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CAPITALISER POUR MUTUALISER LES BONNES PRATIQUES DES ASSOCIATIONS REPRÉSENTANT LES PERSONNES HANDICAPÉES AU MAROC Mars 2015 DE SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS MAROCAINES Projet

Capitalisation bonnes pratiques associatives projet sam maroc

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Ce document est un recueil de bonnes pratiques développées par des associations œuvrant dans le domaine du handicap au Maroc, partenaires de Handicap International dans le cadre du projet« Accompagnement des associations représen-tant les personnes en situation de handicap au Maroc » �nancé par la Direction de la coopération internationale de la principauté de Monaco. Ce document présente les bonnes pratiques identi-�ées et analysées de manière participative avec les associations qui l’ont menée.

Ainsi, ce recueil explicite les initiatives, les démarches poursuivies, les leçons apprises et les recommandations a�n de mutualiser les résultats et de proposer des pistes qui pourront être dupli-quées par d’autres organisations dans d’autres contextes.

CAPITALISER POUR MUTUALISER LES BONNES PRATIQUES DES ASSOCIATIONS REPRÉSENTANT LES PERSONNES HANDICAPÉES AU MAROC

Projet soutenu par

Projet mis en œuvre par

Mars 2015

Projet en Partenariat avec

DE SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS MAROCAINES

Projet

Capitaliser pour mutualiser les bonnes pratiques

des associations représentant les personnes handicapées

au Maroc

Auteur : Malika Ihrachen

Contributeurs :

� Tifitri El Asri, Houda El Bourahi, Stefanie Ziegler, Stefan Lorenzkowski, Eugénie Parjadis.

� Les représentants des associations partenaires à savoir : le Club des Handicapées de Bouregreg à Salè, l’Association Horizon des Handicapés de Ouarzazate, l’Association de l’Enfance Handicapée d’Agadir, Association des parents et des tuteurs des enfants trisomiques 21 de Rabat, Association Colombe Blanche pour les droits des handicapés de Tétouan, et l’Association des parents des enfants Autistes de Marrakech.

Date de publication : Mars 2015

Conception : Eye Touch Design Consulting. Tunisie

Impression : Lamvents

Edition : Handicap International – Programme Maghreb

Photos : Amine Oulmakki- pour Handicap International

Cette publication a été réalisée dans le cadre du projet « Accompagnement des associations représentant les personnes en situation de Handicap au Maroc » et mis en œuvre par Handicap International en parte-nariat avec plusieurs associations de personnes handicapées au Maroc, avec l’appui de la Direction de la Coopération Internationale de la Principauté de Monaco.

Mention légale : Les résultats, interprétations et conclusions exprimés dans ce document relèvent de la seule responsabilité de leurs auteurs, et ne sauraient être attribués en aucune manière à la Coopération Monégasque, et aux partenaires institutionnels du projet. Ce document a été réalisé avec le soutien financier de la Principauté de Monaco. Son contenu relève de la seule responsabilité d’Handicap International et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de la principauté.

Copyright : Ce document peut être utilisé ou reproduit sous réserve de mentionner la source, et uniquement pour un usage non commercial.

Association de l’Enfance Handicapée

Rue Marrakech Ecole Fatima El Fihriya QI, 80 000 Agadir

Tél. : + 212 (0)5 28.82.69.38Fax : +212 (0) 5 28.82.69.38

[email protected]

Association Horizon des handicapés

Avenue de la Victoire 45000 Ouarzazate

Tél : +212 (0) 524.88.69.38Fax : +212 (0) 524.88.72.84

[email protected]

Handicap InternationalProgramme Maghreb

66, av Omar Ibn KhattabAgdal – RABAT

Tel. +212 (0)5.37.68.12.56/57Fax. +212 (0)5.37.68.12.59

[email protected]

Association Colombe Blanche pour les droits

des personnes en situation de handicap Tétouan

Rue Mellah Bali Ancienne ville n° 29 Tétouan

Tél. : + 212 (0) 539 99 35 [email protected]

Club des handicapés de Bouregreg

Résidence Mansour N° 6 Tabriquet Salé

Tél. : +212 (0) 5 37 86 33 [email protected]

Association des parents et des tuteurs des enfants

trisomiques 21Boulevard My Abdellah

CYM RabatTél.: +212 (0)5 37 69 96 96

[email protected]

Association des parents des enfants Autistes

de MarrakechRue yougoslavie, Ecole primaire

Chaba quartier daoudiate, Marrakech

Tél. : + 212 (0) 6 72 22 75 03 [email protected]

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Sommaire

Liste des acronymes 4

Présentation du projet 5

Introduction 7 � Qu’est-ce que c’est la capitalisation des expériences? 7 � Comment définir une bonne expérience et pratique de projets? 7 � Pourquoi capitaliser? 7 � Comment capitaliser? 8 � Pour qui capitaliser? 8

Axe 1 Le renforcement des capacités des associations partenaires 9

� Initiative de l’Association Colombe Blanche pour les droits des personnes en situation de handicap à Tétouan 11

� Initiative de l’Association Enfance Handicapée à Agadir 15 � Conclusion de l’axe de renforcement des capacités

des associations partenaires 18

Axe 2 L’appui à l’amélioration de la prestation sociale pour les personnes en situation de handicap 19

� Initiative de l’Association Horizon pour les handicapés à Ouarzazate 21 � Initiative de l’Association des Parents des Enfants Autistes à Marrakech 25 � Conclusion de l’axe d’appui à l’amélioration de la prestation sociale

pour les personnes en situation de handicap 28

Axe 3 La mobilisation et la sensibilisation des acteurs de développement et le renforcement des partenariats entre OPH et acteurs de développement 29

� Initiative de l’Association Club Bouregreg pour les Handicapés à Salé 31 � Initiative de l’Association des Parents et Tuteurs des Enfants

Trisomiques à Rabat 35 � Conclusion de l’axe de mobilisation et de sensibilisation des acteurs

de développement et le renforcement des partenariats entre OPH et acteurs de développement 38

Conclusion Générale 39

5

Liste des

acronymes

Sigles/ acronymes

significations

ABA Méthode Applied Behavior Analysis’ACBH L’Association Club Bouregreg des HandicapésACB Association Colombe Blanche ADS Agence de Développement Social AEH Association de l’Enfance HandicapéeANAPEC Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des CompétencesAPEAM Association des Parents des Enfants Autistes de Marrakech APTET Association des Parents et Tuteurs des Enfants Trisomiques 21 AV Auxiliaire de vie CDI Centre de Documentation et d’InformationCEO Centre d’Ecoute et d’OrientationCLIO Centre Local d’Information et d’OrientationCLIS Classes Intégrée ScolaireCMS Consultations Médicales SpécialiséesCOP Cadre Opérationnel PluriannuelCPH Comité Préfectoral du Handicap CRDPH Convention Internationale Relative aux droits des Personnes HandicapéesDIL Développement Inclusif LocalESH Enfant en Situation HandicapHI Handicap InternationalICBL Campagne Internationale pour Interdire les MinesMDSFS Ministère du Développement Social, la Famille et de la SolidaritéMENFP Ministère de l’Education et de la Formation ProfessionnelleOFPPT Office de Formation Professionnelle et Promotion du TravailONG Organisme Non GouvernementalOPH Organisations de Personnes Handicapées PSH Personnes en Stuation de Handicap PPH Processus de Production du HandicapPS Planification Stratégique SEAO Service d’Evaluation d’Accompagnement et d’Orientation SEPO Succès, Echecs, Potentialités, obstaclesTED Troubles Envahissants du Développement

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Présentation du projet«Accompagnement des associations représentant les personnes en situation de Handicap au Maroc » est un projet porté par Handicap International à travers son programme Ma-ghreb, en partenariat avec les associations représentant les personnes en situation de han-dicap au Maroc avec le soutien financier de la Direction de la Coopération Internationale de la Principauté de Monaco sur une période de 5 ans allant du 1er janvier 2010 au 31 dé-cembre 2014. Ce projet avait pour objectif de promouvoir une meilleure participation sociale des personnes en situation de handicap en renforçant les capacités d’intervention et de mobilisation des associations qui les représentent.

Afin d’atteindre cet objectif, trois axes d’in-tervention ont été déployés :

� Le renforcement des capacités organisa-tionnelles des associations partenaires à tra-vers leurs dotations de moyens financiers et techniques et l’accompagnement adéquat dans leurs processus et démarches de dé-veloppement organisationnel pour leur per-mettre d’assumer efficacement leur mission.

� L’appui à l’amélioration de la prestation so-ciale pour les personnes handicapées : cet appui est assuré à travers le renforcement des compétences techniques des associa-tions partenaires et de leurs professionnels et le développement des services offerts par les associations partenaires, afin de ré-pondre au mieux aux besoins des personnes handicapées.

� La mobilisation et la sensibilisation des ac-teurs de développement et renforcement de partenariat entre les organisations de per-sonnes handicapées (OPH) et acteurs de développement. Cette mobilisation s’effec-tue par l’organisation d’actions de sensibili-sation des acteurs de développement autour des droits des personnes handicapées et à travers la capitalisation des bonnes actions et réalisations associatives facilitant l’inser-tion des personnes en situation de handicap.

Le projet a ciblé un large panel de 14 associations des personnes en situation de handicap avec une grande diversité de profils et une large distribution géographique dans le pays.

Zone d’intervention des initiatives des asso-ciations partenaires au Maroc

� Association Horizon des handicapés à Ouar-zazate (Horizon)

� Association des paralysés du Sud du Maroc à Safi (APSM)

� Association de l’Enfance Handicapée à Aga-dir (AEH)

� Association des Parents d’Enfants Autistes de Marrakech (APEAM)

� Association Handisport de Souss à Agadir « AHS » (Agadir).

