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S O M M A I R E Février 2017 n° 120 Sommaire Marine Le Pen, son programme énergétique ..................................................... p.14 Nous vous proposons ce mois-ci un focus sur des avancées technologiques qui offrent des perspectives intéres- santes pour les systèmes énergétiques de demain. Avec la démocratisation des objets connectés, l’Internet of Things trouve toujours plus d’applications. Nous met- tons en avant dans ce numéro la façon dont cette technologie peut se mettre au service de l’efficacité énergétique. Nous vous proposons également de revenir sur la découverte récente d’un laboratoire du MIT, où des cherch- eurs ont réussi à dépasser le rendement théorique des cellules photovoltaïques. Autre technologie d’avenir, l’hydrogène tient une place centrale dans ce numéro. Dans cet article, vous découvrirez le rôle important que ce gaz pourrait avoir dans la transition énergétique. Nous consacrons également quelques pages aux énergies conventionnelles avec un zoom sur l’industrie offshore oil & gas. Enfin, dans ce numéro, c’est au tour du programme énergétique de la candidate frontiste Marine Le Pen d’être présenté. Sans oublier un petit clin d’œil aux élèves qui se sont distingués au concours CNF CIGRE en février. Bonne lecture ! EDITORIAL NF’ SE Les actualités... p.2 L’ Internet Of Things...... p.4 Cellules PV : en direct des labos ............ p.7 Comment l’hydrogène peut-il accélérer la transition énergétique ? p.8 Fukushima © echo des montagnes L’industrie Offshore du Oil & Gas? .......... p.12

Infose Février 2017 N°120

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SOM

MAI

RE

Février 2017 n° 120

Sommaire

Marine Le Pen, son programme

énergétique ..................................................... p.14

Nous vous proposons ce mois-ci un focus sur des avancées technologiques qui offrent des perspectives intéres-santes pour les systèmes énergétiques de demain.Avec la démocratisation des objets connectés, l’Internet of Things trouve toujours plus d’applications. Nous met-tons en avant dans ce numéro la façon dont cette technologie peut se mettre au service de l’efficacité énergétique.Nous vous proposons également de revenir sur la découverte récente d’un laboratoire du MIT, où des cherch-eurs ont réussi à dépasser le rendement théorique des cellules photovoltaïques. Autre technologie d’avenir, l’hydrogène tient une place centrale dans ce numéro. Dans cet article, vous découvrirez le rôle important que ce gaz pourrait avoir dans la transition énergétique.Nous consacrons également quelques pages aux énergies conventionnelles avec un zoom sur l’industrie offshore oil & gas.Enfin, dans ce numéro, c’est au tour du programme énergétique de la candidate frontiste Marine Le Pen d’être présenté.Sans oublier un petit clin d’œil aux élèves qui se sont distingués au concours CNF CIGRE en février.Bonne lecture !

EDITORIAL

NF’ SE

Les actualités... p.2

L’ Internet Of Things...... p.4

Cellules PV :

en direct des labos ............ p.7

Comment l’hydrogène peut-il

accélérer la transition énergétique ? p.8

Fukushima © echo des montagnes L’industrie Offshore du Oil & Gas? .......... p.12

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Actualités

INF’OSE Février 2017 n° 120 2

Actualités

Le Parlement a définitivement adopté, mercredi 15 février, un projet de loi visant à accélérer le

développement de l’autoconsommation d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables. L’objectif est de permettre aux particuliers et aux entreprises de consommer directement l’électricité qu’ils produisent, souvent à partir de panneaux solaires photovoltaïques, plutôt que de l’injecter dans le réseau. Ce projet de loi prévoit de doter la France d’un cadre légal encadrant et facilitant le déploiement de la filière. Il ratifie notamment deux ordonnances publiées l’été dernier, qui obligent les gestionnaires du réseau électrique à faciliter les opérations d’autoconsommation, reconnaissent l’autoconsommation collective, et prévoient l’établissement de tarifs d’utilisation des réseaux publics spécifiques aux consommateurs réalisant de l’autoconsommation.

De nouvelles opportunités s’ouvrent ainsi pour la filière de l’autoconsommation, qui concerne

seulement 5 000 français aujourd’hui. Un nombre qui devrait être amené à croître rapidement, d’autant plus que de nombreux fournisseurs d’énergie s’engagent sur ce marché en proposant des offres telles que « Mon soleil & moi » (EDF) et « My Power » (Engie).

Energies renouvelables : le Parlement adopte la loi sur l’autoconsommation d’électricité

Bâtiment en autoconsommation © Ludovic CC Flickr

Fukushima : un niveau record de radia-tion observé

La compagnie électrique Tepco (Tokyo Electric Power) qui gère le chantier de démantèlement

de la centrale de Fukushima, ravagée par le tsunami et l’accident nucléaire du 11 mars 2011, dit y avoir observé des niveaux de radiations records et un trou dans une partie métallique à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 2. La radioactivité dans cette unité de confinement atteint 650 sieverts par heure, un chiffre très au-delà du précédent relevé de 73 sieverts, établi en 2012 en un autre endroit de l’enceinte de ce même réacteur. Exposé à de tels niveaux de rayonnement, un humain décèderait en seulement quelques secondes. Ces observations indiquent que le combustible au cœur de ce réacteur a non seulement fondu, mais aussi que ce corium (magma extrêmement radioactif constitué de débris et de barres de combustibles fondus) a percé la cuve du réacteur pour tomber dans l’enceinte de confinement.

Si d’autres opérations doivent être réalisées pour le démantèlement de la centrale de Fukushima, le retrait des combustibles fondus au sein des réacteurs accidentés constituera l’étape la plus risquée et la plus longue. Elle devrait durer au moins 30 ans.

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EDF a annoncé, le 2 février dernier, une réduction de 6% de ses effectifs entre 2017 et 2019. Ainsi,

5000 départs à la retraite ne seront pas remplacés, les filiales EDF EN, RTE, Enedis et Dalkia n’étant pas concernées par cette annonce. Les activités de vente d’énergie et de services de la direction commerce ainsi que les fonctions support (juridique, comptabilité, communication) seront les plus touchées. Cependant, l’énergéticien a indiqué qu’il recrutera encore 1500 personnes cette année, et 1000 l’an prochain « en particulier pour des postes d’ingénieurs et de techniciens aux compétences spécifiques, dans le domaine de la production et des systèmes d’information ». EDF se trouve dans une situation financière tendue après la baisse des prix de gros de

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Actualités

INF’OSE Février 2017 n° 120 3

La Chine leader mondial de l’énergie solaire en 2016

Confrontée à des niveaux de pollution atmosphérique records, la Chine est devenue le

plus grand producteur d’énergie solaire au monde en 2016. Le pays est passé devant l’Allemagne, avec une capacité de production photovoltaïque de 77,4 GW, dont 34,24 GW installés en 2016.

