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LES BARBARES ATTAQUENT... LE MARCHÉ DE L’EMPLOI ! 16 DÉCEMBRE 2014 Avec : Pierre Cahuc, économiste et professeur à l’École Polytechnique Thomas Cazenave, directeur général adjoint de Pôle emploi Stéphanie Delestre, co-fondatrice et CEO de qapa.fr et animée par : Oussama Ammar , serial entrepreneur, cofondateur de TheFamily Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne Nicolas Colin, inspecteur des finances, cofondateur de TheFamily

Les barbares attaquent le marché de l'emploi !

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Les barbaresattaquent...

Le marché de L’empLoi !

16 décembre 2014

Avec :

Pierre cahuc, économiste et professeur à l’École Polytechnique

Thomas cazenave, directeur général adjoint de Pôle emploi

Stéphanie delestre, co-fondatrice et CEO de qapa.fr

et animée par :

Oussama Ammar, serial entrepreneur, cofondateur de TheFamily

Laurent bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne

Nicolas colin, inspecteur des finances, cofondateur de TheFamily

Des outils modernisés qui espèrent toujours l’emploi à vie

La politique de l’emploi française s’articule autour d’une conception sous-jacente de « normalité » de l’emploi à vie : le demandeur d’emploi a vocation à obtenir un CDI qui l’inscrira dans une trajectoire de carrière au sein d’une entreprise qui l’emploiera jusqu’à sa retraite. Sauf « accident de carrière » qui nécessitera de trouver un nouveau CDI, que l’on espère cette fois sans accident. Cette norme est née dans les grandes industries de la production de masse, assurées de leur avenir et capables d’offrir à leurs employés des parcours professionnels prévisibles plusieurs décennies à l’avance. Le plein emploi et la croissance des Trente glorieuses doivent beaucoup à cette organisation des carrières qui marque encore profondément nos représentations.

La structure nationale, pyramidale et relativement centralisée qui porte la politique de l’emploi en France, Pôle emploi, s’est fortement modernisée au cours des dernières années :

• dématérialisation de l’essentiel de ses procédures ;

• expérimentation des solutions de chat et de visio-conférence pour réduire les déplacements des demandeurs d’emploi ainsi que la longueur des files d’attente ;

• agrégation des offres d’emplois de différentes plates-formes et communication en retour des offres d’emploi dont elle a connaissance, dans une logique de décloisonnement ;

• développement planifié d’API pour la conception par des tiers de diverses applications ouvrant la voie à l’innovation et à l’expérimentation ;

• expérimentations, encore trop timides, d’approches de type big data pour l’appariement des demandeurs et des offres d’emplois ainsi que pour la lutte contre la fraude ;

• développement en cours de e-services personnalisés et auto-prescrits par les demandeurs d’emplois.

Ces efforts portent leurs fruits, comme en témoigne les enquêtes qui révèlent que 69 % des usagers de Pôle emploi sont satisfaits du service rendu. Cependant la norme implicite reste celle de l’ère de l’emploi à vie. Bien qu’il soit désormais évident pour tous que ce paradigme n’a plus cours, il constitue encore l’objectif sous-jacent de la politique publique de l’emploi. La concentration des actions sur les demandeurs d’emploi illustre qu’il est davantage question de ramener dans l’entreprise les personnes qui en sont sorties que d’assurer la rencontre pérenne entre l’employabilité des personnes et les besoins d’un tissu économique mouvant.

La nouveauté radicale des carrières post-révolution numérique

Cette approche se heurte à deux limites majeures.

D’une part, les règles actuelles considèrent de façon très tranchées la situation par rapport à l’emploi et s’accommodent mal de situations intermédiaires. Par exemple, s’ils ne sont pas mandataires sociaux de leur création, les entrepreneurs doivent régulièrement choisir entre absence d’allocations chômage et fausse déclaration de recherche d’emploi, qui les expose aux contrôles et rendez-vous obligatoires de Pôle emploi.

D’autre part, cette approche ne cible pas particulièrement l’employabilité des personnes, qui joue pourtant un rôle central dès lors que les périodes de travail deviennent de plus en plus morcelées. Au sein de la génération Y et même au-delà, l’attachement des salariés à leur entreprise se réduit d’ailleurs à mesure que leur évolution professionnelle s’effectue, par choix ou par contrainte, au sein de sociétés différentes.