� Collectif Autisme Maroc à Rabat (CAM)

� Association des Parents et Tuteurs des En-fants Trisomiques 21 de Rabat (APTET)

� Association la Colombe Blanche pour la pro-tection des jeunes handicapés de Tétouan (ACB)

� Association Marocaine de Soutien et d’Aide aux Personnes Trisomiques à Rabat (AM-SAT)

� Fédération Marocaine pour les Handicapés Mentaux à la région de Rabat (FMHM)

� Club des handicapés de l’association Boure-greg à Salé (CLIO)

� Association Marocaine des Déficients Mo-teurs à Rabat (AMDM)

� Association des Personnes Handicapées de Zagora (APHZ)

� Association Al Bouchra des parents et Amis des enfants et jeunes IMC (Al Bouchra des IMC)

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lfrane

Oujda

Ouarzazate

Sa�

Agadir

Sidi ifni

El ayoune

Errachidia

Zagora

TétouanTanger

SaléRabat

Association des Personnes Handicapées de Zagora

Association des Parents d’Enfants Autistes

de Marrakech (page 25)

Association Colombe Blanche (page 11)

Association Club Bouregreg pour

les Handicapés (page 31)

Association Horizon des handicapés voir

(page 21)

Association des Parents Et Tuteurs des Enfants

Trisomiques 21 (page 35)

Collectif Autisme Maroc

Association Marocaine des Déficients Moteurs

Association Marocaine de Soutien et d’Aide aux

Personnes Trisomiques

Fédération Marocaine pour les Handicapés Mentaux

Association Al Bouchra des parentset Amis des enfants

et jeunes IMC

Association des paralysés du Sud du Maroc

Association de l’Enfance Handicapée (page 15)

Association Handisport de Souss

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IntroductionCe document contribue au partage et à la mutualisation des résultats et bonnes pratiques des initiatives développées au Maroc avec les associations partenaires dans le cadre de ce projet d’« accompagnement des associations représentant les personnes en situation de handicap ». Il vise à divulguer pour une démultiplication au sein des réseaux et associations œuvrant pour les droits des personnes handicapées. Ainsi, ce document de capitalisation représente un moyen d’échange et de partage avec les organisations de la société civile, les OPH et les acteurs publics au Maroc.

Ce document a été réalisé avec la collaboration participative de six associations parte-naires, choisies sur la base d’une représentativité géographique, selon le type d’association, les services qu’elles fournissent, et les axes d’intervention du projet. Ce recueil synthétise, analyse et présente les expériences de ces associations partenaires réalisées au niveau de leurs initiatives respectives.

Qu’est-ce que c’est la capitalisation des expériences?

La capitalisation est un processus dont l’objet est de constituer un capital à partir des infor-mations, des connaissances disponibles ou des expériences dans une organisation ou dans le cadre d’un projet, afin de les valoriser par leur mise à disposition au sein de cette même or-ganisation et auprès d’autres institutions et ac-teurs. Elle est conçue pour que l’expérience de chacun serve le collectif dans un mouvement de partage des connaissances, ce qui lui confère un aspect participatif dans son déroulement. La préservation et la transmission de l’expé-rience et des savoirs acquis facilitent la mise en œuvre de nouveaux projets ou la conduite de nouvelles actions. La capitalisation est aus-si perçue comme «processus d’acquisition, de collecte, d’organisation et d’analyse de l’infor-mation relative à une expérience donnée, en vue d’en tirer des leçons et de les partager en utilisant des supports adaptés ». Ainsi, la capi-talisation est aussi un processus de valorisa-tion des ressources humaines, de gestion des connaissances, d’apprentissage, de partage et de solidarité.

Comment définir une bonne expérience et pratique de projets?

Une bonne expérience ou pratique de projet se définit comme toute pratique réussie du projet

qui a conduit à un changement dans les savoirs, les savoir-faire et le savoir-être de l’association. C’est aussi tout ce qui l’a fait évoluer vers le mieux ou surmonter les problèmes rencontrés, et cela dans les trois axes d’interventions du projet concerné par la capitalisation.

Pourquoi capitaliser?

Nous capitalisons pour différentes raisons, no-tamment pour apprendre des autres et de ce qui a été réalisé, pour partager avec les autres, et pour être solidaire. La capitalisation défi-nit la description et l’analyse des expériences que l’on veut valoriser, les analyses qui en dé-coulent, les enseignements que l’on en tire en termes de succès (bonnes pratiques) sont ain-si des sources d’enrichissement très appré-ciables, donc des moments d’apprentissage. La capitalisation exige un intérêt pour des ex-périences vécues ou réalisées par d’autres, la confrontation de ses idées et ses opinions à celles d’autres acteurs ou organisations, le sens de l’autocritique, et enfin l’appropriation de l’ap-port des autres. La capitalisation apparaît ainsi comme un exercice de remise en cause, et elle suppose donc un climat de confiance. La capi-talisation est motivée par:

� L’amélioration de l’activité: tirer des leçons des expériences afin d’évoluer et de pro-gresser,

� L’adaptation à l’évolution des activités,

� La lutte contre l’évaporation des expé-riences,

� La préservation de sa notoriété.

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En fait, la capitalisation d’expérience constitue, à terme, une banque de pratiques qui peuvent être adaptées au cas par cas selon les différents types de projets à venir.

Chaque association capitalise à partir de ses propres projets et de ses pratiques mais un échange trans-versal de bonnes pratiques transférables est pos-sible pour les associations travaillant dans le même domaine.

Comment capitaliser?

La capitalisation comprend beaucoup plus que la description de ce qui est fait ou de ce dont on a fait l’expérience. Elle doit comprendre une analyse cri-tique de l’information disponible.

La méthode utilisée par ce recueil d’expériences qui a permis de compiler et d’organiser l’information disponible et celle fournie par les différents acteurs, ont porté sur deux outils de collecte et d’analyse des données à savoir : l’outil SEPO (Succès, Echecs, Po-tentialités et Obstacles) et le groupe de discussion « Focus groupe ».

L’objectif de ces outils est de recenser les informa-tions concernant les initiatives sur :

� Les modalités de gestion des associations ci-blées,

� Les résultats et les bénéfices de chaque projet sur l’évolution de la situation de l’association et des personnes handicapées,

� Les stratégies de mobilisation des acteurs autour de la question du handicap au Maroc,

� Les perceptions sur le rôle de Handicap Interna-tional dans le cadre du projet « Accompagnement des associations représentant les personnes en situation de handicap ».

Pour qui capitaliser?

Ce document de capitalisation s’adresse aux asso-ciations œuvrant pour les personnes handicapées et les associations de droits humains et toute associa-tion ou organisation de la société civile désirant tra-vailler sur les droits des personnes handicapées, afin qu’elles s’en inspirent pour améliorer leurs pratiques. Il s’adresse également à tous les acteurs institution-nels afin de leur permettre de connaitre comment travaillent les associations, de quelles manières elles innovent et évoluent, et cela pour mettre en place des politiques de développement inclusif en faveur des personnes handicapées.

Ce recueil contribuera à renforcer les connaissances des associations et organisations travaillant dans le champ du handicap au Maroc par la mise à disposi-tions des bonnes expériences et pratiques associa-tives en leur permettant de conduire des expériences similaires pour créer des liens de coopération et d’échange d’expertise dans la promotion des droits des personnes handicapées au Maroc.

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Présentation des expériences Associatives

Axe 1

Le renforcement des capacités des associations partenaires

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Association Colombe Blanche pour les droits des personnes en situation de handicap à Tétouan

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Initiative de l’Association Colombe Blanche pour les droits des personnes en situation de handicap à Tétouan

Présentation de l’association

L’Association Colombe Blanche (ACB) pour la pro-tection des jeunes handicapés à Tétouan a été créée le 18 juillet 1993 à l’initiative de 5 jeunes personnes handicapées de la ville de Tétouan. Depuis cette date, l’association a œuvré d’une manière syner-gique à travers son bureau exécutif composé de 9 membres, à développer ses actions de prestation de services en faveur des personnes handicapées. Elle s’est positionnée vis-à-vis des acteurs locaux comme un acteur du territoire. Dans le cadre du projet avec Handicap International, une réflexion a été menée pour perfectionner ces interventions et passer d’une association de prestation de services à une structure d’information, d’orientation et es-sentiellement de plaidoyer adoptant en premier lieu l’approche droit. Cette réflexion avait pour objectif de la faire devenir un référent incontournable pour les acteurs locaux de développement.

Description de l’expérience

Le projet de l’ACB est axé sur ‘‘le processus de dé-veloppement organisationnel et institutionnel’’. Ce processus a duré 14 mois, et s’est basé sur la ré-alisation d’un diagnostic organisationnel et institu-tionnel selon une approche participative avec l’en-semble des acteurs et partenaires de l’association, permettant ainsi d’identifier les besoins en renfor-cement organisationnel, notamment ceux liés à la gouvernance, l’administration, la communication, le partenariat, la gestion de projets et la recherche de financement pour l’association.

Sur cette base, la réalisation du projet associatif de l’association a été facilitée en précisant de manière claire les principes qui guident les actions, incluant notamment la mission de l’association, les objectifs, les approches d’intervention préconisées, la popula-tion ciblée, etc. Sur la base de ce travail de diagnos-tic et d’analyse de l’association, le conseil d’admi-nistration de l’ACB a dû faire des choix stratégiques importants concernant le changement de la mission de l’association. Il a spécifié l’adoption de l’approche droit dans le domaine du handicap, changé la déno-mination de l’association qui est devenue l’associa-tion Colombe Blanche pour les droits des personnes

en situation de handicap, et élargi le champ géogra-phique d’action qui est passé du local au national.

