1

Click here to load reader

Journée internationale de la femme - Sylvia Bongo Ondimba

  • Upload
    csbo

  • View
    373

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Journée internationale de la femme - Sylvia Bongo Ondimba

Je sais que de belles personnes, par leurs

compétences et qualités, écrivent au féminin

l’Histoire de ce pays. En ce 8 mars, à l’occasion de

la Journée Internationale de la Femme, je souhaite

leur rendre hommage.

Femmes des corps institutionnels, femmes politiques,

femmes d’entreprises, femmes leaders ;

Femmes qui pensent, qui agissent, qui soignent, qui

éduquent, qui inventent ; Femmes meneuses d’un

Gabon qui se construit et avance, vous savez mieux que

quiconque à quel point encore trop souvent, au sein de

nos entreprises, de nos foyers, de nos écoles, au sein

même de l’espace public, nos mères, nos sœurs, nos filles

subissent toutes formes de discrimination. Vous savez le

combat que vous devez mener pour que votre vision,

votre talent, votre détermination, soient respectés.

Ce n’est pas un hasard si le thème officiel des Nations

Unies pour cette journée est : « L’égalité pour les

femmes, c’est le progrès pour toutes et pour tous. » Le

choix de ce thème vise à souligner combien l'égalité des

sexes, l'émancipation des femmes, la pleine jouissance de

leurs droits humains sont essentiels au développement

économique et social.

Or, à l’échelle mondiale, les inégalités, largement

constatées, ont pour corolaire la violence subie par les

femmes et les jeunes filles. Dans notre pays, les chiffres

sont parlants. Ils nous interpellent. Plus de la moitié des

femmes gabonaises avouent avoir subi des violences

diverses à un moment quelconque de leur existence.

Brimades, coups et blessures, harcèlements de type

sexuel pouvant parfois conduire à la dépression ou à la

mort…Voilà le vécu d’au moins une femme gabonaise

sur deux.

En ce 8 mars, j’invite chaque Gabonaise et chaque

Gabonais à avoir une pensée pour ces femmes

opprimées et violentées, qui souffrent parce que la

société ne respecte pas leur droit à l’égalité.

Mon souhait, cependant, est que nous dépassions le

temps de la complainte, pour nous inscrire dans

l’action. Agir, pour faire agir.

Agir pour lever le voile sur la femme gabonaise : qui elle

est, ce qu’elle fait, afin que la société toute entière réalise

la place qu’elle occupe, au sein de sa famille, de sa

communauté, de sa Nation. Lever le voile pour lui

permettre de manifester pleinement sa potentialité, ses

talents, son abnégation. Lever le voile pour combattre les

obstacles, les tabous, les oppressions, les violences,

auxquels elle fait face.

Ceci, dans l'intérêt des générations actuelles et futures,

dans l’intérêt de la Nation gabonaise toute entière.

Le Gabon prospère et solidaire, que chacun de nous

appelle de ses vœux, ne sera pas si nous méprisons plus

de la moitié de ses forces vives, si nous ne favorisons pas

la pleine et égale participation des femmes de ce pays à

sa construction.

Cette prise de conscience, individuelle et collective, est

urgente en vue de bâtir une société plus équitable, qui

accorde une place juste et solidaire aux femmes

gabonaises. Elle doit par ailleurs s’accompagner

d’actions : prendre les mesures adéquates pour offrir à

nos mères, nos sœurs, nos filles un cadre sécurisant et

sécuritaire. Il est vital d’œuvrer pour leur

épanouissement, non pas contre les hommes, mais avec

eux.

Agir, pour leur droit à l’éducation et au savoir. Agir, pour

des opportunités, des responsabilités égales. Agir, pour

l'égalité des salaires. Agir, pour un leadership partagé.

Agir, pour leur droit à être protégées. Agir, pour le

respect de leur vie de femme. Notre vie de femme.

Car il n’y a pas des femmes gabonaises. Il y a une

Femme Gabonaise. Les droits d’une femme, sont les

droits de toutes les femmes. Les humiliations subies par

une femme sont les humiliations de toutes les femmes.

Les espoirs d’une femme doivent être nos propres

espoirs. Il nous faut donc agir, et faire entendre notre

voix, la voix de toutes les Gabonaises.

Toutefois, la liberté, l’égalité, la dignité des femmes ne

sont pas l’engagement d’une journée, une mobilisation

symbolique d’un 8 mars vite oublié. Ces principes, ces

combats doivent s’inscrire dans la durée. Comme le

soulignait Simone de Beauvoir: « Rien n’est jamais

définitivement acquis. Votre vie durant, vous devrez

rester vigilantes. »

Je souhaitais vous écrire aujourd’hui pour rassembler et

fédérer autour de cette cause juste et fondamentale pour

le développement de notre pays, pour que nous

portions, ensemble, cette vigilance et que nous soyons,

au sein de notre foyer, de notre quartier, de nos

entreprises et de nos institutions, chaque citoyenne et

citoyen, les gardiens de l’égalité au bénéfice de la Nation

toute entière.

Sylvia Bongo Ondimba

L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous.Journée Internationale de la Femme – 8 mars 2014