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Terme Définition Abdication Action de renoncer à une dignité souveraine. En Belgique, ce terme ne s´applique qu´à la fonction royale. L´abdication du roi n´est pas prévue par la Constitution, pas plus que l´éventualité du refus du prince héritier d´accéder au trône. Ce mutisme de la Constitution ne signifie pas que l´abdication soit inconstitutionnelle. Le roi peut abdiquer pour diverses raisons : état de santé, préférence personnelle, difficultés politiques… L´histoire politique de la Belgique ne compte qu´une abdication, celle du roi Léopold III, le 16 juillet 1951. Celleci s´est située au terme de la Question royale qui avait eu pour enjeu la politique de guerre et l´éventualité du retour en Belgique du roi Léopold III. Après la consultation populaire du 12 mars 1950 qui avait fait apparaître l´existence d´une majorité favorable à son retour (mais avec de grandes différences régionales), et après les élections législatives du 4 juin 1950 qui avaient donné aux sociauxchrétiens la majorité des sièges dans les deux Chambres, le roi était rentré le 22 juillet. Un mouvement d´opposition émaillé de violences s´était alors déclenché, surtout dans les centres industriels wallons. L´exercice des pouvoirs constitutionnels du roi avait été délégué le 11 août 1950 à son fils, le prince héritier Baudouin, qui devint roi le 17 juillet 1951 au lendemain de l´abdication de Léopold III.   Abrogation Acte qui met fin à la validité d’une disposition légale ou réglementaire. Pour entrer en vigueur, une disposition légale doit être votée, sanctionnée, promulguée et publiée au Moniteur belge. Une disposition réglementaire (arrêté royal ou arrêté de gouvernement) doit être adoptée par l’exécutif et publiée au Moniteur belge. Pour cesser d’être en vigueur, la disposition doit être abrogée. Elle l’est le plus souvent par une nouvelle disposition juridique qui mentionne explicitement l’abrogation du texte : c’est l’abrogation expresse. Parfois, l’abrogation est implicite, lorsqu’elle résulte d’une incompatibilité entre les dispositions d’une loi nouvelle et celles d’une loi plus ancienne, incompatibilité dont ni le législateur ni le §Conseil d’État§ ne se seraient aperçus au moment de la rédaction du nouveau texte. Dans ce dernier cas les dispositions les plus anciennes sont implicitement abrogées. L’abrogation ne doit pas être confondue avec l’annulation d’une disposition légale ou réglementaire. Une norme annulée est supposée n’avoir jamais existé : l’annulation a un effet rétroactif. L’abrogation met fin à l’application d’une norme : elle ne concerne que l’avenir.   Absentéisme politique Absence des électeurs ou des élus au moment de remplir des obligations civiques. L´absentéisme des électeurs consiste en leur nonparticipation aux scrutins. Il se mesure par la différence entre le nombre d´électeurs inscrits et le nombre d´électeurs ayant déposé un bulletin ou une carte magnétique dans l´urne. Dans un pays comme la Belgique  le vote est obligatoire, il ne peut y avoir, en droit, d´absentéisme pur et simple. Mais il y a un absentéisme de fait qui est soit excusé (personnes incapables de se déplacer pour raison 

Vocabulaire politique du crisp

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Le vocabulaire politique est mis à la disposition du public par le Centre de recherche et d´information socio-politiques (CRISP). Il constitue un lexique de termes qui sont d´usage courant dans la vie politique mais aussi socio-économique en Belgique. Source : http://www.vocabulairepolitique.be/

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Terme  Définition 

Abdication  Action de renoncer à une dignité souveraine. En Belgique, ce terme ne s´applique qu´à la fonction royale. L´abdication du roi n´est pas prévue par la Constitution, pas plus que l´éventualité du refus du prince héritier d´accéder au trône. Ce mutisme de la Constitution ne signifie pas que l´abdication soit inconstitutionnelle. Le roi peut abdiquer pour diverses raisons : état de santé, préférence personnelle, difficultés politiques… L´histoire politique de la Belgique ne compte qu´une abdication, celle du roi Léopold III, le 16 juillet 1951. Celle‐ci s´est située au terme de la Question royale qui avait eu pour enjeu la politique de guerre et l´éventualité du retour en Belgique du roi Léopold III. Après la consultation populaire du 12 mars 1950 qui avait fait apparaître l´existence d´une majorité favorable à son retour (mais avec de grandes différences régionales), et après les élections législatives du 4 juin 1950 qui avaient donné aux sociaux‐chrétiens la majorité des sièges dans les deux Chambres, le roi était rentré le 22 juillet. Un mouvement d´opposition émaillé de violences s´était alors déclenché, surtout dans les centres industriels wallons. L´exercice des pouvoirs constitutionnels du roi avait été délégué le 11 août 1950 à son fils, le prince héritier Baudouin, qui devint roi le 17 juillet 1951 au lendemain de l´abdication de Léopold III.   

Abrogation  Acte qui met fin à la validité d’une disposition légale ou réglementaire. Pour entrer en vigueur, une disposition légale doit être votée, sanctionnée, promulguée et publiée au Moniteur belge. Une disposition réglementaire (arrêté royal ou arrêté de gouvernement) doit être adoptée par l’exécutif et publiée au Moniteur belge. Pour cesser d’être en vigueur, la disposition doit être abrogée. Elle l’est le plus souvent par une nouvelle disposition juridique qui mentionne explicitement l’abrogation du texte : c’est l’abrogation expresse. Parfois, l’abrogation est implicite, lorsqu’elle résulte d’une incompatibilité entre les dispositions d’une loi nouvelle et celles d’une loi plus ancienne, incompatibilité dont ni le législateur ni le §Conseil d’État§ ne se seraient aperçus au moment de la rédaction du nouveau texte. Dans ce dernier cas les dispositions les plus anciennes sont implicitement abrogées. L’abrogation ne doit pas être confondue avec l’annulation d’une disposition légale ou réglementaire. Une norme annulée est supposée n’avoir jamais existé : l’annulation a un effet rétroactif. L’abrogation met fin à l’application d’une norme : elle ne concerne que l’avenir.   

Absentéisme politique 

Absence des électeurs ou des élus au moment de remplir des obligations civiques. L´absentéisme des électeurs consiste en leur non‐participation aux scrutins. Il se mesure par la différence entre le nombre d´électeurs inscrits et le nombre d´électeurs ayant déposé un bulletin ou une carte magnétique dans l´urne. Dans un pays comme la Belgique où le vote est obligatoire, il ne peut y avoir, en droit, d´absentéisme pur et simple. Mais il y a un absentéisme de fait qui est soit excusé (personnes incapables de se déplacer pour raison 

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médicale, décédées après l´établissement de la liste électorale, en voyage à l´étranger le jour de l´élection, ne jouissant pas des droits civils et politiques, etc.), soit réprimé par des peines très légères (pour autant qu´il soit poursuivi). L´obligation de voter introduite dans la Constitution belge en 1893 a fait baisser le taux d´absentéisme de 16 % en 1892 à environ 6,5 % en 1894. Lors des élections pour la Chambre des représentants de 2010, le taux d´absentéisme était dans l´ensemble du pays de 10,8 % en moyenne, sans que l´on puisse distinguer l´absentéisme excusé et l´absentéisme répréhensible. Lors des élections régionales et communautaires de 2009, le taux d´absentéisme était de 11 % en Région wallonne, de 15,7 % en Région de Bruxelles‐Capitale et de 7,5 % en Région flamande. L´absentéisme des élus se traduit par leur non‐participation aux séances parlementaires. Ces absences peuvent être justifiées par la maladie, par un voyage officiel, par la présence dans une autre assemblée qui tient une séance au même moment, voire par l´abandon de séance par un groupe politique en guise de protestation. La plupart des assemblées parlementaires, confrontées à l´absentéisme des élus, ont adopté des règlements visant à pénaliser les députés en cas d´absence trop importante lors du vote en séance plénière. À la Chambre des représentants, le règlement prévoit que si le parlementaire a pris part sans excuse admise à moins de 80 %, 70 % ou 50 % des votes en séance plénière, son indemnité parlementaire sera amputée respectivement de 10 %, 30 % ou 60 %. Le règlement de l´Assemblée de la Commission communautaire française tout comme le statut du membre du Parlement flamand prévoient que l´indemnité des parlementaires absents sera amputée dans les mêmes proportions que celles prévues pour la Chambre des représentants. Le Parlement bruxellois (et, par la même procédure, l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune) a adopté le même régime de sanction et l´a étendu aux absences régulières lors des réunions des commissions, mais tant en séance plénière qu´en commission, on considère comme présent le membre qui a participé à la majorité des votes inscrits à l´ordre du jour. Quant au Parlement de la Communauté germanophone, ses membres recevant des jetons de présence, ils sont d´office sanctionnés en cas d´absence. Si ces mesures incitent les parlementaires à participer à ce moment crucial dans la vie des assemblées qu´est celui du vote des lois, décrets ou ordonnances selon les cas, des motions de méfiance et de vote de confiance, des propositions de résolution, etc., elles ne règlent toutefois pas la question de leur participation active à l´ensemble des travaux de leur assemblée. Voir aussi : abstention et abstentionnisme.  

Abstention  Refus d´un électeur de voter lors d´un scrutin, ou refus d´un membre d´une assemblée de participer à un vote au sein de l´assemblée. L´abstention est l´acte posé par une personne présente au moment d´un vote ou d´une élection, et par lequel elle indique son refus de se prononcer, de faire un choix entre les candidats ou les propositions en compétition. L´abstention étant un refus de voter, elle ne peut être assimilée à un « oui » ou à un « non » comme certains croient devoir le faire. Il s´ensuit que, dans tous les cas, les abstentions ne 

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sont pas prises en compte dans la dévolution des sièges et dans les calculs de la majorité. Elles ne renforcent pas la position majoritaire comme on le pense souvent. Dans une assemblée, le membre qui s´abstient est présent ; il participe dès lors au quorum des présences. Par contre, comme il ne vote pas, son abstention n´intervient pas pour fixer le chiffre de la majorité : une proposition sera adoptée si elle recueille plus de la moitié des suffrages, compte non tenu des abstentions. Voir aussi : abstentionnisme.  

Abstentionnisme  Comportement d´un électeur qui refuse de voter lors d´un scrutin, ou comportement d´un membre d´une assemblée qui refuse de participer à un vote au sein de l´assemblée. Si, dans le langage courant, l´abstentionnisme est souvent confondu avec l´absentéisme, il convient toutefois d´établir une distinction entre absence et abstention. L´abstentionnisme des électeurs peut prendre la forme d´un vote blanc : l´électeur ne choisit aucune liste et aucun candidat et il remet un bulletin blanc (dans le cas du vote sur support papier), ou il valide un vote blanc (dans le cas du vote sur support électronique). Il peut aussi prendre la forme d´un bulletin que l´électeur a volontairement rendu nul, par exemple en écrivant ou en dessinant sur le bulletin papier ou encore en le déchirant. Le vote nul est rendu quasi impossible dans le cas du vote électronique. Dans le cas du vote sur support papier, le vote nul n´est pas nécessairement volontaire. Ainsi, un électeur peut rendre son bulletin de vote nul en ne le remplissant pas correctement (par exemple en le « panachant », c´est‐à‐dire en portant son choix sur plusieurs candidats appartenant à des listes différentes), ou en faisant par inadvertance une marque qui sera considérée par le bureau de dépouillement comme suffisante pour rejeter le bulletin, parce qu´elle pourrait permettre d´identifier l´électeur. Dans un pays où le vote est obligatoire comme en Belgique, le taux d´abstentionnisme est plus élevé que dans les pays où cette obligation n´existe pas. Il n´est cependant pas possible de distinguer l´abstentionnisme volontaire de l´involontaire, de même qu´aucune donnée ne permet de quantifier séparément les votes nuls et les votes blancs. Aux élections pour la Chambre des représentants de 2010, le taux d´abstentionnisme était en moyenne pour le pays de 5,8 %. Lors des élections régionales et communautaires de 2009, le taux d´abstentionnisme était de 7,7 % en Région wallonne, de 5 % en Région de Bruxelles‐Capitale et de 5,5 % en Région flamande L´abstentionnisme des élus est un refus de voter : le membre qui s´abstient est présent au moment du vote et il participe au quorum des présences. Mais ce membre ne vote pas. Son abstention n´entre donc pas en compte dans le calcul de la majorité : l´abstention ne peut en effet pas être interprétée comme un vote « oui » ou un vote « non ». Par exemple : dans une assemblée, 51 membres sont présents au moment du vote ; 25 répondent « oui » et 24 répondent « non » : l´assemblée a adopté la proposition à la majorité absolue, deux membres s´étant abstenus. Comme il n´est pas normal qu´un membre n´émette pas de vote, il est généralement demandé de justifier son abstention.   

Page 4: Vocabulaire politique du crisp

Accord de coopération 

Convention négociée entre Autorité fédérale, régions et communautés, ou certaines d´entre elles, afin d´accroître la collaboration et d´éviter des controverses entre ces entités. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Accord de gouvernement 

Accord négocié entre les partis appelés à former une nouvelle coalition. Des accords de gouvernement sont négociés aussi bien au niveau fédéral que pour la formation des gouvernements de communauté ou de région. Ces accords n´ont pas de valeur juridique, mais ils lient politiquement les partis qui forment un gouvernement sur la base d´un compromis entre les programmes des diverses composantes de la coalition. Le texte de l´accord est soumis aux assemblées des partis appelés à constituer une coalition gouvernementale, assemblées qui approuveront ou refuseront la participation de leur parti à la coalition. On y trouve consigné le programme détaillé du nouveau gouvernement, accompagné d´indications sur le calendrier de réalisation. Le texte figure généralement en annexe de la déclaration gouvernementale. On a observé au fil des dernières décennies une évolution vers l´élaboration de textes d´accords gouvernementaux de plus en plus détaillés et précis. Le temps de la négociation pour la formation des gouvernements est ainsi devenu un temps de décision.   

Accord de la Saint‐Michel 

Accord politique conclu le 28 septembre 1992 entre les présidents des partis de la majorité au niveau national. L´accord de la Saint‐Michel a été conclu entre les partis sociaux‐chrétiens et socialistes francophones et flamands. Il fut remanié dans son volet financement le 30 octobre 1992 avec la participation de trois partis susceptibles de faire l´appoint pour la majorité spéciale au Parlement (Écolo, Agalev et la Volksunie). Il prévoyait une révision de la Constitution destinée à modifier les structures de l´État, des communautés et des régions dans le but de faire de la Belgique un État fédéral (article premier de la Constitution) et à permettre à la Région wallonne et à la Commission communautaire française (COCOF) d´exercer des compétences de la Communauté française (article 138). Il prévoyait également un nouveau transfert de compétences de l´État central vers les régions et, de façon marginale, vers les communautés. Outre le transfert des moyens financiers liés à l´exercice des compétences nouvellement transférées, l´accord prévoyait aussi une amélioration du financement des communautés par une augmentation de leur dotation IPP et son adaptation à la croissance du PNB. Il a principalement été mis en œuvre, outre la révision de la Constitution, par la loi spéciale visant à achever la structure fédérale de l´État et par la loi ordinaire visant à achever la structure fédérale de l´État, toutes deux publiées au Moniteur belge le 20 juillet 1993. Le transfert de l´exercice de compétences de la Communauté française vers la Région wallonne et la Commission communautaire française a été organisé par l´accord de la Saint‐Quentin. Voir aussi : transfert de compétences   

Page 5: Vocabulaire politique du crisp

Accord interprofessionnel 

Compromis négocié par les interlocuteurs sociaux en dehors du cadre formel de la concertation sociale, au niveau national et pour l´ensemble du secteur privé, visant à traiter l´ensemble des revendications sociales. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Accord de la Saint‐Quentin 

Accord politique conclu le 31 octobre 1992 en vue d´organiser le transfert de compétences de la Communauté française vers la Région wallonne et la Commission communautaire française. Le but poursuivi par ce transfert de compétences était d´alléger les finances de la Communauté française en transférant certaines de ses compétences sans transférer la totalité des budgets qui leur étaient liés, le solde restant à la disposition de la Communauté française pour mener sa politique dans les compétences dont elle continuait à assurer l´exercice. L´accord de la Saint‐Quentin a été conclu entre le PS, le PSC et Écolo. Il a été mis en œuvre après le vote de la révision de la Constitution prévue par l´accord de la Saint‐Michel et destinée à permettre ce type de transfert (article 138 nouveau de la Constitution). Il a nécessité l´adoption de décrets spéciaux votés dans toutes les assemblées concernées : le Conseil de la Communauté française, le Conseil régional wallon, l´Assemblée de la Commission communautaire française (COCOF). Les compétences totalement ou partiellement transférées à la Région wallonne et à la Commission communautaire française concernent des matières culturelles (les infrastructures sportives, le tourisme, la promotion sociale), des matières personnalisables (une partie de la politique de santé, une partie de la politique familiale, la politique d´aide sociale, la politique d´accueil et d´intégration des immigrés, la politique des handicapés et la politique du troisième âge) et quelques éléments de la politique d´enseignement (le transport scolaire et la gestion, avec la Communauté française, de six sociétés d´administration des bâtiments scolaires).   

Accords du Lambermont 

Accords conclus le 16 octobre 2000 et le 23 janvier 2001 entre les composantes de la majorité au niveau fédéral (les partis libéraux, socialistes et écologistes flamands et francophones). Le 16 octobre 2000 a été conclu l´accord du Lambermont I ou de la Sainte‐Thérèse. Le 23 janvier 2001 a été conclu l´accord du Lambermont II ou de la Saint‐Polycarpe. Ces accords comprennent deux volets : ‐ un volet institutionnel qui prévoit que de nouvelles compétences de l´Autorité fédérale seront transférées aux régions. Ce transfert concerne l´agriculture, le commerce extérieur et les pouvoirs locaux. L´accord prévoit également le transfert aux communautés et aux régions de certaines parties de la coopération au développement. Ce volet a été mis en œuvre par la loi spéciale du 13 juillet 2001 portant transfert de diverses compétences aux régions et communautés (Moniteur belge, 3 août 2001), sauf en ce qui concerne la coopération au développement restée de compétence fédérale ; ‐ un volet financier qui prévoit un important refinancement pour les communautés et une forte augmentation de l´autonomie fiscale des régions. Ce volet a été mis en œuvre par la loi spéciale du 13 juillet 2001 portant 

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refinancement des communautés et extension des compétences fiscales des régions (Moniteur belge, 3 août 2001).   

Actiris  Organisme chargé du placement des demandeurs d´emploi dans la Région de Bruxelles‐Capitale. Contrairement à la Région wallonne et à la Communauté germanophone qui ont mis sur pied des organismes chargés à la fois du placement des demandeurs d´emploi et de la formation professionnelle, dans la Région de Bruxelles‐Capitale, des organismes distincts ont été créés pour ces deux missions. Le placement des demandeurs d´emploi est du ressort d´un organisme régional, ACTIRIS, anciennement Office régional bruxellois de l´emploi (ORBEM), en néerlandais, Brusselse Gewestelijke Dienst voor Arbeidsbemiddeling (BGDA), tandis que la formation professionnelle est du ressort de deux organismes communautaires, Bruxelles Formation et le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), ce dernier étant chargé non seulement de la formation professionnelle mais également du placement des demandeurs d´emploi dans la région de langue néerlandaise. L´ordonnance du 18 janvier 2001 portant organisation et fonctionnement de l´Office régional bruxellois de l´emploi charge l´ORBEM de mettre en œuvre la politique régionale de l´emploi et d´assurer le fonctionnement du marché du travail. ACTIRIS qui reprend l´ensemble des missions de l´ORBEM est l´intermédiaire officiel entre les demandeurs d´emploi et les employeurs qui recherchent de la main‐d´œuvre. Ses missions sont énumérées dans le contrat de gestion qui le lie au gouvernement de la Région de Bruxelles‐Capitale. Il met en œuvre les programmes de remise au travail des chômeurs décidés par le gouvernement régional. Il verse diverses indemnités aux personnes qui font appel à lui, notamment l´intervention dans la rémunération des chômeurs involontaires d´âge avancé, handicapés ou considérés comme difficiles à placer, qui sont recrutés à son intervention, l´intervention dans les frais de réinstallation des travailleurs en chômage, l´intervention dans la rémunération des travailleurs touchés par la reconversion de leur entreprise, etc. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 prévoit le transfert aux régions d´une nouvelle compétence qui concerne l´emploi (le contrôle des chômeurs). Lorsque cet accord sera mis en œuvre, il est possible que ce transfert ait des répercussions sur les missions d´Actiris. ACTIRIS est géré paritairement par des représentants des organisations patronales et des syndicales. Site d´Actiris   

Administration  Ensemble des moyens matériels et humains organisés par l´État ou une autre collectivité politique pour exécuter ses tâches d´intérêt général. L´administration comprend l´ensemble des services et des organismes mis à la disposition du pouvoir exécutif pour mettre en œuvre sa politique et faire appliquer la législation. L´Autorité fédérale, les entités fédérées, les provinces et les communes disposent de services administratifs. Au niveau fédéral les ministères ont été transformés en services publics fédéraux (SPF). Au sens large, l´administration comprend aussi des organismes d´intérêt public, que les autorités publiques créent pour exécuter des missions spécifiques 

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qu´elles leur confient. Ces organismes disposent d´une autonomie de gestion propre à leur statut. Aux États‐Unis, lorsqu´un nouveau parti politique arrive au pouvoir après une élection présidentielle, une grande partie du personnel administratif est renouvelée. La Belgique se rattache à une autre tradition, dans laquelle l´administration représente un facteur de stabilité et de continuité par rapport aux changements d´équipe dirigeante au gouvernement, ce qui ne signifie pas que l´administration est indépendante du pouvoir politique. La politisation de l´administration recouvre notamment les mécanismes d´influence des partis sur les nominations de fonctionnaires. Le régime juridique de l´administration est défini par le droit administratif, qui comprend des règles communes à tous les niveaux de pouvoir et des règles variables selon les pouvoirs. Les contentieux entre les personnes ou les entreprises et l´administration sont jugés par des juridictions administratives, par le Conseil d´État ou par les cours et tribunaux. Le recours contre la décision d´une juridiction administrative est de la compétence exclusive du Conseil d´État. Voir aussi : fonction publique portail fédéral   

Affaires courantes  Affaires généralement traitées par un gouvernement démissionnaire. En cas de démission d´un gouvernement de communauté ou de région, la loi dispose qu´il expédie les affaires courantes en attendant la nomination d´un nouveau gouvernement. En cas de démission du gouvernement fédéral, le gouvernement démissionnaire peut traiter toutes les affaires sauf si le roi, ayant accepté la démission, restreint ses pouvoirs en le chargeant d´expédier les affaires courantes. Ces affaires sont dites courantes dans la mesure où elles constituent la trame normale et quotidienne de la fonction gouvernementale. La notion d´affaires courantes n´a été définie par aucune disposition de droit écrit. On considère généralement qu´elle désigne un ensemble de décisions de gestion journalière indispensables à la continuité du service public ainsi que des décisions qui ne souffrent pas de retard. On considère au contraire qu´elle ne peut couvrir des choix politiques nouveaux, ni de décisions à propos de l´objet du désaccord qui est à l´origine de la démission du gouvernement. Au niveau fédéral, il faut observer qu´un collège de juristes consulté en janvier 1974 a considéré qu´ « en l´absence de gouvernement ayant le plein exercice de ses pouvoirs, les membres du Parlement ne peuvent déposer utilement une proposition de déclaration de révision de la Constitution, ni discuter pareille proposition ou projet : la déclaration est, en effet, un acte du « pouvoir législatif » tout entier auquel doivent collaborer ses trois branches ».   

Agence de notation  Organisme privé qui évalue le risque de solvabilité financière d´entreprises, de banques et d´organismes publics dont des États. Ces agences ont une triple fonction. Premièrement : la notation. Des émetteurs de titres de dette, tels que des obligations, sollicitent contre rémunération une évaluation qui leur permettra, dans l´hypothèse d´une note favorable, d´accéder à moindre coût au marché du crédit. Les agences procèdent également à certaines notations de leur propre initiative. Le champ d´intervention des agences peut être national ou transnational. Dans le second cas, trois 

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agences dominent le marché : Standard & Poor´s, Moody´s et Fitch. Deuxièmement : une activité d´information et de conseil. Les agences de notation vendent les informations statistiques et financières qu´elles récoltent dans le cadre des analyses qu´elles mènent pour établir leurs notations. Troisièmement : la participation à la création et l´évaluation, dans un second temps, de produits structurés, contenant par exemple les subprimes. Les origines de la notation financière remontent à 1868. L´objectif est alors de réduire les asymétries d´information dont pâtissent les investisseurs désireux de confier leur épargne aux grandes sociétés de chemin de fer. En 1909, John Moody propose un système de notation sous forme de lettres (de Aaa à C). Il sera globalement repris par les autres agences. Ce rating influence, via le taux d´intérêt pratiqué par les organismes prêteurs, le coût de financement des instances notées. Ces dernières années, des critiques de plus en plus fréquentes se sont élevées à l´égard de ces agences. Celles‐ci facturent leurs services aux émetteurs de titres de dette, ce qui pose la question de possibles conflits d´intérêt. Les agences pourraient en effet favoriser leurs clients en leur attribuant une bonne note. Suite à la faillite d´Enron (2001), à la crise des subprimes et à celle de la dette publique des États européens et des États‐Unis, on reproche également aux agences d´avoir dégradé trop tard et de manière sévère la note d´entreprises ou d´États déjà en grande difficulté, ne faisant que précipiter leur chute. Des initiatives ont été prises, aux États‐Unis comme en Europe, pour encadrer les agences de notation et leur imposer une plus grande transparence. Leurs effets restent limités et les appels persistent à une réforme radicale du système.   

Agglomération  Organe supra‐communal de droit public chargé de l´exercice de certaines compétences communales. L´agglomération est une institution supra‐communale introduite dans la Constitution en 1970 (articles 108bis et 108ter de l'époque). En application de cette révision de la Constitution, la loi du 26 juillet 1971 fixait les règles générales de fonctionnement de ces nouvelles institutions. Cette loi énumérait cinq agglomérations à créer : Anvers, Charleroi, Gand, Liège et Bruxelles. Seule l´agglomération de Bruxelles fut mise sur pied en 1971 : pour les dix‐neuf communes constituant l´arrondissement administratif de Bruxelles‐capitale, une série de compétences communales étaient transférées à l´agglomération, et ce en matière d´aménagement du territoire, d'environnement, d´enlèvement et de traitement des immondices, de transport public, de lutte contre l´incendie, d´aide médicale urgente, d´expansion économique, etc. L´agglomération était dotée d´un conseil d'agglomération (assemblée délibérante adoptant des règlements) et d´un collège (exécutif). Les élections pour le conseil de l´agglomération de Bruxelles se déroulèrent le 21 novembre 1971. Le dispositif adopté prévoyait la répartition des conseillers en deux groupes linguistiques et la parité linguistique au sein du collège. La liste du Rassemblement bruxellois emporta la majorité des sièges. La présence sur cette liste à majorité francophone de candidats réputés flamands lui valut une représentation dans les deux groupes linguistiques et des échevins tant francophones que flamands. La 

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majorité politique au sein des organes de l´agglomération avait alors une autre orientation que la majorité gouvernementale et que la majorité provinciale dans le Brabant. Il en résulta des blocages de décision. Contrairement à ce que prévoyait la loi, il n´y a pas eu d´autre élection d´agglomération que celle du 21 novembre 1971. L´agglomération bruxelloise avait également été dotée de deux commissions de la culture, respectivement française et néerlandaise, composées de membres élus par le groupe linguistique correspondant au conseil d´agglomération. Séparément ou réunies, les commissions exerçaient des compétences de pouvoir organisateur en matière de culture et d´enseignement. Les compétences et le mode de fonctionnement de l´agglomération ont été réformés par la loi du 21 août 1987, qui enlevait notamment à l´agglomération bruxelloise les compétences qui avaient été régionalisées en 1980. La loi spéciale relative aux institutions bruxelloises du 12 janvier 1989 n'a pas supprimé formellement l'agglomération de Bruxelles mais a confié l'exercice de ses compétences résiduelles – lutte contre l´incendie et aide médicale urgente, enlèvement et traitement des immondices, réglementation sur les taxis et coordination des activités communales – au Parlement et au gouvernement de la Région de Bruxelles‐Capitale. Les compétences des commissions de la culture ont été reprises par les commissions communautaires.   

Altermondialisme  Cette définition sera bientôt mise en ligne. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Amendement  Proposition de modification d’un texte soumis à une assemblée. L'amendement peut porter sur un projet ou sur une proposition de loi ou de décret, sur une proposition de résolution, etc. Il tend à modifier un texte soumis à approbation. Il émane soit d'un ou de plusieurs membres de l'assemblée, soit d'un ou de plusieurs membres du gouvernement. Les amendements doivent s'appliquer effectivement à l'objet précis du texte à modifier. La demande de suppression pure et simple d'un article n'est pas un amendement mais une demande de vote sur cet article. Un amendement supprimant tout le texte d'un projet ou d'une proposition pour y substituer un autre texte est irrecevable. L'auteur doit dans ce cas déposer une proposition nouvelle, soumise à la procédure de prise en considération quand elle est prévue par le règlement de l'assemblée. Que ce soit en commission ou en séance plénière, les amendements font l'objet d'un vote par lequel la commission ou l'assemblée les approuve ou les rejette.   

Apparentement  Système de répartition des sièges lors d´une élection selon lequel les listes de candidats peuvent additionner les voix qu´elles ont recueillies dans les diverses circonscriptions d´une même province. Dans un système de scrutin de listes dans lequel plusieurs sièges sont à attribuer dans chaque circonscription (ce qui le distingue du système uninominal), l´apparentement est un mécanisme correctif qui permet de respecter le mieux possible la représentation proportionnelle. La répartition des sièges par la méthode de l´apparentement provincial ne concerne plus actuellement en 

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Belgique que l´élection du Parlement wallon et les trois circonscriptions de Nivelles, Louvain et Bruxelles‐Hal‐Vilvorde§ pour l´élection de la (apparentement entre BHV et Nivelles d´une part, et entre BHV et Louvain d´autre part), les autres élections étant organisées soit sur la base de circonscriptions de la taille des provinces (Parlement flamand et Chambre des représentants à l´exception de l´ancienne province de Brabant), soit sur la base de circonscriptions de taille supérieure à celle des provinces (Sénat et Parlement européen), soit encore sur la base d´une circonscription unique (Parlement de la Région de Bruxelles‐Capitale et Parlement de la Communauté germanophone). L´apparentement doit faire l´objet d´une déclaration préalable à l´élection : sur le document officiel de présentation des candidatures dans chaque circonscription, les listes annoncent qu´elles font groupe au niveau de la province. N´accèdent toutefois à la répartition provinciale que les listes qui ont atteint le quorum de 0,33 (Chambre des représentants) ou 0,66 (Parlement wallon). Le quorum est le quotient électoral minimum qu´une liste doit obtenir dans au moins une des circonscriptions de la province pour pouvoir participer à l´apparentement. Les listes isolées, c´est‐à‐dire qui se présentent dans une seule circonscription de la province, qui obtiennent le quorum dans la circonscription où elles déposent leur liste, participent également à la répartition des sièges au niveau de la province. Ainsi, après qu´une première répartition des sièges ait été opérée au niveau de chaque circonscription, on procède à une seconde répartition, au niveau de la province, sur la base des voix non utilisées lors de la première répartition. Ne sont par ailleurs admises à la répartition provinciale que les listes qui franchissent le seuil de 5% des votes dans la province. En pratique, ce sont des listes appartenant à un même parti politique qui s´apparentent. Toutefois, depuis les élections de 2004, un mécanisme de groupement de listes proche de l´apparentement à été instauré en Région de Bruxelles‐Capitale. Ce mécanisme permet à des listes appartenant au même groupe linguistique (français ou néerlandais) de faire déclaration réciproque de groupement afin que leurs voix soient additionnées et que ce soit sur la base de leur total que s´effectue la dévolution des sièges. Il est à noter que l´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 non encore traduit en termes juridiques prévoit la scission de la circonscription électorale de Bruxelles‐ Hal‐Vilvorde et la suppression de l´apparentement dans l´ancienne province de Brabant avec première application lors des élections à la Chambre de 2014. Exemple concret   

Appel  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Arrêt  Décision judiciaire prononcée par une cour d'appel, une cour du travail, une cour d'assises ou la Cour de cassation. La décision rendue par un tribunal s'appelle un jugement ; la décision rendue par une cour s'appelle un arrêt. Dans les litiges civils, les décisions rendues en référé, vu l'urgence, s'appellent des ordonnances. En cour d'assises, la réponse du jury aux questions qui lui sont posées est appelée verdict. L'acquittement ou la condamnation prononcés par la cour porte le nom d'arrêt. Des juridictions n'appartenant pas au pouvoir judiciaire 

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rendent également des arrêts. Il en est ainsi de la Cour constitutionnelle et du Conseil d´État (section d'administration). Au niveau européen, la décision rendue par la Cour de justice de l´Union européenne s'appelle également un arrêt.   

Arrêté  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Arrondissement  Subdivision du territoire utilisée pour organiser l´administration et la justice. On distingue l´arrondissement administratif et l´arrondissement judiciaire. L´arrondissement administratif est une subdivision d´une province ou correspond au territoire d´une province, à l´exception de l´arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale (19 communes bruxelloises) qui présente la particularité de couvrir un territoire sur lequel il n´existe plus de province et qui est le seul arrondissement bilingue français‐néerlandais. Il y a, pour un ou plusieurs arrondissements administratifs, un commissaire d´arrondissement qui remplit diverses missions pour le compte de l´Autorité fédérale, de la région et du gouverneur de province (dans l´arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale, ces missions sont attribuées au gouverneur de l´arrondissement). Le commissaire d´arrondissement est spécialement chargé, sous la direction du gouverneur dont il est l´adjoint direct, de veiller au respect des lois et des règlements d´administration générale. Il a des prérogatives similaires à celles du gouverneur en matière de maintien de l´ordre et est officier de police administrative. L´arrondissement judiciaire est une subdivision d´une province, à l´exception de l´arrondissement de Bruxelles qui recouvre l´arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale et l´arrondissement administratif de Hal‐Vilvorde|Bruxelles‐Hal‐Vilvorde§, situé en province de Brabant flamand. L´arrondissement judiciaire de Bruxelles est bilingue français‐néerlandais. Il existe 27 arrondissements judiciaires, qui comprennent chacun un procureur et ses substituts, un tribunal de première instance (dont fait partie le tribunal de la jeunesse), un tribunal de commerce, un tribunal du travail et un tribunal d´arrondissement. Chaque arrondissement judiciaire compte aussi au moins un tribunal de police (32 dans l´ensemble du pays). Les subdivisions territoriales que constituent l´arrondissement administratif et l´arrondissement judiciaire sont utilisées dans toute une série de réglementations pour en organiser l´application de manière décentralisée, jusqu´à des conventions collectives de travail conclues en sous‐commission paritaire et propres à certains arrondissements dans deux secteurs d´activité. Jusqu´il y a peu, la législation électorale appelait arrondissement électoral la subdivision territoriale au sein de laquelle les listes étaient déposées et les sièges attribués. La législation parle désormais de , mais l´ancienne appellation continue à être utilisée, notamment à propos de la circonscription de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde.   

Association européenne de 

Association économique regroupant l´Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse, au sein d´une zone de libre‐échange des produits industriels. En 1956, le Royaume‐Uni, hostile au projet d´union douanière des pays de la Communauté européenne du 

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libre‐échange (AELE) 

charbon et de l´acier (Benelux, France, Italie, République fédérale d´Allemagne), propose la création d´une grande zone de libre‐échange entre les pays de la CECA et les autres membres de l´OECE, l´Organisation européenne de coopération économique (Autriche, Benelux, Danemark, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Norvège, Portugal, République fédérale d´Allemagne, Royaume‐Uni, Suède, Suisse, Turquie). Cette démarche pousse alors les pays de la CECA à accélérer les négociations du traité de Rome, en 1957, qui institue une union douanière au sein du marché commun : c´est ainsi que naît la Communauté économique européenne (CEE). Suite à la ratification du traité de Rome et devant l´hostilité de la France à une grande zone de libre‐échange entre pays de l´OECE, le projet est abandonné au profit d´un autre, plus modeste. Le 4 janvier 1960 est signée la convention de Stockholm entre l´Autriche, le Danemark, la Norvège, le Portugal, le Royaume‐Uni, la Suède et la Suisse. Elle institue l´ Association européenne de libre‐échange, ou AELE (en anglais EFTA, European Free Trade Association), dont le siège est à Genève et qui est durant une décennie dominée politiquement et économiquement par le Royaume‐Uni. En vertu de l´union douanière avec la Suisse, le Liechtenstein applique également la convention AELE sans en être pour autant membre. L´AELE a comme mission principale l´établissement et l´administration d´une zone économique de libre‐échange des produits industriels, en dehors de la Communauté économique européenne. Elle est également chargée de gérer ses rapports avec l´extérieur, notamment avec la CEE, son premier partenaire commercial. Contrairement à l´Union européenne, elle ne poursuit aucune politique commune. De plus, elle ne prévoit aucune forme d´intégration européenne et ne fixe aucun tarif douanier extérieur. L´organe suprême de l´Association est un Conseil, secondé par un comité consultatif représentatif du monde économique, un comité de parlementaires et différents comités techniques. En 1970, l´Islande rejoint à son tour l´AELE tandis que le Danemark et le Royaume‐Uni quittent en 1973 l´Association pour rejoindre la CEE. Après le départ de ces membres fondateurs, l´AELE doit repenser ses liens avec la CEE. Cette dernière signe alors une série d´accords bilatéraux de libre‐échange des produits industriels avec les États membres de l´AELE en 1972‐73. Par la suite, la Finlande, associée depuis 1961 à l´AELE, en devient membre à part entière en 1986, année où le Portugal quitte l´association. Le Liechtenstein entre lui aussi dans l´AELE (1991) peu avant le départ, en 1995, de l´Autriche, de la Finlande et de la Suède pour l´Union européenne. Depuis l´accord de Porto, entré en vigueur en 1994, les États membres de l´Union européenne et ceux de l´AELE (excepté la Suisse) se trouvent réunis au sein de l´Espace économique européen (EEE).   

Association sans but lucratif (asbl) 

Groupement de personnes physiques ou morales qui poursuivent des objectifs non lucratifs. La Constitution belge reconnaît la liberté d´association. Celle‐ci peut prendre la forme juridique d´une association sans but lucratif (ASBL), regroupant des personnes physiques ou morales personne morale qui se livrent à des activités non lucratives. La loi du 27 juin 1921 instituant les ASBL a été modifiée par la loi du 2 mai 2002. L´ASBL a le statut de personne 

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morale, et ne cherche pas à procurer de gain matériel à ses membres. Des activités lucratives accessoires sont permises, pour autant qu´elles participent à la réalisation du but de l´association. La responsabilité et le patrimoine de l´ASBL sont distincts de ceux de ses membres. Les principaux domaines d´activité des ASBL sont la culture, l´action sociale, les convictions religieuses, la recherche, le sport, les loisirs, l´éducation et la défense des consommateurs. Il existe aussi de nombreuses associations de fait, qui n´ont pas pris la forme d´une ASBL, et qui vont de simples groupes informels et temporaires de citoyens aux syndicats et aux partis politiques. Les statuts de l´ASBL doivent être constatés par écrit, par un acte sous seing privé ou par un acte authentique. La loi énumère les mentions qui doivent obligatoirement se trouver dans les statuts. Parmi celles‐ci figurent la dénomination, les termes « association sans but lucratif » ou l´abréviation « ASBL », l´interdiction d´utiliser le terme « fondation », l´adresse, le but, l´identification des fondateurs, les attributions et le mode de convocation de l´assemblée générale et la destination de l´actif résultant de la liquidation éventuelle, qui doit être affecté à une fin désintéressée. L´ASBL est composée obligatoirement de deux organes, l´assemblée générale, qui doit compter au moins trois membres, et le conseil d´administration ; les statuts peuvent également instituer un délégué à la gestion journalière. Les statuts de l´ASBL, les actes relatifs à la nomination des administrateurs, une copie du registre des membres, et, le cas échéant, les actes relatifs à la nomination des personnes déléguées à la gestion journalière, des personnes habilitées à représenter l´ASBL et des commissaires, doivent être déposés au greffe du tribunal de commerce. Celui‐ci en transmet le cas échéant la demande de publication au Moniteur belge. En matière comptable, la loi établit trois catégories d´ASBL, chacune étant soumise à des obligations spécifiques. Les grandes ASBL remplissent deux des trois critères suivants : au moins 5 travailleurs occupés (en équivalents temps plein), au moins 250.000 euros de recettes, au moins 1.000.000 d´euros de patrimoine ; leur comptabilité doit être de type analogue à celle des sociétés commerciales. Parmi elles, les très grandes (au moins 50 travailleurs, au moins 6.250.000 euros de recettes, au moins 3.125.000 euros de patrimoine, ou bien plus de 100 travailleurs quel que soient les recettes et le patrimoine) doivent en outre faire appel à un réviseur d´entreprise. Les petites, c´est‐à‐dire toutes les autres, tiennent une comptabilité de type « débit‐crédit ». Toutes établissent leur comptabilité selon des schémas normalisés et déposent leurs comptes au greffe du tribunal de commerce, et, pour les grandes et les très grandes, à la Centrale des bilans de la Banque nationale de Belgique (BNB). La dissolution d´une ASBL peut être volontaire ou judiciaire (notamment en cas d´absence de dépôt des comptes relatifs à trois exercices consécutifs). L´association internationale sans but lucratif (AISBL) est une association de droit belge à but non lucratif d´utilité internationale.   

Autonomie constitutive 

Pouvoir d´auto‐organisation accordé, dans des matières précises, à des entités fédérées. L´expression d´autonomie constitutive peut tromper : il ne s´agit pas d´un droit, pour les entités fédérées qui 

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bénéficient de cette autonomie, de modifier elles‐mêmes la Constitution ou d´adopter leur propre Constitution. L´autonomie constitutive implique simplement que des entités fédérées peuvent adopter elles‐mêmes des règles concernant certains aspects de leur organisation qui sont actuellement réglés par la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles. L´autonomie constitutive est un pouvoir d´auto‐organisation dans des matières précises, relatives à l´organisation du gouvernement ou du parlement d´une communauté ou d´une région. Actuellement, les articles 118 et 123 de la Constitution accordent cette autonomie à la Communauté française, à la Communauté flamande et à la Région wallonne. Elle n´est donc accordée ni à la Région de Bruxelles‐Capitale ni à la Communauté germanophone (ce qui pourrait changer à court ou moyen terme). L´autonomie constitutive est mise en œuvre par le parlement de la communauté ou de la région concerné : ce parlement peut modifier, pour ce qui concerne son entité fédérée, la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles en abrogeant, modifiant, complétant ou remplaçant certains de ses articles. Ces modifications de la loi spéciale doivent faire l´objet d´un décret voté à la majorité spéciale des deux tiers. Les matières concernées par l´autonomie constitutive portent, pour l´essentiel : ‐ sur la composition des parlements des entités fédérées concernées (dont le nombre de membres) ; ‐ sur le fonctionnement du parlement (élection et tâches du bureau, caractère public ou secret des séances…) ; ‐ sur la composition du gouvernement des entités fédérées concernées (fixation du nombre maximum de membres) ; ‐ sur les droits et obligations du gouvernement à l´égard du parlement ; ‐ sur les règles de fonctionnement du gouvernement (délibération collégiale, responsabilité du gouvernement devant le parlement, motions de méfiance et de confiance…) ; ‐ sur l´introduction d´incompatibilités supplémentaires pour les membres du gouvernement ou du parlement de l´entité fédérée concernée.   

Autorité des services et marchés financiers (FSMA) 

Autorité de contrôle belge compétente pour l´intégrité des marchés financiers et le traitement loyal des consommateurs financiers. Les différents acteurs du secteur financier belge sont soumis, dans plusieurs domaines, à un contrôle permanent dont l´objectif est de préserver la stabilité des marchés financiers et un traitement équitable des investisseurs et des consommateurs financiers. Depuis le 1er avril 2011, et suite à la crise financière de 2008, ce contrôle est exercé selon un modèle bipolaire (ou « Twin Peaks ») faisant intervenir deux autorités de contrôle autonomes, la Banque nationale de Belgique (BNB) et l´Autorité des services et marchés financiers (Financial Services and Markets Authority ou FSMA). La FSMA est un organisme d´intérêt public autonome qui succède à l´ancienne Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA), qui résultait elle‐même de la fusion en 2004 entre la Commission bancaire et financière et l´Office des assurances, tandis que la collaboration avec la Banque nationale de Belgique était étendue en 2003 avec l´installation d´un Comité de stabilité financière, puis, en 2007, avec la création d´une « financial task force » institutionnalisant les débats entre les représentants de l´Autorité fédérale, de la 

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Banque nationale de Belgique, de la CBFA, de la Fédération financière belge (Febelfin) et d´Euroclear, et enfin, dans le contexte de la crise financière, avec la constitution en 2009 d´un Comité des risques et établissements financiers systémiques (CREFS) regroupant les comités de direction de la CBFA et de la BNB. Le CREFS a été supprimé le 1er avril 2011 dans le cadre de la réforme du contrôle des institutions financières. Ainsi, les différentes fonctions de contrôle macro‐prudentiel et micro‐prudentiel sont exercées par la Banque nationale de Belgique, y compris certaines compétences dévolues antérieurement à la CBFA. La FSMA de son côté, a pour mission d´assurer la surveillance des marchés financiers et des sociétés cotées, d´agréer et de contrôler certaines catégories d´établissements financiers, de veiller au respect des règles de conduite par les intermédiaires financiers, de superviser la commercialisation des produits d´investissement destinés au grand public et d´exercer le contrôle dit « social » des pensions complémentaires. Le législateur a également chargé la FSMA d´apporter une contribution à l´éducation financière des épargnants et des investisseurs. Plus précisément, la FSMA est chargée du contrôle des émissions et des offres publiques d´acquisition ; du régime des sociétés cotées ; des marchés et des entreprises de marché, en ce compris la prévention et la répression des abus de marché ; des organismes de placement collectif ; des sociétés de gestion d´organismes de placement collectif ; des sociétés de gestion de portefeuille et de conseil en investissement ; des bureaux de change ; des intermédiaires d´assurances et de réassurances ; des intermédiaires en services bancaires et en services d´investissement ; des entreprises et opérations visées par la loi du 4 août 1992 relative au crédit hypothécaire ; de la loi du 25 juin 1992 sur le contrat d´assurance terrestre, ainsi que de certaines dispositions non prudentielles de la loi du 9 juillet 1975 relative au contrôle des entreprises d´assurances ; enfin du respect des règles visant à protéger le public contre l´offre ou la fourniture illicites de produits ou de services. La FSMA reprend également en direct les compétences d´ordre public exercées par le Fonds des rentes à l´égard des transactions passées sur le marché de la dette publique. Les organes de la FSMA sont le conseil de surveillance, le comité de direction, le président et le secrétaire général. Le conseil de surveillance est composé du président et de 11 membres nommés par le Roi. Le comité de direction est composé du président et de 4 membres nommés par le Roi. Le financement de l´institution incombe pour l´essentiel aux acteurs contrôlés. Voir aussi : group 

Avant‐projet (de loi, de décret, d´ordonnance) 

Initiative législative d´un ministre, soumise à l´approbation de l´ensemble du gouvernement avant d´être déposée devant l´assemblée législative correspondante. Le Roi (soit, en pratique, le gouvernement fédéral), les gouvernements de communauté ou de région ainsi que le collège de la Commission communautaire française et le collège réuni de la Commission communautaire commune disposent du droit d´initiative. Ils peuvent soumettre un texte à l´assemblée devant laquelle ils sont responsables afin que celle‐ci adopte une nouvelle législation. Lorsqu´un ministre souhaite faire adopter une nouvelle législation, il présente à ses collègues de 

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gouvernement ou de collège un avant‐projet de loi, de décret ou d´ordonnance. Cet avant‐projet peut avoir été rédigé par le cabinet du ministre, par l´administration dont celui‐ci a la responsabilité, par un centre d´études, par un cabinet d´avocats, par un organe spécifique ou par d´autres acteurs. Le gouvernement ou le collège examine l´avant‐projet. Si les collègues du ministre désapprouvent le texte, ils peuvent lui demander de le retirer ou de le retravailler. En cas d´accord, l´avant‐projet est transmis au Conseil d´État afin qu´il remette son avis sur le texte. D´autres organes peuvent également être consultés. Les avant‐projets relatifs aux budgets, aux comptes, aux emprunts, aux opérations domaniales et au contingent de l´armée ne doivent pas être soumis au Conseil d´État. Si le gouvernement ou le collège demande l´urgence, le Conseil d´État examine le texte qui lui est soumis en principe uniquement si la matière abordée est bien de la compétence du niveau de pouvoir concerné. Dans les autres cas, le Conseil d´État examine aussi la qualité juridique de l´avant‐projet et sa conformité à la législation existante. Le Conseil d´État peut proposer des modifications au gouvernement ou au collège. Le gouvernement ou le collège n´est pas tenu par l´avis du Conseil d´État. Cependant, si ce dernier estime que le gouvernement ou le collège n´est pas compétent pour traiter des matières abordées, l´avant‐projet est transmis au comité de concertation qui peut demander au gouvernement ou au collège concerné de modifier son avant‐projet. Après avoir reçu l´avis du Conseil d´État, le ministre à la base de l´initiative soumet au gouvernement ou au collège un texte, soit identique à l´avant‐projet adopté en première lecture, soit différent de celui‐ci. Lorsque le gouvernement ou le collège s´accorde sur ce texte, celui‐ci est déposé sur le bureau du président de l´assemblée compétente afin de poursuivre son parcours législatif. Il est désormais appelé projet de loi, de décret ou d´ordonnance.   

Avis  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Banque centrale européenne (BCE) 

Institution financière en charge de la politique monétaire européenne. La création de la Banque centrale européenne (BCE) en 1998 s´inscrit dans le processus de construction de l´Union économique et monétaire décidée par le Conseil européen en 1988. Elle succédait à l´Institut monétaire européen créé en 1994 pour coordonner les politiques monétaires des banques centrales des pays membres de l´Union européenne et préparer l´introduction de la monnaie unique. Depuis le 1er septembre 1999, la Banque centrale européenne, dont le siège est établi à Francfort (Allemagne), est responsable de la politique monétaire dans la zone euro, c’est‐à‐dire les pays de l’Union européenne qui ont adopté l’euro. La BCE est l´organe qui dirige le Système européen de banques centrales (SEBC) et l´Eurosystème. Le SEBC comprend la BCE et les banques centrales nationales des États membres de l’ue, qu´ils aient ou non adopté l’euro. L´Eurosystème regroupe la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales des États membres de l´UE qui ont adopté l’euro. En attendant que tous les pays de l’Union européenne fassent partie de la zone euro, l’Eurosystème accomplit des missions 

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confiées au SEBC par le Traité de Maastricht. L´objectif principal de la BCE est de maintenir la stabilité des prix et d´apporter son soutien aux objectifs économiques de l´Union européenne. Ses missions fondamentales sont : ‐ la définition et la mise en œuvre de la politique monétaire de la zone euro. La politique monétaire, et donc le pouvoir de jouer sur l´offre de monnaie, était initialement aux mains des banques centrales nationales. En déléguant cette compétence à la BCE, les pays abandonnent au profit de l´Europe un important instrument de politique économique ; ‐ la conduite des opérations de change ; ‐ la gestion des réserves officielles de change ; ‐ la promotion du bon fonctionnement des systèmes de paiement. Les organes de la Banque centrale européenne sont : ‐ le conseil des gouverneurs. Il regroupe les membres du directoire et les gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro. Il définit la politique monétaire de l’Eurosystème et prend les décisions nécessaires à l’accomplissement des missions qui lui sont confiées ; ‐ le directoire. Il se compose de six membres, dont un président et un vice‐président nommés d’un commun accord par les chefs d’État ou de gouvernement des pays de la zone euro. Il est chargé de la mise en œuvre de la politique monétaire décidée par le Conseil des gouverneurs et de la gestion courante de la BCE ; ‐ le conseil général. Il regroupe le président et le vice‐président de la BCE et les gouverneurs des banques centrales des 27 pays membres de l’Union européenne. Il s’agit d’un organe transitoire qui prépare l’accès à l’euro de tous les membres de l’Union. La Banque centrale européenne décide de manière indépendante. Elle n’est soumise à l’autorité ni de la Commission européenne, ni du Conseil de l’Union européenne§, ni du . Elle remet un rapport annuel sur ses activités à ces trois institutions et au Parlement européen. Contrairement à la banque centrale des États‐Unis ou à celle d´Angleterre, la BCE est soumis à une stricte orthodoxie monétaire, imposée initialement par l´Allemagne, concernant le rachat d´obligations des États membres de la zone euro. Afin d´éviter tout risque inflationniste, il lui est en effet interdit d´acheter directement la dette des États et donc de monétiser les dettes publiques. Cette orthodoxie est aujourd´hui remise en question dans le contexte de la crise de la dette et beaucoup souhaite faire évoluer le mandat de la BCE dans le but de diminuer la pression des marchés sur les dettes souveraines. Site de la Banque centrale européenne   

Banque mondiale  Agence des Nations unies qui prend la forme d´une banque d´investissement et qui rassemble les pays membres du Fonds monétaire international. Institution soeur du Fonds monétaire international (FMI), la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), plus connue sous le nom de Banque mondiale, a été créée en 1945. Elle a contribué par ses prêts à financer la reconstruction de l´Europe après la Seconde Guerre mondiale, avant de se tourner vers l´octroi de prêts pour l´aide aux pays en développement. Ces prêts financent soit des projets de développement économique soit des programmes d´ajustement. Les fonds proviennent principalement d´emprunts sur le marché international des capitaux. La procédure pour l´obtention de ces prêts 

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et les critères de sélection (notamment l´obligation d´appliquer les recommandations du FMI) sont critiqués par des ONG de coopération au développement, et plus généralement par les partisans d´un allègement de la dette des pays en voie de développement. Les organes de la Banque mondiale sont : ‐ le conseil des gouverneurs. Il comprend un membre et un suppléant par pays membre. Les décisions y sont prises à la majorité simple des votes, chaque pays membre détenant un nombre de votes proportionnel à sa contribution au capital de la banque ; ‐ le conseil d´administration. Il se compose de 24 administrateurs, dont 5 sont toujours désignés par les souscripteurs les plus importants. Quatre associations associées à la Banque mondiale forment avec elle le Groupe de la Banque mondiale : ‐ l´Association internationale de développement (AID), qui accorde des prêts aux pays qui ne satisfont pas aux critères de la BIRD ; ‐ la Société financière internationale (SFI), destinée à encourager l´investissement privé ; ‐ le Centre international pour le règlement des différends relatifs à l´investissement (CIRDI) ; ‐ l´Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI). Le siège de la Banque mondiale se trouve à Washington (États‐Unis). Site de la Banque mondiale   

Banque nationale de Belgique (BNB) 

Banque centrale faisant partie intégrante du Système européen de banques centrales (SEBC), dont les statuts ont été fixés par un protocole annexé au Traité de Maastricht instituant la Communauté européenne. La Banque nationale de Belgique a été créée, avec le statut de société anonyme, en vertu de la loi du 5 mai 1850, qui réglait les conditions de l´émission des billets de banque. Le capital de la banque fut souscrit à l´origine par des actionnaires privés, auxquels se joignit bientôt l´État belge à hauteur de 50 %. Le comité de direction et le conseil de régence de la banque sont présidés par le gouverneur, nommé par le Roi, pour un terme de cinq ans, renouvelable. Les autres membres du comité de direction, qui sont également nommés par le Roi, sont nommés pour un terme de six ans, renouvelable, sur proposition du conseil de régence. Dans certains des organes de la banque (notamment le conseil de régence) siègent des représentants du patronat et des syndicats. Avec la Banque centrale européenne (BCE) et les autres banques centrales des pays qui ont adopté l´euro, la Banque nationale de Belgique contribue depuis 1999 à la définition et à la mise en œuvre de la politique monétaire de l´Eurosystème. Dans ce cadre, elle détient et gère les réserves officielles de change et conduit des opérations de change ; elle met les billets de banque et les pièces de monnaie en circulation ; elle exerce la fonction de banquier des banques. Par ailleurs, elle a une fonction de surveillance du système financier en contribuant à la sécurité et à l´efficacité des systèmes de paiement et de règlement des titres. Dans ce contexte, en vertu de la nouvelle répartition des compétences entre la BNB et l´Autorité des services et marchés financiers (FSMA) mise en place le 1er avril 2011, la BNB, qui assurait déjà le suivi des développements macroéconomiques, est désormais également chargée du contrôle prudentiel individuel des acteurs suivants du système financier : les établissements de crédit, en ce compris les groupes de services financiers ; les entreprises 

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d´investissement ayant la qualité de société de bourse ; les entreprises d´assurance et de réassurance ; les organismes de compensation ; les organismes de liquidation et assimilés ; les établissements de paiement ; les établissements de monnaie électronique ; enfin les sociétés de cautionnement mutuel. La BNB agit également, à l´égard des établissements cités, en qualité d´autorité de contrôle au sens de la loi du 11 janvier 1993 relative à la prévention de l´utilisation du système financier aux fins de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Elle assure enfin la fonction de caissier de l´Autorité fédérale, c´est‐à‐dire le service financier des emprunts émis par l´État et la centralisation quotidienne des dépenses et recettes courantes de l´État, et gère pour l´Autorité fédérale le Fonds des rentes. Enfin, son centre d´études collecte, analyse et diffuse de nombreuses informations économiques et financières. Site de la Banque nationale de Belgique   

Banque‐carrefour de la sécurité sociale (BCSS) 

Institution publique de sécurité sociale chargée de l´échange de données entre les institutions de sécurité sociale. La BCSS a été instituée par la loi du 15 janvier 1990 relative à l´institution et à l´organisation d´une Banque‐carrefour de la sécurité sociale. Elle est notamment chargée de : ‐ l´autorisation, l´organisation et la conduite des échanges de données entre les institutions publiques de sécurité sociale ; ‐ la coordination entre ces institutions et le Registre national ; ‐ la collecte auprès des institutions de sécurité sociale des données d´identification non disponibles dans le Registre national ; ‐ la collecte auprès des institutions de sécurité sociale d´informations utiles à la gestion, à la conception et à la connaissance de la sécurité sociale. Lors de l´exécution de ces missions, la Banque‐carrefour doit tenir compte de la protection des données en général, et de la protection de la vie privée des assurés sociaux en particulier. La Banque‐carrefour est gérée paritairement par des représentants des organisations patronales et syndicales. La BCSS a créé la carte SIS comme moyen d´identification unique des assurés sociaux dans tous leurs rapports avec les organismes de la sécurité sociale. Les dossiers des assurés sociaux résident en effet dans les banques de données informatiques de ces organismes sur la base de la clé d´identification mentionnée sur la carte. Site de la Banque carrefour   

BECI‐Union des entreprises de Bruxelles (BECI‐UEB) 

Organisation représentative des entreprises de la région de Bruxelles‐Capitale L´Union des entreprises de Bruxelles (UEB) – en néerlandais : Verbond van ondernemingen te Brussel (VOB) – a été créée en 1971 dans le but d´organiser la représentation des entreprises bruxelloises en fonction des nouvelles structures économiques régionales, en particulier au sein du Conseil économique et social de la Région de Bruxelles‐Capitale depuis la création de celui‐ci en 1994. L´UEB a adopté la forme juridique de l´asbl. Selon ses statuts, elle a pour objet : ‐ de grouper les entreprises ayant un siège d´activité sur le territoire de la Région de Bruxelles‐Capitale, en vue de promouvoir l´activité économique et sociale dans cette région ; ‐ de participer à toute consultation ou représentation de la vie économique et sociale sur le plan local, régional, national ou international. Un rapprochement s´est opéré entre l´UEB et la Chambre de commerce et d´industrie de 

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Bruxelles (CCIB). En 2006, les deux organisations ont signé une convention de collaboration consolidant leur synergie. En 2007, elles décidaient de donner une image publique à cette collaboration en adoptant un nom commun : (BECI). Chacune a cependant tenu à conserver son autonomie, l´UEB en tant qu´interlocuteur social, la CCIB en tant que service aux entreprises. La chambre de commerce et l´organisation patronale demeurent deux organisations juridiquement distinctes, avec chacune leur conseil d´administration et leurs organes de pouvoir, mais elles se sont dotées d´un comité exécutif commun composé à parité de délégués francophones et néerlandophones des conseils d´administration de chaque association. BECI‐UEB s´est chargée des missions de représentation des entreprises pour les matières relevant des compétences de la Région bruxelloise. Elle est reconnue par les autorités régionales pour ces missions. Elle est également partenaire des autres organisations patronales régionales, le VOKA et l´Union wallonne des entreprises (UWE) ainsi que de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) au sein d´un comité de coordination et de contact, dont l´objectif est de favoriser la cohérence des positions patronales au niveau fédéral et au niveau des régions. Outre le Conseil économique et social de la Région de Bruxelles‐Capitale, BECI‐UEB siège dans nombre d´instances régionales comme l´Agence bruxelloise pour l´entreprise (ABE), l´Institut pour la promotion de la recherche scientifique à Bruxelles (IRSIB), la Société de développement régional pour la Région de Bruxelles‐Capitale (SDRB), ACTIRIS, Bruxelles Formation, etc. Site de BECI‐UEB   

Belgique  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Benelux  Union économique entre la Belgique, les Pays‐Bas et le Luxembourg. L´union douanière Benelux, négociée pendant la guerre et conclue à Londres le 5 septembre 1944, a supprimé les droits de douane et d´accise, uniformisé les tarifs douaniers envers les pays tiers et induit un rapprochement des législations en matière de normes de production. Elle a été élargie à une union économique par le Traité de La Haye du 3 février 1958. À noter que depuis 1922 existait une union plus étroite entre la Belgique et le Grand‐Duché de Luxembourg : l´Union économique belgo‐luxembourgeoise (UEBL). Au sein du Benelux, l´organe décisionnel est le Comité des ministres, qui réunit les ministres des Affaires étrangères, des Affaires économiques et des Finances des trois pays. La présidence en est assurée pour six mois par chaque pays à tour de rôle. Les décisions sont prises à l´unanimité. Le centre administratif du Benelux est le secrétariat général qui est installé à Bruxelles. Depuis 1974, il existe une Cour de justice Benelux, qui siège également à Bruxelles et qui a pour rôle essentiel de promouvoir l´uniformité dans l´application des règles juridiques communes aux trois pays du Benelux. Si l´intégration européenne a rétréci le champ d´activités du Benelux, l´intégration entre les trois pays demeure plus poussée dans certains domaines (transports, réglementations…) qu´au niveau européen. L´union économique se double parfois d´une entente politique, les trois Etats 

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coordonnant leurs positions dans certains dossiers européens. Site du Benelux   

Bourgmestre  Chef de la commune, dont il préside à la fois l´assemblée élue et l´organe exécutif, et représentant de l´Autorité fédérale, de la région et de la communauté dans la commune. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Bourse  Système organisé d´échange et de cotation de produits et de services, et, plus spécifiquement, des titres ou des valeurs mobilières. La bourse constitue l´une des composantes du système financier. Elle est à la fois un lieu de financement pour les entreprises, les États ou les collectivités et un lieu de placement pour les investisseurs. Marché réglementé, la bourse organise les transactions de nombreux produits financiers négociables, parmi lesquels les actions (titres de propriété d´une société), les obligations (titres de créances) ou encore les produits dérivés. Le marché boursier est scindé en marché primaire et marché secondaire. Le rôle du marché primaire est d´organiser la rencontre entre les sociétés qui cherchent à financer leur développement et des détenteurs de capitaux via l´émission d´actions ou d´obligations. Quant au marché secondaire, il permet aux différents intervenants de s´échanger les titres existants. Ceux‐ci sont cotés en continu selon le mécanisme de l´offre et de la demande. En Belgique, l´organe de contrôle des marchés financiers et des opérations de bourse est l´Autorité des services et marchés financiers (FSMA) ; elle en surveille le bon fonctionnement, l´intégrité et la transparence. Toute entreprise voulant organiser un marché réglementé doit remplir certaines conditions prévues à l´article 17, paragraphe 1 de la loi du 2 août 2002 relative à la surveillance du secteur financier et aux services financiers et recevoir un agrément du ministre des Finances, sur avis de la FSMA. En pratique, l´entreprise qui souhaite placer ses actions en bourse doit publier un prospectus contenant les informations nécessaires au public. La FSMA est chargée d´approuver ce prospectus ainsi que la publicité entourant ces opérations. En cas d´offre publique d´acquisition (OPA), la FSMA veille en outre au respect des règles qui déclenchent l´obligation de lancer une OPA ou qui organisent le déroulement de l´OPA. Euronext Bruxelles (société anonyme de droit public) est la principale bourse de Belgique. Depuis 2007, elle appartient à NYSE Euronext, premier groupe mondial de places boursières, né de la fusion entre le New York Stock Exchange et le groupe Euronext (né en 2000 et regroupant les bourses d´Amsterdam, de Bruxelles et de Paris, le London International Financial Futures and Options Exchange et la bourse portugaise BVLP). Site de la bourse de Bruxelles site de l‘Autorité des services et marchés financiers   

Brabant  Une des neuf provinces originelles de la Belgique, aujourd´hui scindée en Brabant flamand et en Brabant wallon. Constitué en duché au xiième siècle, le Brabant comprenait à son apogée territoriale les provinces belges actuelles de Brabant flamand et wallon, la Région de Bruxelles‐Capitale et la province néerlandaise actuelle de Brabant septentrional. Partagé entre les Provinces Unies et les Pays‐Bas 

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espagnols au xviième siècle, les territoires du Brabant tombés sous administration française en 1795 sont partagés en deux départements, celui des Deux Nèthes autour d´Anvers et celui de la Dyle autour de Bruxelles. En 1815, le département de la Dyle devient la province du Brabant méridional du royaume des Pays‐Bas, et après l´indépendance de la Belgique, la province de Brabant est l´une des neuf provinces du royaume de Belgique, ayant pour chef‐lieu Bruxelles. Après la fixation du tracé de la frontière linguistique en 1962, la province de Brabant est demeurée la seule province traversée par celle‐ci, et donc officiellement bilingue. La province de Brabant a été scindée en 1995. La province de Brabant wallon rassemble 27 communes et fait partie de la Région wallonne. Son chef‐lieu est Wavre. La province de Brabant flamand rassemble 65 communes. Sept d´entre elles sont des communes dites à facilités. La province de Brabant flamand fait partie de la Région flamande. Son chef‐lieu est Louvain. Les 19 communes qui constituent la Région de Bruxelles‐Capitale ne font plus partie d´aucune province. Les compétences provinciales y sont exercées par les institutions régionales ou communautaires, et par le gouverneur de l´arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale.   

Bruxelles  Ville capitale de la Belgique et siège de plusieurs institutions internationales. La ville de Bruxelles (32 km² et 145.000 habitants) est la plus grande et la plus peuplée des dix‐neuf communes qui constituent la Région de Bruxelles‐Capitale, une entité de plus d´un million d´habitants. La ville de Bruxelles est une commune bilingue : tant le néerlandais que le français y sont utilisés pour tous les actes administratifs. De nombreuses entreprises et administrations sont installées à Bruxelles, qui accueille quotidiennement un grand nombre de personnes qui y travaillent sans y habiter. Cette situation impose à la ville de Bruxelles des dépenses supplémentaires, alors que le revenu des Bruxellois est inférieur à la moyenne nationale. Des moyens en provenance de la Région bruxelloise et de l´Etat fédéral sont alloués à la ville pour y faire face. Bruxelles est la capitale de la Belgique, de la Communauté flamande et de la Communauté française. Elle abrite également de nombreuses institutions internationales, dont la Commission européenne. Site de la ville de Bruxelles site de la Région de Bruxelles‐Capitale   

Bruxelles‐Hal‐Vilvorde (BHV) 

Circonscription électorale couvrant la région bilingue de Bruxelles‐Capitale et un arrondissement administratif de la région de langue néerlandaise. L´expression « Bruxelles‐Hal‐Vilvorde » désigne en fait deux réalités. 1. Une circonscription électorale, employée pour l´élection de la Chambre des représentants, du Sénat et du Parlement européen. Cette circonscription s´étend sur une région bilingue, celle de Bruxelles‐Capitale, et sur une région unilingue, de langue néerlandaise, à laquelle appartient l´arrondissement de Hal‐Vilvorde. Cette circonscription permet aux francophones de Hal‐Vilvorde, aux trois scrutins cités, de mêler leurs voix à celles des électeurs bruxellois pour déterminer la répartition des sièges et le nom des élus. 2. Un arrondissement judiciaire, dont le nom officiel est « arrondissement judiciaire de Bruxelles ». Il couvre à la fois Bruxelles et Hal‐Vilvorde, 

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ce qui permet aux francophones de la périphérie flamande de Bruxelles de voir leurs dossiers judiciaires traités en français. La circonscription électorale et l´arrondissement judiciaire existent depuis la création de la Belgique : ils étaient calqués sur l´arrondissement administratif de Bruxelles, qui a été scindé en 1963. Jusqu´il y a peu, on parlait d´ « arrondissements » électoraux et non de « circonscriptions ». Après l´adoption des lois linguistiques de 1962‐1963, opérée notamment sous la pression du Mouvement flamand, la circonscription électorale de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde devient, aux yeux des responsables politiques flamands, un des rares dispositifs qui consacrent l´existence d´une minorité francophone dans la périphérie flamande de Bruxelles. Selon cette lecture, ce dispositif empêche l´homogénéité linguistique de la région de langue néerlandaise. Pour les francophones, cette circonscription fait partie intégrante des décisions de 1962‐1963 sur la fixation de la frontière linguistique et le régime des facilités, à défaut d´avoir pu maintenir les six communes à facilités de la périphérie dans l´arrondissement administratif de Bruxelles. Le fait que cette circonscription et que l´arrondissement judiciaire de Bruxelles garantissent des droits aux francophones de la périphérie motive leur scission du point de vue flamand, et leur maintien du point de vue francophone. En cas de scission, la question se poserait de la préservation de certains droits électoraux ou judiciaires pour les francophones de la périphérie. La pression flamande pour la scission de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde s´est fortement accrue depuis qu´un arrêt de la Cour d´arbitrage, le 26 mai 2003, a conclu que le maintien de la circonscription de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde pour l´élection de la Chambre n´était plus acceptable dans le cadre nouveau de circonscriptions coïncidant avec le territoire des provinces. L´arrêt de la Cour n´impose cependant pas la scission comme seul moyen de répondre à l´exigence de modifier le découpage en vigueur pour l´élection de la Chambre.   

Budget  Prévision des dépenses nécessitées par les besoins de l'État ou d'autres collectivités, et des recettes nécessaires pour couvrir ces dépenses. Acte par lequel ces recettes et ces dépenses sont autorisées. Les recettes de l'État sont mentionnées dans le budget des voies et moyens. Elles ne sont pas affectées à une dépense particulière (principe de l'unité budgétaire). Les dépenses de l'État sont inscrites dans divers budgets : celui de la dette publique, celui des dotations, celui des différents départements ministériels, celui des pensions. Les budgets des dépenses sont votés article par article, ce qui empêche de transférer d’un article à l’autre les parties de crédits non utilisés (principe de la spécialité). L’exposé général du budget de l’année à venir constitue une synthèse de tous les budgets présentés. Au niveau fédéral, le budget est voté annuellement (principe de l'annualité budgétaire) par la Chambre des représentants après délibération du projet de budget établi par le gouvernement. Le vote du budget est un des fondements du contrôle parlementaire : en le votant, la Chambre n'exerce pas le pouvoir législatif proprement dit. Les communautés et les régions, les provinces et les communes ont aussi un budget qui leur est propre, qui répond aux mêmes 

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principes et qui est adopté par leur assemblée sur proposition de leur pouvoir exécutif. Voir aussi : contrôle budgétaire   

Bureau fédéral du plan 

Organisme d´intérêt public chargé principalement de diverses missions d´études prévisionnelles en matière économique et sociale. Le Bureau fédéral du plan a été créé par la loi du 21 décembre 1994 portant des dispositions sociales et diverses. Il succède au Bureau du plan, créé par la loi du 15 juillet 1970 portant organisation de la planification et de la décentralisation économique, qui succédait lui‐même au Bureau de programmation économique, créé en 1959. Chargé à l´origine de l´élaboration des plans quinquennaux sur la base d´opérations de prévision et de procédures de consultation des organisations représentatives des employeurs et des travailleurs, le Bureau du plan a vu ses missions évoluer. La planification a cédé la place à la fin des années 1970 aux prévisions et aux projections à moyen terme relatives à la situation économique belge et internationale, et à des études d´impact sur des thèmes ciblés. Le Bureau fédéral du plan a repris ces missions, et est en outre chargé de fournir au gouvernement fédéral les données prévisionnelles nécessaires à l´élaboration du budget et les données permettant le suivi permanent de la conjoncture économique. Il est encore chargé, notamment, de procéder à des évaluations des politiques économiques, sociales et environnementales à la demande du Conseil central de l´économie (CCE), du Conseil national du travail (CNT) ou du Parlement fédéral ; de l´élaboration, tous les quatre ans, d´un avant‐projet et d´un projet de plan fédéral pour le développement durable ; des prévisions à long terme de l´évolution démographique et des conséquences financières du vieillissement de la population ; et de l´évaluation de la planification de la politique énergétique. Le Bureau fédéral du plan est placé sous l´autorité du Premier ministre et du ministre des Affaires économiques. Il est dirigé par le commissaire au plan, assisté du commissaire adjoint. Site du Bureau fédéral du plan   

Cabinet ministériel  Ensemble des collaborateurs d´un ministre. Au niveau fédéral, a pris le nom de cellule stratégique. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Candidat  Personne qui concourt en vue d´occuper un poste ou une fonction. Dans le contexte électoral, le candidat est celui qui se présente à un scrutin en vue d´être élu à un mandat de représentant dans une assemblée. Le candidat est tenu de remplir les conditions d´éligibilité parmi lesquelles des conditions de nationalité, d´âge et de domicile. En Belgique où le système électoral est celui de la représentation proportionnelle, les candidats se présentent sur une liste comprenant au maximum autant de candidats effectifs qu´il y a de sièges à pourvoir, et comprenant dans la plupart des cas des candidats suppléants dont le nombre minimum et maximum est fixé par la loi. Les candidats effectifs (encore appelés candidats titulaires) sont ceux qui, s´ils atteignent le chiffre d´éligibilité (c´est‐à‐dire le nombre de voix requis pour être élu), siègeront effectivement dans l´assemblée, tandis que les candidats suppléants constitueront une réserve au cas 

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où un ou plusieurs élus renoncent à leur mandat (démission pour raison personnelle ou politique, par exemple). Rien n´impose au candidat effectivement élu de siéger dans l´assemblée pour laquelle il a été élu. Ainsi, un ministre ou un parlementaire à un autre niveau de pouvoir peut se présenter comme candidat à une élection en vue de soutenir la liste tout en sachant qu´il ne siègera pas s´il est élu. Aucun mécanisme n´existe pour dissuader ou pénaliser cette pratique. La sélection des candidats est le fait des partis politiques. Le président de parti joue généralement un rôle prépondérant dans la composition des listes pour l´élection du Sénat (à partir de 2014 celui‐ci ne sera plus partiellement élu directement) et du Parlement européen car l´élection a lieu dans le cadre de collèges regroupant l´ensemble des francophones d´une part et l´ensemble des néerlandophones d´autre part, voire des germanophones qui constituent un collège distinct de celui des francophones pour l´élection européenne. Les structures régionales, provinciales ou d´arrondissement des partis sont les lieux où s´élaborent les listes pour les élections à la Chambre des représentants, aux parlements de communauté et de région et aux conseils provinciaux, tandis que les sections locales procèdent à la constitution des listes pour les élections communales. Dans le cadre de la confection des listes, les structures internes des partis jouissent donc d´une autonomie dont l´étendue peut varier selon les partis. Les listes de candidats doivent désormais satisfaire à une exigence de parité, chacune devant compter le même nombre de femmes que d´hommes (à une unité près en cas de nombre impair de candidats). Certains candidats occupent des places particulières sur la liste. Le premier candidat est appelé la tête de liste (qu´il ne faut pas confondre avec la case de tête) ; on dit aussi qu´il tire ou conduit la liste. Le dernier candidat d´une liste, celui qui la pousse, est la queue de liste. Le candidat qui occupe la place de combat est celui qui est situé à la place correspondant au nombre de sièges qu´a obtenu la liste à l´élection précédente plus un (par exemple, si une liste a obtenu quatre sièges à l´élection régionale de 2009, on dira du cinquième candidat de la liste en 2014 qu´il est à la place de combat).  

Case de tête  Espace réservé au vote qui surmonte la liste des candidats, et sur lequel se porte le vote de l´électeur qui ne souhaite pas modifier l´ordre des candidats tel qu´il est présenté sur la liste. La case de tête est située sous le numéro et le logo de la liste et au‐dessus des noms des candidats. Elle est l´endroit où l´électeur indique qu´il vote pour une liste sans vouloir intervenir dans l´ordre dans lequel les candidats sont présentés. S´il souhaite favoriser un ou plusieurs candidats de la liste, l´électeur doit voter en leur faveur en cochant la case en regard de leurs noms. L´ensemble des bulletins marqués d´un vote en case de tête intervient dans le calcul du chiffre électoral de la liste (le nombre de voix qu´elle a obtenu) ainsi que dans le calcul du nombre de sièges acquis par elle, au même titre que tous les bulletins valables qui contiennent un ou plusieurs votes nominatifs en faveur de candidats de cette liste. Si par erreur un électeur a rempli à la fois la case de tête et une ou des cases en regard de candidats de la même liste, il sera réputé avoir voulu émettre un vote préférentiel en faveur de ces candidats. Son bulletin sera donc considéré comme valable, 

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mais il ne sera pas tenu compte de son vote en case de tête. Lors de la dévolution des sièges, sont d´abord élus les candidats qui ont obtenu assez de voix de préférence pour atteindre le chiffre d´éligibilité. Ensuite, la moitié des voix portées en case de tête (auxquelles on assimile les bulletins contenant des votes uniquement en faveur de candidats suppléants) est distribuée aux candidats qui n´atteignent pas le chiffre d´éligibilité. Le premier candidat, s´il n´a pas recueilli sur son nom suffisamment de voix pour être élu, recevra de la case de tête (que l´on appelle parfois le pot commun) le nombre de voix qui lui manquent, puis on complétera le nombre de voix du deuxième candidat, puis du troisième et ainsi de suite jusqu´à épuisement du pot commun. Une fois le pot commun vide (constitué donc de la moitié de l´ensemble des votes portés en case de tête) seules les voix de préférence de chaque candidat sont prises en considération pour l´attribution des sièges. Jusqu´en 2000, le pot commun était constitué de l´ensemble des voix émises en case de tête. Depuis lors, seule la moitié des votes exprimés dans la case de tête est distribuée aux candidats de la liste. Cette réduction de moitié de l´effet dévolutif de la case de tête est un compromis entre une revendication plus radicale visant à supprimer totalement la possibilité de voter en case de tête et une position opposée visant à maintenir le système antérieur. Elle a pour avantage de donner un poids plus élevé au vote de l´électeur dans la détermination des candidats qui sont élus. Elle a pour inconvénient de personnaliser les campagnes électorales et de favoriser le vedettariat.   

Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB) 

Syndicat de travailleurs appartenant au monde libéral. Un syndicalisme indépendant des mouvements ouvriers socialiste et chrétien s´est développé dès la fin du xixe siècle. En 1920 fut créée avec l´appui du Parti libéral la Centrale nationale des syndicats libéraux dans le but de fédérer diverses organisations existantes en Flandre et à Bruxelles. Elle deviendra la Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique en 1939. La CGSLB – en néerlandais, Algemene Centrale der Liberale Vakbonden van België (ACLVB) – ne s´appuie ni sur des principes doctrinaux inspirés du marxisme, ni sur la doctrine sociale de l´Église catholique. Sa charte sociale, adoptée en 1945, s´inspire des droits sociaux définis par la Déclaration universelle des droits de l´homme. Le syndicat libéral possède une structure interprofessionnelle décentralisée au plan géographique. Elle s´est adaptée à la fédéralisation du pays par la création en 1989 de structures régionales ayant leurs compétences propres. Les agents des services publics possèdent leur propre organisation affiliée à la CGSLB, le Syndicat libre de la fonction publique (SLFP), de même que les enseignants du réseau libre, avec l´Association professionnelle du personnel de l´enseignement libre (APPEL). Au total, la CGSLB affiliait 274 308 travailleurs et assurés sociaux en 2010. Elle est particulièrement bien implantée en Flandre et à Bruxelles. Comme organisation représentative des travailleurs, la CGSLB siège dans un grand nombre d´organes consultatifs aux côtés des autres syndicats. Elle participe également à la négociation sociale sectorielle dans la plupart des commissions paritaires et à la négociation sociale interprofessionnelle. Appartenant au monde libéral, la CGSLB n´a plus 

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de liens officiels avec les partis libéraux depuis le début des années 1960, même si du point de vue doctrinal elle ne partage pas toutes les options de ces partis dans les matières économiques et sociales. Site de la CGSLB   

Centre de coordination 

Entreprise spécialisée dans la prestation de services à des groupes d´entreprises internationaux et bénéficiant d´un régime fiscal privilégié d´application jusqu´à la fin 2010. Ce régime fiscal est instauré par l´arrêté royal n° 187 du 30 décembre 1982, visant à attirer en Belgique des activités de centralisation de grands groupes d´entreprises étrangers. Il peut être accordé à toute société de droit belge et à toute succursale belge d´une société de droit étranger, pour une période de dix ans renouvelable, si elle satisfait à certaines conditions, comme celle de faire partie d´un groupe à caractère multinational d´une dimension minimale. L´entreprise doit aussi avoir pour objet exclusif le développement et la centralisation, au seul profit des sociétés du groupe, d´activités de publicité, fourniture et rassemblement d´informations, assurance et réassurance, recherche scientifique, relations avec les autorités nationales et internationales, centralisation de travaux comptables, administratifs et informatiques, centralisation des opérations financières et de couverture des risques de change. Les avantages fiscaux des centres de coordination comprennent la détermination forfaitaire de leur bénéfice imposable, l´exonération du précompte immobilier, l´exonération du précompte mobilier ou encore l´exonération du droit d´enregistrement proportionnel sur les apports. Les centres de coordination bénéficient par ailleurs d´une dispense de permis de travail ou de carte professionnelle pour les cadres et chercheurs de nationalité étrangère. De 1982 à 2010, la Belgique a compté jusqu´à 250 centres de coordination actifs, occupant environ 10 000 personnes et regroupés au sein d´une fédération, l´asbl Forum 187. Les avantages accordés sont modifiés à plusieurs reprises, sous l´action de la Commission européenne qui les considère dès la fin des années 1990 comme des régimes fiscaux dommageables à la concurrence. En 2003, la Commission réclame la disparition progressive des centres de coordination. En Belgique, les gouvernements Verhofstadt I et II s´opposent à la Commission par voie de recours afin de conserver quelques années encore ce régime fiscal. En 2006, la Belgique instaure le régime des intérêts notionnels qui permet de maintenir sur le territoire national la présence de la plupart des anciens centres de coordination mais sous un nouveau statut. Le régime particulier lié aux centres de coordination est officiellement abandonné depuis la fin 2010. Voir aussi : groupe d´entreprises   

Centre pour l´égalité des chances et la lutte contre le racisme 

Organisme fédéral chargé de la lutte contre les discriminations. C'est pour répondre aux recommandations du Commissariat royal à la politique des immigrés que fut votée la loi du 15 février 1993 créant un Centre pour l´égalité des chances et la lutte contre le racisme. Le Centre a reçu pour mission la lutte contre les discriminations basées sur la prétendue race, la couleur, l´ascendance et l´origine nationale ou ethnique. Ses missions ont été ensuite élargies à d´autres formes de discrimination interdites (loi du 25 février 2003 tendant à lutter 

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contre la discrimination et modifiant la loi du 15 février 1993 créant un Centre pour l´égalité des chances et la lutte contre le racisme), telles que celles basées sur l´orientation sexuelle, l´état civil, l´âge, le handicap. Cependant, la discrimination basée sur le sexe n´est pas de ses compétences, mais bien de celles de l´Institut pour l´égalité des femmes et des hommes. Le Centre est également chargé de veiller au respect des droits fondamentaux des étrangers, de développer le dialogue entre tous les acteurs concernés par la politique d´accueil et d´intégration des immigrés, d´étudier les flux migratoires et de stimuler la lutte contre la traite des êtres humains. Il constitue aussi un service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l´exclusion sociale. La loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination, qui transpose la directive européenne 2000/78/CE portant sur l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail, renforce le cadre général de lutte contre la discrimination en Belgique et les missions du Centre. Pour remplir ses missions, le Centre conduit des études, adresse des recommandations tant aux pouvoirs publics qu´aux personnes privées, apporte aide et information aux personnes qui le sollicitent pour connaître leurs droits, et peut représenter les victimes en justice dans les cas de discrimination au sens de la loi du 25 février 2003 et dans les litiges découlant de l´application de la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie, de la loi réprimant le négationnisme (loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l´approbation du génocide commis par le régime national‐socialiste allemand pendant la Seconde guerre mondiale) et de la loi réprimant la traite des êtres humains (loi du 13 avril 1995 contenant des dispositions en vue de la répression de la traite des êtres humains et de la pornographie enfantine). Le Centre recueille les statistiques relatives à l´application de la loi de 1981 contre le racisme et de la loi de 2003 contre les discriminations. Le Centre remet un rapport annuel au Premier ministre qui en transmet copie au Parlement fédéral. L'accord institutionnel pour la sixième réforme de l'État du 11 octobre 2011 prévoit la transformation du CECLR en un centre interfédéral. Un accord de coopération entre l'Autorité fédérale et les entités fédérées a été conclu le 20 juillet 2012 à ce sujet. Le nouveau Centre interfédéral pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations devrait être opérationnel le 30 juin 2013. Les missions actuelles du CECLR qui concernent les migrations, les droits fondamentaux des étrangers et la traite des êtres humains sont confiées à un nouvel organisme à créer au niveau fédéral pour le 30 juin 2013. L´Institut pour l´égalité des femmes et des hommes sera transformé en un organisme interfédéral. Les deux centres et l'institut seront amenés à coopérer au sein d'une Institution nationale des droits de l'homme, à créer également d'ici le 30 juin 2013. Site du Centre pour l'égalité des chances Site du Service de lutte contre la pauvreté   

Centre public d´action sociale (CPAS) 

Service public autonome, installé dans chaque commune, et chargé de l´octroi d´une aide sociale généraliste. La loi impose à chaque commune d´organiser un centre public d´action sociale (CPAS), auparavant dénommé centre public d´aide sociale. Le CPAS est chargé 

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d´apporter une aide sociale à tout habitant de la commune qui en fait la demande et qui remplit les conditions nécessaires. L´examen des conditions suppose une enquête sur les revenus. Cette aide peut prendre diverses formes : aide financière, aide médicale, avance sur pensions alimentaires, aide psychologique, accueil de crise, etc. Le CPAS est en particulier chargé d´octroyer le revenu d´intégration sociale (anciennement dénommé minimex). Le CPAS peut également créer ou gérer des établissements et services à caractère social (maisons de repos, services à domicile, etc.). La législation sur les CPAS relève largement des communautés, ou, dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, de la Commission communautaire commune (COCOM). Pour la région de langue française, la Communauté française a transféré l´exercice de ses compétences en la matière à la Région wallonne. Le revenu d´intégration sociale demeure une compétence fédérale. Le CPAS est géré par le conseil de l´aide sociale. Les membres de ce conseil sont élus par les conseillers communaux (sauf dans huit communes à statut linguistique spécial, où ils sont élus directement en même temps que le conseil communal). Leur nombre est proportionnel à la population de la commune. Les conseillers de l´aide sociale élisent en leur sein un président. Le président du CPAS reçoit une indemnité égale à celle d´un échevin. Chaque CPAS a en outre un receveur et un secrétaire. Les moyens financiers dont disposent les CPAS sont partiellement liés à la richesse de la commune, ce qui constitue un facteur d´inégalité pour les usagers. Le collège des bourgmestre et échevins (en Wallonie, le collège communal) est chargé du contrôle du CPAS, sur lequel il exerce une tutelle. Pour certaines matières, les autorités communautaires ou régionales exercent également une tutelle. Site de la Fédération des CPAS de Wallonie   

Chambre de commerce et d´industrie 

Association de statut privé qui a pour objet la promotion du commerce et de l´industrie dans une ville, une province ou une partie de province. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Chambre des représentants 

Assemblée législative qui, avec le Sénat, compose le Parlement fédéral. Elle exerce le contrôle politique sur le gouvernement, vote les impôts et le budget et joue un rôle prépondérant dans l´adoption des lois. La Constitution belge de 1831 prévoit que le Parlement est bicaméral. Il se compose de la Chambre des représentants et du Sénat, deux assemblées aux pouvoirs identiques (bicaméralisme strict) mais à la composition différente par le nombre, par le mode de désignation et par l´âge de leurs membres. Ce régime de bicaméralisme strict sera d´application jusqu´en 1993. Après la réforme constitutionnelle de 1993 qui consacre le caractère fédéral de l´État belge, le bicaméralisme subsiste (il y a toujours deux chambres au niveau fédéral), mais les deux assemblées qui composent le Parlement fédéral ne sont plus sur pied d´égalité. La Chambre des représentants a des compétences exclusives énoncées à l´article 74 de la Constitution. Ainsi, elle est seule à exercer le contrôle politique sur le gouvernement : elle vote l´investiture, ainsi que les motions de confiance et de méfiance. Les lois relatives à la 

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responsabilité civile et pénale des ministres sont de sa seule compétence. Elle est seule à voter les impôts et le budget de l´État. Elle fixe le contingent de l´armée. Elle octroie les naturalisations. Dans les matières énoncées à l´article 77 de la Constitution, la compétence est partagée à égalité avec le Sénat. Il en va notamment ainsi des révisions de la Constitution et des lois institutionnelles, qu´elles soient spéciales ou ordinaires. La Chambre a, dans la plupart des cas, le dernier mot lors de l´adoption des lois : en dehors des situations prévues à l´article 77 de la Constitution et des matières de la compétence exclusive du Sénat, la Chambre des représentants a le pouvoir final de décision. La Chambre des représentants est composée de 150 députés, élus directement lors des élections fédérales pour une durée maximale de quatre ans.   

