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NIVEAU D’ENNEIGEMENT INCERTAIN, EVOLUTION DES PRATIQUES ET DES MODES, PRISE DE CONSCIENCE ECOLOGIQUE, CONCURRENCE ACCRUE… TELS SONT LES DEFIS AUXQUELS SONT CONFRONTES NOS STATIONS FRANÇAISES. Préserver les fondamentaux Actuellement, les stations qui s’en sortent le mieux sont celles ayant déjà engagé une réflexion de fond sur leur avenir et osé se remettre en question en mettant tous les acteurs autour de la table. Elles se sont engagées dans une phase de remplacement : enlever plusieurs remontées pour les substituer par une seule plus rapide et plus performante. Consommer moins d’énergie et/ou consommer mieux est devenu une priorité sur tous les postes : appareils de remontées mécaniques, enneigement, chauffage, damage. Cela permet aux skieurs de moins faire la queue, de mieux rentabiliser le prix de leur forfait de ski en dévalant plus de pistes mais aussi d’avoir plus de temps pour d’autres pratiques (« l’après- ski »). Adapter en permanence les stations aux envies Une profonde modification des modes de consommations des skieurs est observée ; la station du futur est ultra connectée ; Wifi sur les pistes, applications mobiles permettant d’accéder rapidement et en temps réel aux données de la station (météo, niveau d’enneigement, plan des pistes, horaires des commerces, etc.) Le client mono activité a disparu et les stations doivent avoir d’autres choses à proposer. En effet l’époque où l’on dévalait les pentes de 8h à 17h en famille avec un sandwich au milieu des pistes est désormais révolue. Aujourd’hui les stations ne peuvent plus se contenter d’un beau domaine skiable ou des hôtels de luxe cinq étoiles. Elles doivent offrir à leurs vacanciers l’occasion de vivre une expérience authentique et unique. A Auron par exemple, dans les Alpes du Sud, des guides proposent des escapades en motoneige pour passer la nuit dans un refuge autour d’une bonne fondue et d’un bon vin entre amis. Les offres aqua ludiques se diversifient avec des spas en altitude, des salles de sport, des espaces bien être. Conservation de l’esprit station Le plus difficile pour les petites stations de ski face aux « monstres » tels que Miribel, Courchevel ou encore Val d’Isère, est de tirer leur épingle du jeu grâce à leur convivialité, leurs magnifiques panoramas, leurs ambiance village et leur cadre pittoresque et séduisant. Elles ciblent une clientèle familiale, les amoureux de la montagne et les adeptes de free ride qui préconisent le respect de la montagne et qui ne sont de ce fait pas attirés « par les usines à ski ». Elles mettent en place des activités estivales attractives qui viendraient compenser des hivers rudes pour ainsi rééquilibrer leur budget. 2 scénarios se dessinent : certaines stations tendront vers les parcs de loisirs en misant sur le côté ludique et scénarisé de l’activité. Celles-ci se sont engagées dans un processus de rénovation urbaine, de requalification de l’habitat permanent et touristique ; d’innovation et de diversification des activités. Quant aux autres, elles mettront en avant leur naturalité et la protection de l’environnement. Pas d’inquiétude, le tourisme hivernal est loin d’avoir dit son dernier mot ! QUELLES SONT LES DEFIS POSES PAR LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE AUX STATIONS DE SKIS ET LEUR ECOSYSTEME ? L’AVENIR DES STATIONS DE SKI CHIFFRES CLEFS EN FRANCE - 120 000 emplois - 18% de l’économie du tourisme - N°1 marché mondial du ski - + de 250 stations - 10 millions de touristes - 300 millions d’investissement/an - 7 milliards CA/an - En 40 ans la température a augmenté de 3° « Le tout ski, c’est fini. Mais sans le ski, tout est fini » Laurent Reynaud, délégué général des domaines skiables en France

Article avenir station de ski

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Page 1: Article avenir station de ski

NIVEAU D’ENNEIGEMENT INCERTAIN, EVOLUTION DES PRATIQUES ET DES MODES, PRISE DE CONSCIENCE ECOLOGIQUE, CONCURRENCE ACCRUE… TELS SONT LES DEFIS AUXQUELS SONT CONFRONTES NOS STATIONS FRANÇAISES.

