5
Jeudi 30 mai 2013 A H istoire de marque Caisse d’Epargne, deux siècles d’innovations Histoire de marque ET LA FRANCE DEVINT UN PAYS D’ÉPARGNANTS Créée par deux philanthropes au XIX e  siècle, la Caisse d’Epargne a pour vocation, au départ, d’ouvrir la banque aux classes populaires. PAGES B ET C UNE BANQUE DONT LES CLIENTS SONT SOCIÉTAIRES Grâce au principe coopératif, les clients peuvent devenir des sociétaires pleinement impliqués dans la vie d’une banque qui reste ainsi en phase avec leurs attentes. PAGES D ET E LE VIRAGE DE LA DÉMATÉRIALISATION Signature électronique, coffre-fort numérique ou paiement sans contact offrent interactivité et rapidité, sans pour autant déshumaniser la relation client. PAGES F ET G UN ENGAGEMENT DANS LA CULTURE ET LE SPORT Les Caisses d’Epargne sont partenaires de nombreuses manifestations culturelles ou sportives, tant au niveau local que national. PAGE H

Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

  • View
    833

  • Download
    3

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Caisse d'Epargne Histoire de marque Le parisien - édition du 30 mai 2013

Citation preview

Page 1: Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

AHistoire de marque

Caisse d’Epargne, deux siècles d’innovations

Histoire de marque

ET LA FRANCE DEVINT UN PAYS D’ÉPARGNANTS

Créée par deux philanthropes au XIXe siècle, la Caisse d’Epargne a pour vocation, au départ, d’ouvrir la banque aux classes populaires. PAGES B ET C

UNE BANQUE DONT LES CLIENTS SONT SOCIÉTAIRES

Grâce au principe coopératif, les clients peuvent devenir des sociétaires pleinement impliqués dans la vie d’une banque qui reste ainsi en phase avec leurs attentes. PAGES D ET E

LE VIRAGE DE LA DÉMATÉRIALISATION

Signature électronique, co% re-fort numérique ou paiement sans contact o% rent interactivité et rapidité, sans pour autant déshumaniser la relation client. PAGES F ET G

UN ENGAGEMENT DANS LA CULTURE ET LE SPORT

Les Caisses d’Epargne sont partenaires de nombreuses manifestations culturelles ou sportives, tant au niveau local que national. PAGE H

Page 2: Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

BHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

CHistoire de marque

Il était une fois le Livret A…I

nnovation sociale et & nancière à sa création en 1818, le Livret A est aujourd’hui détenu par 91 %

des Français. A une époque où seuls les plus fortunés avaient un compte bancaire, il est ouvert à tous, y compris aux femmes et aux enfants, dès 1 franc de dépôt. Alors que pour la plupart des gens l’argent n’existe que sous forme de pièces ou de billets, ce petit cahier où sont inscrits les versements e% ectués à la Caisse d’Epargne symbolise les dépôts. Les fonds sont alors rémunérés à 5 %. Nommé d’abord livret de dépôts

puis livret d’épargne, il sert d’outil d’apprentissage à la pratique de l’épargne. Une version « postale » du livret est lancée en 1881. Il est exonéré d’impôt sur le revenu à partir de 1917 et rebaptisé Livret A en 1967 pour le distinguer notamment du livret épargne-logement. Aujourd’hui encore, le Livret A garantit l’épargne versée qui reste disponible à tout moment ; il n’est pas taxé et sa rémunération (actuellement 1,75 %) est & xée par les pouvoirs publics. Une di% érence : depuis 2009, il est distribué par toutes les banques. S.SO.

Benjamin Delessert, un philanthrope éclairéLe fondateur des Caisses d’Epargne était à la fois banquier, scientifi que amateur, industriel et homme politique.

Créateur de dispensaires et fondateur notamment du Comité des soupes populaires, Benjamin Delessert (1773-1847) est un philanthrope très actif, héritier de la pensée des philosophes des Lumières. Il reprend l’idée lancée en 1791 par

Mirabeau d’une « caisse des épargnes » en créant en 1818, avec le duc de La Rochefoucauld-Liancourt (1747-1827), la première Caisse d’Epargne française à Paris, qu’il présidera de 1829 jusqu’à sa mort, en 1847. Benjamin Delessert avait déjà derrière lui une carrière de banquier et d’industriel. Fils d’un commerçant lyonnais en soierie devenu banquier à Paris, il a notamment suivi les cours de l’économiste Adam Smith en Grande-Bretagne avant de prendre en 1795, la suite de son père à la direction de la banque familiale. Il est nommé dès 1802 régent de la Banque de France et le restera pendant 45 ans. Sa grande curiosité scienti& que – il est notamment botaniste et collectionneur de plantes – le conduit à appliquer à l’industrie les dernières innovations : il fonde à Passy l’une des premières & latures mécaniques de coton en France puis une ra> nerie de sucre de betterave expérimentale qui lui vaudra la Légion d’honneur. Il s’engage aussi en politique et exerce plusieurs mandats de député sous la Restauration et la monarchie de Juillet. S.SO.

Et la France devint un pays d’épargnants Les Français ont appris à économiser grâce à la Caisse d’Epargne et à son livret, créés par deux philanthropes il y a presque deux siècles.

De la fourmi à l’écureuil

SYMBOLE Avant l’invention du marketing, la Caisse d’Epargne s’est choisie comme emblèmes la fourmi, l’abeille ou la ruche. L’écureuil s’impose à partir de 1950.

