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Citroën : au-delà du musée lancer un vrai débat Contexte Le garage Citroën est, à plus d’un titre, un symbole de Bruxelles. Tantôt perle architecturale, tantôt source de chamailleries communautaires. La discussion se concentre souvent sur sa vitrine place Sainctelette et la présence souhaitée ou non, défendue ou non d’un Musée. Mais les ateliers situés dans les bâtiments arrières – qui constituent un énorme volume et un patrimoine particulièrement précieux – n’a pas sa place dans la discussion. Pour Ecolo et Groen, le bâtiment est beaucoup plus qu’un musée…et cela mérite un débat ! Les écologistes ont réuni ce mardi plusieurs intervenants, architectes, urbanistes et universitaires, afin de lancer un dialogue sur l'avenir du site Citroën. L’annonce des intentions de la Région bruxelloise d’acheter ces bâtiments déchaîne les passions. L’énorme potentiel du site est complètement ignoré. L’objectif de cette soirée était donc d’ouvrir le débat, de mettre fin à une vision trop étriquée quant au développement et aux qualités du site dans son ensemble. Lancer un vrai débat Le succès de cette soirée a montré le grand intérêt, tant de la part des experts que des habitants, dont fait l’objet l’avenir du site Citroën. Il a également démontré la nécessité d’un débat ouvert sur cette question, un débat qui doit être mené avec tous les acteurs concernés. Un dialogue ouvert, participatif et transparent, dont cette soirée peut être le point de départ. Les intervenants présents ont abordé différents aspects de la question. Ainsi, Thomas Stroobants et six autres architectes se sont penchés sur ce projet dans le cadre du Master complémentaire à l'Institut Raymond Lemaire de la KUL. Leur réflexion a le mérite d’ouvrir le champ de la réflexion en décortiquant l’ensemble du site : le showroom, le garage, les ateliers et leur énorme potentiel, de même que leur inestimable valeur patrimoniale. L’avenir du bâtiment et du site doit aussi être analysé à la lumière des énormes défis auxquels Bruxelles fait face. Défis d’autant plus présents dans la zone du canal, selon Joachim Declerck qui pointe un changement d’attention et d’attitude du politique par rapport au canal et aux projets envisagés. La volonté d’un projet « phare », d’une vitrine, doit être réfléchie. « Si l’on se dirige vers la création d’un musée assortie d’une opération immobilière à l’arrière du site afin de rendre l’opération rentable, est-ce le bon choix ? ». Joachim Declerk a ainsi pointé l’important héritage industriel et la question de l’activité économique, de la nécessité de création d’emplois peu qualifiés. Il a dès lors avancé le concept de « Fabrique de la ville » qui ferait la part belle à l’activité économique, l’art, les espaces publics et partagés. Une affectation « hybride » en quelque sorte.

Citroën - verslag van de avond - positie van Groen en Ecolo

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Citroën : au-delà du musée lancer un vrai débat Contexte

Le garage Citroën est, à plus d’un titre, un symbole de Bruxelles. Tantôt perle architecturale, tantôt source de chamailleries communautaires. La discussion se concentre souvent sur sa vitrine place Sainctelette et la présence souhaitée ou non, défendue ou non d’un Musée. Mais les ateliers situés dans les bâtiments arrières – qui constituent un énorme volume et un patrimoine particulièrement précieux – n’a pas sa place dans la discussion. Pour Ecolo et Groen, le bâtiment est beaucoup plus qu’un musée…et cela mérite un débat ! Les écologistes ont réuni ce mardi plusieurs intervenants, architectes, urbanistes et universitaires, afin de lancer un dialogue sur l'avenir du site Citroën. L’annonce des intentions de la Région bruxelloise d’acheter ces bâtiments déchaîne les passions. L’énorme potentiel du site est complètement ignoré. L’objectif de cette soirée était donc d’ouvrir le débat, de mettre fin à une vision trop étriquée quant au développement et aux qualités du site dans son ensemble. Lancer un vrai débat Le succès de cette soirée a montré le grand intérêt, tant de la part des experts que des habitants, dont fait l’objet l’avenir du site Citroën. Il a également démontré la nécessité d’un débat ouvert sur cette question, un débat qui doit être mené avec tous les acteurs concernés. Un dialogue ouvert, participatif et transparent, dont cette soirée peut être le point de départ. Les intervenants présents ont abordé différents aspects de la question. Ainsi, Thomas Stroobants et six autres architectes se sont penchés sur ce projet dans le cadre du Master complémentaire à l'Institut Raymond Lemaire de la KUL. Leur réflexion a le mérite d’ouvrir le champ de la réflexion en décortiquant l’ensemble du site : le showroom, le garage, les ateliers et leur énorme potentiel, de même que leur inestimable valeur patrimoniale. L’avenir du bâtiment et du site doit aussi être analysé à la lumière des énormes défis auxquels Bruxelles fait face. Défis d’autant plus présents dans la zone du canal, selon Joachim Declerck qui pointe un changement d’attention et d’attitude du politique par rapport au canal et aux projets envisagés. La volonté d’un projet « phare », d’une vitrine, doit être réfléchie. « Si l’on se dirige vers la création d’un musée assortie d’une opération immobilière à l’arrière du site afin de rendre l’opération rentable, est-ce le bon choix ? ». Joachim Declerk a ainsi pointé l’important héritage industriel et la question de l’activité économique, de la nécessité de création d’emplois peu qualifiés. Il a dès lors avancé le concept de « Fabrique de la ville » qui ferait la part belle à l’activité économique, l’art, les espaces publics et partagés. Une affectation « hybride » en quelque sorte.

