5
UNIFORMATION 4 DécEMbRE 2014 LA MAISON DE LA MUTUALITÉ PAGE 1 LA MAISON DE LA MUTUALITÉ 4 DécEMbRE 2014 CONFÉRENCE Nadine Goret, vice-présidente d'Uniformation, dans son introduction, a rappelé la particularité d'Uniformation : 21 branches dont certaines n'ont pas de formation initiale, ce qui signifie que les jeunes doivent avoir l'opportunité de se former tout au long de leur carrière, alors qu'ils sont déjà en poste. La responsabilité des branches et des entreprises envers la jeunesse s'en trouve renforcée. Pour Nadine Goret, la région devient le nouveau territoire d'intervention, de collaboration et de réflexion. Et l'accès à l'emploi des jeunes par la formation ainsi que la formation, dans un objectif de mobilité, des salariés engagés sur des emplois pénibles y constituent deux enjeux essentiels. Dans un contexte « chamboulé » par la réforme de la formation professionnelle (loi du 5 mars 2014), Uniformation présente un atout de taille : un conseil d'administration partageant un même projet politique. “L'année 2015 sera sans doute chaotique, mais nous sommes ensemble.” “LeS jeUneS : ToUS caPabLeS” Si la jeunesse reste une priorité affichée des politiques publiques, l'insertion des jeunes sur le marché du travail reste ardue, entre le manque de formation initiale dans un pays qui survalorise le diplôme, la difficulté d'accéder à des emplois pérennes et le chômage, particulièrement élevé sur ce segment de la population active. L'économie sociale, la protection sociale et l'habitat social présentent des opportunités d'emploi et des projets d'entreprise qui semblent attirer les jeunes. Encore faut-il leur faire une place et réussir leur accueil. Génération sacrifiée ? La conférence d'Uniformation, qui s'est tenue le 4 décembre dernier à la Maison de la Mutualité, s'organisait autour de deux thématiques fortes pour l'économie sociale, la protection sociale et l'habitat social : l'emploi des jeunes et les territoires. 250 personnes ont ainsi pu partager les réflexions des participants aux deux tables rondes : Comment accueillir les jeunes talents dans l'ESS, l'habitat social, la protection sociale ; Branches et territoires, réussir ensemble. Nadine Goret - Thierry Dez Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Céline Caniez Jacques Landriot - Moussa Camara - Malika Anger-Bouressam - Michel Abhervé - Aline Archimbaud photos Mehrak / Uniformation Bruno Leprat - Nadine Goret photo Mehrak / Uniformation

Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 1

L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 C O N F É R E N C E

Nadine Goret, vice-présidente d'Uniformation, dans sonintroduction, a rappelé la particularité d'Uniformation :21  branches dont certaines n'ont pas de formationinitiale, ce qui signifie que les jeunes doivent avoirl'opportunité de se former tout au long de leur carrière,alors qu'ils sont déjà en poste. La responsabilité desbranches et des entreprises envers la jeunesse s'en

trouve renforcée. Pour Nadine Goret, la région devient le nouveau territoire d'intervention,de collaboration et de réflexion. Et l'accès à l'emploi des jeunes par la formation ainsi quela formation, dans un objectif de mobilité, des salariés engagés sur des emplois pénibles yconstituent deux enjeux essentiels. Dans un contexte « chamboulé » par la réforme de laformation professionnelle (loi du 5 mars 2014), Uniformation présente un atout de taille : unconseil d'administration partageant un même projet politique. “L'année 2015 sera sans doutechaotique, mais nous sommes ensemble.”

“Les jeunes : tous capabLes”Si la jeunesse reste une priorité affichée des politiques publiques, l'insertion des jeunes surle marché du travail reste ardue, entre le manque de formation initiale dans un pays quisurvalorise le diplôme, la difficulté d'accéder à des emplois pérennes et le chômage,particulièrement élevé sur ce segment de la population active. L'économie sociale, laprotection sociale et l'habitat social présentent des opportunités d'emploi et des projetsd'entreprise qui semblent attirer les jeunes. Encore faut-il leur faire une place et réussir leuraccueil. Génération sacrifiée ?

