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TNS Sofres & Sopra | Le désamour des Européens pour l’Europe - Mai 2014 1 Le désamour des Européens pour l’Europe A la veille des élections européennes, Bruno Cautrès, chercheur CNRS à Sciences Po, en décrypte les raisons. La décennie qui va du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, sous la triple impulsion de Jacques Delors (alors président de la Commision européenne), de François Mitterrand et de Helmut Kohl, constitue de ce point de vue une des grandes étapes du processus d’intégration européenne. Au cours de cette période, une dynamique d’approfondissement de l’Europe lui a fait franchir des étapes décisives : portée par le contexte de l’entrée en vigueur de l’Acte unique (instaurant le Marché intérieur fin 1992) et par les bouleversements géopolitiques liés à la fin de l’empire soviétique en 1989, cette dynamique avait alors conduit les dirigeants européens à accélérer le processus d’intégration en franchissant une nouvelle étape, celle de l’Union économique et politique. La perspective de l’élargissement à l’Est se voyait précédée par une étape d’approfondissement dont l’objectif était d’achever l’intégration économique tout en développant une intégration politique. Les accords de Schengen (juin 1990) permettaient alors d’abolir les frontières entre Etats membres, du moins entre ceux paraphant ces accords. Signé en février 1992, le TUE (Traité sur l’Union Européenne, ou Traité de Maastricht) consacrait une Europe articulée autour de trois ‘‘piliers’’ : communauté européenne, politique étrangère et de sécurité commune ; coopération en matière de justice et d’affaires intérieures. Si l’on a beaucoup souligné la dimension d’intégration économique forte de ce texte (monnaie unique, coordination des politiques), sa dimension politique n’en fut pas moins importante : compétences européennes dans des domaines traditionnellement nationaux et régaliens, procédure de codécision, citoyenneté européenne ne sont que quelques exemples. Ce traité, ratifié de justesse par la France (le ‘‘oui’’ l’emporte avec 51.04% des suffrages exprimés et un participation de 69.70%), semble aujourd’hui loin derrière nous. Entre 1992 et aujourd’hui, l’Europe a fait face à plus d’une crise sérieuse ou situation difficile : la guerre dans l’ex-Yougoslavie, la non-ratification du Traité constitutionnel en 2005 (après les rejets français et néerlandais), la crise financière et des dettes publiques dont l’ampleur est bien résumée par l’expression aujourd’hui consacrée de ‘‘Grande récession’’. Depuis 2007, La ‘‘Grande récession’’ semble en effet avoir fait voler en éclats plusieurs des piliers fondateurs de la construction européenne : les tendances centrifuges semblent bien contredire dans de nombreux domaines et pays la logique centripète de construction d’un système politique et économique intégré. Le Royaume-Uni pourrait organiser d’ici peu un référendum sur son maintien dans l’Union européenne, le sauvetage de la zone euro s’est payé au prix fort pour les Européens et pour certains pays (Grèce, Espagne, Portugal, Irlande), la contestation des décisions économiques européennes ne cesse de gagner du terrain dans les opinions. Le repli des Etats sur leurs intérêts nationaux, les demandes de protection dans tous les domaines exprimées par les Européens à leurs gouvernements nationaux exacerbent la contradiction entre ces tendances au retour du national et le besoin, voire l’affirmation, pendant la crise, d’une plus forte intégration économique comme en atteste le renforcement des pouvoirs de contrôle budgétaire sur les Etats de la commission européenne. Pour autant, jamais le fossé qui semble séparer les peuples européens de la construction européenne et de ses élites politiques n’a semblé aussi profond qu’aujourd’hui. Selon le Baromètre de la confiance politique, réalisé à cinq reprises depuis 2009 par le CEVIPOF, la confiance dans l’Union européenne est l’indicateur de confiance dans les institutions qui a le plus chuté depuis 2009 en France, encore davantage que la confiance dans le gouvernement national. Les enquêtes de l’Eurobaromètre (réalisé par TNS Sofres) permettent de constater (Graphique 1), que c’est également le cas en Allemagne ou dans l’ensemble de l’Union européenne. Pour certains pays, par exemple la Grèce, on peut même parler d’un effondrement de la confiance dans l’Union européenne au cours des dernières années et surtout depuis 2007. Du milieu des années 1980 au milieu des années 1990 une dynamique d’approfondissement de l’Europe lui a fait franchir des étapes décisives Jamais le fossé qui semble séparer les peuples européens de la construction européenne n’a semblé aussi profond qu’aujourd’hui

Le désamour des Européens vis-à-vis de l'Europe

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Les raisons d'un désamour, par Bruno Cautrès, chercheur CNRS-CEVIPOF

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Le désamour des Européens pour l’EuropeA la veille des élections européennes, Bruno Cautrès, chercheur CNRS à Sciences Po, en décrypte les raisons.