Chambres réunies  Réunion en une seule assemblée de la Chambre des représentants et du Sénat. La Constitution ne prévoit cette réunion que dans trois cas : ‐ au cas où le successeur du trône est mineur à la mort du monarque, afin de pourvoir à la régence et à la tutelle (article 92) ; ‐ en cas d´impossibilité de régner du roi, afin de pourvoir à la régence et à la tutelle (article 93) ; ‐ en cas de vacance du trône, afin de pourvoir provisoirement à la régence, en attendant la réunion en commun des Chambres intégralement renouvelées qui pourvoient définitivement à la vacance (article 95). La loi du 19 juillet 1945 a prévu qu´il appartient aux Chambres réunies de constater que l´impossibilité de régner du roi a pris fin.   

Circonscription électorale 

Division du territoire établie en vue d´une élection (anciennement : arrondissement électoral). Le découpage en circonscriptions électorales diffère selon les assemblées à renouveler. C´est à ce niveau que les candidats sont présentés et que le calcul de la répartition des sièges entre les listes est opérée (sauf pour le Sénat et le Parlement européen). Le nombre d´élus par circonscription électorale est proportionnel à la population de la circonscription. Pour l´élection de la Chambre des représentants, les circonscriptions électorales recouvrent chacune le territoire d´une province, à l´exception de la province de Brabant flamand et de la Région de Bruxelles‐Capitale pour lesquelles existent deux circonscriptions : la circonscription de Louvain correspondant au territoire de l´arrondissement administratif de Louvain (soit une partie de la province de Brabant flamand), et la circonscription de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde§, qui est à cheval sur deux §régions linguistiques et dont le territoire est celui des arrondissements administratifs de Bruxelles (les 19 communes constituant la Région bruxelloise) et de Hal‐Vilvorde (soit l´autre partie de la province de Brabant flamand). Pour l´élection du Sénat, il y a trois circonscriptions électorales : flamande, wallonne et de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde. Mais les listes sont établies au niveau de deux collèges électoraux : le collège électoral français (qui élit 15 sénateurs) et le collège électoral néerlandais (qui élit 25 sénateurs directs). Les électeurs de la circonscription flamande ne peuvent voter que pour les listes de candidats néerlandophones, les électeurs de la circonscription wallonne que pour les listes de candidats francophones et germanophones, tandis que les électeurs 

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de la circonscription de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde ont le choix entre les listes de candidats francophones et les listes de candidats néerlandophones. La situation est assez semblable pour l´élection du Parlement européen. Mais à la différence de l´élection du Sénat, il y a une quatrième circonscription et un troisième collège : les germanophones domiciliés dans les neuf communes de la région de langue allemande élisent leur unique représentant sur des listes spécifiques déposées dans la circonscription germanophone. Les listes du collège électoral français (8 députés à élire) sont donc présentées dans la circonscription wallonne amputée de la région de langue allemande et dans la circonscription de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde, et les listes du collège électoral néerlandais (13 députés à élire) dans la circonscription flamande et dans la circonscription de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde. Pour l´élection du Parlement wallon, les circonscriptions électorales correspondent à un ou plusieurs arrondissements administratifs ; il y a 13 circonscriptions électorales. Pour l´élection du Parlement flamand, il y a une circonscription par province ainsi qu´une circonscription de Bruxelles. Pour l´élection du Parlement bruxellois, il y a une seule circonscription composée des 19 communes constituant le territoire de la région. Pour l´élection du Parlement de la Communauté germanophone, il y a une seule circonscription couvrant le territoire des neuf communes germanophones. Pour les élections provinciales, les circonscriptions s´appellent districts. Pour les élections communales elles correspondent au territoire des communes. Il est à noter que l´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 non encore traduit en termes juridiques prévoit la scission de la circonscription électorale de Bruxelles‐ Hal‐Vilvorde avec première application lors des élections à la Chambre de2014. À partir de ce moment‐là, toutes les circonscriptions électorales pour l´élection de la Chambre recouvriront le territoire d´une province ou de la Région de Bruxelles‐Capitale.   

Circulaire  Lettre contenant un ordre ou une recommandation, adressée à des fonctionnaires pour les aider à appliquer correctement une réglementation ou une politique. Une circulaire contient des ordres ou des recommandations qu´un ministre adresse à des fonctionnaires afin qu´une législation soit correctement comprise et appliquée. Les circulaires se sont multipliées au fur et à mesure que les lois devenaient plus nombreuses et plus complexes. Dans certains cas, les circulaires sont aussi envoyées pour information à des personnes morales (associations sans but lucratif, entreprises) ou aux citoyens eux‐mêmes. Les circulaires se situent au plus bas niveau de la hiérarchie des normes juridiques. À la différence des lois et des règlements, elles ne sont en principe pas contraignantes pour les citoyens et pour les tribunaux : elles ont avant tout une valeur explicative et pratique pour les fonctionnaires chargés de les appliquer. Elles contiennent l´interprétation qu´un ministre chargé de l´application de lois et d´arrêtés donne de ceux‐ci. Cependant, il arrive que des circulaires publiées deviennent une source formelle du droit : par souci de sécurité juridique, les tribunaux refuseront que l´administration s´écarte des circulaires qui ont reçu une certaine 

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publicité. Comme tous les actes administratifs, les circulaires peuvent faire l´objet d´un recours au Conseil d´État. Outre les circulaires interprétatives qui viennent d´être décrites, il existe également des circulaires dites indicatives, qui sont élaborées directement par une administration pour se fixer une ligne de conduite dans une matière où il existe de nombreux cas d´espèce. Les circulaires ne peuvent pas ajouter de règles nouvelles aux règles déjà existantes. Certaines sont cependant d´une grande portée, y compris politique, dans la mesure où elles donnent une interprétation dans une matière controversée. Plusieurs circulaires en matière d´emploi des langues dans les communes à facilités de la région de langue néerlandaise ont ainsi défrayé la chronique, leur interprétation des lois linguistiques étant contestée par des administrés francophones, qui ont néanmoins échoué à les faire annuler par une chambre flamande du Conseil d´État. Les circulaires peuvent être publiées au Moniteur belge.   

Citoyenneté  Droits et pratiques accessibles aux membres d´une collectivité politique. On définit la citoyenneté comme un ensemble de droits et de pratiques ouverts aux citoyens : classiquement, on distingue ainsi les droits civils (droits et libertés fondamentales), les droits politiques (droit de vote, droit d´éligibilité, droit de pétition) et les droits économiques et sociaux (prestations de sécurité sociale, droit au bien‐être). Le fait de résider dans un État, une région, une ville, ou d´avoir la nationalité de tel État, ne signifie pas que l´on possède automatiquement tous les droits organisés par cette collectivité politique. On appelle traditionnellement « citoyen » celui qui appartient à une collectivité politique et bénéficie des droits qu´elle offre à ses membres : dans ce cas, la citoyenneté se définit par opposition au statut de non‐citoyen (les étrangers, les bannis, les personnes frappées d´une condamnation infamante…). Mais au sein même des citoyens, il a toujours existé des droits réservés à certaines catégories selon leur âge, leur statut, leur sexe, etc. Il y a donc des degrés dans la citoyenneté, qui varient selon le temps, le lieu et la catégorie de personnes considérée. Le suffrage universel, par exemple, ou de manière générale le droit de vote, peuvent prendre des formes différentes. On a longtemps lié la citoyenneté à la nationalité. Dans l´Union européenne cependant, la citoyenneté européenne se définit surtout comme un ensemble de droits ouverts aux ressortissants des États membres, quelle que soit leur nationalité pour autant que ce soit celle d´un des États membres. Au niveau national, des droits sont accordés selon un critère de résidence plutôt que de nationalité : la Constitution belge accorde ainsi aux étrangers établis en Belgique la plupart des droits garantis aux Belges. Les droits peuvent également être garantis indépendamment de tout critère : c´est le cas des droits de l´homme. La citoyenneté est ainsi devenue une notion très complexe, toujours relative à un certain niveau d´analyse. Cette notion est de plus en plus employée dans un sens non juridique. Elle désigne alors la manière par laquelle les résidents des pays démocratiques font usage de leurs droits pour participer aux décisions relatives à la vie publique, pour entrer dans le débat politique et contribuer à la dynamique démocratique : c´est alors davantage un ensemble de pratiques que de droits. Elle peut même, 

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dans son sens le plus large, désigner une qualité morale, le simple fait de se soucier ou de prétendre se soucier de l´intérêt général («initiative citoyenne», «entreprise citoyenne») ou d´un enjeu bien défini (« citoyenneté écologique » par exemple).   

Classes moyennes  Catégorie sociale regroupant les professions libérales, l´artisanat et le commerce. Les classes moyennes sont composées des indépendants, c´est‐à‐dire des personnes exerçant une activité professionnelle sans être liées à un employeur par un contrat de travail. Comme catégorie socio‐professionnelle, les indépendants ont leur propre régime de sécurité sociale, qu´ils financent en cotisant à l´Institut national d´assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI). Celui‐ci recensait, en 2010, 664 474 indépendants au titre de l´activité principale et 209 088 indépendants à titre d´activité complémentaire. Le monde des classes moyennes est organisé au travers d´une multitude de groupements professionnels. Environ 140 groupements professionnels sont représentés au sein du Conseil supérieur des indépendants et des PME (anciennement Conseil supérieur des classes moyennes). Les indépendants sont également regroupés dans neuf organisations nationales interprofessionnelles, dont les deux plus importantes sont l´Unie van Zelfstandige Ondernemers (UNIZO) en Flandre et la Fédération nationale des unions de classes moyennes pour la partie francophone du pays. Beaucoup d´indépendants sont également des employeurs ou ont constitué une société qui emploie du personnel. À ce titre, ils sont représentés du côté patronal au sein du Conseil national du travail (CNT) et du Conseil central de l´économie (CCE) par les organisations précitées. Site du Conseil supérieur des indépendants et des PME site de l´INASTI   

Clivage  Division profonde à l´intérieur d´une société, qui se traduit par des tensions persistantes et la création de groupes et de partis opposés les uns aux autres sur l´objet du conflit. En science politique, le terme de clivage désigne une division en deux camps sur un sujet donné. Les démocraties occidentales ont été traversées, depuis le dix‐huitième siècle au moins, par des clivages qui expliquent largement leur évolution politique. Suite à la révolution industrielle et au passage à la démocratie représentative, entre autres, quatre grands clivages ont structuré la société civile et la vie politique de nombreux pays européens : – le clivage Église‐État (aussi appelé clivage philosophique), qui oppose les défenseurs de la liberté et de la prééminence de l´Église aux tenants d´un État neutre et laïque, notamment quant à leur rôle respectif en matière d´éthique, d´enseignement et d´assistance ; – le clivage possédants‐travailleurs (aussi appelé clivage socio‐économique), qui oppose les bénéficiaires de l´industrialisation et de la propriété privée des capitaux aux prolétaires et aux salariés ; – le clivage industrie‐agriculture ou ville‐campagne, qui oppose les défenseurs des intérêts industriels et urbains aux défenseurs des intérêts agricoles et ruraux ; – le clivage centre‐périphérie (aussi appelé clivage communautaire en Belgique), qui oppose les tenants d´un État unitaire (voire centralisé), comme l´est l´État français, aux tenants d´une autonomie (voire de l´indépendance) des régions périphériques, comme le permet le 

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fédéralisme. En Belgique, le troisième clivage n´a jamais pris d´importance majeure, à la différence du quatrième qui est à l´origine de la fédéralisation du pays et de ce qu´on appelle les problèmes communautaires, qui ont connu une grande acuité en raison notamment de la diversité des langues parlées par la population. Les clivages traversent le corps électoral et débouchent à terme sur la constitution de partis qui défendent l´une ou l´autre position (partis cléricaux/anticléricaux, partis bourgeois/partis ouvriers, etc.). Ils peuvent aussi susciter la création de groupes de pression et d´organisations structurés en piliers, chaque pilier partageant une même position autour d´un clivage majeur. Par‐delà une divergence de vues, un clivage révèle souvent un rapport de force inégal entre les tenants de l´une et l´autre thèse, les uns se félicitant ou tirant profit d´une situation que les autres subissent ou dénoncent. On débat beaucoup, notamment depuis la naissance des partis écologistes, de l´émergence d´un nouveau clivage, « matérialisme/post‐matérialisme », qui opposerait ceux qui donnent la primauté aux intérêts matériels (qu´ils soient de droite ou de gauche) à ceux qui donnent la primauté à des intérêts immatériels (valeurs éthiques, environnement, sécurité…).   

Coalition  Regroupement circonstanciel de différents acteurs pour poursuivre un but commun. Spécialement : association de différents partis pour former un gouvernement. Différents acteurs, individuels ou collectifs forment une coalition lorsqu´ils s´associent de manière temporaire pour poursuivre un même but et mener des actions en commun. Des associations ou des organisations non gouvernementales forment ainsi des coalitions ponctuelles pour mener ensemble une campagne d´action spécifique. Dans le cas des syndicats, on parle d´action en front commun. Des partis politiques s´associent également de manière temporaire (en principe, la durée d´une législature) pour gouverner ensemble un pays, une région ou une localité. On utilise alors le terme de coalition comme synonyme d´équipe dirigeante ou de gouvernement. Dans ce cadre, on parle de gouvernement de coalition ou de coalition gouvernementale pour souligner le caractère composite de la majorité gouvernementale. Les gouvernements de coalition se rencontrent surtout dans les pays où on applique le scrutin proportionnel, qui donne rarement à un seul parti la majorité absolue des sièges au sein de l´assemblée parlementaire. Une coalition peut également être formée lorsque plusieurs partis, voire la totalité des partis représentés au parlement, motivés par une situation exceptionnelle, décident de former un gouvernement d´union nationale. Anciennement, une coalition était une entente entre ouvriers ou entre patrons afin de faire pression sur les prix ou les salaires. Jusqu´en 1866, le code pénal a fait de la coalition un délit. Par la suite, jusqu´en 1921, certains modes d´action des coalitions ouvrières sont restés punissables.   

Collège des bourgmestre et échevins 

Organe exécutif de la commune, composé du bourgmestre et des échevins, qui se répartissent des compétences mais délibèrent de manière collégiale. Parlement de la Région de Bruxelles‐Capitale   

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Collège des procureurs généraux 

Collège constitué par les procureurs généraux près les cours d'appel et placé sous l'autorité du ministre de la Justice. Le collège décide, par consensus, de toutes les mesures utiles en vue : ‐ de la mise en œuvre et de la coordination de la politique criminelle ; ‐ du fonctionnement et de la coordination du ministère public. Le collège des procureurs généraux est en outre chargé d'informer le ministre de la Justice et de lui donner avis, d'initiative ou à sa demande, sur toute question en rapport avec les missions du ministère public.   

Collège électoral  Ensemble des électeurs participant à une élection. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Comité consultatif de bioéthique de Belgique 

Organe d´avis et d´information sur les problèmes éthiques en matière de biologie, de médecine et de santé. Le Comité consultatif de bioéthique de Belgique a été créé par l´accord de coopération du 15 janvier 1993 signé par l´Autorité fédérale, la Communauté flamande, la Communauté française, la Communauté germanophone et la Commission communautaire commune (COCOM). Il est composé de 43 membres parmi lesquels des personnalités issues des milieux universitaires, des docteurs en médecine, des avocats et des magistrats ainsi que des membres représentant les autorités publiques signataires de l´accord de coopération. La composition du comité respecte un équilibre entre les différentes tendances idéologiques et philosophiques, un équilibre entre les hommes et les femmes et un équilibre entre membres issus de milieux scientifiques et médicaux d´une part, et de milieux philosophiques, juridiques et des sciences humaines d´autre part. Le comité élabore ses avis d´initiative ou à la demande des présidents des divers parlements ou d´un membre d´un gouvernement, de même qu´à la demande d´un organisme de recherche scientifique, d´un établissement de soins, d´un établissement d´enseignement supérieur ou d´un comité d´éthique local. Les avis comprennent l´opinion de l´ensemble du comité lorsqu´il est possible de la dégager, et celle de sous‐ensembles de membres lorsqu´il n´y a pas unanimité. Le premier avis du comité date du 12 mai 1997. Il concernait l´opportunité d´un règlement légal de l´euthanasie. Parmi les sujets traités par les autres avis, on peut citer la problématique de la stérilisation des handicapés mentaux, le clonage humain reproductif, la recherche sur l´embryon humain in vitro, les cellules souches humaines et le clonage thérapeutique, la gestation pour autrui (mères porteuses), le don d´embryon, le don de sperme et d´ovules. Site du Comité consultatif de bioéthique de Belgique   

Comité de concertation 

Réunion de ministres fédéraux, communautaires et régionaux, chargée de prévenir les conflits d´intérêt entre ces différents pouvoirs. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Comité des régions  Institution de l´Union européenne qui rassemble les représentants des collectivités locales et régionales. Institué par le Traité de Maastricht, le Comité des régions est composé de représentants des collectivités locales et régionales, nommés pour quatre ans par le 

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Conseil de l´Union européenne. Les membres du Comité doivent obligatoirement être des élus ou être responsables devant une assemblée élue. Ils sont actuellement au nombre de 344, avec un nombre égal de suppléants. Le Comité désigne en son sein un président, un vice‐président et un bureau. Le Comité des régions a un rôle consultatif. Il remet des avis au Parlement européen, au Conseil et à la Commission. La consultation du Comité des régions est obligatoire dans les domaines touchant aux intérêts régionaux et locaux, à savoir : ‐ les transports ; ‐ l´emploi ; ‐ la politique sociale ; ‐ le Fond social européen ; ‐ la culture ; ‐ la santé publique ; ‐ l´environnement ; ‐ l´énergie ; ‐ la cohésion économique, sociale et territoriale ; ‐ la politique d´éducation, formation professionnelle, jeunesse et sport. Dans les autres domaines, le Comité des régions peut rendre un avis de sa propre initiative. Les avis sont adoptés à la majorité simple. Le traité de Lisbonne a apporté une innovation importante dans les missions du Comité des régions : il peut désormais, de même que les parlements nationaux, déposer un recours auprès de la Cour de justice de l´Union européenne pour violation du principe de subsidiarité contre les actes qui seraient selon eux contraires à ce principe. Le Comité des régions est organisé selon un axe double. D´une part, ses membres sont regroupés en délégations nationales ayant chacune à leur tête un président. D´autre part, ils constituent des groupes politiques ayant chacun un secrétariat. Ces groupes reflètent les groupes politiques du Parlement. Le Comité tient six sessions plénières par an, à Bruxelles. Site du Comité des régions   

Comité européen d´entreprise 

Organe d´information et de consultation des travailleurs des entreprises et des groupes d´entreprises implantés dans l´Union européenne. Le comité européen d´entreprise met en présence la direction d´un groupe d´entreprises ou d´une société multinationale avec des délégués des travailleurs des différents sièges répartis sur le territoire de l´Union européenne. Il a été institué par la directive 94/45/CE adoptée le 22 septembre 1996 par le Conseil européen des ministres de l´Emploi et du Travail. Sont concernés par la directive : ‐ les entreprises de dimension communautaire, c´est‐à‐dire celles qui emploient au moins 1 000 travailleurs dans les États membres et, dans au moins deux États membres différents, au moins 150 travailleurs dans chacun d´eux ; ‐ les groupes d´entreprises de dimension communautaire (un groupe comprenant une entreprise qui exerce le contrôle et les entreprises contrôlées), c´est‐à‐dire ceux qui remplissent les conditions suivantes : ‐ employer au moins 1 000 travailleurs dans les États membres ; ‐ compter au moins deux entreprises membres du groupe dans deux États membres différents ; ‐ compter au moins une entreprise membre du groupe employant au moins 150 travailleurs dans un État membre et au moins une autre entreprise membre du groupe employant au moins 150 travailleurs dans un autre État membre. L´initiative de la création d´un comité d´entreprise revient soit à la direction soit aux travailleurs. Dans le deuxième cas, il faut que la demande soit faite par au moins 100 travailleurs occupés dans au moins deux entreprises dans au moins deux États membres. La première étape de la constitution d´un 

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comité européen d´entreprise est confiée à un groupe spécial de négociation. Celui‐ci met en route un processus de négociation qui peut aboutir soit à la décision de renoncer à installer un comité (ou une autre procédure d´information et de consultation), soit à la constitution d´un comité européen d´entreprise, soit à la mise en place d´une procédure d´information et de consultation équivalente qui satisfait les parties. Celles‐ci fixent librement la composition du comité, ses attributions, la procédure, les modalités des réunions, la prise en charge des frais de fonctionnement, la durée de l´accord. En cas de refus de la direction ou d´impossibilité pour le groupe spécial de négociation d´arriver dans les trois ans à un accord avec la direction, des dispositions subsidiaires minimales sont prévues par la directive. Si l´on s´en tient à la procédure minimale prévue par la directive, le rôle du comité est assez limité. Cette procédure n´impose pas, par exemple, que l´information soit communiquée préalablement à toute décision pouvant avoir des conséquences sur la vie des travailleurs. La directive laisse aussi le soin aux parties de préciser quelles informations doivent être fournies aux représentants des travailleurs. La directive a été transposée en droit belge par la convention collective de travail n° 62 conclue au sein du Conseil national du travail le 6 février 1996, et plusieurs fois révisée. En 2009, une refonte de la directive de 1996 à conduit à l´adoption de la CCT n° 101 conclue au sein du CNT le 21 décembre 2010. Cette réforme concerne principalement la formation des membres du comité européen d´entreprise.   

Comité permanent de contrôle des services de police (Comité P) 

Institution de contrôle externe des services de police relevant du Parlement fédéral. Plusieurs commissions d´enquête parlementaire ont mis en lumière des dysfonctionnements dans les services de police et de renseignements. À la suite de l´affaire dite des tueurs du Brabant, toujours non élucidée, une commission parlementaire d´enquête « sur la manière dont la lutte contre le banditisme et le terrorisme est organisée » a été installée le 24 mai 1988. Le rapport de la commission, remis le 30 avril 1990, établit notamment que le contrôle interne s´était révélé inadéquat. La commission préconisait la création d´un organe externe chargé du contrôle de tous les agents ayant une compétence de police. C´est en application d´un plan plus général de réforme des services de police, appelé Plan de la Pentecôte, que fut promulguée la loi organique du contrôle des services de police et de renseignements et de l´Organe de coordination pour l´analyse de la menace du 18 juillet 1991. Cette loi crée le Comité P ainsi qu´un organe de contrôle semblable pour les services de renseignements (Comité R ). Sont soumis au contrôle du Comité P, les services de la Police fédérale, les services relevant d´autorités publiques et d´organismes d´intérêt public, dont les membres sont revêtus de la qualité d´agent ou d´officier de police judiciaire et les fonctionnaires relevant de différents ministères et services compétents pour rechercher et constater des infractions. Plutôt que de constater des faits individuels à sanctionner, le rôle du Comité P est de constater les dysfonctionnements occasionnels des services de police et de formuler des propositions afin d´y remédier. Le Comité P possède un Service d´enquête qui effectue, d´initiative ou 

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sur réquisition du procureur du roi, de l´auditeur militaire ou du juge d´instruction compétent, des enquêtes judiciaires auprès des membres des services de police. Le Comité P se compose de cinq membres effectifs, dont un président et un vice‐président. Un suppléant est nommé pour chacun d´eux. Tous sont nommés par la Chambre des représentants. Le Comité P remet chaque année un rapport d´activité qui est examiné au Parlement fédéral par la commission spéciale chargée de l´accompagnement parlementaire du Comité P. Site du Comité P   

Comité permanent de contrôle des services de renseignements (Comité R) 

Institution de contrôle externe des services de renseignements relevant du Parlement fédéral. Plusieurs commissions d´enquête parlementaire|commission d ont mis en lumière des dysfonctionnements dans les services de police et de renseignements. C´est en application d´un plan plus général de réforme des services de police, appelé Plan de la Pentecôte, que fut promulguée la loi organique du contrôle des services de police et de renseignements et de l´Organe de coordination pour l´analyse de la menace du 18 juillet 1991. Cette loi crée le Comité R ainsi qu´un organe de contrôle semblable pour les services de police (Comité P). Ce contrôle externe s´exerce sur les deux services de renseignements de l´État, c´est‐à‐dire d´une part, la Sûreté de l´État, et d´autre part, le Service général du renseignement et de sécurité des forces armées (SGR). Il vise une plus grande transparence du fonctionnement de ces services, afin de garantir la protection des droits que la Constitution et la loi confèrent aux personnes et d´assurer le contrôle de la coordination et de l´efficacité des services de renseignements. Le Comité R enquête sur les activités et les méthodes de ces services. Pour l´exercice de ses missions, il est assisté par un Service d´enquêtes. Il dispose d´un greffier ainsi que d´un personnel administratif et logistique. Le Comité R joue aussi le rôle d´organe de recours en matière d´habilitations de sécurité. Le Comité R dresse un rapport sur chacune de ses missions d´enquête. Ces rapports comprennent des conclusions sur la manière dont les services de renseignements se sont acquittés de leurs missions ; ils indiquent si les activités ou les méthodes employées ont mis en péril les droits que la Constitution et la loi confèrent aux personnes. Les rapports contiennent également des recommandations en vue de remédier aux lacunes constatées. Le Comité R peut décider de rendre public tout ou partie de ses rapports et conclusions. Il doit au préalable solliciter l´avis des ministres compétents et en aviser le Parlement. Un certain nombre de données ne peuvent jamais être rendues publiques, notamment l´identité d´un dénonciateur qui demande l´anonymat, des pièces et informations sur les enquêtes judiciaires en cours et des données possédant un degré de classification « secret » ou supérieur. Le Comité est composé de trois membres, nommés par le Sénat, pour un terme de cinq ans, renouvelable une fois. Ils sont choisis parmi des magistrats, des hauts fonctionnaires de police ou des personnes disposant d´une longue expérience administrative ou scientifique. Site du Comité R   

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Comité pour la prévention et la protection au travail 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Commissaire du gouvernement 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Commission communautaire 

Institution intervenant, dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, dans la sphère de compétence des communautés, et dont les responsables politiques sont des élus de la Région de Bruxelles‐Capitale. Lors de la création des communautés, il fallait définir le mode d´intervention de la Communauté française et de la Communauté flamande dans la région bilingue de Bruxelles. Comment garantir la présence de la Communauté flamande, minoritaire sur ce territoire ? Comment tenir compte, dans les politiques de la Communauté française, des Bruxellois, qui représentent près d´un quart des francophones ? Comment gérer les institutions bilingues ? Les commissions communautaires (qui ont pris le relais des anciennes commissions de la culture) ont été créées pour répondre à ces questions. La loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises organise trois commissions communautaires : – la Commission communautaire française (COCOF), institution francophone compétente pour les matières de la Communauté française de Bruxelles‐Capitale ; – la Commission communautaire flamande (VGC), institution néerlandophone compétente pour les matières de la Communauté flamande de Bruxelles‐Capitale ; – la Commission communautaire commune (COCOM), institution bilingue compétente pour les matières communes aux deux Communautés de Bruxelles‐Capitale. Ces institutions comprennent chacune une assemblée et un organe exécutif, appelé collège, qui dispose d´une administration. Elles sont indépendantes de la Région de Bruxelles‐Capitale et possèdent chacune une personnalité juridique propre, mais elles ont pour particularité de gérer des compétences des communautés alors que leurs responsables politiques exercent nécessairement un mandat au gouvernement ou au parlement de la Région. Le collège de chaque commission est composé de ministres régionaux et, pour deux des commissions, d´un ou de deux secrétaires d´État régionaux. Les membres des collèges y agissent en toute indépendance à l´égard du gouvernement régional auquel ils participent par ailleurs. Quant aux assemblées des commissions communautaires, elles sont composées d´élus au Parlement bruxellois : chaque élu régional siège aussi dans l´assemblée de la commission communautaire correspondant à son appartenance linguistique et dans l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune, qui rassemble les élus des deux groupes linguistiques du Parlement bruxellois. Par‐delà ces règles communes, les commissions communautaires se distinguent fortement entre elles. La Commission communautaire flamande ne 

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possède pas de pouvoir législatif : elle n´exerce qu´un rôle de pouvoir organisateur dans les matières culturelles, les matières personnalisables et l´enseignement. La Commission communautaire française a reçu le même rôle de pouvoir organisateur, mais elle a surtout reçu le pouvoir décrétal dans les matières transférées par la Communauté française, ce qui en fait une entité fédérée à part entière. La Commission communautaire commune est également une entité fédérée, dotée du pouvoir législatif dans des matières personnalisables. Les Commissions communautaires française et flamande ont en outre hérité, le 1er janvier 1995, de compétences qui étaient exercées par l´ancienne province de Brabant. Site de la Commission communautaire française site de la Commission communautaire flamande   

Commission communautaire commune (COCOM) 

Organe politique bilingue doté du pouvoir législatif dans certaines matières sociales et de santé dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. La Commission communautaire commune est une des trois commissions communautaires créées par la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises. La Commission communautaire commune est compétente, dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, à l´égard des institutions (services publics, associations sans but lucratif) actives dans le domaine de compétence des communautés et qui ne relèvent pas uniquement de la Communauté française ou de la Communauté flamande. En pratique, cette compétence à l´égard d´institutions bilingues se limite au domaine des matières personnalisables, c´est‐à‐dire aux compétences des communautés dans l´aide sociale et la santé : CPAS, services sociaux et hôpitaux publics, maisons de repos, services sociaux privé. À l´égard de toutes ces institutions organisées de manière bilingue, la Commission communautaire commune joue le rôle de pouvoir législatif : elle adopte de manière autonome des ordonnances qui ont force de loi, ce qui en fait une entité fédérée à part entière. Toujours dans le domaine des matières personnalisables, la Commission communautaire commune est seule compétente, en théorie, pour les politiques qui s´adressent directement aux personnes physiques ou qui contraignent directement les personnes physiques. Le pouvoir législatif de la Commission dans ce domaine est cependant, en pratique, limité à certaines politiques. Comme pour les autres commissions communautaires, l´assemblée et l´organe exécutif de la Commission communautaire commune sont composés d´élus régionaux bruxellois : – son assemblée porte le nom d´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune. Elle se compose du groupe linguistique français et du groupe linguistique néerlandais du Parlement bruxellois, c´est‐à‐dire de l´ensemble des membres de ce parlement. Toute décision de l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune doit obtenir la majorité absolue dans chacun des deux groupes linguistiques qui la composent (cette règle est assouplie lors d´un second vote éventuel sur le même objet) ; – son organe exécutif est le collège réuni de la Commission communautaire commune. Il est composé des ministres de la Région de Bruxelles‐Capitale (en pratique, trois francophones et deux néerlandophones). Le président du gouvernement régional préside le 

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collège réuni mais n´y possède qu´une voix consultative et ne peut être chargé d´aucune compétence, ce qui garantit la parité linguistique au sein du collège réuni. L´Assemblée réunie adopte des ordonnances et joue un rôle de contrôle politique à l´égard du collège réuni. Le collège réuni adopte des arrêtés et dispose d´une administration pour appliquer les ordonnances de l´Assemblée réunie. Site du Parlement bruxellois   

Commission communautaire flamande (VGC) 

Organe politique néerlandophone jouant un rôle de pouvoir organisateur à l´égard des institutions relevant de la Communauté flamande dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. La Commission communautaire flamande (Vlaamse Gemeenschapscommissie, ou VGC) est une des trois commissions communautaires créées par la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises. À la différence des autres commissions communautaires, la VGC n´a pas de pouvoir législatif : elle ne peut donc pas adopter de décrets, mais seulement des règlements qu´elle adopte sous la tutelle de la Communauté flamande et qui doivent respecter et appliquer, en tenant compte des spécificités bruxelloises, les décrets de la Communauté flamande. La Communauté flamande ne lui ayant délégué aucune de ses compétences (alors que la loi spéciale du 12 janvier 1989 permet une telle délégation), la VGC doit se borner à jouer un rôle de pouvoir organisateur à l´égard des institutions flamandes établies dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. La Commission communautaire flamande est compétente, dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, à l´égard des institutions (associations sans but lucratif, écoles…) qui relèvent uniquement de la Communauté flamande, c´est‐à‐dire : – l´enseignement néerlandophone, en particulier les écoles néerlandophones anciennement organisées par la province de Brabant ; – pour les matières culturelles, les institutions dont les activités se déroulent en néerlandais ; – pour les matières personnalisables, les institutions dont l´organisation est faite en néerlandais. Si la VGC est un organe décentralisé et subordonné de la Communauté flamande à Bruxelles, son assemblée et son organe exécutif sont composés d´élus régionaux bruxellois : – son assemblée est l´Assemblée de la Commission communautaire flamande. Elle se compose du groupe linguistique néerlandais du Parlement bruxellois, c´est‐à‐dire de ses membres qui étaient candidats aux élections régionales sur une liste néerlandophone. Une disposition issue de l´accord du Lombard (29 avril 2001) prévoyait d´y adjoindre des membres supplémentaires, mais elle n´est pas appliquée suite à un arrêt de la Cour d´arbitrage ; – son organe exécutif est le collège de la Commission communautaire flamande. Il est composé des deux ministres néerlandophones de la Région de Bruxelles‐Capitale et du secrétaire d´État régional néerlandophone. L´Assemblée de la VGC adopte des règlements et joue un rôle de contrôle politique à l´égard du collège de la VGC. Le collège adopte des arrêtés et dispose d´une administration afin de faire appliquer les règlements de l´Assemblée. Site de la VGC   

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Commission communautaire française (COCOF) 

Organe politique francophone doté du pouvoir législatif dans certaines matières sociales et de santé dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. La Commission communautaire française, ou COCOF, est une des trois commissions communautaires créées par la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises. Depuis le transfert de compétences de la Communauté française dont elle a bénéficié, la Commission communautaire française est une entité fédérée à part entière, dotée du pouvoir législatif dans les matières transférées par la Communauté française. Dans ces matières relevant surtout de l´aide sociale et de la santé, la COCOF légifère de manière autonome par des décrets qui ont force de loi dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Ces matières représentent plus de 80 % de son budget. La COCOF est aussi, dans les matières personnalisables non transférées par la Communauté française, ainsi que dans les matières culturelles et d´enseignement, un organe décentralisé et subordonné de la Communauté française. Dans ce cadre elle adopte des règlements sous la tutelle de la Communauté française, qui doivent respecter et appliquer, en tenant compte des spécificités bruxelloises, les décrets de la Communauté. Dans tous les cas, la Commission communautaire française est compétente, dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, à l´égard des institutions (associations sans but lucratif, écoles…) qui relèvent uniquement de la Communauté française, c´est‐à‐dire : – l´enseignement francophone, en particulier les écoles francophones anciennement organisées par la province de Brabant ; – pour les matières culturelles, les institutions dont les activités se déroulent en français ; – pour les matières personnalisables, les institutions dont l´organisation est faite en français. Comme pour les autres commissions communautaires, l´assemblée et l´organe exécutif de la COCOF sont composés d´élus régionaux bruxellois : – son assemblée est l´Assemblée de la Commission communautaire française (elle se fait appeler, pour le public, « Parlement francophone bruxellois »). Elle se compose du groupe linguistique français du Parlement bruxellois, c´est‐à‐dire de ses membres qui étaient candidats aux élections régionales sur une liste francophone ; – son organe exécutif est le collège de la Commission communautaire française (il se fait appeler, pour le public, « gouvernement francophone bruxellois »). Il est composé des trois ministres francophones de la Région de Bruxelles‐Capitale et des deux secrétaires d´État régionaux francophones. L´Assemblée exerce un rôle de contrôle politique à l´égard du collège. Elle a les compétences d´un organe législatif dans les matières transférées par la Communauté française, tandis qu´elle adopte de simples règlements dans les autres matières qui sont de sa compétence. Le collège, lui, adopte des règlements et des arrêtés pour appliquer les décrets de l´Assemblée, et des arrêtés pour appliquer les règlements de l´Assemblée. Il dispose d´une administration. Site de la COCOF   

Commission de régulation de 

Organisme fédéral autonome de régulation des marchés du gaz et de l´électricité en Belgique. La Commission de régulation de l´électricité et du gaz, dotée de la personnalité juridique, a été instituée par les 

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l´électricité et du gaz (CREG) 

lois du 29 avril 1999 relatives à l´organisation du marché de l´électricité et à l´organisation du marché du gaz. Elle est investie d´une mission consultative auprès des autorités publiques, d´une part, et d´une mission de surveillance et de contrôle de l´application des lois et règlements auprès des différents opérateurs du secteur, d´autre part. Cette mission de surveillance s´applique notamment au libre accès par les producteurs aux réseaux de transports nationaux (lignes à haute tension et conduites de gaz) et aux prix fixés à cet effet. Les deux organes internes de la CREG sont le comité de direction et le conseil général. Le comité de direction assure la gestion opérationnelle. Il donne des avis motivés et soumet des propositions dans les cas prévus par les lois « électricité et gaz » et dans le contexte des objectifs de la note de politique du gouvernement fédéral. Il peut également effectuer, de sa propre initiative ou à la demande du ministre fédéral en charge de l´énergie ou d´un gouvernement de région, des recherches et des études relatives aux marchés de l´électricité et du gaz. L´étude prospective sur l´approvisionnement en électricité et en gaz est toutefois établie par la direction générale de l´énergie en collaboration avec le Bureau fédéral du plan et soumise pour avis à la CREG et éventuellement aux régions. Le comité de direction doit coopérer avec le Conseil de la concurrence dans l´instruction des affaires introduites en vertu de la loi du 10 juin 2006 sur la protection de la concurrence économique. Il coopère également avec la chambre des litiges et le service de conciliation et d´arbitrage de la CREG. Outre le président, le comité de direction comprend trois membres à temps plein, chargés respectivement du fonctionnement technique du marché, du contrôle des prix et des comptes et des aspects administratifs. Le conseil général est composé de représentants des pouvoirs publics (gouvernement fédéral, gouvernements des régions), de délégués des organisations représentatives des travailleurs et des petits consommateurs, de délégués des organisations représentatives des employeurs et des grands consommateurs, de représentants des producteurs, des gestionnaires des réseaux de distribution, des associations environnementales et des intermédiaires et fournisseurs. Le conseil général supervise le comité de direction, formule des avis et définit, d´initiative ou à la demande du ministre fédéral en charge de l´Énergie, les orientations de l´application de la loi « électricité » et de la loi « gaz ». Les recours contre les décisions de la CREG sont confiés par la loi du 20 juillet 2005 à la Cour d´appel de Bruxelles. Au niveau européen, la CREG est membre du Council of European Energy Regulators (CEER), organisme de coordination réunissant les régulateurs de l´énergie des pays de l´Union européenne, de l´Islande et de la Norvège, ainsi que de l´European Regulators Group for Electricity and Gas (ERGEG), organe consultatif créé à l´initiative de la Commission européenne. Des réunions de concertation régulières sont en outre organisées entre la CREG et les trois régulateurs régionaux (CWAPE, BRUGEL et VREG). Ce sont les régulateurs régionaux qui sont chargés d´autoriser les différents entreprises énergétiques à vendre de l´électricité et du gaz dans leur région. Ils peuvent aussi rémunérer par des « certificats verts » les producteurs d´énergies renouvelables. Par la loi du 8 janvier 2012, l´État belge a 

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transposé les dispositions du troisième paquet Énergie édicté par l´Europe. Ceci implique un élargissement des missions confiées à la CREG et une série de modifications qui interviendront progressivement dans le courant de l´année 2012. Site de la CREG site du CEER site de la cwape site de la VREG site de Brugel Re 

Commission d´enquête 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Commission européenne 

Institution de l'Union européenne en charge de l’application des traités européens et de la mise en œuvre des politiques décidées par le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen. La Commission européenne est une institution politique sui generis, qui n'est assimilable à aucune institution nationale ni à aucun organe assurant le fonctionnement d'une organisation internationale. Sa conception remonte à la création de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). La Commission a le monopole de l'initiative législative : le Conseil de l´Union européenne et le Parlement européen ne peuvent adopter un acte législatif que sur la base d'une proposition élaborée par la Commission. En amont de cette proposition se trouvent cependant non seulement les traités, qui délimitent les domaines de compétence de l'Union, mais également les orientations politiques adoptées par le Conseil, voire des demandes ponctuelles du même Conseil ou du Parlement européen. Dans les matières intergouvernementales (la politique étrangère et de sécurité commune, ainsi que certaines questions liées à la coopération policière et judiciaire), l'adoption d'actes législatifs est exclue. La Commission formule des recommandations ou des avis sur les matières prévues par les traités. En tant que gardienne des traités et de l'acquis législatif de l'Union, la Commission européenne est aussi chargée d'une mission de contrôle : elle surveille l'application des traités dans et par les États membres. Elle peut introduire un recours devant la Cour de justice à l'encontre des États ou d'institutions européennes qui commettent des infractions au droit européen. Elle veille à l'application des règles européennes de concurrence. Elle peut engager des poursuites contre des entreprises ou des États membres dont elle estime qu'ils enfreignent les règles. Elle peut prendre des mesures contre plusieurs types de pratiques anticoncurrentielles, si celles‐ci affectent le commerce entre États membres. Elle exerce une mission d'administration contentieuse pour laquelle elle dispose de pouvoirs d'investigation, de prévention, de sanction et d'autorisation dans le cadre de l'application de la législation européenne. Enfin, dans les domaines où l'Union européenne coordonne des politiques, la Commission participe à l'évaluation de l'état d'avancement de ces politiques dans chacun des États membres. La Commission européenne est encore chargée de fonctions exécutives : d'une part, elle exécute le budget et gère les politiques communes définies par le Conseil, ainsi que les fonds européens ; d'autre part, elle participe à l'élaboration des mesures d'exécution des actes législatifs communautaires. La Commission a le pouvoir de négocier des accords 

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commerciaux avec les pays tiers, mais elle reçoit pour ce faire des directives de négociation définies par le Conseil, lequel décide en définitive de la conclusion de l'accord. La Commission est alors le porte‐parole des États membres dans des enceintes internationales telles que l'Organisation mondiale du commerce. La Commission se compose d'un commissaire par État membre, y compris le président et le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité. Elle est renouvelée tous les cinq ans. Le président de la Commission est élu par le Parlement européen selon la procédure suivante, définie par le Traité de Lisbonne. Le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission ; son choix doit tenir compte du résultat des élections au Parlement européen. Ce candidat est élu par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent. Si le candidat proposé ne recueille pas la majorité au Parlement européen, le Conseil a un mois pour proposer un autre candidat. Le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité est nommé à la majorité qualifiée par le 

Commission paritaire 

Organe de négociation sociale institué au niveau des branches d´activité économique. La négociation sociale est organisée à plusieurs niveaux : au niveau de l´entreprise, au niveau interprofessionnel, et à un niveau intermédiaire, celui des branches d´activité. C´est à ce niveau que sont instituées les commissions paritaires. C´est en 1919 que furent créés, par arrêté ministériel ou par la volonté des syndicats et des organisations patronales, les premiers organes sectoriels de négociation dans les grands secteurs industriels : mines, sidérurgie, etc. Institués sur une base paritaire, ils se sont multipliés dans l´entre‐deux‐guerres et ont rapidement pris le nom de commission paritaire. Aujourd´hui, le statut des commissions paritaires est régi par la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et les commissions paritaires. Des commissions sont instituées dans un grand nombre de secteurs. Dans les grands secteurs industriels, deux commissions paritaires sont instituées, l´une pour les ouvriers, l´autre pour les employés. Dans les secteurs où les ouvriers sont peu nombreux (banques, assurances, distribution, etc.), il existe des commissions paritaires mixtes, compétentes à la fois pour les ouvriers et les employés du secteur. Les entreprises qui ne relèvent d´aucune commission paritaire spécifique sont placées sous la compétence de commissions paritaires auxiliaires, l´une pour les ouvriers (commission paritaire n° 150), deux autres pour les employés (commissions paritaires n° 200 et 218). Dans certains secteurs sont instituées des sous‐commissions paritaires dont la compétence est limitée, notamment du point de vue géographique. La mission principale des commissions paritaires est l´élaboration de conventions collectives de travail par les organisations représentatives. Elles ont également pour mission de prévenir ou de concilier tout litige entre employeurs et travailleurs. Afin d´accomplir cette mission, un bureau de conciliation peut être instauré au sein de chaque commission. Elles ont également une mission consultative, et fournissent au gouvernement fédéral, au 

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Conseil national du travail et au Conseil central de l´économie, à leur demande ou d´initiative, des avis sur les matières qui relèvent de leur compétence. La loi du 5 décembre 1968 stipule que les commissions et sous‐commissions paritaires sont composées : ‐ d´un président et d´un vice‐président, indépendants des intérêts représentés et nommés par arrêté royal. Ils sont placés sous l´autorité du ministre de l´Emploi et du Travail ; en pratique, ce sont le plus souvent des conciliateurs sociaux du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, qui assument ces tâches ; ‐ d´un nombre égal de représentants d´organisations d´employeurs et d´organisations de travailleurs ; ‐ d´au moins deux secrétaires, nommés en principe par le ministre de l´Emploi et du Travail. En ce qui concerne les organisations de travailleurs, seules celles qui réunissent les conditions de représentativité prévues par la loi du 5 décembre 1968 entrent en ligne de compte. Il s´agit de la CSC, de la FGTB et de la CGSLB, ou pour les deux premières, de leurs centrales professionnelles. En ce qui concerne les organisations d´employeurs, leur représentativité est reconnue par le ministre de l´Emploi et du Travail sur la base d´une enquête et après avis du Conseil national du travail   

Commission parlementaire 

Groupe de parlementaires chargé de l´examen des propositions ou projets législatifs dans une matière déterminée. Composée d´un nombre limité de parlementaires désignés en respectant la proportion entre les différents groupes politiques, les commissions sont les principaux rouages de l´activité législative. Il existe des commissions permanentes (commission de la justice, commission des affaires sociales, commission des relations extérieures et de la défense…) et des commissions temporaires créées pour répondre à un objectif précis. Les commissions existent dans les assemblées parlementaires tant au niveau fédéral qu´au niveau des communautés et des régions. La tâche principale des commissions est l´examen et la discussion des projets et propositions de loi, de décret et d´ordonnance. Avant d´être éventuellement approuvés en séance plénière, les propositions et projets de lois sont examinés en commissions. Durant cet examen, les textes peuvent être amendés. Les commissions peuvent recourir à des auditions. Leur travail sur un texte se conclut par le vote, d´abord article par article, puis sur l´ensemble du texte proposé, et par la rédaction d´un rapport. Le rapport et le texte éventuellement adopté par la commission sont transmis à l´assemblée plénière qui est alors chargée d´examiner le texte et de s´exprimer à son tour par un vote. À la Chambre des représentants et au sein des parlements des régions et des communautés, les commissions participent également au contrôle politique : elles entendent les interpellations et les réponses aux questions posées par les parlementaires. La commission parlementaire de concertation a une fonction différente. Elle rassemble des membres tant du Sénat que de la Chambre et a pour tâche le règlement des conflits de compétence entre les deux assemblées fédérales. À noter que ne sont pas visées ici les commissions d´enquête parlementaire.   

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Commission parlementaire de concertation 

Commission composée paritairement de membres du Sénat et de la Chambre, chargée de la coordination des travaux entre les deux assemblées. La Commission parlementaire de concertation est instaurée par l´article 82 de la Constitution. Elle se compose de 11 sénateurs, dont le président du Sénat, et de 11 membres de la Chambre des Représentants, dont son président. Ils sont nommés pour la durée de la législature, proportionnellement au poids respectif des groupes politiques. La Commission est chargée de régler les éventuels conflits de compétence entre les deux assemblées quant à leur rôle respectif dans l´adoption des lois. Depuis 1993, trois procédures législatives sont en effet possibles, en fonction des matières : monocamérale, bicamérale et bicamérale optionnelle. La Commission décide de la procédure à suivre en cas de conflit d´interprétation, éventuellement après avoir demandé l´avis du Conseil d´État. Elle peut également, sous certaines conditions, allonger ou raccourcir les délais prévus dans le cadre de la procédure bicamérale. La Commission décide à la majorité absolue des membres de chacune de ses deux composantes. À défaut, elle statue à la majorité des deux tiers de l´ensemble de ses membres.   

Commission permanente de contrôle linguistique 

Commission chargée de veiller à l'application des lois sur l'emploi des langues en matière administrative. La Commission permanente de contrôle linguistique est composée d’un président nommé par la Chambre des représentants et de onze membres (cinq néerlandophones, cinq francophones, un germanophone). Les membres néerlandophones et francophones constituent deux sections. La section néerlandaise est compétente pour toute affaire relative à l’emploi des langues en matière administrative localisée dans la région de langue néerlandaise, à l’exception des communes à facilités. De même, la section française est compétente pour toute affaire localisée dans la région de langue française, à l’exception des communes à statut spécial. L’assemblée des sections réunies est compétente pour toute autre affaire. Le membre germanophone de la Commission n’intervient que pour les affaires localisées dans la région de langue allemande ou dans les communes à facilités qui bordent cette région linguistique (Malmedy et Waimes). La Commission est notamment consultée par le gouvernement fédéral en matière de fixation des cadres linguistiques dans l'administration fédérale et dans les établissements publics. La loi spéciale du 16 juillet 1993 a renforcé le rôle de la Commission permanente de contrôle linguistique en permettant aux particuliers d’introduire des plaintes auprès des sections réunies. Celles‐ci peuvent se substituer à une commune à facilités ou à une commune de l’arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale qui, malgré un avertissement de la Commission, ne respecte pas la législation sur l’emploi des langues en matière administrative. Les plaignants doivent justifier de l’intérêt qu’ils ont à l’affaire.   

Communauté  Entité fédérée possédant le pouvoir législatif et exécutif dans quatre grands domaines de compétence. Les trois communautés sont, avec les trois régions, les composantes de l´État fédéral belge. Les trois 

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communautés sont : la Communauté française, la Communauté flamande et la Communauté germanophone. En vertu des articles 127 à 129 de la Constitution, la Communauté française et la Communauté flamande légifèrent par décret dans les matières suivantes : – les matières culturelles, qui incluent entre autres les médias, le sport et les loisirs ; – l´enseignement, des écoles maternelles aux universités ; – les matières personnalisables, relevant de la santé ou de l´aide sociale ; – certains aspects de l´emploi des langues. L´article 130 de la Constitution attribue les mêmes matières à la Communauté germanophone, sauf en ce qui concerne l´emploi des langues. Dans toutes ces matières, les compétences des communautés connaissent des exceptions au bénéfice de l´Autorité fédérale. Les communautés exercent concrètement des compétences variables d´un cas à l´autre car : – outre ses compétences propres, la Communauté flamande exerce aussi les compétences de la Région flamande ; – la Communauté française et la Communauté germanophone ont fait jouer des mécanismes de transfert de compétences qui restreignent les compétences de la première et qui élargissent celles de la seconde. À la différence des régions, la Constitution n´attribue pas à chaque communauté un territoire qui lui est propre. Elle dispose néanmoins que les décrets des communautés ont force de loi sur des territoires définis par les régions linguistiques. Dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, l´action des deux grandes communautés est complétée par celle des commissions communautaires. Chaque communauté dispose d´un parlement, d´un gouvernement, d´une administration et d´un financement. Leur pouvoir législatif s´accompagne de compétences auxiliaires qui leur donnent les moyens de leur politique. Les communautés n´étant en outre pas soumises à une tutelle de l´Autorité fédérale, elles possèdent une pleine autonomie dans leurs domaines de compétence. Les organes législatifs et exécutifs des trois communautés sont : – le Parlement de la Communauté française et le gouvernement de la Communauté française ; – le Parlement flamand et le gouvernement flamand ; – le Parlement de la Communauté germanophone et le gouvernement de la Communauté germanophone. À la différence du niveau fédéral, il n´y a donc qu´une assemblée législative pour chaque communauté, et les membres des gouvernements de communauté ne sont pas nommés ou révoqués par le roi.   

Communauté flamande 

Une des trois communautés composant l´État fédéral, compétente dans la région de langue néerlandaise et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Comme la Communauté française, la Communauté flamande possède le pouvoir législatif dans quatre domaines en vertu des articles 127 à 129 de la Constitution : – les matières culturelles, qui incluent entre autres les médias, le sport et les loisirs ; – l´enseignement, des écoles maternelles aux universités ; – les matières personnalisables, relevant de la santé ou de l´aide sociale ; – certains aspects de l´emploi des langues. Dans toutes ces matières, l´Autorité fédérale conserve certaines compétences précises. Depuis 1980, la Communauté flamande exerce aussi toutes les compétences de la Région flamande, en vertu d´un mécanisme 

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prévu par l´article 137 de la Constitution. Le parlement et le gouvernement de la Communauté flamande ont ainsi une double série de compétences : aux domaines déjà énumérés il faut notamment ajouter les compétences relative à l´aménagement du territoire, à l´environnement, au logement, à l´agriculture, à l´emploi, à l´économie, au commerce extérieur, à l´énergie, aux pouvoirs locaux, aux travaux publics et aux transports. Dans les matières attribuées aux communautés, les décrets de la Communauté flamande s´appliquent dans la région de langue néerlandaise et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Cependant, dans cette dernière région linguistique, les décrets ne peuvent pas porter directement sur les personnes, mais seulement sur les institutions (services publics, associations sans but lucratif…) établies dans la région qui utilisent le néerlandais dans leurs activités ou leur fonctionnement. D´autre part, la Communauté flamande n´exerce aucune compétence en matière d´emploi des langues dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale ni dans les douze communes à facilités de la région de langue néerlandaise. Enfin, les décrets de la Communauté flamande relatifs aux matières attribuées aux régions s´appliquent uniquement dans la région de langue néerlandaise. Les compétences de la Communauté flamande sont mises en œuvre par le Parlement flamand et par le gouvernement flamand, ce dernier disposant d´une administration, le Ministère de la Communauté flamande (Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap). Le Parlement flamand élit les membres du gouvernement flamand, pas nécessairement en son sein. Tous deux sont installés à Bruxelles, capitale de la Communauté flamande. Le gouvernement flamand participe au pouvoir législatif (il peut élaborer des projets de décret et déposer des amendements) et exerce le pouvoir exécutif en adoptant les arrêtés nécessaires à l´application des décrets. Le gouvernement est responsable devant le parlement. Le gouvernement flamand comporte au moins un ministre domicilié dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Dans un souci de coordination avec la minorité flamande de Bruxelles, il arrive qu´il compte un ministre qui est en même temps membre du gouvernement bruxellois. La Communauté flamande dispose d´un financement d´origine fédérale, pour ses compétences communautaires comme pour ses compétences régionales, et de compétences auxiliaires qui lui donnent les moyens de sa politique. Elle est donc pleinement autonome dans les domaines de sa compétence. Site de la Communauté flamande   

Communauté française 

Une des trois communautés composant l´État fédéral, compétente dans la région de langue française et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Comme la Communauté flamande, la Communauté française possède le pouvoir législatif dans quatre domaines en vertu des articles 127 à 129 de la Constitution : – les matières culturelles, qui incluent entre autres les médias, le sport et les loisirs ; – l´enseignement, des écoles maternelles aux universités ; – les matières personnalisables, relevant de la santé ou de l´aide sociale ; – certains aspects de l´emploi des langues. Dans toutes ces matières, l´Autorité fédérale conserve certaines compétences précises. Depuis le 1er janvier 1994, la Communauté française 

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n´exerce plus toutes ces compétences. Elle a en effet appliqué un mécanisme de transfert qui a pour effet que certaines de ses compétences ont été transférées à la Région wallonne (qui les exerce dans la région de langue française) et à la Commission communautaire française (COCOF) (qui les exerce dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale). Les matières transférées sont surtout des matières personnalisables. Les décrets de la Communauté française s´appliquent dans la région de langue française et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Cependant, dans cette dernière région linguistique, les décrets ne peuvent pas porter directement sur les personnes, mais seulement sur les institutions (services publics, associations sans but lucratif…) établies dans la région qui utilisent le français dans leurs activités ou leur fonctionnement. D´autre part, la Communauté française n´exerce aucune compétence en matière d´emploi des langues dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, ni dans les six communes à facilités de la région de langue française. Les compétences de la Communauté française sont mises en œuvre par le Parlement de la Communauté française et par le gouvernement de la Communauté française, ce dernier disposant d´une administration, le Ministère de la Communauté française. Le Parlement de la Communauté française élit les membres du gouvernement, pas nécessairement en son sein. Tous deux sont installés à Bruxelles, capitale de la Communauté française. Le gouvernement participe au pouvoir législatif (il peut élaborer des projets de décret et déposer des amendements) et exerce le pouvoir exécutif en adoptant les arrêtés nécessaires à l´application des décrets. Le gouvernement est responsable devant le parlement. Le gouvernement de la Communauté française comporte au moins un ministre domicilié dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Dans un souci de coordination entre entités fédérées francophones, les membres du gouvernement de la Communauté française peuvent être en même temps membres du gouvernement wallon ou du gouvernement bruxellois. La Communauté française dispose d´un financement d´origine fédérale, et de compétences auxiliaires qui lui donnent les moyens de sa politique. Elle est donc pleinement autonome dans les domaines qui restent de sa compétence. Le nom de « Communauté française », fixé par la Constitution, a été critiqué. Depuis 1999, la Communauté a adopté d´autres dénominations dans ses actes de gestion quotidienne (Communauté Wallonie‐Bruxelles, Communauté française Wallonie‐Bruxelles). Site de la Communauté française   

Communauté germanophone 

Une des trois communautés composant l´État fédéral, compétente dans la région de langue allemande. Comme les Communautés française et flamande, la Communauté germanophone possède le pouvoir législatif dans : – les matières culturelles, qui incluent entre autres les médias, le sport et les loisirs ; – l´enseignement, des écoles maternelles aux universités ; – les matières personnalisables, relevant de la santé ou de l´aide sociale. Dans toutes ces matières, l´Autorité fédérale conserve certaines compétences précises. En ce qui concerne l´emploi des langues, les compétences de la Communauté germanophone se bornent à l´emploi des langues pour l´enseignement dans les établissements créés, subventionnés ou 

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reconnus par les pouvoirs publics. En outre, la Communauté germanophone exerce des compétences législatives dans des matières régionales. Un mécanisme de transfert a pour effet que certaines compétences de la Région wallonne ont été transférées par celle‐ci à la Communauté germanophone, qui les exerce dans la région de langue allemande. Les matières transférées sont d´ordre culturel ou économique, ou relatives aux pouvoirs locaux. Les décrets de la Communauté germanophone, qui ont la même valeur juridique que les lois, s´appliquent dans la région de langue allemande. Les compétences de la Communauté germanophone sont mises en oeuvre par le Parlement de la Communauté germanophone et par le gouvernement de la Communauté germanophone, ce dernier disposant d´une administration, le Ministère de la Communauté germanophone (Ministerium der Deutschsprachigen Gemeinschaft). Le Parlement de la Communauté germanophone élit les membres du gouvernement, pas nécessairement en son sein. Tous deux sont installés à Eupen, capitale de la Communauté germanophone. Le gouvernement participe au pouvoir législatif (il peut élaborer des projets de décret et déposer des amendements) et exerce le pouvoir exécutif en adoptant les arrêtés nécessaires à l´application des décrets. Le gouvernement est responsable devant le parlement. La Communauté germanophone dispose d´un financement d´origine fédérale, et de compétences auxiliaires qui lui donnent les moyens de sa politique. Elle est donc pleinement autonome dans les domaines de sa compétence. Site de la Communauté germanophone   

Commune  Collectivité territoriale dotée d'organes démocratiques issus d'élections au suffrage universel. Les communes sont des entités politiques dont l’origine remonte au Moyen Âge, lorsque les habitants des bourgs se sont progressivement affranchis de l’autorité seigneuriale. Après la fin de l’Ancien Régime, la centralisation administrative qui a accompagné la formation des États a entraîné une transformation des communes en entités territoriales administratives soumises à l’autorité du pouvoir central. En Belgique s’est réalisé un équilibre entre l’autonomie communale et la volonté centralisatrice de l’État, ainsi qu’en atteste la loi communale adoptée en 1836. C’est ainsi que les communes exercent une double fonction. D’une part, elles sont des collectivités politiques autonomes, dotées de leur propre pouvoir de décision : elles sont libres de prendre des initiatives dans la mesure où la loi ne leur interdit pas de le faire. Les communes mènent ainsi des politiques en matière de logement, de tourisme, de promotion économique, d’activités culturelles et sportives, etc. D’autre part, elles sont des pouvoirs locaux subordonnés : elles sont chargées de l’exécution de certaines décisions prises par d’autres pouvoirs. Par exemple, les communes ont l’obligation de créer et de cofinancer un centre public d´action sociale (CPAS), d’organiser l’enseignement communal primaire, de tenir les registres de l’état civil, d’établir les listes électorales, d’entretenir les voiries communales et de veiller au maintien de l'ordre. Cette dernière mission est assurée par la police locale, qui est organisée par zone de police soit monocommunale, soit pluricommunale. Le bourgmestre cumule la double qualité de chef de 

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la commune et de représentant du pouvoir central dans la commune. Deux pouvoirs supérieurs exercent une tutelle sur les décisions communales, la province et la région (la Communauté germanophone, pour les communes situées dans la région de langue allemande). Ce sont surtout les actes relevant de l'autonomie communale qui sont soumis à la tutelle. Le budget communal doit également être approuvé par l'autorité de tutelle. Le budget des communes est alimenté par plusieurs sources de financement : ‐ le Fonds des communes ‐ les impositions communales (centimes additionnels prélevés sur certains impôts, taxes) ; ‐ les subventions des pouvoirs supérieurs ; ‐ les revenus du patrimoine communal et les donations ; ‐ les rétributions liées aux services et établissements communaux ; ‐ les emprunts. Pour accomplir ses différentes missions, la commune peut adopter une gestion directe par les services communaux ou une gestion indirecte. En cas de gestion indirecte, la commune s’associe à d’autres communes pour remplir certaines tâches, qu'elle ne pourrait pas assumer seule, en créant des intercommunales, par exemple pour la distribution de l'eau, du gaz et de l'électricité. Elle peut aussi créer des asbl ou des régies communales autonomes, ou confier la gestion à un particulier ou à un organisme d’intérêt public (on parle dans ce cas de concession, comme pour les sociétés de transport urbain, la gestion d'un hall omnisport ou d'une piscine). Chaque commune comporte une assemblée d’élus, le conseil communal, élu lors des élections communales qui ont lieu tous les six ans, et un exécutif, le collège des bourgmestre et échevins, appelé le collège communal en Région wallonne. Dans cette région, le collège communal comprend également le président du centre public d'action sociale (CPAS). Les communes sont régies par la Nouvelle loi communale. Depuis le 1er janvier 2002, cette loi est devenue dans presque tous ses aspects une compétence des régions. Il y a en Belgique 589 communes : 308 en Flandre, 262 en Wallonie et 19 dans la Région de Bruxelles‐Capitale. Site de l'Union des villes et communes belges site de l'Union des villes et communes de Wallonie site de l'Association de la ville et des communes de la Région de Bruxelles‐Capitale site de la Vereniging van  

Commune à facilités 

Commune qui doit offrir des facilités administratives aux habitants qui emploient une autre langue officielle que celle de la commune. La création de « facilités administratives » est une conséquence des lois linguistiques qui règlent l´emploi des langues en Belgique. En dehors des 19 communes de la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, toutes les communes doivent employer, dans leurs actes et dans leurs relations avec leurs administrés, la langue officielle de la région linguistique (française, néerlandaise ou allemande) dans laquelle se situe la commune. Cet unilinguisme des services pose problème dans les communes où habite une minorité (voire une majorité) d´habitants qui emploient une autre langue officielle. Des facilités ont donc été octroyées aux habitants de certaines communes, qui leur permettent d´obtenir les actes, informations, certificats et autres documents administratifs dans une autre langue officielle que celle de la commune, et d´employer cette autre langue dans leurs relations 

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avec la commune (ce régime a été restreint, pour ce qui concerne les communes de langue néerlandaise, par l´adoption de circulaires très controversées). Il existe 27 communes à facilités au total, soit : – des communes de langue néerlandaise avec facilités pour les francophones (dans la périphérie bruxelloise : Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode‐Saint‐Genèse, Wemmel, Wezembeek‐Oppem ; sur la frontière linguistique : Biévène, Espierres‐Elchin, Fourons, Herstappe, Messines, Renaix) ; – des communes de langue française avec facilités pour les néerlandophones (Comines‐Warneton, Enghien, Flobecq, Mouscron, situées sur la frontière linguistique) ; – des communes de langue française avec facilités pour les germanophones (Malmedy et Waimes) ; – les neuf communes de langue allemande, avec facilités pour les francophones. Les communes à facilités sont aussi appelées « communes à statut linguistique spécial ». Les facilités administratives que les communes sont contraintes d´offrir varient, dans le détail, d´un groupe de communes à l´autre. La bonne application des lois linguistiques établissant ce régime de facilités — lois qui n´en prévoient pas la limitation dans le temps — est vérifiée par la Commission permanente de contrôle linguistique, le collège des gouverneurs, le gouverneur‐adjoint de la province de Brabant flamand, le commissaire d´arrondissement à Mouscron et le commissaire‐adjoint à Tongres. Une loi fixant le régime linguistique dans l´enseignement reconnaît également, pour certaines communes et dans certaines conditions, le droit à créer un enseignement gardien et primaire dans une autre langue officielle que celle de la commune. En outre, pour certaines des communes citées ci‐dessus, des règles garantissent les droits politiques des deux composantes linguistiques de la population. Ces mesures visent à éviter que des minorités linguistiques soient soumises sans protection à la législation et à la tutelle de la région dont dépend leur commune (Région flamande ou Région wallonne), mais aussi à éviter que des communes puissent prendre des décisions dommageables pour une partie de la population. Les mesures adoptées varient d´un groupe de communes à l´autre ; les communes faisant l´objet des règles les plus complexes et les plus spécifiques sont les six communes de la périphérie bruxelloise, Fourons (dans la région de langue néerlandaise) et Comines‐Warneton (dans la région de langue française). Par ailleurs, il existe également des mécanismes protégeant la minorité néerlandophone dans les communes de la région bilingue de Bruxelles‐Capitale.   

Compétences auxiliaires 

Compétences complémentaires attribuées à un pouvoir pour lui permettre d´accomplir pleinement sa mission. On évoque généralement les compétences auxiliaires à propos des communautés et des régions, mais la notion vaut pour tout niveau de pouvoir, y compris l´Autorité fédérale. Les compétences auxiliaires sont des compétences complémentaires attribuées à un pouvoir pour lui permettre d´exercer pleinement ses compétences de base, qu´il s´agisse d´un pouvoir législatif, d´une autorité locale (communes et provinces), d´un pouvoir organisateur, etc. À la différence des compétences implicites, les compétences auxiliaires sont 

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explicitement fixées par la Constitution ou par des lois. Toutes les entités fédérées se sont vu attribuer des compétences auxiliaires quasi identiques, qui leur donnent pratiquement les mêmes moyens d´action que l´Autorité fédérale dans leur sphère de compétence. Il s´agit, pour l´essentiel : – de compétences en matière de relations internationales, dont le droit de conclure des traités et d´avoir une représentation à l´étranger ; – de compétences en matière de recherche scientifique : le principe de base est que chaque pouvoir dispose des compétences en recherche scientifique dans les matières qui lui sont attribuées, y compris la recherche scientifique dépendant de dispositions internationales ; – du droit de conclure des accords de coopération ; – du droit de prendre les mesures nécessaires en matière d´infrastructures ; – du droit de créer et de gérer un service public décentralisé : création de services (dont les organismes d´intérêt public), d´établissements et d´entreprises, ou prises de participations en capital ; – du droit à organiser une tutelle spécifique sur les pouvoirs locaux ; – du droit de préemption (droit préférentiel pour l´achat d´un bien) et du droit d´expropriation pour cause d´utilité publique ; – de compétences pénales, c´est‐à‐dire du droit à ériger en infraction les manquements à la législation propre à un niveau de pouvoir, à établir des peines pour ces manquements, etc. Dans tous les cas de figure, les compétences auxiliaires s´exercent dans les limites fixées par la Constitution et par les lois, et au moyen de normes juridiques. Les compétences citées ci‐dessus valent pour toutes les entités fédérées, y compris dans le cadre d´un transfert de compétences : l´entité qui bénéficie d´un tel transfert reçoit aussi les compétences auxiliaires qui étaient attachées aux matières transférées.   

Compétences implicites 

Compétences qui ne sont pas explicitement attribuées à une autorité publique, mais dont elle doit disposer pour accomplir sa mission. Comme leur nom l´indique, et à la différence des compétences auxiliaires, les compétences implicites ne sont pas attribuées dans le détail à telle ou telle autorité. Le droit reconnaît cependant aux pouvoirs législatifs (Autorité fédérale et entités fédérées) la possibilité de prendre des dispositions, par la loi, le décret ou l´ordonnance, dans des domaines qui ne font pas partie de leurs compétences, mais sur lesquels il leur faut impérativement légiférer pour pouvoir exercer leurs compétences. C´est ainsi, par exemple, que la Cour d´arbitrage a reconnu le droit aux entités fédérées de prendre des dispositions complémentaires en matière de marchés publics, à condition que leur champ d´application reste restreint. Il faut bien noter que seules des dispositions rigoureusement nécessaires à l´exercice de ses compétences peuvent ainsi être prises par une autorité publique : elle ne peut pas profiter des compétences implicites pour élargir ses compétences. En outre, selon la jurisprudence de la Cour d´arbitrage, les dispositions prises par une autorité en vertu de ses compétences implicites ne peuvent avoir qu´une incidence marginale sur l´exercice des compétences d´une autre autorité. Les conflits de compétence qui pourraient surgir à cause d´un recours aux compétences implicites sont réglés par la Cour d´arbitrage. Site de la Cour d´arbitrage   

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Compétences résiduelles 

Dans un État fédéral, ensemble des compétences qui reviennent à un niveau de pouvoir parce qu´elles ne sont pas attribuées aux autres niveaux de pouvoir. Contrairement à ce que leur nom semble indiquer, les compétences résiduelles sont d´une importance majeure. Jusqu´à présent, en Belgique, les communautés et les régions ne possèdent que les compétences qui leur sont explicitement attribuées par la Constitution et par les lois de réformes institutionnelles. Elles ont donc un champ de compétence limité à ce qu´on appelle des compétences attribuées. Toutes les autres compétences, qu´on appelle résiduelles, appartiennent de droit à l´Autorité fédérale : cela signifie que toute intervention publique dans un domaine non attribué aux entités fédérées revient au pouvoir fédéral (par exemple s´il s´agit d´un nouveau domaine d´intervention publique). Actuellement, les compétences résiduelles sont plus importantes, au moins en termes budgétaires, que les compétences attribuées aux communautés et aux régions. Cependant, le système qui vient d´être décrit devrait théoriquement être inversé. En effet, ce système qui était la règle au début du processus de fédéralisation de l´État ne repose plus, depuis 1993, que sur une disposition transitoire de la Constitution. Celle‐ci dispose au contraire, en son article 35, que « l´autorité fédérale n´a de compétences que dans les matières que lui attribuent formellement la Constitution et les lois portées en vertu de la Constitution même », les communautés ou les régions étant compétentes pour toutes les autres matières dans les conditions et selon les modalités fixées par une loi spéciale. La Constitution impose donc un mécanisme inverse à celui actuellement en vigueur : une loi spéciale devrait fixer la liste limitative des matières attribuées à l´Autorité fédérale, toute autre matière étant alors de la compétence des communautés ou des régions. Cette disposition de la Constitution n´étant toujours pas appliquée, le régime transitoire reste en vigueur et confie donc les compétences résiduelles à l´Autorité fédérale. Si elle est un jour adoptée, la loi spéciale qui attribuera à l´Autorité fédérale ses compétences propres et qui confiera dès lors les compétences résiduelles aux entités fédérées pourrait restreindre considérablement le champ des compétences fédérales.   

Compétitivité  Capacité concurrentielle des entreprises, notamment sur le plan international. La sauvegarde de leur compétitivité sur le plan international est une contrainte économique qui s´impose aux entreprises dans une économie ouverte. La mondialisation, qui a accentué l´ouverture traditionnelle de l´économie belge, a mis les entreprises du pays en concurrence avec des économies où les coûts de la main‐d´œuvre sont plus bas. Cette évolution a eu des conséquences sur le système de la concertation et de la négociation sociale. La loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l´emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité prévoit un mécanisme destiné à prévenir les difficultés dues à une perte de compétitivité des entreprises. Cette loi met en place un mécanisme qui couple de manière formelle les problématiques de l´emploi et de la compétitivité avec la négociation de l´accord interprofessionnel. Celui‐ci est appelé à encadrer les négociations sectorielles par des 

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mesures contraignantes visant à maintenir ou à sauvegarder la compétitivité des entreprises. Le mécanisme comporte d´abord une phase d´étude et d´observation de la situation de l´économie du pays et ensuite une phase de négociation. Deux fois par an, avant le 31 janvier et le 31 juillet, le Conseil central de l´économie et le Conseil national du travail émettent un rapport commun sur l´évolution de l´emploi et du coût salarial en Belgique et dans les pays de référence (la France, l´Allemagne et les Pays‐Bas). Ce rapport comporte également une analyse de la politique de ces États en matière de salaires et d´emploi, ainsi que des motifs d´une éventuelle évolution divergente de la Belgique par rapport à ces pays. Il est également fait rapport sur les aspects structurels de la compétitivité et de l´emploi. Le cas échéant, des suggestions sont formulées en vue d´apporter des améliorations. La phase de la négociation salariale peut débuter au niveau interprofessionnel après qu´un rapport technique ait été émis sur la marge maximale disponible pour l´évolution du coût salarial sur la base de l´évolution des deux dernières années ainsi que de l´évolution du coût salarial attendue dans les pays de référence. Une fois fixée au niveau interprofessionnel par les interlocuteurs sociaux, la marge s´impose impérativement aux négociateurs patronaux et syndicaux appelés à renouveler les conventions collectives de travail dans les négociations sectorielles qui se déroulent dans les commissions paritaires. En pratique cependant, la norme reste seulement indicative et les sanctions prévues par la loi ne sont pas appliquées.   

Compte général de l´Etat 

Tableau reprenant toutes les opérations budgétaires (compte d'exécution du budget), patrimoniales (compte des variations du patrimoine) et de trésorerie (compte de la trésorerie) exécutées du 1er janvier au 31 décembre d'une année déterminée. Il faut bien distinguer le compte général de l'État, qui établit la situation financière de celui‐ci, après enregistrement des opérations effectuées au cours de l'exercice écoulé, et le budget de l'État, qui est la prévision des recettes et des dépenses au cours de l'exercice à venir. Le compte général est établi lorsque les comptes sont arrêtés, ce qui veut dire que recettes et dépenses sont fixées définitivement. Le compte général de l'État est établi par le SPF Finances. La Cour des comptes l'examine et fait part de ses observations. La Chambre des représentants, sur proposition du gouvernement, arrête la §loi§ de comptes. La loi de comptes, ou loi de règlement définitif du budget, est votée plusieurs années après la clôture de l'année budgétaire considérée, ce qui a été à l'origine de nombreuses critiques.   

Concertation économique et sociale 

Discussions entre les interlocuteurs sociaux et un gouvernement sur des matières économiques et sociales. Dans le langage courant, le terme de concertation désigne toute forme de relations entre des organisations patronales et des organisations syndicales auxquelles s´associe éventuellement un gouvernement. On distinguera cependant ici plus précisément la concertation de la négociation sociale et de la consultation. La concertation se distingue de la négociation par le nombre de parties en présence. Alors que la négociation sociale se déroule entre interlocuteurs sociaux selon un 

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principe de parité, la concertation voit un troisième acteur s´adjoindre aux deux premiers, l´acteur gouvernemental. En cas de non‐accord, celui‐ci garde son autonomie lors de la décision finale. L´origine de la concertation remonte aux années 1930, lorsque furent organisées les premières conférences nationales du travail. Plusieurs conférences de ce type ont eu lieu entre 1936 et 1940. L´un des accords importants auxquels elles aboutirent fut la décision d´accorder une semaine de congés payés aux travailleurs, décision qui fut coulée en projet de loi par le gouvernement pour être adoptée par le Parlement. La concertation sociale interprofesionnelle se déroule en dehors de tout cadre institutionnel. Des rencontres ponctuelles ont lieu au niveau fédéral entre les interlocuteurs sociaux et le gouvernement, mais aussi au niveau des communautés et des régions avec leur gouvernement respectif. Quand les décisions à prendre sont nombreuses ou que le gouvernement souhaite orienter un pan entier de sa politique, ces rencontres sont appelées conférences nationales du travail, conférence économique et sociale, table ronde de politique industrielle, table ronde de la santé, table ronde des pensions, etc. Au niveau fédéral, la négociation de l´accord interprofessionnel comporte une part de concertation tripartite dans la mesure où les partenaires sociaux souhaitent connaître les intentions du gouvernement, voire peser sur la décision politique dans un certain nombre de matières avant de négocier directement entre eux là où ils peuvent aboutir à un accord. Ces contacts avec le gouvernement aboutissent souvent à un engagement du gouvernement d´exécuter une décision arrêtée avec les interlocuteurs sociaux. Au niveau des régions les gouvernements rencontrent aussi les interlocuteurs sociaux de façon informelle en Région wallonne, de façon plus institutionnalisée dans la Communauté flamande et dans la Région de Bruxelles‐Capitale. La Communauté flamande a créé un organe pour la concertation économique et sociale, le Vlaams Economisch en Sociaal Comité (VESOC), au sein duquel sont conclus des accords tripartites. Le secrétariat du VESOC est assuré par le Sociaal en Economisch Raad voor Vlaanderen (SERV). Un organe de ce type a été créé en 1997 au sein du Conseil économique et social de la Région de Bruxelles‐Capitale (CESRBC), le Comité bruxellois de concertation économique et sociale. Dans la fonction publique, le terme de concertation est réservé à la procédure officielle, distincte de la négociation, par laquelle les autorités consultent les représentants syndicaux sur des questions relatives au statut du personnel et à l´organisation du travail, questions considérées comme de moindre importance que celles qui sont soumises à la négociation. Dans le secteur public, la concertation est donc l´équivalent de la consultation dans le secteur privé. Site du SERV Site du CESRBC   

Conciliation  Procédure à laquelle font appel les parties à un conflit social lorsqu’elles ne peuvent y mettre fin par elles‐mêmes. Les conflits collectifs du travail trouvent normalement une solution pacifique par la négociation entre l´employeur (ou une organisation d´employeurs) et les syndicats de travailleurs. Si cette solution n´est pas trouvée, une autre procédure peut être tentée, la conciliation, par laquelle 

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l´intervention d´un tiers, un conciliateur social, vise à rapprocher les points de vue jusqu´à l´acceptation par les deux parties d´une solution de compromis. Les commissions paritaires fixent les modalités particulières de conciliation dans chaque branche d´activité économique. À cet effet, elles peuvent se doter d´un bureau de conciliation. La Direction générale des relations collectives du travail du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale comprend la Division de la conciliation sociale où est logé le Corps des conciliateurs sociaux, composé de quatre premiers conciliateurs sociaux, treize conciliateurs sociaux et onze conciliateurs sociaux adjoints. Les conciliateurs sociaux sont également président de commission paritaire et exercent leur fonction sous l´autorité directe du ministre de l´Emploi et du Travail. Le conciliateur social intervient lorsque la négociation ne permet pas de mettre fin à un conflit collectif dans une entreprise ou dans un secteur. Il peut intervenir également en cas de litige individuel. Il tente d´améliorer la communication entre les parties en conflit. Il leur prête ses bons offices en leur faisant des propositions, qui sont cependant non impératives. Comme la négociation, la conciliation des conflits collectifs débouche normalement sur une convention collective de travail. Site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale   

Concurrence  Dans une économie libérale, principe de base d´organisation du marché visant à empêcher l´abus de positions dominantes et que les pouvoirs publics font respecter. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Confédéralisme  Mode d´organisation politique associant plusieurs Etats indépendants qui gèrent certains de leurs intérêts en commun. La mise en place d´une confédération résulte de la volonté de plusieurs Etats souverains qui passent entre eux une alliance par un traité de droit international qui institue la confédération et qui règle ses compétences et son fonctionnement. Les Etats qui sont ainsi liés restent pleinement indépendants dans toutes les matières qui ne sont pas concernées par le traité. Les confédérations possèdent des traits caractéristiques que l´on peut résumer comme suit. 1. Une confédération est une construction de droit international, le résultat d´un traité par lequel des Etats décident de s´associer pour gérer certains de leurs intérêts en commun en créant des organes politiques interétatiques (assemblée de représentants des Etats, notamment). 2. Chaque Etat membre d´une confédération possède un droit de sécession à l´égard de la confédération. 3. Les Etats membres d´une confédération n´attribuent à cette dernière que des compétences limitées, notamment des décisions en matière économique, douanière ou militaire. 4. Les décisions prises dans une confédération requièrent l´accord unanime des Etats membres, que ce soit pour modifier le traité confédéral ou pour adopter des décisions engageant la confédération et ses membres. 5. Les citoyens des Etats associés au sein d´une confédération n´ont pas de lien direct avec celle‐ci : ils n´ont pas la nationalité de la confédération, mais celle d´un des Etats membres, et ils n´exercent pas de droit de vote pour élire les organes politiques de la confédération. Historiquement, 

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les confédérations ont surtout été des régimes de transition : des Etats voisins, initialement indépendants, entrent dans une confédération qui se transforme plus ou moins rapidement en fédération. Les Etats‐Unis sont passés rapidement d´une confédération à une fédération ; les cantons suisses, confédérés pendant plusieurs siècles, forment un Etat fédéral depuis 1848. La CEI (Confédération des Etats indépendants), qui rassemble des pays ayant appartenu à l´ancienne URSS, est née dans des conditions différentes. En Belgique, depuis le début du 21e siècle, le terme de confédéralisme est utilisé en un sens non juridique, pour désigner des projets de réforme radicale du fédéralisme belge. En plaidant pour un « Etat belge confédéral », ces projets emploient un terme inapproprié puisqu´une confédération, par définition, unit plusieurs Etats indépendants. En réalité, les projets dits confédéralistes visent avant tout, en particulier lorsqu´ils sont défendus par des partis flamands, à transférer aux communautés ou aux régions de nombreuses compétences relevant encore de l´Autorité fédérale, ce qui rapprocherait la Belgique du troisième trait caractéristique du confédéralisme relevé ci‐dessus. Par ailleurs, et toujours en un sens plus politique que juridique, on relève dans le système politique belge quelques traits qui le rapprochent d´une logique confédérale. Il en va notamment ainsi, au sein des institutions de niveau fédéral, de la parité néerlandophones/francophones au Conseil des ministres, de l´existence de groupes linguistiques à la Chambre et au Sénat, des règles de double majorité régissant l´adoption des lois spéciales et de la procédure dite de la sonnette d´alarme. Ces différents mécanismes ont pour effet que certaines décisions ne peuvent être prises par la majorité numérique flamande contre la volonté de la minorité francophone, ce qui rapproche le fonctionnement de l´Etat fédéral belge du quatrième trait caractéristique des confédérations évoqué ci‐dessus.   

Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC) 

Syndicat de travailleurs appartenant au monde chrétien. Les débuts d´une organisation centralisée du syndicalisme chrétien remontent à la création en 1904 d´un Secrétariat général des unions professionnelles chrétiennes. La CSC adopte son nom actuel en 1923 (en néerlandais Algemeen Christelijk Vakverbond van België (ACV)). Longtemps minoritaire, elle a dépassé en nombre d´affiliés la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) à la fin des années 1950 et est depuis lors le premier syndicat en Belgique. En 2010, 48,3 % des syndiqués le sont à la CSC. Le syndicalisme chrétien est marqué à son origine par un fort sentiment d´anti‐socialisme. Sa doctrine est imprégnée de l´enseignement de l´Église en matière sociale, définie entre autres par l´encyclique Rerum Novarum (1891). Cette option doctrinale, qui rejette la lutte des classes, est toujours perceptible aujourd´hui dans les entreprises, où la CSC est perçue comme un syndicat qui tente d´éviter l´affrontement et qui est davantage enclin au compromis que son rival socialiste. La CSC est organisée selon une structure à la fois professionnelle (les centrales) et géographique (les fédérations régionales). Les centrales professionnelles pour ouvriers sont : ‐ CSC‐Bâtiment, industrie et énergie ; ‐ ACV‐CSC‐Metea (métal et textile) ; ‐ CSC‐Alimentation et services ; ‐ CSC‐Transcom (transport 

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et communications). La CSC compte deux centrales distinctes pour employés : ‐ la Centrale nationale des employés‐Groupement national des cadres (CNE‐GNC) ; ‐ la Landelijke Bedienden Centrale‐Nationale Vakverbond voor Kaderleden (LBC‐NVK). Dans le secteur public et l´enseignement les centrales de la CSC sont : ‐ CSC‐Services publics ; ‐ CSC‐Enseignement. Les fédérations régionales sont au nombre de huit en Wallonie, d´une à Bruxelles et de douze en Flandre. Le nombre d´affiliés de la CSC monte à 1 665 217 (chiffres de 2010). Ces membres sont répartis de façon différente selon les régions. Ils sont 63 % en Flandre (non compris le Brabant flamand), 21 % en Wallonie (non compris le Brabant wallon) et 21 % à Bruxelles et dans les provinces de Brabant wallon et de Brabant flamand. La CSC est l´une des organisations constitutives du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) du côté francophone, et de l´Algemeen Christelijke Werknemersverbond (ACW) du côté flamand. Les liens privilégiés qu´entretenaient ces organisations avec les partis sociaux‐chrétiens ont longtemps fait de ces partis leurs relais politiques privilégiés grâce au poids que représentaient au sein de ces partis les parlementaires de tendance démocrate‐chrétienne. La perte d´identité de cette tendance au sein de ces partis et, du côté francophone, le fait que le MOC se soit prononcé en faveur d´un pluralisme politique en 1972, ont distendu ces liens. Site de la CSC   

Conférence intergouvernementale (CIG) 

Négociation entre les gouvernements des États membres de l´Union européenne préalable à la modification des traités. Une Conférence intergouvernementale (CIG) se déroule sur plusieurs mois. Elle est ouverte par le Conseil des ministres, sur proposition des États membres ou de la Commission. Elle réunit les représentants des gouvernements des États membres. Le Parlement européen y délègue des observateurs. La CIG comporte des réunions fréquentes entre les experts des différents gouvernements et se conclut lors d´un Conseil européen. Les traités de Maastricht, d´Amsterdam,de Nice et de Lisbonne ont été élaborés par des Conférences intergouvernementales. La Conférence intergouvernementale qui s´est déroulée d´octobre 2003 à juin 2004 a eu pour objectif d´établir le texte du projet de traité établissant une §Constitution pour l´Europe|Constitution européenne§. Cette CIG avait été pour la première fois préparée par les travaux d´une Convention réunissant tant des acteurs politiques (notamment des parlementaires européens et nationaux) que des représentants de la société civile. Cette innovation dans la procédure de révision des traités était destinée à assurer une large participation à la prise de décision et un dépassement des intérêts nationaux. Elle a allongé et compliqué la procédure de révision des traités qu´il reste sans doute nécessaire de réformer. À la suite du rejet du projet de traité constitutionnel européen, c´est une nouvelle CIG qui a conduit à l´adoption du traité de Lisbonne en 2007.   

Conférence interministérielle 

Concertation régulière entre minsitres fédéraux, communautaires et/ou régionaux dans des matières où leur coopération est nécessaire. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

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Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) 

Organisation internationale qui a rassemblé des pays de l´Est et de l´Ouest durant la guerre froide et a fait place à l´Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) est une organisation internationale née pendant la guerre froide. L´idée d´une conférence sur la sécurité en Europe était apparue dans les années 1960‐1970 avec la détente des relations Est‐Ouest. Une première série de réunions se sont tenues à Helsinki de novembre 1972 à juin 1973. Elles ont débouché sur la création en 1975, par l´Acte final d´Helsinki, de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Les 35 signataires de l´Acte final d´Helsinki s´engageaient à respecter leurs frontières réciproques, à ne pas intervenir dans les affaires internes des autres pays participants, à renoncer à la force comme instrument de règlement des conflits et à promouvoir les droits de l´homme. La CSCE a constitué un forum de discussion entre les dirigeants des pays occidentaux et des pays communistes jusqu´à la fin de la guerre froide. Elle a également permis de mettre l´accent sur le respect des droits de l´homme dans les pays du bloc communiste. En 1990, la Charte de Paris a réorienté les missions de la CSCE : renforcement de la démocratie, respect des droits de l´homme, gestion pacifique des conflits, développement de la sécurité commune notamment par la maîtrise des armements. En 1995, la CSCE a fait place à l´Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Note : il existe depuis 1976 une agence du gouvernement américain dénommée la Commission pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) qui est chargée de surveiller l´application de l´Acte final d´Helsinki, particulièrement en matière de respect des droits de l´homme.   

Conflit d´intérêts  Conflit susceptible de surgir dans un État fédéral lorsqu´un pouvoir prépare ou prend une décision menaçant gravement les intérêts d´un autre pouvoir. Il y a conflit d´intérêts lorsqu´un parlement ou un gouvernement s´estime gravement lésé par une décision ou un projet de décision d´une autre composante de l´État fédéral, ou encore par l´absence de décision d´une autre composante. Le pouvoir qui s´estime lésé peut recourir aux procédures de prévention et de règlement des conflits d´intérêts. Seules les neuf composantes de l´État fédéral belge possédant un pouvoir législatif peuvent enclencher ces procédures. Ces procédures diffèrent selon que le conflit oppose des gouvernements ou des parlements. D´autre part, ce n´est qu´au niveau des gouvernements que l´absence de décision d´une autre entité permet d´enclencher une procédure pour conflit d´intérêts. C´est le comité de concertation qui est saisi lorsqu´un gouvernement estime qu´il y a conflit d´intérêts avec un autre gouvernement. Il dispose de 60 jours pour rendre une décision. Ce Comité réunit des représentants des différents gouvernements dans le respect de la parité linguistique et dans le respect de la parité entre membres désignés par l´Autorité fédérale et membres désignés par les entités fédérées. Toutes les décisions du Comité de concertation doivent être prises par consensus. Si les membres du Comité ne parviennent pas à adopter une décision, aucun recours n´est prévu : 

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le gouvernement mis en cause peut poursuivre la politique qui était contestée. Il en va de même si le Comité a pris une décision par consensus : les décisions prises par le Comité n´ont pas de pouvoir contraignant ; le Comité n´est d´ailleurs pas une juridiction. Si le conflit d´intérêts concerne des parlements, c´est‐à‐dire si une assemblée législative s´estime gravement lésée par un projet ou une proposition de loi, de décret ou d´ordonnance déposée devant un autre parlement, elle peut, par une motion adoptée à une majorité renforcée (trois quarts des voix dans le cas du Parlement fédéral, du Parlement flamand, du Parlement de la Communauté française, du Parlement de la Communauté germanophone, du Parlement wallon, du Parlement de la Région de Bruxelles‐Capitale et de l´Assemblée de la Commission communautaire française ; la majorité des voix dans chacun des groupes linguistiques dans le cas de l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune), demander la suspension de la procédure législative entamée dans cette autre assemblée. Les deux assemblées ont alors un délai de 60 jours pour essayer de s´entendre. Si la concertation entre elles n´a pas abouti dans le délai suspensif de 60 jours, le Comité de concertation rend une décision selon la procédure du consensus, dans un délai variable selon les cas, et après un éventuel avis du Sénat (le Sénat dispose de 30 jours pour remettre un avis motivé au Comité de concertation qui doit rendre à son tour une décision dans les 30 jours ; si toutefois c´est la Chambre des représentants ou le Sénat qui met en œuvre le mécanisme de suspension de la procédure parlementaire à l´origine du conflit d´intérêts, le Sénat ne rend pas d´avis et le Comité de concertation dispose de 60 jours pour rendre sa décision). La décision du Comité de concertation n´étant pas contraignante, ce mécanisme, comme le précédent, est davantage un mécanisme de prévention que de règlement des conflits d´intérêts. La Constitution dispose que c´est le Sénat qui se prononce par voie d´avis motivé sur les conflits d´intérêts entre parlements, mais la loi spéciale qui doit fixer les modalités d´intervention du Sénat à cette fin n´a pas encore été élaborée. Par ailleurs, des conflits d´intérêts sont évités au moyen de concertations et d´accords qui prennent notamment la forme de conférences interministérielles et d´accords de coopération.   

Conflit de compétence 

Conflit susceptible de surgir dans un État fédéral lorsqu´un pouvoir excède ses compétences en adoptant une législation. Le plus souvent, il y a conflit de compétence lorsqu´une des entités de l´État fédéral (Autorité fédérale, communauté ou région) affirme qu´une loi, un décret ou une ordonnance émanant d´une autre entité excède la compétence de celle‐ci. Il s´agit donc d´un conflit entre deux pouvoirs possédant une capacité législative. Les conflits de compétence font l´objet de mécanismes de prévention, intervenant donc avant que la norme législative soit adoptée. Même s´il n´a pas été instauré dans ce but, le Conseil d´État joue un rôle dans la prévention des conflits de compétence à travers sa section de législation : lorsqu´elle rend un avis motivé sur un projet ou sur une proposition de norme législative, cette section vérifie, entre autres, que le pouvoir qui légifère n´excède pas ses compétences. Lorsqu´une demande d´avis soulève une question relative aux compétences respectives de l´Autorité 

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fédérale, des communautés et des régions, la demande est examinée par les chambres réunies (comportant un nombre égal de néerlandophones et de francophones) de la section de législation. Le Conseil d´État intervient aussi dans le règlement des conflits de compétence : la section d´administration du Conseil d´État peut annuler des décisions administratives parce qu´elles ne respectent pas certaines règles portant sur les relations entre les différents niveaux de pouvoirs. Le Conseil d´État intervient ainsi après l´adoption de la norme contestée. Cependant, le règlement des conflits de compétence est surtout assuré par la Cour d´arbitrage, qui a été spécialement créée, en 1980, pour régler de tels conflits (même si son rôle de cour constitutionnelle est aujourd´hui plus large). Lorsqu´une norme législative est contestée pour conflit de compétence, la Cour d´arbitrage statue par la voie d´un arrêt qui a l´autorité de la chose jugée, et qui peut annuler la norme contestée en tout ou en partie. La Cour d´arbitrage peut aussi être saisie d´un conflit de compétence par une juridiction. Si, à l´occasion d´une affaire traitée par une juridiction, il est constaté qu´un conflit pourrait exister entre deux normes législatives émanant de pouvoirs différents, le juge saisi de l´affaire doit interroger la Cour d´arbitrage pour déterminer s´il y a effectivement excès de compétence (on appelle des telles questions des questions préjudicielles). La procédure devant cette juridiction est suspendue en attendant l´arrêt de la Cour d´arbitrage. Afin d´éviter qu´elle penche en faveur de l´une ou l´autre communauté ou région dans l´exercice de ses missions, la Cour d´arbitrage est composée paritairement de juges néerlandophones et de juges francophones. A noter que ne sont pas visés ici les conflits de compétence entre la Chambre des représentants et le Sénat, qui sont réglés par une commission parlementaire spécifique. Site de la Cour d´arbitrage   

Conseil central de l´économie (CCE) 

Organe consultatif paritaire institué au niveau fédéral et compétent en matière économique. Le Conseil central de l´économie a été instauré par la loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l´économie. Il est chargé d´adresser à un ministre ou au Parlement fédéral, d´initiative ou à la demande de ces autorités, des avis ou propositions concernant la politique économique du gouvernement fédéral. Son domaine d´intervention couvre la concurrence et la politique des prix, les mesures d´encouragement des investissements à risques, les mesures de sauvegarde de la compétitivité des entreprises, etc. Le CCE joue un rôle important dans l´application de la loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l´emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité. Les services du Conseil réunissent les données nécessaires à la mesure de l´évolution de la compétitivité du pays. Avec le Conseil national du travail (CNT), le CCE remet deux fois par an un rapport commun sur les évolutions de l´emploi et du coût salarial en Belgique et dans les pays de référence, sur la politique en matière d´emploi et de salaires ainsi que sur les aspects structurels de la compétitivité et de l´emploi, et formulent le cas échéant des suggestions en vue d´apporter des améliorations. Tous les deux ans, avant le début de la négociation de l´accord interprofessionnel, un rapport technique est élaboré par le 

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secrétariat du Conseil concernant les marges maximales disponibles pour l´évolution du coût salarial. Éclairés par ces rapports, les partenaires sociaux engagent alors la négociation de la norme salariale à ne pas dépasser dans les négociations sectorielles. Au‐delà de sa mission légale d´organe de consultation, le Conseil central de l´économie est un forum de rencontre entre les interlocuteurs sociaux, leur permettant d´analyser et d´approfondir les grands débats socio‐économiques. À cette fin, le Conseil organise régulièrement des rencontres entre les interlocuteurs sociaux et des experts extérieurs qui permettent de réfléchir aux enjeux d´un monde en mutation. Le CCE compte 44 membres effectifs, nommés paritairement parmi les candidats présentés : – par les organisations les plus représentatives de l´industrie, de l´agriculture, du commerce et de l´artisanat, certains candidats représentant les petites entreprises ainsi que les entreprises familiales ; – par les organisations les plus représentatives des travailleurs, certains candidats représentant les coopératives de consommation. En outre, six membres cooptés par les membres précédents sont choisis pour leur capacité scientifique ou leur compétence technique. Le président, personnalité étrangère à l´administration et aux organisations représentées au sein du Conseil, est désigné par arrêté royal après consultation du Conseil. Son mandat est de six ans et renouvelable. Le Conseil choisit en son sein quatre vice‐présidents. Site du CCE   

Conseil communal  Assemblée élue pour une période de six ans par la population de la commune, et qui adopte des règlements et des ordonnances. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Conseil d´entreprise 

Organe bipartite d´avis et d´information des travailleurs institué dans les entreprises. Le conseil d´entreprise a été créé par la loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l´économie. Il doit être institué dans les entreprises du secteur privé (marchand et non marchand) comprenant au moins cent travailleurs. Il est composé du chef d´entreprise et d´un ou plusieurs délégués effectifs et suppléants désignés par lui, ainsi que de membres du personnel élus par les travailleurs de l´entreprise. Une représentation séparée des cadres est prévue dans les entreprises qui occupent au moins quinze cadres. Les représentants des travailleurs sont élus tous les quatre ans au scrutin secret au cours des élections sociales. Les listes des candidats sont proposées par les organisations représentatives des travailleurs présentes dans l´entreprise. Pour les candidats à la représentation des cadres, les listes peuvent en outre être déposées par des cadres n´appartenant pas à une organisation représentative. Le nombre de représentants des travailleurs siégeant au conseil d´entreprise dépend du nombre de travailleurs de cette entreprise. Il ne peut toutefois être inférieur à 4 ni supérieur à 25. Il y a autant de membres effectifs que de membres suppléants. Les candidats et les élus disposent d´une protection particulière contre le licenciement. Le conseil d´entreprise a une importante mission d´avis. Il doit être consulté notamment sur l´organisation du travail, les conditions de travail et le rendement de l´entreprise, les critères de licenciement et 

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d´embauche des travailleurs, la formation professionnelle ainsi que les mesures propres à favoriser le développement de l´esprit de collaboration entre l´employeur et son personnel. Il doit être consulté aussi sur la politique d´emploi de l´entreprise, notamment en cas de licenciement collectif. Le conseil d´entreprise a une importante mission d´information des travailleurs en matière d´emploi et en matière économique et financière. La liste des informations à fournir est prévue par la convention collective du Conseil national du travail (CNT) n° 9 du 9 mars 1972 et l´arrêté royal du 27 novembre 1973 portant réglementation des informations économiques et financières à fournir au conseil d´entreprise. Le conseil d´entreprise doit être informé préalablement à toute décision portant sur des licenciements collectifs. Ces informations peuvent donner lieu à des échanges de vue et peuvent nourrir les discussions qui se déroulent dans le cadre de la négociation avec la délégation syndicale. Le conseil d´entreprise veille au respect des conventions collectives de travail ainsi que des législations économiques et sociales applicables dans l´entreprise. Il a un pouvoir de décision et de gestion dans certaines matières : il élabore le règlement de travail et informe le personnel à ce sujet ; il gère les œuvres sociales ; il désigne le réviseur d´entreprise et fixe la date des vacances annuelles.   

Conseil d´État  Organe doté d´un double rôle juridictionnel et consultatif. Créé par la loi en 1946, le Conseil d´État est aujourd'hui établi par l´article 160 de la Constitution. Il ne relève pas du pouvoir judiciaire. Il a une double mission : ‐ sa section d´administration est la plus haute juridiction administrative du pays. Elle statue par voie d´arrêts sur les recours introduits contre des actes administratifs. Le Conseil d´État dispose du pouvoir d´annuler ou de suspendre l´exécution des actes administratifs (tels les arrêtés qu´il juge non conformes à la loi ; ‐ sa section de législation est chargée de fournir un avis technique aux parlements et aux gouvernements à propos des textes de loi examinés. L´avis du Conseil d´État a pour objet de vérifier la conformité des textes proposés avec les normes juridiques existantes, la compétence de l´autorité qui en prend l´initiative et la bonne rédaction des textes. L´avis du Conseil d´État est obligatoire sur les avant‐projets de loi, de décret ou d´ordonnance. Il peut également être sollicité par les présidents des assemblées législatives. L´avis de la section de législation du Conseil d´État n´a pas de force juridiquement contraignante, mais il revêt un grand poids. Le Conseil d´État est organisé en chambres composées chacune de trois conseillers. Chaque chambre est soit francophone, soit néerlandophone, soit bilingue (une seule chambre). Les conseillers (15 francophones et 15 néerlandophones) sont nommés à vie par le roi. Ils sont assistés par des assesseurs, qui sont des juristes spécialisés dans un domaine particulier, nommés par le roi pour une période de cinq ans. Le Conseil d´État comprend également un auditorat, chargé de l´instruction des affaires. Son avis revêt un poids particulier à l'audience de la section d'administration. Site du Conseil d'État   

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Conseil de gouvernement 

Réunion commune des ministres et des secrétaires d´État fédéraux. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Conseil de l´Europe  Organisation intergouvernementale ayant pour objectif la défense des valeurs politiques fondamentales : la démocratie, les droits de l´homme et l´État de droit. Créé en 1949, le Conseil de l´Europe est la plus ancienne organisation européenne. Le nombre de ses membres est passé de 10 États à l´origine à 47 États en 2012. Si le Conseil de l´Europe est totalement indépendant de l´Union européenne, en faire partie constitue cependant un préalable à l´adhésion à l´Union. Depuis 1989, le Conseil de l´Europe a joué le rôle de « sas d´accueil » pour les pays d´Europe de l´Est. La liste des accords internationaux conclus au sein du Conseil de l´Europe compte aujourd´hui plus de 200 traités, conventions et protocoles. Ceux‐ci sont signés par les États puis ratifiés par les parlements nationaux avant d´entrer en vigueur. Parmi les plus importants d´entre eux figure la Convention européenne des droits de l´homme, dont l´application est vérifiée par la Cour européenne des droits de l´homme. Citons également la Charte sociale européenne (1961), qui garantit les droits fondamentaux dans les domaines de la famille, de l´assurance sociale et de la représentation syndicale, et la Convention‐cadre pour la protection des minorités nationales, qui a été conclue en 1994 et est entrée en vigueur le 1er janvier 1998. La Belgique a signé cette Convention, mais ne l´a pas encore ratifiée. Les organes principaux du Conseil de l´Europe sont : ‐ le Comité des ministres : il rassemble les ministres des Affaires étrangères des États membres. C´est l´organe décisionnel ; ‐ l´Assemblée parlementaire : elle rassemble des représentants des parlements des États membres, en nombre proportionnel à leur population. Elle adopte des recommandations et des résolutions, et exprime des opinions. Le Conseil de l´Europe comprend également le secrétariat général, dirigé par un secrétaire général élu pour cinq ans par l´Assemblée sur proposition du Comité des ministres, et le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l´Europe, créé en 1994 et composé de deux chambres où siègent des membres des assemblées régionales et locales des États membres. Le Conseil de l´Europe est établi à Strasbourg. Il ne faut pas le confondre avec le Conseil européen ni avec le Conseil de l´Union européenne. Site du Conseil de l´Europe   

Conseil de l´Union européenne 

Institution de l'Union européenne qui détient le pouvoir législatif, le plus souvent conjointement avec le Parlement européen, et exerce des fonctions budgétaires, d'orientation des politiques et de coordination. Le Conseil de l’Union européenne (appelé aussi Conseil des ministres, ou simplement Conseil) est constitué par un ou parfois plusieurs représentants de chaque gouvernement des États membres de l’Union européenne au niveau ministériel. Ces représentants diffèrent selon les matières traitées. Par exemple, dans sa formation « Affaires économiques et financières », le Conseil rassemble les ministres en charge de l’Économie et des Finances des pays membres. Depuis l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne le 1er décembre 

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2009, le Conseil compte dix formations selon les matières traitées : ‐ Affaires générales ; ‐ Affaires étrangères ; ‐ Affaires économiques et financières ; ‐ Justice et Affaires intérieures ; ‐ Emploi, Politique sociale, Santé et Consommateurs ; ‐ Compétitivité (Marché intérieur, Industrie, Recherche et Espace) ; ‐ Transports, Télécommunications et Énergie ; ‐ Agriculture et Pêche ; ‐ Environnement ; ‐ Éducation, Jeunesse, Culture et Sport. La présidence du Conseil de l'Union européenne est exercée à tour de rôle par chaque pays membre pour une durée de six mois, à l'exception du Conseil des Affaires étrangères, qui est présidé par le haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, sauf lorsque le conseil traite de politique commerciale. Le Conseil siège à Bruxelles. Il a pour missions principales : ‐ l’adoption de la législation européenne, dans certains domaines conjointement avec le Parlement européen ; ‐ la coordination des orientations des politiques économiques des États membres ; ‐ la conclusion des accords internationaux entre l’Union européenne et des pays tiers ou des organisations internationales ; ‐ le budget de l’Union, conjointement avec le Parlement européen ; ‐ la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ; ‐ la coopération judiciaire et policière. Le Conseil prend ses décisions soit à la majorité qualifiée (procédure la plus courante), soit à l’unanimité (notamment pour la fiscalité, la protection sociale, l'adhésion de nouveaux États à l'Union européenne, la politique étrangère et de défense commune et la coopération policière opérationnelle entre les États membres). Le nombre de voix dont disposent les États membres est pondéré en fonction de leur population, avec un mécanisme correcteur qui favorise les plus petits pays. Le total des voix est de 345. La majorité qualifiée est atteinte avec 255 voix, représentant au moins la majorité simple des États si la proposition émane de la Commission européenne et 2/3 des États si la proposition n’émane pas de la Commission. Un État membre peut demander de vérifier que la majorité qualifiée représente au moins 62 % de la population de l’Union. Ce système de majorité qualifiée, qui date du Traité de Nice, sera modifié, en application du Traité de Lisbonne, une première fois en 2014, et une deuxième fois en 2017, pour aboutir à un nouveau système de double majorité qui requiert les voix de 55 % des États représentants 65 % de la population de l'Union. Le Conseil est assisté par un secrétariat général. Le Conseil se prononce sur les textes qui lui sont soumis par la Commission. Ses délibérations sont préparées par le Comité des représentants permanents des États membres (COREPER). Il ne faut pas confondre le Conseil de l'Union européenne avec le Conseil européen, qui rassemble les chefs d'État et de gouvernements, et qui a d'autres fonctions. Site du Conseil de l’Union européenne   

Conseil de la Communauté germanophone 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

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Conseil de la concurrence 

Juridiction administrative qui a des compétences de décision, de proposition et d´avis en matière de protection de la concurrence économique Constitué en 1991 et mis en place en 1999, le Conseil de la concurrence a vu ses missions étendues par les lois du 10 juin 2006 sur la protection de la concurrence économique et instituant le Conseil de la concurrence. La réforme prévoit un système d´interdiction des pratiques restrictives de concurrence et de contrôle préalable des concentrations, qui s´appuie sur cinq instances : le Conseil de la concurrence, l´Auditorat, le greffe, le Service de la concurrence du SPF Économie, PME, Classes moyennes et Énergie et la Commission de la concurrence (commission consultative instituée au sein du Conseil central de l´économie (CCE)). Le Conseil de la concurrence est chargé du contrôle des cartels et des ententes sur les prix, de la répression de l´abus de position dominante et de l´analyse des concentrations (à partir de seuils définis par la loi, révisables tous les trois ans par arrêté délibéré en Conseil des ministres). Le Conseil de la concurrence est composé d´une assemblée générale, d´un auditorat et d´un greffe. L´assemblée générale du Conseil est composée de douze conseillers, nommés pour un mandat de six ans. Le président, le vice‐président et quatre conseillers exercent leurs fonctions à plein temps. Le Conseil est divisé en chambres, composées chacune de trois conseillers, auxquelles le président distribue les affaires à traiter. L´auditorat, composé de minimum six et de maximum dix membres nommés par le Roi, est chargé de recevoir les plaintes, de diriger et d´organiser l´instruction et de veiller à l´exécution des décisions prises par le Conseil de la concurrence. Le greffe assure le secrétariat du Conseil, sous la direction de son président. Les dossiers traités par le Conseil de la concurrence peuvent être ouverts sur la base de plaintes, de sa propre initiative, ou obligatoirement pour les entreprises qui dépassent certains seuils de chiffre d´affaires. La cour d´appel de Bruxelles est compétente pour traiter les recours contre les décisions du Conseil de la concurrence et de son président. Les parties concernées peuvent par ailleurs introduire un recours en annulation devant le Conseil d´État contre les décisions du Conseil en matière de concentrations. Enfin, le Conseil de la concurrence peut traiter, dans certains cas, les recours contre les décisions rendues par les autorités sectorielles de régulation. Le Conseil de la concurrence doit coopérer avec ces dernières, notamment la Commission de régulation de l´électricité et du gaz (CREG), l´Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) et le Conseil supérieur de l´audiovisuel (CSA). Depuis mai 2005, la législation mise en place au niveau européen prévoit la décentralisation du contrôle européen en matière de concurrence au niveau des États membres jusqu´à un certain niveau d´importance des affaires. En ce qui concerne des cas purement nationaux, les services de la Commission européenne ne conservent qu´un pouvoir d´évocation. Outre des réunions semestrielles avec la direction générale de la Concurrence de l´Union européenne, le Conseil de la concurrence participe au niveau européen à la mise en œuvre de la modernisation du droit de la 

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concurrence. Page du site du SPF Économie consacrée à la concurrence   

Conseil de la Couronne 

Réunion des ministres d’État et des ministres en exercice, sous la présidence du roi. Institution coutumière, purement consultative, le Conseil de la Couronne ne peut prendre de décision impliquant la responsabilité ministérielle. Le Conseil de la Couronne s’est réuni : ‐ en juillet 1870 pour déterminer s’il fallait réunir les Chambres en session extraordinaire ou maintenir l’arrêté de dissolution qui venait d’être pris ; ‐ le 2 août 1914 à la suite de l’ultimatum allemand ; ‐ le 4 mai 1919 pour examiner le traité de Versailles ; ‐ le 22 juillet 1950 pour entendre une communication du roi Léopold III ; ‐ le 18 février 1960 pour donner son avis sur les résolutions de la conférence belgo‐congolaise de la table ronde.   

Conseil des ministres 

Réunion de l´ensemble des ministres fédéraux. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Conseil européen  Réunion périodique des chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’Union européenne, également appelée « Sommet européen ». La tenue régulière de réunions des chefs d’État et de gouvernement n’avait pas été prévue par le Traité de Rome créant la Communauté économique européenne. La nécessité de tenir des réunions périodiques autour de la dynamique générale de la construction européenne s’est toutefois imposée dès le début des années 1970. À partir de 1975, les réunions régulières du Conseil européen succèdent aux sommets occasionnels. Même si les Traités de Maastricht, d'Amsterdam et de Nice font mention du rôle d'impulsion et d'orientation générale du Conseil européen, c'est le Traité de Lisbonne qui en fait une institution de l'Union européenne, séparée du Conseil de l´Union européenne. Il est composé de chefs d’État et de gouvernement de tous les États membres ainsi que du président de la Commission européenne. Le Conseil européen se réunit au moins quatre fois par an, mais peut être convoqué plus souvent par son président. Jusqu'à l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, le Conseil européen était présidé par le chef de l'État qui exerçait la présidence semestrielle du Conseil de l´Union européenne. Depuis l'entrée en vigueur de ce traité, il élit un président, qui n'exerce pas de mandat national, pour une durée de deux ans et demi, renouvelable une fois. Le premier président permanent a été élu lors d'un Conseil européen extraordinaire en novembre 2009. Il s'agit du Belge Herman Van Rompuy. Il a été réélu pour un nouveau mandat le 1er mars 2012. Le Conseil européen est chargé de définir les orientations politiques générales de l’Union et de lui donner les impulsions nécessaires à son développement. C'est lui qui a décidé de parvenir à une Union économique et monétaire qui a permis le passage à la monnaie unique. De nouvelles politiques de l’Union ont été initiées lors de réunions du Conseil européen tenues dans des villes dont le nom s’attachait ainsi à la politique décidée ; par exemple, les critères de Copenhague (critères d’adhésion à l’Union définis au sommet de Copenhague en 1993) ou la Stratégie de 

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Lisbonne (plan de développement économique décidé à Lisbonne en 2000). En application du Traité de Nice, c’est à Bruxelles que se tiennent les réunions du Conseil européen. Il ne faut pas confondre le Conseil européen avec le Conseil de l´Union européenne, qui est une institution permanente de l’Union, ni avec la Conférence intergouvernementale (CIG), qui est un processus de négociation intergouvernementale, ni avec le Conseil de l´Europe, une organisation internationale créée en 1949 qui compte davantage de membres que l'Union européenne.   

Conseil national du travail (CNT) 

Organe paritaire de négociation sociale et de consultation institué au niveau fédéral. Le Conseil national du travail est l´un des deux grands organes (l´autre étant le Conseil central de l´économie) créés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le but d´associer les organisations patronales et les syndicats de travailleurs à la décision politique en matière économique et sociale. Le Conseil national du travail a été créé par une loi du 29 mai 1952. Historiquement, la première mission du CNT est une mission consultative. Il remet des avis à un ministre ou au Parlement fédéral sur les matières sociales qui sont de la compétence de l´Autorité fédérale : le droit social (relations individuelles et collectives de travail), la sécurité sociale, etc. Si l´avis préalable du Conseil est requis pour l´adoption de mesures d´exécution de nombreuses lois, l´avis conforme est cependant exceptionnellement exigé. La loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et les commissions paritaires a donné au CNT le pouvoir de conclure des conventions collectives de travail. Celles‐ci s´étendent le plus souvent à l´ensemble des branches d´activité mais peuvent se limiter à certaines d´entre elles. En outre, le CNT peut conclure une convention pour une branche d´activité qui ne relève pas d´une commission paritaire instituée, ou lorsqu´une commission paritaire instituée ne fonctionne pas. À côté de ces missions générales, des tâches consultatives plus spécialisées incombent au Conseil national du travail en vertu de lois particulières. Par exemple, la loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l´emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité stipule que le Conseil central de l´économie et le CNT remettent deux fois par an un rapport commun sur l´évolution de l´emploi et du coût salarial en Belgique et dans les États membres de référence de l´Union européenne, sur la politique en matière d´emploi et de salaires ainsi que sur les aspects structurels de la compétitivité et de l´emploi. Les deux conseils formulent le cas échéant des suggestions en vue d´apporter des améliorations. Le Conseil national du travail compte, outre le président, qui est une personnalité indépendante choisie par le Ministre de l´Emploi et du Travail pour ses compétences en matière sociale et économique, vingt‐six membres effectifs et autant de membres suppléants. Ceux‐ci sont nommés par le Roi pour une durée de quatre ans ; leur mandat est renouvelable. Les sièges sont répartis paritairement entre les organisations interprofessionnelles les plus représentatives des employeurs et des travailleurs. Depuis 2010 la représentation des employeurs comporte un délégué d´une organisation patronale du secteur non marchand. Site du CNT   

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Conseil provincial  Assemblée élue pour une période de six ans par la population de la province, et qui adopte des règlements et des ordonnances. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Conseil supérieur de l´audiovisuel (CSA) 

Autorité administrative indépendante chargée de la régulation de la radiodiffusion en Communauté française. Le CSA a été créé en 1987 sous la forme d´un organe consultatif intégré à l´administration de la Communauté française. Le décret du 24 juillet 1997 lui a octroyé des compétences de contrôle et de sanction parallèlement à une indépendance institutionnelle. Le décret du 27 février 2003 lui donne le statut d´autorité administrative indépendante, dotée de la personnalité juridique et la plénitude des compétences en matière d´autorisation des radios et télévisions tout en élargissant ses missions de contrôle. Il le charge également d´assurer le pluralisme de l´offre médiatique et de veiller en permanence à la transparence des structures économiques des entreprises du secteur ainsi qu´à leur indépendance. Le CSA est compétent pour autoriser tout service de radiodiffusion sonore de tout éditeur de services privé dans le cadre du cadastre des fréquences hertziennes défini par le gouvernement de la Communauté française. En d´autres termes, c´est le gouvernement de la Communauté française qui détermine les fréquences utilisables et le CSA qui détermine qui les utilise. Le CSA est dirigé par un bureau, composé du président et de trois vice‐présidents, dont les compétences sont similaires à celles d´un conseil d´administration. Il assure la cohérence des travaux des deux collèges : le Collège d´autorisation et de contrôle et le Collège d´avis. Le Collège d´autorisation et de contrôle est composé de dix membres (dont les membres du bureau) nommés pour leurs compétences dans les matières traitées par le régulateur et qui sont soumis à un régime d´incompatibilité stricte pour en assurer l´indépendance à l´égard des pouvoirs politiques et économiques. C´est l´organe qui a en charge les autorisations des éditeurs (par exemple, la RTBF ou MCM Belgique), les prises en compte des déclarations des distributeurs de services (par exemple Be TV ou Belgacom TV) et des opérateurs de réseaux (par exemple Brutélé ou Seditel), qui assure les contrôles annuels des acteurs en Communauté française, qui décide de sanctions à leur encontre en cas de manquements aux lois et règlements en matière d´audiovisuel sur plaintes du public ou d´initiative, etc. Le Collège d´avis est composé de trente membres auxquels se joignent les membres du bureau. Organe consultatif, il est représentatif des métiers de la radiodiffusion et des infrastructures en Communauté française. Il rend des avis ou émet des recommandations d´initiative ou sur demande du gouvernement ou du Parlement de la Communauté française. Un accord de coopération entre le gouvernement fédéral et les gouvernements de communautés a été conclu le 17 novembre 2006 pour la gestion des infrastructures de communications électroniques conjointes. L´accord institue notamment une Conférence des régulateurs du secteur des télécommunications électroniques (CRC), qui réunit le CSA, l´Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), le Vlaamse Regulator voor de Media (VRM) et le Medienrat. Les organes 

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de régulation de 42 pays européens se sont dotés d´une instance commune, l´European Platform of Regulatory Authorities (EPRA). Par ce biais, le CSA a participé, dans le contexte de la préparation de la nouvelle directive sur les services de médias audiovisuels, aux discussions avec l´European Regulators Group (ERG) sur les implications en termes de régulation de la convergence entre secteurs des médias et des télécommunications. De son côté, la Commission européenne va lancer une consultation publique sur la télévision connectée au deuxième semestre 2012 et mettre à jour ses lignes directrices sur la publicité télévisée en 2013. Site du CSA site du VCM site du Medienrat site de l´IBPT site de l´EPRA   

Conseil supérieur de la justice 

Organe chargé de la présentation des candidats aux postes de magistrat, du contrôle du fonctionnement de la justice, et d'émettre des avis et des propositions sur le fonctionnement de la justice. La création du Conseil supérieur de la justice est l'une des principales mesures décidées dans le cadre de la réforme de la justice enclenchée après l'affaire Dutroux. Elle s'est faite par la révision de l'article 151 de la Constitution, en 1998. L'un des objectifs principaux de la mise en place du Conseil est de rompre avec la pratique des nominations politiques au sein de la magistrature. Le Conseil se compose de 44 membres, selon une double parité linguistique et professionnelle : 22 membres francophones et 22 membres néerlandophones ; 22 magistrats et 22 non‐magistrats. Les magistrats sont élus au scrutin secret par et parmi leurs pairs. Les membres non‐magistrats sont nommés par le Sénat. Les compétences du Conseil sont les suivantes : ‐ la présentation des candidats aux postes de magistrat ; ‐ les règles d'accès à ces postes et la formation des magistrats ; ‐ la rédaction d'avis et de propositions sur le fonctionnement de la justice ; ‐ la réception et le traitement des plaintes concernant le fonctionnement de la justice. Le Conseil est indépendant tant du pouvoir judiciaire que du pouvoir exécutif. Il dispose d'un pouvoir d'enquête. Il rédige un rapport annuel. Le Conseil est organisé en deux collèges, l'un francophone et l'autre néerlandophone. Au sein de chaque collège il y a deux commissions : la commission de nomination et de désignation et la commission d'avis et d'enquête. Site du Conseil supérieur de la justice   

Conseil supérieur des finances (CSF) 

Organe consultatif fédéral compétent en matière de politique budgétaire, financière et fiscale. Le Conseil supérieur des finances est institué auprès du Service public fédéral Finances. Il est chargé d´assister le ministre des Finances dans l´élaboration et l´application des lois, des règlements et de toutes mesures ayant trait à la politique financière et à la politique fiscale. Le Conseil est présidé par le ministre des Finances. Il se compose de : 1° six membres nommés en raison de leurs compétences dans les domaines budgétaire et économique : ‐ trois membres sur proposition de la Banque nationale de Belgique ; ‐ un membre sur proposition du Ministre des Finances ; ‐ un membre sur proposition du Ministre du Budget ; ‐ un membre sur proposition du Ministre des Finances et du Ministre du Budget ; 2° six membres nommés en raison de leurs compétences le domaine financier et économique, sur la proposition du Ministre des Finances 

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et du Ministre du Budget et sur présentation des gouvernements des communautés et des régions ; 3° six membres nommés en raison de leurs compétences dans le domaine fiscal et présentés par les gouvernements des entités fédérées ; 4° quatre membres nommés en raison de leurs compétences dans le domaine fiscal et parafiscal sur la proposition du Ministre des Finances dont deux sont présentés par le Ministre du Budget et un présenté respectivement par le Ministre des Affaires sociales et par le Bureau fédéral du plan ; 5° deux membres nommés en raison de leurs compétences et expérience dans le domaine fiscal sur la proposition du Ministre des Finances ; 6° les deux vice‐présidents. Le mandat des membres du Conseil est de cinq ans ; il est renouvelable. Il comporte deux sections permanentes et un comité d´étude. La section « Besoins de financement des pouvoirs publics » publie chaque année deux avis : ‐ au mois de mars, une évaluation de l´exécution du programme de stabilité de la Belgique au cours de l´année précédente ; ‐ au mois de juin, un rapport annuel sur les besoins de financement des différents pouvoirs publics belges ainsi que sur la politique budgétaire à suivre. Elle émet, d´initiative ou à la demande du ministre des Finances, un avis quant à l´opportunité de restreindre la capacité d´emprunt d´un ou de plusieurs pouvoirs publics. La section « Fiscalité et parafiscalité » donne des avis sur les problèmes généraux et spécifiques en matière de fiscalité et de parafiscalité. Elle contrôle le transfert aux administrations locales des recettes fiscales perçues au niveau fédéral. La loi du 5 septembre 2001 portant garantie d´une réduction continue de la dette publique et création d´un Fonds de vieillissement crée le Comité d´étude sur le vieillissement au sein du Conseil supérieur des finances, qui est chargé de la rédaction d´un rapport annuel sur les conséquences budgétaires et sociales du vieillissement moyen de la population. Site du Conseil supérieur des finances   

Consensus  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Constitution  Charte fondamentale qui détermine la forme de gouvernement d’un État, qui proclame les droits et libertés des citoyens et qui précise l’organisation des pouvoirs. Sous l’Ancien Régime, le terme de Constitution désignait l’ensemble des privilèges, libertés et franchises caractéristiques d’une principauté. Les premières Constitutions écrites ont été la Constitution des États‐Unis de 1787, la Constitution polonaise du 3 mai 1791 et la Constitution française du 3 septembre 1791. Si la première est toujours en vigueur, les deux suivantes n’ont été en application que pendant à peine plus d’un an. Œuvre du Congrès national élu le 3 novembre 1830 et réuni pour la première fois le 10 novembre, la Constitution belge a été décrétée le 7 février 1831 et promulguée le lendemain. Ses sources principales furent : la Loi fondamentale du Royaume des Pays‐Bas de 1815, la Charte constitutionnelle française de 1830 (et donc aussi la Charte « octroyée » de 1814), la Constitution française de 1791, sans oublier une certaine influence du droit constitutionnel anglais. Le Congrès national fit œuvre originale en quelques matières, notamment les libertés d’enseignement et d’association, les rapports de l’Église et de l’État, la composition du Sénat. La Constitution belge servit à son tour 

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de source d’inspiration lors de l’élaboration des chartes fondamentales de nombreux États, en Europe et hors d’Europe. La Constitution a été révisée de multiples fois depuis 1893, dans un premier temps pour permettre le passage du suffrage censitaire au suffrage universel, dans un second temps pour permettre le passage de l’État unitaire à l’État fédéral. De nombreuses révisions ont également été décidées sur des points particuliers. La Constitution de 1831 et les articles révisés en 1893 ne furent rédigés qu’en français. Compte tenu de la législation en matière d’emploi des langues adoptée entre‐temps, les articles révisés en 1920‐1921 le furent également en néerlandais. Il faudra attendre 1967 pour que le texte entier soit officiellement établi en néerlandais. Enfin, depuis 1991, le texte de la Constitution est également établi en allemand. En 1994, il a été décidé d’adapter la numérotation des articles et des subdivisions d’articles et la subdivision de la Constitution en titres, chapitres et sections, de modifier la terminologie des dispositions non soumises à révision pour les mettre en concordance avec la terminologie des nouvelles dispositions, et d’assurer la concordance entre les textes français, néerlandais et allemands de la Constitution. La procédure de révision de la Constitution, instituée par son article 195, est très contraignante. Outre la nécessité de réunir une majorité spéciale, la procédure ne permet de réviser que les articles déclarés ouverts à révision au cours de la législature précédente. Cette contrainte étant de nature à empêcher la mise en œuvre de la sixième réforme de l'État, qui exigeait de réviser des articles de la Constitution qui n'avaient pas été déclarés ouverts à la révision, l'article 195 a été complété, le 12 mars 2012, par une disposition transitoire permettant aux Chambres constituées après les élections du 13 juin 2010 de réviser une liste définie d'articles dans le sens indiqué par cette disposition, sens correspondant à l'accord de réformes institutionnelles du 11 octobre 2011.   

Consultation  Procédure par laquelle une autorité publique demande ou reçoit l´avis de représentants du domaine concerné en vue d´être éclairée dans sa prise de décision. La consultation peut être informelle ou être plus ou moins formalisée. On parle de consultation informelle pour désigner un avis auquel n´est donné aucune publicité particulière ou qui n´est prévu par aucun texte législatif. La pratique du « livre vert » au niveau européen apparaît comme davantage formalisée dans la mesure où la demande d´avis est présentée officiellement aux milieux concernés par la décision en préparation. La consultation a atteint un haut degré de formalisation en Belgique avec la création, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, du Conseil central de l´économie et du Conseil national du travail. Ces deux organes consultatifs réunissant, à parité de nombre, des représentants des employeurs et des travailleurs ont été légalement chargés de remettre des avis au Parlement et au gouvernement, soit à la demande de ceux‐ci, soit d´initiative. Pour les groupes représentatifs d´intérêts économiques et sociaux, la consultation ainsi organisée leur permet de participer à la décision politique. La création de cette « fonction consultative » fut saluée à l´époque comme le point de départ d´une démocratie économique et sociale complétant la 

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démocratie politique. La consultation en matière économique et sociale s´est développée dans d´autres organes spécialisés. On peut citer les comités de gestion des organismes parastataux de sécurité sociale, le Conseil supérieur des indépendants et des PME, le Conseil de la consommation et le Conseil supérieur de l´emploi. Certains organes consultatifs comprennent des experts nommés pour leur compétence reconnue dans ces matières. Mais le plus souvent, les membres d´un organe consultatif sont choisis par l´autorité publique sur des listes présentées par les milieux concernés et représentés. Parmi les grands organes consultatifs dans des matières autres que la politique économique ou la politique sociale, on peut citer au niveau fédéral le Conseil supérieur des finances, le Conseil supérieur de la justice, le Conseil fédéral du développement durable et le Comité consultatif de bioéthique de Belgique. Les communautés et les régions ont également créé des organes consultatifs dans les matières de leur compétence. Les régions ont notamment créé des conseils consultatifs dans les matières économiques et sociales, d´environnement, d´urbanisme, etc. En Communauté française, citons le Conseil supérieur de l´audiovisuel, le Conseil de l´éducation et de la formation et le Conseil supérieur de l´éducation permanente. La force d´un avis émis par un organe consultatif réside dans son caractère unanime. Bien que l´autorité publique ne soit pas contrainte de suivre un avis unanime, elle est assurée qu´en suivant cet avis elle va dans le sens du « consensus social » qu´elle recherche lors des grandes décisions ou des grandes réformes. Si l´organe consulté n´arrive pas à dégager un avis unanime, l´avis est dit partagé et contient les opinions exprimées en son sein. La décision politique qui suivra éventuellement l´avis ne réunira pas les conditions d´un consensus et sera l´objet d´une insatisfaction plus ou moins forte de la part de l´un ou l´autre segment de la société représenté. Voir aussi : négociation sociale, concertation économique et sociale   

Consultation populaire 

Mécanisme de vote par lequel on demande à la population de marquer sa préférence entre deux ou plusieurs décisions possibles sur un sujet donné. Comme le référendum avec lequel on la confond souvent, la consultation populaire est un mécanisme de démocratie directe : la population est invitée à voter directement sur une ou des questions bien déterminées afin d´exprimer son choix. Dans les deux cas, les résultats se mesurent en nombre de votes en faveur de chaque option, ce qui permet de dégager une majorité lorsque deux options sont proposées (pour ou contre le projet de Constitution européenne, etc.). En cas de référendum, la population impose son choix, qui doit obligatoirement être mis en pratique par les autorités. Par contre, comme son nom l´indique, la consultation populaire consiste à demander simplement l´avis de la population et non l´expression de sa volonté : les autorités sont libres de suivre cet avis ou non. Le référendum n´étant pas prévu par la Constitution, qui définit la manière dont les pouvoirs s´exercent, on considère qu´il est interdit en Belgique. La consultation populaire est par contre autorisée au niveau des provinces et des communes, qui peuvent en organiser dans les matières qui sont de leur compétence. Une révision de la Constitution permettra peut‐être bientôt l´organisation 

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de consultations populaires à l´échelle des régions, là aussi dans les matières qui sont de leur compétence. La consultation populaire organisée le 12 mars 1950 pour chercher une issue à la Question royale reste la seule qui ait été organisée à l´échelle de tout le pays : il s´agissait d´une initiative exceptionnelle, non prévue par la Constitution. On peut distinguer les consultations populaires selon leur objet : il peut s´agir de se prononcer sur un projet de Constitution ou sur une révision de la Constitution, de confirmer, de modifier ou d´abroger une loi, de décider de l´implantation d´une infrastructure, etc. La décision d´organiser une consultation populaire peut être confiée à une assemblée politique, à un pouvoir exécutif (gouvernement, collège des bourgmestre et échevins…) ou à la population elle‐même. Dans ce dernier cas, il faut qu´un nombre déterminé de citoyens demande le recours au vote dans telle ou telle matière, l´autorité concernée étant contrainte d´organiser la procédure de vote si le seuil fixé est atteint. Il n´est pas rare que la Constitution ou la loi interdise que certains sujets fassent l´objet d´une consultation, parce qu´ils sont trop fondamentaux pour être mis en jeu, ou susceptibles de nourrir une controverse douteuse. En Belgique, la Nouvelle loi communale interdit toute consultation sur les questions financières, les questions de personnes et l´inscription, dans les communes, de certaines catégories d´étrangers. Les conditions imposées aux citoyens pour pouvoir participer à une consultation populaire peuvent être plus souples que les conditions permettant de bénéficier du droit de vote : en Belgique, c´est le cas de l´âge minimum (16 ans) et de la nationalité (aucune exclusion).   

Contrôle budgétaire 

Procédure de confrontation entre les données budgétaires initiales et les réalisations (recettes et dépenses effectives). Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Convention collective de travail (CCT) 

Accord conclu entre un employeur ou des représentants d´employeurs d´une part, et des représentants de travailleurs d´autre part. On situe au lendemain de la guerre 1914‐1918 le début de la pratique des conventions collectives. Celles‐ci sont conclues principalement au niveau sectoriel parallèlement à la création des premières commissions paritaires, dans les grands secteurs industriels (mines, sidérurgie, etc.). Les conventions collectives sont donc apparues bien avant qu´une loi ne leur donne un statut légal et les fasse entrer dans la hiérarchie des normes juridiques de droit. C´est en effet la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et les commissions paritaires qui a défini les règles à respecter par les commissions paritaires et le Conseil national du travail concernant la forme et la publicité des conventions qu´ils concluent, ainsi que les règles qui concernent la représentativité des parties qui concluent un accord. La pratique de la négociation sociale aboutissant à la signature de conventions a été possible grâce à la reconnaissance mutuelle des organisations patronales et des syndicats comme interlocuteurs légitimes. Du côté patronal, cette pratique a pour avantage d´apaiser les conflits du travail, une convention collective étant censée s´accompagner de la paix sociale durant sa période de validité. La liberté de conclure des conventions collectives dans les 

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entreprises, dans les commissions paritaires et au Conseil national du travail est un élément central du système des relations collectives du travail. L´existence d´une convention collective a pour effet que les aspects du contrat individuel de travail qu´elle couvre ne sont plus réglés par des ententes bilatérales entre chaque travailleur et son employeur, mais par la négociation entre des représentants d´employeurs et des représentants des travailleurs, négociation dont les résultats s´appliquent à tous les travailleurs repris dans le champ d´application de la convention. Les conventions collectives règlent des matières comme le niveau des salaires (augmentation salariale, primes, salaire minimum, etc.), la liaison des salaires à l´index, la durée hebdomadaire du travail, la formation professionnelle, les prépensions, les nouvelles technologies, le travail intérimaire, etc. Une convention collective de travail peut être rendue obligatoire par arrêté royal à la demande d´une des parties signataires. Cette procédure a pour effet d´élargir le champ d´application de la convention quant aux entreprises couvertes. Les accords interprofessionnels ne sont pas des conventions collectives au sens de la loi de 1968. Pour appliquer certaines de leurs dispositions, des conventions collectives de travail sont à conclure au sein du Conseil national du travail et des commissions paritaires.   

Convention européenne des droits de l´homme 

Traité signé par les États membres du Conseil de l’Europe le 4 novembre 1950. La Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, dite Convention européenne des droits de l´homme, est entrée en vigueur le 3 septembre 1953. Suite à l’élargissement progressif du Conseil de l´Europe, elle vise aujourd'hui à protéger les droits de près de 850 millions de citoyens européens. La Convention a pour objectif premier de permettre l’application concrète de la Déclaration universelle des droits de l´homme, proclamée par l’assemblée des Nations unies le 10 décembre 1948. Elle institue une procédure juridique qui permet aujourd’hui à tout citoyen d’un État membre du Conseil de l’Europe de déposer une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme contre l’État dont il estime qu’il viole les droits qui lui sont garantis par la Convention. Un État peut également déposer lui‐même une requête. La Cour est composée d’un nombre de juges égal à celui des États contractants, élus par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Ils siègent à titre personnel. La Cour européenne des droits de l’homme a vu sa charge de travail augmenter rapidement au cours des dernières années, et des projets de réforme sont en discussion. La Convention européenne des droits de l’homme a été complétée par des protocoles additionnels, dont le Protocole n° 6 qui proclame l’abolition de la peine de mort (1985). Depuis 1999, un commissaire aux droits de l’homme est élu pour six ans par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe parmi trois candidats proposés par le Comité des ministres. Il a pour tâches la promotion du respect effectif des droits de l’homme, l’éducation et la sensibilisation aux droits de l’homme et l’identification des insuffisances dans le droit et la pratique des États membres. Site de la Cour européenne des droits de l’homme   

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Conventions de Genève 

Traités qui protègent les droits des non‐combattants en temps de guerre. Adoptées en 1949 sous les auspices du Comité international de la Croix‐Rouge, les quatre Conventions de Genève sont une base fondamentale du droit humanitaire international. En cas de guerre, elles protègent les droits de ceux qui ne combattent pas (les civils) ou ne combattent plus (les blessés et les prisonniers). Elles sont les héritières de conventions antérieures conclues dès 1864. Les conventions imposent le respect des droits fondamentaux de la personne humaine même en cas de conflit armé, dans la ligne de la Déclaration universelle des droits de l´homme adoptée aux Nations unies en 1948. La première convention concerne le sort des blessés et des malades dans les forces armées en campagne ; la deuxième convention concerne le sort des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer ; la troisième convention concerne le traitement des prisonniers de guerre ; la quatrième convention concerne la protection des civils. Les États contractants ont l’obligation d’incorporer les dispositions des conventions dans leur législation nationale et de prévoir des sanctions aux infractions. De plus, les conventions prévoient l’universalité de la juridiction pour les infractions graves : chaque pays peut ainsi en poursuivre les auteurs. Le projet de création d’une juridiction internationale chargée spécifiquement de l’application des conventions n’a pas été retenu dans leur rédaction finale. La Cour pénale internationale, installée en juillet 2002 et dont 120 États ont ratifié le statut, est cependant compétente pour les infractions graves aux conventions de Genève (crimes de guerre). En 1977, deux protocoles additionnels ont été adoptés. Ils concernent la protection des victimes dans les conflits internationaux et non internationaux. Au 1er janvier 2005, 192 États avaient ratifié les Conventions de Genève ; respectivement 162 et 157 avaient ratifié les protocoles additionnels. Le dépositaire des Conventions et des ratifications est le département suisse des Affaires étrangères à Berne. Site du Comité international de la Croix‐Rouge site de la Cour pénale internationale   

Cordon sanitaire  Accord politique passé entre les partis démocratiques flamands pour empêcher toute participation au pouvoir de partis d´extrême droite. Par extension, l´expression s´emploie aussi du côté francophone du pays. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Cour constitutionnelle 

Cour qui règle les conflits de compétence et veille à l´application de certains droits fondamentaux garantis par la Constitution. Jusqu´en mai 2007, la Cour constitutionnelle s´appelait la Cour d´arbitrage. Elle a été créée en 1980 pour régler les conflits de compétence, c´est‐à‐dire les conflits susceptibles de surgir lorsqu´une composante de l´État fédéral excède ses compétences en adoptant une législation. Elle a aussi été chargée, à partir de 1988, de statuer sur les violations, par une loi, un décret ou une ordonnance, des articles 10, 11 et 24 de la Constitution (qui portent respectivement sur l´égalité des citoyens devant la loi, sur la non‐discrimination et sur l´organisation de l´enseignement, matière transférée aux communautés en 1988). Les missions de la Cour ont été élargies en 2003. Elle contrôle aujourd´hui 

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le respect de l´ensemble du titre II de la Constitution (droits fondamentaux des citoyens), ainsi que des articles 170, 172 et 191 de la Constitution (règles fondamentales en matière d´impôts ; élargissement aux étrangers de la protection accordée aux personnes et aux biens). La Cour d´arbitrage, jouant le rôle de cour constitutionnelle, en a reçu le nom en 2007. La Cour est établie par l´article 142 de la Constitution. La Cour constitutionnelle statue par voie d´arrêts qui ont l´autorité de la chose jugée à partir de leur publication au Moniteur belge. Une norme annulée par la Cour est réputée n´avoir jamais existé, sauf si l´arrêt de la Cour limite les effets de l´annulation. La Cour peut ainsi annuler, en tout ou en partie, une loi, un décret ou une ordonnance qui violerait un ou plusieurs articles de la Constitution dont elle garantit le respect, ou les règles constitutionnelles ou législatives de répartition des compétences. Comme toute juridiction, la Cour ne peut pas se saisir d´office d´un litige pour le trancher. Pour être amenée à contrôler la constitutionnalité d´une norme législative dans le cadre d´un conflit de compétence ou d´autres articles de la Constitution, la Cour peut être saisie de deux manières : soit par des recours en annulation, soit par des questions qui lui sont posées par une juridiction qui veut s´assurer de la constitutionnalité d´une norme avant de l´appliquer (on appelle ces questions des questions préjudicielles). La procédure devant cette juridiction est suspendue en attendant l´arrêt de la Cour. La Cour constitutionnelle est composée de douze membres : six francophones et six néerlandophones. Ces douze membres sont désignés en suivant un second principe de parité : ils se composent de six spécialistes du droit et de six anciens parlementaires. Site de la Cour constitutionnelle   

Cour de justice de l´Union européenne 

Institution chargée de veiller au respect de la législation de l’Union européenne dans les États membres. Une Cour de justice européenne avait été instituée en 1952 par le Traité de Paris qui créait la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Après la signature du Traité de Rome elle est devenue la Cour de justice des Communautés européennes (aujourd’hui Union européenne), chargée de veiller au respect de la législation européenne. Elle est compétente tant pour les litiges entre les États membres et les institutions européennes que pour ceux qui concernent les particuliers ou les entreprises. Elle peut annuler des actes posés par les institutions européennes et sanctionner les manquements des États. Ainsi, lorsqu’un État membre ne satisfait pas à ses obligations, par exemple en ne transposant pas une directive européenne dans sa législation endéans les délais prescrits, la Commission européenne peut saisir la Cour de justice qui peut condamner l’État fautif. Le citoyen européen peut contester auprès de la Cour une décision prise par une institution communautaire. Lorsqu’une affaire instruite devant une juridiction nationale concerne un point de droit européen, le juge national peut former un renvoi préjudiciel pour demander à la Cour de justice son interprétation de ce point. C’est par ce mécanisme que les arrêts de la Cour de justice en matière de sécurité sociale ont, par exemple, établi la mobilité des assurés sociaux dans l’Union. La Cour de justice de l'Union européenne est 

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elle‐même un ensemble d'institutions judiciaires. Elle regroupe la Cour de justice, le Tribunal et le Tribunal de la fonction publique. Elle est assistée si nécessaire par des tribunaux spécialisés, que peuvent décider de créer le Conseil et le Parlement. La Cour de justice est composée de 27 juges (un par État membre) et de 8 avocats généraux (jusqu'à 11 en cas de demande de la Cour), nommés d'un commun accord par les États membres pour un mandat de six ans renouvelable. Les arrêts sont rendus à la majorité. La Cour n’est en rien une juridiction d’appel des décisions rendues par les tribunaux nationaux : elle n’est compétente que pour l’application du droit européen. La Cour siège à Luxembourg. Site de la Cour de justice   

Cour des comptes  Juridiction administrative qui exerce son contrôle sur tous les comptables du Trésor. L´article 180 de la Constitution, qui crée la Cour des comptes, précise : « Cette Cour est chargée de l´examen et de la liquidation des comptes de l´administration générale et de tous comptables envers le trésor public. Elle veille à ce qu´aucun article des dépenses du budget ne soit dépassé et qu´aucun transfert n´ait lieu. […] Elle arrête les comptes des différentes administrations de l´État et est chargée de recueillir à cet effet tout renseignement et toute pièce comptable nécessaire. Le compte général de l´État est soumis à la Chambre des représentants avec les observations de la Cour des comptes. » Sa mission est donc triple : ‐ une mission de contrôle administratif de l´exécution correcte des budgets, tant pour les recettes que pour les dépenses ; ‐ une mission juridictionnelle de surveillance des comptables : elle donne quittance, c´est‐à‐dire qu´elle atteste que leur gestion est exacte et régulière, ou elle condamne en cas de faute ou de négligence ; ‐ une mission d´information des assemblées législatives. La Cour ne peut juger de l´opportunité d´une dépense ; elle vérifie seulement s´il n´y a pas dépassement ou transfert de budget ou si une dépense n´est pas illégale. En cas de dépassement, de transfert ou d´illégalité, elle refuse son visa et le dossier retourne à l´autorité dont il émane avec les motifs du refus. Le Conseil des ministres ou le gouvernement de communauté ou de région qui a décidé de la dépense peut passer outre au refus de visa, sous sa responsabilité. La Cour des comptes est tenue dès lors de signaler le fait à l´assemblée parlementaire compétente. En principe, toutes les dépenses sont soumises au visa. Certaines dépenses fixes en sont cependant exemptées en raison de leur périodicité (exemple : les états de paiement des pensions et traitements). La Cour des comptes exerce son contrôle sur les dépenses et les recettes de l´Autorité fédérale, des communautés et des régions, des provinces ainsi que de divers organismes d´intérêt public. Les finances communales ne sont pas soumises à son contrôle. Les membres de la Cour sont nommés par la Chambre des représentants pour un terme de six ans et peuvent être révoqués. Le mandat est renouvelable. La Cour comporte une chambre française et une chambre flamande, comprenant chacune un président, quatre conseillers et un greffier. Le président le plus ancien porte le titre de premier président, le greffier le plus ancien celui de greffier en chef. Site internet de la Cour des comptes   

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Cours et tribunaux  Instances appelées à juger, c´est‐à‐dire d´une part à trancher les litiges entre personnes physiques ou morales, d´autre part à réprimer les infractions à la loi. Les cours et tribunaux se répartissent selon le critère de leur compétence d´attribution en : ‐ tribunaux civils, qui traitent les litiges opposant les parties sur leurs droits respectifs, qui ne condamnent pas à des peines et décident des dommages encourus et des dédommagements à régler en conséquence, et en ‐ tribunaux répressifs ou pénaux, qui jugent de la conformité ou de la non‐conformité d´actes à la loi, qui sanctionnent les infractions à la loi et peuvent condamner les contrevenants à des peines plus ou moins lourdes. Les cours et tribunaux se répartissent en outre selon le critère de leur ressort territorial. On trouve tout d´abord 187 justices de paix (compétentes pour les « petites » affaires civiles et commerciales) et 34 tribunaux de police (compétents en matière pénale pour les contraventions, c´est‐à‐dire les infractions les moins graves). Ensuite il y a dans chacun des 27 arrondissements judiciaires un tribunal de première instance, un tribunal de commerce (litiges commerciaux), un tribunal du travail (droit social). Le tribunal de première instance se compose de trois sections : tribunal civil (droit des personnes, affaires civiles qui dépassent la compétence du juge de paix), tribunal correctionnel (répression des délits) et tribunal de la jeunesse (dossiers concernant des mineurs d´âge). C´est également au sein des tribunaux de première instance que l´on trouve les juges d´instruction et les juges des saisies. Que ce soit dans un procès au civil ou au pénal, les parties qui ne sont pas d´accord avec le jugement rendu par le tribunal peuvent interjeter appel, c´est‐à‐dire demander que l´affaire soit rejugée par une juridiction supérieure. Il y a 5 cours d´appel et 5 cours du travail. Dans chaque province (et à Bruxelles‐Capitale) est établie une Cour d´assises. Il y en a donc 11 dans tout le pays. La Cour d´assises est compétente pour les crimes (c´est‐à‐dire les infractions les plus graves). Chargée de contrôler la légalité des décisions prises en instance ou en appel, la Cour de cassation est établie à Bruxelles ; elle est unique pour tout le pays dans la mesure où son rôle consiste sinon à unifier du moins à harmoniser la jurisprudence.   

Culte reconnu  Culte qui bénéficie d´un financement public en application de l´article 181 de la Constitution. Six cultes sont actuellement reconnus : les cultes catholique, protestant, israélite, anglican, islamique et orthodoxe. Leur financement public adopte diverses formes, dont les principales sont le paiement des traitements et pensions des ministres du culte (pris en charge par l'Autorité fédérale), la couverture du déficit des fabriques d'église (prise en charge par les communes et les provinces) et, selon certaines modalités, l´organisation de cours de religion dans les écoles publiques (prise en charge par les communautés). C´est l´Autorité fédérale qui reconnaît les cultes, c´est‐à‐dire qui les inscrit au rang des bénéficiaires du financement public, tandis que ce sont les régions qui reconnaissent les communautés locales (paroisses, mosquées…), et organisent leur gestion. Depuis 2002, le mouvement laïque a accès, en tant que communauté philosophique non confessionnelle, à un financement 

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public très semblable à celui dont bénéficient les cultes reconnus, à cela près qu´il est entièrement de la compétence de l´Autorité fédérale. Conformément au prescrit constitutionnel, l´État ne peut s´immiscer dans la nomination des ministres des cultes. Pour chaque culte reconnu, l´État reconnaît un interlocuteur central, souvent dénommé organe chef de culte, chargé des rapports du culte avec les autorités publiques. Les organes chefs de culte sont la Conférence épiscopale des évêques catholiques, le Conseil administratif du culte protestant et évangélique, le Consistoire central israélite de Belgique, le Comité central anglican, l´Exécutif des musulmans de Belgique et le Métropolite‐archevêque du patriarcat œcuménique de Constantinople ou son représentant. Pour la laïcité organisée, le Conseil central laïque remplit un rôle analogue. En 2006, l'Union bouddhique belge (UBB) a déposé auprès du ministre de la Justice une demande de reconnaissance, non pas comme culte, mais comme communauté philosophique non confessionnelle. Dans un premier temps, un subside provisoire, destiné à préparer la reconnaissance définitive, a été accordé à l'ubb.   

Cumul  Exercice simultané de plusieurs mandats. Dans les premières années de l´État belge, de nombreux parlementaires étaient en même temps fonctionnaires, magistrats, officiers, gouverneurs de province, commissaires d´arrondissement. Autre exemple : jusqu´en 1995, un membre d´un pouvoir législatif (assemblée parlementaire) pouvait en même temps être membre de l´exécutif correspondant (gouvernement), exerçant ainsi des fonctions peu compatibles (siéger à la fois dans un gouvernement et dans l´assemblée chargée de le contrôler). Le fait d´exercer simultanément plusieurs mandats paraissant problématique, des règles d´incompatibilité ont été édictées. La première fut une loi de 1848. D´autres dispositions ont été adoptées au fil du temps, si bien qu´une coordination des mesures prises pour éviter le cumul de mandats s´imposait. Le Moniteur belge du 28 juillet 1999 a publié quatre lois datées du 4 mai et une cinquième datée du 25 mai 1999 visant à limiter les cumuls de mandats : elles fixent les règles d´incompatibilité en ce qui concerne les mandats de parlementaire fédéral et européen, de parlementaire régional et communautaire, de député permanent, de bourgmestre et d´échevin. Par ailleurs, des dispositions ont été adoptées en 1995 et en 2004 qui obligent les ministres, leurs chefs de cabinet, les hauts fonctionnaires, les députés européens, fédéraux, régionaux et communautaires, les députés permanents des provinces, les bourgmestres, échevins et présidents de CPAS, etc., à déposer une liste de leurs mandats, fonctions et professions, ainsi qu´une déclaration de patrimoine (lois spéciale et ordinaire du 2 mai 1995, Moniteur belge du 26 juillet 1995 ; lois spéciale et ordinaire du 26 juin 2004, Moniteur belge du 30 juin 2004).   

Déclaration gouvernementale 

Programme de politique générale lu devant l´assemblée législative par le ministre qui préside l´exécutif responsable devant cette assemblée. Au niveau fédéral, la déclaration gouvernementale est lue à la Chambre par le Premier ministre. Les ministres‐présidents des entités fédérées lisent la déclaration de leur gouvernement au 

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parlement de leur région ou de leur communauté. Elle est publiée dans les documents parlementaires. Le contenu de la déclaration gouvernementale est un résumé de l´accord politique qui lie les partis de la coalition au pouvoir, accord négocié soit au début de la législature, soit au cours de celle‐ci lorsqu´un nouvel accord politique s´est avéré nécessaire. La déclaration gouvernementale relève de la coutume institutionnelle qui est née des rapports entre le Parlement et le gouvernement. Elle donne lieu à un large débat politique où s´affrontent majorité et opposition et où le Premier ministre (ou le ministre‐président) ainsi que les autres ministres concernés répondent aux interventions des parlementaires en précisant et en clarifiant le programme gouvernemental exposé. Le débat se termine par un vote de confiance qui manifeste que le gouvernement est soutenu par une majorité suffisante pour être en mesure d´exercer le pouvoir.   

Déclaration universelle des droits de l´homme 

Résolution de l'assemblée des Nations unies proclamée le 10 décembre 1948. La Déclaration universelle des droits de l´homme constitue l'un des principaux textes internationaux affirmant les droits inaliénables et inviolables de la personne humaine. Rédigée dans le sillage des atrocités commises durant la Seconde Guerre mondiale, la Déclaration constitue la première reconnaissance internationale des droits fondamentaux de l'être humain défendus par les philosophes des Lumières et proclamés aux Etats‐Unis et en France à la fin du xviiième siècle. La Déclaration comprend 30 articles qui consacrent chacun un droit ou une liberté fondamentale. Elle reconnaît les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de chaque être humain. La Déclaration est un instrument de grand poids moral, mais elle n'est pas contraignante juridiquement. Les Nations unies ont adopté deux pactes qui sont, eux, contraignants : le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adoptés en 1966 et entrés en vigueur en 1976. Ils n'ont cependant pas été ratifiés par tous les États. Depuis l'adoption de la Déclaration, d'autres instruments ont été adoptés, soit à vocation régionale soit à vocation sectorielle, visant entre autres la défense des droits de l'enfant ou l'établissement de l'égalité entre les femmes et les hommes. Ces instruments sont à la fois plus restreints et plus précis, mais la Déclaration demeure la pierre d'angle de la défense des droits de l'homme, même si certains ont mis en doute son caractère universel, estimant que le texte de la Déclaration reflétait trop la culture d'origine européenne de ses auteurs. Site du haut Commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme   

Décret  Norme juridique, de valeur égale à la loi fédérale, édictée par l´assemblée parlementaire de certaines entités fédérées. Un décret est une norme générale et impersonnelle adoptée par le Parlement flamand, le Parlement wallon, le Parlement de la Communauté française, le Parlement de la Communauté germanophone ou l´Assemblée de la Commission communautaire française (COCOF) dans le cadre de leurs compétences législatives. (Le Parlement bruxellois et l´Assemblée réunie de la Commission communautaire 

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commune (COCOM) adoptent des ordonnances.) Les décrets ont la même valeur juridique que les lois fédérales (on parle d´équipollence). Ils s´appliquent à des domaines de compétence différents de ceux attribués au Parlement fédéral et dans les limites de la compétence territoriale de l´entité fédérée qui les a adoptés. L´élaboration d´un décret suit un parcours comprenant plusieurs étapes. Un ou plusieurs membres de l´une des assemblées parlementaires énumérées ci‐dessus (le Parlement flamand, le Parlement wallon, le Parlement de la Communauté française, le Parlement de la Communauté germanophone ou l´Assemblée de la Commission communautaire française) peuvent déposer une proposition de décret sur le bureau du président de l´assemblée à laquelle ils appartiennent. La proposition de décret est accompagnée des développements dans lesquels sont exposés les objectifs du texte soumis à l´assemblée. L´assemblée doit se prononcer sur la prise en considération de cette proposition de décret, ce qui constitue généralement une formalité. Le gouvernement d´une entité fédérée (ou le collège dans le cas de la Commission communautaire française) peut quant à lui déposer un projet de décret. Le projet ou la proposition de décret est ensuite examiné par la commission parlementaire compétente. Après discussion, la commission adopte, amende ou rejette le texte proposé par un vote sur chaque article et par un vote sur l´ensemble du texte. À la demande de son ou de ses auteurs, le texte est ensuite examiné en séance plénière. Celle‐ci adopte, amende ou rejette le projet ou la proposition de décret par un vote sur chaque article et par un vote sur l´ensemble du texte. À tout moment de la procédure, le président de l´assemblée peut demander au Conseil d´État de remettre un avis sur le texte en cours d´examen. Il est tenu de demander un tel avis si un tiers des membres de son assemblée le demande. Une telle demande d´avis au Conseil d´État suspend la procédure en cours durant l´examen en séance plénière, mais pas durant l´examen en commission. Le texte adopté est transmis au gouvernement (ou au collège). En signant le texte, le gouvernement (ou le collège) le sanctionne et le promulgue, ce qui marque la reconnaissance de l´existence du décret et indique que celui‐ci doit être publié au Moniteur belge et exécuté. Le décret est ensuite publié au Moniteur belge. Il entre en vigueur le jour déterminé dans le texte ou, à défaut, dix jours après sa publication.   

Défédéralisation  Transfert d´une matière exercée par l´Autorité fédérale vers les entités fédérées. La défédéralisation ne désigne pas, comme on pourrait le croire, un renoncement à la structure fédérale de l´État, donc un retour à un État unitaire. Elle désigne au contraire un glissement de compétences au sein d´un État fédéral. S´il y a du transfert d´une compétence fédérale vers les communautés ou les régions, cette compétence cesse d´être fédérale et est donc « défédéralisée ». Les communautés et les régions se sont vu attribuer des compétences propres dont la liste s´est étoffée au fil du temps. L´une des étapes de la réforme des institutions a été la reconnaissance en 1993 du « fait fédéral » par l´introduction du concept d´État fédéral dans l´article premier de la Constitution. C´est après cette date que le néologisme de défédéralisation a été utilisé 

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pour désigner ce que l´on appelait auparavant, selon les cas, communautarisation (transfert de compétences aux communautés) ou régionalisation (transfert de compétence aux régions).   

Délégation syndicale 

Organe de représentation des travailleurs auprès du chef d´entreprise. La première reconnaissance de la délégation syndicale a été acquise par un accord conclu entre les organisations d´employeurs et de travailleurs lors de la Conférence nationale du travail des 16 et 17 juin 1947. Cet accord a été remplacé par la convention collective de travail (CCT) n° 5 conclue au Conseil national du travail le 24 mai 1971 concernant le statut des délégations syndicales du personnel des entreprises. Elle est amplifiée par de nouvelles conventions en 1971 et en 1978. Ces conventions collectives contiennent des principes généraux et renvoient aux commissions paritaires la tâche d´élaborer les modalités d´application pour chaque branche d´activité économique. Beaucoup de conventions collectives sectorielles permettent elles‐mêmes des applications plus spécifiques au niveau des entreprises. Les conventions collectives conclues par les délégations syndicales sont applicables à tout le personnel de l´entreprise et pas seulement au personnel syndiqué. La délégation syndicale doit être instituée si une ou plusieurs organisations syndicales en font la demande au chef d´entreprise. Les membres de la délégation syndicale font partie des travailleurs de l´entreprise. Ils sont désignés par les organisations syndicales ou, plus rarement, élus par les travailleurs de l´entreprise. Leur nombre est fixé par les conventions collectives sectorielles et dépend du nombre de travailleurs de l´entreprise. Un nombre minimal de travailleurs est toujours nécessaire de sorte que des délégations syndicales ne peuvent être instituées dans les petites et moyennes entreprises. Les délégués syndicaux bénéficient d´une protection contre le licenciement dans l´exercice de leur mandat syndical. La délégation défend les intérêts individuels et collectifs des travailleurs de l´entreprise auprès du chef d´entreprise. Elle a le droit d´être reçue par l´employeur ou son délégué à l´occasion de tous litiges ou différends de caractère individuel ou collectif qui n´ont pu être résolus par la voie hiérarchique. Ses compétences concernent les relations de travail en général, et en particulier l´application au sein de l´entreprise de la législation sociale, des conventions collectives de travail, du règlement de travail et des contrats de travail individuels. Elle peut transmettre au chef d´entreprise les revendications des travailleurs et mener les négociations en vue de conclure des conventions collectives. La délégation syndicale est également chargée d´exercer certaines compétences habituellement attribuées au conseil d´entreprise et au comité pour la prévention et la protection au travail lorsque ces organes n´ont pas été institués dans l´entreprise. Lorsqu´un travailleur souhaite formuler une réclamation auprès de l´employeur, il peut se faire assister, à sa demande, par un délégué syndical.   

Démocratie  Régime dans lequel la souveraineté politique appartient à la population, qui l´exerce soit directement, soit indirectement par la voie d´élections libres. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

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Démocratie directe / démocratie représentative 

Système dans lequel les citoyens prennent eux‐mêmes des décisions politiques, sans passer par des représentants issus d’une élection. / Système dans lequel des représentants élus par la population élaborent et votent les lois. À l’heure actuelle, tous les États démocratiques sont des démocraties représentatives, dans lesquelles les lois sont élaborées par des représentants élus par la population ou par le gouvernement, et votées par le parlement. Cependant, la démocratie représentative peut être complétée par des mécanismes de démocratie directe, appelés ainsi parce qu’ils donnent directement le pouvoir de décision aux citoyens dans certaines circonstances. La démocratie représentative a toujours fait l’objet de nombreuses critiques. Outre que la représentativité des élus n’est pas parfaite, en raison entre autres des limites apportées au droit de vote, la démocratie représentative a pour principal inconvénient de confier le pouvoir de décision, non au peuple lui‐même comme l’idée de démocratie le suggère, mais aux représentants élus par la population et à des gouvernements désignés au second degré, sans parler de désignations plus indirectes encore dans les organismes d’intérêt public ou dans d’autres institutions. La population est ainsi dépossédée de son rôle de souverain, au profit de ce qu’il est convenu d’appeler le monde politique, dans lequel les partis jouent un rôle important. Le principal avantage de ce système tient précisément au fait que les décisions (lois, arrêtés, mesures gouvernementales…) sont prises par des élus ou des professionnels de la politique qui peuvent consacrer du temps à étudier les décisions à prendre et qui sont supposés aptes à nouer des compromis et à concilier les intérêts particuliers qui s’affrontent. On attend ainsi des représentants qu’ils aient une certaine indépendance par rapport à ceux qui les ont élus (pas de mandat impératif), qu’ils créent un certain écart entre la volonté populaire immédiate et la décision politique : le système représentatif permet d’éviter que le peuple fasse lui‐même la loi. La démocratie directe rend son rôle de souverain à la population en lui permettant de prendre elle‐même certaines décisions, notamment par la technique du référendum ou celle de la consultation populaire. Elle constitue une tradition forte dans certains pays, dont le plus emblématique est la Suisse, mais seul un petit nombre de décisions sont prises par cette voie. Elle repose sur le principe selon lequel la population dans son ensemble prendra la meilleure décision, étant directement concernée par les conséquences de son choix : elle est supposée savoir, mieux que les élus, où résident sa volonté et ses intérêts. La démocratie représentative est aussi complétée, à des degrés divers selon les pays, par des mécanismes de consultation (hors consultation populaire) et de concertation. On peut parler à leur sujet de « démocratie participative », ces mécanismes permettant à la population de participer à l’élaboration des décisions en étant consultée, en débattant, en proposant, en déposant des pétitions, le dernier mot revenant à des représentants élus.   

Député  Membre, élu directement ou indirectement, de la Chambre des représentants, d´une assemblée législative européenne, 

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communautaire ou régionale. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Député permanent  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Dette publique  Encours de l´ensemble des emprunts contractés par l´État, les entités fédérées et les pouvoirs locaux pour faire face à leur besoin de financement. Depuis l´établissement d´un système de grande circulation monétaire au Moyen Âge, rendu possible par l´essor de la banque moderne, les États ont pris l´habitude de recourir à l´emprunt pour leurs besoins de financement. L´État peut se procurer des ressources par l´emprunt sous diverses formes, dont les plus classiques sont : ‐ l´émission d´obligations, c´est‐à‐dire de titres au porteur remboursables à une échéance fixe et productifs d´intérêts fixes également ; ‐ l´émission de bons du Trésor ou de certificats de Trésorerie remboursables à plus court terme et également productifs d´intérêts fixes. L´administration en charge d´assurer la gestion opérationnelle et le service financier de la dette publique fédérale est l´Agence de la dette. Son rôle est de minimiser le coût du financement de l´État dans le cadre d´une gestion prudente des risques et en respectant les objectifs généraux fixés par les politiques budgétaire et monétaire. Le coût de financement de la dette dépend essentiellement du taux d´intérêt associé à l´émission des titres de dette par l´État. Ce taux est notamment influencé par les notes accordées par les agences de notation qui jugent de la soutenabilité de l´endettement du pays. L´encours de la dette de l´État correspond, en principe, à la somme des déficits annuels successifs de l´État. Le volume de dette publique varie selon les méthodes et les concepts utilisés pour le calculer. Une première distinction est faite entre la dette brute et la dette nette. La dette brute comprend tous les engagements financiers contractés par les pouvoirs publics c´est‐à‐dire l´Autorité fédérale, les communautés, les régions, les provinces et les communes, ainsi que les institutions publiques de sécurité sociale. La dette nette est obtenue en soustrayant de l´endettement brut les actifs financiers détenus par les pouvoirs publics. Selon les organismes emprunteurs, la dette se subdivise également en dette directe et en dette indirecte (ou débudgétisée). La dette directe est contractée directement par l´État ou une entité fédérée pour couvrir ses propres besoins. La dette indirecte est contractée au profit de certaines institutions ou services publics. Les charges d´amortissement et d´intérêt de cette dette sont supportées par l´État et imputées dans les budgets des administrations qui ont la tutelle sur les organismes emprunteurs. Depuis le Traité de Maastricht et la définition des critères de convergence, l´Union européenne a adopté un système européen de comptes économiques intégrés (SEC 95). Celui‐ci fournit un cadre cohérent de comptabilité nationale qui sert désormais de référence pour les analyses de données macroéconomiques et les comparaisons internationales des pays membres. Ainsi, il existe une définition précise de la dette publique au sens de Maastricht. Elle représente le total des dettes brutes à leur valeur nominale en cours à la fin de l´année et consolidées à l´intérieur des secteurs du gouvernement général. Dans 

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le but de coordonner leurs politiques budgétaires, les pays de l´Union européenne ont adopté en 1997 le Pacte de stabilité et de croissance. Cet instrument désigne un ensemble d´objectifs et de critères que les pays de la zone euro se sont engagés à respecter, dont celui de maintenir le rapport de la dette publique au PIB en‐dessous du seuil de 60%. En 2012, la crise budgétaire européenne et l´exigence de réduire les niveaux de dette publique qui a suivie ont accéléré l´adoption de nouvelles règles et de sanctions destinées à renforcer la discipline budgétaire et garantir la stabilité économique au sein de la zone euro. Site de l´Agence de la dette   

Développement durable 

Coordination des politiques visant un développement économique et une amélioration des conditions de vie qui ne dégradent pas l´environnement. À la rencontre de l´économie et de l´écologie, la politique du développement durable vise à assurer un développement actuel qui ne compromette pas celui du futur. Il s´agit d´une approche globale des politiques publiques, tant économiques que sociales et environnementales. Le développement durable est devenu un objectif des Nations unies à la Conférence des Nations unies sur l´environnement et le développement (appelée également Sommet de la terre) organisée à Rio en juin 1992. À Rio, la plupart des États se sont engagés à élaborer une stratégie nationale de développement durable. En Belgique, la loi du 18 juin 1997 relative à la coordination de la politique fédérale du développement durable a tracé les lignes directrices de cette politique et mis en place deux institutions : la Commission interdépartementale du développement durable (CIDD) et le Conseil fédéral du développement durable (CFDD). La Commission interdépartementale du développement durable est chargée de coordonner l´activité des différents ministères et organismes publics, et de préparer et assurer le suivi du Plan fédéral quadriennal de développement durable. Le premier plan couvrait la période 2000‐2004, le deuxième plan couvre la période 2004‐2008. La Commission se compose d´un représentant de chaque membre du gouvernement fédéral, d´un représentant du Bureau fédéral du plan, et d´un représentant de chaque gouvernement des régions et des communautés. Le Conseil fédéral du développement durable est chargé de remettre des avis au gouvernement fédéral sur la politique fédérale de développement durable, et en particulier sur le respect par la Belgique de ses engagements internationaux en la matière, dont le Protocole de Kyoto. Il agit à la requête du gouvernement fédéral, du Parlement fédéral, ou de sa propre initiative. Le Conseil s´exprime également sur le plan fédéral de développement durable présenté tous les quatre ans. Le Conseil est composé d´experts scientifiques, de représentants des ONG pour la protection de l´environnement, la coopération au développement et la défense des consommateurs, de représentants des organisations de travailleurs et d´employeurs, de délégués des ministres fédéraux et de représentants des communautés et des régions. Les délégués des pouvoirs publics n´ont pas le droit de vote. En 1999, le gouvernement fédéral Verhofstadt I (1999‐2003) a pour la première fois comporté un secrétaire d´État en charge du développement durable. En 2002, le Service public fédéral de programmation 

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Développement durable a été créé et chargé de la préparation de la politique en matière de développement durable. Au sein du Bureau fédéral du plan, un groupe d´experts constitue la Task force Développement durable qui établit le rapport fédéral sur le développement durable tous les deux ans. Site portail du développement durable site du Conseil fédéral du développement durable site de la Commission interdépartementale du développement durable   

Dévolution des sièges 

Répartition des sièges entre les listes participant à une élection, et répartition entre les candidats d´une liste, des sièges acquis par cette liste. Dans le système de représentation proportionnelle tel qu´il est pratiqué en Belgique, les élections ont lieu sur la base de listes comprenant un nombre de candidats équivalent au maximum au nombre de sièges à pourvoir (candidats effectifs) ainsi que, pour la plupart des élections, d´un certain nombre de candidats suppléants, nombre qui est fixé par les lois contenant les dispositions propres à chaque élection. Lors du dépouillement des votes, la première étape consiste à établir le nombre de voix obtenues par chaque liste (son chiffre électoral) et, sur cette base, à répartir les sièges à pourvoir entre les listes. Au sein d´une liste, pour être élu, un candidat doit atteindre le chiffre d´éligibilité. Cela signifie qu´il doit avoir reçu sur son nom le nombre de voix requis pour avoir droit à un siège, ou qu´il complète ses voix propres par une partie de celles portées dans la case de tête, ce qui suppose qu´il soit aux premières places de la liste de candidats. Le chiffre d´éligibilité varie d´une liste à l´autre et d´un scrutin à l´autre : il fait chaque fois l´objet d´un calcul qui traduit les rapports de force du moment. Il se calcule en divisant le chiffre électoral de la liste (le nombre de voix qu´elle a obtenu) par le nombre de sièges attribués à la liste plus un. Par exemple, une liste a obtenu 60 000 voix, ce qui lui donne droit à 5 sièges. Le chiffre d´éligibilité sera de 60 000 voix ÷ (5 sièges + 1) = 10 000 voix. Autrement dit, tout candidat, quelle que soit sa place sur la liste, qui obtient 10 000 voix est d´office élu. Ensuite, on ajoute – en les prélevant du pot commun constitué par la moitié des votes en case de tête – des voix aux premiers candidats sur la liste dans l´ordre où ils y apparaissent, en attribuant à chacun le nombre de voix qui lui manque pour atteindre le chiffre d´éligibilité. Une fois le pot commun épuisé, s´il reste des sièges à attribuer, ils reviendront d´abord au candidat qui a obtenu le plus grand nombre de voix de préférence, puis au suivant, et ainsi de suite.   