Par la suite, la structuration organisationnelle s’est basée aussi sur la réalisation de la planification stra-tégique de l’association sur une durée de 5 ans de 2013 à 2017, incluant l’élaboration d’un plan d’ac-tion annuel, ainsi que l’élaboration et l’exécution d’un plan de formation pour le renforcement des capaci-tés des membres et salariés. Les formations portent sur des thèmes spécifiques comme le partenariat et la recherche de fonds, le montage de projet, la com-munication associative, les droits des personnes handicapées selon la Convention internationale rela-tive aux droits des personnes handicapées « CRDPH », et la mise en œuvre d’un programme d’accom-pagnement pour l’instauration de mécanismes et d’outils de gestion interne en fonction des besoins identifiés.

Cette nouvelle organisation a imposé de revoir l’or-ganisation de la structure, notamment avec la créa-tion d’un poste de coordinateur et d’un poste de di-recteur pour la mise en lien et la coordination entre la structure et le bureau de l’association. Cette initia-tive a également permis à l’association de prendre conscience de la nécessité de capitaliser son expé-rience depuis vingt ans.

Le projet s’est appuyé sur des partenaires régionaux comme la commune urbaine de Tétouan et l’Agence de Développement Social (ADS).

Leçons apprises

Toute association nait grâce à une assise de volon-taires et de bénévoles. Cependant, la pérennisation des actions impose la professionnalisation. L’ACB a pris conscience de l’évolution dans ses pratiques dans le domaine du handicap et de la nécessité de travailler de manière plus structurée, notamment en séparant le bureau de l’association de la direction opérationnelle. Cette évolution a été facilitée par la réalisation d’un diagnostic qui a donné une redéfi-nition de la planification stratégique de l’association avec un changement de la mission vers plus de spécialisation. Le diagnostic a défini l’axe d’inter-vention principal de l’ACB, le plaidoyer sur la base de l’approche droit. Cela a donné lieu à un change-ment du nom. L’ACB pour les droits des personnes en situation de handicap a créé un poste de direc-teur/trice avec les compétences requises pour ses besoins. Les outils produits nécessaires à l’évolution de l’association sont le document de la planification stratégique, le plan quinquennal stratégique, le plan

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de communication, la formalisation d’un plan d’ac-tion annuel et le plan de formation avec des modules répondant aux besoins des cadres et de l’équipe technique de l’association, un schéma d’acteurs, et un guide de procédures structurant les démarches administratives de travail au niveau de l’association. Ainsi, l’ACB a développé une administration efficace avec des procédures claires et bien définies, mène des réflexions et des actions pour rendre la question du handicap plus visible au niveau régional et natio-nal, et prend part au développement de la situation des personnes handicapées selon une approche droit.

L’ACB a jugé également nécessaire de développer davantage ses partenariats avec d’autres acteurs au niveau régional, national et même international.

Dans le cadre de son travail en faveur des droits des personnes handicapées, l’ACB a été plus disponible pour s’investir dans les réseaux et être consultée par les instances institutionnelles officielles.

De plus, ce projet était à la base de la réussite du montage d’un nouveau projet en cours actuellement, financé par la Délégation de l’Union Européenne. Ce projet qui porte sur la mobilisation d’acteurs au ni-veau régional pour promouvoir la participation poli-tique des personnes handicapées. A ce niveau aussi, le partenariat avec Handicap International continue sous forme de partenariat d’appui technique à l’as-sociation.

Limites et obstacles rencontrés, et comment ils ont été dépassés

La professionnalisation, la structuration de l’ACB et la communication sur le nouveau rôle que joue l’as-sociation dans le domaine du handicap est réussie. Cependant, la transition a induit quelques obstacles, à savoir :

� La diminution du nombre des adhésions, no-tamment suite à la frustration ressentie par des personnes handicapées et leurs familles étant dans une approche de recherche de prestations de services, qui n’est plus assurée par l’associa-tion. En effet, l’ACB s’est plutôt réorientée vers l’apport d’information et d’orientation vers les ac-teurs chargés des services recherchés.

� Une localisation pas assez accessible, car le lo-cal se trouve dans l’ancienne Médina de Tétouan, L’exploitation du local n’est pas optimisée de par son accessibilité difficile, bien qu’il comporte un ascenseur pour faciliter l’accès des personnes

handicapées. Les membres de l’ACB prévoient de réorienter le local vers un centre de formation et d’échange, et de chercher un nouveau local plus accessible et mieux positionné géographi-quement pour les acteurs locaux.

� Un ralentissement opérationnel de la structure suite aux changements, le temps que l’associa-tion juge nécessaire pour s’imprégner et s’adap-ter au changement de vision et de modalités de fonctionnement pour tous les membres de l’as-sociation, avec un nombre moindre de personnel avec des profils de poste clairement identifiés et justifiés.

Rôle de HI

L’association Handicap International a été un par-tenaire à part entière, qui a permis d’accompagner l’association dans toutes les étapes du projet, depuis l’identification et la confirmation de l’idée de projet, en passant par sa conception, jusqu’à la réalisation de toutes ses étapes, du diagnostic à l’opération-nalisation de la professionnalisation de l’ACB. Cet accompagnement a été fait avec l’équipe chargée du projet et le coordinateur technique de Handicap International, qui ont assuré la réalisation du projet avec l’ACB, et ont répondu favorablement aux de-mandes de l’association. Ce partenariat consistait en un appui technique, et un appui sur tous les as-pects de gestion et à toutes les étapes de mise en œuvre du projet. Ce partenariat réussi se poursuit de manière égalitaire entre les deux structures nationale et internationale, dans le cadre du projet susmen-tionné porté par l’association ACB.

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Recommandations

L’ACB a évolué vers la professionnalisation pour être une force de proposition. Elle œuvre au sein des ré-seaux nationaux et auprès des décideurs institution-nels pour améliorer les droits des personnes han-dicapées. Cependant, afin d’atteindre cet objectif nous recommandons que :

� l’ACB accompagne ce changement de position-nement par la formation de ses membres, l’in-formation des acteurs et adhérents, et la com-munication autour de son nouveau rôle de leader pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap par la présentation de son organisation, de sa nouvelle gestion et de sa pro-gression depuis le changement.

� La structuration de l’association doit poursuivre son développement institutionnel par une ad-ministration plus efficace, avec des procédures claires et bien définies revues périodiquement et adaptées selon les besoins de l’association. Les membres doivent être formés sur ces démarches et procédures.

� L’ACB réalise des documents de formation sur la conduite d’actions en approche droit et sur le plaidoyer pour tous les membres, afin d’homo-généiser le degré de connaissance et de maitrise de l’intervention de l’association par tous.

� L’ACB développe une stratégie de mobilisation d’acteurs ciblant des volontaires et bénévoles sympathisants de l’association au niveau provin-cial et régional, pour renouer avec ses adhérents et appuyer ses actions sur le terrain.

� L’ACB développe un plan financier pour asseoir sa professionnalisation,

� L’ACB met en pratique le plan de communication réalisé pour augmenter sa notoriété auprès des décideurs et bailleurs de fonds, et le diffuse à un large spectre.

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Association Enfance Handicapée Agadir

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Initiative de l’Association Enfance Handicapée à Agadir

Présentation de l’association

L’Association de l’Enfance handicapée (AEH) a été créée en 1998 à Agadir. Elle est gérée par un conseil d’administration de 7 personnes. Ses missions consistent en la facilitation de la scolarisation et la prise en charge des enfants handicapés, l’intégra-tion sociale, économique et culturelle des personnes handicapées, la sensibilisation, la mobilisation des acteurs, la promotion des droits des personnes han-dicapées et le plaidoyer. L’association gère actuelle-ment deux centres socio-éducatifs, celui de Dcherra et celui d’Ait Melloul. Ce sont des centres polyvalents d’accueil, d’information et d’orientation, d’éducation et de suivi médical et paramédical. L’association cible les personnes en situation de handicap appartenant à la région de Sous-Massa-Drâa et particulièrement les enfants ayant une déficience mentale âgés de 4 à 16 ans. Ses axes d’interventions sont la santé, l’édu-cation, l’accompagnement social et la mobilisation des acteurs et plaidoyer.

Description de l’expérience

Le projet de l’AEH est la création d’un poste de di-recteur technique pour l’association en vue du ren-forcement de ses capacités d’action. En effet, avec l’ouverture du deuxième centre socio-éducatif pour les enfants en situation d’handicap, et le nombre croissant des salariés, la professionnalisation de l’AEH s’imposait. Ainsi, le projet a permis le réamé-nagement du local de l’association où se trouve le bureau du directeur technique, et la structuration des ressources humaines au niveau de l’association avec une définition plus précise du rôle de chacun. Les termes de références du poste de Directeur technique ont été définis et son recrutement a eu lieu. La personne recrutée étant éloignée du domaine du handicap, le projet a permis de renforcer ses ca-pacités à deux niveaux. La personne a pu consul-ter des documents mis à disposition qui concernent l’association et les centres, et a également pu se former sur l’évolution du concept de handicap, des approches du handicap, et sur les droits des per-sonnes handicapées selon la législation nationale et internationale. Le travail avec un directeur technique et des volontaires du bureau de l’association est fa-cilité par la définition des objectifs et du plan d’action du directeur technique qui décrit les actions à mener aussi bien par la mobilisation des acteurs (mise en

réseau, intégration des personnes, l’élaboration de projets de développement, renforcement technique avec l’appui aux membres de l’AEH pour le montage de nouveaux projets), que par l’introduction de la dé-marche qualité dans les centres socio-éducatifs et l’identification des opportunités de formation. L’AEH a jugé nécessaire de développer des partenariats avec les acteurs institutionnels, notamment le Minis-tère de la santé, la Fondation Mohamed V pour la solidarité et le programme de l’INDH.

Leçons apprises

L’AEH est un modèle dans la gestion des centres pour les enfants en situation de handicap. Ainsi la création du poste de directeur technique est deve-nue nécessaire. Cependant le recrutement n’a pas été facile, vu le peu de profils adéquats qui existe sur le terrain. L’enjeu était de trouver le bon profil avec le budget prévu pour la création de ce poste.

