24
» P. 14 » P. 21 »  P. 7 SOCIÉTÉ SPORT » suite page 4 » lire page 5 U17 : Haïti qualifiée pour le 2 e tour ! par Gérald Bordes L'ULCC dénonce, la Justice fait le mort Par Jean Michel Cadet HAÏTI / RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / MIGRATION MARDI 21 JUILLET 2015 NUMÉRO 43 WWW.LENATIONAL.HT QUOTIDIEN • 25 gourdes RÉPUBLIQUE D’HAITI ACTUALITÉ Haïti ne s'excusera pas ! HAÏTI / APN / DÉTOURNEMENT DE FONDS L e rapport de l’ULCC recom- mande explicitement que les nommés Ulrick Duplessy et Joseph Bernard soient poursuivis pour vol, faux et usage de faux. Même les dirigeants de l’APN ne sont pas épargnés : le directeur général d’alors, Jean Évens Charles, le directeur financier, Jean Guivard Nelson, la responsable du service de recouvrement, Marguerite Danielle Augusma Jérôme, doivent être aussi poursuivis pour abus d’au- torité contre la chose publique, selon le rapport. De gauche à droite, le ministre de la Communication, Rotchild François Junior, et le ministre a.i. des Affaires étrangères, Lener Renaud. / Photo d’archives : J. J. Augustin L’unité de lutte contre la corruption (ULCC) a joué sa partition dans le dossier relatif au détournement de 10 millions de dollars américains au prot de l’entreprise APNI/ import-export alors que les chèques émis par l’agence maritime « Seabord of Haiti » étaient en réalité à l’ordre de l’Autorité portuaire nationale (APN). Dans son rapport d’enquête, l’ULCC recommande que les fraudeurs soient sanctionnés conformément à la loi. Bien qu’il ait été saisi du dossier depuis le 3 décembre 2014, le parquet de Port- au-Prince reste muet sur la question. Protestation et exigence d'excuses de Pretoria Par Stephen Ralph Henri Les deux cents ans de l'église Méthodiste en Haïti Par Ritzamarum ZETRENNE

N43

Embed Size (px)

Citation preview

» P. 14

» P. 21

»   P. 7SOCIÉTÉ

SPORT

» suite page 4

» lire page 5

U17 : Haïti qualifiée pour le 2e tour ! par Gérald Bordes

L'ULCC dénonce, la Justice fait le mort Par Jean Michel Cadet

HAÏTI / RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / MIGRATION

MARDI 21 JUILLET 2015 NUMÉRO 43

WWW.LENATIONAL.HT

QUOTIDIEN • 25 gourdesRÉPUBLIQUE D’HAITI

ACTUALITÉ

Haïti ne s'excusera pas !

HAÏTI / APN / DÉTOURNEMENT DE FONDS

Le rapport de l’ULCC recom-mande explicitement que les nommés Ulrick Duplessy et Joseph Bernard soient

poursuivis pour vol, faux et usage de faux. Même les dirigeants de l’APN

ne sont pas épargnés : le directeur général d’alors, Jean Évens Charles, le directeur financier, Jean Guivard Nelson, la responsable du service de recouvrement, Marguerite Danielle Augusma Jérôme, doivent être

aussi poursuivis pour abus d’au-torité contre la chose publique, selon le rapport.

De gauche à droite, le ministre de la Communication, Rotchild François Junior, et le ministre a.i. des Affaires étrangères, Lener Renaud. / Photo d’archives : J. J. Augustin

L’unité de lutte contre la corruption (ULCC) a joué sa partition dans le dossier relatif au détournement de 10 millions de dollars américains au profit de l’entreprise APNI/import-export alors que les chèques émis par l’agence maritime « Seabord of Haiti » étaient en réalité à l’ordre de l’Autorité portuaire nationale (APN). Dans son rapport d’enquête, l’ULCC recommande que les fraudeurs soient sanctionnés conformément à la loi. Bien qu’il ait été saisi du dossier depuis le 3 décembre 2014, le parquet de Port-au-Prince reste muet sur la question.

Protestation et exigence d'excuses de Pretoria

Par Stephen Ralph Henri

Les deux cents ans de l'église Méthodiste en Haïti Par Ritzamarum ZETRENNE

2 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

TRIBUNE

L’être humain est avant tout un animal social et la communication entre les membres des communautés

humaines, quelle que soit leur taille, de la cellule familiale à la nation, est possiblement le facteur le plus déterminant de leur cohésion et de leur survie. Aussi pour des raisons multiples et variées, la communication joue-t-elle un rôle-clé dans la sécurité d’un pays.

D’abord, elle est comme nous l’avons indiqué, facteur de cohé-sion sociale et nationale, mais également entre la nation et l’État. Reconnaissant cette impor-tance, quoique de façon négative, Napoléon écrivait: « Je crains dix journaux plus que cent mille baïonnettes ». Que ne dirait-il à l’heure de la radio, de la télévision et de l’internet !

La transmission du savoir, des idées, des valeurs, des mots d’ordre, des alertes, des mises en garde et même des ordres, tout cela passe par une politique de communication conduite par l’État, mais conçue et réalisée conjointement avec la société poli-tique et la société civile.

Une telle politique est indispensable dans le moment que vit notre pays et que tous s’accordent à reconnaître critique, notamment pour diminuer la polarisation grandissante de la société haïtienne, secouer la léthargie, voire le sentiment de désespoir qui s’installe dans des strates importantes de notre population et qui obère notre capacité à relever les nombreux défis auxquels nous sommes collectivement confrontés.

Pour faire face aux nombreuses menaces identifiées dans le présent rapport, il faudra que la nation toute entière soit convaincue des dangers qui menacent sa survie et s’approprie les contre-mesures proposées après en avoir été bien informée et les avoir librement débattues.

La communication fait partie intégrante du « pouvoir intelligent » qui doit combiner de façon équilibrée, l’incitation, la coercition et la persuasion. Elle se distingue de la propagande au sens vulgaire du terme, qui vise à endoctriner, vassaliser et parfois à terroriser dans un but partisan.

L’éducation formelle et informellePeu de gens en Haïti contestent le fait que l’éducation nationale dans notre pays a été sérieusement déficiente et qu’elle a négligé particulièrement la majorité paysanne et aujourd’hui ses descendants de plus en plus

urbanisés mais toujours aussi exclus. Rattraper ce retard est un impératif, mais un tel défi ne saurait être relevé en faisant appel exclusif à l’éducation formelle, dispensée dans des établissements scolaires d’ailleurs presque totalement contrôlés par le secteur privé et souvent gérés comme des commerces ordinaires.

Heureusement, les progrès technologiques réalisés dans le domaine de la communication de masse, ont augmenté la puissance et la portée des moyens de transmission de l’information, tout en en diminuant les coûts et les difficultés d’utilisation. Ces nouveaux moyens devraient être harnachés pour pallier les faiblesses du secteur formel d’éducation. Ils pourraient même compenser les déficiences en qualité et en quantité du corps enseignant national, servir à l’éducation civique, alerter l’opinion sur les nouvelles menaces, transmettre des savoirs techniques nouveaux, combattre les comportements délictueux ou tout simplement néfastes etc...

La défense de la culture, de la langue et de la cohésion nationales

C’est par la communication que ces trois piliers de la sécurité d’un pays peuvent être soit renforcés, soit au contraire, sapés. Une politique de communication bien conçue doit réunir les médias publics et privés dans une défense commune de ce qui peut renforcer le ciment qui nous lie et nous permet de faire face aux menaces auxquelles nous sommes collectivement confrontés et qui mettent en péril notre survie même comme nation.

La défense et la promotion du créole devraient en constituer un des axes principaux. Cette langue n’est pas une relique folklorique, un jargon à l’usage exclusif des marginalisés, mais un outil primordial de notre identité, d’un indispensable dialogue national et donc de notre souveraineté et de notre sécurité.

De nombreux pays légifèrent sur le contenu linguistique des programmes diffusés sur les ondes nationales et sur une proportion raisonnable entre les productions importées et les productions locales. Au nom de quel libéralisme débridé devrions-nous tolérer ou même promouvoir l’invasion des cerveaux de notre jeunesse par des valeurs culturelles de civilisations si différentes de la nôtre ? Nous courrons ainsi le risque de renforcer le travail d’aliénation déjà si patent au sein de notre

système d’éducation formelle, et même d’élever en notre sein même de véritables agents ennemis.

La liberté de la presse et le droit à l’information

La liberté d’expression et son corollaire institutionnel, la liberté de la presse sont des conquêtes remportées de haute lutte par l’ensemble du peuple haïtien. L’une et l’autre sont essentielles à un régime démocratique et à une politique de sécurité respectueuse de celui-ci.

Il reste cependant que ces libertés sont de puissants outils qui sont autant capables de cicatriser que de blesser et qu’elles doivent toujours respecter l’intérêt collectif et rester à son service.

Tout en applaudissant à la conquête de ces libertés fondamentales, la Commission doit relever qu’elles n’ont pas toujours été exercées avec le sens de responsabilité qui est la contrepartie nécessaire du pouvoir qu’elles confèrent. Dans une réaction typique de ceux qui avaient été trop longtemps affamés de ces droits, nous avons tous eu tendance à nous en gaver. Est-il normal que le « quatrième pouvoir » qui fait une promotion si active des vertus de l’équilibre exige en même temps qu’il jouisse d’une liberté totale ? La moindre évocation d’une règlementation de la presse déclenche une levée de boucliers contre « le retour de la dictature ».

Les critiques les plus pondérées sont assimilées à des attaques liberticides. Or, si la contribution décisive de la presse, radiopho-nique en particulier, au combat pour la démocratie est indéniable, on ne peut cacher non plus le constat de dérives parfois graves. Une radio, une station de télévision par ondes ont-elles le droit d’offrir leur micro et la puissance de leurs émetteurs à des individus proférant des propos attentatoires à l’ordre public, voire carrément séditieux ? Un présentateur de nouvelles, donc supposément de faits vérifiables et confirmés, peut-il prêter sa voix à des publicités commerciales ? Est-il admissible que des messages concernant des sujets vitaux, comme la santé, soient diffusés dans une langue que la majorité des auditeurs ne maîtrise pas et de surcroît dans un charabia pseudo-scientifique ? Par ailleurs, il est évident que la compétence et le sens de responsabilité des travailleurs de la presse sont très inégaux et libres de tout contrôle ou certification. Si le journalisme est une profession, par quel diplôme reconnu est-il sanctionné ? Dans ce domaine autant qu’en médecine

ou en génie civil, l’existence de charlatans représente un grave danger pour les citoyens et la collectivité. Comment peut-on reconnaître à l’État le droit de certifier, de sanctionner et même de « décertifier » un simple chauffeur de véhicule utilisant la voie publique et pas un chauffeur utilisant les ondes publiques ? L’octroi des licences d’exploitation des stations de radio et de télévision ne saurait se résumer, comme cela semble le cas, à de simples critères financiers et techniques. Des devoirs envers la communauté, le respect de l’intérêt public devraient accompagner le pouvoir accordé à la presse, ainsi que des sanctions proportionnelles à la gravité des infractions et à la récidive. La liberté d’expression et celle de la presse ont leurs contreparties qui sont : le droit à une information vérifiée, le droit à la sécurité et à la paix.

La Commission reconnaît les efforts de diverses associations de journalistes et de propriétaires de médias, pour l’élaboration de codes de déontologie et même de propositions pour une éventuelle loi sur la presse. Cependant, elle pense que cette démarche de la corporation devrait être complétée par celle du public qui est le consommateur final d’information.

Aussi plaide-t-elle pour la création d’un Observatoire national de la Presse ou une Haute Autorité de l’Audio-visuel qui veillerait à l’intérêt public en la matière. Malgré des moyens techniques réputés très performants, le CONATEL ne remplit pas ce rôle, de toute évidence.

Pour finir, de nombreuses sociétés s’insurgent contre le monopole de l’État sur la presse mais également contre sa concentration entre quelques mains puissantes; l’État et la société haïtienne auraient tort d’ignorer ce problème en notre pays.

« Chat échaudé craint l’eau froide » dit la sagesse populaire, mais si cette crainte confine à la paranoïa, le chat meurt de soif. Notre méfiance légitime face à la censure ne doit pas nous faire oublier qu’au nom de la sécurité de tous, l’État à le devoir et donc le droit de contrôler l’exercice de la liberté d’expression et de la presse.

Une loi sur la presse, respectueuse de la démocratie, doit faire partie de l’agenda législatif de l’Exécutif et du Parlement. La Commission ne le répètera jamais assez: « faute de lois tout État, tout pouvoir n’a de choix qu’entre le laissez-faire et l’arbitraire ».

Communication et sécuritépar Patrick Élie

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 3ACTUALITÉ

La haine des intellectuelsUn danger hante le collectif haïtien. Ce danger, qui malheureusement s’installe de

plus en plus dans les consciences, prend visage dans des pratiques et des discours

populistes, obscurantistes et plats.

Ce danger procède de cette rhétorique qui dit que les intellectuels n’ont rien fait

pour ce pays. Cela reviendrait à dire qu’on n’a nullement besoin de mobiliser de

l’intelligence et des compétences spécifiques dans la gestion de la cité. Cela revi-

endrait à dire que l’exercice de la démocratie doit s’apparenter à l’exercice de la

médiocratie. En raccourcis, il faut mettre la bêtise au pouvoir.

On sait de quel vent funeste cette vision tire son souffle. On sait pourquoi on alimente

ces propos. Ce discours est celui de celles et ceux qui veulent prendre le pouvoir pour

faire payer au corps social leur manque à gagner, les études qu’ils n’ont pas faites,

le temps qu’ils n’ont pas consacré à leur formation.

Ce discours est celui d’arrivistes politiques incultes jusqu’à la moelle. Ils veulent

enfoncer dans la gorge du peuple toute la valeur que ce dernier accorde à la sco-

larisation, aux savoirs, à ce qu’Aristote aurait appelé l’intellection.

Malheureusement, la propagande de cette horde colonise graduellement les imagi-

naires et les intentions électorales.

Disons les choses en restant colletés à la vérité du réel et de l’histoire, parlons bien

à l’orée de ces élections qui arrivent. Ces élections qui laissent penser à monsieur

tout le monde que madame tout le monde peut être député, sénateur, président.

Une élite intellectuelle formée a-t-elle déjà eu le contrôle du pouvoir en Haïti ? Un

homme d’esprit, un visionnaire a-t-il déjà été élu à la tête de l’État d’Haïti.

L’intellectuel est celui qui peut prendre une distance critique devant les faits du

réel, celui qui peut donc dans cette énergie cognitive intellectualiser ces faits en les

intégrant à son système, en les confrontant à un socle de savoir qui existe et qui a

fait ses preuves.

Au bout de ce processus, l’intellectuel c’est celui - pour le dire dans une veine sartri-

enne - qui va prendre position, engager sa culture dans une pragmatique de progrès

matériel et spirituel de la société. L’intellectuel est un serviteur. Son intelligence est

celle du bonheur collectif.

On n’est donc pas intellectuel forcément parce qu’on a lu Kant et qu’on a entendu

parler de Lacan ; on l’est quand en soi-même on porte cette valeur ajoutée qui

procède de la connaissance du système des choses qui existent. On l’est quand en

toute éthique, on fait de soi un agent de développement, une voie permettant à

d’autres de nommer le monde.

Ce type de leadership jusqu’à présent, Haïti ne l’a pas encore connu. Et si nous lais-

sons libre cours à ceux qui vendent l’idée qu’il faut maintenant mettre à la tête de

l’État des incompétents, c’est pas demain que ce pays retrouvera sa dignité et les

routes du développement.

Dangelo Neard

Édito

Un million de nouveaux inscrits dans le registre électoral

Par Noclès Débréus

HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Le directeur général de l’Office national d’identification (ONI), Jean Baptiste saint-Cyr, a fait le point sur les travaux déjà

réalisés par l’organisme qu’il dirige, dans le cadre du processus électoral lors d’une conférence donnée ce lundi 20 juillet 2015. Aussi, en a-t-il profité pour passer en revue les principales missions de l’ONI au regard de sa loi organique ainsi que les nouvelles per-spectives envisagées.