Sources :

• http://www.usinenouvelle.com/article/l-autoconsommation-d-electricite-en-passe-de-devenir-realite.N503534• http://www.lefigaro.fr/sciences/2017/02/10/01008-20170210ARTFIG00213--fukushima-tepco-evalue-peu-a-peu-l-ampleur-des-degats.

php• http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/01/30/la-chine-championne-du-solaire_5071465_3234.html• http://www.numerama.com/sciences/230171-la-chine-met-les-bouchees-doubles-dans-lenergie-solaire.html• http://www.lefigaro.fr/societes/2017/02/02/20005-20170202ARTFIG00182-edf-va-reduire-ses-effectifs.php• http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211760920186-edf-va-amplifier-ses-reductions-deffectifs-2062338.

php• http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2017/02/01/edf-accentue-sa-politique-de-suppressions-d-emplois_5072986_1656994.

html?xtmc=edf&xtcr=2

Dimitra IGNATIADISGeoffrey ORLANDO.

EDF annonce 5000 suppressions de postes.

© le monde

l’électricité causée par l’ouverture des marchés de l’énergie à la concurrence. Parallèlement, l’entreprise est également confrontée au refus du gouvernement d’augmenter le prix de revente d’électricité (tarif réglementé). Dans le même temps, le groupe doit engager de très lourds investissements pour rendre son parc français de 58 réacteurs nucléaires plus sûr et plus performant (50 milliards d’ici à 2025 pour le grand carénage), tout en investissant dans les énergies renouvelables, la modernisation des réseaux, le déploiement des compteurs communicants Linky (porté par ENEDIS) et les deux EPR britanniques d’Hinkley Point (16 milliards), qui commenceront à peser sur le bilan en 2019.

Cette capacité lui permet de générer 66,2 de TWh d’électricité, mais représente seulement 1,3 % du mix énergétique chinois. Le pays compte bien poursuivre ses investissements dans les énergies propres afin d’installer 110 GW de capacité de production photovoltaïque supplémentaire d’ici 2020.

Dimitra IGNATIADIS

Geoffrey ORLANDO

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L’Internet Of Thing au service de l’efficacité énergétiqueArticles

Just Another Newsletter TitleINF’OSE Février 2017 n° 120 4

Figure 1: Internet of Things © Fotolia

Il n’existe pas de définition officielle. Néanmoins, nous pouvons définir l’IOT comme étant un réseau qui permet de transmettre des informations entre objets physiques (les objets connectés) et virtuels (traitement des données). Finalement, l’IOT permet tout simplement de connecter et de contrôler des objets par Internet.

L’Internet Of Things vient perturber les usages classiques de l’Internet étendant son utilisation au-delà du monde électronique. En mesurant des données réelles, les objets connectés permettent de traiter des données à distance, en temps réel, d’effectuer un diagnostic et d’engager des actions correctives si nécessaire.

L’Internet haut débit s’étant démocratisé, les coûts de connexion baissant de jour en jour, l’utilisation massive de smartphones et les objets connectés se développent à grande vitesse. Tout cela crée une dynamique en faveur de l’IOT.L’IOT devient alors un immense réseau de connexions, incluant chaque individu et où des relations entre personnes-objets et objets-objets apparaissent.

Suite à l’ère du Web Social, on considère l’Internet des objets comme la troisième évolution de l’Internet ou Web 3.0. Ce nouveau Web 3.0 offre des possibilités d’usages infinies allant du domaine de la santé à l’efficacité énergétique, en passant par le sport.Parmi ces acteurs, on retrouve SFR, Samsung, Philips, Apple ou encore Google. Les objets connectés ont aussi permis à de jeunes startups de se monter et de se faire connaitre.

International Data Corporation a annoncé une hausse de 172% des ventes des objets connectés entre 2014 et 2015, avec 78 millions d’objets vendus en 2015. 35% des Français possèdent au moins un objet connecté, de la télévision à la caméra, avec 11% du marché concerné par les « wearables » type bracelets ou montres.Selon Orange Businesses (Le marché des objets connectés en Europe, 2015) et (Cisco) entre 30 et 50 milliards d’objets seront connectés en 2020 avec plus de 120 millions de véhicules en Europe de l’Ouest et 23 millions de montres dans le monde. Ainsi, 15% des objets présents sur la planète seront connectés et au service de leurs utilisateurs, gérant 27% de la totalité des données générées.

Les technophobes n’auront qu’à bien se tenir, les objets connectés se démocratisent de plus en plus et nous mènent vers une vraie disruption de nos manières de fonctionner.

Internet Of Things (IOT), objets connectés, Internet des objets, toutes ces notions se mélangent et il peut être difficile de savoir à partir de quel moment un objet est considéré connecté ; pourtant, ces objets veulent nous faciliter le quotidien.

Les objets connectés, définitions

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Articles

De nos jours, le réchauffement climatique et les enjeux énergétiques sont dans tous les esprits. Une trop grande consommation d’énergie produit des gaz à effet de serre qui ont pour effet une mutation climatique irréversible. De plus, les ressources naturelles s’épuisent au fur et à mesure et les prix des énergies fossiles s’envolent. L’efficacité énergétique est désormais un sujet plus que prépondérant.Néanmoins, les consommations énergétiques doivent être maîtrisées sans pour autant dégrader le confort et les autres paramètres d’utilisation d’une installation. Un système de gestion de l’énergie aide alors à utiliser l’énergie au moment où l’on en a réellement besoin. Ce type d’installation peut aussi permettre une maintenance plus efficace en envoyant des données en temps réel à l’exploitant, réduisant par exemple, le temps d’inconfort d’un habitant d’un immeuble.

Nest est un système de management de l’énergie créé par un ancien ingénieur d’Apple et racheté en 2010 par Google. Ce système est composé d’un thermostat central et de différentes sortes de capteurs. Ce qui fait la particularité de Nest c’est l’apprentissage des habitudes des occupants d’un logement pour ensuite réguler automatiquement la température de l’habitation en récupérant des données météorologiques et en calculant le temps de mise en température.