La professionnalisation de l’AEH a commencé par cette étape importante mais également par le ren-forcement des capacités du directeur par des for-mations diverses dans les différentes approches du handicap (approche médicale, approche sociale, ap-proche droits et approche inclusive), les typologies du handicap et le processus de production du han-dicap (PPH). La direction technique a ainsi organisé les autres axes d’intervention de l’AEH par la mise en place des stratégies de fonctionnement des centres avec l’organisation en plusieurs services: social, éducatif, médical et paramédical. Elle a également instauré le développement des programmes éduca-tifs et des fiches de suivi des enfants au niveau des centres avec l’existence d’une base de données au niveau du service d’accueil et d’orientation « SEAO ». Elle a mis en place un atelier d’ergothérapie qui a permis de produire, d’adapter et de réaliser des prothèses et aides techniques au profit de ses bé-néficiaires. Enfin, elle a mis en place divers équipe-ments des salles au niveau des centres, comme par exemple des tables et des chaises avec des choix réglables adaptées aux besoins des enfants en si-tuation de handicap, et des attelles pour les chaises en bois léger au lieu du plâtre plus lourd.

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L’AEH a par la suite intégré le Collectif national pour la promotion des droits des personnes handica-pées. Elle est devenue référente dans la gestion des centres, et point focal représentant les personnes handicapées et le Collectif dans les activités du Co-mité Préfectoral du Handicap (CPH) et auprès des acteurs institutionnels de la région. Enfin, elle anime le réseau régional des acteurs concernés par la thé-matique du handicap.

Limites et obstacles rencontrés et com-ment ils ont été dépassés

Le projet a visé la professionnalisation de l’associa-tion. Cependant au départ, il y a eu une difficulté de trouver le bon profil du directeur. L’association a choisi en premier lieu un directeur qui n’était pas adéquat. Cela a donné lieu à une perte d’investisse-ment financier et de formation. Cette difficulté a été dépassée par le recrutement d’un nouveau directeur qui a bien rempli ses fonctions et qui continue à le faire.

L’association a également rencontré la difficulté de compléter le salaire du directeur technique engagé, au vu la sous-estimation budgétaire initiale, car il était nécessaire d’étudier le marché de l’emploi et de bien estimer le salaire correspondant à un tel profil. Cet obstacle a été dépassé par une revue de budget total du projet avec Handicap International et la décision d’une réallocation budgétaire pour cette rubrique du salaire du directeur.

La structure professionnelle de l’association, semble encore faible avec un directeur technique seul. Une direction technique avec un directeur, un respon-sable administratif et financier et un chargé de com-munication renforcerait davantage l’AEH.

Rôle de HI

Handicap International a accompagné et a suivi de près l’association dans la mise en place de la direc-tion technique par l’appui à la définition des termes de références du profil de directeur technique, la participation au recrutement et à l’ajustement bud-gétaire.

Handicap International a aussi appuyé l’associa-tion en formant le Directeur technique de l’AEH sur les approches du Handicap, sur la CRDPH, et sur l’approche inclusive et d’autres modules à vocation technique utiles pour la prise de son poste de ges-tion et management.

HI constitue une association professionnelle, un mo-dèle et un référent pour l’AEH. La prise de contact est facile et il y a de la réactivité face aux demandes et besoins de l’AEH. Cette réactivité ayant été ren-forcée par la présence du coordinateur de Handicap International pour Sous-Massa-Drâa à Agadir, qui a son bureau au sein du siège de l’AEH.

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Recommandations

L’AEH est une association qui a développé une bonne expérience dans la gestion des centres so-cio-éducatifs pour les enfants en situation de handi-cap mental. Le projet a permis d’avoir un directeur technique. Cependant, il est nécessaire que:

� L’AEH se dote d’une direction technique com-plète (un directeur, un responsable administratif et financier et un chargé de communication), afin qu’elle devienne une association plus profession-nelle et qu’elle puisse remplir ses rôles avec plus d’aisance,

� L’AEH se professionnalise davantage en se do-tant d’outils indispensables, à savoir : une pla-nification stratégique en accord avec l’évolution de l’association, un plan financier et un plan de communication, ainsi qu’une stratégie de mo-bilisation des volontaires au niveau provincial et régional,

� L’AEH se positionne à l’échelle provinciale et régionale comme acteur incontournable pour l’amélioration des prestations de services au pro-fit des personnes handicapées en communiquant

autour des stratégies adoptées et des méthodes utilisées dans ces deux centres, par la réalisation d’un guide détaillé des démarches à suivre pour la bonne gestion d’un centre socio-éducatif po-lyvalent en faveur des personnes handicapées.

� L’AEH peut profiter de l’expérience qu’elle dé-veloppée pour préparer un guide et cahier des charges pour l’installation d’un atelier d’ergothé-rapie.

� L’AEH peut intervenir auprès des acteurs chargés de la formation professionnelle et de l’ensemble des acteurs pour les former et les sensibiliser sur la prise en charge des personnes handicapées et sur le droit de ces personnes pour garantir un développement local inclusif au sein de la région.

� L’AEH se positionne aussi comme leader à l’échelle provinciale et régionale dans le plai-doyer des droits des personnes handicapées en étant membre du Collectif et membre de réseaux d’OPH.

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Conclusion de l’axe de renforcement des capacités des associations

Les associations œuvrant dans le domaine du han-dicap ont des caractères multiples (prestataires de service, association de personnes handicapées, as-sociations de parents, de plaidoyer, qui mettent en œuvre des actions sociales, d’orientation, de dé-veloppement, d’accompagnement, de services, de plaidoyer droit …) et sont en forte augmentation. Elles sont devenues des acteurs majeurs au Maroc, vu le désengagement de l’Etat à remplir ses fonc-tions pour les personne handicapées. Elles sont également devenues des interlocuteurs valables vis-à-vis des pouvoirs publics, mais aussi des institu-tions internationales. Les deux initiatives présentées ci-dessus, parmi les 7 initiatives développées par Handicap International dans le cadre de son projet « Accompagnement des associations représentants les personnes en situation de handicap au Maroc», ont permis de créer des références d’associations marocaines par la professionnalisation de l’ACB, ain-si que par la création du poste de directeur technique

à l’AEH. On peut résumer les champs d’amélioration et du renforcement des capacités des associations à travers :

� Le renforcement des capacités des associations dans l’identification et la précision de leur mis-sion, leur gestion administrative et financière, les plans projets, la recherche de fonds, la commu-nication, le réseautage et le plaidoyer,

� Le renforcement des capacités techniques dans le diagnostic, l’évaluation et le suivi des per-sonnes handicapées, à travers des outils adap-tés aux besoins.

� Le renforcement des capacités dans la mise en place de programmes éducatifs,

� La mise en place d’un appui financier des struc-tures et des projets, permettant d’atteindre les objectifs souhaités.

Le renforcement et la professionnalisation des as-sociations leur permettent d’être plus structurées, d’accéder à d’autres financements, et de s’inscrire dans les dynamiques existantes pour répondre aux mieux aux besoins et attentes de leurs bénéficiaires.

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Présentation des expériences Associatives

Axe 2

L’appui à l’amélioration de la prestation sociale pour les

personnes en situation de handicap

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Association Horizon Ouarzazate

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Initiative de l’Association Horizon pour les handicapés à Ouarzazate

Présentation de l’association

L’association Horizon des Handicapés de Ouarza-zate est une association de droit marocain créée le 22 décembre 1994. D’après la dernière assemblée générale de 2013, le bureau de l’association est constitué de 7 bénévoles. L’association est r

econnue d’utilité publique par le décret N° 550-97-2 du 2 juillet 1997. Elle a ouvert une structure de rééducation fonctionnelle et de réadaptation sociale en décembre 1994, qui est l’unique centre d’appa-reillage de la province d’Ouarzazate. Elle met en œuvre des actions visant à l’intégration et au traite-ment paramédical, médical, social et économique du handicap, que ce soit par l’aide aux personnes han-dicapées ou par des actions de prévention et de sen-sibilisation. Horizon compte plus de 3.200 adhérents et emploie 40 personnes, dont 18 femmes. 83% des employés, dans tous les services d’Horizon, sont en situation de handicap. De plus trois personnes sont détachées par le Ministère de la Santé.

Vu que la région d’Ouarzazate affirme un taux de pauvreté et de vulnérabilité élevée et connait le pro-blème de dispersion géographique des douars qui sont enclavés, la situation des personnes handica-pées est marquée par l’exclusion de par la situation socio-économique des familles mais aussi l’éloigne-ment des structures de prises en charges et leur faible nombre dans la région. Le projet ‘Appui à la mise en place d’un service mobile d’appareillage en faveur des personnes en situation de handicap’ ré-pond à un réel besoin des personnes handicapées de la province pour faciliter leur insertion sociale et la mise en place d’un développement inclusif.

Description de l’expérience

Le projet ‘Appui à la mise en place d’un service mo-bile d’appareillage en faveur des personnes en situa-tion de handicap’ s’est appuyé sur les informations et la stratégie d’intervention du service d’évaluation d’accompagnement et d’orientation (SEAO), et de la mise en place des Consultations Médicales Spé-cialisées (CMS) pour préciser le diagnostic des per-sonnes handicapées, afin de lancer la campagne d’appareillage et le processus de suivi des bénéfi-ciaires. Pour le faire, l’association a contribué à la création d’un comité provincial du handicap char-gé d’appui-conseil, dont la présidence est assurée

actuellement par l’association. Elle a ensuite œuvré dans la cohésion et l’harmonie des missions d’appa-reillage aux communes lointaines d’Ouarzazate des différents profils de l’équipe mobile du SEAO (assis-tance sociale, kinésithérapie, prothèse, psychomo-tricité) et des techniciens de l’atelier d’appareillage, pour optimiser le rendement des différentes unités. Ainsi, la mise en place d’une unité mobile pour: le diagnostic des besoins des personnes handicapées, l’appareillage et le suivi ont été soutenus par les différentes communes et associations des douars visés. L’association Horizon gère un centre où un programme de séances de psychomotricité dans un espace d’éveil a été développé pour améliorer les ca-pacités d’autonomie et d’intégration sociale des en-fants en situation d’handicap. Pour assumer les dif-férentes tâches dans le centre et au niveau de l’unité mobile également, un plan de formation du person-nel a été mis en place : stage dans d’autres struc-tures, participation à divers séminaires. Cependant la réussite de l’atelier d’appareillage a demandé l’orga-nisation en amont de campagnes de sensibilisation sur le handicap, au profit des familles de personnes handicapées et de la population locale des différents douars. Ainsi, et pour plus d’impact, Horizon a mis en place un groupe de parole avec les parents, ce qui a consolidé la confiance dans les missions du centre et de l’unité mobile. Cette communication ba-sée sur l’écoute active a renforcé également les liens entre les membres de l’équipe. La socialisation des enfants et personnes handicapées est un pas vers l’autonomisation. Afin de répondre au mieux aux de-mandes d’appareillage des personnes, l’association a organisé une formation au profit de ses techniciens pour les doter des nouvelles techniques en matière d’appareillage et de méthode de travail.

