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Ergué-Gabéric dans la Grande Guerre 1914-1918 1

Ergué-Gabéric dans la Grande Guerre

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Ergué-Gabéric dans la

Grande Guerre

1914-1918

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1914 à Ergué-Gabéric

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Paysans à Quillihuec, vers 1910

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Les Gabéricois de 1914 sont, pour environ 60% d’entre eux, des paysans,

Les employés à la manufacture de papier Bolloré, à Odet représentent environ 6%.

Des ouvriers d’Odet à la fin du XIXè s.

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Ergué-Gabéric,

une commune très jeune

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Histogramme établi par Jean-François Douguet d’après le recensement de 1911.

A la veille de 1914, la moyenne d’âge des hommes d’Ergué-Gabéric est très jeune, dans un département qui est lui-même le plus jeune de France.

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Histogramme établi par Jean-François Douguet d’après le recensement

de 1911.

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Jeunes gabéricois posant pour la photo souvenir de leur service militaire,1907.

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Comment les gabéricois ont appris la déclaration de guerre

On entendit le tocsin sonner vers cinq heures de l’après-midi. Mon père me dit : « je vais monter dans un arbre pour voir où il y a le feu ? » A ce moment l’écho des cloches nous parvint aussi de Tourc’h, de Coray et même de Langolen. Mon père descendit alors de son arbre et nous dit :

« C’est au pays qu’il y a le feu ».

Témoignage de Marie-Anne Le Meur, d’Elliant

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Clocher de l’église d’Ergué-Gabéric

« Pod-Tin », (surnom de Corentin Troalen) crieur communal d’Elliant

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Photographie d’une

affiche ordonnant la

mobilisation générale.

C’était principalement

les gendarmes qui

avaient mission de les

poser dans les villes et

les villages.

C’est la 1ere

mobilisation générale

de l’histoire de France.

Photo de livret militaire avec fascicule de mobilisation

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Nul ne reçoit de courrier individuel. Les instructions à suivre en cas de mobilisation, se trouvent sur un fascicule, dans le livret militaire que chaque homme reçoit à l’issue de son service militaire.

Fascicule de mobilisation de Alain Quénéhervé de Garsalec.

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Le départ à la guerre

Départ de mobilisés de la gare de Pleyben,

le 2 août 1914. Coll. Roger Laouenan.

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300 hommes quittent la commune en l’espace de quelques heures le 2 août 1914. Nombre de gabéricois partent de la gare de Quimper pour rejoindre leur régiment.

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Jeunes gabéricois lors de leur conseil de révision, 1917 ou 18. Plus de 600 hommes en tout seront mobilisés

soit environ 1 habitant sur 4.

7 parmi ces mobilisés, se sont engagés volontairement entre septembre 1914 et mai 1918.

Yves Le Meur épouse Marie-Joseph Hélou en 1917. Sur leur photo de mariage, il pose en tenue de soldat.

Photo de la famille Rannou de Kermorvan (Lestonan) 15

Le départ à la guerre devient un de ces moments solennel où la famille prend la pose. Les combattants et ceux qui restent conservent ainsi le portrait des êtres chers.

René Bolloré et une partie de ses employés en 1911. René Bolloré est mobilisé le 4 août 1914 et réformé le 2 novembre 1916.

Le prêtre d’Ergué-Gabéric, l’abbé Le Gall, est lui aussi mobilisé. Il est ici entouré des premiers Paotred Dispount (équipe de foot). 16

La mobilisation touche tout un chacun : paysans, ouvriers, grands patrons, instituteurs, prêtres…

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Où sont affectés les mobilisés ?

