16

Click here to load reader

Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

Embed Size (px)

DESCRIPTION

FNSPF, Pompiers, Ministre de l'intérieur, ENSOSP

Citation preview

Page 1: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

ADRESSE POSTALE : PLACE BEAUVAU 75800 PARIS CEDEX 08 – STANDARD 01 49 27 49 27 – 01 40 07 60 60 ADRESSE INTERNET : www.intérieur.gouv.fr

MINISTERE DE L’INTERIEUR

Discours de M. Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur Clôture du 121e congrès de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers

Avignon, 4 octobre 2014

Seul le prononcé fait foi

Messieurs les Préfets,

Monsieur le Député, cher Jean-Paul BACQUET,

Monsieur le Président du Conseil général, Sénateur du Vaucluse, cher Claude HAUT,

Madame la maire d’Avignon, chère Cécile HELLE,

Mesdames et Messieurs les Officiers,

Mesdames et Messieurs,

Je m’étais laissé dire que l’on n’était pas vraiment ministre de l’Intérieur tant que l’on

n’avait pas participé à votre congrès. Celui-ci a lieu six mois après ma prise de fonction,

et je me suis longtemps demandé, jusqu’à aujourd’hui, pourquoi cette grande

manifestation était considérée comme un baptême pour l’hôte de la place Beauvau. Je

ne parlerai pas de « baptême du feu », bien sûr, car l’accueil est chaleureux et très

sympathique, mais c’est bien un baptême dont il s’agit. Du moins est-ce ainsi que je l’ai

vécu. Après avoir passé deux journées avec vous, et même si, en raison des contraintes

propres à ma fonction, j’ai dû rentrer à Paris hier après-midi, je comprends mieux

désormais le sens de la métaphore.

Page 2: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

2

Il faut en effet une santé de fer pour cheminer parmi les stands ! S’il existe bien chez

les sapeurs-pompiers une culture très ancrée – j’y reviendrai tout à l’heure – du service

public, de la solidarité, du don de soi et de la générosité, ils partagent aussi une solide

culture de la convivialité, dont la Sainte-Barbe est un très bon exemple, comme j’avais

déjà pu moi-même m’en rendre compte lorsque j’étais président de la communauté

urbaine de Cherbourg. Aujourd’hui, à l’occasion de chacune des petites haltes

gastronomiques que je viens de faire, j’ai pu à nouveau vérifier que cet esprit de

convivialité, ce sens de l’accueil étaient bien vivants parmi vous.

Il est vrai que, de ce point de vue, notre pays offre bien des trésors. La région qui

nous accueille aujourd’hui ne manque pas d’atouts, c’est le moins qu’on puisse dire. En

premier lieu, je souhaite donc remercier les organisateurs représentants du Vaucluse

qui ont su faire de ce 121e congrès le grand moment qu’il a été. J’ai cru comprendre que

la région qui accueillera le congrès, l’année prochaine, ne manquait pas non plus de

quelques produits d’attrait, si bien que, nourri par l’expérience, je me demande si une

journée ou deux – et c’était déjà exceptionnel ! – seront suffisantes ! Je me pose la

question, parce qu’en m’arrêtant un peu plus longtemps qu’il n’était prévu au stand

d’Agen, je me suis dit que peut-être quatre jours allaient être nécessaires : deux pour

déguster, le troisième pour récupérer et le dernier pour vous parler ! Je n’exclus donc

rien : il n’est pas impossible que l’an prochain nous passions encore plus de temps

ensemble.

*

Plus sérieusement – car beaucoup de sujets ont été évoqués depuis hier et encore à

l’instant par votre président –, nous allons devoir, dans les mois qui viennent, répondre

à plusieurs questions importantes, stratégiques même, concernant le métier de sapeur-

pompier. Sur ces questions, je veux aujourd’hui vous dire un certain nombre de choses

précises qui m’engagent. Pour un ministre, ce qui compte, c’est moins de participer au

congrès que de pouvoir y revenir, si les circonstances lui ont permis de rester à son

poste en ayant tenu ses engagements.

Page 3: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

3

Pour avoir été précédemment ministre du Budget, je connais les contraintes

budgétaires qui pèsent sur notre pays : le redressement des comptes publics est un

chemin semé d’embûches. Je connais aussi votre culture, votre exigence : vous ne vous

payez pas de mots. Je pourrais me contenter de tenir devant vous des propos aimables,

qui pourraient même prendre la forme de la démagogie, puis revenir l’année prochaine

sans avoir tenu la moindre promesse ni respecté le moindre engagement. Ce n’est pas

ce que je vais faire.

