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Interview par Véronique DELOSTE(*), de jean de BONY, Biotypologue : Ce que la Biotypologie révèlede notre personnalité innée par l’observation des caractéristiques génétiques de nos mains ! Véronique DELOSTE : Jean de BONY, vous êtes un passionné par les mains et par ce qu’elles peuvent révéler de la personnalité et sur la façon dont on agit en société ou dans notre travail. Ce ne sont donc pas les lignes, version chiromancie, qui vous intéressent à proprement parler, mais tout ce qui est génétique dans la main : chaleur et moiteur des mains, proportion de la paume, des doigts et des ongles, nombre et profondeur des lignes, sans oublier les empreintes digitales. Aujourd’hui, après 30 années de recherche, vous apportez votre expertise aux entreprises, notamment auprès des services des ressources humaines dans l’optimisation du potentiel et dans la cohésion d’équipe. Alors comment est née cette passion pour les mains et comment en vient-on à les étudier ? Jean de BONY : ma passion pour la main démarre à mon arrivée à PARIS en 1980 par la découverte d’une citation de Paul Valéry - les Parisiens peuvent la lire sur le fronton du Théâtre de Chaillot, place du Trocadéro. Cette citation qualifie « la main, égale et rivale de la pensée, l’une n’est rien sans l’autre ». Je me suis dit : la main est-elle une partie visible du cerveau ? Traduit-elle ou trahit-elle ce que le cerveau veut dire de nous par la main ? Alors pour mener ma recherche, j’ai fait des milliers d’empreintes, notamment des mains d’artistes comme Charles AZNAVOUR, Céline DION, Charlotte RAMPLING, etc., et je me suis aperçu que les artistes qui savaient gérer leurs propres talents n’avaient pas les mêmes empreintes que ceux qui avaient besoin d’un agent ou d’un manager. Je me suis demandé également si mon observation pouvait être transposable dans le monde de l’entreprise : Les personnes autonomes ont-elles certains types d’empreintes que n’ont pas les personnes qui ont besoin d’être protégées? Les personnes ayant tendances à prendre le leadership dans un groupe ont-elles des empreintes différentes de celle qui refusent de diriger, ou même qui préfèrent être dirigées ? Il faut dire que l’année précédente, lors de mon service militaire dans les parachutistes à PAU, certains disfonctionnements de l’armée sur la gestion des compétences m’avait sensibilisé à l’identification des capacités naturelles de management : en effet j’avais été étonné de constater que l’armée puisse confier le grade d’officier aspirant à de jeunes appelés par le seul fait qu’ils étaient étudiants ou diplômés. Et j’observais par ailleurs que d’autres jeunes appelés, ayant un réel potentiel de leadership, se retrouvaient relégués à de simples taches sans management car non diplômés. Quel gâchis ! Je me suis dis que j’aimerais bien un jour, si je le pouvais, contribuer à y remédier. Véronique DELOSTE : parlons précisément des empreintes digitales. Expliquez-nous pourquoi les empreintes peuvent révéler la personnalité. On a plutôt tendance à les associer à la l’identification judiciaire qu’à la psychologie.

Interview jean de bony par véronique deloste réduit

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Interview par Véronique DELOSTE(*), de jean de BONY, Biotypologue : Ce que la Biotypologie révèle… de notre personnalité innée

par l’observation des caractéristiques génétiques de nos mains ! Véronique DELOSTE : Jean de BONY, vous êtes un passionné par les mains et par ce qu’elles peuvent révéler de la personnalité et sur la façon dont on agit en société ou dans notre travail. Ce ne sont donc pas les lignes, version chiromancie, qui vous intéressent à proprement parler, mais tout ce qui est génétique dans la main : chaleur et moiteur des mains, proportion de la paume, des doigts et des ongles, nombre et profondeur des lignes, sans oublier les empreintes digitales. Aujourd’hui, après 30 années de recherche, vous apportez votre expertise aux entreprises, notamment auprès des services des ressources humaines dans l’optimisation du potentiel et dans la cohésion d’équipe. Alors comment est née cette passion pour les mains et comment en vient-on à les étudier ?