Le projet s’est appuyé également sur un partenariat multiple avec plusieurs acteurs selon ses phases de réalisation. Ont notamment été impliqués dans ce partenariat la division d’action sociale de la province, les délégations de la santé, de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et de l’entraide natio-nale Ouarzazate, les communes d’Ait Zineb, Tazna-ghate, Skoura et Ouarzazate, et les associations de personnes handicapées au niveau des douars : l’association Eghir, l’association Aghbalou pour le développement, l’association Tarik Alkhayr, Amicale Marocaine des Handicapés, etc.

Leçons apprises

L’association Horizon des Handicapés a travaillé dans le projet sur deux axes essentiels d’interven-

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tion, à savoir l’amélioration des capacités de mobili-sation des associations locales, et l’amélioration des prestations de services d’appareillage au profit des personnes en situation d’handicap. Les réussites se résument comme suit:

� La formation des techniciens de l’association. Le projet s’est investi dans le renforcement des compétences techniques de son personnel, se-lon la spécialité : psychomotricité, espace éveil, écoute, appareillage, et formalisation de l’accueil des personnes handicapées pour une meilleure prestation selon les besoins.

� La création d’une cellule d’écoute par le déve-loppement d’une bonne communication avec les parents et familles des bénéficiaires et acteurs locaux. En effet, les familles des personnes han-dicapées discutent de leurs problèmes et pro-posent des sujets pour la sensibilisation. Le travail du groupe de parole est basé sur la confiance, le respect des personnes, l’écoute active. Tous ces éléments sont les clés de réussite de ce groupe.

� La création d’une unité mobile d’appareillage est une expérience pilote dans la région. Elle a dé-buté par la sensibilisation des décideurs et des acteurs locaux sur la question du handicap dans les sites ciblés, et par la promotion du travail de l’unité à travers la sensibilisation des familles des personnes handicapées. Ensuite est venue la concertation sur la définition et la mise en place d’une stratégie pour l’appareillage des personnes handicapées avec identification et précision de critères d’éligibilité avec les services de prise en charge notamment pour les enfants scolarisés et les jeunes handicapés ayant aucune couverture sociale ou assurance. Finalement, l’association Horizon s’est structurée, et elle a acquis un sa-voir-faire dans ses prestations de services. Il a fal-lu travailler sur le développement de procédures de prise en charge des personnes handicapées depuis le diagnostic jusqu’à l’appareillage et le suivi de la personne.

Limites et obstacles rencontrés et comment ils ont été dépassés

Le projet a réussi de toucher des zones enclavées où les unités médicales sont quasiment absentes. Cependant, l’équipe de l’unité mobile a eu des diffi-cultés à mobiliser les hommes (pères d’enfants han-dicapés) durant les séances de sensibilisation, vu le contexte culturelle de la région. L’association a ré-fléchi à faire intervenir l’imam de la mosquée pour

impliquer plus les pères d’enfants handicapés.

Une des difficultés rencontrées par l’association a été la mobilisation d’un formateur spécialisé en technique d’appareillages développés, afin de doter l’association de ces techniques. Ainsi, Horizon a eu recourt à Handicap International qui a pu mobiliser un formateur international qui a assuré la mission de formation pour les techniciens.

L’association a également rencontré le problème de la dispersion des douars ou vivent les personnes à appareiller. Pour arriver à ces personnes et pouvoir prendre les mesures d’appareils, l’unité d’Horizon a choisi de s’installer au niveau du local de quelques communes rurales pour être accessible aux per-sonnes handicapées et leurs familles.

Rôle de HI

L’appui de Handicap international à travers l’équipe projet a été double. Un appui opérationnel a été ap-porté en gestion de projet et un appui technique a été apporté à travers les conseils du coordinateur et la mobilisation du référent technique au niveau du Siège de Handicap International, qui a recherché le formateur convenable pour assurer la formation des techniciens d’Horizon en matière d’appareillage et de structuration de l’atelier de production des pro-thèses et orthèses.

Handicap International a appuyé l’association dans la structuration de ses outils de suivi et de gestion du projet. Handicap International a également assuré la structuration du service social et la manière dont ce service « le SEAO » a évolué par les formations mises en place dans d’autres projets de Hi dont l’équipe du SEAO d’Horizon a pu bénéficier pour renforcer l’association et réussir au mieux ses prestations de l’unité mobile et de ses services.

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Recommandations

L’Association Horizon des handicapés est une as-sociation prestataire de services. Ce projet de l’unité mobile d’appareillage lui a permis de travailler à une échelle régionale, et d’accéder à des douars les plus lointains au niveau de la région. Cependant, il est né-cessaire que :

� Horizon revoie et mette en place une planification stratégique et une vision claire en accord avec son évolution, ainsi qu’une stratégie de mobili-sation des volontaires au niveau provincial et régional. Cela lui permettra de se professionna-liser davantage, d’élargir le nombre d’adhérents, d’augmenter sa notoriété, et de pérenniser ses services.

� L’Association doit renforcer sa communication externe, à travers par exemple des journées portes ouvertes pour la promotion des services de l’association et l’exposition des produits des ateliers solidaires d’Horizon auxquels travaillent les personnes handicapées,

� Horizon, en tant qu’acteur local ayant une no-toriété, doit proposer une stratégie et un plan d’action au sein du comité provincial du Handi-cap pour un développement local inclusif. L’as-sociation doit contribuer ainsi à la structuration de ce comité et se positionner comme leader et seul interlocuteur expert en prestations de ser-vice d’appareillage de la région.

� L’association doit développer un cahier des charges et un guide pour l’unité d’appareillage mobile afin de bien formaliser ce travail réalisé par l’association dans des zones enclavées au sud du Maroc.

� Horizon doit structurer et formaliser les procé-dures et outils de travail de son service social pour renforcer ce service et le professionnaliser.

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Association des Parents des Enfants Autistes Marrakech

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Initiative de l’Association des Parents des Enfants Autistes à Marrakech

Présentation de l’association

L’association des parents des enfants autistes de Marrakech APEAM a été créée en 2005 par une as-semblée générale qui a désigné un bureau d’asso-ciation constitué de 9 bénévoles. Cette association est membre du collectif national d’autisme (CAM). Elle œuvre pour l’intégration sociale et scolaire des enfants autistes. L’association gère 4 classes d’inté-gration scolaire avec 50 enfants autistes. Elle a pour objectif la prise en charge des enfants autistes dans un milieu le plus ordinaire possible (intégration sco-laire) en vue d’une intégration sociale, l’accompa-gnement des familles et leur implication dans la prise en charge de leurs enfants, en plus de la sensibilisa-tion au diagnostic et à la prise en charge précoces.

Description de l’expérience

Le projet ‘Pour une meilleure intégration sociale et scolaire des enfants autistes’ est mis en place dans l’école primaire Chabab à Marrakech où l’association dispose de classes d’intégration scolaire. Son objec-tif est d’améliorer les interactions sociales et l’inté-gration scolaire des enfants autistes à travers des activités parascolaires avec leurs confrères élèves non handicapés à l’école, afin d’opérationnaliser la socialisation et la scolarisation des enfants autistes. De ce fait, l’association a visé le renforcement de capacités des enseignantes et des éducatrices dans les méthodes de prise en charge éducative d’un en-fant autiste (ABA , TEACH , Montessori, PECS ) pour la première étape du projet.

Par la suite, l’équipe, a mis en place un programme pédagogique individualisé pour chaque enfant, avec des outils de suivi personnalisé incluant des séances dans les classes avec l’appui d’un psychologue spé-cialisé. Grâce au partenariat avec la délégation du Ministère de l’Education Nationale, la création de la classe d’intégration (CLIS ) avec des enfants autistes a été possible pour l’association. Etant donné que l’apprentissage des enfants autistes est basé sur des séquences répétitives et suivants des méthodes bien spécifiques, la mise en place des activités de socialisation sous forme de sorties de socialisation pour une mise en situation réelle de vie quotidienne (dans un marché, un café, un lieu de vie publique) a été importante dans la réussite du projet. Des ate-

liers pédagogiques d’apprentissage en matière de poterie et de jardinage pour développer chez l’enfant des compétences spécifiques ont été mis en place. Aussi, les séances de suivi médical et paramédical en psychomotricité, d’orthophonie et de sport pour les enfants ont permis de réussir le projet et d’amé-liorer le niveau d’apprentissage des enfants concer-nés par le projet.

Leçons apprises

La scolarisation et le suivi pédagogique des enfants autistes réalisés par la responsable pédagogique en coordination avec l’ensemble des intervenants (no-tamment les enseignantes et les éducatrices) ont donné de bons résultats et ont participé à la réussite du projet.