La conférence d'Uniformation,

qui s'est tenue le 4 décembre

dernier à la Maison de la

Mutualité, s'organisait autour

de deux thématiques fortes

pour l'économie sociale, la

protection sociale et l'habitat

social : l'emploi des jeunes et

les territoires. 250 personnes

ont ainsi pu partager les

réflexions des participants aux

deux tables rondes :

Comment accueillir les jeunes

talents dans l'ESS, l'habitat

social, la protection sociale ;

Branches et territoires,

réussir ensemble.

Nadine Goret - Thierry Dez Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Céline Caniez Jacques Landriot - Moussa Camara - Malika Anger-Bouressam - Michel Abhervé - Aline Archimbaud

photos Mehrak / Uniformation

Bruno Leprat - Nadine Goret

photo Mehrak / Uniformation

Page 2: Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

Les intervenants à la première table ronde dressent un constat alarmant de l'insertion desjeunes dans la vie active. La jeunesse n'a visiblement pas bonne presse sur le marché dutravail, réduite aux qualificatifs « dangereuse » ou « en difficulté », un terme qui leur colle à lapeau, déplore rémi Thibert, chargé d’études à l’institut français de l’éducation. La méfianceest de mise quant à leurs capacités à s'insérer dans l'entreprise. Est-ce ce qui explique le fort taux de chômage des jeunes, leur précarité croissante ? « En10 ans, les trentenaires ont vu leur pouvoir d'achat diminuer de 17 % », constate rémi Thibert. À moins que ce ne soit leur manque d'expérience professionnelle, de réseau ou deformation initiale dans une société où « le poids du diplôme est phénoménal ». En attendant,ils n'ont d'autre choix que d'enchaîner stages, emplois précaires, à durée déterminée avantde s'insérer durablement sur le marché du travail, surtout les plus défavorisés d'entre eux,ceux sortis du système scolaire sans diplôme, ni qualification, ni formation, ni emploi (lesNEET – Not in Education, Employment or Training), soit 150 000 jeunes chaque année.mais « est-ce les jeunes qui sont en difficulté ou la société qui ne sait plus leur faire deplace ? », s'interroge michel abhervé, professeur associé à l'université de Paris Est-marne-la-vallée. rémi Thibert relève que les générations précédentes n'ont pas eu à subir desparcours aussi chaotiques, ni à en passer par des contrats d'insertion.

“Quand Le projet du jeune rencontre ceLui de L'entreprise”L'insertion professionnelle des jeunes est également un enjeu pour l'économie sociale, laprotection sociale et l'habitat social, particulièrement sollicités pour la mise en place des dis-positifs publics, au premier rang desquels les emplois d'avenir (cf. encadré p.3). Un baro-mètre a été mis en place à Uniformation pour analyser l'emploi et la formation des jeunes,et pour affiner la connaissance des métiers. Premier constat : l'emploi des jeunes n'est pas le point fort des adhérents d'Uniformation,reconnaît Elisa braley, responsable des études à Uniformation. on en compte 120 000, soit10 % des effectifs contre 15 % à l'échelle nationale. mais les chiffres varient beaucoup selonles régions, les secteurs et les branches : tourisme social, insertion et animation concentrentl'essentiel des effectifs jeunes, majoritairement engagés dans les petites structures. Un tiersoccupent des emplois aidés (emplois d'avenir, cUi, contrats de professionnalisation etapprentissage), un quart des cDD, 40 % des cDi. La moitié est employée sur deux métiers :animateur et intervenant à domicile. La moitié des répondants au baromètre pensaientembaucher des jeunes en 2014 sur ces deux postes, ou comme secrétaires ou assistantsadministratifs… et à 75 % sur des emplois aidés. interrogés sur leurs attentes, les employeurs mettent en avant une opérationnalité immédiate,des formations de courte durée sur le cœur de métier (33%), des formations internes d'adap-tation au poste (61%) et des formations certifiantes (22%). S'y ajoute l'adhésion pleine etentière aux valeurs de l'ESS. Pourtant, comme le fait remarquer une participante, il fautprendre garde à ne pas exiger des jeunes « ce qu'on ne nous a pas demandé quand on aintégré des structures de l'ESS » ; « les valeurs de l'ESS ne s'enseignent pas, on y adhèrepar la pratique. »ce que ne démentirait pas Julia Schorestene, titulaire d'un master en ESS et qui a toujourstravaillé dans un secteur qui l'a attirée pour tout ce qu'il porte : développement durable, nsertion, solidarité, etc. il y a d'ailleurs une forte congruence entre attentes des jeunes etvaleurs de l'ESS. Selon elle, les jeunes recherchent « le plaisir d'aller au travail, ce que permet