Par respect pour vous et pour ce que vous incarnez, et parce que telle est mon

éthique de l’action publique, je veux, sur chacun des sujets que j’évoquerai devant vous

aujourd’hui, être en mesure, lorsque je reviendrai, de vous rendre des comptes. Les

enjeux auxquels vous êtes confrontés nous obligent à la vérité. C’est ainsi que nous

créerons les conditions durables d’une confiance partagée. La période l’exige, le sens de

l’Etat nous le dicte.

Je voudrais vous exprimer du fond du cœur ce que j’ai ressenti depuis six mois à la

tête du ministère de l’Intérieur, à chaque fois que nous nous sommes rencontrés. Parfois

sur le théâtre d’événements tragiques qui brisaient des vies, qui faisaient basculer des

existences. Je pense aux événements récents de Montpellier, au drame de Lamalou-les-

Bains, il y a une quinzaine de jours, où quatre Français ont perdu la vie. Je me suis moi-

même rendu, il y a peu, dans l’agglomération où des pluies diluviennes s’étaient

abattues, mobilisant près de 1 500 femmes et hommes, issus pour la plupart de vos

rangs, aux côtés des forces de sécurité et des militaires de la Sécurité civile que j’avais

souhaité dépêcher avec les moyens héliportés nécessaires.

J’ai également assisté à votre intervention, après un terrible accident – qui m’a

profondément marqué – dans l’Aube. Un minibus abritant cinq enfants avait percuté un

poids lourd… Ce jour-là, j’ai vu des sapeurs-pompiers émus aux larmes. Des sapeurs-

pompiers qui pendant des heures se sont battus, avec une énergie hors du commun,

l’énergie de la vie quand elle tente de sauver d’autres vies. Des sapeurs-pompiers

bouleversés quand ils ont dû finalement constater la mort de ces enfants.

Page 4: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

4

Je sais que vous avez également participé à la lutte contre le chikungunya aux

Antilles, à celle qu’il a fallu mener contre les tempêtes et les cyclones, contre les ravages

causés à la Réunion. Je vous ai vus à Rosny, mobilisés deux jours durant, sans vous

préoccuper de la fatigue qui parfois vous gagnait, pour secourir ceux qui étaient enfouis

sous les décombres.

Pour tout ce que vous faites, sans économiser votre temps ni votre énergie, pour

votre engagement sans relâche au service des autres, sachez que vous avez toute ma

gratitude, toute ma reconnaissance et mon immense respect. Cette gratitude et ce

respect ne sont pas seulement ceux du ministre de l’Intérieur – c’est la gratitude et le

respect de tout un pays, la gratitude et le respect des Français eux-mêmes, qui savent ce

qu’ils vous doivent lorsque leur sécurité est en cause et que vous intervenez pour leur

porter secours.

Je voulais aussi vous dire à quel point j’ai été impressionné, depuis que je suis

ministre de l’Intérieur, par la puissante solidarité qui vous lie, comme en témoignent les

actions que mènent au quotidien vos organisations. Avant d’arriver à l’Hôtel de

Beauvau, cette solidarité, je la devinais, certes, mais je n’en connaissais pas toutes les

facettes, ni même l’intensité.

Je pense bien entendu à la Fédération, à ses 260 000 adhérents, ses 7 200 amicales, ses

98 unions départementales, et son président – votre président – que j’ai appris à

connaître dans l’exercice de ses fonctions. Un homme droit, qui tient le même discours

quels que soient ses interlocuteurs. Ce qu’il a dit devant vous tout à l’heure, il n’hésite

pas non plus à me le dire dans mon bureau avec la même netteté, avec la même

franchise. Comment, dès lors, lui répondre autrement ? Cette franchise qui caractérise

nos échanges est aussi, Monsieur le Président, un signe fort de la confiance qui existe

entre nous. Voilà un genre de dialogue que j’apprécie et respecte infiniment.

Je voudrais aussi adresser à Jean-Paul BACQUET, président du Conseil national des

sapeurs-pompiers volontaires, mes remerciements pour son engagement. Je le connais

bien, c’est un ami de très longue date – pas encore un ami de 30 ans, mais nous

approchons de la date fatidique. Pour céder à un classique de la vie politique française,

nous pourrions nous fâcher, mais nous ne nous fâcherons jamais parce que les liens qui

nous unissent ont là aussi la force de l’authenticité.

Page 5: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

5

Bien qu’il soit un vieil ami, dès lors qu’il s’agit des sapeurs-pompiers volontaires, il

est sans concession avec le ministre de l’Intérieur. A vous comme à lui, nous devons

beaucoup des avancées récentes, sur lesquelles je reviendrai tout à l’heure, pour

répondre aux demandes légitimes – et qui doivent être satisfaites rapidement – des

sapeurs-pompiers volontaires.

Je voudrais également remercier Yves ROME, le président de la Conférence nationale

des services d’incendie et de secours, qui ne pouvait être aujourd’hui avec nous.

L’échange que nous avons eu hier témoigne aussi, s’il en était besoin, de la très grande

franchise qui préside à nos relations.