L’Office national d’identification (ONI), selon les dispositions de sa loi organique, est l’organe chargé de fournir le document devant identifier tous les citoyens haïtiens à travers la carte d’identification nationale (CIN). Cette carte est un instrument important qui, en plus d’identifier le citoyen, l’habilite à effectuer certaines opérations parmi lesquelles voter aux élections. Dans le cadre du rapport entretenu entre l’ONI et le Conseil électoral provisoire dans la préparation du registre électoral, Jean Baptiste Saint-Cyr a informé que la liste électorale a été fermée depuis le 11 mai dernier tel que mentionné dans le calendrier électoral et selon les vœux du décret électoral.

Ce registre électoral contient pas moins de 5 millions 848 mille électeurs, selon les informations communiquées par le directeur général de l’ONI alors que celle des élections de 2010 avoisinait les 4 millions 700 mille électeurs, soit une différence de plus d’un million de nouveaux électeurs. Pour faciliter les gens à retirer leur carte

d’identification en cette période électorale, l’ONI avait augmenté ses bureaux, informe-t-il. En plus des 140 bureaux communaux, 209 bureaux ont été placés dans des sections communales, a expliqué Jean Baptiste Saint-Cyr, précisant que, contrairement aux années antérieures, les cartes sont imprimées en Haïti.

Avec une machine capable d’imprimer 24 mille cartes par jour, le patron de l’ONI dit travailler activement pour fournir aux citoyens ayant fait la demande avant le 11 mai leur carte avant la tenue des élections.

Jean Baptiste Saint-Cyr a aussi fait le point sur l’opération de changement d’adresse. N’importe quel citoyen, dit-il, qui a changé son adresse est tenu de l’informer à l’ONI, à travers un certificat de résidence délivré par le juge de paix de sa juridiction. L’ONI procédera par la suite à la modification de cette adresse dans sa base de données. Une fois modifiée l’adresse, l’ONI attribuera un centre de vote provisoire à ce citoyen en fonction de son nouveau domicile, a expliqué Monsieur Saint-Cyr, informant que l’opération de relocalisation des électeurs relève exclusivement de la compétence du CEP. Hormis l’identification des électeurs, l’ONI n’a pas négligé les autres éléments faisant partie de sa mission. Ainsi, Monsieur Saint-Cyr a annoncé avoir déjà mis en place un système qui lui permettra d’identifier tous les enfants à la naissance en leur attribuant un numéro qui leur servira jusqu’à la mort. « Nous avons déjà préparé des papiers sécurisés qui nous permettront de délivrer des certificats aux enfants à la naissance », a-t-il fait savoir. En vue de faire une expérience pilote dans le cadre de ce projet, Jean baptiste Saint-Cyr dit être déjà en pourparlers avec certains bailleurs de fonds (BID, Banque mondiale, Canada, OEA, Plan International) en vue de mobiliser les moyens nécessaires.

Concernant le dossier des rapatriés haïtiens, l’office national d’identification entend s’y pencher rapidement. Après les 22 mille cartes livrées dans le cadre du Programme d’identification et de documentations des Haïtiens vivant en République dominicaine, M. Saint-Cyr a annoncé la mise en place d’une unité d’enregistrement pour les rapatriés vivant dans des camps de fortune pour les munir de leur carte d’identification. En outre, l’ONI vise à étendre ses tentacules dans les différents consulats afin de permettre aux Haïtiens de l’extérieur de pouvoir se doter de cette pièce d’identité.

�i�̀ �ÀiVÌiÕÀ�}j�jÀ>��̀ i��½"vwVi��>Ì���>��`½�`i�Ì�wV>Ì���� ­" �®]� �i>�� >«Ì�ÃÌi�saint-Cyr. / Photo : J. J. Augustin

WWW.LENATIONAL.HT

10, RUE GABART · PÉTION-VILLE

EMAIL: [email protected]@LENATIONAL.HT

[email protected](509) 4611-1010 / 3214-5554

PROPRIÉTAIRE : LE NATIONAL. SA

DIRECTEUR : JEAN GARDY LORCY

PUBLICITÉ :

SASKIA P.L.MICHEL

DIRECTION ARTISTIQUE :FABRICE LAFLEUR

RÉDACTEUR EN CHEF : GARY VICTOR

RÉDACTEUR EN CHEF ADJ :

HENRI ALPHONSE

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : JACQUES DESROSIERS

[email protected]

CONSEILLER À LA RÉDACTION : PIERRE CLITANDRE

SECTION ACTUALITÉ : LIONEL EDOUARD

SECTION CULTURE : DANGELO NÉARD

SECTION ECONOMIE : HENRI ALPHONSE

SECTION SPORTS : GERALD BORDES

SECTION SOCIÉTÉ : JOE ANTOINE JN-BAPTISTE

RÉDACTEURS : NOCLÈS DEBRÉUS, CADET JEAN MICHEL, STÉPHANIE BALMIR, EDDY LAGUERRE,

VANTZ BRUTUS, KENSON DÉSIR, MONDÉSIR JEAN BILLY, REYNOLD ARIS, ISABELLE THÉOSMY, WALTER CAMEAU,

SCHULTZ LAURENT JUNIOR

PHOTOGRAPHES : JEAN JACQUES AUGUSTIN, RUBEN CHÉRY

CORRECTEURS : JEAN ERIC FOUCHÉ, FRANTZ CLERGÉ,

JACKSON JOSEPH

GRAPHISTE : JUNIOR ADME

CARICATURISTE : FRANCISCO SILVA

DISTRIBUTION : PIERRE PAUL EMMANUEL

ADMINISTRATION : RACHELLE COMPÈRE

•••••••••••••

IMPRIMÉ EN HAÏTI PAR LES ÉDITIONS DES ANTILLES S.A

Bien qu’ils ne soient pas touchés au premier chef, ces dirigeants se heurtent, cependant, aux dispositions de l’article 150 du code pénal qui leur enjoint d’exiger des chèques ou des effets bancaires certifiés à des agences maritimes débiteurs de l’APN.

Alors que le tribunal de Première instance de Port-au-Prince a été signifié du dossier depuis sept mois environ, l’action publique ne serait

pas encore diligentée à l’encontre de ces fraudeurs dument identifiés. Le journal à, hélas, vainement tenté de joindre au téléphone le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocnam Daméus.

Comme à l’accoutumée, le chef du parquet, l’avocat de la société, n’était pas joignable pour faire le point sur l’état d’avancement de ce dossier d’intérêt général.

Alix Célestin défend l’APN

Bien qu’il dise déplorer qu’aucune sanction n’ait été prise contre les fraudeurs, le directeur général de l’APN, Alix Célestin tente, néanmoins de défendre les dirigeants de cette entité du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) indexés dans le rapport de l’ULCC. Il questionne les motifs évoqués, contenus dans le code pénal en son article 150, pour recommander la poursuite de ces fonctionnaires de l’État. Selon lui, la loi organique de l’APN ne fait pas injonction aux autorités chargées du recouvrement des créances d’exiger à leurs débiteurs, les agences maritimes, des chèques certifiés ou des effets bancaires. Car, avance-t-il, en tant qu’organe autonome, l’APN entretient des rapports privilégiés avec ses partenaires qu’il dit considérer comme faisant partie du système. En tant que tel, renchérit M. Célestin, ils payent leurs factures par chèque à partir d’un compte courant qu’ils disposent.

Alix Célestin rejette aussi la thèse selon laquelle le détournement de ces fonds aurait bénéficié d’une certaine complicité à l’interne. Si non, soutient-il, les fraudeurs auraient utilisé le sceau de l’APN en lieu et place de celui estampillé APNI/import-export. Monsieur Célestin s’en prend, de préférence, aux divulgations faites de façons détaillées par les medias du rapport de l’ULCC qui, selon lui, obstruent à la bonne marche du dossier. Les personnes fautives en profiteront, dit-il, pour se mettre à couvert. S’il est vrai qu’il dit déplorer qu’après sept mois, aucune arrestation n’ait été faite, il croit qu’avec la divulgation de ce rapport, il n’y en aura probablement plus.

Soucieux de l’image de l’institution qu’il dirige, Alix Célestin estime que ces révélations sont susceptibles de nuire aux projets de développement enclenchés par l’APN. Il redoute que les institutions financières veuillent octroyer des crédits à une institution dont l’état financier n’est pas sain. Ce, en référence aux 16 millions de dollars américains que des agents maritimes doivent à l’APN.

Alix Célestin a tenu, toutefois, à préciser que dans ce dossier, l’Autorité portuaire nationale n’est pas mise en cause. D’une part, les 10 millions de dollars détournés étaient destinés à l’APN. Et d’autre part, l’opération a été orchestrée chez ses débiteurs.

4 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

ACTUALITÉ

L'ULCC dénonce, la Justice fait le mort Par Jean Michel Cadet

HAÏTI / APN / DÉTOURNEMENT DE FONDS

» suite de la première page

,�`�����i>��>«Ì�ÃÌi]�`�ÀiVÌiÕÀ�}j�jÀ>��`i��½1�°�É�*��Ì��\��°��°�ƂÕ}ÕÃÌ��

Me Clame Ocna Daméus, commissaire de gouvernement de Port-au-Prince. / Photo : haitiangroovemedia.com

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 5ACTUALITÉ

Rotchild François Junior, ministre de la Communication fixe la position de l’Administration Martelly sur

la question. Le gouvernement haïtien ne présentera pas d’excuse ! « La démarche haïtienne est correcte ». Le ministre explique que les faits avancés ont été prouvés. Dialogue ! Le point central du discours haïtien. Il doit se dérouler autour du protocole de rapatriement pour assurer un meilleur contrôle du processus, insiste-il.

Lener Renaud, ministre de la Défense, également ministre des Affaires étrangères et des Cultes a.i., abonde dans le même sens. Il rejette la position des officiels dominicains. Réaction. Voilà comment monsieur Renaud qualifie la démarche haïtienne. C’était aussi le même cas de figure pour la République dominicaine, avance-t-il, qui avait fui la table des négociations pour saisir le Conseil permanent de l’OEA.

« Nous étions en négociation pour trouver une solution autour du protocole de rapatriement, ils ont choisi d’aller à l’OEA, au Conseil permanent, nous avons juste emboîté le pas pour donner notre version des faits », rappelle Lener Renaud. Aussi a-t-il insisté sur le fait qu’il fallait démonter l’argumentaire dominicain. « La République dominicaine a dit qu’il n’y a pas eu de déportations, nous avons démontré devant l’OEA que les déportations sont effectives, contrairement à ce qui était dit dans le Programme national de régularisation des étrangers (PNRE) qui devait prendre fin le 17 juin 2015 », reprend monsieur Renaud.Les Dominicains ouvrent d’autres fronts. Ils veulent responsabiliser Haïti. Ils critiquent l’incapacité de l’État haïtien à doter ses concitoyens de documents d’identité. C’est ce qu’a dit le président Médina la semaine écoulée. Haïti veut toutefois éviter la polémique. Lener Renaud refuse le tac au tac. Il temporise. « Nous ne sommes, à aucun moment, montés au créneau contre les autorités dominicaines ». Une précision importante dans ce contexte tendu. En ce qui a trait à cette campagne de désinformation qui serait le prétexte des Dominicains pour abandonner le dialogue, monsieur Renaud se positionne : « Il n’ y a pas eu de campagne de désinformation au niveau international contre nos voisins. »Le dialogue parait incontournable. Malgré le refus de l’une des parties. Le secrétaire général de l’OEA vient d’adresser une correspondance aux

deux chefs d’État, haïtien et dominic-ain, dans le but d’inviter les deux pays au dialogue. Il s’alignerait donc sur la position haïtienne. Lener Renaud s’en félicite. Le président Martelly aussi, rapporte-il. Ce fut la demande d’Haïti au Conseil permanent de l’organisation hémisphérique. Le ministre, dans ses propos explique, qu’il voulait demander à la commu-nauté internationale de presser la République dominicaine à revenir à la table des négociations pour dégager ce protocole de rapatriement. Déjà, le chef de l’État haïtien, Michel Joseph Martelly, a répondu favorablement à la demande du secrétaire général de

l’OEA, Luis Almagro. Il veut se ras-seoir avec les autorités dominicaines.

Malgré le double jeu et les coups bas des dernières séances de dialogue entre les deux pays. Mais, quand ces pourparlers auront-ils lieux ? Pas tout de suite. Car, la République domini-caine est réticente. Les dominicains auraient déjà dénoncé l’attitude du secrétaire général de l’OEA, rapporte Lener Renaud. Entre-temps, depuis ce fameux face à face devant le Con-seil permanent de l’OEA, le ministre haïtien de la Défense fait remarquer que les flux de rapatriement ont diminué. « Nous observons de près

», dit-il.

Il ne faut pas confondre, selon le ministre, les va-et-vient coutumiers entre les deux pays et le processus de déportation. À cet effet, il avance que jusqu’à la semaine dernière, environ 27 mille personnes étaient rapatriées. Un chiffre nettement plus élevé selon la presse dominicaine et des organisations de défense de droits humains des deux côtés de la frontière, qui parlent de plus de 40 mille rapatriés.

Haïti ne s'excusera pas !

Par Lionel Edouard

HAÏTI /RÉPUBLIQUE DOMINICAINE / MIGRATION

Les autorités dominicaines campent sur leur position. Il n’y aura pas de dialogue. Du moins, pas avant que les autorités haïtiennes ne présentent des excuses formelles pour la campagne dite de désinformation orchestrée contre la République dominicaine. Le chancelier Andres Navarro est clair. Il met aussi la pression pour pousser le gouvernement haïtien à se désavouer. La guerre des mots continue. Haïti répond. Sans détour !

» suite de la première page

6 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

ACTUALITÉ

Prévu dans le Code du travail de 1961, puis actualisé en 1984, le CSS doit jouer un rôle intermédiaire entre le secteur

syndical et le secteur patronal, a fait savoir le coordonnateur de « Antèn ouvriye », Réginald Jules, lors d’une interview accordée à Le National le vendredi 17 juillet 2015. Le syndicali-ste souligne que dans l’état actuel des choses les membres de cette struc-ture doivent sortir de leur silence au regard de la dépréciation de la devise locale et de l’augmentation du coût de la vie.

Il s’en est pris aux autorités qui n’assument pas leur responsabil-ité en ce qui concerne la loi sur le salaire minimum. Il fustige les dirigeants qui, dit-il, ont laissé à la traîne les ouvriers dans les manu-factures.

Alors que les patrons se moquent d’eux. Les ouvriers, explique M. Jules, végètent dans la misère avec un salaire de pitance qui devrait subir une augmentation graduelle. C’est-à-dire, passer de 125, 150, 200 à 300 gourdes. Ce qui n’a pas été fait en dépit de l’escalade du coût de la vie. IL précise en plus que certaines manufactures qui octroi-ent les 200 gourdes aux ouvriers ont dans la majorité des cas soit doublé, soit triplé le tarif de travail de ces personnes-là. Aussi a-t-il critiqué

l’absence des mesures d’ajustement en leur faveur. Au regard de la cherté de la vie, le coordonnateur de « Antèn ouvriye», invite les auto-rités à se pencher sur la situation socio-économique des ouvriers qui ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins personnels et famil-iaux. Dans cette conjoncture, il dit espérer que les responsables vont prendre des mesures urgentes et appropriées en vue d’accompagner cette catégorie sociale en grande difficulté.

Quant à la composition du CSS, le syndicaliste s’est montré sceptique. Il critique le fonctionnement de cette structure qui, selon lui, compte tenu de leurs agissements, travaille pour un secteur bien déterminé, le secteur patronal, au détriment des ouvrières et des ouvriers. Il rap-pelle que ces membres ont recom-mandé récemment à l’État de fixer le salaire minimum à un montant inférieur à celui que prévoit la loi qui s’y rapporte. Il affirme que cette démarche avait provoqué la grogne de plusieurs milliers d’ouvriers qui ont manifesté dans les rues de la capitale en avril dernier. Il exhorte toutefois le CSS à exercer la tâche qui lui est assignée.Mécontent du comportement des membres du CSS, M. Jules rappelle que la loi portant création de cette structure stipule en son article 4 : « Le CSS

devra se réunir trois mois avant la fin de chaque exercice fiscal afin de réviser, s’il y a lieu, le salaire minimum en fonction des indices macro-économiques. En aucun cas, cette révision ne peut être effectuée à la baisse ». Le coordonnateur a, en ce sens, souligné qu’aujourd’hui le salaire minimum doit passer à mille gourdes compte tenu de la détérioration des conditions socio-économiques. À ceux qui font allu-sion à la compétitivité, le syndicali-ste s’est montré prudent, affirmant que cette notion ne saurait être prise isolément sans tenir compte de l’environnement économique. Certes, on peut la comparer par rapport à la République dominic-aine pour voir son barème, mais les dirigeants dominicains ont fourni des mesures d’accompagnement aux ouvriers leur permettant de satisfaire leurs différents besoins sociaux.