L’idée était révolutionnaire. Il s’agissait de faire de l’ou-vrier un rentier. Dès l’ori-gine, la Caisse d’Epargne est ouverte à tous : ou-

vriers, domestiques, artisans, marins et militaires, mais aussi aux femmes et aux enfants. Ils peuvent ouvrir un livret avec un dépôt de 1 franc. Un intérêt fi xé à 5 % leur est versé chaque année. Et l’argent reste dis-ponible et peut être retiré à volonté. Dès que la somme de 50 francs est atteinte, un titre de rente est acquis à la Bourse de Paris au nom du dépo-sant qui en devient propriétaire. Le voilà rentier comme les plus riches ! A l’époque où les « classes popu-laires » étaient des exclus bancaires, la Caisse d’Epargne apparaît comme un instrument de démocratisation fi nancière très moderne.La création, en 1818, du livret d’épargne (lire ci-contre), inspiré du modèle anglais du « deposit book » né

peu de temps auparavant, est extrê-mement novatrice. Il est d’ailleurs tellement bien conçu que, depuis sa création, il n’a pas beaucoup changé « ni dans sa forme – jusqu’à sa déma-térialisation –, ni dans son fonctionne-ment », souligne Laure de Llamby, au-teur du livre « Les Métamorphoses de l’épargne » (Découvertes Gallimard) et responsable de la valorisation du patrimoine historique à la Fédération nationale des Caisses d’Epargne. A l’époque, laisser en dépôt des pièces de monnaie en échange d’un papier suscitait de la méfiance. Or, bien mieux qu’un simple reçu de papier, le livret matérialise l’acte d’épargne. Bref, il participe à « l’alphabétisation monétaire » de la population, explique Laure de Llamby.C’était clairement le projet des fon-dateurs de la Caisse d’Epargne, Ben-jamin Delessert (lire ci-contre) et le duc François de La Rochefoucauld-Liancourt. Ces deux philanthropes

avaient l’ambition d’aider les ci-toyens les plus modestes à faire face aux coups durs et à lutter contre la misère en leur apprenant à gérer leur argent. Adeptes du ni… ni (ni charité chrétienne, ni assistance de l’Etat), ils étaient novateurs. Dans la lignée des philosophes des Lumières, ils avaient l’ambition de rendre les hommes meilleurs, de les guider sur la voie du progrès.

■ UNE VOCATION PÉDAGOGIQUEIls voulaient changer les comporte-ments, promouvoir la prévoyance en incitant les catégories les plus modestes à mettre de l’argent de côté plutôt que de le dépenser au cabaret ou à la loterie. Luttant du même coup contre ce qui était considéré comme les fl éaux sociaux de l’époque : le jeu et l’alcoolisme. « Tu mets à la Caisse d’Epargne… Et tu bois de l’eau ! Mer-ci ! », ironise alors une caricature de « La Presse ouvrière ».

Les débuts sont difficiles. Et les Caisses d’Epargne ne rencontrent qu’un succès d’estime les premières années. Deux impulsions vont tout faire basculer : l’une donnée par le gouvernement, et l’autre par l’école. Le lancement du mouvement de Caisse d’Epargne scolaire à l’initiative d’un instituteur du Mans a en eff et fortement contribué au succès popu-laire des Caisses d’Epargne en incul-quant les vertus de l’épargne aux enfants. Déposer sou par sou sur son livret d’épargne devient un véritable exercice pédagogique. La banque a su conserver cette tradition éduca-tive avec sa fondation « Finances et Pédagogie » et mène en parallèle des actions de mécénat en faveur des « jeunes talents » (lire p. H).Le développement des implantations débute vraiment à partir de 1830. Le nouveau régime de la monarchie de Juillet incite les préfectures et les municipalités à soutenir la création

des Caisses d’Epargne. Les initiatives réunissant les banquiers, négociants, notaires, avocats et élus locaux se multiplient. En 1848, 93 % des villes de plus de 10 000 habitants pos-sèdent une Caisse d’Epargne. Des célébrités n’hésitent pas à s’en-gager. L’écrivain Jules Verne devient ainsi en 1895 administrateur puis directeur de la Caisse d’Epargne d’Amiens. Comme c’est l’usage à l’époque, il siège tous les dimanches car cela correspond aux heures d’ou-verture de la Caisse et il contresigne les livrets après chaque opération.

■ INNOVATION SOCIALEAdoubées par l’Etat, les Caisses d’Epargne ne deviennent pas des ins-titutions publiques pour autant. Au contraire, le statut d’organisme privé leur est donné en 1835. Mais l’idée qu’elles remplissent une fonction de service public local restera présente jusqu’à une période récente. Leur implication dans le fi nancement des jardins ouvriers, des bains-douches puis des « habitations bon marché », témoigne du rôle qu’elles ont joué tout au long des XIXe et XXe siècles dans l’innovation sociale. « Encore aujourd’hui, cette émanation locale reste très forte », estime Michel Sor-bier, le président de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne, de même que le sentiment, hérité du passé, que les Caisses d’Epargne « doivent contribuer au développe-ment économique local, à la création d’emplois qui revitalisent et enri-chissent les territoires ».

SÉVERINE SOLLIER

1818 ■ Naissance de la première Caisse

d’Epargne française à Paris. Elle a pour ambition de changer l’homme en lui apprenant le « bon usage de l’argent » et de lutter ainsi contre l’insécurité et la misère. Elle est destinée à tous et en particulier aux exclus bancaires de l’époque : paysans, ouvriers, artisans, domestiques, marins, militaires… Pour la première fois, ils peuvent ouvrir, dès 1 franc de dépôt, un livret sur lequel le capital est garanti et rémunéré.

1830 ■ Création du premier réseau bancaire

de proximité. Après Paris, des Caisses d’Epargne ouvrent à Bordeaux, Nantes, Brest… A partir de 1830, les ouvertures s’accélèrent : 27 en 1833, 364 en 1848. A cette date, elles sont présentes dans 93 % des villes de plus de 10 000 habitants. Certaines font construire des bâtiments imposants (ci-contre, à Toulon). En 1952, le pic de 585 Caisses est atteint. Des succursales et guichets leur sont rattachés, qui font passer le nombre de points de contact à 4 855.

1834 ■ Première Caisse d’Epargne

scolaire. Le 4 mai 1834, un instituteur du Mans fonde la première Caisse d’Epargne scolaire. L’idée est de collecter à l’école auprès de chaque enfant, sou par sou, de quoi réunir 1 franc, la somme minimale pour ouvrir un livret. Cette initiative prend son essor à partir de 1874 : 8 000 Caisses d’Epargne scolaires en 1877, 14 000 en 1880. Une « Journée de l’épargne » est instituée en 1927, et se tiendra jusqu’en 1970.

1835 ■ Transformation

en organisme privé d’utilité publique. Les dépôts pèsent déjà 100 millions de francs. (Co" ret secret de la Caisse d’Epargne de Boulogne-sur-Mer.)