Jean de BONY : ma passion pour la main démarre à mon arrivée à PARIS en 1980 par la découverte d’une citation de Paul Valéry - les Parisiens peuvent la lire sur le fronton du Théâtre de Chaillot, place du Trocadéro. Cette citation qualifie « la main, égale et rivale de la pensée, l’une n’est rien sans l’autre ». Je me suis dit : la main est-elle une partie visible du cerveau ? Traduit-elle ou trahit-elle ce que le cerveau veut dire de nous par la main ? Alors pour mener ma recherche, j’ai fait des milliers d’empreintes, notamment des mains d’artistes comme Charles AZNAVOUR, Céline DION, Charlotte RAMPLING, etc., et je me suis aperçu que les artistes qui savaient gérer leurs propres talents n’avaient pas les mêmes empreintes que ceux qui avaient besoin d’un agent ou d’un manager.

Je me suis demandé également si mon observation pouvait être transposable dans le monde de l’entreprise : Les personnes autonomes ont-elles certains types d’empreintes que n’ont pas les personnes qui ont besoin d’être protégées? Les personnes ayant tendances à prendre le leadership dans un groupe ont-elles des empreintes différentes de celle qui refusent de diriger, ou même qui préfèrent être dirigées ? Il faut dire que l’année précédente, lors de mon service militaire dans les parachutistes à PAU, certains disfonctionnements de l’armée sur la gestion des compétences m’avait sensibilisé à l’identification des capacités naturelles de management : en effet j’avais été étonné de constater que l’armée puisse confier le grade d’officier aspirant à de jeunes appelés par le seul fait qu’ils étaient étudiants ou diplômés. Et j’observais par ailleurs que d’autres jeunes appelés, ayant un réel potentiel de leadership, se retrouvaient relégués à de simples taches sans management car non diplômés. Quel gâchis ! Je me suis dis que j’aimerais bien un jour, si je le pouvais, contribuer à y remédier. Véronique DELOSTE : parlons précisément des empreintes digitales. Expliquez-nous pourquoi les empreintes peuvent révéler la personnalité. On a plutôt tendance à les associer à la l’identification judiciaire qu’à la psychologie.

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Jean de BONY : En effet, personne n’ignore que chaque empreinte digitale est unique, ce qui permet l’identification, tant pour la police scientifique que pour la biométrie. Mais les empreintes s’avèrent également classables en 5 catégories de dessin : arche, boucle, spirale, double-boucle, et ellipse. Toute empreinte digitale est l’un de ces 5 types ou la combinaison de deux, voire trois de ces types de dessin. Ainsi, les hommes sont comme les empreintes, nous sommes tous uniques et tous classables. Attention, on peut observer dans une même main, un seul type d’empreinte ou constater un type différent sur chacun des cinq doigts. Et les deux mains ne sont pas forcément symétriques : le pouce gauche peut comporter une boucle, alors qu’une spirale trône sur le pouce droit. Il faut prendre en compte les deux mains, et donc chacun des dix doigts. Véronique DELOSTE : Donnez-nous quelques éléments d’interprétation des empreintes… Jean de BONY : Commençons par l’arche. C’est une empreinte assez rare : 5% des gens dans le monde en ont au moins une. Mais en France, c’est 9%, et encore plus chez les femmes françaises : près de 12%. Ce sont des chiffres qui viennent du leader mondial de la biométrie. L’arche traduit un sens critique inné, une tendance à l’introspection, à l’individualisme, et le sens du devoir.