Élections : Gare aux thaumaturges

Le syndicaliste n’y va pas par quatre chemins. Il invite les ouvriers à la vigilance en cette période électo-rale. Il déclare qu’en cette conjonc-ture les candidats vont s’amener comme des thaumaturges, sou-lignant qu’ils vont leur promettre monts et merveille. Ainsi, M. Jules dit espérer que les ouvriers vont

s’organiser davantage afin d’obtenir gain de cause dans la bataille pour l’amélioration de leurs condi-tions de vie. Car, soutient-il, seuls les ouvriers peuvent arriver au changement auquel ils aspirent. Le porte-parole de PLASIT, Pierre Télé-maque s’est, pour sa part, montré très critique contre les autorités qui agissent pour le compte du secteur patronal, au lieu de se pencher sur la situation socio-économique des ouvriers dans les manufactures. Il appelle à une réforme du système de sécurité sociale afin de permettre aux ouvrières et ouvriers de jouir de leurs droits fondamentaux, notam-ment l’accès à la santé et aux assur-ances.

Le National a eu beau tenter de join-dre les responsables du CSS en vue de faire la lumière sur ce dossier. Le journal n’est parvenu qu’à obte-nir une note de presse émanant du ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST) et des membres du CSS en date du 15 juillet 2015. Laquelle informe que la permanence est décrétée au sein du CSS en ce qui concerne les salaires minima au regard de la dépréciation de la gourde par rapport au dollar (améri-cain). Aucune décision toutefois n’a été mentionnée dans cette note qui ferait un quelconque état de l’avancement de cette permanence au niveau de cette structure.

Depuis le début de la période de campagne, le jeudi 9 juillet dernier, très peu de candidats s’exhibent. Mis à

part quelques banderoles sur la route nationale #1, et certains graffitis sur des murs de quelques bâtiments de la ville, rien n’est encore visible en termes d’affiche. Alors qu’il y a plus de 20 aspirants-députés pour la circonscription des Gonaïves et 25 candidats au sénat pour le département de l’Artibonite.

Quelques rares candidats à la députation ont déjà lancé officiellement leur campagne

aux Gonaïves. Ils n’ont aucun spot en rotation dans les medias. Interrogés à ce sujet, certains candidats se disent dans l’impasse. « Nous lançons notre campagne avec les moyens du bord », ont-ils lâché.

Ces derniers n’ont pas caché leur mécontentement face au retard du conseil électoral provisoire en vue de financer leur campagne. Les jours avancent, les candidats s’inquiètent sérieusement. Parallèlement, pour les opérateurs, le processus électoral va bon train. Toutes les dispositions sont déjà prises pour la tenue du pre-

mier tour des législatives, le 9 Août prochain, a garanti fermement le pré-sident du bureau électoral départe-mental (BED) de l’Artibonite, Claudel Saintilien. Il a en outre informé que plusieurs matériels devant servir à la réalisation des prochaines joutes sont déjà stockés dans la Cité de l’Indépendance. Citons entre autres, les matériels non-sensibles et 15 motocyclettes.

Le concours pour les superviseurs électoraux, a lieu le week-end écoulé. Ils étaient au total 1 870 candidats venus des 15 communes de la région. Les séances de

formation pour ces superviseurs ainsi que les agents de sécurité électorale (ASE) devraient se tenir sous peu, a indiqué le président du BED.

Selon Claudel Saintilien, les aspirants législateurs du département ont déjà signé un Code de bonne conduite dans la période électorale, à l’initiative du BED, de la PNH et de la Justice.

De son côté, le directeur départemental de la police de l’Artibonite, Berson Soljour, a fait savoir que l’institution policière s’engage pour le bon déroulement du processus électoral. Il a fait savoir que durant la période, les dispositifs de sécurité sont renforcés dans le département.

Il ne reste que trois semaines pour la fermeture de la campagne électorale. Plusieurs observateurs s’attendaient à une période de campagne plus agitée. « Les candidats sont tous dans le même sac. Il n’y a pas de potentiel candidat aux élections », a opiné un citoyen.

Le CSS muet face aux exigences des ouvriers

Par Reynold Aris

HAÏTI / SALAIRE MINIMUM

La détérioration des conditions socio-économiques continue d’alimenter les débats. Dépréciation accélérée de la gourde par rapport au dollar, augmentation du coût de la vie, les inquiétudes abondent. Mais le silence du Conseil supérieur des salaires (CSS) inquiète davantage. Face à une telle situation la Plateforme des syndicats des usines textiles (Plasit) s’insurge. Et elle exige des autorités l’augmentation des salaires des ouvriers en adéquation avec la cherté de la vie.

Une Campagne timide

Par Dieulivens Jules

GONAÏVES / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

Environ 2 semaines après l’ouverture officielle de la campagne électorale, l’ambiance ne se fait pas sentir dans la Cité de l’Indépendance. Les candidats étaient-ils vraiment prêts à franchir cette étape? C’est le questionnement de plus d’un.

Des informations publiées sur le site internet d’un journal africain, l’IOL NEWS en date du 18 juillet, et repris-

es par des médias haïtiens, rapporte que les biens de l’ambassade d’Haïti à Waterkloof, au Pretoria en Afrique du Sud, ont été saisis, en raison d’arriérés de loyer. Reconnaissant que le fait s’est réellement produit, le chancelier Haïtien ad intérim Lener Renaud, souligne que « la mission haïtienne n’est nullement fautive ».

Il est également question de la rési-dence du Chef de la mission haïti-enne au Pretoria et non l’ambassade comme s’est présentement rap-porté. Lener Renaud explique au National, qu’une lettre est adressée à la chancellerie de Pretoria pour « protester » de ce qui s’est passé et exiger des « excuses ». Pour le Ministre Renaud, ce qui s’est passé constitue un accroc au droit, vu que l’immunité va aussi à la résidence du chargé de mission.

Dans les détails fournis au National par Israël Jacky Cantave, un membre du cabinet du Ministre Renaud, la

mission haïtienne au Pretoria a eu une entente avec le propriétaire de la résidence du chargé de mission où, l’incident s’est produit, pour y effectuer des réparations. Le propriétaire n’avait pas les moyens pour effectuer les ajustements en question. Les travaux de réparation effectués sont pratiquement finis.

Dans l’intervalle, le propriétaire est décédé et c’est sa femme qui a entrepris la démarche en justice à l’insu de la mission et la décision du tribunal est « un jugement par défaut ». Dans la journée du 20 juillet, le chargé d’affaires d’Haïti, Stéphane Déjoie, s’est rendu à la chancellerie de Pretoria, pour faire la lumière sur la question. Celle-ci a «donné la garantie que la décision de justice sera annulée ».

Suivant l’accord qui a été conclu avec le propriétaire décédé, la mission déduirait les dépenses effectuées pour les réparations des frais de loyers.

Un récent ministre haïtien des Affaires étrangères, affirme que

chaque mois l’État haïtien effectue des transferts d’argent sur les comptes de toutes les missions à l’extérieur. Ces transferts servent à payer tous les frais liés aux activités de celle-ci, notamment, celui des loyers, le payroll du personnel et les charges sociales. Il rapporte que la mission de l’Afrique du Sud reçoit 40 mille dollars américains le mois.

Toutes les missions ne reçoivent pas les mêmes frais.

Cet ancien chancelier, estime pour sa part que certaines missions haïtiennes à l’extérieur ne rapportent pas grand-chose au pays. Il cite, entre autres, celle de l’Afrique du Sud, de l’Angleterre et du Vietnam.

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 7

Protestation et exigence d'excuses de Pretoria Par Stephen Ralph Henri

HAÏTI / DIPLOMATIE

Le gouvernement d’Haïti s’est adressé à la chancellerie de Pretoria, qui est la capitale administrative de l’Afrique du Sud, pour dénoncer l’opération de déguerpissement menée contre la résidence du chef de mission et du coup exiger des excuses, d’après le ministère des Affaires étrangères Haïtien. Un ancien chancelier haïtien rapporte que la mission de l’Afrique du Sud est l’une des mieux lotie mais n’en voit pas le profit pour le pays.

Des biens de l’ambassade d’Haïti à Waterkloof, au Pretoria en Afrique du Sud, ont été saisis, en raison d’arriérés de loyer. / Photo : haitianinternet.com

8 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

MONDE

Cuba et les Etats-Unis ont formellement renoué lundi leurs relations diplomatiques, rompues il y a cinquante-

quatre ans, et le drapeau cubain a été hissé sur l’ambassade de Cuba à Washington.

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a présidé la réouverture de la représentation diplomatique, étape symbolique du rapprochement annoncé simultanément le 17 décembre dernier par Barack Obama et son homologue, Raul Castro.

Plus de 500 personnalités, dont de nombreux parlementaires américains, avaient été conviées pour l’occasion mais aucune invitation n’avait été adressée aux élus du Congrès en pointe dans la lutte anti-castriste.

De profondes divergences demeurent entre les deux pays et les efforts diplomatiques en vue d’une normalisation complète devraient être longs.

Mais la cérémonie de lundi a revêtu une forte dimension symbolique.

Autre signe d’une volonté commune de fermer la page d’un demi-siècle d’hostilité: le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a reçu son homologue cubain -- le premier ministre des Affaires étrangères en visite à Washington depuis la Révolution castriste --

au Département d’Etat. Les deux hommes ont souligné l’importance de l’événement à leurs yeux, tout en la relativisant.

« Les événements historiques que nous sommes en train de vivre feront sens uniquement avec la fin du blocus économique, commercial et financier, qui provoque tant de privations et de dégâts pour notre peuple, avec la rétrocession du territoire occupé de Guantanamo, et le respect de la souveraineté de Cuba », a déclaré Bruno Rodriguez

lors de la cérémonie d’ouverture de la représentation diplomatique.

Par la suite, John Kerry a salué « un nouveau départ » dans les relations entre les Etats-Unis et Cuba, mais a précisé que le chemin qui devait conduire à une normalisation pleine et entière serait « long et complexe ».

Le porte-parole de la Maison blanche, Josh Earnest, a quant à lui affirmé que la présidence américaine se montrait « optimiste»

à l’idée que La Havane respecte les droits de l’homme dans les années à venir.

DISCRÉTION À CUBA

Au moment où le drapeau cubain était hissé et où retentissait l’hymne national du pays, d’autres voix se faisaient entendre, celles d’anonymes restés à l’extérieur, qui criaient au milieu de la foule: « Cuba si, embargo no ! »

John Foster Dulles et Gonzalo Guell furent les deux derniers chefs de la diplomatie des deux pays à participer à une réunion officielle à Washington le 22 septembre 1958, quelques mois avant la révolution castriste. Dans la capitale cubaine, l’ambassade américaine a également rouvert, mais en toute discrétion: la « section d’intérêts » américaine a publié un communiqué indiquant qu’elle devenait « officiellement l’ambassade des Etats-Unis ».

La bannière étoilée n’y sera hissée qu’à l’occasion d’une visite de John Kerry dans l’île, prévue le 14 août prochain. Les Etats-Unis ont rompu leurs relations avec l’île communiste en 1961 et imposé un embargo économique et commercial dont certaines mesures ont déjà été assouplies depuis le rapprochement de décembre dernier.

Pour que cet embargo soit totalement levé, il faut l’aval du Congrès dominé par les républicains.

Le drapeau cubain flotte sur l'ambassade de Cuba à Washington Sources : Reuters

Dans une rue de La Havane. Cuba et les Etats-Unis ont formellement renoué lundi leurs relations diplomatiques, rompues il y a plus d’un demi-siècle, et rouvert leur ambassade respective à Washington et La Havane. / Photo: prise le 19 juillet 2015/REUTERSP

États-Unis : Kerry reçoit son homologue cubain, une première en 57 ans

Sources : Le Point.fr (avec AFP)

Le chef de la diplomatie américaine a accueilli Bruno Rodriguez dans ses locaux du département d’État. Il doit se rendre lui-même à La Havane en août.

Le secrétaire d’Etat John Kerry a dit lundi que les Etats-Unis voulaient entretenir des « liens de bon voisinage » avec Cuba,

mais a prévenu que la normalisation totale des relations entre les deux pays serait « longue et complexe ». Quelques heures après la réouverture d’ambassades à Washington et La Havane, John Kerry --s’exprimant en espagnol-- s’est félicité « du début de cette nouvelle relation avec le peuple et le gouvernement de Cuba », lors d’une conférence de presse commune avec son homologue cubain Bruno Rodriguez. Mais, revenant à l’anglais, il a ajouté que ce rapprochement ne signifiait « pas la fin des nombreuses différences qui séparent toujours nos gouvernements ».

Le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez a quant à lui appelé à la fin de l’embargo économique contre Cuba et a

demandé la restitution des terrains de la base américaine de Guanta-namo. Bruno Rodriguez a dit que La Havane voulait aller de l’avant. Mais il a insisté sur le fait que « lever complètement l’embargo et la restitution du territoire occupé illé-galement de Guantanamo » étaient des points « cruciaux pour avancer vers une normalisation » des rela-tions entre les deux pays.

Le secrétaire d’État américain John Kerry a reçu lundi son homologue cubain Bruno Rodriguez dans les locaux du département d’État, pre-mière visite de ce type pour un dip-lomate de La Havane depuis 1958. John Kerry et Bruno Rodriguez se sont serré la main avec le sourire devant les caméras avant d’entamer une réunion pour évoquer les dif-férents sujets relatifs au rapproche-

ment entre les États-Unis et Cuba initié en décembre dernier après plus de cinq décennies d’hostilité.

Rétablissement historique des relations diplomatiques

Plus tôt dans la journée, le drapeau cubain a pris sa place lundi dans l’entrée du département d’État américain ainsi que sur la toute nou-velle ambassade cubaine à Wash-ington, marquant le rétablissement historique des relations diploma-tiques entre les deux pays. Le secré-taire d’État américain se rendra lui à Cuba le 14 août, notamment pour y hisser le drapeau américain sur la nouvelle ambassade des États-Unis. John Kerry devient ainsi le plus haut responsable américain à visiter l’île communiste depuis la normalisation des relations. La dernière visite d’un secrétaire d’État remonte à 1945.

Bruno Rodriguez, ministre cubain des Affaires étrangères, et John Kerry, secrétaire d’État américain./ Photo : AFP

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 9MONDE

UE: accord au rabais sur la prise en charge des demandeurs d'asile Sources : AFP

Oyez, oyez bonnes gens ! Désormais, le soleil ne se couche plus sur l’empire de François Le Grand et de

son ministre Laurent le magnifique. Le monde est à leurs pieds, l’univers entier, subjugué, par tant de génie, leur rend une grâce justifiée. Le pre-mier a sauvé l’Europe et la Grèce, le second est quasiment le deus ex machina de l’accord sur le nucléaire iranien.

Les gazettes, dûment informées par les intéressés eux-mêmes ou leurs proches (on n’est jamais mieux servi que par soi-même), relaient à satiété le message laudateur. Les hérauts embouchent les trompettes de victoire. Les thuriféraires agitent frénétiquement les encensoirs, les troubadours entonnent leurs odes flatteuses. Barack Obama, Angela Merkel sont relégués dans les coulisses de la grande histoire. Ils sont devenus des personnages de second plan, presque des marionnettes dans la prodigieuse scénographie hollandaise.

La vérité est, comme toujours, un peu plus triviale. Une once de modestie devrait s’imposer de toute urgence même si ni François Hollande ni Laurent Fabius n’ont démérité sur les dossiers grec et iranien. Le président français a eu l’immense mérite de contribuer

à faire avaler à Alexis Tsipras la potion allemande qui paraissait bien amère au Premier ministre grec élu sur un programme gauchiste échevelé et irresponsable.

Au prix, certes, de quelques aménagements qui font maugréer Wolfgang Schäuble, le vieux grognard de la CDU, défenseur acharné du contribuable d’outre-Rhin et chantre d’une Europe fédérale à armature franco-allemande. Mais finalement, c’est Tsipras qui a plié face aux injonctions de l’Allemagne et de l’Europe du Nord. Pas l’inverse.

Dans ce psychodrame, Hollande a excellemment joué son rôle de « good cop », le gentil flic compréhensif cher aux feuilletons américains.