1837 ■ Les fonds sont gérés à la Caisse

des dépôts et consignations. A& n d’assurer la totale sécurité des dépôts, la gestion des fonds placés sur le livret est transférée par la loi du 31 mars 1837 à la Caisse des dépôts et consignations qui en garantit la liquidité en toutes circonstances. Elle les investit dans un premier temps sur le marché de la rente (obligations d’Etat) et, à partir de 1860, en obligations de chemin de fer. (« La Fourmi », par Honoré Daumier, 1838.)

1881 ■ Vers l’émancipation ( nancière

des femmes. Depuis l’origine, le livret d’épargne est accessible aux femmes, pourtant longtemps considérées juridiquement comme incapables majeures. En avril 1881, elles sont autorisées par la loi à ouvrir un livret et à disposer de leurs dépôts sans autorisation préalable de leur mari. (« Club féminin » : lithographie du XIXe siècle.)

⊳Au XIXe siècle, les marins constituent une clientèle prisée par les Caisses.

⊳ Dans les années 1950, les cars-succursales se déplacent jusque dans les villages.

▼ Les guichets sont ouverts le dimanche, seul jour de repos jusqu’en 1936.

⊳1950

⊳1960

⊳1965

⊳1968

⊳1975

pDepuis 1991

“En 1991, le dessin adopte un style

« high-tech » pour illustrer la nouvelle

organisation et la modernité de la banque.”

DATES CLÉS

Caisse d’Epargne et écureuil sont aujourd’hui synonymes. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Au début,

la Caisse d’Epargne était symbolisée par la fourmi, l’abeille ou encore la ruche. Sur la façade de l’hôtel historique de la Caisse d’Epargne de Toulon construit en 1897, la superbe plaque émaillée située à la base du campanile représente une ruche. La Caisse d’Epargne de Vesoul, construite en 1908, a choisi, pour la mosaïque décorant le sol, l’abeille et la corne d’abondance. Quant à la médaille commémorant le centenaire de la Caisse d’Epargne de la Croix-Rousse gravée en 1939, elle fi gure une gigantesque fourmi.Pendant un siècle et demi, chaque caisse choisit donc son symbole préféré. Un tournant se produit pendant la Deuxième Guerre mondiale. De retour de captivité, René Laurent, le directeur adjoint du Bureau central (ébauche d’un organe central des Caisses d’Epargne, qui publiait notamment un journal interne), lance en 1942 un concours de contes et nouvelles destinés à encourager l’épargne. Le premier prix est remporté par William Bate pour sa fable « Didy et Rascassot ». Il y raconte l’histoire de l’écureuil Didy, mascotte d’un prisonnier qui, un jour où lui et ses compagnons souff raient de faim,

envisagea de manger le petit animal… avant d’y renoncer en découvrant les noisettes, biscuits et amandes qu’il avait mis de côté dans un arbre creux. Séduit par cette fable édifi ante, René Laurent décide alors de choisir l’écureuil comme emblème des « Editions de l’Epargne » qu’il dirigeait. Et à partir de 1950, le petit rongeur devient véritablement le symbole des Caisses d’Epargne. Son dessin évolue au fi l du temps et des transformations des caisses.Très fi guratif les premières années, il devient plus géométrique en 1968. Et en 1975, il change de sens : la silhouette est désormais tournée vers la droite pour regarder vers l’avenir. Le dessin de l’écureuil se métamorphose en 1991. Il adopte un style « high-tech » et la couleur rouge pour illustrer la nouvelle organisation de la banque et sa modernité. S.SO.

1895 ■ Premiers ( nancements du

logement social. La loi autorise les Caisses d’Epargne à réaliser des investissements pour des logements sociaux sur leur « fortune personnelle » constituée des legs et dons dont elles sont propriétaires et des « boni » (somme conservée sur le montant versé par la Caisse des dépôts). En 1896 et 1897, Blois, Chartres, Troyes, Douai puis Paris se lancent dans des projets de logements sociaux.

p Aujourd’hui,

91 % des Français

détiennent un Livret A.IM

AGEC

O

Imageco

Géraldine Millo

CE d’Auvergne et du Limou

sin

Archives pho

tograp

hiques de la Fédération nation

ale des CE

CE d’Auvergne et du Limou

sin

BPCE

BN

© Géraldine Millo

��

⊳1939

Page 3: Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

DHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

EHistoire de marque

Une banque dont les clients sont sociétairesCoopératives depuis 1999, les Caisses d’Epargne ont fait de leurs clients des sociétaires… mais aussi des dirigeants.

Etre à la fois client et pro-priétaire de sa banque, c’est possible. Depuis 1999, les Caisses d’Epargne sont devenues des banques co-

opé ratives : elles sont détenues par 4,7 millions de clients qui possèdent au moins une part sociale au prix, fi xé nationalement, de 20 euros. Ils ne sont pas seulement clients, ils sont aussi sociétaires. « Les Caisses d’Epargne existaient bien avant que les coopératives bancaires naissent en France. Ce statut nous corres-pondait naturellement en raison de notre manière d’exercer le métier de banquier et de nos liens avec les terri-toires. Nous nous attachons à le faire vivre avec des méthodes innovantes », estime Florence Raineix, directrice générale de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne.

■ DÉCISIONS STRATÉGIQUESLes sociétaires sont-ils les vrais pa-trons de la banque ? En fait, ils sont présents à la fois à la base – au sein des 245 sociétés d’épargne locale – et représentés à tous les étages de la pyramide qui gouverne les Caisses d’Epargne. Leur rôle est de désigner et de contrôler les dirigeants opéra-tionnels. Un client peut ainsi se re-trouver au sommet du groupe. C’est

le cas d’Yves Toublanc. Ce patron de PME, dans l’industrie de la fabrica-tion et de la transformation du carton, est d’abord devenu administrateur, c’est-à-dire désigné comme représen-tant des clients à la Caisse d’Epargne des Alpes en 1993. Puis il en devient président et il l’est resté quand elle a fusionné avec sa voisine en 2007 pour former la Caisse Rhône-Alpes. Il a enfi n été nommé en 2012 président du conseil de surveillance de BPCE, la

structure de tête du groupe, composé depuis 2009 des Caisses d’Epargne et des Banques Populaires, elles aussi banques coopératives (lire ci-contre). « Les administrateurs – il y en a au-jourd’hui 4 000 en France – ont des comptes à rendre aux sociétaires », insiste Yves Toublanc.