La formation de l’équipe pédagogique a constitué un atout incontournable dans le projet et pour l’associa-tion. Le corps pédagogique a vu ses capacités tech-niques en méthodes et approches de travail renfor-cées par l’organisation de formations diverses dans la gestion de programmes, le suivi pédagogique et les méthodologies d’enseignement ABA, Montesso-ri, Teach. L’opérationnalisation de la convention de partenariat avec la délégation du Ministère de l’édu-cation nationale, pour la mise à disposition de salles de classes et d’espaces pour diverses activités pa-rascolaires comme prévu dans le cadre du projet, a permis la réalisation de l’ensemble des activités du projet dans une école avec des classes intégrées pour les enfants en situation de handicap et des classes ordinaires. Ainsi, l’association a créé trois ni-veaux de classes : débutants, moyens et avancés. Un accompagnement individuel des enfants par une auxiliaire de vie dans la classe a été instauré. L’as-sociation a créé et suivi les dossiers des enfants à intégrer dans le système scolaire formel. Grâce à ces efforts, la scolarisation de certains enfants autistes a été possible. Dans l’école Chabbab, les enfants en situation de handicap et les enfants non handicapés partagent les moments de récréation et les jeux.

L’association a pu sensibiliser le société à travers les sorties organisées dans des lieux publics, cafés, restaurants, espaces de jeux, grandes surfaces, etc. Ces sorties ont permis à plusieurs enfants d’amélio-rer leur capacité de socialisation dans les lieux pu-blics.

Au sein de l’association, les savoir-faire acquis et les requis des formations sont partagés avec les nou-velles éducatrices et auxiliaires de vie. L’équipe pé-dagogique est motivée et souhaite mettre en place

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un espace jardin avecélevage d’animaux domes-tiques ainsi qu’un espace de jeux et de sport adap-tés aux besoins des enfants autistes.

Limites et obstacles rencontrés et comment ils ont été dépassés

Parmi les limites rencontrées par ce projet, on trouve la réticence et le refus du directeur de l’école à la mise en place des ateliers et la réalisation des ac-tivités, notamment celles du sport et de jardinage. Après plusieurs réunions et la mise en place du pre-mier atelier d’essai en sport et jardinage qui ont in-clus les élèves de l’école en plus des élèves autistes, le directeur a apprécié l’activité et a accepté que l’association les mette en place tout en intégrant des élèves non handicapées. Cela a permis de sensibili-ser les autres élèves et enseignants des classes ordi-naires. Parmi les limites, on peut également signaler que les membres de l’association étant des parents d’enfants autistes, ils sont plus préoccupés par la scolarisation de leurs enfants que par le développe-ment des services de l’association qui évolue avec le temps. Cela a amené ces mêmes membres à réflé-chir à créer une nouvelle association qui s’occuperait des autres services.

Rôle de HI

HI a permis à l’association APEAM de mettre en œuvre ce type de projet que la majorité des bailleurs ne financent pas. Aussi, Handicap International a permis à l’association de renforcer ses capacités de prestation pédagogique à travers la formation des enseignantes et éducatrices dans la prise en charge pédagogique des enfants autistes. La formation re-çue par les enseignantes et les éducatrices continue de porter ses fruits. De plus, l’association a pu ren-forcer ses capacités dans l’apprentissage du mon-tage et de la gestion de projet.

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Recommandations

L’Association des Parents des Enfants Autistes de Marrakech travaille au sein d’une école primaire pu-blique. L’école contient des classes d’intégration et de prise en charge éducative, des ateliers d’ap-prentissage comme l’atelier cuisine, l’atelier poterie ou l’atelier jardinage, et des espaces de jeux et de socialisation. L’espace de récréation qui est partagé avec les enfants non handicapés. Cependant, il est nécessaire que :

� L’APEAM précise sa vison et redéfinisse sa plani-fication stratégique en accord avec les objectifs et les ambitions de l’association.

� L’association doit réfléchir à une stratégie de mo-bilisation des volontaires et des professionnels du service public, à savoir le Ministère de la san-té, le Ministère de l’éducation nationale, etc. pour mieux répondre aux besoins des enfants autistes pris en charge par l’association.

� L’APEAM cherche des partenariats et des méca-nismes pour voir comment instaurer le dépistage précoce obligatoire des enfants autistes, car la plupart des enfants bénéficiant des services ne sont diagnostiqués qu’à l’âge de 5 ans,

� L’APEAM doit formaliser sa démarche d’accom-pagnement des enfants autistes admis en classe ordinaire relevant du Ministère de l’éducation na-tionale avec la présence d’une auxiliaire de vie, pour inspirer les autres associations œuvrant dans le même domaine.,

� L’APEAM doit mettre en place un cahier de prise en charge de ses enfants autistes, qui deviendra une référence et un modèle à adopter. En effet, car les enseignantes travaillent toutes avec des fiches de suivi individualisées et des méthodes variées, et collaborent entre elles avec la psycho-logue pour un meilleur résultat.

� L’APEAM doit chercher des partenariats pour garder l’activité des sorties de socialisation et d’autonomisation des enfants dans des lieux pu-blics et les inclure de façon permanente dans son programme éducatif.

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Conclusion de l’axe d’appui à l’amélioration de la prestation sociale pour les personnes en situation de handicap

Les prestations sociales pour les personnes handi-capées reste une des actions primordiales des as-sociations œuvrant dans le domaine du handicap au Maroc. Un tel service permet d’accueillir, d’évaluer, d’orienter la personne vers des services de bases de la société comme les services médicaux, paramédi-caux, scolaires, etc. C’est aussi une prise en charge lourde que les associations assument et qui doit commencer du diagnostic du besoin de la personne et aller jusqu’au projet de vie, pour assurer l’autono-misation et la socialisation de cette personne.

Ainsi, les deux projets de Horizon des Handicapés à Ouarzazate et de l’Association des Parents des Enfants Autistes Marrakech présentés, parmi les 6 projets financés par Handicap International dans ce sens, ont choisi d’offrir des prestations de service social : la première en appareillage et la deuxième en

prise en charge scolaire et pédagogique des enfants autistes.. On peut conclure par les recommanda-tions suivantes :

� L’instauration et la mise en place d’un système de coordination avec l’ensemble des acteurs ex-ternes à l’association pour améliorer la prestation sociale des associations.

� La généralisation des techniques et démarches développées par ces associations pour avoir des livrets et référence de prestation sociale quel que soit le domaine.

� L’uniformisation et la généralisation des services d’accueil, d’information, d’évaluation, d’orienta-tion et de suivi des demandes des personnes handicapées, et l’instauration et l’uniformisation et généralisation de ces services,

� La généralisation des cellules d’écoute et des groupes de parole créés pour le soutien des fa-milles des personnes handicapées.

Ces prestations de services sont indispensables à l’amélioration de la qualité de vie des personnes han-dicapées et de leurs familles qui ne peut être pérenne

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qu’avec l’implication et la mobilisation de l’ensemble des acteurs associatifs et institutionnels locaux.

Présentation des expériences Associatives

Axe 3

La mobilisation et la sensibilisation des acteurs de développement et le renforcement des partenariats

entre OPH et acteurs de développement

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Association Club Bouregreg pour les Handicapés Salé

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Initiative de l’Association Club Bouregreg pour les Handicapés à Salé

Présentation de l’association

Le Club des handicapés de l’association Bouregreg a été créé en 1996. Il œuvre pour l’intégration et l’inclusion des personnes handicapées dans la vie sociale économique, politique et culturelle au niveau de la ville de Salé. Le Club dispose d’un centre lo-cal d’information et d’orientation (CLIO) qui a pour mission la prestation de services d’accueil, d’infor-mation et d’orientation des personnes handicapées. Ce centre, constitué d’une équipe de 4 personnes, a pu recevoir et répondre aux demandes de 1300 bénéficiaires sur l’année 2014.Face à la demande récurrente sur l’accès à la scolarisation et la mau-vaise compréhension du handicap par les personnes elles-mêmes et la société, le CLIO a eu l’idée de dé-velopper un projet de sensibilisation et de promotion de l’éducation inclusive des enfants handicapés.

Porté par le Club des handicapés de l’association Bouregreg-Salé, le projet est axé sur la mise en place d’une stratégie provinciale de mobilisation et de sen-sibilisation pour la promotion de l’éducation des en-fants handicapés. Ainsi, grâce à l’appui de Handicap International, cette initiative a pour objectif de renfor-cer l’accès des enfants handicapés au système édu-catif de la ville de Salé à travers la mobilisation et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs concernés par l’éducation.

Description de l’expérience

Le projet intitulé « Pour la promotion des droits de l’éducation des enfants en situation de handicap à Salé » a permis de mettre en place une stratégie de sensibilisation et de mobilisation d’acteurs pour at-teindre les résultats escomptés. Ceci s’est effectué par la mise en place d’une cellule de développement des projets au sein du Club, à travers laquelle il a eu l’engagement du responsable de la cellule qui est chargé de la mise en place des activités du projet avec l’appui d’une chargée de suivi. Aussi, volon-taires membres du bureau ont participé à l’accom-pagnement de la réalisation des activités, et à travers l’organisation des réunions de suivi pour garantir l’implication des membres du bureau de l’associa-tion. En plus de la création de la cellule et de l’en-gagement du personnels, il y a eu la mise en place d’un plan de formations pour le renforcement des

capacités des cadres de la cellule sur le sujet du dé-veloppement de partenariats et de l’identification des pistes de financements potentielles selon le domaine d’intervention du club . Finalement, l’association a engagé des partenariats avec la délégation de l’édu-cation nationale de Salé pour la mobilisation des en-seignants et du personnel éducatif bénéficiaires des actions de formation, et s’est coordonnée avec des associations œuvrant dans le domaine du handicap pour la mobilisation de tous les acteurs travaillant dans le domaine de l’éducation à Salé. Cela a abou-ti à la mise en place d’un programme de formation pour les enseignants et éducateurs des enfants han-dicapés à Salé. Par la suite, le Club a réalisé un kit de sensibilisation à l’éducation des enfants handicapés, qui englobe une dizaine de documents portant sur la définition du handicap, les typologies du handicap, les différents traités et conventions sur les droits des personnes handicapées, des histoires de sensibili-sation au handicap pour les enfants et élèves, des guides simples et pratiques pour les enseignants et travailleurs sociaux voulant mettre en place des ac-tions de sensibilisation à l’éducation inclusive, ainsi qu’un ensemble de jeux et quiz sur le thématique servant à des actions de sensibilisation au grand pu-blic.