Durant l’été 2013, Nest a été utilisé par la ville d’Austin aux Etats-Unis (Texas), et son unité de production d’électricité Austin Energy, pour éteindre des climatiseurs dans le but d’économiser de l’énergie. En effet, pendant l’été, certains pics de température font monter le prix de l’électricité de 40$ à 1000$ le megawatt heure, sachant que l’utilisation de l’électricité est en majeure partie due à des installations d’air conditionnée (Fairley, 2014).La municipalité d’Austin a alors développé un programme

de « Demand-Response » qui consiste à réduire les consommations énergétiques. Ainsi, de nombreux foyers se sont équipés de Nest ou de systèmes équivalents (Nest représentant la majorité des systèmes installés), et ont autorisé le système à contrôler la climatisation dans leur logement. Austin avait déjà tenté l’expérience dans le secteur résidentiel mais cela ne s’était pas révélé pertinent car il était impossible de savoir si les personnes étaient présentes chez elles ou non. Grâce à Nest et son moteur de calcul pouvant prédire le temps nécessaire pour chauffer ou refroidir le logement, l’expérimentation a été plus efficace.

Grâce à ce système de gestion de l’énergie, Austin Energy a économisé quelques mégawatts de puissance (voir graphe ci-dessous), évitant alors de mettre en fonctionnement des unités de production polluantes et très couteuses.

L’étude du « merit-order » réalisée par la filière éco-électrique (La filière éco-électrique, 2012) a permis de mettre en exergue le potentiel d’économie atteignable grâce aux solutions d’efficacité énergétique actives. En prenant en compte la flexibilité, le réalisme sociétal, le réalisme économique et le sens des priorités préconisés dans le « rapport Energies 2050 » (Percebois, Mandil, Auverlot, & Lavergne, 2012), cette étude se veut un outil d’aide à la décision des pouvoirs publics. L’étude présente les nombreux avantages des solutions d’efficacité énergétique actives. Le retour sur investissement est en moyenne de 10 ans dans le résidentiel, là où il faut compter 25 ans pour l’efficacité énergétique passive. Pour un investissement de 2 500 € dans une solution d’efficacité énergétique active, par exemple, il est possible d’économiser jusqu’à 400 € sur la dépense énergétique annuelle. Ensuite, les solutions actives permettent de réaliser directement des économies sur la facture

L’efficacité énergétique active et le digital

Le cas de Nest

Figure 2: Thermostat Nest © Nest

Figure 3: courbe de puissance à Austin un jour d’été (40°C) © MIT Technology Review

Quelques chiffres

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énergétique nationale à hauteur d’au moins 10% (en prenant uniquement le secteur résidentiel). Le potentiel d’économie sur la consommation finale d’énergie relevé par l’étude est de 18%. Ce potentiel est dynamique et croissant car il est fonction des technologies et des capacités d’innovation de la filière. Les solutions d’efficacité énergétique actives sont en outre génératrices d’emplois. On évalue à 56 000 a minima le nombre d’emplois qui seraient créés par le développement à grande échelle de l’EE active dans le bâtiment. Celle-ci se fait le plus souvent en deux étapes : une première étape d’installation dans le bâtiment des outils de mesure et de comptage permettant un audit de la performance

énergétique puis une seconde où l’on optimise la consommation à l’aide de solutions de pilotage automatisé des différents usages énergétiques.

Les outils ainsi mis en place permettent une maîtrise de la demande d’énergie en gérant, par exemple, les appels de pointe de manière intelligente et en facilitant l’effacement. Ils permettent en outre de s’affranchir de l’effet rebond.

Le contrôle automatisé permet, en effet, d’éviter les dérives possibles après l’installation de solutions énergétiques performantes.

ConclusionAvec 1,8 million de compteurs connectés attendus d’ici 2018 et un chiffre d’affaires de 300 milliards de dollars envisagé sur le marché des bâtiments intelligents, l’IOT est bel et bien présent dans le secteur de l’énergie.L’époque de la réalité virtuelle a désormais commencé, offrant des possibilités infinies dont certaines solutions difficiles à imaginer il y a peu. Des solutions simples voient le jour et ont un impact colossal sur nos modes de vie. L’IOT a un bel avenir devant lui, créant un océan d’opportunités !

Sources :

• Définition Internet of Things. (2014, mai 20). Consulté le Février 05, 2017, sur Objet connecté: http://www.objetconnecte.net/definition-internet-of-things/

• 18 chiffres à connaître pour comprendre le potentiel des objets connecté. (2015, mai 12). Consulté le février 05, 2017, sur maddyness: https://www.maddyness.com/innovation/2015/05/12/objets-connectes-securite/

• Le marché des objets connectés en Europe. (2015, juin 19). Consulté le février 05, 2017, sur Objet connecté: www.objetconnecte.com/infographie-marche-europe-106/

• Bhardwaj, A. (2015). Leveraging the Internet of Things and Analytics for Smart Energy Management. TATA Consultancy Services.• Cisco. (s.d.). The Internet of Things. Cisco Vizualisation.• Dresto, P. (2016, Janvier 08). Objets connectés. Consulté le février 05, 2017, sur La plateforme de la rénovation: http://blog.laplateforme-

delarenovation.fr/objets-connectes-ces-2016/• Fairley, P. (2014). The Lowly Thermostat, Now Minter of Megawatts. MIT Technology Review.• Internet of Things that anyone can understand. (s.d.). Consulté le Février 07, 2017, sur Forbes: http://www.forbes.com/sites/jacobmor-

gan/2014/05/13/simple-explanation-internet-things-that-anyone-can-understand/#689c47dc6828• La filière éco-électrique. (2012). L’efficacité énergétique levier de la transition énergétique. • Percebois, J., Mandil, C., Auverlot, D., & Lavergne, R. (2012). Rapport Energies 2050. Direction Générale de l’Energie et du Climat, Cen-

tre d’analyse stratégique.• Percebois Jacques [et al.] Rapport Energies 2050 [Rapport] = Rapport Energies 2050 / Centre d’analyse stratégique ; Direction Générale

de l’Energie et du Climat. - 2012.

Yanis HIRIDJEE

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Février 2017 n° 120 6 Just Another Newsletter Title

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INF’OSE Février 2017 n° 120 7

Promotion 2015Articles

L’année 2016 a été marquée par une grande décou-verte dans le domaine des cellules solaires. Des cher-cheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT), USA, ont réussi à dépasser la limite théorique de rendement de conversion des cellules photovolta-ïques classiques, appelée limite de Shockley-Queisser. Cette limitation théorique de conversion de l’énergie so-laire reçue en énergie électrique plafonne à 32% pour une cellule constituée d’une seule couche de silicium. Depuis quelques années, l’utilisation de cellules conten-ant plusieurs couches de semi-conducteurs superpo-sées, ainsi que de cellules convertissant le rayonnement lumineux en chaleur puis en électricité et appelées cel-lules thermo photovoltaïques, permet d’augmenter le rendement de conversion des cellules solaires.Pour la première fois, des chercheurs ont démon-tré qu’ils obtenaient un meilleur rendement de conversion avec ces cellules thermo photovolta-ïques que pour des cellules classiques et ceci pour une cellule thermo photovoltaïque non optimisée.