■ UNE NOTE D’HUMANITÉEt loin d’être des inspecteurs des travaux finis, les administrateurs prennent des décisions stratégiques.

« C’est sous l’impulsion des adminis-trateurs qu’a été prise la décision de supprimer les plates-formes télépho-niques centralisées pour privilégier le contact de chaque client avec son conseiller personnel dont il a désor-mais le numéro de poste direct et l’adresse e-mail », dit aussi Yves Tou-blanc. « Nous ne vivons pas l’argent de la même manière. L’argent collec-té dans la région y est réinvesti pour fi nancer les crédits des particuliers, des collectivités et des entreprises locales », ajoute Michel Sorbier, pré-sident depuis 2009 de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne, qui représente les sociétaires de l’ensemble des 17 caisses régionales. Lui non plus n’est pas un banquier de métier, mais un sociétaire deve-nu président de la Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin. Il attache beaucoup d’importance aux valeurs incarnées par les Caisses d’Epargne. « Le métier de la banque est un mé-tier dur dans lequel il faut parfois dire non. Malgré tout, ce qu’on doit ajouter pourtant en permanence, c’est une note d’humanité », estime-t-il. Cette humanité s’illustre dans les actions sociales et de solidarité pour lesquelles les caisses régionales consacrent un budget qui a atteint au total 29 millions d’euros en 2011.

La proximité avec les sociétaires, avec de nombreuses occasions d’échanger avec eux, permet à la banque de se transformer rapide-ment et de rester en phase avec l’évo-lution des attentes.

■ TRANSFORMATION RAPIDED’une banque dédiée à l’épargne du particulier avec le Livret A comme produit phare, la Caisse d’Epargne est devenue une banque généraliste. « Aujourd’hui, dans une agence, il y a toutes les compétences pour répondre à tous les types de clientèle », déclare Christine Fabresse, présidente du di-rectoire Languedoc-Roussillon. Des particuliers jusqu’aux professionnels en passant par la gestion privée pour les plus fortunés ou les centres d’af-faires pour les entreprises, la banque s’applique à renforcer la personnalisa-tion du conseil.

SÉVERINE SOLLIER

I N T É G RAT I O N Malgré le regroupement avec les Banques Populaires, les Caisses régionales sont restées autonomes dans leurs décisions et leur fonctionnement. Elles n’en pro& tent pas moins de la mise en commun de moyens et des expertises des & liales spécialisées du groupe BPCE.

Depuis le regroupement avec les Banques Populaires inter-venu en 2009 (rappelons que

BPCE est l’acronyme de Banques Populaires et Caisses d’Epargne), les Caisses d’Epargne ont intégré un groupe coopératif puissant, constitué de 8,6 millions de so-ciétaires, qui intègre d’autres fi liales spécialisées aussi bien dans l’immobilier que dans la gestion de fortune. En 2012, BPCE a réalisé un produit net bancaire (PNB, l’équivalent du chiff re d’aff aires pour les banques) de 22 milliards d’euros. Sur ce total, le PNB des 17 Caisses d’Epargne a atteint 6,8 milliards d’euros. Des chiff res qui donnent le vertige, sur-tout si l’on évoque aussi les encours cumulés des crédits consentis par la banque, qui frôlent les 200 milliards d’euros.

■ AUTONOMIE CONSERVÉE Très intégrées dans le groupe BPCE, ne serait-ce qu’au niveau des organes de décision, les Caisses d’Epargne ont pourtant réussi à conserver une autonomie de fonc-tionnement ainsi que commerciale. « Chaque réseau mène sa vie. C’est d’ailleurs ce que souhaitent nos clients qui veulent conserver des interlocuteurs proches d’eux. Une façon aussi pour nous de pouvoir répondre très rapidement à leur de-mande, le circuit de décision étant ainsi très court », précise Jean-Marc Carcélès, président du directoire

Bretagne-Pays de Loire. Mais auto-nomie ne signifi e pas isolement, et si la banque préférée des Français (selon les résultats d’un récent son-dage où l’Ecureuil est arrivé premier avec la Banque Postale) parvient à

proposer aujourd’hui une gamme complète de produits fi nanciers, des plus simples aux plus sophis-tiqués, c’est bien parce qu’elle peut compter sur les diff érentes fi liales du groupe, lesquelles lui apportent leur savoir-faire, quitte à élaborer des produits en marque blanche (où la marque Caisse d’Epargne n’appa-raît pas), tout en permettant aux Caisses de conserver leurs clients et les opérations sur leur bilan.

■ MISE EN COMMUN DES MOYENS« La force des Caisses d’Epargne, c’est de pouvoir proposer une off re innovante dans un modèle de coopé-ration. Si chaque Caisse a sa propre stratégie en matière de développe-ment commercial et de marketing, elle bénéfi cie, en parallèle, d’une mise en commun de moyens infor-matiques, technologiques et numé-riques au sein de BPCE qui lui fait gagner un temps précieux et struc-ture son off re », explique Cédric Mignon, directeur du développe-

ment Caisses d’Epargne à BPCE.Ce rapprochement avec les Banques Populaires n’est-il quand même pas un danger pour l’Ecureuil, qui risquerait d’y perdre son âme et sa spécifi cité ? Que nenni, répondent en cœur les responsables de BPCE et des Caisses d’Epargne pour qui la confi guration coopérative du groupe (les Caisses d’Epargne, rap-pelons-le, sont détenues par leurs sociétaires, soit 4,7 millions de per-sonnes à ce jour) lui permet de se focaliser sur ce qu’elle a toujours fait et compte bien continuer à faire : être proche de ses clients et s’adap-ter à leurs besoins. Conserver cette image de banque de proximité, ne serait-ce qu’avec la distribution du Livret A dont le plafond vient d’être relevé à 22 950 euros. Une aubaine d’ailleurs pour la banque qui a large-ment construit son développement avec la vente de cette enveloppe défi scalisée, la plus populaire en France avec celle de l’assurance vie.