Par la suite, le projet a utilisé ce kit pour l’animation d’une campagne de sensibilisation à l’éducation au niveau de la région de Rabat. Le Club a également distribué ce kit lors d’un séminaire régional avec les acteurs pour vulgarisation et partage d’information sur le sujet.

Leçons apprises

Le renforcement des capacités des cadres de l’as-sociation pour garantir la pérennisation des actions et du travail a été un choix stratégique. Il y a eu un investissement dans le développement des compé-tences des membres actifs en gestion administrative. La prise de conscience du besoin de développer des projets pour financer durablement l’association a in-duit la création d’une cellule de développement de projet. Un pool de personnes a été ainsi formé sur le thème et un projet a été monté pour être présenté pour financement. Le Club Bouregreg pour les Han-dicapés a un centre accessible et bien situé à Salé. La création du CLIO est venue d’elle-même, vu le rôle assumé par le Club. C’est une structure stable, gérée de façon permanente et active. Le livret CLIO élaboré par Handicap International est un guide com-plet et de référence sur les procédures pour mettre en place et réussir son fonctionnement. Le CLIO a

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augmenté la notoriété de l’association grâce à ces services. L’association a mis en place un programme de sensibilisation et de formation des éducateurs des classes d’intégration scolaires de Salé. Il a or-ganisé des activités culturelles inclusives récréatives et artistiques entre les enfants handicapés et les enfants non handicapés dans une école privée. Le CLIO a réalisé un kit de sensibilisation avec l’appui de Handicap International. Ce kit a été l’aboutisse-ment d’un processus de collecte et de sélection des informations, auxquelles les membres du Club ont contribué. Ils ont également participé à la rédaction des documents formulant les recommandations liées aux vécus des personnes handicapées membres de l’association, et à la conception des documents du kit. Aussi, le Club a diffusé ce kit lors de ses activités de sensibilisation et de formation des acteurs de la société civile et des cadres et enseignants du Mi-nistère de l’éducation Nationale. Une réflexion a été menée sur la large diffusion du Kit au niveau national.

Limites et obstacles rencontrés et comment ils ont été dépassés

Le Club Bouregreg pour les Handicapés dispose d’une infrastructure qui est adaptée à l’accueil des personnes handicapées, mais qui est sous-exploitée par rapport aux équipements présents et à la répar-tition de la capacité d’accueil. Le Club Bouregreg a formalisé la cellule de développement de projet mais le financement n’a pas encore été trouvé pour as-surer la suite de cette cellule au-delà de ce projet. L’autre limite que rencontre le Club est sa faiblesse de mobilisation des volontaires et bénévoles pouvant l’appuyer dans la mise en œuvre des activités.

Parmi les obstacles rencontrés, c’est le départ de la première chargée de suivi du projet qui a laissé un vide et une charge de travail pour le responsable de la cellule, le temps de recruter la deuxième chargée de suivi qui a occupé son poste par la suite jusqu’à la clôture du projet.

Une autre des difficultés rencontrées est le temps dépensé pour le recueil de l’information et le proces-sus de validation technique du contenu du kit avec Handicap International, qui toutefois a garanti la pro-duction d’un kit de qualité.

Rôle de HI

Handicap International est un partenaire qui a per-mis un transfert de savoir et savoir-faire dans les dé-

marches de gestion du projet, d’organisation et de structuration de travail vers le Club Bouregreg des handicapés. Handicap International a accompagné le Club dans toutes les étapes de réflexion et de pro-duction du kit de sensibilisation, pour le choix des documents, les lectures et la validation des conte-nus techniques, les propositions d’élaboration et de structuration du kit. HI a appuyé en conseil et orga-nisation des rencontres avec les acteurs locaux ins-titutionnels et associatifs, et a participé aux activités de formation et de sensibilisation sur la question de la scolarisation des enfants handicapés. La qualité de la réalisation du kit et des activités du projet s’est faite en accord avec Handicap International.

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Recommandations

Le Club Bouregreg pour les Handicapés est une as-sociation structurée, autour du service CLIO de pres-tation dédié à répondre aux besoins des personnes handicapées. Cependant pour se perfectionner dans ses activités :

� Le Club doit adopter une organisation plus pro-fessionnelle avec la mise en place d’un organi-gramme précis qui repr

� enne l’ensemble des composantes du Club avec une redéfinition des rôles de chaque composante et les liens entre elles. Il doit revoir sa planification stratégique en tenant compte de son évolution.

� Le Club doit mettre en place une stratégie de mobilisation des volontaires et des bénévoles pour l’appuyer dans ses activités, étant donné le nombre réduit de salariés,

� Le Club doit formaliser l’ensemble des activités inclusives réalisées et les productions et outils élaborés en réalisant des documents reprenant les procédures et démarches suivies, en préci-sant l’objectif et la thématique ainsi que les élé-ments à éviter. Cela permettra de les promouvoir et les généraliser auprès des autres associations et services concernés.

� Le Club doit réfléchir aux modalités de péren-nisation de la cellule de projets. Cela doit pas-ser par l’élaboration d’une base de données de tous les bailleurs de fonds potentiels nationaux et internationaux, d’un listing de tous les pro-grammes d’appui avec les dates limites d’envoi des propositions de financement, ainsi que par le développement d’une banque d’idées de projets à développer au fur et à mesure.

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Association des parents et tuteurs des enfants trisomiques Rabat

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Initiative de l’Association des Parents et Tuteurs des Enfants Trisomiques à Rabat

Présentation de l’association

L’Association des parents et tuteurs d’enfants triso-miques (APTET) est une association de parents, qui a été créée en 1994 par un groupe de familles d’en-fants trisomiques, pour mieux prendre en charge et défendre les droits de leurs enfants. Par la suite, les missions de l’association ont changé vers la prise en charge médicale et paramédicale des enfants triso-miques, la formation professionnelle des jeunes tri-somiques, et le plaidoyer des droits des personnes trisomiques 21.

L’association a eu en août 2011 un espace pour les trisomiques 21 nommé «Espace Al Massar pour la Trisomie 21», en partenariat avec la fondation Moha-med V et d’autres acteurs publics notamment l’IN-DH. Cet espace a pour objectifs :

� La prise en charge médico-éducative des en-fants et jeunes trisomiques 21,

� La contribution à leur qualification et insertion so-cioprofessionnelle,

� La participation à leur inclusion sociale et leur épanouissement au sein de leur environnement,

� L’orientation et le conseil des parents et des tu-teurs à travers la guidance parentale,

� Le renforcement des compétences des associa-tions œuvrant dans le domaine de la trisomie 21,

� L’encouragement et la promotion de la recherche scientifique sur la trisomie 21.

� Pour pouvoir atteindre ces objectifs, l’association a pensé à réaliser un projet d’insertion sociale des trisomiques au sein de ce centre.

Description de l’expérience

Le projet « Intégration sociale des enfants triso-miques 21 » porté par l’APTET en partenariat avec Handicap International a appuyé le centre Al Massar, et a renforcé son rôle et celui de l’association, afin de pouvoir positionner l’APTET comme un acteur ré-férent de la trisomie 21 au niveau national et local, dans le but de promouvoir les droits des adolescents et adultes trisomie 21 par le biais de l’appui à leur intégration sociale et au développement de leur au-tonomie.

� Ainsi, les activités du projet cherchaient à mo-biliser les acteurs pour :L’activation de son ser-vice d’écoute et d’orientation au sein du centre en faveur des parents et familles des enfants tri-somiques ainsi que pour les enfants trisomiques eux-mêmes. Aussi, le projet a permis plusieurs choses

� La création de deux classes préscolaires mixtes avec des enfants handicapés et des enfants non handicapés ;

� L’organisation de la formation du personnel pa-ramédical et des éducatrices de l’association au sein de la crèche mixte aux méthodes d’appren-tissage pédagogiques telles que « Applied Beha-vior Analysis » (ABA) et Montessori ;

� L’organisation de deux sessions de sensibilisa-tion du grand public à travers la célébration de la journée internationale de la trisomie 21 ;

� La production d’un guide de bonnes pratiques parentales facilitant l’insertion sociale des per-sonnes trisomiques par l’APTET ;

� La création d’un centre de documentation et d’information autour de la trisomie 21 au sein du centre Al Massar, pour sensibiliser et promouvoir l’insertion sociale des personnes trisomiques.

Leçons apprises

Le projet s’est appuyé sur le partenariat avec le Mi-nistère de la santé et la Fondation Mohamed V pour la solidarité pour créer un centre ancré dans son en-vironnement. Ainsi, une première phase de sensibili-sation était nécessaire pour les parents et les familles sur toutes les questions liées à la trisomie 21 et à la scolarisation des enfants trisomiques. Ensuite, les éducateurs et le personnel paramédical ont suivi un programme de formation et de renforcement de leurs capacités sur les méthodes pédagogiques adaptées aux besoins des enfants, comme ABA et Montes-sori. L’innovation dans le projet réside dans la mise en place dans la crèche du centre de deux classes préscolaires mixtes avec des enfants trisomiques et des enfants non handicapés du quartier, pour une socialisation commune et partagée. De plus, une cellule d’écoute et des groupes de paroles ont été mis en place, où les jeunes trisomiques sont libres de s’exprimer. Aussi, le projet a permis la création d’un centre de documentation spécialisé en trisomie 21, au niveau du centre Al Massar, ouvert pour tous publics afin d’informer les visiteurs potentiels et par la même de les sensibiliser.