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L’Arau a Bbien sûr posé les questions primordiales de la valeur patrimoniale de ce bâtiment. Pourquoi est-il si important de le préserver ? Comment pouvons-nous préserver la valeur du patrimoine tout en redéveloppant le site? Isabelle Pauthier est ainsi revenue sur la nécessité de débattre d’un projet public culturel bruxellois. La question centrale de ce dialogue est bien entendu celle des réaffectations les plus appropriées pour le garage Citroën. Nicolas Hemeleers (urbaniste) Freek Persyn (architecte), Leon Smets (expert du musée), Marcel Rijdams (Platform Kanal), Piet Van Meerbeek (BRAL) et Guy Gypens (directeur du Kaaitheater) ont ainsi , chacun avec leur vision d’expert, nourri la réflexion. Quels objectifs pourrait rencontrer cette réaffectation? Mixité, lien entre les deux rives, création d’un nouveau bassin d'emploi, notamment pour les travailleurs peu qualifiés ? N’est-ce pas une occasion de créer une nouvelle attractivité pour cette zone du canal? Qu’il s’agisse d’activités sportives, de culture, d’espaces de détente ou autre. Les espaces de travail gigantesques seront-ils eux aussi reconvertis ? Peut-on y conserver des ateliers ? Nicolas Hemeleers, urbaniste, a souligné l’intérêt d’implanter un programme culturel, tout en posant la question de sa faisabilité. Relier le choix programmatique, le patrimoine et l’aspect économique est la condition de la réussite. La valeur de ce foncier étant liée à la réhabilitation du site. A l’aide d’exemples internationaux, le vaste choix de programmation a été illustré. De nombreux exemples français (Nantes : Machines de l’ïle ; Parc des Fonderies. Paris : Le 104) et belges (Anvers : Spoormoord) montrent la valeur ajoutée de création d’espaces publics ouverts au public et à de nombreuses fonctions dans un cadre à haute valeur patrimoniale. Sans oublier que ce type de projet nécessite de très importants investissements pour la transformation mais également pour la gestion et le fonctionnement qui suivent. La Région va-t-elle assumer ce coût ou entrer dans une logique de rentabilité ? Comment le site fortement pollué va-t-il être réhabilité et qui en supportera les coûts ? Toutes ces questions, tous ces choix doivent faire l’objet d’un débat ouvert. L’objectif de cette soirée était d’apporter une ébauche de réponse à ces nombreuses questions. Le débat est lancé ! Il est fondamental de le lancer avant que des choix politiques ne soient faits de manière définitive. Ce site est un enjeu central pour le redéploiement de la zone canal, pour Bruxelles, les quartiers de part et d’autre du canal et les habitants qui y résident. Ecolo et Groen soutiennent le débat public sur l’avenir du site Citroën. Ils en seront acteurs en temps qu’interlocuteur politique, actifs à différents niveaux. Concrètement, une adresse mail et la page facebook « Citroën, au-delà du musée » sont à la disposition du débat et des diverses initiatives qui auront pour but de nourrir la réflexion et la répercuter auprès de l’autorité publique.