PASCALE BESSES-BOUMARD

uLes Caisses d’Epargne, un réseau de 4,7 millions de sociétaires et 4 219 agences. De haut en bas et de droite à gauche : les agences de la place Félix-Eboué (Paris, 12e) et Bibliothèque (Paris, 13e).

“Les sommes collectées dans la région sont

réinvesties et fi nancent l’économie régionale”

Michel Sorbier, président de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne

“Chaque réseau mène sa vie. C’est ce que

souhaitent nos clients qui veulent conserver des

interlocuteurs proches d’eux. Une façon pour

nous de pouvoir répondre très rapidement à leur demande, le circuit de

décision étant très court”Jean-Marc Carcélès, président

du directoire Bretagne-Pays de Loire.

1942 ■ Premier concours de

contes sur les vertus de l’épargne. Lancé par René Laurent, directeur adjoint du Bureau central revenu de captivité, ce concours de contes et nouvelles est remporté par « Didy et Rascassot », écrit par William Bate. Son texte raconte l’histoire d’un écureuil et sera à l’origine du logo choisi après-guerre.

1950 ■ Premiers prêts

aux collectivités locales. Dans le cadre de l’après-guerre, les Caisses peuvent employer une partie des fonds du Livret A en prêts boni& és aux collectivités locales et organismes publics. (Buvard informant les clients des réalisations locales.)

1966 ■ Première diversi( cation.

Les Caisses d’Epargne commencent à vendre d’autres produits & nanciers que le Livret A puis, en 1969, le plan épargne-logement et les bons d’épargne. En 1971, elles peuvent accorder des crédits consommation et habitation. (A& che de 1968.)

1978 ■ Premier compte-

chèques Ecureuil. Depuis les lois Debré de 1966-1967

sur les banques, la concurrence s’est intensi& ée,

de nouveaux guichets et moyens de paiement sont

nés. Les Caisses d’Epargne se transforment petit à

petit en banques classiques et ouvrent les comptes-

chèques. (A& che du début des années 1980.)

1983 ■ Les Caisses deviennent

établissements de crédit. La loi du 1er juillet 1983 accorde aux Caisses d’Epargne la qualité d’établissement de crédit à but non lucratif et les habilite à e% ectuer toutes les opérations de banque. De 585 établissements autonomes, une fusion les réduit à 187. Elles peuvent prêter aux PME à partir de 1987. (A& che de 1984.)

DATES CLÉS

1991 ■ Création des premières

Caisses régionales. La réglementation sur les fonds propres impose aux Caisses d’Epargne de se regrouper : de 187, elles passent à 34 en un an, dont 31 en métropole. Il y en a 17 aujourd’hui.

��

��

William Beaucardet

William Beaucardet

William Beaucardet

Imageco

EDEP

Archives pho

tograp

hiques de la FNCE

1906 ■ Prêts aux jardins ouvriers et aux bains-douches. La loi permet aux Caisses d’Epargne de & nancer ou

d’acquérir des jardins ouvriers et des bains-douches. Les Caisses renforcent ainsi la cohésion sociale

dans un tissu urbain souvent fragilisé et participent activement à l’amélioration de l’hygiène des classes

populaires. (Plan et aquarelle des bains-douches de Guéret.)

■ Première organisation centrale. La famille Laurent, qui administre la Caisse d’Epargne

de Pithiviers et publie le « Journal des Caisses d’Epargne », crée le « Bureau central », l’ancêtre de la

Fédération nationale des Caisses d’Epargne.

Géraldine Millo

La naissance du deuxième groupe bancaire français

Le réseau des Caisses d’Epargne, c’est 4 200 agences bancaires qui regroupent plus de 32 745 collaborateurs. En 2012, le réseau a recruté 1 653 salariés en CDI et a consacré 5 % de la masse salariale à la formation (soit 71 millions d’euros). 97 % des décisions sont prises au niveau local.

La Caisse d’Epargne dispose également de 110 centres d’a% aires spécialisés avec 630 chargés d’a% aires dédiés par marché : entreprises, secteur public, économie sociale, immobilier professionnel et logement social.

q

Conseiller commercial

q

Gestionnaire de clientèleparticuliers

q

Gestionnaire de clientèle

professionnels

q

Chargé d’a+ aires

gestion privée

DDIIRREECCTTEEUURR DD’AAGGEENNCCEE

p Les 17 Caisses d’Epargne sont des banques de plein exercice, solidement implantées au cœur de leur région.

Page 4: Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

FHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

GHistoire de marque

En route vers la dématérialisationSignature électronique, co% re-fort numérique, paiement sans contact… Les Caisses d’Epargne ont engagé une vraie mutation technologique.

Les principaux acteurs du secteur bancaire ne mé-nagent pas leurs efforts pour prendre le virage de l’innovation technologique.

Chacun fourbit de nouvelles armes numériques afi n d’attirer une clien-tèle toujours plus versatile. La Caisse d’Epargne, par exemple, a très tôt fait le pari de la dématérialisation de ses services. En avril 2013, la marque à l’Ecureuil mettait ainsi au point et instaurait la signature électronique, supprimant les exemplaires de contrat sur papier.

■ RÉPONSES PERSONNALISÉESConcrètement, il sera possible de signer numériquement un contrat en agence, le document étant ensuite conservé sur un serveur sécurisé. Il restera néanmoins toujours possible de souscrire des contrats de façon classique, mais les premiers essais eff ectués dans des agences pilotes ont montré que 70 % des clients choi-sissaient la signature électronique. Dans le même registre, à la rentrée, l’Ecureuil a également prévu de pro-poser un coff re-fort en ligne pour stocker les documents numériques. Ces initiatives, à l’image du site «  Mon banquier en ligne  », qui donne accès à un grand nombre de services de la banque via inter-net, caractérisent la dynamique du groupe et sa volonté de se démar-quer de ses concurrents. Ce site per-met par exemple au client et à son conseiller de se retrouver en visio-conférence. « La fréquentation des agences baisse ré-gulièrement. Pour autant, nos clients et sociétaires ne se sentent pas totale-ment autonomes et requièrent tou-jours les avis d’un conseiller, ne serait-ce que pour répondre à leurs questions. Il leur faut des réponses personnalisées et rapides. Ce que nous leur off rons via internet et nos diff érents canaux dématérialisés, en complément de l’agence de proximi-té », précise Denis Mancosu, direc-teur distribution multi-canal chez BPCE. De fait, les nouveaux outils

mis à la disposition de la clientèle visent à faciliter les démarches ou à raccourcir les processus de décision. « Grâce au développement de ces nouveaux canaux de distribution, la banque, c’est : “quand je veux, où je veux”. Une évolution qui va dans le sens de la rapidité et de l’interactivité et qui change la notion de contact sans pour autant déshumaniser la relation client car celui-ci aura tou-jours besoin d’avoir confi ance pour faire appel à nous », convient Jean-Marc Carcélès, président du direc-toire Bretagne-Pays de Loire.