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L’Association va gérer par la suite un projet lié à la formation socioprofessionnelle des apprentis en res-tauration, axé sur le développement de projet de vie de ces jeunes trisomiques apprentis.

Limites et obstacles rencontrés et com-ment ils ont été dépassés

Le projet a réussi à mettre en place des classes mixtes avec leurs bénéficiaires enfants handicapés et non handicapés. Toutefois, la difficulté a été de convaincre les parents d’enfants non handicapés de laisser leurs enfants scolarisés avec les enfants trisomiques. Par la suite, les formations des éduca-teurs ont eu lieu avec la participation des éducateurs d’autres associations et celle des parents d’enfants trisomiques, afin de faire bénéficier toutes les parties prenantes de la présence d’une formatrice experte en la matière. Cependant l’association a rencontré une difficulté de mobilisation les acteurs locaux de proximité, notamment les écoles de quartier, auprès desquelles l’association avait prévu de réaliser des séances de sensibilisation. Ces séances n’ont pas été acceptées et l’association a dû les réaliser dans d’autres quartiers plus loin du centre. A ceci s’ajoute la difficulté de mobilisation des volontaires divers, notamment ceux du quartier, et la difficulté d’enga-ger un psychologue pour le suivi des enfants au sein du centre et l’animation des groupes de paroles pour les jeunes trisomiques et leurs parents. L’association a dû engager une pédopsychiatre ayant les compé-tences professionnelles et la motivation de réaliser ces activités du projet. Enfin s’ajoute la difficulté de la mobilisation d’un expert pour la mission de réflexion au centre de documentation. Cette difficulté a été ré-solue par la mobilisation d’un référent technique de Handicap international qui a assuré la mission d’en-cadrement de la réflexion de l’association.

Rôle de HI

Le rôle de Handicap International a été conséquent, grâce à l’accompagnement de proximité à toutes les étapes du projet, qui a permis à l’association d’organiser toutes ses activités. HI a facilité l’orga-nisation de la mission de réflexion autour du centre de documentation, à travers la mission d’appui de la référente technique du management et de la gestion des connaissances de Handicap International, en se basant sur son expertise dans ce domaine. Handicap International a permis à l’association d’apprendre les techniques de gestion de projet et les démarches

techniques pour la mise en œuvre des activités avec un esprit professionnel et non pas bénévole. Ainsi, l’équipe projet de Handicap International a organisé plusieurs réunions de travail et séances de forma-tion pour partager avec l’association les modalités et les procédures de réalisation et de gestion des projets. Handicap International a également appuyé l’association en identifiant de la documentation sur la thématique de la trisomie 21 existante en France et en la mettant à disposition de l’association.

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Recommandations

L’Association dispose d’un centre très intéressant et l’équipe motivée du bureau de l’association consti-tue un atout incontournable pour le développement de l’association. Cependant, il est nécessaire que:

� L’APTET puisse revoir et évaluer sa mission et l’adéquation de stratégie avec l’évolution de l’as-sociation et de ses services.

� L’APTET doit développer une stratégie de mobi-lisation des volontaires et des bailleurs de fonds pour assurer le fonctionnement de son centre au niveau de son territoire.

� L’APTET doit chercher des partenariats avec d’autres acteurs institutionnels et centres de for-mation pour réaliser des échanges, socialiser les jeunes trisomiques, et garantir des actions de qualité pérennes.

� L’APTET doit revoir sa gestion administratives et ses procédures pour les formaliser.

� L’APTET doit créer une cellule dans le centre Al Massar axée sur l’éducation inclusive pour aug-menter le nombre d’enfants bénéficiaires et réa-liser leur suivi,

� L’APTET doit garder le groupe d’écoute et de parole pour les familles des personnes en han-dicapées et pour les personnes handicapées afin de répondre au mieux aux demandes de ses bénéficiaires et de développer le dialogue et l’échange entre les professionnels et les familles et personnes vers une meilleure insertion sociale.

� L’APTET doit développer et animer son centre de documentation afin qu’il devienne une source d’information fiable et reconnue par tous les ac-teurs sur la thématique de la trisomie 21.

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Conclusion de l’axe de mobilisation et de sensibilisation des acteurs de développement et le renforcement des partenariats entre OPH et acteurs de développement

La mobilisation et la sensibilisation des acteurs de développement et le renforcement des partenariats entre les associations et les acteurs de développe-ment sont des éléments incontournables dans la mise en place d’un développement inclusif pour une meilleure insertion sociale des personnes handica-pées.

Les deux associations prises en exemple dans cet axe ont développé des partenariats institutionnels avec les représentants des ministères, la Fondation Mohamed V, le programme de l’INDH, les déléga-tions de l’entraide nationale et autres acteurs.

Cependant, l’institutionnalisation et la formalisation des procédures et la fédération des dynamiques sont nécessaires pour faire évoluer la société civile, par les moyens suivants :

� Instauration, uniformisation et généralisation des services de formation professionnelle pour l’au-

tonomisation des personnes handicapées et la réalisation des projets de vie,

� Sensibilisation générale et pérenne sur la ques-tion du handicap pour toutes les composantes de la société pour rendre accessible l’espace de vie, et que la personne handicapée reprenne sa place dans la société comme citoyen à part en-tière,

� Création d’un répertoire national et régional des associations travaillant dans le champ du han-dicap selon leurs natures et leur champ d’inter-vention,

� Création d’un répertoire des partenaires poten-tiels nationaux et internationaux sur la question du handicap,

� Identification des associations et création de pôles de compétences selon les axes d’interven-tion de celles-ci,

� Création d’une dynamique fédératrice des asso-ciations sur les questions du handicap,

� Généralisation des informations autour des ser-vices de base fournis par les associations et les territoires sur lesquels ils sont disponibles : aides aux familles, services d’assurances et bénéfices des retraites en cas de décès des parents et des tuteurs.

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Conclusion Générale

Pour les associations qui ont bénéficié de ce projet, la capitalisation contribuera au renforcement des capacités, au développement des échanges, et à une meilleure compréhension de l’enjeu que représente le partage d’expériences pour des projets plus efficaces et avec plus d’effet en termes d’interventions ciblées dans le domaine du handicap. Des éléments issus des propres réflexions des associations sont disponibles dans les recommandations pour améliorer l’efficacité de la mise en œuvre de leurs activités. Pour Handicap International, ces points de recommandation peuvent être pris en compte dans les critères de sélection des futurs projets ; ceux-ci peuvent être éga-lement mobilisés pour le contrôle qualité des projets mis en œuvre par les OPH. La capitalisation offre des possibilités de concertation entre les OPH qui pourraient être appelées à se regrouper pour faire acte de candidature commune dans le cadre d’un financement, et mettre en œuvre conjointement des projets sur les 3 axes d’intervention et selon les points forts de chaque OPH.

Les différentes associations ciblées par le projet d’handicap International «Accompagnement des associations représentant les personnes en situation de Handicap au Maroc» ont évolué dans leurs pratiques et ont amorcé un changement de la perception de leurs propres rôles dans le domaine du handicap. Leurs axes d’interventions sont souvent multiples de par la complexité des champs d’actions et l’absence d’un réel engagement étatique en faveur des personnes handica-pées. Cependant, le choix peut être fait d’aller vers une spécialisation, comme c’est le cas pour l’association Colombe Blanche pour le droit des personnes handicapées Tétouan, l’Association des Parents des Enfants Autistes de Marrakech pour l’éducation inclusive. Les associations Ho-rizon Ouarzazate et l’Association de l’Enfance Handicapée Agadir œuvrent dans le diagnostic, la prestation de service médical, scolaire et juridique.

Le processus de capitalisation conduit les associations à échanger leurs expériences et à se don-ner des références communes. Ainsi dans le cadre du projet il y a eu des échanges d’expertise, par exemple le Club Bouregreg des handicapés sur le volet de service d’accueil et d’informa-tion avec l’association de la Colombe Blanche et l’association Al Bouchra. La capitalisation met l’accent sur la prise en compte des multiples dimensions du handicap et de la complexité des interventions qui dépendent souvent de moyens financiers, mais aussi de connaissances et des savoirs. Ainsi, un travail sur le renforcement des compétences techniques et de gestion des OPH est nécessaire pour les aider à évoluer dans leurs missions.

Si ce projet de Handicap International a contribué à renforcer le tissu associatif du handicap, celui–ci doit évoluer encore vers plus de professionnalisme pour être plus crédible auprès des partenaires financiers, des acteurs institutionnels et décideurs, et plus efficace et efficient auprès des personnes handicapées.

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Axe 1: Le renforcement des capacités des associations partenaires

Axe 2: L’appui à l’amélioration de la prestation sociale pour les personnes en situation de handicap

Axe 3: La mobilisation et la sensibilisa-tion des acteurs de développement et le renforcement des partenariats entre OPH et acteurs de développement

Ce document est un recueil de bonnes pratiques développées par des associations œuvrant dans le domaine du handicap au Maroc, partenaires de Handicap International dans le cadre du projet« Accompagnement des associations représen-tant les personnes en situation de handicap au Maroc » �nancé par la Direction de la coopération internationale de la principauté de Monaco. Ce document présente les bonnes pratiques identi-�ées et analysées de manière participative avec les associations qui l’ont menée.

Ainsi, ce recueil explicite les initiatives, les démarches poursuivies, les leçons apprises et les recommandations a�n de mutualiser les résultats et de proposer des pistes qui pourront être dupli-quées par d’autres organisations dans d’autres contextes.

CAPITALISER POUR MUTUALISER LES BONNES PRATIQUES DES ASSOCIATIONS REPRÉSENTANT LES PERSONNES HANDICAPÉES AU MAROC

Projet soutenu par

Projet mis en œuvre par

Mars 2015

Projet en Partenariat avec

DE SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS MAROCAINES

Projet