1
Paris, le 24 février 2014 Concentration radio : Le Bureau de la Radio manipule l’opinion et ment au législateur Le Bureau de La Radio (BLR) agresse le SIRTI dans son dernier communiqué de presse et affirme souhaiter "en finir avec les manipulations du SIRTI", concernant la nouvelle méthode de calcul du plafond de concentration en radio, adoptée par le CSA le 11 décembre 2013. Le SIRTI n’est pas vraiment étonné de cette agression ni par le fait que le BLR souhaite "en finir" avec les radios indépendantes. Il est néanmoins surprenant de voir ces groupes devenus pluri-média, cotés en Bourse, réagir avec autant de fébrilité et de violence sur un sujet qu'ils présentent par ailleurs comme technique et sans risque. Les craintes du SIRTI de voir un nouvel épisode de concentration s'engager sont donc fondées et des projets dans ce sens existent bien. Le SIRTI rappelle que les groupes nationaux, représentés par le BLR, se partagent déjà 60% des fréquences FM du secteur privé contre à peine 15% pour les radios indépendantes, ceci malgré la Loi du 30 septembre 1986 modifiée qui dispose que "le conseil veille au juste équilibre entre les réseaux nationaux de radiodiffusion, d'une part, et les services locaux, régionaux et thématiques indépendants, d'autre part". L'agressivité déployée par le BLR dans sa communication ne doit pas masquer sa tentative de manipulation de l’opinion et ses mensonges avérés au législateur : en effet, contrairement à ce qu'affirme le BLR, il n'existe aucune "régulation constante imposée par le CSA" qui empêcherait un réseau national de prendre le contrôle de radios locales ou régionales indépendantes. Les groupes nationaux ont bénéficié en 1997 d'un "Yalta des fréquences" qui a légalisé des rachats massifs d'opérateurs indépendants par ces groupes. Le fameux Communiqué 34 dont se gargarise le BLR n’est donc en fait qu’une ligne Maginot dont la mise en place le 29 août 1989, pourtant précisée le 30 avril 1992, s’est révélée totalement inopérante, notamment lors de la vaste opération de concentration de 1997. Le SIRTI, créé dès 1981, a vécu tous les épisodes de construction de notre paysage audiovisuel et, contrairement au BLR, a une mémoire précise des événements qui ont mis durablement en danger la diversité et le pluralisme. Le plafond de concentration est l'outil essentiel qui a permis de maintenir un secteur radiophonique indépendant des grands groupes, viable sur le plan économique, capable de séduire les auditeurs et acteur indispensable de la diversité et du pluralisme. La décision du CSA du 11 décembre 2013 visant à revoir le mode de calcul du plafond de concentration n’est donc pas une simple décision "technique". Il s’agit d’une décision politique majeure. Or, seul le Parlement est en mesure de la prendre, car elle revient à casser le plafond de concentration en radio. Le SIRTI estime qu'il est urgent que le CSA revoie sa décision du 11 décembre 2013. Ceci permettrait au débat sur la "consultation auprès des éditeurs de services de radio sur les instruments de régulation de la concentration de la radio", qu’il a lui-même initié le 13 février 2014, de se dérouler dans un climat apaisé et hors de la pression devenue insupportable du BLR. Ce sera ensuite au Parlement de se prononcer sur le paysage radiophonique et audiovisuel qu'il souhaite construire pour la France. _____________________________________________________________ SIRTI - Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes 34 rue Godot de Mauroy - 75009 Paris - Tél : 01 45 43 80 05 / [email protected] / www.sirti.info

Le "Bureau de la Radio" manipule l'opinion et ment au législateur

  • Upload
    sirti

  • View
    634

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le "Bureau de la Radio" manipule l'opinion et ment au législateur

Paris, le 24 février 2014

Concentration radio : Le Bureau de la Radio manipule l’opinion et ment au législateur

Le Bureau de La Radio (BLR) agresse le SIRTI dans son dernier communiqué de presse et affirme souhaiter "en finir avec les manipulations du SIRTI", concernant la nouvelle méthode de calcul du plafond de concentration en radio, adoptée par le CSA le 11 décembre 2013. Le SIRTI n’est pas vraiment étonné de cette agression ni par le fait que le BLR souhaite "en finir" avec les radios indépendantes. Il est néanmoins surprenant de voir ces groupes devenus pluri-média, cotés en Bourse, réagir avec autant de fébrilité et de violence sur un sujet qu'ils présentent par ailleurs comme technique et sans risque. Les craintes du SIRTI de voir un nouvel épisode de concentration s'engager sont donc fondées et des projets dans ce sens existent bien. Le SIRTI rappelle que les groupes nationaux, représentés par le BLR, se partagent déjà 60% des fréquences FM du secteur privé contre à peine 15% pour les radios indépendantes, ceci malgré la Loi du 30 septembre 1986 modifiée qui dispose que "le conseil veille au juste équilibre entre les réseaux nationaux de radiodiffusion, d'une part, et les services locaux, régionaux et thématiques indépendants, d'autre part". L'agressivité déployée par le BLR dans sa communication ne doit pas masquer sa tentative de manipulation de l’opinion et ses mensonges avérés au législateur : en effet, contrairement à ce qu'affirme le BLR, il n'existe aucune "régulation constante imposée par le CSA" qui empêcherait un réseau national de prendre le contrôle de radios locales ou régionales indépendantes. Les groupes nationaux ont bénéficié en 1997 d'un "Yalta des fréquences" qui a légalisé des rachats massifs d'opérateurs indépendants par ces groupes. Le fameux Communiqué 34 dont se gargarise le BLR n’est donc en fait qu’une ligne Maginot dont la mise en place le 29 août 1989, pourtant précisée le 30 avril 1992, s’est révélée totalement inopérante, notamment lors de la vaste opération de concentration de 1997. Le SIRTI, créé dès 1981, a vécu tous les épisodes de construction de notre paysage audiovisuel et, contrairement au BLR, a une mémoire précise des événements qui ont mis durablement en danger la diversité et le pluralisme. Le plafond de concentration est l'outil essentiel qui a permis de maintenir un secteur radiophonique indépendant des grands groupes, viable sur le plan économique, capable de séduire les auditeurs et acteur indispensable de la diversité et du pluralisme. La décision du CSA du 11 décembre 2013 visant à revoir le mode de calcul du plafond de concentration n’est donc pas une simple décision "technique". Il s’agit d’une décision politique majeure. Or, seul le Parlement est en mesure de la prendre, car elle revient à casser le plafond de concentration en radio. Le SIRTI estime qu'il est urgent que le CSA revoie sa décision du 11 décembre 2013. Ceci permettrait au débat sur la "consultation auprès des éditeurs de services de radio sur les instruments de régulation de la concentration de la radio", qu’il a lui-même initié le 13 février 2014, de se dérouler dans un climat apaisé et hors de la pression devenue insupportable du BLR. Ce sera ensuite au Parlement de se prononcer sur le paysage radiophonique et audiovisuel qu'il souhaite construire pour la France.

_____________________________________________________________

SIRTI - Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes 34 rue Godot de Mauroy - 75009 Paris - Tél : 01 45 43 80 05 / [email protected] / www.sirti.info