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Internet et la Présidentielle 2012 vue par la génération Y La web campagne tient-elle ses promesses ? par

La web campagne 2012 et la génération Y

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Page 1: La web campagne 2012 et la génération Y

Internet et la Présidentielle 2012

vue par la génération Y

La web campagne tient-elle ses promesses ?

par

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Avertissement méthodologique

1 réunion de groupe réalisée le 29 mars 2012 pendant 3 heures

Profils : • Age : 18-30 ans (hommes et femmes mélangés)

• Des personnes ayant un intérêt pour la politique en général et s’intéressant particulièrement à la campagne présidentielle

• Des personnes surfant sur Internet et consultant quotidiennement les sites d’informations générales et particulièrement les pages politiques (lemonde, lefigaro, liberation, rue89, etc)

• Des personnes consultant les sites des partis politiques ET les sites des candidats à la présidentielle au moins une fois par semaine, s’intéressant aux actualités postées sur les plateformes des candidats

• 4 sympathisants de gauche et 4 sympathisants de droite (Pas de militants adhérents à des partis)

• Des personnes avec une importante pratique d’Internet : surfant tous les jours plusieurs heures, disposant d’un compte Facebook et l’utilisant, disposant d’un smartphone avec plus de 10 applications installées et les utilisant, disposant éventuellement d’une tablette tactile.

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Avertissement : Les résultats issus de cette réunion de groupe ne visent pas à être

représentatifs mais significatifs. Ce travail repose sur l’analyse des jugements et

attentes d’un groupe déterminé.

Page 3: La web campagne 2012 et la génération Y

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Facebook et les portails d’infos,

premières sources d’informations

La web campagne

vue par la génération Y

Page 4: La web campagne 2012 et la génération Y

La présidentielle,

c’est 3 lignes d’info par hasard

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« C’est des actus en 3 lignes. Par exemple DSK soutient

Hollande mais on ne sait pas pourquoi »

• Les dépêches d’actualité des portails « Google actu » « AFP » « Reuters »

« SFR » « Yahoo » « Hotmail » « Orange »

« C’est de la dépêche en boucle »

« C’est pas des articles de 8 pages »

« Tout le monde est devant son ordi et même sans le vouloir on tombe sur

des sujets politiques »

• Les posts sur Facebook « Facebook » « Il y a toujours quelqu’un pour rappeler la

campagne » « Les gens voient que c’est important et on le voit

sur Facebook avec les gens qui parlent de politique » « C’est

forcément sur Facebook » « Batailles entre amis sur Facebook »

« Il y a plus de présence sur les réseaux sociaux en 2012 par

rapport à 2007 »

Page 5: La web campagne 2012 et la génération Y

Une information

superficielle et répétitive

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• Les mêmes informations

en boucle « C’est la même info qu’on retrouve

partout »

« De façon générale sur les pages

d’actu du web, il se répètent tous »

« C’est le téléphone arabe »

« On est trop assailli de la même

chose. Il y a le même sujet partout »

• La course à l’audience « Pour les infos importantes comme les

programmes, on n’a pas beaucoup d’info mais

uniquement des infos sur les petits trucs »

« C’est un débat qui manque de fond »

« C’est très générique et ils ne traitent pas du

fond »

« Ce n’est pas très pointu »

« C’est les ragots » « people » « Ils sont là pour

mettre un peu de piment »

« Il y a des choses qui ne méritent pas d’être

dites »

« C’est le rôle des médias de faire du

sensationnel pour faire de l’audimat »

« Sur les sites d’actu, il y a le mélange entre

l’info et le voyeurisme »

Page 6: La web campagne 2012 et la génération Y

Des internautes qui aiment

l’idée d’une information différente

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• Un journalisme citoyen

à portée de clics « Il faut aussi aller sur les sites impertinents »

« Il faut plus rechercher, aller sur les sites pointus »

« Il faut aller là où il y a des témoignages de vrais

gens »

« C’est des petits sites indépendants. Ils n’ont pas

de pression et peuvent écrire ce qu’ils veulent »

« Blogs des gens »

« Blogs sur les petits partis »

« Blogs spécialisés sur des sujets »

« Sans parler de dictature il n’y a pas que les

journalistes »

Page 7: La web campagne 2012 et la génération Y

Internet et politique,

l’éloge de la transparence

• Les bourdes des candidats,

rien n’est caché « Dérapages » « Rien ne s’efface »

« Le casse toi pauv’con, tout le monde l’a

vu sur Facebook »

« Tu peux tout voir et revoir sur Internet »

« Y ‘a pas de censure »

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• La pression sur les

candidats « Ils sont sous surveillance et

ne peuvent pas dire n’importe

quoi »

« On renonce à une partie de

sa vie privée quand on est

candidat »