Mais comment ont-ils pu dépasser la limite de Shock-ley-Queisser ?

L’équipe de recherche du MIT a légèrement modifié l’architecture de la cellule solaire afin d’ajouter de nou-veaux matériaux permettant d’augmenter le rendement de conversion de l’énergie lumineuse en électricité. L’introduction de cristaux nano photoniques, c’est-à-dire de matériaux diélectriques possédant une structure périodique modifiant la propagation des ondes électromagnétiques, ainsi que de nano-tubes de carbone, est la clé de cette nouvelle cel-lule solaire. Ces deux éléments fonctionnent en-semble comme un entonnoir collectant l’énergie du soleil et la concentrant en une fine bande de lumière. Le fonctionnement est relativement simple : l’énergie lumineuse issue du soleil est capturée par les nanotubes de carbone. Ce type de matéri-au a l’avantage de ne pas discriminer de longueurs d’onde : l’intégralité du spectre solaire, incluant les rayonnements infrarouges et ultraviolets, est col-lectée pour être convertie en énergie thermique. Au contact des nanotubes de carbone, les cris-taux nano photoniques s’échauffent et atteignent une température supérieure à 1000°C. La récu-pération de cette énergie thermique leur per-met d’émettre un rayonnement lumineux préci-

sément dans la bande du spectre que la cellule photovoltaïque peut capturer et convertir en électricité.

Selon les chercheurs du MIT, une version optimisée de cette nouvelle technologie pourrait permettre d’augmenter considérablement le rendement de con-version des cellules solaires. Théoriquement, un ren-dement de 80% serait possible mais reste difficile à atteindre car ce type de cellule requiert un fort ensoleil-lement avec une concentration supérieure à 100 soleils.Cependant, cette structure hors du commun présen-te un autre avantage majeur. En effet, le phénomène physique au cœur de cette technologie est basé sur l’utilisation d’une source thermique. Si le système est couplé à un mécanisme de stockage thermal, la cellule solaire devient indépendante de la source extérieure de rayonnement et de l’électricité peut être générée en continu. Les résultats de cette découverte ont été publiés dans Nature Energy très récemment et donnent de grands espoirs pour le développement cellules solaires avancées.

Cellules PV : en direct des labos

Mécanisme de fonctionnement d’une cellule thermophotovoltaique

© Global Climate & Energy Project, Stanford University

Sources :

• J. Temple, The biggest clean energy advances in 2016, MIT Technology Re-view, 29/12/16 - https://www.technologyreview.com/s/603275/the-biggest-clean-energy-advances-in-2016/

• V. Berger et J.M. Lourtioz, Les photons dans tous leurs états : les matéri-aux à bandes interdites photoniques, Images de la physique, Publication CNRS, 1998 - http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/imagephys98/34-40.pdf

• D.L.Chandler, Hot new solar cell, MIT News Office, 23/05/2016 http://news.mit.edu/2016/hot-new-solar-cell-0523

• D.M. Bierman, A. Lenert, W.R.Chan et al., Enhanced photovoltaic energy conversion using thermally based spectral shapping, Nature Energy, 2016 - http://www.mit.edu/~soljacic/solar-TPV_NatEn.pdf

Yanis HIRIDJEE

Léa TATRY

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Afin d’atteindre les objectifs fixés par la COP21, il devient plus que jamais nécessaire de décarboner l’économie. Pour cela, les spécialistes s’accordent à dire que le secteur à convertir en priorité est la production d’électricité. De nombreuses technologies existent pour produire de façon renouvelable l’électricité et sont en passe d’atteindre leur maturité. Elles commencent à s’imposer sur le plan économique. Par ailleurs, il est possible de transférer la source énergétique de certains usages vers l’électricité pour les décarboner. On pense notamment au chauffage résidentiel mais également au secteur du transport qui a représenté à lui seul 64,5% de la consommation en pétrole en 2014 (IEA 2016).

Cette transition en cours implique la connexion de nombreuses sources d’origine renouvelable aux réseaux nationaux, ce qui induit certains problèmes dus à l’injection difficilement prévisible d’électricité ENR.On observe notamment l’apparition de situations où il y a l’offre sur le réseau électrique est supérieure à la demande, d’où des difficultés supplémentaires pour les gestionnaires de réseau comme RTE. Des situations inédites sont ainsi apparues où, pendant quelques

instants, de l’électricité a été vendue à prix négatif.Cette problématique ne touche pas seulement les réseaux conventionnels mais également les microgrids. Sur Nice Grid (une expérimentation de smart grid située près de Nice), le mode réseau autonome (ou îlotage) a fait face à ce problème de surplus d’énergie et a dû se reconnecter au réseau national pour éliminer l’excédent d’électricité générée. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande a également abouti à relancer le débat sur l’effacement et surtout sur la nécessité de la mise en place de charges pilotables agissant comme des soupapes réseau et éliminant le surplus de production d’origine renouvelable photovoltaïque ou éolien. On estime qu’en 2050, en Allemagne, avec 90% d’énergie d’origine renouvelable, 170TWh/an d’énergie seraient perdus du fait de la limitation de production. Soit l’équivalent de la moitié de l’énergie nécessaire pour alimenter la flotte automobile allemande (Hydrogen Council 2017a). La forte pénétration des EnR sur les réseaux électriques traditionnels est donc conditionnée par la capacité de ces réseaux à absorber de l’énergie à tout moment, autrement dit par la flexibilité de la demande.

En 2014, 497Mt de pétrole ont été importées à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le fait que le Monde consomme une majorité d’énergie fossile rend le transport de l’énergie facile. Cependant, dans un avenir décarboné, il sera de plus en plus compliqué de transporter l’énergie sans mettre en place de coûteuses infrastructures de réseau. Et pourtant, le besoin en énergie « transportable » demeurera nécessaire car, d’un point de vue économique, il y aura toujours des endroits où la production d’énergie sera meilleur marché vis-à-vis de certaines régions.Par ailleurs, l’OCDE impose à ses adhérents de disposer d’une réserve stratégique de 90 jours d’énergie (AIE 2012) pour pouvoir absorber les chocs économiques

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INF’OSE Février 2017 n° 120 8

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Comment l’hydrogène peut-il accélérer la transition énergétique ?