La plus courante est la boucle. C’est une empreinte que 60% des gens ont. Elle donne le sens d’adaptation, le besoin de la diversité, et donc ce sont des gens qui n’aiment pas que les choses soient trop rigides. La spirale, c’est une empreinte que possèdent 15% des gens dans le monde, mais mes observations me permettent de constater que 60%

des dirigeants l’ont. Elle traduit le besoin de se prendre en charge et aussi de prendre en charge les autres. Ainsi les gens ayant des spirales considèrent que la prise en charge leur propre vie va de soi, naturellement, alors ce qui donne de l’intérêt à leur vie c’est de prendre en charge les autres. Les possesseurs de spirales se montrent généralement perfectionnistes pragmatiques, par besoin

d’être irréprochables. La double boucle, c’est une empreinte statistiquement présente dans 10% des mains. On la retrouve chez des gens perfectionnistes par passion, plutôt utopiques que pragmatiques, prêts à prendre des risques pour se surpasser. Alors, attention, le mieux est l’ennemi du bien, il faudrait savoir s’arrêter.

Et l’ellipse pour finir… les gens la possèdent à hauteur de 10%. Cette empreinte-là est caractéristique de gens qui ont besoin de pouvoir compter sur un environnement fiable, pérenne et sécurisant. Dans ce contexte on peut alors compter sur une continuité de qualité malgré la routine, mais peu de créativité.

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Vous pouvez retrouver l’interprétation de ces empreintes digitales dans mon passage au journal télévisé à TELEGRENOBLE sur mon site www.toutdanslesmains.com à la rubrique « interview TV » Véronique DELOSTE : sachant qu'une main possède souvent plusieurs types d'empreintes, comment faites-vous la synthèse dans l’interprétation? Jean de BONY : Il faut bien entendu nuancer l’interprétation d’une empreinte par une autre, en tenant

compte de sa rareté : une arche vaut 3 spirales qui elle-même vaut 4 boucles. Mais surtout, il est essentiel de replacer tout cela dans le contexte général de la main : chaleur et moiteur, largeur de la paume et des ongles, longueur des doigts, profondeur des lignes… ainsi la chaleur et la moiteur d’une main, si on sait y prêter attention sont des critères faciles à identifier dans nos relations quotidiennes et s’avèrent directement instructifs, tant sur le plan personnel que professionnel. Véronique DELOSTE : C'est ce que vous expliquez aujourd’hui à vos clients : Dirigeants d'entreprise, responsables du développement des ressources humaines, etc. Comment les aidez-vous en intervenant dans les entreprises ? Jean de BONY : Avant vous indiquer ce que j’apporte aux entreprises, je tiens à préciser les limites de ma méthode. Trois parties se distinguent dans la personnalité, le tempérament qui

est inné, le caractère qui s’acquiert et la conscience qui fait l’arbitre entre les tendances innées, non évolutives, et les habitudes acquises par l’expérience et l’éducation. Avec la Biotypologie, je peux diagnostiquer dans la main et dans les empreintes uniquement le tempérament. Ce que les gens ignorent, c’est qu’en fait, plus vous avez d’expérience, plus la vie avance, et moins c’est votre expérience qui détermine vos choix et vos actes. Ainsi le tempérament n’évolue pas, mais le poids de l’inné augmente avec le temps au lieu de se réduire. Chassez le naturel, il revient au galop, le tempérament est la base de la personnalité.