U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 2

Julia Schorestene

photo Mehrak / Uniformation

Elisa Braley

photo Mehrak / Uniformation

Rémi Thibert

photo Mehrak / Uniformation

photo Mehrak / Uniformation

Julia Schorestene - Serge Kroichvili - Cécile Caniez - Malika Anger-Bousseram - Michel Abhervé - Aline Archimbaud

Moussa Camara

photo Mehrak / Uniformation

Page 3: Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

l'ESS avec des rapports plus humains au sein de l'entreprise ». Selon moussa camara, pré-sident de l'association agir pour réussir, « ils ne demandent qu'à entreprendre, notammentdans des activités de proximité, à destination de leur quartier ». Plutôt que de privilégier lesdiplômes, mieux vaut, selon lui, rechercher la détermination. « Quand on mise sur un jeune,qu'on lui confie des responsabilités, il va s'impliquer. » Pour rémi Thibert, la démarche « pro-jet » est essentielle ; c'est bien l'adhésion au projet de l'entreprise qui « poussera les jeunesà se lever le matin ». ils sont aussi plus enclins aux relations horizontales, de pairs à pairs,sur le modèle des réseaux sociaux. autant de données que les employeurs doivent prendreen compte lorsqu'ils embauchent des jeunes.

L'eMpLoi des jeunes, un enjeu de ForMationPour michel abhervé, les entreprises de l'ESS ne doivent pas s'enferrer dans le modèle« grandes écoles », c'est-à-dire consacrer plus de moyens à former les jeunes qui ont plusde facilité à apprendre, à ne pas rechercher LE « talent ». L'ESS doit innover en matière d'ac-quisition des compétences, remettre l'humain au centre, plutôt que le diplôme, car au fond,les jeunes sont « tous capables ».Et c'est ici qu'intervient la formation professionnelle pour pallier parfois le manque de for-mation initiale. 60 % des répondants au baromètre d'Uniformation affirment en effet vouloirembaucher des jeunes de niveau iv-v ou infra, c'est-à-dire sans formation initiale. ce quipose la question de l'adaptation de l'offre de formation. Selon malika anger-bouressam, di-rectrice de la caisse d'allocations familiales de charente maritime, elle ne doit pas intervenirtrop tôt dans le parcours d'insertion des jeunes pour ne pas rappeler l'école à ceux qui s'ensont éloignés. Les Scop, rappelle Jacques Landriot, vice-président de la cG Scop, investis-sent dans l'apprentissage et certaines unions régionales des Scop ont mis en place des dis-positifs permettant à des jeunes de développer leur projet d'entreprenariat coopératif. Dansles missions locales, pilotes des emplois d'avenir, le maître mot est l'accompagnement. EtSerge Kroichvili, délégué général de l'UNmL, rappelle que, quel que soit le dispositif d'inser-tion, il faut faire en sorte que « le projet du jeune rencontre celui de l'entreprise et inverse-ment ». Et l'une comme l'autre ont tout intérêt à une montée en compétences des jeunes.D'autant que, comme le note hugues vidor de l'Udes, « la question de l'insertion des jeunesnous bouscule quand on examine la pyramide des âges dans l'ESS : 600 000 postes sontà renouveler d'ici 2020 », sans compter les opportunités d'emploi ouvertes dans des nou-velles filières de l'ESS (énergies renouvelables ou circuits courts), comme le rappelle la sé-natrice aline archimbaud.

