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12 La convergence des concepts d’écoquartier et de ville intelligente : un facteur majeur de leur développement Isam SHAHROUR, professeur, directeur du laboratoire génie civil et géo-environnement (LGCgE), université de Lille 1 – science et technologie, responsable du projet SunRise (démonstrateur à grande échelle de la ville intelligente et durable) 1. - LES CONCEPTS D’ÉCOQUARTIER ET DEVILLE INTELLIGENTE A. - Concept d’écoquartier B. - Concept de ville intelligente (Smart City) 1° Révolution de l’internet – les réseaux sociaux 2° L’internet des objets 3° Émergence du concept des réseaux intelligents (« smart grid ») 4° Émergence du concept de ville intelligente 2. - APPORT DU CONCEPT DE LA VILLE INTELLIGENTE AUX PROJETSD’ÉCOQUARTIER 3. - LE DÉVELOPPEMENT DU CONCEPT DE LA SMART CITY PASSE PAR DES DÉMONSTRATEURS A. - Projet de démonstrateur SunRise – Smart City B. - Les projets d’écoquartier, des démonstrateurs pertinents pour la ville intelligente 1 - Les concepts d’écoquartier et de ville intelligente consti- tuent des outils puissants pour le développement de la ville durable. Le premier concept vise à mettre en œuvre les principes de développement durable à l’échelle d’un quartier. Il a été initié à la fin des années 1980 en Europe du nord et introduit en France dans les années 2000. L’intérêt de ce concept réside dans le choix du quartier comme terrain d’implémentation. En effet, la taille « raisonnable » du quartier associée au grand nombre de projets d’aménagement de quartiers en font un terrain propice pour l’implémentation des projets de développement durable dans les villes. Le concept de ville intelligente est plus récent 1 . Il vise à employer les outils de la révolution numérique (internet, télé- phone portable, réseaux sociaux, internet des objets,...) pour améliorer la gestion de la ville et son cadre de vie. Ce concept présente un outil très puissant pour la construction de la ville durable. Mais, il souffre de sa jeunesse et du manque de retour d’expérience. 2 - La convergence des concepts d’écoquartier et de ville intel- ligente permet, d’une part, de faire profiter les projets d’écoquar- tier des outils puissants de la révolution numérique et, d’autre part, de mettre en place des projets de démonstrateurs de la ville intelligente et de disposer « rapidement » d’un retour d’expé- rience dans ce domaine sur de nombreux sites. 3 - Cet article présente d’abord les concepts d’écoquartier et de ville intelligente (1). Ensuite, il discute de l’apport du concept de la ville intelligente aux projets d’écoquartier et de la néces- sité de développer des démonstrateurs de la ville intelligente (2). Enfin, on présente le projet de démonstrateur de la ville intelli- gente et durable « SunRise » et la pertinence d’utiliser les projets d’écoquartier comme démonstrateurs de la ville intelligente et durable (3). 1. Les concepts d’écoquartier et de ville intelligente A. - Concept d’écoquartier 4 - Le concept écoquartier a été initié à la fin des années 1980 en Europe du nord et introduit en France dans les années 2000 2 . Il vise à promouvoir les projets d’aménagement urbains prenant en compte les enjeux de développement durable, et plus parti- culièrement ceux liés à l’environnement. L’échelle choisie est celle du quartier. Ce choix est pertinent, car il permet une mise en pratique du concept de développement durable sur un très grand nombre de sites anciens ou nouveaux et de créer ainsi des îlots qui peuvent se développer et contribuer au développement de la ville durable. 5 - La démarche d’écoquartier a été lancée en France par l’État en 2008. Elle a débouché en décembre 2012 à la création du label ÉcoQuartier, qui est attribué aux projets respectant les prin- cipes de développement durable, notamment 3 : – L’implication de tous les acteurs du quartier, du citoyen à l’élu, et la mise en place d’outils de concertation et de suivi pour garantir la qualité du projet dans la durée et à l’usage. 1. V. C. Cazamajour, Smart cities : réflexion sur des outils juridiques à définir : Actes prat. ing. immobilière 2015, n° 3, idée nouvelle. 2. https ://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89coquartier 3. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Écoquartier,37480.html 58 ACTESPRATIQUES&INGÉNIERIEIMMOBILIÈRE-REVUETRIMESTRIELLELEXISNEXISJURISCLASSEUR-JANVIER-FÉVRIER-MARS2016 Dossier

