoyen. Et surtout, il a perdu toute relationavec une quelconque réalité nationale, et à plusforte raison patriotique. Il est pris dans le sensvague de «conforme aux commandements dela nouvelle religion écolo-compassionnelle ».Ainsi, vous ferez un geste citoyen si vous signezune pétition en faveur des délinquants clan-destins généralement appelés « sans-papiers »(sans obligation de les héberger, bien entendu).Mieux encore, vous mériterez la médaille ducomportement citoyen si, chaque jour, vouspratiquez scrupuleusement le « tri sélectif » devos ordures. L’urne était le symbole du devoircivique, la poubelle est celui du comporte-ment citoyen. On n’arrête pas le progrès.

Retrouvez d’autres définition sur notre site : uni.asso.frDérapage / Populisme / Républicain /

Parité / Diversité

L ’Action Universitaire - page 5

De bon conseil Nicolas Sarkozy rejoint nos positions sur le communautarisme

Alors que l’UNI milite depuis longtemps contre lecommunautarisme, nous sommes heureux que lePrésident de la République ait eu un discours très clairsur ce sujet rappelant quelques principes pour éviterl’éclatement de la communauté nationale :

« La vérité, c’est que dans toutes nos démocraties, on s’esttrop préoccupés de l ’identité de celui qui arrivait et pasassez de l ’identité du pays qui accueillait. […]

Bien sûr qu’il faut respecter chacun dans ses différences, c’esttout à fait normal. Mais nous ne voulons pas, en tout cas cen’est pas le projet de la France, une société où lescommunautés coexistent les unes à côté des autres. Si onvient en France, on accepte de se fondre dans une seulecommunauté qui est la communauté nationale. Et si on neveut pas accepter ça, on ne peut pas être le bienvenu enFrance. ». C’est dit !

Les deux dernières campagnesd’affiches de l’UNI

Page 6: Action universitaire - mai 2011

Education

En

Ima

ge

s

Convergence régionale àOrélans les 4 et 5 mars

Convergence ly-céenne à Paris les

19 et 20 mars (ci-dessus)

Formation par Cy-prien Feilhes, dé-légué UNI Lycée

(à gauche)

Formationpar AntoineDiers, délé-gué à l’Ile-de-France

Page 7: Action universitaire - mai 2011

Des nouvelles de l’UNI

L’UNI Lycée devientla deuxième organisa-tion lycéenne.

En décembre, l’UNI-Lycée remportait 10sièges (sur 30) auConseil National de laVie Lycéenne), lesrésultats du CSEviennent confirmercette tendance. Avec16% des suffrages ex-primés, l’UNI-Lycéetermine seconde justederrière l’UNL et passedevant la FIDL.

Le nouveau journalinternet Atlantico apublié une tribuned’Olivier Vial sur lesprogrammes d’écono-mie au lycée.

CNESER Enseignant.L’UNI conserve sonsiège.

C’est le Pr. Frances,d’Aix-Marseille 2, quia été élu au CNESERdans le collège A.L’UNI n’obtient pas desiège dans le collègedes maîtres de confé-rences malgré un scoreen augmentation parrapport à 2007.

Pour l’express, les 150 000 signatures recueillis par la péti-tion de l’UNI poursoutenir Eric Zem-mour sont la preuve del’aura du chroniqueur.

12 mai

Audition par leHaut Conseil à

l’Intégration sur laquestion de la

laïcité.

Alors que Martine Aubry affirme que l’action des socialistes s’inscritdans la “lignée de François Mitterrand”, que les hagiographies se mul-tiplient pour célébrer l’anniversaire du 10 mai 1981, il devient urgentde rappeler que “Tonton” n’était pas le héros que les socialistesessaient aujourd’hui de nous vendre. La réécriture de l’Histoire ades limites.

L’UNI avait très tôt cerné le personnage, comme en atteste cetteaffiche éditée en 1981, à l’occasion de la campagne présidentielle.Elle insistait de façon prémonitoire sur le côté falsificateur ettrompeur de Mitterrand. D’autres slogans avaient aussi été utilisésau cours de la campagne : “Mitterrand, le Marchais des Dupes”, “Lesjeunes ont un avenir, Mitterrand a un passé”. Et quel passé !