En revanche, dans le marchandage nucléaire iranien, Fabius s’est, a contrario, attribué la posture de « bad cop », le méchant qui fait monter les enchères. Il s’agissait, bien sûr, de s’assurer que l’accord soit « robuste » comme le répète l’excellent Laurent. Mais il fallait surtout montrer clairement à nos amis saoudiens que la France n’était pas en train de changer de cheval et demeurait fidèle à son alliance avec le monde sunnite, génératrice, entre autres, de fructueux contrats.

Un accord en demi-teinte

En fait, les Français savaient pertinemment que Barack Obama voulait coûte que coûte parvenir à un accord avec Téhéran. Ils ne pouvaient agir qu’à la marge, car,

comme dans toute négociation, tout est en demi-teinte. Le verre est à moitié vide et à moitié plein. D’un côté, l’Iran donne le feu vert à des contrôles élargis de l’Agence pour l’énergie atomique (AIEA), accepte une révision à la baisse de son stock d’uranium enrichi, une limitation de l’enrichissement (moins de 4 %) à un taux insuffisant pour fabriquer une bombe atomique. L’idée est de retarder l’échéance, de gagner du temps – en principe dix ans – en espérant que l’Iran sera redevenu véritablement fréquentable.

Car Téhéran conserve 6 000 centrifugeuses et sera autorisé à reprendre ses travaux de recherche et développement sur des machines IR-6 et IR-8 beaucoup plus performantes. Naguère encore, les « cinq +un » (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France plus l’Allemagne) qui négocient avec Téhéran juraient qu’il n’était pas question d’autoriser Téhéran à conserver une capacité d’enrichissement autre que symbolique… Visiblement – nécessité géopolitique oblige –, l’objectif a été révisé à la baisse. Barack Obama a une approche stratégique : réinsérer l’Iran dans le concert des nations pour juguler le chaos proche-oriental. Face à cette volonté, les autres acteurs ne pesaient pas bien lourd.

Grèce-Iran : Hollande et Fabius maîtres du monde !Par Pierre Beylau / Le Point.fr

François Hollande et son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius. / Photo: AFP©JACQUES WITT

Les Européens se sont entendus lundi pour délester provisoirement la Grèce et l’Italie de la prise en charge de

demandeurs d’asile, surtout Syriens et Erythréens, mais au rabais, en n’offrant que 32 256 places, contre les 40 000 requises. « Je suis déçu, même si un pas important a été franchi », a tenté de synthétiser le commissaire européen à l’Immigration, Dimi-tris Avramopoulos. Les ministres de l’Intérieur étaient censés con-sacrer la solidarité européenne face à l’afflux record de migrants et réfugiés aux frontières de l’Union et aux tragédies à répétition en Médi-terranée.

« Plus d’effort sera nécessaire » de la part des Etats membres, a souligné le Luxembourgeois Jean Asselborn, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. Il a fixé un nouveau rendez-vous, « fin novembre », pour atteindre au final l’objectif fixé par la Commission, soit 60 0000 personnes sous deux ans. Le premier mécanisme, dit de relocalisation, concerne 40 000 demandeurs d’asile, qui pourront aussi être Irakiens ou Somaliens,

destinés à être pris en charge hors de Grèce et Italie, en rupture des règles européennes réservant cette responsabilité aux pays d’arrivée. Le second, dit de réinstallation, concerne 20 000 personnes béné-ficiant déjà du statut de réfugiés mais vivant dans des pays tiers. Pour ce dernier volet les offres ont été plus généreuses, à 22 504 places, grâce aux renforts de plus-ieurs pays tiers, Norvège et Suisse en tête. Mais face aux résistances très vite manifestées au sein de l’UE, la Commission avait dû accepter que cette répartition ne soit pas contraignante, ouvrant la voie aux rabais. M. Asselborn a ainsi pointé des contributions « décevantes, voire embarrassantes ».

L’Espagne récalcitrante

Premiers visés, la Hongrie et l’Autriche, qui n’ont offert aucune place de relocalisation. La Slova-quie, la Slovénie, les Pays baltes et l’Espagne ont aussi rechigné. Le ministre espagnol, Jorge Fernandez Diaz, a affirmé « l’opposition radi-cale » de l’Espagne au principe de relocalisation. Son pays a offert 1 300 places de relocalisations contre

4 288 demandées. Madrid, a mis en avant le ministre, « traite le pro-blème à l’origine », en coopérant avec les pays d’origine et de tran-sit et luttant contre les réseaux de passeurs. Le pays livre aussi un « effort considérable » pour stopper les flux dans ses enclaves africaines de Ceuta et Melilla.

« Nous devons convaincre nos citoy-ens », d’autant que le pays « est aussi sous pression de l’Est, avec les réfugiés affluant d’Ukraine », a plaidé le ministre letton, Rihards Kozlovskis. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait pour sa part déploré que l’Europe “ne soit pas à la hauteur” en la matière. A titre de comparaison, la Turquie accueille deux millions de réfugiés syriens. L’Allemagne et la France, dont les ministres ne sont pas venus à Bruxelles, ont elles tenu le contrat fixé par la Commission, offrant respectivement 12 100 et 9 100 places de relocalisation et réinstallation. Les premiers demandeurs d’asile concernés seront transférés hors de Grèce et Italie à partir d’octobre, a précisé M. Asselborn. En échange de cette

aide, la Grèce et l’Italie se sont formellement engagées à identifier et prendre les empreintes digitales des migrants irréguliers affluant sur leur territoire, afin de permettre le traçage et l’expulsion de ceux non éligibles à l’asile. L’UE n’entend pas « créer un appel d’air à l’immigration irrégulière, mais mettre fin à la relocalisation sauvage actuellement en vigueur », avec la dispersion incontrôlée des arrivants indésirables, soulignait la présidence luxembourgeoise. Les ministres sont aussi convenus d’accélérer les expulsions, et se sont réservé la possibilité de sus-pendre le mécanisme de relocalisa-tion si Athènes et Rome ne tenaient pas leurs obligations. La sélection des arrivants doit s’opérer dans des zones d’attente, dits « hot spots », avec le concours des agences européennes de surveillance des frontières, Frontex, de soutien à l’asile, Eosa, et de police, Europol. Des renforts sont aussi étudiés pour la Grèce, où la pression migratoire s’est redirigée depuis le renforce-ment de la surveillance navale au large de l’île de Lampedusa, après les naufrages meurtriers d’avril.

Le président et son ministre des Affaires étrangères triomphent sans modestie excessive et s’attribuent un rôle aussi flatteur que disproportionné.

10 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

ÉCONOMIE

Susciter la vocation entrepreneuriale auprès de 350 finissants universitaires Par Therno N. A. Sénélus

Le Rwanda est le 7ème pays le mieux géré de la planète, selon le World Economic Forum Par Aaron Akinocho

Trois cent cinquante universitaires finissants ont été reçus comme stagiaires à durée déterminée dans

des établissements d’enseignement supérieur et professionnel du pays.

Ces jeunes postulants ont été recrutés durant la période estivale dans le cadre du Programme d’initiation des jeunes à l’emploi (PIJE) du ministère de l’Économie et des Finances, nous apprend Lordis Bernard, coordonnateur de l’activité. Le PIJE se donne pour objectif de susciter la vocation entrepreneuriale chez ces derniers afin de favoriser le lien entre les entreprises et les ressources humaines qualifiées de l’administration publique ou du secteur privé.

Une centaine de bénéficiaires sont déjà à une phase avancée du programme et pourront bientôt mettre fin à leur stage. Les deux cent soixante autres réaliseront leur stage au cours de la période allant du 20 au 22 juillet. La démarche d’apprentissage au profit du dernier groupe est prévue pour le début septembre. C’est ce qu’a confié jeudi dernier au National, le titulaire du projet PIJE.

Le document de stage précise que « le stagiaire est couvert, pendant la durée de son stage d’application, en ce qui a trait au risque « accidents du travail » par l’OFATMA. Pour l’année 2015, la

gratification à donner au stagiaire est établie à dix mille (10 000) gourdes par mois, financées par le ministère des Finances. Elle peut être prise en charge en totalité par l’entité d’accueil. Un rapport de stage est exigé de chaque stagiaire. Un certificat d’attestation de stage décrivant le travail effectué est à la charge de l’entité d’accueil.

Toute entreprise, tout organisme (public ou privé), toute organisa-tion ou institution internationale, toute organisation non gouverne-mentale disposés à recevoir un stagiaire, selon le mode de sélec-tion du Programme, sont des enti-tés d’accueil. L’entité, bénéficiant d’une certaine autonomie finan-cière, pourra accueillir le stagia-ire, le prendre en charge en désig-nant un responsable de stage qui facilitera’ son accès aux informa-tions nécessaires et à son intégra-tion au sein de l’entité. Si, celle-ci décide de prolonger la durée du stage de plus de deux mois, la gratification et l’assurance pour le risque « accidents-travail » sont à sa charge entièrement.

En dépit du nombre de jeunes recrutés, Lordis Bernard n’est pas satisfait. Pour ce faire, il propose d’autres stratégies. « Je ne suis pas satisfait, car les problèmes techniques enregistrés nous empêchent d’atteindre les 500 jeunes visés par le programme», ajoutant que le PIJE va s’améliorer en vue d’atteindre l’effectif prévu pour la période en cours.

Public ciblé

Ce seront les meilleurs étudiants finissants de la promotion la plus récente des centres de formation supérieure et technique. Les étudiants provenant des établissements de formation, membres de la Conférence des recteurs, présidents, dirigeants d’universités et de centres de formation supérieure d’Haïti (CORPUHA) sont prioritairement visés. Les établissements de formation soumettront une liste des cinq meilleurs par domaine de formation et par ordre de mérite.

Un répertoire électronique sera disponible pour les entités qui manifestent leur intérêt à créer un dispositif d’accueil des stagiaires. La période de recrutement prendra fin le 15 juin 2015.

Financement du programme

Il est prévu dans le Budget rectificatif 2014-2015, un crédit de dix millions de gourdes destinées au financement de deux mois d’activités au profit des cinq cents stagiaires pendant l’été, de juillet à août 2015. Il est attendu de certains organismes publics autonomes, à caractère financier ou commercial, le transfert sur un compte ouvert à cet effet d’un montant minimum de 500 000 gourdes en vue de prendre en charge la gestion des stages. Les partenaires techniques et financiers établis dans le pays

pourront, après négociation, renforcer ce fonds et accueillir un plus grand nombre de jeunes dans le cadre du programme. Les entités privées qui participent au Programme pourront prendre elles-mêmes les stagiaires en charge.

Avis des étudiants du programmeLes étudiants voient dans cette initiative, des mesures d’accompagnement des jeunes finissants de diverses disciplines scientifiques des universités du pays. Venel Dublain, un finissant et postulant en sciences économiques, salue cette initiative du gouvernement. Il propose qu’elle soit renforcée pour la prise en compte de tous les étudiants. « C’est évident qu’on vient avec un programme en vue d’initier les jeunes à l’emploi. Mais aussi, il faudrait tenir compte de l’ensemble de la population estudiantine, mais pas seulement un petit groupe ». Et, il termine par ces mots: « Non à l’exclusion, oui à l’inclusion ».

Confiante du projet, Fedeline Caristhène, originaire de Jacmel et finissante en gestion des affaires, déclare : « Je ne savais même pas ce que je ferais après mes études. J’apprécie cette initiative dont je suis devenue l’une des premiers bénéficiaires ». La postulante encourage les décideurs à pérenniser ce programme afin que d’autres étudiants puissent en bénéficier.

Selon le World Economic Forum (WEF) qui a publié ce rapport, le classement du Rwanda s’explique en grande

partie par le niveau de gaspillage très bas en ce qui concerne les dépenses gouvernementales.

«Nous ne sommes pas supris par ce classement parce qu’il ne fait qu’exprimer la réalité ce qui se passe chez nous. Au Rwanda, il

y a un processus compréhensible en ce qui concerne la gestion et la reddition de compte, en particulier dans l’usage des ressources publiques» a déclaré Anastase Shyaka qui dirige le conseil rwandais de la gouvernance (RGB). Les Rwandais ont accès à des informations cruciales en ce qui concerne l’action gouvernementale, les décisions de l’exécutif et la façon dont celui-

ci établit ses priorités et fait ses choix a-t-il confié à Xinhua.

En Afrique le Rwanda est suivi par l’île Maurice qui se classe (26ème) et l’Afrique du Sud (32ème). Dans l’est du continent, il se classe très loin devant le Kenya qui vient en 51ème position ou l’Ouganda (79ème).

Le rapport, qui évalue le niveau

d’efficacité de la gouvernance de 144 pays du monde sur la base de critère comme le gaspillage des ressources, les obstacles à la régulation et la transparence dans l’élaboration des politiques nationales.

Au niveau international, le WEF a étonnamment classé le Qatar en premier, devant Singapour et la Finlande.

EMPLOI / JEUNES

GOUVERNANCE

L’édition 2014-2015 du rapport mondial sur la compétitivité classe le gouvernement rwandais au 7ème rang en ce qui concerne l’efficacité dans la gestion publique. Ce pays se retrouve ainsi devant des nations comme la Suisse (9ème) ou le Luxembourg (10ème).

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 11ÉCONOMIE

SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

L'Union européenne et la FAO lancent deux nouveaux programmesSource : FAO

Le lancement de ce nouveau partenariat vise à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’agriculture durable et la résilience dans au moins 35 pays*.

Essentiellement, ils se propo-sent d’apporter une aide aux pays partenaires et aux organ-ismes régionaux pour élaborer

des politiques plus énergiques dans cette perspective.

Les programmes ont été annoncés à Addis-Abeba (Éthiopie) ce jeudi 16 juillet, lors d’une réunion entre le Commissaire de l’UE chargé de la coopération internationale et du développement, Neven Mimica, et le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, durant la 3ème Conférence internationale sur le financement du développement.

L’Union européenne contribue à hau-teur de 50 millions d’euros et la FAO d’environ 23,5 millions à cette initia-tive, qui sera pilotée par les pays en fonction de la demande.

“Cette initiative sera décisive pour aider les pays partenaires et les organisations régionales à mobiliser les moyens politiques, techniques et financiers autour du but commun de réduction de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Elle contribuera également à renforcer le partenariat entre l’Union européenne et la FAO”, a affirmé M. Mimica.

“Cette nouvelle phase de notre parte-nariat avec l’Union européenne per-mettra de renforcer la capacité de la FAO d’aider les gouvernements à acquérir les données et l’information nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des politiques efficaces

dans le but de s’attaquer aux causes profondes de la faim et de dévelop-per la résilience aux chocs et aux crises”, a souligné M. Graziano da Silva.

La nouvelle initiative consiste en deux programmes quinquennaux rattachés entre eux :

• Le mécanisme FIRST (Impact sur la sécurité alimentaire et nutri-tionnelle, Résilience, Durabilité et Transformation) visant à renforcer les capacités des gouvernements et des administrations régionales en matière de sécurité alimentaire et de nutrition ainsi que de mise en œuvre de politiques agricoles dura-bles, sous la forme d’un appui aux politiques et de développement des capacités.

• Le programme INFORMED (Infor-mation pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la résilience au service des décisions) contribuera à renforcer la résilience face aux crises alimentaires dues aux catastrophes anthropiques et naturelles. Un des moyens d’atteindre ce but est de fournir aux décideurs des informa-tions périodiques, factuelles et en temps utile.

Priorités communes de lutte contre la faim et la malnutrition

Malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, selon le dernier rapport des Nations Unies

sur l’insécurité alimentaire, quelque 800 millions de personnes dans le monde sont encore victimes de la faim, tandis que des millions d’autres encore n’ont pas accès à une alimentation saine.

Par ailleurs, ces dernières années, les crises alimentaires – souvent la conséquence de conflits ou de catas-trophes naturelles, eux-mêmes dus au changement climatique ou à la volatilité des prix des aliments – ont frappé des populations en nombre toujours croissant, Les personnes vulnérables ont de plus en plus de mal à se procurer de la nourriture en quantité suffisante et à gagner leur vie face à de tels chocs.

Un récent rapport conjoint de la FAO, du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM) estime qu’il faudra encore 267 milliards de dollars par an pour éradiquer la faim dans le monde d’ici 2030 sous forme d’investissements dans les zones rurales et urbaines ainsi que dans la protection sociale.Compte tenu de ces enjeux, les dif-férents partenaires des initiatives FIRST et INFORMED reconnaissent la nécessité d’une action coordonnée de l’ensemble des parties prenantes afin d’affronter efficacement les causes profondes de la faim et de la malnutrition.