Convergence des concepts d'Ecoquatrier et de Smart City

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12 La convergence des conceptsd’écoquartier et de ville intelligente :un facteur majeur de leurdéveloppementIsam SHAHROUR,professeur, directeur du laboratoire génie civil et géo-environnement(LGCgE),université de Lille 1 – science et technologie,responsable du projet SunRise (démonstrateur à grande échellede la ville intelligente et durable)

1. - LES CONCEPTS D’ÉCOQUARTIER ET DE VILLEINTELLIGENTE

A. - Concept d’écoquartier

B. - Concept de ville intelligente (Smart City)

1° Révolution de l’internet – les réseaux sociaux

2° L’internet des objets

3° Émergence du concept des réseaux intelligents(« smart grid »)

4° Émergence du concept de ville intelligente

2. - APPORT DU CONCEPT DE LA VILLE INTELLIGENTE AUXPROJETS D’ÉCOQUARTIER

3. - LE DÉVELOPPEMENT DU CONCEPT DE LA SMART CITYPASSE PAR DES DÉMONSTRATEURS

A. - Projet de démonstrateur SunRise – Smart City

B. - Les projets d’écoquartier, des démonstrateurspertinents pour la ville intelligente

1 - Les concepts d’écoquartier et de ville intelligente consti-tuent des outils puissants pour le développement de la villedurable. Le premier concept vise à mettre en œuvre les principesde développement durable à l’échelle d’un quartier. Il a été initiéà la fin des années 1980 en Europe du nord et introduit en Francedans les années 2000. L’intérêt de ce concept réside dans lechoix du quartier comme terrain d’implémentation. En effet, lataille « raisonnable » du quartier associée au grand nombre deprojets d’aménagement de quartiers en font un terrain propicepour l’implémentation des projets de développement durabledans les villes.

Le concept de ville intelligente est plus récent 1. Il vise àemployer les outils de la révolution numérique (internet, télé-phone portable, réseaux sociaux, internet des objets,...) pouraméliorer la gestion de la ville et son cadre de vie. Ce conceptprésente un outil très puissant pour la construction de la villedurable. Mais, il souffre de sa jeunesse et du manque de retourd’expérience.

2 - La convergence des concepts d’écoquartier et de ville intel-ligente permet, d’une part, de faire profiter les projets d’écoquar-tier des outils puissants de la révolution numérique et, d’autrepart, de mettre en place des projets de démonstrateurs de la villeintelligente et de disposer « rapidement » d’un retour d’expé-rience dans ce domaine sur de nombreux sites.

3 - Cet article présente d’abord les concepts d’écoquartier etde ville intelligente (1). Ensuite, il discute de l’apport du conceptde la ville intelligente aux projets d’écoquartier et de la néces-

sité de développer des démonstrateurs de la ville intelligente (2).Enfin, on présente le projet de démonstrateur de la ville intelli-gente et durable « SunRise » et la pertinence d’utiliser les projetsd’écoquartier comme démonstrateurs de la ville intelligente etdurable (3).

1. Les concepts d’écoquartier et de villeintelligente

A. - Concept d’écoquartier4 - Le concept écoquartier a été initié à la fin des années 1980

en Europe du nord et introduit en France dans les années 2000 2.Il vise à promouvoir les projets d’aménagement urbains prenanten compte les enjeux de développement durable, et plus parti-culièrement ceux liés à l’environnement. L’échelle choisie estcelle du quartier. Ce choix est pertinent, car il permet une miseen pratique du concept de développement durable sur un trèsgrand nombre de sites anciens ou nouveaux et de créer ainsi desîlots qui peuvent se développer et contribuer au développementde la ville durable.

5 - La démarche d’écoquartier a été lancée en France par l’Étaten 2008. Elle a débouché en décembre 2012 à la création dulabel ÉcoQuartier, qui est attribué aux projets respectant les prin-cipes de développement durable, notamment 3 :

– L’implication de tous les acteurs du quartier, du citoyen àl’élu, et la mise en place d’outils de concertation et de suivi pourgarantir la qualité du projet dans la durée et à l’usage.

1. V.C. Cazamajour, Smart cities : réflexion sur des outils juridiques à définir :

Actes prat. ing. immobilière 2015, n° 3, idée nouvelle.2. https ://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89coquartier3. http://www.developpement-durable.gouv.fr/Écoquartier,37480.html

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– L’amélioration du quotidien, par la mise en place d’un cadrefavorisant le vivre ensemble.