La décennie qui va du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, sous la triple impulsion de Jacques Delors (alors président de la Commision européenne), de François Mitterrand et de Helmut Kohl, constitue de ce point de vue une des grandes étapes du processus d’intégration européenne. Au cours de cette période, une dynamique d’approfondissement de l’Europe lui a fait franchir des étapes décisives : portée par le contexte de l’entrée en vigueur de l’Acte unique (instaurant le Marché intérieur fin 1992) et par les bouleversements géopolitiques liés à la fin de l’empire soviétique en 1989, cette dynamique avait alors conduit les dirigeants européens à accélérer le processus d’intégration en franchissant une nouvelle étape, celle de l’Union économique et politique. La perspective de l’élargissement à l’Est se voyait précédée par une étape d’approfondissement dont l’objectif était d’achever l’intégration économique tout en développant une intégration politique. Les accords de Schengen (juin 1990) permettaient alors d’abolir les frontières entre Etats membres, du moins entre ceux paraphant ces accords. Signé en février 1992, le TUE (Traité sur l’Union Européenne, ou Traité de Maastricht) consacrait une Europe articulée autour de trois ‘‘piliers’’ : communauté européenne, politique étrangère et de sécurité commune ; coopération en matière de justice et d’affaires intérieures. Si l’on a beaucoup souligné la dimension d’intégration économique forte de ce texte (monnaie unique, coordination des politiques), sa dimension politique n’en fut pas moins importante : compétences européennes dans des domaines traditionnellement nationaux et régaliens, procédure de codécision, citoyenneté européenne ne sont que quelques exemples. Ce traité, ratifié de justesse par la France (le ‘‘oui’’ l’emporte avec 51.04% des suffrages exprimés et un participation de 69.70%), semble aujourd’hui loin derrière nous. Entre 1992 et aujourd’hui, l’Europe a fait face à plus d’une crise sérieuse ou situation difficile : la guerre dans l’ex-Yougoslavie, la non-ratification du Traité constitutionnel en 2005 (après les rejets français et néerlandais), la crise financière et des dettes publiques dont l’ampleur est bien résumée par l’expression aujourd’hui consacrée de ‘‘Grande récession’’.

Depuis 2007, La ‘‘Grande récession’’ semble en effet avoir fait voler en éclats plusieurs des piliers fondateurs de la construction européenne : les tendances centrifuges semblent bien contredire dans de nombreux domaines et pays la logique centripète de construction d’un système politique et économique intégré. Le Royaume-Uni pourrait organiser d’ici peu un référendum sur son maintien dans l’Union européenne, le sauvetage de la zone euro s’est payé au prix fort pour les Européens et pour certains pays (Grèce, Espagne, Portugal, Irlande), la contestation des décisions économiques européennes ne cesse de gagner du terrain dans les opinions. Le repli des Etats sur leurs intérêts nationaux, les demandes de protection dans tous les domaines exprimées par les Européens à leurs gouvernements nationaux exacerbent la contradiction entre ces tendances au retour du national et le besoin, voire l’affirmation, pendant la crise, d’une plus forte intégration économique comme en atteste le renforcement des pouvoirs de contrôle budgétaire sur les Etats de la commission européenne.

Pour autant, jamais le fossé qui semble séparer les peuples européens de la construction européenne et de ses élites politiques n’a semblé aussi profond qu’aujourd’hui. Selon le Baromètre de la confiance politique, réalisé à cinq reprises depuis 2009 par le CEVIPOF, la confiance dans l’Union européenne est l’indicateur de confiance dans les institutions qui a le plus chuté depuis 2009 en France, encore davantage que la confiance dans le gouvernement national. Les enquêtes de l’Eurobaromètre (réalisé par TNS Sofres) permettent de constater (Graphique 1), que c’est également le cas en Allemagne ou dans l’ensemble de l’Union européenne. Pour certains pays, par exemple la Grèce, on peut même parler d’un effondrement de la confiance dans l’Union européenne au cours des dernières années et surtout depuis 2007.

Du milieu des années 1980 au milieu des années 1990 une dynamique d’approfondissement de l’Europe lui a fait franchir des étapes décisives

Jamais le fossé qui semble séparer les peuples européens de la construction

européenne n’a semblé aussi profond

qu’aujourd’hui

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opinions favorables à l’Europe : de 61% à 68% considèrent sur cette courte période du début des années 1990 que l’appartenance de leur pays à l’Union européenne est une ‘‘bonne chose’’. L’explication est à rechercher du côté des ratifications du Traité de Maastricht.