■ CONSEILS EN TEMPS RÉEL« D’ici un mois, nous aurons terminé l’installation de 35 000 nouveaux postes informatiques de travail en agence. Ils permettront aux conseil-lers bancaires d’avoir une vision à 360° des comptes de leurs clients, c’est-à-dire qu’ils pourront voir en temps réel toutes les opérations de ces derniers quel que soit le canal choisi afin d’apporter un conseil personnalisé et pertinent », renché-rit Christine Fabresse, présidente du directoire Languedoc-Roussillon.Les seules innovations technolo-giques ne suffi ront cependant pas à bâtir le futur. « La banque s’est déplacée dans notre poche et sur notre canapé. Les avancées techno-logiques actuelles nous permettent d’avoir une autre approche des ser-vices bancaires mais il ne faut pas se leurrer : nous vivons actuellement une révolution sociétale fondamen-tale et devons trouver une réponse

visionnaire. Et ce, de manière à être le Benja-min Delessert de demain, c e f o n d a -teur génial des Caisses d’Epargne qui

était, je le rappelle, homme d’aff aires, botaniste, industriel féru de politique et d’actions sociales », lance Thomas Levet, directeur de la communica-tion de la Caisse d’Epargne d’Ile de France, pour qui les missions de la banque, et, a fortiori, celles des Caisses d’Epargne, doivent effec-tivement être réécrites afi n d’avoir

toujours un coup d’avance tout en apportant une solution globale. « Ce que nous devons développer, ce sont diff érentes formes d’accompa-gnement, notamment au niveau du micro-crédit, indispensable bouf-fée d’oxygène pour les projets des très petites entreprises ; de l’emploi grâce à la mise en réseau de nos sociétaires mais aussi à destination des personnes dépendantes. Et ce, de manière à faciliter l’inclusion ban-caire via de nouvelles formes, sans doute encore à inventer. » Un vaste programme qui intéresse en eff et au plus haut point tous les Français.

PASCALE BESSES-BOUMARD

« Demain, nous devrons être la banque 2.0 »

Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Epargne Picardie.

Pour vous, comment se défi nit la banque de demain ?LR : Les nouvelles technologies accélèrent l’évolution des attentes des clients particuliers et des en-treprises vis-à-vis de leur banque. Aujourd’hui dans tous les secteurs de l’économie, y compris dans la banque, se développent des ac-teurs « low cost ». Ils off rent des ser-vices réduits à des prix plus agres-sifs que leur permet leur format, mais leur off re ne satisfait qu’une partie des besoins de leurs clients. On voit des « pure players » créer fi nalement leur réseau de distri-bution. Plus particulièrement dans le domaine bancaire, les clients veulent eff ectuer des opérations à distance via les canaux à distance qu’ils utilisent, mais ils ont aussi besoin d’être accompagnés sur des sujets plus complexes qui néces-sitent une relation personnalisée.

La banque de demain doit propo-ser la palette des services attendus mais elle doit être aussi « 2.0 » pour reprendre les codes actuels et ré-pondre au besoin d’ubiquité des clients, en combinant technologie et partenariat.

En quoi consiste la Banque 2.0 ?Pour les opérations simples du quotidien, nos clients souhaitent pouvoir utiliser tous les moyens leur permettant d’être autonomes, à n’importe quel moment, et où qu’ils se trouvent : internet, smart-phone, tablette, etc. En revanche, pour tous les sujets impactant leur patrimoine, leur fi scalité ou leurs projets de vie (logement, assu-rances, épargne…), ils recherchent un conseil avisé, qui complète et éclaire les informations qu’ils ont collectées par exemple sur le web. Les chefs d’entreprise ont le même

niveau d’exigence, plus d’autono-mie pour la banque au quotidien, mais toujours plus de conseil pour les projets de développement (transmission, international, im-mobilier…). En pratique, le conseil-ler bancaire doit être en capacité de répondre par tous les moyens de communication, en face-à-face, en visio, en chat, par mail, par télé-phone. Il ne s’agit plus d’opposer ces diff érents modes de relation mais de les proposer à ses clients à travers une relation personna-lisée avec son conseiller. Dans la banque 2.0, les clients attendent de leur banque un esprit com-munautaire, un partenaire à leur côté qui s’inscrit dans la durée. Banques régionales coopératives qui appartiennent à ses clients sociétaires, les Caisses d’Epargne répondent à cette attente. Dispo-sant de toutes les expertises en

région, elles ont la capacité à déci-der très vite pour accompagner les projets de développement de tous les acteurs économiques, particu-liers, professionnels, entreprises et institutionnels.

En quoi les Caisses d’Epargne répondent-elles aux nouvelles attentes du consommateur ?La Caisse d’Epargne Picardie dé-montre au quotidien son ambi-tion : celle d’être la banque tra-ditionnelle la plus innovante et moderne. Nous avions déjà anti-cipé, il y a trois ans, avec notre agence « Mon banquier en ligne » : une agence à distance destinée principalement à des clients qui ont quitté la région, accessible par tous les canaux et disponible sur des plages horaires élargies. Au-jourd’hui, tous nos conseillers en agence sont en capacité d’animer

la relation avec nos clients sous ses diff érentes formes et expres-sions. Les clients peuvent consul-ter leurs comptes, eff ectuer leurs transactions, et même souscrire leurs produits via leur ordinateur, leur smartphone, leur tablette, en toute autonomie. Nos conseillers en agence sont joignables direc-tement par téléphone ou par mail pour accompagner au mieux nos clients dans ses démarches, voire fi naliser une opération initiée à distance. C’est en conjuguant une relation personnalisée avec les so-lutions les plus innovantes que nos clients nous seront toujours plus fi dèles, et que nous en gagnerons de nouveaux.

