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En partenariat avec Medappcare, start-up qui évalue les applications mobiles de santé, et la société de conseils et d’études Direct Medica, « Le Moniteur » s’est interrogé sur la perception des pharmaciens en matière d’objets connectés. Ce premier volet met en évidence une réelle curiosité mais aussi une certaine prudence. Nous publierons à l’automne prochain un second chapitre consacré aux applications santé. | Par Laurent Lefort 22 Le Moniteur des pharmacies | N° 3082 | Cahier 1 | 30 mai 2015 Enquête GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO Comment les pharmaciens perçoivent-ils les objets connectés?

Baromètre pharmacien connecté - objets connectés

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Page 1: Baromètre pharmacien connecté - objets connectés

En partenariat avec Medappcare, start-up qui évalue les applications mobiles de santé, et la société de conseils et d’études Direct Medica, « Le Moniteur »s’est interrogé sur la perception des pharmaciens en matière d’objets connectés. Ce premier volet met enévidence une réelle curiosité mais aussi une certaineprudence. Nous publierons à l’automne prochain un second chapitre consacré aux applications santé.| Par Laurent Lefort

22 Le Moniteur des pharmacies | N° 3082 | Cahier 1 | 30 mai 2015

Enquête GETTY IM

AGES/ISTO

CKPHOTO

Comment les pharmaciensperçoivent-ils les objets

connectés?

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Le marché français des ob-jets connectés pour la santéet la maison a été estimée à150 millions d’euros en2013 par les experts du ca-binet de conseil Xerfi (1). Au-

tant dire qu’il est encore assez confiden-tiel puisque ne représentant que 1% desdépenses high-tech des Français, « loinderrière les smartphones et les tablettes »,comme le souligne Xerfi. A ce sujet, notrebaromètre montre que les titulaires sontbien équipés en smartphone (73%) et entablette (61%).En soi, ce résultat n’est pas une réellesurprise, mais la progression d’une an-née sur l’autre est spectaculaire. En effet,une enquête menée en 2014 sur lemême sujet (2) montrait des taux d’équi-pement respectifs de 53 et 46 %. « Tablet-tophiles », les pharmaciens s’imaginentdéjà (à 60 %) utiliser leur iPad ou tabletteAndroid dans les échanges avec leurspatients. Quant aux objets connectés, siles titulaires restent encore interrogatifs,voire observateurs (19 %), ils commen-cent à en percevoir l’intérêt et le bénéficepour la santé de leurs patients (1 sur 2 enest persuadé, un chiffre d’ailleurs stablepar rapport à l’an dernier). Un a priori debon augure puisque, selon Xerfi, la va-leur du marché des objets connectéspour la santé et la maison devrait croîtrede 50 % par an d’ici 2016 à 500 millionsd’euros. Les appareils connectés d’auto-mesure (balances, tensiomètres, ther-momètres) devraient rester un marchéde niche à forte croissance : « 10 % desdispositifs médicaux d’automesure serontconnectés en 2016, contre moins de 5 % en2014 », prévoit Xerfi. Un marché pesanten valeur 12,5 millions d’euros.

Un niveau de confiance modérépour la sécurité des donnéesLes résultats du baromètre attestentqu’en 2015 les pharmaciens connaissentde mieux en mieux le domaine. La pro-fession a bien identifié que le marchén’était pas captif et que d’autres acteurss’intéressaient fortement aux objetsconnectés, voire avaient préempté le ter-rain. En 2014, 23 % des titulaires interro-gés désignaient les enseignes spécialisées.

Ils sont cette année 48 %. Les efforts devisibilité déployés par ces détaillants por-teraient-ils leurs fruits ? Par ailleurs, quand on interroge les phar-maciens sur leur niveau de confiance glo-bal dans les objets, l’indécision n’a pluscours : ils ne sont que 3 % à déclarer « nepas savoir », alors qu’ils étaient encore prèsde 30 % l’an dernier…Des pharmaciens qui se posent lesbonnes questions, notamment sur lasécurisation des données collectées. Ainsi61% des sondés déclarent avoir un niveaude confiance modéré voire négatif en lamatière. Dans les colonnes du Moniteur(voir le dossier « La pharmacie connectée vuepar les groupements » publié dans le n° 3079),Isabelle Adenot déclarait que se préoccu-per de santé connectée était une excel-lente initiative en termes de suivi,d’éducation thérapeutique et de conseilsaux patients. Pour autant, la présidentede l’Ordre des pharmaciens incite elleaussi ses confrères à « préserver la confiancequ’on leur accorde et sur laquelle repose leurvaleur ajoutée à travers le respect du secretprofessionnel. [Les pharmaciens] se doiventd’être vigilants sur l’utilisation qui est faitedes données de leurs patients et […] ne parti-ciper qu’à des démarches ou ne délivrer desproduits qui présentent toutes les garantiesdans ce domaine ». Un point de vue qui semble faire consen-sus auprès des pharmaciens, puisque laperspective d’une évaluation des objetsconnectés par un organisme indépendantles rassurerait (60 %). Ce besoin de crédi-bilité est en nette hausse par rapport à2014 (46 %). Une exigence à laquelle DavidSainati, président de Medappcare, souscritsans réserve : « L’évaluation et la labellisationdes objets connectés sont une nécessité permettant de s’assurer que les produits etservices proposés soient fiables et sûrs. Le phar-macien d’officine doit s’approprier ce nouveaumarché en référençant des objets connectés àforte valeur ajoutée et sur lesquels la trans-parence autour de la collecte et de l’exploitationdes données des patients est totale. » §