– La participation au dynamisme économique et territorial.– La promotion d’une gestion responsable des ressources et de

l’adaptation au changement climatiqueDepuis cette date, ce label a été attribué en France à 32 opéra-

tions 4.

B. - Concept de ville intelligente (Smart City)

1° Révolution de l’internet – les réseaux sociaux

6 - La révolution numérique 5 impacte d’une manière signifi-cative notre société et économie. L’internet et le téléphoneportable ont permis de créer des réseaux sociaux 6 (Facebook,Tweeter, YouTube, LinkedIn,...) et de connecter plus d’unmilliard d’usagers à travers le monde. Grâce à la technologienumérique, les membres des réseaux sociaux peuvent partageren temps réel des informations, des données, des vidéos et desimages et interagir autour des sujets d’intérêt commun. Avec larévolution de l’internet et du téléphone portable, la populationmondiale est entrée dans une nouvelle ère, celle du monde« connecté ».

2° L’internet des objets

7 - L’émergence de l’internet des objets 7 a permis de connec-ter à grande échelle des objets. Chaque « objet connecté »dispose d’un identifiant unique ; il peut recevoir et analyser desdonnées et interagir avec d’autres « objets ». On peut ainsi créerdes réseaux d’objets connectés capables de réaliser localementdes analyses et des actions et d’interagir avec d’autres objets. En2015, CISCO estime le nombre d’objets connecté à 25 milliards,il peut atteindre près de 50 milliards en 2020.

8 - En milieux urbains, on peut créer des réseaux d’objetsconnectés à différentes échelles : appartement, bâtiment, parcde bâtiments, espace public, quartier, ville, métropole... On peutaussi créer des réseaux « d’objets connectés » pour les réseauxd’eau potable, d’assainissement, d’électricité, de gaz, de chaleur,de transport... Grâce au déploiement de ces « objets » dans laville, on peut, d’une part, connecter les différentes composantesdes systèmes urbains, et d’autre part, connecter ces composantesà des serveurs qui vont assurer le stockage et l’analyse desdonnées et l’interaction avec les systèmes urbains.

3° Émergence du concept des réseaux intelligents(« smart grid »)

9 - Le concept des réseaux intelligents (« smart grid ») a étéinitialement développé pour améliorer la sécurité de fonction-nement des réseaux électriques 8 9 10. Le premier projet a été misen place en 2005 par l’ENEL SPA en Italie. Ce projet a intégré descompteurs électroniques, des concentrateurs installés dans lessous-stations et un système de communication bidirectionnel quipermet de suivre en temps réel l’état du réseau.

Depuis cette date, ce concept a connu un très grand dévelop-pement aux États-Unis et en Europe. Actuellement, le conceptdes réseaux intelligents fait partie des stratégies de modernisa-

tion et de développement des réseaux électriques dans denombreux pays du monde.

Le concept des réseaux intelligents a été élargi depuis quelquesannées aux réseaux d’eau potable 11 avec l’objectif de réduireles fuites et d’améliorer la sécurité de fonctionnement. Actuel-lement il s’étend aux autres réseaux urbains comme les réseauxd’assainissement 12 13, de chauffage urbain 14 et d’éclairagepublic 15.

4° Émergence du concept de ville intelligente

10 - L’association en milieu urbain des réseaux sociaux et desréseaux d’objets connectés est à la base du concept de la villeintelligente (« smart city »). Le concept de ville intelligente estbasé sur la création des services intelligents (« smart services »)où on peut associer à la fois les objets et les acteurs de la ville(habitants, usagers, collectivités, opérateurs, gestionnaires deparcs,...) autour des services urbains : eau, énergie, transport/mobilité, gestion des déchets, éducation, culture, services admi-nistratifs... L’idée étant de collecter des données sur ces servicesà travers les réseaux sociaux et les réseaux d’objets connectés,de les analyser, d’étudier leurs interactions avec les autresservices et de partager les données et les analyses avec lespublics concernés afin de prendre des décisions collectives pourrendre ces services plus performants.

11 - La collecte de données en temps réel permet de réagirrapidement en cas d’anomalie ou de défaillance de fonctionne-ment des composantes des systèmes urbains afin d’en limiterl’impact, d’assurer la continuité de fonctionnement en modedégradé et de procéder rapidement au rétablissement de sonfonctionnement normal.