« Il a commencé à vouloir jouer

avec les médias, il ne peut pas

dire après qu’il n’est pas

content »

• La rapidité « Ils sont plus traqués parce qu’Internet diffuse plus

vite »

« Avec Internet, ça va à une vitesse et on sait tout »

« Facebook permet de diffuser le message très vite »

« Avec les tablettes et les smartphones, ça va encore

plus vite. On n’a même plus besoin d’allumer l’ordi »

Page 8: La web campagne 2012 et la génération Y

Le fact-cheking,

le b.a.-ba du journalisme

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• A chaque support, son parti-pris « Libé qui fait une desintox sur Sarko, ça ne me surprend

pas »

« C’est quand même de la propagande »

« Chaque média reprend l’info et l’adapte à son candidat »

« Il faudrait un site comme ça mais indépendant »

« Je ne vais pas avoir confiance »

« La desintox, c’est qu’il y a une intox des médias »

• Le fact-cheking,

une attente fondamentale « Ce n’est pas le boulot des journalistes de dire la

vérité de façon précise ? »

« C’est la page où les journalistes font leur boulot »

« C’est bizarre cette page, de justifier ce qui est dit »

Page 9: La web campagne 2012 et la génération Y

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L’alpha et l’oméga du débat politique

Le buzz

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La seule info qui compte

c’est celle qui fait du buzz

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• L’actu du jour, l’événement « Il y a un sujet et c’est repris partout » « Dès qu’il y a un événement, ça buzz »

« Tous les jours, Sarko dit quelque chose et inversement »

« Il y a un scoop qui dure 24h »

• L’info « cachée » « L’info qu’on n’a pas avec les médias

traditionnels »

« On peut voir des choses qu’on ne voit

pas ailleurs. Par exemple, Mélenchon et

Lepen en train de rigoler au parlement

européen »

« On peut voir des photos volées »

• L’infotainment « A la base on y va parce que c’est

divertissant puis on va approfondir

après » « L’info un peu sensationnel »

« C’est plus divertissant »

« C’est mieux de regarder la vidéo

rigolote que 2 heures de débat »

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Parodies, fakes : le coté obscur

de la campagne est au cœur du buzz

• Parodies « Parodies »

« On a le droit à l’humour sur Internet »

« Internet, c’est plus facile pour parodier »

« Y’a des parodies comme Hollande en bisounours »

« Des films avec Sarko en Dark Vador »

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• Fakes « Fausses infos » « Faux comptes »

« Il y a des choses qui peuvent créer le buzz et même si ce n’est pas vrai, ça se diffuse »

« Sans limites » « Divagation »

« Ca peut aussi être déformé les vidéos sur YouTube » « Il y a de la désinformation

aussi » « Ce n’est pas toujours évident de savoir si c’est vrai ou faux, par exemple avec

des faux commentaires de journalistes »

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Le buzz, Un phénomène qui tire la campagne vers l’anecdote ?

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• Hit parade du buzz politique « Ca nous titille et on a envie d’aller voir »

« L’affaire DSK était le sujet principal sur Facebook »

« Bayrou qui veut acheter français et roule en Audit »

« Carla Bruni qui dit qu’elle est modeste »

« Hollande avec sa femme journaliste dont tout le

monde se fout mais on est tous au courant »

« Hollande et son régime »

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Présidentielle 2012,

la web série culte !

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• Les épisodes de la saison 1 « Il y a toujours un petit truc »

« Il y a toujours des rebondissements »

« Ils exploitent l’actu comme avec l’affaire Merah »

« Il y a des épisodes et on suit »

« C’est comme les Feux de l’amour »

« C’est un peu Plus belle la vie »

« Amour, gloire et beauté

« C’est plutôt les Têtes à claques »

« Maintenant qu’on connaît tous les noms des candidats,

il y a un peu moins de suspense »

« On en parle entre amis »

Page 15: La web campagne 2012 et la génération Y

Un ressort narratif efficace :

l’affrontement

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• La guerre numérique « Pour simplifier, il y a deux camps

qui s’affrontent et on va regarder »

« C’est la guerre des candidats »

« Les guerres entre les uns et les autres »

« C’est un vrai affrontement »

« Quelque part, il y a le jeu de mettre à mort l’autre »

« Il y a toujours une attaque »

« Les candidats s’insultent »

« Ca peut être très gentil comme très virulent »

« Les journalistes reprennent ça et attendent

de savoir quelle va être l’insulte en réponse »

« Hollande, il dit quelque chose puis après

quand il sait ce que pense l’opinion, il dit autre chose, ce qu’il va faire »

Page 16: La web campagne 2012 et la génération Y

Quand la politique fait du Brand Content

et de l’Advertainment !