*

Mais aujourd’hui, c’est de vous, de votre culture et de vos valeurs, que je veux

surtout parler. Aussi permettez-moi, avant d’aborder les sujets sur lesquels votre

président m’a interpellé, d’avoir une pensée pour vos six camarades qui, depuis le

congrès de Chambéry l’année dernière, ont perdu la vie dans l’exercice de leurs

fonctions. Parmi ces six camarades, il y avait une jeune femme de 22 ans. L’indéfectible

solidarité dont je parlais à l’instant, j’ai pu la constater lors de ces événements tragiques,

comme j’ai pu aussi la mesurer tout à l’heure en découvrant les nombreuses actions

associatives que vous menez pour organiser l’entraide, soutenir vos camarades blessés,

soutenir les familles de vos camarades morts en service. Et lorsque, parmi les stands, j’ai

discuté avec de jeunes orphelins qui s’étaient approchés de moi pour me dire à quel

point vos actions leur avaient permis de reprendre pied, de se reconstruire puis de

partager à leur tour votre culture en devenant eux-mêmes jeunes sapeurs-pompiers

volontaires avec l’ambition de passer ensuite professionnels, je me suis dit qu’il y avait

décidément une grande force en vous, qui devait à chaque instant vous porter. Ces

rencontres, ces échanges m’ont profondément ému. Je pense aux disparus, aux familles

de celles et ceux qui ne reviendront plus, aux endeuillés qui souffrent, à leur immense

chagrin et à l’esprit de courage et d’engagement qu’ils continuent malgré tout de

partager, cet admirable esprit de service public qui habite chacun d’entre vous à l’heure

de partir en mission, et dont nous nous souvenons aujourd’hui.

Page 6: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

6

Comme votre président, j’ai le souci de voir les sapeurs-pompiers de France porter

haut les couleurs et les valeurs du service public. Voilà pourquoi je souhaite évoquer

avec vous quelques-uns des sujets stratégiques auxquels nous allons être confrontés

dans les semaines et les mois à venir, autant de défis qui impliquent notre mobilisation

collective.

Nous parlions de Montpellier, de Lamalou-les-Bains, nous parlions du cyclone de la

Réunion : les dérèglements climatiques nous obligent de plus en plus souvent à faire

face à des intempéries de plus en plus graves. Les populations sont ainsi confrontées –

et de plus en plus brutalement – à des drames de plus en plus sérieux. Nous devons

donc adapter nos dispositifs d’alerte météo. De ce point de vue, à l’occasion des

événements de Montpellier, toutes les recommandations nécessaires en matière de

prévention ont pu être transmises en amont, si bien que toutes les administrations – y

compris l’Education nationale puisqu’il fallait garder les enfants dans les écoles – ont pu

se mobiliser avec efficacité. Le préfet a ainsi donné aux maires, dans les meilleures

conditions possibles, les instructions qu’ils devaient eux-mêmes répercuter auprès de

leurs administrés afin que le principe de précaution puisse s’appliquer et protéger des

vies. Nous avons été capables de mobiliser immédiatement nos services publics, les

interventions ont permis d’éviter de nombreux drames. Tout à l’heure, je disais que

1 500 personnes étaient alors présentes sur le terrain ; j’ajoute que près de 4 000 citoyens

ont été sauvés ou protégés, grâce à près de 1 200 interventions. Nous devons tous avoir

à l’esprit que ces dérèglements climatiques seront à l’avenir des défis de plus en plus

lourds pour vos services et notre ministère. Il nous faudra les surmonter en faisant

preuve d’un sens accru de la précaution et de l’anticipation, y compris dans nos modes

d’action et organisation.

Vous avez également évoqué le problème crucial des crises sanitaires. Celles-ci

peuvent à tout moment nous frapper et donc requérir notre action, comme il y a

quelques années avec la grippe aviaire qui nécessitait un certain nombre de précautions.

Vous étiez là aussi en première ligne.

Et puis, bien sûr, nous devons faire face à un risque terroriste important. Nous

prenons toutes les précautions possibles, nous ne cessons d’anticiper. Une telle menace

peut justifier que vous interveniez, comme vous l’avez déjà fait lorsque notre pays a été

frappé par des attentats dans les années 80 et 90.