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Ainsi, quand vous avez 20 ans, si vous avez des choix qui ne sont pas tout à fait idéaux par rapport à votre nature, ce n’est pas très grave… car le tempérament ne représente que 20% des aspirations de votre personnalité. Si les gens qui travaillent font des bilans de compétences vers 45 ans, soit par décision personnelle, soit à l’occasion d’un licenciement, c’est justement parce que la nature reprend ses droits avec l’âge. Si en vieillissant vous n’êtes pas en accord avec votre nature, ça peut installer un mal-être existentiel… cela peut nécessiter un recadrage professionnel ou personnel. Véronique DELOSTE : Revenons aux dirigeants, quels genres de conseils pouvez-vous leur donner pour leurs recrutements. Jean de BONY : En fait, ce que je préconise, c’est que l’entreprise puisse se dire « c’est la bonne personne pour la bonne place » et non pas seulement « c’est la personne la plus convaincante ou la plus motivée ». Parce que recruter la personne la plus motivée peut se révéler une fausse bonne idée… qu’on ne se méprenne pas, je n’incite pas les entreprises à se détourner des personnes les plus motivées mais j’attire l’attention sur un risque : sélectionner la personne qui a su être convaincante ne garantit pas que cette personne soit durablement en accord avec sa nature dans la fonction pour laquelle elle est recrutée. Ainsi par exemple si le poste à pourvoir nécessite des actions routinières et que la personne recrutée a une telle aversion pour la routine que son efficacité sera fatalement amoindrie avec le temps, vous risquez d’avoir formé en pure perte, du point de vue de l’entreprise, une personne qui vous quittera rapidement par attrait du changement… ou qui, en restant par nécessité d’honorer les crédits qu’il a sur le dos, instillera une ambiance délétère par dégout de son travail. Véronique DELOSTE : C’est un élément de la personnalité que l’on peut identifier dans les caractéristiques des mains ? Jean de BONY : Oui, en fonction des empreintes on peut voir si votre professionnalisme décroît avec la routine ou croît avec la routine. On peut l’identifier par les empreintes digitales, et là il faut le consentement de la personne à recruter, mais on peut aussi tenir compte de la chaleur et la moiteur des mains, et là l’entreprise peut augmenter l’efficacité de ses recrutements en étant simplement attentive lors d’un moment banal de l’entretien d’embauche : la poignée de main en début et fin d’entretien avec le candidat. Véronique DELOSTE : Prenons par exemple le recrutement d’une assistante de direction, quelles informations simples pourriez-vous nous donner ?

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Jean de BONY : La chaleur et la moiteur des mains sont deux des caractéristiques génétiques de la main intégrées au diagnostic Biotypologique pour cerner le tempérament d’une personne. Ces critères qui peuvent paraître simplistes sont néanmoins faciles à identifier et même à interpréter. Ainsi, si vous recrutez une assistante aux mains froides et humides, vous aurez l’avantage de pouvoir compter sur une personne que la routine quotidienne rassure, sans perte d’efficacité dans le long terme. Autre avantage, ce n’est pas le niveau de salaire qui la motive mais la perspective de garder le même employeur… jusqu’à la retraite, surtout si ses empreintes digitales sont en forme d’ellipses. Vous pouvez donc miser sur la durée et sur la formation, vous en serez le bénéficiaire directe. Les inconvénients qui en découlent : sans doute un manque d’initiatives et de remise en question de son organisation. Si vous recrutez une assistante aux mains chaudes et sèches, vous augmentez vos chances de pouvoir compter sur une personne autonome, pragmatique. C’est un tempérament assez solide pour résister à la pression de ceux qui pensent pouvoir influer sur vos décisions… en la manipulant. Ne vous attendez pas à ce qu’elle apprécie vos changements de planning ou d’organisation… c’est une personne qui peut se montrer assez rigide et inflexible. Elle maîtrise le présent pour construire l’avenir et n’apprécie pas l’ingérence des autres dans son organisation, et cela se confirme davantage si ses empreintes digitales sont en forme de spirale. Si vous recrutez une personne aux mains froides et sèches, vous êtes secondé par une assistante dont la finesse d’analyse pourra vous surprendre… en bien : son sens critique lui permet de comprendre ce qu’elle ne connait ni ne maîtrise, et ce, avec beaucoup plus d’objectivité que ceux qui sont dans leur domaine de compétence. Ne soyez pas étonné, plus elle traite de sujets dans la simultanéité, plus grande est sa motivation et la pertinence de son analyse car elle fonctionne par comparaison, allant jusqu’à créer des liens entre des sujets qui justement n’en ont pas. Elle trouvera votre management légitime si vous acceptez qu’elle connaisse les finalités, qui à ses yeux sont plus importantes que les objectifs, si vous êtes dans un rapport de confiance et non dans un rapport de force, si vous comprenez que la compétition avec d’autres salariés ne la motive pas, et si elle trouve en vous des sujets d’admiration, car l’admiration est la clé de son comportement, tant amical que professionnel. Tout cela est renforcé surtout si certaines de ses empreintes digitales sont en forme d’arche. Si vous recrutez une assistante aux mains chaudes et humides, ne vous attendez pas à une régularité de la qualité des résultats, l’efficacité est au diapason de son enthousiasme. Elle sait saisir les opportunités avec réactivité, retombant toujours sur ses pieds, mêlant chance et débrouillardise, mais dans l’incapacité d’expliquer sa réussite… et encore moins d’éventuels échecs. N’attendez pas d’elle qu’elle tire un enseignement de ses erreurs. Se désintéressant du passé, elle profite pleinement du présent, dans l’insouciance de l’avenir, surtout si ses empreintes digitales sont en forme de boucle. Ce tempérament, improvisateur et positif, donne le meilleur de lui-même… lorsque rien ne se passe comme prévu, et cerise sur le gâteau, avec le stress positif de l’urgence. Vous ne pourrez pas fidéliser ce tempérament par la sécurité d’un CDI ou une panoplie d’avantages liés à l’ancienneté. Seuls la diversité de tâches non routinières, une ambiance de convivialité et une rémunération tenant compte du mérite seront propres à la garder dans l’entreprise.