L’UE contribue à ces initiatives par le biais du programme «Biens publics mondiaux et les défis qui

les accompagnent»(GPGC), au titre du budget de l’UE alloué à l’aide au développement (Instrument de développement et de coopération, ou ICD).

L’Union européenne, un des bailleurs de fonds les plus importants de la FAO, a adhéré à l’Organisation en tant que membre en 1991. En 2004, l’UE et la FAO intensifient leur col-laboration, devenant des partenaires stratégiques. Ce dernier accord con-solide et étend cette coopération de longue date.

* Liste préliminaire des pays où les programmes seront mis en œuvre:

19 pays pour INFORMED: Afghanistan, Bangladesh, Burkina Faso, Cambodge, Djibouti, République démocratique du Congo, Ethiopie, Gambie, Haïti, Kenya, Mauritanie, Myanmar, Pakistan, République centrafricaine, Soudan, Sri Lanka, Swaziland, Tadjikistan et Zimbabwe27 pays pour FIRST: Bénin, Burkina Faso, Cambodge, Côte d’Ivoire, Cuba, Djibouti, Fiji, Guatemala, Haïti, Iles Salomon, Kenya, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Niger, Ouganda, Pakistan, Répub-lique-Unie de Tanzanie, Rwanda, Sri Lanka, Swaziland, Tchad, Vanuatu, Zambie et Zimbabwe

Cultivateur malgache en train de travailler dans une rizière. / Photo : FAO

12 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

ÉCONOMIE

Figure intellectuelle de la construction européenne, le penseur qualifie l’accord de «mélange toxique entre des réformes structurelles nécessaires et des mesures néolibérales qui décourageront complètement un peuple grec déjà épuisé, et tuera dans l’œuf tout élan de croissance.»

Le penseur allemand Jürgen Habermas juge l'accord grec « toxique »Source : Libération

VU SUR LE WEB

Dans un entretien au «Guardian», le philosophe et sociologue allemand Jürgen Habermas juge l’accord

signé lundi entre la Grèce et ses créanciers «toxique», et se montre très critique vis-à-vis du gouvernement d’Angela Merkel.

L’accord conclu lundi entre la Grèce et ses créanciers est «toxique». Dans un entretien au Guardian publié jeudi, le philosophe et sociologue allemand Jürgen Habermas, qui commente peu l’actualité politique, s’attaque pêle-mêle à la gestion de

la crise grecque et au gouvernement allemand. Selon lui, l’accord signé lundi, qui prévoit un nouveau plan d’aide pour la Grèce en échange de mesures d’austérité rejetées par le référendum du 5 juillet est «destructeur».

Cet accord «contredit ouvertement les principes démocratiques de l’Union européenne» et n’a pas de sens d’un point de vue économique, juge le penseur, figure du mouvement étudiant allemand de la fin des années 1960. Il y voit un «mélange toxique entre des

réformes structurelles nécessaires et des mesures néolibérales qui décourageront complètement un peuple grec déjà épuisé, et tuera dans l’œuf tout élan de croissance.»

«Forcer le gouvernement grec à donner son accord à un fonds de privatisation, économiquement discutable et éminemment symbolique, ne peut être compris que sous l’angle d’un châtiment décrété contre un gouvernement de gauche», analyse le philosophe, qui réclame une restructuration de la dette grecque.

3Q@MRENQLDQ�K����4MHNM�monétaire en union politique

Jürgen Habermas, qui avait déjà désavoué la politique d’Angela Merkel par le passé, se montre également très critique vis-à-vis du gouvernement allemand, qui a «dilapidé en l’espace d’une nuit tout le capital politique qu’une Allemagne meilleure avait accumulé depuis un demi-siècle». Les précédents gouvernements allemands, note-t-il, avaient démontré «une plus grande sensibilité politique».

Interrogé par le quotidien britannique sur la nature de la crise en Europe, le penseur allemand met en cause les politiques néolibérales de dérégulation et de mauvais choix politiques. Il accuse les dirigeants européens, d’être incapables d’agir dans l’intérêt d’une communauté européenne car «trop occupés par leur électorat national», ainsi que les institutions de l’Union européenne, trop technocratiques. «Les décisions essentielles sont prises par le Conseil européen, la commission et la BCE - en d’autres termes, les institutions qui manquent soit de légitimité pour prendre de telle décision, soit de base démocratique», déplore-t-il.Sur les remèdes à apporter à ce «piège politique» dans lequel se trouve l’Europe, Jürgen Habermas réclame un changement radical de direction politique. Selon lui, le «déficit de démocratie et à l’augmentation des inégalités sociales» ne peut se résoudre qu’en transformant «l’union monétaire en union politique», pour aboutir à une Europe mieux intégrée, sans sacrifier, comme c’est le cas actuellement, l’Etat-providence.

Le philosophe et sociologue allemand Jürgen Habermas. / Photo: liberation.fr

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 13

« Dis ! Tu n’as pas remarqué le dernier copain de la fille de

madame Bertrand »? C’est la question de Marie à sa chère

cocote Rita.

De ma chambre, je peux écouter quotidiennement les longs

discours de ces deux médisantes. Personne du voisinage

n’est à l’abri de leurs coups de langue. Elles partagent la

même galerie et n’ont pas d’horaire pour « bouillir leur zen

». Elles sont des chômeuses.

Toutefois les deux commères ont un très bon emploi : dire

du mal des gens. Rita et Marie sont vraiment deux grandes

complices. Elles vont au marché ensemble, se coiffent l’une

l’autre, fréquentent les mêmes endroits, partagent leurs

repas… Elles sont souvent à couteaux tirés avec leurs voi-

sins et sont généreuses en propos grivois.

Marie vit toute seule dans une pièce de maison. Elle est

la mère d’une petite fille dont le père a la garde. Rita vit

avec son petit garçon, dont le père s’en fout et fréquente

un homme frôlant la cinquantaine qui, souvent, la gratifie

d’une nuit d’amour.

Depuis deux mois, les conversations des deux commères

tournent fréquemment autour de l’amant de Rita. D’après

cette dernière, son compagnon la néglige physiquement, ne

dépense plus comme auparavant. Elle le soupçonne d’avoir

une femme pas trop loin dans le voisinage. Marie en tant

que fidèle amie la conseille : « Tu peux trouver mieux, ma

chérie. Révoque-le. Les garçons ont des yeux secs comme

le Sahara. Un de perdu, dix de retrouvés, cocote ».

Les semaines s’épuisaient et Rita n’avait pas encore trouvé

une solution adéquate pour son amant et ne cessait de se

plaindre auprès de son amie. Un matin, la voix stridente de

Rita a déchiré le calme du voisinage : « Sale dévergondée,

tu aurais pu m’empoisonner volontiers. Mais tu vas me le

payer traitresse ».

Ces propos étaient adressés à Marie qui a attiré malicieuse-

ment l’amant de son amie dans ses bras et dans son lit

comme le sirop attire les fourmis. En guise de réponse,

la voleuse d’homme a rétorqué : « Je n’ai pas peur de toi,

ma chère. S’il t’a abandonnée c’est parce que je suis plus

sucrée que toi ». Elle a ajouté en tuypant : « M pran l, m

pranl net. Et si c’était à refaire je n’aurais pas hésité une

seule seconde ».

Du portail de ma maison, je riais du comique de la situation.

Je me disais que les oreilles du voisinage prendront un peu

de repos puisque ces médisantes ne se mettront plus à deux

pour dire du mal des autres.

La voleuse par Nancy Constant

La Confédération des travail-

leurs haïtiens (CTH) a réuni

les 18 et 19 juillet 2015, à

Pétion-ville une soixantaine de

dirigeants et dirigeantes des fédéra-

tions et syndicats nationaux affiliés, et

ceux de ses deux commissions dans

le cadre de son 13e Conseil national.

Cette activité s’est déroulée autour du

thème « Un syndicalisme éclairé pour

un lendemain meilleur ».

Les délégués venus de plusieurs

régions du pays, ont dans leur

majorité, approuvé le rapport poli-

tique et administratif présentant

la gestion pour les dix-huit der-

niers mois, du Bureau exécutif

de la CTH, présidé par Monsieur

Jacques Belzin.

Durant ces deux journées, les

membres de la CTH, qui se sont

réunis en ateliers dans leur fief

à l’Institut national de forma-

tion sociale (INAFOS) à Frères,

ont adopté plusieurs résolutions

recommandant entre autres, la

consolidation du mouvement des

travailleurs en Haïti avec une

insistance sur l’identification

des biens meubles et immeubles

dont certains sont encore déte-

nus par des anciens dirigeants de

l’organisation.

Les discussions ont été ponctuées

par les interventions de deux coo-

pérantes belges en l’occurrence

Madame Annick De Ruyver,

envoyée spéciale de la Confédéra-

tion des Syndicats Chrétiens (CSC)

et responsable du Département

international pour l’Amérique

latine et Haïti, et Madame Kattia

Paredes Moreno, représentante de

la Confédération des Syndicats

des Amériques (CSA) affiliées à la

Confédération Syndicale interna-

tionale (CSI).

Dans leurs interventions respec-

tives, les deux étrangères ont mis

l’emphase sur la représentativité

syndicale en Haïti prise à son

compte par la CTH aux dires de

ses dirigeants. La transparence

financière au niveau du fonc-

tionnement, est l’un des critères

qui mesure la représentativité

syndicale, qui de l’avis de ces

coopérantes, pose un problème

de communication en raison des

données informatique qui ne sont

pas disponibles.

En ce sens, ont-elles prescrit, la

CTH doit faire des choix straté-

giques pour pouvoir assurer le

leadership du mouvement syndi-

cal en Haïti et atteindre les objec-

tifs fixés.

Madame Annick De Ruyver a

exprimé sa satisfaction du travail

réalisé par le bureau exécutif de la

CTH dans le cadre du programme

de coopération axé sur divers

plans notamment la formation

syndicale, la cotisation, la résolu-

tion des conflits, la négociation

collective, le respect des droits.

La représentante de la CSC au

13e Conseil national de la CTH,

s’est également, réjouie des efforts

déployés par le bureau, qui suite

à une décision de justice, a repris

le contrôle de l’INAFOS, ce qui

va permettre à l’organisation syn-

dicale, d’autofinancer son dével-

oppement, a-t-elle fait remarquer.

Plaidant par ailleurs, en faveur

de la consolidation des acquis de

la CTH, la syndicaliste a fait une

comparaison entre la Belgique qui

compte 1.500 million d’affiliés

représentant environ 70% de la

classe travailleuse et Haïti qui n’a

que 2%. « La Confédération des

travailleurs haïtiens doit respecter

la réglementation pour que les

fonds alloués puissent faire avanc-

er la cause des travailleurs et tra-

vailleuses », a souhaité Madame

Annick De Ruyver.

Pour sa part, le président de la

CTH Jacques Belzin, préconise la

structuration du mouvement syn-

dical haïtien, qui selon lui, doit

œuvrer au bien-être des travail-

leurs. Ce 13e Conseil national, un

rendez-vous annuel de la CTH, a

permis aux différents délégués de

fixer leur position sur la conjonc-

ture incluant et sur la situation

des haïtiens contraints de quitter

la République Dominicaine.

Plusieurs commissions dont une

chargée de la récupération des

biens de la CTH, ont été formées,

au cours de ce Conseil qui a

également débattu la question de

la refonte du code du travail.

Les délégués de la CTH sont

unanimes à reconnaître les

difficultés des travailleurs face

au chômage, à la cherté de la

vie et à la dépréciation de la

monnaie nationale par rapport au

dollar américain, et pressent les

autorités d’agir afin d’apporter

des solutions appropriées aux

problèmes récurrents.

Jacques Belzin, René Prévil

Joseph, Marie Louise Lebrun

Louimarre, Ricot Palès Dolcé,

étaient parmi les membres du

bureau exécutif de la CTH,

présents à ce 13e Conseil natio-

nal.

Structurer le mouvement syndical haïtienpar André Marc ODIGE

14 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

SOCIÉTÉ

La mission de l’église Méthodiste

d’Haïti comporte aujourd’hui

plus de 160 églises à travers

tout le pays. Elles sont regrou-

pées en 11 circuits. Un réseau de 120

écoles secondaires offre une formation

de qualité aux enfants. Cette mission

a également contribué à l’avancement

et la pratique de la langue créole. «

C’est l’un de nos missionnaires, le

pasteur Ormond Marc-Onel, fai-

sant appel à un expert, le docteur

Franck Lubac, qui a doté le créole

haïtien de son premier alphabet,

dans les années 1940 », raconte

d’un air fier et enthousiaste le

révérend pasteur Marco Depestre.

L’une des principales missions

de l’église Méthodiste, a pour-

suivi le révérend pasteur Marco

Despestre, consiste à travailler au

développement communautaire

en Haïti. Des techniciens dissémi-

nés un peu partout dans le pays

accompagnent la population dans

les domaines de l’agriculture et

de l’élevage. Aussi cette structure

dispose-t-elle de centres de santé

dans presque toutes les régions

du pays.

Même si l’église Méthodiste, tra-

ditionnellement, ne se vante pas

de ses réalisations, le pasteur

Depestre explique que la popula-

tion se montre très reconnaissante

envers la mission. Il estime que le

travail doit continuer. Mais, Cela

ne l’empêche pas à éprouver un

sentiment de grande satisfaction

aujourd’hui.

Néanmoins, a laissé entendre le

pasteur Depestre, la mission con-

tinue dans sa démarche première

: travailler à augmenter le nombre

des communiés.

Aussi veut-elle mettre sur pied

une université méthodiste dans

le pays dont la mission consistera

à former particulièrement leurs

pasteurs.

Une marche pour marquer les deux cents ans

A l’occasion du bicentenaire de

cette structure religieuse dans

le pays, une marche a rassemblé

tous les fidèles de cette Eglise.

Le départ est donné à la rue de

l’enterrement, près du nouveau

collège Bird, à 8 heures du matin.

Des centaines d’adeptes du prot-

estantisme sont déjà là, vêtus de

blanc, prêts pour entamer cette

marche qui doit aboutir au champ

de mars. Là, ils organiseront un

service d’action de grâce. Ils sont

venus des différentes églises

méthodistes de la région métro-

politaine. Certains viennent de

la commune de la Croix-des-Bou-

quets.

Mais, d’un seul corps, tous, ils

marchent au ton de la musique

des fanfares. Et, à la queue de

cette longue troupe, un DJ joue

des musiques évangéliques que

la foule reprend avec allégresse.

Tout au cours de la route, ils lan-

cent des messages de paix, des

invitations. Ils évangélisent.

L’église Méthodiste d’Haïti : une histoire

« Les démarches pour implanter

une église protestante en Haïti

ont démarré depuis l’année 1815,

dans la République de l’Ouest et

du sud dirigée par Alexandre

Pétion », a tenu à informer le

secrétaire général de la mission en

Haïti, le révérend Marco Depestre.

C’est un capitaine anglais, Hancy

Reynolds, qui en a posé les

jalons en écrivant une lettre au

président Pétion lui demandant

l’autorisation d’implanter une

Église protestante dans le pays.

« C’est justement cette date que

nous commémorons aujourd’hui,

car c’est en date du 18 juillet

1815 que Pétion a donné

l’autorisation à M. Reynolds, par

une correspondance, de distribuer

les saintes écritures et de partager

sa foi dans le pays », a martelé le

pasteur. « Mais, le président Pétion

lui a tout aussi bien confié la tâche

de travailler dans l’éducation des

enfants d’Haïti », a fait savoir le

révérend Marco Depestre.

Les premiers missionnaires

protestants, exclusivement des

méthodistes, ont ainsi débarqué

à Port-au-Prince le 7 février 1817

avec pour objectifs d’évangéliser

et de contribuer dans la formation

des Haïtiens. Depuis, l’église

Méthodiste d’Haïti a beaucoup

grandi, malgré les difficultés

rencontrées quotidiennement

dans le pays. Monsieur Depestre

a tenu à préciser que cette Église

a subi, à un certain moment,

beaucoup de persécutions

politiques. « Grandes ont été les

difficultés rencontrées pendant

notre existence en Haïti.

Le premier bâtiment qui abritait

notre Église a été incendié par des

opposants au mouvement », nous

confie-t-il. Mais cela n’a pas pu

stopper la course.