Page 7: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

7

Ces enjeux sont bien présents à mon esprit. Ils sont multiples et protéiformes et, pour

que nous soyons à la hauteur de chacun d’entre eux, ils nécessitent des organisations

spécifiques. Mais, dans mon esprit, il n‘y a pas que cela : il y a aussi ce que dicte votre

excellence. Je veux vous dire ma fierté lorsque nous sommes intervenus en Serbie, en

Bosnie, lors des grandes inondations à l’occasion desquelles nos matériels et nos

hommes ont été projetés pour aider ces pays à faire face à un véritable déluge. Je

n’oublie pas non plus ce que vous avez fait en Suède, quand vous avez aidé nos amis

Suédois à maîtriser le feu, alors qu’ils étaient confrontés à une sécheresse exceptionnelle

qui ravageait des hectares et des hectares de forêts. La lettre que j’ai reçue de mon

homologue suédois en disait long sur la manière dont vous aviez été accueillis et sur le

courage et l’efficacité dont vous aviez fait preuve. Je pourrais évoquer également ce qui

s’est passé en Grèce. Parce que vous incarnez l’excellence, parce qu’on reconnaît en

vous le service le plus performant, ou parmi les plus performants d’Europe, vous êtes et

vous serez de plus en plus sollicités sur d’autres théâtres d’opération que les nôtres.

Voilà les défis. Face à ces défis, il faut des réponses, en termes d’organisation, de

gestion des ressources humaines, et de préservation de notre modèle français de

secours d’urgence aux personnes. Bref, il faut que, sur tous ces sujets – auxquels j’ajoute

celui de la prévention –, nous sachions apporter des réponses efficaces. C’est ce que je

veux faire devant vous.

En ce qui concerne l’organisation, et notamment l’organisation territoriale, le débat

s’est esquissé hier. J’ai moi-même reçu beaucoup d’organisations syndicales, je me suis

entretenu à maintes reprises avec votre président. Il y a des interrogations, il y a des

inquiétudes, parfois même il y a des angoisses, on craint que la réforme territoriale ne

remette en cause le modèle français de sécurité et de secours. Je tiens ici à redire très

clairement ce que j’ai dit hier avec précision et clarté. Cette réforme territoriale ne vient

pas de nulle part, elle a sa cohérence propre. Il s’agit d’abord de faire émerger des

métropoles puissantes capables, à l’instar des grandes villes européennes, d’investir

dans la culture, le sport, les transports de demain, l’économie et le développement

numérique, mais aussi dans la transition énergétique. Elles doivent pouvoir

accompagner leur filière économique d’excellence, qu’il s’agisse de l’industrie ou des

services, et investir aussi dans les grands services publics, notamment ceux qui font de

la prévention, de la sécurité civile, du secours aux personnes.

Page 8: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

8

Autrement dit, les services publics du ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire vous. La

loi MAPTAM permettra de faire naître ces grandes métropoles.

Grâce à cette réforme, nous allons créer de grandes régions de dimension

européenne, à partir de régions qui ont déjà appris à travailler ensemble à travers les

pôles de compétitivité interrégionaux, et qui portent des filières d’excellence de

dimension mondiale dans de multiples domaines. J’en ai moi-même fait l’expérience

dans ma propre région, en Normandie. Ces régions, moins nombreuses, représentent

d’ailleurs pour nous un défi en matière de sécurité civile – celui de l’articulation de leur

périmètre avec celui des zones. C’est là un enjeu fondamental, si l’on veut garantir une

bonne coordination des secours et des services.

Nous voulons aussi, avec la loi NOTRe, clarifier les compétences de chacun afin

d’éviter les superpositions et les enchevêtrements qui font des doublons et coûtent cher

là où, au contraire, nous avons besoin de marges de manœuvre pour investir dans les

services publics. Enfin, il y a la volonté qui est la mienne, à la demande du président de

la République et du Premier ministre, de réussir la réforme territoriale de l’Etat, c’est-à-

dire de réorganiser et de faire monter en gamme les services de l’Etat au niveau

départemental, mais aussi de faire en sorte qu’au niveau régional, nous puissions

bénéficier de services publics puissants, dans le domaine de l’aménagement du

territoire, de l‘économie ou des plateformes mutualisés de services.

La première chose que je veux vous dire, c’est qu’il n’est pas question, en ce qui

concerne le fonctionnement de vos services, de remettre en cause la structure

départementale. Certains ont pu laisser croire que la suppression possible des conseils

généraux en 2020 remettrait en cause le département comme structure d’organisation

des services d’incendie et de secours. Ce ne sera pas le cas, parce que même si les

conseils départementaux venaient à disparaitre, les départements en tant que structures

administratives de l’Etat continueraient d’exister, alors même qu’ils ont vocation à

devenir le lieu à partir duquel l’on organisera la déconcentration et

l’interministérialisation de la fonction des préfets.

Se pose alors une autre question : comment faire pour assurer le financement de

services d’incendie et de secours dès lors que les conseils départementaux pourraient

venir à disparaître dans les zones urbaines comme dans les zones moins urbaines où

l’intercommunalité aura monté en puissance ?