En devenant l’objet d’un véritable débat public, investi par les partis politiques au moment des ratifications du Traité de Maastricht, l’Europe est devenue moins consensuelle et plus ‘‘clivante’’. Le consensus sur lequel reposaient (avant cette période) les opinions publiques vis-à-vis de l’intégration européenne a été qualifié de ‘‘consensus permissif’’. Ce modèle explicatif a été élaboré dans les années 1970 pour définir les attitudes des citoyens européens à l’égard de l’Europe et le rapport entretenu avec leurs élites nationales. Selon ce modèle, les citoyens déléguaient alors largement à leurs élites politiques et économiques le soin de conduire l’intégration européenne, alors perçue comme un enjeu lointain et sans réel impact. Dans de très nombreux pays, l’image consensuelle dont bénéficiait dans les opinions l’appartenance des pays à l’Union européenne s’est alors effritée. L’exception danoise trouve son explication dans le rejet par les Danois du Traité de Maastricht et la négociation par leur gouvernement d’une série

L’évolution de la défiance dans l’Union européenne (2003-2013)

Source : enquêtes Eurobaromètre (TNS Sofres)

Comprendre le ‘‘désamour’’ des Européens pour l’Europe et les logiques de l’opinion publique vis-à-vis de l’intégration européenne nécessite le recours à quelques élements et modèles explicatifs. Il faut tout d’abord se rappeller que ce ‘‘désamour’’ ne date pas de la crise que les pays européens subissent depuis les années 2007/2008. Si l’on prend le recul du temps (Graphique 2), on voit bien apparaître que les opinions des Européens vis-à-vis de la construction européenne ont connu une forte chute dès le début des années 1990. Plus précisément, cette chute est enregistrée entre le printemps 1991 et le printemps-automne 1992. Alors qu’en Mars 1991 71% des Européens

indiquaient que l’appartenance de leur pays à l’Union européenne était une ‘‘bonne chose’’, ils n’étaient plus que 60% en octobre 1992. Cette baisse est avérée dans presque tous les pays membres : en France (de 70% à 57%), en

Allemagne (de 71% à 62%), en Italie (de 79% à 70%), au Royaume-Uni (de 57% à 43%). Le Danemark fait exception à la règle avec une augmentation, au même moment, des

Ce ‘‘désamour’’ ne date pas de la crise que les pays européens subissent depuis les années 2007/2008

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Mais à regarder de près les enquêtes d’opinions, on voit que ce n’était pas le cas, en tout cas pas complètement le cas ; une partie du ‘‘Non’’ français reposait clairement sur une attitude duale vis-à-vis de l’Europe : favorable aux grands principes et objectifs de l’intégration européenne, mais défavorable à ‘‘cette Europe-là’’.

Les traces des conflits d’interprétation sur l’Europe qui sont apparues en 2005, et pas seulement en France, sont aujourd’hui en partie masquées. Les partis, notamment en France, ont tenté de développer des propositions de synthèse : l’Europe de la croissance, l’Europe ‘‘réorientée’’ vers l’emploi et la croissance, l’Europe sociale, tout autant que le thème de la renégociation des accords de Schengen sont autant de thèmes qui sont mis en exergue, à gauche et à droite, pour tenter de combler les écarts d’interprétation au sein des électorats sur l’intégration européenne. Lors de l’élection présidentielle de 2012 en France, ces tensions se sont pourtant révélées à nouveau malgré le relatif échec de Jean-Luc Mélenchon pour réactiver le ‘‘Non de gauche’’ de 2005. Le score obtenu par Marine Le Pen, tout autant que la capacité du candidat Hollande à convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qu’il allait renégocier le Traité de stabilité budgétaire, ont été des manifestations fortes que le thème européen continue de faire sentir tous ses effets dans la vie politique française.

L’évolution des opinions sur l’appartenance de son pays à l’UE, parmi les européens (1973-2011)

Source : enquêtes Eurobaromètre

d’exceptions au traité de Maastricht, ce qui permettra en 1993 au Danemark, après l’organisation d’un second référendum, de ratifier le Traité de Maastricht.

Les évolutions auxquelles on a assisté depuis relèvent de logiques plus conjoncturelles avec des hausses et des baisses des opinions sur l’Europe, en fonction du climat économique et de grandes crises (par exemple la crise sanitaire de la ‘‘vache folle’’, la crise diplomatique et militaire au moment des guerres dans l’ex-Yougoslavie, notamment en 1999 au Kosovo), mais avec un point d’orgue : les non-ratifications par la France et les Pays-Bas du Traité constitutionnel européen en 2005. Il est intéressant de noter qu’à treize ans d’écart la nature des débats publics s’est considérablement transformée à propos de l’intégration européenne : alors qu’en 1992, la ratification du Traité de Maastricht avait mis en exergue des conflits d’interprétation sur le principe même de l’intégration européenne (conflit entre intégration et souveraineté nationale), treize ans plus tard (en 2005) les conflits s’étaient déplacés sur les modalités de l’intégration européenne : l’Europe au profit de qui et pour quelles politiques? Le ‘‘Non’’ français du 29 mai 2005 est alors apparu comme un signe du refus de l’Europe.