Le forum de Davos 2017 a vu la naissance de l’Hydrogen Council, consortium de 13 industriels du secteur énergétique, du transport et de l’industrie. Ce conseil a pour objectif de structurer la filière hydrogène, notamment en formulant des propositions mettant en jeu le pouvoir public, les entreprises privées et les leaders du secteur de l’hydrogène (Hydro-gen Council 2017b).Un des premiers travaux du Conseil a été de mener une étude sur l’importance de l’hydrogène dans la transition énergétique : « How hydrogen empowers the energy transition » (Hydrogen Council 2017a). Cet article présente une synthèse de ce rapport tout en apportant un point de vue critique ainsi que des exemples concrets.

Limites et challenges imposés par la transition énergétique Vers une importance croissante de la part des EnR dans le mix énergétique

Figure 1 : Mix énergie renouvelable pour la production d’électricité [Source : AIE]

Vers un accroissement du commerce de l’énergie « transportable »

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Février 2017 n° 120 8 Just Another Newsletter TitleINF’OSE Février 2017 n° 120 9

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et les éventuels effets des pénuries. Aujourd’hui, c’est majoritairement du pétrole qui est stocké, mais dans une société décarbonée, il sera nécessaire de stocker différemment l’énergie. Etant donné que l’énergie sera stockée pour une durée indéterminée, il faudra prendre en compte ce facteur pour choisir le moyen de stockage optimal. La figure ci-dessus compare les différents moyens existants actuellement.

Les projets de réglementations concernant le CO2 et les secteurs fortement émetteurs de GES illustrent le fait qu’aujourd’hui une véritable initiative des gouvernements se met en place pour lutter contre le réchauffement climatique. Le scandale du « dieselgate » a montré que certaines industries étaient déjà au pied du mur, et que le respect des normes environnementales nécessite un important effort économique. L’industrie des transports est celle qui est la plus touchée et la plus médiatisée, néanmoins, d’autres industries qui ont une forte intensité énergétique comme les industries cimentière, verrière ou sidérurgique sont également difficiles à décarboner car des limites techniques ont déjà été rencontrées.C’est pourquoi la plupart des scénarios prospectifs qui favorisent une forte pénétration des EnR et une forte réduction des émissions misent sur le développement de la filière de stockage de CO2 (CCS : Carbon Capture Storage). Au-delà d’un certain investissement, il devient en effet plus rentable d’enfouir le CO2 que d’améliorer les procédés pour en produire moins.

Articles

Figure 3a : Mix électrique prospectif (Selosse 2017)

Limites et challenges imposés par la transition énergétique Figure 2: Vue générale des technologies de stockage

d’électricité (AIE 2013)

Vers une réglementation de plus en plus sévère pour les énergies fossiles et une mé-tamorphose des moyens de production

Figure 3b : Emissions de GES en fonction des scénarios (Selosse 2017)

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L’hydrogène, peu présent à l’état naturel, peut être produit par différents procédés. Le procédé le plus utilisé actuelle-ment est le vaporéformage qui transforme du méthane en hydrogène avec un dégagement de CO2. On estime que ce procédé est à l’origine d’environ 90% de l’hydrogène actuel. Cependant, son bilan carbone est lourd, 1T d’hydrogène produit par ce procédé équivaut à 9T de CO2 (Giroudi & Gall 2016). Néanmoins, il existe un autre procédé qui semble davantage correspondre aux problématiques réseaux et considérations écologiques : l’électrolyse.L’électrolyse constituerait une charge pilotable sur le réseau qui pourrait être activée par le gestionnaire du réseau de transport (RTE) pendant les épisodes de surproduction d’électricité afin de maintenir l’équilibre offre/demande. Cela éviterait à RTE de devoir déconnecter la produc-tion d’EnR. Ces coupures sont estimées à 4 mois selon l’AIE pour un mix d’environ 30% d’éolien et 8% de photo-voltaïque (Bouckaert 2016). Ces coupures auraient pour effet l’augmentation du coût des EnR (17% pour l’éolien d’ici 2020 en Allemagne (ClimatePolicyInitiative 2016)).A contrario, pendant les épisodes de forte demande, l’hydrogène produit pourrait être reconverti en électricité via une pile à combustible. Ce cas-là est en cours d’étude dans le cadre du projet Myrte basé en Corse, qui combine une installation photovoltaïque avec un groupe électroly-seur et pile à combustible. Le rendement de conversion to-tal est égal à 35 %. Depuis le lancement du projet en 2007, des progrès ont été faits, et actuellement on se rapproche de 50% de rendement (60% pour la pile et 80% pour l’électrolyseur), ce qui reste malgré tout faible comparé aux autres technologies de stockage court/moyen terme tel que les volants d’inertie ou les batteries lithium ion avec des rendements respectivement de 85 et 87% (ADEME 2017).Notons également qu’en mer, la profondeur idéale pour une telle installation est de 500 mètres. Toutefois, pour des projets à plus de 3 kilomètres de distance de la côte, le coût de la canalisation et la perte d’énergie in-duite engendreraient des surcoûts importants [6], à même de remettre en cause la pertinence de la solution.

Cependant, peu de technologies sont disponibles pour le stockage inter-saisonnier et le stockage par hy-drogène pourrait donc trouver son marché sur ce seg-ment. L’ADEME estime qu’à partir de 80% d’EnR (ADEME 2015) dans le mix électrique, il devient nécessaire de dis-poser d’un stockage saisonnier pour équilibrer les varia-

tions de performance des centrales photovoltaïques.

L’hydrogène peut être transporté et stocké, ce qui fait de lui une solution intéressante pour du stockage d’énergie. De plus, il dispose d’une grande intensité énergétique (3 fois supérieure au gazole). En revanche, sa densité énergétique volumique est 3000 fois plus faible que celle du gazole (CDE 2016). Il doit donc être compressé de 300 à 700 bars (contre au maximum 95 bars sur le réseau gaz), ce qui génère une consommation énergé-tique supplémentaire. Même à ces pressions, un cami-on-citerne ne peut transporter qu’environ 300Kg d’H2. Actuellement, l’hydrogène est transporté via des bouteilles ou des pipelines (2500 km de réseau de par le monde (IFP 2012)). Et son transport se fait quasi-ment sans pertes. De nombreuses recherches sont en cours, notamment sur les technologies cryogé-niques pour liquéfier l’hydrogène et gagner environ un facteur 10 en volume. Le Japon, qui s’est pleinement lancé dans l’hydrogène, a annoncé qu’il construirait d’ici 2020 le premier bateau destiné au transport de l’hydrogène (Afhypac 2016) à la manière des métha-niers pour le gaz naturel. De l’hydrogène pourrait être produit dans les zones où les EnR sont très présentes, donc à bas coût, et ensuite être exporté vers les pays ne disposant pas de tels potentiels EnR comme le Japon.L’ évolution des vecteurs et des mix énergétiques utili-sés devra également être prise en compte dans la