Page 9: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

9

Je veux là aussi apporter une réponse précise et chiffrée : je refuse cette rhétorique de

la peur, dans un pays qui a tendance à considérer que « réforme » et « recul » sont

synonymes, alors que toutes les garanties peuvent être données. Le budget global est de

4,8 milliards d’euros ; sur ces 4,8 milliards, les conseils généraux affirment en

représenter 53%, le reste étant assuré par les intercommunalités et les communes. Mais

sur les 53% que représentent les conseils généraux – qui ont pris leurs responsabilités et

que je veux remercier pour le travail qu’ils ont fait – il y a un milliard qui émane de ce

que l’on appelle la TSCA, la Taxe Spéciale sur les Contrats d’Assurance, un milliard à

partir de la loi de finance de 2005, article 53 très exactement. On a décidé de flécher cette

taxe pour les services incendie. Ce n’est pas une dotation laissée à la discrétion des

départements : non, la deuxième tranche de la TSCA allouée par l’Etat aux conseils

généraux est faite pour assurer le financement de vos services.

Par conséquent, les conseils généraux représentent 30% du financement, Monsieur le

Président ; l’Etat représente 25% et le reste est assuré par les communes et les

intercommunalités. Ce qui signifie que même si nous devions remettre en cause les

conseils départementaux, nous ne remettrions en question aucun des financements,

compte tenu de ce qu’est la structure que je viens de rappeler. Ce qui veut dire aussi

que c’est à l’Etat d’y veiller, et que j’ai bien l’intention d’en être le garant. L’Etat doit

pouvoir dire son mot, non pas de façon hégémonique ou unilatérale, non pas pour

imposer ni contraindre, mais bien pour participer à la définition des missions qui vous

incombent. En tant que ministre de l’Intérieur, j’ai bien l’intention que l’État assume ses

responsabilités !

Pourquoi est-ce très important ? Je tiens à ce que l’Etat intervienne parce qu’il doit

être le garant de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, parce que la

République est une et indivisible et que, bien que nous soyons dans une République

décentralisée, nous ne sommes pas dans une République féodale. L’Etat doit aussi être

le garant de l’égalité des citoyens devant la loi et devant l’accès aux services publics. On

me dit que l’égalité n’est pas l’uniformité ; certes, les besoins ne sont pas de même

nature selon les territoires, selon leurs spécificités et la part de risque qu’ils supportent.

Je comprends très bien que dans le département de la Manche, où il y a une centrale

nucléaire, des sous-marins nucléaires en cœur de ville, plusieurs entités de retraitement

Page 10: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

10

nucléaire et un centre de stockage, les dangers ne soient pas de même nature que dans

le Cantal, où le préfet VIGNON assume désormais ses fonctions avec l’expérience qu’il

a de vos missions – j’en profite d’ailleurs pour le saluer et le féliciter pour sa nomination

récente pour laquelle je ne suis pas pour rien ! Un grand pompier peut faire un excellent

préfet, puisque les deux fonctions ont en commun le sens de l’Etat. Je forme donc des

vœux pour vous, monsieur le préfet VIGNON.

Oui, je crois en l’Etat pour garantir l’égalité, mais aussi parce que compte tenu des

grands enjeux que j’ai énumérés à l’instant, qu’il s’agisse du dérèglement climatique,

des risques terroristes, de la nécessité de faire face à un certain nombre de défis

sanitaires, j’estime que c’est à la Direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion

de Crise (DGSCGC), en dialogue étroit avec les présidents de SDIS, de définir les

moyens d’anticipation, d’organisation et d’adaptation de nos services. J’entends que ce

soit notre Direction générale qui intervienne chaque fois que nous sommes appelés à

être projetés sur d’autres théâtres d’opération au-delà de nos frontières ; c’est aussi à la

Direction générale, en liaison avec l’ensemble des structures, de définir les conditions

dans lesquelles nous pouvons intervenir avec succès. Donc, oui, je veux une Direction

générale de la Sécurité civile et de la Gestion de Crise qui soit un véritable centre global

de décision, un lieu de définition d’orientation stratégique, une direction générale qui

pense nos missions en anticipant constamment, qui soit une structure de mobilisation

de toutes les forces sur le territoire pour que le service public porte haut ses valeurs.

Alors, vous me direz : tout cela est bien, mais il faut aussi que nous puissions avoir

des carrières, des personnels de direction qui puissent cheminer dans l’administration

et exercer des responsabilités managériales en ayant le souci des hommes sur le terrain.

Je sais que des réflexions sont en cours, vous les avez évoquées, Monsieur le Président,

avec encore une fois beaucoup de netteté et de franchise – je pense aux emplois de

direction. Je vous ai dit ce que j’en pansais. L’ENSOSP est une grande école, que j’ai

visitée, à Aix-en-Provence, il y a quelques semaines. J’y ai vu là aussi ce dont nous

sommes capables en matière d’enseignement, de formation et d’excellence.