Les festivités devant marquer la

commémoration du bicentenaire

de l’église Méthodiste d’Haïti ont

été lancées depuis janvier 2014,

dans le circuit du Cap-Haïtien.

Au champ de mars, le dimanche

19 juillet 2015, les membres de

cette mission n’ont pas manqué

de remercier Dieu pour leur avoir

prêté mains fortes dans leurs

actions visant le développement

du pays. Ils se disent déterminés

à agir et à croire en leur devise:

« l’amour du christ nous

possède ».

Les deux cents ans de l'église Méthodiste en Haïti Par Ritzamarum ZETRENNE

L’année 2017 marquera les deux cents ans de l’église Méthodiste dans le pays. Depuis, les responsables de cette Eglise ont posé de multiples actions favorisant le développement et l’épanouissement du peuple haïtien, tant sur le plan religieux que social.

....../ Photo:

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 15SOCIÉTÉ

Nos universités : combien de places pour les bacheliers ? par Stéphanie Balmir

Onze entités composent

l’université d’État d’Haïti.

Un nombre qui ne signifie

pas que les jeunes Haïtiens

aient forcément accès à l’université.

Environ deux mille réussiront à deve-

nir étudiants et à faire choix d’une

discipline quelconque au sein de

l’une des facultés. Deux mille. Quan-

tité insignifiante pour les jeunes qui,

chaque année, sont environ entre 50

et 70 mille à boucler leurs études clas-

siques.

Rick* est un étudiant de la fac-

ulté de linguistique appliquée.

Quoiqu’il ait achevé les cours et

préparé son travail de sortie, il croit

que l’université en Haïti demeure

un véritable casse-tête. Le nombre

d’étudiants que l’université reçoit

tous les ans est dérisoire compte

tenu de la quantité innombrable

qui désire y entrer. « La capacité

d’accueil est peu significative. Il

faudrait repenser la politique de

l’enseignement supérieur en Haïti.

Il faudrait rendre plus accessible

l’entrée à l’université si l’on veut

que cette jeunesse joue pleine-

ment son rôle de garant de l’avenir

de la nation », c’est du moins ce

que suggère Rick.

Lovely* est étudiante dans une

université privée en Haïti. Elle

pense que l’université chez nous

fonctionne dans un véritable dés-

ordre. Car, la capacité d’accueil est

en dessous de la moyenne. Il n’y a

pas assez d’universités pour tout

le monde. « À Port-au-Prince, nous

sommes déjà trop. Ne parlons pas

de ceux qui viennent des villes de

province et qui doivent tous les

ans grossir ce nombre ! », dit-elle.

D’ailleurs, elle fait partie de ceux

qui n’ont pas réussi à franchir le

seuil de la faculté de médecine. «

C’est pourquoi j’ai fait le choix de

l’université que je fréquente en ce

moment. Je ne pouvais rester sans

rien faire, » a-t-elle fait savoir.

La politique d’accueil de

l’université reste le centre des

débats. Jacques* qui a déjà

échoué aux examens d’entrée de

deux facultés de l’UEH argue que

l’État n’a pas de projet spécifique

pour tous ces jeunes qui bouclent

le cycle secondaire. « Il n’y a pas

de politique pour permettre à ces

jeunes de continuer leurs études.

Ils s’arrêtent à la philo parce que

chaque année, l’université reçoit

la même quantité d’étudiants.

Or, la plupart des parents haïtiens

dépourvus de moyens, croient que

l’université d’État est la seule

option pour leur progéniture. Sauf

que cet espoir n’est pas toujours

matérialisé. Parce qu’il n’est pas

évident que ces élèves passent les

concours avec succès. Lina*, une

femme de quarante ans, a un fils

unique. Elle avoue commencer à

faire des économies pour financ-

er les études supérieures de son

garçon. Tout simplement, elle sait

déjà que son fils a plus de chance

d’échouer que de réussir à inté-

grer l’une des entités de l’UEH. «

Menm si m se malerèz, m pa ka

kite l chita », dit-elle avec une

pointe de tristesse dans la voix.

Pour le professeur Lune Roc Pierre

Louis, professeur à l’UEH, Le pro-

blème d’accueil à l’université n’est

qu’un aspect d’une situation plus

complexe. « Le grand problème de

l’UEH est le manque de vision de

ses dirigeants notamment le Con-

seil exécutif. Depuis l’année1986,

mais surtout depuis 12 ans, ce

Conseil prend l’université en

otage. Il l’utilise à des fins privé-

es, au gré de ses intérêts. Or, il

devrait agir pour que l’université

parvienne à desservir la popula-

tion estudiantine. ». La CNRU (Cel-

lule de Réflexion pour la Nouvelle

UEH) milite depuis deux ans pour

que l’université réponde valable-

ment aux exigences des jeunes.

Ceux-ci pensent qu’il faut une

politique d’intégration au niveau

de l’université. La solution pour

Jacques serait que l’État change

de politique. Pour permettre à

plus d’étudiants d’intégrer les

facultés de leur choix. Quant

à Rick, sa solution passe par la

structure même. Il faut tout sim-

plement que certains professeurs

pensent à prendre leur retraite,

que l’université soit mieux struc-

turée, ait du matériel didactique

pour performer les savoirs parce

que la qualité de la formation doit

être une priorité.

Le problème de l’université est

complexe. Il faut chercher leurs

véritables causes pour y trouver

les solutions adéquates. Solutions

qui, pour la CRNU, passent par la

mise en application de l’avant-pro-

jet de loi portant sur l’organisation

et le fonctionnement de

l’université d’État d’Haïti, adopté

en session ordinaire du Conseil

de l’université (CU) les premier et

deux novembre de l’année 2014.

De cette application découlerait

donc des solutions efficaces.

Sauf qu’en septembre 2015, la

majorité de nos 76 191 bacheliers

sera obligée de rester chez elle et

d’appliquer la politique du béton.

*Nom d’emprunt.

Le cycle universitaire demeure problématique en Haïti. Plus de la moitié des bacheliers qui terminent leurs études classiques ont du mal à intégrer l’université d’État. Tous les ans, les rêves de jeunes femmes et jeunes hommes du pays se volatilisent. « Pas assez de places à l’université d’État pour les accueillir tous » alors que ces jeunes n’ont aucun support économique pour payer leurs études dans les universités privées.

La politique d’accueil de l’université reste le centre des débats.

Aux États-Unis, se marier

après 30 ans ne garantit pas

de rester ensemble toute

sa vie. C’est du moins ce

qu’affirme une récente étude réali-

sée pour l’Institute of Family Studies

par Nicholas Wolfinger, professeur à

l’université d’Utah.

En ce moment

On aurait plutôt tendance à dire

qu’en matière de mariage, il faut

prendre son temps. Mais le socio-

logue Nicholas Wolfinger, qui a

analysé des données du National

Survey of Family Growth (NSFG),

un institut de sondage du gouver-

nement américain, affirme que

ceux qui attendent le plus long-

temps sont les moins susceptibles

de conserver leur bague au doigt.

Pas de panique, cela ne veut pas

dire que se marier à l’adolescence

diminue les risques de divorcer.

D’après l’universitaire, « quelqu’un

qui se marie à 25 ans a 50 %

chances de moins de divorcer que

quelqu’un qui se marie à 20 ans

». Qu’en est-il alors de ceux qui

se marient après leurs 30 ans ?

Dans les années 1990, toujours

selon des données du NSFG, le

taux de divorce diminuait dès

que l’on dépassait la vingtaine.

Aujourd’hui, la courbe s’est inver-

sée. À partir de 32 ans, « les ris-

ques de divorcer augmentent de 5

% par an ». En clair, les mariages

les plus stables sont ceux qui ont

eu lieu quand les mariés avaient

entre 25 et 32 ans.

Des alternatives au mariage plus attractives ?

À partir de 32 ans, les risques de divorcer augmentent de 5 % par an

Comment expliquer ce change-

ment ? Par aucune des variables

que sont le sexe, l’éducation, la

religion, la stabilité de la famille

d’origine ou l’historique sexuel

des personnes concernées. « Pour

presque tout le monde, la fin de

la vingtaine apparaît comme le

meilleur moment pour s’engager

», affirme le professeur. Il émet

une hypothèse, celle de l’« effet

de sélection ». « Les personnes

qui attendent la trentaine pour se

marier sont peut-être celles qui ne

sont pas prédisposées à vivre un

mariage heureux. (…) Il se peut

que les personnes qui se marient

plus tard soient confrontées à un

panel de partenaires potentiels

duquel ont été retirés les indivi-

dus les plus prédisposés au mar-

iage. »

Autre explication possible ? Les

nouveaux modes de vie. « Il est

possible que certaines des alter-

natives modernes au mariage

parviennent à exclure certaines

personnes gens hors du panel des

mariés potentiels.

Ceux qui sont dans la trentaine

et qui auraient pu faire de bons

époux se sentent très bien dans

leur célibat ou avec leur parte-

naire sans être mariés. » Sans

jamais vraiment tirer de conclu-

sion définitive. Questionné par

Jordan Weissman de Slate, le

sociologue admet qu’il n’a pas de

« véritable explication. Ce dont je

suis sûr, c’est que le changement

est là ».

En plus de l’âge, d’autres facteurs

peuvent apparemment avoir

une influence sur la longévité

d’un mariage. Un chercheur de

l’université de Pennsylvanie a

ainsi déterminé d’autres critères

ayant un impact, comme le temps

vécu ensemble avant la demande

en mariage, les revenus du foyer

et... la somme dépensée par le

couple pour la cérémonie !

16 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

SOCIÉTÉ

À quel âge ont lieu les mariages qui durent le plus longtemps ? Par Paméla Rougerie / lefigaro.fr

À quel âge ont lieu les mariages qui durent le plus longtemps ?

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 17CULTURE

Romain Gary dans « La vie devant soi »Par Magdalee Brunache

Prix Goncourt 1975, « La vie devant soi » est, sans contes-te, l’un desplus beaux romans de Romain Gary. Je n’arrive

pas à compter combien de fois, je l’ai lu et relu. Et, à chaque lecture, je ne peux m’empêcher d’avoir des larmes aux yeux. Il y a des romans qui font cet effet là et des person-nages qu’on garde en mémoire toute sa vie.

Comme c’est le cas avec le petit Mohammed, héros du roman.

Je ne saurais oublier l’amour de Momo (Mohammed) pour la vieille

madame Rosa. Un amour unique qui va bien au-delà de ce que les mots infantiles de Momo parvien-nent à exprimer. Ce petit garçon arabe est doté d’une extrême sensibilité et d’une grande intel-ligence. Ila grandi dans un clandé, sorte de pension pour les enfants de prostituées, dirigé par Madame Rosa. Ignorant ses origines, Momo n’a aumonde que la vieille dame qu’il voit se détériorer de jour en jour...

Se laissant rarement aller aux pleurs, cet enfant arrive à dis-simuler ses souffrances, sa soli-

tude, sa fragilité sous un masque de fierté et de bravoure. Il reporte sur la vieille dame le trop plein d’amour de son cœur d’enfant en mal de tendresse. De toutes ses forces, il va tenter de défendre Madame Rosa de « tout ce qu’on ne pardonne pas » dans la vie.

Autour d’elle, va se tisser une chaîne de gens bons et généreuxdont l’aide lui sera inestimable.

Dans le milieu où s’est déroulée son enfance, il a fait l’apprentissage de nombreux modes de vie. Il a côtoyé l’univers de la drogue (dont

il a pu néanmoins se préserver), celui des prostituées et de leurs proxénètes. Il en sait plus sur la vie que pas mal de gens plus âgés et c’est ce qui, souvent, le surprend. Une compréhension des choses que les aléas de l’existence se sont chargés d’affûter.

Néanmoins, sous divers aspects, il demeure un gamin attachant. Un enfant avec le besoin de faire partie d’une famille, de connaître le bonheur (même s’il feint de s’en ficher).Car, qu’il soit arabe et fils de prostituée ne suffisent pas pour lui refuser sa part de ciel bleu.

Bibliothèque Roger Dorsainville, une bibliothèque adaptée aux non-voyants Par Schultz Laurent Junior

D’une capacité de plus de 5000 ouvrages, la biblio-thèque Roger Dorsainville située à la rue Ricourt à

Delmas 31 est coiffée par la Société haïtienne d’aide aux aveugles. Quatre employés dont un aveugle Éliphète Myrtille dirigent cette institution culturelle qui porte le nom de Roger Dorsainville, en mémoire de ce grand écrivain haïtien, l’auteur du roman : « Les gens de Dakar ». Les murs de la bibliothèque sont lambrissés de photos de Louis Braille, Helene Keller, Maurice Sixto entre autres qui ont été frappés de cécité. Dans ce lieu

sympathique qui priorise la culture et favorise l’échange, les amants du livre peuvent trouver le Cd en trois volumes de « Le vent de liberté » de Jacques Roche, « Chaophonies » de Franckétienne, « L’aveugle aux mille destins » de Joe Jack.

L’on y trouve des livres de phi-losophie pour permettre aux lecteurs de réfléchir et compren-dre le monde qui les entoure. Des ouvrages de sciences sociales englobant la politique, l’éducation, l’économie pour mieux vivre dans la société. Des ouvrages relatifs

aux sciences exactes pour observ-er la nature, les plantes, les ani-maux. Sans oublier des œuvres qui tournent autour des sujets ayant rapport aux sciences appli-quées et à la religion.

Ce n’est pas tout : car il y’a par-tout sur les murs des affiches sur lesquelles on peut lire des conseils susceptibles de permettre aux aveugles de vivre mieux dans la société. Des conférences débats, des animations socioculturelles, des ateliers d’écriture sont organ-isés périodiquement.

Des cours d’apprentissage et d’alphabétisation braille. Le prix Kéthia Althenani Sorel est décerné chaque année pour récompenser les aveugles ayant réussi aux exa-mens d’État.

Selon Philogène Isaac : « la bib-liothèque Roger Dorsainville est créée pour permettre aux per-sonnes souffrant de déficience visuelle d’avoir accès à la culture. Nous mettons à la disposition des malvoyants notamment tout ce dont ils ont besoin afin qu’ils trou-vent leur place dans la société.

Leur handicap ne peut pas les empêcher à intégrer les différentes sphères de la vie nationale. Cette bibliothèque vise à contribuer à faire du droit à la lecture pour tous une réalité. C’est une porte

ouverte sur l’accessibilité uni-verselle. En plus des déficients visuels, elle est visitée quotidi-ennement par des voyants (étudi-ants enfants et étrangers) a fait savoir Philogène Isaac.

À la question de savoir comment les malvoyants arrivent à pénétrer dans l’univers du livre, M Isaac nous fait remarquer que les mal-voyants peuvent lire de plusieurs façons. Ils lisent avec les mains, du bout des doigts à travers l’écriture braille inventée par Louis braille ; et il y a aussi des livres qui sont sur bande sonore.

Subventionnée par la Fokal et ayant des partenariats avec le Centre culturel « Pyepoudre », le Conseil caribéen des aveugles et l’Union mondiale des aveugles, la bibliothèque Roger Dorsainville comme on l’a déjà souligné est coiffée par la Société haïtienne des aveugles. Elle veut accompagner la population handicapée visuelle évoluant tant à Port- au- Prince que dans les villes de province.

Elle agit en faveur de l’intégration massive des malvoyants estimés à plus 100 000 dans la sphère culturelle. Elle veut favoriser leur intégration dans la vie intellectu-elle en mettant à leur disposition des livres sonores ou écrits, en français ou en créole, issus du pat-rimoine littéraire haïtien.

La bibliothèque Roger Dorsainville est un espace de consultation adapté aux voyants et aux handicapés visuels. Première bibliothèque sonore de Port-au-Prince, elle accompagne, depuis sa création les malvoyants sur le chemin du développement humain et favorise leur inclusion sociale.

La bibliothèque Roger Dorsainville est un espace de consultation adapté aux voyants et aux handicapés visuels.

18 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

CULTURE

Jean Jean Roosevelt représente Haïti en Belgique Par Lucmane Vieux

« La francophonie créative », tel est le thème de cette 2e édi-tion qui prendra fin le 23 juillet prochain. Conférences-débats,

expos, soirées culturelles, spectacles et animations constitueront le menu de ces quatre jours d’activités au cours desquelles cinq axes majeurs seront abordés autour du thème retenu : l’éducation, l’économie, la culture et les industries culturelles, la relation entre la langue et la créativité et la participation citoyenne. Présent-er, dans un même lieu, la créativité comme moteur de l’innovation fran-cophone, tel est l’objectif poursuivi cette année par les organisateurs.