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Un chef d’entreprise de mes amis s’étonnait qu’une assistante qu’il recrutait n’ait pas confirmé sa période d’essai… je lui demandais alors si elle possédait des mains chaudes et humides et il acquiesça. Il est fort probable qu’avec des mains froides et humides, il en fut autrement. Véronique DELOSTE : Avez-vous un exemple concret d’un recrutement optimisé par l’apport de votre expertise Biotypologique ? Jean de BONY : Il y a quelques années, la société AGRO DEVELOPPEMENT, filiale de la CAISSE de DEPOT et CONSIGNATION, m’avait demandé un audit sur le personnel de cette société de conseil en utilisation de déchets agricoles. Il s’agissait d’analyser l’opportunité de former, au développement commercial, les dix ingénieurs qui manifestement avaient plus tendance à prendre en charge les dossiers que leur confiait le PDG qu’à démarcher les clients qui pourraient nourrir le chiffre d’affaire. Mon audit tempéramental mit en exergue qu’ils étaient tous avec des mains sèches et froides et un tempérament majeur THEORICIEN, un tempérament qui aime comprendre pour conseiller mais beaucoup moins porté à séduire commercialement, convaincre, négocier et conclure un contrat de mission. Avant de faire les empreintes des mains de ces ingénieurs, j’avais désamorcé les réticences par un exposé présentant la philosophie de la Biotypologie et l’éthique qu’elle requiert, mais aussi les limites de l’exercice, à savoir que la méthode ne s’avère ni indiscrète ni intrusive, car se cantonnant à l’évaluation du tempérament, donc sans possibilité de mesurer le degré d’intégrité, le niveau d’intelligence et l’équilibre psychologique… qui sont non génétiques. Les ayant rassurés, je pu mener à bien mon audit avec leur acceptation bienveillante. L’audit biotypologique ayant révélé la dominance des mains froides et sèches, il m’a semblé que former ces ingénieurs au développement commercial pourrait être aussi inutile que démotivant, comme si on formait des pères à vivre de futurs contractions d’accouchement que leur condition masculine bien évidement rend inaptes à vivre. Ma recommandation fut plutôt de recruter 5 ingénieurs ayant les mêmes connaissances techniques que les dix ingénieurs de la société, mais se distinguant par des mains chaudes et humides, caractéristiques statistiquement majoritaires dans la population des commerciaux en général. Ainsi fut fait : le PDG passa une annonce de recrutement tout à fait classique. En revanche l’innovation fut que j’assistais aux entretiens d’embauche, restant un observateur silencieux mais bénéficiant de la poignée de main bien évidement pour prendre en compte la chaleur et la moiteur (ainsi que d’autres caractéristiques tactiles comme la souplesse et l’épaisseur de la peau dans le paume). Quinze candidats parvinrent à rester en lice, ayant su convaincre tant par leur motivation (feinte ou réelle) et possédant l’expérience et/ou les connaissances techniques nécessaires. Un classement de leur CV s’opéra alors en deux tas : les 5 CV aux mains chaudes et humides, et les 10 autres CV. Le PDG décida de recruter les 5 ingénieurs aux mains chaudes et humides dont la tendance naturelle au développement commercial pu ainsi alimenter en mission d’audit et de conseil les ingénieurs déjà présents dans la société. Véronique DELOSTE : L’aide au recrutement est-elle la principale demande de vos clients à votre égard ? Jean de BONY : Non elle minoritaire. On me requiert beaucoup plus pour des séminaires de cohésion d’équipe ou des conférences événementielles, qui d’ailleurs m’apparaissent humainement plus intéressante. Le choix de la Biotypologie par le DRH, le DIRCOM ou le