12 - L’analyse des données historiques et des données en tempsréel à différentes échelles permet de mieux comprendre le fonc-tionnement des systèmes et services urbains et de pouvoir ainsioptimiser leur fonctionnement à travers la réduction desconsommations des ressources, l’amélioration de la régulationde fonctionnement des systèmes urbains, et l’amélioration desservices rendus aux usagers.

Ce concept permet aussi de mettre à disposition des usagers desinformations pertinentes sur leur environnement et services,d’interagir avec eux et de les associer dans la prise de décisionet de renforcer ainsi leur rôle d’acteur dans le développement deleur ville.

2. Apport du concept de la villeintelligente aux projets d’écoquartier

13 - Comme indiqué ci-dessus, le concept d’écoquartier visela création d’un écosystème à l’échelle du quartier pour favori-ser l’implication de tous les acteurs du quartier, la mise en placed’outils de concertation et de suivi, l’amélioration du vivreensemble, la participation au dynamisme économique et terri-torial et la promotion d’une gestion responsable des ressources.

14 - Le concept de ville intelligente peut apporter une contri-bution significative aux différentes phases du projet d’écoquar-tier.

4. http://www.territoires.gouv.fr/les-écoquartiers5. https ://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_num%C3%A9rique6. https ://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_social7. https ://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_des_objets8. http://www.cse.wustl.edu/~jain/cse574-10/ftp/grid/9. https ://www.nema.org/Communications/Documents/

smartGrid_BuildingOnTheGrid_4web.pdf10. http://www.cre.fr/reseaux/reseaux-intelligents/reseaux-electriques-

intelligents

11. http://www.smartgrids-cre.fr/index.php ?p=reseaux-eau-intelligence-potable-assainissement

12. http://www.eau-artois-picardie.fr/IMG/pdf/presentation_Ixsane_181012.pdf

13. http://www.eau-artois-picardie.fr/IMG/pdf/presentation_Ixsane_181012.pdf

14. http://www.smartgrids-cre.fr/index.php ?p=reseaux-chaleur-froid-intelligents

15. http://www.smartgrids-cre.fr/index.php ?p=eclairage-mobilier-intelligents-reseau-eclairage

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Lors de l’élaboration du projet d’écoquartier, le concept de villeintelligente apporte des outils de digitalisation pour l’ensembledes données du quartier et de son interaction avec son environ-nement. La digitalisation passe par l’utilisation des outils puis-sants comme le système d’information géographique (SIG) 16 quipermet de stocker les données urbaines dans un système d’infor-mation avec géolocalisation des divers objets et informations etde mettre à la disposition de divers publics des outils de traite-ment de données, de modélisation et de visualisation. On peutaussi créer un réseau social autour du quartier à travers uneplateforme d’échange et de mise à disposition de diverses infor-mations sur le projet. En associant le système d’informationgéographique, la maquette numérique (BIM – Building Informa-tion Modeling) 17 et des outils de réalité virtuelle 18 ou de réalitéaugmentée 19, on peut améliorer d’une manière sensible l’inte-raction entre les différents acteurs du projet (aménageurs, urba-nistes, paysagistes, architectes, ingénieurs, opérateurs, usagers...)et par conséquent d’améliorer ainsi d’une manière sensible laconcertation autour du projet.

L’intégration du concept de la ville intelligente lors de l’élabo-ration du projet permet de bénéficier de toute la puissance dunumérique dans l’amélioration des performances des systèmesurbains (bâtiments, réseaux, services,...) présentées ci-dessus.Ceci peut se traduire par des économies sur les coûts deconstruction et d’aménagement et par l’amélioration des servicesrendus aux usagers.

15 - Lors de la phase d’aménagement et de construction, leconcept de ville intelligente permet un meilleur suivi de cesopérations à travers les outils numériques de suivi et de partage,d’intégrer progressivement l’expérience d’usage de différentsacteurs et de les prendre en considération.

16 - Dans la phase d’exploitation, le concept apporte toute sapuissance dans la gestion optimale des infrastructures, la réduc-tion des consommations, l’amélioration des services urbains, ledéveloppement des services spécifiques aux personnes âgées oudépendantes, la valorisation du patrimoine, le partage desdonnées et l’interaction entre les différents acteurs pour amélio-rer le « vivre ensemble ».