Directive  Acte législatif européen qui doit impérativement être transposé dans les droits nationaux des États membres. Une directive est un acte législatif adopté par l'Union européenne et qui prévaut sur l'ordre juridique des États membres. Ceux‐ci disposent d'un délai pour transposer la directive dans leur droit national, c'est‐à‐dire adapter celui‐ci au prescrit de la directive. Les États membres y procèdent sous des formes qui sont propres à chacun d'eux et aussi selon des rythmes très différents. La transposition prend généralement la forme d'une loi. En Belgique, certaines directives sont transposées sous la forme d'une convention collective de travail. Le processus 

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d'élaboration d'une directive dans le cadre de la procédure législative ordinaire est le suivant : ‐ dépôt d'un projet par la Commission européenne ; ‐ examen simultanément au Parlement (première lecture) et au Conseil ; ‐ éventuellement, modifications et réexamen (seconde lecture au Parlement) ; ‐ adoption du texte par le Conseil. Une directive doit donc être approuvée par le Conseil et par le Parlement. Le développement de l'Union européenne a généré un nombre important de textes législatifs, parmi lesquels les directives figurent en bonne place. Les directives portent un numéro d'ordre dont les quatre premiers chiffres correspondent à l'année de leur adoption. Voir aussi : législation européenne   

Discrimination  Traitement défavorable appliqué à une catégorie de personnes. Établir une discrimination, c´est réserver à une personne ou à un groupe un traitement moins favorable qu´à une autre personne ou à un autre groupe en raison d´une caractéristique de la personne ou du groupe sans relation avec l´objet du traitement. Historiquement, les discriminations les plus longues et qui ont donné lieu aux combats les plus acharnés pour l´égalité sont celles basées sur la race et sur le sexe. La seconde moitié du xxème siècle a vu s´intensifier la lutte contre les discriminations de tous ordres dans de nombreux pays et sur le plan international, où les instruments visant à garantir les droits de l´homme comprennent des dispositions anti‐discrimination. L´Union européenne a fait de la lutte contre les discriminations une priorité. Les directives européennes interdisent toute discrimination basée sur le sexe ou sur l´origine raciale ou ethnique. Elles interdisent également la discrimination basée sur la religion ou les convictions, le handicap, l´âge ou l´orientation sexuelle en matière d´emploi et de travail. En Belgique, la Constitution affirme le principe de non‐discrimination. Selon l´article 10, tous les Belges sont égaux devant la loi, et l´égalité des hommes et des femmes est garantie. L´article 11 énonce que la jouissance des droits et libertés reconnus aux Belges doit être assurée sans discrimination. Les droits des minorités philosophiques et culturelles sont garanties entre autres par le Pacte culturel. La loi du 25 février 2003 tendant à lutter contre les discriminations interdit toute forme de discrimination, directe et indirecte, pour quelque motif que ce soit, ‐ dans la fourniture d´un bien ou d´un service ; ‐ dans l´accès au travail et les conditions de travail, tant pour le secteur public que pour le secteur privé ; ‐ dans la nomination ou la promotion d´un fonctionnaire ; ‐ dans la rédaction de pièces officielles ; ‐ en ce qui concerne l´accès ou la participation à toute activité économique, sociale, culturelle ou politique accessible au public. Le Centre pour l´égalité des chances et la lutte contre le racisme a notamment pour mission la lutte contre les discriminations basées sur la prétendue race, la couleur, l´ascendance, l´origine nationale ou ethnique, l´orientation sexuelle, l´état civil, la naissance, la fortune, l´âge, la conviction religieuse ou philosophique, l´état de santé actuel ou futur, le handicap ou la caractéristique physique. La lutte contre la discrimination basée sur le sexe relève de l´Institut pour l´égalité des femmes et des hommes. Site du Centre pour l´égalité des chances site de l´Institut pour l´égalité des femmes et des hommes   

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Dissolution  Acte mettant fin à l’existence d’une assemblée avant la fin de la période pour laquelle elle a été élue. Le droit de dissolution des assemblées parlementaires n’existe, en Belgique, qu’au niveau du Parlement fédéral. La durée de la législature au niveau fédéral est de quatre ans. Le Roi, qui nomme et révoque les membres du gouvernement fédéral, possède cependant le droit de dissoudre la Chambre des représentants avant la fin de la législature, mais dans des limites étroites précisées lors de la révision de la Constitution de 1993. La dissolution peut être décidée par le Roi dans chacune des situations suivantes : ‐ si la Chambre, à la majorité absolue des ses membres, rejette une motion de confiance déposée par le gouvernement fédéral et ne propose pas au Roi, dans un délai de trois jours à compter du jour du rejet de la motion, le nom d’un successeur au Premier ministre ; ‐ si la Chambre, à la majorité absolue de ses membres, adopte une motion de méfiance à l’égard du gouvernement fédéral et ne propose pas simultanément au Roi le nom d’un successeur au Premier ministre ; ‐ si le gouvernement fédéral démissionne, et si en outre la Chambre donne son accord à la dissolution à la majorité absolue de ses membres. La dissolution de la Chambre entraîne celle du Sénat, ainsi que l’organisation d’élections dans les 40 jours suivant l’acte de dissolution (Constitution, article 46). L’acte de dissolution prend la forme d’un arrêté royal. Jusqu’à la révision de la Constitution de 1993, la dissolution des Chambres ne devait pas être motivée. On notera que la Constitution dispose que le Roi « peut » dissoudre la Chambre dans les circonstances décrites, et non qu’il doit le faire. Le choix laissé au Roi de dissoudre ou non la Chambre paraît cependant assez théorique, car les circonstances prises en compte laissent peu de chance de trouver une solution politique qui évite la dissolution. La dissolution des Chambres et la convocation des électeurs sont automatiques lorsqu’une déclaration de révision de la Constitution est publiée. Cette dissolution de plein droit permet le cas échéant à la majorité fédérale de provoquer des élections anticipées sans passer par la démission du gouvernement. Il existe un autre cas de dissolution de plein droit, à savoir la vacance du trône.   

Droit de vote  Faculté de participer à une élection en tant qu´électeur. À l´indépendance de la Belgique, le droit de vote était réservé aux Belges de sexe masculin âgés de 25 ans au moins, qui payaient un impôt minimum appelé le cens (vote censitaire) ou qui avaient atteint un certain niveau d´instruction ou occupaient une fonction reconnue dans la société (vote capacitaire). L´élection des 200 membres du Congrès national le 3 novembre 1830 s´est ainsi déroulée selon un mode à la fois censitaire et capacitaire. La Constitution de 1831 retient le vote censitaire mais pas le vote capacitaire pour les élections de la Chambre des représentants, du Sénat et des conseils provinciaux et communaux. Le cens connaîtra deux diminutions, en 1848 et en 1871, qui auront pour effet d´élargir le corps électoral. En 1883 le vote capacitaire sera réintroduit, entraînant lui aussi un accroissement du nombre des électeurs. En 1893, le suffrage universel est inscrit dans la Constitution : à partir de cette date, tous 

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les Belges de sexe masculin de plus de 25 ans sont électeurs. Mais certains disposent d´une ou de deux voix supplémentaires (vote plural) parce qu´ils sont électeurs capacitaires, sont chef de famille, ont plus de 35 ans ou paient une taxe de résidence de 5 francs minimum et/ou détiennent un livret d´épargne de 2 000 francs minimum ou bénéficient d´une rente viagère de 100 francs. Jusqu´alors, il fallait avoir 21 ans pour voter aux élections communales. L´âge minimum est porté à 30 ans en 1893 et une quatrième voix est accordée, pour ces seules élections, aux pères de famille payant un cens électoral déterminé ou dont le revenu cadastral atteint 150 francs. Simultanément est introduite l´obligation constitutionnelle de voter, qui est toujours en vigueur pour tous les scrutins. Le suffrage universel pur et simple est appliqué dès 1919, mais inscrit dans la Constitution en 1921 seulement ; il vise les hommes de plus de 21 ans, chacun disposant désormais d´une et une seule voix. Les femmes obtiennent en 1921 le droit de voter aux élections communales tandis que les veuves de guerre et les mères de soldats décédés peuvent également participer aux autres élections. Ce n´est qu´en 1948 que le droit de voter sera octroyé à l´ensemble des femmes pour les élections législatives et provinciales. L´âge minimum est abaissé à 18 ans d´abord pour les élections communales (première application en 1970), puis pour les autres élections (à partir de 1981). Les ressortissants d´un État membre de l´Union européenne peuvent, moyennant inscription sur la liste des électeurs de la commune où ils résident, participer aux scrutins européens et communaux (et être candidats à ceux‐ci). Les autres étrangers, moyennant certaines conditions, peuvent s´inscrire pour être électeurs aux élections communales à partir de celles d´octobre 2006 ; ils ne peuvent toutefois pas être candidats.   

Droits civils et politiques 

Droits de l'homme dits de la première génération, qui protègent la personne et ses biens et lui garantissent l'exercice de la citoyenneté. Les droits civils et politiques sont les premiers droits de la personne humaine à avoir été revendiqués dans le combat contre l'arbitraire du pouvoir politique sous l'Ancien régime. Les premiers textes qui garantissent certains de ces droits sont le Bill of Rights anglais de 1689, la Déclaration d'indépendance des États‐Unis du 4 juillet 1776 et la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789. Ces droits consacrent d'une part les droits de l'individu face à l'État (respect de la vie privée, de la vie familiale, de la propriété…) d'autre part la participation de l'individu à la vie collective (droit de vote, libertés fondamentales…). Affirmés dans la Déclaration universelle des droits de l´homme de 1948, ces droits sont garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l'Assemblée générale des Nations unies le 16 décembre 1966. Ce Pacte comporte les éléments suivants : • droit à la vie ; • interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; • interdiction de l’esclavage et des travaux forcés ; • droit à la liberté et à la sécurité, interdiction de la détention arbitraire ; • égalité devant les tribunaux et les cours de justice ; • droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; • droit de réunion pacifique ; • droits culturels des minorités. Ce Pacte constitue 

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avec le Pacte de 1966 sur les droits économiques, sociaux et culturels et la Déclaration universelle des droits de l'homme, la « Charte internationale des droits de l'Homme ». Ce sont également les droits civils et politiques que vise à garantir la Convention européenne des droits de l´homme (1950).   

Droits de l´homme  Ensemble de droits inaliénables et universels inhérents à la dignité de la personne humaine Les premiers textes politiques proclamant les droits de l’homme ont vu le jour à la fin du xviiie siècle, aux États‐Unis (Déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776) et en France (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789). La déclaration française inspirera les mouvements progressistes en Europe tout au long du xixe siècle. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale qu’un texte de référence sera élaboré et adopté au niveau international : la Déclaration universelle des droits de l´homme (1948) des Nations unies. En Europe, la Convention européenne des droits de l´homme (1950) du Conseil de l´Europe constitue un engagement plus profond et plus contraignant pour les États participants. Les droits de l’homme englobent aussi bien les droits civils et politiques que les droits économiques, sociaux et culturels. Les premiers comprennent notamment le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à un procès équitable, la liberté d’opinion, de religion, d’association, de participation à la vie politique. Les seconds comprennent notamment le droit à l’éducation, au travail et à la propriété. Durant la guerre froide, les droits civils et politiques étaient mis en avant par les États occidentaux et les droits sociaux et économiques étaient surtout défendus par les États du bloc communiste. Le changement de régime dans ces pays a contribué à une réaffirmation plus vigoureuse du volet civil et politique des droits de l’homme. L’expression « droits de l’homme » est de plus en plus fréquemment remplacée par celles de « droits humains » ou de « droits de la personne », plus respectueuses des droits des femmes. Depuis quelques années, le caractère universel des droits de l’homme est remis en cause par des partisans du relativisme culturel. Des instruments catégoriels ont également été élaborés dans des domaines comme les droits de l’enfant, les droits des femmes, ou les droits des étrangers. Dans de nombreux pays (une centaine dont l’ensemble des pays démocratiques) sont organisées organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme, dont beaucoup sont antérieures à la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948). Voir également libertés fondamentales. Site de la Ligue des droits de l'homme (Belgique francophone) site de la Fédération internationale des droits de l'homme   

Droits économiques et sociaux 

Droits de l'homme dits de la seconde génération, fondés sur les concepts d'égalité et de justice sociale. L'affirmation de droits économiques et sociaux en tant que droits de l´homme a pour origine les luttes sociales du xixe siècle et s'est appuyée notamment sur les théories marxistes. Elle a trouvé une première concrétisation internationale dans la création de l'Organisation internationale du travail (1919). Ces droits, parfois qualifiés de « droits‐créances », obligent l'État à créer les conditions nécessaires à leur réalisation. Ils 

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ont été affirmés aux Nations unies dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (1966). Ce Pacte garantit les droits suivants : ‐ le droit au travail ; ‐ des conditions de travail justes et favorables (rémunération, sécurité, etc.) ; ‐ la liberté syndicale (y compris le droit de grève) ; ‐ le droit à la sécurité sociale ; ‐ le droit à la nourriture et à la santé ; ‐ le droit à l'éducation ; ‐ la participation à la vie culturelle. Ce Pacte constitue avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Déclaration universelle des droits de l´homme, la Charte internationale des droits de l'Homme.   

Dynastie  Famille régnante dans un régime monarchique ; succession des monarques appartenant à cette famille. En Belgique, le choix de la dynastie a découlé du choix du premier Roi : Léopold de Saxe‐Cobourg‐Gotha, élu roi des Belges le 4 juin 1831 par le Congrès national par 152 voix sur 196 (le 24 novembre 1830, le Congrès national avait prononcé, par 161 voix contre 28, l´exclusion à perpétuité de la maison d´Orange‐Nassau du trône de Belgique). L´ordre de succession au trône des membres d´une dynastie est établi soit par un pacte de famille soit par une Constitution. En Belgique, c´est la Constitution qui a établi l´ordre de succession au trône, préalablement au choix du premier roi. Selon l´article 85 alinéa 1er de la Constitution, “les pouvoirs constitutionnels du roi sont héréditaires dans la descendance directe, naturelle et légitime de S.M. Léopold, Georges, Chrétien, Frédéric de Saxe‐Cobourg, par ordre de primogéniture“. En Belgique, l´ordre de primogéniture est établi par branche et non par tête : il impose comme successeur l´aîné des enfants du monarque régnant et c´est à nouveau l´aîné des enfants du successeur au trône qui est appelé à lui succéder. Ce n´est qu´en cas d´absence de descendance d´un monarque que la succession passe à la branche suivante : c´est ainsi que le roi Albert II a succédé à son frère Baudouin. C´est aussi en fonction de cette règle que l´ordre de succession situe actuellement les enfants du prince Philippe avant la princesse Astrid et ses enfants, quoiqu´ils soient plus jeunes qu´eux. De 1831 à 1991, la succession au trône a été réservée aux hommes. Cette disposition, connue sous le nom de loi salique, a été alors abrogée. Les princesses appartenant à la branche de la famille royale appelée à régner peuvent désormais accéder au trône.   

Échevin  Adjoint du bourgmestre,membre du collège des borugmestre et échevins (ou collège communal en Région wallonne), généralement en charge de domaines spécifiques. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Économie sociale  Activités économiques développées sans but prioritaire de profit. En Belgique, et en particulier en Wallonie, ce concept issu du mouvement coopératif, des mutualités et des associations s´est redéfini à partir des années 1980. En 1990, le Conseil wallon de l´économie sociale (CWES) définissait l´économie sociale comme suit : « L´économie sociale se compose d´activités économiques exercées par des sociétés, principalement coopératives, des mutualités et des associations dont l´éthique se traduit par les principes suivants : la 

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finalité de service aux membres ou à la collectivité plutôt que le profit ; l´autonomie de gestion ; le processus de décision démocratique ; la primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus. » Certaines associations y ajoutent une composante environnementale et s´inscrivent dans une dynamique de développement durable. Dans ce contexte, un certain nombre d´associations intéressées à l´économie sociale ont par ailleurs créé un fonds d´investissement dénommé Fonds de l´économie sociale et durable. Depuis 1995 existe en outre un statut de société à finalité sociale. La Fédération belge de l´économie sociale et coopérative (Febecoop) exerce les mandats de représentation du mouvement coopératif et de l´économie sociale au sein de diverses instances régionales, nationales et européennes. L´accord de coopération du 30 mai 2005 entre l´État fédéral, la Région flamande, la Région wallonne, la Région de Bruxelles‐Capitale et la Communauté germanophone relatif à l´économie plurielle, approuvé par la loi du 10 mai 2006, définit les engagements réciproques des entreprises et des pouvoirs publics, dans le contexte d´une synergie entre une dynamique économique et des objectifs de cohésion sociale. Il apporte dans cette perspective un soutien aux deux piliers de l´économie plurielle, à savoir l´économie sociale et la responsabilité sociale des entreprises. La régionalisation des compétences en matière d´économie sociale a fait l´objet d´un accord le 25 février 2008, mais celui‐ci n´a pas encore été entièrement mis en œuvre en 2012. Le concept d´économie sociale recouvre donc en partie celui de secteur non marchand et se distingue en principe de celui‐ci par son autonomie financière par rapport aux pouvoirs publics. Comme le secteur non marchand, l´économie sociale a été prise en compte par la politique sociale dans le cadre des programmes de résorption du chômage. Au niveau fédéral, des domaines d´intervention importants concernent la mise à disposition des CPAS de subventions majorées en vue de l´engagement d´ayants‐droit à l´intégration sociale ou à l´aide sociale et des subsides en faveur des employeurs de l´économie sociale. Par ailleurs, les entreprises de l´économie sociale bénéficient de diverses politiques : la fiscalité (TVA), la sécurité sociale, l´emploi et le travail (titres‐services), la justice (droit des sociétés, Conseil national de la coopération), l´environnement (entreprises écologiques), l´économie (marchés publics), etc. Le Conseil fédéral pour l´économie plurielle a des missions de représentation et de conseil auprès du gouvernement fédéral. Le Conseil wallon de l´économie sociale (CWES) conseille le gouvernement dans la préparation et la politique de développement de l´économie sociale en Région wallonne. En Région de Bruxelles‐Capitale, une plateforme de concertation de l´économie sociale joue ce rôle. En Flandre, le Vlaams Overleg Sociale Economie (VOSEC) fait des recommandations au ministre flamand de l´Économie sociale. Fédération belge de l´économie sociale et coopérative Fédération bruxelloise des organismes d´insertion socioprofessionnelle Vlaams Overleg Sociale Economie Fonds de l´économie sociale et durable Carrefour de l´économie sociale L´économie sociale sur le portail fédéral   

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Église  Communauté des adeptes d’une religion chrétienne. En Belgique, dénomination usuelle de l’Église catholique. L’Église catholique est la plus ancienne des Églises chrétiennes, elle s’est organisée dans les premiers siècles de notre ère. Au fil des siècles, des communautés de chrétiens s’en sont détachés pour former des Églises orthodoxes, réformées et autres. En Belgique, l’Église catholique demeure aujourd’hui le culte qui rassemble le plus grand nombre d’adeptes. L’Église catholique s’est développée dans un lien étroit avec les autorités politiques. Avant la Révolution française, le catholicisme est religion d’État dans les pays catholiques et l’Église y jouit de privilèges importants : perception de la dîme (impôt d’Église obligatoire), riches propriétés foncières, proximité entre le haut clergé et la haute aristocratie qui dirige les affaires de l’État, monopole de l’enseignement et de l’état civil… La philosophie des Lumières, affirmant la suprématie de la raison sur la foi, puis prônant la séparation de l’Église et de l’État, entame le pouvoir de l’Église. La Révolution française constitue un point de rupture, entraînant en France et dans les territoires qui lui seront soumis une laïcisation brutale de la société. En 1830, la liberté de culte a été reconnue parmi les libertés fondamentales par le gouvernement provisoire de la Belgique. La Constitution de 1831 a confirmé la liberté de culte et instauré un régime d’indépendance mutuelle entre l’Église et l’État accompagné d’un financement public des cultes. Le dix‐neuvième siècle est une époque de tensions entre certains pouvoirs politiques et l’Église, ainsi qu’à l’intérieur de celle‐ci entre les partisans d’une acceptation au moins partielle de la modernité et les défenseurs d’un retour à l’Ancien Régime. La position de l’Église évoluera vers l’acceptation d’un État qui admet la liberté de conscience et qui octroie progressivement l’égalité de droits à l’ensemble de ses citoyens. La publication de l’encyclique Rerum Novarum par le pape Léon XIII en 1891 marque un tournant décisif en créant une doctrine sociale de l’Église. En Belgique, de nombreuses organisations inspirées par la doctrine de l’Église vont se développer ou voir le jour : écoles, universités, syndicats, mutualités, hôpitaux, associations… Au vingtième siècle, le concile Vatican II (1962‐65) réforme en profondeur l’Église, tant au niveau des rites (liturgie en langue vernaculaire et non plus en latin) que du dogme. Il marque notamment l’acceptation par l’Église de la tolérance religieuse. L’Église catholique est une organisation structurée et très hiérarchisée à la tête de laquelle se trouvent le pape qui réside dans l’État indépendant du Vatican, et la curie romaine, qui administre l’Église. En Belgique, l’Église est géographiquement constituée de neuf diocèses (Anvers, Bruges, Gand, Hasselt, Liège, Malines‐Bruxelles, Namur et Tournai) à la tête desquels se trouve un évêque nommé par le pape. Les évêques sont réunis au sein de la Conférence épiscopale, qui est présidée par l’archevêque de Malines‐Bruxelles. Le territoire belge est divisé en 4120 paroisses. Dans chaque paroisse, l'aspect matériel du culte est administré par un conseil de fabrique. A côté des prêtres et vicaires qui forment le clergé dit séculier, les congrégations religieuses constituent le clergé dit régulier. Le Vatican, État souverain et indépendant, entretient des relations diplomatiques 

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avec la Belgique. L’ambassadeur du Vatican s’appelle le nonce apostolique. Site du Vatican site francophone de l'Église belge site néerlandophone de l’Église belge   

Élection  Désignation à une fonction au moyen de votes. Dans les démocraties contemporaines, l´élection est la principale manière de désigner les représentants de la population à différents niveaux du pouvoir politique. D´autres modalités de désignation sont toutefois également pratiquées, par exemple la cooptation d´une partie des sénateurs. L´élection, dans les systèmes démocratiques, a un caractère temporaire : régulièrement, les électeurs sont invités à renouveler la composition des assemblées. La périodicité comme les modalités des scrutins (élection et scrutin sont quasiment synonymes) varient en fonction de chaque assemblée. En Belgique, l´élection des représentants politiques s´effectue au suffrage universel. L´acte d´élire s´effectue au moyen du vote. L´électeur accorde sa voix ou son suffrage à un ou plusieurs candidats, voire à une liste de candidats. Afin de garantir la liberté de choix de l´électeur, le vote est secret. À cette fin, l´électeur se rend dans un isoloir dans lequel il est seul face au bulletin de vote, en cas de vote sur support papier, ou à l´ordinateur, en cas de vote électronique. Dans aucun cas, il ne peut être contraint à révéler son vote. Dans certains cas, l´élection vise le renouvellement intégral de l´assemblée. Dans d´autres cas, elle ne procède qu´à un renouvellement partiel. Ainsi, par exemple, aux États‐Unis, le Sénat est renouvelé par tiers tous les deux ans. L´élection est souvent directe : les électeurs désignent leurs représentants et ceux‐ci siègent dans l´assemblée pour laquelle ils ont été élus. Mais il arrive aussi qu´elle soit indirecte : ainsi en va‐t‐il des sénateurs de communauté (voir Sénat), ou des membres du Parlement de la Communauté française qui sont tous élus au Parlement wallon ou au Parlement de la Région de Bruxelles‐capitale. Selon les pays, et parfois au sein d´un même État, selon les élections, les modes de scrutin diffèrent. En Belgique, le mode de scrutin est, à une exception près, celui de la représentation proportionnelle. Seule la désignation du membre germanophone au Parlement européen correspond de fait à un scrutin majoritaire puisqu´il n´y a qu´un seul membre à élire dans une seule circonscription électorale. Dans d´autres États, on applique le scrutin majoritaire, selon des modalités qui varient d´un pays à l´autre. Quel que soit le mode de scrutin, des conditions d´éligibilité sont imposées qui ont trait à l´âge, à la nationalité, etc. À l´issue du scrutin, le candidat qui est élu siège dans l´assemblée tout en conservant une liberté d´action à l´égard de ceux qui ont voté pour lui. L´élu représente le corps électoral dans son ensemble, et pas seulement ceux qui l´ont élu. Il n´est par ailleurs pas tenu de respecter les promesses qu´il a faites durant la campagne électorale. La liberté de l´élu peut néanmoins être restreinte par la discipline de vote que peut lui imposer son parti politique dans certaines matières ou à certains moments.   

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Élections communales 

Désignation des membres des conseils communaux au moyen de votes. L´élection des conseillers communaux a lieu au suffrage universel direct tous les six ans, le deuxième dimanche du mois d´octobre. Les prochaines élections communales se tiendront le 8 octobre 2006. Le renouvellement des conseils communaux a lieu à date fixe et il ne peut y avoir d´élections anticipées. Les conseils communaux comptent entre 7 et 55 membres selon le nombre d´habitants de la commune. L´élection des conseillers communaux était régie jusqu´au scrutin d´octobre 2000 par la loi électorale communale, appliquée uniformément sur l´ensemble du territoire de la Belgique. Depuis la réforme des institutions intervenue en 2001, la loi communale et la loi électorale communale ont été régionalisées, de sorte que chaque région (wallonne, flamande et de Bruxelles‐Capitale) peut modifier les dispositions électorales antérieures ou en adopter de nouvelles. Pour être électeur il faut remplir un certain nombre de conditions : être âgé de 18 ans au moins, être domicilié dans la commune, ne pas être déchu de ses droits civils et politiques. Depuis la loi du 27 janvier 1999, les étrangers ressortissants d´un État membre de l´Union européenne peuvent participer au vote à condition de s´inscrire sur la liste des électeurs de leur commune. La loi du 19 mars 2004 visant à octroyer le droit de vote aux élections communales à des étrangers a ouvert quant à elle le droit de vote aux ressortissants de pays non membres de l´Union européenne, ayant établi leur résidence principale en Belgique de manière ininterrompue pendant cinq ans, pour autant qu´ils s´inscrivent sur la liste des électeurs de leur commune et qu´ils remplissent une déclaration par laquelle ils s´engagent à respecter la Constitution, les lois du peuple belge et la Convention de sauvegarde des droits de l´homme et des libertés fondamentales. Les candidats à l´élection doivent remplir un certain nombre de conditions d´éligibilité qui sont identiques aux conditions d´électorat, à la différence que les électeurs étrangers ne ressortissant pas d´un État de l´Union européenne ne sont pas éligibles. Les candidats se présentent sur des listes qui, dans le cas des élections communales comme des élections provinciales, ne comportent pas de liste spécifique de candidats suppléants. Les suppléants, qui constituent une réserve en cas de démission d´un conseiller communal, sont désignés parmi les candidats non élus de la liste. La répartition des sièges entre les listes en compétition s´opère selon le principe de la représentation proportionnelle par application du système Imperiali. Quant à la dévolution des sièges au sein des listes qui ont obtenu des élus, elle s´effectue en ne prenant en compte que la moitié des votes exprimés en case de tête.   

Élections européennes 

Désignation des membres du Parlement européen (pour la Belgique, 14 Flamands, 9 francophones, 1 germanophone) au moyen de votes. Les élections européennes ont lieu au suffrage universel direct tous les cinq ans. La première élection du Parlement européen au suffrage universel a eu lieu en 1979. Auparavant, il était constitué de membres désignés par les parlements nationaux. Il n´existe pas de code électoral européen uniforme. Toutefois, les élections européennes sont régies par un certain nombre de règles communes à l´ensemble 

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de l´Union européenne, énoncées par le Traité d´Amsterdam et diverses décisions du Conseil. Les principales dispositions sont : ‐ l´élection des députés européens au suffrage universel, libre et secret ; ‐ l´ouverture du droit de vote à tous les ressortissants européens, qui l´exercent dans leur pays d´origine ou dans leur pays de résidence au sein de l´Union (ils ne peuvent voter qu´une seule fois) ; ‐ l´organisation du scrutin dans tous les États membres, dans une même période débutant le jeudi matin et s´achevant le dimanche suivant ; ‐ un scrutin proportionnel, de liste (vote pour une liste de plusieurs candidats) ou de vote unique transférable (élection de plusieurs candidats d´une liste en les classant, des voix d´un candidat élu ou d´un candidat éliminé en raison de la faiblesse de son nombre de voix étant reportées sur d´autres candidats) ; ‐ l´interdiction de procéder au dépouillement des bulletins de vote avant la clôture des élections dans chaque État membre ; ‐ la possibilité de constituer des circonscriptions, pour autant qu´elles ne portent pas globalement atteinte au caractère proportionnel du scrutin ; ‐ la possibilité de fixer un seuil électoral minimal pour que les listes puissent obtenir une représentation ; ce seuil ne peut dépasser les 5 % des voix. Lors des dernières élections européennes qui ont eu lieu entre le 4 et le 7 juin 2009 dans les 27 États membres de l´Union européenne, 388 millions d´électeurs étaient invités à participer au scrutin, mais seulement 42,9 % d´entre eux se sont rendus dans les bureaux de vote. Les élections européennes sont organisées en Belgique sur la base de quatre circonscriptions électorales : les circonscriptions wallonne, flamande, de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde et germanophone. Mais les mandats à pourvoir sont attribués et les candidatures sont présentées par collège électoral. Il y a trois collèges électoraux correspondant aux trois communautés : les collèges français, néerlandais et germanophone. Le collège électoral français désigne 8 représentants, le collège néerlandais 13 et le collège germanophone 1. Les candidatures étant présentées à l´échelle de toute une communauté, les dirigeants des partis interviennent directement dans la composition des listes, et ce d´autant plus que les élections européennes constituent, de fait, un test de popularité pour les principaux candidats des partis politiques. Il est à noter que l´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes légaux, prévoit de scinder la circonscription électorale de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde à partir des élections européennes de 2014.   

Élections fédérales  Désignation des membres des assemblées législatives fédérales (Chambre des représentants et Sénat) au moyen de votes. Les élections législatives fédérales ont lieu au suffrage universel direct, en principe tous les quatre ans. En principe, car des élections anticipées peuvent être organisées dans trois cas : soit la Chambre rejette une motion de confiance du gouvernement fédéral et ne propose pas au Roi un nouveau Premier ministre ; soit la Chambre adopte une motion de méfiance à l´égard du gouvernement fédéral et ne propose pas au Roi un nouveau Premier ministre ; soit le gouvernement fédéral démissionne et la Chambre donne son accord à la dissolution de l´assemblée. La dissolution de la Chambre entraîne celle du Sénat. 

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Des élections doivent être organisées 40 jours au plus tard après la dissolution, comme en dispose la Constitution (article 46). Des élections anticipées doivent également être organisées dans les 40 jours suivant la publication d´une déclaration de révision de la Constitution : la déclaration de révision entraîne la dissolution de plein droit des deux Chambres (article 195 de la Constitution). Les élections fédérales se déroulent au suffrage universel pur et simple. Comme pour tous les scrutins en Belgique, le vote est obligatoire. Les sièges sont répartis entre les différentes listes à la représentation proportionnelle. C´est le code électoral qui précise les modalités d´organisation des élections. Plusieurs éléments différencient l´élection de la Chambre de celle du Sénat, dont le nombre d´élus, les catégories d´élus et les circonscriptions électorales. Les conditions d´éligibilité sont par contre identiques. La Chambre des représentants est composée de 150 députés élus dans des circonscriptions électorales correspondant aux provinces, sauf pour le Brabant flamand et la Région bruxelloise. Le Sénat est composé de 71 sénateurs répartis en trois catégories : les sénateurs élus directement, les sénateurs de communauté et les sénateurs cooptés. Seuls les premiers sont élus lors des élections fédérales. Cependant, les résultats de l´élection des 40 sénateurs élus directs déterminent la répartition entre les listes des deux autres catégories de sénateurs. L´élection des 40 sénateurs élus directement a lieu dans trois circonscriptions électorales. Il y a une incompatibilité entre la fonction de député et celle de sénateur, et la double candidature sur une liste pour le Sénat et sur une liste pour la Chambre est interdite. Il est à noter que l´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´Etat du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes juridiques, prévoit que les élections pour la Chambre des représentants auront lieu tous les cinq ans, le même jour que les élections européennes régionales et communautaires. La scission de la circonscription électorale de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde conduira à ce que les circonscriptions électorales correspondront partout aux provinces ou à la Région de Bruxelles‐Capitale. Cette réforme connaîtra une première application lors des élections à la Chambre de 2014. Le même accord prévoit que le Sénat, à partir de 2014, ne sera plus composé de sénateurs élus directement, mais bien de 50 représentants des parlements des entités fédérées et de 10 cooptés.  

Élections législatives 

Désignation des membres des assemblées législatives (Chambre des représentants et Sénat au niveau fédéral, parlements régionaux et communautaires), au moyen de votes. Les élections législatives ont lieu au suffrage universel, en principe tous les quatre ans pour les élections fédérales, et obligatoirement tous les cinq ans pour les élections régionales et communautaires. Dans la plupart des cas, les élections ont lieu au suffrage direct, c´est‐à‐dire que les électeurs désignent directement leurs représentants par leur vote. Ce n´est toutefois pas le cas pour une partie des sénateurs, et pour les membres du Parlement de la Communauté française et des assemblées des commissions communautaires qui sont composées de manière indirecte (les membres de ces assemblées sont d´abord élus dans une autre assemblée : par exemple, les députés de la 

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Communauté française sont tous élus soit au Parlement wallon, soit au Parlement bruxellois). Les termes « élections législatives » sont réservés aux scrutins visant à renouveler la composition des assemblées législatives (parlements), qu´elles soient fédérales ou des entités fédérées. Les élections locales, c´est‐à‐dire les élections communales et provinciales, ne sont pas des élections législatives dans la mesure où les assemblées de ces niveaux de pouvoir n´ont pas de compétence législative (les dispositions générales qu´elles adoptent – ordonnances, règlements – n´ont pas la valeur d´une loi). Si toutes les élections législatives en Belgique sont soumises aux mêmes principes généraux comme le mode de suffrage universel pur et simple, la représentation proportionnelle, le vote obligatoire, etc., les modalités propres aux différentes élections sont énoncées dans des lois. Le code électoral contient les dispositions relatives à l´élection de la Chambre des représentants et du Sénat. La Constitution réserve pour sa part le droit de vote aux élections législatives aux seuls Belges. Les élections législatives pourvoient au renouvellement intégral de l´assemblée. Les candidats sont libres d´occuper une autre fonction avant l´élection, quitte à devoir, en cas d´élection, faire un choix entre différentes fonctions incompatibles entre elles. Depuis 2003 (élections fédérales) et 2004 (élections régionales et communautaires), les scrutins législatifs sont découplés. Cette dissociation est contestée par certains parce que les périodes répétées de campagne électorale ont tendance à enrayer l´activité politique.L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes juridiques, prévoit que les élections pour la Chambre des représentants auront lieu tous les cinq ans, le même jour que les élections européennes régionales et communautaires. La scission de la circonscription électorale de §Bruxelles‐Hal‐Vilvorde§ conduira à ce que les circonscriptions électorales correspondront partout aux provinces ou à la Région de Bruxelles‐Capitale. Cette réforme connaîtra une première application lors des élections à la Chambre de 2014. Le même accord prévoit que le Sénat, à partir de 2014, ne sera plus composé de sénateurs élus directement, mais bien de 50 représentants des parlements des entités fédérées et de 10 cooptés.   

Élections provinciales 

Désignation des membres des conseils provinciaux au moyen de votes La Belgique compte dix provinces, cinq provinces wallonnes et cinq flamandes. L´arrondissement de Bruxelles n´appartenant à aucune province, ce sont les institutions de la région qui exercent les compétences provinciales. L´élection des conseils provinciaux a lieu au suffrage universel direct tous les six ans, le même jour que l´élection des conseils communaux, le deuxième dimanche du mois d´octobre. Des élections provinciales ont lieu le 14 octobre 2012. Les élections provinciales se font par districts, chaque district se compose de plusieurs communes et compte un nombre de conseillers provinciaux proportionnel à sa population. Les conseils provinciaux comptent entre 47 et 84 membres selon le nombre d´habitants de la province. L´élection des conseillers provinciaux était régie jusqu´au scrutin d´octobre 2000 par une législation électorale commune à l´ensemble des provinces. Depuis la réforme des institutions 

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intervenue en 2001, la Région wallonne et la Communauté flamande peuvent modifier les dispositions électorales provinciales antérieures et en adopter de nouvelles. Pour être électeur, il faut remplir un certain nombre de conditions : être belge, être âgé de 18 ans au moins, être domicilié dans la province, ne pas être déchu de ses droits civils et politiques. Contrairement aux élections communales, les étrangers, qu´ils soient ressortissants de l´Union européenne ou non, ne peuvent pas participer aux élections provinciales. Les candidats à l´élection doivent remplir un certain nombre de conditions d´éligibilité qui sont identiques aux conditions d´électorat. Les candidats se présentent sur des listes uniques (c´est‐à‐dire qu´il n´y a pas de distinction entre la liste des candidats effectifs et la liste des candidats suppléants), comme pour les élections communales. Les suppléants, qui sont appelés à remplacer des conseillers provinciaux démissionnaires, sont désignés parmi les candidats non élus de la liste. La répartition des sièges entre les listes en compétition s´opère selon le principe de la représentation proportionnelle par application du système D´Hondt. Quant à la dévolution des sièges au sein des listes qui ont obtenu des élus, elle s´effectue en ne prenant en compte que la moitié des votes exprimés en case de tête.   

Élections régionales et communautaires 

Désignation des membres des assemblées des entités fédérées au moyen de votes. Avant 1995, les assemblées de la Région wallonne, de la Communauté française et de la Communauté flamande étaient composées des députés et des sénateurs élus directs, qui étaient désignés dans les différentes assemblées régionales et communautaires en fonction de leur lieu de domicile ou de leur langue. Aujourd´hui, les membres des parlements de communauté et de région sont élus au suffrage universel direct en ce qui concerne le Parlement flamand, le Parlement wallon, le Parlement bruxellois et le Parlement de la Communauté germanophone. Les autres députés communautaires sont des élus indirects : les 94 membres du Parlement de la Communauté française sont élus au Parlement wallon ou bruxellois et exercent un deuxième mandat à la Communauté ; de même, les 72 membres de l´Assemblée de la Commission communautaire française, les 17 membres de l´Assemblée de la Commission communautaire flamande et les 89 membres de l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune sont membres du Parlement bruxellois et siègent à ce titre dans les assemblées des commissions communautaires. Les élections régionales et communautaires sont des élections législatives puisqu´elles procèdent au renouvellement d´assemblées qui ont une fonction législative dans les matières qui leur sont attribuées (à l´exception de la Commission communautaire flamande qui n´a qu´un pouvoir réglementaire). Si les dispositions générales concernant l´élection du Parlement wallon (75 membres) et du Parlement flamand (124 membres) sont inscrites dans une loi commune aux deux institutions (loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles), ces deux assemblées disposent d´une autonomie constitutive qui les autorise à modifier certaines dispositions relatives au scrutin. Ainsi, les circonscriptions électorales ont été modifiées en ce qui concerne l´élection du Parlement flamand, de sorte qu´elles 

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sont désormais organisées à l´échelle des provinces. L´élection du Parlement bruxellois (89 membres, répartis en 72 francophones et 17 néerlandophones) et celle du Parlement de la Communauté germanophone (25 membres) ont lieu au sein de circonscriptions uniques : les listes de candidats sont présentées au niveau de la région ou de la communauté dans son ensemble. L´organisation de l´élection de ces parlements est régie par la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises et par la loi du 31 décembre 1983 de réformes institutionnelles pour la Communauté germanophone. Les élections régionales et communautaires ont lieu tous les cinq ans, le même jour que l´élection des représentants belges au Parlement européen. Seuls les Belges sont autorisés à y participer. Depuis les scrutins régionaux et communautaires de 2004, ces élections sont découplées des élections fédérales. Il est à noter que l´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes juridiques, prévoit que les élections pour la Chambre des représentants auront lieu tous les cinq ans, le même jour que les élections européennes régionales et communautaires, à partir de 2014.   

Élections sociales  Dans les entreprises du secteur privé, désignation au moyen de votes émis par les ouvriers, les employés et les cadres, des membres des conseils d´entreprise et des comités pour la prévention et la protection au travail. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Éligibilité  Aptitude à être élu. Conditions d´éligibilité : ensemble des conditions à remplir par un candidat pour avoir accès à un poste conféré par élection Les conditions d´éligibilité doivent en général être remplies le jour des élections. Pour être élu à la Chambre des représentants (article 64 de la Constitution), il faut : ‐ être belge ; ‐ jouir des droits civils et politiques ; ‐ avoir atteint l´âge de 21 ans accomplis ; ‐ avoir son domicile en Belgique. En outre, il faut ne pas se trouver dans l´un des cas d´exclusion ou de suppression visés par le Code électoral. Pour le Sénat, les mêmes conditions générales sont exigées (article 69 de la Constitution). Pour les parlements de communauté ou de région, les conditions sont identiques sauf que, depuis 2004, l´âge d´éligibilité est abaissé à 18 ans. Il faut en outre être domicilié dans une commune faisant partie du territoire de la région. Pour le conseil provincial, les conditions générales sont identiques ; l´âge d´éligibilité est également ramené à 18 ans. Il faut être domicilié dans la province. Pour le conseil communal, les conditions générales sont identiques : il faut en outre avoir sa résidence principale dans la commune et il suffit également d´avoir 18 ans. Les ressortissants des États membres de l´Union européenne sont éligibles, pour autant qu´ils se soient inscrits sur la liste des électeurs de leur commune. Depuis 2006, ils peuvent également être élus comme échevin. Pour le Parlement européen il faut : ‐ être inscrit en Belgique sur une liste des électeurs pour le Parlement européen. Peuvent donc se porter candidats, les électeurs belges, mais aussi les ressortissants des États membres de l´Union européenne, où qu´ils résident dans l´Union, et les ressortissants belges résidant à l´étranger qui ont été admis à voter pour les listes belges. Cette condition doit être remplie le jour de 

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l´arrêt de la liste des électeurs ; ‐ ne pas être exclu ou suspendu du droit de vote (les ressortissants européens ne doivent pas avoir été déclarés déchus ou suspendus du droit d´éligibilité dans leur État d´origine) ; ‐ avoir atteint l´âge de 21 ans accomplis ; ‐ être d´expression française si l´on se présente devant le collège électoral français, d´expression allemande si l´on se présente devant le collège électoral germanophone et d´expression néerlandaise si l´on se présente devant le collège électoral néerlandais. Cette appartenance linguistique est déclarée dans l´acte d´acceptation de candidature. Le chiffre d´éligibilité est le nombre de voix qu´un candidat doit obtenir pour être élu. Pour la plupart des élections, il se calcule en divisant le nombre de voix de la liste par le nombre de sièges acquis par la liste augmenté d´une unité (voir dévolution des sièges).   

Emploi des langues  Usage des différentes langues officielles en Belgique, considéré en tant qu´il fait l´objet de polémiques et de règles de droit. Il y a trois langues officielles en Belgique : le français, le néerlandais et l´allemand. Le principe de base en matière d´emploi des langues est la liberté : en vertu de l´article 30 de la Constitution, l´emploi des langues est facultatif. Seuls certains aspects de l´emploi des langues peuvent donc être réglés par les autorités publiques par exception à ce principe de liberté, mais ces aspects se sont fortement étendus au fil des lois linguistiques même si l´emploi des langues reste totalement libre pour les relations des personnes privées entre elles. Pour organiser l´emploi des langues, le territoire est divisé au plan administratif en quatre régions linguistiques : trois régions unilingues (de langue française, néerlandaise et allemande) et une région bilingue français‐néerlandais (Bruxelles‐Capitale). Le principe général est que les administrations et d´autres institutions soumises aux lois sur l´emploi des langues utilisent la langue ou les langues de la région linguistique dans laquelle elles sont implantées : le citoyen a donc affaire à des services et des institutions unilingues ou bilingues. Un certain nombre de communes ont un statut plus complexe en la matière, dans la mesure où elles organisent obligatoirement des facilités pour les administrés qui pratiquent une autre langue officielle que celle de la région linguistique où la commune est située, ou dans la mesure où le citoyen peut choisir en matière judiciaire entre les deux grandes langues officielles alors qu´il réside dans une commune unilingue. L´emploi des langues peut être réglé par l´Autorité fédérale, donc à l´échelle de tout le pays, pour deux aspects de cet emploi : les actes de l´autorité publique et les affaires judiciaires. Dans des limites territoriales que nous préciserons plus bas, la Communauté française et la Communauté flamande règlent par décret trois autres aspects de l´emploi des langues : 1. L´emploi des langues dans les matières administratives ; 2. L´emploi des langues dans les établissements d´enseignement créés, subventionnés ou reconnus par les pouvoirs publics (donc également dans les écoles privées reconnues) ; 3. L´emploi des langues dans les relations sociales entre les employeurs et leur personnel, ainsi que dans les actes et documents des entreprises imposés par la loi et les règlements. La Communauté germanophone ne peut régler l´emploi des langues que dans les établissements d´enseignement créés, 

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subventionnés ou reconnus par les pouvoirs publics : pour les autres aspects, c´est l´Autorité fédérale qui est compétente. L´article 129 de la Constitution introduit des exceptions territoriales aux compétences de la Communauté française et de la Communauté flamande en matière d´emploi des langues, et ce afin d´éviter qu´une communauté donnée légifère sur des communes bilingues. On retiendra que l´Autorité fédérale est compétente pour tous les aspects de l´emploi des langues dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, ainsi que dans les communes à facilités.   

Enquête parlementaire 

Droit attribué aux assemblées parlementaires de s´éclairer, de se renseigner, de procéder à des investigations en toutes matières politiques, administratives, économiques. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Entités fédérées  Composante d´un État fédéral (essentiellement, en Belgique, les communautés et les régions). Un État fédéral se compose, par définition, d´entités fédérées. Les entités fédérées sont des entités politiques qui possèdent un pouvoir législatif autonome, un gouvernement autonome et, souvent (mais pas en Belgique), un pouvoir judiciaire autonome dans certains domaines de compétence (culture, enseignement, aménagement du territoire, etc.). Les entités fédérées ne sont donc ni des pouvoirs locaux, ni des pouvoirs décentralisés qui appliquent une législation nationale uniforme. Les principales entités fédérées, en Belgique, sont les trois communautés et les trois régions. La Commission communautaire commune (COCOM) et la Commission communautaire française (COCOF), qui possèdent également un pouvoir législatif et un pouvoir exécutif, sont aussi des entités fédérées. Chaque entité fédérée se distingue par le territoire sur lequel elle exerce ses compétences. La Constitution belge n´attribue formellement de territoire qu´aux régions, mais les communautés sont aussi soumises à un principe de territorialité : leurs décrets ne s´appliquent que dans des territoires bien délimités. Les entités fédérées ont chacune une personnalité juridique propre, disposent d´un patrimoine, possèdent des moyens financiers et un budget et peuvent avoir recours à l´emprunt. Certaines possèdent également un pouvoir fiscal. Elles sont politiquement autonomes, aussi bien entre elles qu´à l´égard du pouvoir central (seule la Région de Bruxelles‐Capitale est soumise à la tutelle de l´Autorité fédérale dans quatre matières bien précises). Cependant, certaines entités fédérées ont choisi de voir leurs compétences exercées en tout ou en partie par d´autres entités : c´est particulièrement le cas de la Région flamande. Sur certains points, le fédéralisme belge accorde une autonomie limitée aux entités fédérées : l´Autorité fédérale conserve le monopole de l´organisation de la justice, et les entités fédéres ne peuvent pas participer directement au processus de révision de la Constitution, ni au processus de fédéralisation du pays (elles y participent indirectement par le biais de leurs sénateurs de communauté et, en pratique, par les accords noués entre les partis politiques flamands et francophones). Par contre, certaines entités fédérées bénéficient d´une autonomie constitutive, c´est‐à‐dire du droit de modifier certains aspects de leur organisation. En outre, 

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toutes les entités fédérées possèdent, à côté de leurs compétences législatives, de très larges compétences auxiliaires, y compris des compétences internationales (négociation et signature de traités internationaux ; participation à la définition de la position belge dans des négociations internationales). Enfin, en raison de la hiérarchie des normes en vigueur, les législations des entités fédérées (décrets et ordonnances) ont la même force juridique que les lois fédérales : l´Autorité fédérale ne dispose pas d´un droit d´arbitrage ou de décision en cas de conflit avec les entités fédérées ou entre entités fédérées.   

Entreprise  Structure économique dont l´objectif est la production de biens ou de services. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Entreprise à finalité sociale 

Entreprise dont les bénéfices sont affectés à la réalisation d´un but social. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Entreprise publique autonome (EPA) 

Entreprise publique à caractère économique ayant conclu un contrat de gestion avec l´Autorité fédérale (ou une région ou une communauté). La loi du 21 mars 1991 portant réforme de certaines entreprises publiques économiques, qui définit le cadre juridique des entreprises publiques autonomes, entendait répondre aux règles européennes de concurrence en renforçant l´autonomie des entreprises publiques du secteur des transports et des communications, tout en les maintenant dans un régime de droit public. Elle a ensuite servi de modèle pour la mise en place ou la restructuration d´autres entreprises à caractère public, tant au niveau des régions qu´au niveau des communautés (la RTBF par exemple). Les principes de cette loi comprennent la transparence des relations financières entre les pouvoirs publics et leurs entreprises ; la neutralité des prix des services offerts par les entreprises publiques par rapport aux normes de leur secteur ; la définition stricte des monopoles publics ; la séparation des fonctions de réglementation et de fourniture de services ; le contrôle sur les commandes des entreprises publiques. Une plus grande autonomie et un élargissement des moyens financiers des entreprises publiques autonomes de communications sont recherchés, par l´appel à un actionnariat privé dont la part doit rester minoritaire. La loi de 1991 introduit dans ce contexte une distinction au sein des activités des entreprises publiques autonomes entre les missions de service public et les activités exercées en concurrence (pour lesquelles l´autonomie de gestion est maximale). La loi redéfinit aussi les règles de tutelle et l´installation d´organes de gestion propres et indépendants et contraint les entreprises publiques autonomes à tenir compte des intérêts des usagers. Le contrat de gestion, conclu pour une durée de trois à cinq ans, précise les règles et conditions dans lesquelles l´entreprise exerce les missions de service public qui lui sont confiées par la loi. Les entreprises publiques autonomes peuvent prendre la forme d´une société anonyme de droit public. Si au départ l´État détenait la totalité des actions, il a pu ensuite en céder une partie à des autorités publiques ou, à défaut, à des capitaux privés moyennant 

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une double limitation : les actionnaires publics doivent conserver au moins 75 % des droits de vote et plus de 50 % du capital. Les entreprises publiques autonomes fédérales comprennent les entreprises visées par la loi du 21 mars 1991, à savoir Belgacom, Bpost, Belgocontrol et les entités du groupe SNCB, auxquelles s´ajoute l´Office national du Ducroire. La nomination du conseil d´administration, en particulier de l´administrateur délégué des entreprises publiques autonomes illustre les poids respectifs du pouvoir de tutelle exercé par le ministre compétent et des méthodes de gestion du secteur privé. Le contrôle des comptes de chaque entreprise publique autonome est confié à un collège de quatre commissaires, dont deux sont nommés par la Cour des comptes parmi ses membres. Voir aussi : privatisation site de la RTBF site de Belgacom site de Bpost site de la SNCB site de Belgocontrol site de l´Office national du Ducroire site de la Cour des comptes   

Espace économique européen (EEE) 

Association économique entre les États membres de l´Union européenne (UE) et ceux de l´Association européenne de libre‐échange (AELE), excepté la Suisse. L´idée d´un grand marché intérieur européen n´est pas neuve et, en 1972‐73 déjà, les pays de l´Association européenne de libre‐échange (AELE) signent avec la Communauté économique européenne (CEE) des accords de libre‐échange des produits industriels. La CEE (aujourd'hui Union européenne) est en effet le principal partenaire commercial de l´AELE depuis la création de cette dernière en 1960. Le projet d´un grand marché intérieur se précise avec la signature de l´Acte unique européen en 1986. Finalement, en 1989, Jacques Delors, président de la Commission européenne, propose un nouveau partenariat entre la CEE et l´AELE : le Traité sur l'Espace économique européen (EEE). Signé à Porto le 2 mai 1992 entre l´Europe des douze et les sept États membres de l´AELE (Autriche, Finlande, Islande, Liechtenstein, Norvège, Suède et Suisse), le Traité sur l´EEE entre en vigueur le 1er janvier 1994. La Suisse n´y adhère cependant pas puisque le traité y a été rejeté par référendum en décembre 1992. Le Liechtenstein ratifie son adhésion à l´EEE le 9 avril 1995 par référendum. Le Traité de Porto permet, au sein de l´Espace économique européen, la libre circulation des biens, des personnes (uniquement des travailleurs salariés et des indépendants), des services et des capitaux (les « quatre libertés »). Dans d´autres domaines, la coopération est renforcée. Il s´agit de la recherche et du développement, de l´environnement, de l´éducation et de la politique sociale. Par contre, l´accord ne concerne pas la politique agricole commune ni la pêche mais des accords bilatéraux permettent une libéralisation progressive dans ces deux matières. L´accord EEE ne couvre pas non plus les domaines suivants : l´union douanière et monétaire, les politiques communes en matière de relations extérieures ou d´affaires intérieures, de sécurité et de justice. En outre, l´AELE doit se conformer aux règles communautaires, notamment dans les domaines de la concurrence, des aides publiques, de l´ouverture des marchés publics, des droits des sociétés et de la protection des consommateurs. Quatre organes sont créés pour encadrer l´EEE : ‐ le Conseil, où siègent des représentants des gouvernements des États 

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membres, chargé de donner l´impulsion politique dans la mise en œuvre et l´évolution de l´accord, et de définir une orientation générale pour le Comité mixte ; ‐ le Comité mixte, chargé de la gestion courante de l´EEE. Il constitue également le lieu d´échange de points de vue et d´informations, afin de fournir une interprétation homogène de l´accord et de régler tout différend pouvant surgir entre les parties contractantes ; ‐ le Comité parlementaire mixte, composé de membres du Parlement européen et des parlements des États membres de l'aele, qui doit conduire à une meilleure compréhension de l´accord entre l´Union européenne et les pays de l´AELE ; ‐ le Comité consultatif EEE, lieu de rencontre entre les interlocuteurs sociaux. Depuis le Traité de Porto, tout pays qui intègre l´Union européenne doit également adhérer à l´Espace économique européen. Aujourd´hui, l´EEE comprend les 27 États membres de l´UE et trois des quatre derniers pays de l´AELE (Islande, Liechtenstein et Norvège). La Suisse, bien que ne faisant pas partie de l´EEE, possède le statut d´observateur au sein du Comité parlementaire mixte EEE et du Comité consultatif EEE. La Suisse a par ailleurs signé des accords bilatéraux avec l'Union européenne.   

Espace Schengen  Territoire constitué par les pays européens qui participent aux accords de Schengen qui instaurent la libre circulation des personnes et suppriment les contrôles aux frontières internes. Le 14 juin 1985 les trois pays du Benelux, entre lesquels était déjà établie une libre circulation, ainsi que la France et l’Allemagne ont conclu à Schengen (Luxembourg) des accords relatifs à la suppression graduelle des contrôles aux frontières communes et à la libre circulation des personnes à l’intérieur de l’espace constitué par leurs territoires. Ces accords impliquent une harmonisation de la politique des visas et du droit d’asile. Ils ont également mis en place le Système d’information Schengen qui centralise les informations policières et judiciaires communiquées par les États signataires. Il est installé à Strasbourg. La mise en œuvre des accords a été longue : la convention d’application qui avait été signée le 19 juin 1990 n’est entrée en vigueur que le 26 mars 1995. Il existe une clause de sauvegarde, qui permet à un pays participant de suspendre temporairement l’application de certaines dispositions de la convention si l’ordre public ou la sécurité nationale l’exigent. C’est ainsi que le rétablissement des contrôles frontaliers s’applique généralement lors de la tenue de sommets européens. Les premiers États de l’Union européenne à rejoindre les premiers signataires ont été l’Autriche, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Suède. La République tchèque, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie ont rejoint l'espace le 21 décembre 2007. La Bulgarie, Chypre et la Roumanie ne sont pas encore membres à part entière de l'espace Schengen, les contrôles aux frontières entre ces pays et l'espace Schengen étant maintenus jusqu'à ce que le Conseil de l'Union européenne décide que les conditions de suppression de ces contrôles sont remplies. Des pays non membres de l’Union sont également liés par la convention en vertu d’un accord de coopération : l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein. La participation de deux premiers de ces pays s’est imposée en raison de l’existence d’un 

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système similaire entre les pays scandinaves, membres de l’Union nordique. L’Irlande et le Royaume‐Uni demeurent en dehors de l’Espace Schengen, bien qu'ils coopèrent à certaines de ses dispositions. À l’origine, la gestion de la Convention Schengen avait été confiée à un comité exécutif. Depuis 1999, ses attributions sont exercées par le Conseil de l´Union européenne et les dispositions de Schengen ont été intégrées dans le droit européen.   

Établissement d´utilité publique 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Établissements scientifiques et culturels fédéraux 

Établissements restés de compétence fédérale après le transfert aux régions et aux communautés des compétences relatives à la recherche scientifique et à la culture. Établissements restés de compétence fédérale après le transfert aux régions et aux communautés des compétences relatives à la recherche scientifique et à la culture. La loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980, modifiée par la loi spéciale du 16 juillet 1993, maintient en faveur de l´Autorité fédérale la compétence relative aux « établissements scientifiques et culturels fédéraux ». L´expression « établissements scientifiques et culturels fédéraux » utilisée par la loi spéciale désigne, d´une part, quinze établissements scientifiques fédéraux, qui sont dotés d´une existence administrative autonome mais ne possèdent pas de personnalité juridique propre, et d´autre part, trois institutions culturelles fédérales ayant une personnalité juridique propre. Il y a seize établissements scientifiques fédéraux, qui relèvent : – du Service public de programmation Politique scientifique. Il s´agit : – des Archives générales du Royaume et Archives de l´État dans les provinces (AGR) ; – de la Bibliothèque royale de Belgique (BRB) ; – de l´Institut d´aéronomie spatiale de Belgique (IAS) ; – de l´Institut royal météorologique de Belgique (IRM) ; – de l´Institut royal du patrimoine artistique (IRPA) ; – de l´Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) ; – du Musée royal de l´Afrique centrale (MRAC) ; – des Musées royaux d´art et d´histoire (MRAH) ; – des Musées royaux des beaux‐arts de Belgique (MRBAB) ; – de l´Observatoire royal de Belgique (ORB) ; – du Jardin botanique national de Belgique (JBNB) ; – du Service public fédéral Justice. Il s´agit : – de l´Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) ; – du Centre pénitentiaire de recherche et d´observation clinique (CEPROC) ; – du Service public fédéral Santé publique, Environnement et Protection de la consommation. Il s´agit : – de l´Institut scientifique de santé publique (ISP), qui a intégré en 2003 l´ancien Institut Pasteur ; – du Centre d´études et de recherches vétérinaires et agrochimiques (CERVA), qui est le laboratoire scientifique de référence de l´Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire ; – du Ministère de la Défense nationale. Il s´agit du Musée royal de l´armée et d´histoire militaire (MRA). Les institutions culturelles fédérales sont : – le Palais des beaux‐arts (PBA), qui est depuis 2002 une société anonyme de droit public à finalité sociale ; – le Théâtre royal de la Monnaie (TRM) ; – l´Orchestre 

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national de Belgique (ONB). Les deux dernières institutions sont des organismes d´intérêt public de type B.   

État  Collectivité politique indépendante et souveraine. Ensemble de pouvoirs politiques et de pouvoirs publics qui organisent cette collectivité. Plusieurs éléments doivent être réunis pour qu´un État soit constitué. Les éléments essentiels sont : – un territoire propre à l´État, délimité par des frontières qui assurent son indépendance ; – une population, qui ne doit pas nécessairement être homogène au plan culturel, linguistique, religieux, social… ; – des institutions politiques, et au minimum un gouvernement qui a seul le droit de recourir à la force pour imposer le respect des lois. Selon les cas, ce « monopole de la violence légitime » dont l´État se prévaut est reconnu par la population, ou ne se maintient que par la tradition ou par la violence exercée par le pouvoir. L´État est un phénomène historique assez récent, inconnu en Europe au Moyen Âge, et qui ne s´est que récemment répandu sur toute la planète. Les États peuvent disparaître ou se transformer au cours de l´histoire, soit en s´intégrant dans des ensembles plus vastes, soit en se désintégrant. Au dix‐neuvième siècle en particulier les États ont prétendu se confondre avec des nations, c´est‐à‐dire posséder une identité spécifique censée être inscrite dans la durée et qui assure leur légitimité ; mais les transformations des États montrent qu´il s´agit là davantage d´un idéal que d´une réalité incontestée. Un État est théoriquement reconnu par d´autres États qui admettent sa souveraineté au sein de ses frontières, mais certaines frontières d´État sont controversées et l´existence même de certains États est contestée par d´autres États. Un État peut décider d´adhérer ou non à des institutions internationales qui rassemblent différents États sur une base régionale comme l´Union européenne ou sur une base mondiale comme l´Organisation des Nations unies (ONU) et l´Organisation mondiale du commerce (OMC), et qui disposent de pouvoirs très variables selon les cas. L´ensemble des États, en particulier des États membres de l´ONU, forme ce qu´on appelle la communauté internationale. La reconnaissance internationale d´un État ne dépend pas, loin de là, de son degré de démocratie. En un sens plus étroit que celui défini ci‐dessus, l´État désigne l´ensemble des pouvoirs politiques (gouvernement, parlement), des institutions judiciaires et des pouvoirs publics (administration, organismes d´intérêt public) qui organisent l´existence au sein du territoire national. « État » s´oppose en ce sens à l´ensemble des personnes privées, citoyens ou entreprises, et à l´ensemble des pouvoirs de niveau local. Le mode de fonctionnement de l´État dépend de son régime politique, qui varie selon différents critères : l´État peut être unitaire, ou être au contraire une fédération ; il peut s´agir d´une monarchie, d´une république, d´un empire ; il peut constituer une démocratie plus ou moins achevée, ou exercer son autorité au nom de la religion, de la tradition ou par le recours à la force, etc. Au sein de certains États fédéraux, comme les États‐Unis et le Mexique, on appelle « États » les entités fédérées constitutives de la fédération.   

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État fédéral  État possédant une structure fédérale, caractérisée en Belgique par l´existence de deux types de pouvoirs intermédiaires entre le niveau central et le niveau local. Dans l´usage courant, on parle le plus souvent de « l´État fédéral » pour désigner le Parlement fédéral et le gouvernement fédéral, c´est‐à‐dire le niveau de pouvoir central ou national. La Constitution belge utilise pourtant l´expression d´État fédéral, non pas pour désigner les institutions politiques de niveau central, mais pour caractériser la structure fédérale de l´État (Constitution, article 1er). Nous suivons ici la Constitution en parlant d´État fédéral pour désigner cette structure de l´État, et en parlant d´Autorité fédérale, comme le fait la Constitution, pour désigner les institutions politiques du niveau central ou national. Le fait que la Belgique ait opté pour le fédéralisme ne signifie pas que l´État fédéral belge soit conforme aux modèles fédéraux. En effet, comme le dit l´article 1er de la Constitution, la Belgique est un État fédéral qui se compose des communautés et des régions, c´est‐à‐dire de deux types de pouvoirs intermédiaires entre le niveau central et le niveau local (communes et provinces). Il y a même davantage d´entités fédérées en Belgique que les trois communautés et les trois régions, puisque deux commissions communautaires possèdent, comme les communautés et les régions, un pouvoir législatif. En n´évoquant pas l´Autorité fédérale parmi les composantes de l´État fédéral belge, l´article 1er de la Constitution peut donner le sentiment d´accorder une place réduite au niveau central de pouvoir. De fait, l´article de la Constitution qui porte sur les compétences résiduelles prévoit que le pouvoir législatif appartient a priori aux communautés et aux régions, l´Autorité fédérale n´étant supposée légiférer, à l´avenir, que dans une série limitée de domaines qu´une loi spéciale devra énumérer.   

Euro  Devise adoptée par certains États membres de l´Union européenne en remplacement de leur monnaie nationale. L´euro se divise en 100 cents. L´adoption d´une monnaie européenne unique est une idée qui remonte au milieu des années 1970. Elle n´a été concrétisée que dans le Traité de Maastricht en 1992. Les pays candidats à l´euro se sont alors engagés dans un processus d´unification économique et monétaire (UEM), comportant des réformes du cadre législatif et institutionnel et des mesures de convergences économique. Ces mesures ont entraîné la poursuite d´une politique budgétaire très stricte dans la plupart des pays, dont la Belgique. L´euro est la devise officielle d´un groupe de pays européens depuis le 1er janvier 1999 ; les billets et pièces en euros ont fait leur apparition le 1er janvier 2002. Ils ont rapidement remplacé les billets et pièces des anciennes devises nationales qui ont été retirés de la circulation. Les treize pays qui ont adopté l´euro sont : l´Allemagne, l´Autriche, la Belgique, l´Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l´Irlande, l´Italie, le Luxembourg, les Pays‐Bas, le Portugal et la Slovénie. Ces pays constituent la zone euro. Au sein de cette zone, la politique monétaire est confiée à la Banque centrale européenne (BCE). Les pays qui ont adopté l´euro se sont engagés à observer un pacte de stabilité, c´est‐à‐dire à maintenir leur inflation, leur déficit et leur dette publique en deçà d´un certain niveau.   

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Fabrique d´église  Établissement public chargé de la gestion des biens d´une communauté religieuse locale. L’Église catholique dispose d’une organisation territoriale dont l’unité de base est la paroisse. Le curé en est responsable sur le plan spirituel, et la fabrique d’église l’administre sur le plan temporel. Lorsqu’un régime de financement public des cultes s’est mis en place après la Révolution française, la fabrique d’église a fait l’objet d’une législation spécifique : sa composition, son budget et ses comptes, son mode de fonctionnement ont été réglementés par les pouvoirs publics, qui ont imposé aux communautés locales des autres cultes reconnus une organisation similaire pour la gestion de leurs biens. Il existe donc dans chaque communauté locale d'un culte reconnu une fabrique d'église ou un établissement équivalent. La loi oblige les communes à couvrir le déficit des fabriques d’églises et établissements assimilés pour les cultes catholique, protestant, israélite et anglican. Une obligation identique est imposée aux provinces pour la couverture du déficit des fabriques et établissements assimilés des cultes orthodoxe et musulman, ainsi que du déficit des fabriques cathédrales du culte catholique. La loi spéciale de réformes institutionnelles du 13 juillet 2001 a transféré aux régions l’organisation des fabriques d’église en même temps que la quasi‐totalité de la loi communale. Comme le permet l'article 139 de la Constitution, la Région wallonne a transféré cette compétence à la Communauté germanophone pour les communes de la région de langue allemande au 1er janvier 2005. La gestion des fabriques d'église préoccupe les pouvoirs publics dans la mesure où les bâtiments religieux constituent ou contiennent une grande partie du patrimoine artistique et historique. On constate aujourd'hui que les communes doivent faire face à des difficultés financières qui peuvent conduire à des changements de priorités par rapport aux fabriques d'église et à l'affectation des bâtiments classés. De leur côté, les fabriques d'église des paroisses catholiques sont confrontées à un effectif vieillissant et à un manque de moyens dû à la baisse de la pratique religieuse.   

Fédéralisation  Action de transformer un État unitaire en un État fédéral. Le terme de fédéralisation, néologisme construit à partir de l´adjectif « fédéral », est utilisé pour désigner ce que devient un État unitaire quand il se scinde en deux ou en plusieurs entités fédérées, tout en maintenant une institution politique commune appelée, en Belgique, Autorité fédérale, qui comprend le gouvernement fédéral et le Parlement fédéral. Pour désigner le processus de construction d´un État fédéral au départ d´entités politiques indépendantes, on utilise plutôt le terme de fédération. Il ne faut pas confondre la fédéralisation avec la « refédéralisation », qui désigne le processus par lequel une compétence qui avait été transférée de l´Autorité fédérale vers les entités fédérées est transférée à nouveau à l´Autorité fédérale. Voir aussi : défédéralisation   

Fédéralisme  Système politique qui confie une partie du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif voire du pouvoir judiciaire à des composantes internes au pays. Dans un système fédéral classique, l´État est divisé 

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en territoires (régions, cantons, Länder…) qui possèdent chacun un pouvoir législatif, un pouvoir exécutif voire un pouvoir judiciaire dans certains domaines, et qui coexistent avec une autorité centrale qui possède également un pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Le fédéralisme reconnaît donc à la fois la diversité et l´autonomie des grandes composantes d´une nation. Selon les cas, le système fédéral résulte de l´union d´États préexistants qui s´intègrent dans une nation unique tout en conservant une large autonomie, ou d´un processus inverse qui voit un État unitaire renoncer à certaines de ses compétences pour les confier à des composantes internes à l´État. D´un État fédéral à l´autre, la liste et l´ampleur des compétences confiées aux entités fédérées varient considérablement : ce n´est pas cet aspect qui caractérise le mieux le fédéralisme. Outre les points déjà notés, le fédéralisme suppose, classiquement, que les entités fédérées participent d´une manière ou d´une autre à l´élaboration et à la révision de la Constitution. Il suppose également que les parlements et les gouvernements des entités fédérées soient constitués sur base d´élections spécifiques, qui ont lieu à des dates distinctes de la date des élections législatives fédérales. En conséquence, les majorités politiques au pouvoir peuvent varier d´une entité fédérée à l´autre, et ne sont pas forcément semblables à la composition de la majorité fédérale, avec les difficultés que cette asymétrie peut engendrer. Les partis politiques sont cependant, sauf exception (partis séparatistes, autonomistes…), présents et organisés à l´échelle de tout le pays, puisque la participation au pouvoir fédéral est un enjeu important. Généralement, un organe judiciaire ou d´arbitrage (Cour constitutionnelle par exemple) est créé pour régler les conflits portant sur l´interprétation de la Constitution et sur les compétences respectives des différents niveaux de pouvoir. Si le fédéralisme possède ainsi des traits caractéristiques partagés par la grande majorité des États fédéraux, l´organisation d´un État fédéral est souvent soumise à révision périodique puisque les entités fédérées comme le pouvoir central peuvent aspirer à davantage d´autonomie, ou à une répartition plus efficace des compétences et des mécanismes de coopération entre les divers niveaux de pouvoir. Il n´existe pas de fédéralisme « pur », et l´État fédéral belge est particulièrement original sur ce point, sa fédéralisation restant partielle et limitant l´autonomie des entités fédérées, tandis que par certains traits la Belgique se rapproche, dans les faits, d´un système confédéral. Site du Forum des fédérations   

Fédération des entreprises de Belgique (FEB) 

Organisation interprofessionnelle représentative des employeurs au niveau fédéral. La FEB est née en 1973 de la fusion de la Fédération des industries de Belgique et de la Fédération des entreprises non industrielles. Le pluralisme idéologique que l´on trouve du côté syndical ne se retrouve pas du côté patronal. La FEB n´affilie pas directement les entreprises mais est une fédération d´organisations patronales sectorielles. Chaque organisation sectorielle affiliée est représentée par un membre au conseil d´administration de la FEB. La FEB représente les entreprises de l´industrie et des services, à l´exception des secteurs non marchands, quelle que soit leur taille. Dans les multiples secteurs de l´artisanat, du commerce et des 

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professions libérales, les entreprises sont affiliées à des organisations patronales qui se situent dans le monde des classes moyennes et non à la FEB. Comme organisation représentative des employeurs, la FEB est, avec les organisations interprofessionnelles de classes moyennes et d´agriculteurs, un interlocuteur des syndicats et du gouvernement fédéral sur les matières qui entrent dans le champ de la concertation économique et sociale au niveau fédéral. Il s´agit des matières qui concernent les entreprises et les travailleurs quelle que soit la branche d´activité : droit social, politique fédérale de l´emploi, sécurité sociale. À ce titre, la FEB siège au sein des grands organes paritaires interprofessionnels : le Conseil national du travail (CNT) et le Conseil central de l´économie (CCE). Elle siège également dans un grand nombre d´organes consultatifs spécialisés où sont représentés des intérêts plus divers : Conseil de la consommation, Conseil fédéral du développement durable, Commission de l´index, Conseil pour l´égalité des chances, etc. Elle participe à la gestion de la sécurité sociale en siégeant au sein des organes dirigeants des institutions publiques de sécurité sociale. Au plan européen, la FEB est affiliée à businesseurope, anciennement Union des industries et des entreprises d´Europe (UNICE). Site de la FEB   

Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) 

Syndicat de travailleurs appartenant au monde socialiste. La majorité des organisations syndicales existantes avant la création du Parti ouvrier belge (POB) en 1885 s´intégrèrent dans la Commission syndicale créée par le parti en 1898 pour coordonner et promouvoir l´action syndicale et la création de nouveaux syndicats. Avec la transformation de la Commission syndicale en Confédération générale du travail de Belgique (CGTB) en 1937, le niveau interprofessionnel se structure davantage. La FGTB actuelle (en néerlandais Algemeen Belgisch Vakverbond (ABVV)) est issue de la fusion en 1945 de la CGTB avec plusieurs organisations nées sous l´occupation. La doctrine de la FGTB est basée sur la Charte de Quaregnon adoptée en 1894 par le POB, qui fait directement référence à la lutte des classes comme moyen de transformation de la société. Cette option se traduit dans l´action par la volonté de contrôle des décisions du chef d´entreprise. La FGTB marque également un grand attachement aux initiatives des pouvoirs publics en matière économique et sociale. La FGTB est organisée selon une structure à la fois professionnelle (les centrales) et géographique (les sections régionales, regroupées en interrégionales). Les centrales professionnelles pour ouvriers sont : ‐ la Centrale générale (CG) ; ‐ la Centrale de l´industrie du métal de Belgique (CMB), scindée depuis 2006 en une organisation francophone, les Métallurgistes Wallonie‐Bruxelles (MWB), et une organisation flamande, ABVV Metaal ; ‐ la Centrale alimentation – horeca – services (HORVAL) ; ‐ la Centrale du textile, vêtement et diamant (TVD) ; ‐ l´Union belge des ouvriers du transport (UBOT). La FGTB possède une seule centrale pour les employés, le Syndicat des employés, techniciens et cadres (SETCA), et une seule centrale pour les agents des services publics, la Centrale générale des services publics (CGSP). Les sections régionales sont au nombre de dix en Wallonie où elles sont réunies au sein de l´Interrégionale wallonne, d´une à Bruxelles où elle forme 

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l´Interrégionale de Bruxelles et de sept en Flandre où elles sont réunies au sein de l´Interrégionale flamande. La FGTB compte 1 503 748 affiliés (chiffre 2010), soit 43,6 % des syndiqués. La répartition de ses affiliés présente une prépondérance francophone : 42 % en Wallonie (sauf Brabant wallon), 38 % en Flandre (sauf Brabant flamand) et 20 % pour Bruxelles, le Brabant wallon et le Brabant flamand. La FGTB fait partie du monde socialiste et entretient des liens structurels avec les partis socialistes francophone et flamand. Site de la FGTB   

Financement des communautés et des régions 

Mécanisme d´attribution de ressources financières aux communautés et aux régions destiné à leur permettre d´exercer leurs compétences et de mener leur politique. La plus grande partie des ressources financières des communautés et des régions provient de l´Autorité fédérale. En transférant des compétences aux entités politiques nouvellement créées, le choix a été fait de leur attribuer aussi les moyens financiers nécessaires à l´exercice de ces compétences. Les entités fédérées, si elles ont l´autonomie politique dans l´exercice de leurs compétences, ne disposent cependant pas de l´autonomie financière. Le mode de calcul des moyens financiers attribués aux Communautés flamande et française et aux Régions flamande, wallonne et de Bruxelles‐Capitale est contenu dans la loi spéciale du 16 janvier 1989 relative au financement des communautés et des régions. Quant au financement de la Communauté germanophone, il est prévu par la loi du 31 décembre 1983 de réformes institutionnelles pour la Communauté germanophone. Pour financer les Communautés française et flamande, l´Autorité fédérale leur attribue une partie du produit de la TVA et une partie de l´impôt sur le revenu des personnes physiques (IPP). Ces deux grandes sources de financement des communautés sont souvent appelées dotation (ou masse) TVA et dotation IPP. La dotation TVA a été calculée à l´origine en fonction des besoins des communautés en matière d´enseignement ; la dotation IPP a été calculée en fonction des dépenses des communautés dans leurs compétences (compétences culturelles et compétences sociales). Suite à la réforme institutionnelle de 2001, un financement complémentaire des communautés, appelé « refinancement », a été prévu. Il consiste, pour l´essentiel, en une augmentation annuelle et cumulative de la dotation TVA. L´Autorité fédérale verse également aux Communautés française et flamande une dotation en remplacement de la redevance radio et télévision, qui est devenue un impôt régional. Outre d´autres sources de financement marginales, les communautés peuvent faire appel à l´emprunt. Le financement des Régions flamande, wallonne et de Bruxelles‐Capitale consiste aussi pour la plus grande part en un transfert financier en provenance de l´Autorité fédérale. Il consiste en une part attribuée de l´IPP. Cette dotation IPP a été calculée à l´origine, comme pour les communautés, en tenant compte des montants effectivement dépensés par l´État avant le transfert de ses compétences aux régions. Mais la répartition de ces montants entre les régions est calculée en fonction du rendement de l´IPP sur leur territoire, selon un principe appelé le principe du « juste retour ». Un mécanisme de solidarité est néanmoins prévu en faveur de la ou des 

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régions dans lesquelles le rendement de l´IPP est inférieur à la moyenne nationale. Les régions ont également la possibilité de contracter des emprunts. Les régions sont aussi moins dépendantes de ressources en provenance de l´Autorité fédérale que les communautés, car elles bénéficient de recettes fiscales dont elles ont la maîtrise (autonomie fiscale), et dont les principales sont les droits d´enregistrement, la redevance radio et télévision, les droits de succession, la taxe de mise en circulation des véhicules automobiles. De plus, contrairement aux communautés, elles ont la capacité de prélever des impôts et des taxes sur leur territoire. Des transferts de compétences ont eu lieu entre entités fédérées. Ils ont été accompagnés du transfert, partiel ou total selon les cas, des moyens afférents à l´exercice de ces compétences. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 prévoit d´importantes modifications du mode de financement des communautés et des régions. Sa mise en œuvre, qui demande des changements dans les lois citées ci‐dessus, n´a pas encore été effectuée. Deux principes, essentiellement, président à cette réforme : d´une part, une autonomie fiscale accrue pour les régions ; d´autre part,  

Financement des partis 

Moyens financiers, publics et privés, octroyés à des partis politiques selon des règles légales qui organisent également le contrôle de leur comptabilité. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Flandre  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Fonction publique  Ensemble du personnel employé par les services publics. La fonction publique est constituée de l´ensemble des fonctionnaires de l´Autorité fédérale, des communautés, des régions, des provinces et des communes. Au sens large, font également partie de la fonction publique les personnels de l´enseignement subventionné, de la magistrature, de la police, des institutions publiques de sécurité sociale, des organismes d´intérêt public, des centres publics d´action sociale, des intercommunales, etc. De même, au sens large, le personnel de la fonction publique comprend non seulement les agents statutaires, mais également les agents contractuels. L´agent statutaire n´est pas engagé sous contrat comme dans le secteur privé, mais bénéficie d´un statut, qui résulte d´un acte unilatéral de l´autorité publique. Le statut des agents des services publics comprend entre autres les dispositions relatives au recrutement, à la formation, à l´évaluation et à la carrière du fonctionnaire. Un grand nombre de personnes sont par ailleurs engagées sous contrat d´emploi par les différents organismes publics, soit à durée déterminée soit à durée indéterminée. Ces agents dits contractuels ne connaissent pas d´évolution de carrière comme les statutaires. Tout comme dans le secteur privé, les agents de la fonction publique ont la faculté de se faire entendre par l´intermédiaire de représentants syndicaux officiellement reconnus. L´ensemble des règles qui régissent les relations collectives dans la fonction publique constitue le statut syndical de la fonction publique.   

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Fondation  Organisme disposant d´un patrimoine affecté à la réalisation d´un but désintéressé. La loi du 2 mai 2002 sur les associations sans but lucratif, les associations internationales sans but lucratif et les fondations définit le statut juridique de la fondation. Une fondation est créée par un acte juridique émanant d´une ou de plusieurs personnes physiques ou morales qui décident d´affecter un patrimoine à la réalisation d´un but désintéressé déterminé. La fondation ne peut procurer un gain matériel ni aux fondateurs ni aux administrateurs : elle ne peut procurer un gain matériel à une autre personne que si ce gain est nécessaire pour atteindre le but désintéressé. Une fondation peut être reconnue d´utilité publique par arrêté royal lorsqu´elle tend à la réalisation d´une œuvre à caractère philanthropique, philosophique, religieux, scientifique, artistique, pédagogique ou culturel. Les fondations reconnues d´utilité publique portent l´appellation de « fondation d´utilité publique ». Les autres fondations portent l´appellation de « fondation privée ». La fondation privée est une nouvelle structure juridique à but non lucratif introduite par la loi de 2002 et qui se distingue de l´association sans but lucratif par le fait qu´elle ne comprend pas de membres, et que sa création nécessite un acte notarié et un patrimoine de départ. Voir aussi : secteur non marchand   

Fonds de l´aide sociale 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Fonds de participation 

Institution publique fédérale de crédit dont la mission s´est étendue progressivement à la fourniture de prestations administratives, techniques et financières. Le Fonds de participation est une institution publique de crédit créée par la loi de réorientation économique du 4 août 1978. Il est constitué depuis le 1er janvier 1993 sous la forme d´un établissement public doté de la personnalité juridique. Il a pour mission de soutenir les indépendants, les titulaires de professions libérales, les petites entreprises et les demandeurs d´emploi souhaitant lancer leur propre entreprise. Pendant de nombreuses années, le Fonds de participation a exercé son objet social essentiellement via l´octroi de crédits avantageux au bénéfice de son public cible. À cette fin, le Fonds a patronné la constitution en 2003 d´une filiale, la société coopérative Fonds Starters. Les crédits octroyés par le Fonds de participation sont garantis en partie par le Fonds européen d´investissement, filiale de la Banque européenne d´investissement. Progressivement, vu le savoir‐faire accumulé et à la demande des pouvoirs publics fédéraux, le Fonds de participation a vu ses missions s´élargir à la fourniture de prestations administratives, techniques et financières au profit d´autres organismes, essentiellement publics ou parapublics, afin de maximiser l´impact de ses interventions dans un contexte de lutte contre le chômage et de partenariat avec d´autres acteurs (comme pour le microcrédit, avec Crédal et Hefboom). Le Fonds de participation assure également l´hébergement et le soutien logistique du Centre de connaissances du financement des PME (CEFIP). Le 

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Fonds de participation, doté d´un capital de 160 millions d´euros, occupe une septantaine de personnes (équivalents temps plein). Il exerce ses missions sous la tutelle des ministres fédéraux des Classes moyennes, des Finances et de l´Emploi. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 prévoit le transfert aux régions du Fonds de participation, avec le « maintien d´une structure légère associant les régions pour gérer le passé (crédits et emprunts en cours) ». Site du Fonds   

Fonds de vieillissement 

Fonds budgétaire doté de la personnalité juridique auquel sont affectées certaines recettes de l´Autorité fédérale en vue de faire face aux charges budgétaires futures liées au vieillissement de la population. Le Fonds de vieillissement a été créé par l´arrêté royal du 3 novembre 2001 en application de la loi§ du 5 septembre 2001 portant garantie d´une réduction continue de la et création d´un Fonds de vieillissement. Il a été mis en place à partir de 2002, afin de constituer des réserves financières pour faire face aux dépenses futures en matière de pensions. Son financement a été précisé et développé par la loi du 20 décembre 2005. Le Fonds est un organisme d´intérêt public de type B géré par un conseil d´administration composé de dix membres et placé sous la tutelle conjointe du ministre des Finances et du ministre du Budget. Le Fonds de vieillissement s´est vu attribuer diverses sources de revenus : des recettes non fiscales de l´État, des surplus budgétaires et des excédents de la sécurité sociale, auxquels s´ajoutent les produits des placements. La loi sur le Fonds de vieillissement stipule que les recettes qui l´alimentent doivent être placées en fonds d´État (bons du Trésor‐Fonds de vieillissement) avec échéance finale à partir de 2010, de manière à contribuer à la réduction de l´endettement de l´Autorité fédérale prévue dans le pacte de stabilité européen, tant que cet endettement est supérieur à 100 % du produit intérieur brut. En deçà de ce pourcentage, les recettes du Fonds peuvent être investies en placements émis par d´autres pouvoirs. La loi prévoit par ailleurs que le Fonds de vieillissement puisse contribuer au versement des différents régimes légaux de pensions, pour autant que le niveau de la dette de l´Autorité fédérale soit inférieur à 60 %, ce qui est loin d´être le cas. En revanche, le Fonds de vieillissement n´est pas autorisé à intervenir dans les coûts augmentés des soins de santé liés au vieillissement de la population. Les interventions relèvent en la matière d´un autre fonds créé par une loi‐programme du 27 décembre 2006, le Fonds pour l´avenir des soins de santé. Pendant les premières années, le Fonds de vieillissement a été essentiellement alimenté par le produit de recettes non fiscales, telles que la vente de Credibe, la reprise du fonds de pension de Belgacom, une partie des recettes de la vente des parts régionales des dettes du logement social (dénommée opération FADELS), la vente des actions BIAC, le dividende de Belgacom, le bénéfice de la BNB, etc. En 2005, une modification de la loi de 2001 instituant le Fonds de vieillissement stipule que celui‐ci doit être financé à partir de 2007 d´une manière plus structurelle par le biais de surplus budgétaires. Par manque d´excédents budgétaires, cette disposition est restée jusqu´à présent sans exécution. Depuis 2007, aucun moyen supplémentaire n´a été 

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attribué au Fonds, mis à part les intérêts des placements. Fin 2011, les capitaux propres du Fonds de vieillissement s´élevaient à un peu plus de 14 milliards d´euros, dont la valeur sera de 23,7 milliards d´euros aux échéances finales (soit un peu plus de la moitié du montant budgétaire affecté en 2011 aux régimes légaux de pension). L´évolution future du mode de financement, de fonctionnement et d´intervention du Fonds de vieillissement, voire sa suppression, constituent un enjeu politique, social et économique fondamental face à la nécessité d´assurer la viabilité à terme des régimes de pensions. Site du fonds de vieillissement site consacré au budget fédéral   

Fonds des communes 

Transfert financier général, d´abord de l´État, aujourd´hui des régions, vers les communes. Le Fonds des communes a été créé en 1860 lorsque l´on supprima les taxes levées à l´entrée des villes sur les boissons, comestibles, combustibles, fourrages et matériaux de construction (les « octrois »). Plusieurs fois réformé, il a été transféré aux régions en plusieurs étapes entre 1976 et 1989. Les moyens financiers que l´État (aujourd´hui l´Autorité fédérale) réservait au Fonds des communes sont annuellement distribués aux régions. En fait ces montants ont été inclus dans la dotation IPP que chaque région perçoit en provenance de l´Autorité fédérale. Deux enjeux majeurs marquent les décisions politiques régionales concernant leur fonds des communes. Le premier enjeu concerne le volume global du transfert qu´une région consent à dégager dans son budget au profit des communes (ce transfert s´appelle également « dotation »). Depuis que le fonds des communes est de la compétence des régions, celles‐ci peuvent doter leur fonds des communes comme elles l´entendent et dans les limites de leurs moyens d´action. Or ces moyens d´actions sont en grande partie fonction du rendement de l´impôt des personnes physiques (IPP) dans la région. Il s´agit d´un montant important qui, dans la Région wallonne par exemple, représente près d´un cinquième du budget régional. Pour les communes, les rentrées en provenance du Fonds représentent de 20 à 25 % des recettes ordinaires. Le deuxième enjeu concerne la répartition du fonds entre les communes de la région selon des critères appropriés (population, superficie, caractère central par rapport aux communes avoisinantes, emploi, fiscalité, etc.). Ces critères peuvent avoir des effets plus ou moins redistributifs, par exemple entre les communes riches et les communes pauvres ou entre les centres urbains et les zones rurales. Ils peuvent avoir un caractère incitatif plus ou moins fort pour les politiques locales. Les critères de répartition du Fonds entre les communes sont des choix politiques qui restent l´objet de controverses malgré leur diversification et les efforts d´objectivation. Certains critères orientent délibérément les politiques communales, par exemple en matière de logement, d´autres influencent la fiscalité communale, etc. Les trois régions ont suivi des voies différentes quant aux critères présidant à la répartition de leur fonds entre les communes. Néanmoins les trois fonds ont maintenu un objectif de solidarité entre les communes, en tenant compte principalement du rendement de la fiscalité locale.   