Et bien, je souhaite que nous engagions une réflexion collective pour évaluer les

conditions dans lesquelles nous pouvons utiliser cet outil ambitieux et performant, de

manière à pouvoir être capable, là aussi, d’organiser nos services en leur offrant les

Page 11: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

11

meilleurs dirigeants possibles, pour que dans la durée nous puissions assurer la montée

en gamme de nos services d’incendie et de secours d’urgence à la personne. Voilà ce

que je voulais vous dire sur le rôle de l’Etat, sur l’ambition qui est la mienne de le voir

assumer ses responsabilités, non pas en re-centralisant ni en confisquant des pouvoirs,

ni même en imposant ses vues, mais tout simplement en créant les conditions de

l’action qui lui incombe.

Sur les autres sujets que vous avez abordés, Monsieur le Président, je n’ai pas non

plus l’intention de me dérober de quelque manière que ce soit. Je pense d’abord à

l’organisation des secours d’urgence à la personne. Comme vous, je me réjouis que

Monsieur PELLOUX, les urgentistes, le SAMU soient venus ici pour dialoguer avec

vous. Là aussi, je veux vous dire les choses nettement. Lorsque j’ai vu, quelques

semaines après mon arrivée à l’Intérieur, que l’on se proposait, de façon unilatérale et

sans que des discussions n’aient eu lieu préalablement, d’organiser des secours

d’urgence à la personne en vous cantonnant aux marges des interventions, comme si

votre rôle était secondaire, je suis immédiatement intervenu. Je ferai tout pour que cette

vision des choses ne puisse pas prévaloir. Vous êtes en effet des acteurs majeurs du

secours d’urgence à la personne, et je prends devant vous l’engagement de me battre

pour que votre rôle soit respecté à sa juste mesure. Vous êtes la pierre angulaire du

dispositif, avec vos collègues avec lesquels vous devez vous entendre, bien sûr, et

articuler vos missions, mais il n’y a pas de raison que vous cédiez sur vos missions.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Je rappelle qu’aux yeux du Gouvernement,

la solidarité et l’interministérialité doivent être privilégiées chaque fois que cela est

possible et nécessaire, précisément pour que les réponses apportées à vos questions

soient justes et efficaces.

Premier point : un dispositif interministériel a été engagé à la demande du Premier

ministre après que je l’ai saisi de ce sujet suite aux déclarations qui avaient été faites. Un

comité de suivi du référentiel a été mis en place. Il doit faire son travail, et veiller à ce

que chacun ait sa place. Il doit aider à éviter les querelles, les compétitions inutiles.

Dans un contexte budgétaire où l’argent public est rare, où le sens de l’Etat doit

prévaloir, il ne peut y avoir de place pour ce type de confrontation. Il n’y a qu’un seul

service public, qui articule ses efforts pour faire en sorte que le meilleur service soit

Page 12: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

12

rendu à ceux qui en ont besoin. C’est l’objectif de l’optimisation des moyens : empêcher

que le contribuable ne soit obligé de financer des doublons. C’est la raison pour

laquelle, concernant les hélicoptères, j’ai attiré l’attention du Premier ministre sur la

nécessité là aussi d’aller au bout de la réflexion. Nous, nous avons fait des efforts – je

suis d’ailleurs allé à Marignane, puis à Garons cet été pour évaluer les conditions dans

lesquelles nous organisions la maintenance et dégagions des marges de manœuvre

d’économie. J’ai pu constater que nous avions rempli notre part de l’effort collectif. Les

autres ministères doivent donc le faire aussi : chacun ne peut décider de son propre chef

ce qu’il va faire demain sans se poser la question de l’optimisation de l’allocation de

l’argent public et son adaptation aux objectifs que nous voulons atteindre. Par

conséquent, au sujet du secours d’urgence aux personnes et des modalités

d’intervention sur le terrain lorsqu’il y a des difficultés, ou encore concernant la gestion

des moyens héliportés, je veux vous assurer de ma plus grande attention, de ma grande

vigilance et de ma ferme volonté de faire en sorte que les dispositifs échéances qui ont

été arrêtées avec des échéances – le 5 novembre pour le comité de suivi du référentiel, le

3 décembre pour les moyens héliportés –, soient menés à leur termetenues. Nous

devons être exigeants, efficaces et précis. C’est ainsi que ce que nous disons, votre

président et moi-même, sera effectivement mis en œuvre.

Pour ce qui concerne les secours en montagne, j’ai entendu les propos du président, il

n’y est pas allé par quatre chemins. Il me dit : tout dépend de vous, donc il ne tient qu’à

vous que les choses fonctionnent autrement. J’ai réuni les préfets jeudi après-midi

comme je le fais régulièrement, et je leur ai dit qu’il n’était pas tolérable que les services

d’une même maison, dès lors qu’il s’agit des secours en montagne, interviennent

simultanément, parfois dans des conditions de brutalité à l’égard de ceux qui sont

intervenus en premiers secours, créant de la confusion, de la tension et parfois même,

vous l’avez dit, Monsieur le Président, de l’humiliation. Quand ces tensions

apparaissent, il y a trois directeurs généraux qui doivent rendre compte au ministre,

ainsi qu’un comité d’appui qui peut se réunir ; j’ai également demandé aux préfets de

veiller à ce que, dans leurs départements respectifs, des consignes très strictes soient

données pour que cela ne se reproduise pas.