3. Le développement du concept de lasmart city passe par desdémonstrateurs

17 - L’analyse ci-dessus montre la puissance du concept de laville intelligente. Cependant son implémentation dans les villespose de nombreuses difficultés, car cette implémentation setraduit par une transformation radicale (mutation) dans la gestionde la ville. Ces difficultés sont de diverses natures, notammentculturelles, économiques, de gouvernance, technologiques etmanque d’expérience.

18 - Afin de surmonter ces difficultés, il est nécessaire de passerd’abord par des démonstrateurs à grande échelle où on peutexpérimenter le concept de ville intelligente à travers (i) l’instru-mentation de différentes composantes des systèmes urbains

(réseaux urbains, bâtiments, espace public...) (ii) la collecte desdonnées concernant le fonctionnement de ces systèmes et leurusage (iii) la création des réseaux sociaux dédiés au partaged’informations et à l’interaction avec les usagers (iv) la mise enplace d’un modèle de gouvernance et (v) le développement d’unmodèle économique pour la ville intelligente.

A. - Projet de démonstrateur SunRise – Smart City

19 - Le projet SunRise-Smart City a démarré en 2010 par uneconcertation sur la mise en place d’un projet structurant dans larégion Nord-Pas-de-Calais sur la « Ville de demain » 20. Cetteconcertation a été menée dans le cadre d’un partenariat asso-ciant l’université Lille 1, des collectivités, des opérateurs d’eauet d’énergie et des start-ups avec l’appui de l’association inter-nationale sur la sécurité de l’eau W-Smart 21. Les résultats et lesrecommandations de cette concertation ont été présentés lors dupremier workshop SunRise-Smart City 22 qui a regroupéen septembre 2011 des collectivités, des opérateurs d’eau,d’énergie et de télécom, des start-ups et des laboratoires derecherche. Ceworkshop a mis l’accent sur (i) l’intérêt du conceptdes réseaux intelligents (« smart grid ») pour la ville de demain(ii) la pertinence d’élargir ce concept à l’ensemble des réseauxurbains et (iii) la nécessité d’intégrer les interactions entre lesréseaux urbains à travers la construction de plateformes parta-gées de collecte et d’analyse de données. En l’absence d’uneexpérience dans ce domaine, les participants au workshop ontinsisté sur la nécessité de démarrer le projet par un démonstra-teur à grande échelle afin de développer et de tester les diffé-rentes couches du concept de la ville intelligente.

20 - Le choix du premier démonstrateur s’est porté sur leCampus de la Cité Scientifique, qui est représentatif d’une petiteville de 25 000 habitants 23 24 25 26. Le campus comprend prèsde 140 bâtiments (320 000 m2 de constructions) avec une diver-sité d’usage (résidence, enseignement, recherche, administra-tion, activités culturelle, sportive et de loisir,...) et de qualité deconstruction (Figure 1). En effet, la majorité des bâtiments a étéconstruite dans les années 1960, d’autres bâtiments ont étéconstruits entre 1980 et 2010 et des bâtiments sont actuellementen construction.

Le campus est desservi par près de 100 km de réseauxurbains 27 (Figure 2), notamment un réseau d’eaupotable 28 29 30, un réseau d’assainissement séparatif, un réseauélectrique complet comprenant un réseau moyenne et bassetensions et un réseau de chauffage comprenant un centre deproduction de l’énergie, un réseau primaire, des stationsd’échange et un réseau secondaire.

16. https ://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_d%27information_g%C3%A9ographique

17. https ://fr.wikipedia.org/wiki/Building_Information_Modeling18. https ://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9alit%C3%A9_virtuelle19. https ://fr.wikipedia.org/wiki/

R%C3%A9alit%C3%A9_augment%C3%A9e

20. https ://fr.wikipedia.org/wiki/SunRise_(Smart_City)21. http://www.w-smart.fr/22. http://fr.slideshare.net/ishahrour/sun-rise-meeting-lille-september-201123. http://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/portrait-d-universite-numerique-

lille-1-campus-connecte/recherche-la-ville-intelligente-en-gestation-a-lille-1.html

24. http://www.les-smartgrids.fr/innovation-et-vie-quotidienne/19012014,lille-1-associer-ville-intelligente-connectee-et-developpement-durable,147.html

25. http://www.lepoint.fr/villes/le-reve-d-une-ville-autogeree-12-09-2013-1735584_27.php