Durant ces quatre jours, les par-ticipants auront l’occasion de fêter la francophonie, tout en défendant ses valeurs fondatrices : la soli-darité, le développement partagé, l’égalité entre les hommes et les femmes, le respect de la diversité culturelle et la dignité humaine.

Un répertoire riche et appropriéJean Jean Roosevelt doit interve-nir à l’ouverture et à la fermeture (20 et 23 juillet) de ce Forum qui se veut une vitrine internationale

du bouillonnement créatif franco-phone. Avec un répertoire riche et approprié pour la circonstance, le prix 2013 de la francophonie ne manquera pas de charmer le monde francophone par ses titres pleins d’attraction et de magné-tisme.

« J’ai à cœur ma planète », sa toute dernière chanson, figure parmi les plats exquis qu’il compte partager avec les participants.

« Sous un même ciel, sur

une même terrePlus de sept milliards de cœurs condamnés à

s’aimerOn est liés comme les

doigts de la mainOn est soudés

On est branchés dans la même prise

On est connectés »

Voilà le message d’amour, de soli-darité, de fraternité, de partage et de responsabilité commune que porte, en Belgique, Jean Jean Roosevelt qui a travaillé au Sénégal, du 27 juin au 17 juillet 2015 à la finalisation de son 4e album « Ma direction », financé par l’Organisation internationale de la francophonie.

Jean Jean Roosevelt.

L’artiste Jean Jean Roosevelt participe à la deuxième édition du Forum mondial de la langue française qui s’ouvre ce lundi 20 juillet 2015 à Liège, en Belgique. Il s’agit d’une initiative de l’Organisation internationale de la francophonie en collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, permettant à des francophones du monde entier de se rencontrer pour échanger et partager leurs idées et projets.

Pour rendre hommage au samba Azor Par Walcam

Les 18 et 19 juillet, le ministère de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec la direc-tion de la plage publique située

dans la commune de l’Arcahaie au Nord de Port-au-Prince, a commé-moré grandement la quatrième année de la mort du tambourineur Lenord Fortuné plus connu sous le nom de Azor.

Une commémoration mal organ-isée par manque de préparation et de planification. Les groupes appelés à jouer le premier jour, étaient sur place mais n’ont pas pu monter sur scène.

Augustine Massena, la femme de Azor, sa fille Viergine ainsi que d’autres membres de la famille se sont plaints de l’organisation qui laisse à désirer. Elles n’ont pas pu exposer les trophées, les coupes gagnées au Japon par Azor.

Il y avait aussi ses tambours, six (6), son boubou, ses chemises, ses pantalons et ses chaussures qu’il avait l’habitude de porter sur scène.

Comme Ti Roro (Raymond Bailler-geau), un excellent tambourineur

décédé, Azor mérite un buste pour son travail avec son groupe Racine Mapou dans le rythme vodou et la culture haïtienne en général. « Nous devons penser à la génération future qui aura le droit de savoir qui était Azor », déclare la fille du tambourineur.

Depuis sa tombe, Azor aimerait qu’on lui rende un hommage avec des bustes que des responsables pourraient déposer dans les lieux publics au Champ de Mars, au Cap-Haitien et bien sûr, à Saut-d’Eau.

Selon Viergine, le tambourineur a passé le message à un prêtre catholique dont il n’a pas voulu citer le nom, ainsi qu’à sa femme Augustine.

Celle-ci et sa fille ont entrepris des démarches auprès du ministère de la Culture qui n’a pas répondu à leur appel.

« Azor et Racine Mapou ont tou-jours fait vibrer le parcours car-navalesque. Depuis sa mort, je con-state que les groupes racine n’ont plus de valeur. Si j’étais respon-sable de l’organisation du carna-val, à chaque défilé, j’inviterais un

groupe (racine) avec une photo de Azor sur le char afin de lui rendre un hommage bien mérité », estime Viergine Fortuné.

Elle a saisi l’occasion pour apport-er quelques précisions sur la vie de son père. Viergine a précisé que celui-ci était un adepte du vaudou mais non un disciple du diable comme veulent le faire croire certaines personnes. Durant ses voyages à travers le monde, Azor a montré à l’étranger la culture haïtienne.

« Chaque pays a sa culture ; être au service des dieux du vaudou ne veut pas dire pour autant servir le mal ou le diable, exécuter des morceaux de racine ne signifie pas nécessairement répondre aux exi-gences du diable. À la Jamaïque, il y a le reggae que les Jamaïcains vulgarisent partout où ils passent », explique la jeune fille.

Si chaque année, le tambourineur donnait rendez-vous à ses milliers de fans à Saut-d’Eau, c’est parce qu’il avait un « engagement » avec la Vierge Miracle. Selon Viergine, le couple Azor Fortuné avait des difficultés à enfanter après son

mariage. Il a tout essayé confor-mément à la culture vaudouesque haïtienne, mais en vain.

« Un soir ma mère a vu une dame apparaitre dans son sommeil et lui dire : prends ce gallon d’eau, tu seras enceinte, avant d’accoucher de ton bébé, lave ton ventre.

Je m’appelle Vierge Miracle de Saut-d’Eau », a expliqué l’unique fille de Azor et ce dernier avait promis à Notre Dame du Mont-Car-mel de venir chaque année jouer pour l’honorer de cette faveur jusqu’à sa mort.

Viergine au nom de la famille, a remercié tous ceux qui ont pris cette initiative, après quatre (4) ans, de commémorer la mort de Lenord (Azor) Fortuné, « parce que nous avons toujours tendance à oublier nos morts, surtout ce gou-vernement qui n’a rien fait pour lui.

On a oublié Azor au carnaval, on ne lui a jamais rendu hommage à un quelconque défilé carnavalesque depuis après sa mort, c’est comme si il n’avait eu aucune valeur », déclare sa fille.

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 19CULTURE

Les passions de Roberto Longhi au musée Jacquemart-André Par Dangelo Néard (notre envoyé spécial en Europe)

Du 27 mars au 20 juillet 2015, le musée Jacquemart-André ouvre ses intérieurs aux toiles collectionnées et identifiées par l’historien de l’art Roberto Longhi. L’exposition a pour thème : « De Giotto à Caravage, les passions de Roberto Longhi ». Entre le clair-obscur, les artifices du talent, l’excès de quelques coups de pinceaux, le bruit des nuances de couleurs et le silence des mondes représentés, on se fraie un temps d’émerveillement.

Roberto Longhi est le grand historien de l’art italien du XXe siècle. On saura fort peu de choses sur la Renaissance

et sur le XVIIe siècle italien si on ne lit pas les multiples travaux de ce grand explorateur de l’art italien. Et monsieur est un grand précoce : à huit ans, on dit qu’il avait déjà lu cent soixante-deux livres. Lorsque, à 17 ans, il entre à la Faculté de lettres de Turin, il éblouit tout le monde par son sens de la formule, sa haute maîtrise de la langue de Dante et sa culture générale.

Caravage ou rien

En fin d’études, le sujet de thèse qu’il propose à l’éminent profes-seur Pietro Toesca est « Caravage ». Et c’est là tout le mérite de Roberto Longhi : il est celui qui aura permis à l’Italie, à la France, à l’Europe et au monde entier de reconnaître en Caravage un peintre de tous les génies et de toutes les exceptions. Avant la thèse de Longhi, ses cours à l’université et ses multiples con-férences, Caravage est le peintre maudit du XVIIe siècle. On n’ignore ses dates de naissance et de décès, on le néglige, c’est un bâtard, un peintre brutal, vulgaire, qui ose prendre des filles du peuple et même des catins, comme aurait dit Voltaire, pour tenir rôle de modèle dans la représentation de scènes religieuses.

Des découvertes qui font office de savoir incontestable sur CaravageRoberto Longhi aura été celui qui a réhabilité Caravage et les caravag-esques (l’ensemble des peintres qui ont repris la technique du maître dans son approche de la lumière et de l’ombre). Alors que la com-munauté universitaire de l’époque laissait entendre que Caravage ne faisait pas de copies de ses œuvres, les recherches, l’intelligence et l’éclairage de Longhi ont permis d’attester que le maître du clair-obscur avait lui-même fait une

copie de sa toile célèbre « Garçon mordu par un lézard ».

D’avril à juin 1951, Roberto Longhi organisa dans les salles du Palazzo Reale de Milan la première grande exposition consacrée à Caravage et à ses disciples. La forte place que Caravage occupe à l’heure qu’il est dans l’histoire de l’art est le fruit d’un travail qui a pris à Longhi toute sa vie.

Aussi, par les autres toiles qu’on a vues au musée Jacquemart-André, on s’est rendu compte que Longhi avait aussi consacré beaucoup de travaux aux primitifs italiens. Dans sa collection se trouvent plusieurs toiles de peintres de grands tal-ents comme Piero Della Franc-esca, Juisepe De Ribera, Mathias Stomer, Carlo Saraceni, Mattia Preti.

Le dessin pour reconnaître le

talent des autres

Pour saisir les œuvres dans leur génie, leur technique et leur réus-site, Roberto Longhi les reprodui-sait par le dessin. Et monsieur avait du talent. Sur quelques pans des murs de l’exposition, on a pu voir quelques-uns de ses dessins. Le plus remarquable est sûrement sa reproduction en dessin de « la déploration du Christ » d’Orazio Borgianni.

La fondation Roberto Longhi

À la mort de Longhi, et pour hon-orer ses dernières volontés, une fondation qui porte son nom a été créée. La fondation, qui fut dirigée dès son érection par Anna Banti (romancière très connue et épouse de l’historien de l’art), est main-tenant dirigée par Mina Gregrori. La fondation prend espace à Flor-ence dans ce qui fut la demeure de Roberto Longhi. Comme lieu de culture et carrefour de rencon-tres pour passionnés d’art, avec une bibliothèque de près de quar-ante mille volumes, elle promeut l’histoire de l’art, surtout le XVIIe siècle.

Le musée Jacquemart-André

Le musée Jacquemart-André qui accueille l’exposition se trouve dans le 8e arrondissement de Paris, sur le très commercial bou-levard Haussmann. Mis en valeur et géré depuis 1995 par Culture-spaces, le musée présente avec une visite audio guidée (sur demande) la plus belle collection particulière d’œuvres d’art à Paris. Construit en 1875 à la demande d’Edouard André, ce lieu de culture a été pour ce dernier une atmosphère au sein de laquelle il pourrait vivre et partager avec son épouse Nélie Jacquemart sa passion de l’art.

Roberto Longhi.

Michel Foucault va faire son entrée à la pléiadeSources : AFP / Le monde

Michel Foucault va faire, bientôt, son entrée dans la Bibliothèque de la Plé-iade. C’est le 5 novembre,

a confirmé au Monde Gallmard, que paraîtront les deux volumes regrou-pés sous le titre Œuvres dans la pres-tigieuse collection.

Figure de la philosophie des années 1960, historien, militant, titulaire d’une chaire au Collège de France, Michel Foucault est mort en 1984, à l’âge de 57 ans.

Un peu plus de trente ans après sa mort, celui qui a écrit sur le pou-voir, la médecine ou la sexualité est célébré comme l’un des plus grands penseurs du XXe siècle.

Il est aussi l’un des auteurs de sci-ences humaines les plus cités au monde. L’an dernier, ses archives, classées « trésor national » par le gouvernement français, ont été rachetées par la Bibliothèque

de France. Auteur de plusieurs ouvrages à son sujet, c’est le phi-losophe Frédéric Gros qui dirige la publication des œuvres de Michel Foucault par la Pléiade.

Histoire de la folie, Naissance de la clinique, Les Mots et les Choses, L’Archéologie du savoir, L’Ordre du discours, Surveiller et punir, les trois volumes de L’Histoire de la sexualité ainsi qu’une sélec-tion d’articles vont ainsi être ras-semblés. « Devenir un classique, c’est bien sûr ambigu dans le cas de Foucault, a expliqué Frédéric Gros au magazine Télérama. Il ne construisait pas son œuvre dans la perspective d’être réuni un jour en un tout, clos sur lui-même.

Sa vision de l’écriture était différente, davantage située dans la discontinuité, la rupture, et dans le fait de privilégier les infra-écritures, les marges littéraires. »

Michel Foucault .

20 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 21SPORT

ÉLIMINATOIRES MONDIAL U17 FÉMININ

Haïti qualifiée pour le 2e tour ! par Gérald Bordes

Pour leur première sortie dans la phase préliminaire de la Coupe du monde féminine des moins de dix-sept ans, qui

doit se tenir en Jordanie en 2016, les petites grenadières ont humilié, le vendredi 17 juillet, au stade Sylvio Cator, leurs homologues curaçaolaises au score sans appel de sept buts à un. La superstar Nérilia Mondésir a réalisé un triplé.

Paradoxalement, ce sont les visiteuses qui ont ouvert le score par l’entremise de Sjulienne Martina (1-0, à la 4e minute). Après ce but encaissé, les Haïtiennes partirent à l’assaut afin de trouver le but égalisateur mais elles n’y arrivèrent pas. À la 15e minute, Nelourdes Nicolas plaça un tir puissant mais arrêté par le poteau et à la 31e minute un autre tir puissant cette fois-ci de Nerilia Mondesir obligea la gardienne Tihaniz Nicolaas a montré toutes ses classes en réalisant une belle parade. Et la délivrance arriva lorsque l’inévitable Nerilia Mondésir trouva la faille dans la défense curaçaolaise pour permettre à ses coéquipières d’égaliser (1-1, 39e) et de rentrer dans les vestiaires avec ce score malgré la domination de l’équipe haïtienne.

Au retour des vestiaires, les petites grenadières poursuivirent leur domination. À la 56e minute, suite à une faute de main, la Sélection haïtienne prit l’avantage grâce à un penalty transformé par la petite merveille Mélissa Shelsie Dacius (2-1). Trois minutes plus tard, Nérilia Mondésir sur une passe de Lovelie Pierre inscrivit son deuxième but personnel (3-1) en faveur d’Haïti. À la 61e minute, Melchie Daelle Dumonay participa au festival en marquant le quatrième but haïtien (4-1). Malgré tous ces buts, les grenadières n’occupaient pas la première place parce que le mercredi 15 juillet les filles des Bermudes ont pulvérisé la défense curaçaolaise par un large score (6-1). Conscientes de l’enjeu, les petites ambassadrices inscrivirent trois autres buts. Nérila augmenta son capital en mettant le match (5-1, 67e). Ce cinquième but fut somptueux, elle dribbla la gardienne Tihaniz Nicolaas. Les deux autres buts haïtiens furent l’œuvre de Dolores Jean-Thomas (74e et 80e). Il faut signaler que Dolores a remplacé Nelourdes Nicolas. Grâce à ce succès, les Haïtiennes occupent la première place du groupe 2 avec trois points (+6), les Bermudes prennent la 2e place avec trois points (+5) et Curaçao est bon dernier avec 0 point (-11).

Nérilia Mondésir pulvérise la défense bermudienne

Le dimanche 19 juillet, au stade Sylvio Cator, la sélection nationale des moins de dix-sept ans a affronté son homologue bermudienne dans un match considéré comme la finale du groupe 2. Après l’élimination des grenadiers en quarts de finale de la Gold Cup le samedi 18 juillet face à la Jamaïque (0-1), les petites grenadières avaient pour obligation de battre leurs adversaires afin de permettre aux fans du foot d’oublier, pendant les 90 minutes, la mésaventure des grenadiers. Avant le début des phases éliminatoires, la petite merveille Nérilia Mondésir, qui a décroché le soulier d’or en 2014 dans le tournoi des U-15, a promis de faire trembler les filets des équipes adverses. Lors du premier match, elle a inscrit trois des sept buts des grenadières. Plus d’un se demandait si elle pouvait rééditer le même exploit face aux Bermudiennes. Consciente de l’enjeu de cet affrontement, la petite merveille du foot féminin a montré la voie à ses coéquipières en ouvrant le score à la 10e minute de jeu. Treize minutes plus tard, la buteuse haïtienne a récidivé en inscrivant le second but et quatre minutes avant la fin de la première période elle a inscrit son troisième but personnel donc, son sixième de la compétition. Ainsi, Nérilia a permis à Haïti de rentrer dans les vestiaires avec cette avance considérable qu’on peut considérer comme la qualification pour le second tour des éliminatoires du Mondial. Au retour des vestiaires, les Haïtiennes continuèrent avec leur domination et à la 64e minute de jeu, le futur crack du football a scellé la mise en marquant son quatrième de la soirée et son

septième du tournoi. Ainsi, grâce à elle, Haïti a pu obtenir le seul billet disponible de son groupe 2 pour le tour suivant. Les petites grenadières terminent la phase de groupe avec six points (+10), les Bermudes héritent la 2e place avec trois points (+1) et le Curacao est bon dernier avec 0 point (-11). Il faut signaler que la Dominique qui devait participer, dans le groupe 2, à la première phase éliminatoire du Mondial, Jordanie 2016, a désisté à la dernière minute.