Le rôle de l’hydrogène dans la transition énergétiqueDonner une plus grande flexibilité au réseau

Figure 4 : Présentation de la plateforme Myrte (CEA 2015)

L’hydrogène : un vecteur d’énergie trans-portable et stockable

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Février 2017 n° 120 10

Baptiste CALMETTESources :• ADEME, 2017. Stockage d’électricité M. Biscaglia - Ecole des Mines de Paris.• ADEME, 2015. Un mix électrique 100% renouvelable ? Analyses et optimisations.• Afhypac, 2016. Fiche 4.1 - Transport hydrogène.• Bouckaert, S., 2016. IEA WEO - Cours à l’Ecole des Mines de Paris.• CDE, 2016. Hydrogène dans les transports. Available at: http://www.connaissan-

cedesenergies.org/fiche-pedagogique/hydrogene-dans-les-transports.• CEA, 2015. L’hydrogène, une énergie propre pour notre avenir. Available at: http://

www.cea.fr/70ans/Pages/innover-pour-demain/energies-renouvelables.aspx.• ClimatePolicyInitiative, 2016. EU Curtailment Rules Could Increase German Wind

Costs by 17% by 2020. Available at: https://climatepolicyinitiative.org/2016/04/14/eu-rules-curtailment-increase-cost-onshore-wind-germany-2020/.

• Giroudi, F. & Gall, L.E., 2016. Production des gaz de synthèse par vaporeformage Production des gaz de synthèse par vaporeformage. Techniques de L’ingénieur, 33(0).

• GRTGaz, 2016. Démonstration du stockage massif des énergies renouvelables dans le réseau de gaz naturel. Available at: http://www.jupiter1000.com/accueil.html.

• Hydrogen Council, 2017a. How hydrogen empowers the energy transition. , (Janu-ary).

• Hydrogen Council, 2017b. Hydrogen Council. , pp.1–3.• IEA, 2013. IEA Energy Technology Roadmap Hydrogen and Fuel Cells, JRC Scien-

tific and Policy Report.• IEA, 2016. Key World Energy Statistics.• IEA, 2012. Response System for OIL SUPPLY EMERGENCIES.• IFP, 2012. L’hydrogène. Available at: http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-

Decouverte/Les-cles-pour-comprendre/Les-sources-d-energie/L-hydrogene.• Selosse, S., 2017. Evaluation des NDCs avec le modèle TIAM-FR - Centre de Maté-

matiques Appliquées Ecole des Mines de Paris,• Semitan, 2016. L ’ hydrogène , une énergie pour l ’ avenir . 2 projets pour Nantes :

NavHybus et MuLTHy.

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Tous ces éléments expliquent donc pourquoi l’hydrogène se voit attribué le statut de vecteur énergétique : il peut générer de l’énergie sous toutes les formes, être transporté mais également stocké. Si le stockage d’énergie via hydrogène reste encore peu efficace, l’hydrogène semble parfait pour décarboner certains secteurs comme le chauffage résidentiel, via l’utilisation de pile à combustible directement, ou via le Power to Gas. En 2017 sera lancé le projet européen Jupiter 1000, qui consistera à produire de l’hydrogène lors des périodes de surproduction d’électricité et à le convertir en gaz naturel via le procédé de méthanation. Ce procédé consomme du CO2 qui est produit par les industries environnantes. Dans le futur, le développement des CCS pourra alimenter la réaction chimique. Finalement, le bilan du gaz produit est donc neutre en CO2 et contribue à réduire l’impact environnemental des usages reposant sur le gaz naturel.

Un autre usage de l’hydrogène permettrait de décarboner le secteur du transport. De nombreux constructeurs (Toyota, Kia, Daimler, …) ont annoncé qu’ils produiraient d’ici peu des FCEVs (Fuel Cell Electric Vehicle). Selon l’Hydrogen Council, l’hydrogène trouverait son marché sur les transports nécessitant un fort taux d’utilisation comme les flottes de taxi, les transports routiers, les trains,… La principale contrainte au déploiement des FCEVs est le manque d’infrastructures de distribution, mais de nombreux projets sont en cours pour installer des stations-services. En France, le projet Multhy a récemment été lancé et prévoit l’installation d’une station de distribution du côté de Nantes (Semitan

2016). Il est prévu que 2000 autres stations soient déployées en Europe d’ici 2025 (Hydrogen Council 2017a).

L’hydrogène représente une solution directe pour décarboner des usages, mais également une solution indirecte pour permettre la réalisation technique de la transition énergétique. Son développement nécessite la mise en place d’infrastructures lourdes. Néanmoins, de plus en plus de moyens sont mis en œuvre pour créer une société de l’hydrogène et faire entrer cette nouvelle technologie dans une dimension plus concrète. De plus en plus d’actions politiques sont prises : création de territoires hydrogènes en France, création de la Hydrogen Society au Japon, … ce qui ouvre de nouveaux horizons et entraine une meilleure reconnaissance de cette technologie dans les réglementations nationales.

Une solution de rupture : multiples possibilités de valorisation

composition de la réserve stratégique de chaque pays. Actuellement, les réserves sont constituées à quasiment 100% de combustible fossile et représen-tent 24% de la consommation en énergie finale an-nuelle d’un pays (Hydrogen Council 2017a). Mais si dans quelques années nos moyens de consommation d’énergie sont convertis pour consommer une autre forme d’énergie, il sera nécessaire de faire évoluer le mix de ces réserves. En effet, si le parc automobile es-sence / gazole est converti en parc hydrogène, faire des réserves de carburant fossile n’aura plus aucun sens.

Le rôle de l’hydrogène dans la transition énergétiqueSynthèse

Figure 5 : Power to gas, le projet Jupiter 1000 (GRTGaz 2016)

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La production du pétrole et du gaz offshore constitue aujourd’hui un élément incontournable de l’approvisionnement énergétique mondial. En effet, 30% de la production mondiale de pétrole et 25% de la production de gaz sont assurées par l’industrie offshore (Planète Energies, 2015). La majeure partie de cette production est située dans le « golfe du Mexique, au large du Brésil, en mer du Nord, en Afrique de l’Ouest, en Méditerranée, dans le golfe Arabique et en mer de Chine du Sud » (Vallourec, 2015). Ces proportions sont demeurées quasi constantes depuis le début des années 2000, et ce malgré le fort développement des hydrocarbures non-conventionnels on-shore comme les hydrocarbures de schiste et les sables bitumineux. Selon IFP Energies Nouvelles (IFP Energies Nouvelles), l’offshore va maintenir son importance vu qu’il représente encore 20% des réserves mondiales de pétrole et 30% de celles de gaz.