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• Séduction et marketing politique « Séduction » « Trop de communication » « C’est du marketing »

« Quelque part, il font une vente »

« Ce sont des communicants derrière les candidats »

« Il y a le côté moderne sur Internet »

« Il y a le côté moderne d’Internet pour toucher les jeunes »

« Internet les oblige à être plus modernes sur la communication,

leur look, leur discours »

« Pour les jeunes qui ne savent pas pour qui voter, ils sont

influencés par le volume d’info qu’ils voient sur le candidat »

« Un site de candidat, c’est comme de la pub sur Internet »

« Un site de candidat, c’est comme une tête de gondole »

« Ce n’est pas comme avec le minitel où c’est difficile d’être

glamour »

• Twitter, un outil

de comm « C’est la guerre des

followers »

« C’est beaucoup plus

perso »

« C’est pour donner un

côté plus humain au

candidat »

« Facebook, Twitter,

c’est pour être

moderne »

Page 17: La web campagne 2012 et la génération Y

Et les enjeux politiques n’intéressent

pas grand monde…

• Lire un programme devient

déjà trop compliqué « On regarde les résumés des

débats »

« Un débat de 4 heures, on peut le voir

en 3 minutes »

« Il y a aussi des gens qui ne

s’intéressent pas aux programmes »

« On ne vas pas non plus s’intéresser

à tous les programmes »

« C’est plus difficilement accessible les

programmes. Faut aller chercher

l’info »

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• Les sites de campagne

perçus comme cosmétiques « Le but des politiques, c’est de dire des

choses pour se faire élire, donc on ne va

pas mettre son programme économique

en avant »

« Il y a les programmes mais ce n’est pas

ce qui saute aux yeux sur les sites »

« L’ergonomie, les couleurs, c’est

important sur le site »

« Si le site n’est pas sympa, tu vas

ailleurs »

« Faut quand même que ça donne envie

d’y aller »

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Des spectateurs d’un e-militantisme

dont ils mesurent mal l’efficacité

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• Des e-militants bien visibles « J’ai un ami qui y est et c’est du boulot. Il y a du taff à faire »

« Les militants essaient de convaincre sur Internet » « Ceux qui parlent beaucoup

sur Facebook, c’est des militants » « Chaque fois qu’il y a une actu, ils laissent un

commentaire et il y a débat »

« Ca fait un peu témoin de Jéhovah » « J’ai un ami qui raconte sa vie à l’UMP mais

ce n’est pas ça qui va me faire voter Sarko »

« On est importuné » « Avec les notifications sur Facebook, on est importuné dès

qu’on a laissé un commentaire »

• Mais un questionnement sur l’efficacité « Ca peut influencer » « Si quelqu’un a un bon sens de la répartie, ça peut

marcher » « Ca peut apporter des infos supplémentaires » « Pour les indécis, si

vous tombez au bon moment, ça peut marcher »

Page 19: La web campagne 2012 et la génération Y

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Rien n’est moins certain…

La web campagne

influence-t-elle le vote ?

Page 20: La web campagne 2012 et la génération Y

La web campagne,

un spectacle ludique et désorganisé

• Une posture

très passive « C’est un grand écran Mac qui

prend toute la pièce. Un grand

meeting. Je suis chez moi et j’ai

toute la politique sur l’écran »

« Un grand écran High Tech

avec tous les candidats, avec les

sondages qui montent et

descendent »

« Un grand écran avec un

pupitre et les candidats »

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• La perception

d’un mouvement brownien « Avec le net, ça bouge. On peut moduler

l’image. C’est un petit jeu Pacman »

« La BD « Où est Charlie ? » avec plein de

monde partout et plein de fouillis et plein de

gens qui font n’importe quoi. On voit les

grosses têtes des principaux candidats »

« Ruche avec ceux qui travaillent à l’info, ceux

qui partent chercher de l’info, ceux qui la

ramènent »

Page 21: La web campagne 2012 et la génération Y

5 conseils pour gagner la campagne

• Internet dans le top 3 des facteurs de victoire !

21 VICTOIRE

5. La campagne de terrain

« La campagne de terrain »

4. L’argent

« Les moyens financiers »

3. Internet

« Internet pour la campagne, c’est du bonus »

2. Le programme

« Le programme, c’est important aussi »

1. Les médias classiques

« Le plus important, c’est l’image dans les médias classiques pour gagner l’élection »

Page 22: La web campagne 2012 et la génération Y

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Les paradoxes de la web campagne

Conclusion

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Les paradoxes de la web campagne

• Le paradoxe de la longue traîne :

Seuls les épisodes de la « web série » présidentielle

semblent « faire la campagne ».

• Le paradoxe de l’Internet 2.0 :

L’utilisation des outils d’e-militantisme ne semble pas se

démocratiser.

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Page 24: La web campagne 2012 et la génération Y

Etudes qualitatives pour le numérique

www.treizearticlesweblab.com

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