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Fonds Écureuil  Fonds destiné à équilibrer le budget de la Communauté française en cas de fluctuation de ses recettes. Le Fonds Écureuil de la Communauté française a été institué par un décret du 20 juin 2002. C´est un organisme d´intérêt public de type B placé sous le contrôle du ministre chargé du Budget. Le Fonds Écureuil a pour mission de constituer et de gérer des réserves financières devant permettre à la Communauté française : ‐ de compenser en tout ou en partie une éventuelle baisse de ses trois grandes sources de recettes en provenance du niveau fédéral (la partie attribuée du produit de la TVA, la partie attribuée du produit de l´impôt des personnes physiques et la dotation compensatoire de la redevance radio‐télévision) ; ‐ de mobiliser des moyens pour faire face à des risques ou des charges imprévisibles ; ‐ d´enclencher des politiques nouvelles. Les ressources du Fonds Écureuil sont constituées par : ‐ un pourcentage, fixé par le décret du 20 juin 2002, des recettes en provenance du niveau fédéral citées ci‐dessus ; ‐ les plus‐values et les revenus financiers de ses placements et de ses réserves ; ‐ les versements que la Communauté française effectue pour compenser des prélèvements antérieurs. Le Fonds Écureuil exerce ses missions selon les règles définies par le contrat de gestion qu´il a conclu avec la Communauté française. De même, un plan de développement fixant des objectifs et la stratégie à moyen terme du Fonds doit être établi annuellement. Le Fonds Écureuil fait partie d´une liste d´organismes publics auxquels s´applique le décret du 9 janvier 2003 relatif à la transparence, à l´autonomie et au contrôle des organismes publics, des sociétés de bâtiments scolaires et des sociétés de gestion patrimoniale qui dépendent de la Communauté française. Le décret‐programme du 15 décembre 2006 a modifié le décret de 2002. Il maintient sa mission principale de gestionnaire de réserves financières et la complète par des missions déléguées à caractère financier. Il confie notamment au Fonds la mission d´octroyer des avances à divers organismes subsidiés par la Communauté française dans les cas déterminés par le gouvernement. Voir aussi : financement des communautés et des régions   

Fonds européen de développement régional (FEDER) 

Instrument de la politique européenne de développement régional qui vise à réduire les écarts de développement économique entre les différentes régions de l´Union européenne. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Fonds européen de stabilité financière (FESF) 

Société anonyme de droit luxembourgeois dont la mission consiste à porter financièrement assistance aux États de la zone euro en difficulté économique. (en anglais, European financial stability facility – EFSF) Institué par un contrat international (accord‐cadre) signé le 7 juin 2010 par les États membres de la zone euro, le FESF a pour objectif de préserver la stabilité financière en Europe alors fortement ébranlée par la crise de la dette. Initialement prévu pour aider les pays en difficulté financière et membres de la zone euro par l´octroi de prêts, de lignes de crédit ou par l´achats de titres de dette sur le marché primaire (c´est‐à‐dire nouvellement émise), le FESF a vu ses missions s´élargir pour faire face à l´intensification de la crise. Depuis 

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le 21 juillet 2011, le FESF est en effet également autorisé à : ‐ intervenir sur les marchés secondaires dans des cas jugés exceptionnels par la Banque centrale européenne (BCE) ; ‐ à prêter aux États de manière préventive sur la base d´un programme établi à titre de précaution ; ‐ et à financer la recapitalisation des établissements financiers par des prêts aux gouvernements. Pour mettre en œuvre ces missions, le FESF dispose de la possibilité de lever des fonds sur les marchés financiers ou auprès d´institutions financières sous la forme d´émissions d´obligations. Celles‐ci sont garanties par les budgets des États membres au prorata de leur participation dans le capital de la BCE. Grâce aux garanties apportées par les États, les obligations émises par le FESF sont bien notées sur les marchés, ce qui lui permet d´y emprunter de l´argent à bas taux. Une fois l´argent emprunté, le FESF peut le prêter en retour aux États de la zone euro en difficulté à des taux que ceux‐ci n´auraient pu obtenir en empruntant directement sur les marchés financiers. Suite à la dégradation des notes des États, la capacité du FESF à lever des fonds s´est retrouvée diminuée et sa force d´intervention est jugée, par beaucoup, insuffisante. Les accords de prêt aux pays demandeurs sont soumis à plusieurs conditions : ‐ l´approbation par la Commission européenne, en liaison avec la BCE et le Fonds monétaire international (FMI), du programme de redressement proposé par l´État membre bénéficiaire pour alléger le fardeau de sa dette ; ‐ l´approbation unanime des pays membres de la zone euro représentés par leur ministre des Finances ; ‐ la conclusion entre le pays bénéficiaire et la Commission européennee d´un protocole d´accord qui inclut la somme maximum prêtée, le taux appliqué, la durée de l´opération, le nombre de versements, et enfin les conditions du prêt. Le FESF complète le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF) qui, à la différence du FESF, est garanti par le budget de la Commission européenne. Ces deux mesures font suite à la décision prise par le Conseil Ecofin les 9 et 10 mai 2010 pour faire face à la crise frappant plusieurs pays européens, dont la Grèce, le Portugal et l´Irlande. Le FESF et le MESF sont amenés à être remplacé par le Mécanisme de stabilité européen (MES) dont le rôle devrait être étendu. Site du FESF   

Fonds monétaire international (FMI) 

Institution spécialisée des Nations unies destinée essentiellement à assurer la stabilité des changes et le développement des échanges. C´est en 1944, à la conférence de Bretton Woods (États‐Unis), que fut prise la décision de créer un organisme capable de faire respecter la libre convertibilité des monnaies entre elles et d´assurer la stabilité des taux de change, deux éléments clés pour développer les échanges commerciaux et éviter la répétition d´une grande crise économique et financière semblable à celle des années 1930. Le Fonds monétaire international a alors pour mission première d´intervenir auprès des pays dont la balance des paiements est en grave déséquilibre. Le Fonds accorde des facilités de crédit – des droits de tirage – financés par les dépôts des États membres. Suite à l´abandon par les États‐Unis de l´étalon‐or en 1971 et l´instauration de taux de change flottants, le FMI perd une partie de sa raison d´être première et s´oriente vers le soutien de pays connaissant des difficultés 

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financières. Par l´octroi de crédits, le FMI tente de garantir la solvabilité du pays qui lui demande son aide. En échange de ces prêts, le FMI exige que le pays mette en place des programmes d´ajustement structurel. Ces programmes se composent d´une série de mesures visant à relancer la croissance économique : réduction des dépenses publiques, privatisation des entreprises publiques, libéralisation des prix et des marchés, lutte contre la corruption, création de mécanismes fiscaux incitatifs pour l´investissement, etc. L´efficacité de telles mesures est cependant remise en question. De nombreux économistes, de Stiglitz à Friedman, critiquent ainsi l´impact que ces plans peuvent avoir sur les plans économique et social. Selon eux, appliquées de manière indifférenciée dans chaque pays, ces mesures aggravent la pauvreté et les dettes tout en réduisant la capacité d´intervention des États. Le FMI compte 188 membres (en 2011). Le droit de vote est exercé proportionnellement à la contribution financière de chaque État. Ainsi, à eux seuls, les membres du G8 détiennent plus de 50 % des voix. Ce mode de décision spécifique au FMI est une des raisons de l´hostilité croissante que cette organisation rencontre. Avec la Banque mondiale, le FMI forme le système dit « de Bretton Woods ». Son siège est établi à Washington. Site du FMI   

Formateur  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Frontière linguistique 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

FSMA (Autorité des services et marchés financiers) 

Voir Autorité des services et marchés financiers (FSMA) voir Autorité des services et marchés financiers (FSMA)   

G8  Groupe de huit États parmi les plus riches du monde dont les dirigeants se réunissent annuellement. Le G6 a été créé à l’initiative du président français Valéry Giscard d’Estaing en 1975 pour permettre aux pays les plus industrialisés de mener une réflexion collective sur la politique économique, notamment en réaction au choc pétrolier. Il regroupe alors les États‐Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume‐Uni. En 1976, le Canada rejoint le groupe qui devient alors le G7 qui se transformera en G8 avec l’arrivée de la Russie en 1998. Le Groupe des huit ne dispose pas de structure permanente : les chefs d’État et de gouvernement se rencontrent annuellement lors de sommets auxquels participent également les président de la Commission européenne et du Conseil européen. Les sommets sont cependant préparés tout au long de l’année par les représentants personnels des chefs d’État. Chaque pays membre exerce à tour de rôle la présidence du groupe, le sommet se déroulant dans son pays. Initialement destiné à assurer une meilleure coordination des politiques économiques, le G8 a progressivement inscrit d’autres thématiques à son agenda, notamment en matière de santé, de sécurité et de développement 

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durable. Les mouvements altermondialistes contestent la légitimité du G8 qu’ils accusent de constituer un « gouvernement » mondial informel et de vouloir imposer à la planète une économie capitaliste ultra‐libérale. Les sommets du G8 sont depuis quelques années l’occasion de manifestations, parfois violentes (sommet de Gênes en 2001). Il est régulièrement question depuis plusieurs années d'élargir le G8 aux principaux pays émergents que sont la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Brésil et le Mexique. Ceux‐ci sont régulièrement invités lors des sommets annuels afin de débattre de sujets tels que l'évolution du climat. En 2012, le sommet du G8 s'est tenu à Camp David (Maryland) aux États‐Unis. Le débat y a notamment porté sur la transition économique en Afghanistan ainsi que sur la remise en question de l'austérité budgétaire dans la zone euro. Site du sommet de Camp David (2012)   

Gouvernement  Organe collectif, composé de ministres et éventuellement de secrétaires d´État, chargé d´appliquer les lois et de diriger l´administration d´un État ou d´une des composantes d´un État. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Gouvernement fédéral 

Dans un État fédéral, organe collectif composé de ministres et éventuellement de secrétaires d´État, chargé d´appliquer les lois et de diriger l´administration de l´État au niveau central. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Gouverneur  Représentant des gouvernements dans la province, nommé par le gouvernement régional. Le gouverneur préside la députation permanente (ou collège provincial en région wallonne) et dirige l´administration provinciale. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Greffier  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Groupe d´entreprises 

Ensemble d´entreprises placées sous l´autorité d´un même centre de décision. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Groupe de pression  Organisation qui vise à exercer une influence sur la décision politique de façon à obtenir des résultats, ponctuels ou permanents, favorables à l´intérêt de ses membres ou à ses propres intérêts, et conformes à ses valeurs. L´existence de nombreux groupes spécialisés dans la défense d´intérêts particuliers ou catégoriels est le propre d´une société pluraliste où la liberté d´association est effective. Ces groupes se différencient fortement selon les intérêts et les valeurs qu´ils défendent, leur mode de structuration, leur degré de représentativité, leur permanence, leurs moyens d´action. En conséquence, leur capacité de pression est très inégale. Certains intérêts sont défendus autrement que par des groupes de pression. Le pouvoir politique a largement reconnu l´existence des groupes représentatifs d´intérêts et de valeurs en institutionnalisant la consultation systématique de certains d´entre eux. Les syndicats de travailleurs et les organisations patronales ont été les premiers à être 

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invités à siéger dans les organismes consultatifs. Après eux, un rôle consultatif a été également reconnu à des groupements représentant d´autres intérêts, comme ceux des familles, des consommateurs, de l´environnement, des droits humains, etc. Cette pratique a favorisé la structuration de groupes représentatifs d´intérêts dans des secteurs où ils n´existaient pas, par exemple dans le secteur non marchand.   

Groupe linguistique 

Ensemble de parlementaires classés dans un même groupe, français ou néerlandais, au sein d´une assemblée bilingue. Toutes les assemblées politiques, en Belgique, ne se composent pas de groupes linguistiques distincts : la plupart des assemblées, notamment locales, n´utilisent qu´une seule langue officielle, et certaines assemblées représentant une population bilingue, par exemple les conseils communaux des communes bruxelloises, ne s´organisent pas en groupes linguistiques (même s´il y existe des mécanismes qui favorisent la représentation et la protection de la minorité néerlandophone). L´obligation de composer deux groupes linguistiques, français et néerlandais, vaut pour la Chambre des représentants, le Sénat, le Parlement bruxellois et l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune. À la différence des autres assemblées citées, le Sénat comporte un membre (outre les sénateurs de droit) qui n´appartient à aucun des deux groupes linguistiques : il s´agit du sénateur désigné par le Parlement de la Communauté germanophone. Les députés fédéraux germanophones et les sénateurs élus directs germanophones font partie, eux, du groupe linguistique français de la Chambre ou du Sénat. La création de deux groupes linguistiques au sein d´une assemblée a pour objectif de protéger le groupe le moins nombreux, c´est‐à‐dire les francophones au Parlement fédéral (Chambre et Sénat) et les néerlandophones au Parlement bruxellois et à l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune. Dans ces deux dernières assemblées, le groupe minoritaire (néerlandais) bénéficie d´une représentation garantie au sein de l´assemblée, dans son bureau et dans les commissions parlementaires ; le groupe minoritaire (français) bénéficie également de garanties au sein du Parlement fédéral. Au Parlement bruxellois, la désignation des ministres (le ministre‐président excepté) et des secrétaires d´État bruxellois doit obtenir l´approbation (par la voie d´un vote ou d´une présentation) du groupe linguistique auquel les membres de l´exécutif régional appartiennent. Dans les quatre assemblées citées, l´organisation en groupes linguistiques donne une garantie au groupe minoritaire lors de certains votes, qui doivent réunir une majorité dans chaque groupe linguistique : c´est notamment le cas des lois spéciales adoptées au Parlement fédéral, mais aussi de certaines ordonnances adoptées par le Parlement bruxellois et de toute modification apportée à son règlement. À l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune, toute résolution, c´est‐à‐dire toute décision, ne peut être prise qu´à la majorité absolue des suffrages dans chaque groupe linguistique. Par cette exigence de double majorité, le groupe le moins nombreux a la garantie qu´une décision ne sera pas prise par une majorité composée essentiellement de membres de l´autre groupe. La répartition d´une assemblée en groupes linguistiques 

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prend une signification particulière lors de l´utilisation du mécanisme qu´on appelle familièrement la sonnette d´alarme. Par ce mécanisme, un groupe linguistique de la Chambre, du Sénat ou du Parlement bruxellois peut déposer une motion motivée, signée par les trois quarts au moins des membres du groupe, pour obtenir la suspension d´un projet ou d´une proposition de loi, d´ordonnance ou de règlement de nature à porter gravement atteinte aux relations entre les communautés. Le critère déterminant l´appartenance de tel membre de l´assemblée ou de l´exécutif à un des deux groupes linguistiques varie d´un cas à l´autre.   

Groupe politique  Dans les assemblées parlementaires, groupe d´élus réunis en fonction d´affinités politiques. Les groupes politiques correspondent le plus souvent aux listes électorales sur lesquelles leurs membres ont été élus, et donc, en pratique, à des partis politiques ou à des cartels de partis. Ce n´est toutefois pas toujours le cas. Au Parlement européen, les groupes politiques regroupent des membres élus sur des listes nationales aux intitulés différents. Plus rarement, des assemblées admettent la constitution de groupes dits techniques, dont les membres n´ont pas entre eux d´affinités politiques. Les élus forment des groupes politiques selon des modalités propres à chaque assemblée. Les conditions de reconnaissance des groupes politiques (nombre minimum de membres, etc.) Et le rôle de ces groupes sont propres à chaque assemblée et figurent dans les règlements de ces assemblées. Généralement, les commissions parlementaires sont composées de façon à refléter la représentation proportionnelle des groupes politiques. Les chefs de groupe, c´est‐à‐dire les élus qui président chaque groupe politique, ont une fonction particulière au sein de l´assemblée. Fréquemment, ils composent la conférence des présidents avec le président et les autres membres du bureau de l´assemblée. Les groupes politiques reçoivent le plus souvent un subside et une aide logistique (secrétariat) de l´assemblée dont ils regroupent les membres.   

Groupement d´intérêt économique 

Société de droit privé qui a pour objet de développer et de promouvoir les activités économiques des personnes physiques ou morales qui la constituent. Cette définition sera bientôt mise en ligne. 

Hiérarchie des normes 

Classement des règles de droit qui permet de déterminer quelles règles de niveau supérieur doivent être respectées par les règles de niveau inférieur. Les règles de droit, ou normes juridiques, adoptées par les pouvoirs politiques sont diverses : Constitution, lois, arrêtés Il existe une stricte hiérarchie entre elles, de sorte que chaque norme de niveau inférieur doit être conforme aux normes de niveau supérieur, ce qui permet d´éviter de nombreux conflits entre des normes qui, sans cette hiérarchie, se concurrenceraient ou se contrediraient. Le respect de la hiérarchie des normes est assuré par de nombreuses juridictions, dont le Conseil d´État, la Cour constitutionnelle et les cours et tribunaux. Sans évoquer les normes provinciales et communales, et abstraction faite des conventions collectives, la hiérarchie des normes en vigueur en Belgique est la 

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suivante : ‐ Les normes de droit international : elles ont une autorité supérieure à celle des normes internes à la Belgique lorsqu´elles sont imposées par des conventions ou des traités internationaux approuvés par les autorités belges compétentes. En vertu des traités européens, les règlements et des directives de l´Union européenne s´imposent automatiquement en droit belge. ‐ La Constitution : elle contient les règles qui déterminent les droits et les libertés fondamentales des citoyens, la structure de l´État belge et le fonctionnement des différents pouvoirs. ‐ Les lois spéciales : adoptées par le Parlement fédéral, elles se distinguent des lois ordinaires par le fait qu´elles doivent être votées par des majorités renforcées. Elles portent le plus souvent sur les compétences et l´organisation des communautés et des régions. Il existe également des décrets et des ordonnances qui doivent être adoptés à une majorité spéciale des deux tiers. ‐ Les autres normes législatives : lois adoptées par l´Autorité fédérale, décrets et ordonnances adoptés par les communautés, les régions ou certaines commissions communautaires. Ce sont les normes générales adoptées par les différents pouvoirs législatifs. Elles ont une valeur juridique quasi égale entre elles (très légèrement inférieure pour les ordonnances), et elles ne sont pas censées entrer en conflit car elles portent sur des matières et des territoires différents. ‐ Les règlements : ce sont des normes adoptées par les pouvoirs exécutifs en application de normes législatives. Les règlements prennent souvent la forme d´arrêtés : arrêtés royaux au niveau fédéral, arrêtés du gouvernement au niveau des communautés et des régions, arrêtés ministériels… À la différence des normes législatives, les règlements peuvent faire l´objet d´un recours en annulation auprès du Conseil d´Etat. ‐ Les circulaires : ce sont des ordres ou des recommandations destinés aux fonctionnaires. Les circulaires ne lient ni les citoyens, ni les tribunaux. Elles contiennent l´interprétation administrative des normes en vigueur.   

Immunité parlementaire 

Garantie constitutionnelle accordée aux parlementaires en matière civile et pénale, en vue d´assurer le libre exercice de leur mandat. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Incompatibilité  Interdiction de cumuler un mandat avec d´autres ou avec d´autres fonctions. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Indemnité parlementaire 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Index  Instrument de mesure de l´évolution des prix. L´index, ou indice des prix à la consommation, est calculé sur la base d´un ensemble (« panier ») de biens et services composé de façon à être représentatif du mode de consommation des ménages. Il évolue donc en fonction de la composition de ce panier. Les prix que l´indice reflète sont relevés dans des points de vente répartis dans l´ensemble du pays. Pour certains produits, des correctifs sont apportés pour atténuer les variations saisonnières des prix. L´indice des prix à la consommation est utilisé pour appliquer différentes dispositions légales et réglementaires, notamment pour indexer les salaires, c´est‐à‐dire 

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appliquer les dispositions des contrats individuels et des conventions collectives de travail qui prévoient une liaison des rémunérations à l´indice des prix à la consommation. Les systèmes d´indexation des salaires sont définis par des conventions collectives de travail négociées dans les commissions paritaires. Depuis le 1er janvier 1994, un indice différent de l´indice des prix à la consommation, appelé « indice santé », est pris en considération. Cet indice est obtenu en enlevant du panier de l´indice des prix à la consommation un certain nombre de produits, à savoir les boissons alcoolisées (qu´elles soient achetées en magasin ou consommées dans un débit de boissons), les produits du tabac et les carburants, à l´exception du LPG. L´index est calculé par le Service public fédéral Économie, PME, Classes moyennes et Énergie et est avalisé par la Commission de l´indice. Il est publié mensuellement au Moniteur belge.   

Inéligibilité  Situation de celui qui ne remplit pas l´ensemble des conditions d´éligibilité. Voir éligibilité   

Informateur  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Infraction  Acte pénalement punissable. Pour qu'un acte puisse être considéré comme pénalement punissable, il faut qu'il soit explicitement décrit comme tel par la loi, qu'il s'agisse du code pénal ou d'autres textes comme le code de la route ou la loi sur l'interdiction du port d'arme. Les infractions sont réparties en trois catégories : les contraventions, les délits et les crimes. Leur répartition entre ces catégories s'opère en fonction de leur gravité et plus concrètement en fonction de la gravité des peines que leurs auteurs encourent. Les contraventions sont les infractions punies d'une peine d'emprisonnement d'un à sept jours et d'une amende d'un à vingt‐cinq euros (ces montants doivent être multipliés par cinq). Les amendes doivent être payées à l'État. Les contraventions sont jugées par le tribunal de police. Les délits sont les infractions punies d'une peine d'emprisonnement de huit jours à cinq ans maximum et/ou d'une amende de plus de vingt‐cinq euros (à multiplier par cinq). Les délits relèvent du tribunal correctionnel. Les crimes sont les infractions punies d'un emprisonnement allant de cinq ans à la perpétuité. Ils sont jugés par la cour d'assises. Le Code pénal précise, pour chacun des crimes qui y sont mentionnés, si la peine d'emprisonnement qui le sanctionne est qualifiée de réclusion ou de détention. La peine de mort est abolie en Belgique et est remplacée par la peine de réclusion et de détention à perpétuité.   

Inspection des finances 

Corps composé d´inspecteurs qui conseillent et contrôlent les gouvernements en matière de budget et de finances. Des inspecteurs des finances sont accrédités auprès du gouvernement fédéral, des gouvernements de communauté ou de région et des collèges des commissions communautaires. L´Inspection des finances est un corps interfédéral, constitué d´inspecteurs relevant administrativement des ministres du budget au niveau fédéral, communautaire ou régional et fonctionnellement de l´exécutif auprès duquel ils sont accrédités. Les inspecteurs des finances exercent une triple mission : ‐ ils conseillent 

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les ministres auprès desquels ils sont accrédités, en leur adressant notamment des suggestions pour mieux employer les moyens engagés ou pour réaliser des économies ; ‐ ils contrôlent les ministres au nom des membres de l´exécutif qui ont le budget ou la fonction publique dans leurs attributions ; ‐ ils procèdent au contrôle préalable de la plupart des décisions de dépense envisagées par les ministres : ils rendent des avis avant les décisions de dépense, ainsi que sur les incidences financières des avant‐projets et des projets de loi, de décret, d´ordonnance ou d´arrêté. Les inspecteurs des finances peuvent aussi être chargés de contrôler les opérations financières des organismes d´intérêt public de type A, ou de remettre des avis sur les opérations financières des organismes de type B. Les inspecteurs des finances ont accès à tous les dossiers et reçoivent tous les renseignements qu´ils demandent, mais ils ne peuvent pas donner d´ordre tendant à empêcher ou à suspendre des opérations. Ils ont un simple pouvoir d´avis, et non un rôle de décision ou de gestion. Leurs avis portent sur trois aspects de la décision examinée : sa légalité, ses incidences budgétaires et financières, son opportunité au plan budgétaire et financier. Les ministres doivent obligatoirement demander l´avis de l´Inspection des finances dans certaines circonstances, tandis que les autres avis sont facultatifs. L´Inspection des finances exerce également un contrôle a posteriori, et pas seulement a priori comme par le passé.   

Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT) 

Autorité administrative fédérale chargée de la régulation des services postaux et des télécommunications. Créé sous la forme d´un organisme parastatal de type A par la loi du 21 mars 1991 portant réforme de certaines entreprises publiques économiques, l´IBPT a commencé ses activités en 1993. Compte tenu des évolutions technologiques rapides du secteur et de l´ouverture du marché à la concurrence impulsée par l´Union européenne (UE), le champ effectif de la régulation de l´IBPT s´est depuis considérablement complexifié et élargi. Cette évolution a nécessité l´adoption de multiples lois visant notamment à se conformer aux directives européennes. Parmi celles‐ci, la loi du 19 décembre 1997 accorde à l´IBPT le statut d´organisme d´intérêt public. Celle du 17 janvier 2003 relative au statut du régulateur réforme l´IBPT et assure à l´institut l´indépendance que les directives européennes exigeaient. La loi du 13 juin 2005 relative aux communications électroniques, modifiée par la loi du 18 mai 2009 et par celle du 14 novembre 2011, soumet tous les réseaux et services de transmission électronique à un même cadre réglementaire conforme aux directives européennes. Enfin, la dernière directive européenne du 20 février 2008 relative à la libéralisation du secteur postal a été transposée en droit belge par la loi du 13 décembre 2010. L´IBPT encadre deux secteurs économiques : les postes et les télécommunications, aujourd´hui appelées communications électroniques. La compétence de l´IBPT s´exerce plus particulièrement dans deux types d´activités : ‐ la première concerne les missions nouvelles de régulation dans les marchés libéralisés des télécommunications. L´IBPT prend les dispositions nécessaires pour que le cadre réglementaire soit respecté, que la concurrence puisse se développer pleinement et équitablement, que certaines missions 

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d´intérêt public soient remplies et que les intérêts du consommateur soient préservés ; ‐ la seconde concerne l´exercice d´un pouvoir régalien sur des domaines techniques spécifiques. Certaines ressources sont rares, comme le spectre électromagnétique ou l´espace de numérotation : il faut un régulateur pour partager, réglementer et contrôler avec précision les usages. L´Institut remplit encore d´autres missions techniques d´intérêt public. Un accord de coopération a été conclu le 17 novembre 2006 entre l´Autorité fédérale et les Communautés concernant la consultation mutuelle lors de l´élaboration d´une législation en matière de réseaux de communications électroniques, lors de l´échange d´informations et lors de l´exercice des compétences en matière de réseaux de communications électroniques par les autorités de régulation en charge des télécommunications ou de la radiodiffusion et de la télévision. L´accord institue une Conférence des régulateurs du secteur des communications électroniques (CRC) qui réunit les différentes autorités de régulation compétentes dans le domaine des télécommunications et de l´audiovisuel (IBPT, Vlaamse Regulator voor de Medias, Medienrat et le Conseil supérieur de l´audiovisuel). Les missions de l´IBPT ne comprennent pas le règlement des litiges entre les opérateurs et leur clientèle, qui sont traités par les services de médiation des deux secteurs. Le conseil de l´IBPT se compose de quatre membres, à savoir un président et trois membres ordinaires, nommés pour six ans par le Roi§ par délibéré en Conseil des ministres. L´IBPT compte plus de deux cents collaborateurs. Outre son siège à Bruxelles, il dispose de centres de contrôle à Anderlecht, Anvers, Gand, Liège et Seneffe. Au niveau européen, l´IBPT est notamment membre de l´ERG (Europeans Regulators Group). Voir aussi : entreprise publique autonome site de l´IBPT site de l´ERG   

Institut bruxellois francophone pour la formation professionnelle (Bruxelles Formation) 

Organisme public francophone, également appelé Bruxelles Formation, chargé de la formation professionnelle à Bruxelles. La formation professionnelle est une matière de la compétence des communautés qui a été transférée par la Communauté française à la Région wallonne et à la Commission communautaire française (COCOF). Bruxelles Formation a été créé par un décret du 17 mars 1994 de la COCOF. L´Institut est notamment chargé d´organiser à destination des francophones dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale : ‐ pour les demandeurs d´emploi, l´apprentissage d´un métier, d´une profession ou d´une fonction ; ‐ pour les travailleurs, l´actualisation et la qualification dans le métier, la profession ou la fonction ; ‐ l´acquisition d´une formation de base nécessaire à l´exercice d´une activité professionnelle ; ‐ la reconversion professionnelle, le perfectionnement et l´élargissement des connaissances professionnelles ou leur adaptation à l´évolution du métier, de la profession ou de la fonction. Bruxelles Formation est géré paritairement par des représentants des organisations patronales et syndicales. Site de Bruxelles Formation   

Institut national d´assurance 

Institution publique de sécurité sociale chargée de la gestion administrative et financière du secteur santé de la sécurité sociale. L´INAMI a été institué par la loi du 9 août 1963. Il est aujourd´hui une 

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maladie‐invalidité (INAMI) 

institution publique de sécurité sociale (IPSS). L´INAMI est chargé de la gestion administrative et financière de l´assurance soins de santé, de l´assurance indemnités (indemnités pour incapacité de travail et frais funéraires) et de l´assurance maternité. Le remboursement des soins de santé et le payement des indemnités n´est pas versé directement aux bénéficiaires mais par les mutualités, sous le contrôle de l´INAMI. Celui‐ci verse aux mutualités les fonds nécessaires qui proviennent de l´ONSS, l´organisme chargé de la gestion fiancière globale de la sécurité sociale. En amont de ces flux financiers, l´INAMI : ∙ gère et organise le remboursement des soins de santé couverts par l´assurance obligatoire (nomenclature des actes médicaux et paramédicaux, tarification des remboursements, assurabilité des bénéficiaires…) ; ∙ gère l´octroi des indemnités accordées aux bénéficiaires de l´assurance obligatoire (pour raison d´incapacité de travail ou de maternité et pour frais funéraires) ainsi que les pensions d´invalidité des ouvriers mineurs ; ∙ contrôle le respect de la réglementation par les dispensateurs de soins (notamment l´utilisation de la nomenclature) et par les mutualités ; ∙ organise la concertation entre les différents acteurs de l´assurance soins de santé et indemnités. Le Comité général de gestion de l´INAMI est composé en nombre égal de représentants des organisations représentatives des employeurs et des travailleurs indépendants, de représentants des organisations représentatives des travailleurs salariés et de représentants des organismes assureurs (mutualités). Trois représentants du gouvernement fédéral assistent également aux réunions. Ils sont nommés par le Roi, sur proposition des ministres qui ont respectivement les Affaires sociales, le Budget et les Classes moyennes dans leurs attributions. Site de l´INAMI   

Institut national d´assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI) 

Institution publique de sécurité sociale chargée de la gestion générale du statut social des indépendants. L´arrêté royal n° 38 du 27 juillet 1967 organisant le statut social des indépendants – expression qui désigne la sécurité sociale des indépendants – avait créé l´Office national d´assurances sociales pour travailleurs indépendants. Celui‐ci a fusionné en 1970 avec l´Office national d´allocations familiales pour travailleurs indépendants et est devenu l´Institut national d´assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI). Les indépendants sont tenus de s´affilier et de verser leurs cotisations sociales à une caisse libre d´assurances sociales agréée ou à la Caisse nationale auxiliaire d´assurances sociales pour travailleurs indépendants gérée par l´INASTI. Le statut social des indépendants donne droit à des allocations familiales, à une pension, à l´assurance maladie (pour les gros risques et l´incapacité de travail), à l´assurance continuée en cas de cessation d´activité et à l´assurance en cas de faillite. L´INASTI a notamment pour mission : ‐ de vérifier si les personnes concernées sont affiliées à une caisse d´assurances sociales ; ‐ de tenir le répertoire général des assujettis ; ‐ de gérer la Caisse nationale auxiliaire d´assurances sociales pour travailleurs indépendants ; ‐ de fournir des renseignements statistiques relatifs aux assujettis et aux bénéficiaires ; ‐ de procéder, dans le cadre du statut social des travailleurs indépendants, à des études qui lui sont confiées par le ministre compétent. L´INASTI possède douze bureaux 

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régionaux répartis dans les différentes provinces et dans la Région de Bruxelles‐Capitale. Son conseil d´administration comprend, outre le président, dix‐huit membres dont trois représentent les agriculteurs et quinze les autres travailleurs indépendants, deux membres représentant les caisses libres d´assurances sociales pour travailleurs indépendants, deux membres représentant les organisations familiales, deux membres représentant respectivement les ministres ayant les Affaires sociales et l´Agriculture dans leurs attributions, le titulaire de la fonction de management chargé de la gestion journalière de l´Institut national et son adjoint. Voir aussi : institution publique de sécurité sociale (IPSS). Site de l´INASTI   

Institution  En Belgique, désigne plus particulièrement les différents types de pouvoirs politiques, ou les organismes par opposition aux personnes. Le terme d´institution a de multiples sens, en dehors et dans le cadre du vocabulaire politique. En Belgique, suite au processus de fédéralisation du pays, il désigne le plus souvent les différents niveaux de pouvoirs politiques : on parle en particulier de réforme des institutions pour désigner le passage de l´État unitaire fondé en 1830 à l´actuel État fédéral, ou pour désigner toute modification à la répartition des compétences entre le niveau fédéral de pouvoir (l´Autorité fédérale) et le niveau des entités fédérées, les communautés et les régions. Ces transformations sont organisées par des lois spéciales dont la plus importante est la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980, dont l´intitulé a contribué au succès des expressions de « réformes institutionnelles » ou « réforme des institutions ». Un autre sens assez spécifique à la Belgique est celui que le terme d´institution prend aux articles 127 et 128 de la Constitution et dans les lois spéciales qui les appliquent. Dans ces textes qui définissent les compétences de la Communauté française et de la Communauté flamande, le terme d´institution désigne tout organisme, public ou privé, qui relève des compétences des communautés dans les matières culturelles ou dans les matières personnalisables (politique de santé et d´aide aux personnes) : associations de fait, associations sans but lucratif, centres publics d´action sociale (CPAS), services communaux… En précisant que, dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale et dans ces matières, les communautés sont compétentes pour les institutions, la Constitution les prive d´une compétence directe sur les personnes, sur les citoyens : elles ne peuvent ni aider directement les personnes ni contraindre les personnes, et ce afin d´éviter que les Bruxellois, s´ils étaient soumis directement aux décrets des communautés, soient rattachés à l´une ou l´autre communauté et acquièrent ainsi une sorte de sous‐nationalité.   

Institution bicommunautaire/monocommunautaire 

Institution installée dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, et active dans le champ de compétence des communautés. Dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, deux communautés exercent leur pouvoir législatif : la Communauté française et la Communauté flamande. Les décrets de ces communautés influent parfois directement sur la vie des personnes, mais aussi et surtout sur des institutions diverses, publiques ou privées : des services publics, des 

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associations sans but lucratif, des écoles, etc. Pour savoir si une institution, active dans cette région linguistique et dans le champ de compétence des communautés, est soumise aux décrets de la Communauté française ou aux décrets de la Communauté flamande, on vérifie si elle appartient exclusivement à cette communauté. Le critère permettant de déterminer si telle ou telle institution appartient exclusivement à l´une des deux communautés varie selon la matière considérée : ‐ une institution relevant des matières culturelles, de l´enseignement ou de la coopération entre les communautés appartient exclusivement à une des deux communautés si ses activités se déroulent dans la langue de cette communauté ; ‐ pour une institution relevant des matières personnalisables (politiques de santé et d´aide aux personnes), c´est son organisation qui doit être prise en compte pour décider de son éventuelle appartenance exclusive à une des deux communautés (Constitution, articles 127 et 128). Un critère supplémentaire s´est imposé dans la pratique : si une institution a été agréée par une seule des deux communautés, elle est considérée comme lui appartenant même si ses activités et son public sont bilingues. Ainsi, un hôpital universitaire qui accueille des patients dans les deux langues sera considéré comme relevant de la seule communauté qui a reconnu l´université à laquelle cet hôpital est rattaché. La plupart des institutions privées établies dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale et relevant des matières communautaires appartiennent exclusivement à l´une ou l´autre des deux communautés. C´est pourquoi on les appelle « institutions monocommunautaires » (et, parfois, « monopersonnalisables » ou « monoculturelles » selon leur domaine d´activité). Ces institutions sont soumises aux décrets, soit de la Communauté française, soit de la Communauté flamande, soit de la Commission communautaire française (COCOF) si elles sont francophones et relèvent des matières transférées par la Communauté française à la Commission communautaire française. Les institutions bruxelloises actives dans le champ de compétence des communautés et qui n´appartient à aucune des deux communautés selon les critères rappelés sont familièrement appelées « institutions bicommunautaires ». Les services publics (CPAS, hôpitaux publics…) étant obligatoirement bilingues dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, ils relèvent de la Commission communautaire commune (COCOM) s´ils travaillent dans le champ des matières personnalisables (on les qualifie parfois d´institutions « bipersonnalisables »). Les établissements scientifiques et culturels fédéraux relèvent, eux, de l´Autorité fédérale, de même que de manière générale les institutions bilingues en matière culturelle, qu´on appelle parfois institutions « biculturelles ».   

Institution publique de sécurité sociale (IPSS) 

Organisme d´intérêt public chargé d´une mission particulière dans le cadre de la gestion de la sécurité sociale. La loi du 26 juillet 1996 portant modernisation de la sécurité sociale et assurant la viabilité des régimes légaux de pension a donné un nouveau cadre juridique aux organismes de sécurité sociale. La réforme a visé notamment à responsabiliser davantage les organismes de gestion de la de sécurité sociale en prévoyant des sanctions si les objectifs énoncés dans un 

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contrat d´administration ne sont pas atteints. Le contrat d´administration est conclu entre le gouvernement fédéral et l´IPSS. Il définit les tâches qu´il devra assumer, les objectifs quantifiés qu´il doit atteindre pour accomplir sa mission et le mode de calcul des crédits de gestion qui seront affectés à l´exécution de ces tâches. Les IPSS jouissent d´une autonomie de gestion en ce qui concerne le budget et les comptes, le cadre du personnel, le recrutement et l´emploi de personnel statutaire et contractuel et l´affectation des crédits de gestion. Les organismes qui ont le statut d´institution publique de sécurité sociale sont : • la Banque‐carrefour de la sécurité sociale (BCSS) ; • l´Office national de sécurité sociale (ONSS) ; • l´Institut national d´assurance maladie‐invalidité (INAMI) ; • l´Office national des pensions (ONP) ; • l´Office national de l´emploi (ONEM) ; • l´Office national d´allocations familiales pour travailleurs salariés (ONAFTS) ; • l´Institut national d´assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI) ; • l´Office de sécurité sociale d´Outre‐Mer (OSSOM) ; • le Fonds des accidents du travail (FAT) ; • le Fonds des maladies professionnelles (FMP) ; • la Caisse de secours et de prévoyance en faveur des marins naviguant sous pavillon belge ; • la Caisse auxiliaire de paiement des allocations de chômage (CAPAC) ; • l´Office national des vacances annuelles (ONVA) ; • l´Office national de sécurité sociale des administrations provinciales et locales (ONSSAPL) ; • la Caisse auxiliaire d´assurance maladie‐invalidité (CAAMI).   

Intercabinet  Réunion de membres de différents cabinets ministériels (ou cellules stratégiques) afin de préparer des décisions qui seront adoptées par les ministres en gouvernement, en conseil des ministres ou en conseil des ministres restreint. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Intercommunale  Association de communes dans le but de gérer des matières d´intérêt public. La décision de fonder une intercommunale est prise par les conseils communaux des communes concernées. On distingue les intercommunales pures, dont l´assemblée générale ne comprend que des délégués d´organismes publics (principalement des conseillers communaux, mais aussi des délégués de la région, ou de la province), et les intercommunales mixtes, dont l´assemblée générale comprend, outre les mandataires publics qui doivent rester majoritaires, des personnes privées ou des délégués de sociétés commerciales. Selon l´objet de l´association, l´intercommunale peut prendre la forme d´une association sans but lucratif, d´une société coopérative ou d´une société anonyme. L´intercommunale doit respecter la législation qui régit la forme juridique qu´elle adopte. Les régions exercent la tutelle administrative sur les pouvoirs locaux, et donc à ce titre, sur les intercommunales. Dans la Région wallonne, le décret du 19 juillet 2006 modifiant le Livre V de la première partie du Code de la démocratie locale et de la décentralisation et relatif aux modes de coopération entre communes a réformé en profondeur le mode de gestion des intercommunales et les relations entre les communes et celles‐ci. Dans la Région de Bruxelles‐Capitale, les intercommunales sont régies par l´ordonnance du 19 juillet 2001 organisant la tutelle administrative sur les intercommunales de la Région de Bruxelles‐

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Capitale. Les organes de gestion des intercommunales diffèrent selon les régions. Les domaines de coopération entre les communes qui prennent la forme d´une intercommunale sont très variés : gestion des déchets, distribution de l´eau, du gaz et de l´électricité, gestion de parcs naturels, de zonings industriels, d´institutions médico‐sociales, d´abattoirs, d´académies de musique, de centres sportifs, etc. Site de l´Union des villes et communes de Wallonie site de l´association de la ville et des communes de la Région de Bruxelles‐Capitale site de la Vereniging van Vlaamse Steden en Gemeenten   

Intérêt communal  Ensemble des domaines dans lesquels la commune peut agir au profit de sa population, sans toutefois empiéter sur les compétences des autres niveaux de pouvoir et sans blesser l´intérêt général. L´autonomie communale est une tradition ancienne respectée par la Constitution (article 162, 2°) et les lois, qui nomment l´intérêt communal sans en définir le contenu. L´intérêt communal est la résultante des intérêts de tous ordres des habitants d´une commune, tels que pris en compte par les élus et les mandataires communaux. Il est très large et évolue dans le temps. Il est marqué par les intérêts particuliers des composantes sociales qui sont représentées dans la majorité politique qui détient le pouvoir. La réalisation d´un objectif d´intérêt communal par les organes de gestion de la commune dépend entre autres des moyens financiers dont elle dispose. Le conseil communal joue un rôle essentiel dans cette réalisation en débattant de ses divers aspects, notamment à l´occasion de l´adoption du budget de la commune. Il peut décider d´organiser une consultation populaire communale sur une question d´intérêt communal. À la demande d´un certain nombre d´habitants de la commune, il est tenu d´organiser une telle consultation. Le nombre d´habitants demandeurs nécessaire à l´organisation d´une consultation populaire dépend du nombre total des habitants de la commune : – 20 % des habitants dans les communes de moins de 15 000 habitants ; – 3 000 habitants dans les communes d´au moins 15 000 habitants et de moins de 30 000 habitants ; – 10 % des habitants dans les communes d´au moins 30 000 habitants. Les décisions d´intérêt communal dépendent aussi de l´approbation des autorités de tutelle (province, région), qui veillent à ce que l´intérêt communal respecte l´intérêt général, défini à un niveau supérieur au niveau local. Pour réaliser des objectifs d´intérêt communal, des communes peuvent créer des régies communales ou des associations sans but lucratif. Elles peuvent s´associer en intercommunales. Outre cette forme ancienne de coopération, la Région wallonne a créé pour les communes la possibilité de coopérer par des conventions et par des associations de projets.   

Intérêt provincial  Ensemble des domaines dans lesquels la province peut agir au profit de sa population, sans toutefois empiéter sur les compétences des autres niveaux de pouvoir et sans blesser l´intérêt général. Tout comme l´autonomie communale, l´autonomie provinciale est une tradition ancienne respectée par la Constitution (article 162, 2°) et les lois, qui nomment l´intérêt provincial sans en définir le contenu. L´intérêt provincial est la résultante des intérêts de tous ordres des 

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habitants d´une province, tels que pris en compte par les élus et les mandataires provinciaux. Il est très large et évolue dans le temps. Il est marqué par les intérêts particuliers des composantes sociales qui sont représentées dans la majorité politique qui détient le pouvoir. La réalisation d´un objectif d´intérêt provincial par les organes de gestion de la province dépend entre autres des moyens financiers dont elle dispose. Le conseil provincial joue un rôle essentiel dans cette réalisation en débattant de ses divers aspects, notamment à l´occasion de l´adoption du budget de la province. Cette réalisation dépend aussi de l´approbation de l´autorité de tutelle (région), qui veille à ce que l´intérêt provincial respecte l´intérêt général, défini à un niveau supérieur. Le conseil provincial peut, soit d´initiative, soit à la demande des habitants de la province, décider d´organiser une consultation populaire sur les matières d´intérêt provincial. L´initiative émanant des habitants de la province doit être soutenue par au moins 10 % de ceux‐ci. Pour mettre en œuvre l´intérêt provincial et dans les matières qui relèvent de sa compétence, la province peut créer des régies provinciales, créer ou participer à des associations intercommunales, ou créer d´autres formes d´association, dont des associations sans but lucratif. Site de l´Association des provinces wallonnes site de la Vereniging van de Vlaamse Provincies   

Intérêts notionnels  Système de réduction fiscale permettant aux entreprises soumises à l'impôt des sociétés de déduire une partie de la rémunération des fonds propres. Le régime des intérêts notionnels a été instauré par la loi du 22 juin 2005 instaurant une déduction pour capital à risque, avec entrée en vigueur au 1er janvier 2006. Ce régime autorise les entreprises soumises à l'impôt des sociétés à déduire de leur revenu imposable une partie de la rémunération des fonds propres. La plupart des régimes d'impôt des sociétés accordent un avantage au financement par l'emprunt au détriment du financement par fonds propres. En effet, les intérêts des emprunts sont déductibles, tandis que la rémunération des fonds propres ne l'est pas. La « déduction pour capital à risque », appellation officielle des intérêts notionnels, se veut une réponse à cette forme de distorsion fiscale. Le montant de la déduction est calculé en multipliant les fonds propres par un taux légal correspondant à la rémunération théorique des actionnaires pour leurs apports en capitaux. Ce montant ne constitue pas une charge comptable mais une exonération fiscale. Dans la version initiale, la déduction se faisait à concurrence du taux d'intérêt des emprunts de l'État (les obligations linéaires à 10 ans) de l'année antérieure, avec un demi‐point de déduction supplémentaire pour les petites sociétés. Le taux a été modifié (à la baisse) à plusieurs reprises depuis lors, mais la majoration d'un demi‐point pour les petites sociétés est restée d'application. La déduction s‘applique au stock de capital existant. Elle pouvait être reportée dans le temps, mais cette possibilité a été supprimée à partir de l'année 2012, avec une mesure transitoire pour les reports antérieurs. Les travaux préparatoires de la loi du 22 juin 2005 présentent les intérêts notionnels comme une alternative au régime fiscal des centres de coordination. Ce régime préférentiel avait été condamné par la Commission européenne, dans 

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le cadre du contrôle des aides d'État, et par le Conseil européen dans le cadre des travaux du groupe « Code de conduite sur la fiscalité des entreprises » qui visait un démantèlement concerté, dans l'Union européenne, des régimes fiscaux préférentiels jugés dommageables. Le régime fiscal des centres de coordination était organisé de telle façon qu'il incitait les bénéficiaires à maximiser la part des fonds propres dans le total de leur bilan. Ceux‐ci étaient donc en très bonne position pour bénéficier des intérêts notionnels. Le régime est d'ailleurs largement utilisé par des groupes d'entreprises multinationaux qui créent en Belgique des sociétés financières, dont l'objet est le financement intra‐groupe.   

Interpellation parlementaire 

Moyen de contrôle parlementaire permettant à un membre d´une assemblée de demander à un ministre de se justifier à propos d´un acte politique, d´une situation précise, d´aspects généraux ou spécifiques de la politique du gouvernement. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Invests  Société de droit privé constituée avec l´apport de capitaux publics et destinée à soutenir la reconversion économique d´une zone géographique définie. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Jugement  Décision judiciaire prononcée par un tribunal ou par une justice de paix. La décision rendue par un tribunal s'appelle un jugement ; la décision rendue par une cour s'appelle un arrêt. Lorsqu'un tribunal se prononce en référé en raison de l'urgence, sa décision est appelée ordonnance. Un jugement interlocutoire est pris avant de se prononcer sur le fond, par exemple pour désigner un expert ou pour poser une question préjudicielle. Au contraire, un jugement définitif met un terme au litige. Un jugement est dit contradictoire lorsque toutes les parties concernées ont été entendues. On parle de jugement par défaut lorsqu'au moins une partie n'a pas comparu à l'audience et n'a pas pu ou voulu présenter ses moyens de défense. Un jugement est par définition exécutoire : le condamné peut être contraint par la force à l'exécuter.   

Juridiction  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Jurisprudence  Ensemble des règles juridiques que l’on peut dégager des décisions des cours et tribunaux. Le pouvoir judiciaire appelé à juger applique les lois à des cas particuliers et doit donc les interpréter. Cette interprétation ne peut se faire que dans des cas d'espèce à l'exclusion de l'élaboration de toute règle générale. La manière plus ou moins constante dont le pouvoir judiciaire applique les lois crée ce qu'on appelle la jurisprudence. C'est cette constance qui donne une valeur de référence pour les débats et jugements ultérieurs. La jurisprudence est une source formelle de droit dans la mesure où elle interprète les lois. Cela se justifie par le fait que devant certaines lacunes de la loi, les magistrats sont conduits à justifier la solution donnée aux cas d'espèce en affirmant une règle susceptible de s'appliquer à d'autres domaines. Le droit jurisprudentiel n'a certes pas de force obligatoire, mais dans la pratique, les solutions de 

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principe dégagées par la jurisprudence – surtout par la Cour de cassation – ont un effet quasi équivalent. On distingue : ‐ la jurisprudence des tribunaux ordinaires, formée par l'ensemble des décisions des tribunaux de l'ordre judiciaire pour les questions et contestations qui leur sont réservées ; ‐ la jurisprudence administrative, formée par l'ensemble des décisions du Conseil d´État, de la Cour des comptes et des tribunaux administratifs ; ‐ la jurisprudence constitutionnelle, émanant de la Cour constitutionnelle.   

Justice  Ensemble des cours et tribunaux chargés de sanctionner les infractions à la loi et de régler les litiges. La Justice est organisée sur le plan fédéral. Elle se compose de cours et tribunaux organisés sur une base territoriale et en fonction de la nature des affaires traitées. On distingue la justice pénale de la justice civile. La justice pénale s´occupe des infractions, c´est‐à‐dire des actes punissables selon le code pénal ou d´autres textes en vigueur (par exemple le code de la route). La justice civile s´occupe des litiges entre personnes physiques ou morales. Les principaux acteurs de la justice sont : ‐ les justiciables : dans un procès civil, ce sont les demandeurs (personnes qui prennent l´initiative du procès) et les défendeurs (personnes contre qui l´action est dirigée). Dans un procès pénal, ce sont les victimes et les prévenus (ou accusés). ‐ les avocats : ils défendent les droits des justiciables. Lorsqu´ils défendent les droits des défendeurs ou prévenus, on les appelle avocats de la défense. ‐ le ministère public ou parquet : dans un procès pénal, ce sont les procureurs et leurs collaborateurs, qui défendent la société dans son ensemble. ‐ les juges et les conseillers : ils rendent les jugements (dans le cas des tribunaux) et les arrêts (dans le cas des cours). Depuis quelques années, des réformes des procédures judiciaires et de l´organisation de la justice sont en cours : on parle de réforme de la justice. Parmi les principales mesures on peut citer la loi Franchimont (réforme de la procédure pénale) et la création du Conseil supérieur de la justice, qui est un organe consultatif et de contrôle et qui présente au ministre de la Justice les candidats à des fonctions judiciaires. Service public fédéral Justice Conseil supérieur de la justice   

Kern  Réunion des ministres les plus importants du gouvernement, à savoir le Premier ministre, les vice‐Premiers ministres, et, éventuellement, le ou les ministres compétents pour les matières en discussion, Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Laïcité  Organisation de l´État qui lui impose une stricte neutralité en matière religieuse. Ensemble de courants de pensée organisés qui militent pour la liberté individuelle et pour la neutralité de l´État face au pouvoir des Églises. En Belgique en particulier, le terme de laïcité s´emploie dans deux sens distincts mais qui procèdent d´une évolution historique commune. On parle d´une part de laïcité de l´État, ou d´État laïque, pour désigner une organisation de l´État qui lui impose une stricte neutralité en matière religieuse, le respect de la liberté religieuse et de conscience (y compris la liberté de n´avoir aucune religion) et un traitement égal de tous les citoyens quelles 

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que soient leurs convictions philosophiques. Même parmi les pays qui s´en réclament, cette neutralité est plus ou moins complète ; dans l´ensemble, les démocraties tendent vers la neutralité mais conservent dans certains cas un culte d´État, des privilèges pour certaines Églises, des mécanismes particuliers de financement pour les cultes, etc. La neutralité peut passer par l´adoption d´une loi de séparation de l´Église et de l´État, ou par d´autres dispositions assurant leur indépendance mutuelle. Le principe de neutralité est une obligation qu´un État laïque impose à son fonctionnement et à ses administrations, mais, selon les pays, elle est étendue ou non aux agents des services publics voire aux usagers (interdiction ou non‐interdiction du port de certains signes religieux). La question de savoir quelles prérogatives accorder à l´enseignement public et à l´enseignement privé est une de celles qui ont le plus fortement opposé le pilier laïque au pilier catholique, surtout avant la signature du Pacte scolaire. Une autre question controversée consiste à savoir si et comment un État qui se veut laïque peut nouer un dialogue avec les différentes Églises, question qui a rebondi à l´occasion du projet de Constitution européenne§. On parle d´autre part de laïcité pour désigner un ensemble d´organisations qui, face à l´influence de l´§Église catholique et des clergés en général, se réclament de la libre pensée, de l´anticléricalisme et des Lumières, et dont certaines sont, dans une mesure controversée, proches de la franc‐maçonnerie. Ces organisations défendent la liberté de choix, de conscience et d´expression, singulièrement face aux menaces que représentent selon elles les Églises, et militent pour la laïcité de l´État (voir ci‐dessous), l´école publique (par opposition aux écoles libres d´inspiration religieuse), l´égalité de tous devant la loi et le pluralisme à tous les niveaux. Depuis 1993, l´article 181 de la Constitution met ces organisations sur le même pied que les cultes reconnus en matière de financement public (on parle depuis à leur sujet de « laïcité organisée »). Ces organisations défendent leurs principes au travers de deux grandes structures faîtières, le Centre d´action laïque et l´Unie vrijzinnige verenigingen. L´opposition entre ce type d´organisations et le monde chrétien a été très vive, renforçant ainsi un des principaux clivages de l´histoire belge, relatif aux rôles respectifs de l´Église et de l´État. La laïcité entendue au premier de ces deux sens est parfois qualifiée de “laïcité politique“, tandis que la laïcité au deuxième sens est appelée “laïcité philosophique“. Comme celui de « sécularisation », le terme de « laïcisation » est utilisé pour désigner le processus qui mène la société et l´État vers une indépendance toujours croissante à l´égard des Églises, voire qui conduit à l´absence de toute référence religieuse dans le droit, les comportements, les symboles… portail de la laïcité organisée francophonne   

Législation européenne 

Ensemble des actes législatifs adoptés par les institutions européennes. Les différents types d'actes législatifs adoptés par les institutions européennes sont le règlement, la directive et la décision. Le règlement a une portée générale. Il est directement applicable dans tous les États membres. Cette forme de législation est choisie lorsque les institutions désirent exercer pleinement et sans partage la 

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fonction législative. En pratique, il existe une distinction à opérer entre les règlements de base et les règlements d'exécution ou d'application. Dans ce cas, le Conseil, seul ou avec le Parlement adoptent un règlement de base définissant les principes mais délèguent à la Commission le pouvoir de prendre les mesures détaillées d'exécution. La directive lie tout État membre quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens. Les directives cadres décrivent les objectifs que les États membres destinataires ont l'obligation d'atteindre par des mesures nationales de mise en œuvre ou de transposition dans l'ordre juridique national. Les directives techniques sont plus détaillées et laissent moins de marge d'adaptation aux États membres. La décision est obligatoire dans tous ses éléments pour les destinataires qu'elle désigne. Elle peut être adressée à une ou plusieurs personnes morales ou physiques. Elle peut également être adressée à un ou plusieurs États membres. Les institutions européennes adoptent également des recommandations et des avis, mais ceux‐ci sont des actes dépourvus de force obligatoire et ne constituent pas des sources du droit européen. On distingue parmi les actes juridiques de l'Union européenne : – les actes adoptés conjointement par le Conseil et le Parlement dans le cadre de la procédure législative ordinaire notamment ; – les actes adoptés par le Conseil ; – les actes législatifs autonomes de la Commission. L'adoption d'une législation européenne dure en moyenne de 18 à 24 mois. Si l'on tient compte en outre des délais nécessaires à la transposition et à l'entrée en vigueur d'une nouvelle directive, il s'écoule environ quatre ans, voire davantage, entre la mise en chantier et la mise en œuvre effective d'une initiative de l'Union européenne. Enfin, le droit européen est également constitué par la jurisprudence de la Cour de justice de l´Union européenne.   

Législation organique 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Libertés fondamentales 

Droits fondamentaux de tout citoyen dans un régime démocratique. Classiquement, on distingue les libertés individuelles (liberté physique, sécurité, vie privée et familiale, propriété privée…) et les libertés politiques (liberté de culte, d’expression, d’association, d’enseignement…). L’affirmation de ces droits des citoyens et la limitation du pouvoir absolu du monarque trouvent leurs racines dans l’Angleterre du xviie siècle (Bill of rights). Ces conceptions ont été développées à la fin du xviiie siècle par les révolutions américaine et française, parallèlement au développement de la notion des droits de l’homme§. En Belgique, le Gouvernement provisoire a proclamé en octobre 1830 la liberté d’enseignement, d’association, de presse et d’exercice des cultes. Ces libertés sont garanties par la adoptée en 1831. Il s’agit d’un texte particulièrement progressiste pour l’époque, et qui servira de modèle à d’autres constitutions d’États modernes. La Constitution actuelle garantit la jouissance de ces droits et libertés sans discrimination. Elle proclame l’égalité des citoyens devant la loi, et l’égalité des femmes et des hommes. Elle garantit la liberté 

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individuelle, la protection contre les arrestations arbitraires, l’inviolabilité du domicile, le droit à la propriété, la liberté de culte et d’opinion, le respect de la vie privée et familiale, la liberté d’enseignement, la liberté de presse et la liberté d’association.   

Liste électorale  Ensemble des électeurs inscrits en vue d´un scrutin. Ensemble des candidats qui constituent un groupe politique et se présentent ensemble en vue d´un scrutin. Quelle que soit l´élection, des élections européennes à l´élection communale, la liste des électeurs est établie par la commune à l´initiative du collège des bourgmestre et échevins (en Wallonie : collège communal). Elle contient, pour chaque personne remplissant les conditions d´électorat ses nom, prénoms, date de naissance, sexe et résidence principale. Comme les élections sont obligatoires en Belgique, les électeurs belges sont inscrits d´office sur la liste des électeurs de leur commune. Par contre, les ressortissants d´un État membre de l´Union européenne qui souhaitent participer à l´élection du Parlement européen en Belgique ou à l´élection du conseil communal de leur commune de résidence doivent s´inscrire sur la liste des électeurs. Il en va de même pour les étrangers « hors Union européenne » qui remplissent les conditions pour participer à l´élection du conseil communal (résidence principale établie de manière ininterrompue pendant cinq ans en Belgique et engagement à respecter la Constitution, les lois du peuple belge et la Convention de sauvegarde des droits de l´homme et des libertés fondamentales). Chaque citoyen est autorisé à vérifier avant l´élection si lui‐même ou une autre personne figure et est correctement mentionné sur la liste des électeurs ; le cas échéant introduire une réclamation ou un recours. Les listes des candidats à une élection reprennent l´ensemble des noms des personnes qui présentent leur candidature à un mandat électif. Ces listes doivent se conformer à un certain nombre de conditions et être déposées dans les délais fixés. La loi impose que les listes de candidats comptent autant d´hommes que de femmes (règle de parité, une différence d´une unité étant admise en cas de liste comportant un nombre impair de candidats). Les deux premières places doivent être occupées par des personnes de sexe différent, aucune règle n´étant fixée concernant les autres places de la liste. Une liste de candidats ne doit pas nécessairement être constituée et déposée par un parti politique. Des personnes se groupant même ponctuellement pour l´occasion peuvent déposer une liste de candidats pour autant que celle‐ci soit soutenue par un certain nombre de signatures, émanant de membres sortants de l´assemblée pour laquelle la liste est déposée ou d´un certain nombre d´électeurs. À titre d´exemple, pour l´élection de la Chambre des représentants, la présentation doit être signée soit par 500 électeurs au moins lorsque la population de la circonscription électorale est supérieure à un million d´habitants (dernier recensement de la population), soit par 400 électeurs au moins lorsque la population est comprise entre 500 000 et un million d´habitants, soit par 200 électeurs au moins dans les autres cas ; ou par trois membres sortants au moins. Pour les élections européennes, fédérales, régionales et communautaires, les listes de candidats sont doubles, l´une composée des candidats effectifs, l´autre des candidats 

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suppléants. Pour les élections communales et pour les élections provinciales, il n´y a pas de liste séparée de candidats suppléants, les suppléants étant désignés parmi les candidats non élus de la liste. Les listes se voient attribuer un numéro par tirage au sort et se présentent au moyen d´un sigle ou d´un logo qui sera reproduit sur le bulletin de vote ou sur l´écran en cas de vote électronique.   

Lobby  Groupement actif dans la défense d´intérêts particuliers. Le mot anglais lobby signifie couloir. À l´origine, il désignait l´action de personnes extérieures au Congrès américain ou au Parlement britannique venues pour rencontrer des parlementaires et essayer de les influencer. Il est pratiquement synonyme de groupe de pression, mais avec une nuance péjorative en français, due notamment au fait que les lobbies américains représentent souvent des intérêts purement économiques et sont parfois suspectés d´acheter les votes des parlementaires. Le terme lobby se réfère à un type d´influence sur la décision politique plus occulte ou plus informelle que celle des groupes de pression. Le lobbying est pratiqué par des associations mais également par des bureaux d´étude, des cabinets de conseil, des agences de relations publiques, des centres de réflexion (think tanks), des entreprises, etc. Tout groupement, toute organisation, tout centre de pouvoir est susceptible de se transformer, ne fût‐ce que temporairement, en lobby. Les lobbies sont une réalité dans les diverses institutions de l´Union européenne. Ils visent prioritairement à influencer la Commission européenne, seule habilitée à proposer et à élaborer les nouvelles législations européennes. Ils tentent également d´influencer le Conseil des ministres ainsi que le Parlement européen. Ils tentent enfin de faire barrage à la réglementation visant à établir une transparence sur leurs activités. En 2008, la Commission européenne a créé un « Registre de transparence » recensant les « représentants d´intérêts » qui tentent d´influencer les politiques européennes. Ce registre est consultable sur internet. Site du Registre de transparence de l´Union européenne   

Loi  Au sens large, ensemble des normes adoptées par le pouvoir législatif. Au sens strict, norme juridique adoptée par le Parlement fédéral. On appelle lois (sans précision supplémentaire) l´ensemble des normes générales et impersonnelles adoptées par une assemblée législative, qu´elle soit fédérale, communautaire ou régionale. « Que dit la loi dans ce domaine ? » « Nul n´est censé ignorer la loi. » Ce terme s´emploie alors comme synonyme de « la législation ». De manière plus précise, dans le cadre fédéral belge, la loi est une norme adoptée par le Parlement fédéral, alors que les assemblées parlementaires des autres niveaux de pouvoir adoptent des décrets ou des ordonnances. L´élaboration d´une loi suit un parcours comprenant plusieurs étapes. Depuis la révision de la Constitution de 1993, trois types de procédure existent. Dans certaines matières (énumérées par l´article 74 de la Constitution), seule la Chambre des représentants est compétente. Dans d´autres (énumérées par l´article 77 de la Constitution), la Chambre et le Sénat sont compétents sur pied d´égalité. Dans les autres matières, la Chambre et le Sénat disposent tous deux du droit d´initiative mais c´est la Chambre qui a 

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le dernier mot sur le texte adopté. Dans ce cas, si une proposition de loi est déposée au Sénat, elle est ensuite examinée par la Chambre. C´est le texte adopté par celle‐ci qui sera transmis au Roi. Si la proposition de loi est d´abord déposée à la Chambre, le Sénat peut décider ensuite d´examiner le texte adopté (il dispose d´un droit d´évocation). Si celui‐ci modifie le texte, la Chambre examine le texte modifié et choisit d´accepter ou non les modifications. C´est le texte adopté en seconde lecture par la Chambre qui sera transmis au Roi. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes légaux, prévoit une profonde transformation du Sénat. Les missions législatives du Sénat seront limitées aux seules lois spéciales. Un ou plusieurs parlementaires fédéraux peuvent déposer une proposition de loi sur le bureau du président de l´assemblée dont ils sont membres, pour autant que cette assemblée soit compétente (voir ci‐dessus). La proposition de loi est accompagnée des développements dans lesquels sont exposés les objectifs du texte soumis à l´assemblée. L´assemblée doit se prononcer sur la prise en considération des propositions de loi, ce qui constitue généralement une formalité. Le gouvernement peut quant à lui déposer un projet de loi. Le projet ou la proposition de loi est ensuite examiné par la commission parlementaire compétente. Après discussion, la commission adopte, amende ou rejette le texte proposé par un vote sur chaque article et par un vote sur l´ensemble du texte. À la demande de son ou de ses auteurs, le texte est ensuite examiné en séance plénière. Celle‐ci adopte, amende ou rejette le projet ou la proposition de loi par un vote sur chaque article et par un vote sur l´ensemble du texte. À tout moment de la procédure, le président de l´assemblée peut demander au Conseil d´État de remettre un avis sur le texte. Il est tenu de demander un tel avis si un tiers des membres de l´assemblée le demande ou si la majorité des membres d´un des groupes linguistiques le demande. Une demande d´avis au Conseil d´État suspend la procédure en cours durant l´examen en séance plénière mais pas durant l´examen en commission. Le texte adopté est transmis à l´autre assemblée du Parlement fédéral s´il y a lieu. Le cas échéant, celle‐ci l´examine, d´abord en commission puis en séance plénière, et se prononce à son égard. Dans les cas où les deux assemblées sont compétentes sur pied d´égalité, le texte doit être adopté de manière identique pour pouvoir poursuivre son parcours. Si tel n´est pas le cas, il retourne à la première assemblée qui l´a examiné et ainsi de suite jusqu´à ce que la Chambre et le Sénat adoptent un texte identique. Lorsque tel est le cas, lorsque la Chambre est seule compétente ou, p 

Loi spéciale  Loi votée à une majorité renforcée, qui garantit son approbation par chacune des deux grandes communautés linguistiques. Une loi spéciale se distingue d´une loi ordinaire par le fait qu´elle doit être adoptée, au Parlement fédéral, par une majorité renforcée c´est‐à‐dire (article 4 de la Constitution) : – à la majorité des deux tiers des membres, à la Chambre des représentants comme au Sénat ; – à la majorité des suffrages de chaque groupe linguistique, français et néerlandais, de la Chambre des représentants et du Sénat ; – à la 

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condition que la majorité des membres de chaque groupe linguistique se trouve réunie lors du vote, à la Chambre comme au Sénat (condition de quorum). On notera qu´en termes de nombre de voix, ces conditions sont plus exigeantes que pour la révision de la Constitution, qui exige la majorité des deux tiers dans chaque assemblée fédérale mais pas la majorité dans chaque groupe linguistique. Cette dernière condition tend à donner un droit de veto à chaque communauté linguistique, et protège ainsi les francophones, qui sont minoritaires au sein du Parlement fédéral. Les lois spéciales portent le plus souvent sur les compétences et l´organisation des communautés et des régions, et toujours sur des sujets essentiels pour l´organisation de l´État fédéral belge. Dans l´ordre chronologique, les principales lois spéciales sont : ‐ la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles, qui porte sur la Communauté française, la Communauté flamande et la Région wallonne ; ‐ la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises, qui porte sur la Région de Bruxelles‐Capitale et les commissions communautaires ; ‐ la loi spéciale du 16 janvier 1989 relative au financement des communautés et des régions ; ‐ la loi spéciale du 16 juillet 1993 visant à achever la structure fédérale de l´État. Chacune de ces lois spéciales a été modifiée à diverses reprises, au fil des réformes institutionnelles successives. Les conditions de sanction et de promulgation des lois spéciales sont identiques aux conditions valables pour les lois ordinaires. Il existe également des décrets et des ordonnances qui doivent être adoptés à une majorité spéciale des deux tiers : ce sont notamment des décrets organisant des transferts de compétence entre entités fédérées, ou des décrets adoptés par des entités fédérées dans le cadre de leur autonomie constitutive.   

Loi‐programme (et décret‐programme) 

Loi (ou décret) contenant des dispositions relatives à un grand nombre de matières différentes. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Lois linguistiques  Lois imposant un certain nombre de règles en matière d´emploi des langues, principalement en ce qui concerne la fonction publique (administration, enseignement, justice…). Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Magistrat  Personne investie du pouvoir de juger ou de requérir jugement devant les cours et tribunaux. La magistrature judiciaire comporte deux branches : ‐ la magistrature debout, appelée aussi parquet ou ministère public, qui poursuit les auteurs des infractions et les traduit devant le tribunal ; ‐ la magistrature assise ou magistrature du siège, qui statue et dit le droit. Elle est composée de magistrats du fond : juges et conseillers qui jugent les litiges qui leur sont soumis en fonction de la compétence attribuée à leur juridiction. Ces derniers ne peuvent, sous quelque prétexte que ce soit, refuser de juger. Le déni de justice est en effet condamné par le code judiciaire et puni pénalement. Un juge suspecté de partialité peut être récusé pour l'affaire en cause. En fonction de la juridiction, le tribunal est 

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composé exclusivement de juges professionnels ou en partie de juges non professionnels : c'est le cas pour les juges consulaires qui siègent au tribunal de commerce et pour les juges sociaux qui siègent dans les tribunaux du travail. Dans la magistrature assise, il faut distinguer les magistrats du fond qui interviennent dans la phase de jugement des affaires tant civiles que pénales et le juge d'instruction qui n'intervient qu'en matière pénale pour diriger, dans la phase préliminaire du procès, les enquêtes nécessitant des mesures d'investigation particulières. Pour assurer l'indépendance des juges, garante de celle de la Justice, les juges professionnels sont nommés à vie par le roi (en fait, le ministre de la Justice) sur présentation du Conseil supérieur de la justice, et ils sont inamovibles.   

Maintien de l´ordre  Ensemble de mesures destinées à assurer la sécurité des personnes et des biens et la stabilité des institutions. Maintenir l’ordre est l’une des missions historiques (ou régaliennes) de l’État, au même titre que rendre la justice ou frapper monnaie. Cette fonction est double : d’une part, le maintien de l’ordre signifie garantir la sécurité de la population et de ses biens, c’est‐à‐dire agir pour prévenir la criminalité et pour y remédier. D’autre part, le maintien de l’ordre signifie également assurer la paix civile, la stabilité de l’État et de ses institutions, ainsi que le respect des lois. Le maintien de l’ordre est assuré par des forces civiles, distinctes des forces qui assurent la défense du territoire, ou par un corps spécifique intégré aux forces armées (gendarmerie). En Belgique, cette mission est confiée à la police fédérale et aux polices locales. La législation relative au maintien de l’ordre est édictée par l’Autorité fédérale. Elle est mise en œuvre avec l’aide des gouverneurs de province et des bourgmestres. Le ministre de l’Intérieur est responsable de l’exécution de la politique du maintien de l’ordre. Site du Service public fédéral Intérieur site de la police fédérale   

Majorité  Dans une assemblée, proportion des voix nécessaire pour adopter une décision. Dans les relations entre parlement et exécutif, ensemble des partis qui détiennent plus de la moitié des sièges de l´assemblée et composent le pouvoir exécutif. Le terme de majorité, qui provient du latin « major », plus grand, a diverses significations. On distinguera d´abord les types de majorité possibles lors d´un vote au sein d´une assemblée ou lors de l´élection de représentants. 1/ On distingue la majorité simple ou ordinaire de la majorité renforcée ou qualifiée. La majorité simple est utilisée pour la plupart des votes (lois ordinaires, motions, résolutions,…). La majorité renforcée ou qualifiée est employée pour les révisions constitutionnelles, pour l´adoption des lois institutionnelles ou linguistiques les plus importantes, pour l´adoption de certaines décisions au sein de l´Union européenne ou d´autres institutions internationales. Exemple : l´article 195 de la Constitution précise qu´une révision de celle‐ci n´est possible que « si l´ensemble des modifications réunit au moins les deux tiers des suffrages exprimés ». En Belgique, cette majorité renforcée des deux tiers est également appelée majorité constitutionnelle. On parle aussi de majorité renforcée ou qualifiée quand on ajoute une ou plusieurs conditions à celle de recueillir un plus grand nombre de voix. 

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Exemples : a) Le Conseil de sécurité de l´Organisation des Nations unies compte 15 membres. Pour qu´une sanction qu´il prononce devienne effective, il ne suffit pas qu´elle recueille une majorité : il faut encore que les cinq membres permanents (USA, Russie, France, Royaume‐Uni, Chine) fassent partie de cette majorité (ou s´abstiennnent), ce qui revient à donner un droit de veto à chacun de ces cinq membres, en cas de vote négatif de leur part. B) Dans des matières importantes ou délicates, la Constitution belge impose une majorité de deux tiers des suffrages exprimés et en outre une majorité dans chaque groupe linguistique des députés et des sénateurs. C´est le cas des lois prises en vertu de l´article 4 relatif aux limites des régions linguistiques et de l´ensemble des matières qui doivent être réglées sous la forme de loi spéciale. On parle dans ce cas, en Belgique, de majorité spéciale. 2/ On distingue par ailleurs la majorité relative de la majorité absolue. On parle de majorité relative quand un candidat ou une proposition recueille plus de voix que chacun des autres candidats ou propositions, mais moins que le total des suffrages obtenus par les autres. Exemple : A obtient 40 voix, B 20 voix et C 30 voix. A dispose de la majorité relative. Pour qu´une décision soit valablement prise à la majorité simple ou ordinaire, on exige qu´elle recueille plus de la moitié des voix. C´est la majorité absolue, qu´il faut réunir notamment pour qu´un projet ou une proposition de loi soit adopté par une Chambre (article 53 de la Constitution). Exemple : une décision est prise par 7 voix contre 6. Cette décision est prise à la majorité absolue puisqu´elle recueille plus de la moitié (13 ÷ 2 = 6,5) des suffrages. En cas de parité des voix, la proposition mise en délibération est donc rejetée. Dans tous les cas, les abstentions ne sont pas prises en compte dans les calculs de majorité. Le terme « majorité » désigne également la ou les formations politiques qui, ensemble, disposent de plus de la moitié des sièges de l´assemblée et soutiennent le pouvoir exécutif. Les partis n´en faisant pas partie constituent l´opposition ou la minorité. On retrouve cet usage du terme « majorité » dans l´expression : telle loi a été adoptée majorité contre opposition.   

Mandat  Exercice de fonctions représentatives par des élus. On parle aussi de mandat, et plus précisément de mandat exécutif, pour désigner les fonctions de ministre, échevin ou bourgmestre, qui sont généralement occupées par des élus. Le terme de mandat a plusieurs significations. D´une manière générale, il s´agit d´un pouvoir qui est donné par une personne à une autre pour faire quelque chose à sa place. Ainsi, dans le cadre des élections, l´électeur incapable de se déplacer au bureau de vote (le mandant) mandate un autre électeur (le mandataire) pour remplir son devoir électoral à sa place : c´est le principe du vote par procuration. Ici, nous retiendrons plutôt que le mandat est une délégation de pouvoir : c´est l´acte par lequel les citoyens choisissent certains d´entre eux, par la voie d´élections, pour exercer le pouvoir politique, et donc prendre des décisions en leur nom. La durée du mandat n´est pas illimitée, mais fixée par la loi : quatre ans pour la Chambre des représentants et le Sénat (cinq ans à partir de 2014), cinq ans pour le Parlement européen ainsi que les Parlements de communauté et de régions , six ans pour les conseils 

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provinciaux et communaux. Des conditions sont fixées pour l´exercer : les candidats doivent remplir un certain nombre de conditions d´éligibilité. En outre il y a des incompatibilités au premier rang desquelles des interdictions de cumul de différentes fonctions. Le montant total des traitements et indemnités publiques que les mandataires sont autorisés à recevoir lorsqu´ils exercent plusieurs fonctions est également limité par la loi. Dans cette acception du terme, contrairement au mandat privé, celui qui est attribué à un représentant élu est général et libre. L´élu ne représente pas uniquement la circonscription électorale où il a été élu, mais bien l´ensemble du pays (Chambre des représentants et Sénat) ou de la région ou de la communauté (parlements des entités fédérées). Il n´est pas non plus tenu d´agir selon la volonté de ceux qui l´ont élu. L´électeur n´a d´ailleurs pas la possibilité de mettre un terme au mandat d´un représentant. Ces règles ne sont toutefois pas totalement respectées dans la pratique : un représentant est souvent attaché à la circonscription qui l´a élu, et s´il ne se soumet pas aux injonctions de ses électeurs, il noue une sorte de contrat moral avec eux dans la mesure où il s´engage sur certains dossiers. Par ailleurs, deux lois ont été votées en 1995 instituant l´obligation pour les ministres, leurs chefs de cabinet, les hauts fonctionnaires, les députés européens, fédéraux, régionaux et communautaires, les députés provinciaux ou permanents des provinces, les bourgmestres, échevins et présidents de CPAS, etc., de déposer une liste de leurs mandats, fonctions et professions et une déclaration de patrimoine (lois spéciale et ordinaire du 2 mai 1995). Leur exécution nécessitait toutefois l´adoption de nouvelles lois, car elles ne fixaient que de grands principes sans préciser leurs modalités d´application. Deux lois, une spéciale et une ordinaire, ont été promulguées le 26 juin 2004 ; elles complètent les lois de 1995 en imposant aux mandataires précités qui entrent en fonction après le 1er janvier 2005 de déposer auprès de la Cour des comptes la liste de leurs mandats, privés et publics, et de leurs fonctions et professions, ainsi qu´une déclaration de patrimoine. Des sanctions (sous la forme d´amendes) sont prévues pour ceux qui ne se soumettent pas à cette obligation.   

Marché public  Contrat passé par un pouvoir public et une ou plusieurs entreprises pour l´exécution d´une prestation définie et qui obéit à des règles strictes définies par le législateur. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Matières culturelles 

Domaines qui sont de la compétence des communautés, et qui recouvrent notamment la culture, le sport et les médias. Les matières culturelles sont un des domaines de compétence attribués aux communautés par la Constitution. L´article 4 de la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles fixe la liste de ces matières [faire un lien vers la liste]. Cette liste attribue aux communautés des compétences très diverses : la culture au sens large, les médias, les loisirs (dont le sport), la formation hors enseignement (y compris le recyclage professionnel), le patrimoine, les musées et autres institutions scientifiques culturelles, la politique de la langue. Dans toutes ces matières, les communautés disposent du pouvoir législatif 

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et mènent leur politique propre. La liste des matières culturelles comporte deux exceptions mineures au profit de l´Autorité fédérale, et une exception (les monuments et les sites) au profit des régions : ces matières échappent donc à la compétence des communautés. Il faut préciser qu´en vertu de mécanismes de transfert de compétences, certaines matières culturelles (celles qui concernent le recyclage professionnel) ont été transférées par la Communauté française à la Région wallonne et à la Commission communautaire française (COCOF), tandis que les monuments et sites, matière régionale, ont été transférés par la Région wallonne à la Communauté germanophone. Par ailleurs, c´est l´Autorité fédérale, et non l´une ou l´autre des deux grandes communautés, qui est compétente pour : ‐ toutes les §institutions culturelles et scientifiques fédérales|Établissements scientifiques et culturels fédéraux§, dont la plupart sont situées dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale : Théâtre royal de la Monnaie, Orchestre national de Belgique, Palais des Beaux‐Arts, Bibliothèque royale de Belgique, Musées royaux d´Art et d´Histoire, Observatoire royal de Belgique, etc. ; ‐ diverses institutions culturelles établies dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale et qui, en raison de leurs activités bilingues, ne relèvent pas de l´une ou l´autre communauté : il en va ainsi de certains réseaux de radio ou de télédistribution.   

Matières personnalisables 

Domaines qui font partie des compétences des communautés, dans le champ de la santé et de l´aide aux personnes. Les matières personnalisables font partie des domaines de compétence attribués aux communautés par la Constitution. L´article 5 de la loi spéciale du 8 août 1980 de réformes institutionnelles fixe la liste des matières personnalisables. Cette liste attribue des compétences aux communautés dans deux champs d´action : la politique de santé et l´aide aux personnes. Dans l´un et l´autre cas, tout ce qui relève de la sécurité sociale reste de la compétence de l´Autorité fédérale. En outre, dans l´article 5 de la loi spéciale, les exceptions aux matières communautaires sont nombreuses et détaillées : il s´agit de matières proches des matières personnalisables mais attribuées à l´Autorité fédérale afin de maintenir de grands mécanismes de solidarité uniformes dans tout le pays. En résumé, les matières personnalisables attribuées aux communautés sont : ‐ la politique de dispensation de soins, avec d´importantes exceptions au profit de l´Autorité fédérale ; ‐ l´éducation sanitaire et la médecine préventive ; ‐ la politique familiale, y compris toutes les formes d´aide aux familles et aux enfants ; ‐ la politique d´aide sociale, dont la législation sur les centre public d´action sociale (CPAS), sauf exceptions ; ‐ la politique d´accueil et d´intégration des immigrés ; ‐ la politique des handicapés, sauf exceptions ; ‐ la politique du troisième âge, sauf exceptions ; ‐ la protection de la jeunesse et l´aide à la jeunesse, sauf exceptions ; ‐ l´aide sociale aux détenus et aux justiciables en général. Dans toutes ces matières, les communautés disposent du pouvoir législatif et mènent leur politique propre. Il faut cependant préciser qu´en vertu d´un mécanisme de transfert de compétences, une large part des matières personnalisables a été transférée par la Communauté française à la Région wallonne et à la Commission communautaire 

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française (COCOF). Quant à la notion même de « matières personnalisables », elle a été créée en Flandre pour désigner des matières que l´on souhaitait transférer aux communautés parce qu´on estimait qu´elles touchaient étroitement à la vie des personnes et devaient être traitées par chaque communauté dans la langue de celle‐ci.   

Matières transférées 

Domaines d´action dans lesquels la Communauté française ou la Région wallonne ont transféré leurs compétences à d´autres entités. Au sens défini ici, les « matières transférées » ne désignent pas les compétences attribuées aux communautés et aux régions dans le cadre fédéral belge : nous réservons l´expression aux transferts opérés entre entités fédérées. Des transferts de compétences peuvent être opérés dans deux sens : soit la Communauté française transfère l´exercice d´une partie de ses compétences à la Région wallonne et à la Commission communautaire française, soit la Région wallonne transfère l´exercice d´une partie de ses compétences à la Communauté germanophone. Dans tous les cas, le transfert d´une matière s´accompagne du transfert de toutes les compétences, législatives mais aussi auxiliaires, qui permettent de mener une politique autonome dans le domaine considéré. Les matières pour lesquelles l´exercice des compétences de la Communauté française a été transféré sont inégalement réparties. Le transfert de compétences ne concerne pas l´emploi des langues. Dans le domaine de l´enseignement, le transfert concerne le transport scolaire, tandis que certaines compétences en matière de bâtiments scolaires sont co‐exercées par la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française. Parmi les matières culturelles, le transfert porte sur les infrastructures sportives (subsidiation des investissements), le tourisme, la promotion sociale (budget finançant le recyclage professionnel des travailleurs) ainsi que la reconversion et le recyclage professionnels. Le transfert le plus important concerne les matières personnalisables, c´est‐à‐dire la politique de santé et, surtout, l´aide aux personnes. Dans ces matières, la Communauté française n´a évidemment pas transféré les compétences qui restent à l´Autorité fédérale. Les compétences communautaires sur la dispensation des soins ont été transférées, à l´exception des hôpitaux universitaires, du CHU de Liège, de l´Académie royale de médecine et des missions confiées à l´Office de la naissance et de l´enfance (ONE). En matière d´aide aux personnes, ont été transférées : ‐ la politique familiale, à l´exception des missions confiées à l´ONE ; ‐ les compétences communautaires dans l´aide sociale, dont la compétence législative à l´égard des CPAS en région de langue française ; ‐ la politique d´accueil et d´intégration des immigrés ; ‐ les compétences communautaires à l´égard des handicapés, à l´exception des normes déterminant les catégories de handicapés pris en charge ; ‐ les compétences communautaires à l´égard du troisième âge ; ‐ l´aide aux justiciables (victimes, inculpés, condamnés, ex‐détenus) non incarcérés. Il faut noter que l´important secteur de l´aide à la jeunesse n´a pas été transféré. Les matières pour lesquelles les compétences de la Région wallonne ont été transférées à la Communauté germanophone ont été élargies le 1er janvier 2005 ; la 

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liste est la suivante : ‐ les monuments et sites (y compris les fouilles) ; ‐ la politique régionale de l´emploi ; ‐ la tutelle sur les communes et les zones de police ; ‐ la mise en oeuvre des travaux subsidiés ; ‐ le financement des communes ; ‐ les fabriques d´église et établissements assimilés ; ‐ les funérailles et les sépultures.   