L’industrie pétrolière Offshore : histoire et tour d’horizon

L’industrie Offshore du Oil & Gas

Face à l’augmentation de la demande énergétique, l’industrie pétrolière offshore s’est développée à partir des années 1950 avec l’apparition des premières plateformes offshores au niveau du golfe du Mexique et des côtes du Texas. Il s’agissait de plateformes ancrées dans le fond à l’aide de piliers métalliques ou de socles en béton, qui permettent d’exploiter dans des eaux peu profondes de l’ordre de 200m.Suite au premier choc pétrolier de 1973, l’offshore pétrolier s’est présenté comme un moyen pour réduire la dépendance énergétique de plusieurs pays, notamment européens, vis-à-vis des états du Moyen Orient. C’est ainsi que plusieurs compagnies pétrolières européennes se sont lancées dans la construction des premières plateformes pétrolières en vue d’exploiter des champs d’hydrocarbures dans la mer du Nord.Au fil des années, la profondeur des gisements exploités n’a cessé d’augmenter, passant d’un offshore peu profond (là où la profondeur de l’eau est inférieure à 400m) à l’offshore profond (entre 400m et 1500m), qui s’est véritablement développé à partir des années 2000. Le futur challenge de l’industrie est d’atteindre des profondeurs encore plus importantes, allant jusqu’à 4000m de profondeur.

L’ offshore profond et « ultra profond » présente des gisements de pétrole et de gaz encore très peu explorés et est considéré par les géants de l’industrie comme un enjeu stratégique pour le futur énergétique. C’est donc sur ce type de gisements que les compagnies pétrolières focalisent leurs recherches en vue de réaliser de nouvelles découvertes. Ceci dit, l’exploitation de ce type de gisements nécessite une très haute technicité et de lourds investissements. Le contexte actuel de forte baisse des prix du pétrole brut peut

venir freiner l’aboutissement de ce type de projets. Selon TOTAL (TOTAL, 2015), les réserves des grands fonds marins présentent près de 350 milliards de bep (baril équivalent pétrole) d’hydrocarbures, soit 8% des réserves mondiales. Leur production, estimée à 7,5 millions de bep par jour en 2015, devrait passer à 18 millions de bep par jour en 2035. Le groupe français s’est lancé dans l’exploration des eaux profondes dans les années 1980, ce qu’il lui a permis d’aboutir à un bon nombre de découvertes à la fin des années 1990. Au cours des dernières années, la découverte de nouveaux champs géants en Afrique de l’Ouest a incité TOTAL à réaliser d’importants investissements, dont le démarrage de trois nouveaux FPSO (Floating Production Storage and Offloading) d’ici 2020 (TOTAL, 2015).

Survenu le 20 avril 2010 au Golfe du Mexique et ôtant la vie à 11 personnes, l’explosion de la plateforme pétrolière « DeepWater » est considérée comme l’une des plus grandes catastrophes industrielles jamais vécues. Avec l’équivalent de cinq millions de barils de pétrole déversés en mer, ce désastre écologique sans précédent a engendré la formation de la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis. Au moment de l’accident, la plateforme était exploitée par le géant pétrolier britannique BP (British Petroleum) pour forer le plus profond puits offshore jamais réalisé avec environ 10.5 km de profondeur dont plus d’un kilomètre sous l’eau. Suite à ce drame, la compagnie britannique a dû s’acquitter de « plus de 20 milliards de dollars d’indemnités » pour mettre un terme aux poursuites engagées par la justice américaine (Monicault, 2015). La pollution engendrée a affecté l’écosystème et a menacé plus de 400 espèces dont des dauphins, des baleines, des lamantins et plusieurs espèces d’ oiseaux (Le Monde, 2010). Cette catastrophe s’est soldée par un progrès significatif en termes de durcissement des normes de sécurité des installations pétrolières offshore. Sur le plan politique, l’ancien président américain Barack OBAMA a reconnu que les USA « font face à la pire marée noire de l’histoire

TOTAL et l’offshore profond

Accident du DeepWater Horizon

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du pays » et a annoncé « la suspension des forages de 33 puits de prospection » en offshore profond dans le golfe du Mexique (Radio Canada, 2010).A l’échelle mondiale, la production offshore n’a pas ralenti suite à l’accident tragique du DeepWater Horizon.

La production offshore de la dernière décennie devrait doubler, avec la mise en production de plus d’une dizaine de champs profonds par an entre 2010 et 2020 (IFP Energies Nouvelles).

L’ explosion de la plateforme pétrolière DeepWater Horizon le 20 avril 2010

© Sekkai, 2016

Sources :

• IFP Energies Nouvelles. (s.d.). La production pétrolière en mer (offshore). Consulté le Janvier 09, 2017, sur IFP Energies Nouvelles: http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Espace-Decouverte/Tous-les-Zooms/La-production-petroliere-en-mer-offshore

• Le Monde. (2010, 04 29). La nappe de pétrole a atteint les côtes en Louisiane.• Monicault, F. D. (2015, 10 07). Depuis l’accident de BP, la sécurité des installations pétrolières s’est renforcée. Le Figaro.• Planète Energies. (2015, Août 12). La production offshore du pétrole et du gaz. Consulté le 02 10, 2017, sur http://www.planete-

energies.com/fr/medias/decryptages/la-production-offshore-de-petrole-et-de-gaz• Radio Canada. (2010, 05 27). BP avance lentement, Obama suspend les forages.• Sekkai, K. (2016, 10 12). La véritable histoire de “Deepwater”. Paris Match.• TOTAL. (2015, 10 30). L’offshore profond, des ressources stratégiques pour le futur énergétique . Consulté le 02 13, 2017, sur www.

total.com: http://www.total.com/fr/news/loffshore-profond-des-ressources-strategiques-pour-le-futur-energetique?folder=7737• Vallourec. (2015). Activités Pétrole et Gaz Offshore.

Sami GHARDADDOU

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Just Another Newsletter TitleINF’OSE Février 2017 n° 120 14

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Marine Le Pen, son programme énergétique

Marine le Pen, candidate du Front National à la présidentielle, est en tête de toutes les inten-

tions de vote des instituts de sondage depuis plus-ieurs mois. Si ses positions concernant l’Union Euro-péenne, le protectionnisme ou encore l’immigration sont bien connues de tous, l’opinion publique est aujourd’hui peu informée sur son programme en matière d’énergie. Ces quelques lignes ont pour but d’informer le lecteur sur les récentes déclarations de la candidate sur sa vision de l’avenir énergétique du pays.