U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 3

LES EMpLoiS d'avEnir poUr inSérEr LES jEUnES LESpLUS éLoignéS dE L'EMpLoiLa caisse d'allocations familiales de charente Maritime et le groupe Valophis Habitat,bailleur social qui gère 40 000 logements, se sont engagés dans les emplois d'avenir,« pour relever le pari de la formation des jeunes. 30 jeunes ont rejoint les 500 salariésde Valophis, sur des cdd de 3 ans ; 11 ont intégré la caF (260 salariés). Malika anger-bouressam, directrice de la caF, et cécile caniez, rrH de Valophis, se sont appuyéessur les missions locales pour leur recrutement. Les 450 associations du réseau accom-pagnent ainsi 1,4 million de jeunes dans cette période charnière entre la sortie des étudeset la vie active. À la caF, « des réunions collectives ont été organisées en amont, avecles jeunes accueillis, pour qu'ils comprennent mieux les enjeux de leur emploi  ». s'en sont suivis un processus d'accueil sur plusieurs jours, puis une formation pendant3-4 semaines pour qu'ils soient opérationnels, « un souhait des jeunes », puis une autrede 40 jours pour valider un cQp « qui leur ouvrira les portes d'un emploi intéressant ».Valophis a sensibilisé ses chefs d'équipes « pour qu'ils constituent des équipes mixtes(sexe, formation, génération) ». « La formation étant au coeur de la culture d'entreprise,nous les avons formés pour accompagner les jeunes qu'ils vont à leur tour former auxcodes de l'entreprise, au métier, au projet.  » serge Kroichvili insiste  : «  il faut quel'entreprise soit en capacité d'accueillir les jeunes, avec des collègues eux-mêmes àformer pour que les emplois d'avenir soient reconnus comme des salariés à part entière,pour permettre la poursuite du dialogue en cas de difficultés, pour accompagnerl'évolution des parcours. »

Jacques Landriot - Moussa Camara

photo Mehrak / Uniformation

Michel Abhervé

photo Mehrak / Uniformation

Malika Anger-Bouressam

photo Mehrak / Uniformation

Page 4: Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

Christian Janin

photo Mehrak / Uniformation

U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 4

“territoires : tous responsabLes”La loi du 5 mars 2014 donne plus de poids aux régions dans la gouvernance de la formationprofessionnelle, obligeant tous les acteurs impliqués à renforcer leur action à cette échelle.mais les conseils régionaux ne peuvent travailler seuls alors qu’il y a « urgence sur le frontde l'emploi ». Pas plus que les branches professionnelles ou les oPca. Les partenariatscroisés sont de mise et la coresponsabilité le maître mot des politiques publiques.