Mécanisme de stabilité européen (MES) 

Instrument intergouvernemental de droit public international qui doit succéder à partir du 1er juillet 2013 au Mécanisme européen de stabilisation financière (MESF) et au Fonds européen de stabilisation financière (FESF). (en anglais, European stability mechanism – ESM) Conçu en tant que dispositif européen permanent pour garantir la stabilité de la zone euro, le MES jouira de missions et de moyens plus étendus que ses prédécesseurs (le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF) et le Fonds européen de stabilité financière (FESF)), notamment la possibilité d´impliquer le secteur privé dans la gestion des plans de sauvetage des États membres de l´Union européenne (UE). Le futur cadre est destiné à renforcer la surveillance économique au sein de l´UE par le biais d´actions préventives, parmi lesquelles une surveillance accrue de la viabilité de la dette et des mesures de coercition plus efficaces. Le MES trouve son origine dans l´accord du 25 mars 2011 conclu par les ministres des Finances de la zone euro (Conseil Ecofin). Le MES accordera des prêts aux États membres de l´UE qui connaissent des difficultés financières, sous le respect de conditions strictes. Un fonds de prévoyance, créé à cet effet, sera constitué de 700 milliards d´euro de capital souscrit combinant capital versé, capital exigible et garanties des États. L´apport du capital des pays membres se fera au prorata de leur participation dans le capital de la Banque centrale européenne (BCE). Les États membres qui souhaitent faire appel au fonds devront accepter de suivre un programme strict d´ajustement économique et fiscal destiné à assurer la viabilité de leur dette. Le traité instituant le MES conclu entre les États membres de la zone euro doit être ratifié par les gouvernements des 27 pays européens, car son entrée en vigueur passe par le biais d´une modification de l´article 136 du traité sur le fonctionnement de l´Union européenne.   

Mécanisme européen de stabilité financière (MESF) 

Mécanisme permettant de porter financièrement assistance à un pays membre de l´UE faisant face à des difficultés économiques et de préserver la stabilité financière en Europe. (en anglais, European financial stabilisation mechanism – EFSM) Mécanisme permettant de porter financièrement assistance à un pays membre de l´UE faisant face à des difficultés économiques et de préserver la stabilité financière en Europe. Le MESF a pour base juridique l´alinéa 2 de l´article 122 du traité sur le fonctionnement de l´Union européenne, qui prévoit que celle‐ci peut aider un État en difficulté pour cause de catastrophe naturelle ou de circonstances exceptionnelles. Il s´agit donc d´un instrument communautaire placé sous l´égide du traité et qui s´adresse à tous les États membres (pas seulement aux pays de la zone euro). Le MESF est institué par le règlement (UE) n° 407/2010 du Conseil du 11 mai 2010. Celui‐ci met en œuvre le dispositif et prévoit que la Commission européenne est habilitée à emprunter sur les marchés financiers par le biais d´émissions obligataires garanties par 

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le budget de l´Union européenne. Une fois les sommes empruntées, l´assistance financière de l´Union est octroyée sous la forme d´un prêt ou d´une ligne de crédit accordé à l´État en difficulté. Ce dernier bénéficie alors d´un taux plus avantageux que ce qu´il aurait pu obtenir en empruntant directement sur les marchés financiers. Les accords de prêt aux pays demandeurs sont soumis à plusieurs conditions : • l´approbation par décision du Conseil de l´Union européenne à la majorité qualifiée, sur proposition de la Commission, du programme de redressement économique et financier proposé par l´État membre bénéficiaire afin de satisfaire aux conditions économiques dont est assortie l´assistance financière de l´Union ; • la conclusion entre le pays bénéficiaire et la Commission européenne d´un protocole d´accord qui inclut le montant, l´échéance moyenne, la formule de rémunération, le nombre maximum de versements, la période de mise à disposition de l´assistance, et enfin les conditions du prêt. Ce dispositif est complémentaire du mécanisme de soutien financier à la balance des paiements des États membres n´appartenant pas à la zone euro. Il correspond à une possibilité d´emprunt pour les pays qui connaissent des difficultés dans leur balance des paiements. Le MESF est complété par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) qui, à la différence du MESF, est garanti par le budget des pays de la zone euro. Ces deux mesures font suite à la décision prise par le Conseil Ecofin des 9 et 10 mai 2010 pour faire face à la crise frappant plusieurs pays européens, dont la Grèce, le Portugal et l´Irlande. Ces deux fonds sont amenés à être remplacés en 2013 par le Mécanisme de stabilité européen (MES) dont le rôle devrait être plus étendu.   

Médias  Moyens de diffusion collective d´outils d´information et de loisirs. Il s´agit principalement d´une part de l´écrit et de l´image imprimée (presse, édition, affichage), d´autre part du cinéma, de l´audiovisuel (radio, télévision) diffusé sur tous moyens de communication électroniques tels que le câble, l´hertzien, le satellite, l´internet, l´adsl. Si historiquement les médias imprimés et le cinéma se sont développés dans le cadre d´initiatives privées, la radio et la télévision, longtemps tributaires de la rareté de leur infrastructure de diffusion, étaient en Europe des monopoles d´État. Le développement constant des initiatives privées, surtout à partir des années 1980, a accru le nombre des acteurs en radiodiffusion, alors que se réduisait la diversité de l´offre dans le secteur de la presse. Le financement des médias privés repose dans des proportions différentes sur la vente et sur la publicité, celle‐ci intervenant dans une part croissante aussi dans le financement des médias publics. Au cours des dernières années, des groupes d´entreprises privés de dimension européenne ou internationale ont étendu leur emprise d´une part sur les différents canaux de diffusion, et d´autre part sur les contenus, accroissant d´autant leur capacité d´influence. En raison de cette capacité d´influence sur la formation des opinions publiques, des institutions et des mécanismes ont été mis en place pour garantir la liberté d´expression et assurer un juste équilibre entre les droits et libertés fondamentales en jeu. C´est la mission impartie aux organes de régulation tels que le Conseil supérieur de l´audiovisuel (CSA). 

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Divers mécanismes visent la défense de la pluralité des opinions : le Pacte culturel, les aides à la presse (Autorité fédérale et Communauté française), les aides sélectives de la Communauté française aux radios privées, aux télévisions locales, à la production cinématographique. Dans un but de démocratisation de la diffusion des médias écrits et audiovisuels, les différents niveaux de pouvoir ont mis en place des structures de prêts et de sensibilisation, comme les bibliothèques et la Médiathèque de la Communauté française de Belgique. Enfin, depuis 1991, l´Union européenne a mis en place des programmes de soutien à l´audiovisuel et au cinéma, tandis que la directive sur la télévision sans frontières », qui date de 1989 et a été actualisée en 1997, régit la libre circulation des émissions en Europe et les limites à celle‐ci pour assurer notamment la protection des consommateurs et des mineurs. En décembre 2007, la directive européenne sur les services des médias audiovisuels sans frontières, qui remplace la directive sur la télévision sans frontières, a été adoptée et transposée en Communauté française le 3 février 2009. Outre la prise en compte de l´évolution technologique (notamment les services non linéaires dont la vidéo à la demande) et l´encouragement de la production d´œuvres européennes, cette directive instaure l´obligation pour les États membres de garantir l´indépendance des autorités nationales de régulation.   

Ministère  Ensemble de services administratifs mis à la disposition d´un gouvernement, et dirigé par un ou plusieurs ministres. Au lendemain de l´indépendance de la Belgique, cinq ministères ont été créés : les Ministères de l´Intérieur, des Affaires étrangères, des Finances, de la Justice et de la Guerre. L´extension des domaines d´intervention de la décision politique a amené la création de nouveaux ministères par exemple celui des Travaux publics en 1837, et celui de l´Instruction publique en 1878. Le Ministère de l´Industrie et du Travail a été créé en 1895. Depuis 1830, il y a eu de nombreux changements d´appellation, qui ont souvent correspondu à des regroupements ou des extensions de compétences, ou à l´importance croissante que prenait une compétence existante. Le Ministère de l´Industrie et du Travail s´est appelé par la suite Ministère de l´Industrie, du Travail et de la Prévoyance sociale (1924), Ministère du Travail (1958), Ministère de l´Emploi et du Travail (1960). Aujourd´hui les administrations mises à la disposition du gouvernement fédéral s´appellent des services publics fédéraux (SPF) et des services publics de programmation (SPP). Par exemple, le Ministère de l´Emploi et du Travail est devenu le Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale. La création des ministères est de la compétence propre du pouvoir exécutif. Au niveau fédéral, la Constitution (article 107) réserve au Roi le pouvoir de nommer « aux emplois d´administration générale », ce qui signifie que c´est par un arrêté royal pris en vertu de la Constitution – et non d´une loi – que l´on crée un ministère. Les services administratifs mis à la disposition des gouvernements communautaires et régionaux continuent de s´appeler ministères. La Communauté française a une seule administration, dénommée Ministère de la Communauté française. Il en va de même à la Région de Bruxelles‐Capitale (Ministère de la 

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Région de Bruxelles‐Capitale) et à la Communauté germanophone (Ministère de la Communauté germanophone). Depuis 2008, les deux ministères de la Région wallonne, le Ministère de la Région wallonne et le Ministère wallon de l´Équipement et des Transports, ont été regroupés en un seul, le Service public de Wallonie. La Communauté flamande, de son côté, a créé les Vlaamse Overheidsdiensten (Services publics flamands).   

Ministère public  Corps de magistrats chargés, auprès des cours et tribunaux, de représenter et de défendre les intérêts de la société et de veiller au respect de l´ordre public. Le ministère public fait partie intégrante des cours et tribunaux auxquels il est attaché. En matière civile, il donne au juge des avis destinés à l´éclairer. Il poursuit d´office l´exécution des décisions judiciaires intéressant l´ordre public. Il intervient par voie d´avis, d´action et de réquisition. En matière pénale, il exerce l´action publique pour la poursuite des crimes et délits et l´application des peines prévues par la loi. Les magistrats du ministère public sont à la fois membres du pouvoir judiciaire et représentants du pouvoir exécutif. Le ministre de la Justice a autorité sur le ministère public et dispose à ce titre d´un droit d´injonction positive, c´est‐à‐dire qu´il peut donner au ministère public l´ordre d´engager certaines poursuites. Le ministre n´a toutefois pas de droit d´injonction négative, c´est‐à‐dire qu´il n´a pas le pouvoir d´empêcher des poursuites. Le ministère public est aussi appelé parquet ou encore magistrature debout : en effet, ses membres prononcent leur réquisitoire debout. La magistrature debout ne peut jamais être appelée à juger. Dans chacun des 27 arrondissements judiciaires, le ministère public est constitué du procureur du roi et de ses premiers substituts et substituts, devant le tribunal de première instance, le tribunal de la jeunesse, le tribunal de police et le tribunal de commerce. Devant les tribunaux du travail, le ministère public est constitué de l´auditeur du travail et de ses premiers substituts et substituts. Il en va de même devant le tribunal correctionnel et le tribunal de police dans les affaires de droit pénal social. Auprès de chacune des cours d´appel et cours du travail, le ministère public est constitué du procureur général, du premier avocat général, des avocats généraux et des substituts généraux. Le parquet fédéral, placé sous la direction du pouvoir fédéral, est chargé de traiter les affaires pénales complexes ayant une portée fédérale ou internationale. Près la Cour de cassation, le ministère public comprend le procureur général, le premier avocat général et les avocats généraux.   

Ministre  Membre du gouvernement fédéral ou d´un gouvernement de communauté ou de région. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Monarchie  Régime politique dans lequel le chef de l´État est un monarque : roi, prince, grand‐duc,,, On distingue les monarchies absolues, où les pouvoirs du chef de l´État ne sont pas limités, et les monarchies constitutionnelles, où ces pouvoirs sont définis dans une Charte fondamentale et où le monarque n´accède à sa fonction qu´en 

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prêtant le serment d´allégeance à la Constitution. Les origines de la monarchie constitutionnelle remontent à la proclamation de Guillaume d´Orange et de son épouse Marie comme roi et reine d´Angleterre le 23 février 1689. On distingue aussi les monarchies héréditaires et les monarchies électives. Les régimes monarchiques qui existent aujourd´hui en Europe sont des monarchies constitutionnelles et héréditaires. Parmi ces dernières, on distingue celles où la succession au trône est réservée aux hommes. Cette disposition, connue sous le nom de « loi salique », a été en vigueur en Belgique de 1831 jusqu´en 1991. Le Congrès national a décidé, le 22 novembre 1830, que la Belgique serait une monarchie constitutionnelle et représentative sous un chef héréditaire. Le vote a été acquis par 174 voix contre 13. La majorité du Congrès national a ainsi fait preuve de réalisme, sachant que les représentants des puissances européennes réunis à Londres depuis le 4 novembre 1830 pour statuer sur le sort international de la Belgique n´accepteraient pas la proclamation d´une république. Seuls les républicains les plus convaincus du Congrès national votèrent contre la forme monarchique de l´État. Voir aussi : dynastie, Roi   

Mondialisation  Développement à l’échelle planétaire des relations commerciales, technologiques, politiques et culturelles entre les pays et entre les individus. La mondialisation, parfois appelée globalisation, est à l’origine un phénomène économique, lié au développement des échanges qui a accompagné les mutations technologiques (développement d’une économie post‐industrielle dans certaines régions du monde) et les changements politiques (réaffirmation de la doctrine libérale, déclin du modèle économique socialiste) des dernières décennies du vingtième siècle. La mondialisation a évolué et désigne aujourd’hui des réalités nouvelles. Tout d’abord, la révolution technologique des moyens de communication (principalement l’internet) a entraîné une mondialisation dans le domaine des idées et de la culture. On parle parfois de « village global » pour exprimer l’idée que tous les habitants de la planète sont virtuellement proches les uns des autres. Ensuite, de nombreux problèmes tels que le réchauffement climatique, le terrorisme, ou le maintien de la diversité biologique réclament impérativement des décisions communes, rendant la mondialisation de certaines décisions politiques nécessaire. La mondialisation économique et culturelle, telle qu’elle est pratiquée ou perçue, suscite l’opposition de groupes particulièrement actifs, essentiellement des organisations non gouvernementales. Ces opposants à la mondialisation, ou plutôt ces « altermondialistes », partisans d’une autre mondialisation, critiquent le caractère ultra‐libéral de la mondialisation économique et l’hégémonie de la culture nord‐américaine et de la langue anglaise qu’elle impose selon eux. L’une des cibles principales de cette opposition est l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en charge de la libéralisation et de l’intensification des échanges commerciaux. Selon ses opposants, l’omc participerait à l’élaboration d’une idéologie où tant les biens que les services, voire les personnes, ne sont plus considérés que comme des marchandises. Le mouvement altermondialiste critique également la politique menée 

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par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale et le manque de démocratie dans la prise de décision au sein des enceintes internationales.   

Moniteur belge  Journal officiel de l´État belge. Les textes légaux et réglementaires ne reçoivent force obligatoire qu´après leur publication : c´est le Moniteur belge qui assure cette publication. Le Moniteur belge contient le texte des lois, décrets, ordonnances, arrêtés royaux, arrêtés de gouvernement communautaire et régional, arrêtés ministériels, traités et conventions internationaux. Les autorités publiques concernées prennent l´initiative de la publication. Cela explique certains retards, volontaires ou non, qui sont parfois constatés. Cela explique aussi que s´y trouvent parfois publiés des documents comme un accord de gouvernement que rien n´oblige cependant ce gouvernement à publier. Le Moniteur belge publie également un grand nombre d´actes et de documents administratifs, tels que des adjudications de marchés publics, les postes vacants dans les administrations, etc, que lui communiquent les autorités concernées, des actes judiciaires et des extraits de jugement. Les arrêtés, actes, etc. N´intéressant pas l´ensemble des citoyens y sont publiés par extrait. Le Moniteur belge publie les actes des sociétés commerciales, les actes des mutualités, des associations sans but lucratif, des fondations et des établissements d´utilité publique dans des annexes. La loi‐programme (I) du 24 décembre 2002 a supprimé la version papier du Moniteur belge. Cette loi disposait que le Moniteur Belge doit imprimer trois exemplaires sur papier qui serviront d´exemplaires de référence et dont un exemplaire doit être mis à la disposition du public dans les locaux du Moniteur Belge. Mais la Cour d´arbitrage a annulé cette disposition par un arrêt du 16 juin 2005. Une nouvelle loi a remplacé la loi de 2002, la loi du 20 juillet 2005 portant des dispositions diverses, qui porte à quatre le nombre d´exemplaires du Moniteur belge devant être publiés : un exemplaire est déposé en exécution de la loi du 8 avril 1965 instituant le dépôt légal à la Bibliothèque royale de Belgique, un exemplaire est conservé auprès du Ministre de la Justice en tant que gardien du sceau de l´État, un exemplaire est transmis aux Archives générales du Royaume et un exemplaire est disponible pour consultation auprès de la Direction du Moniteur belge. La loi prévoit aussi qu´un exemplaire est conservé sur microfilm. Tout citoyen peut obtenir à prix coûtant auprès des services du Moniteur belge, par le biais d´un service d´aide téléphonique gratuit (0800 98 809), une copie des actes et documents publiés au Moniteur belge. Ce service est également chargé de fournir aux citoyens un service d´aide à la recherche de documents. Site du Moniteur belge   

Motion  Texte adopté par une assemblée parlementaire en dehors de l´élaboration des lois. Le terme de motion a un usage assez large. Dans les parlements, la motion désigne la plupart des textes adoptés à l´issue d´un vote et qui ne s´inscrivent pas dans l´élaboration d´une loi ou d´un règlement. Il existe plusieurs types de motions : – la motion pure et simple, déposée par un membre de l´assemblée à l´issue d´une interpellation adressée au gouvernement qui est 

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responsable devant l´assemblée : elle vise à passer à l´ordre du jour, c´est‐à‐dire à continuer les débats sans autre incidence politique. Si l´assemblée adopte cette motion, elle constate qu´elle a entendu l´interpellation et l´explication du ministre concerné ou du gouvernement. La motion pure et simple est habituellement déposée par un membre de lamajorité qui veut clore une discussion ; – la motion motivée ou motion de recommandation, déposée par un membre de l´assemblée à l´issue d´une interpellation adressée au gouvernement : il s´agit cette fois d´un texte contenant une recommandation sur l´objet de l´interpellation ; – la motion d´ajournement, qui tend à reporter un débat ou une séance ; – la motion d´ordre, qui constitue notamment un rappel du règlement ou de l´ordre du jour, qui a priorité sur les questions principales et qui en suspend la discussion ; – la motion de confiance, déposée par le gouvernement et par laquelle il sollicite un vote de confiance afin de vérifier ou de rétablir la cohésion de sa majorité ; – la motion de méfiance, déposée par des membres de l´assemblée afin de renverser ou de remanier le gouvernement sans passer par des élections. Toutes ces motions font l´objet d´un vote, mais ce n´est qu´en votant sur les deux derniers types de motions que l´assemblée se prononce sur la confiance ou sur la méfiance à l´égard de l´exécutif. On appelle par ailleurs résolution un texte adopté par une assemblée parlementaire en dehors de l´élaboration des lois, qui exprime au gouvernement des faits, une recommandation ou un voeu d´intérêt général et qui fait l´objet d´un vote, mais qui, à la différence de la motion, n´est pas déposé à l´issue d´une interpellation. Il peut notamment s´agir d´un texte qui clôt les travaux d´une commission parlementaire. C´est par une motion, appelée résolution dans certaines assemblées, qu´un parlement déclare qu´il existe un conflit d´intérêts, c´est‐à‐dire que ses intérêts sont gravement lésés par une décision ou une absence de décision de la part d´un autre pouvoir. Le mécanisme familièrement appelé « sonnette d´alarme » passe également par le dépôt d´une motion. Site de la Chambre site du Sénat site du Parlement wallon   

Motion de confiance 

Procédure par laquelle un gouvernement tente de s´assurer de la confiance de la majorité parlementaire censée le soutenir. La procédure de la motion de confiance est généralement utilisée par un gouvernement qui se sent contesté ou qui a connu une crise interne, et qui veut obtenir un vote de confiance de la part de sa majorité afin de confirmer ou de rétablir sa légitimité ou sa cohésion. La procédure passe par le dépôt d´une motion de confiance au sein du parlement devant lequel le gouvernement est politiquement responsable ; elle peut être utilisée à tout moment en cours de législature. Le vote sur la motion ne peut intervenir moins de 48 heures après son dépôt ; il est précédé d´un débat parlementaire. La motion est adoptée si la majorité absolue des membres du parlement vote en sa faveur ; le gouvernement poursuit alors sa mission. Si la confiance est refusée à la majorité absolue par le parlement, le gouvernement est démissionnaire de plein droit et doit donc être remplacé. Au niveau fédéral, si la Chambre des représentants, après avoir rejeté une motion de confiance, ne propose pas au Roi un successeur au Premier 

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ministre dans un délai de trois jours suivant le vote de rejet, le Roi peut dissoudre la Chambre, ce qui provoque des élections anticipées. Si la Chambre propose un successeur au Premier ministre dans le délai de trois jours, le Roi nomme ce successeur Premier ministre et le charge de former un nouveau gouvernement. Au niveau des entités fédérées, où la Constitution ne permet pas d´organiser des élections anticipées, le gouvernement est démissionnaire dès le rejet éventuel de la confiance, le parlement devant désigner un nouveau gouvernement. La procédure de la question de confiance peut être employée par le gouvernement fédéral devant la Chambre. Elle peut aussi être employée par les gouvernements de la Région wallonne, de la Région de Bruxelles‐Capitale, de la Communauté française, de la Communauté flamande et de la Communauté germanophone devant les parlements correspondants. Elle peut enfin être employée par le collège de la Commission communautaire française (COCOF) devant l´Assemblée de la Commission, dans le cadre de l´exercice des compétences transférées par la Communauté française. Si le gouvernement de la Région de Bruxelles‐Capitale est amené à démissionner suite au rejet d´une motion de confiance, son remplacement entraîne ipso facto le remplacement des membres des collèges des trois commissions communautaires compétentes à Bruxelles ; inversement, si le collège de la Commission communautaire française est amené à démissionner suite au rejet d´une motion de confiance, son remplacement entraîne ipso facto le remplacement des membres francophones du gouvernement de la Région de Bruxelles‐Capitale, ces deux types de remplacements valant pour les secrétaires d´État régionaux comme pour les ministres ou pour le ministre‐président. Indépendamment de la question de confiance proprement dite, on parle de « vote de confiance » à propos de la tradition qui voit les gouvernements (fédéral, régionaux et communautaires) présenter une déclaration gouvernementale en début de législature ou lors d´une rentrée parlementaire, présentation suivie d´un vote de l´assemblée qui permet de vérifier que le gouvernement dispose de la confiance de celle‐ci.   

Motion de méfiance 

Mécanisme permettant à une assemblée de renverser un exécutif, ou de remplacer un ou des membres d´un exécutif contre leur gré, sans provoquer d´élections anticipées. Ce mécanisme permet de tirer les leçons d´une crise politique sans dissoudre l´assemblée devant laquelle l´exécutif est responsable. Actuellement, il peut être employé au niveau de l´Autorité fédérale, des communautés, des régions et de la Commission communautaire française (dans le seul cadre de l´exercice des compétences qui lui ont été transférées par la Communauté française). Il pourrait être prochainement introduit, à l´initiative de certaines régions, pour le collège des bourgmestre et échevins ou pour le collège provincial. La motion de méfiance doit présenter un successeur à l´exécutif ou à tout membre visé par la méfiance. L´assemblée qui souhaite renverser ou remanier l´exécutif doit donc trouver un accord sur une nouvelle équipe ou sur un ou plusieurs remplaçants : c´est la raison pour laquelle on parle aussi de « méfiance constructive », expression empruntée à l´Allemagne. La motion doit être soumise au vote de l´assemblée. Le vote sur la 

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motion ne peut intervenir qu´après un délai de 48 heures suivant le dépôt de la motion. Si la motion de méfiance est adoptée, la démission de l´exécutif ou de certains de ses membres est automatique, de même qu´est automatique l´installation d´un nouvel exécutif ou de remplaçants des membres visés. Les règles décrites ci‐dessus sont cependant légèrement différentes au niveau fédéral, où : – il n´est pas possible de remplacer par cette voie un ou quelques membres du gouvernement fédéral, ceux‐ci étant nommés et révoqués par le Roi. La motion de méfiance ne peut viser que le gouvernement tout entier, et désigne seulement le nom d´un successeur au Premier ministre, qui proposera ensuite au Roi le nom des ministres et des secrétaires d´État à nommer ; – la motion ne doit pas nécessairement être constructive, c´est‐à‐dire proposer un successeur au Premier ministre. Si un tel successeur n´est pas désigné, le Roi peut dissoudre la Chambre des représentants et provoquer ainsi des élections anticipées. Il existe également des règles propres à la Région de Bruxelles‐Capitale, destinées à protéger la minorité néerlandophone. Une motion de méfiance dirigée contre le gouvernement bruxellois dans son ensemble doit être adoptée à la majorité dans chaque groupe linguistique du Parlement bruxellois, tandis qu´une motion de méfiance dirigée contre un ou plusieurs ministres (le ministre‐président excepté) doit être adoptée par le groupe linguistique auquel le ou les ministres appartiennent. Le mécanisme de la motion de méfiance n´a pas encore été utilisé en Belgique. Un mécanisme similaire existe au niveau du Parlement européen. Une motion de censure adoptée à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés et à la majorité des membres du Parlement européen contraint la Commission européenne à la démission collective. Une telle motion n´est pas constructive, c´est‐à‐dire que la Parlement ne propose pas de successeur(s). A ce jour, plusieurs motions de censure ont été déposées mais aucune n´a été adoptée.   

Mouvement ouvrier chrétien (MOC) 

Organe de coordination francophone d´un ensemble de mouvements militants et d´organisations de services du monde chrétien. Le Mouvement ouvrier chrétien (MOC), comme son équivalent flamand l´Algemeen Christelijk Werknemersverbond (ACW), fédère des associations autonomes auxquelles sont affiliés les membres. Le MOC et l´ACW comprennent trois organisations encore établies sur le plan national : l´Alliance nationale des mutualités chrétiennes (ANMC), la Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC) et le groupe financier ARCO. Le MOC et l´ACW comprennent aussi des organisations militantes reconnues comme organismes d´éducation permanente autonomes sur le plan communautaire ; du côté francophone il s´agit de Vie féminine, des Équipes populaires et de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC‐JOCF). Depuis 1946, les ailes flamande et francophone du MOC‐ACW ont une existence propre. D´abord sous l´autorité d´un bureau national, elles se sont progressivement distanciées. Le premier congrès du MOC wallon date de 1961. En 1972, le MOC se prononce pour le pluralisme politique et crée son propre secrétariat politique. En 1982, il tente sans succès de constituer son propre mouvement politique, Solidarité et 

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participation (SEP). Il adopte de nouveaux statuts en 1991. Parmi les initiatives du MOC, on compte l´organisation des Semaines sociales wallonnes et la création de plusieurs organismes d´éducation, de recherche et d´enseignement : le Centre d´information et d´éducation populaire (CIEP) en 1961, l´Institut supérieur de culture ouvrière (ISCO) en 1962, la Fondation Travail‐Université (FTU) en 1967 et la Faculté ouverte de politique économique et sociale (FOPES) en 1973. Le MOC édite le période bimensuel Démocratie. Site du MOC   

Mutualité  Institution du secteur non marchand affiliant les assurés sociaux dans le cadre de l´assurance soins de santé et invalidité. Des sociétés d´assistance mutuelle furent créées dès le milieu du xixe siècle. Elles assuraient un soutien à leurs membres lorsqu´ils tombaient dans le besoin à cause de la maladie. La loi du 23 juin 1894 leur a permis d´être reconnues sous certaines conditions et de bénéficier de subventions. Elles se sont regroupées en fédérations ou en unions de façon à pouvoir assurer certains risques lourds. Ont ainsi successivement vu le jour l´Alliance nationale des mutualités chrétiennes en 1906, l´Union nationale des mutualités neutres en 1908, l´Union nationale des mutualités socialistes en 1913, la Ligue nationale des mutualités libres de Belgique en 1914 et l´Union des mutualités professionnelles en 1920. Ces organisations sont issues d´initiatives nées dans les différents mondes idéologiques et ont fortement contribué à la pilarisation de la société belge. Il existe un organisme auquel peuvent s´adresser les personnes qui souhaitent s´affilier à un organisme officiel, la Caisse auxiliaire d´assurance maladie‐invalidité (CAAMI), qui est une institution publique de sécurité sociale (IPSS). Les mutualités sont régies par la loi 6 août 1990 relative aux mutualités et aux unions nationales de mutualités. Cette loi définit les mutualités comme des associations de personnes physiques qui, dans un esprit de prévoyance, d´assistance mutuelle et de solidarité, ont pour but de promouvoir le bien‐être physique, psychique et social. Elles exercent leurs activités sans poursuivre de but lucratif. Les mutualités doivent avoir un service qui a pour but : ‐ la participation à l´exécution de l´assurance obligatoire soins de santé et indemnités ; ‐ l´intervention financière pour leurs affiliés et les personnes à leur charge, dans les frais résultant de la prévention et du traitement de la maladie et de l´invalidité, ou l´octroi d´indemnités en cas d´incapacité de travail ou lorsque se produit une situation en vertu de laquelle le bien‐être physique, psychique ou social peut être encouragé ; ‐ l´octroi d´aide, d´information, de guidance et d´assistance en vue de promouvoir le bien‐être physique, psychique et social, entre autres par l´accomplissement de ses missions. Les mutualités diffèrent des sociétés d´assurances commerciales par l´application d´un principe de solidarité. Elles appliquent le concept de mutualisation du risque : chaque adhérent paie une cotisation dont le montant est indépendant de son risque personnel de tomber malade et bénéficie des mêmes services que tout autre adhérent en cas de maladie. Les membres des assemblées générales des mutualités sont élus lors des élections mutualistes qui se déroulent tous les six ans. Les mutualités sont contrôlées par l´Office de contrôle des mutualités. Les cinq unions mutualistes citées sont 

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associées avec la CAAMI et la Caisse des soins de santé de la SNCB pour former le Collège intermutualiste national (CIN). Le CIN représente la totalité de la population des assurés sociaux. Voir aussi : INAMI Alliance nationale des mutualités chrétiennes Union nationale des mutualités neutres Union nationale des mutualités socialistes Union nationale des mutualités libérales Union nationale des mutualités libres Caisse auxiliaire d´assurance maladie‐invalidité   

Négociation sociale  Mode de décision particulier des relations collectives de travail, à côté des mécanismes de consultation et de concertation. La négociation sociale se présente historiquement comme un mode de régulation des conflits collectifs du travail. Après l´abolition du délit de coalition en 1867, les grèves et les lock‐out se terminèrent de plus en plus fréquemment par des négociations entre des représentants de travailleurs organisés en syndicats et les chefs d´entreprises isolés ou représentés par une organisation patronale. Ces négociations débouchent sur la conclusion d´accords appelés conventions collectives. Les pratiques de négociation sociale connurent un essor à partir de 1919, avec la création des premières commissions paritaires et la reconnaissance des délégations syndicales par la direction de certaines grandes entreprises. Aujourd´hui, la négociation sociale connaît un haut degré d´institutionnalisation. Elle est organisée dans le secteur privé par la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et les commissions paritaires. Cette loi confie au Conseil national du travail (CNT) la mission de conclure des conventions collectives de travail qui s´appliquent à l´ensemble des travailleurs du secteur privé. Dans les entreprises, la délégation syndicale est habilitée à négocier des conventions collectives avec le chef d´entreprise. La négociation de l´accord interprofessionnel a longtemps eu lieu quant à elle en dehors de tout cadre légal, conventionnel ou politique. Cependant, au terme d´une évolution marquée par l´intervention du gouvernement pour limiter ou bloquer la libre négociation des salaires, la négociation salariale est aujourd´hui organisée par la loi du 26 juillet 1996 relative à la promotion de l´emploi et à la sauvegarde préventive de la compétitivité qui prévoit que l´accord interprofessionnel joue un rôle d´encadrement des négociations sectorielles. La négociation sociale porte sur un vaste ensemble de sujets dont le niveau des salaires, leur liaison à l´index, la durée du travail, la formation professionnelle, certaines modalités de sécurité d´emploi, le travail intérimaire, etc. Dans le secteur public, la négociation sociale est organisée par la loi du 19 décembre 1974 organisant les relations entre les autorités publiques et les syndicats des agents relevant de ces autorités. Les protocoles consignant les résultats de la négociation peuvent être signés à différents niveaux : au niveau général commun à l´ensemble des services publics (programmation intersectorielle) ainsi que dans les organes de négociation institués aux autres niveaux de pouvoir (communautés, régions, provinces et communes) et dans les différentes administrations (ministères et parastataux). Voir aussi consultation et concertation économique et sociale   

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Office de contrôle des mutualités et des unions nationales de mutualités (OCM) 

Autorité de contrôle belge compétente pour les mutualités et les unions nationales de mutualités. Les organismes financiers sont contrôlés par l´Autorité des services et marchés financiers (FSMA). Un organisme du même type a été créé pour les mutualités et les unions nationales de mutualités par la loi du 6 août 1990 relative aux mutualités et aux unions nationales de mutualités. L´Office de contrôle des mutualités créé par cette loi est un organisme d´intérêt public placé sous la tutelle du ministre des Affaires sociales. L´OCM veille à ce que les services et activités instaurés par les mutualités et les unions nationales soient conformes aux dispositions de la loi, notamment du point de vue du respect des règles administratives, comptables et financières qui s´imposent à elles. Une loi de 1993 a introduit des exigences nouvelles concernant la responsabilité financière des mutualités. Une partie des frais d´administration leur est remboursée en fonction de leurs prestations de gestion. Un nouveau régime de responsabilisation financière est introduit en matière de dépenses pour les soins de santé. L´OCM est chargé du contrôle de l´application de ces dispositions. Il dispose en outre d´une vaste compétence d´avis portant notamment sur la modification des statuts des unions nationales et des mutualités et sur l´agrément des services et activités organisés par celles‐ci. Il établit annuellement un rapport sur les activités et sur la situation des mutualités et des unions nationales en Belgique. Ce rapport est déposé par le ministre de tutelle auprès du Parlement fédéral.   

Office de la naissance et de l´enfance (ONE) 

Organisme d´intérêt public chargé d´encourager et de développer la protection de la mère et de l´enfant en Communauté française. L´Office de la naissance et de l´enfance (ONE) a été créé par un décret de la Communauté française du 30 mars 1983. Il succède, en ce qui concerne la Communauté française, à l´ancienne Œuvre nationale de l´enfance. L´Office de la naissance et de l´enfance est un organisme d´intérêt public de type B. Comme la Communauté française, il peut agir dans la région de langue française et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Les missions et la structure de l´ONE ont été réformées par un décret du 17 juillet 2002. L´ONE a deux missions de service public : 1. L´accompagnement de l´enfant dans son milieu familial et son environnement social, mission qui se traduit par l´organisation de consultations prénatales, de consultations pour enfants et de l´accompagnement à domicile, ainsi que par le suivi des équipes SOS‐Enfants conventionnées avec l´ONE ; 2. L´accueil de l´enfant en dehors du milieu familial, qui se traduit par le fait d´agréer, de subventionner, de créer ou de gérer des institutions et services, de leur fournir de l´aide et des conseils et de les contrôler. L´ONE a aussi des missions transversales, dont le soutien à la parentalité, l´éducation à la santé, la formation et l´accompagnement des acteurs de terrain, la recherche, etc. Nul étranger au milieu familial de vie de l´enfant ne peut organiser l´accueil d´enfants de moins de douze ans de manière régulière sans le déclarer préalablement à l´ONE et sans se conformer à un code de qualité de l´accueil arrêté par le gouvernement de la Communauté française après avis de l´ONE. Des dispositions plus restrictives encadrent 

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l´accueil d´enfants de moins de six ans, cet accueil étant notamment soumis à l´autorisation préalable de l´ONE sur la base des critères qu´il prévoit et que le gouvernement a approuvés. Si l´ONE agrée lui‐même des services, et le faisait jusqu´avant la réforme de 2002 sur base de ses propres réglementations, le gouvernement de la Communauté française peut désormais arrêter les conditions d´agrément et de subventionnement des services et institutions. La réforme limite donc l´autonomie de l´ONE, qui était très large et controversée. L´ONE emploie plus de 1 000 agents, statutaires ou contractuels, et bénéficie de l´apport de nombreux bénévoles. Parmi les ressources financières de l´ONE, il faut citer les subventions allouées par la Communauté française et d´autres pouvoirs publics, le produit de la prestation de services et la contribution financière des parents ou de tiers aux services organisés par l´ONE. L´ONE est géré par un conseil d´administration composé de six membres nommés par le gouvernement de la Communauté française, selon une représentation proportionnelle à l´importance des groupes politiques au Parlement de la Communauté, extrême droite exclue. Sous l´autorité du conseil d´administration, les services de l´ONE sont dirigés par un administrateur général nommé par le gouvernement de la Communauté française. Le conseil d´administration et l´administrateur général veillent à ce que l´ONE exerce ses missions en respectant le contrat de gestion conclu entre le conseil et le gouvernement. Le contrôle de l´ONE est exercé par deux commissaires du gouvernement de la Communauté française. Le gouvernement de la Communauté approuve le plan comptable ainsi que les règles d´évaluation et d´amortissement de l´ONE. Site de l´ONE   

Office flamand de l´emploi et de la formation professionnelle (VDAB) 

Office flamand de l´emploi et de la formation professionnelle. Le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB) est l´organisme public chargé du placement des demandeurs d´emploi dans la région de langue néerlandaise, et de la formation professionnelle dans la région de langue néerlandaise et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. Il est l´équivalent en Flandre du FOREM en Wallonie, avec la particularité qu´il étend ses activités de formation professionnelle à la région bruxelloise, tandis que dans cette région le placement des demandeurs d´emploi est organisé par l´ACTIRIS et que la formation professionnelle y relève aussi d´un organisme francophone, Bruxelles Formation Site du VDAB   

Office national d´allocations familiales pour travailleurs salariés (ONAFTS) 

Institution publique de sécurité sociale chargée d´appliquer la législation sur les allocations familiales des travailleurs salariés. L´ONAFTS a été créé par la loi du 26 juillet 1960 portant réorganisation des organismes d´allocations familiales. Il a pour mission d´appliquer la législation qui concerne les allocations versées aux travailleurs salariés pour compenser en partie les frais occasionnés par le fait d´avoir des enfants. Ces prestations sont : ‐ l´allocation de naissance et la prime d´adoption ; ‐ les allocations familiales ordinaires et les divers suppléments (suppléments d´âge, suppléments sociaux, suppléments pour handicapé) ; ‐ les allocations d´orphelin. Ses recettes proviennent de l´Office national de sécurité 

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sociale (ONSS). La plupart de ces allocations sont payées par les caisses libres d´allocations familiales constituées par les employeurs, auxquelles l´ONAFTS verse les fonds nécessaires. Certaines allocations sont payées directement par l´ONAFTS. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 prévoit le transfert aux communautés des allocations familiales, des allocations de naissance et des primes d´adoption. Lorsque cet accord sera mis en œuvre, il est possible que ce transfert ait des répercussions sur les structures et les missions de l´ONAFTS. Le même accord institutionnel supprime le Fonds d´équipements et de services collectifs (FESC) qu´abrite l´ONAFTS et qui subventionne différents types de projets d´accueil des enfants (accueil extrascolaire, accueil des enfants malades et accueil des enfants en dehors des heures normales d´ouverture des institutions d´accueil). Le comité de gestion de l´office comprend, outre le président, sept représentants des organisations d´employeurs, sept représentants des syndicats et sept représentants des organismes de défense de la famille. Site de l´ONAFTS   

Office national de l´emploi (ONEM) 

Institution publique de sécurité sociale chargée du versement des allocations de chômage et de prépension. L´ONEM est l´institution publique de sécurité sociale qui gère la branche chômage de la sécurité sociale des travailleurs salariés. Il met en œuvre la législation sur l´assurance chômage et les autres législations qui se sont développées dans le cadre de la lutte contre le chômage. Il est dirigé par le comité de gestion, composé de l´administrateur général et de l´administrateur général adjoint, d´un nombre égal de représentants des syndicats et des organisations patronales, et de deux représentants du gouvernement fédéral. L´ONEM reçoit les demandes d´allocations de chômage, de prépension et d´interruption de carrière ainsi que les demandes d´allocations de travail versées dans le cadre du programme de réinsertion professionnelle des demandeurs d´emploi (Activa). Il délivre les attestations en vue d´un engagement. Ses ressources financières proviennent de l´Office national de sécurité sociale (ONSS), duquel il reçoit les montants nécessaires au payement des allocations. Celles‐ci ne sont versées aux intéressés par l´ONEM, mais bien sous son contrôle par leurs organismes de payement, c´est‐à‐dire les caisses syndicales de payement des allocations de chômage et la Caisse auxiliaire de paiement des allocations de chômage (CAPAC). L´ONEM vérifie l´exactitude des dossiers individuels sur la base d´un échantillonnage. Il contrôle également les paiements effectués par les organismes de paiement. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 prévoit le transfert aux régions d´une nouvelle compétence qui concerne l´emploi (le contrôle des chômeurs). Lorsque cet accord sera mis en œuvre, il est possible que ce transfert ait des répercussions sur les missions de l´ONEM. Ses services mettent à la disposition du public des brochures d´information et des documents sur la réglementation du chômage. Il publie des statistiques sur le chômage. Site internet de l´ONEM   

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Office national de sécurité sociale (ONSS) 

Organisme central de perception des cotisations de sécurité sociale. L´ONSS occupe une position centrale dans le domaine de la sécurité sociale. C´est par lui que transite la quasi‐totalité des cotisations sociales dues par les employeurs et les travailleurs des secteurs public et privé, ainsi que l´intervention de l´Autorité fédérale dans le financement de la sécurité sociale. Il a été créé par l´arrêté‐loi du 28 décembre 1944. L´ONSS perçoit les cotisations que lui doivent les employeurs ainsi que les cotisations personnelles des travailleurs. Ces cotisations constituent le salaire indirect des travailleurs, ou encore la part « socialisée » de ces salaires. Elles contribuent au financement des différentes branches de la sécurité sociale. L´ONSS répartit ses recettes entre les institutions publiques de sécurité sociale qui gèrent ces différentes branches : l´Institut national d´assurance maladie‐invalidité (INAMI), l´Office national de l´emploi (ONEM), l´Office national des pensions (ONP), le Fonds des accidents du travail (FAT), le Fonds des maladies professionnelles (FMP), l´Office national d´allocations familiales pour travailleurs salariés (ONAFTS) et l´Office national des vacances annuelles (ONVA). Il assure la gestion financière globale de la sécurité sociale sous l´autorité de son organe dirigeant, le Comité de gestion de la sécurité sociale, composé paritairement de représentants des organisations d´employeurs et des syndicats. L´ONSS est chargé de récupérer les cotisations auprès des employeurs en défaut de paiement ainsi que d´élaborer des statistiques sur les travailleurs salariés. Les statistiques les plus importantes sont publiées dans des brochures spécifiques et dans le rapport annuel de l´ONSS. Site de l´ONSS   

Office national des pensions (ONP) 

Institution de sécurité sociale chargée du paiement des travailleurs salariés et des indépendants. L´Office national des pensions a été créé par l´arrêté royal n° 513 du 27 avril 1987. Il est géré paritairement par des représentants des organisations d´employeurs et des syndicats. L´ONP rassemble les données sur la carrière des futurs pensionnés et établit quels droits de pension ont été constitués au fil de la carrière. Il en va de même pour la pension de survie, c´est‐à‐dire la pension que le conjoint survivant peut obtenir sur la base de l´activité du conjoint décédé. L´ONP assure le paiement de toutes les pensions qu´il attribue dans le cadre des régimes de pensions des travailleurs salariés et des indépendants. Il paie également les indemnités prévues dans certains régimes d´aide sociale : la garantie de revenu aux personnes âgées (GRAPA) et les allocations d´aide sociale pour handicapés. L´ONP informe les assurés sociaux des règles d´octroi et de paiement des prestations au moyen de brochures d´information. Voir aussi : sécurité sociale site de l´ONP   

Office national du Ducroire (Ducroire) 

Entreprise publique autonome dont la mission est de protéger ses clients contre les risques liés aux transactions internationales. Créé en 1921, au lendemain de la Première guerre mondiale, comme instrument public qui assurerait essentiellement les risques politiques et permettrait de relancer les exportations, l´Office national du Ducroire consacre la plus grande partie de ses activités à l´assurance crédit à la grande exportation, c´est‐à‐dire qu´il couvre les risques liés 

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aux ventes à crédit des entreprises européennes et de leurs filiales, vers les pays à risques (pays non membres de l´Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et pays ayant récemment adhéré à cette organisation). Le Ducroire est également habilité à couvrir les risques de change, à intervenir dans le financement des exportations et à exercer pour le compte de l´Autorité fédérale toute mission que celle‐ci lui confierait en matière technique, financière ou de représentation. Il participe enfin à d´autres instruments fédéraux du commerce extérieur tels que Finexpo et la Société belge d´investissement international (SBI). Suite à la réforme de l´État de 2001, le Ducroire reste en effet, avec la SBI, filiale de la Société fédérale de participations et d´investissement (SFPI), le seul organisme fédéral en matière de commerce extérieur. Les obligations assumées par le Ducroire bénéficient de la garantie de l´État, sauf s´il s´agit d´activités exercées de façon habituelle et sans soutien public par des assureurs‐crédit privés (avec lesquels il entre alors en concurrence). Lorsque l´importance des risques dépasse ses propres capacités techniques, le Ducroire peut intervenir pour le compte direct de l´Autorité fédérale. Pour une fraction de ses activités, le Ducroire cède au marché de la réassurance une part des risques politiques et commerciaux assumés sur tous les pays. Il est ainsi en mesure d´équilibrer ses risques. L´Office national du Ducroire est une entreprise publique autonome conformément à la loi du 31 août 1939 sur l´Office national du Ducroire et à la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d´intérêt public. N´étant pas visé par la loi du 21 mars 1991 portant sur la réforme de certaines entreprises publiques économiques, il n´est cependant pas soumis à la signature d´un contrat de gestion. En septembre 2004, afin de se conformer à la réglementation européenne sur la libéralisation du secteur de l´assurance‐crédit, l´Office national du Ducroire a patronné la constitution d´une filiale de droit privé, la SA Ducroire, pour ce qui concerne les risques qualifiés de cessibles, d´une durée de moins de deux ans et sans garantie de l´État afférents à des débiteurs établis dans un pays membre de l´OCDE. Cette société, qui a récupéré une partie du portefeuille de l´Office national du Ducroire, se développe actuellement sur les marchés français et néerlandais. En février 2011, suite à la plainte d´un concurrent, une enquête a été ouverte par la Commission européenne en vue de savoir si la SA Ducroire a bénéficié d´un soutien contraire aux règles européennes de concurrence. L´Office national du Ducroire se consacre pour sa part désormais uniquement à l´assurance des risques à plus de deux ans. Au niveau international, l´Office national du Ducroire est associé aux activités menées dans le cadre de l´Union européenne, de l´OCDE et du Club de Paris et il est membre de l´Union de Berne (Union internationale d´assureurs des crédits et des investissements). Il a ainsi souscrit à des engagements nationaux et internationaux en matière d´environnement (au niveau de l´Union européenne et de l´OCDE), de corruption, d´endettement et de normes sociales (au niveau de l´OCDE). Site du Ducroire   

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Office régional bruxellois de l´emploi (ORBEM) 

Ancien nom de Actiris. Voir Actiris   

Office wallon de la formation professionnelle et de l´emploi (FOREM) 

Organisme public chargé du placement des demandeurs d´emploi et de la formation professionnelle dans la région de langue française. Le FOREM applique la politique du gouvernement wallon en matière d´emploi, en ce compris la formation professionnelle, matière de la compétence de la Communauté française dont l´exercice a été transféré à la Région wallonne et à la COCOF, qui a créé à cet effet Bruxelles Formation. Ses compétences sont limitées à la région de langue française. Dans la partie germanophone de la Wallonie, le placement et la formation professionnelle ont été confiés à un organisme communautaire, l´Arbeitamt der Deutschsprachigen Gemeinschaft (ADG). Le FOREM est un organisme pararégional placé sous la tutelle du gouvernement wallon. Il est géré paritairement par des représentants des organisations patronales et syndicales. Le contrat de gestion 2011‐2016 a été signé le 13 septembre 2011 par le Gouvernement wallon et les partenaires sociaux représentés au Comité de gestion réorganise le FOREM. Il sera composé de quatre directions générales : ‐ la direction générale Emploi comprend les services directement accessibles aux demandeurs d´emploi et aux employeurs en vue de réaliser l´accompagnement des demandeurs d´emploi et répondre aux besoins de recrutement des employeurs ; ‐ la direction générale Formation réalise les activités de formation et d´identification des compétences à l´égard des demandeurs d´emploi accompagnés ; ‐ la direction générale Support, au service des autres directions générales ; la direction générale Régisseur organisera la prise en charge par des opérateurs externes de demandeurs d´emploi accompagnés. Le FOREM comprendra aussi deux services à gestions distinctes : ‐ l´un pour le financement et le subventionnement de certains dispositifs publics ; ‐ l´autre encadrera les comités subrégionaux de l´emploi et de la formation. Site du Forem site de l´ADG   

Ordonnance  Norme juridique, de valeur quasi égale à la loi fédérale, adoptée par le Parlement bruxellois ou par l´Assemblée de la Commission communautaire commune. Nom donné à certaines décisions de justice. Une ordonnance est une norme générale et impersonnelle adoptée par le Parlement bruxellois ou par l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune dans le cadre de leurs compétences matérielles et dans les limites de leur compétence territoriale. Les ordonnances, de la même manière que les lois fédérales et les décrets, ont force de loi. Une ordonnance ne peut être appliquée par les juridictions si elle n´est pas conforme à la Constitution et à la loi spéciale relative aux institutions bruxelloises du 12 janvier 1989. L´élaboration d´une ordonnance suit un parcours comprenant plusieurs étapes. Un ou plusieurs membres du Parlement bruxellois et de l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune déposent une proposition d´ordonnance sur le bureau du 

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président de leur assemblée. La proposition d´ordonnance est accompagnée des développements dans lesquels sont exposés les objectifs du texte soumis à l´assemblée. L´assemblée doit se prononcer sur la prise en considération de cette proposition d´ordonnance, ce qui constitue généralement une formalité. Le gouvernement bruxellois et le collège réuni de la Commission communautaire commune peuvent quant à eux déposer un projet d´ordonnance. Le projet (ou la proposition) d´ordonnance est ensuite examiné par la commission parlementaire compétente. Après discussion, la commission adopte, amende ou rejette le texte proposé par un vote sur chaque article et par un vote sur l´ensemble du texte. Le texte est ensuite examiné en séance plénière. Celle‐ci adopte, amende ou rejette le projet ou la proposition d´ordonnance par un vote sur chaque article et par un vote sur l´ensemble du texte. Dans certaines matières relatives aux limites des communes et au statut de leurs institutions et de leurs mandataires, les propositions et projets d´ordonnance doivent, pour être adoptés, recueillir la majorité absolue des voix des parlementaires présents ainsi que la majorité absolue dans chacun des deux groupes linguistiques. Si une telle majorité ne peut être réunie, un second vote intervient, au plus tôt 30 jours après le premier. Dans ce cas, l´ordonnance est adoptée si elle recueille la majorité absolue des voix des parlementaires présents et un tiers au moins des votes dans chacun des deux groupes linguistiques. À tout moment de la procédure, le président de l´assemblée peut demander au Conseil d´État de remettre un avis sur le texte en cours d´examen. Il est tenu de demander un tel avis si un tiers des membres de son assemblée le demande ou si la majorité des membres d´un groupe linguistique le demande. Il n´est par contre pas obligé de donner suite à une telle demande si elle émane d´une commission (même si les commissaires sont unanimes). Une telle demande d´avis au Conseil d´État suspend la procédure en cours durant l´examen en séance plénière mais pas durant l´examen en commission. Celle‐ci ne peut toutefois conclure ses travaux avant d´avoir pris connaissance de l´avis du Conseil d´État. Par ailleurs, la procédure d´adoption d´une ordonnance peut être suspendue par le mécanisme de la sonnette d´alarme. Le texte adopté est transmis au gouvernement bruxellois ou au collège réuni de la Commission communautaire commune afin qu´il le sanctionne et le promulgue. L´ordonnance est ensuite publiée au Moniteur belge. Elle entre en vigueur le jour déterminé dans le texte ou, à défaut, dix jours après sa publication. Certaines ordonnances ont un statut particulier. Afin de « préserver le rôle international et la fonction de capitale de Bruxelles », les autorités fédérales peuvent exercer un contrôle sur les ordonnances adoptées dans les matières suivantes : l´aménagement du territoire, l´urbanisme, les travaux publics et le transport. Dans ces domaines, le Roi peut, par arrêté délibéré en Conseil  

Ordre  Organisme chargé d´encadrer l´exercice de certaines professions libérales. Les ordres professionnels sont les héritiers lointains des corporations de l´Ancien Régime qui avaient le privilège de réglementer leur profession sans intervention extérieure. Bien qu´ayant des missions beaucoup plus limitées, ils subsistent encore 

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dans plusieurs professions libérales : ‐ l´Ordre des médecins ; ‐ l´Ordre des médecins vétérinaires ; ‐ le Nederlandstalige Orde van Dierenartsen (Ordre néerlandophone des vétérinaires) ; ‐ l´Ordre des pharmaciens ; ‐ l´Ordre des architectes ; ‐ l´Ordre des barreaux francophones et germanophones ; ‐ l´Ordre français des avocats du barreau de Bruxelles ; ‐ le Nederlandse Orde van Advocaten bij de Balie te Brussel (Ordre néerlandais des avocats du barreau de Bruxelles) ; ‐ l´Orde van Vlaamse Balies (Ordre des barreaux flamands). L´inscription au tableau de l´ordre est une condition de l´exercice de ces professions. L´ordre est constitué de l´ensemble des membres d´une circonscription administrative ou judiciaire. Il y a donc un ordre par province ou par arrondissement pour chaque profession. Chez les vétérinaires et les avocats, l´ordre professionnel est scindé sur le plan linguistique. L´ordre est régi par un Conseil de l´Ordre qui a juridiction sur ses membres, qui l´ont élu. Sa mission consiste de façon générale à établir et maintenir les règles de déontologie professionnelle, à veiller à l´honneur, à la discrétion et à la dignité des membres dans l´exercice de leur profession et à en réprimer éventuellement les manquements. Les ordres sont également chargés de donner des avis sur des questions de déontologie, que ce soit d´initiative ou à la demande des praticiens inscrits à leur tableau. Ces avis sont soumis à l´approbation préalable du conseil national. L´existence des ordres professionnels est parfois contestée pour leur opacité et leur attachement à un certain corporatisme, illustré par le fait que la justice y est rendue entre pairs sur les questions déontologiques. Certains ordres pourraient être amenés à disparaître dans le cadre d´une nouvelle phase de libéralisation des services projetée par l´Union européenne. Ces organismes sont en effet considérés comme des obstacles à la libre circulation des services dans le marché intérieur. Site de l´Ordre des médecins site de l´Ordre français des avocats de Bruxelles site de l´Ordre des pharmaciens site de l´Ordre des architectes site de l´Ordre des barreaux francophones et germanophones site du Nederlandstalige Orde van Dierenartsen site du Nederlandse Orde van Advocaten bij de Balie te Brussel site de l´Orde van Vlaamse Balies   

Organisation d´employeurs 

Interlocuteur des syndicats dans les relations collectives de travail. Les organisations patronales engagées avec les syndicats dans les diverses pratiques de relations collectives du travail (négociation, consultation, concertation), ou qui siègent dans les comités de gestion des institutions publiques de sécurité sociale, sont appelées plus précisément « organisations d´employeurs », car elles représentent les entreprises en tant qu´elles emploient du personnel. Les organisations d´employeurs et les syndicats sont le plus souvent représentés sur une base paritaire. Il existe une variété d´organisations d´employeur, selon qu´elles sont structurées sur le plan professionnel ou interprofessionnel ou sur le plan national ou régional.   

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Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) 

Organisation intergouvernementale de coopération économique rassemblant des pays fortement industrialisés. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a succédé en 1961 à l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) qui avait été créée en 1948 pour administrer l’aide américaine octroyée après la Seconde guerre mondiale dans le cadre du Plan Marshall. En 2012, l’ocde compte 34 pays membres, représentant les économies les plus développées : ils produisent 80% des échanges et investissements mondiaux. Ses objectifs principaux sont la croissance économique et commerciale, et la stabilité financière. Elle veille aussi à ce que la dimension environnementale soit prise en compte dans les politiques de développement économique et social. L’OCDE n’a pas de pouvoir décisionnel : elle édicte des décisions et des recommandations à l’adresse de ses membres. Elle pose également un diagnostic assorti de recommandations dans les études qu’elle conduit. Celles‐ci sont soit des études transversales consacrées à un sujet de politique économique, sociale ou financière, soit des études consacrées, annuellement, à la situation globale de chaque pays membre. Les recommandations de l’ocde ne sont pas contraignantes, mais exercent une influence certaine sur la conduite des politiques des gouvernements des États membres. Les interprétations divergent quant au degré de cette influence : certains estiment que l’ocde n’est qu’un forum de concertation sans pouvoir, d’autres voient dans l’ocde un cheval de bataille de l’ultra‐libéralisme anglo‐saxon, capable d’orienter dans ce sens les politiques économiques de ses membres. Par ailleurs, l’ocde peut servir de cadre à l’élaboration d’accords formels : par exemple, la convention de lutte contre la corruption (1997). L’OCDE est une source importante de données statistiques en matière économique, sociale et financière. Les organes de l’ocde sont : ‐ le conseil : il se compose d’un représentant par pays membre et d’un représentant de la Commission européenne. Il délibère par consensus ; ‐ le secrétariat : il regroupe près de 2 500 agents chargés de conduire les études de l’Organisation. À sa tête se trouve un secrétaire général ; ‐ les comités : au nombre d’environ 250, ce sont des comités sectoriels qui regroupent les représentants des pays membres (issus de l’administration) pour débattre de l’action publique dans des domaines précis tels que l'économie, l'emploi, l'éducation ou les marchés financiers. Le siège de l’ocde est à Paris. Site de l’ocde   

Organisation des Nations unies (ONU) 

Organisation internationale qui organise une coopération entre la quasi‐totalité des pays du monde. Les Nations unies sont nées de l’alliance des pays en guerre contre l’Allemagne, l’Italie et le Japon pendant la Seconde guerre mondiale. En 1945, la conférence de San Francisco a réuni les représentants de 50 pays qui ont élaboré la Charte des Nations unies. L’ONU a été mise sur pied le 24 octobre 1945, avec pour première mission le maintien de la paix et de la sécurité internationale. Pour remplir cet objectif, l’onu dispose notamment de forces de maintien de la paix, constituées de forces militaires mises à disposition par les États membres pour des missions spécifiques : les casques bleus. Les missions de l’onu se sont étendues 

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au fil des ans. En 1948, l’Assemblée générale de l’onu a adopté la Déclaration universelle des droits de l´homme. Le développement, la protection de l’environnement, la santé, la sauvegarde du patrimoine culturel de l’humanité sont quelques‐uns des axes de travail des Nations unies. Pour remplir ces objectifs, des institutions spécifiques ont été mises sur pied, tandis que d’autres institutions existantes étaient rattachées à l’onu. Les principales sont : ‐ le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) ; ‐ l’oit ; ‐ l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ; ‐ l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ; ‐ la Banque mondiale ; ‐ le FMI ; ‐ l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO); ‐ l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ; ‐ l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Le travail accompli par les institutions spécialisées de l’onu est considérable, et il prend le pas sur les travaux réalisés au sein de l’onu proprement dite, où tant le contexte international (40 années de guerre froide) que le mode de fonctionnement de l’organisation ont limité son efficacité au niveau de la prévention et de la résolution des conflits armés. Les organes de l’onu sont : ‐ l’Assemblée générale : tous les pays membres y sont représentés. Les décisions y sont prises à la majorité simple ou à la majorité des deux tiers. L’Assemblée adopte des résolutions qui ont une grande force morale ; ‐ le Conseil de sécurité : organe responsable du maintien de la paix, il comprend cinq membres permanents (Chine, États‐Unis, France, Grande‐Bretagne et Russie) et dix membres temporaires (élus par l’Assemblée). Les membres permanents disposent d’un droit de veto. La composition du Conseil qui reflète la situation du monde au lendemain de la Seconde guerre mondiale est actuellement remise en question ; ‐ le secrétariat : organe de gestion de l’onu, il est composé de fonctionnaires internationaux, et dirigé par un secrétaire général, élu pour cinq ans renouvelables par l’Assemblée générale. Le secrétaire général incarne l’onu aux yeux du monde ; ‐ la Cour internationale de justice. Composée de 15 juges élus par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, elle siège à La Haye. Les États se soumettent librement à son arbitrage ; ils sont ensuite tenus de se conformer aux décisions de la Cour ; ‐ le Conseil économique et social et le Conseil de tutelle. Au 1er janvier 2013, 193 pays sont membres de l’onu. Le siège des organes principaux de l’onu (Assemblée générale, Conseil de sécurité, secrétariat) se trouve à New‐York. La site de l’onu le site de la Cour de justice de La Haye le site de l’unicef le site de l’unesco le site de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture le site de l’oms   

Organisation du Traité de l´Atlantique nord (OTAN) 

Alliance militaire entre vingt‐six pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Le 4 avril 1949, dix États d’Europe occidentale, les États‐Unis et le Canada signent à Washington un accord par lequel ils s’engagent à organiser une défense commune : l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). L’alliance devient alors la principale force militaire de la planète, chargée de la défense des pays dits occidentaux durant la guerre froide. Après la chute du mur de Berlin (1989), le rôle et la composition de l’otan évoluent. L’alliance intervient militairement dans les guerres des Balkans durant les 

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années 1990 et en Afghanistan suite aux attentats du 11 septembre 2001, les États‐Unis ayant invoqué, pour la première fois dans l’histoire de l’organisation, l’article cinq du traité qui prévoit la solidarité en cas d’agression. L’OTAN s’élargit à dix États de l’ancienne Europe centrale et orientale en 1999 et 2004. L’alliance signe des accords de coopération avec la plupart des États européens non membres. L’OTAN est l’objet de critiques qui estiment qu’elle est un instrument de la domination américaine et qu’elle a perdu sa raison d’être avec la fin de la guerre froide. La question de la mise sur pied d’une défense propre à l'Europe se pose également, depuis que l’Union européenne développe une politique de défense et de sécurité (PESD) dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). L’OTAN possède une double structure de commandement. Le commandement politique est assuré par le Conseil de l’Atlantique Nord, composé de représentants de tous les États membres, qui décident selon le mode du consensus, et par le secrétaire général de l’organisation. Il existe également une assemblée parlementaire de l’otan qui réunit régulièrement des parlementaires de tous les États membres. Le siège politique de l’otan se trouve à Bruxelles. Le commandement militaire est installé à Mons. Site de l’otan   

Organisation internationale du travail (OIT) 

Organisation internationale qui a pour objectif d'élaborer et de superviser les normes internationales du travail. Fondée en 1919 par le Traité de Versailles, l’Organisation internationale du travail est devenue une institution spécialisée du système des Nations unies. Au 1er janvier 2013, elle compte 185 États membres. L’OIT élabore des conventions internationales qui déterminent les normes minimales à respecter dans le domaine du droit social. Des protocoles sont également élaborés. Ce sont des accords d'ordre technique adoptés pour préciser les modalités d'application de certaines conventions. L'OIT émet également des recommandations et fournit aux États membres une assistance technique. Au 1er janvier 2013, l'arsenal normatif de l'oit comprend 396 instruments : 198 conventions internationales, 5 protocoles et 202 recommandations. Les conventions de l’oit sont des traités internationaux ouverts à la ratification des États membres. Les recommandations sont des lignes directrices non contraignantes qui concernent souvent les mêmes sujets que les conventions. Parmi les conventions internationales, huit ont été désignées comme fondamentales pour les droits de l´homme. Ces conventions fondamentales de l’oit concernent la liberté syndicale, l’abolition du travail forcé, l’égalité et l’élimination du travail des enfants. Leur ratification par les États membres est obligatoire. L’OIT met en œuvre des mécanismes de contrôle du respect des conventions ratifiées par les États membres. Parmi les institutions internationales, l’oit est la seule à être organisée de façon tripartite : gouvernements, organisations d'employeurs et de travailleurs y sont représentés. Les principaux organes de l’oit sont : ‐ la Conférence internationale du travail, qui réunit chaque année les délégations des pays membres. Chaque délégation se compose de deux délégués gouvernementaux, d’un représentant des travailleurs et d’un représentant des employeurs. La Conférence adopte les 

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normes internationales du travail et élit le Conseil d’administration ; ‐ le conseil d’administration, également de composition tripartite, qui élabore les politiques de l’oit. Il tient deux sessions par an ; ‐ le Bureau international du travail (BIT) qui est le secrétariat permanent de l’oit. Il dispose d’une administration, et de bureaux dans 40 pays. À sa tête se trouve un directeur général élu pour cinq ans. Le siège de l’oit se trouve à Genève (Suisse). Site de l'oit   

Organisation mondiale du commerce (OMC) 

Organisation internationale édictant des règles qui régissent le commerce mondial. Après la fin de la Seconde guerre mondiale, la volonté de développer les échanges commerciaux et de les libéraliser pour éviter un retour au protectionnisme de l’avant‐guerre a conduit à la conclusion de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Au fil de cycles successifs de négociations, le GATT a lié un nombre croissant de pays et couvert de plus en plus de domaines. En 1995, suite aux accords de Marrakech, il s’est inséré dans une nouvelle structure permanente, l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Au début 2013, l’omc comptait 159 pays membres. L’OMC gère les accords commerciaux existants et est le cadre de la négociation et de la conclusion de nouveaux accords. L'Organe de règlement des différends arbitre les conflits de nature commerciale entre ses membres. Les principaux accords existants sont : ‐ l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, qui concerne essentiellement les marchandises (GATT) ; ‐ l’accord général sur le commerce des services (AGCS) ; ‐ l’accord sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) ; ‐ l’accord sur l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires (accord SPS) ; ‐ l’accord sur les obstacles techniques au commerce (OTC). Le lancement d'un nouveau cycle de négociations commerciales lors de la Conférence ministérielle de Doha (novembre 2001) devait conduire à de nouvelles avancées en matière de la libéralisation commerciale sur les thèmes dits de Singapour (services, propriété intellectuelle, investissements, concurrence) ainsi que sur la libéralisation de l'agriculture. Mais les négociations entre pays développés, puissances émergentes et pays en développement se soldent jusqu'à présent par un échec retentissant. De facto, le cycle de Doha est suspendu depuis 2006. Par ailleurs, les rapports de force entre les membres ont changé au sein des instances de décisions. Les pays en voie de développement ont progressivement pris une place d'acteurs à part entière à l'omc, tandis que les pays émergents, dont la Chine, l'Inde ou le Brésil, sont devenus des acteurs dont les puissances occidentales doivent désormais tenir compte. Si l'ensemble de ces pays forment un groupe hétéroclite, tant leurs situations économiques diffèrent, ils partagent des intérêts communs manifestes et une certaine analyse commune des rapports commerciaux à l'échelle internationale. Ils pèsent davantage qu'auparavant dans les négociations et ont acquis une capacité de blocage qui explique en partie l'enlisement du processus. La décision est prise selon le mode du consensus par l’ensemble des représentants des pays membres réunis dans une conférence ministérielle. L'Union européenne étant entre autre une union douanière, elle est membre de l'omc au même titre que ses États 

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membres. La Commission européenne s’exprime au nom des États membres à presque toutes les réunions de l’omc. Les différends commerciaux opposent fréquemment les États‐Unis et l’Union européenne. La procédure de règlement des différends en vigueur à l’omc s’apparente à une procédure judiciaire et la condamnation d’un État peut entraîner la prise de sanctions à son égard. Le caractère contraignant des accords de l’omc et des décisions de l'Organe de règlement des différends fait d’elle une autorité supranationale. Le fait qu'existe dans le domaine du commerce une organisation supranationale jouissant d’un pouvoir étendu, et non pas dans les domaines des droits de l'homme ou de l’environnement, est régulièrement dénoncé par les mouvements altermondialistes et les ONG de coopération au développement. Les opposants de l’omc dénoncent le caractère ultralibéral de son orientation et de ses décisions, inspirées selon eux par les intérêts des groupes d’entreprises multinationaux. Les défenseurs de l’omc y voient la seule enceinte de régulation du commerce à l’échelle mondiale, garante de la liberté des échanges et de la cr 

Organisation non gouvernementale (ONG) 

Association de citoyens, indépendante des gouvernements, qui défend une cause dans le domaine environnemental ou social ou mène une action humanitaire, le plus souvent au niveau international. Une ONG est une organisation sans but lucratif, organisée par le secteur privé. Il existe des ONG militantes, qui se donnent pour objectif d'infléchir les politiques publiques dans un domaine déterminé (par exemple Amnesty international dans le domaine des droits de l'homme et Greenpeace dans celui de l'environnement), et des ONG humanitaires, dont l'objectif est davantage celui du secours immédiat (par exemple la Croix rouge et Médecins sans frontières). De nombreuses ONG se consacrent à l'aide au développement et combinent la fonction de sensibilisation du public et des décideurs politiques à celle de l'apport d'aide matérielle aux populations. L'importance croissante du développement des ONG est au moins partiellement une réponse au phénomène de la mondialisation. Les ONG représentent une forme de structuration de la société civile pour agir en tant que groupe de pression, particulièrement au niveau international. En tant que telles, les ONG ont été progressivement reconnues par les institutions internationales (Union européenne, Conseil de l´Europe, ONU, OMC) et invitées à assister aux débats qui se déroulent en leur sein. En Belgique, beaucoup d'ong sont subsidiées par les pouvoirs publics et certaines sont intégrées dans les processus de consultation. La légitimité des ONG est parfois remise en cause, à travers un questionnement de leur représentativité et de leur mode de prise de décision.w Section ONG sur le site de l'onu Les ONG au Conseil de l'Europe   

Organisation patronale 

Organisation qui se donne pour objectif de défendre les intérêts des entreprises. Les entreprises ont de multiples raisons de promouvoir leurs intérêts en s´associant de façon durable : faire pression sur les fournisseurs de matières premières, mettre sur pied des services d´études juridiques et économiques, définir des positions communes 

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en matière commerciale ou face au pouvoir politique et aux syndicats, influencer l´image que se fait l´opinion publique d´un secteur ou d´une industrie, etc. Certaines associations d´entreprises ont un but purement commercial, comme les chambres de commerce. D´autres ont en commun d´être des organisations d´employeurs. À ce titre elles sont en contact avec les syndicats aux divers niveaux et dans les divers mécanismes de la concertation économique et sociale. Historiquement, la première base d´affiliation est le métier ou la profession. Mais très vite, dans les grands secteurs industriels, les organisations professionnelles d´un même secteur ont fusionné. C´est le cas par exemple dans l´industrie de la laine, où les organisations des divers métiers de laveur, cardeur, tisserand, etc. Ont fusionné pour être représentés dans une seule association représentant l´industrie de la laine, elle‐même rejoignant plus tard une association générale pour toute l´industrie textile. Dans le monde de l´artisanat ou du commerce, il existe encore un grand nombre d´organisations professionnelles, elles‐mêmes regroupées dans des organisations interprofessionnelles de classes moyennes. Des organisations existent sur le plan interprofessionnel, c´est‐à‐dire compétentes pour l´ensemble des branches d´activité. La plus importante est la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), qui est une fédération d´associations sectorielles. Les organisations patronales interprofessionnelles constituées au plan des régions, l´Union wallonne des entreprises (UWE), BECI‐Union des entreprises de Bruxelles (BECI‐UEB) et le VOKA) affilient quant à elles directement les entreprises.   

Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) 

Organisation internationale chargée de la sécurité et de la prévention des conflits en Europe. En 1995, la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) s’est transformée en une institution dotée de structures permanentes, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’OSCE regroupe actuellement 56 pays d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie centrale. Elle est chargée de la détection et de la prévention des conflits armés, de leur gestion et de la réhabilitation des pays après résolution des conflits. Les décisions de l’osce sont prises sur base d’un consensus. Elles n’ont pas de valeur juridiquement contraignante, ce sont des instruments politiques. Les principaux organes de l’osce sont : ‐ le conseil permanent, qui réunit les représentants des États participants et se réunit au moins chaque semaine ; ‐ le conseil supérieur, qui réunit des fonctionnaires de haut rang au minimum deux fois par an ; ‐ le conseil ministériel, qui regroupe les ministres des Affaires étrangères des États participants et se réunit une fois par an ; ‐ l’assemblée parlementaire, qui est composée de parlementaires des États participants. Elle a un rôle consultatif et est également chargée de la délégation d’observateurs des processus électoraux ; ‐ le forum pour la coopération en matière de sécurité, qui réunit des représentants des États membres et se réunit chaque semaine. Il se consacre particulièrement au contrôle des armements. En outre, des sommets réunissent les chefs d’État et de gouvernement de l’osce tous les deux ou trois ans. La présidence de l’osce est exercée par les ministres des Affaires étrangères des pays participants selon un 

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système de rotation. L’OSCE dispose d’un secrétariat à la tête duquel se trouve un secrétaire général, nommé pour trois ans par le conseil ministériel. Il existe au sein de l’osce un bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme, chargé notamment de l’observation des processus électoraux dans les États membres, et un poste de haut commissionnaire aux minorités nationales, chargé de la surveillance des tensions entre minorités nationales. Le siège de l’osce se trouve à Vienne (Autriche). Site de l'osce   

Organisation professionnelle/interprofessionnelle 

Organisation d´entreprises ou de travailleurs d´une même profession ou d´une même branche d´activité/de toutes les professions ou branches d´activité. Dans le monde des classes moyennes, il existe un grand nombre d´organisations représentant une seule profession. C´est la spécialisation professionnelle qui caractérise des organisations comme la Fédération belge des acupuncteurs, l´Association flamande des bureaux de voyage, etc. Dans l´industrie et les services, les organisations regroupent des professions ou des métiers d´une même branche d´activité. On parle alors d´organisations professionnelles sectorielles. Par exemple, la Fédération belge de la brique (FBB), organisation patronale affiliée à la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), représente les entreprises présentes dans le secteur des briqueteries. Quand une organisation patronale représente l´ensemble des secteurs, il s´agit d´une organisation interprofessionnelle. Outre la FEB, constituée sur le plan national, il y a des organisations patronales constituées sur le plan régional : l´Union wallonne des entreprises (UWE), BECI‐Union des entreprises de Bruxelles (BECI‐UEB) et le VOKA. En ce qui concerne les syndicats, le regroupement des travailleurs s´effectue dans les centrales professionnelles, qui regroupent plusieurs professions et métiers. Par exemple, la Centrale générale de la FGTB regroupe les ouvriers d´un très grand nombre de secteurs : agriculture, chimie, pétrole, verre, nettoyage, entreprises de gardiennage, etc. Les syndicats interprofessionnels sont des regroupements de centrales : fédération en ce qui concerne la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB), confédération en ce qui concerne la Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC). La Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB) est une structure uniquement interprofessionnelle. La dimension professionnelle de la négociation sociale est de la compétence des commissions paritaires, tandis que la dimension interprofessionnelle est de la compétence du Conseil national du travail (CNT) et du Groupe des dix.   

Organisation représentative 

Organisation reconnue par une autorité publique pour être le porte‐parole des intérêts que cette organisation entend représenter. Les pouvoirs publics ont défini des critères ou des procédures pour sélectionner les organisations représentatives d´intérêts qu´ils souhaitent prendre en compte dans leurs décisions. Historiquement les premières organisations reconnue comme représentatives sont les syndicats et les organisations patronales, appelés à participer au système de la décision politique par la consultation et la négociation. Dans ce domaine de la décision politique, il existe de nombreux 

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organes consultatifs au sein desquels siègent des représentants de ces organisations. Parmi eux, les commissions paritaires et le Conseil national du travail occupent une place particulière car une loi leur attribue également la capacité de conclure des conventions collectives de travail. La reconnaissance de la représentativité d´une organisation par les autorités publiques est un enjeu qui engendre une compétition entre organisations. Du côté syndical par exemple, il existe des syndicats qui n´ont pas réussi à se faire reconnaître comme organisations représentatives parce qu´ils ne remplissent pas les critères prévus pas la législation. C´est le cas par exemple de l´Union nationale des syndicats indépendants (UNSI), membre au niveau européen de la Confédération européenne des syndicats indépendants (CESI). Certaines composantes de l´UNSI ont néanmoins obtenu cette reconnaissance, par exemple la Confédération nationale des cadres (CNC), une organisation qui est reconnue dans le cadre des élections sociales. Dans une multitude d´autres domaines de la décision politique (éthique, aide au développement, santé, handicapés, personnes âgées, jeunesse, sports, culture, audiovisuel, aménagement du territoire, logement, etc.), les organes consultatifs comprennent des personnes choisies pour leur appartenance à une organisation considérée comme représentative de positions en rapport avec la problématique concernée.   

Organisme d´intérêt public 

Organisme de droit public indépendant des administrations et créé par une loi. L´Autorité fédérale et les entités fédérées peuvent créer par la loi des organes indépendants, qui ne font pas partie de l´administration tout en contribuant à l´action du gouvernement dont ils dépendent. Ces organismes ont longtemps été qualifiés de « parastataux », expression moins utilisée depuis que les communautés et les régions en ont également créé : on parle, pour les organismes d´intérêt public créés par les communautés et les régions, d´organismes « paracommunautaires » et « pararégionaux ». Les organismes d´intérêt public forment une catégorie spécifique parmi les personnes morales de droit public. Leur statut est régi par la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d´intérêt public. Les entités fédérées peuvent modifier la loi de 1954 en définissant leurs propres normes relatives aux organismes d´intérêt public qui dépendent d´elles ; elles peuvent aussi créer des personnes morales de droit public en dehors du cadre de la loi de 1954 (c´est le cas de la RTBF). Les organismes de droit public doivent être créés par une loi, un décret ou une ordonnance, qui les rend juridiquement distincts de l´autorité qui les crée. Les organismes d´intérêt public sont classés en quatre catégories (ou types) par la loi du 16 mars 1954. Les organismes de type A sont soumis au pouvoir hiérarchique d´un membre du gouvernement qui exerce le pouvoir de gestion. Les organismes de type B possèdent une autonomie nettement plus importante, aussi bien au point de vue administratif et financier qu´au point de vue de leur capacité de décision et de gestion. Les organismes de type A sont soumis au contrôle de l´Inspection des finances, tandis que le contrôle financier des organismes de type B est assuré par un ou des commissaires du gouvernement qui a créé ces organismes, les inspecteurs des finances pouvant tout au plus 

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remettre des avis sur les opérations financières des organismes de type B. Les organismes de type B sont cependant soumis à la tutelle du gouvernement dont ils dépendent, celui‐ci définissant notamment le cadre et le statut du personnel. La catégorie C regroupe des organismes exerçant une activité financière. Ils disposent d´une large autonomie, notamment en matière de fixation du statut de leur personnel. La catégorie D regroupe des organismes actifs dans le domaine de la sécurité sociale, c´est‐à‐dire les institutions publiques de sécurité sociale. Leur autonomie est plus limitée que celle des organismes de catégorie C. Ils sont soumis à la loi du 25 avril 1969 sur la gestion paritaire des organismes de sécurité sociale. Il existe des organismes d´intérêt public de niveau fédéral qui n´appartiennent à aucune de ces catégories, tels que le Conseil central de l´économie (CCE), le Conseil national du travail (CNT), le Centre pour l´égalité des chances et la lutte contre le racisme, ainsi que des entreprises publiques autonomes.   

Pacte culturel  Accord politique signé par la plupart des partis en 1972, devenu loi en 1973, et destiné à protéger les minorités idéologiques et philosophiques au nord et au sud du pays. Dans les années 1960, le projet de créer des communautés a suscité des inquiétudes quant au respect du pluralisme. Dans la mesure où le poids catholique serait dominant dans la future Communauté flamande et la sensibilité laïque dominante dans la future Communauté française, la politique culturelle de chaque grande communauté risquait de favoriser une tendance et de faire une place réduite aux minorités idéologiques ou philosophiques. Trois mesures seront prises au début des années 1970 pour limiter ce risque : l´ajout de deux dispositions dans la Constitution, les articles 11 et 131 ; la création d´un mécanisme familièrement appelé sonnette d´alarme ; la négociation d´un Pacte culturel qui débouchera sur la loi du 16 juillet 1973 garantissant la protection des tendances idéologiques et philosophiques, dite loi du Pacte culturel. Le Pacte culturel a été négocié par les trois familles politiques traditionnelles (catholique, socialiste et libérale) et signé, le 24 février 1972, par des représentants des partis traditionnels mais aussi du FDF, du Rassemblement wallon et du Parti communiste (la Volksunie soutenant également le Pacte mais regrettant de n´avoir pu le négocier). L´objectif du Pacte culturel et de la loi qui en découle est d´imposer des mécanismes qui évitent les discriminations et les abus de pouvoir à tous les niveaux, des communautés aux communes, compétents dans les matières culturelles attribuées aux communautés. Parmi les principales dispositions prises en ce sens on retiendra : – l´obligation d´associer les diverses tendances idéologiques et philosophiques à la gestion des institutions culturelles publiques ou assimilées ; – le droit, pour les associations agréées de toutes tendances idéologiques et philosophiques, d´utiliser les infrastructures culturelles publiques ou assimilées ; – l´obligation d´utiliser des procédures objectives et transparentes pour tout soutien financier ; – la représentation, proportionnellement à leurs résultats électoraux au niveau des communautés, des différents partis dans les organes d´administration et de gestion des instituts publics de radio et de télévision ; – une disposition relative à la non‐

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discrimination dans la politique du personnel des institutions culturelles, disposition annulée par la Cour d´arbitrage en 1993. Plusieurs règles du Pacte culturel protègent aussi les « groupements d´usagers » c´est‐à‐dire les associations. En pratique cependant, la protection des usagers s´est avérée difficile faute d´un critère consensuel permettant de les reconnaître indépendamment des différents courants politiques. Une Commission nationale permanente du Pacte culturel a été créée pour assurer le respect du Pacte. Elle a un pouvoir de recommandation, et cherche des solutions de consensus lorsque des plaintes sont déposées devant elle. Sa composition est paritaire au plan linguistique, et proportionnelle au poids des différents partis dans leur parlement de communauté. Phénomène inhabituel, la loi du Pacte culturel n´a jamais été modifiée depuis son adoption, quoiqu´elle soit contestée par différents partis flamands. Elle ne pourrait être modifiée que par le Parlement fédéral.  

Pacte d´Egmont  Accord politique conclu en 1977 en vue d´une réforme de l´État et jamais appliqué. Le gouvernement constitué au lendemain des élections d'avril 1977 avait à son programme la réforme des institutions. L'accord sur une réforme de l'État en plusieurs étapes, conclu en mai 1977 par les partis sociaux‐chrétiens (CVP et PSC), socialiste (PSB‐BSP), et communautaires (VU et FDF), tire son nom du lieu où il fut négocié, le palais d'Egmont. Ses dispositions prévoyaient notamment la création de trois régions de même statut, et l'octroi des mêmes droits aux francophones de la périphérie bruxelloise qu'aux Flamands de la région bruxelloise. Le Pacte d'Egmont donna naissance à un autre accord politique au début de 1978, l'accord du Stuyvenberg, dont les dispositions furent coulées en projets de loi. Ces projets rencontrèrent une vive opposition en Flandre, notamment au sein du CVP et de la Volksunie. Des partis flamands « anti‐Egmont » se constituèrent : le Vlaamse Volkspartij (VVP) et le Vlaams‐Nationaal Partij (VNP). Le premier ministre Léo Tindemans (CVP) démissionna en octobre 1978 suite au refus du Parlement de voter ces projets. Le pacte d'Egmont ne fut jamais mis en œuvre. La loi du 5 juillet 1979 créa des institutions communautaires et régionales provisoires, dont les exécutifs étaient constitués de membres du gouvernement national. La réforme des institutions de 1980, qui créa les organes législatifs et exécutifs des régions et des communautés, laissa de côté le sort de la Région de Bruxelles‐Capitale dont les institutions régionales furent créées en 1989.   

Pacte de stabilité  Accord adopté au Conseil européen d´Amsterdam en 1997 et qui vise à prévenir les déficits budgétaires des pays qui ont adopté l´euro. Le pacte de stabilité et de croissance est un instrument de coordination des politiques budgétaires des pays membres de l´Union européenne qui ont adopté l´euro. Avant l´adoption de la monnaie unique, les États qui souhaitaient faire partie de l´Union économique et monétaire avaient dû respecter, conformément au traité de Maastricht conclu en 1992, des critères budgétaires stricts, souvent dénommés critères de Maastricht. Le pacte de stabilité a été conclu en 1997 pour assurer la poursuite de cette discipline budgétaire après l´entrée en vigueur de la monnaie unique. Il impose en particulier aux 

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pays candidats ou membres de Union européenne (UE) de maintenir le déficit budgétaire annuel inférieur à 3 % du PIB et la dette publique en‐dessous du seuil de 60 % du PIB. Le Conseil Ecofin peut adresser des recommandations, puis infliger des sanctions à l´État qui ne respecte pas cette condition. Depuis l´entrée en vigueur du pacte, plusieurs États ont été incapables de maintenir leur déficit budgétaire en dessous de ce seuil de 3%, mais ils n´ont pas fait l´objet de sanctions. Un certain assouplissement dans l´application du pacte a été décidé par le Conseil européen de Bruxelles en mars 2005. Á la suite de la crise budgétaire survenue en 2010, les mécanismes prévus dans le pacte de stabilité ont été renforcés par l´introduction d´un volet préventif – une attention est désormais également portée aux dépenses publiques – et un autre correctif – il vise à faire diminuer la dette publique à rythme « satisfaisant ». De plus, de nouveaux mécanismes d´avertissement et de sanction ont vu le jour. Le pacte de stabilité est critiqué par ceux qui estiment qu´il freine le développement économique et social en imposant une discipline budgétaire trop stricte au nom d´une théorie économique qui ne fait pas l´unanimité parmi les spécialistes.   