“La prétendue “génération Mitterrand” est sans doute, pour l’essentiel,une sorte de génération soixante-huit, les pavés en moins, le cynisme oul’aigreur en plus”. Voilà le bilan qu’en dressait Jacques Rougeot dansla Voie droite (1988). Que les ténors socialistes se revendiquent en-core de cette génération, cela n’a finallement rien d’étonnant !

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UNI / SOS Racisme

L’UNI a porté plainte endiffamation contre SOSRacisme. Une audiences’est tenue le 2 mai. Jugement en délibéré.

25 mai

Le CERU organise uncolloque sur “l’Ecolede la transmission”. Renseignements au

01 78 16 40 30

29 mai

ConvergenceRhône-Alpes de

l’UNI. Réunion de

formation militante.

Revue de Web

Chaque jour, lesmilitants del’UNI sélection-nent dans l’ac-tualité lesinformation lesplus impor-tantes. Pour recevoircette sélection,remplissez lecoupon page 8.

Bruno Beschizza lors de la confé-rence organisée par la section deNîmes

Formation au militantisme sur Internetles 2 et 3 avril.

Page 8: Action universitaire - mai 2011

L’Action

UNIversitaire34 rue Emile landrin 92100 BoulogneTel : 01.78.16.40.30 Fax : 01.78.16.40.31

Vos réglements sont à faire par chèque à l’ordre de l ’UNI

Ah ! Laissez-nous respirer !Contre la censure des bien-pensants.

Pr. Jacques Rougeot

Le Mur de Berlin n’est pastombé tout seul.

Olivier Vial etInès Charles-Lavauzelle

Nom :....................................................................................................... Prénom : ............................................................................................................................................................

Adresse : ..................................................................................................................................................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Code postal : .......................................................................... Ville : .................................................................................................................................................................................

Tel : ..............................................................................................E-Mail : ..........................................................................................................................................................................1 Désire signer la pétition de l’UNI contre la suppression des notes1 Désire s’abonner gratuitement à la revue quotienne de web (évoquée page 7) 1 Désire souscrire un abonnement à l’Action Univesitaire nouvelle formule (11 numéros) - 30 euros

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En campagne

Les adeptes de la suppressiondes notes mènent, depuis plusieurs mois, une véritable

offensive pour convaincre la classe politique et les acteurs édu-catifs (syndicats d’enseignants et de lycéens, association de pa-rents d’élèves), de la nécessité d’assouplir l’évaluation des élèveset de supprimer la notation chiffrée. Le Parti socialiste dans sonprojet 2012 se prononce, d’ailleurs, dans ce sens.

Directement inspirée par les théories de la Nouvelle éducationqui avaient prospéré dans les années 70, leur objectif est de rem-placer l’évaluation des connaissances par une évaluation centréeuniquement sur les compétences et les comportements.

Pour discréditer l’usage des notes à l’école, les hérauts du « pé-dagogiquement correct » multiplient les caricatures (« les notessont aléatoires », « les notes favorisent les riches »), les raccourcis(« les notes sont responsables de l’échec de nombreux élèves »,« les notes sont responsables du stress des enfants ») et les contre-vérités (« tous les pays développés abandonnent le système denotation »).

Aucun de ces arguments ne repose sur la réalité, mais leurpropagande est souvent efficace.

C’est pourquoi nous ne devons pas prendre ce sujet à la légère. Face à une minorité agissante qui essayed’imposer ses théories « pédagogistes », nous devons nous mobiliser et faire entendre la voix de ceux quirestent attachés à des notes garantes d’une évaluation sérieuse et objective, ainsi qu’à l’école comme lieu detransmission du savoir.

Signez la pétition contre la suppression des notes en remplissant le coupon ci-dessous.

Pétition contre la suppression des notes

Va-t-on progressivement remplacer les notes par des Smileys ?