26. https ://www.youtube.com/watch ?v=3nlrYAdDcw027. https ://www.youtube.com/watch ?v=BPoVbGgHAP828. http://www.smartgrids-cre.fr/index.php ?p=reseaux-eau-universite-lille29. https ://www.youtube.com/watch ?v=S2IqdqIax1I30. http://fr.slideshare.net/ishahrour/sunrise-hydreos-nancy-270115

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L’implémentation du concept de ville intelligente sur le campusa été réalisée par des chercheurs de l’université de Lille 1 qui ontbénéficié du concours des collectivités, des partenaires privés etdes services techniques de l’université 31 32 33. À ce jour, lesdonnées sur le patrimoine ont été intégrées dans un systèmed’information géographique (SIG), les réseaux d’eau, d’électri-cité et de chauffage ont été équipés par des capteurs intelligents ;les données sur les consommations et le fonctionnement de cesréseaux sont collectées dans une base de données. L’analyse deces données a permis de mieux comprendre l’état et le fonction-nement de ces réseaux et de formuler des recommandationspour les futurs investissements. Le projet a été retenu commedémonstrateur des réseaux d’eau intelligents dans le cadre duprojet européen Smart-Water4Europe 34.

Actuellement, le travail se poursuit pour densifier l’instrumen-tation des réseaux urbains et des bâtiments, améliorer la gestiondes bases de données à travers les outils Big Data 35, le dévelop-pement des outils d’apprentissage automatique 36 et de visuali-sation graphique 3D et la création des plateformes de formationà la destination des étudiants de master ou des auditeurs deformation continue.

B. - Les projets d’écoquartier, des démonstrateurspertinents pour la ville intelligente

21 - Les projets d’écoquartier constituent une très bonneopportunité pour déployer le concept de ville intelligente et pourdévelopper des démonstrateurs de ce concept. Le « quartier »constitue un espace urbain pertinent, car il regroupe les différentsacteurs et composantes de la ville. Il s’inscrit dans un processusavec des phases de concertation, de conception, d’aménage-

ment et de construction, ce qui facilite l’implémentation duconcept de ville intelligente. Le volet usage du quartier permetde disposer d’un retour d’expérience sur les différents volets dela ville intelligente, en particulier (i) le volet technologique(capteurs, réseaux de communication, collecte et analyse desdonnées, commande, régulation, optimisation...), (ii) le voletgouvernance et interaction entre les acteurs du quartier et (iii) lemodèle économique. En intégrant le concept de ville intelligentedans le projet d’écoquartier, ce dernier bénéficie de l’apport duconcept de la ville intelligente tout en contribuant au dévelop-pement de ce concept, qui présente un marché estimé àplusieurs centaines de milliards d’euros dans les prochainesannées 37.

Conclusion22 - Les concepts d’écoquartier et de ville intelligente consti-

tuent des outils pertinents pour le développement de la villedurable. Le premier concept est en cours d’implémentation dansde nombreux quartiers en France. Le second concept est plusrécent. En associant la technologie numérique et l’intelligencecollective, le concept de ville intelligente offre un outil très puis-sant pour la construction de la ville durable.

À ce jour, le concept de ville intelligente souffre d’un manquede retour d’expérience. Le développement des démonstrateursà grande échelle de la ville intelligente tel que le projet SunRise-Smart City permet de disposer, dans des délais raisonnables,d’une expérience pertinente dans ce domaine et de contribuerainsi au redéploiement à grande échelle de ce concept.

Les projets d’écoquartier constituent des espaces pertinentspour l’implémentation du concept de la ville intelligente. Ilspeuvent pleinement bénéficier de la puissance de ce conceptdans la gestion rationnelle et partagée du quartier et servir dedémonstrateurs du concept de la ville intelligente à une échellepertinente.

Mots-Clés :

31. http://fr.slideshare.net/ishahrour/isam-shahrour-aust-seminiar-smart-and-sustainable-city-august-2014

32. http://www.arabfuturecities.com/speakers.html#d5f971eb-1c73-0931-d1c4-54c9e9263a4e

33. http://fr.slideshare.net/ishahrour/conference-ville-intelligente-retour-dexprience-dune-large-exprimentation

34. http://www.smartwater4europe.com/about-sw4eu/background/35. https ://fr.wikipedia.org/wiki/Big_data36. https ://fr.wikipedia.org/wiki/Apprentissage_automatique

37. http://www.forbes.com/sites/sarwantsingh/2014/06/19/smart-cities-a-1-5-trillion-market-opportunity/

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