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DG est fondé tant sur la pertinence de la méthode que sur l’originalité du concept. En effet, lorsque une entreprise doit choisir telle ou telle approche en raison d’une antériorité rassurante, elle courre le risque de voir certains participants aborder à priori le séminaire avec le désintérêt des personnes blasées par une méthode ultra rabâchée. Ainsi en est-il du MBTI, de la PNL, de l’Analyse Transactionnelle, … et bien d’autres, pertinentes certes, mais si connues que la simple évocation de leur nom suffit à démotiver bon nombre de personnes… a moins que l’animateur réussisse à étonner par l’originalité de la mise en œuvre. L’originalité de la Biotypologie est déjà, si je puis dire, dans son ADN, puisque c’est la seul méthode qui offre la certitude de mesurer strictement de l’inné : l’objet d’étude, la main, est abordé du point de vue purement génétique. Mais l’argument premier poussant l’entreprise à choisir la Biotypologie est le coté universel de la méthode, cela augmente son acceptation par les participants malgré la surprise ou la méfiance de prime abord face à l’originalité. L’autre valeur de la Biotypologie est de pouvoir relativiser les résultats des autres approches. Ainsi si un test de personnalité identifie votre impulsivité alors que la Biotypologie indique que la prudence domine chez vous, alors vous savez que cette impulsivité est acquise et évolutive, donc modifiable. C’est une information importante lorsque le DRH doit optimiser les fonds formation de l’entreprise. En effet chercher à modifier un trait de personnalité inné peut mettre la personne en porte-à-faux avec elle-même, au point d’installer un mal être à court terme, voire une somatisation à long terme. Véronique DELOSTE : pourriez-vous nous citer quelques entreprises qui font appel à vous pour leurs séminaires ? Jean de BONY : la dernière en date est CHANEL, un séminaire de cohésion d’équipe avec les responsables de zones Europe, Russie et Moyen-Orient. Il y a eu aussi Bouygues UK, le Plaza Athénée, le groupe ACCOR et le groupe MERIDIEN, le CENTRE DES JEUNES DIRIGEANTS, l’ASSOCIATION PROGRES DU MANAGEMENT. Véronique DELOSTE : Les organisateurs d'évènement doivent apprécier l'originalité de la Biotypologie qui peut à la fois étonner et instruire les participants, non? Jean de BONY : en effet j’ai fait, par exemple, une conférence à Genève dans un Congrès international des chirurgiens de la main, à Nantes dans un congrès national de la Jeune Chambre Economique, à Lyon, Limoges et Vichy pour l’association de Dirigeants Commerciaux de France. Véronique DELOSTE : Après 30 années de recherche en Biotypologie, avez-vous encore des choses à découvrir sur la psychologie de la main ? Jean de BONY : Quand on a la passion de la recherche, on ne finit jamais. Je mène actuellement une étude sur le comportement face à la maladie en fonction de la chaleur et de la moiteur des mains. Et j’ai d’autres projets : une étude sur les types de délits en fonction des empreintes digitales et une étude sur la transmission génétique de l’entrecroisement des doigts dans les familles, grâce aux cousinades.