Pacte scolaire  Accord politique signé par les trois grands partis en 1958, devenu loi en 1959, et destiné à mettre un terme à la « guerre scolaire » ouverte entre le monde chrétien et le monde laïque au sujet de l´enseignement secondaire dans les années 1950. Le Pacte scolaire est signé le 20 novembre 1958 par les dirigeants du Parti social‐chrétien, du Parti libéral et du Parti socialiste belge. Il prendra forme de loi par la loi du 29 mai 1959, dite loi du Pacte scolaire. Le Pacte scolaire met fin à près d´une décennie de durs affrontements entre le pilier chrétien et le pilier laïque, et entre les partis qui relaient leurs revendications (social‐chrétien d´un côté, libéral et socialiste de l´autre) et qui se sont succédé au pouvoir dans les années 1950 en adoptant des politiques scolaires antagonistes. L´affrontement concerne alors principalement l´enseignement secondaire (écoles moyennes et techniques), dans lequel les catholiques s´estimaient sous‐représentés. Le gouvernement social‐chrétien homogène (1950‐1954) ayant adopté des lois jugées par les laïques beaucoup trop favorables à l´influence catholique (forte augmentation des subventions aux écoles libres et possibilité d´intervention de l´enseignement catholique dans l´organisation de l´enseignement officiel, notamment), le gouvernement socialiste‐libéral (1954‐1958) en prend le contre‐pied en diminuant drastiquement les subventions à l´enseignement libre et en développant l´enseignement officiel, ce qui provoque la colère du monde catholique. Suite à une négociation entre les trois grands partis, le Pacte scolaire acte un compromis qui restaure la paix scolaire et qui, malgré certaines modifications apportées depuis à la loi du Pacte scolaire, constitue encore le socle de l´organisation de l´enseignement en Belgique. Certaines dispositions du Pacte scolaire ont même été reprises à l´article 24 de la Constitution lorsque la compétence en matière d´enseignement a été transférée aux communautés (1988). Pour l´essentiel, la loi du Pacte scolaire, qui s´applique à tous les niveaux d´enseignement hors université : – augmente le subventionnement des écoles libres, qui 

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sont surtout des écoles liées à l´Église catholique ; – reconnaît le droit et l´obligation pour l´État de créer ses propres écoles là où elles font défaut ; – met fin à l´influence du clergé dans les écoles communales ; – contraint les écoles officielles à organiser des cours de religion correspondants aux différents cultes reconnus, ainsi qu´un cours de morale non confessionnelle ; – garantit aux parents la liberté du choix de l´école et la gratuité de l´enseignement moyen. Tout en pacifiant largement les questions scolaires et en démocratisant l´accès à l´école, le Pacte scolaire a fortement accru le montant des dépenses consacrées à l´enseignement.   

Parité  Représentation égale de deux groupes au sein d´une assemblée, d´une institution, etc. La parité peut être un état de fait : il se trouve, sans l´avoir décidé, qu´un groupe quelconque se compose de deux catégories de membres qui sont en nombre égal (autant de femmes que d´hommes, d´employeurs que de travailleurs, de Flamands que de francophones…). Mais le plus souvent, on emploie le terme de parité pour désigner l´obligation de composer une assemblée, un organe de concertation ou de négociation, une institution…, en deux parts égales de manière à garantir les droits de chaque groupe représenté. Selon les époques et les enjeux, l´exigence de parité concerne des catégories variables de personnes. Dans les pays où il y a une tradition de négociation sociale, de nombreuses institutions sont composées à part égale de représentants des travailleurs (syndicats) et de représentants des employeurs (organisations patronales). Les commissions paritaires, entre autres, qui sont organisées par branches d´activité économique, réunissent des représentants des organisations représentatives des employeurs et des travailleurs du secteur considéré. Il en va de même de nombreux conseils consultatifs, d´organes de gestion au sein de la sécurité sociale, etc. En Belgique, la parité est exigée dans des institutions au sein desquelles on veut garantir l´égalité entre les Flamands et les francophones. C´est ainsi que le Conseil des ministres est composé de manière paritaire, le Premier ministre pouvant ne pas être pris en compte pour le calcul de la parité. Le Comité de concertation et la Cour d´arbitrage, qui jouent un rôle important dans la prévention ou dans le règlement de conflits entre les différents niveaux de pouvoir, sont également composés en nombre égal de Flamands et de francophones. D´autres institutions par contre se limitent à créer des groupes linguistiques en leur sein, qui garantissent la présence de chaque grande communauté mais ne leur donnent pas un poids égal. La parité peut encore concerner des fonctions, comme dans le cas de la Cour d´arbitrage composée en nombre égal de spécialistes du droit et d´anciens parlementaires, ou de la commission parlementaire de concertation, composée en nombre égal de députés fédéraux et de sénateurs. La parité peut aussi être imposée dans des enceintes internationales, comme l´Assemblée parlementaire paritaire qui réunit, en nombre égal, des représentants de l´Union européenne et des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Une forme de parité en plein essor concerne l´exigence d´égalité numérique entre hommes et femmes, qui peut être imposée aussi bien pour composer des institutions politiques que pour la confection des listes électorales. 

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On parle même de « démocratie paritaire » pour désigner l´ambition de garantir aux femmes une participation à la vie politique égale à celle des hommes à tous les niveaux, ce qui va au‐delà de la simple exigence de mixité. En Belgique, l´obligation de parité existe pour les listes de candidats à tous les niveaux de pouvoir mais pas pour la composition effective des assemblées.   

Parlement  En démocratie, assemblée législative composée d´élus représentant la population. C´est aux xviiie et xixe siècles que le parlement, institution composée de représentants de la population, s´est répandu. Aujourd´hui, tous les États modernes disposent d´un parlement, mais le mode de composition de celui‐ci et ses prérogatives diffèrent selon le type de régime dans lequel il se trouve. Dans une démocratie parlementaire, le parlement est revêtu de trois pouvoirs : le pouvoir législatif, qui est le pouvoir d´élaborer les lois ; le pouvoir budgétaire, qui est celui de voter les crédits nécessaires au fonctionnement de l´État ; et le contrôle politique sur l´exécutif qui est responsable devant lui. Le gouvernement ne peut se maintenir en place que tant qu´il jouit de la confiance du parlement. Le parlement est l´émanation du peuple souverain ; il se compose de ses représentants, désignés lors d´élections. Le plus souvent, mais pas toujours, les parlements sont composés d´élus directs. Les élus qui composent le parlement sont généralement membres d´un parti politique, sur les listes desquelles ils sont élus. Les élus membres d´un même parti constituent un groupe politique. On désigne généralement sous le terme de majorité les élus membres des partis qui constituent le gouvernement et sous le terme d´opposition les élus membres de partis qui ne sont pas représentés au gouvernement. Le rôle du parlement a évolué au cours du xxe siècle. Son rôle a eu tendance à diminuer au fur et à mesure que celui du gouvernement augmentait. Dans la plupart des pays, le parlement s´est progressivement transformé en chambre de discussion et d´adoption des projets gouvernementaux, et peu de lois sont encore d´origine strictement parlementaire. On distingue les parlements monocaméraux (une seule assemblée) et les parlements bicaméraux (deux assemblées, chambre haute et chambre basse, ou encore Sénat et Chambre). En Belgique, il existe un Parlement fédéral bicaméral et des parlements régionaux et communautaires monocaméraux.   

Parlement bruxellois 

Assemblée parlementaire de la Région de Bruxelles‐Capitale, dotée du pouvoir législatif et exerçant le contrôle du gouvernement bruxellois. La Région de Bruxelles‐Capitale est une des trois régions dont se compose l´État fédéral belge. Son parlement possède les mêmes fonctions législatives et de contrôle politique que les autres parlements de communauté ou de région. Sa composition est par contre spécifique, ainsi que, dans une certaine mesure, son fonctionnement. La spécificité majeure du Parlement bruxellois est qu´il se compose de deux groupes linguistiques. Les députés élus sur des listes électorales francophones constituent le groupe linguistique français, les députés élus sur des listes électorales néerlandophones constituent le groupe linguistique néerlandais. Les candidats de chaque groupe linguistique doivent se présenter sur des listes 

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séparées : il ne peut exister de listes bilingues pour cette élection. Depuis les élections régionales de 2004, le nombre de membres de chaque groupe linguistique du Parlement bruxellois est déterminé indépendamment des résultats des élections : le groupe linguistique français compte obligatoirement 72 membres et le groupe linguistique néerlandais 17 membres, soit 89 députés au total. Cela représente environ 19 % de députés régionaux néerlandophones et 81 % de francophones, soit une sur‐représentation des néerlandophones par rapport aux résultats des listes néerlandophones à l´élection régionale (environ 14 %). L´existence de ces groupes linguistiques régit aussi une partie du fonctionnement du Parlement bruxellois. Chaque commission parlementaire doit compter au moins un représentant de chaque groupe linguistique. Par ailleurs, le Parlement bruxellois ne peut modifier son règlement qu´à la majorité absolue de chaque groupe linguistique (technique de la double majorité). Les ordonnances relatives à l´organisation des communes doivent également obtenir la majorité absolue dans chaque groupe linguistique. Dans les deux cas toutefois, un second vote peut avoir lieu sur le même objet, qui doit obtenir la majorité absolue des suffrages mais seulement un tiers au moins des suffrages dans chaque groupe linguistique. Les autres votes n´exigent pas de double majorité, mais un mécanisme appelé sonnette d´alarme permet de protéger la communauté minoritaire (flamande) contre un processus législatif qu´elle jugerait nuisible à ses intérêts. Le Parlement bruxellois édicte des ordonnances, qui ont force de loi même si leur valeur juridique est légèrement inférieure à celle des lois et des décrets (elles peuvent être soumises à davantage de contrôles et être plus aisément suspendues ou annulées). Voir aussi : élections régionales et communautaires À la différence d´autres parlements de communauté ou de région, le Parlement bruxellois ne dispose pas de l´autonomie constitutive. Les groupes linguistiques du Parlement bruxellois composent aussi les assemblées des commissions communautaires. Site du Parlement bruxellois @loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises@   

Parlement de communauté ou de région 

Assemblée parlementaire possédant le pouvoir législatif et la mission de contrôle du gouvernement au niveau d´une communauté ou d´une région. Dans l´État fédéral belge, chaque communauté et chaque région possède un parlement et un gouvernement, à l´exception de la Région flamande. Les parlements des communautés et des régions, qui ont longtemps été appelés Conseils, possèdent le pouvoir législatif et le pouvoir de contrôle politique classiquement attribués à un parlement. D´une part, ces parlements jouent un rôle décisif dans l´élaboration des textes législatifs (décrets ou ordonnances). Ils partagent avec les gouvernements le droit d´initiative (droit de prendre l´initiative d´élaborer un texte législatif) et le droit d´amendement, et possèdent seuls le pouvoir d´adopter les textes législatifs par un vote. Ils votent notamment le décret ou l´ordonnance qui fixe le budget annuel du gouvernement de communauté ou de région correspondant, et vérifient les comptes présentés par le gouvernement. D´autre part, les parlements de communauté ou de région contrôlent l´action des pouvoirs exécutif 

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correspondants, c´est‐à‐dire du gouvernement de la communauté ou de la région. Les membres des assemblées parlementaires disposent de plusieurs moyens pour exercer ce contrôle : questions parlementaires, interpellations, demandes d´explication, droit d´enquête parlementaire. Chaque gouvernement de communauté ou de région est ainsi politiquement responsable devant son parlement. Les parlements de communauté ou de région jouent aussi un rôle déterminant lors de l´entrée en fonction des gouvernements, dont ils élisent les membres et auxquels ils accordent leur confiance au moyen d´un vote. Ils peuvent aussi provoquer leur démission par la voie d´une motion de méfiance, ou en rejetant une motion de confiance déposée par le gouvernement. Ce sont les parlements de communauté ou de région qui doivent marquer leur assentiment aux traités et à certains accords de coopération signés par les gouvernements de communauté ou de région. Sauf exception, les votes au sein des parlements de communauté ou de région se font à la majorité absolue, aussi bien en commission qu´en séance plénière. Les gouvernements de communauté ou de région ne possèdent pas le pouvoir de dissoudre les parlements correspondants : ceux‐ci siègent jusqu´au terme de la législature, c´est‐à‐dire jusqu´à la prochaine élection destinée à renouveler l´assemblée. C´est ce qu´on appelle une assemblée de législature. L´article 117 de la Constitution dispose que les membres des parlements de communauté ou de région sont élus pour une période de cinq ans. À moins qu´une loi adoptée à la majorité spéciale en décide autrement, les élections ont lieu le même jour que les élections pour le Parlement européen. Tous les parlements de communauté ou de région sont intégralement renouvelés lors des élections législatives correspondantes. La composition des parlements de communauté ou de région obéit à des règles chaque fois spécifiques, propres au Parlement de la Communauté française, au Parlement flamand, au Parlement de la Communauté germanophone, au Parlement wallon ou au Parlement bruxellois.   

Parlement de la Communauté française 

Assemblée parlementaire de la Communauté française, dotée du pouvoir législatif et exerçant le contrôle du gouvernement de la Communauté française. La Communauté française est une des trois communautés dont se compose l´État fédéral belge. Son parlement possède les mêmes fonctions législatives et de contrôle politique que les autres parlements de communauté ou de région. Sa composition est par contre spécifique. Le Parlement de la Communauté française se compose de 94 députés. Tous sont des élus directs au niveau des régions ; ils ne sont donc qu´indirectement élus au Parlement de la Communauté française. Le Parlement de la Communauté française se compose des 75 membres du Parlement wallon et de 19 membres francophones du Parlement bruxellois : ‐ sauf cas particuliers, tous les membres du Parlement wallon, qui sont au nombre de 75, deviennent membres du Parlement de la Communauté française. Les cas particuliers concernent des membres du Parlement wallon qui ne peuvent siéger au Parlement de la Communauté française en raison d´une incompatibilité ; ils sont alors remplacés dans ce dernier par un suppléant. L´incompatibilité frappe notamment les membres du 

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Parlement wallon qui ont exclusivement ou en premier lieu prêté serment en allemand au Parlement wallon, manifestant ainsi leur appartenance à la Communauté germanophone ; ‐ le Parlement de la Communauté française comporte également 19 membres appartenant au groupe linguistique français du Parlement bruxellois. Ces 19 membres sont élus par et parmi ce groupe. Ils doivent être répartis, en termes d´appartenance politique, proportionnellement aux résultats obtenus par les listes francophones lors de l´élection du Parlement bruxellois. Le Parlement de la Communauté française est donc composé de députés qui, sauf exception, exercent au minimum deux mandats, un régional et un communautaire. Ils exercent un mandat supplémentaire s´ils sont choisis par leurs pairs pour être sénateurs de communauté : c´est en effet le Parlement qui désigne les représentants de la communauté au Sénat. Le Parlement de la Communauté française édicte des décrets, qui ont la même valeur juridique que les lois. Voir aussi : élections régionales et communautaires Le Parlement de la Communauté française dispose de l´autonomie constitutive, mais celle‐ci est limitée par le fait que la composition du Parlement de la Communauté française doit tenir compte de la composition du Parlement wallon. Le siège du Parlement de la Communauté française est à Bruxelles, capitale de la Communauté. Site du Parlement de la Communauté française   

Parlement de la Communauté germanophone 

Assemblée parlementaire de la Communauté germanophone, dotée du pouvoir législatif et exerçant le contrôle du gouvernement de la Communauté germanophone. La Communauté germanophone est une des trois communautés dont se compose l´État fédéral belge. Son parlement possède les mêmes fonctions législatives et de contrôle politique que les autres parlements de communauté ou de région. Sa composition est par contre spécifique. Le Parlement de la Communauté germanophone se compose de 25 députés. Tous sont des élus directs, désignés par les électeurs de la région de langue allemande. Ils ne peuvent pas être simultanément membres du Parlement de la Communauté française, mais bien du Parlement wallon. Le Parlement de la Communauté germanophone désigne un sénateur de communauté, qui représente la Communauté germanophone au Sénat. Le Parlement de la Communauté germanophone édicte des décrets, qui ont la même valeur juridique que les lois. À la différence des parlements de la Communauté française et de la Communauté flamande, le Parlement de la Communauté germanophone ne dispose pas de l´autonomie constitutive. Le siège du Parlement de la Communauté germanophone est situé à Eupen, capitale de la Communauté. Voir aussi : élections régionales et communautaires site du Parlement de la Communauté germanophone   

Parlement européen 

Assemblée d’élus directs de tous les pays de l’Union européenne. Le Parlement européen est une institution de l'Union européenne. Il se compose de membres élus directement dans chacun des États membres de l’Union européenne. Leur nombre, prévu par le Traité de Lisbonne, est de 751. Les députés européens sont les représentants de la population de l’Union, qui compte environ 500 millions de 

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personnes. Les élections européennes se déroulent dans chaque pays, tous les cinq ans depuis 1979. Le Parlement européen jouit de compétences dans les trois pouvoirs qui sont traditionnellement ceux d’un parlement : pouvoir législatif, pouvoir budgétaire, pouvoir de contrôle de l’exécutif. Au fil du temps, il a vu son autorité renforcée. Cependant, ces compétences restent limitées : ‐ pouvoir législatif : le Parlement européen ne dispose pas de l’initiative en matière législative : c’est la Commission qui élabore les propositions législatives. De plus, toutes les matières ne sont pas de sa compétence. Enfin, dans les matières où le Parlement européen est compétent, il partage cette compétence avec le Conseil ; ‐ pouvoir budgétaire : le Parlement et le Conseil partagent le pouvoir budgétaire. Le Parlement peut toutefois rejeter le budget proposé par la Commission ou refuser de lui accorder décharge pour les comptes ; ‐ contrôle de l’exécutif : le Parlement auditionne les candidats aux postes de commissaires européens et approuve ou rejette la composition de la Commission. Le Parlement dispose d’un pouvoir de censure de la Commission, qu’il peut contraindre à la démission, non pour sa politique, mais pour sa gestion. Ce vote doit réunir la majorité absolue des députés et des deux tiers des votes exprimés. Aucune motion de censure n’a été jusqu’à présent adoptée. Le Parlement peut également constituer des commissions d’enquête. Le travail parlementaire s’effectue selon une organisation semblable à celle de la plupart des parlements. Les députés se réunissent en commissions ou en séances plénières. À la tête du Parlement se trouve un président élu en son sein Les députés européens sont pour la plupart regroupés en groupes politiques, selon des lignes qui reflètent les clivages rencontrés sur les scènes politiques nationales. Plusieurs de ces groupes sont liés à des partis politiques européens. Les séances plénières du Parlement se tiennent à Strasbourg, et les séances des commissions à Bruxelles. Le secrétariat du Parlement se trouve à Luxembourg. Site du Parlement européen   

Parlement fédéral  Ensemble formé des deux assemblées parlementaires de niveau fédéral, la Chambre des représentants et le Sénat. Le Parlement fédéral, qui possède tous les pouvoirs attribués aux parlements dans les démocraties, forment avec le gouvernement fédéral l´Autorité fédérale, c´est‐à‐dire le niveau de pouvoir central ou national dans l´État fédéral belge. La Constitution belge de 1831 avait installé un système parlementaire bicaméral, composé de deux assemblées, la Chambre des représentants et le Sénat, qui avaient des compétences semblables : elles se différenciaient surtout par le fait que les conditions d´éligibilité étaient beaucoup plus restrictives au Sénat. Aujourd´hui, ces assemblées ont une composition proche mais leurs compétences se sont différenciées : la Chambre des représentants a gardé toutes ses compétences antérieures, tandis que le Sénat a perdu plusieurs compétences qu´il partageait avec la Chambre et a reçu des missions spécifiques. Les deux assemblées restent sur un pied d´égalité en matière de révision de la Constitution et pour l´adoption des lois spéciales, qui portent essentiellement sur des réformes institutionnelles et des questions linguistiques. Il en va de même dans d´autres matières importantes : traités internationaux, 

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organisation des cours et tribunaux, du Conseil d´État, etc. Depuis 1993, le rôle respectif de la Chambre et du Sénat dans l´élaboration des lois dépend des matières concernées. Outre ce qui a déjà été évoqué, on retiendra que : ‐ dans certaines matières, dont les budgets et les comptes de l´État, le pouvoir législatif est exercé collectivement par la Chambre et le Roi seulement ; ‐ dans les autres matières, la Chambre et le Roi exercent collectivement le pouvoir législatif, tandis que le Sénat ne possède qu´un pouvoir limité et facultatif dans l´élaboration des lois. Les sénateurs peuvent déposer des propositions de loi, ainsi que demander à examiner les projets de loi acceptés par la Chambre et proposer des amendements à leur sujet, mais c´est la Chambre qui se prononce définitivement soit en adoptant, soit en rejetant en tout ou en partie les propositions de loi et les amendements du Sénat. La diminution des pouvoirs législatifs du Sénat, jointe à sa nouvelle composition qui en fait un lieu de rencontre entre représentants des communautés et des régions, donnent au Sénat le rôle d´une chambre de réflexion plutôt que d´une assemblée législative au sens plein du terme. Le gouvernement fédéral n´est responsable que devant la Chambre, qui peut seule lui accorder sa confiance lors de son investiture ou d´une question de confiance, ou la lui retirer en refusant une motion de confiance ou en adoptant une motion de méfiance. La durée de la législature au niveau fédéral est de quatre ans. Le Roi peut dissoudre la Chambre des représentants avant la fin de la législature, mais dans des conditions très précises ; la dissolution de la Chambre entraîne celle du Sénat. La coordination entre les deux assemblées est assurée par différents mécanismes, dont la commission parlementaire de concertation. Leur travail conjoint en chambres réunies suppose des circonstances exceptionnelles. Le Parlement fédéral est situé à Bruxelles, capitale belge.   

Parlement flamand  Assemblée parlementaire de la Communauté flamande, dotée du pouvoir législatif et exerçant le contrôle du gouvernement flamand. La Communauté flamande est une des trois communautés dont se compose l´État fédéral belge. Son parlement possède les mêmes fonctions législatives et de contrôle politique que les autres parlements de communauté ou de région. Sa composition est par contre spécifique, ainsi que ses compétences. Ses compétences sont plus larges que celles des autres parlements de communauté car le Parlement flamand exerce, avec le gouvernement flamand, les compétences de la Région flamande, qui n´a pas d´institutions politiques propres. Le Parlement flamand se compose de 124 députés. Depuis 2004, tous sont des élus directs. Ils se décomposent en deux ensembles : ‐ 118 membres sont domiciliés et élus dans la Région flamande ; ‐ 6 membres sont domiciliés dans la Région de Bruxelles‐Capitale ; ils sont élus par toutes les personnes participant à l´élection régionale bruxelloise qui y ont choisi de se faire présenter les listes de candidats appartenant au groupe linguistique néerlandais. Si l´on peut être candidat simultanément dans les deux assemblées, une incompatibilité empêche de siéger simultanément dans l´une et l´autre : le candidat qui aurait été élu dans les deux assemblées doit démissionner de l´une d´elles. Tous les membres du 

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Parlement flamand participent aux votes qui concernent les compétences de la Communauté flamande. Par contre, seuls les 118 membres élus en Région flamande participent aux votes qui concernent les compétences de la Région flamande. Les décrets relevant des compétences de la Communauté flamande s´appliquent dans la région de langue néerlandaise et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale, tandis que les décrets relevant des compétences de la Région flamande ne s´appliquent que dans celle‐ci. Les députés du Parlement flamand exercent un mandat supplémentaire s´ils sont choisis par leurs pairs pour être sénateurs de communauté : c´est en effet le Parlement qui désigne les représentants de la communauté au Sénat. Le Parlement flamand édicte des décrets, qui ont la même valeur juridique que les lois. Le siège du Parlement flamand est situé à Bruxelles, capitale de la Communauté flamande. Voir aussi : élections régionales et communautaires site du Parlement flamand   

Parlement wallon  Assemblée parlementaire de la Région wallonne, dotée du pouvoir législatif et exerçant le contrôle du gouvernement wallon. La Région wallonne est une des trois régions dont se compose l´État fédéral belge. Son parlement possède les mêmes fonctions législatives et de contrôle politique que les autres parlements de communauté ou de région. Sa composition est par contre spécifique. Le Parlement wallon se compose de 75 députés, qui sont tous des élus directs. Sauf cas particuliers, tous les membres du Parlement wallon deviennent en outre automatiquement membres du Parlement de la Communauté française. Les cas particuliers concernent des membres du Parlement wallon qui y ont exclusivement ou en premier lieu prêté serment en allemand, manifestant ainsi leur appartenance à la Communauté germanophone (dont le territoire, c´est‐à‐dire la région de langue allemande, est une partie du territoire de la Région wallonne). Ces membres germanophones du Parlement wallon ne peuvent participer aux votes relatifs aux compétences transférées par la Communauté française à la Région wallonne. Le Parlement wallon édicte des décrets, qui ont la même valeur juridique que les lois. Lorsque ces décrets portent sur des compétences transférées à la Région wallonne par la Communauté française, ou sur des compétences transférées par la Région wallonne à la Communauté germanophone, ils ne s´appliquent que dans la région de langue française. Le Parlement wallon dispose de l´autonomie constitutive, mais il doit l´exercer en tenant compte du fait que sa composition retentit sur celle du Parlement de la Communauté française. Le siège du Parlement wallon est situé à Namur, capitale de la Région wallonne. Voir aussi : élections régionales et communautaires site du Parlement wallon   

Parti politique  Groupement de fait rassemblant des citoyens unis par des liens doctrinaux, et ayant comme objectif d´assurer la participation politique des citoyens et d´exercer le pouvoir. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Personne morale  Groupement de personnes doté d´une existence juridique propre (société, association, etc.) Cette définition sera bientôt mise en ligne.  

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Pétition  Expression d´une opinion, d´une plainte ou d´une requête, transmise par écrit par une ou plusieurs personnes à une autorité. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Pilier  Ensemble d’organisations qui ont une idéologie commune et qui veillent à son influence dans l’organisation de la société. Nous entendons ici « pilier » au sens, de provenance hollandaise, de zuil. En ce sens, un pilier est un ensemble d’organisations qui partagent une même tendance idéologique : de manière plus ou moins complète selon les cas, un pilier peut se composer d’un syndicat, d’une ou de plusieurs mutualités, d’organisations professionnelles de classes moyennes ou d’agriculteurs, de mouvements de jeunesse et d’éducation permanente, d’écoles privées ou publiques, d’associations culturelles, sociales, etc. Par leur action et par leurs revendications, ces organisations s’efforcent de jouer un rôle dans le fonctionnement de la société civile, dans les procédures de consultation et de concertation, dans l’élaboration des lois et dans la lutte pour le pouvoir politique. On parle de « pilarisation » de la société (verzuiling, en néerlandais) pour désigner ce phénomène qui s’est développé pendant plus d’un siècle aux Pays‐Bas et en Belgique. Au sein de chaque pilier, il peut exister un parti politique, mais ce dernier n’est qu’une composante parmi d’autres du pilier : ce sont les forces à l’œuvre dans la société qui sont à l’origine des piliers et non les partis. D’un cas à l’autre et d’une époque à l’autre, l’influence du parti sur les autres composantes du pilier varie fortement. Historiquement, ce sont plutôt les piliers qui ont influencé, pénétré ou créé les partis, dans lesquels ils voyaient une courroie de transmission efficace pour la défense de leurs priorités. En Belgique, les principaux piliers correspondent aux trois partis politiques traditionnels (chrétien, libéral, socialiste), qui sont linguistiquement dédoublés depuis plusieurs décennies sans que, pour autant, les syndicats ou les mutuelles se soient scindés sur une base linguistique. Il y a d’autant moins de correspondance stricte entre un pilier et un parti qu’il existe de nombreux partis sans pilier (extrême droite par exemple), et des partis qui récusent la constitution d’un pilier alors qu’ils sont nés d’une nébuleuse d’associations diverses (écologistes par exemple). En outre, un pilier peut être traversé par de fortes nuances internes, voire par des tensions : le pilier chrétien, par exemple, est loin d’être homogène en matière socio‐économique voire religieuse. Les organisations qui composent un pilier entretiennent traditionnellement des relations entre elles, et ont tendance à considérer les autres piliers comme des adversaires potentiels, ce qui a conduit ces différents « mondes » à un certain cloisonnement. Le cloisonnement a été accru par la création de mécanismes légaux assurant une représentativité à certaines tendances dans des processus de consultation ou de concertation, ou garantissant le pluralisme de certains organes. Les organisations d’un pilier peuvent se « dépilariser », s’ouvrir plus ou moins largement à une diversité idéologique jusque‐là non reconnue, comme l’a fait le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) depuis 1972. La multiplication, depuis les années 1970, d’organisations pluralistes, rassemblant des 

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membres sans rapport avec un pilier ou appartenant à des piliers différents, a contribué à la perte d’influence des piliers : ils ne constituent plus un mode de structuration de la société aussi déterminant que par le passé.   

Pilier (sécurité sociale) 

Mécanisme de la protection sociale en matière de pension. C´est dans la branche des pensions de retraite que l´on parle de piliers. On y distingue trois piliers, qui se différencient selon le type de solidarité qu´ils mettent en œuvre. Le premier pilier est celui du régime obligatoire de la pension légale, qui fonctionne sur la base des cotisations prélevées sur les revenus du travailleur salarié ou du travailleur indépendant et des subsides de l´État. Le deuxième pilier est facultatif. Il est constitué par les systèmes qui octroient des compléments de pension dans le cadre des entreprises ou dans certains secteurs. Pour chaque travailleur, l´entreprise ou le secteur peuvent capitaliser certains montants qui lui seront versés au moment de sa retraite. Le troisième pilier, également facultatif, ne fait pas partie de la sécurité sociale au sens strict car il est constitué par l´effort consenti individuellement par les personnes qui souscrivent volontairement auprès d´une banque ou d´une compagnie d´assurance à des formes d´épargne à long terme en vue d´un complément de pension. Les deuxième et troisième piliers bénéficient d´un soutien de l´État sous la forme d´avantages fiscaux accordés aux entreprises (deuxième pilier) et aux personnes (troisième pilier). C´est en vertu de ce soutien que l´on range ces deux piliers dans la protection sociale.   

Pilier (UE)  Un des trois domaines d’action de l’Union européenne. Le Traité de Maastricht (1992) puis le Traité d´Amsterdam (1999) ont organisé les politiques de l’Union européenne en trois piliers, correspondant à des degrés différents d’intégration. Ces piliers se distinguaient essentiellement par leur mode de prise de décision. Le premier pilier comprenait les politiques d'intégration économique. Le deuxième et le troisième piliers, consacrés respectivement à la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et à la coopération en matière de Justice et d’Affaires intérieures (JAI), n'étaient pas confiés aux institutions européennes mais relevaient de la décision intergouvernementale. La distinction des trois piliers a disparu lors de l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne en 2009. Au sein de l'Union, la plupart des décisions sont désormais prises selon la procédure dite communautaire, appelée procédure législative ordinaire. Les décisions en matière de Politique étrangère et de sécurité commune restent soumises à la méthode intergouvernementale, de même que certaines matières liées à la coopération policière et judiciaire en matière pénale.   

Pluralisme  Coexistence pacifique, dans un pays, une région, un groupe, une institution…, de personnes ayant des convictions politiques ou religieuses divergentes. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Police fédérale  Force publique chargée du maintien de la sécurité, compétente sur l´ensemble du territoire belge. Les dysfonctionnements entre police 

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judiciaire et gendarmerie constatés en 1996 à l'occasion des enlèvements d'enfants et d'adolescents perpétrés par Marc Dutroux débouchent sur une volonté politique de mettre en œuvre la réforme des services de police dont les prémices remontent aux années 1980 (notamment les tueries du Brabant entre 1982 et 1985, et le drame du Heysel en 1985). Parmi les recommandations, publiées en 1997, de la commission d'enquête parlementaire sur la manière dont l'enquête, dans ses volets policiers et judiciaires a été menée dans l'affaire Dutroux‐Nihoul et consorts, figure l'intégration de la police communale, de la police judiciaire et de la gendarmerie. D'autres rapports vont dans le même sens. Le 24 mai 1998 est conclu un accord entre huit partis – d'où le nom d'« accord octopus » – qui débouche sur une réforme de la police et sur une réforme du monde judiciaire. La loi du 7 décembre 1998 organisant un service de police intégré, structuré à deux niveaux, est la base de l'actuelle organisation de la police. Ce service comprend le niveau de la police fédérale et le niveau des 196 polices locales. Ces deux niveaux dépendent d'autorités distinctes, mais entretiennent entre eux des liens fonctionnels (transmission d'informations, assistance mutuelle, etc.). Cette réforme a entraîné la disparition de la gendarmerie, des polices communales et de la police judiciaire en tant que corps autonomes. La police fédérale est chargée d’une série de tâches spécifiques et d’une mission plus générale d’appui aux polices locales. Ses tâches spécifiques comprennent des missions de police administrative : police des autoroutes et voies assimilées, police des chemins de fer, des gares, des voies navigables et des aéroports, contrôle aux frontières de l'Espace Schengen, missions spécialisées de protection (par exemple les palais royaux), escorte de transports de fonds, de détenus dangereux, etc. Elles comprennent également des missions de police judiciaire, pour tout ce qui concerne la criminalité supralocale et organisée : vols organisés, terrorisme, drogues, trafic d’êtres humains, blanchiment d’argent, trafic d’armes, crimes contre l’environnement, etc. La mission d’appui aux polices locales s’exerce notamment dans l’aide au maintien de l’ordre public (manifestations, compétitions sportives) et dans la réalisation d’analyses criminelles et de formations. L’appui peut se réaliser en effectifs, en matériel et en expertise. A la tête de la police fédérale se trouve un commissaire général. La police fédérale est divisée en trois directions générales : ‐ la Direction générale de la police administrative ; ‐ la Direction générale de la police judiciaire fédérale ; ‐ la Direction générale de l'appui et de la gestion. La police fédérale est décentralisée, notamment dans son volet judiciaire. La recherche judiciaire s'effectue dans les directions déconcentrées établies dans les arrondissements judiciaires. La police fédérale est placée sous l’autorité du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice. Elle est soumise au contrôle du Comité permanent de contrôle des services de police (Comité P). Site de la police fédérale   

Police locale  Force publique chargée du maintien de la sécurité dans un territoire défini. Les dysfonctionnements entre police judiciaire et gendarmerie constatés en 1996 à l'occasion des enlèvements d'enfants et d'adolescents perpétrés par Marc Dutroux débouchent sur une 

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volonté politique de mettre en œuvre la réforme des services de police dont les prémices remontent aux années 1980 (notamment les tueries du Brabant entre 1982 et 1985, et le drame du Heysel en 1985). Parmi les recommandations, publiées en 1997, de la commission d'enquête parlementaire sur la manière dont l'enquête, dans ses volets policiers et judicaires a été menée dans l'affaire Dutroux‐Nihoul et consorts, figure l'intégration de la police communale, de la police judiciaire et de la gendarmerie. D'autres rapports vont dans le même sens. Le 24 mai 1998 est conclu un accord entre huit partis – d'où le nom d'« accord octopus » – qui débouche sur une réforme de la police et sur une réforme du monde judiciaire La loi du 7 décembre 1998 organisant un service de police intégré, structuré à deux niveaux, est la base de l'actuelle organisation de la police. Ce service comprend le niveau de la police fédérale et le niveau des 196 polices locales. Ces deux niveaux dépendent d'autorités distinctes mais entretiennent entre eux des liens fonctionnels (transmission d'informations, assistance mutuelle, etc.). Cette réforme a entraîné la disparition de la gendarmerie, des polices communales et de la police judiciaire en tant que corps autonomes. Chaque police locale est compétente pour une zone de police. La zone couvre une ou plusieurs communes. La police locale est chargée de la sécurité sur le territoire de sa compétence : prévention, assistance, maintien de l’ordre, interventions en matière de circulation, de vols et autres délits, enquêtes sur les faits de criminalité locale, permanence dans les bureaux locaux, enregistrement des plaintes, etc. Elle peut également être chargée de certaines missions par la police fédérale. Chaque corps de police locale est placé sous l’autorité d’un chef de corps, lui‐même placé sous l’autorité du bourgmestre (dans les zones unicommunales) ou du collège de police (dans les zones pluricommunales) constitué des bourgmestres des communes composant la zone. Une Commission permanente de la police locale a été instituée afin de représenter les corps de police locale auprès du ministre de l'Intérieur. Elle a une mission d'avis, à son initiative ou à la demande du ministre de l'Intérieur, sur les questions d'organisation et de fonctionnement de la police locale. La police locale est soumise au contrôle du Comité permanent de contrôle des services de police (Comité P). Site de la police locale   

Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) 

Coopération intergouvernementale entre les États membres de l’Union européenne visant à définir des orientations de politique étrangère. Créée par le Traité de Maastricht (1992), la PESC couvre tous les domaines de la politique étrangère ainsi que l’ensemble des questions relatives à la sécurité de l’Union, y compris la définition progressive d’une politique de défense commune, qui peut conduire à une défense commune. Elle est définie et mise en œuvre par le Conseil européen et par le Conseil, dont les décisions sont prises à l’unanimité. Cette politique est exécutée par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Celui‐ci est membre de la Commission européenne (et l'un des ses quatre vice‐présidents). Il préside le Conseil lorsque celui‐ci est composé des ministres des Affaires étrangères. Dans le cadre de sa politique de 

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sécurité et de défense, l'Union mène des missions de gestion de crises en engageant soit des moyens militaires, soit des moyens civils (policiers, juges, administrateurs publics).   

Politisation  Action de faire entrer un enjeu dans le domaine de la décision politique. Prise de décision faisant primer l´intérêt des partis ou des acteurs politiques sur l´intérêt général. La décision politique porte sur un grand nombre de domaines, dont les relations sociales, l´allocation et l´usage des ressources, la relation du pouvoir politique avec les personnes sur lesquelles il s´exerce, etc. Un enjeu franchit le « seuil de politisation » dès qu´il commence à être pris en compte par les partis politiques, qui exercent un quasi‐monopole dans le contrôle des rouages de la décision politique. La prise en compte des enjeux sans cesse renouvelés de la vie en société suppose un élargissement constant de la zone d´intervention des pouvoirs publics, c´est‐à‐dire de la politisation de ces enjeux. On parle également de politisation lorsque les partis exercent une influence à leur seul profit sur les décisions ou sur les institutions politiques, par exemple lorsqu´ils influencent la décision politique dans un sens favorable aux organisations de leur pilier. Les partis politiques consolident leur emprise sur le pouvoir politique en favorisant la nomination à des postes de l´administration de personnes qui leur sont proches. C´est le même terme qui peut caractériser l´action des partis lorsqu´ils font voter des lois qui leur sont favorables du point de vue financier ou électoral ou lorsqu´ils aboutissent à des compromis politiques « contre nature » ou « artificiels ».   

Pouvoir exécutif  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Pouvoir judiciaire  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Pouvoir législatif  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Pouvoir organisateur 

Autorité responsable des activités éducatives menées dans un ou plusieurs établissements scolaires dont elle assume l'organisation. Le pouvoir organisateur d'un établissement scolaire peut être une ou plusieurs personnes physiques ou morales, publiques ou privées. Les pouvoirs organisateurs bénéficient d'une grande autonomie mais les établissements scolaires qu'ils organisent doivent répondre à des critères et objectifs fixés par les autorités publiques s'ils souhaitent bénéficier des subventions. Dans chaque école, le pouvoir organisateur confie la gestion journalière à un directeur. Un même pouvoir organisateur peut gérer une ou plusieurs écoles. Les écoles de l'enseignement officiel se caractérisent par des pouvoirs organisateurs publics, à savoir, pour l'enseignement francophone, la Communauté française, les provinces, les communes, et, dans la Région de Bruxelles‐Capitale, la Commission communautaire. Les établissements scolaires de l'enseignement libre ont un pouvoir organisateur privé, établi la plupart du temps sous la forme d'une association sans but lucratif (asbl). Dans le cas de l'enseignement libre confessionnel, le pouvoir organisateur est une asbl organisant un 

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enseignement inspiré d'une doctrine religieuse. Les écoles les plus nombreuses sont celles qui trouvent leur source dans la tradition de l'enseignement catholique (asbl fondées à l'initiative d'un évêché ou d'une congrégation religieuse). Il existe également des pouvoirs organisateurs issus des mondes islamique et israélite. Dans le réseau d´enseignement libre non confessionnel, les pouvoirs organisateurs s'inspirent des principes du mouvement laïque ou de conceptions pédagogiques particulières (Decroly, Montessori, Freinet, Steiner, etc.).   

Pouvoir subordonné (ou décentralisé) 

Institution ne pouvant agir que sous le contrôle et la tutelle d´un pouvoir supérieur. Organe autonome agissant pour le compte d´un pouvoir supérieur. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Pouvoirs locaux  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Premier ministre  Chef du gouvernement fédéral. Ce terme est apparu en 1918. Son apparition a coïncidé avec l´entrée dans l´ère des gouvernements de coalition. Au xixe siècle, c´est l´expression « chef du cabinet » qui désignait celui qui était le premier des ministres. Très souvent, le formateur du gouvernement devient Premier ministre. Il en dirige et coordonne l´action. Il est auprès des partis de la coalition le garant de l´application de l´accord de gouvernement. Le Premier ministre rédige la déclaration gouvernementale qu´il lit devant la Chambre des représentants au lendemain de la formation du gouvernement. Par sa participation aux réunions du Conseil européen, le Premier ministre assume aussi aujourd´hui un rôle non négligeable sur le plan international. Au niveau de chaque gouvernement de communauté ou de région, le ministre‐président exerce un rôle similaire à celui du Premier ministre.   

Privatisation  Cession à des investisseurs privés d´entreprises qui appartenaient aux pouvoirs publics. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Problèmes communautaires 

Ensemble des sujets sur lesquels les Flamands et les francophones ont des positions antagonistes qui provoquent de vives tensions. L´expression de « problèmes commautaires » s´est imposée pour désigner l´ensemble des problèmes sur lesquels les deux grandes parties de la population et des mandataires politiques, les Flamands et les francophones, s´affrontent de manière vive ou durable. À l´usage, on observe que l´expression, qui a remplacé celle, plus ancienne, de « questions linguistiques », désigne quatre grands types de conflits. 1.Les problèmes posés par l´emploi des langues, qui ont joué le rôle le plus important dans la contestation de l´État unitaire et officiellement unilingue créé en 1830‐1831, et dans l´amorce du processus de fédéralisation de la Belgique. Ces problèmes sont aujourd´hui moins nombreux mais restent très sensibles, comme l´ont montré par exemple les fortes tensions autour de la circonscription électorale de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde§. De nombreuses questions linguistiques ont été réglées, fût‐ce de manière controversée, par des et par la fixation de régions linguistiques. 2.Les problèmes posés par 

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la structure des institutions, qui n´ont pas été totalement réglés par la transformation de la Belgique en un État fédéral. Deux sujets d´affrontement au moins restent très sensibles : le degré d´autonomie à accorder aux communautés et aux régions au détriment des compétences de l´Autorité fédérale et de certains mécanismes de solidarité ; le statut de Bruxelles, qui constitue une région à part entière selon la Constitution mais qu´une partie du monde politique flamand souhaite soumettre, plus ou moins largement, à la tutelle ou à l´autorité conjointe des deux grandes communautés. 3.Les problèmes posés par différents dossiers sur lesquels les communautés et surtout les régions ont des intérêts divergents pour des motifs économiques, financiers ou géographiques, c´est‐à‐dire des problèmes qui ne relèvent ni de l´emploi des langues ni de questions institutionnelles, mais qui font surgir de fortes tensions entre Flamands et francophones. On peut citer l´influence des régions dans la SNCB ou l´éventuelle scission de celle‐ci, la répartition des nuisances sonores autour de l´aéroport international de Zaventem (qui, selon les plans de vol, touche davantage des populations flamandes ou des populations francophones), etc. 4.Les problèmes posés par des dossiers dans lesquels les communautés et les régions n´ont pas d´intérêts particuliers à défendre, mais qui sont abordés de manière très différente par les partis flamands et par les partis francophones, qui s´affrontent sur ces dossiers à partir de principes et de valeurs antagonistes. Ces problèmes, qui tendent à se multiplier, traduisent une divergence croissante entre les opinions publiques, les résultats électoraux et les paysages politiques du nord et du sud du pays. Un même dossier peut engendrer simultanément plusieurs types de problèmes communautaires, comme c´est le cas de la scission éventuelle de certaines branches de la sécurité sociale.   

Processus de Bologne 

Processus qui vise à établir un espace européen de l´enseignement supérieur. Lancé par la déclaration de Bologne du 19 juin 1999, ce processus se compose de six actions : ‐ un système de grades académiques lisibles et comparables, avec notamment la création d´un supplément au diplôme, c´est‐à‐dire un document qui est joint au diplôme et assure sa transférabilité internationale ; ‐ une organisation des études supérieures (universitaires et non universitaires) en deux cycles correspondant au grade de bachelor (licence) et de master ; ‐ un système d´accumulation et de transfert de crédits d´heures d´enseignement ; ‐ la mobilité des étudiants, chercheurs et enseignants ; ‐ la coopération en matière de vérification de la qualité ; ‐ la dimension européenne de l´enseignement supérieur. Le processus de Bologne n´est pas limité à l´Union européenne : actuellement 40 États y participent. Une première étape sera clôturée dès 2005, avec l´entrée en vigueur obligatoire du système en deux cycles, de la délivrance du supplément au diplôme et du début de la mise en place du système d´assurance de qualité. En Communauté française, le processus de Bologne a été concrétisé par le décret du 31 mars 2004. Ce « décret Bologne » harmonise la structure des études (cycle de trois ans conduisant au diplôme de bachelier, second cycle de deux ans (sauf 

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exceptions) conduisant au diplôme de master) conformément aux décisions prises à Bologne. En outre, il prévoit également de nouvelles règles de financement et le regroupement des institutions universitaires sous forme d´académies. Trois académies se sont constituées : ‐ l´Académie universitaire « Wallonie‐Bruxelles » qui regroupe l´Université libre de Bruxelles, l´Université de Mons‐Hainaut et la Faculté polytechnique de Mons ; ‐ l´Académie universitaire « Louvain » qui regroupe l´Université catholique de Louvain, les Facultés Notre‐Dame de la Paix à Namur, les Facultés universitaires Saint‐Louis et la Faculté universitaire catholique de Mons ; ‐ l´Académie universitaire « Wallonie‐Europe » qui regroupe l´Université de Liège, la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux et la Fondation universitaire luxembourgeoise. Site officiel du suivi du processus de Bologne site de la Communauté française consacré au processus de Bologne   

Produit intérieur brut (PIB) 

Agrégat qui mesure le revenu provenant de la production dans un pays ou une région donnés au cours d’une période donnée. Le PIB permet d’apprécier la richesse créée dans un pays et le niveau de vie de ses habitants. Schématiquement, il peut se calculer en additionnant tous les éléments de revenu – salaires, intérêts, bénéfices, loyers – ou, au contraire, de dépense – consommation, investissement, dépenses publiques, exportations nettes (exportations moins importations) – d’une économie. Une troisième manière de calculer le PIB consiste à additionner les valeurs ajoutées crées par les acteurs économiques d´un territoire, la TVA et les droits de douane perçus, et à soustraire de cette somme les subventions versées par les pouvoirs publics. Pour établir ce calcul, ne sont pris en compte que les biens et services finaux, à l´exclusion des biens intermédiaires de production, pour éviter les doubles comptes. En Belgique, le PIB est calculé par l´Institut des comptes nationaux depuis 1994. En 2011, le PIB de la Belgique était de 368 304 millions d´euros, loin derrière les trois premiers du classement établi par le Fonds monétaire international (FMI), à savoir les États‐Unis, la Chine et le Japon, notamment en raison la petite taille du pays. Le PIB par habitant (c’est à dire le PIB du pays rapporté à la population totale, agrégat qui donne une indication du pouvoir d´achat) était lui de 29 700 euros, situant le pays au 8e rang de l´Union européenne et au 16e rang mondial, le Luxembourg occupant la première place de ce classement. Le PIB est apparu, de même que plusieurs autres agrégats comme le produit national brut (PNB), aux États‐Unis dans les années 1930, puis en Europe après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte fordiste (caractérisé par une production et une consommation de masse de biens standardisés) où la macroéconomie et les comptabilités nationales connaissaient un réel essor. Le PIB s´est imposé depuis lors par sa relative simplicité de calcul. Son taux de croissance est largement perçu comme un indice essentiel de réussite. Les variations du PIB sur une période donnée sont le principal indicateur de croissance économique : on estime généralement qu´un pays est en récession après deux trimestres successifs de recul du PIB. Le PIB est un agrégat qui mesure la richesse créée, c’est‐à‐dire un flux. Il faut distinguer richesse créée et 

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richesse possédée, c’est‐à‐dire un stock ; c’est le patrimoine qui mesure la richesse possédée. Il est donc faux de dire que le PIB mesure la richesse d’un pays. De même, le PIB ne donne pas d´indication par rapport à la distribution des richesses au sein d´une population. En tant qu’indicateur de progrès du niveau de vie, le PIB apparaît pour certains comme dépassé aujourd’hui car il ne tient pas compte des activités qui échappent aux échanges économiques (dont la production domestique et le bénévolat) et n’est pas corrigé des activités polluantes ou nuisibles comme l’économie souterraine. Avec les années 1990, de nouvelles formes de mesures de la richesse sont apparues au niveau mondial. Ainsi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a créé l´indice de développement humain (IDH), qui intègre l’espérance de vie, le niveau d’instruction et le pouvoir d’achat dans son calcul. L’IDH permet ainsi de vérifier si les richesses produites profitent à tous, et permettent une amélioration des conditions de vie. Il existe également des propositions d´agrégats (PIB vert, produit intérieur net) qui tentent de corriger le PIB en intégrant les effets du développement économique sur l´environnement et notamment la consommation du capital naturel.   

Produit national brut (PNB) 

Agrégat qui mesure le revenu provenant de la production des acteurs économiques d´un pays donné au cours d´une année. Le PNB permet d´apprécier la richesse créée dans un pays et le niveau de vie de ses habitants. Il se distingue du PIB parce qu´il est national, en ce sens qu´il reflète la valeur ajoutée produite par les résidents d´un pays donné mais il n´est pas intérieur parce que cette cette valeur ajoutée peut tout aussi bien être produite à l´étranger pour autant qu´elle soit produite par un ressortissant du pays (le PIB est lui basé sur le principe de territorialité). En d´autres termes, le PNB de la Belgique mesure le revenu provenant de la production des agents économiques (citoyens, sociétés) belges implantés, qu´ils soient résidents en Belgique ou à l´étranger. Pour obtenir la valeur du PNB, on fait la somme de l´argent dépensé pour la production finale de biens et de services, ou la somme du revenu de tous les citoyens d´un pays, y compris le revenu des facteurs de production utilisés à l´étranger. En Belgique, le PNB est calculé par la Banque Nationale de Belgique. En 2005, le PNB/habitant (c´est à dire le PNB divisé par le nombre d´habitants) de la Belgique était de 35 712 dollars soit le 17ème PNB au monde. Le Luxembourg, la Norvège et la Suisse occupant les trois premières places de ce classement. Le PNB est apparu, de même que plusieurs autres agrégats comme le PIB, après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte “fordiste“ (caractérisé par une production et une consommation de masse de biens standardisés) où la macroéconomie et les comptabilités nationales connaissaient un réel essor. Le taux de croissance du PNB était perçu comme un indice essentiel de réussite, son accroissement semblait signifier une avancée vers une meilleure satisfaction des besoins de chacun. En tant qu´indicateur de progrès du niveau de vie, le PNB apparaît pour certains dépassé aujourd´hui car il ne tient pas compte de la production domestique et n´est pas corrigé des activités polluantes et/ou nuisibles comme l´économie souterraine. Avec les années 1990, de nouvelles formes de mesures de la richesse se sont 

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imposées au niveau mondial. Ainsi le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) a créé un indicateur de développement humain, l´IDH, qui intègre l´espérance de vie, le niveau d´instruction et le pouvoir d´achat dans son calcul. L´IDH permet ainsi de vérifier si les richesses produites profitent à tous, et permettent une amélioration des conditions de vie.   

Projet de loi, de décret ou d´ordonnance 

Initiative législative émanant du pouvoir exécutif en vue de l´adoption d´une loi, d´un décret ou d´une ordonnance. Le Roi (en pratique, le gouvernement fédéral), les gouvernements de communauté ou de région ainsi que le collège de la Commission communautaire française et le collège réuni de la Commission communautaire commune disposent du droit d´initiative. Ils peuvent soumettre un texte à l´assemblée devant laquelle ils sont responsables afin que celle‐ci adopte une nouvelle législation. Lorsqu´un ministre souhaite faire adopter une nouvelle législation, il présente à ses collègues de gouvernement ou de collège un avant‐projet de loi, de décret ou d´ordonnance. Après accord du gouvernement, ce texte est envoyé au Conseil d´État dont la section de législation remet un avis sur la qualité juridique du texte et sur sa conformité à la législation existante. Le cas échéant, d´autres organismes peuvent être consultés. Lorsque ces avis sont transmis au ministre compétent, celui‐ci présente le texte et ces avis à ses collègues du gouvernement ou du collège pour une seconde lecture. Le texte approuvé en seconde lecture par le gouvernement ou le collège porte la signature d´un ou de plusieurs ministres et prend le nom de projet de loi, de décret ou d´ordonnance. S´il s´agit d´un projet de loi, le texte est déposé devant la Chambre des représentants. Le texte indique si la procédure requise est monocamérale ou bicamérale (voir loi). S´il s´agit d´un projet de décret ou d´ordonnance, le texte est déposé au parlement de communauté ou de région ou à l´assemblée de la commission communautaire devant lequel le gouvernement ou le collège est responsable. Les projets de loi et les projets d´ordonnance sont présentés en français et en néerlandais. Le projet de loi, de décret ou d´ordonnance est accompagné de l´avis remis par le Conseil d´État ainsi que de l´exposé des motifs dans lequel le gouvernement indique les raisons qui l´amènent à vouloir légiférer et les objectifs de son texte. Ces documents sont transmis à la commission parlementaire compétente. Celle‐ci entend le ministre responsable du projet, qui synthétise l´exposé des motifs. La commission examine, adopte, amende ou rejette le texte en votant sur chacun de ses articles puis en procédant à un vote sur le texte dans son ensemble. Le texte est ensuite mis à l´agenda de la séance plénière. Celle‐ci examine le texte à la lumière du rapport établi par la commission qui en a discuté. Le texte est adopté, amendé ou rejeté par un vote sur chacun de ses articles puis par un vote sur le texte dans son ensemble. Une fois adopté, le texte est présenté au Roi s´il s´agit d´un projet de loi, ou au gouvernement de communauté ou de région ou au collège de la commission communautaire dans le cas d´un projet de décret ou d´ordonnance. Le Roi, le gouvernement ou le collège sanctionne et promulgue la loi, le décret ou l´ordonnance. Le texte est ensuite publié au Moniteur belge. La nouvelle législation entre en 

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vigueur le jour déterminé dans le texte ou, à défaut, dix jours après sa publication. On appelle également projet de loi une proposition de loi qui a été approuvée en séance plénière par la Chambre ou le Sénat. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes légaux, prévoit une profonde transformation du Sénat. Il deviendra un Sénat des entités fédérées lors des élections de 2014. Il sera composé de 50 élus indirects (29 néerlandophones, 20 francophones et un germanophone) et de 10 cooptés (6 néerlandophones et 4 francophones). Les missions législatives du Sénat seront limitées aux lois spéciales.   

Promulgation  Acte par lequel le pouvoir exécutif atteste l’existence de la loi, du décret ou de l’ordonnance et en ordonne l’exécution et la publication au Moniteur belge. En procédant à la promulgation, le pouvoir exécutif (soit le Roi, soit le gouvernement de communauté ou de région) constate que la procédure législative a été menée à son terme, atteste que le texte législatif a été adopté dans les règles, et, en conséquence, en ordonne l’application. La promulgation confère à la norme adoptée un caractère authentique. Elle n’est pas une condition d’existence mais une condition d’application de la norme. Elle rend aussi exécutoire la norme adoptée : les agents de l’autorité et de la force publiques sont dès lors tenus de prêter leur assistance pour assurer son application. La publication au Moniteur belge est l’acte matériel par lequel la norme adoptée est portée à la connaissance du public et qui la rend obligatoire dans le délai légal. Faisant corps avec celle de la sanction, la formule de la promulgation de la loi fédérale est la suivante : « Promulguons la présente loi, ordonnons qu’elle soit revêtue du sceau de l’État et publiée par le Moniteur belge ». Les mêmes signatures couvrent la sanction et la promulgation. La procédure et la signification de la promulgation des décrets ou des ordonnances au niveau des communautés et des régions sont identiques à celles de la loi au niveau fédéral. La promulgation y appartient au gouvernement (et non au Roi).   

Proposition de loi, de décret, d´ordonnance 

Initiative législative émanant d´un ou plusieurs parlementaires en vue de l´adoption d´une nouvelle loi, d´un nouveau décret ou d´une nouvelle ordonnance. Les membres du Parlement fédéral, ceux des parlements de communauté ou de région et les membres de l´Assemblée de la Commission communautaire française (COCOF) ou de l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune (COCOM) disposent du droit d´initiative. Ils peuvent soumettre un texte à leur assemblée afin que celle‐ci adopte une nouvelle législation. Chaque gouvernement, ainsi que le collège de la Commission communautaire française et le collège réuni de la Commission communautaire commune disposent également du droit d´initiative. Les textes qu´un gouvernement ou un de ces collèges dépose portent le nom de projet de loi, de décret ou d´ordonnance. Dans la limite des compétences exercées par leur assemblée, les députés fédéraux et les sénateurs peuvent déposer une proposition de loi, les membres du Parlement flamand, du Parlement wallon, du Parlement de la Communauté française, du Parlement de la 

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Communauté germanophone et ceux de l´Assemblée de la Commission communautaire française peuvent déposer une proposition de décret, et les membres du Parlement bruxellois et de l´Assemblée réunie de la Commission communautaire commune peuvent déposer une proposition d´ordonnance. Une telle proposition peut être déposée par plusieurs parlementaires, provenant du même groupe politique ou non, membres de la majorité et/ou de l´opposition. Le texte est déposé sur le bureau du président de l´assemblée dans laquelle est introduite la proposition. Celui‐ci décide si la proposition peut être développée, traduite (dans le cas d´une proposition de loi ou d´une proposition d´ordonnance), imprimée et distribuée. L´auteur de la proposition doit ensuite demander la prise en considération de son texte par l´assemblée parlementaire dont il est membre. En général, cette démarche est une formalité et s´opère sans discussion au cours de la séance plénière. Il peut cependant arriver qu´un vote soit organisé pour se prononcer sur une prise en considération. Le rejet d´une proposition de loi, de décret ou d´ordonnance à ce stade est très rare. Il intervient essentiellement si l´auteur d´une proposition de loi, de décret ou d´ordonnance demande l´urgence et que ses collègues estiment cette demande infondée. Certaines propositions de loi introduites par le Vlaams Belang demandant par exemple la fin de la Belgique font également l´objet d´un rejet à ce stade de la procédure. Après avoir été prise en considération, la proposition de loi, de décret ou d´ordonnance est transmise à la commission parlementaire compétente. Celle‐ci examine, adopte, amende ou rejette le texte en votant sur chacun de ses articles puis en procédant à un vote sur le texte dans son ensemble. L´auteur de la proposition peut ensuite demander l´examen de son texte en séance plénière. Celle‐ci examine le texte à la lumière du rapport établi par la commission qui en a discuté. Le texte est adopté, amendé ou rejeté par un vote sur chacun de ses articles puis par un vote sur le texte dans son ensemble. Au Parlement fédéral, une proposition de loi adoptée par l´une des deux assemblées est appelée projet de loi. À la différence d´un avant‐projet de loi, de décret ou d´ordonnance, une proposition de loi, de décret ou d´ordonnance ne doit pas être soumise pour avis au Conseil d´État préalablement à son dépôt. À tout moment de la procédure cependant, le président de l´assemblée peut demander un tel avis. Une fois adopté, le texte est soumis au gouvernement de communauté ou de région ou au collège de la commission communautaire qui le sanctionne et le promulgue s´il s´agit d´un décret ou d´une ordonnance. S´il s´agit d´une loi, le texte adopté est transmis à l´autre assemblée du Parlement fédéral si la procédure le prévoit. Sinon, il est directement transmis au Roi afin que celui‐ci sanctionne et promulgue la loi. L´accord institutionnel 

Protocole de Kyoto  Traité international ayant pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter les changements climatiques entraînés par la pollution. Le Protocole de Kyoto est issu de la convention‐cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée au sommet de la terre à Rio en 1992. Ce sommet a également consacré l´objectif du développement durable. La 

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convention‐cadre vise principalement à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l´atmosphère à un niveau qui n´entraîne pas de modifications dangereuses du climat. Au terme de deux ans de négociation, un protocole d´application de la convention a été adopté à Kyoto en décembre 1997 par 159 pays. Il prévoit une baisse globale de l´émission des gaz à effet de serre entre 2008 et 2012. L´effort est à fournir par 38 pays industrialisés ; ceux‐ci peuvent néanmoins acheter des permis de polluer aux pays moins développés qui n´utiliseraient pas complètement leur quota d´émission. La décision des États‐Unis, signataires du protocole, de ne pas le ratifier, confirmée par le président Bush en 2001, a affaibli la portée du texte. Suivant la position de l´Union européenne, la plupart des autres pays signataires ont néanmoins décidé de mettre en oeuvre le protocole sans les États‐Unis. Les obligations des États ayant ratifié le protocole ont toutefois été réduites au sommet de Marrakech (octobre 2001). Le protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2005. À ce moment, des études font état d´une aggravation de l´émission de certains gaz et prévoient que les objectifs, même révisés, de Kyoto ne seront pas atteints. Site de la convention‐cadre des Nations‐unies sur les changements climatiques   

Province  Subdivision du territoire national dotée d´institutions politiques (conseil provincial, députation permanente ou collège provincial en Région wallonne, gouverneur). Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Projet de traité établissant une Constitution pour l´Europe 

Projet de traité réalisant la synthèse des différents traités européens et modifiant le fonctionnement des institutions de l’Union européenne. En 2001, la signature du Traité de Nice, dont l’objectif était de moderniser le fonctionnement de l’Union européenne dans la perspective de son élargissement à 25 membres et plus, avait laissé de nombreuses questions non résolues et déçu les partisans d’une intégration européenne renforcée. Le 12 décembre 2001, à Laeken, le Conseil européen décidait de convoquer une Convention sur l'avenir de l'Europe. Celle‐ci remit le texte d'un Projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe au président du Conseil européen réuni à Rome le 18 juillet 2003. Ce projet de traité fut signé par les chefs d’État et de gouvernement des 25 pays membres de l’Union à Rome le 29 octobre 2004. Le texte avait déjà été ratifié par treize États membres lorsqu'il fut rejeté lors des référendums organisés en France (le 29 mai 2005) et aux Pays‐Bas (le 1er juin 2005). Les principales innovations du projet de traité étaient l’extension de la prise de décision à la majorité qualifiée plutôt qu’à l’unanimité, une plus large application de la procédure de codécision en matière législative (extension des prérogatives du Parlement), l’intégration de la Charte des droits fondamentaux dans le droit de l’Union, des modifications dans le fonctionnement et la composition du Conseil et de la Commission, avec notamment l’élection du président du Conseil et la limitation du nombre de membres de la Commission, la création du poste de ministre des Affaires étrangères de l’Union et la simplification des instruments législatifs et réglementaires de l’Union. Une conférence intergouvernementale (CIG) tenue en 2007 reprit une 

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grande partie des dispositions du projet de traité constitutionnel dans le Traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009.   

Question parlementaire 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Question royale  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Quorum  Proportion de présences ou de voix nécessaire pour qu´une décision puisse être prise. Le quorum de présence est le nombre minimum de membres qui est exigé pour qu´une décision soit adoptée valablement. Ainsi, la Constitution dispose que : « Aucune des deux Chambres ne peut prendre de décision qu´autant que la majorité de ses membres se trouve réunie » (art. 53). Le quorum de voix ou de votes est le nombre ou la proportion de voix requise pour que la décision soit adoptée. Le plus souvent, la majorité absolue est requise pour l´adoption d´une loi ainsi que l´article 53 de la Constitution le spécifie pour les deux Chambres fédérales. L´adoption d´une loi spéciale par la Chambre des représentants et le Sénat requiert de réunir à la fois un quorum de présence et deux quorums de voix : une loi spéciale est « adoptée à la majorité des suffrages dans chaque groupe linguistique [premier quorum de vote] de chacune des Chambres, à la condition que la majorité des membres de chaque groupe se trouve réunie [quorum de présence] et pour autant que le total des votes positifs émis dans les deux groupes linguistiques atteigne les deux tiers des suffrages exprimés [second quorum de vote] » (Constitution, art. 4). Un membre présent mais qui s´abstient de voter intervient dans le calcul du quorum de présence mais son abstention n´intervient pas pour vérifier que l´on a atteint la majorité requise, c´est‐à‐dire le quorum de vote. Le terme de quorum est également utilisé pour désigner le quotient électoral que doit atteindre une liste électorale dans au moins une circonscription électorale afin de participer à la dévolution des sièges par le biais de l´apparentement provincial. Le quorum est fixé à 0,33 pour l´élection de la Chambre des représentants et à 0,66 pour l´élection du Parlement wallon, ce qui revient à dire que le résultat de la division du chiffre électoral de la liste (son nombre de voix) par le diviseur électoral doit s´élever selon le cas à minimum 33 % ou 66 % dans au moins une circonscription de la province. Il est à noter que l´accord institutionnel sur la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011 prévoit la suppression de l´apparentement pour les élections à la Chambre des représentants consécutivement à la scission, effective en 2014, de la circonscription électorale de §Bruxelles‐Hal‐Vilvorde§.  

Question de confiance 

Cette définition sera bientôt mise en ligne   

Radio‐télévision belge de la 

Entreprise publique autonome à caractère culturel de la Communauté française. Organisme parastatal à sa création, la RTBF est devenue une entreprise publique autonome§ à caractère culturel en application du du 14 juillet 1997 portant statut de la RTBF, modifié 

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Communauté française (RTBF) 

le 2 décembre 2005. La RTBF est régie par un contrat de gestion, conclu tous les cinq ans avec la Communauté française, qui lui assigne une série de missions. La RTBF se doit ainsi d´offrir au public de la Communauté française un service qui valorise l´information, le développement culturel et la création audiovisuelle, l´éducation permanente et le divertissement. La RTBF doit également veiller à ce que la qualité et la diversité de ses émissions permettent de rassembler les publics les plus larges possibles et d´être un facteur de cohésion sociale, tout en répondant aux attentes des minorités socioculturelles. La RTBF comprend six chaînes de radio et quatre chaînes de télévision. Depuis 2007, la RTBF travaille également sur son offre numérique et de programmes interactifs. Le décret du 19 décembre 2002 a instauré la notion d´unités de production spécialisées dans les différents sites de production de la RTBF, à Bruxelles, Namur, Liège, Charleroi et Mons. La RTBF est en outre présente à Verviers, Arlon et Wavre. En contrepartie de sa mission de service public, la RTBF reçoit une dotation de la Communauté française (actuellement 75 % de ses ressources), le solde de son budget provenant pour un maximum de 30% de la publicité et d´autres recettes commerciales. Un quart de ces recettes doit être consacré au soutien de la production audiovisuelle indépendante. Pour faire face à la crise, la Communauté française a demandé à la RTBF d´opérer certaines restrictions économiques traduites dans le Plan triennal de solidarité (PTS) portant sur les années 2010, 2011 et 2012. Afin que ces économies soient réalisées dans un contexte légal stable, le contrat de gestion 2007‐2011 s´est vu prolongé d´une année. Le conseil d´administration de la RTBF est désigné par le Parlement de la Communauté française, selon la répartition politique des membres de ce dernier, en application du Pacte culturel conclu en 1973. Il se compose de treize membres ordinaires, auxquels s´ajoutent deux commissaires du gouvernement. Ces derniers sont chargés de veiller au respect de l´intérêt général, des lois, décrets, ordonnances et arrêtés, de la mission de service public, du contrat de gestion et de l´équilibre financier de l´entreprise. Le président et les deux vice‐présidents du conseil d´administration de la RTBF constituent, avec l´administrateur général, le comité permanent. L´administrateur général, fonctionnaire désigné par le gouvernement de la Communauté française pour six ans, assure la gestion quotidienne de l´entreprise. Le Conseil supérieur de l´audiovisuel (CSA) effectue le contrôle annuel des obligations de la RTBF et a en la matière un pouvoir de sanction. À cet effet, la RTBF est tenue de lui remettre un rapport annuel détaillé de ses activités. La RTBF a conclu diverses alliances avec des chaînes étrangères, qui lui permettent d´élargir son audience (TV5, Arte, Euronews…). Elle détient des participations dans une série de sociétés privées dont les activités sont voisines ou complémentaires aux siennes (par exemple la Régie Média belge dans le domaine de la publicité). Voir aussi : médias Site de la RTBF   

Rattachisme  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

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Recours  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Référendum  Mécanisme de vote par lequel on demande à la population de prendre une décision sur un sujet donné. Le référendum est un mécanisme de démocratie directe : la population est invitée à voter directement sur une ou des questions bien déterminées afin d´exprimer sa volonté. Les résultats se mesurent en nombre de votes en faveur de chaque option, ce qui permet de trancher l´alternative proposée (pour ou contre le projet de Constitution européenne§, etc.). En cas de référendum, la population impose son choix, qui doit obligatoirement être mis en pratique par les autorités. Par contre, un mécanisme proche appelé consiste à demander simplement l´avis de la population et non l´expression de sa volonté : les autorités sont alors libres de suivre cet avis ou non. Le référendum n´étant pas prévu par la Constitution, qui définit la manière dont les pouvoirs s´exercent, on considère qu´il est interdit en Belgique, à la différence de la consultation populaire qui est autorisée à certains niveaux de pouvoir. Certains pays recourent régulièrement au référendum, le plus connu étant la Suisse (où l´on parle de « votation »). Le référendum peut être national, ou être organisé au niveau d´une entité fédérée ou au niveau local. On peut distinguer les référendums selon leur objet : il peut s´agir de se prononcer sur un projet de Constitution ou sur une révision de la Constitution (référendum constitutionnel), de confirmer, de modifier ou d´abroger une loi, de décider de l´implantation d´une infrastructure, etc. La décision d´organiser un référendum peut être confiée à une assemblée politique, à un pouvoir exécutif ou à la population elle‐même. Dans ce dernier cas, il faut qu´un nombre déterminé de citoyens demande le recours au vote dans telle ou telle matière, l´autorité concernée étant contrainte d´organiser la procédure de vote si le seuil fixé est atteint. Il n´est pas rare que la Constitution ou la loi interdise d´organiser un référendum sur certains sujets : ratification de traités internationaux ; questions fiscales, comptes, budgets ou taxes ; rétablissement de la peine de mort ; droits fondamentaux… Les sujets écartés, lorsqu´il en existe, sont considérés comme trop fondamentaux pour être mis en jeu, ou comme susceptibles de nourrir un vote de protestation ou une campagne ciblant certaines personnes ou certains groupes. Les conditions imposées aux citoyens pour pouvoir participer à un référendum peuvent être plus souples que les conditions permettant de bénéficier du droit de vote, par exemple en matière d´âge minimum et de conditions de nationalité.   

Régence  Période durant laquelle une personne élue par les Chambres réunies exerce temporairement les pouvoirs constitutionnels du roi. Comme pour l'exercice normal de la fonction royale, le régent n'entre en fonction qu'après avoir prêté le serment prévu par l'article 91 de la Constitution. La Constitution énonce trois cas dans lesquels il faut instituer une régence : la minorité du successeur au trône (art. 92), l'impossibilité de régner du roi (art. 93) et la vacance du trône (art. 95). Dans les deux premiers cas, il est pourvu à la régence et à la tutelle par les Chambres réunies. Dans le troisième cas, les Chambres 

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réunies pourvoient provisoirement à la régence jusqu'à la réunion des Chambres intégralement renouvelées, réunion à tenir au plus tard dans les deux mois ; les Chambres nouvelles pourvoient alors définitivement à la vacance. La régence se termine avec la prestation de serment d'un nouveau roi ou par la fin de l'impossibilité de régner du roi. L'histoire belge a connu trois cas de régence depuis 1830. ‐ du 23 février 1831 au 21 juillet 1831 : pendant cette régence, qui s'est déroulée entre l'échec du choix du duc de Nemours comme roi des Belges et la prestation de serment de Léopold Ier, le régent du royaume, le baron Surlet de Chokier, n'avait pas les pouvoirs du roi en matière législative : ceux‐ci restaient entièrement au Congrès national (décret du Congrès national du 24 février 1831) ; ‐ du 20 septembre 1944 au 20 juillet 1950 : vu l'impossibilité de régner du roi Léopold III, les Chambres réunies choisirent le prince Charles comme régent, le 20 septembre 1944. En vertu de la loi du 19 juillet 1945, cette régence ne prit fin qu'avec la reconnaissance en 1950 par les Chambres réunies de la fin de l'impossibilité de régner de Léopold III. L'article unique de la loi du 19 juillet 1945 dispose que « lorsqu'il a été fait application de l'article 82 de la Constitution, le Roi ne reprend l'exercice de ses pouvoirs constitutionnels qu'après une délibération des Chambres réunies constatant que l'impossibilité de régner a pris fin » ; ‐ du 11 août 1950 au 16 juillet 1951 : du fait des événements qui suivirent le retour du roi Léopold III, les Chambres réunies attribuèrent par décret les pouvoirs constitutionnels du roi à son fils Baudouin, sur base d'une loi votée la veille en accord avec le roi. Le futur roi Baudouin ayant prêté le serment constitutionnel a dès lors exercé pendant près d'un an les pouvoirs d'un régent sous le titre de « prince royal ». Aucun changement ne peut être apporté à la Constitution durant l'exercice d'une régence.   

Région  Entité fédérée possédant le pouvoir législatif et exécutif dans une série de domaines liés au territoire et à l´économie. Les trois régions sont, avec les trois communautés, les composantes de l´État fédéral belge. Les trois régions sont : la Région wallonne, la Région flamande et la Région de Bruxelles‐Capitale. Chacune de ces régions possède son territoire : les cinq provinces wallonnes, les cinq provinces flamandes et les 19 communes de l´arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale. Les compétences des régions sont fixées par l´article 6 de la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980. En résumé, les régions sont compétentes pour : – les matières liées au territoire (aménagement du territoire, urbanisme…) ; – l´environnement, y compris la politique des déchets et la gestion de l´eau ; – l´agriculture, les forêts, la chasse et la pêche ; – les travaux publics ; – les transports (à l´exception de la SNCB et de l´aéroport de Zaventem) ; – le logement ; – de nombreux aspects de la politique économique (dont le commerce extérieur), de la politique de l´emploi et de la politique de l´énergie ; – l´organisation et la tutelle des pouvoirs locaux. Dans la plupart de ces matières, les compétences des régions connaissent des exceptions au bénéfice de l´Autorité fédérale. Une des trois régions présente la particularité de ne pas disposer d´institutions politiques propres : il s´agit de la Région flamande, dont les compétences sont exercées par la Communauté 

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flamande. La Région wallonne et la Région de Bruxelles‐Capitale disposent chacune d´un parlement, d´un gouvernement, d´une administration et d´un financement. Leur pouvoir législatif s´exerce par des décrets ou des ordonnances, et s´accompagne de compétences auxiliaires. Les régions n´étant en outre pas soumises à une tutelle de l´Autorité fédérale (sauf exceptions pour la Région de Bruxelles‐Capitale), elles possèdent une pleine autonomie dans leurs domaines de compétence. Les organes législatifs et exécutifs régionaux sont : – le Parlement wallon et le gouvernement wallon ; – le Parlement bruxellois et le gouvernement bruxellois. À la différence du niveau fédéral, il n´y a qu´une assemblée législative pour chaque région, et les membres des gouvernements de région ne sont pas nommés ou révoqués par le Roi.   

Région de Bruxelles‐Capitale 

Une des trois régions composant l´État fédéral, dont le territoire correspond aux 19 communes de l´arrondissement administratif de Bruxelles‐Capitale. La Région de Bruxelles‐Capitale est la seule région belge organisée de manière bilingue, la seule aussi dont le territoire n´est pas fixé par la Constitution, mais par la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises. Ce territoire est celui de l´(arrondissement( administratif de Bruxelles‐Capitale, qui correspond à la région bilingue de Bruxelles‐Capitale. La Région de Bruxelles‐Capitale, aussi appelée Région bruxelloise, exerce sur son territoire le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif dans les matières attribuées aux régions. Son pouvoir législatif s´exerce par des ordonnances qui ont force de loi, même si leur valeur juridique est légèrement inférieure à celle des lois et des décrets. Une autre particularité de la Région bruxelloise est qu´elle bénéficie d´un mécanisme de coopération avec l´Autorité fédérale et est soumise à la tutelle de celle‐ci dans quatre matières liées au rôle international et à la fonction de capitale de Bruxelles (urbanisme, aménagement du territoire, travaux publics, transports). Parmi les autres spécificités de cette région, citons le fait qu´elle ne bénéficie pas de l´autonomie constitutive, qu´elle exerce les compétences de l´Agglomération de Bruxelles, qu´elle possède sur son territoire des commissions communautaires dotées de compétences dans les matières des communautés, et qu´elle s´est vu attribuer certaines compétences de l´ancienne province de Brabant, aucune province n´existant plus sur le territoire de la Région. Les compétences de la Région de Bruxelles‐Capitale sont exercées par le Parlement bruxellois, dont la composition garantit la représentation de la minorité flamande, et par le gouvernement bruxellois. Le gouvernement est composé de cinq ministres, qui se répartissent en pratique en trois ministres francophones et deux néerlandophones ; ils sont assistés par trois secrétaires d´État régionaux, qui se répartissent en pratique en deux francophones et un néerlandophone. Le gouvernement dispose d´une administration organisée en un ministère unique. Les secrétaires d´État régionaux ne font pas partie du gouvernement et ne peuvent participer à ses délibérations (ils y sont adjoints à un ministre). Ils siègent par contre au collège de leur commission communautaire, avec voix délibérative. Le Parlement bruxellois élit les membres du gouvernement bruxellois, pas nécessairement en son sein. Le 

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gouvernement participe au pouvoir législatif (il peut élaborer des projets d´ordonnance et déposer des amendements), et exerce le pouvoir exécutif en adoptant des règlements ainsi que les arrêtés nécessaires à l´application des ordonnances. Le gouvernement est responsable devant le parlement. La Région de Bruxelles‐Capitale dispose d´un financement d´origine fédérale, d´un pouvoir fiscal et de compétences auxiliaires qui lui donnent les moyens de sa politique. Elle est donc autonome dans les domaines de sa compétence. Site de la Région de Bruxelles‐Capitale   

Région flamande  Une des trois régions composant l´État fédéral, dont le territoire correspond aux cinq provinces flamandes. La Constitution dispose que la Région flamande comprend les cinq provinces suivantes : Anvers, Brabant flamand, Flandre occidentale, Flandre orientale et Limbourg. Ce territoire correspond à celui d´une région linguistique : la région de langue néerlandaise. La Région flamande est compétente, sur tout son territoire, pour toutes les matières attribuées aux régions. Cependant, en application d´un mécanisme prévu par l´article 137 de la Constitution, les compétences de la Région flamande sont exercées, depuis la création de la Région, par les organes politiques (parlement et gouvernement) de la Communauté flamande. Il n´y a ainsi qu´un seul parlement et un seul gouvernement flamands, compétents pour les matières attribuées aux régions comme pour les matières attribuées aux communautés. Lorsqu´il légifère dans les matières attribuées aux régions, le Parlement flamand le fait par des décrets qui s´appliquent sur tout le territoire de la Région flamande et seulement sur ce territoire (alors que les décrets flamands portant sur les matières attribuées aux communautés s´appliquent également dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale). Pour la même raison, lors de tout vote relatif aux matières régionales, seuls les 118 membres du Parlement flamand élus dans la Région flamande participent au scrutin, à l´exclusion donc de leurs collègues élus à Bruxelles. La Région flamande dispose d´un financement d´origine fédérale, ainsi que d´un pouvoir fiscal (qui est exercé par le Parlement flamand et le gouvernement flamand sur le seul territoire de la Région flamande). Ce financement d´origine fédérale et les rendements de ce pouvoir fiscal s´ajoutent au financement dont bénéficie la Communauté flamande pour alimenter le budget dont dispose le gouvernement flamand. Les régions étant mieux financées que les communautés, ce budget unique permet d´utiliser des moyens régionaux pour financer des politiques de la Communauté flamande. Site de la Communauté flamande   

Région linguistique  Territoire où s’appliquent des règles uniformes sur l’emploi des langues, et qui sert à définir les zones de compétences des communautés. L’emploi des langues dans les relations avec les autorités publiques, en matière d’administration, de justice, d’enseignement et en ce qui concerne les relations sociales dans les entreprises est régi par la loi. A certaines exceptions près, les règles sont homogènes à l’intérieur d’une région linguistique. Il y a en Belgique quatre régions linguistiques, énumérées à l’article 4 de la Constitution : ‐ la région de langue française ; ‐ la région de langue 

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néerlandaise ; ‐ la région de langue allemande ; ‐ la région bilingue (français‐néerlandais) de Bruxelles‐Capitale. Les frontières de ces régions ont été délimitées par la loi en 1962. Chaque commune appartient à une région linguistique. Certaines communes, cependant, ont un statut spécial : des règles particulières s’y appliquent en matière d’emploi des langues. On appelle ces communes des communes à facilités. Les régions linguistiques déterminent les territoires où les communautés sont compétentes : ‐ la Communauté française est compétente dans la région de langue française et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale ; ‐ la Communauté flamande est compétente dans la région de langue néerlandaise et dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale ; ‐ la Communauté germanophone est compétente dans la région de langue allemande. Il ne faut pas confondre les régions linguistiques, subdivisions territoriales, avec les régions (Région wallonne, Région flamande, Région de Bruxelles‐Capitale) qui sont des entités politiques.   

Région wallonne  Une des trois régions composant l´État fédéral, dont le territoire correspond aux cinq provinces wallonnes. La Constitution dispose que la Région wallonne comprend les cinq provinces suivantes : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur. À la différence des deux autres régions, ce territoire recouvre deux régions linguistiques : la région de langue française et la région de langue allemande. La Région wallonne exerce, sur tout son territoire, le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif dans les matières attribuées aux régions. Cette règle ne vaut cependant pas pour les quelques matières transférées par la Région wallonne à la Communauté germanophone, qui les prend en charge dans la région de langue allemande. D´autre part, la Région wallonne est compétente, dans la région de langue française, pour les matières qui lui ont été transférées par la Communauté française, matières qui relèvent de la politique de la santé et de l´aide aux personnes. Par conséquent, le pouvoir législatif de la Région wallonne s´exerce par des décrets qui s´appliquent sur tout le territoire de la Région, sauf dans les matières transférées à la Communauté germanophone et dans les matières transférées par la Communauté française : dans ces deux derniers cas, les décrets de la Région wallonne ne s´appliquent que dans la région de langue française. Les compétences de la Région wallonne sont exercées par le Parlement wallon et par le gouvernement wallon, ce dernier disposant d´une administration organisée en deux ministères : le Ministère wallon de l´Équipement et des Transports (MET) et le Ministère de la Région wallonne. Le Parlement wallon élit les membres du gouvernement wallon, pas nécessairement en son sein. Tous deux sont installés à Namur, capitale de la Région wallonne. Le gouvernement wallon participe au pouvoir législatif (il peut élaborer des projets de décret et déposer des amendements), et exerce le pouvoir exécutif en adoptant les arrêtés nécessaires à l´application des décrets. Le gouvernement est responsable devant le parlement. La Région wallonne dispose d´un financement d´origine fédérale, d´un pouvoir fiscal et de compétences auxiliaires qui lui donnent les 

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moyens de sa politique. Elle est donc pleinement autonome dans les domaines de sa compétence. Site de la Région wallonne   

Registre national  Banque de données dans laquelle sont enregistrés tous les habitants de Belgique. Le Registre national est géré par le Service public fédéral Intérieur. Il reprend les données d'identification et de localisation des personnes inscrites aux registres de la population tenus par les communes ainsi qu'aux registres consulaires reprenant les Belges immatriculés auprès d'un poste consulaire ou d'une mission diplomatique belges à l'étranger, à savoir : ‐ nom et prénoms ; ‐ lieu et date de naissance ; ‐ éventuellement lieu et date de décès ; ‐ sexe ; ‐ nationalité ; ‐ résidence principale ; ‐ profession ; ‐ état civil ; ‐ composition du ménage ; ‐ mention du registre pour personnes inscrites au registre d’attente ; ‐ situation administrative des personnes inscrites au registre d’attente. Chaque personne est en outre identifiée par un numéro individuel unique de 11 chiffres, le numéro d’identification national. Ce numéro figure obligatoirement au recto de la carte SIS (carte de sécurité sociale), et, facultativement, au verso de la carte d’identité. Les services publics, dont les organismes de sécurité sociale, utilisent le numéro d’identification national pour identifier les personnes. Sous certaines conditions, ces services peuvent également avoir accès aux informations détenues par le registre national. La loi précise strictement quel service a droit à quel type d’accès au Registre national. Les autorisations d’accès sont contrôlées par la Commission pour la protection de la vie privée. Le Registre national est organisé par la loi du 8 août 1983, organisant un Registre national des personnes physiques, loi plusieurs fois modifiée depuis lors. Site du registre national site de la Commission de protection de la vie privée   

Règlement  Norme adoptée par un pouvoir exécutif pour appliquer une norme législative ; disposition adoptée par un pouvoir local (province, commune) ou par une commission communautaire dans la Région de Bruxelles‐Capitale ; norme législative de l´Union européenne Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Règlement communal 

Disposition adoptée par le conseil communal dans les matières d´intérêt communal. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Règlement provincial 

Disposition adoptée par le conseil provincial dans les matières d´intérêt provincial. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Représentativité  Capacité d´une organisation d´être le porte‐parole d´une catégorie sociale ou professionnelle ou d´intérêts particuliers. À l´origine de la démocratie représentative prévalait une conception abstraite de la représentativité des élus. Selon l´article 42 de la Constitution, « Les membres des deux Chambres représentent la Nation, et non uniquement ceux qui les ont élus ». La reconnaissance du rôle des partis dans la vie politique correspond la reconnaissance de leur capacité à défendre d´une ou plusieurs catégories sociales dont ils cherchent à représenter les intérêts. Les élections servent donc aussi 

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à mesurer la représentativité des partis politiques. Cette représentativité des partis est encore davantage reconnue dès lors que la composition de divers organes de gestion d´organismes publics, comme le conseil d´administration des instituts de radio et de télévision, tient compte de l´importance respective des tendances politiques. Par ailleurs, nombreuses sont les catégories sociales et professionnelles et nombreux sont les intérêts matériels ou moraux à être représentés, non par un parti, mais par une organisation, que celle‐ci prenne la forme d´une association de fait ou d´une association sans but lucratif. Bon nombre d´entre ces organisations cherchent à se faire entendre par les pouvoirs publics pour faire valoir leurs intérêts ou leurs valeurs. Les pouvoirs publics ont pris l´habitude d´éclairer leur décision par la consultation de ces organisations, auxquelles ils attribuent une capacité représentative. La représentativité d´une organisation repose soit sur le simple fait qu´un pouvoir public la considère comme interlocutrice dans son processus de décision (par exemple une commune prend en compte l´avis d´un comité de quartier dans une décision d´aménagement du territoire), soit sur des critères formels définis par une législation ou une réglementation (par exemple une loi définit les critères que doivent remplir les organisations représentatives des travailleurs pour siéger au Conseil national du travail). En ne se préoccupant pas de la représentativité d´un groupement d´intérêts, l´autorité publique court le risque d´avoir à faire à un simple lobby qui ne représente aucun intérêt général. La problématique des rapports entre le pouvoir politique et la société civile peut être vue, entre autres, comme une généralisation de la problématique de la représentativité.   