Enfin, j’ai demandé à ce que l’on me tienne au courant de tous les

dysfonctionnements qui peuvent apparaître une fois l’instruction émise. Evaluer les

conditions dans lesquelles les instructions sont appliquées sur le terrain me semble en

Page 13: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

13

effet une impérieuse nécessité ; et si elles ne le sont pas complètement, nous devrons

étudier de près, avec les préfets, les meilleures façons d’améliorer les choses. C’est un

autre engagement que je prends devant vous.

J’ai parlé des missions et de l’organisation, je voudrais maintenant parler des

ressources humaines. Votre président me dit : « les 25 engagements de Chambéry

doivent être tenus ». Et le Président BACQUET va dans le même sens. 25 engagements

qui concernent des sujets très différents ont été pris, 30 textes réglementaires ont été

rédigés depuis le congrès de Chambéry, qui visent pour chacun d’entre eux à mettre en

œuvre une grande partie des orientations définies par ce congrès. Tout n’est certes pas

encore réglé, permettez-moi de prendre quelques exemples.

D’abord, le logement. Vous ne m’entendrez jamais, Monsieur le Président FAURE,

dire que « le problème est trop compliqué et par conséquent, l’absence de solutions sera

la solution ». Jamais ! J’étais à Galons dans les Hautes-Pyrénées, où la question du

logement était évoquée. Nous avons une obligation de résultats, parce que, lorsque l’on

s’engage comme sapeur-pompier volontaire, avec la dimension de service public de cet

engagement, il doit y avoir des contreparties. Créer les conditions d’un meilleur

logement pour les sapeurs-pompiers volontaires, même si des obstacles réglementaires

existent, cela suppose, en amont, un traitement interministériel desdits obstacles pour

qu’ils puissent être surmontés. Par ailleurs, le rôle de l’interministérialité est aussi de

rendre possible la mobilisation de tous les acteurs concernés. Je souhaite à cet égard

qu’une convention soit proposée par mon ministère aux grands acteurs du logement

social et aux grandes associations d’élus, dans le cadre du développement du plan pour

le volontariat, afin que tous les obstacles soient levés et que la mobilisation générale soit

décrétée, afin que je puisse revenir devant vous l’année prochaine, non pas pour vous

dire que « tout est réglé » (ce serait trop beau !), mais qu’« un pas significatif a déjà été

franchi, correspondant aux demandes que vous m’aviez adressées. » Je m’engage

devant vous à travailler sur cette question d’ici le congrès d’Agen, et à informer

régulièrement votre président des actions engagées pour que lui-même puisse vous

tenir au courant.

Le deuxième sujet concerne la prise en compte par les entreprises, de la nécessaire

disponibilité qu’implique le volontariat. Des accords importants ont d’ores et déjà été

signés avec AREVA, la SNCF et la RATP, qui permettent de donner du temps à ceux

qui s’engagent. Je rencontrerai les grandes organisations représentatives de l’entreprise

Page 14: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

14

et des services publics pour faire en sorte que nous puissions généraliser ces accords

dans le cadre du plan du développement du volontariat.

Vous avez évoqué un troisième sujet – central –, celui de l’application de la directive

« temps de travail » et du risque que peut représenter, pour le modèle français auquel

nous sommes attachés, une application trop stricte de cette directive. Nous menons un

combat au sein de l’Union européenne. Vous étiez d’ailleurs présents dans les instances

européennes, Monsieur le Président, pour livrer ce combat à nos côtés et faire en sorte

que nous puissions préserver la spécificité du volontariat en France. Une application

trop rigide de directives par ailleurs légitimes et qui doivent être respectées par la

France ne doit pas venir remettre en cause notre modèle. De nombreux pays européens

nous soutiennent et nous ont d’ailleurs déjà rejoints pour que nous puissions obtenir

satisfaction. Je crois que, dans la famille du nouveau président de la Commission

européenne, il y a des sapeurs-pompiers volontaires, ce qui peut peut-être nous aider à

faire partager nos préoccupations et notre culture au niveau européen.