Mme Le Pen s’est exprimée en faveur du nucléaire. Elle a déclaré le 7 janvier 2017, dans une vidéo consacrée à cette énergie, être « attachée à l’indépendance éner-gétique de la France ». Selon ses propos, le nucléaire est « une source d’énergie parmi les moins polluantes et les plus sûres ». Elle déclare vouloir maintenir la part du nucléaire en France et prolonger la durée de vie des centrales : « Je considère que le nucléaire doit être con-servé car c’est un atout. Il faut aussi redonner tous les moyens à EDF et à son personnel pour qu’ils puissent assurer au mieux la sécurité des centrales nucléaires de la France, et procéder dans les meilleures condi-tions au grand carénage permettant de prolonger en toute sécurité la durée de vie des centrales ». Dans la même vidéo, la candidate nationaliste fustige l’Union Européenne en jugeant que « EDF est affaiblie par la désorganisation de la filière [nucléaire] par Bruxelles avec le démantèlement de EDF en filières de produc-tion et de réseau ». Elle se positionne également en désaccord avec l’obligation faite à EDF de céder une part de sa production nucléaire à la concurrence en dénonçant « une compétition stérile, qui oblige EDF à vendre à perte son électricité à des opérateurs privés parfois simples boites aux lettres ». Dans cette même vidéo, elle se déclare favorable à la renationalisation totale d’EDF et dans sa publication Les 144 engage-ments présidentiels, dit souhaiter « garder le contrôle de l’État sur EDF, en lui redonnant une véritable mis-sion de service public ». Dans ce contexte, elle indique « refuser la fermeture de la centrale de Fessenheim. » [3]

Concernant les énergies renouvelables, la candidate a donné sa position dans ce même document : elle sou-haite « développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables (solaire, biogaz, bois...) grâce à un protectionnisme intelligent, au patriotisme économique, à l’investissement public et privé aux commandes d’EDF». Cependant, pour Mme Le Pen,

toutes les énergies renouvelables ne se valent pas notamment sur le plan de la protection du paysage. Elle dit vouloir dans son 133ème engagement « décré-ter un moratoire immédiat sur l’éolien ». Elle se déclare également favorable à une réduction de la dépen-dance énergétique de la France, notamment dans le secteur du transport, en souhaitant « soutenir une filière française de l’hydrogène (énergie propre), par un appui de l’État en matière de recherche et dével-oppement, afin de réduire notre dépendance au pé-trole ». Concernant sa vision sur l’avenir de la filière hy-droélectrique française, la candidate, en déplacement dans le Jura le 17 février dernier, pour visiter le bar-rage hydroélectrique de Vouglans, s’est exprimée sur la loi sur la transition énergétique votée en 2015. Cette loi, née sous la directive européenne sur l’ouverture à la concurrence dans le secteur de l’énergie, prévoit une privatisation des barrages hydroélectriques fran-çais à hauteur de 66%. La candidate à la présidentielle a indiqué être « totalement opposée à la privatisa-tion de ces barrages », car selon elle, « le danger de ces privatisations, c’est l’objectif de la rentabilité », au détriment des mesures de sûreté. [4] Sur la question du gaz de schiste, elle souhaite, selon le principe de précaution, interdire son exploitation « tant que des conditions satisfaisantes en matière d’environnement, de sécurité et de santé ne seront pas réunies ».

Le programme énergétique de Mme Le Pen s’inscrit dans la ligne directrice de son projet présidentiel na-tionaliste et souverainiste. Ainsi, elle se prononce pour le maintien la part du nucléaire dans le mix én-ergétique français, pour le développement des én-ergies renouvelables et de la filière hydrogène afin d’assurer l’indépendance énergétique de la France en utilisant des mesures protectionnistes. Elle sou-haite également que la France retrouve une souver-aineté sur la question de l’énergie en sortant des di-rectives de Bruxelles notamment sur l’ouverture à la concurrence de l’énergie. Enfin, la candidate confirme sa volonté de renationaliser EDF à hauteur de 100%.

Sources :

• [1] https://www.marine2017.fr/2017/02/14/assises-presidentielles-de-lyon-resume-discours-de-marine-pen/

• [2] http://www.frontnational.com/videos/marine-le-pen-donne-sa-position-sur-le-nucleaire/

• [3] https://www.marine2017.fr/wp-content/uploads/2017/02/projet-presidentiel-marine-le-pen.pdf

• [4] https://www.marine2017.fr/#videos

Geoffrey ORLANDO

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Février 2017 n° 120 14 Just Another Newsletter Title

Article

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Apolline FAURE

Concours CNF CIGRE

(De gauche à droite) Philippe Adam, Secrétaire général du CIGRE, François Gerin, Président de la SEE, les lauréats Quentin Souvestre et Geoffrey Orlando, et Philippe Tailhades, Directeur Marketing Technique du Gimélec.

Les participants devaient rédiger un article de 15 000 signes sur le thème “les nou-velles technologies, quels impacts sur la conception et la gestion d’un système électrique”.Lors de la finale, le 16 février, Geoffrey et Quentin ont reçu le premier prix, d’une valeur de 2000 €, pour leur article intitulé “Le Vehicle to Grid, une solution pour réduire l’impact de la mobili-té décarbonée sur le système électrique” et succèdent ainsi à Mohamed Amhal et Cé-dric Anglade, également élèves du Mastere OSE, qui ont ainsi reçu le premier prix l’an passé.

Geoffrey ORLANDO

Dimitra IGNATIADIS, Geoffrey ORLANDO, Léa TATRY & Quentin SOUVESTRE, élèves OSE, ont concouru pour la 3ème édition du prix du meilleur article sur les réseaux électriques intelligents, or-ganisée par le Comité National Français du Conseil international des grands ré-seaux électriques (CNF CIGRE). Les deux binômes faisaient partie des 9 articles finalistes.

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Rédacteurs en ChefsApolline FAURE - Thibaud ROY - Gildas SIGGINI

MaquettisteMichael CHAN

JournalistesTous les élèves du MS OSE

Rédaction : Contacts :

[email protected]

Téléphone04 97 15 70 73

Mastère Spécialisé OSECentre de Mathématiques Appliquées

Mines ParisTech Rue Claude Daunesse - CS 10207

06 904 SOPHIA ANTIPOLIS Cedex

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Les élèves de la promo 2016 accompagnés de Sébastien ROSE (GRDF) , ancien du matère OSE, participent à une démonstration sur les risques du gaz

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