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Véronique DELOSTE : Où en êtes-vous dans votre projet de Musée international de la main ? Jean de BONY   :  Mon projet a démarré en 1986 alors qu’une collection d’empreintes de mains célèbres était dispersée lors d’une vente aux enchères à Drouot, malgré mes démarches auprès du Ministère de la Culture. Cette collection, réalisée dans les années 1930, est constituée de 150 empreintes sur papier de mains célèbres, telles que Paul RAYNAUD, Camille CHAUTEMPS, Coco CHANEL, Edith PIAF, etc. Dans les années 1950, Michel de BRY, amateur d'art et généreux donateur aux musées, constitua ce qu'il appela la CHIROTHEQUE FRANÇAISE avec les moulages en bronze des mains de Micheline PRESLE, Rita HAYWORTH, Michèle MORGAN, etc. … mais un cambriolage le priva de cette précieuse collection, et il "jeta l'éponge". En 1987, j'ai organisé à MONTREAL, dans le COMPLEXE DESJARDINS, puis au sein de la BANQUE NATIONALE DU CANADA, une exposition d'empreintes de mains célèbres du Québec : les chanteurs Céline DION et Gilles VIGNEAULT, l’ancien Maire de Montréal Jean DRAPEAU, etc... C'est pourquoi j'ai décidé de me consacrer à la constitution d'une CHIROTHEQUE INTERNATIONALE, permettant de garder pour les générations futures les mains de ceux qui ont laissé leur "empreinte" dans leur domaine, l’entreprise, la politique, l’art, la science, le sport, l’aventure. Véronique DELOSTE : quelles empreintes de mains françaises célèbres avez-vous déjà ? Jean de BONY   :  Pour ce futur musée, j'ai déjà" empreinté" les mains du Président Nicolas SARKOZY, de Jean-Louis DEBRE, d’Alain JUPPE, de Marylise LEBRANCHU, … et également de Gérard PELISSON et Paul DUBRULE, Pierre BELLON, Michel BON, Bertrand COLLOMB, Alain-Dominique PERRIN, Jacques MAILLOT , Robert LAFFONT, Sonia RYKIEL, Guy LAROCHE, René LACOSTE, Jeannie LONGO, le sculpteur CESAR, le Mime MARCEAU, Jean MARAIS, Charlotte RAMPLING, Charles AZNAVOUR, Hubert REEVES, Céline DION, Bernard PIVOT, Yves MOUROUSI, Léon ZITRONE, Jean-Pierre RAMPAL, Alberto MORAVIA, Maurice DRUON, etc.   Véronique DELOSTE : le mot de la fin ? Jean de BONY  :  soyez tolérant avec ceux qui n’ont pas les mêmes empreintes que vous… leurs aspirations et les vôtres divergent certainement, ils ne voient pas le monde comme vous. Il faut de tout pour faire un monde. Mais ayez à l’esprit également que plus la vie vous donne, plus elle vous demande. Ainsi l’inégalité génère l’égalité… car si vous ne faites rien d’un fort potentiel vous aurez un mal être plus important que ceux qui partent dans la vie avec moins de potentiel. Il faut ainsi sensibiliser les jeunes à la Biotypologie, les aider à prendre conscience de leur potentiel, pour l'optimiser et ainsi mieux s’orienter professionnellement tout en restant en accord avec leur tempérament. Car comme l'a écrit Michel ALBERT : "il faut gagner les jeunes enfants à la tolérance et à la biodiversité par l'observation et la comparaison des quatre tempéraments d'Hippocrate."

(*) Véronique DELOSTE est écrivain et auteur de pièces de théâtre. Sa comédie "La Tour Eiffel à Trois Pattes" sera montée à PARIS en 2014. Elle a

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travaillé avec Albert RAISNER avec lequel elle animait l’émission « salut Albert » sur Radio Montmartre. Et publie régulièrement sur le KINDLE d’Amazone.