Préserver les fondamentaux

Actuellement, les stations qui s’en

sortent le mieux sont celles ayant

déjà engagé une réflexion de fond

sur leur avenir et osé se remettre

en question en mettant tous les

acteurs autour de la table. Elles se

sont engagées dans une phase de

remplacement : enlever plusieurs

remontées pour les substituer par

une seule plus rapide et plus

performante. Consommer moins

d’énergie et/ou consommer

mieux est devenu une priorité sur

tous les postes : appareils de

remontées mécaniques,

enneigement, chauffage, damage.

Cela permet aux skieurs de moins

faire la queue, de mieux

rentabiliser le prix de leur forfait

de ski en dévalant plus de pistes

mais aussi d’avoir plus de temps

pour d’autres pratiques (« l’après-

ski »).

Adapter en permanence les

stations aux envies

Une profonde modification des modes de consommations des skieurs est observée ; la station du futur est ultra connectée ; Wifi sur les pistes, applications mobiles permettant d’accéder rapidement et en temps réel aux données de la station (météo, niveau d’enneigement, plan des pistes, horaires des commerces, etc.) Le client mono activité a disparu et les stations doivent avoir d’autres choses à proposer.

En effet l’époque où l’on dévalait les pentes de 8h à 17h en famille avec un sandwich au milieu des pistes est désormais révolue. Aujourd’hui les stations ne peuvent plus se contenter d’un beau domaine skiable ou des hôtels de luxe cinq étoiles. Elles doivent offrir à leurs vacanciers l’occasion de vivre une expérience authentique et unique. A Auron par exemple, dans les Alpes du Sud, des guides proposent des escapades en motoneige pour

passer la nuit dans un refuge autour d’une bonne fondue et d’un bon vin entre amis. Les offres aqua ludiques se diversifient avec des spas en altitude, des salles de sport, des espaces bien être. Conservation de l’esprit

station

Le plus difficile pour les petites

stations de ski face aux « monstres

» tels que Miribel, Courchevel ou

encore Val d’Isère, est de tirer leur

épingle du jeu grâce à leur

convivialité, leurs magnifiques

panoramas, leurs ambiance village

et leur cadre pittoresque et

séduisant. Elles ciblent une

clientèle familiale, les amoureux

de la montagne et les adeptes de

free ride qui préconisent le

respect de la montagne et qui ne

sont de ce fait pas attirés « par les

usines à ski ». Elles mettent en

place des activités estivales

attractives qui viendraient

compenser des hivers rudes pour

ainsi rééquilibrer leur budget.

2 scénarios se dessinent :

certaines stations tendront vers

les parcs de loisirs en misant sur

le côté ludique et scénarisé de

l’activité. Celles-ci se sont

engagées dans un processus de

rénovation urbaine, de

requalification de l’habitat

permanent et touristique ;

d’innovation et de diversification

des activités. Quant aux autres,

elles mettront en avant leur

naturalité et la protection de

l’environnement.

Pas d’inquiétude, le tourisme

hivernal est loin d’avoir dit son

dernier mot !

QUELLES SONT LES DEFIS POSES PAR LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE AUX STATIONS DE SKIS ET LEUR ECOSYSTEME ?

L’AVENIR DES STATIONS DE SKI

CHIFFRES CLEFS EN FRANCE

- 120 000 emplois - 18% de l’économie du tourisme - N°1 marché mondial du ski - + de 250 stations - 10 millions de touristes - 300 millions d’investissement/an - 7 milliards CA/an - En 40 ans la température a augmenté de 3°

« Le tout ski, c’est fini. Mais

sans le ski, tout est fini » Laurent

Reynaud, délégué général des

domaines skiables en France