La question de la clause de revoyure et des emplois de direction, qui concerne les

sapeurs-pompiers professionnels, a également été évoquée. Sur les emplois de direction,

je me suis exprimé, je n’y reviendrai pas. Sur la clause de revoyure, je veux, Monsieur le

Président, vous redire ce que j’ai dit à maintes et maintes reprises. Un dispositif a été

mis en place il y a deux ans. Je pourrais devant vous, par démagogie, vous dire que la

clause de revoyure est destinée à tout remettre à plat afin d’aller encore plus loin dans

ce qui a déjà été acquis. Si je le disais, je vous mentirais. Et ce n’est pas ce que vous

attendez de moi. Ce que vous me demandez, c’est que la clause de revoyure permette

de procéder à des ajustements par rapport à ce qui a déjà été obtenu – des ajustements

qui permettent de stabiliser définitivement l’édifice. Cependant, ces différents points

d’ajustement impliquent des réunions et des processus interministériels. Nous ne

sommes pas seuls. Comme je l’ai dit, dans le contexte actuel, nous avons une

responsabilité de redressement de nos comptes. Là aussi, je tiendrai votre président

informé des différentes étapes à venir.

Enfin, il y a un dernier point sur lequel je voudrais insister. Je ne reviendrai pas sur la

santé au travail. Le président l’a dit, c’est évidemment une préoccupation forte pour

nous tous. Je veux surtout parler des agressions intolérables dont vous êtes victimes.

L’année dernière, 1 569 pompiers ont été agressés, alors qu’ils intervenaient pour

sauver des vies ou éviter des drames. C’est 335 de plus que l’année précédente. J’ai

Page 15: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

15

indiqué que je souhaitais qu’une plainte soit systématiquement déposée lorsque de tels

actes sont commis. Le taux de plainte est de 77% : c’est loin d’être négligeable, mais

nous devons atteindre un taux de plainte qui représente la totalité des actes

inadmissibles dont vous êtes les victimes. J’invite également chaque SDIS à signer des

conventions avec les forces de police et de gendarmerie, qui interviennent pour vous

soutenir et vous protéger, et peuvent assurer avec vous le bon déroulement des

opérations dans lesquelles vous êtes engagés.

*

Je voudrais conclure, Mesdames et Messieurs, en évoquant quelques derniers points,

évoqués par votre Président. D’abord la nécessité de faire monter en puissance la

campagne que nous avons engagée sur le volontariat : « sapeur-pompier + volontaire =

moi aussi. » C’est une campagne très importante pour atteindre l’objectif de 200 000

volontaires, fixé par le président de la République à Chambéry. Cette campagne

implique la mobilisation de tous les SDIS, et donc celle de votre ministre. Elle implique

également une mobilisation interministérielle très forte. Je souhaite, à la faveur de tous

mes déplacements en province et quel que soit leur thème, promouvoir cette initiative

aux côtés des présidents et des responsables des SDIS, dans les écoles, auprès des

associations de jeunes.

Deuxième point, je crois qu’il est important, comme vous l’avez souligné, de

continuer à défendre les grandes politiques de prévention, qu’il s’agisse des incendies

dans les établissements qui accueillent du public ou bien dans les immeubles à grande

hauteur. Vous avez évoqué la nécessité, conformément à la loi, d’équiper nos maisons

en détecteurs d’incendie. Notre ministère insiste aussi pour que la loi qui a déjà été

adoptée soit mise en œuvre dans des conditions qui respectent les calendriers.

Enfin, je voudrais insister sur la nécessité de nous protéger contre tous les accidents

domestiques. Il y a là un travail d’éducation très important à faire auprès de nos

concitoyens. Près de 20 000 personnes sont victimes chaque année de tels accidents ;

plusieurs dizaines de milliers d’interventions sont nécessaires. Dans les écoles, de façon

préventive, nous devons encourager la formation aux premiers secours, informer sur les

Page 16: Discours Bernard Cazeneuve congrès 2014 fnspf

16

bonnes pratiques. Je proposerai moi-même au ministre de l’Education une action

commune qui permette d’engager les actions nécessaires.

Mesdames et Messieurs, vous avez des interrogations, des espérances, des attentes.

Votre esprit de service public, je le redis, force l’admiration et le respect de ceux qui

vous dirigent et de ceux à qui vous portez secours avec le courage que l’on vous

connaît, qui fait votre réputation et votre grandeur. Vous avez organisé tout un tissu

associatif, des structures de solidarité qui témoignent d’une culture de l’entraide, de la

générosité, de l’attention portée à autrui dont notre République a grand besoin tant,

malheureusement, les égotismes et les égoïsmes sont grands. Vous incarnez aussi par

votre rectitude, votre rigueur, votre éthique, des repères dont la République a grand

besoin quand de petites et grandes haines rongent la République de l’intérieur. On a

besoin des sapeurs-pompiers de France, non seulement pour sauver des vies, mais aussi

pour incarner les valeurs de la République. Parce qu’elle est un peu de votre culture, un

peu de votre âme, un peu de vos valeurs, la République compte sur vous !

Vive la République et vive la France !