Réseau d´enseignement 

Ensemble d´établissements scolaires ayant un pouvoir organisateur de même nature, publique ou privée, et un même type de projet philosophique. Pour comprendre comment ces réseaux d'établissements scolaires sont nés, il faut remonter dans l'histoire, à un moment où l'Église catholique a cessé d'être seule à créer des écoles et où le mouvement laïque a contré cette hégémonie en promouvant l'enseignement public. Un premier réseau regroupe les établissements dont le pouvoir organisateur était l'État et est transféré depuis 1989 aux communautés. Un deuxième réseau est celui de l'enseignement officiel subventionné, qui regroupe les établissements dont le pouvoir organisateur est une province, une commune ou, dans la Région de Bruxelles‐Capitale, la Commission communautaire. Ces deux réseaux constituent ensemble l'enseignement officiel. Un troisième réseau regroupe les établissements de l'enseignement libre subventionné, dont le pouvoir organisateur est privé. On distingue au sein de ce troisième réseau des sous‐ensembles également souvent appelés réseaux : l'enseignement libre confessionnel, majoritairement catholique, et l'enseignement libre non confessionnel. En Communauté française, les pouvoirs organisateurs appartenant au réseau officiel subventionné sont représentés par le Conseil de l'enseignement des communes et des provinces (CECP) et par le Conseil des pouvoirs organisateurs de l'enseignement officiel neutre subventionné (CPEONS). Les pouvoirs organisateurs du réseau libre confessionnel 

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sont réunis au sein du Secrétariat général de l'enseignement catholique (SEGEC) et ceux des établissements libres non confessionnels sont regroupés au sein de la Fédération des établissements libres subventionnés indépendants (FELSI). Les parents d'élèves de l'enseignement officiel et de l'enseignement libre confessionnel sont représentés par des associations distinctes. Il existe, en dehors de ces réseaux, des écoles privées qui ne sont pas subventionnées par la Communauté française. Pour obtenir un diplôme de même valeur que ceux obtenus dans les écoles organisées ou subventionnées par la Communauté française, les élèves de ces écoles doivent se présenter au jury central organisé par la Communauté française et y réussir les examens.   

Responsabilité politique 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Rétroactivité  Fait qu´une disposition légale ou réglementaire commence produire ses effets à une date antérieure à celle de son adoption (en principe, une loi ne peut pas avoir d´effet rétroactif). Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Réunionisme  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Révision de la Constitution 

Procédure permettant, dans le respect des règles prévues, de modifier le texte de la Constitution d´un État. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Roi  Chef d’État dans un régime monarchique. Selon la Constitution belge, le roi est le roi des Belges et non le roi de Belgique. Le roi n'accède à sa fonction qu'en prêtant le serment constitutionnel : « Je jure d'observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire » (article 91 de la Constitution). Formellement, le roi exerce le pouvoir exécutif et participe à l'exercice du pouvoir législatif : en tant que pouvoir exécutif au niveau fédéral, il promulgue les lois et signe les arrêtés royaux. Il nomme et révoque les ministres. En tant que branche du pouvoir législatif fédéral, il signe les projets de loi et sanctionne les lois. Parmi les articles de la Constitution qui définissent les attributions et les fonctions du roi, l'article 106 revêt une importance historique particulière. Il dispose qu' « aucun acte du roi ne peut avoir d'effet s'il n'est contresigné par un ministre qui, par cela seul, s'en rend responsable». Ce principe de la responsabilité ministérielle limite les pouvoirs du roi, qui ne peut agir seul dans le domaine politique. Il avait figuré parmi les revendications des Belges, avant la proclamation de l'indépendance. Le refus opposé par le roi des Pays‐Bas à cette revendication avait compté parmi les raisons de la rupture. Tous les autres articles relatifs au roi doivent se lire à la lumière de ce texte, dont le principe joue dans chaque cas. Le régime constitutionnel de la Belgique exclut donc la possibilité pour le roi d'exercer un quelconque pouvoir personnel. En Belgique, le roi exerce à la fois une fonction politique et une fonction représentative. 

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L'exercice de la fonction royale a subi en Belgique une profonde évolution depuis son institution en 1831. La pratique de la coalition gouvernementale a réduit certaines manifestations de la fonction politique du roi, qui ne prononce plus de discours du trône, qui ne préside plus le Conseil des ministres. Les réformes institutionnelles qui ont transformé la Belgique en un État fédéral ont entraîné de même une certaine érosion de la fonction politique du roi. Alors que la fonction politique du roi s'exerce généralement dans la plus grande discrétion, l'exercice de sa fonction représentative requiert au contraire toujours la publicité. La reine et les autres membres de la famille royale ne jouissent d'aucun statut particulier. Ils sont néanmoins associés à la fonction représentative. En cela aussi, le contraste est grand avec l'exercice de la fonction politique.   

Sanction  Acte par lequel le Roi (au niveau fédéral) ou le gouvernement (au niveau communautaire ou régional), agissant en tant que branche du pouvoir législatif, accorde son assentiment à une loi, à un décret ou à une ordonnance. La sanction atteste la participation du gouvernement à l’exercice de la fonction législative. Cette participation peut prendre d’autres formes ; ainsi, en certains cas, l’initiative des lois ou des décrets. La sanction en est une forme nécessaire : c’est une condition d’existence de la loi. En ce qui concerne la loi fédérale, la formule de la sanction est la suivante : « Albert II, roi des Belges, A tous, présents et à venir, Salut. Les Chambres ont adopté et Nous sanctionnons ce qui suit… ». La signature du roi est accompagnée de la signature d'un ou de plusieurs ministres. La procédure et la signification de la sanction des décrets ou des ordonnnances au niveau des communautés et des régions sont identiques à celles des lois au niveau fédéral. La sanction y appartient au gouvernement (et non au roi).   

Scrutin  Terme pratiquement synonyme d´élection, mais qui désigne plus précisément l´ensemble des règles qui régissent l´organisation d´un vote ou d´une élection et l´attribution des sièges. Les deux principaux modes de scrutin sont le scrutin majoritaire et la représentation proportionnelle. En Belgique, c´est cette seconde méthode qui est d´application depuis 1899, tandis que le scrutin majoritaire prévalait jusqu´alors. Le scrutin majoritaire peut être de nature diverse (uninominal ou plurinominal, à un tour ou à deux tours). Dans certains cas, on utilise un modèle qui associe scrutin majoritaire et scrutin proportionnel, modèle que l´on qualifie de mixte. D´autres modes de scrutin existent, mais sont moins pratiqués, comme le vote préférentiel, le vote par approbation, les méthodes de Condorcet, le vote unique transférable, le scrutin préférentiel, proportionnel et acirconscriptif (sans circonscription). On distingue aussi le scrutin uninominal (où il n´y a qu´un candidat à élire) et le scrutin de liste (où les électeurs votent pour une liste de candidats). Avec possibilité dans ce dernier cas d´avoir une liste bloquée, ou au contraire une liste panachée que l´électeur peut modifier en rayant le nom de certains candidats ou en ajoutant le nom de candidats figurant sur d´autres listes. Le scrutin peut être à main levée ou secret. En Belgique, les élections en vue du renouvellement des assemblées ont lieu au 

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scrutin secret. Mais il peut arriver qu´une assemblée, par exemple pour désigner les membres chargés d´occuper telle ou telle fonction, procède par scrutin à main levée.   

Scrutin majoritaire  Dans le cadre d´une élection, système d´attribution des sièges qui favorise les candidats ou les listes qui ont obtenu le plus de voix et qui dégage ainsi des majorités fortes. Ce système est à opposer au scrutin proportionnel qui vise à attribuer les sièges proportionnellement au nombre de voix recueillies par chaque liste de candidats. Dans le scrutin majoritaire à un tour, la majorité relative des voix dans une circonscription assure l´élection. Au Royaume‐Uni, par exemple, le député qui représente une circonscription est celui qui a obtenu plus de voix que tous ses concurrents, quel que soit son score. Un parti dont les candidats arrivent en tête dans sept circonscriptions sur dix obtiendra ainsi 70 % des sièges, alors qu´il peut n´avoir obtenu, en moyenne, que 40 % des voix, le reste se répartissant entre plusieurs listes. Ce système d´attribution des sièges favorise ce qu´on appelle le bipartisme : deux grands partis (ou deux grands blocs de partis) s´affrontent à chaque élection, les petits partis isolés n´ayant presque aucune chance d´obtenir des sièges. Dans le scrutin majoritaire à deux tours, la majorité absolue des voix est requise pour être élu au premier tour. Si elle n´est pas atteinte au premier tour, un « scrutin de ballottage » a lieu et lors de ce second scrutin la majorité relative suffit pour emporter l´élection (exemple : France). Le scrutin majoritaire à deux tours favorise ce qu´on appelle la bipolarisation, qui s´opère généralement selon le clivage droite/gauche : des petits partis de droite et de gauche peuvent obtenir des sièges en passant des accords avec le parti dominant au sein du pôle de droite ou du pôle de gauche, en vue de faire élire un maximum de candidats de droite ou de gauche en soutenant, au second tour, les candidats les mieux placés au sein de chaque pôle. Outre la distinction entre scrutin majoritaire à un tour ou à deux tours, on distingue aussi entre scrutin majoritaire uninominal et plurinominal. Dans le scrutin majoritaire uninominal, il n´y a qu´un siège à pourvoir par circonscription et le vainqueur est le candidat qui recueille le plus grand nombre de voix, qu´il s´agisse d´un scrutin à un ou à deux tours. Dans le scrutin majoritaire plurinominal, il y a plusieurs candidats à élire par circonscription et généralement chaque électeur reçoit un nombre de voix qui correspond au nombre de sièges à attribuer, sans être tenu de les utiliser toutes.   

Scrutin proportionnel 

Dans le cadre d´une élection, système d´attribution des sièges qui vise à donner à chaque liste un nombre de sièges proportionnel à son nombre de voix. Ce système s´oppose au scrutin majoritaire qui est un système de dévolution des sièges selon lequel les sièges à pourvoir sont attribués aux candidats qui obtiennent le plus de voix. En Belgique, le système de la représentation proportionnelle est appliqué depuis 1899 en vertu des articles 62 et 68 de la Constitution pour la Chambre des représentants et pour le Sénat. Dans les deux cas, la Constitution renvoie à des dispositions légales (le code électoral en l´occurrence) pour déterminer le système de la représentation proportionnelle à appliquer. Ce système est renforcé 

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par l´application de l´apparentement telle qu´elle est prévue dans le code électoral. Mais il est altéré par l´instauration d´un seuil électoral de 5 % : une liste doit obtenir au minimum 5 % des votes valables dans la circonscription pour pouvoir participer à la dévolution des sièges dans cette circonscription. Des lois spéciales et des lois électorales imposent le système proportionnel aux autres niveaux de pouvoir. Pour les élections législatives, qu´elles soient fédérales, régionales ou communautaires, de même que pour les élections européennes, on utilise le système de calcul proportionnel imaginé par le professeur D´Hondt de l´université de Gand. Le nombre de voix obtenu par chaque liste est successivement divisé par 1, 2, 3, etc. On considère les quotients ainsi obtenus, par ordre de grandeur décroissante jusqu´à concurrence du nombre de sièges à pourvoir, le dernier quotient qu´elle a obtenu étant le diviseur électoral. Chaque liste obtient autant de sièges que le total des voix recueillies comprend ce diviseur. Pour les élections communales, on utilise un système similaire, le système Imperiali, qui consiste à diviser le nombre de voix obtenues par 2, 3, 4, etc. (mais pas par 1), et à classer les quotients par ordre d´importance décroissant. Comparé au système D´Hondt, le système Imperiali favorise les listes ayant obtenu le plus grand nombre de voix. Le système de la représentation proportionnelle, contrairement au scrutin majoritaire, favorise le multipartisme et la fragmentation des assemblées en de nombreuses formations politiques. Illustration de l´application des systèmes D´Hondt et Imperiali   

Secrétaire d´État  Membre d´un gouvernement adjoint à un ministre. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Secteur non marchand 

Branche d´activité dont les organisations fournissent des biens et services à la collectivité sans but de lucre et sont financées principalement par des subsides publics. Le secteur non marchand recouvre une variété d´activités et de services qui vont du culturel à la santé, en passant par le social et l´environnement. Ces activités sont organisées, pour la plupart, sous la forme juridique de l´association sans but lucratif. Les autres formes juridiques présentes dans le secteur sont la coopérative, la fondation, la société à finalité sociale et la mutualité. Une grande partie de ces organisations ont un pouvoir organisateur que l´on peut rattacher à l´un des piliers » issus des clivages qui traversent la société belge. Ces piliers, toujours bien présents dans des domaines comme l´enseignement ou la santé, ont tendance à s´estomper comme porteurs d´une dynamique politique globale. Cependant, les organisations actives dans les secteurs social et médico‐social ont une appartenance qui reste encore souvent identifiable du point de vue de la pilarisation. Ces organisations sont représentées par de nombreuses associations sectorielles qui se sont regroupées en associations interprofessionnelles pluralistes fédérales, en vue d´une représentation au Conseil national du travail et au Conseil central de l´économie, et régionales ou communautaires, en vue d´une représentation au niveau des entités fédérées. Les économistes identifient le secteur non marchand par sa situation distincte du secteur capitaliste et du secteur public. Lorsqu´ils parlent 

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d´économie sociale, par référence à l´expérience historique des coopératives populaires et ouvrières de la fin du xixe siècle, ils désignent un champ d´activités qui ne recouvre cependant qu´en partie le secteur non marchand. La définition de l´entreprise non marchande retenue par un arrêté royal du 14 février 2008, qui définit le champ de compétence de la commission paritaire pour le secteur non marchand (CP 337), est la suivante : « Par organisation du secteur non marchand, on entend toute organisation privée qui vise à fournir des services à ses membres ou à la collectivité sans poursuivre de but de lucre et dont le financement provient principalement de subsides, de dons, de cotisations de membres ou du bénévolat ». Le secteur non marchand a largement été pris en compte par les politiques sociale et de l´emploi. Il a par exemple été le réceptacle des emplois créés dans le cadre des programmes de résorption du chômage. Il couvre de nombreuses activités qui répondent à des besoins collectifs, que les pouvoirs publics reconnaissent et décident de soutenir en les confiant à l´initiative privée. La plupart du temps les services du secteur non marchand sont financés à la fois par une subsidiation des pouvoirs publics et par une participation financière des usagers qui font appel à ces services. L´emploi du secteur non marchand a bénéficié d´un soutien particulier du gouvernement fédéral (diminution de cotisations de sécurité sociale dues par les employeurs). À la fin des années 1990, le secteur a été investi par un mouvement social qui a contribué à lui donner son identité propre et qui a débouché sur un ensemble d´« accords non marchands » conclus à partir de 2000 entre les organisations syndicales et patronales et les gouvernements au niveau fédéral et à celui des entités fédérées.   

Sécurité sociale  Système collectif de protection contre certains risques liés au travail. La sécurité sociale accorde des revenus de remplacement aux travailleurs en cas de chômage et en cas de maladie et d´invalidité. Le risque de se retrouver sans ressource à l´âge de la retraite est couvert par le système des pensions. Pour ces quatre cas de figure, la sécurité sociale organise une solidarité obligatoire entre les actifs et les inactifs. Les difficultés de faire face à certaines dépenses pour les soins de santé et pour l´éducation des enfants sont aussi prises en compte par la sécurité sociale. L´assurance soins de santé rembourse une partie des frais médicaux, tandis que les allocations familiales forment un complément de revenus au bénéfice des personnes qui ont des enfants à charge. Récemment est venu s´ajouter le versement d´indemnités pendant le congé de maternité. En Belgique, le choix a été fait très tôt d´organiser cette solidarité par un régime d´assurances sociales, à l´instar du système mis en place en Allemagne dès le xixe siècle sous Bismarck. Ces assurances sociales sont financées par des cotisations du travailleur et de l´employeur calculées en pourcentage du salaire brut. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au moment de généraliser la protection sociale et de la rendre obligatoire, ce système a été amplifié, alors que certains voulaient le remplacer par un système basé sur l´impôt comme celui qui avait été mis en place en Angleterre en application du plan élaboré par Lord Beveridge. Le projet d´accord de solidarité sociale 

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élaboré clandestinement pendant la Seconde Guerre mondiale jette les bases du système actuel et l´arrêté du régent du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des travailleurs le met en application en créant l´Office national de sécurité sociale (ONSS). Les organisations syndicales et les organisations patronales participent à la gestion paritaire au sein des institutions publiques de sécurité sociale. Les cotisations sociales des salariés, qui financent l´essentiel de leur régime de sécurité sociale, sont versées à l´ONSS. L´Autorité fédérale verse aussi à l´ONSS une quote‐part, qui représente environ 12 % du budget total de la sécurité sociale. Le budget de la sécurité sociale fait l´objet d´une concertation entre les syndicats, les organisations patronales et le gouvernement fédéral. Les risques professionnels spécifiques – accidents du travail et maladies professionnelles – sont couverts par des cotisations à charge des employeurs. Ces deux branches ne font pas partie de la sécurité sociale au sens strict. Les travailleurs indépendants ont leur propre régime d´assurances sociales, dont l´organisme central est l´Institut national d´assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI). Quant aux agents de la Fonction publique, ils ne sont pas couverts contre le risque de perte d´emploi. Pour les autres risques sociaux, ils sont couverts par un système qui leur est également propre. Site portail sécurité sociale   

Selor  Administration fédérale pour le recrutement des agents de la fonction publique. Anciennement dénommé secrétariat permanent de recrutement (SPR), le Bureau de sélection de l´Adminsitration fédérale, en abrégé Selor, est un service de l´État à gestion séparée, intégré au Service public fédéral Personnel et Organisation, chargé du recrutement des fonctionnaires. Les fonctionnaires statutaires sont recrutés directement par le Selor, qui organise les épreuves de sélection. Les fonctionnaires contractuels sont généralement recrutés par les services publics concernés, sous contrôle du Selor. Le Selor est également chargé d´organiser les examens linguistiques. Le Selor organise des examens de recrutement pour l´administration fédérale, ainsi que pour les administrations régionales et communautaires et pour les organismes d´intérêt public. Le comité de gestion du Selor est composé d´un administrateur délégué et de fonctionnaires délégués par les ministres fédéraux et par les gouvernements régionaux et communautaires. Site internet du Selor   

Sénat  Assemblée législative fédérale, aux compétences plus réduites que celles de la Chambre des représentants, et chargée davantage d´un rôle de réflexion. La Constitution belge de 1831 prévoit que le Parlement est bicaméral. Il se compose de la Chambre des représentants et du Sénat, deux assemblées aux pouvoirs identiques (bicaméralisme strict) mais à la composition différente par le nombre, par le mode de désignation et par l´âge de leurs membres. À l´origine, le Sénat n´était accessible qu´à des membres âgés de 40 ans au moins, et les candidats devaient payer un quota d´impôt (cens) plus élevé que pour être électeur. À partir de 1893, une partie des sénateurs est élue indirectement. Le régime de bicaméralisme strict sera d´application jusqu´en 1993. Après la réforme constitutionnelle 

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de 1993 qui consacre le caractère fédéral de l´État belge, le bicaméralisme subsiste (il y a toujours deux chambres au niveau fédéral), mais les deux assemblées qui composent le Parlement fédéral ne sont plus sur pied d´égalité. Le rôle et la composition du Sénat ont été profondément modifiés. Il a perdu une partie de ses compétences antérieures et est devenu une chambre de réflexion en matière de législation de base ; il est également le lieu de rencontre privilégié entre l´autorité fédérale, les communautés et les régions. Il a une compétence pour le règlement de conflits d´intérêts entre assemblées, ainsi que pour la fixation de sa dotation de fonctionnement. Outre les compétences partagées (article 77 de la Constitution), dont la révision de la Constitution et les lois institutionnelles, spéciales ou ordinaires, et les compétences exercées en alternance avec la Chambre, le Sénat a un droit d´évocation dans les matières qui ne sont pas de la compétence exclusive de la Chambre, le pouvoir du dernier mot restant à cette dernière. Le Sénat est composé de : ‐ 40 sénateurs élus directement : ‐ 25 sénateurs élus par le collège électoral néerlandais ; ‐ 15 sénateurs élus par le collège électoral français ; ‐ 21 sénateurs de communauté désignés par et parmi les parlements de communauté : ‐ 10 sénateurs désignés par et parmi le Parlement flamand ; ‐ 10 sénateurs désignés par et parmi le Parlement de la Communauté française ; ‐ 1 sénateur désigné par et parmi le Parlement de la Communauté germanophone ; ‐ 10 sénateurs cooptés, désignés par les sénateurs élus directement et les sénateurs désignés par et parmi les parlements de communauté : ‐ 6 sénateurs appartenant au groupe linguistique néerlandais du Sénat ; ‐ 4 sénateurs appartenant au groupe linguistique français du Sénat. En outre, les enfants du Roi ou, à leur défaut, les descendants belges de la branche de la famille royale appelée à régner, sont de droit sénateurs à l´âge de 18 ans. Ils n´ont voix délibérative qu´à l´âge de 21 ans. Ils ne sont pas pris en compte pour la détermination du quorum des présences. L´accord institutionnel pour la sixième réforme de l´État du 11 octobre 2011, non encore traduit en termes légaux, prévoit une profonde transformation du Sénat. Il deviendra un Sénat des entités fédérées lors des élections de 2014. Il sera composé de 50 élus indirects (29 néerlandophones, 20 francophones et un germanophone) et de 10 cooptés (6 néerlandophones et 4 francophones). Les missions du Sénat seront limitées : la déclaration de révision de la Constitution, les révisions constitutionnelles, les lois spéciales, l´association des entités fédérées à certaines désignations (Cour constitutionnelle, Conseil d´État, Conseil supérieur de la justice), la procédure de conflit d´intérêts et éventuellement l´assentiment à certains traités mixtes avec droit d´évocation des entités fédérées.   

Sénateur  Membre de la seconde assemblée législative fédérale, le Sénat, élu directement (renouvellement tous les quatre ans) ou indirectement (sénateur de communauté et sénateur coopté), ou membre de droit. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

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Séparation des pouvoirs 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Séparatisme  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Service public fédéral (SPF) 

Administration fédérale anciennement appelée ministère. À partir de 1999, une réforme de l´administration a été entreprise au niveau fédéral, connue sous l´appellation de « réforme Copernic ». L´une des réalisations de cette réforme a été de transformer les ministères en services publics fédéraux par l´arrêté royal du 7 novembre 2000 portant création et composition des organes communs à chaque service public fédéral. Les organes de direction des services publics fédéraux sont le conseil stratégique, le comité de direction et la cellule stratégique. Le conseil stratégique est composé du ministre, éventuellement du secrétaire d´État, du président du comité de direction, du directeur du secrétariat permanent du ministre, du responsable des cellules stratégiques du ministre et éventuellement du secrétaire d´État et d´experts externes. Il est le relais entre l´autorité publique et l´administration. Il fixe les directives générales pour l´exécution des décisions politiques. Le comité de direction est composé d´un président, des responsables des services opérationnels du service public fédéral, des directeurs fonctionnels des services d´encadrement « Budget et contrôle de la gestion », « Personnel et organisation » et « Technologie de l´information et de la communication » du service public fédéral, et du responsable de la cellule stratégique. Il est chargé de la gestion quotidienne et opérationnelle du service public fédéral. La cellule stratégique remplace l´ancien cabinet ministériel. Elle est composée de techniciens qui mettent leurs connaissances et leur expérience au service du comité stratégique et du comité de direction. Sa taille et sa composition sont déterminées par le ministre ou le secrétaire d´État au début de chaque législature. À l´exception du Ministère de la Défense, tous les ministères ont été transformés en services publics fédéraux. La liste en est la suivante : ‐ SPF Chancellerie du Premier Ministre ; ‐ SPF Budget et Contrôle de la gestion ; ‐ SPF Économie, PME, Classes moyennes, Énergie ; ‐ SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au développement ; ‐ SPF Intérieur ; ‐ SPF Personnel et Organisation ; ‐ SPF Mobilité et Transports ; ‐ SPF Emploi, Travail et Concertation sociale ; ‐ SPF Finances ; ‐ SPF Justice ; ‐ SPF Sécurité sociale ; ‐ SPF Santé publique, Sécurité de la chaîne alimentaire, Environnement ; ‐ SPF Technologie de l´information et de la communication. En outre, des services publics de programmation (SPP) sont créés pour la durée de la législature. La liste en est la suivante : ‐ SPP Intégration sociale, Lutte contre la pauvreté et Économie sociale ; ‐ SPP Développement durable ; ‐ SPP Politique scientifique fédérale ; ‐ SPP Protection des consommateurs ; ‐ SPP Égalité des chances ; ‐ SPP Télécommunications. Chaque service public de programmation a un conseil stratégique et une cellule stratégique. Au début de chaque législature, le Conseil des ministres décide dans quels services publics 

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de programmation un comité de direction sera intégré. Site portail fédéral   

Service universel  Service d´intérêt général dont la loi impose qu´il soit assuré de manière continue au profit de toute la population. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Seuil électoral  Résultat à atteindre pour ne pas être exclu de l´attribution des sièges dans le cadre de l´élection d´une assemblée. Le seuil électoral est une condition à remplir pour qu´une liste de candidats puisse participer à la distribution des sièges dans un cadre donné (circonscription, collège électoral ou groupe linguistique). Là où un seuil électoral existe, une liste doit atteindre ce seuil pour avoir une chance de décrocher des sièges, mais le fait qu´elle franchisse le seuil électoral ne garantit pas qu´elle obtiendra un ou plusieurs sièges : cela lui permet simplement de ne pas être écartée de la dévolution des sièges dans le cadre considéré. Le seuil électoral est fixé en Belgique au niveau de 5 % des votes valables. Il n´est pas en vigueur pour toutes les élections, et le cadre dans lequel il s´applique varie d´une élection à l´autre : – pour l´élection de la Chambre des représentants, le seuil doit être atteint au niveau de la circonscription pour qu´une liste participe à la dévolution des sièges dans cette circonscription. Si les listes d´un même parti politique restent en dessous du seuil électoral dans certaines circonscriptions et atteignent le seuil dans d´autres, elles participent à la dévolution des sièges dans les seules circonscriptions où elles ont atteint le seuil ; – le même mécanisme (seuil à atteindre dans le cadre de la circoncription) vaut pour l´élection du Parlement wallon, du Parlement flamand et du Parlement de la Communauté germanophone (cette dernière élection se déroule dans une seule circonscription) ; – pour l´élection du Parlement wallon, où il existe un système d´apparentement entre listes déposées dans différentes circonscriptions à l´échelle des provinces, les listes qui se groupent doivent atteindre le seuil au niveau de l´ensemble des votes valablement émis dans la province pour participer à la répartition supplémentaire des sièges ; – pour l´élection du Sénat, le seuil doit être atteint au sein du collège électoral (français ou néerlandais) devant lequel se présente la liste ; – pour l´élection du Parlement bruxellois, le seuil doit être atteint au sein du groupe linguistique français ou néerlandais, selon le rôle linguistique de la liste. Dans certains cas, l´instauration du seuil électoral est sans effet car le nombre de sièges à attribuer au sein de la circonscription ou du collège électoral est tellement réduit qu´une liste doit de toute façon obtenir nettement plus de 5 % des voix pour décrocher un premier siège. Dans des cadres plus vastes en revanche, l´impact du seuil électoral peut être important pour certains partis, écartés par exemple de toute représentation dans le groupe linguistique néerlandais du Sénat lors des élections législatives de 2003. Le seuil électoral est utilisé en Belgique pour éviter qu´une assemblée élue à la proportionnelle comporte des représentants de nombreux partis, ce qui fragmente le paysage politique. Pour ses adversaires, il sert surtout à écarter artificiellement certains partis des assemblées, voire à les pousser à fusionner avec des partis plus 

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importants ou à présenter des candidats sur les listes des partis importants (listes de cartel).   

Société anonyme  Société commerciale dans laquelle la responsabilité des associés est limitée à leur apport personnel. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Société civile  Expression désignant aujourd’hui l’auto‐organisation des citoyens indépendamment de l’État et des partis politiques. La notion de société civile est très ancienne et son sens a fortement varié au cours des siècles. Dans l’Antiquité grecque et latine, la société civile désigne toutes les communautés naturelles, de la famille à la cité, qui doivent conduire au bien‐vivre : la société civile se distingue ainsi de la sphère économique. À l’époque moderne, la société civile est opposée à l’État qui est alors en cours d’édification, et non plus à la sphère économique privée : elle désigne au contraire la sphère économique et la sphère de la citoyenneté, c’est‐à‐dire l’ensemble des pratiques qui devraient échapper à l’emprise de l’État. Aujourd’hui la notion de société civile désigne l’auto‐organisation des citoyens en dehors de l’État, du monde politique et du monde économique. L’expression était peu utilisée en Belgique jusqu’aux années 1990 : on parlait de monde associatif ou d’associations pour désigner les groupements de citoyens de toute nature, ou de piliers pour désigner plus spécifiquement les organisations appartenant aux mondes idéologiques structurés autour des grands clivages. L’irruption en Belgique de la notion de société civile semble due, entre autres, à la critique du système des piliers et à la focalisation des médias sur le type particulier d’action qu’incarnent les organisations non gouvernementales (ONG). Davantage que la notion d’association et a fortiori de pilier, la société civile est censée désigner des organisations citoyennes jalouses de leur indépendance à l’égard de l’État et des partis et attentives à l’implication concrète de leurs membres. Les mouvements altermondialistes font en ce sens partie de la société civile, même s’ils se sont dotés d’une autre dénomination et revendiquent une place à part en raison de leur opposition résolue à la mondialisation. La question de l’appartenance ou non des syndicats à la société civile est un des éléments les plus vifs du débat sur cette notion, de même que l’articulation éventuelle de la société civile avec les Églises. Un autre élément de débat est le degré d’organisation que la société civile doit atteindre pour être efficace, sans perdre pour autant sa spécificité. L'émergence d'une société civile au plan international a conduit de grandes organisations internationales comme l'Union européenne, l'Organisation des Nations unies (ONU) ou le Conseil de l'Europe, à reconnaître à des ONG internationales une forme de représentativité dans des processus consultatifs.   

Société fédérale de participations et d´investissement (SFPI) 

Société anonyme de droit public ayant pour mission de regrouper et de gérer les participations de l´Autorité fédérale dans le domaine économique. La Société fédérale de participations avait été créée en vue de l´élargissement, en décembre 1994, de la mission de la société CGER Holding à la détention de toutes participations dans des 

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sociétés financières, industrielles ou commerciales dont les activités relevaient de la compétence de l´Autorité fédérale. CGER Holding avait elle‐même été créée en octobre 1992, avec le statut de holding bancaire. Elle était alors chargée exclusivement de mettre en œuvre l´un des deux pôles bancaires publics autour de la Caisse générale d´épargne et de retraite (CGER), avec l´Institut national de crédit agricole (INCA) et la Caisse nationale de crédit professionnel (CNCP). Elle reçut finalement du gouvernement de l´époque la mission d´organiser la privatisation de la CGER. Suite à l´évolution des missions confiées à la société dans le cadre de la privatisation de la Société nationale d´investissement (SNI) réalisée en 1994, le statut de la société fut modifié en celui de compagnie financière. Un an plus tard, à l´occasion de la transformation de Belgacom en société anonyme, les missions de la société, devenue la Société fédérale de participations, furent encore élargies par la loi du 12 décembre 1994. Parallèlement était créée sa filiale la Société fédérale d´investissement (SFI) pour recevoir les participations détenues à l´époque dans une série d´entreprises, dont la Sabena. Dans le secteur bancaire, la plupart des participations furent cédées à des actionnaires privés. Dans les autres secteurs d´activités, la SFP, qui avait reçu le produit de la vente de la SNI, avait participé dès 1995 à la restructuration de la Sabena, puis avait été chargée de mettre en œuvre la cession d´une partie de la participation de l´État dans Belgacom, puis de La Poste. Elle participa aussi à l´augmentation des moyens financiers de La Poste et de la SNCB, à la création de la Société patrimoniale immobilière (Sopima) chargée des opérations de sale and lease back des bureaux issus du domaine public, ainsi qu´à la mise en vente d´une partie du capital de BIAC (actuellement Brussels Airport). Le 1er novembre 2006, la SFP a fusionné avec la SFI pour former la Société fédérale de participations et d´investissement (SFPI). Les autorités fédérales sont l´unique actionnaire de la Société fédérale de participations et d´investissement. Les activités de celle‐ci sont de trois ordres : ‐ favoriser, compte tenu de la politique industrielle de l´État, la création, la réorganisation ou l´extension d´entreprises du secteur public ou privé ; ‐ promouvoir l´initiative économique publique ; ‐ contribuer à la mise en œuvre de la politique économique de l´État (opérations en mission déléguée pour compte de l´Autorité fédérale). Enfin, le gouvernement fédéral peut solliciter l´avis de la SFPI sur les projets potentiels de constitution de personnes morales, de la réforme ou de la participation dans celles‐ci par l´État, par une entreprise publique fédérale ou par une institution publique fédérale. Parmi les participations détenues par la SFPI, citons bpost, la Loterie nationale, le Palais des congrès, le Palais des Beaux‐Arts, la Sopima ou encore Brussels Airport Holding. Site de la SFPI Voir aussi : entreprise publique autonome (EPA)   

Société de développement régional (SDR) 

Organe d´étude et d´exécution de la politique économique régionale. Dès les années 1961‐1965, l´idée avait été lancée par le ministre des Affaires économiques Spinoy de créer des institutions contribuant au développement régional wallon. Au cours de ces années, alors qu´un consensus se dégageait du côté flamand pour revendiquer des réformes en matière linguistique et culturelle, les revendications 

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wallonnes, dans un contexte de crise économique, concernaient surtout la planification, la décentralisation économique et la régionalisation. Les sociétés de développement régional (SDR) furent créées par la loi du 15 juillet 1970 portant organisation de la planification et de la décentralisation économique, dite loi Terwagne. Institutions de droit public dotées de la personnalité juridique dans lesquelles siègent des représentants du secteur public et du secteur privé, les SDR ont pour mission de contribuer au renforcement et au développement de l´espace socio‐économique de leur ressort, à savoir les provinces. Leurs tâches comportent la promotion du développement socio‐économique par l´étude et l´exécution de la politique économique régionale, en ce compris la mise en œuvre de projets industriels en cas de carence du secteur privé. Leur conseil d´administration est composé, pour le secteur public, des représentants de la province, des communes et des associations intercommunales et, pour le secteur privé, des représentants des organisations patronales de l´industrie, des classes moyennes et de l´agriculture, et des organisations syndicales. La Flandre compte cinq SDR tandis que la Wallonie et Bruxelles ont opté pour la formule d´une seule SDR. La Société de développement régional pour la Wallonie (SDRW), créée en 1973, ne fut active qu´à partir de 1977. Créée en 1979, la Société régionale d´investissement de Wallonie (SRIW) a ensuite repris la fonction de financement de la SDRW. Celle‐ci fut alors dissoute en 1980 et ses services furent intégrés à l´administration de la Région wallonne. Constituée en 1974, la Société de développement pour la Région de Bruxelles‐Capitale (SDRB) est active dans deux domaines, précisés par une ordonnance bruxelloise du 20 mai 1999 : l´expansion économique et la rénovation urbaine. Dans le cadre de sa première mission, la SDRB se concentre principalement sur les infrastructures d´accueil pour entreprises, notamment les parcs industriels et scientifiques et les bâtiments pour entreprises. Dans le cadre de sa mission de rénovation urbaine, la SDRB produit, en partenariat avec le secteur privé, des logements pour des habitants à revenus moyens, en vue de maintenir ou de ramener des habitants dans la Région. En Flandre, les cinq SDR (Regionale Ontwikkelingsmaatschappijen) sont devenues en 2006 des sociétés de développement provincial (Provinciale Ontwikkelingsmaatschappijen), L´organisation et les missions des cinq POM flamandes sont précisées par un décret flamand du 7 mai 2004. Se fondant sur une collaboration entre secteur public et secteur privé, présents dans leurs organes de gestion, elles jouissent d´une large autonomie dans leur politique de développement socio‐économique et de promotion des entreprises site de la SDRB site de la Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij Antwerpen site de la Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij Limburg site de la Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij Oost‐Vlaanderen site de la Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij West‐Vlaanderen site de la Provinciale Ontwikkelingsmaatschappij Vlaams‐Brabant   

Sondage  Technique d´enquête par questionnaire auprès d´un échantillon représentatif de l´ensemble d´une population observée. Dans l´enquête par sondage, un réseau d´enquêteurs interroge des 

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individus choisis pour leur aptitude à faire partie d´un échantillon représentatif de l´ensemble de la population dont on souhaite connaître l´opinion ou une caractéristique. Les sondages d´opinion sont effectués par des instituts spécialisés à la demande d´un média, d´un parti politique, d´un gouvernement, d´une entreprise, d´un secteur économique, etc. Si dans le premier cas on peut supposer que le média commande le sondage pour en publier les résultats, dans les deux derniers cas les résultats du sondage ne sont pas nécessairement rendus publics. Les sondages peuvent porter sur un grand nombre de sujets. On peut citer la popularité des responsables politiques, le degré d´approbation d´une décision politique prise ou, le plus souvent, envisagée, les habitudes de consommation, l´appréciation de produits, etc. Les sondages préélectoraux sont effectués à l´approche des élections en vue de connaître les intentions de vote des électeurs. Ils sont un élément de stimulation de la concurrence entre les formations politiques qui se présentent aux élections. Certains sondages sont effectués à la sortie des bureaux de vote pour connaître les caractéristiques des comportements électoraux et l´importance des mouvements de voix entre les listes, les résultats électoraux ne donnant jamais que les soldes de ces mouvements de voix. La publication de ces sondages est censée obéir à certaines obligations, mais celles‐ci sont de moins en moins respectées. L´interprétation des résultats d´un sondage est toujours délicate. Le contenu de l´opinion mesurée dépend étroitement de la manière dont sont formulées les questions, de la façon dont le questionnaire est administré (en face à face, par téléphone, etc.) Et de la représentativité de l´échantillon. Dans chaque cas, les résultats comportent une marge d´erreur. Il est important d´en tenir compte si l´on compare deux sondages de même nature faits à des dates différentes.   

Sonnette d´alarme  Mécanisme permettant de suspendre l´adoption d´une législation portant atteinte aux intérêts d´une communauté linguistique ou d´une minorité idéologique et philosophique. L´expression familière de « sonnette d´alarme » désigne avant tout un mécanisme institué par l´article 54 de la Constitution afin notamment de protéger la minorité francophone au Parlement fédéral. Ce mécanisme permet de déposer une motion motivée, signée par les trois quarts au moins des membres d´un des groupes linguistiques de la Chambre des représentants ou du Sénat, qui déclare que les dispositions d´un projet ou d´une proposition de loi portent gravement atteinte aux relations entre les communautés. Le dépôt de cette motion entraîne la suspension de la procédure parlementaire, la motion étant envoyée pour avis au Conseil des ministres, qui a 30 jours pour se prononcer et dont la composition – bilingue et paritaire – permet à chaque communauté de travailler à dégager un consensus. L´assemblée saisie du dépôt de la motion est ensuite invitée à se prononcer, soit sur l´avis du Conseil des ministres, soit sur le projet ou la proposition contestée, et éventuellement amendée. Cette procédure ne peut être appliquée qu´une seule fois par les membres d´un groupe linguistique à l´égard d´un même projet ou d´une même proposition de loi. Elle ne peut être appliquée ni aux budgets, ni aux 

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projets de loi spéciale. Le dépôt de la motion motivée ne peut intervenir qu´après le dépôt du rapport et avant le vote final en séance plénière sur le projet ou la proposition en jeu, donc au moment où le travail en commission est achevé. Ce mécanisme permet d´éviter qu´une loi soit adoptée par la majorité néerlandophone du Parlement fédéral contre la volonté de la minorité francophone : les représentants des deux grandes communautés sont contraints de dégager un accord au sein du gouvernement fédéral, faute de quoi celui‐ci risque de connaître une crise majeure conduisant à sa démission et à la dissolution des Chambres. Le mécanisme a surtout un effet dissuasif : il doit décourager les parlementaires et le gouvernement fédéral d´élaborer une loi dommageable pour une des deux communautés. Il n´a été utilisé qu´à deux reprises. En 1985, les francophones ont ainsi protesté contre un projet de loi visant à intégrer une haute école flamande au Centre universitaire du Limbourg ; le Conseil des ministres a retiré son projet de loi. En 2010, les francophones ont utilisé cette procédure pour éviter la mise à l´agenda de la séance plénière de la Chambre de deux propositions de loi scindant la circonscription électorale de Bruxelles‐Hal‐Vilvorde. Les articles 31 et 54 de la loi spéciale du 12 janvier 1989 relative aux institutions bruxelloises instituent un mécanisme identique au sein du Parlement bruxellois, qui permet de suspendre un projet ou une proposition d´ordonnance (dans les matières régionales) ou de règlement (dans les compétences de l´Agglomération bruxelloise) portant gravement atteinte aux relations entre les communautés dans la Région bruxelloise. Il existe également une sonnette d´alarme dite idéologique. Une loi du 3 juillet 1971 garantit la protection des minorités idéologiques et philosophiques en donnant aux membres des parlements de communauté la possibilité de suspendre un processus législatif s´ils estiment qu´un projet ou une proposition de décret induit une discrimination.   

Subsidiarité  Principe selon lequel l’exercice des compétences ne doit se faire à un échelon supérieur que s’il peut y être mené avec plus d’efficacité. Le principe de subsidiarité implique que la politique doit être conduite en priorité au niveau le plus proche du citoyen. Ce n’est que lorsqu’une politique peut être menée avec plus d’efficacité à un échelon supérieur que sa compétence doit être confiée à une institution plus éloignée du citoyen. Dans l’Union européenne, ce principe a été introduit par le Traité de Maastricht : l’Union européenne ne doit agir que dans les domaines où l’action de l’échelon inférieur, c’est‐à‐dire les États membres, est considérée moins efficace. Les États membres conservent les compétences qu’ils sont capables de gérer efficacement eux‐mêmes et délèguent à l’Union européenne celles qui seront mieux gérées en commun. Le Traité de Lisbonne consacre ce principe comme étant un principe fondamental de l’Union. Le principe de subsidiarité doit être respecté dans tous les projets d’actes législatifs. Les parlements nationaux exercent un contrôle du respect de ce principe dans les propositions législatives de la Commission européenne : à la demande d'un tiers de ceux‐ci, la Commission est invitée à reconsidérer sa proposition. La 

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proposition peut être maintenue, modifiée ou retirée par la Commission ou bloquée par le Parlement européen ou par le Conseil. En cas de violation du principe de subsidiarité, le Comité des régions peut également saisir directement la Cour de justice de l´Union européenne. Le principe de subsidiarité est appliqué pour déterminer le champ d’action respectif des États membres et de l’Union dans les domaines qui sont des compétences partagées (par exemple la protection de l’environnement). Il ne s’applique pas aux compétences exclusives de l’Union (par exemple la politique monétaire) ou pour celles qui restent entièrement aux États membres (par exemple les règles qui régissent l’octroi de la nationalité).   

Subvention / subsides 

Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Suffrage  Expression d´un vote, valable (vote pour ou contre) ou non (vote blanc ou nul). Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Suffrage universel  Système électoral dans lequel tous les citoyens en âge de voter participent au scrutin. La Belgique a adopté le suffrage universel en 1893 suite à des revendications visant à octroyer à tous le droit de vote qui était réservé jusqu´alors à ceux qui payaient un impôt minimum (le cens), et qui avait été élargi en 1883, pour les élections communales et provinciales, à ceux qui avaient atteint un certain niveau d´instruction ou occupaient certaines fonctions (ce qu´on appelait des « capacités »). Le suffrage universel s´oppose ainsi au suffrage censitaire et au suffrage capacitaire. En régime de suffrage universel, ne sont exclus du droit de vote que les personnes jugées inaptes à l´exercer correctement : les mineurs d´âge, les personnes frappées d´une sanction judiciaire les privant de leurs droits politiques en raison des délits qu´elles ont commis, et les personnes décrétées incapables de voter pour raisons psychiatriques. On estime généralement qu´on peut parler de suffrage universel lorsque la législation écarte par ailleurs du droit de suffrage ceux qui n´ont pas la nationalité du pays où s´exerce le droit de vote. Le suffrage universel n´a toutefois d´abord concerné que les hommes, et a été assorti d´un vote plural : certains électeurs disposaient d´une deuxième ou d´une troisième voix (voire une quatrième aux élections communales) parce qu´ils étaient capacitaires, étaient chef de famille ou réunissaient d´autres critères. On parlait alors de suffrage universel tempéré par le vote plural. Le suffrage universel pur et simple a été pratiqué pour la première fois lors des élections législatives de 1919, soit avant que la Constitution l´instaure en 1921. Les hommes (ainsi que les veuves de guerre et les mères de soldats morts durant le conflit) disposaient désormais d´une et une seule voix. Il faudra attendre 1948 pour que les femmes puissent participer aux élections législatives, le droit de suffrage leur étant octroyé dès 1921 pour les scrutins communaux. Le caractère universel du suffrage s´est encore accru par l´abaissement de l´âge à partir duquel il est permis de voter : 25 ans en 1831, 21 ans en 1921, 18 ans en 1981 pour les élections législatives. Le corps électoral s´est encore élargi 

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plus récemment par l´octroi du droit de vote aux étrangers, d´abord aux seuls ressortissants d´un État membre de l´Union européenne, pour les élections européennes et communales, puis aux autres étrangers pour les seules élections communales.   

Suppléant  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Syndicat  Organisation qui se donne pour objectif de défendre les intérêts des travailleurs auprès des chefs d´entreprise, des organisations patronales et des pouvoirs publics. L´histoire des syndicats est inséparable de l´histoire du travail salarié. Les premiers syndicats sont nés avec les débuts de l´industrialisation. Bien que la liberté d´association soit l´une des libertés fondamentales inscrites dans la Constitution, les syndicats ont lutté jusqu´en 1866 pour pouvoir exister ouvertement (abolition du délit de coalition) et ce n´est qu´à partir de 1921 que l´exercice du droit de grève ne fut plus entravé par le code pénal. Parallèlement à la transformation des modes de production et des conditions de travail, les syndicats se sont d´abord structurés sur une base professionnelle et sectorielle, d´abord dans les bassins industriels, puis à l´échelle du pays. Ensuite est intervenue une structuration sur une base interprofessionnelle en des organisations regroupant les différentes branches d´activité. Aujourd´hui les syndicats sont des organisations complexes présentes à la fois dans les entreprises, au plan sous‐régional et régional et au plan national. Leur action se prolonge au niveau international. Les trois principales organisations syndicales sont la Confédération des syndicats chrétiens de Belgique (CSC), la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) et la Centrale générale des syndicats libéraux de Belgique (CGSLB). Ensemble les trois grandes organisations syndicales déclarent plus de 3 millions d´affiliés, parmi lesquels on compte une forte proportion de chômeurs, de prépensionnés et de pensionnés. Le taux global de syndicalisation des travailleurs occupés dans les entreprises est estimé à environ 60 %. Il varie fortement selon la branche d´activité et la taille de l´entreprise. Les syndicats cités sont des acteurs importants dans l´élaboration de la politique sociale et de certains aspects de la politique économique. Ils participent tous les deux ans à la négociation d´un accord interprofessionnel, préalablement à la négociation des conventions collectives de travail dans les différents secteurs d´activité. Ils siègent dans les comités de gestion des organes parastaux de la sécurité sociale. Outre les trois organisations citées, il existe d´autres syndicats qui affilient des travailleurs de catégories professionnelles particulières (cadres, pilotes d´avion, conducteurs de train, fonctionnaires, policiers, etc.). Ils ne sont pas liés aux trois grands syndicats. Dans le secteur privé, ceux‐ci jouissent seuls de la reconnaissance officielle de leur représentativité, en vertu de laquelle ils siègent dans les organes officiels de consultation et de négociation, principalement les commissions paritaires, le Conseil national du travail (CNT) et le Conseil central de l´économie (CCE). La Confédération nationale des cadres (CNC) est reconnue comme organisation représentative dans le cadre de la législation sur les élections sociales. Dans le système particulier de concertation sociale 

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de la fonction publique, certaines organisations catégorielles non liées aux trois grands syndicats sont reconnues comme représentatives. Site de la CSC site de la FGTB site de la CGSLB site de la CNC   

Traité  Accord entre au moins deux parties, États ou organisations internationales, consigné par écrit et régi par le droit international. Un traité est un engagement juridique qui engage les États ou les organisations et non pas les signataires. Les traités sont régis par la Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités en ce qui concerne les traités entre États et par la Convention de Vienne du 21 mars 1986 en ce qui concerne les traités entre États et organisations internationales ou entre organisations internationales. Ces conventions régissent la conclusion, la validité, l’effet et la durée des traités. Il y a des traités bilatéraux (entre deux États ou entre un État et une organisation internationale) et des traités multilatéraux (entre plusieurs États ou organisations internationales). Il existe des traités de coopération politique, économique ou culturelle, des traités qui mettent fin à un conflit armé (traités de paix), des traités qui établissent le statut d’organisations internationales, etc. Les traités sont négociés, conclus et signés par le pouvoir exécutif (gouvernements ou chefs d’État) puis ratifiés soit via une procédure parlementaire soit via un référendum. Dans un État fédéral, les entités fédérées ne disposent généralement pas du pouvoir de conclure des traités. La Belgique constitue une exception à cet égard, puisque les communautés et les régions (et deux des trois commissions communautaires) peuvent conclure des traités pour les matières qui sont de leur compétence. L’unification européenne s’est construite par la voie de traités successifs. Voir : Traité de Paris, Traité de Rome, Traité de Maastricht, Traité d´Amsterdam, Traité de Nice, Traité de Lisbonne.   

Traité d´Amsterdam 

Traité signé par les quinze membres de l’Union européenne à Amsterdam le 2 octobre 1997. Entré en vigueur le 1er mai 1999, le Traité d’Amsterdam approfondit l’intégration européenne : il renforce la coopération judiciaire et les affaires extérieures dans le cadre d'un espace de commun de liberté, de sécurité et de justice, et fait passer dans le pilier communautaire les matières d'immigration, de visas, de droit d'asile et de coopération judiciaire en matière civile, la coopération en matière pénale continuant de relever d'une procédure intergouvernementale. La Convention de Schengen est intégrée dans le traité. La politique sociale devient également une politique de l’Union. Un cadre pour l’adoption de lignes directrices en matière de politique de l’emploi est prévu. Par ailleurs, le traité comprend des dispositions protégeant les droits fondamentaux des citoyens européens : égalité homme‐femme, interdiction des discriminations, défense des consommateurs et respect de l’environnement. La Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) est dotée de nouveaux instruments ; la fonction de haut représentant de la PESC est créée. Le traité prévoit le mécanisme des coopérations renforcées, permettant à un groupe de pays d’avancer plus vite dans l’intégration sur une matière donnée. Le traité a 

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renforcé le poids du Parlement européen en étendant les matières soumises à la procédure de codécision du Conseil et du Parlement européen (aujourd'hui procédure législative ordinaire), et a augmenté le nombre de matières où la prise de décision au Conseil ne requiert plus l’unanimité. Il n’a cependant pas suffisamment avancé dans la réforme des institutions européennes en vue de l’élargissement aux pays d’Europe centrale et orientale. Ceci sera l’une des raisons d’être du Traité de Nice, puis du Traité de Lisbonne. Texte du Traité d'Amsterdam   

Traité de Lisbonne  Traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007 par les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne et entré en vigueur le 1er décembre 2009. Les élargissements successifs de l’Union européenne ont rendu nécessaire une adaptation du fonctionnement des institutions et les modalités de la prise de décision européenne. Une tentative de réforme des traités avait échoué suite à la non‐ratification par la France et les Pays‐Bas du Projet de traité établissant une Constitution pour l´Europe. Le Traité de Lisbonne, dont l'intitulé officiel est « Traité modifiant le Traité sur l'Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne », inclut presque toutes les innovations qu'avait apportées le projet de traité constitutionnel. Il le fait cependant sous une autre forme, ce qui a des conséquences sur le plan symbolique et politique. L'idée d'une constitutionnalisation de l'Europe est abandonnée et le droit européen reste établi par des traités internationaux. Le Traité de Maastricht (1992) puis le Traité d´Amsterdam (1999) avaient élaboré une architecture européenne en « piliers », qui correspondaient à des degrés différents d’intégration. Le premier pilier comprenait les politiques et institutions héritées des communautés fondatrices (CECA, Communauté économique européenne, Euratom) et pour lesquelles les États membres ont transféré une part importante de leurs compétences à l’Union. Le deuxième pilier comprenait la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Le troisième pilier était celui de la coopération en matière de Justice et d’Affaires intérieures. Les principales réformes apportées par le Traité de Lisbonne sont les suivantes : ‐ il supprime l'organisation de l'Union européenne en trois piliers, mais conserve toutefois la diversité des procédures de décision ; ‐ il modifie l'architecture institutionnelle de l'Union européenne. Le Conseil européen, non prévu à l'origine, devient une institution européenne à part entière. De plus, il est doté d'un président stable, élu par lui pour une durée de deux ans et demi ; ‐ il supprime l'ancien système de pondération des voix au sein du Conseil de l´Union européenne et procède à une nouvelle définition de la majorité qualifiée pour le vote des décisions ; ‐ il renforce les compétences du haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune. Celui‐ci devient l'un des cinq vice‐présidents de la Commission européenne et préside le Conseil des affaires étrangères ; ‐ il renforce les pouvoirs du Parlement européen dans les domaines législatifs et budgétaires, ainsi que sur le plan des accords internationaux. Il fixe à 751 le nombre de sièges de cette assemblée. Les députés européens sont appelés à donner leur consentement aux accords internationaux négociés par l'Union européenne ; ‐ il étend à 

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de nouveaux domaines la procédure où le Conseil et le Parlement européen interviennent tous les deux pour adopter un acte législatif (procédure appelée désormais procédure législative ordinaire) ; ‐ il apporte des changements à la procédure de révision des traités ; ‐ il dresse une liste plus claire des compétences de l'Union ; ‐ il accorde la personnalité juridique à l'Union européenne, qui devient un sujet de droit international capable de négocier et de conclure des accords internationaux en son nom propre avec un pays tiers ou une organisation internationale ; ‐ il facilite la mise en place des coopérations renforcées entre les États membres. Texte des traités modifiés par le Traité de Lisbonne   

Traité de Maastricht 

Traité instaurant l’Union européenne, signé par les membres de la Communauté économique européenne à Maastricht le 7 février 1992. Entré en vigueur le 1er novembre 1993, le Traité sur l'Union européenne, appelé couramment Traité de Maastricht, représente une étape décisive dans la construction européenne. Il instaure l’Union européenne, qui englobe les Communautés préexistantes sans les supprimer. D’une part, dépassant le cadre strictement économique du Traité de Rome, il contient des éléments d’union qui renforcent les institutions européennes, créant des compétences non économiques, dont la Politique étrangère et de sécurité communes (PESC). D’autre part, il décide la création d’un espace économique unique, le marché unique, et d’une union économique et monétaire ayant pour objectif l’adoption d’une monnaie unique, l’euro. Les éléments les plus importants du traité en matière politique sont : ‐ la création d’une citoyenneté européenne, comprenant notamment le droit de résidence dans tous les pays de l’Union et le droit de vote et d’éligibilité aux élections européennes et municipales dans le pays de résidence ; ‐ l’extension des compétences de l’Union à de nouveaux domaines, tels que l’éducation, la protection sociale (dans certaines limites), la culture, la santé publique, la protection des consommateurs, selon le principe de subsidiarité ; ‐ la mise en place d’une Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), qui permet de prendre des décisions communes en cette matière, à l’unanimité ; ‐ l’instauration de coopérations en matière de sécurité et de justice, également soumises à l’approbation unanime des États membres. Les grandes étapes de l’Union économique et monétaire prévues par le traité sont : ‐ la libre circulation des capitaux ; ‐ la coordination des politiques économiques et monétaires et la mise en place de l’Institut monétaire européen ; ‐ la création d’une monnaie unique et de la Banque centrale européenne (BCE) ; ‐ la mise en circulation de la monnaie unique. Les politiques communes définies par le traité sont rassemblées en trois piliers. Le Traité de Maastricht a entraîné l’abandon d’une partie de la souveraineté des États membres, nécessitant des modifications de leur Constitution. Le processus de ratification du Traité a suscité de longs débats et une forte opposition, particulièrement dans les pays où le texte a été soumis à référendum. Texte du Traité (lien externe)   

Traité de Nice  Traité signé par les 15 pays membres de l’Union européenne à Nice le 26 février 2001. Entré en vigueur le 1er février 2003, le Traité de Nice 

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a pour objectif principal de réformer les institutions et le mode de fonctionnement de l’Union européenne pour les adapter à une Union élargie. Le traité a renforcé le rôle du Parlement européen en étendant la procédure de la codécision. Il en a par ailleurs fixé le nombre maximal de sièges à 732. La procédure de décision à la majorité qualifiée a été étendue à la lutte contre la discrimination, la coopération judiciaire, la politique commerciale, la cohésion économique et sociale (y compris les fonds structurels à partir de 2007), et la nomination des membres de la Commission européenne et du haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). La pondération des voix pour déterminer cette majorité qualifiée au sein du Conseil a été modifiée en prévision de l’élargissement. La majorité qualifiée est également redéfinie. La Commission européenne comprend depuis 2004 un seul commissaire par État. Le traité prévoit qu'à l'avenir le nombre de commissaires sera inférieur au nombre d'États et qu’un système de rotation sera mis en place. Le traité prévoit également un assouplissement des conditions pour établir une coopération renforcée telle que prévue par le Traité d´Amsterdam. La négociation du Traité de Nice a été difficile et les résultats ont été jugés insuffisants par de nombreux pays membres, notamment face au défi que représentait le futur élargissement de l'Europe. C’est en grande partie pour poursuivre la réforme des institutions que la déclaration de Laeken, en décembre 2001, a mis sur pied une Convention chargée de rédiger un projet de Constitution pour l’Europe. Texte du Traité sur le site de l'Union européenne   

Traité de Paris  Traité instaurant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), signé à Paris le 18 avril 1951. Le Traité de Paris, nom courant du Traité instituant une Communauté européenne du charbon et de l'acier, a mis en place un marché commun du charbon et de l’acier entre six pays : la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays‐Bas et la République fédérale allemande. Il a été négocié et conclu suite à l’appel lancé par le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, le 9 mai 1950. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les projets d’unification de l’Europe se multipliaient sans parvenir à vaincre les réticences des différents pays à abandonner une partie de leur souveraineté nationale. Le Plan Schuman a réussi dans son approche pragmatique, basée sur une intégration économique et non plus politique. Le Traité de Paris est entré en vigueur le 23 juillet 1952, pour une durée de cinquante ans. La CECA a permis une intensification de la production et une relative modernisation de celle‐ci. Elle a cependant été impuissante à juguler la crise qui frappa le secteur. Elle a constitué néanmoins un premier exemple d’intégration européenne sectorielle réussie et inspiré les fondateurs de la Communauté économique européenne. Les institutions de la CECA ont préfiguré celles de la Communauté économique européenne après la signature du Traité de Rome : le pouvoir exécutif y était confié à une Haute Autorité composée de neuf membres élus pour six ans et indépendants des gouvernements nationaux. La Haute Autorité de la CECA jouissait de pouvoirs étendus et véritablement supranationaux contrairement à ceux de la 

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Commission européenne d’après le Traité de Rome. La coordination de la politique générale appartenait à un Conseil réunissant les ministres des six pays concernés, qui donnait un « avis conforme » aux décisions importantes de la Haute Autorité. Une assemblée commune de 78 députés disposait d’un pouvoir restreint. Une Cour de justice tranchait les litiges. En 1967, les institutions de la CECA ont fusionné avec les institutions de la Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Le Traité de Paris ayant été conclu pour une durée de cinquante ans, l’existence de la CECA a pris fin en 2002.   

Traité de Rome  Traité instaurant la Communauté économique européenne (CEE), signé à Rome le 25 mars 1957. Le Traité instituant la Communauté économique européenne (CEE), couramment appelé de Rome, est à l'origine de la grande organisation internationale qu'est aujourd'hui l’Union européenne. Six pays en étaient les signataires : l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays‐Bas. Le Traité de Rome met en place les institutions suivantes : la Commission, le Conseil, le Parlement, la Cour de justice et le Conseil économique et social. Il est entré en vigueur le 1er janvier 1958. L’objectif principal de la CEE est alors le développement économique, via l’établissement d’un marché commun. Cela suppose notamment la formation d’une union douanière, l’établissement de la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et des personnes, le développement de politiques communes en matière de commerce, de transport et d’agriculture. Le traité prévoyait une période de transition (application progressive) de douze ans. Le Traité de Rome constitue le texte fondateur de l’intégration européenne. C’est sur cette base que seront adoptés notamment les Traités de Maastricht, d’Amsterdam, de Nice et de Lisbonne. À noter que le même jour, les mêmes pays ont signé à Rome le Traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom). Texte du Traité de Rome   

Transfert de compétences 

Mécanisme par lequel la Communauté française ou la Région wallonne transfèrent l´exercice de certaines de leurs compétences à d´autres entités fédérées. Au sens défini ici, l´expression de « transfert de compétences » ne vise pas l´attribution de compétences aux communautés et aux régions, c´est‐à‐dire le processus de fédéralisation de l´État belge : nous réservons l´expression aux transferts opérés entre entités fédérées. Au Nord du pays, le gouvernement et le parlement de la Communauté flamande exercent les compétences de la Région flamande : il y a un seul pouvoir politique et un seul budget, ce qui a permis de faire glisser des moyens budgétaires de la Région vers la Communauté. Du côté francophone, où les esprits étaient divisés entre ceux qui souhaitaient les plus larges pouvoirs pour la Région wallonne et ceux qui souhaitaient les plus larges pouvoirs pour la Communauté française, ces deux institutions ont reçu des organes politiques autonomes. Lorsque la Communauté française, dès 1990, a connu de grandes difficultés financières, il n´a donc pas été possible de l´aider en jouant sur un budget commun avec celui de la Région wallonne. Pour 

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soutenir financièrement la Communauté française, un mécanisme de transfert de compétences vers la Région wallonne et vers la Commission communautaire française (COCOF) a été décidé lors de l´accord de la Saint‐Michel. La liste des matières transférées et les détails du mécanisme de transfert ont été décidés lors de l´accord de la Saint‐Quentin. Un mécanisme de ce genre avait été revendiqué au congrès d´Ans des fédérations wallonnes du Parti socialiste (8 février 1991), cette fois afin de renforcer le pouvoir de la Région wallonne au détriment de la Communauté française. Concrètement, depuis 1993 l´article 138 de la Constitution permet que des compétences de la Communauté française soient exercées, en tout ou en partie, par la Région wallonne dans la région de langue française, et par la Commission communautaire française dans la région bilingue de Bruxelles‐Capitale (la Commission recevant ainsi un pouvoir décrétal pour les compétences dont l´exercice lui est transféré). Il faut noter que seul « l´exercice », c´est‐à‐dire la mise en oeuvre des compétences de la Communauté française, est visé par l´article 138 de la Constitution. Les compétences elles‐mêmes restent, en droit, attribuées à la Communauté française, car la Constitution interdit qu´une région se voie attribuer les compétences d´une communauté (art. 39). Le transfert de l´exercice de compétences de la Communauté française a été organisé par une série de décrets adoptés en juillet 1993 et a été opéré, pour l´essentiel, le 1er janvier 1994. Les matières transférées concernent surtout l´aide sociale et la politique de santé. Le mécanisme de transfert de compétences permet de soulager le budget de la Communauté française : il n´y a, chaque année, qu´un transfert partiel des moyens anciennement consacrés par la Communauté à l´exercice des compétences transférées, la Communauté conservant environ un cinquième des budgets qu´elle consacrait aux matières transférées. Par ailleurs, l´article 139 de la Constitution organise un mécanisme similaire mais en sens inverse : cet article permet à la Région wallonne de transférer l´exercice de certaines de ses compétences à la Communauté germanophone, afin que celle‐ci les exerce dans la région de langue allemande. Plusieurs transferts de ce type ont été opérés entre les deux entités, en réponse à des demandes de la Communauté germanophone qui souhaitait disposer de compétences accrues.   

Tribunal du travail  Juridiction compétente pour trancher en première instance la plupart des contestations relevant de la législation sociale Le champ de compétence du tribunal du travail est délimité par les articles 578 à 583 du Code judiciaire. Il comprend : ‐ les litiges d'ordre individuel entre employeurs et travailleurs salariés (contrats de travail sous ses diverses formes, apprentissage, etc.), dans le secteur privé ou public ; par contre, il n'est pas compétent en matière de statuts de droit public ; ‐ certains litiges collectifs du travail (élections sociales, fonctionnement du conseil d´entreprise et du comité pour la prévention et la protection au travail, etc.) ; ‐ les litiges concernant la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles ; ‐ la sécurité sociale des travailleurs salariés et des indépendants (assujettissement, assurance‐maladie, allocations familiale, chômage, pensions, etc.), y compris les prestations complémentaires offertes 

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par les mutualités et les fonds de sécurité d'existence et y compris les prestations d'assistance intégrées à la sécurité sociale (allocations familiales garanties, garantie de revenu aux personnes âgées) ; par contre, il n'est pas compétent en matière de pensions de fonctionnaires ; ‐ les régimes d'assistance (allocations et reclassement social des personnes handicapées, revenu d'intégration sociale, aide sociale des CPAS) ; ‐ le règlement collectif de dettes. Le tribunal du travail n'est pas compétent pour prononcer des sanctions pénales : les peines prévues en matière sociale sont du ressort des tribunaux correctionnels. Par contre, le tribunal du travail connaît des recours en matière d'amendes administratives prononcées par les services d'inspection sociale dans certaines matières relevant de la législation du travail. Le tribunal du travail n'a pas non plus une compétence générale en matière de conflits collectifs du travail. Par exemple, il n'est pas compétent pour statuer sur les demandes de réparation basées sur le droit civil, pour le dommage subi par suite d'une grève ou d'un lock‐out. Il est par contre compétent pour statuer sur les effets individuels d'un conflit collectif, par exemple le fait de savoir si participer à une grève représente un motif grave de licenciement. L'appel des jugements du tribunal du travail relève de la cour du travail. Les arrêts de la cour du travail peuvent être attaqués devant la Cour de cassation. Sauf dans certaines matières (par exemple le règlement collectif de dettes), le tribunal et la cour du travail sont composés d'un magistrat professionnel, qui préside la chambre, et d'assesseurs (juges ou conseillers sociaux), nommés pour une durée de cinq ans par arrêté royal contresigné par le ministre de l'Emploi (et non le ministre de la Justice) sur présentation des organisations représentatives de travailleurs, d'employeurs ou de travailleurs indépendants. Le ministère public du tribunal du travail est l’auditorat du travail, dont le chef est l’auditeur du travail.   

Tutelle  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Union de l´Europe occidentale (UEO) 

Organisation européenne de coopération en matière de défense. L’Union de l’Europe occidentale trouve son origine dans le Traité de Bruxelles, conclu en 1948 par la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays‐Bas et le Royaume‐Uni, pour organiser collectivement la défense de l’Europe occidentale dans le contexte de la guerre froide. Le Traité, revu par les accords de Paris (1954) qui y firent entrer l’Italie et la République fédérale d’Allemagne, prévoyait également une coopération en matière économique, sociale et culturelle. L’organisation militaire de l’ueo fut rapidement intégrée à l’otan. Dans les autres domaines, le Conseil de l´Europe, l’Organisation européenne de coopération économique (précurseur de l’ocde) et la Communauté économique européenne exercèrent progressivement les compétences de l’ueo. L’organisation fut cependant relancée durant les années 1980, pour permettre la coordination de positions de défense commune en Europe dans le contexte de la course aux armements entre les États‐Unis et l’Union soviétique, et vu l’incapacité de la Communauté économique européenne à progresser sur la voie d’une coopération en matière de défense. En 1984, la déclaration de Rome fixa l’objectif d’une identité de sécurité 

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européenne et l’harmonisation progressive des politiques des États membres en la matière. En application des décisions prises à Rome, le Conseil des ministres de l’ueo se réunit dorénavant deux fois par an. En 1987, le Conseil adopta la plate‐forme de La Haye appelant à la construction d’une union européenne étroite y compris en matière de défense et de sécurité. Une déclaration annexée au Traité de Maastricht (1992) chargea l’ueo de mettre en oeuvre les décisions de l’Union européenne en matière de défense. L’UEO mena des opérations sur le terrain dans le Golfe Persique (1988‐1990) et dans les Balkans (1992‐2001). Au début des années 1990, l’Espagne, le Portugal et la Grèce rejoignirent l’ueo. Cependant, le développement de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) a enlevé à l’ueo sa raison d’être. Depuis le Traité de Nice, les fonctions de gestion des crises ont été transférées à l’Union européenne, tandis que la défense collective est désormais du ressort exclusif de l’otan. L'UEO a formellement cessé d'exister le 30 juin 2011. Site de l'ueo   

Union des Entreprises de Bruxelles (UEB) 

Ancien nom de BECI‐Union des entreprises de Bruxelles. Voir : BECI‐Union des entreprises de Bruxelles (BECI‐UEB)   

Union économique belgo‐luxembourgeoise (UEBL) 

Union économique entre la Belgique et le Grand‐Duché de Luxembourg instituée en 1922. L’UEBL a été créée par une convention négociée entre les deux pays après la Première guerre mondiale, conclue en 1921 et entrée en vigueur l’année suivante. La dissolution du Zollverein (union douanière entre le Grand‐Duché de Luxembourg et l’Allemagne) en 1918 avait en effet poussé le Luxembourg à se trouver un nouveau partenaire économique. Dans un premier temps, elle avait pour but de libérer les échanges commerciaux. Elle a été complétée par d’autres accords signés en 1935, relatifs à la monnaie, à la réglementation des importations et des exportations, aux douanes et aux accises. Parmi les dispositions importantes de l’uebl, citons l’adoption du franc belge comme monnaie commune de l’Union, et la capacité de la Belgique à conclure des accords de commerce avec des pays tiers au nom de l’Union. L’organe permanent de l’uebl est la Commission administrative belgo‐luxembourgeoise (CABL). Depuis 1963, il existe également un Conseil des ministres, composé paritairement, qui se réunit de façon informelle. L’UEBL avait été conclue pour une période de 50 ans. Depuis 1972, elle a été reconduite automatiquement tous les dix ans. En décembre 2002, une nouvelle convention UEBL a été signée pour remplacer celle de 1922. Le nouveau texte vise notamment à accorder les dispositions de l’uebl à celles de l’Union européenne, mais aussi à prendre en compte la nouvelle répartition des compétences dans l’État fédéral belge. La nouvelle convention élargit aussi le champ de l’entente belgo‐luxembourgeoise au‐delà du seul objectif économique : elle prévoit une coopération renforcée au sein des institutions internationales, et l’intensification des relations en matière d’aide au développement, de défense et de maintien de la paix.   

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Union européenne  Organisation internationale rassemblant 28 États européens qui lui transfèrent une partie de leur souveraineté en vue de leur intégration économique. Après la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction économique, la volonté de créer un environnement politiquement stable et favorable à la paix, les débuts de la guerre froide et la volonté américaine de voir se constituer un bloc de pays occidentaux ont conduit six pays (la Belgique, la République fédérale d’Allemagne, la France, l’Italie, le Grand‐Duché de Luxembourg et les Pays‐Bas) à fonder la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA) par le Traité de Paris (1951) puis la Communauté économique européenne (CEE) par le premier Traité de Rome (1957) et la Communauté européenne pour l’énergie atomique (Euratom) par un second Traité de Rome, également en 1957. Le Traité de Maastricht (1992) institue l'Union européenne. Les trois communautés économiques sont alors englobées dans l’Union européenne, qui repose sur trois piliers : le pilier communautaire, le pilier Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et le pilier Justice et Affaires intérieure (JAI). La Communauté européenne du charbon et de l'acier est dissoute en 2002. L'Euratom conserve sa personnalité juridique propre, distincte de celle de l'Union européenne, mais ses compétences sont exercées pas les institutions de l'Union européenne. La distinction des trois piliers disparaît après le Traité de Lisbonne en 2009. Aujourd'hui l'Union européenne repose sur deux traités de base : le Traité sur l'Union européenne (TUE) et le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), nouveau nom du Traité instituant la Communauté économique européenne, ou Traité de Rome. L’intégration européenne a connu une double dynamique d’élargissement et d’approfondissement, à des rythmes variables. En ce qui concerne l’élargissement à de nouveaux membres, le Danemark, l’Irlande et le Royaume‐Uni sont devenus membres de la CEE en 1973, la Grèce en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986, l’Autriche, la Finlande et la Suède en 1995. La fin des régimes communistes en Europe centrale et orientale a ouvert la voie à l’extension dans cette direction : l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque sont devenues membres de l’Union européenne en mai 2004. À la même occasion, les deux îles méditerranéennes de Chypre et de Malte ont également rejoint l’Union. La Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l’Union le 1er janvier 2007. Le dernier élargissement concerne la Croatie, qui rejoint l'Union européenne le 1er juillet 2013. Les pays candidats actuellement sont l'Islande, l'ancienne République yougoslave de Macédoine, le Monténégro, la Serbie et la Turquie. En ce qui concerne l’approfondissement, les compétences de la Communauté européenne ont été limitées au domaine économique pendant les deux premières décennies de son existence. En 1986, la conclusion de l’Acte unique a programmé la réalisation du marché unique (libéralisation de la circulation des biens, services, personnes et capitaux), objectif fondamental du traité de Rome, qui a été achevée en 1992. Graduellement, des compétences en matière de droits fondamentaux ou d’environnement ont été octroyées à la Communauté puis à l’Union. L'Acte unique a aussi donné une base 

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juridique à la coopération en matière de Politique étrangère, qui avait été amorcée en 1970. Le Traité de Maastricht accentue l'intégration européenne en instaurant l'union économique et monétaire, dont le programme prévoit la création d'une monnaie unique. La zone euro qui en résultera en 1999 ne comprend cependant pas tous les pays membres de l'Union européenne. Le même traité prévoit le développement de la dimension sociale de l'Union et renforce la dimension politique en instituant une Politique étrangère et de sécurité commune. Les Traités d’Amsterdam (1997) et de Nice (2001) ont approfondi l’intégration européenne, notamment en augmentant 

Union wallonne des entreprises (UWE) 

Organisation représentative des entreprises de la Région wallonne. L´Union wallonne des entreprises (UWE) a été créée en 1968 pour organiser la représentation des entreprises situées en Wallonie dans le cadre de la politique économique régionale. Elle a pris la forme juridique de l´asbl. Après la création de la Région wallonne, l´UWE a été reconnue par les autorités régionales comme organisation représentative des entreprises dans une série d´organes consultatifs régionaux. L´UWE siège face aux organisations syndicales au sein du Conseil économique et social de la Région wallonne aux côtés de l´Entente wallonne des classes moyennes, de la Fédération wallonne de l´agriculture et de l´Union francophone des entreprises non marchandes. L´UWE est présente également au sein de l´Agence wallonne à l´exportation et aux investissements étrangers (AWEX), du Conseil wallon de l´environnement pour le développement durable, du Comité de l´énergie, de la Commission régionale d´aménagement du territoire, du FOREM, etc. L´UWE est également partenaire des autres organisations patronales régionales, le VOKA et l´Union des entreprises de Bruxelles (UEB), ainsi que de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), au sein d´un comité de coordination et de contact dont l´objectif est de favoriser la cohérence des positions patronales au niveau fédéral et au niveau des régions. Site de l´UWE   

Unitarisme  Volonté de rétablir un État unitaire en Belgique, ou souci d´une unité nationale forte dans le cadre fédéral belge. La notion d´unitarisme est apparue en Belgique en réaction au processus de fédéralisation de l´État dont la première grande étape est la révision constitutionnelle de 1970‐1971. Le sens de la notion varie selon le contexte et l´intention : – elle peut désigner un véritable projet politique de restauration de l´unité de l´État, donc de liquidation du fédéralisme, ou au minimum une nostalgie de l´ancien ordre institutionnel belge ; – en un sens moins précis et moins radical, elle peut désigner un souci de l´unité nationale, de la sauvegarde de la nation belge et de la cohésion entre les communautés et entre les régions, en réaction à ce qui est perçu comme un fédéralisme centrifuge ; – qu´on l´emploie au sens fort ou en un sens moins radical, la notion peut être revendiquée avec fierté, ou être au contraire utilisée pour critiquer une position jugée passéiste ou dépassée, une résistance à un mouvement jugé inéluctable. Il existe très peu de partis ouvertement unitaristes en Belgique et leur audience électorale est très faible, même si des sondages ont conduit à conclure au maintien de sentiments unitaristes dans une plus large partie de l´opinion publique. La 

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revendication d´unitarisme, ou au contraire la critique de l´unitarisme, est parfois reliée à l´approbation ou à la critique de la monarchie.   

Vice‐gouverneur  Dans la Région de Bruxelles‐Capitale, adjoint du gouverneur particulièrement chargé de veiller au respect de la législation linguistique. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Vice‐Premier ministre 

Ministre qui est le chef de file des membres du gouvernement fédéral appartenant à son parti au sein de la coalition. La fonction de vice‐Premier ministre trouve son origine dans une règle coutumière qui s´est progressivement confirmée à partir de 1925. On a ainsi reconnu, dans un contexte de gouvernements constitués de deux partis, des qualités représentatives particulières au chef de file des ministres appartenant au parti de la coalition allié à celui du Premier ministre. La règle a été appliquée de façon constante à partir de 1958‐1961. Le nombre des vice‐Premiers ministres s´est accru du fait de la scission linguistique des partis, qui a entraîné une augmentation du nombre de partis dans la coalition. Il arrive qu´un même parti dispose à la fois du poste de Premier ministre et d´un poste de vice‐Premier ministre. Il est arrivé aussi qu´un parti représenté au gouvernement fédéral n´y dispose pas d´un poste de vice‐Premier ministre. Les vice‐Premiers ministres cumulent généralement cette fonction avec la direction d´un département ministériel ou service public fédéral. Les vice‐Premiers ministres disposent généralement de deux §cabinets§ ou cellules stratégiques : l´un compétent pour les matières de leur département propre, l´autre pour l´ensemble des autres matières sur lesquelles ils sont amenés à s´exprimer en tant que chef de file des ministres de leur tendance. Il y a aussi une hiérarchie des vice‐Premiers ministres, qui repose sur les équilibres internes de la coalition. Le premier d´entre eux est appelé, le cas échéant, à exercer l´intérim de la fonction de Premier ministre. Les vice‐Premiers ministres reçoivent la même rémunération que le Premier ministre. Une fonction comparable est apparue dans les gouvernements de communauté et de région : on parle alors de vice‐Président.   

Voix  Expression d´un choix entre plusieurs candidats ou plusieurs propositions. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Voix délibérative / consultative 

Distinction entre deux types de mandats, selon que la personne qui siège peut ou non participer aux votes sur les décisions à prendre dans une assemblée quelconque. Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Union des entreprises flamandes (VOKA) 

Organisation représentative des entreprises de la Région flamande. VOKA est le nouveau nom du VEV, le Vlaams Economisch Verbond. Le Vlaams Economisch Verbond fut créé en 1926 dans la mouvance du mouvement flamand pour stimuler les intérêts économiques flamands et favoriser la flamandisation du monde des affaires en Flandre. Après la création de la Région flamande, le Vlaams Economisch Verbond a été reconnu par les autorités flamandes comme organisation représentative des entreprises installées en 

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Flandre. Il est représenté dans une série d´organes consultatifs flamands, parmi lesquels le Sociaal en Economisch Raad van Vlaanderen (SERV), Flanders Investment and Trade (FIT), le Vlaamse Dienst voor Arbeidsbemiddeling en Beroepsopleiding (VDAB), le Milieu‐ en Natuurraad van Vlaanderen (MINA‐Raad), etc. Le 1er janvier 2004, l´asbl Vlaams Economisch Verbond change sa dénomination en VOKA – Vlaams Economisch Verbond. Avec le VOKA – Kamers van Koophandel, qui réunit les huit chambres de commerce flamandes, il forme le VOKA – Vlaams netwerk van ondernemingen (Réseau flamand des entreprises). Le VOKA – Vlaams Economisch Verbond est également partenaire des autres organisations d´employeurs régionales, l´Union wallonne des entreprises (UWE) et l´Union des entreprises de Bruxelles (UEB), ainsi que de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), au sein d´un comité de coordination et de contact dont l´objectif est de favoriser la cohérence des positions patronales au niveau fédéral et au niveau des régions. Site du VOKA   

Vote  Acte par lequel les électeurs choisissent leurs représentants, ou par lequel les membres d´une assemblée prennent des décisions et élisent leurs membres appelés à exercer certaines fonctions. L´élection des représentants s´effectue en Belgique au suffrage universel direct selon le mode de la représentation proportionnelle. Depuis 1893, la participation à l´élection est obligatoire et le vote est secret. L´obligation de voter n´implique pas celle de voter valablement. Ainsi, dans l´isoloir, l´électeur est libre : ‐ d´émettre un vote valable, qui est soit exprimé préférentiellement pour un ou plusieurs candidats d´une même liste électorale (vote de préférence), soit émis en case de tête ; ‐ ou d´émettre un vote non valable, c´est‐à‐dire un vote blanc ou un vote nul. Un vote est blanc si l´électeur n´a choisi aucun candidat ni aucune liste, ce qui se traduit soit par la remise d´un bulletin blanc en cas de vote sur support papier, soit par la validation d´un vote blanc en cas de vote électronique. Un vote est considéré comme nul quand le bulletin a été détérioré, ou lorsque l´électeur y a apporté des inscriptions prohibées, qu´il s´agisse d´un acte volontaire ou non. Le vote nul, qui est devenu quasi impossible avec le vote électronique, peut être involontaire si, par ignorance, l´électeur panache son bulletin papier, c´est‐à‐dire s´il vote en faveur de plusieurs candidats appartenant à des listes différentes, ou s´il appose une marque sur le bulletin de vote ou le détériore sans en avoir l´intention ou sans s´en apercevoir. Au sein des assemblées, les décisions se prennent au moyen de votes par assis et levé ou de votes à voix haute sur appel nominal. Le vote sur l´ensemble d´une proposition ou d´un projet de loi est nominatif. Par contre le vote sur les amendements et sur chacun des articles séparément a lieu par assis et levé. Quand le résultat d´un vote par assis et levé est douteux ou lorsqu´un certain nombre de membres en font la demande, le président fait procéder à un vote nominatif. Aujourd´hui, les votes nominatifs au sein des assemblées se font de manière électronique, chaque membre disposant d´un boîtier muni d´un bouton « Pour », d´un « Contre » et d´un troisième destiné à indiquer l´abstention, les votes s´affichant sur un tableau lumineux. Quant il s´agit de choisir 

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entre des candidats à un mandat, l´élection se fait au scrutin secret. En commission, les votes se font à main levée. Que ce soit dans le cadre d´une élection ou dans celui d´une prise de décision au sein d´une assemblée, le refus de porter son choix sur un candidat ou de se prononcer sur une proposition s´appelle l´abstention ou l´abstentionnisme. Par définition, l´abstention est un acte posé par des électeurs ou des représentants présents au moment du vote, et qui sont pris en compte le cas échéant dans le quorum des présences.  

Vote électronique  Vote opéré au moyen d´un ordinateur et d´un crayon optique, et non d´une feuille de papier et d´un crayon à mine. Le vote électronique, qu´on appelle officiellement vote automatisé, consiste pour l´électeur à émettre son suffrage au moyen d´un ordinateur et d´un crayon optique et à déposer la carte magnétique sur laquelle son vote est enregistré dans une urne électronique. L´organisation du vote au moyen de systèmes automatisés a été testée la première fois dans deux cantons (Verlaine et Waarschoot) à l´occasion des élections législatives et provinciales de novembre 1991. Un deuxième test a eu lieu en 1994 et en 1995 dans les circonscriptions électorales de Liège et d´Anvers, dans quatre cantons bruxellois, dans les cantons de Verlaine et de Waarschoot et dans ceux d´Eupen et de Saint‐Vith. Le vote automatisé a encore été étendu pour les élections du 13 juin 1999. Actuellement, au total, environ 3 200 000 électeurs, soit 44 % de l´électorat, sont actuellement concernés par le vote automatisé. Leur répartition par région est cependant très inégale : environ 540 000 dans la Région de Bruxelles‐Capitale (soit la totalité des électeurs), environ 500 000 en Région wallonne et environ 2 160 000 en Région flamande. Une expérience de ticketing consistant en l´impression du vote automatisé sur un support papier et permettant à l´électeur de vérifier la conformité du vote enregistré avec son choix a eu lieu dans deux cantons en 2003 mais n´a pas été reconduite. Par ailleurs, des expériences de comptage et de dépouillement optique ont également été menées dans deux cantons électoraux (Chimay et Zonnebeke) à l´occasion des élections de 1999, 2000 et 2003. Dans ces cas, l´électeur émettait son vote sur un bulletin papier traditionnel et seuls le dépouillement et le comptage se faisaient électroniquement au moyen d´un appareil de lecture optique. Il a été décidé en 2005 d´abandonner définitivement ce système. Il avait pourtant la préférence de certains parce qu´à leurs yeux il offrait davantage de garanties contre la manipulation des résultats que le système électronique. Les critiques adressées aux systèmes de vote automatisé ont conduit à l´adoption d´un certain nombre de mesures visant à renforcer le contrôle démocratique sur le bon fonctionnement de ces systèmes.   

Wallonie  Cette définition sera bientôt mise en ligne.   

Zone de police  Territoire constitué d´une ou de plusieurs communes pour lequel un même corps de police locale est responsable de la sécurité. Chaque corps de police locale est placé sous la direction d’un chef de corps et est compétent pour une zone de police. Il y a 50 zones de police correspondant à une seule commune, et 146 zones de police 

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correspondant à plusieurs communes. Dans les zones unicommunales, ce sont le bourgmestre et le conseil communal qui exercent leurs compétences de police. La commune établit son propre budget et gère ses comptes. Dans les zones pluricommunales, la direction est assurée par le collège de police, qui est composé de l’ensemble des bourgmestres de la zone et qui définit la politique de sécurité. Les bourgmestres sont responsables devant le conseil de police, dont les compétences sont comparables à celles du conseil communal, mais limitées aux matières policières dans la zone. Le conseil de police se compose des membres du collège de police et de conseillers communaux, désignés au sein des conseils communaux de la zone en nombre proportionnel à leur taille. Le conseil de police adopte le budget et les règlements de police de la zone. Dans chaque zone de police est également instauré un conseil zonal de sécurité au sein duquel le ou les bourgmestres, le procureur du Roi, le chef de corps de la police locale et le directeur coordonnateur administratif de la police fédérale ou son délégué se concertent sur : ‐ le plan zonal de sécurité ; ‐ la coordination des missions de police administrative et judiciaire ; ‐ l’évaluation du plan zonal de sécurité. Site des polices locales