En devenant l’objet d’un véritable débat public l’Europe est devenue moins consensuelle et plus ‘‘clivante’’

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Ces effets se traduisent par une sociologie et par une économie des opinions sur l’Europe : l’intégration européenne est un thème qui crée de véritables segmentations au sein des opinions. La sociologie politique a proposé plusieurs modèles explicatifs pour rendre compte de ces fractures et segmentations qui traversent les opinions publiques sur l’Europe. Deux grands types d’explications dominent : une explication par la sociologie et l’économie, d’une part, et une explication par l’identité et les valeurs, d’autre part. La sociologie et l’économie expliquent une part importante des attitudes des Européens. Les plus éduqués, ceux qui occupent les meilleures positions dans les hiérarchies du statut social se montrent plus favorables ; ceux dont les revenus et les moyens leur permettent de bénéficier de l’espace économique européen également. Par ailleurs, le climat économique joue un rôle important : en période de récession économique, comme c’est aujourd’hui le cas, on constate un repli des opinions favorables à l’intégration européenne. L’explication par les affects et les valeurs prend une autre direction : ce serait davantage la question de l’identité sociale, du sentiment exclusif d’appartenance à la communauté nationale, de l’intolérance culturelle qui expliquerait le rejet de l’Europe. Les moins tolérants, ceux qui acceptent le moins les valeurs de la société post-industrielle, ceux qui vivent le monde qui les entoure comme menaçant et trop ouvert aux influences des autres cultures, rejettent davantage l’intégration européenne.

L’articulation de ces fractures sociales, économiques et culturelles avec les grandes explications habituelles de la politique, par exemple l’idéologie (l’opposition de la gauche et de la droite) ou l’identification avec une famille politique, ne va pas toujours de soi selon les pays et les conjonctures. Mais on assiste progressivement à l’affirmation d’une logique de politisation sur les opinions des citoyens et dans les propositions des partis, voire dans leurs votes au Parlement européen Ce mouvement est parallèle avec celui qui voit monter l’indifférence, le désamour et le désintérêt pour l’Europe. Il reste donc aux partis politiques et aux hommes politiques à donner sens à toutes ces évolutions et tendances. A défaut, l’écart ne cessera de grandir entre les citoyens et leurs dirigeants, les citoyens et l’Union européenne. La défiance politique actuelle, le sentiment d’un véritable abandon par leurs hommes politiques qu’ont de nombreux électeurs, en disent long sur l’ampleur de la tâche. Les résultats du 25 mai 2014 seront à analyser avec toutes ces questions en perspective.

A propos de TNS SofresRéférence des études marketing et d’opinion en France, TNS Sofres est une société du groupe TNS, n°1 mondial des études ad hoc, et présent dans plus de 80 pays. TNS offre à ses clients des recommandations claires et précises pour les accompagner dans leurs stratégies de croissance. Son expérience et ses solutions d’études couvrent la gestion de marque & la communication, l’innovation, la relation client, et le retail & shopper. TNS nourrit une relation de proximité avec les consommateurs et les citoyens partout dans le monde, et développe une connaissance unique de leurs comportements et attitudes, en prenant en compte la diversité de leurs cultures, de leurs géographies et de leurs systèmes économiques. TNS appartient au Groupe Kantar, leader mondial en matière de veille, d’analyse et d’information à forte valeur ajoutée.

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A propos de SopraSopra, acteur majeur du conseil, des services technologiques et de l’édition de solutions en Europe, accompagne ses clients dans la réussite de la transformation de leurs métiers et systèmes d’information. Combinant valeur ajoutée et innovation dans les solutions apportées, qualité industrielle et performance des services délivrés, Sopra est le partenaire de référence des grandes entreprises et organisations qui recherchent le meilleur usage du numérique pour assurer leur développement et leur compétitivité. Le Groupe compte plus de 16 000 collaborateurs et a réalisé un chiffre d’affaires 2013 de 1,349 milliard d’euros.

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A propos de l’auteurBruno Cautrès est chercheur CNRS et a rejoint le CEVIPOF en janvier 2006. Ses recherches portent sur l’analyse des comportements et des attitudes politiques. Au cours des années récentes, il a participé

à différentes recherches françaises ou européennes portant sur la participation politique, le vote et les élections (Panel électoral français de 2002 et Panel électoral français de 2007, Baromètre politique français). Il a développé d’autres directions de recherche mettant en évidence les clivages sociaux et politiques liés à l’Europe et à l’intégration européenne dans les électorats et les opinions publiques

Les traces des conflits d’interprétation sur

l’Europe qui sont apparues en 2005

sont aujourd’hui en partie masquées