Le client de demain ?C’est déjà celui d’aujourd’hui. C’est un zappeur responsable mais impatient. Il doit pouvoir nous joindre quand il le souhaite et par tous les canaux possibles. Il faut bien sûr répondre à sa demande, mais sans précipitation, car nous avons la responsabilité de bien l’accompagner et donc parfois de dire « non ». Le client est direct et il faut que nous ayons un langage direct avec lui. C’est ainsi que nous mériterons sa confi ance.

PROPOS RECUEILLIS PAR P. B.-B.

“La banque s’est déplacée dans notre poche et sur

notre canapé”Thomas Levet, directeur

de la communication de la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France

1999 ■ Transformation en banques

coopératives. La loi du 25 juin 1999 transforme les Caisses d’Epargne

en banques coopératives à vocation universelle : 451 sociétés

locales d’épargne regroupent les sociétaires, ces clients qui

détiennent des parts sociales des Caisses d’Epargne. (A& che de

2000.)

2000 ■ Première assemblée

générale de sociétaires. La vente des parts sociales débute le 1er janvier 2000. Les clients qui en achètent détiennent une parcelle du capital des Caisses d’Epargne. Ils se réunissent une fois par an en assemblée générale et désignent des délégués.

2004 ■ Cap des 3 millions

de sociétaires. 2,42 milliards d’euros sous forme de parts sociales sont détenus par 3 millions de sociétaires, sur les 26 millions de clients. La même année, le groupe Caisse d’Epargne devient une banque universelle après le rachat d’Ixis.

2005 ■ Rémunération des comptes

courants. En avril 2005, la Caisse d’Epargne est la première banque française à rémunérer les comptes courants. Elle appuie ce lancement d’une campagne publicitaire avec l’Ecureuil portant le drapeau tricolore dans une version revisitée du tableau d’Eugène Delacroix « La liberté guidant le peuple » (ci-contre).

DAT ES C L ÉS

Un engagement sociétalC

réée en 1957, l’association Finances et Pédagogie avait pour but de permettre aux

Français de mieux gérer leur budget familial. De familiariser les femmes aux questions d’argent, elles qui ont dû attendre 1965 pour avoir le droit de disposer d’un compte bancaire et 1966 pour exercer une activité professionnelle sans le

consentement de leur mari, et gérer leurs biens propres. Aujourd’hui, l’association s’est fixée pour mission d’informer le plus grand nombre sur les différents mécanismes financiers (surtout ceux des crédits à la consommation et immobiliers) et de prévenir les problèmes de surendettement.

« Ce que nous essayons de faire, c’est de sensibiliser, d’informer et surtout d’apprendre à anticiper; la prévoyance, c’est important pour tous mais surtout

pour les populations en fragilité », précise Chantal Fazekas, directrice de Finances et Pédagogie. Les cibles privilégiées : les jeunes et les adultes en situation de précarité. Ainsi, les vingt et un salariés de l’association sillonnent-ils la France pour parler budget, épargne, crédit dans les lycées, les centres de formation professionnelle, les prisons ou les gendarmeries. Car, après avoir été pris en charge financièrement par l’Etat durant toute leur vie professionnelle, certains fonctionnaires ont du mal à résoudre les questions d’argent

Grâce à divers jeux et exercices, les plus jeunes apprennent à gérer

leur argent.

I N T E RV I E W

��

E. Senmartin/BPCE

Paviot/BPCE/Sap

hir G

rici

Benjamin Teissedre/Com

des im

ages

2006 ■ Lancement du

microcrédit social. Les dispositifs « Parcours Con& ance » et « Créasol » visent à favoriser le développement du microcrédit en France. (A& che ci-contre.)

MICROCRÉDIT(n.m) :PERMETTREAUSSIAUX PETITSPROJETSDE SEDÉVELOPPER. ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcrédits accordés en 2011,

soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :caisse-epargne.fr

LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION.

MICROCRÉDIT(n.m) :PERMETTREAUSSIAUX PETITSPROJETSDE SEDÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcrédits accordés en 2011,

soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :www.caisse-epargne.fr

LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION.

BDDP&Fils/BPCE

OGILVY

BDDP et Fils/CNCE

2010 ■ Le nombre de

sociétaires dépasse les 4 millions. Après la

banalisation du Livret A désormais vendu dans

toutes les banques, les Caisses d’Epargne

retravaillent leur image et lancent une campagne

dans un style épuré sur le thème de la « banque

nouvelle dé& nition ». (A& che de 2011.)

BDDP&Fils/Pho

to Cormac Hanley/BPCE 20

11

Finances et pédagogie

uL’application mobile Caisse d’Epargne qui connait un joli succès depuis son lancement en 2010.

▼ Discussion entre le conseiller et son client grâce à la visio-conférence.

2009 ■ Création du groupe BPCE. Il réunit les Caisses

d’Epargne et les Banques Populaires. Les organes centraux des deux banques coopératives fusionnent. Il y a désormais un président du directoire commun aux deux enseignes : François Pérol. Mais les deux réseaux conservent leur identité et leur organisation. (Siège de BPCE, rue Pierre-Mendès-France, Paris 13e.)

2013 ■ Première signature

électronique en agence. Les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires annoncent en avril la signature électronique des contrats en agence par le biais d’une tablette, qui sera mise en place dans tout le réseau dans le courant de 2013. Elle fait suite à la signature électronique à distance qui existe depuis & n 2012.

DR

Page 5: Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3

HHistoire de marque

Une banque engagéedans la culture et le sportLes Caisses d’Epargne s’investissent, tant sur le plan national que sur leurs territoires, en soutenant des projets culturels et sportifs locaux. Elles sont aussi présentes en termes de philanthropie locale sur des actions tournées vers le lien social.