Le numérique accélère et généralise ces changements. Il accroît le rythme des innovations, comme le souligne Adam Davidson (« Welcome to the failure age »), donc le rythme de déclin des technologies, des compétences et des entreprises. Il réduit ainsi la capacité à définir des trajectoires de carrière, ainsi que la probabilité pour une entreprise d’exister assez longtemps pour permettre à ses employés d’y passer toute leur existence professionnelle.

Par sa capacité de développement rapide de nouvelles activités et de mise en relation à distance, le numérique rend plus poreuses les frontières entre emploi et chômage, ce qui permet le développement innovant de nouvelles formes d’emploi et de trajectoire individuelles.

La révolution numérique constitue une menace pour l’ancien modèle fondé sur l’horizon de l’emploi à vie, mais elle constitue surtout une opportunité dont les politiques de l’emploi doivent faire levier.

Le numérique excelle à assurer un service individualisé, notamment en matière de formation, qui constitue à la fois la clef du maintien de l’employabilité des personnes et la faiblesse la plus souvent relevée de Pôle emploi selon le baromètre de satisfaction 2013.

Au-delà de l’accompagnement individuel des demandeurs d’emploi, le numérique a la capacité de transformer le contenu des emplois ainsi que la nature même de l’emploi.

En intégrant dans des processus numériques des connaissances poussées et des tâches à valeur ajoutée, la complexité des emplois peut être réduite de même que la spécificité des compétences nécessaires à leur occupation. La maîtrise des outils numériques peut ainsi devenir une sorte de nouvelle compétence universelle se substituant à plusieurs connaissances spécifiques antérieures, comme le GPS qui a rendu largement inutile la maîtrise de la carte des villes par les chauffeurs de taxi.

En favorisant les mises en relation horizontales, les barbares du numérique favorisent l’émergence de nouvelles formes d’activités. Uber pop propose par exemple à des particuliers de devenir chauffeurs de VTC aux horaires de leurs choix afin de compléter leurs revenus, brouillant la frontière entre emploi et inactivité.

Serait-il possible d’imaginer une politique de l’emploi qui favorise ces deux changements, promouvant à la fois le développement des modes alternatifs d’activité et l’alphabétisation numérique comme la numérisation des activités pour les rendre accessibles au plus grand nombre ?

Les barbares attaquentLe marché de L’empLoi !

et si Les barbares du numérique

pouvaient être un Levier pour L’empLoi ?

Les barbares attaquentLes poLitiques pubLiques !

Les barbares attaquent les politiques publiques ! est un cycle de 12 conférences consacrées à l’impact de la transformation numérique de l’économie sur l’action publique. Ces rencontres s’inscrivent dans la lignée des 24 conférences organisées par TheFamily sur les disruptions engendrées par les entrepreneurs du numérique dans de grands secteurs industriels (l’énergie, le tourisme, etc.).

Un mardi par mois, nous dresserons un état des lieux des transformations que l’irruption du numérique a entraînées dans les principaux champs de l’action publique : éducation, décentralisation, transports, défense, santé, etc., et nous étudierons les schémas d’action qui permettront aux décideurs publics de faire du numérique un levier pour créer la croissance et les emplois de demain. Le deuxième temps de cette rencontre sera dédié à un échange entre la salle et les grands témoins présents.

L’Institut MontaigneAssociation à but non lucratif, l’Institut Montaigne est un think tank (laboratoire d’idées) indépendant, créé en 2000 par Claude Bébéar. Son ambition est de nourrir les débats afin d’impacter et d’infléchir les politiques publiques pour développer les atouts de la France dans la mondialisation. Depuis sa création, l’objectif de l’Institut est d’associer la société civile, et notamment les entreprises, à la définition des politiques publiques afin d’améliorer l’environnement économique et social français.

www.institutmontaigne.org

TheFamilyTheFamily est une entreprise dont l’ambition est de jouer un rôle moteur dans la transition numérique de l’économie française. TheFamily a une activité d’investissement dans plus de 160 startups, de production d’événements centrés sur les questions de transition numérique et d’accompagnement des acteurs en place entreprises, pouvoirs publics, société civile.

www.thefamily.co

À vos aGendas !

Le mardi 20 janvier 2015 à 18h30 dans les locaux de TheFamily

au 25 rue du Petit-Musc (Paris 4e) :

Les barbares attaquentLe diaLoGue sociaL !

cONTAcTS

Btisam Elaifar [email protected]

01 53 89 05 60

David Cahn [email protected]

AccèS wi-fi

Réseau : TheFamilyPublic Mot de passe : Lamifasisi