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Xe corps (Rennes)  41e RI, Rennes - 48e RI, Guingamp – 70e RI, Vitré – 71e RI, St-Brieuc

XIe corps (Nantes)  19e, Brest – 62e, Lorient - 64e, Ancenis – 65e, Nantes – 116e, Vannes – 118e, Quimper

Autres 411e RI (Coetquidan) – le 2e RIC (Brest), les 28e et 35e RAC (Vannes), le 51e RAC, Rennes, le 3e Dragons, Nantes, le 25e Dragons, Rennes, le 2e Cuirassiers (en partie), Pontivy

Les régiments bretons

Répartition des Gabéricois par armes d'après le fichier des morts et extrapolation

Artillerie Cavalerie Génie Marine0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

84 3 2

39

20

15

10

0

100

200

300

400

500

600

104

495

Infanterie

Le marin René HuitricLe cuirassier Alain Le Roux de Melennec

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Des soldats au bourg

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80 soldats du 87ème régiment d’infanterie cantonnèrent à l’école « Notre Dame de Kerdévot » au bourg (aujourd’hui Résidence Bude-Strattton) de septembre à la Toussaint de 1914.

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Les combats

Premiers combats, en Belgique (août 1914)

La Marne (août-septembre 1914)

Course à la mer (novembre-décembre 1914)

Offensive de Champagne et Artois (septembre-novembre 1915)

Verdun (février-décembre 1916)

La Somme (Juillet-novembre 1916)

Le chemin des Dames (avril-juillet 1917)

Offensives allemandes , printemps 1918

Contre-offensives générales alliées (août-novembre 1918)

0

5

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Décès des combattants gabéricois dans les grandes batailles de la première guerre mondiale

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Les nouvelles du front

Je me porte bien et t’envoie ainsi qu’aux enfants mes meilleurs baisers. Mes amitiés aux amis.

Ton mariBonnard Pierre

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« Moi, je passe la moitié de mon temps dans les tranchées, comme je suis à l’instant. Le jour, nous sommes assez tranquille, la nuit nous sommes tous debout, prêt à recevoir les attaques. Les boches sont à environ 500 m. de nous. Quand on montre la tête, tout de suite ils tirent. Nous de notre côté, nous faisons pareil. Ainsi, on attend la mort à toute heure. » 

Extrait d’une lettre de Louis Le Dé, de Bodenn 27

Ferme de Bodenn, Ergué-Gabéric

Mes chers parents (…)Nonn quet évit l’aquat d’ioch et pelech emmon abalamour et veso digoret martesez mes neus fors mad et ma à bed d’izan im hroas. A scrivad d’ign eur liser bennag d’eus ar kear ac et gavim berroc’h on hamser. Min à scrivo d’ioch ar muia ma helin. Evit ma s’istrofem indro d’ar kear adarrée.

Votre fils qui ne vous oubliera jamais.

Garrec Alain

Au 87e d’Inf.

Traduction :« Je ne peux pas vous écrire où nous sommes parce que la lettre sera ouverte peut-être, mais ça ne fait rien...

Ecrivez moi une lettre quelconque sur la ferme et je trouverai le temps plus court.

Je vous écrirai le plus souvent que je pourrai. Avec l’espoir que nous retournions à la maison à nouveau… »

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Alain Garrec, au centre

Au fil des phrases...

« Le cafard me remonte sur le dos », Hervé Le Roux

« Que s'est triste ce temps de guerre qui sépare les cœurs les plus aimés », Marie-Jeanne Le Bourhis

« Voici cinq mois que je t'ai quitté et pour quelle besogne, tuer ses semblables ! », Etienne Le Grand

« Réfléchisser donc un peu et écrivez-moi au moins tout les 15 jours ! », Jean Le Saux

« Dans les tranchées on ne peut plus travailler, elles sont remplies d'eau et elles ne font que s'ébouler », Jean Le Bourhis

Ceux qui restent

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Photographie montrant des femmes et des enfants devant le manoir de Pennarun,

au Bourg d’Ergué-Gabéric au début du XXè s.

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Les femmes, les hommes réformés, âgés, les enfants doivent affronter le manque de main d’œuvre, aux champs comme à l’usine, les restrictions.

Portrait de Marie-Jeanne Le Saux de Kerverniou, Elliant.

32Manoir de Kerverniou, Elliant.