Marie-Odile Amaury, directeur de la publication, responsable de la rédaction - Jean Hornain, cogérant, directeur général - Thierry Borsa, directeur des rédactions du « Parisien » et de « Aujourd’hui en France » - Dossier coordonné par Thomas Le Gourrierec et Pierre Sommé. Rédaction : Pascale Besses-Boumard, Séverine Sollier. Edition : Sylvie Nouaille. Maquette : Cécile Gault et Caroline Moutier. Iconographie : Caroline Pfrimmer. Photo de une : William Beaucardet. Photos d’archives : Archives de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne.

Du ski à la glisse extrême

Parce qu’elle aime les jeunes – un peu casse-cou  – et la neige, la Caisse d’Epargne était partenaire des X Games

de Tignes en 2013. Très specta-culaire, cet événement réunit chaque année dans les Alpes plus de 100 000 spectateurs pour admi-rer les performances des meilleurs snowboarders et skieurs adeptes du freestyle. Jeu-concours sur Face-

book, partage de vidéos : l’Ecureuil, qui se revendique première banque des jeunes, a décidé d’investir lar-gement cet univers « fun  » sans dé-laisser cependant le ski traditionnel. Partenaire de la Fédération fran-çaise de ski depuis 1996, la Caisse d’Epargne sponsorise six athlètes dans cinq disciplines du ski alpin au biathlon en passant par le saut à ski féminin et le snowboard cross. SÉVERINE SOLLIER

Seigneurs des anneaux

Dix-neuf athlètes français, onze hommes et huit femmes, ont fait partie du « Team Caisse d’Epargne » à l’occasion des Jeux olympiques de Londres en 2012. Ces « porte-drapeau des régions », issus des 17 territoires des Caisses

d’Epargne, et leur capitaine, le sprinteur Christophe Lemaitre, ont béné& cié d’« Esprit JO », un programme d’accompagnement, de notoriété et de promotion de leurs disciplines pendant leur période de préparation. Treize d’entre eux ont & nalement été quali& és pour participer aux JO de Londres et ont remporté quatre médailles d’or, dont celle du nageur français Clément Lefert pour le relais 4 x 100 mètres (photo), et trois médailles d’argent. Les six sportifs non quali& és ont quand même été invités à assister aux compétitions à Londres. Peut-être auront-ils une seconde chance. Car les Caisses d’Epargne vont renouveler cette initiative jusqu’aux JO de 2016 à Rio de Janeiro, au Brésil. S.SO.

Au pas de course

Plus de 200 courses – marathons, semi-marathons… – sont soutenus chaque année par les

Caisses d’Epargne. Elles s’intéressent à ce sport depuis 1996 car il touche tous les publics et toutes les régions : la course à pied est pratiquée par près de 6 millions de Français. La banque a même créé un site internet baptisé « Esprit running », devenu le premier site communautaire des coureurs. Et elle a lancé cette année l’application « Social Runner », qui permet aux pratiquants de partager leurs exploits durant les courses via Twitter ou Facebook. S.SO.

David Wise lors des X Games de Tignes, en mars 2013.

Clément Lefert aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Phil Ellsworth/ESPN Im

ages

POOL / KMSP / DPPI

Eric Vargiolu

Marathon de Paris.

S P O R T

DR

Coups de crayon

D epuis vingt-neuf ans, les Caisses d’Epargne organisent chaque année un concours de

BD scolaire pour les élèves jusqu’à la terminale, qui se termine au Festival de la BD d’Angoulême par l’attribution de trois récompenses (scénario, graphisme, humour) et un grand prix. Sur 28 vainqueurs de ce grand prix jusqu’à ce jour, 20 en ont fait leur métier et vivent aujourd’hui de leur BD. Et pour couvrir l’actualité du neuvième art et toutes les actions menées en région (Bourse aux projets, cartes bancaires BD…), les Caisses d’Epargne ont créé une plate-forme digitale de di% usion de BD numérique accessible gratuitement et baptisée Esprit BD (www.espritbd.fr) ainsi qu’un blog qui porte le même nom. S.SO.

Atelier numérique lors du Festival de la BD d’Angoulême.

Sur les flots avec le Belem

Le Belem, c’est d’abord un voilier exceptionnel, témoin de l’histoire maritime. Classé monument

historique, c’est le dernier trois-mâts barque français, le plus ancien trois-mâts en Europe en état de navigation et le second plus grand voilier restant en France. Racheté en 1979 par les Caisses d’Epargne puis transmis à la Fondation Belem, il a été restauré avant d’être remis en mer en 1985 pour devenir un navire école qui peut accueillir 48 stagiaires. Il participe régulièrement aux rassemblements de grands voiliers. Il était invité au jubilé de diamant de la reine d’Angleterre Elizabeth II en juin 2012, pour les 60 ans de son accession au trône, car il a appartenu à deux grandes familles britanniques, et notamment au duc de Westminster. Il est resté amarré sur la Tamise sous le Tower Bridge pendant toute la durée des Jeux Olympiques de Londres de l’été 2012. S.SO.

Jean

-Pierre Duval

En avant la musique !

Tout le monde aime la musique mais pas forcé-ment la même ! », observe Guillaume Cade, di-recteur du mécénat et sponsoring des Caisses d’Epargne. Du classique à la pop en passant par le rock et le baroque : le dispositif « Esprit

Musique » et son site internet dédié (www.espritmu-sique.fr) veulent donc toucher tous les publics et tous les territoires. Pour les musiques actuelles, la banque distingue les grands concerts de stars (« grands live ») et les concerts régionaux (« scènes en région »). Pour les pre-miers, l’Ecureuil réserve à ses clients soit une prévente de billets sur internet, soit une vente des meilleures places.

Pour les seconds, la banque a conclu 57 partenariats avec des salles de musique régionales afi n de donner accès à plus de 10 000 concerts par an à des tarifs privilégiés. Les jeunes sont aussi à l’honneur avec l’initiative « Jeunes Talents », qui sélectionne, avec l’aide des internautes et de 57 directeurs de salles, des artistes prometteurs afi n d’en choisir trois pour une tournée nationale. Enfi n, pour la musique classique, les Caisses d’Epargne ont conclu des partenariats avec des formations orches-trales, comme l’orchestre de chambre Pelléas, afi n de permettre aux 17 Caisses régionales de sponsoriser cha-cune deux concerts par an. S.SO.

Festival Jeunes Talents

C U LT U R E

Romain Leb

lanc