nouVeaux interLocuteurs, nouVeau diaLoguePour Jean-Pierre azaïs, membre du conseil d'administration d'Uniformation et représentantde l'oPca en Languedoc-roussillon, il y a une nécessité « de faire le lien entre la réformede la formation professionnelle et les projets territoriaux ». Si le gouvernement a émis le vœud'un déploiement de la réforme et d'une réappropriation de ses objectifs par les entreprisesen 2015, 85 % d'entre elles ne sont pas prêtes et comptent sur l'oPca pour mettre en placela réforme… mais sans dépenser plus. La baisse annoncée des financements et la fin de lamutualisation poussent à une collaboration plus étroite entre tous les acteurs impliqués dansla formation professionnelle, de l’état aux régions, en passant par les partenaires sociaux etles oPca, amenés à travailler ensemble dans des nouveaux comités paritaires.hella Kribi-romdhane, conseillère régionale Île-de-france, en charge de la formationprofessionnelle, rappelle que le rôle de la région s'est considérablement renforcé sur lesquestions de formation, mais aussi d'emploi et d'orientation : elle pilote le SPro, met enœuvre le cEP, habilite les organismes de formation, achète des prestations de formationprofessionnelle, est en charge de la lisibilité de l'offre dans ce domaine. « mais elle souhaitetravailler avec les branches professionnelles pour croiser les enjeux dans un soucid'efficacité. »D'un autre côté, de nouvelles instances paritaires ont été mises en place : le conseil nationalde l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (cnefop), « espace de dialoguepermanent, de concertation sur l'emploi, la formation professionnelle et l'orientation », et lecomité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation professionnelle (co-panef), chargé entre autres de définir la liste des certifications qualifiantes professionnelles.Si dans ces instances nationales l'ESS n'est pas représentée, elle devra trouver sa placedans leurs déclinaisons régionales, crefop et coparef.christian Janin, président du copanef, voit « un enjeu pour les partenaires sociaux : se struc-turer pour intervenir politiquement sur ces deux volets » et sortir des logiques sectorielles.En attendant, Delphine Zurro, déléguée interrégionale centre-Est à Uniformation, s’interrogelégitimement sur l’articulation entre les divers dispositifs, sachant que l’oPca participe déjàaux contrats territoriaux de formation professionnelle.

UniforMation aCCoMpagnE La tErritoriaLiSationthierry dez, directeur générald'uniformation, s'interroge sur ce queporte l'opca dans cette logiqueterritoriale, même s'il est déjà présentsur les territoires et accompagne lespolitiques régionales, notamment surla poe, la poec (bretagne, pays dela Loire, picardie) ou les contratsd'objectifs territoriaux, et intervientdéjà dans le cep, le spro (servicepublic régional d'orientation).uniformation peut également mettreen avant une grande culture desfinancements croisés, des cofinance-ments, des partenariats, «  même sicela demande une ingénierie lourde ». La réforme de la formation profession-nelle, en lien avec l'emploi, accroît lebesoin de données cohérentes sur lesterritoires, notamment pour le conseilen évolution professionnelle, ce quecontribue à produire l'observatoire. « avec 12 délégations interrégionales,130 salariés en région, 170  lieux oùnous existons, la dynamique territo-riale de l'opca est impulsée depuisplusieurs années. Mais la réformenous pousse à renforcer davantagenotre présence.  » ne serait-ce quepour nouer des partenariats plusétroits et devenir un interlocuteurincontournable et compétent despolitiques d'emploi et de formationprofessionnelle.