Mon cher mari,

 Je ne puis te dire combien j’avais le cœur gros dimanche en me séparant de toi, en te voyant monter dans ce wagon. (…)

Aussi j’attends trop lentement les heures se passer en attendant de tes nouvelles et me voyant trop peinée, il fallait que je te communiquait mes pensées et que je m’entretiens un instant avec toi par écrit

puisque s’est impossible de faire

autrement.  Ta toute dévouée

femme qui t’aime de tout son

cœuret pense à toi.

Marie-Jeanne 

La douleur de la séparation, l’angoisse quant au sort des maris, pères, frères, fiancés, partis au front est aussi leur lot.

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Photographie de la papeterie d’Odet, au début du XXè s.

Les femmes, déjà nombreuses à la manufacture d’Odet avant la guerre, y sont encore plus présentes. Elles travaillent 12h par jour.

Le temps des hommages

et des honneurs

Les morts, les blessés

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Le monument aux morts est

inauguré le 11 novembre 1923,

dans le nouveau cimetière

d’Ergué-Gabéric.

L’architecte René Ménard, qui a

dressé les plans de la cité de

Keranna, l’a dessiné.

Ce monument réutilise un Christ

et une partie du socle d’une croix

provenant de l’ancien cimetière,

autour de l’église.

Les corps des soldats tombés au combat reposent loin du village natal, dans des nécropoles militaires. Plus du tiers des corps des morts pour la France d’Ergué-Gabéric n’a pas été retrouvé sur les champs de bataille. D’où l’importance de ces monuments collectifs pour les familles, au-delà de l’hommage national. Le monument d’Ergué-Gabéric fut entièrement financé par une souscription populaire.

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Le monument

comporte un médaillon

de bronze signé

Charles-Eugène

Breton, auteur de

nombreux monuments

aux morts.

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Sur chaque face de l’emmarchement du monument aux morts, sont posées des stèles avec les noms des morts pour la France en lettres d’or.

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123 « morts pour la France » sont cités sur le monument. Leur nombre se porte en réalité à 137.

40Portrait de Pierre-Joseph Barré

Les familles font éditer des documents en mémoire de leurs proches pour honorer leur souvenir dans l’intimité.

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Ceux qui reviennent vivants

portent longtemps ou toute une

vie, les séquelles des

blessures ou maladies

contractées à la guerre.

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L’ancien combattant Hervé Herryreçoit la légion d’honneur en 1936.

A la demande des Anciens

Combattants, le 11

novembre devient en

1922, jour férié et jour de

remise de médailles et

diplômes aux poilus.

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Portrait de Pierre Quintin, de Kerhuel, dernier poilu d’Ergué-Gabéric, décédé le 28 avril 1989.

Que reste-t-il aujourd’hui

de la Grande Guerre

à Ergué-Gabéric?

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Plaques en mémoire de combattants,

sur des tombes familiales, au cimetière d’Ergué-Gabéric.

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Photo d’une plaque avec les portraits

de 32 gabéricois morts au « champ d’honneur ».

Elle se trouve aux Archives Municipales d’Ergué-Gabéric.

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L’église Saint-Guinal compte 3 bannières offertes par des soldats ou leur famille à la fin de la guerre.

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Des publications à partir de documents

originaux en lien avec la Grande Guerre

apportent leur lot de précieux

témoignages…

Ouvrage édité d’après les carnets

manuscrits de Louis le Roux, rédigés

au front.

Ouvrage rassemblant des photographies qu’Etienne Le Grand a prises de la guerre 1914-1918.

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Dossier sur le monument aux morts d’Ergué-Gabéric, paru en novembre 2008.

…font parler les

archives

communales et

généalogiques

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Dernières publications d’Arkae, dédiées à la Grande Guerre : juillet et octobre 2014. Elles apportent un éclairage sans équivalent sur la vie d’une commune, de sa population pendant et à la suite de la Grande Guerre.

permettent aux familles de donner une postérité aux photos, à la correspondance et autres témoignages d’aïeux ayant participé à la première Guerre Mondiale.

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Ainsi, si de tels documents dorment encore en vieilles liasses dans nos greniers, n’hésitons pas à contacter les archives de notre département ou de notre commune.

Merci

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