(1) Etude « Les objets connectés, un marché de nicheprometteur », mars 2014. (2) Baromètre établi par Medappcare, avec Direct Me-dica et « Bien être et santé ».

Encore des freinsà lever80 % des titulaires sedéclarent prêts à utiliser cesobjets et les données de santé recueillies pour le suivi de leurs patients. Etils ont parfaitement identifiédeux atouts majeurs :l’amélioration de l’observance et le partaged’informations avec d’autresprofessionnels de santé.Encourageant à l’heure de la coordination des soins !Encore trop rarement, lestitulaires y voient aussi un atout en termes de fidélisation de leurpatientèle (6 %).La prise de conscience, c’estune chose, le passage à l’acte, c’en est une autre !87% des professionnelsinterrogés déclarent toutbonnement ne pas avoir eude demandes de clients.Pour une démarcheproactive, on repassera !Surprenant, le manque de formation sur les objetsconnectés n’est évoqué quepar 4 % des pharmaciens.« On ne m’en propose pas »a aussi été l’un des arguments évoquéslors du recueil des réponses.De là à déduire que, dans un sens comme dans l’autre,proposer est la solutiongagnante…

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Etes-vous équipé d’un smartphone ?

Si oui, l’utilisez-vous pour :

Un usageprofessionnel

Un usagepersonnel

3 %

34 %

62 %Les deux

2 %

28 %

70%

 

28 %

73 %

NonOuiEtes-vous équipéd’une tablette ?

NonOui

39 %61 %

Seriez-vous prêt à utiliser une tablette tactile lorsde vos entretiens avec vos patients ?

OuiNon40 %

60 %

Sondage réalisé par téléphone du 20 avril au 27 avril 2015 sur un échantillon de 200 titulaires représentatifs de la population des pharmacies françaises en

fonction de leur répartition géographique et de leur

chiffre d'affaires.

En grandesurface

Enpharmacie

En magasinspécialisé

(type FNAC)

NSPAutres

15 %24 %

12 %1 %

Selon vous, où les objets connectés de santé sont-ils vendus ?

48 %

Pensez-vous que ces objets apportent un bénéfice pour la santé des patients ?

Oui50 %Non

32 %

NSP18 %

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Enquête LES OBJETSconnectés

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Vous n’avez pas eu de demandesde clients

C’est déjà vendu dans des circuitsde distribution autres que la pharmacie

Vous n'avez pas les compétences etla formation requises pour les vendre

Ce type de produits n'a passa place en pharmacie

NSP

Autres

87 %

4 %

4 %

2 %

0 %

3 %

dans les objets connectés

Notez de 1 à 4 votre niveau de confiance global :

(4 étant la meilleure note)

Avez-vous déjà vendu des objets connectés de santé dans votre o"cine ?

Seriez-vous prêt à en vendre ?

Non80 %

Car c'est un moyende fidélisation

Car c'est un moyen pouraméliorer l'observance

Car c'est un moyen de partagerl'information avec les autres

professionnels de santé

NSP

Autres

Car je ne saurais pasquoi en faire

Car je ne suis pas rémunérépour cela

Car c'est au médecin ou àun autre professionnel de santé

de gérer les données de santé

NSP

Autres

Seriez-vous prêt à utiliser les objetsconnectés et les données de santé

collectées pour le suivi de vos patients ?

2 %9 %38 %34 %17 %

31 %38 %23 % 6 % 2 %

dans la sécurité des donnéesdes patients collectées

Non

Oui

 

40 %Non

60 %Oui

Pourquoi ?

1 2 3 4 NSP

6 %

59 %

12 %

1 %

2 %

2 %

2 %

9 %

5 %

2 %

20 %Oui

20 %

80 %