À l’issue de la rencontre, Nérilia Mondésir, la meilleure buteuse de la Sélection nationale des moins de dix-sept ans, a fait savoir que l’équipe est très motivée pour la suite de la compétition et elle promet de rester constante durant toutes les éliminatoires. « C’est vrai, nous avons décroché le billet pour le second tour mais nous allons travailler très dur à l’entraînement pour être toujours au top. Nous voulons participer à cette coupe du monde et je vais faire de mon mieux pour être toujours au top afin d’aider mes coéquipières à gagner le pari », a déclaré Nérilia Mondésir qui veut être la meilleure buteuse de l’histoire du foot féminin.

Mélissa Dacéus, pour sa part, a reconnu que l’équipe haïtienne a beaucoup de travail à faire sur le plan physique. « Nous avons la technique et la motivation. Mais pour y arriver nous devons mettre l’accent sur l’aspect physique. Durant nos deux matches, mes coéquipières ont beaucoup souffert à cause de leur faiblesse physique.

Le staff technique a beaucoup travaillé sur l’aspect technique », a-t-elle informé. Fiorda Charles, de son côté, entraineuse-adjointe de l’équipe haïtienne, a félicité

ses pouliches tout en promettant de corriger leurs imperfections avant d’aborder le second tour. « Au cours du premier tour, elles ont confondu vitesse et précipitation. C’est pourquoi, elles ont connu des difficultés lors de leur premier match gagné malgré tout. Lors du 2e tour, nous ne pourrons pas commettre les mêmes erreurs parce que nos adversaires seront plus coriaces que celles que nous avons affrontées préalablement.», a-t-elle signalé.

Le 2e tour en terre portoricaine

Du 13 au 18 novembre, les petites ambassadrices haïtiennes iront à Porto Rico pour disputer la 2e phase éliminatoire. Le 14 novembre 2015, la bande à Nérilia Mondésir devra affronter, dans le groupe B, la meilleure troisième des phases de groupe. Le 16 novembre, les grenadières rencontreront la meilleure deuxième des phases de groupe et le 18 novembre, elles se mesureront avec la sélection qui terminera en première position du groupe 3. Ce groupe est composé de Saint Kitts-et-Nevis, des Iles Vierges britanniques, du Trinadad et de la Dominique.

La dernière phase se tiendra à la Grenade

Si les Haïtiennes arrivent à décrocher l’une des deux places directes disponibles pour la zone caraïbéenne, elles se rendront en 2016, en Grenade pour jouer la dernière phase qualificative du Mondial 2016 en compagnie du pays hôte (Grenade), du Canada, du Mexique et des États-Unis, représentants de l’Amérique du Nord et des deux pays de l’American Football Union centrale (UNCAF).

Une phase de jeu de la rencontre entre Haïti et la Jamaïque. / Photo : haititempo.com

Onze buts inscrits et un seul encaissé pour deux victoires de rang, tel est le bilan de la Sélection nationale haïtienne féminine des moins de dix-sept ans qui a participé, du 15 au 19 juillet, à la première phase éliminatoire du Mondial de Jordanie 2016. En novembre prochain, les grenadières défendront leur billet pour le tour final des éliminatoires en terre portoricaine. Au cours du premier tour, la petite Nérilia Mondésir a été élue meilleure joueuse de cette compétition en inscrivant, en deux matches, sept buts.

22 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015

SPORT

FOOTBALL FÉMININ / TALENT

GOLD CUP

Nérilia Mondésir, une star en devenir ! par Kenson Désir

Malgré l'élimination d'Haïti, la Gold Cup continue sa route !Par Gérald Bordes

Le football est considéré comme étant le sport numéro un des Haïtiens. Soit au niveau des clubs, ou des sélections.

Il joue un rôle important dans le quotidien de plus d’un. Cependant, aussi populaire qu’il soit, le football féminin souffre d’un manque d’attention et d’investissement, ce qui entrave l’émergence de certains talents. Depuis qu’elle a remporté le soulier d’or 2014 du championnat de la Concacaf U-15, Nérilia Mondésir s’impose comme la nouvelle attraction de tous les mordus du football féminin. Membre de l’équipe des Tigresses, avec laquelle elle a remporté le titre de championne nationale de D1 en 2014, la jeune fille de 16 ans n’a pas, pour autant, débuté sa carrière avec un ballon aux pieds.

« Au début, j’ai pratiqué le judo, en remportant les médailles d’or infantiles en 2011et 2012. Mais à chaque fois que l’opportunité s’est présentée, je jouais au football, parfois les pieds nus. Le coach Wilner Lamarre m’a vu, il m’a proposé de m’intégrer à l’École nationale des talents sportifs à la Croix-des-Bouquets en 2011. Depuis, au niveau des U-15, j’ai eu la chance d’évoluer avec des filles très talentueuses, elles m’ont permis de me développer davantage. Maintenant je suis consciente de mes talents, avec de la discipline, j’espère en profiter au maximum pour aider le pays et préparer mon avenir », a expliqué

la récente meilleure buteuse du premier tour des éliminatoires de la coupe du monde U17. Le week-end écoulé, Nérilia a marqué sept buts en deux matches sous

les couleurs de l’équipe haïtienne. Un exploit digne des plus grands talents de cette discipline. Elle souhaite continuer sa montée fulgurante jusqu’au sommet.

« Je vais commencer par qualifier le pays pour la coupe du monde, ensuite voir ce que me réserve la vie. Ça a été toujours mon rêve de briller sous les couleurs de la Sélection nationale. Chaque jour, je me sens plus proche de mon rêve d’évoluer en Europe.

Pour me motiver, je me sers toujours de ce que les plus grandes ont réalisé, particulièrement mon idole, Martha. J’ai un remerciement spécial au coach Lamarre qui a, de très tôt, vu que je pouvais devenir une grande joueuse de football », a relaté la future star haïtienne.

Wilner Étienne, directeur technique nationale (DTN) n’a pas été surpris par les récentes performances de la jeune fille. Je sais déjà de quoi elle est capable. C’est une fille sur qui nous comptons beaucoup pour rehausser le football féminin haïtien dans la zone Concacaf.

De très tôt, on a vu en elle des qualités exceptionnelles. Nous mettons tout ce qu’on a pour qu’elle puisse évoluer dans la meilleure ambiance possible. C’est vrai qu’elle est unique par ses qualités, mais c’est toute une génération de joueuses bourrées de talent. Cela ne m’étonnerait pas de la voir dominer le football de la Concacaf dans un proche avenir », a confié le DTN.

À part les demi-finales qui sont programmées pour le 22 du mois en cours, le match de classement pour la 3e place

aura lieu le 25 juillet à Philadelphia à 4 h p. m., et la finale aura le 26 juillet toujours à Philadelphia mais à 7 h 30 p. m. Parmi ces quatre demi-final-istes qui succèdera aux États-Unis qui avaient battu le Panama (1-0) en finale de l’édition de 2013.

Il faut préciser que le vainqueur de la XIIIe édition disputera un match de barrage avec les États-Unis afin

de déterminer le représentant de la Concacaf pour la Coupe de confédération de 2017. Mais, si ce sont les Américains qui sont sacrés champions, on n’aura pas besoin de match d’appui parce qu’ils seront directement qualifiés pour la coupe des confédérations qui se tiendra en terre russe en 2017.

Les grenadiers quittent les USA pour leur club respectif

Après avoir passé plus d’un mois ensemble aux États-Unis, les

grenadiers se sont séparés ce lundi 20 juillet à Floride afin de rejoindre leur club respectif.

Depuis le 19 juillet à Washington, Judlin Avesca, Stewart Céus, Meschak Jérôme, Jean Marc Alexandre, Sébastien Thurière, Wilde Donald Guerrier, Pascal Milien, Kim Jaggy, Andrew Jean-Baptiste, Jean Jacques Bitielo, Jean Sony Alcénat et le capitaine Johny Placide se sont séparés du groupe. Tandis que Duckens Nazon, Jean Eudes Maurice, Réginald

Gorreux, Kevin Lafrance, James Marcelin, Sony Nordé, Belfort Kervins Fils, Frantz Bertin, Ronald Élusma ont pris la direction de leur club ce lundi 20 juillet.

Les grenadiers doivent rencontrer une nouvelle fois les quatre et huit septembre 2015 pour les éliminatoires du Mondial 2018 dont le tirage au sort du 3e tour éliminatoire de la zone Concacaf est prévu pour le 26 juillet prochain au Saint-Pétersbourg en Russie.

La Sélection haïtienne féminine des moins de dix-sept ans a brillement passé le premier tour des éliminatoires de la Coupe du monde (Jordanie 2016). Cette brillante qualification est due en grande partie à la prestation remarquable de Nérilia Mondésir, qui s’affirme de jour en jour comme l’étoile montante du football féminin haïtien.

LLa petite merveille Nérilia Mondésir. / Photo : Ruben Chéry

La Sélection nationale senior n’aura pas droit aux demi-finales étant éliminée par la Jamaïque, le 18 juillet dernier (0-1). Mais la XIIIe édition de la Gold Cup poursuit sa route. Les affiches des demi-finales sont connues. Les grenadiers retrouvent leur club respecdtif.

Le 26 février 2016, Sepp Blatter ne sera plus le président de la Fifa. Le patron démissionnaire de l’instance du football

mondial a officialisé lundi qu’il ne se présentera pas à sa propre succession. « Je ne serai pas candidat à l’élection du 26 février, il y aura l’élection d’un nouveau président », a lancé le Suisse. Élu en 1998 à la veille de la Coupe du monde en France, il avait été réélu quatre fois ensuite. Le 29 mai 2015, il avait remporté le duel qui l’opposait au Prince Ali ben Al Hussein de Jordanie, avant de

démissionner une semaine plus tard à la suite des scandales de corruption qui frappaient la Fifa.

Seul candidat déclaré à la succession de Blatter, Zico devrait être rejoint rapidement par le Prince Ali, qui s’est dit « disponible ». Le président de l’UEFA, Michel Platini, qui a rencontré Sepp Blatter ce week-end, doit décider sous 15 jours s’il se lance dans la course. « Je souhaite bonne chance à tous les candidats, y compris à Michel Platini », a d’ailleurs lancé

le Suisse, un brin taquin. À 79 ans (il en aura 80 en mars), Sepp Blatter va donc être libéré de ses fonctions après plus de 17 ans de règne. Pourtant, pas question pour lui d’envisager la retraite. Fin juin, il avait déclaré : « Je ne suis ni mûr pour le musée ni pour être une statue de cire. » Lundi, il a dévoilé sur ce qu’il compte faire pour sa reconversion. « Je retournerai à mon ancien travail de journaliste. » Il n’y aura sans doute pas de meilleur expert pour décrypter le quotidien de la Fifa.

L’ancien vice-président de la Fifa, Jeffrey Webb, a comparu le samedi 18 juillet à New York devant un juge et a plaidé non

coupable. Il avait été extradé mercredi dernier de Suisse dans le cadre du scandale de corruption visant la Fédération internationale de football.La justice américaine s’active dans le cadre du scandale de corruption visant la Fifa. Extradé mercredi de Suisse, l’ancien vice-président de la Fédération internationale de football, a comparu ce samedi devant un juge au sein du tribunal fédéral de Brooklyn. Il a plaidé non coupable.

« Jeffrey Webb, ancien vice-président de la Fifa et ancien président de la Concacaf - la Fédération de football

d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes - se verra lire l’acte d’accusation aujourd’hui à 14H00 » à Brooklyn, avait précisé dans un communiqué le procureur fédéral de l’arrondissement de New York. Jeffrey Webb a été remis en liberté contre une caution de 10 millions de dollars, mais devra rester dans un rayon de 32 km autour du tribunal fédéral de Brooklyn à New York.

Le seul à avoir accepté l’extraditionJeffrey Webb, 50 ans, originaire des Îles Caïman, est l’un des sept responsables de la Fifa qui avaient été arrêtés le 27 mai à Zurich (Suisse), dans le cadre des 14 inculpations prononcées par les autorités américaines le même jour.

Il avait accepté son extradition le 9 juillet alors que les six autres responsables arrêtés à Zurich la refusent toujours. Ces 14 inculpés sont accusés d’avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétro commissions sur une période de 24 ans. Quarante-sept chefs d’inculpation ont été retenus contre eux, dont « racket, fraude et blanchiment ».

MARDI 21 JUILLET 2015 N0 43 | 23SPORT

Fil Info Football

Jeff Louis annonce sa retraite internationale

Sur sa page officielle de Facebook, le Mirebalaisien Jeff Louis a annoncé qu’il prendra très prochainement sa retraite internationale tout en souhaitant bonne chance aux autres grenadiers. « Je veux vous annoncer bientôt ma retraite internationale. Bonne chance aux autres joueurs et merci pour tout », a-t-il ecrit.

À rappeler que Jeff avait abandonné le groupe avant le 3e et dernier match de la phase de groupe de la 13e édition de la Gold Cup. Il n’a pas digéré le fait que le sélectionneur Marc Collat ne l’avait pas permis de commencer le match face aux États-Unis que les grenadiers avaient perdu (0-1). Après cette rencontre, il avait écrit sur son mur Facebook que « la Sélection a besoin d’un vrai coach professionnel » même s’il s’est excusé deux jours après pour ses propos à l’encontre du sélectionneur.

Jeff Louis, qui aura 23 ans en août prochain, vient de signer un contrat de quatre ans avec le SM Caen. Le natif de Mirebalais rejoint ses nouveaux coéquipiers en stage à Deauville. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué.

Marotta confirme pour Vidal

Beppe Marotta, le directeur sportif de la Juventus a confirmé en conférence de presse le probable départ d’Arturo Vidal. « Il a exprimé le désir de vivre une expérience différente », a-t-il annoncé. L’international chilien (63 sélections, 9 buts) signerait un contrat de quatre ans et son transfert pourrait être officiel d’ici le week-end prochain.

Milan ne lâche pas Ibrahimovic

La presse italienne est formelle : Ibrahimovic est proche de redevenir un joueur de l’AC Milan. Le Suédois resterait avec le club parisien jusqu’à la fin de la tournée américaine ponctuée par le Trophée des Champions le 1er août, pour ensuite rejoindre le club de Série A. Un contrat de trois ans à 7,5 millions d’euros l’année l’attendrait déjà en Lombardie.

Tennis

Serena, 250e semaine en tête

L’Américaine Serena Williams entame sa 250e semaine à la tête du classement WTA publié lundi où la Tchèque Petra Kvitova (4e) et l’Italienne Sara Errani (19e) ont chacune gagné une place dans le Top 20. Serena Williams, malgré son forfait dans le tournoi de Bastad en Suède, rentre dans le cercle très fermé des joueuses ayant passé plus de 250 semaines en tête du classement WTA. Elles sont quatre dans ce cas-là : l’Allemande Steffi Graff (377 semaines) et les Américaines Martina Navratilova (332 semaines) et Chris Evert (260). Chez les françaises, Caroline Garcia (+1, 35e) double sa compatriote Kristina Mladenovic désormais 36e mondiale.

FIFA

FIFA

Blatter ne sera pas candidat et souhaite « bonne chance à Michel Platini »Source : eurosport.fr

L'ex vice-président Jeffrey Webb plaide non coupable devant la justice américaineSource : lexpress.fr

Sepp Blatter, le président de la Fifa, lors de sa conférence de presse. / Photo : eurosport.fr

L’ex vice-président Jeffrey Webb. Photo : theguardian.com

Sepp Blatter l’a annoncé en conférence de presse : il ne se représentera pas le 26 février prochain pour l’élection du nouveau président de la Fifa. Le Suisse en a profité pour souhaiter bonne chance à Michel Platini, qui n’a pas encore déclaré sa candidature.

24 | N0 43 MARDI 21 JUILLET 2015