Hella Kribi-Romdhane

photo Mehrak / Uniformation

Catherine Beauvois

photo Mehrak / Uniformation

Emmanuel Matthieu - Ahmed Hamadi

photo Mehrak / Uniformation

Claire Perrault

photo Mehrak / UniformationDelphine Zurro

photo Mehrak / Uniformation

Jean-Pierre Azais

photo Mehrak / Uniformation

Page 5: Conférence Uniformation du 4 décembre 2014

U N I F O R M AT I O N 4 D é c E m b r E 2 0 1 4 L A M A I S O N D E L A M U T U A L I T É PA G E 5

diagnostic partagé« il y a un gros enjeu d'identification des besoins de GPEc », reconnaît christian Janin.il faut partir des emplois non pourvus et travailler ensemble sur la formation professionnelleadéquate. « mais quelles certifications professionnelles sont aujourd'hui utilisées ? », s'inter-roge-t-il. « Nous sommes incapables de fixer ensemble des priorités selon les spécificitésrégionales par exemple. or c'est un enjeu fondamental qui demande que l'on y travaille. »Diagnostic partagé par Emmanuel mathieu, vice-président du comité paritaire régional deLa réunion : « certaines formations aujourd'hui financées n'ont aucun débouché profes-sionnel. il faut contrôler la cohérence finale de la formation professionnelle, tout en privilégiantles champs qui peuvent développer nos territoires. » « Tous les partenaires ont la responsa-bilité des choix faits en matière de certification », tempère catherine beauvois, secrétairegénéral du cnefop ; « ils cherchent à ce qu'elles soient les plus représentatives et qu'ellesrépondent aux logiques de mobilité interbranches », autre enjeu du travail partenarial.cette complémentarité est également nécessaire pour établir des diagnostics territoriaux enmatière d'emploi et les traduire en formations pertinentes, dans une perspective d'avenir.oPca et branches professionnelles, du fait de leur connaissance des secteurs, ontévidemment un rôle à jouer dans ce domaine. De même que l’état sur les aspects macroé-conomiques et les collectivités territoriales soucieuses du développement économique etde la pérennité des bassins d'emploi. catherine beauvois note toutefois que ces outilsdiagnostics doivent être affinés, mais surtout pensés « en évolution ». or, reconnaît hellaKribi-romdhane, les conseils régionaux ne sont pas outillés pour analyser les évolutions del'emploi sur les territoires et les besoins de formation subséquents. Elle en appelle encoreau travail en commun.on le voit, les quatre acteurs engagés dans la réforme de la formation professionnelle sedoivent de nouer des partenariats plus étroits, de penser cofinancements, interprofession-nels, inter et intrabranches, mais aussi passerelles et problématiques communes pourpermettre aux salariés plus de mobilité au gré des besoins et des opportunités territoriales.Tout en gardant à l'esprit la simplification tant attendue.

travaiLLEr EnSEMBLE à L'EMpLoyaBiLité dUraBLEdanS LES SECtEUrS dE L'aidE à doMiCiLE Et dUSanitairE Et SoCiaL En paCa« si la crise a frappé plus tardivement la région paca, le conseil régional a souhaité trèstôt mener une politique volontariste à destination des salariés fragilisés, avec l'idée qu'ilvalait mieux “former plutôt que chômer” », rappelle antony dillmann, chef de mission« continuité professionnelle » au conseil régional paca.cet engagement passe par la formation professionnelle, mais dans une logique dedécloisonnement au sein du conseil régional lui-même (en impliquant la direction del'économie et celle en charge du sanitaire et social), et en sollicitant divers partenaires(opca, centres de ressource régionaux et branches professionnelles) sur des diagnosticspartagés. Le premier a révélé une précarité de l'emploi dans l'aide à domicile, avec unfort turn-over et beaucoup de temps partiels subis, priorité du cr. un nouveau diagnostica permis de dégager des problématiques rH communes entre aide à domicile et sanitaireet social, et abouti à un catalogue de formation commun aux deux opca (unifaf etuniformation) et à une gpec croisée entre les deux secteurs. « La loi pousse à réfléchiren termes d'interbranche, de passerelles entre emplois et formations. ce qui facilite laconstruction des parcours professionnels », affirme antony dillmann. Quelles sont les clés de la réussite de ce projet : le volontarisme politique, le dialoguesocial, notamment avec les branches professionnelles, une synergie entre financeurstous associés au pilotage du projet, une politique d'anticipation, pas de réparation.« Le cr n'a pas pour objectif de s'immiscer dans la politique des entreprises, maisd'anticiper sur tous les secteurs du bassin d'emploi.  » cathy desoutter, déléguéeinterregionale uniformation paca, en conclut donc : « on fait de la poe sans le savoir ! »

Robert Baron

photo Mehrak / Uniformation

Catherine Beauvois - Emmanuel Mathieu- Ahmed Hamadi

photo Mehrak / Uniformation

Cathy Desoutter

photo Mehrak / Uniformation

Anthony Dillmann

photo Mehrak / Uniformation